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PROJET DE MEMOIRE

Licence 3 Etudes musicales


Enseignant : Dr K. KOUROUMA

Préambule
Le projet de mémoire (ou plus techniquement, l’avant-projet de mémoire) est un
travail scientifique d’une dizaine de pages, portant sur un sujet librement choisi
par l’étudiant et qui présente les grandes lignes d’une observation faite sur le
terrain. Initiant l’étudiant à la rédaction du mémoire proprement dit, le projet de
mémoire peut s’avérer utile pour s’efforcer à adopter une démarche réflexive
cohérente. Ainsi, réécrire le projet à plusieurs reprises, à mesure que la recherche
avance, n’est point une perte de temps. Cela permet plutôt de prendre en compte
les nouveaux éléments de lecture ou des observations faites sur le terrain pour
étoffer et préciser le travail. Tout projet de mémoire comporte une introduction,
un développement et une conclusion.

I. L’introduction
L’introduction est un texte de présentation générale du travail. Elle doit permettre
de faire venir le sujet de la recherche de façon « fluide » dans un texte bien
construit, partant d’une généralité qui s’affine au fur et à mesure de la rédaction.
Une citation, un commentaire sur l’historiographie du phénomène étudié ou,
éventuellement, un commentaire sur l’actualité culturelle et artistique sont
généralement de bonnes entrées en matière. Il faut veiller à formuler le sujet
« d’une manière univoque et concise afin [qu’il] puisse être compris sans
difficulté et aider son auteur à percevoir clairement l’objectif qu’il poursuit 1 ».
L’introduction doit s’achever avec l’énoncé complet du sujet, placé entre
guillemets.
Bien qu’il soit fréquent d’en faire des chapitres de l’introduction, les éléments ci-
dessous sont à considérer, en réalité, comme des points qui permettent de bien
circonscrire le sujet. Il est donc préférable de les faire venir immédiatement après
l’introduction.

1
VAN CAMPENHOUDT (Luc) et QUIVY (Raymond), 2011, Manuel de recherches en sciences sociales (Paris,
Dunod, p. 29)

1
1. La justification du choix du sujet
Il s’agit ici de donner les raisons qui militent en faveur du choix de votre sujet.
Celles-ci peuvent être d’ordre personnel, scientifique, social ou tout cela à la fois.
Le plus important est que le chercheur puisse « passer de "son" intérêt pour ce
sujet à l’intérêt "du" sujet […] par rapport à la science et aux retombées
sociales2 ».

2. La définition des termes clés


Définir les termes clés de son étude est nécessaire pour lever les équivoques et
faire des précisions quant à la compréhension de votre sujet. Il s’agit ici de
clarifier votre positionnement épistémologique et sémantique pour éviter les
interprétations hors contexte ou les confusions. Par exemple, le mot « facture »
utilisé dans le domaine musical désigne le processus ou la méthode de fabrication
d’un instrument. Ce même mot employé en comptabilité désigne « une pièce
comptable datée, qui détaille les marchandises vendues, les services fournis, et en
précise le prix3 ». Ce sont ces précisions qu’il s’agit de faire dans la définition des
termes clés.

3. Le problème de recherche
Toute recherche part d’un problème, d’une perturbation de la norme. Le problème
de recherche doit venir dans un texte bien structuré partant de la description de
faits, de phénomènes ou de réalités pour aboutir à ce qui pose problème. Il est
courant de conclure le problème de recherche par une ou des questions de
recherche.

4. L’objectif de recherche
L’objectif de recherche décrit ce que le chercheur vise à travers son travail. Il doit
répondre à la question suivante : « En quoi est-il important de mener une étude
sur ce sujet ? ». En clair, l’objectif de recherche est fait de « déclarations
affirmatives qui expliquent ce que l’étudiant cherche à atteindre4 ». Il est possible
d’avoir, en plus de l’objectif principal de travail, des objectifs secondaires.
L’objectif de recherche doit être formulé avec des verbes d’action pouvant

2
N’DA (Paul), 2002, Méthodologie de la recherche : de la problématique à la discussion des résultats (Abidjan,
EDUCI, p. 31)
3
Le petit Larousse illustré, Edition 2017, p. 483
4
N’DA (Paul), op.cit. p. 35

2
conduire à des observations : étudier, expliquer, observer, décrire, analyser,
définir, vérifier, identifier, comparer, etc.

5. L’hypothèse de recherche
Une hypothèse de recherche est une réponse anticipée à une question de
recherche. L’hypothèse de recherche est toujours une phrase affirmative écrite au
présent de l’indicatif. Elle « décrit la relation supposée […] entre deux variables,
deux phénomènes, deux concepts ou plus5 ». Dans un travail de recherche, il y a
autant d’hypothèses de recherche qu’il y a de questions de recherche.
N.B : Il est de coutume de regrouper sous la dénomination "Problématique",
l’ensemble que forment le problème de recherche, la question de recherche,
l’objectif de recherche et l’hypothèse de recherche.

6. La revue de littérature
Toute recherche s’appuie sur des travaux antérieurs ayant abordé plus ou moins
le thème de votre travail. La revue de littérature n’est pas une simple compilation
d’ouvrages prétendument lus, mais un travail de confrontation et de
compréhension. En clair, il s’agit de convoquer des auteurs pour montrer dans
quelle(s) perspective(s) ils ont abordé « votre » sujet, quels sont les résultats qu’ils
ont obtenus, ces résultats sont-ils en conformité avec ce que vous observez sur le
terrain ? Quelles sont les points de similitude et de divergence entre ce que vous
observez sur terrain et ce qu’en disent ces auteurs ? Quels sont les points de
similitude et de divergence entre les théories développées par ces différents
auteurs sur « votre » sujet ? Comment comptez-vous améliorer « leurs »
différents résultats ?

7. La définition du cadre théorique et conceptuel


Toute recherche s’inscrit dans un champ scientifique encore appelé paradigme
(sémiologie, fonctionnalisme, sociocritique, ethnomusicologie, etc.) qu’il s’agit
de déterminer. La définition du cadre théorique et conceptuel est intimement liée
à la revue de littérature car, en partant des principales théories qu’il a lues ou
étudiées, le chercheur prend position par rapport au réel. Il détermine laquelle de
ces théories est la plus indiquée pour cerner les contours de son travail. C’est
finalement à l’intérieur de ce cadre théorique et conceptuel que le chercheur
5
Idem, p. 37

3
procédera à la vérification de ses hypothèses et à la validation de ses résultats. Les
principales théories retenues doivent être justifiées en faisant ressortir leur
pertinence pour le sujet choisi.
Toute recherche qui ne parviendrait à déterminer avec exactitude son cadre
théorique et conceptuel, s’exposerait à errer de découverte en découverte,
manquant ainsi de point d’ancrage précis. En définitive, un tel travail resterait
léger sur le plan épistémologique.

8. La démarche méthodologique
Dans cette partie, il s’agit de présenter :
• La méthode de collecte des informations (questionnaire, interview, enquête
in situ, enregistrement, etc.)
• La méthode d’analyse des informations collectées (analyse qualitative,
analyse quantitative, analyse de contenu, etc.)
• La méthode de traitement des informations recueillies (traitement
informatique, utilisation de logiciels spécifiques, utilisation d’outils ou
d’appareils spécifiques, etc.)

9. L’annonce du plan
L’annonce du plan est la dernière partie de la présentation du travail. Dans cette
partie, il s’agit de dire en combien de parties le travail est découpé, de donner le
titre de ces différentes parties, en italique ou entre guillemets et d’énoncer
succinctement ce que l’on compte développer dans chacune de ces parties.

II. Le développement
Réservé à l’analyse et à l’interprétation, le développement est le lieu où l’on classe
par catégorie ou par centre d’intérêt les informations recueillies. Ce travail
préparatoire est nécessaire à la rédaction du travail proprement dit, dont le nombre
de parties peut évoluer en fonction du sujet. Toutefois, il faut veiller au respect de
certaines constantes : le nombre de parties du développement est fonction du
nombre de question de recherche, et par conséquent, du nombre d’hypothèses de
recherche. Ainsi, chaque partie du développement traite spécifiquement une
question de recherche.
Il est de coutume de finir le développement avec la discussion des résultats.

4
III. La conclusion
Selon L. Van Campenhoudt et R. Quivy, « la conclusion d’un travail est une des
parties que les lecteurs lisent généralement en premier lieu. Grâce à cette lecture
[…] le lecteur pourra en effet se faire une idée de l’intérêt que la recherche
présente pour lui, sans devoir lire l’ensemble du rapport6 ». Une bonne conclusion
doit répondre aux questions suivantes :
• Quel était l’état des connaissances sur le sujet avant mon travail ?
• Quelles sont les connaissances nouvelles que mon travail apporte sur le
sujet ?
• Comment peut-on faire avancer les connaissances sur le sujet que j’ai
traité ?
Au regard de ce qui précède, la conclusion d’un travail ne doit pas être une simple
synthèse des informations essentielles, elle doit aussi ouvrir des perspectives de
recherches en faisant des propositions concrètes en vue d’améliorer l’existant.

6
VAN CAMPENHOUDT (Luc) et QUIVY (Raymond), op.cit. p. 221

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