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Griots et griotes : des fonctions en partie différenciées

La fonction d'intercession et de préservation des coutumes est commune aux hommes et aux
femmes. Ils jouissent d'une grande liberté d'expression dans leurs opinions sans avoir à subir de
représailles grâce au fait que toute fonction politique leur est interdite5. Toutefois, il est possible
de distinguer une certaine spécialisation. Ainsi, un document sur Mah Damba, une djélimusso
exilée en France, fille du célèbre conteur Djeli Baba Soussoko, et épouse du griot Mamaye
Kouyaté, témoigne que dans le cadre des affaires familiales des diaguitis du couple, son mari
intervient lors des projets de mariages pour relayer les demandes officielles auprès de la famille
de la fiancée, tandis que sa femme s'occupe des enquêtes préliminaires sur la famille de cette
future fiancée. C'est aussi elle qui supervise les préparatifs de cérémonie, et qui chante les
louanges de la famille, une des fonctions premières du rôle9. Selon Marloes Janson, les
djelimussolu chantent les louanges tandis que les djelikeolu jouent des instruments et narrent
les traditions orales. Elle précise toutefois que Gai Sakiliba, la djélimusso dont elle a étudié le
parcours pour en déduire des règles générales, pratiquait aussi la danse et jouait du neo, une
tige en fer à percussion dont elle a appris les rudiments en imitant sa mère3.

Griots, histoire et identité[modifier | modifier le code]

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Le conteur-anthropologue sénégalais Cheick Tidiane Sow10, dans son Hommage à Pierre
Dewitte, n'hésite pas à qualifier le griot de dépositaire de notre histoire11.

Les iggawen, ou griots maures[modifier | modifier le code]


En Mauritanie, les guerriers ayant colonisé le pays se sont inspirés du griotisme mandingue et
ont créé une caste, les iggawen dont la fonction et l'organisation sociale est très proche de celle
des djelilu.
Les iggawen12 appartiennent au groupe, plus sociologique qu'ethnique13 des Beidanes, aussi
dits « Maures blancs ». Ils étaient initialement tributaires14 des deux classes nobles dominantes,
guerriers ou moins souvent lettrés, et chaque famille de griots était rattachée à une famille
déterminée de nobles15. Contrairement à la poésie, dont la pratique est très largement répandue
chez tous les Maures ayant quelques moyens, celle de la musique traditionnelle était réservée
aux iggawen16.

Rites funéraires[modifier | modifier le code]

Crânes de griots ensevelis au pied d'un baobab à la Réserve de Bandia (Sénégal).


Au Sénégal, certaines ethnies – notamment les Wolofs, les Sérères et les Lébous – n'enterraient
pas leurs griots et leur refusaient l'immersion dans les cours d'eau, mais les déposaient à
l'intérieur des troncs creux de gros baobabs, une coutume qui s'est poursuivie
jusqu'au XXe siècle.
L'anthropologue belge Guy Thilmans effectue le premier des fouilles systématiques dans le
pays afin de recueillir de tels restes au Sénégal. Il a rassemblé 140 crânes et de nombreux
ossements qu'il a étudiés dans le cadre du Département d'Anthropologie physique de l'Institut
français d'Afrique noire, transformé dans l'intervalle en Institut fondamental d'Afrique noire.
Cette investigation a jeté les bases de l'anthropologie ostéométrique.

Griots s'étant fait connaître dans le monde de la musique[modifier | modifier le code]

• Abdoulaye Diabaté (Mali)


• Ablaye Cissoko (Sénégal)
• Adama Dramé (Burkina Faso)
• Alhaji Dodou Nying Koliyandeh (Gambie)17
• Ba Cissoko (Guinée)
• Baba Sissoko (Mali)
• Ballaké Sissoko (Mali)
• Bai Konte (en) (Gambie)
• Doudou Ndiaye Rose (Sénégal)
• Foday Musa Suso (Gambie)
• Ganda Fadiga (Mali)
• Habib Koité (Mali)
• Laba Sosseh (Gambie)
• Mory Kanté (Guinée)
• Musa Ngum (en) (Gambie)
• N'Faly Kouyate (Guinée)
• Ndiaga Mbaye (Sénégal)
• Papa Susso (Gambie)
• Sotigui Kouyaté (Mali)
• Soum Bill (Côte d'Ivoire)
• Toumani Diabaté (Mali)
• Yandé Codou Sène (Sénégal)
• Youssou N'dour (Sénégal)
• Aya Nakamura (Mali)
• Kassé Mady Diabaté (Mali)
• Zouratié Koné (Belgique)
La pratique du « djèliya mandingue en Île-de-France », est inscrite à l'inventaire du patrimoine
culturel immatériel en France18.

Filmographie[modifier | modifier le code]

• Keïta ! L'Héritage du griot (1995), de Dani Kouyaté.


• Je suis né griot [archive] (2007), film écrit par Gwenaelle de Kergommeaux et
Olivier Janin, réalisé par Cédric Condom19.
• Kirikou et les Hommes et les Femmes (M. Ocelot, 2012)

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