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Journal of Language Survey Report 2022-001

Étude
lexicostatistique
des divisions
traditionnelles
soninkés au Sénégal
Avec des notes concernant la
situation sociolinguistique et
des données lexicostatistiques
du Mali

Gordon Williams, Sara Williams


Étude lexicostatistique des divisions traditionnelles
soninkés au Sénégal
Avec des notes concernant la situation sociolinguistique et
des données lexicostatistiques du Mali

Gordon Williams, Sara Williams

SIL International®
2022
Journal of Language Survey Report
2022-001

 2022 SIL International®

ISSN: 2766-9327

As a peer-reviewed journal for original research articles, SIL Electronic Survey Reports
(ISSN: 1559-1417) has been well known since 1999. The SIL journal title was changed to
Journal of Language Survey Reports, starting with the first issue in 2021.

Fair-Use Policy:
Documents published in the Journal of Language Survey Reports series are intended for
scholarly research and educational use. You may make copies of these publications for
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copyright holder.

Orphan Works Note:


Data and materials collected by researchers in an era before documentation of permission
was standardized may be included in this publication. SIL makes diligent efforts to identify
and acknowledge sources and to obtain appropriate permissions wherever possible, acting in
good faith and on the best information available at the time of publication.

Series Editor
Angela Kluge

Managing Editor
Eric Kindberg

Copy Editor
Eleanor J. McAlpine

Compositor
Marisa McHenry
Résumé

Au moyen d’une enquête lexicostatistique, a été confirmée l’existence de quatre divisions traditionnelles
principales des langues du peuple soninké au Sénégal: le Gadiaga, le Hayiré, le Xañaga et le Xarafatu.
Ces sous-groupes se distinguent au moins par des différences lexicales ; néanmoins, les parlers sont
relativement proches. Le parler du sous-groupe Xarafatu montre la relation lexicostatistique la plus
distante avec un pourcentage moyen de mots apparentés de 90%. En plus, certains locuteurs du xarafatu
ont considéré le parler des « Gadiaga » comme une de leurs secondes langues. Des tests supplémentaires
sont recommandés avant de conclure que les locuteurs du groupe Xarafatu peuvent utiliser sans difficulté
un corpus de littérature d’un autre parler soninké. En ce qui concerne l’alphabétisation, il semble que des
différences linguistiques entre les grands dialectes de l’Est, de l’Ouest, et du Guidimaxa seront plus
importantes que les différences entre divisions traditionnelles. Chez tous les Soninkés interrogés au
Sénégal, nous avons trouvé des attitudes extrêmement positives envers leur langue maternelle au point
de vouloir la parler dans tous les domaines possibles et d’apprendre à la lire et à l’écrire.

Abstract

It was confirmed, through a lexicostatistical survey, that there are four main traditional divisions of the
Soninke people in Senegal; the Gadiaga, the Hayiré, the Xañaga and the Xarafatu. These divisions are
distinguished by, at least, lexical differences; nevertheless, the dialects are relatively close. Xarafatu
shows the most distant lexicostatistic relationship with an average percentage of related words of 90%.
In addition, some speakers of Xarafatu have considered "Gadiaga" one of their secondary languages.
Further testing is recommended before concluding that Xarafatu speakers can use a body of literature
from another Soninke division without difficulty. Regarding literacy, it appears that language differences
between the major Soninke dialects (Eastern Soninke, Western Soninke, and Guidimaxa) will be more
important than differences between traditional divisions. For all the Soninke people surveyed in Senegal,
we found extremely positive attitudes towards the mother tongue to the point of wanting to speak it in
all possible domains and to learn to read and write it.

(This survey report, written some time ago, deserves to be made available even at this late date. Conditions were
such that it was not published when originally written. It has not been peer reviewed. Conditions were such that
it was not published when originally written. The reader is cautioned that more recent research may be available
elsewhere. Historical data are quite valuable as they provide a basis for a longitudinal analysis and help us
understand both the trajectory and pace of change as compared with more recent studies.—Editor)
Table des matières

1 Introduction
2 Documentation générale
2.1 Histoire
2.2 Le peuple
3 Documentation linguistique
3.1 Classification
3.2 Caractéristiques linguistiques
3.3 Système consonantique et vocalique du soninké
3.4 Divisions traditionnelles et dialectes
4 Matériels et méthodes
4.1 Questionnaire démographique
4.2 Liste de mots
4.3 Questionnaire sociolinguistique
5 Résultats, discussion et évaluation
5.1 Information démographique
5.2 Les résultats lexico-phonostatistiques
5.3 Informations sociolinguistiques
5.3.1 Attitudes face à la langue maternelle et à l’alphabétisation
5.3.2 Domaines dans lesquels la langue est utilisée
6 Conclusions et recommandations
Appendice A : Questionnaires démographique et sociolinguistique
Appendice B : Arbre de décision pour un échantillon représentatif contrôlé
Appendice C : Lignes directrices pour l’analyse lexicostatistique : critères de détermination de
similarité phonétique
Appendice D : Matrices d’analyse lexicostatistique y inclus l’analyse des trois listes du Mali
Références

iv
1 Introduction

En 1988, une enquête lexicostatistique sur les divisions traditionnelles (DT) du peuple soninké au
Sénégal a été effectuée sous les auspices de la Société Internationale de Linguistique (SIL). L’enquête s’est
déroulée dans les trois régions du Sénégal où se trouvent les villages où vivent majoritairement les
Soninkés (voir la carte 1). L’équipe de la SIL était composée de Gordon Williams et Sara Williams,
assistés par A.T. et D.T. de Bakel. Le premier but de cette enquête était d’examiner la situation
lexicostatistique entre les divisions traditionnelles du peuple soninké au Sénégal afin de savoir si ces
divisions étaient en partie basées sur des éléments lexicaux. Le deuxième était d’évaluer l’utilisation de
cette langue et les attitudes des locuteurs envers elle, au moyen d’un questionnaire proposé à un
échantillon de la population de chaque DT. Enfin, le but final était d’identifier les différences
lexicostatistiques et sociolinguistiques qui pourraient intervenir et avoir un effet sur un programme
d’alphabétisation.

2 Documentation générale

2.1 Histoire

On considère que les Soninkés (sarakholé, serahuli, marka) forment un des plus anciens groupes
ethniques en Afrique de l’Ouest. Comme habitants principaux de l’ancien royaume du « Ghana » ou
« Wagadu » (Bathily 1975 ; Galtier 1971), ils ont dominé le marché de l’or jusqu’à l’arrivée, en l’année
1076, des Sanhaja Almoravids, commerçants berbères. À cette date, le royaume était presque
complètement détruit, le peuple soninké s’est dispersé et nombre d’entre ses membres ont embrassé la
religion musulmane (Hiskett 1984). À cause de cet événement, les Soninkés se trouvent actuellement
dans au moins cinq pays en Afrique de l’Ouest et sont considérés à 100% comme musulmans. Au
Sénégal, la plupart des Soninkés sont installés dans le département de Bakel, à l’extrême est du pays, au
bord des fleuves Sénégal et Falémé. Le nombre de locuteurs au Sénégal est estimé à 126,000
(Recensement du Sénégal 1988).

2.2 Le peuple

Dans tout le pays soninké, environ un million de locuteurs (Grimes 1992) 1 se trouvent dans trois pays
principaux : le Mali, le Sénégal et la Mauritanie. En nombre moins important, ils sont aussi installés au
Burkina Faso, en Gambie et en Guinée-Bissau.
Les Soninkés ont été, historiquement, des cultivateurs et des commerçants. Aujourd’hui, les
conditions climatiques ont changé à tel point que la culture des terres est très difficile. Afin de surmonter
ce problème, jusqu’à 45% de la population des hommes actifs soninkés du Sénégal travaillent hors du
pays ; la grande majorité en France (Weigel 1982). Ils arrivent, de cette manière, à soutenir leurs familles
restées chez elles dans des conditions plus élevées que ce qui semblerait possible dans un tel
environnement.

1
Weeks (1988) estime qu’il y a deux millions et demi de locuteurs soninkés mais il inclut dans l’appellation soninké
les Diakhankés, les Azers et d’autres groupes ethniques.

1
2

Carte 1. Les régions du Sénégal et divisions traditionelles Soninkés

Source : OSMF. CC BY-SA 2.0. OpenStreetMap® constitue des « données libres »


autorisées par la licence ODbL, consultées le 14 octobre 2021.

3 Documentation linguistique

3.1 Classification

La langue soninké [so:niŋke] est membre de la famille des langues dites « mandé » de l’Afrique de
l’Ouest. Cette famille figure parmi plusieurs familles de la branche Niger-Congo de la superfamille Niger-
Kordofanien des langues africaines. À l’intérieur de la famille mandé, la classification du soninké n’est
pas définitive. Dans la classification la plus récente, Dwyer (1989) classe le soninké dans la division
Ouest avec la langue bozo, et non pas dans la sous-division Nord-Ouest ni dans la sous-division Nord,
comme dans les classifications moins récentes (Welmers 1958, 1971 et Long 1971 cités dans Platiel
1978). D’autre part, Galtier (1980) le classe dans un groupe différent des langues typiques de la sous-
division Nord-Ouest, c’est à dire le vai, le susu, le bambara et le mandinka.

3.2 Caractéristiques linguistiques

Le soninké est une langue à configuration syntaxique SOV (sujet-objet-verbe) avec un schéma syllabique
CV. Les syllabes fermées sont permises à l’intérieur du mot avec, comme consonne finale, /r/, /l/ ou
[+nasale]. En ce qui concerne le système tonal, une analyse définitive des tons en soninké n’a pas
encore été entreprise et donc la question de l’importance du ton n’est pas résolue (Bathily et Meillassoux
1976 ; DNAFLA 1979). Kendall et al. (1980a) emploient des faits tonals dans leur manuel de grammaire
pour aider dans l’apprentissage de la langue, et le CRES (1977) suggère certaines règles générales du
système tonal. Il est vrai que la famille mandé contient plusieurs langues à ton.
3

3.3 Système consonantique et vocalique du soninké 2

Tableau 1. Voyelles soninkés

i u
e o
a

Tableau 2. Consonnes soninkés

bilabiale alvéolaire palatale vélaire uvulaire glottale


occlusives sourdes p t c k q
occlusives sonore b d j g
fricatives f s x h
nasales m n ñ ŋ
latérales l
vibrantes r
sonnantes w y

3.4 Divisions traditionnelles et dialectes

Comme le peuple soninké s’étend sur un territoire assez vaste et qu’il se divise lui-même en sous-groupes
traditionnels, il faut se demander s’il n’existe pas de variantes dialectales parmi cette population. Selon
Girier (1977) et Kendall et al. (1980a,b), il existe deux dialectes principaux du soninké : un dialecte
ouest /kin-qenna/ et un dialecte est /kin-baqqa/. Ces deux dialectes se distinguent principalement par
leur choix d’auxiliaires verbaux et de postpositions, ainsi que par leur formation du pluriel.
Une autre différence principale caractérise ces dialectes : le choix dans l’emploi du phonème /f/ ou
/h/. Le dialecte /kin-qenna/ emploie le phonème /f/ là où le dialecte /kin-baqqa/ emploie le phonème
/h/ au début des mots. Cependant, selon ces chercheurs, il existe un autre parler caractérisé par
l’absence de transformations phonologiques et morpho-phonémiques employées régulièrement par tout
autre parler soninké. Ce dialecte du « Nord-Ouest » (i.e. le guidimaxa) se trouve dans l’extrême Sud-
Ouest de la Mauritanie et de l’autre côté de la frontière au Mali. Le guidimaxa emploie le phonème /f/
comme les autres parlers du dialecte /kin-qenna/. CRES (1977) fait mention d’un quatrième dialecte
intermédiaire entre le guidimaxa (Nord-Ouest) et les deux autres parlers. Ce dialecte (le Guidimaxa-sud)
mélange certaines caractéristiques des autres dialectes.
Au niveau des divisions traditionnelles soninkés, on trouve plus d’une quinzaine d’appellations
différentes (Kendall et al. 1980a,b). Ci-dessous une liste de ces sous-groupes et les endroits principaux où
ils se trouvent. Le dialecte « est » (H) ou « ouest » (F) est indiqué selon nos informations.

2
Orthographe du Sénégal, décret officiel, Direction de l’Alphabétisation et de l’Éducation de Base (DAEB), Ministère
de l’Éducation de Base et des Langues Nationales.
4

Tableau 3. Divisions traditionnelles soninkés

Divisions traditionnelles Région/village


1 Baxunu cercle de Nioro, Mali
2 Debuñeeri région de Nara, Mali
3 F Gadiaga nord et sud de Bakel, Sénégal (Goy) & sud-ouest
d’Ambidédi, Mali (Kamera)
4 H Gidime cercle de Yelimané, Mali
5 F Guidimaxa Nord-Ouest de Kayes & sud Mauritanie
6 F Hayiré Nord et Sud de Ouaoundé, Sénégal
7 H Jafunu ouest de Yelimané, Mali
8 Jamboxu cercle de Ségala, Mali (Sélibaby)
9 Kaarta cercle de Nioro, Mali
10 Kingi cercle de Nioro, Mali
11 Markadugu région de Nara?
12 Sero cercle de Diadioumbera, Mali
13 Soroma sud de Sandaré, Mali
14 Tiringa cercle de Maréna, Mali
15 H Xañaga entre Nioro & Yelimané & sud de Nara (Xañaremme)
(cercle de Kirane), Mali, et divers endroits au Sénégal
16 H/F Xarafatu cercle de Gatiari, Sénégal
17 H Wagadu entre Nara et Sokolo, Mali

La carte 2 montre l’ensemble du territoire soninké avec les divisions traditionnelles et la localisation
des dialectes indiqués. Il est intéressant de noter que la DT Xañaga se trouve dans trois lieux très
différents, de l’est à l’ouest du territoire soninké, et pourtant les locuteurs s’identifient comme des
soninkés-xañaga.
5

Carte 2. Territoire soninké

Source : Carte dessinée par les auteurs


6

En quoi consistent ces divisions traditionnelles? Kendall et al. (1980b) suggèrent qu’elles étaient, à
l’origine, des régions écologiques ou économiques. Mais il est intéressant à noter que les habitants
s’identifient entre eux par ces appellations et qu’il existe aussi entre eux certaines différences
linguistiques (Bathily et Meillassoux 1976 ; Girier 1977 ; DNAFLA 1979 ; Kendall et al. 1980b ; Soumaré
1985). Les variantes linguistiques de la population soninké se manifestent donc de deux manières
distinctes:
• le dialecte : trois ou quatre dialectes emploient différemment certains éléments grammaticaux et
phonologiques ;
• la division traditionnelle : une quinzaine de divisions se caractérisent par des particularités
lexicales, en plus d’une histoire, une géographie, et une appellation particulière pour chacune.
(Les différences éventuelles en grammaire et en phonologie entre DT’s n’ont pas été abordées). Il
reste une étude complète à faire sur cet aspect de la langue soninké : la relation entre dialectes et DT.

4 Matériels et méthodes

Avant d’aborder les résultats de cette enquête, nous présentons les matériels et les méthodes employés
pour recueillir et analyser les données.

4.1 Questionnaire démographique

La première étape de cette enquête a été de déterminer les limites géographiques de chaque division
traditionnelle et de choisir ensuite un village représentatif pour chacune. Dans tous ces villages
représentatifs, nous avons ensuite obtenu des habitants une liste de 170 mots et utilisé un questionnaire
sociolinguistique.
Un questionnaire démographique a été aussi employé pour déterminer les limites géographiques des
divisions et pour aider l’enquêteur à choisir un village, et, par conséquent, un parler typique de chaque
DT (un exemplaire du questionnaire se trouve dans l’Appendice A).
Quand on se rend dans les villages, on remarque des manières de parler qui sont perçues comme
similaires et d’autres perçues comme différentes. Ces perceptions sont vérifiées par une liste courte de 30
à 60 mots. Il peut apparaître, soit par le questionnaire démographique, soit par la liste courte de mots,
soit par les deux, que le parler d’un village est différent d’un autre sur lequel nous avons déjà enquêté ;
dans ce cas, dans un village représentatif de ce parler, on cherche à obtenir de ses habitants des mots
équivalents à ceux d’une liste de 170 mots et on utilise un questionnaire sociolinguistique. L’Appendice B
illustre une manière de décider à quel moment utiliser une liste de 170 mots.

4.2 Liste de mots

Dès que l’on a déterminé le nombre de divisions linguistiques (parlers) et que l’on a choisi un village
représentatif de chacune, on est prêt à rechercher les mots équivalents à ceux de la liste de 170 mots.
Cette liste (basée sur la liste de Swadesh : 200 mots) a été développée par la SIL pour ses recherches
sociolinguistiques en Afrique. On les obtient par la participation d’un groupe de locuteurs autochtones de
chaque village représentatif ; ce groupe de 3 à 10 personnes nous permet de nous assurer que les mots
choisis correspondent le mieux aux mots sur la liste. Pour l’enquête sur le soninké, les mots ont été
obtenus par l’intermédiaire du français. On a évité le soninké, à part si cela s’avérait absolument
nécessaire, afin de ne pas influencer le choix du terme. Une personne parmi le groupe a été désignée
pour enregistrer les mots sur un magnétophone. Chaque mot a été enregistré trois fois. Plus tard, nous
avons consulté les enregistrements pour vérifier la transcription phonétique des mots.
L’étape suivante de notre enquête a été d’examiner ces listes de mots et de déterminer les
similitudes lexicales. Nous avons suivi les critères de Blair (1990) pour prendre des décisions selon les
mêmes critères et conséquentes avec eux. Voir l’Appendice C pour l’explication de ces critères et
7

méthodes selon Blair. Nous avons employé le logiciel « WordSurv » (Wimbish 1989) pour organiser les
listes et faire les calculs lexico-phonostatistiques par ordinateur.

4.3 Questionnaire sociolinguistique

Le questionnaire sociolinguistique a été soumis à douze personnes dans le village représentatif de chaque
division. (Un exemplaire de ce questionnaire se trouve dans l’Appendice A.) Le questionnaire porte sur
les catégories suivantes: attitudes envers la langue maternelle et alphabétisation, domaines dans lesquels
on utilise la langue maternelle ou d’autres langues, et informations biographiques. Les informations
sociolinguistiques recueillies au moyen de ce questionnaire ont fourni de nouvelles données qui pourront
nous aider pour la planification des programmes d’alphabétisation. Ces informations sont souvent plus
importantes que les informations purement linguistiques pour permettre le succès des programmes
d’alphabétisation.
L’échantillon de la population qui a répondu au questionnaire comprenait six hommes et six femmes
avec deux groupes d’âge différent dans chaque catégorie. Ces groupes d’âge représentent respectivement
les personnes mariées et les personnes célibataires. Cette distinction reflète, plus ou moins, le degré de
stabilité relative des habitants du village. Dans chaque village représentatif, nous avons donc choisi trois
hommes et trois femmes de ces deux groupes d’âge pour obtenir un total de 12 personnes qui ont
participé à cette enquête dans chaque DT.

5 Résultats, discussion et évaluation

5.1 Information démographique

Sur la carte 3 sont représentés les résultats du questionnaire démographique : les limites géographiques
de chaque DT ainsi que les villages mentionnés dans le questionnaire et le village représentatif de chaque
division. Les villages représentatifs et le nom de la DT qui y correspond sont les suivants:
• Diawara (Dw) = Gadiaga
• Doubirou (Db) = Xañaga (Kambia)
• Dougué (Dg) = Xañaga
• Gatiari (G) = Xarafatu
• Ouaoundé (O) = Hayiré
8

Carte 3. Les DTs et villages Soninkés au Sénégal

Source : OSMF. CC BY-SA 2.0. OpenStreetMap® constitue des « données libres »


autorisées par la licence ODbL, consultées le 14 octobre 2021.

5.2 Les résultats lexico-phonostatistiques

Après avoir déterminé, selon la méthode décrite par Blair (1990), le degré de similitude phonétique entre
toutes les paires de mots choisis, nous nous sommes servis du programme informatique « WordSurv »
(Wimbish 1989) pour faire les calculs affichés dans les matrices ci-dessous.
Dans la première matrice, nous voyons les pourcentages de mots apparentés entre les groupes,
calculés en divisant le nombre total des paires apparentées par les 170 paires comparées. À côté de cette
matrice se trouve un diagramme dans lequel nous schématisons les relations lexicales hypothétiques
entre les parlers représentés par ces divisions traditionnelles.
9

Tableau 4. Matrice de pourcentages des mots apparentés


O-Ouaoundé
96 Dw-Diawara
92 94 Dg-Dougué
92 92 97 Db-Doubirou
88 89 92 91 G-Gatiari

La matrice de gammes d’erreurs indique la gamme du pourcentage des mots apparentés basée sur
des variations statistiques. Le pourcentage de mots apparentés entre Ouaoundé et Diawara se trouve
donc réellement entre 94.2% et 97.8%.

Tableau 5. Matrice de gammes d’erreurs


Ouaoundé (ex. 96% +/- 1.8% = 97.8%
1.8 Diawara = 94.2%)
2.5 2.2 Dougué
2.5 2.5 1.5 Doubirou
3.1 3.0 2.5 2.7 Gatiari

Dans cette dernière matrice nous affichons les résultats d’une analyse phonostatistique et indiquons
le pourcentage de sons qui diffèrent parmi les mots apparentés. Par exemple, entre Ouaoundé et
Diawara, seulement 4% de tous les sons, parmi les mots apparentés comparés, diffèrent : un nombre peu
significatif.

Tableau 6. Matrice de pourcentages de différences phonétiques


Ouaoundé
4 Diawara
6 6 Dougué
7 7 4 Doubirou
7 6 6 6 Gatiari

Les cinq divisions traditionnelles soninkés et les parlers qu’elles représentent sont relativement
proches. Dans un test de similitude lexicale de ce genre, on considère qu’un pourcentage au-dessus de
94% indique des parlers plus ou moins identiques. Un pourcentage en-dessous de 60% indique deux
langues différentes. Pour les résultats se trouvant entre ces deux pourcentages, on recommande d’autres
tests d’intercompréhension. Dans le cas de la présente étude, on peut conclure qu’il y a un forte
probabilité que ces parlers soninkés ne présentent pas de problèmes d’intercompréhension. Le cas le plus
troublant est celui du parler de la DT de Xarafatu où le pourcentage moyen de similitude lexicale est de
90%. En outre, certains locuteurs du soninké-xarafatu ont considéré le parler « Gadiaga » comme une
langue secondaire, ce qui peut dénoter des différences linguistiques significatives. Dans ce cas, il sera
nécessaire d’utiliser des tests supplémentaires avant de conclure définitivement que les locuteurs
soninké-xarafatu peuvent utiliser sans difficulté un corpus de littérature d’un autre parler.
Depuis le déroulement de cette enquête au Sénégal, nous avons pu obtenir des données
lexicostatistiques de trois divisions traditionnelles soninkés au Mali. Nous avons ajouté les données à
10

cette analyse pour avoir une comparaison brute. Comme ces listes de mots ont été recueillies sans
système standard de transcription phonétique entre les chercheurs de cette enquête et ceux de l’enquête
au Mali, les résultats ne sont qu’approximatifs, pourtant intéressants. Voir l’Appendice D pour les chiffres
et quelques commentaires utiles.

5.3 Informations sociolinguistiques

5.3.1 Attitudes face à la langue maternelle et à l’alphabétisation

Presque 100% des personnes interrogées dans chaque village au Sénégal ont montré leur préférence pour
leur langue maternelle. Les soninkés ont une attitude tout à fait positive envers leur langue. Seulement
trois personnes sur soixante (deux hommes et une femme âgés) ont indiqué qu’ils ne trouvaient pas
d’intérêt à apprendre à lire ou à écrire la langue soninké. Deux autres ont mentionné le désir d’apprendre
d’autres langues en plus du soninké. Tout le monde a désiré que leurs enfants apprennent à lire et à
écrire le soninké.

5.3.2 Domaines dans lesquels la langue est utilisée

Vu l’attitude positive envers la langue maternelle, il n’est pas surprenant qu’elle soit largement utilisée
dans la vie de tous les jours. Dans les domaines de la famille et de la vie sociale et culturelle, on parle
presque toujours le soninké, à l’exception des mariages, des relations ou événements inter-ethniques
pendant lesquels le locuteur peut choisir d’utiliser une de ces secondes langues. Dans les domaines du
marché, du voyage ou en général des situations où il peut rencontrer des personnes non-soninkés, un
Soninké parle une ou plusieurs de ces langues selon la circonstance.
En ce qui concerne ces secondes langues, 13 sur 15 hommes âgés, 9 sur 15 jeunes hommes et 3 sur
30 femmes ont indiqué qu’ils emploient l’arabe pour la prière. Quant au wolof, 10 sur 15 hommes âgés,
6 sur 15 jeunes hommes, 2 sur 15 femmes âgées et 2 sur 15 jeunes femmes ont indiqué qu’ils utilisent le
wolof dans les domaines où cela se révèle nécessaire. L’auto-évaluation du niveau de wolof oral, en
utilisant une échelle de un à cinq (1 minimum, 5 maximum) a montré que 15 personnes se considèrent
capables de parler au niveau 1, 4 personnes au niveau 2 et 1 personne au niveau 4. D’autres langues
mentionnées comme langues employées dans un certain domaine sont le pulaar (mentionné 20 fois sur
60), le français (6, souvent pour compter), le diakhanké (6, tous de Dougué), le bambara (5), le malinké
(5), le xassonké (1) et le sosé (1). La grande majorité des locuteurs qui les emploient sont des hommes.

6 Conclusions et recommandations

Les divisions traditionnelles soninkés, en fait, se distinguent par certaines différences lexicales ;
cependant, les parlers qu’elles représentent sont relativement proches. On peut conclure que la
probabilité est forte que ces parlers soninkés ne présentent pas de problèmes d’intercompréhension.
Quant au parler de la DT de Xarafatu, pour lequel le pourcentage moyen de mots apparentés est de 90%
et dont certains locuteurs ont considéré le parler « Gadiaga » comme une de leurs secondes langues, des
tests supplémentaires sont nécessaires avant de conclure que ses locuteurs peuvent utiliser sans difficulté
un corpus de littérature d’un autre parler soninké.
En ce qui concerne l’alphabétisation, il est probable qu’un seul corpus de littérature servira à toute
la population soninké. Nous devrons néanmoins être attentifs aux différences lexicales,
morphophonologiques et grammaticales entre ces parlers lors de la préparation des matériaux
didactiques et de la littérature de post-alphabétisation. Il nous semble que des différences entre les
grands dialectes de l’Est, de l’Ouest, et du Guidimaxa sont plus importantes que les différences
linguistiques entre les divisions traditionnelles. Ces différences amèneront des questions de
standardisation entre dialectes et de matériels de transition pour certains parlers. Elles exigeront ensuite
des tests d’efficacité sur les matériels dans les dialectes et DT’s différents.
11

Au niveau des données sociolinguistiques, il semble que les soninkés considèrent leur langue
importante au point de vouloir apprendre à la lire et à l’écrire. Leurs attitudes envers leur langue
maternelle sont extrêmement positives et ils préfèrent la parler dans tous les domaines possibles et de la
faire apprendre, dans la forme écrite, aux enfants.
Appendice A : Questionnaires démographique et sociolinguistique

A.1 Questionnaire collectif en vue de l’établissement de la carte linguistique

Enquête :
Contrôleur :
Date :
Ethnie : Village : Chef :

1. Quel est le nom de votre peuple ?


Votre langue ?
Comment vous appellent les autres ?
Comment appellent-ils votre langue ?

2. Quels sont les villages de cette région qui parlent comme vous ?
Lesquels parlent différemment ?

3. Est-ce que le(s) village(s) suivant(s) parle(nt) comme vous ou différemment ?

4. Quel est le village où l’on peut apprendre le mieux votre langue ?


En deuxième ?

5. Où ont lieu vos principales cérémonies ?


Quels villages y assistent ?

6. D’où sont venus les fondateurs de ce village ?

7. Y-a-t-il des gens ici qui ne parlent pas votre langue ? oui non
Quelle(s) langue(s) parle(nt)-t-il(s) ?

8. Y-a-t-il ici des gens qui ne parlent que votre langue ? oui non
Quels gens ?

9. Quelle langue utilisent les enfants de ce village pour jouer ?

10. Les enfants apprennent-ils une deuxième langue avant de commencer l’école ? oui non
Quelles langues?

Notes démographiques :
Nombre de maisons :
Montant de l’impôt villageois :
École(s) :
Religion :
Noms de famille :

A.2 Questionnaire sociolinguistique individuel

Enquête :
Contrôleur :
Date :
Ethnie : Village : Nom :

1. Lieu de naissance :
Nombre d’années passées dans ce village :

12
13

2. Âge (estimation) :
Sexe : M F
État civil : M C
Nombre d’années passées à l’école :
Religion :

3. Lieu de naissance :
du père :
de la mère :
de l’époux(se)/fiancé(e) :

4. Quelles langues parlez-vous ? (a) (b) (c)

5. Quelle langue préférez-vous parler ? (4a) (4b) (4c)

6. Voudriez-vous apprendre à lire et à écrire en (5) ? oui non

7. Aimeriez-vous que vos enfants apprennent à lire et à écrire en (5) avant d’ apprendre aussi à le faire
dans une autre langue ? oui non

8. Est-ce que vous parlez (4a) (4b) ou (4c) ? :


a. au marché local (4a) (4b) (4c) autre
b. aux fêtes locales (4a) (4b) (4c) autre
c. au travail (4a) (4b) (4c) autre
d. quand vous voyagez (4a) (4b) (4c) autre
e. avec vos amis au village (4a) (4b) (4c) autre
f. avec votre mère et votre père (4a) (4b) (4c) autre
g. avec votre époux(se)/fiancé(e) (4a) (4b) (4c) autre
h. avec vos enfants (4a) (4b) (4c) autre
i. quand vous priez (4a) (4b) (4c) autre
j. quand vous discutez (4a) (4b) (4c) autre
k. quand vous comptez de l’argent (4a) (4b) (4c) autre
l. quand vous comptez des mangues (4a) (4b) (4c) autre

Observations :
Estimé le niveau FSI 3 dans la langue nationale : 0 ___, 1 ___, 2 ___, 3 ___, 4 ___, 5 ___

3
Commentaire supplémentaire de l’éditeur Journal of Language Survey Reports (mei 2021) :
Actuellement l’échelle FSI est plutôt associée au nom du service Interagency Language Roundtable (ILR)
(https://www.govtilr.org/Skills/IRL%20Scale%20History.htm).
Appendice B : Arbre de décision pour un échantillon représentatif
contrôlé

14
Appendice C : Lignes directrices pour l’analyse lexicostatistique :
critères de détermination de similarité phonétique 4

L’analyse de listes de mots consiste à regrouper des mots semblables, puis à évaluer quel pourcentage
[des mots tirés] de 2 listes ont été mis dans la même catégorie … Les choix en matière de regroupement
par similarité … sont de nature lexicostatistique et il est souhaitable de posséder un ensemble de critères
pour ces choix, afin d’assurer une certaine homogénéité des pourcentages de similarité calculés par
différents chercheurs. Toutes les paires de phones de deux mots comparées sont placées dans l’une de
trois catégories en fonction des normes suivantes.
La première catégorie inclut :
a. la correspondance parfaite (ex. [b] se trouve toujours à la même position dans chaque
mot) ;
b. les voyelles qui diffèrent par un seul trait phonologique (ex. [i] et [e] apparaissent à la
même position dans chaque mot) ;
c. les segments phonétiquement semblables qui apparaissent constamment à la même
position dans trois (ou plus) paires de mots.
La deuxième catégorie comprend :
a. les segments non-vocaliques phonétiquement semblables qui ne sont pas attestés dans trois
(ou plus) paires de mots ;
b. les voyelles qui diffèrent entre elles par deux traits phonologiques ou plus (ex. [a] et [u]).
La troisième catégorie inclut :
a. tous les segments qui correspondent et qui ne sont pas phonétiquement semblables ;
b. un segment qui ne correspond à rien dans le deuxième mot de la paire.
Pour chaque paire de mots, chaque paire de phones correspondants est classée dans l’une de ces
trois catégories. Le nombre de phones d’un mot, ainsi que les catégories de ces différents phones,
déterminent si ces deux mots doivent être considérés comme similaires ou non. Si deux mots ont un
nombre de phones différents, le mot le plus long sera choisi. Ci-dessous, les différentes catégories de
mots que l’on pourra déclarer similaires.

Tableau 7. Longueur de mot et similarité linguistique

Longueur du mot 1e Catégorie 2e Catégorie 3e Catégorie


2 2 0 0
3 2 1 0
4 2 1 1
5 3 1 1
6 3 2 1
7 4 2 1
8 4 2 2
9 5 2 2
10 5 3 2
11 6 3 2
12 6 3 3

Autrement dit, si chaque paire de mots comprend deux phones, il faut que les deux paires soient
dans la première catégorie pour que les mots soient considérés comme similaires. Si chacun des mots
d’une paire contient trois phones, tous les phones doivent être dans la première catégorie, ou deux
d’entre eux dans la première et l’autre dans la deuxième catégorie. Si chacun des mots d’une paire

4
Traduites de Blair (1990 : 30–33).

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16

comprend quatre phones, soit toutes les paires de phones doivent être dans la première catégorie ; soit
trois paires de phones dans la première et une paire dans la deuxième ou troisième ; soit deux paires de
phones peuvent être dans la première catégorie, une paire dans la deuxième et une paire dans la
troisième. Ces critères définissent le seuil plancher de similarité : deux mots peuvent être plus similaires
que ce que décrivent ces critères, mais ils ne peuvent pas être moins similaires pour être quand même
considérés comme phonétiquement similaires.
Appendice D : Matrices d’analyse lexicostatistique y inclus l’analyse
des trois listes du Mali

Tableau 8. Matrice de pourcentages des mots apparentes


Sénégal : Doubirou (Xañaga : Kambia - « H »)
98 Dougué (Xañaga - « H »)
94 94 Ouaoundé (Hayiré - « F »)
94 95 97 Diawara (Gadiaga - « F »)
93 95 92 92 Gatiari (Xarafatu - « H/F Mix »)
Mali : 89 89 92 92 89 Daramané (Gadiaga - « F »)
87 87 89 90 86 91 Souena Soumaré (Guidimaxa - « F »)
89 88 88 87 87 92 92 Dionkolané (Jafunu - « H »)

Tableau 9. Matrice de gammes d’erreurs


Doubirou (ex. 98% +/- 1.3% = 99.3%
1.3 Dougué = 96.7%)
2.2 2.2 Ouaoundé
2.2 2.0 1.5 Diawara
2.4 2.0 2.5 2.5 Gatiari
3.0 3.0 2.5 2.5 3.0 Daramané
3.2 3.2 3.0 2.8 3.3 2.7 Souena Soumaré
3.2 3.4 3.4 3.5 3.5 2.8 2.7 Dionkolané

Tableau 10. Matrice de pourcentages de différences phonétiques


Doubirou
6 Dougué
8 10 Ouaoundé
10 8 6 Diawara
8 8 10 9 Gatiari
51 50 50 48 51 Daramané
40 39 40 39 40 31 Souena Soumaré
43 42 45 45 46 36 28 Dionkolané

Quelques commentaires :
• L’inclusion des données du Mali dans l’analyse lexicostatistique a modifié les résultats des parlers
du Sénégal car un plus grand nombre de données figure dans les calculs. Par exemple, les
pourcentages de mots apparentés ont légèrement augmenté au point où le pourcentage moyen
pour le Xarafatu se trouve à 93% et non pas à 90%. De la même manière, les gammes d’erreurs
ont diminué à cause d’un plus grand nombre de données et son effet positif sur la confiance
statistique.
• L’emploi de différents systèmes de transcription phonétique par les deux groupes d’enquêteurs
(Sénégal et Mali) se révèle dans les résultats par une ressemblance des chiffres entre les DTs du
Sénégal en contraste aux DTs du Mali. Cependant, les pourcentages de similitude lexicale entre
les DTs regroupées du dialecte « F » se trouvant au Sénégal et au Mali sont plus élevés que les
pourcentages des DTs regroupées des dialectes « H » et « F » qui se trouvent dans le même pays.
Cela montre que les ressemblances entre les DTs du même dialecte sont apparemment plus

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appuyées que les ressemblances entre les DTs du même pays. Ces deux systèmes de transcription
se révèlent aussi facilement par le contraste en pourcentages des différences phonétiques.
Références

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Linguistique Appliquée de Dakar.
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