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Chapitre IV :

Analyse des circuits


en régime sinusoïdal

I.Introduction...................................................................................................................................1
II.Notion importantes......................................................................................................................1
III.Diagrammes de Bode et de Nyquist...........................................................................................8
IV.Théorèmes de KIRCHOFF en régime sinusoïdal.....................................................................12
V.Etude des transmittances............................................................................................................13
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I. Introduction
Le choix d’un signal sinusoïdal se justifie pour plusieurs raisons :
 il est facile de générer un signal sinusoïdal (oscillateurs sinusoïdaux)
 lorsque l’on applique une sinusoïde à l’entrée d’un système linéaire, le signal de sortie sera une
sinusoïde de même fréquence, seules l’amplitude et la phase seront modifiées
 tout signal peut se décomposer en série de Fourier ou en transformée de Fourier. En utilisant le
théorème de superposition on peut alors calculer la sortie de n’importe quel signal d’entrée
 Un signal sinusoïdal peut être représenté par le vecteur de FRESNEL ou en nombre complexe. On
peut donc simplifier les équations différentielles en équations algébriques

II. Notion importantes


1. Signal sinusoïdal
Un signal sinusoïdal s’écrit de la manière suivante :
a(t)= Amcos(t+)
Il est totalement déterminé par trois paramètres :
  : la pulsation
 Am :l’amplitude
  : la phase initiale
Généralement, la fréquence (/2) ne change pas si ce signal traverse un système linéaire. Il suffit donc de
déterminer l’amplitude et la phase.
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2. Vecteurs de FRESNEL
Ce sont les vecteurs d’un plan (deux dimensions) et sont caractérisés par deux grandeurs :
 Module Am
 Angle avec un axe orienté : 
Exemple :a(t)= Amcos(t+)

A

Am

0 x

Le vecteur A est le vecteur de FRESNEL pour le signal a(t) et le plan correspondant est le plan de FRESNEL.
3. Nombres complexes
Pour simplifier l’étude de circuits en régime sinusoïdal on utilise souvent la représentation complexe des
tensions et courants.
Les nombres complexes sont caractérisés par les deux grandeurs suivantes :
 soit la partie réelle et la partie imaginaire
 soit par l’amplitude (module) et la phase (l’argument)

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Im

Am
 Re

Soit une tension sinusoïdale :v(t)= Vmcos(t+).


Si  est connue, il suffit de préciser Vm et  pour que v(t) soit caractérisée complètement.
Sous forme complexe on a :

V =V m e où V est appelé phaseur ou représentation vectorielle.

On a donc v=V m cos(ωt + ϕ)=Re {V m e jϕ e jωt } ⇒ v=Re { V e jωt }


Donc :v(t)= Vmcos(t+)  V =V m e =V m ( cos ϕ+ j sin ϕ)

4. Impédances complexes
jϕ v
v ( t )=V m cos(ωt+ ϕ)⇔ V =V m e
V
Vm
v
x
0
jϕ I
i( t )= I m cos(ωt+ ϕ)⇔ I = I m e

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I
Im
I
x
0

4.1 Résistances
D’après la loi d’OHM on a :
V(t)=Ri(t)=RImcos(t+I)=Vmcos(t+v)
On a donc : Vm=R.Im et I = v
Donc V =R I
La loi d’OHM est donc identique dans le domaine temporel et dans le domaine fréquentiel.
Puisque I = v, le courant et la tension sont donc en phase pour une résistance.

V
Vm=Im
I
Im I=v
x
0

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4.2 Capacité
du c (t ) π
i ( t )=C =−CωV m sin (ωt + ϕv )=CωV m cos( ωt+ ϕv + )=I m cos(ωt + ϕI )
dt 2
On a donc : Im=CVm et I = v +/2

V
I Vm
I
Im=CVm v x
0
π π
jϕ I j ( ϕv + ) j
I = I m e =CωV m e 2
=CωV m e
jϕv
e 2
= jC ω V

Donc I = jC ω V
C’est la relation tension-courant pour une capacité en régime sinusoïdal.

4.3 Inductance
di ( t ) π
v ( t )= L = LωI m sin ( ωt + ϕI )= LωI m cos(ωt+ ϕI + )=V m cos(ωt + ϕv )
dt 2
On a donc : Vm=LIm et v = I +/2

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I
V Im
v
Vm I x
0
Donc V = jωL I

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4.4 Impédance complexe :


V 1
L’impédance complexe est définie par Z 
I et l’admittance complexe par Y 
Z
I

V
Z

1
Pour une résistance : Z=R et Y = =G
R
1
Pour une capacité : Z= et Y = jC ω
jC ω
1
Pour une inductance : Z = jL ω et Y=
jL ω

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III. Diagrammes de Bode et de Nyquist

1. Fonction de transfert
Soit X (ω) la grandeur d’entrée en régime sinusoïdal et Y (ω) la grandeur de sortie en régime sinusoïdal.
Y (ω )
La fonction de transfert en régime sinusoïdal est alors : H ( ω)= =∣H (ω)∣e jϕ( ω)
X ( ω)

Où |H()| représente l’amplitude (le module)


Et () représente la phase (l’argument)

1.1 Cas d’un dipôle

1.1.1 Impédance

Y (ω ) V ( ω)
La fonction de transfert est : H ( ω)= =
X ( ω) I (ω)

1.1.2 Admittance

Y (ω ) I (ω)
La fonction de transfert est : H ( ω)= =
X ( ω) V ( ω)

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1.2 Cas d’un quadripôle

1.2.1 Transimpédance

Y (ω) Vs(ω )
H (ω )= =
X (ω) Ie( ω )

1.2.2 Transadmittance

Y (ω ) Is(ω )
H ( ω)= =
X ( ω) Ve(ω)

1.2.3 Transmittance de tension

Y (ω ) Vs( ω)
H ( ω)= =
X ( ω) Ve(ω)

1.2.4 Transmittance de courant

Y (ω ) Is(ω)
H ( ω)= =
X ( ω) Ie (ω)

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2. Diagramme de BODE

2.1 Principe
Soit la fonction de transfert H(), on obtient sa représentation dans le diagramme de BODE en traçant
20log|H()| et () en fonction de la pulsation (la fréquence) repérée en échelle logarithmique, c’est a dire
en fonction de log.
20log|H()| est la mesure de |H()| en décibels (dB).

2.2 Intérêt
L’intérêt des diagrammes de BODE découle du choix des axes logarithmiques.

 Réduire l’échelle représentative de la fréquence.


 Simplifier la représentation H() en fonction de la fréquence.

2.3 Définitions
Décade : On dit qu’il y a une décade entre m1 et m2 si m2=10m1 donc logm2=logm1+1
Octave : On dit qu’entre m1 et m2 il y a une octave si m1=2m1 donc logm2=logm1+0.3

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2.4 Exemple
GdB

log

log

3. Diagramme de NYQUIST
Le diagramme de NYQUIST est la représentation de la fonction de transfert H() dans le plan complexe en
fonction de la pulsation  (ou de la fréquence f).
Im(T)

Re(T)

=o

Le diagramme de NYQUIST doit être orienté et gradué.

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IV. Théorèmes de KIRCHOFF en régime sinusoïdal

1. Loi des nœuds


n

Dans le domaine temporel, pour un nœud on a : ∑ i (t )=0 k


k =1
jϕk
Or i k (t )= I k cos(ωt + ϕk )⇔ I k =I k e
n

Donc ∑I k =0
k =1

2. Loi des mailles


n

Dans le domaine temporel, pour une maille on a : ∑ v (t )=0k


k =1
n

Donc ∑V k =0 où V k =V k e
jϕ k

k =1

3. Conclusion
Tous les théorèmes fondamentaux sont valables en régime sinusoïdal à condition de raisonner dans
l’ensemble des nombres complexes associés, pour les tension et les courants.
Chaque composant est représenté par son impédance complexe.

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V. Etude des transmittances

1. Transmittances du 1er ordre

1.1 Dérivateur pur


jω 
H=
ωo donc H 
o et =/2
20dB/décade
G
6dB/octave

log
o

/2

log

Si =o alors |H|=1 donc G=0dB


Si =10o alors |H|=10 donc G=20dB

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Nyquist :
Im(H)



1 =o
Re(H)
=0

1.2 Intégrateur pur


− jω0 1
H= = ωo ω
ω jω donc ∣H∣= et =-/2 G=−20 log
ω ωo
ω0
-20dB/décade
G
-6dB/octave

log
o

log

-/2

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Nyquist :
Im(H)

Re(H)


-1 =o

=0


1.3 H =1+
ωo

Diagramme asymptotique :
ω
0 donc << 1 donc T ≈1 donc G=0 et =0
ωo
ω jω ω
 donc >> 1 donc T ≈ donc G=20 log et =/2
ωo ωo ωo

Point de concours des asymptotes :


ω ω
∣T∣=1 et ∣T∣=  ω =1 ⇒ ω=ω 0
ωo 0

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G 3dB 20dB/déc

log
o

/2
/4
log
o
Diagramme réel :
Le diagramme réel rejoint les asymptotes pour =0 et , le plus grand écart est pour =o :

√ ω π
2

∣H ( ω0 )∣= 1+
ω
( )
ω0
= √ 2 donc G=3dB et ϕ=arctan =
ω0 4 ( )
Nyquist :
Im(H)



1 =o
45° Re(H)
=0
1

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1
H=
1.4 jω
1+
ω0

Diagramme asymptotique :
ω
0 donc ω << 1 donc T ≈1 donc G=0 et =0
0
ω jω ω
 donc ω >> 1 donc T ≈− ω donc G=−20 log ω et =-/2
0 0 0

G
3dB
o
log

-20dB/déc


o log
-/4
-/2

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Nyquist :
Im(H)


j
1
1 =o o

45° 1 Re(H)
 =0

=o

L’inverse de la demi droite supérieure est le demi cercle inférieur passant par 0 et 1/(abscisse de la demi
droite).

1.5 Autres transmittances


Toutes les autres transmittances peuvent être étudiée a partir de celle que l’on vient d’étudier.
jω j
1
ω0 1
Exemples : H = et H 
j
jω 1
1+ 2
ω0

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2. Transmittances du 2ème ordre


Une transmittance de type Passe-Bas du 2ème ordre peut se mettre sous la forme suivante :
1
H= 2
jω jω
1+ 2m ( )( )
ωo
+
ωo
Étudions les différents cas de figures en fonction de la valeur de m.

2.1 Cas où m>1


2
jω jω
1+ 2m
ωo ( )( )
+
ωo
: l’équation caractéristique possède 2 solutions réelles donc :
1
H=
jω jω
(
1+
ω1 )(
1+
ω2 )
avec ω1=ωo [ m−√ m² −1 ]
et ω 2 =ωo [ m+ √ m² −1 ]
Bode :

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1 2
log
-20dB/déc

-40dB/déc

1 2
log

-/2

-

Nyquist :
Im(H)

 1 Re(H)
=0

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2.2 Cas où m=1


1 1
H= =
jω jω 2 1+ j ω 2
1+ 2m
ωo( )( )
+
ωo
( ω0 )
Bode :

G
6dB
o
log

-40dB/déc


o log
-/2
-

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Nyquist :
Im(H)

 1 Re(H)
=0
-1/2
=o

2.3 Cas où m<1


1
H= 2
jω jω
1+ 2m
ωo
+ ( )( )
ωo
On aura donc 2 racines complexes.
1
H= ω
ω posons x= ω0
[ ]
2
ω
1−( ω ) + j2m
0 ω0
1
H 
 1  x² 
2
 4m ² x ²

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d ∣H∣ 1 [ 2 (1− x² )(−2 x )+ 8 m² x ]


=
dx 2 3

[ (1−x² ) + 4 m² x² ] 2
2

d ∣H ∣ 1
=0 → [−4(1− x² )+ 8 m² x ] =0
dx 2
→ 4 x [ x² + 2 m² −1 ] =0
2 solutions :
x=0 → ω=0 c’est l’origine.
x² + 2 m² −1=0 → x=√ 1−2 m² → ω=ω0 √ 1−2 m²

1
Existe si 1-2m²>0 donc 1>2m² donc m   0.7
2

1 2
On a donc résonance si m
2
,Q 
2
1
Si m  alors  r   o 1  2m² est la pulsation de résonance
2
1 1
H  
max
 1  1  2m ² 
2
 4m ²  1  2 m ²  2m 1  m ²

1
Donc : H 
max 2m 1  m ²

Pulsations pour lesquelles H  1 :

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1
 1   1  x ²   4m² x ²  1
2

 1  x² 
2
 4m ² x ²
 x ²  x ²  2  2m²  1   0 d’où 2 solutions:

 x=0 donc =0 (origine)


 x ²  2(1  2m²)  x  2(1  2m ²)

donc pour    o 2(1  2m ²) on a H  1 donc G=0dB

1
Pour =o on a H  Q
2m

Bode :

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m<0.7

m=0.7
r o 1
log
-3dB
m>0.7
-40dB/déc

o log

-/2
-

Nyquist :

Im(H)

 1 Re(H)
=0
m<0.7
=o - 2
2 m=0.7

1 m>0.7
2m

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