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Préface1

0. Les Kagoro (J`£fn§qn+ souvent mentionnés sous la variante


bambarisée de ce nom, « Kakolo ») représentent un petit groupe ethnique
dont les villages sont dispersés sur une grande suface au nord du fleuve
Niger. Le nombre des Kagoros, d’après les estimations très préliminaires, ne
doit pas dépasser 30 000, dont la moitié seulement parlent toujours leur
langue.

0.1. L’aire géographique kagoro.


0.1.1. Au cours d’une enquête dialectologique kagoro en Mars 1998,
effectuée par une équipe mixte de la Société Internationale de Linguistique
(Brad et Susan Smeltzers, alias Abduulayi et Fenda Jara) et de l’Université
d’Etat de St. Petersbourg (Dmitry Idiatov et Valentin Vydrine, alias Mamadu
et Nci Jara), nous avons prêté beaucoup d’attention à la collecte des données
pour la carte linguistique kagoro. Compte tenu du manque de temps, la
méthode choisie était très simple : dans chaque village où on s’est arrêté pour
faire l’enquête, on a posé des questions concernant les langues parlées dans
les villages environnants. En plus, au cours de notre trajet, nous demandions
aux habitants de presque tous les villages rencontrés quelle était la langue ou
les langues parlée(s) dans leur village. Cet enquête très sommaire, aussi
imparfaite qu’elle soit, donne une idée générale de la mosaïque linguistique et
ethnique de la zone en question. Nous avons ainsi identifié 88 villages kagoro
(y compris ceux où les Kagoro sont en minorité), ce qui dépasse le nombre de
70 villages dont les délégués avaient participé à l’« Assemblée Kagoro » à

1
Je voudrais remercier Foundation for Endangered Languages, qui m’a octroyé
un grant pour le voyage de recherche au Mali en Mars-Avril 1998, et la Société
Internationale de Linguistique, dont le support technique a fait possible l’enquête
dialectologique kagoro. Je suis reconnaisant à mes compagnons de route, Dmitry
Idiatov et Brad et Suzy Smeltzers, et à tous nos informateurs kagoro, dont la patience
et la bienveillance ont rendu notre recherche possible.
Ce travail a été écrit dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par Alexander
von Humboldt-Stiftung.
Je voudrais également dire ici ma réconnaissance à Marie-Paule Ferry qui a
trouvé du temps à lire ce travail et corriger le français.

7
Débo-Karogo juste avant notre visite.2 On a établi que les villages kagoro se
regroupent dans six ou sept zones plus ou moins isolées, dont chacune se
caractérise par un dialecte particulier. Je nommerai chaque zone d’après le
village où nos listes de mots ont été enregistrées. Voici ces zones, avec la
liste exhaustive (j’espère) de villages pour chacune. Les villages dans les
listes qui suivent sont rangés d’est en ouest, et du sud au nord. En gras sont
les noms des villages mentionnés par nos informateurs comme « les villages
où on parle le mieux kagoro ».

1) « La zone de Mogola3 » (surtout l’arrondissement Farako sur la rive


gauche du Niger, à l’ouest de la Province de Ségou, et la région adjacente de
la Province de Koulikoro) :
– Mogola (ca. 100 concessions, en majorité bambaraphones ; le chef du
village est un Bambara Kulibali, les autres clans représentés sont : Fofana,
Kamara, Magassa, Jara, Fomba, Traoré, Sako, Sidibé. Les fondateurs du
village sont venus du Kaarta par le trajet suivant : Kanyaga – Sosso – Tamani
– Mogola)
– Tomba (Kagoro, Maninka)
– Nabougou (100-150 habitants, surtout bambaraphones ; le chef du
village est un Bambara-numu, Ata` Jÿm⁄.Jÿmc⁄ ; à part de Bambara-
Jÿm⁄+ il y a également des clans de Kamissoko et Makassa ; les fondateurs
du village sont des Bambara Kulibali ; les premiers Kagoro, du clan Jÿmc⁄+
sont venus il y a environ 100 ans de Gangué, où ils étaient venus de
Denenkoura)
– Sèguèla (paradoxalement, dans le texte, enregistré dans ce village et
présenté dans [MAPE 1983] comme un échantillon de la langue kagoro, on
dit : Al’ b’a fò nan yèrè ma ko kagòrò. Nan tè kagòri ti... ‘On dit à propos de
nous que nous sommes des Kagoro. Mais nous ne sommes pas Kagoro...’ Nos
informateurs de Mogola ont également indiqué qu’il s’agit d’un village de
Maninka)

2
Cela malgré le fait que nous essayions de ne tenir compte que des villages où le
kagoro est effectivement parlé, tandis que les délégués de l’Assemblée Kagoro
représentaient tous les Kagoro, y compris ceux qui avaient abandonné leur langue.
3
D’habitude, je donne les noms « officieux » des villages (ceux qu’on trouve sur
la carte française 1:200.000). Là où le nom « autochtone » diffère considérablement
du nom « officiel », je le donne aussi, en italiques et entre parenthèses. Je donne aussi
l’autre information disponible concernant chaque village.

8
– Maniana (Kagoro, Maninka)
– Ntomona (les Kagoro forment la partie nord du village, les Maures sont
les habitants de la partie sud)
Villages de la rive droite :
– Tamani (centre d’arrondissement)
– Dèninkoura (2-3 km à SW de Tamani)
– Kinta-Marka (environ 10 km à SSW de Baraouéli, donc environ 50 km
au sud du fleuve ; d’après le témoignage des habitants de Mogola, ses
habitants appartiennent aux clans de Magassa, Sissoko, Waagé).
Nous avons été très étonnés de trouver dans la même zone beaucoup de
villages dont la population se dit Maninka. A part de Tomba et Maniana déjà
mentionnés, il s’agit de Kongobougou, Ngabakoro, Nassambougou, Badiguè-
bougou, Kobala, Dangalambougou, Dougabo, Térimabougou, Babérébougou,
Siradiankoro, Torokoro (Maninka, Soninké). Malheureusement, le manque de
temps ne nous a pas permis d’enregistrer une liste de mots dans un de ces
villages, mais une enquête très brève dans le village de Nassambougou (où
les Koïta prédominent) m’a convaincu qu’il s’agissait effectivement d’un
parler manding-ouest. Dans le même village, on nous a dit : « notre parler
maninka est très proche du kagoro, c’est l’origine seulement qui nous
diffère ». En fait, la distinction entre les deux groupes ethniques dans cette
zone ne semble pas très bien tranchée : ainsi, on nous a dit à Nabougou que
les habitants de Ntomona sont des Maninka, tandis que dans Ntomona même
on se dit Kagoro.
Cet ilôt de Maninka et Kagoro est entouré des villages bambara.

2) « La zone de Kamiko » (50-70 km au nord de la ville de Banamba) :


– Bambila (le point extrème-sud-est de la zone)
– Soya (une concession Kagoro seulement).
– Maréna (le point extrème-sud de la zone ; surtout les Maninka bam-
baraphones et soninkaphones ; il y a quelques concessions kagoro qui ne
parlent que très peu leur langue)
– Kamiko (environ 30 concessions, le chef du village est Bakuye
Magassa ; les autres clans représentés dans ce village sont : Kulibali, Jara,
Traoré, Jariso, Saxanoxo, Turé, Kanté ; les fondateurs du village sont venus
de Boulouli en Kaarta)
– Sosso
– Ngabakoro (seuls les vieux parlent toujours le kagoro)

9
– Fablana
– Taroutala
– Sirado
– Dourabougou
– Kouloufara (Jtqtg`q`)
– Waro (V`Ó`sn)
– Madina-Kagoro (le village le plus au nord de la zone, environ 30 km au
nord de Waro)
Il ne s’agit pas, en fait, d’une zone kagoro compacte : les villages
kagoro, bambara et soninké sont fortement entremêlés, ce qui favorise
davantage le bilinguisme et le passage des jeunes à la langue bambara.

3) « La zone de Sébékoro » (arrondissement de Kolokani, cercle de


Kolokani, juste à l’est de la Boucle du Baoulé, 40-60 km à l’est de
Kolokani) :
– Wanino (Wagano, la partie au sud de la route est peuplé de Kagoro-
Jara, les Bambara habitent au nord de la route)
– Bamakolon
– Boila (Boina)
– Sikoro
– Konokulu
– Sébékoro-2 (environ 60 concessions, dont environ 40 sont kagoro, les
autres étant bambara ou maures ; le chef du village est Banjugu Fofana, les
autres clans représentés sont Keita, Koïta, Traoré, Jara ; les fondateurs du
village sont venu du Sagora, au Kaarta, sous la pression des guerriers de
Cheikh Oumar)
– Béléko (Bereko)
– Tiokanbugu
– Missira
– Dongo
– Sirakoroba
– Samakoulou
– Kartani

4) « La zone de Dyoumara (Jumara) », juste au NE de la Boucle du


Baoulé, arrondissement, de Dyoumara, cercle de Nioro :

10
– Sébabougou (environ 40 km à l’est des autres villages kagoro, le chef
du village est un Kulibali-Bambara, les Kagoro de ce village appartiennent au
clan de Magassa)
– Kongosanbougou
– Sanankoro
– Tominkoro
– Doubabougou
– Sorondigila
– Dyoumara (Jumara, 73 concessions, le chef du village est Silamakha
Sissokho, les autres clans représentés sont : les « nobles » – Fofana, Magassa,
Keita, Kamara, Jara, Siisé, Jarisso, Kulibali, Daabo, Jaabi, Baabi [Maures],
Tall [Toukouleurs] ; les griots – Koïta ; les cordonniers – Silla ; les forgerons
– Kanté et Traoré. Les fondateurs sont venus il y a environ 80 ans de
Kababougou, près de Kolokani ; ils habitaient pendant quelque temps sur le
territoire du Parc National avant qu’il n’ait été créé)
– Masala (Kagoro, Soninké)
– Madiga
– Foulabougou (un village isolé à l’extrème ouest de la zone, entouré des
villages bambara et maures).

5) « La zone de Diéma » (cercle de Nioro, à NW de la Boucle du


Baoulé. Malheureusement, nous n’avons pas enregistré la liste de l’enquête
dialectologique dans cette zone. Sans doute, s’agit-il du même dialecte que
dans la « zone de Guissimbiné ») :
– Diéma (le centre du cercle, la population est mixte Soninké et Kagoro)
– Hangouné-Kagoro
– Hangounté-Massassi (surtout Bambara-Massassi, quelques familles
Kagoro)
– Bouli Bani
– Débo-Kagoro (40-50 concessions ; le chef du village est un Magassa,
les autres clans représentés sont Taraworé, Jara, Jawara. Les habitants se
disent Kagoro, mais il ne parlent que le Bambara, même les vieux)
– Diangounté Kamara
– Sorondiguila (le chef du village est un Traoré kagorophone).

6) « La zone de Guissimbiné » (au sud du cercle de Nioro et au NE du


cercle de Kita, juste à l’ouest de la Boucle du Baoulé) :

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– Sarabala (R`Ó`a`q`,Lnqha`+ le chef du village est Modibo Magassa)
– Sarabalani (R`Ó`a`q`,R`jnk`)
– Kérouané, avec le hameau de Takoutala (Kerewane, le chef du village
est Sekou Jaruma, un Soninké kagorophone) ;
– Kourougué (le parler de ce village a été étudié par D. Creissels [1986])
– Muna
– Nubougou
– Sakora (R`Ónq`+ les chef du village est Magan Fofana)
– Dionfa
– Guémoukoura
– Kaouta (Kuata, le chef du village est un Magassa)
– Lambadéré
– Guissimbiné (35 concessions, toutes kagoro ; le chef du village est
Nyama Magassa, les clans principaux sont : Magassa, Fofana, Kamara. En
plus, on trouve ici Cissé, Dukuré, Taraworé, Jara, Tunkara, Dramé, Kanté. Le
village a été fondé par les originaires de Banna, venus via Sabonè 183 ans
avant l’enquête)
– Folabougou
– Sérouma
– Bilissibougou (Birisibugu)
– Mounta-Kagoro.
Les deux derniers villages semblent occuper la position intermédiaire
entre lez zones 6 et 7 (Mounta-Kagoro a été mentionné à la fois à
Guissimbiné et à Séféto comme « un village où on parle la même variante
que chez nous »).

7) « La zone de Séféto » (arrondissement de Séféto, NW du cercle de


Kita)
– Balalaba
– Sitassaba
– Boundourolo
– Kouta
– Séféto (Séhéto, Sefe, environ 300 concessions, presque toutes kagoro.
Le chef du village est Samaku Fofana, les autres clans sont : « nobles » –
Tunkara, Kulibali, Keita, Sissoko, Magassa, Kamissoko, Makalu ; forgerons
– Kanté, Jonbana ; griots – Kuyate, Jebate, Kanute, Jara. Le village a été
fondé par les gens originairs de Kita il y a environ 300 ans)

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– Dougoumétara
– Maga
– Moréabougou
– Faraba (clans de Fofana et Magassa)
– Mansala
– Diougounté
– Kotoné
– Dimandara (Chl`mc`Ó`)
– Guémoukoura (Jemukura)
– Baladougou
– Diougounté-Magassa
– Tomokorodi
– Séramissé (clan de Magassa)
– Nafadji (clan de Magassa)
– Diamba Katadaka.

0.1.2. Les publications sur les Kagoro, aussi peux nombreuses qu’elle
soient, donnent quelques indications importantes concernant l’aire
géogaphique de ce peuple. On peut mentionner l’article de Robert Pageard
[1959], qui reproduit, en particulier, une carte de la zone kagoro extraite de la
Carte des populations de l’Afrique Noire. Notice et catalogue. La
Documentation Française. Les Kagoro sont mentionnés dans quelques
travaux généraux sur l’histoire du Soudan Occidental. Il y a, en outre, deux
publications de « La légende des Kagoro » en soninké dans [Dantioko 1985]
(avec une traduction française) et [Soumare 1987] (avec une traduction
allemande), enregistrées par leurs éditeurs auprès du même griot, Daaman
Simaga de Gasanburu (arr. de Ballé, cercle de Nara, Mali).4 Une séance du
Premier séminaire international de l’Association SCOA à Niamey (14-21
janvier 1981) a été consacrée aux Kagoro et au rôle de ce peuple dans
l’histoire de l’Afrique du Sahel.
Les données de ces travaux historiques et celles de notre recherche
(basée, comme cela a été dit, sur l’enquête des locuteurs de la langue kagoro
dans les différents villages), manifestent des divergences criantes.

4
L’enregistrement de Ouiary Makan Dantioko date d’Avril 1976, et celui de
Mamadou Soumaré du 4 Septembre 1982. Curieusement, les deux auteurs
mentionnent que l’âge du griot au moment de l’enregistrement était de 75 ans.

13
Ainsi, la « Carte des populations de l’Afrique noire » donne pour une des
deux zones kagoro principales la région de Wagadou et Bakhounou (Nara-
Diagaba-Goumbou). Dantioko (p. 10) précise : les Kagoro-Magasa habitent
Sebugu (Siebougou) près de Fallu (Falou), et les Kagoro-Kamara – le village
de Denbasala près de Gunbu (Gounbou). Il mentionne également quelques
gros villages mauritaniens dans la région de Selibabi (Daforo, Sesagari,
Buwansi) où les chefs de village sont des Kagoro. Aucun de nos informateurs
n’a indiqué des localités de ces contrées.
L’autre zone kagoro, celle de Kaarta, est aussi présentée dans ces sources
mais de façon tout à fait différente. Sur la « Carte des populations... »,
Mountan-Kagoro est le point extrème-SW de la zone kagoro, Diangouté-
Camara se trouvant au centre. Les autres localités indiquées sur la « Carte »
sont Kaïneka (au nord de Diangouté-Camara)5 et Lambidou. Lambidou et
Jewura (évidemment, le même village que Dioura sur la carte 1:200 000) sont
également mentionnés parmi les villages kagoro par Dantioko. D’après notre
information, les zones kagoro se trouvent, en réalité, au SE et au SW de l’aire
décrite, de la sorte que Mountan-Kagoro est le point extrême-ouest de notre
« zone Guissimbiné ». Diangounté-Camara, qui est effectivement un village
kagoro, est en fait isolé, entouré par des populations soninké, maures et
bambara, tandis que Lambidou et Dioura sont indiqués par nos informateurs
comme des villages soninké.
Dantioko et Pageard se solidarisent sur l’existence de ce qui correspond à
notre « zone Mogola » (en fait, elle se trouve au centre des préoccupations de
Pageard), mais on trouve des divergences importantes dans les détails. Ainsi,
Pageard mentionne Tienlé (canton de Farako) comme un village de Kagoro-
Magassouba, tandis que, selon nos informateurs, c’est un village bambara.
Il faut noter également, que trois de nos zones, celles de Kamiko, de
Sébékoro et de Jumara, ont été ignorées dans toutes les publications
précédentes.
Une des explications possibles est la différence des approches : pour
notre équipe, le critère principal était la langue parlée par la population
actuellement. Pour les auteurs cités, le point important était l’appartenance
ethnique, quelle que soit la langue parlée. Ainsi, les Kagoro du Wagadou
(Goumbou-Nara), du Bakhounou et de Mauritanie sont, de toute probabilité,
5
Je n’ai pas trouvé Kaineka sur la carte 1:200 000. S’agit-il de Kainena ? – mais
le village de Kainena se trouve au sud de Dianngouté-Camara ; d’après nos
informations, c’est un village soninké.

14
des soninkaphones, dont un indice indirect est le fait même que l’épopée
« Légende de Kagoro » est enregistrée en soninké. De même pour les
populations de Lambidou et les autres villages dans l’espace entre Diéma et
Séféto (en fait, les deux traditions concernant les Nyaxate du Kaarta, publiées
par Ou.M. Dantioko, se centrent sur Lambidou ; ces textes font comprendre
que les Soninké prédominent dans ce village). Bien évidemment, cette
supposition est à vérifier.
L’autre information à vérifier est la présence de quelques populations
kagoro dans le Gajaga malien et sénégalais [Dantioko 1985, 10]. S’agit-il des
Kagoro « ethniques », parlant le mandinka (ce qui me semble le plus
probable), ou bien des Kagoro qui parlent toujours leur langue ?

0.2. L’histoire des Kagoro est peu connue, ses versions avancées par les
auteurs différents sont difficilement conciliables. Faison en un bref aperçu.
0.2.1. Maurice Delafosse [1912/1972, vol. 1, 282-283] s’appuyait,
évidemment, sur les données provenant des Kagoro soninkaïsés du
Goumbou. Il affirme que les Kagoro, tout en conservant « le type physique et
moral des agriculteurs mandé primitifs et ressemblant par là étroitement aux
Banmana, parlent un dialecte qui présente des affinités indéniables avec la
langue soninké ». Il place la patrie des Kagoro à Bagana, à l’Ouest ou Sud-
Ouest de Diaga (Macina ; rappelons que, selon cet auteur, la région primitive
de l’habitation des Soninké était Diaga-Macina). Il cite les légendes parlant
d’une migration ancienne des Kagoro de Kaniaga au Fouta-Diallon (qu’il
date de 8e siècle, tout en le synchronisant avec « la première colonisation de
Kaniaga par des Soninké »). C’est par ce séjour des Kagoro que Delafosse
explique les affinités phonétiques de la langue soussou avec le soninké (je
suppose, il pense à la présence de la fricative x dans les deux langues ; cette
remarque confirme que Delafosse effectivement considérait la variante du
soninké parlée par les Kagoro de Bakhounou comme la langue authentique
des Kagoro). Au 13e ciècle, les Kagoro du Fouta-Diallon, dont le chef était
Alidiou Makassa/Magassa, après avoir été vaincus par Soundiata,
reémigrèrent dans le Kaarta et y fondèrent un petit état. Alidiou eut pour
successeur par son fils Maka, celui-ci son fils Fioté, et ce dernier son fils
Fodé. Après la mort de Fodé au début du 14e siècle, un de ses fils, Kossa,
demeura au Kaarta, l’autre fils, Amadi, émigra à Ouaharo (Kaniaga). Au 18e
siècle, un descendant de Kossa, Séguéba Makassa, réunit les deux fractions

15
de Kagoro ; Diara Makassa, le chef des Kagoro à Goumbou contemporain de
Delafosse, était le neuvième successeur de Séguéba.

0.2.2. Robert Pageard [1959] affirme l’origine mandingue des Kagoro


et nie la version de Delafosse sur leur provenance de Bagâna. Il date
l’assimilation de la majeure partie des Kagoro par les Soninké de la période
précédant les guerres de Soundiata. Pendant cette guerre, ils étaient alliés de
Soumangourou ; la défaite poussa les Fofana à émigrer vers le Niger (sur ce
point, l’auteur s’appuie sur les témoignages des Fofana de Tamani et
Mogola).
Pageard parle plus en détail de l’histoire des Koïta, se basant sur le récit
épique raconté par le griot Zoumana Sissoko : Silamakamba Koïta, le grand
ancêtre, résidait initialement à Gorka (au Kaarta). Après une expéditon vers
Djenné, ils s’installa à Soro, à l’Ouest de Ségou actuel. C’est pendant son
séjour à Soro qu’il s’opposa à Samba Douga Niakhate, le chef de Lambidou
(au Kaarta, à mi-chemin entre Diéma et Séféto). La cause de ce conflit était la
suivante : Samba Douga Niakhate se maria avec Nakana Traoré, fille de
Djiné Mariko-Traoré de Diakaba (Wagadou). Par orgueil immense, Samba
Douga tua son beau-père, et pour se venger, Nakana Traoré appela
secrètement Silamakamba Koïta, qui tua, à son tour, l’orgeilleux Samba
Douga et maria Nakana Traoré (une version bambara de cette épopée est
publiée dans plusieurs numéros du mesuel « Kibaru »). Pageard, avec la
référence à Boyer (Un peuple de l’Ouest soudanais. Les Diawara. MIFAN,
29. Dakar, 1953), rapporte ces événements à l’époque de N’Daman Guillé
(d’après Boyer, entre 1355 et 1437) où même avant (compte tenu du fait que
l’hégémonie diawara était précédée par celle des Niakhaté du Kingui). Après
avour ruiné Lambidou,6 Silamakamba Koïta revint à Soro et mourut quatre
ans plus tard. Ses quatre frères cadets remontèrent vers le Nord :
« Samba revint se fixer à Goumbou (Ouagadou), Djimé à Gorka (Kaarta),
Boukary à Sourdiana (?) et Maliki à Touta (Bélédougou, 15 km au NW de
Banamba).7 Les descendants de Djimé, dont le plus connu est Gorka Diaka,
redescendirent vers le sud et s’installèrent à Séguéla, appelé à l’origine Féguéla...

6
Notons que dans les deux versions de l’histoire des Nyaxaté de Lambidou
publiées par Oudiary Makan Dantioko [1985] il n’y a aucune mention ni du chef
Samba Douga Nyaxaté, ni de la destruction de Lambidou par Silamakamba Koïta.
7
Notons que pendant notre enquête à Banamba, ce village n’a pas été mentionné
par les informateurs parmi les localités kagoro.

16
Cette installation fut approuvée par Da Diarra, fama de Ségou (1808-1827) et
marquée par la plantation d’un arbre, symbole de paix » [p. 269].
Les Magassa (descendants de Fyo Magassa-Kriné) et les Kamara-
Dansoko (descendants de Makan Kamara-Tabo) se maintenaient, après les
guerres de Soundiata, dans les régions nord (Kaarta, Bakhounou, Wagadou).
Les Kagoro Kamara de Barouéli, rive droite du Niger (au SW de Ségou)
déclarent que leurs ancêtres venaient de Bakhounou via Niaré (Fadougou).
A part les Kamara, Magassa, Fofana et Koïta, Pageard cite les noms
suivants de famille kagoro : les « nobles » – Magassouba et Niakhate ; les
forgerons – Kanté, Diaraga, Traoré, Mangala, Bagayoko, Danyo ; les
Tounkara sont les griots des Fofana nobles, les Konté – ceux des Kamara
nobles, les Sissoko – ceux des Koïta nobles. Il indique le fait que les Kagoro
sont senanku des Diawambé (Diogoramé), « ces liens sont la conséquence
d’une intervention de Fyo Magassa auprès d’un chef malinké de Kong, en
faveur d’un notable Diawando tombé en disgrâce et emprisonné » [p. 265].
Rajoutons que la senankuya entre les deux groupes implique l’interdiction de
mariage, ce qui n’est pas fréquent au Mali (les deux autres couples de
senanku qui ne se marient pas, beaucoup plus célèbres, sont les Peuls et les
forgerons-numu, les Dogon et les Boso). Bien évidemment, chaque famille
(« clan ») kagoro a, en plus, ses senanku à elle.

0.2.3. Le récit de Daaman Simaga de Gasanburu, un kusantage (griot)


des Kusa, dont les deux versons publiées, [Dantioko 1985] et [Soumare
1987], ne se différencient guère, présente une histoire épique de la famille de
Kamara. Voici son résumé.
Daaman commence par les vagues mentions de Tanga Tangara de
Guimballa,8 dont la mère était Mayiga Kusa Jariso, et le père se nommait

8
Un village du Macina ; cf. la mention de Guimballa comme le lieu d’origine de
Nyaxate [Dantioko 1985, 222-223] comme escale dans leur migration à partir de
l’Arabie [Dantioko 1985, 240-241]. Cet attachement des traditionnalistes soninké à
Guimballa est, sans doute, à l’origine de la théorie de Maurice Delafosse, selon
laquelle Dia/Diaga/Macina était la patrie des anciens Soninké. Cependant, là où
Daaman Simaga parle de la guerre avec les Mossis, l’itinéraire de la poursuite des
Mossis vaincus par les Kagoro est le suivant : de Guimballa à Fallu et Sebugu, et puis
vers le Sud, jusqu’au fleuve Niger. S’il s’agit effectivement de Guimballa du Macina,
cet itinéraire semblerait très étonnant : les Mossis, pourquoi prirent-ils un chemin de
détour, en passant de Macina à la rive droite du fleuve par Wagadou ?! Cela me fait

17
Kori Kanya, et d'autres personnages (« Tamba le gaucher » et son compagnon
Sembe Maxan, deux Kagoro puissants), sans expliciter leur rôle dans
l’histoire qui suit. Puis il passe à l’histoire de « six jumeaux du pays
Kagoro ». Le premier couple des jumeaux était celui de Huseni et Lasana.9
Les descendants de Huseni, l’aîné, les Kagoro-Nyare, sont à Barsafa
(Bakhounou, 3 km de Ballé). Le deuxième couple de jumeaux fut engendré
par Kafaxe Maxan et Banna Banbado, celle-ci étant la veuve du père de
Daama Gille (et donc sa mère), l’ancêtre des Jawara et fondateur de leur
royaume ; ces jumeaux s’appelaient Musa et Jambi. Ces jumeaux sont les
ancêtres des Kagoro de Xasaxare (Bakhounou, 40 km à l’Est de Ballé).
La troisième couple de jumeaux était celui de Tanne Maxan Kamara
(Kafaxe, ou Bandexo Xayajo) et de Kelle Mancon (Fobali). Les Kagoro
furent éffrayés par la naissance de trois couples de jumeaux l’un après l’autre,
et la décision fut prise de jeter Kelle Mancon dans le fleuve, ce qui fut gardé
secret (d’où son sobriquet de Fobali, « ce qu’on ne dit pas » en manding).
L’enfant fut recupéré par le Varan de Nyaani (Makan Dantioko identifie ce
Nyaani avec la capitale de l’Ancien Mali), qui l’a élevé comme un varan.
Quand Tanne Maxan Kamara grandit, il devint un grand chasseur et
épousa 15 femmes, mais elles n’arrivaient pas à engendrer un seul enfant.
Apès avoir consulté son marabout, Kanja Bidan Xusu Donbira Xonma, il
décida de faire le pélérinage à la Mecque, accompagné par son captif
Saraxata Gooxi, le père de Maaga ; son forgeron Meenu Jaxane Jaxasiri
Xonte ; son cordonnier Mamadi Xoncega Tanbara le Grand ; l’ancêtre de
Kusa, Bidan Kusa, et aussi par le griot de Sumanguru du Soso, Hawali
Kuyate, qui ne revint plus à Soso. Chemin faisant, Tanne Maxan prit trois
korote : v`kk`ad““d+ xtftad““d et chmftld+ dans le village de Minyani. A
la Mecque, les saint livres « Xurani » (évidemment, le Coran) et « Lawali »
lui dirent d’aller chercher son frère jumeau dans le fleuve.
Après son retour de la Mecque, il alla à la chasse avec ses compagnons
qui campaient près du fleuve pendant qu’il chassait. Son frère jumeau apparut
devant ses compagnons et leur donna à manger et à boire. En revenant de la
chasse, Tanne Maxan offrit à Kelle Mancon de sceller avec lui l’alliance de
sang et de venir vivre parmi les hommes, mais celui-ci refusa. Malgré ses

penser que les traditionnalistes parlent peut-être d’un autre Guimballa (qui,
probablement, n’existe plus), quelque part au Wagadou ou Bakhounou.
9
Housseyne et Hassan (al-Hassan) sont les noms musulmans qu’on donne
habituellement aux jumeaux mâles.

18
korote, Tanne Maxan ne réussit pas à capturer son frère, puis celui-ci
expliqua, quels sacrifices il fallait faire pour qu’il revienne chez les humains.
Avant le départ de Kelle Mancon, le Varan (il s’agit, en fait, d’une femelle,
parce que Kelle Mancon s’adresse à elle « ma mère ») lui prédit qu’il la
tuerait un jour, mais le varan resterait l’interdit des Kamara-Dancoxo.
Tanne Maxan et Kelle Mancon scellèrent l’alliance de sang, et Tanne
Maxan proposa à son frère de partager avec lui ses femmes, de façon que les
deux frères eussent les mêmes droits sur les quinze femmes. Toutes les
quinze accouchèrent de filles, l’aînée fut Asa Tudo Kamara et la benjamine
Xojoxo Dunbe (la Rouge). Ensuite, toutes les femmes tombèrent enceintes
simultanement pour la deuxième fois, cette fois elle accouchèrent de garçons.
Kelle Mancon prit un des nouveau-nés, l’amena vers le fleuve et l’y lava,
aidé par le Varan de Nyani. Quand cela eut été révèlé, il expliqua son action
par la volonté d’éviter la confusion parmi leurs descendants : « Les autres,
appelons-les Kamara Dancoxo ; celui que je suis parti laver au fleuve,
appelons le Deteba Kamisoxo ».
Les noms de ces garçons étaient, par ordre d’aînesse : Hare Maare, Hare
Xuma, Hare Kanba Bugari, Saxare Jata, Saxara Mayiga,10 Binca Sulemani,
Binca Mudu, Soxona Mudu (seuls ces 8 enfants sont énumérés). A l’époque,
la famille demeurait à Guimballa.
Les Mossis, avec Sellu le Grand en tête, vînrent attaquer les Kusa, et puis
reclamèrent le tribut de la part des Kagoro de Guimballa. Les cent femmes
Kagoro qui eurent été au neuvième mois de grossesse, avortèrent de dépit :
pour un Kagoro, il était impensable de payer le tribut à qui que ce soit.
Tugune-Kamara, Soobe Maxan, Tenen Kibiri, Hanwa, Tambango, Hiye
Hamani, Bugari Senja, l’un après l’autre, partîrent contre les Mossis, mais
chacun à son tour revint sans engager le combat, éffrayé par la supériorité
numérique des ennemis. Alors, Asa Tudo Kamara (la fille aînée des jumeaux)
prit le commandement. Seul Daaman Nyare prétendit au commandement de
l’armée, en disant : « Ma tante, je suis votre aîné, l’aîné des trente enfants ! »
On lui permit de se mettre à la tête de l’armée, mais le commandement était à
Asa Tudo Kamara.
Les Kagoro s’opposèrent aux Mossis à Guimballa, les chassèrent vers
Fallu (Falou) et Sebugu (Siebougou) et puis vers le Sud, sur la rive droite du

10
Hare Kanba Bugari et Saxara Mayiga ne sont pas dans la liste dans la version
enrégistrée par Mamadou Soumare.

19
Niger. Daama Nyare décida d’y rester pour protéger la rive gauche contre les
invasions éventuelles des Mossis, les autres Kagoro revînrent à l’Ouest et
arrivèrent chez Sumanguru.
Avant leur arrivée, la célèbre « histoire des nyagan » se produisit :
Sumanguru donna un toureau aux sorcières-nyagan pour qu’elles
mangeassent Sunjata, mais Sunjata déjoua cette intrigue en les gratifiant de
deux buffles. Pour éviter de nouvelles démarches de Sumanguru, qui les
obligeraient sans doute à abandonner la parole donnée à Sunjata, les nyagan
enlevèrent l’intelligence de Sumanguru en la remettant au Varan de Nyaani.
Sumanguru devint malade. Ses oracles lui révélèrent la vérité, et Sumanguru
envoya ses seize captifs contre le Varan. Les captifs partaient tous les jours
en brousse, mais ils ne pouvaient pas s’approcher du Varan de Nyaani, qui
était gardé par les sorcières, les diablesses et les lionnes. Par respect pour son
hôte, Kelle Manco décida de tuer le Varan, en apportant l’argument suivant :
« Notre mère (= le Varan) n’avait-elle pas prédit qu’un jour ou l’autre je
serais l’artisan de sa mort, mais que par la suite elle serait un totem pour nos
enfants ? » Depuis cette épisode, tout varan est devenu tabou pour les
Kagoro, ils ne le tuent pas et évitent de voir son cadavre.
Les Kagoro pousuivirent leur chemin. A Kumi (Xanyaga) ils virent deux
oiseaux noirs. Après avoir agi sur ces oiseaux par leur korote, les frères les
suivirent, tout en décidant de s’installer là où ils les entraîneraient. De cette
façon, il s’installèrent à Tasara (Kaarta), où les deux frères jumeaux
moururent.
Leur fils aîné Hare Maxan décida de lancer la guerre contre les douze
rois de Gidume (actuellement, l’arrondissement central du cercle de
Yélimané). Auparavant, il captura Xuro de Bataganyi (Xanyaga), mais le
libéra après que celui-ci eut promis qu’il leur serait utile un jour. Avant
l’expédition à Gidume, les Kagoro vinrent chez Manca Xanya à Xanyaga en
lui offrant l’alliance, que celui-ci n’accepta qu’après la prestation de serment,
d’où vient la tradition de la parenté à plaisanterie entre les Kagoro et les
habitants de Xanyaga.
Les deux armées vinrent à Gidume. Le temps étant venu de retourner,
Jibirili Kamara (sans doute, un des fils des jumeaux) se sépara des autres et
s’en alla au Fouta-Djallon où il captura beaucoup de gens, puis il se dirigea à
Gidimaxa et s’installa au village de Gadugu après avoir exterminé les nobles
parmi la population autochtone. Ses descendants sont aujourd’hui au village
de Harawliya au Kaarta.

20
Tanne (Tene?) Kibiri, lui aussi, décida d’aller guerroyer à son compte à
Kanbiya (Gambia), où on trouve ses descendants de nos jours.
Les autres Kagoro se déplacèrent de Tasara à Hose (7 km de Nioro). Puis
ils expédièrent Banjugu Kamara, leur aîné, à Bakhounou, où il fonda Harine
(aujourd’hui du côté mauritanien de la frontière). Cept ans plus tard, le reste
de l’armée kagoro le rejoignit sous le commandement de Basi Kamara, le
jeune frère de Banjugu. Après la mort de Banjugu-l’Aîné, Basi et son frère
cadet, aussi un Banjugu, disputèrent la chefferie, et Basi quitta Harine,
accompagné de Samba, le petit frère de Banjugu-le-Cadet. Il fonda le village
de Basaxa (Basaka, ou encore « nouveau Hose ») entre le village
maraboutique de Dinna et Ballé.
Sept ans plus tard, la sécheresse dévasta Harine, et ses habitants furent
obligés de le quitter et de sauver au bord de la mare de Gaxu. Alors Samba,
avec l’accord de Basi Kamara, les invita à venir à Basaxa. Après un repos, il
s’installèrent à Wayinka (Wenka ?), d’où ils dûrent partir à Xasaxare
(Kasakaré) après le massacre livré par El-Hadj Umar.
Ainsi, les descendants de Tanne Maxan Kamara-Dancoxo vivent
actuellement dans le Bakhounou et dans le Gidimaxa.
Un autre ancêtre des Kagoro était Takoli Maxan. Son fils aîné fut Yidan
Madi Kanma-Bidenesi, ses descendants sont à Banamba. Son fils cadet fut
Yidan Sunbunu-Banburu, ses descendants sont à Ballé (Bakhounou). Le
troisième fils se nommait Yidan Baccili, ses descendants émigrèrent à l’Ouest
après la destruction du Wagadou, on les trouve à Nyoro. Les descendants du
4e fils, Yidan Sinpara, sont également à Banamba, et ceux du 5e fils, Yidan
Boyigille, habitent à Ballé.
Daaman Simaga finit son récit par une affiramtion très significative :
« Wagadu appartenait aux Kagoro, mais il était commandé par les Kusa, car
les Kagoro et les Kusa sont étroitement liés, la mère de leur ancêtre était une
tante des Kusa ».

0.2.4. Mentionnons aussi l’explication curieuse de l’ethnonyme Kagoro


par Suleymane Kantè dans son « Histoire du Manding » [Kantè 1991, 64] :
La première dynastie du Wùdumá (l’ancien Manding) était Kamara, on les
nommait J`£l`§q` J`£jÿ§qÿ ‘les vieux Kamara’. Après un coup d’état, ils
s’enfuirent vers le Kaarta. C’est leur épithète J`£jÿ§qÿ qui donna le nom à
leurs descendants Kagoro.

21
La même étymologie a été produite par un des nos informateurs kagoro.
Cependant, elle ne peut être considérée que comme une étymologie
populaire : dans la langue kagoro, -t- intervocalique ne s’affaiblit pas jusqu’à
-r-, de la sorte que la phrase « être vieux » ne pourrait être que j`£ jn£sn£ ou
plutôt j`§ jn£sn£-

0.2.5. Les origines des Kagoro fut l’objet d’une discussion vive et
longue, fortement influencée par les théories de Cheick Anta Diop, au cours
du séminaire de l’Association SCOA « Rapport du Moyen Niger avec le
Ghana Ancien » [SCOA 1983, 111-170].11 D’après le rapporteur principal,
Youssouf Tata Cissé (dont les propos ont trouvé l’accueuil favorable auprès
des participants du Séminaire et soutenus par K.A. Mariko), les Kagoro
étaient la population anciènne de tout le Sahel (du Nil jusqu’au Sénégal), les
chasseurs nomades, parlant une langue mandingue. Ils avaient expulsé leurs
prédécesseurs, « des nains troglodytes, velus » (K.A. Mariko, p. 122), vers le
sud-ouest (cf. « les guerres contre les Korogba » des ancêtres des Manding,
décrites avec beaucoup de détail par Soulaymane Kantè [1991]), mais ont été,
à leur tour, repoussés par Dinga et ses gens, les ancêtres légendaires des
Soninké, venus de l’Egypte après un longue périple par l’Inde, le Yémen, etc.
Y.T. Cissé considère les Kagoro comme le peuple le plus important de
l’ancienne histoire de la zone : « Près de 80% des Sénoufo seraient les
descendants de ces Kakolo, ainsi que la plupart des Marka-Fing et des
Maninka-Fing, la quasi-totalité des Djalonka, des Bassari et les Koniagui »
[SCOA 1983, 118] ; ailleurs on rajoute à cette liste certaines autres ethnies
contemporaines, telles que les Sérères, et fait le trait d’union avec les Kagoro
du Nigéria (une population qui parle une langue du Plateau, le groupe
Benoué-Congo ; un autre nom de leur langue est gworok).
Malgré toutes les objections que suscitent souvent les conclusions
audacieuses des participants du Séminaire, cette discussion contient beaucoup
de détails remarquables qui offrent un matériel important pour une analyse
ethnohistorique impartiale.12

11
Je remercie Kornelia Giesing qui a attiré mon attention sur cette publication.
12
Je noterai, dans cette relation, une observation intéressante de Kornelia Giesing
[communication personnelle] qui fait état des analogies frappantes dans les mythes
totémiques de certains groupes de Guinée Bissau et Casamance avec ceux des
Kagoro. En plus, les habitants de certains villages en Guinée Bissau se réclament

22
0.2.6. La comparaison des données citées (même si on ne tient pas
compte de la version purement spéculative de Souleymane Kantè) laisse une
impression qu’il s’agit, dans chacune des versions, de l’histoire d’un groupe
ethnique différent : aucun point commun, aucun personnage historique qui ne
serait mentionné par plus d’un auteur (sauf Soundiata, Soumangourou et
N’Daman Guillé, qui sont figures extérieures par rapport à l’histoire des
Kagoro).
Il semblerait que cette impression n’est pas sans fondement. Il est vrai
que, d’après toutes les indications, les Kagoro représentaient à l’époque
archaïque un peuple beaucoup plus important et influent qu’aujourd’hui.
Cependant, même s'ils constituaient autrefois un groupe plus ou moins
homogène, caractérisé par l’unité de langue et de quelques superstructures
politiques communes, cet état de choses daterait d’une période fort éloignée
(évidemment, bien avant Soundiata). Les sources écrites n’en disent rien, les
témoignages des traditions orales portant sur une distance chronologique
aussi importante représentent énormement de problèmes d’interprétation (et,
en même temps, autant de place pour des spéculations pseudohistoriques), la
reconstruction historique rigoureuse de cet époque, pour le moment, se heurte
à des obstacles difficilement surmontables. Au cours du dernier millenium,
toute la zone du Sahel au nord du fleuve était l’arène de micro- et macro-
migrations innombrables, allant dans tous les sens, dont les Kagoro étaient
des participant très actifs. Aujourd’hui, seul le nom réunit les deux entités.
Les Kagoro soninkaphones de Wagadou, Bakhounou et Gidimaxa semblent
s’identifier fortement avec les Soninké, dont ils constituent, en fait, une
subdivision (à côté des Kusa, avec lesquels ces Kagoro entretiennent les
relations priviligiées). A en juger par « La légende des Kagoro » de Daaman
Simaga, leur islamisation doit être assez ancienne, leurs itinéraires de
migrations et des campagnes militaires étaient souvent les mêmes que celles
de leurs voisins Soninkés,13 et seules quelques allusions (comme le sobriquet
manding de l’ancêtre Kelle Mancon Hobali/Fobali) témoignent du fait que
leurs aïeux parlaient autrefois une langue autre que le soninké. Les Kagoro

d’origine kagoro. Cela peut corroborer de la tradition kagoro précitée concernant


leurs anciennes migrations vers la Côte.
13
Cf., entre autres, la mention d’une expédition au Fouta-Djallon et en Gambie
par des enfants des ancêtres-jumeaux des Kagoro-Kamara, et une expédition dans la
même direction par les Nyaxate [Dantioko 1985, 228-229].

23
qui parlent toujours leur langue manding ont été plus récalcitrants à l’Islam :
leur conversion date de la fin de l’époque coloniale ou même de la période
encore plus récente, ce qui les réunit avec la grande masse de la population
rurale bambara.14 L’amélioration des moyens de communication (qui se fait
sentir dans les coins les plus reculés de la brousse), l’alphabétisation en
bambara, le dynamisme croissant des jeunes qui fréquentent de plus en plus
les centres commerciaux et administratifs et s’orientent donc vers la
bambaraphonie qui y prédomine, favorisent l’intégration de ces Kagoros au
sein des Bambara, avec qui il s’identifient de plus en plus.15
Dernièrement, on a été témoin d’une tentative de faire renaître les
sentiments ethniques des Kagoro. Une « Association Kagoro » s’est créée,16
qui a eu sa première réunion au village de Débo-Kagoro, 20 km à l’Ouest de
Diéma (Kaarta) en Mars 1998, juste avant l’arrivée de notre équipe dans ce
village. D’après les participants de cet Assemblée, 70 villages kagoro ont été
représentés avec la population totale d'environ 30 000 habitants. A cette
occasion, on a bâti à Débo-Kagoro une « Maison Kagoro », et il a été
convenu, qu’à cette maison devriont s’adresser tous les Kagoro pour
l’arbitrage de leurs litiges.
Au sein de l’Association Kagoro, on n’a pas fait discrimination entre les
Kagoro soninkaphones et mandingaphones ; les deux groupes étaient
représentés, de la sorte que la langue d’intercommunication et des
performances des traditionnalistes était, le plus souvent, le bambara. Il est
significatif que le village choisi pour la première réunion de l’Association,
Débo-Kagoro, est à nos jours complètement bambaraphone, seuls les vieux se
rappellent qu’aux jours de leur jeunesse le kagoro y était parlé.17 Compte tenu

14
D’après mes informateurs à Sébékoro, l’islamisation de leur village a
commencé il y a 30-40 ans. Depuis lors, le nombre des fétichistes (an§khshfh) a
beaucoup diminué, mais il y en a toujours quelques-uns.
15
Au cours du recensement qui se déroulait au moment de mon séjour au village
de Sébékoro, tous les Kagoro ont été enregistrés comme Bambara.
16
Sans doute, ces activités se déroulent-elles dans le cadre de la politique de
décentralisation mise en vigueur par l’administration de Alpha Konaré. On peut
imaginer une influence sur les Kagoro des exemples des Khassonka et des Maninka,
dont les langues ont acquis, au cours des années 1990, un statut officiel au Mali. Tout
cela est en contraste avec l’époque de Moussa Traoré, caractérisée par une politique
rigide d’unification de toutes les langues manding du Mali sous l’égide du bambara.
17
D’après les habitants de Débo-Kagoro, ce choix est dû au fait que ce village
était la patrie de Kuya Magasa, « père de tous les Kagoro ».

24
de la situation linguistique hétérogène, il me reste à supposer, que le maintien
de la langue kagoro pourra à peine être parmi les priorités de l’Association. Si
ses activités produisent un effect quelconque sur l’essor culturel et politique
des Kagoro, sur le plan linguistique, paradoxalement, ils peuvent accélérer la
bambarisation.

0.3. La situation de la langue kagoro diffère beaucoup d’une zone à


l’autre. D’après les réponses à l’enquête sociolinguistique, ses positions sont
les plus faibles dans la zone de Mogola : dans ce village même, le kagoro
n’est parlé à la maison que dans quelques familles, et en dehors de leurs
maisons (au marché, à la mosquée, etc.), seuls les vieux continuent de
l’utiliser. Et dans l’autre village de la même zone, Nabougou, la langue a
atteint l’avant-dernière stade de l’extinction : bien que toujours parlée à la
maison par quelques gens de 20-30 ans et plus âgés, elle est complètement
exclue de la vie publique.
La situation dans la zone de Kamiko, bien que visiblement meilleure, est
également précaire. Toute la vielle génération, semble-t-il, parle bien le
kagoro, mais les jeunes, surtout les hommes, préfèrent le bambara. Et les
enfants, bien que capables de comprendre les vieux qui leur parlent en
kagoro, répondent d’habitude en bambara. Le soninké est également parlé
dans ce village, mais d’une façon limitée.
A Sébékoro, d’après l’enquête sociolinguistique, la langue kagoro se
porte beaucoup mieux : les habitants de tous les âges la préfèrent dans toutes
les situations, à la maison comme dans la vie publique du village. Même les
enfants « parlent un bon kagoro, sans mélange de bambara ». Cependant, au
cours de l’observation plus approfondie, la situation s’est avérée moins
« idéale », comme on le verra plus loin.
Les positions du kagoro apparaissent fortes également dans les zones de
Jumara et de Séféto : à les croire, les habitants y parlent de préférence le
kagoro dans toutes les situations, et même les enfants continuent de le parler.
En Guissimbiné, par contre, la jeune génération est beaucoup plus bilingue et
a souvent recours au bambara. Dans tous ces villages, le soninké est
également parlé par les gens.
Dans la majorité des villages, nos interviewés se sont prononcés pour le
kagoro comme la langue qu’ils voudraient lire, les exceptions ont été
Guissimbiné et Nabougou. Cependant, la même question formulée d’une
façon différente (« si vous pouvez choisir, préférez-vous être aphabétisés en

25
kagoro ou dans une autre langue malienne ? ») a obtenu des réponses
différentes : à Jumara, on s’est prononcé pour le kagoro, à Sébékoro, les
opinions se sont divisées, et les gens de Nabougou, Kamiko, Guissimbiné et
Séféto ont opté pour le bambara (à Mogola, on n’a pas répondu à cette
question).
Il faut noter que ces évaluations s’appuient sur les réponses données par
les hommes agés (d’habitude, le chef du village et ses camarades d’âge ;
c’était chaque fois une conversation collective). Une enquête
sociolinguistique individuelle et plus approfondie, faite auprès des gens de
Sébékoro, a produit des résultats qui, malgré le caracère peu représentatif de
cette enquête, font changer la vision du problème. Tout d’abord, il s’est avéré
que même la vieille génération n’est pas du tout d’accord au profit du kagoro.
Les deux femmes enquêtées, complètement kagorophones, ont manifesté des
opinions tout à fait divergentes concernant l’avenir de leur langue. L’une,
âgée de 60 ans, a été optimiste : elle croyait que la langue kagoro ne disparaît
pas au profit du bambara, et a donné la préférence au kagoro devant toutes les
autres langues (bambara, français, arabe, soninké...) comme la langue
d’instruction à l’école. L’autre, âgée de 70 ans, a donné la prépondérance au
français et au bambara comme langues d’instruction à l’école, et a prédit la
disparition du kagoro, en rajoutant : « Qu’on parle le bambara seulement, cela
sera mieux ». Et cela malgré le fait qu’elle avait indiqué le kagoro comme
« la langue qu’elle aime le mieux ». Cette attitude pessimiste envers le kagoro
se sent encore plus fort dans les réponses des interviewés d’âge moyen : on
ne croit pas à l’avenir du kagoro, on ne le veut pas comme langue
d’instruction à l’école, on ne le parle dans la rue que mélangé avec le
bambara... Dans le même sens vont mes impressions de la vie quotidienne
dans le village : la langue que les jeunes et les enfants parlent spontanément
est le plus souvent le bambara. Les enfants, bien que capables de changer du
bambara au kagoro (ex., en racontant des contes), incorporent dans leur
narration beaucoup de formes bambara.18 Derrière l’apparence idyllique
dépeinte par les vieux conservateurs du village, la « globalisation à la
malienne » sape les appuis de la langue kagoro dans les petits coins où on
pourrait la croire en sécurité.

18
D’ailleurs, les adultes le font aussi, cf. les textes des contes en annexe, où les
passages en bambara sont soulignés.

26
0.4. La question qui s’est posé devant les membres de notre équipe à la
fin du voyage, était la suivante : le kagoro, est-il une langue ?
On s’est préoccupé de ce problème après avoir découvert que le parler
des Maninka-Bagué du Kaarta du Sud, dont les villages sont entremêlés avec
les villages kagoro, sont presque identiques aux parlers locaux kagoro. Même
plus, on pourrait considérer le maninka-bagué comme une variante
intermédiaire entre les dialectes kagoro centraux et occidentaux (cf. le
chapitre sur les dialectes kagoro). Et en même temps, les Maninka-Bagué
s’identifient avec les Maninka de Kita, et leur parler – avec le parler des
environs de Kita. Selon les règles de la logique, le kagoro devrait être
reconnu (et pour de bonnes raisons) comme un dialecte du maninka.
Dans cette perspective, il est intéressant de citer un habitant d’un village
dont la population se dit Maninka, de l’arrondissement de Farako, proche de
Mogola : « Notre langue et la langue des Kagoro sont presque les mêmes, ce
sont nos origines qui nous séparent ». Ce n’est pas pour rien que la
population de certains villages, indiqués par leurs voisins comme « des
villages des Kagoro », se dit Maninka, et vice-versa ; on s’est heurté à ce
phénomène et dans la « zone de Mogola », et au Kaarta.
On arrive à une situation doublement paradoxale. Le peuple Kagoro se
constitue de deux parties (même trois, si on tient compte des Kagoro
bambaraphones), dont une seule parle toujours leur langue. La question se
pose : peut-on considérer les Kagoro comme un groupe ethnique unique,
quand une des conditions principales, l’unité de langue, n’est pas remplie ? Et
maintenant, le coup de grâce : la langue maintenue par une moitié des Kagoro
n’est, du point de vue purement linguistique, qu’un dialecte d’une autre
langue, le maninka. Qu’est-ce qu’il nous reste de l’identité des Kagoro ?
La question du statut du kagoro n’a pas de réponse simple. Evidemment,
l’affinité linguistique n’est pas suffisante pour considérer deux idiomes
comme identiques. On peut rappeler les cas des langues serbe et croate,
roumaine et moldave, qui ne sont, du point de vue purement linguistique, que
des dialectes absolument intercompréhensibles, ce sont les raisons politiques
qui leur donnent le statut de langue. Pour être plus proche de nos Kagoro, on
peut mentionner le cas du Khassonka et Maninka au Mali. Les dialectes
maninka du Mali représentent un continuum, de sorte que ceux contigüs au
khassonka (la zone de Ouassoubidiagna) sont très proches de celle-ci
(beaucoup plus que, disons, du maninka de Kita ou de Kangaba).
Aujourd’hui, le maninka et le khassonka sont dotés du statut de langues, ce

27
qui est fixé par la loi. Quelle sera le destin des Maninka de Ouassoubidiagna,
se consolideront-ils avec les Maninka ou avec les Khassonka ? Quelles
raisons prédomineront, linguistiques ou identitaires ? Une question analogue
se posera sans doute avec les Kagoro du Kaarta. Mais, compte tenu de la
situation sociolinguistique actuelle, le kagoro peut disparaître au profit du
bambara avant que ses locuteurs se préoccupent de la question de son statut
par rapport au maninka.

0.5. Les conditions de l’enquête


Les données dont l’analyse est présentée ci-dessous ont été recueuillies
dans le village de Sébékoro pendant dix jours en Mars-Avril 1998. Mon
informateur principal était Siriman Diarra (SJ), un originaire de Sébékoro de
l’âge d’environ 35 ans, recommandé par le chef du village comme quelqu’un
ayant une bonne maîtrise de la langue kagoro. Siriman était un homme
expérimenté, il avait visité maintes fois Kolokani et autres centres locaux. Il
parlait parfaitement le bambara, qui a été donc la langue principale d’enquête,
et, jusqu’à un certain degré, le français, qui a été la langue auxiliaire de
l’enquête. Cependant, la vérification des données a révélé que cet avantage
(la bonne maîtrise des langues intermédiaires) de Siriman Diarra se tournait
parfois en désavantage : il produisait quelquefois des formes bambara, tandis
que les autres informateurs utilisaient des formes typiquement kagoro. Dans
de pareil cas, je donne la prépondérance aux formes « authentiques ». Compte
tenu de la briéveté de mon séjour à Sébékoro, j’ai choisi la méthode
d’élucidation directe, en utilisant comme modèle, d’abord, la liste standard de
303 mots du SIL, puis le « Petit dictionnaire khassonké-français » [Tveit,
Dansoko, 1993]. Une moitié (à peu près) des mots obtenus ont été enregistrés
sur le recordeur19 ; tous ces enregistrements ont été analysés au moyen du
logiciel WINCECIL, élaboré par le SIL pour l’analyse acoustique. A cela il
faut ajouter la liste enregistrée pendant un bref séjour au cour de l’enquête
dialectologique kagoro, effectuée conjointement avec Suzanne & Brad
Smeltzers et Dmitry Idiatov.
A part, j’ai enregistré plusieurs dizaines de contes (l’étendue totale de 3-4
heures) en kagoro racontés par des femmes et des enfants. J’en ai transcrits et

19
Modèle Sony TCM-359V. Malheureusement, la qualité d’enregistrement n’est
pas toujours satisfaisante, d’abord, à cause de la qualité médiocre du recordeur, puis,
à cause des nombreux bruits de la vie villageoise quotidienne : cris des animaux
domestiques, tapage des enfants, etc.

28
vérifiés avec Siriman Jara six ; de ces contes, j’ai analysé au moyen de
WINCECIL trois, dont la transcription et la traduction sont présentées dans la
publication actuelle. Deux de ces contes ont été rancontés par des femmes
originaires de Sébékoro, Daala Touré et Toumbo Fofana. Le troisième
appartient à Diénéba Diarra, une habitante du village de Sagora (du côté
ouest de la Boucle du Baoulé, donc la zone de Kaarta) ; je marquerai ses
formes, là où elles se distinguent des formes de Sébékoro, par la marque (sg).
Bien évidemment, un travail de 10 jours avec un informateur ne peut pas
suffire à une description plus ou moins exhaustive d’une langue. Le problème
le plus important n’est même pas la pauvreté des données recueillies, mais
l’impossibilité de conduire, pendant ce délai très bref, une analyse
préliminaire qui permettrait d’établir les contextes de neutralisation
d’oppositions et les contextes distinctifs (ainsi, une bonne partie des formes
verbales que j’ai recueillies avaient été produites dans les positions de
neutralisation du ton lexical).
Il s’agira donc d’un essai de description tout à fait préliminaire, sans
aucune prétention à des conclusions définitives. Je n’essayerai pas de toucher
à tous les aspects de la langue kagoro : d’abord, parce que les données
disponibles ne le permettent pas ; puis, parce que les nombreuses publications
et thèses sur les différentes langues et dialectes manding, apparus depuis une
vingtaine d’années, me débarrassent de la nécessité de discuter des problèmes
généraux portant sur toutes les langues du groupe. Je me concentrerai donc
sur les questions spécifiques du kagoro, tout en touchant les questions plus
générales là où les données kagoro peuvent aider à trouver des solutions.

29
Le système phonologique
1. Les voyelles
1.1. Oppositions de timbre. Une des particularités évidentes des langues
manding-ouest est leurs systèmes vocaliques à 5 voyelles. Les oppositions
des voyelles moyennes .d. 9 .ô.+ .n. 9 .ñ.+ caractéristiques des langues
manding-est, y ont disparu : le plus souvent, un /e/ en bambara correspond à
un /i/ en mandinka et khassonka, un /o/ à un /u/ (il y a cependant des
exceptions importantes à cette règle). Un cas spécial et un peu énigmatique
représente le maninka de Kita, où on trouve l’opposition .d. 9 .ô.+ mais non
pas .n. 9 .ñ. [Keita 1984, 14-15].20
Dans les publications peu nombreuses consacrées au kagoro, le système
vocalique de cette langue n’est pas explicité. Il paraît que tous les auteurs
acceptent, d’une façon implicite, un système à sept voyelles (sans préciser
cependant s’il s’agit, dans leur notation, de la transcription phonétique ou
phonologique). Ils attestent en même temps, qu’en ce qui concerne les
corréspondances e – i, o – u « le kagoro s’accorde en général avec les parlers
de l’Ouest », bien que pas très régulièrement [Creissels 1986, 3].
Le parler de Sébékoro révèle des traits « occidentaux » d’une façon plus
conséquente que les parlers traités dans [Bird 1982] et de [MAPE 1983] :

20
Il semblerait que dans ce parler, l’opposition /e/ : .ô. soit plutôt une innovation
que l’héritage d’un système vocalique archaïque proche du manding-est : si on
compare les peu nombreuses paires minimales qu’on trouve dans les données de
Boniface Keita avec leurs correspondances en bambara et maninka de la Guinée, il
s’avère que dans les langues à 7 voyelles ces mots ne s’opposent pas par le mème
indice qu’en Maninka-Kita : Maninka-Kita fú ‘devenir blanc’ : f— ‘chasser’ –
Bambara iú : fúm+ Maninka-Mori faú : fúm : L`mhmj`,Jhs` jú ‘faire’ : j–
‘homme’ – Bambara jú 9 b°+ Maninka-Mori jú 9 j° ; Maninka-Kita rúqô ‘pastèque’ :
r—qd ‘témoin’ – Bambara mrúqô+ mr…q` 9 r—dqd+ Maninka-Mori r…q` 9 r—qd+ r—cd-
Là où les autres parlers manding-ouest ont un /i/ correspondant à un /e/ des manding-
est, Maninka-Kita a un /i/ : j’khm ‘un’, dín ‘enfant’, etc.

30
Bird, MAPE Sébékoro
enfant cdm c—m
un jdkdm j—kd'm(
arriver rd r’
jambe rdm rÿm
voler rnmx` r‡Õ…
En fait, le parler de Sébékoro s’accorde avec le khassonka et le mandinka
dans la grande majorité des cas. Considérons cependant les cas où e, o
bambara correspondent à e, o kagoro (et non pas à i, u).21
Il s’avère qu’une bonne moitié de mots de cette liste correspondent à des
formes avec e, o également dans les autres langues manding-ouest :
a⁄ma¤m <= Bm, Xs, Mandinka> ‘menton’
b⁄q¤ <Bm. r¤kn+ Xs sòro> ‘perroquet vert
eÉ <Bm eÉ, Maninka-Kita g⁄> ‘saluer’
e¤ <Bm e¤, Xs e¤> ‘jusqu’à’
e⁄qnms¤11 <Bm e⁄qnms¤+ Xs e⁄qnms¤> ‘petit piment’
r¤fnqnm Zrÿ§Óÿ§qÿ+ rÿ§Óÿ§qÿ¶\ JF <Bm r¤fnknm+ Xs r¤wnqh> ‘entasser’
v¤knmv‘k` Zvÿ®kÿ§“v‹√k`+ vÿ®kÿ§“vk`£\ SJ <Bm v¤knmvtk`+ v¤knmehk`+
Xs v⁄nqnvtk`> ‘sept’
v⁄q¤ <= Bm, Xs> ‘cola’
f—mfdm <Bm f—mfdm, Xs f—mfdm clouer> ‘mettre sur la manche’
f–dr— Zfd•9rd§\ JF, f–r— Zfd£rd§\ DT:74,75 <Bm f–r—+ Xs f–drd> ‘fil de
chaîne’
f–q— <Bm f–q—m; Maninka-N, Mandinka j—qd ‘brut, crû’> ‘non mûr’
iÄ <= Bm; Xs i–> ‘courge’
xÄ Zxd£\ SJ <Bm xÄm+ Xs i–> ‘là’
x— Zx⁄§\ JF, Zxd£\ JJ:151 <= Bm; Xs i—> ‘voir’
x—msd <Bm i—kd; Xs Õ—mcd > ‘hache’
On peut supposer certains conditionnements qui ont empêché la
transformation historique *o > u, *e > i dans ces mots (la présence d’une
consonne palatale initiale retient un e, surtout dans les monosyllabes ; une
21
La plupart des mots disyllabiques CV1CV2 à V1 et V2 différentes ne sont pas
pris en compte : les correspondances de leurs voyelles suivent, le plus souvent, des
modèles plus nuancés (pour leur analyse préliminaire, cf. [Pozdnâkov, Vydrin 1988].
22
Dans la sequence des tons identiques, seul le premier ton est marqué.
Autrement dit, la marque tonale indique le changement du ton.

31
consonne labiale fricative initiale retient o dans les monosyllabes ; la
longueur vocalique et la réduplication peuvent avoir joué un certain rôle ;
enfin, certaines formes, comme v⁄q¤+ peuvent être empruntées par le
khassonka et le kagoro au bambara...). Cependant, ce n’est pas la place ici de
chercher des explications définitives à ce phénomène ; il suffit de constater
que cette correspondance n’est pas spécifique, dans la branche manding-
ouest, au seul kagoro.
Les mots kagoro du groupe suivant sont, semble-t-il, des emprunts au
bambara plus ou moins récents :
a…kn SJ <= Bm; Xs a…kt> ‘vie’
a¤an SJ <= Bm> ‘sourd-muet’ (les autres informateurs produisent la
forme l·lt+ qui semble être plus ancienne, cf. Xs l·tlt)
f—qdm <= Bm; Xs xúti> ‘devenir sourd’ (dans une forme originelle
kagoro, on s’attendrait à un -t- intervocalique)
j‡mf¤ SJ <Bm j‡mj¤, Xs j‡mjt> ‘problème’ (un mot composé, « tête-
affaire » ; cf. ci-dessous à propos de l’oscillation j¤ ∼ j· en kagoro)
rÄ'm( SJ, DT2 <Bm rÄm, Mandinka r‘À, Maninka-N r‘m> ‘creuser’
s—qdmfd <Bm s—qdjd+ Xs s’qhmwh> ‘frotter’
La même supposition peut être faite à propos des mots suivants, dont les
correspondances n’ont pas été trouvées dans les autres langues manding-
ouest :
a⁄l’m` <Bm a⁄l’mô> ‘vipère fouisseur’ (« excrément-attraper » ; en
kagoro on s’attendrait à une forme )a‡l’s`)
e⁄qnjne…q`j` <Bm e⁄qnjne…q`j` ‘Causus rhombeatus’> ‘serpent (esp.
de)’
mj⁄qnmf¤ NK <= Bm> ‘serpent cracheur’
rÉ + yÉ <Bm mrÉm> ‘variole’
v⁄qnm¤m Zvn£qn£mÿ¶ú\ JF <Bm v⁄qnm’m+ Maninka-Mori v⁄c¤m>
‘chimpansé’ (en kagoro on s’attendrait à )v⁄snm¤ ou )v‡stm¤ ; D. Creissels
atteste dans le dialecte du village Karega un autre mot pour chimpansé,
c–dlt+ cf. Mandinka c–lt+ c–llt+ mc–lt+ mc–llt ‘babouin’, Soso
cdlth.cdltmxh)
La variabilité de voyelle dans certains mots, parfois chez un seul
informateur, doit, de toute vraisemblance, être attribué aussi à la forte
influence bambara :
a·kt+ a·kn+ a¤kn <Bm a¤kn+ Xs a‡kt> ‘main, bras’

32
aìm+ aÉm Za÷¶ª+ an¶ª\ <Bm. aÉm+ Xs bùn>‘être grand’
r’ Zrh\ JJ:154, r—m Zrd¶ú\ JJ:153,163 <Bm sé, Xs sí> ‘arriver ; pouvoir’
s·ft SJ, s¤fn Zsÿ§Óÿ£\ (sg) JJ:48 <Bm s¤fn> ‘hangar’
l‡r·+ l‡r¤ <Bm l‡r¤+ Xs mùsu> ‘femme’
j· TF, j¤ FL2 <Bm j¤+ Xs j·> ‘affaire’.
Cela nous laisse avec quelques cas isolés, comme c—m+ j—kdm (déjà
mentionnés) et r—fdqdmrdm Zrd§fdqd¶rd¶+ rd§fdqd¶yd¶\ <Bm r—fdkdmrdm>
‘boiter’. Ces trois mots en soi ne semblent pas être une raison suffisante pour
donner au kagoro une place spéciale à l’intérieur du sous-groupe manding-
ouest, d’autant plus qu’on trouve aussi des exemples où le kagoro est plus
conséquent par rapport aux autres langues manding-ouest en ce qui concerne
la transformation historique *n > *u, cf. ‘chauve-souris’ : s‡mr· en kagoro et
tònso en xassonka, mandinka et maninka-Nyokolo (tònsó en bambara).23
Bien sûr, le fait que le kagoro partage avec les autres langues manding-
ouest la transformation historique *e, o > i, u, ne suffit pas en lui-même pour
nier le statut phonologique à .ô. et /ñ. ; cf. le cas du Maninka de Kita où
l’opposition .d. : .ô. semble s’être développée plus récemment. Mais les
données synchroniques témoignent dans le même sens. En fait, les
prononciations Z⁄\ et Zÿ\ existent en kagoro comme des allophones des
phonèmes /e/ et /o/, tantôt conditionnés par leur position, tantôt en variation
libre avec les allophones plus fermés.
On observe, tout d’abord, la tendance à une réalisation plus ouverte vers
la fin du mot (surtout chez SJ, plus rarement chez les autres informateurs) :
r⁄sn [rn£sÿ] ‘obtenir’, j–l— Zjd£l⁄•\ ‘cent’, c¤fnm Zcn§fÿ¶\ SJ ‘être petit’,
j¤sn [jn§sÿ§] DT:3 ‘sous’. Dans les formes redoublées, cette règle s’applique à
chaque segment séparément : r⁄fnrnfn Zrn£ÓÿrnÓÿ\ ‘tousser’. Elle peut se
réaliser même sur les mots monosyllabiques, dont les voyelles se prononcent
alors comme des diphtongues : cÉm [cnÿ¶ì] ‘danse’, f— [fd⁄§] ‘blanc’.
Dans le cadre de la même tendance, les voyelles moyennes se réalisent
souvent comme ouvertes à la fin des mots composés et dans les suffixes :

23
On peut citer aussi des cas curieux, bien sûr isolés, où i, u en bambara
correspond à e, o dans les langues manding-ouest :
c¤lh+ c¤lt – <Bm c·lt+ Xs c¤ln> ‘manger’
sÿ Zs‹√\ SJ, bÿ Zbh\ DT:89, jÿ: sÄ Zsd£\ JJ:114 (sg) <Bm bÿ+ Xs s–> ‘casser’
Il ne s’agit pas ici de mettre en question la valabilité de la correspondence
régulière « manding-est e, o : manding-ouest i, u ». Il faut cependant tenir compte du
fait que les comparatistes doivent trouver des explications à toutes ces nuances.

33
i·f‡m¤ [i·f‡mó] ‘hérisson’, l»l`m¤ [l`¶ªl`¶ªmÿ®_\ ‘papillon’, » r–fdmm“m
m⁄ [`£ rd£fd£mm⁄∂¨ mn£] JF ‘il est fatigué’.24
Les consonnes f, h tendent à conditionner une réalisation plus ouverte :
e—fd Ze⁄§Ó⁄\ ‘être léger’, g¤kn Zgÿkÿ\ ‘premier’, etc.
Il ne s’agit cependant pas des règles strictes ; dans tous les contextes il
s’observe une grosse oscillation en ce qui concerne l’aperture des voyelles
moyennes de l’un informateur à l’autre, parfois même chez un seul
informateur : x— Zx⁄§\ JF, Zxd£\ JJ:151 ‘voir’, c¤nkd'm( [cn§nkd+ cÿ§ÿk⁄\
Âhameçon’, f—sd Zfd§sd§+ xd§sd§\ FF:60, 62, j—sd Zj⁄§c⁄\ SJ ‘autre’, etc. Elles se
réalisent très souvent à l’aperture intermédiaire (mi-ouverte, mi-fermée), ce
qui est encore une signe de l’absence des oppositions n 9 ñ+ d 9 ô en kagoro.

1.2. La longueur vocalique


Le problème du statut phonologique de la longueur vocalique dans les
dissyllabes, en liaison avec le ton, est discuté dans la division 3.4.3. En ce qui
concerne les autres contextes, le parler en question révèle également quelques
différences par rapport à la situation dans le dialecte de Kourougué décrit par
D. Creissels. D’abord, à Sébékoro la voyelle des verbes monosyllabiques ne
s’allonge pas au contact du prédicatif suffixé ,s`- Ce phénomène réapparaît
chez Diénéba Diarra, originaire de Sagora, cf. figure 1.

Fig. 1 – m»s… [m`£9c⁄§] ‘venir’ (perf.)25

24
De même tendance est la réalisation occasionnelle o au lieu de u à la fin des
mots disyllabiques dans le parler de Diénéba Diarra : c‡m·'m( Zct£mt•\ SJ, c‡m¤
Zct£mt¶ú+ ct£mn•\ JJ:122,148 ‘tambour’ ; l·ft: l·fn Zlt§Óÿ£\ JJ :16,129 ‘poudre’, et e
au lieu de i chez les autres locuteurs : r‘f— [r‹√Ód§\ FF: 60 au lieu de r‘f’ ‘s’asseoir’.

34
On peut donc constater la différence entre les dialectes du Kaarta et de la
zone à l’Est de la Boucle du Baoulé dans ce point.
Comme en Kourougué, les noms monosyllabiques se prononcent dans la
position isolée avec des voyelles longues (cf. 3.4.1.).

1.3. Le statut de la nasalisation vocalique


D’après D. Creissels [1986, 5], dans le parler de Kourougué « la nasalité
finale des mots se réalise ... comme une nasalité vocalique stable. On n’y
observe pas la réalisation -À caractéristique des parlers de l’extrême-Ouest.
On n’y observe pas non plus la tendance (plus ou moins forte en bambara
selon les parlers, et totalement systématisée dans certains parlers de Côte-
d’Ivoire) à faire de la nasalité finale un élément latent qui ne réapparaît qu’à
l’occasion d’alternances morpho-phonologiques ».
La situation dans le parler de Sébékoro est différente. Ici, la nasalité
vocalique est phonétiquement faible. A l’intérieur du mot, elle se réalise le
plus souvent comme -VN- (voyelle + une consonne nasale homorganique à la
consonne suivante) : a…k»mr…m Za`§k`£mr`¶ú\ ‘acacia albida’. Elle se maintient
mieux dans les formes redoublées : i·mitm [it¶úmit¶\ú ‘éparpiller’. A la fin du
mot, la nasalité vocalique est articulée mollement, et tend à disparaitre dans
certains contextes.
Dans les verbes et les postpositions, la nasalisation des /,`¶. et .,d¶.
finaux disparaît en Sébékoro26 devant la pause (que ce soit une pause finale
ou une pause de suspension) :
FF:45. [l‹ƒr‹√ sd§ o`§+ e`£x‹ƒ sd£ o`§+ ln£Ón£m‹∆ªmg‹∆º sd£ a`£+\
L‘r’_ sd a…m+ e»k’_ sd a…m+ l⁄fnmhmg’m_ sd a…m+
vache-a impf=ng finir, âne-a impf=ng finir, homme-a impf=ng finir
Il y avait des vaches, des ânes et des esclaves sans fin.

25
Sur les oscillogrammes et les tonogrammes, la légende est toujours présentée
de la façon suivante : la lettre se situe toujours là où commence l’articulation qui lui
correspond ; les voyelles nasales sont présentées comme non-nasales (le format de
WinCECIL ne permettant pas la combinaison de tilde avec la voyelle).
26
Mon corpus est insuffisant pour faire des conclusions sur le parler de Sagora en
ce qui concerne les verbes. Quant aux postpositions, la situation en Sagora ne diffère
pas de celle du Sebekoro.

35
DT:2. [`£ s`£ cd¶ú b`§l`¶ê vt£kt£- `£ s‹»9 a`•+ jn• G`§st©l`©s`• j`§ et§st§ jd£+\
» s` c—m b…l`m v·kt- » s` ’ a»m+ j¤ G s·l`s` j… e·st j—+
elle prf enfant nombreux engendrer. elle prf refl refuser, que Hatumata sbj
mariage faire,
Elle a eu beacoup d’enfants. Elle n’a pas voulu que Hatoumata se marie,
FF:9. [ct£Ót§_ jd§9q`£ j‹√ sn§ad£+ ---\
c‡f·_ f—,q` j» ’ s¤a–+ ---
terre-a blanchir-prf inf refl préparer
Il a fait jour, on s’est préparé, ...
DT:15. [j`£ G`§st©l`©s`£ s`®--- jn® xd£kd§ rt® j`£-\
j» G s·l`s` s»--- j» É x–k— rì_ j»m-
inf Hatoumata prendre... inf celle-ci monter cheval-a sur
il a pris Hatoumata et l’a fait monter à cheval.
Cf. dans la même postposition dans la position non-finale :
DT:16. [`£ s`• G`§st§l`•s`• xd£kd§ rt£ j`¶ê j`£ cn§9m‹ƒ jd• cn§qn§99\
» s` G…sntl`s` x–k— rì_ j»m j» c¤nmh j— c¤qn+
il prf Hatoumata monter cheval-a sur inf un=peu faire seulement
Il a fait Hatoumata monter le cheval et a fait un peu le chemin,
Les autres voyelles à la fin des verbes, au moins dans les monosyllabes et
formes redoublées, ne perdent pas peur nasalité. Cf. :
DT:76. [fd£rd§_ ad§ an©s`§ j`§ m`• `£ st¶ª-\
f–r—_ a— a¤,s` j» m» » s‡m-
fil-a tous sortir-prf inf venir les entasser.
On a sorti tous les fils et les a entassés.
Il semble que la nasale disparaisse devant la pause dans les mot ayant la
structure BUMUÆ même si la voyelle est fermée : » a‘ e·mt SJ ‘il se gonfle’,
cf. m rÿm_ e·tmtms` SJ ‘mon pied s’est gonflé’.
La même règle est en vigueur pour le suffixe du participe complétif à
Sébékoro, qui a la forme sous-jacente ,kdm- La nasalisation disparaît devant la
pause ou devant une voyelle :

36
FF:76. [j`£a‹ƒ n• jd§k⁄≥+ jn£cn®lt§rt• r‹≈Ó‹»kd§---\
j»a’ ⁄ j—,kdm+ j⁄sn,l·rn_ r‘fh,k—m---
depuis cela faire-ptac, aînée-femme-a asseoir-ptac
Quand cela c’était fait, la soeur aînée, qui restait assise...
DT:117. [dt£Ót£ fd§kd§+ jn§ bd§ m‹√ lt£rn• ad§9 j`§ an§ j`§ s`§Ó`£+\
c‡ft f—,kdm+ j¤ bÄ_ m’ l‡r·_ a—d j… a¤ j… s…f`---
terre blanchir-ptac, que homme-a et femme-a tout inj sortir inj aller
quant il fait jour, que chaque homme et femme sorte...
FF:68. [n® sl`£ jn£sn£lt§rn• r‹≈f‹√kd§ `§ jd£qd§ g⁄®+ j`£9 gÿ£\
É s‡l`+ j⁄sn,l·rn_ r‘fh,k—m » j–q— gÄ+ j» » g¤---
ce moment, aînée-femme-a asseoir-ptac elle côté de, inf le dire
Alors, au moment où la soeur aînée était assise à côté d’elle, elle a dit...
FF:51. [`£ v`£kd§ n• s‹∆ª“d£rt®rt§ xn§qn£---\
» v»,k—m ⁄ c–mfd,r·rt_ x¤qn_---
elle partir-ptac ce brouet-pilage-a endroit-a
Quand elle est allée là où on pilait le grain pour le brouet...
Le suffixe se réalise avec une voyelle nasale devant une consonne :
FF:12. [`£ jd®k⁄∂¨ j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ú j‹ƒ “t¶ªmt¶úl`¶ú j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ú j`£ s`£Ó`£\
» j—,kdm j’’ À·mtl`+ j’’ À·mtl`+ j’’ À·mtl` j» s…f`-
elle faire-ptac inf refl ramper, inf refl ramper, inf refl ramper inf aller
Elle rampait, elle rampait, elle rampait.
Dans le parler de Sagora, ce suffixe existe sous la forme -lo (-no après la
nasale).
Beaucoup moins clair est le conditionnement de la dénasalisation des
voyelles finales des noms. Il se trouve dans mon corpus des exemples où la
voyelle finale d’un mot est prononcée tantôt avec une nasale, tantôt sans la
nasale dans les contextes identiques :
DT:17. [a`• s‹√ jd§ frnr s‹√-\
a…_ s» ’ j— f’qhmfhqhm_ s’-
mère-a prf refl devenir tourbillon-a comme
la mère s’est transformée en tourbillon.

37
DT:18. [a`• s‹√ jd§ frnrn s‹√+ j`£9 s`©f`§ `£k mn• g⁄≥-\
a…_ s` ’ j— f’qhmfhqhm_ s’+ j» s…f` »k· m⁄ g–-
mère-a prf refl devenir tourbillon-a comme, inf aller eux trace par
La mère s’est transformée en tourbillon et a suivi leurs traces.
DT:13. [m‹ƒ n£ j`®l`§qd• ‹∆ª m`£s`£+ ---\
m’ ⁄ j…l`qdm ‘m m»,s`+ ---
quand ce jeune=homme là venir-prf
Quand ce jeune homme était venu, ...
DT:19. [n® slñ`£+ g‹»s`§lt§Ót• l‹√ j`§l`§qd¶ª ‹∆ª e`®m`§ at§kt§+\
É s‡l`+ g’s`,ltft_ lh j…l`qdm ‘m e…m` a·kt+
ce moment, feuille-poudre-a être jeune=homme ce aussi main
Alors, le jeune homme, lui aussi, avait de la poudre magique,
On ne peut noter qu’une tendance statistique : la nasalisation finale tombe
plus souvent devant la postposition (cf. les exemples ci-dessus) et devant une
consonne nasale :
DT:74. [jn® m‹ƒ fd£rd§kt£ r‹ƒs`§ an§ xd§ kt§ l‹√+ j`§ g`£m`£ j`§ s`•9 an£-\
j¤ m’ f–r—,k‡ r’,s` a¤ x— k·m_ l’m+ j¤ » g…m` j… s…f` » a¤-
que quand fil-pl arriver-prf sortir à jour-a quel, que il aussi inj aller le sortir
Elle a dit, que le jour désigné pour exposer les fils, lui aussi pourra apporter
les siens.
Il y a des cas où la nasalité disparaît même à l’intérieur d’un mot
composé – un contexte où les nasales latentes se réalisent normalement dans
toutes les langues mandé et manding :
FF52. [at£kt£jn£mn£k`§ `£\
a‡ktm,jnmn,k…_ c…
vestibule-dans-loc-a porte
à la porte du vestibule
Cf. un exemple « normal » :
FF46. [j`£ at£kt£la`§ kn£\
j» a‡ktm,a…_ k⁄
inf vestibule-grand-a bâtir
(il a) bâti un grand vestibule,

38
Contrairement à ce qu’on observe dans le dialecte bambara de
Bélédougou [Konaté, Vydrine 1989], la présence de l’article tonal n’amène
pas la chute de la nasalité finale du nom. Grace à cela, les noms préservent
normalement leurs nasales dans la forme de citation : rìm_ [rt¶ì_] JF ‘voleur’,
c—m_ [cd¶ê] JF ‘enfant’, a’s`m_ [a‹ƒc`¶ê] JF ‘beau-parent’. On trouve cependant
des cas où la nasalisation disparaît : c¤nkd'm( Zcn§nkd+ cÿ§ÿk⁄\ ‘hameçon’, cf.
c¤nkdmitqt ‘ligne à pêche’. Paradoxalement, parmi les noms qui manifestent
la chute occasionnelle de la nasale finale,27 je n’ai trouvé aucun exemple d’un
-a(n) final, ce qui constitue un contraste frappant entre les noms et, de l’autre
côté, les verbes et les postpositions.
Il faut admettre que les données disponibles sont insuffisantes pour établir
les règles de réalisation de nasale finale des noms.
Il est intéressant d’analyser le comportement du numeral j—kd'm( ‘un’
dans le parler de Sébékoro,28 ce qui donnera probablement la clé à la
compréhension de la situation avec les noms. Tout d’abord, il perd la nasale
dans la position finale (devant la pause) :

27
Voici leur liste :
a’'m( Za‹≈+ a‹∆Ω\ SJ ‘herbe’
a‡k·'m( Zat£kt¶ú+ at£kt§\ FF:46, SJ ‘vestibule’
c¤nkd'm( Zcn§nkd+ cÿ§ÿk⁄\ hameçon,
j‡k·'m( mortier
j·kt'm( Zjt§kt§\ CS+ II944 adj vide
j·qt'm( Zj·q∂t\+ j·ktm jt§kt¶\ú IE pirogue
m·'m( Zm£t\§ RI nez
Õ’'m( ZÚ£‹\ƒ RI dent
rì'm( voleur
v…q`ahkd'm( Zv`§q`§akd+ v`®q`§akd¶\ê CS922+43 colobe rouge
28
Dans le dialecte de Sagora (idiolecte de Diénéba Diarra), j—kd'm( peut
apparaître avec ou sans nasale finale dans les mêmes contextes, cf. :
JJ:71. [r`®mt§ j‹ƒrd§ jd§kd¶ú „ jt£mr‹√Ó‹√ j‹√rd£ jd£kd¶ª-\
r…mt,jhrd j—kdm é j‡m,rhfh,jhrd j—kdm-
or-grain un – tête-cheveux-grain un.
un cheveu – un fil d’or.
JJ:73. [p`£ g`¶ª cn§ jd• vn®qh j‹ƒrd§ jd§kd§ „ jt£mr‹√Ó‹√ j‹√rd£ jd£kd£-\
p» g»m c¤_ j— v¤qh,j’rd j—kdm é j‡m,rhfh,jhrd j—kdm-
inf côté-a un faire argent-grain un – tête-cheveux-grain un
et a fait l’autre côté : un cheveu – un fil d’argent.

39
DT:125. [ct£ft£lÿ§fÿ• ad© j`£ Ún®Ón¶ú mn£ l‹√s`£+ gn§ ct£Ót§lr`• jd£kd£-\
C‡ft l¤fn_ a—d j» Õ¤fnm m⁄ l‘s`+ g¤ c‡f· l»r… j—kd-
village personne-a tous prf l’un=l’autre trace saisir, sauf village chef un
Tous les habitatns du village ont pris la même route, sauf le chef du village.
Dans la position non-finale, il maintient la nasale quand il rend le sens
« indéfini » – « un, certain » ou « seul » :
DT:1. [m£c`§9k‹√--- i‹»m`§lt§rn§ jd§kd¶ú md£ m`•-\
mïs…`kh_--- i’m`,ltrn j—kdm m– m…-
conte-a ... génie-femme une foc de
Un conte... Il s’agit d’une femme-génie.
DT5. [j`§l`§qd¶ú jd§kd¶ú sn•9 ld•+ n£ sn•+ n® m`£s`®+\
j…l`qdm j—kdm s` ⁄ l—+ ⁄ s¤+ ⁄ m»,s`
jeune=homme un prf le entendre, cela dans, celui-ci venir-prf
un jeune homme en a entendu, et alors il est venu
La nasalité tombe si ce mot rend le sens « défini » – « un, le même » :
FF63. [jn§ `§kd£ jn®sn£lt§rn• cn¶ª+ jn§ e`£ jd§kd§ a`§ jd§kd£\
J¤+ »k— j⁄sn,l·rn_ c⁄m+ j¤ e» j—kdm+ a… j—kdm-
que sa aînée-femme-a est, que père un, mère une.
Elle a dit, que c’était sa soeur aînée de même père et même mère.
DT:123. [`£ m‹ƒ ln•fn£ r‹ƒ j`•m s`§f`§ r‹ƒq`§ jd§kd§ ed£-\
» m’ l⁄fn r’ j»m… s…f` r’q` j—kdm e–-
lui et personne aucune prh aller chemin un par
qu’il ne prenne pas la même route que les autres.
La pauvreté des données ne permet pas d’établir toutes les règles de
réalisation de la nasalité dans le parler de Sébékoro. Il n’est donc pas clair s’il
faut y postuler ou non deux types de nasale finale à statut phonologique
différent, « permanente » et « phantome » (comme dans les parlers dioula
d’Odienné, Mauka, etc.). Cela veut dire aussi que les marques de nasalisation
finale (ou plutôt leur absence) dans mon vocabulaire doivent être traîtées
avec précaution, et que leur utilisation dans une étude comparative n’est
possible qu’avec réserve. Cependant, on peut faire certaines observations en
comparant les formes kagoro avec celles du bambara et du khassonka.

40
Considérons les cas où un élément nasal final29 en khassonka correspond
à son absence en kagoro et bambara :
c»f`l— <Bm c»`lú+ Xs c»f`ldm= ratel
c…Õ’mh <= Bm; Xs c…Õhmhm= paître
j–f…m` RI <Bm b∆f…m`+ Xs f…m`m= célibataire
j‡mm`e’mh <Bm j‡mm`e¤mh+ Xs j‡mm`ehqhm= information
j·m‡ RI <= Bm; Xs j·mtm= hier
mïf⁄m’ <Bm mjòm’+ Xs j⁄mshm= guitare-harpe
m’ 0 <= Bm; Xs m’m= et
m’ 1 <= Bm; Xs m’m= si (conjonction conditionnel et temporal)
ms–m— <Ar; Bm ms∆mú+ Xs s–mdm= Lundi
Õ~ : ÕÄ II902/ 'rf( <= Bm; Xs Õ»m= réussir
Õ’mh <= Bm; Xs Õ’mhm+ À’mhm= chercher
r’m‘ RI+ EE <Bm r’mh+ Xs r’mhm= demain
s·ft IE <= Bm; Xs s…wtm= fermer
On voit tout de suite la présence d’une condition combinatoire : tous ces
mots, sauf le dernier, ont une consonne nasale dans la dernière syllabe, d’où
la possibilité de reconstruire un processus historique régulier : Proto-Manding
*CVNV, *NV > Bambara, Kagoro CVNV, NV, Khassonka BUMUÆ, MUÆ+ ou
l’inverse : *BUMUÆ, *MUÆ > Bambara, Kagoro CVNV, NV, Khassonka
BUMUÆ, MUÆ.30
La correspondence régulière « kagoro ,U : bambara -V : khassonka ,UÆ ó
n’est pas la seule qu’on trouve : en fait, il y a toutes les combinaisons
théoriquement possibles (,UÆ 9 ,UÆ 9 ,U : ,U 9 ,UÆ 9 ,U+ etc.), mais ce n’est
pas la place ici de les discuter. Leur analyse, en confrontation avec les
données des autres parlers manding, sera opportun dans une étude sur la
reconstruction du vocalisme manding.31

29
La réalisation phonétique de cet élément dans chaque langue concrète (la
nasalité de la voyelle, une consonne vélaire à la fin de la syllabe...) n’a pas de
pertinence ici.
30
En fait, il peut s’agir ici de plusieurs processus plus nuancés, dont certains
peuvent être toujours valables (la dénasalisation de la voyelle fermée dans les
syllabes finales avec la consonne nasale en bambara, donc )M‹∆ > Ni, )Mt¶ = Mt-
31
Pour la première approche de ce problème cf. [Pozdniakov, Vydrine 1986, 558-
9; Pozdniakov, Vydrine 1988, 365-9]. Depuis la parution de ces articles, les études
manding ont avancé énormement, ce qui rend nécessaire une nouvelle analyse de ce
problème.

41
1.4. Chute de voyelle non-finale
Comme dans la plupart des dialectes bambara (et en oppostion aux autres
parlers manding de l’Ouest), le kagoro présente la chute de la voyelle non-
finale.32 Cela se produit d’une façon systématique là où on peut reconstruire
les séquences de types *Bhk`+ )Bhk`¶+ )Bhkd+ )Bhk⁄+ )Btkn+ )Btkÿ+
occasionellement aussi dans les types )B`k`+ )Bnkn+ )Bÿkÿ+ là où la
consonne initiale de la séquence se reconstruit comme d-, t-, b- ou f-. Les
séquences des consonnes dentales qui en résultent (dl-, tl-) subissent la
dissimilation, de façon que la consonne initiale se vélarise complètement ou
partiellement : ck~ Zfck`®_\ RI <Bm c»k…+ Xs c…k`= ‘lac’, ck… Zfck`§\ RI
<Bm c’k`+ c’k`m+ ck…+ ck…m+ Xs c…q`= ‘faire, fabriquer’, sk· [tlu] RI
<Bm s·kn+ sk¤+ Xs s·kt= ‘oreil’, jk‘a… <Bm s‘kda…+ sk–a…= ‘cigale’. Tout
comme dans le dialecte bambara de Beledougou, la dissimilation se propage
parfois sur la consonne initiale à travers la voyelle qui ne subit pas
l’amuïssement : j‘k’ Zj‹√k‹≈+ jk‹»\ RI <Bm s‘kd+ skÄ+ Xs s‘kh= ‘soleil’. La
vélarisation de la consonne initiale se propage facultativement même sur b-,
ce qui ne peut pas être expliqué par la dissimilation : ak~ Zak`®\ IE+ Zfk`®\ SE
‘mettre’.
L’affaiblissement des voyelles jusqu’à leur amuïssement se produit
occasionnellement dans les syllabes non-initiales et non-finales des mots à
plus de deux syllabes, si une des consonnes environnantes est sonnante :
a¤knm`a`f` [a⁄km…a…f»] ‘bracelet en cuir’, j⁄snl·rn [jn•sn£lrn•] FF55,
[jn•sn£lrn•] ‘soeur aînée’, l»ktx… [l`£kx`\ FF:78 ‘avoir honte’, c‡ftl…r`
[ct§Ót§lr`•+ ct§Ót§lÏ£r`£] DT:40 ‘chef de village’. Il s’observe parfois la
concurrence de cette tendance (« la voyelle de la syllabe non-finale et non-
initiale chute ») et la règle précédente (« la voyelle chute là où il y avait
historiquement les séquences des types sus-mentionnés ») : c⁄knÕ¤ [cn£kÚn§\
DT:45, [ckn£Ún•] DT:53 ‘bière de mil’.
Cette dernière règle agit aussi dans les formes avec les suffixes (m a⁄qhs`
[lï an•qs`£] ‘j’ai couru’) et même dans les complexes dont le statut de « mots
phonétiques » est discutable, comme « nom + postposition » : » l‘ a…kn_ s¤
[`£ l‹√ a`§k sÿ£] ‘il est vivant’.

32
Pour la description de ce méchanisme dans le dialecte bambara du Beledougou
cf. [Konaté, Vydrine 1989].

42
2. Les consonnes
Comme dans les autres langues mandé, les consonnes initiales et
intervocaliques constituent en kagoro deux sous-systèmes autonomes.33 Leur
inventaire et le comportement diffèrent considérablement, ce qui m’oblige à
les analyser séparément.

2.1. Les consonnes initiales

p/mp? t/nt c k/Àj (q)


b/mb d/nd? j g/Àf
f s/ns h
l y w
m n Õ À
Remarques : 1) /p/ : son statut phonèmatique est pareil en bambara : pas
très fréquent, mais bien établis dans le système ; attesté surtout a) dans les
mots d’emprunt, b) dans les mots expressifs : adverbes expressifs,
onomatopées, mais aussi dans les mots comme o—sdm <Bm oúqôm+ Xs
e—sdm= ‘crier fort’, où les passage *f- > p- peut s’expliquer par les facteurs
suprasegmentaux comme la phonation ; c) dans les mots où on peut
reconstruire, avec plus ou moins de certitude, le préfixe nasal archaïque (o…sd
‘petite tabatière’, probablement aussi o–q—o–q— ‘pigeon gris écailleux’ et
o’shmh ‘petit’).
2) /c/ : La position de cette affriquée dans le système est comparable à
celle de /p/ (les deux phonèmes semblent s’être établis assez récemment pour
combler les lacunes dans la série corrélative « occlusifs sourdes : voisées »),
mais elle est plus précaire. Il est vrai qu’on peut trouver des paires minimales
(au moins, si on on ne tient pas compte de tons) demandées par les règles de
la description phonologique « classique » (b… ‘être nombreux’34 – i~ ‘sécher’
– r~ ‘mourir’ – s… ‘part’ – j` ‘marqueur prédicatif’...), mais le plus souvent
c- apparaît comme une variante libre de k-, t- dans les mots monosyllabiques

33
Les consonnes des suffixes, préfixes, de certaines postpositions et de la plupart
des auxiliaires se comportent comme intervocaliques. Les consonnes initiales des
morphèmes indépendants à l’intérieur des mots composés et des formes redoublées
peuvent être considérées comme des consonnes initiales, sauf dans quelques
composés anciens qui ne sont plus vus comme tels.
34
Cette forme provient sans doute (de même qu’en bambara) de *síya : *síya >
*syá > cá.

43
devant une voyelle antérieure, ou de s- devant u-. Il n’y a que trois mots dans
mon corpus où c- peut être considéré comme représentant du phonème
indépendant : b… ‘être nombreux’, b»q’m ‘se disperser’ (un mot expressif,
probablement un emprunt à bambara) et b¤qnm ‘perroquet vert’ (sans doute <
)M,r¤qnm(.
3) q : son statut phonématique reste peu clair. Chez mes informateurs de
Sébékoro, [q-] et [x-] apparaissent occasionnellement comme des variantes
libres de /k-/ : j’kh Zj‹ƒkh+ w‹ƒkh\ ‘appeler’. Il n’y a qu’un mot où la forme avec
un q- a été attestée : qáru JF ‘lune’ ; je suppose cependant que les jeunes
informateurs pourraient prononcer ce mot avec un k-. En plus, un emprunt au
soninké a été prononcé avec [x], qui semble être variante de /q/ : w``qn
‘s’écrier’. Chez Diénéba Diarra, une originaire de Sagora, [q-] et [x-] sont
beaucoup plus présents, surtout dans les auxiliaires, mais pas seulement. Il est
à noter que dans le khassonka, /x-/ est un phonème distinct de /k-/, et presque
dans tous les cas où [k-] chez mes informateurs kagoro varie avec [q-/x-], les
mot correspondants au khassonka ont un /x-/. On peut supposer que
l’opposition /k-/ : /x-/ était pertinente dans ce parler il n’y a pas longtemps
(cf. la situation dans les parlers de l’ouest dans l’aperçu dialectal kagoro),
mais elle est en traîn de se perdre sous l’influence du bambara.
4) /f/ et /h/ : l’intrigue concernant ces deux phonèmes consiste en ce que
/f/ en khassonka et bambara corréspond régulièrement à /h/ en maninka de
Kita et de Kéniéba, de façon qu’en maninka de Kita le statut phonologique de
f est contestable, et son apparition est due sans doute aux emprunts
interdialectaux [Keita 1984, 18]. Une situation pareille existe en soninké : /f/
des dialectes occidentaux correspond à /h/ des dialectes orientaux. Il s’agit
donc d’un phénomène aréal.
Dans le parler de Kourougué, d’après Creissels, f- et h- sont « en variation
plus ou moins libre ». A Sébékoro, la situation est moins claire. La variation
libre n’est attestée que pour quelques mots : e~m.g~m ‘côté’, e…m`.g…m`
‘aussi’+ e…shm.g…shm ‘être féroce’, e—m.g—m ‘chose’, e‘k’.g‘k’ ‘jeter’, eÿm.gÿm
‘noir’, e¤.g¤ ‘chqd’.35 Le conditionnement partiel s’observe dans un seul
contexte : là où nous avons f- devant -u en bambara ou en khassonka, seul f-
est possible en kagoro.

35
Il faut cependant noter que ces mots sont des plus fréquents dans les textes. Il
n’est pas exclu que certains des autres mots en question ont les deux formes aussi, ce
qui n’a pas été attesté dans mon corpus à cause de leur fréquence plus basse.

44
En fait, cette situation ne représente pas un gros problème du point de vue
de l’analyse synchronique : dans l’état actuel de la langue kagoro de
Sébékoro, f- et h- doivent être considérés comme des phonèmes distincts. La
question est de l’ordre diachronique : Evidemment, le proto-phonème *f-
s’est divisé ici en deux phonèmes, /f-/ et /h-/, sans qu’on puisse expliquer le
méchanisme de cette divergence (sauf devant -u). On pourrait essayer
d’expliquer le maintien de f- par l’influence bambara, mais les formes comme
g»qhf…m ‘fièvre’ (un emprunt au bambara, cf. e»qhf…m : en kagoro on
s’attendrait à )g»sdf…m) indiquent que la solution doit se trouver ailleurs.
5) s : les vieux informateurs (JF) tendent à réaliser ce phonème comme
palatalisé, jusqu’à l’assimiler à [r®]. Sela semble ne pas être conditionné par le
caractère de la voyelle suivante : r»mc… Zr®`¶ªmc`§\ JF ‘proverbe’, r—ad Zr®⁄§a⁄§\
IE ‘écrire’, r’ah Zr®‹√a‹ƒ\ ‘rônier’, r‡f· Zr®t£ft§\ ‘viande’, r·jnmnÕnfnmad
[rxt£jn§mn§Úÿ§Óÿ¶úma⁄•] JF ‘chameau’ etc. Les autres prononcent un [s] dans les
mêmes mots : r‡ctmx… Zr®xt£ct£mx`\ JF, Zrt£ct£Ú`£\ DT:28 ‘s’approcher’.
6) l, n : on observe occasionellement la dénasalisation progressive de n-
en contact direct avec un l- après la chute de voyelle intermédiaire :
FF:21. [`£ s`•9+ j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ò `•k kn£ gÿ•+ j‹ƒ “t¶úmt¶úl `£k kn£ gÿ•\
» s…` j» ’ À·mtl` »k· m⁄ g– s¤+ j» ’ À·mtl` »k· m⁄ g– s¤
elle aller inf refl ramper leur trace avec dans, inf refl ramper leur trace avec
dans
elle s’est mit à ramper derrière eux.
En plus, on atteste en kagoro des cas où la nasalisation progressive de l-
dans les morphèmes auxiliaires (tout à fait régulière dans les langues comme
le maninka-mori) ne se produit pas :
FF:5. [`£v`§ `£vn§ l‹∆ºk `§ Ú‹√m‹√ j`•9 a‹√ `£ et£ct£\
»v…+ »v¤ l’mk‡ » Õ’mh j¤ » ah » e·st---
eh=bien, eh=bien, qui-pl la chercher que il impf la marier
Eh bien, à ceux qui la recherchaient en mariage...

2.2. La prénasalisation initiale. Comme dans le parler décrit par


D. Creissels, la prénasalisation initiale est bien représentée chez les kagoro de
Sébékoro.

2.2.1. Le premier problème posé par la prénasalisation est l’inventaire


des phonèmes prénasalisés – ou, si on donne à l’élément nasal un statut

45
autonome, le comportement des consonnes initiales en combinaison avec cet
élément.
Il faut mentionner que même en bambara, une langue ayant une longue
tradition de description, ce problème n’a pas trouvé une solution définitive.
Dans les dialectes bambara, on trouve au moins deux modèles. Dans le
dialecte de Ségou, la prénasalisation amène la sonorisation de la consonne, de
la sorte que l’opposition des prénasalisées voisées et non-voisées n’existe pas
[Diallo 1989, 7-8]. Dans d’autres dialectes, cette opposition semble être
pertinente, mais quelquefois instable : on y trouve la variation entre Àf, et
Àj,, le, et lo,+ etc. En plus, dans beaucoup de mots la prénasalisation elle-
même peut disparaître d’un dialecte à l’autre ou même dans le cadre d’un
seul dialecte. L’étude se complique par le fait qu’une grande partie des mots
avec consonnes prénasalisés sont des termes de flore et de faune, souvent
inconnus de la majorité des locuteurs.
La situation en kagoro de Sébékoro est plutôt du « deuxième type ». Dans
ma liste, il y a les consonnes prénasalisées suivantes : la,+ lo,+ mc,+ ms,+
Àf,+ Àj,+ mr, (l’absence de Õi,+ Õb, dans la liste peut s’expliquer par leur
fréquence basse dans le vocabulaire). La variabilité entre les voisés et non-
voisés et entre prénasalisés et non-prénasalisés est attesté parfois même chez
le même informateur : mïa…k»mr…m Za`§k`£mr`¶ú+ lïa`§k`£mr`¶ú\ ‘acacia albida’,
mïa»mi’ Zlïa`£mi‹ƒ+ lïo`£mi‹ƒ\ JF ‘vin de palme’, mïs‚a `m¤ Zm£st•a`•`mn§+
m£ct©v`•`mn§\ TF ‘tourterelle’, mïj…k»mj— Z“£j`§k`£“j⁄§+ “£f`§k`£“jd§\ SJ ‘piège’. A
part des formes comme mïr‘s… ‘baobab’, il y a rÉ+ yÉ ‘variole’ (cf. bambara
mrÉm), ce qui permet de supposer la variablité synchronique entre mr, et y,-
Les données disponibles sont insuffisantes pour conclure concernant la
pertinence de l’opposition « voisé : non-voisé » pour les consonnes
prénasalisés.

2.2.2. L’autre problème est le statut de l’élément nasal. Selon Bailleul


[1996, 5], dans le bambara, « sauf de rares exceptions : mïa…+ mïr—+ mïj…+ son
ton est toujours le même que celui de la syllabe suivante avec laquelle il ne
fait qu’un ». D’autres auteurs nient la présence du ton sur l’élément nasal
[Diallo 1989, 7-8]. Cependant, l’analyse des noms à prénasalisation,
prononcés par un Bambara de Bamako,36 revèle un ton très net sur l’élément

36
Je suis reconnaissant à Aliona Tscherdyntseva et Irène Jouk qui ont fait cet
enregistrement à ma demande.

46
nasal initial. Dans la position indépendante (forme de citation), le ton est
invariablement bas, quel que soit le ton de la base : m£sÿ§qÿ¶ú ‘sabot d’animal’,
“£fÿ§l‹∆º ‘rosée’, m£yn¶ì ‘variole, m£yn¶ú ‘rouille’, etc. A l’intérieur de la phrase, le
ton de cet élément se réalise d’habitude comme descendant (il faut
mentionner cependant, que dans tous mes exemples, les noms à prénasales
sont précédés par un ton haut) : `£ xd® “•f`£kn¶ú s‹√f⁄≥ ‘il a menti’, st§kt§_ a⁄§ m•yn¶ú_
a`¶ú ‘l’huile élimine la rouille’.
La situation en kagoro est pareille. Ici, l’élément nasal du nom se
prononce avec le ton bas très distinct, quel que soit le ton de la base. Cf. Fig.
1, 2.
Si la base porte le ton lexical ascendant (c.-à-d., « bas-haut »), le ton de
l’élément nasal est plus bas que le ton initial de la base. Cf. Fig. 4.
A l’intérieur de l’énoncé, tout comme en bambara, le ton de l’élément
nasal se réalise avec la modulation descendante, cf. Fig. 5.

Fig. 2 – mïa…k»mr…m Zlïa`§k`£mr`¶ú\ Âacacia albida’.

47
Fig. 3 – mïo~m Zlïo`¶ì_\ ‘sabre’.

Fig. 4 – mïr‘s [m£r‹…s`®_] ‘le cuivre’.

48
Fig. 5 – mïs‚a…`mn TF ‘tourterelle’ dans la phrase j…ah mïs‚a `m⁄ s’⁄ l—---
‘depuis que la tourterelle l’a entendu...’
La présence du ton indépendant de l’élément nasal en kagoro et en
bambara doit être interprété au profit de l’hypothèse, selon laquelle il
représente un vestige du préfixe archaïque de classe nominale [Creissels
1979; Pozdniakov, Vydrine 1986; Vydrine 1989, 1994a], plus précisement, il
témoigne pour la reconstruction du ton bas ou ascendant de ce préfixe.37

2.3. Consonnes intervocaliques


2.3.1. Contexte non-nasal
a s i f
e r g
k+ q x v
l m Õ
Si on compare ce tableau avec celui des consonnes initiales, on remarque
la disparition de l’opposition des occlusives sourdes et sonores. En plus de

37
Dans mon article de 1989, je me suis prononcé pour la reconstruction d’un ton
bas de ce préfixe. Plus tard, pour les raisons d’ordre systèmique, j’ai changé pour un
ton haut [Vydrine 1994a]. Les données bambara et kagoro m’obligent à parler à
nouveau du ton bas du préfixe reconstruit pour la proto-langue. Un autre argument
dans ce sens est le ton bas des noms à consonne « lenis » inalternable en kpelle,
signalé par W. Welmers [1961].

49
cela, il y manque le .,À,. : en revanche, le sous-système est enrichi par le
phonème /-r-/. On peut constater que le kagoro relève les mêmes tendances
comme beaucoup d’autres parlers manding.
Considérons les singularités des phonèmes particuliers.
1) /b/ : le plus souvent [b], mais parfois s’affaiblit à [w] : mïs‚a `m¤
Zm£st•a`•`mn§+ m£ct©v`•`mn§\ ‘tourterelle’.
2) /t/ : se réalise indifféremment comme [t] ou comme [d], parfois comme
t légèrement voisé : e‡s· Zet£st§+ et£ct§\ SJ ‘champ’, g‘s…m Zg‹√c`+ g‹√s`\ JF, SJ
‘balayer’, etc. On peut supposer que cette variabilité peut ne pas s’étendre sur
les emprunts, comme e‘s’qh Ze‹√s‹ƒq‹ƒ\ SE ‘crépuscule du soir’ et …a`c` RI
‘jamais’, f‡qtc…lô ‘Tuareg’, mais cela reste à vérifier.
3) /j/ est rare dans la position intervocalique. Dans mon corpus il n’est
attesté que dans les mots suivants : »qhi’mô ‘paradis’+ a»q`i’ ‘bénédiction’,
e…`i‘q’ ‘aube’, f»i…a` ‘mil rouge’, f–i’ ‘mer’, f—i‡l… ‘Vendredi’, g…`it
‘besoin’, g’ih ‘hadj’. Tous ces mots sont des emprunts (f»i…a` du soninké,
f–i’ du wolof, probablement par l’intermédiaire du bambara ou soninké ; les
autres de l’arabe). Il s’agit donc d’un phonème intervocalique récent.
4) /g/ : se réalise indifféremment comme Zf\ ou comme ZÓ\ dans la
plupart des contextes (et non pas seulement au contact de a ou de ñ+ comme
dans le dialecte de Kourougué [Creissels 1986, 4]). D’habitude, les mêmes
informateurs qui tendent à prononcer plus souvent /t/ comme [d] (ex., Filifen
Fofana), préfèrent la variante ZÓ\ à Zf\. La variante Zj\ apparaît souvent
a) entre les voyelles de timbres différentes : a»qhj… ‘force physique’,
a»qhj¤m ‘fût’, a—j`m ‘bétail’, i¤jhm ‘blesser’, j⁄j· ‘vomir’, k‘j…
‘foliotocol’ (un oiseau),
b) dans les mots ayant un k- initial (qui peuvent être des formes
redoublées ou d’origine onomatopéique, ou des mots à valeur expressive) :
j»j… ‘scier’, j»j`k… ‘débauché’+ j…k`j` ‘lit de bambou’, j¤jn ‘poitrine+
sein’, j¤jn ‘mûrir+ arriver à mâturité’. Dans des mots pareils, l’oscillation
entre Zj\+ Zf\ et ZÓ\ est parfois attestée chez des informateurs différents :
j⁄nf¤ Zjÿ£Óÿ§\ SJ, Zjn£njn§\ FJ ‘sel’.
Il y a aussi quelques autres mots où le -k- intervocalique doit être vérifié
en ce qui concerne son abilité à être remplacé par un [g] : a⁄snj¤ ‘boue
pâteuse’, a‡qtj· ‘labourer’+ i⁄knj¤ ‘chaîne’.
Le statut phonologique de -k- dans ces contextes demande une étude
supplémentaire.

50
5) /f/, /h/ : Ce qui a été dit à propos de ces phonèmes dans la position
initiale, est aussi valable pour la position intervocalique, avec quelques
nuances. D’abord, il y a exemple de -h- devant -u : r»g·m` ‘savon’. A part
ça, -h- n’apparaît pas devant les voyelles fermées (-i, -u), et -f- n’apparaît pas
devant les voyelles moyennes (-e, -o)38. Il faut noter aussi que la grande
majorité de mots avec -f- et -h- sont des emprunts, les seuls mots autochtones
(remontant, au moins, jusqu’au niveau proto-manding) dans ma liste sont :
c⁄g— ‘son de céréales’, g—gd ‘poivre rouge’, k‘g… ‘van tressé’, e·e»e·
‘trisaïeul’, e‡te· ‘ramper’, m»etkts’fh ‘richard’.
-f- peut s’affaiblir jusqu’à [w] : m»etkts’fh Zm`£vt£kt£s‹ƒÓ‹≈\ SJ ‘richard’.
6) /s/ : le plus souvent [s], mais peut se sonoriser facultativement jusqu’à
[z] : j‘r— Zj‹√y⁄•\ SJ ‘grain’, l‡r· Zlt£rt§+ lt£yt§\ JF ‘femme’.
7) /w/ : rare dans la position intervocalique, à une exception près
(g’rhqhv»k— ‘ingrat’, un emprunt au soninké) entre une voyelle non-
postérieure et un -u : c»vtk… ‘authorité+ distinction’, j…vtxd ‘bête+
imbécile’, j–v· ‘être rusé’, s…vt ‘tortue d'eau’. Il s’agit sans doute d’un
phonème récent.
La syllabe -wu à la fin du mot peut se réaliser comme [w] portant le ton :
s…vt Zs`§v•\ RI ‘tortue d'eau’.
8) On observe aussi occasionnellement l’affaiblissement des autres
consonnes intervocaliques. Cf. i»l… [iŒ£vû`§] DT:86 ‘foule’, l‡r·_ a—d m»,
s` [lt£rt§_ ad§9 `£s`£] DT:103 ‘toutes les femmes sont venues’.
9) /l, r/ : on observe parfois l’oscillation entre -r-, -l- et -q∂, (« floppy -r-
»). Il s’agit toujours des mots dont les correspondants ont -r- en bambara et -
l- en khassonka, maninka et mandinka, ou vice-versa : r⁄q’ [r⁄q∂h+ r⁄qh]
‘puiser’ (Bambara r⁄k’, Khassonka r—qt+ Maninka-Mori, Mandinka r⁄q’) ;
j·ktm [j·q∂t+ jt§kt¶ú] ‘pirogue’ (Bambara j·qtm+ Maninka-Mori j·ktm).

2.3.2. Contexte nasal. A l’intérieur du mot après une consonne nasale on


trouve des consonnes suivantes :39
'lo( ms
la mc > 'Õi( Àf
mr 'mg(

38
La seule exception, j»e¤ ‘se réunir; canton’, est sans doute un emprunt récent au
bambara, sinon on aurait -u à la fin, comme en khassonka (j»et(-
39
Entre parethèses sont donnés les phonèmes à l’occurence rare.

51
1) -mp- et -nh-40 ne se rancontrent dans mon corpus que dans un mot
chacun : k–mo— Âcache-sexe des jeunes filles’, i»mg… ‘trahir, tromper’.
2) ,Õi, est attesté dans trois mots, toujours dans le même contexte : après
la syllabe g‹∆,- Voici ces mots, accompagnés des formes corréspondantes dans
les langues proches : g‘mi… <Xs, Mandinka e‘mi`= ‘éventer+ attiser (le feu)’,
ghmid <Bm e∆mrúm> ‘étaler+ étendre (vêtement)’, g‘mi’fh <Bm e’mrhfh+
l’mrhfh+ Xs e‘Õhmf`+ Mandinka e‘Õhmjh= ‘torche (coussin pour supporter la
charge sur la tête)’. Il s’agit probablement d’une variante combinatoire de [-
ns-].
3) -nt- et -nd- : il n’est pas clair s’il s’agit de deux phonèmes différents. Il
y a des cas où les deux formes sont produites dans le même mot par le même
informateur, ex. : Õ⁄ms’ ZÚÿ£msh+ Úÿ£mch\ RI ‘pousser’. En même temps, on
observe parfois l’oscillation entre [-nd-] et [-n-] : j—mcd Zj⁄∂¨mc⁄•+ j⁄∂¨m⁄•\ IE
‘être bien portant’.41 Il est à vérifier s’il s’agit d’un phonème à allophones [-
nt-, -nd-, -n-], ou de deux phonèmes : a) /-nt-/ avec les allophones [-nt-, -nd-],
et b) /-nd-/ à allophones [-nd-, -n-].
4) /,Àf,/ a deux allophones, semble-t-il, en variation libre, Z“\ et Z“f\ 9
a»mftl·ft Za`£“t£lt§Ót£\ RI ‘poussière (sur la terre)’, m‡mf·'m( Zmt¶ª“ft\
RI ‘être lisse’. Dans le parler de Sagora, on trouve aussi l’allophone Z“j\ 9
Zmt£“jt£+ mt¶ú“jt¶ú \ ‘être lisse’.
La sonorisation des consonnes sourdes après la nasale se produit aussi à
l’intérieur des mots composés (d’après la définition donnée au début du
chapitre 2, il ne s’agit pas dans ce cas des consonnes intervocaliques
proprement dites) : a·ktjnmhmn_ [at§kt§jÿ§mhmÿ£] ‘doigt’, mais r‘mfnm’mn_
[r‹∆ª“fÿ£m‹ƒmÿ£] ‘orteil’.
5) /-ns-/ a deux allophones en variation libre, Zmr\ et Zmy\ 9 s‡mr· Zst¶ªmrt•+
st¶ªmyt•\ RI ‘chauve-souris’, r‘mr`m¤ Zr‹∆ªmr`£mÿ•\ IE+ Zr‹∆ªmy`£mÿ•\ RI ‘araignée’.
En plus, la nasalisation, qui apparaît normalement devant les autres
consonnes comme une consonne nasale homorganique, peut se réaliser ici

40
Dans le conte raconté par Diénéba Diarra (une originaire de Sagora), un mot
s’est rencontré que j’ai interprété comme x»me… ‘s’éloigner’. Je ne mets cependant
pas -mf- dans mon tableau, parce que, d’abord, il ne s’agit pas du dialecte de
Sebekoro ; puis, ce mot est prononcé plutôt comme Zx¶`®ms`•\ (il faut avouer que
l’enregistrement n’est pas très claire).
41
Dans le parler de Diénéba Diarra on trouve une variation très curieuse dans le
mot r‘m¤fn ‘dormir’ 9 Zr‹√mcn£Ón•+ r‹√mkn§Ón\- Cf. Kagoro-Sebekoro r‘m¤fn+ Bm
r‡mófñ+ Xs r‘mmnwn-

52
comme une voyelle nasale : c‡mr· Zct¶ªyt§\ IE ‘chasseur’, r—fdqdmrdm
Zrd§fdqd¶rd¶+ rd§fdqd¶yd¶\ IE ‘boiter’.

3. Le système tonal
3.1. En guise d’introduction à ce chapitre, faisons un bref aperçu, sans
rentrer dans tous les détails et points discutables,42 du système tonal du
bambara standard qui peut être considéré comme le point de départ pour
l’étude du système kagoro.
1) Les mots en leur grande majorité se distribuent en deux classes
tonales : la classe A (à ton lexical ascendant, qui devient bas devant la pause
et devant le ton haut) et la classe H (à ton lexical haut). Pour ces deux classes,
la base segmentale du ton n’est pas la syllabe, mais le mot entier (plus
précisement, le « mot accentuel »). Le ton se propage à toute la longueur du
mot.
A part les mots en A et H, il y a quelques auxiliaires à ton lexical bas,
quelques mots à valeur temporelle qui ont un ton « haut-bas », et les noms à
« schèmes tonaux mineurs » (irréguliers), dont les tons sont souvent instables
d’un dialecte à l’autre ; ils constituent moins de 90% du vocabulaire (certains
de ces mots changent leurs tons en « réguliers », du type A ou H, dans la
composition). En plus, les types tonaux « irréguliers » sont fréquents parmis
les noms propres (dont beaucoup sont des emprunts à l’arabe).
2) Dans les mots composés, les tons de tous les composantes non-initiales
perdent leurs tons lexicaux. Autrement dit, le mot composé appartient à la
même classe que sa première composante. Cela concerne aussi certains types
de syntagmes (« syntagmes à compacité tonale »), surtout le syntagme
qualificatif à adjectif non-dérivé et le syntagme déterminatif : i»j·l` ‘chat’
+ e÷m ‘noir’ → i»jtl` e’m : l‘r’ ‘vache’, jìm ‘tête’ → l‘rh j·m ‘tête de
vache’. De l’autre côté, certains types de mots composés (« les
conglomérés », dans la terminologie de G. Dumestre) préservent les tons
étymologiques de leurs composantes : aóetr»e· ‘vaurien’.
3) Dans la « forme de citation » et dans la grande majorité des autres
contextes, les noms ont l’article tonal. Il s’agit d’un ton flottant bas postposé
( ` ), qui s’attache à la syllabe finale du mot (ou d’un syntagme compact)
devant la pause ou influence la réalisation des tons des mots suivants (dans la

42
On peut trouver des descriptions détaillées dans les publications suivantes :
[Dumestre 1987 ; Creissels 1992].

53
combinatoire, il fonctionne comme un ton bas « normal »). Dans certains
contextes (phrases négatives et interrogatives) l’article tonal donne le sens du
défini. Les noms avec les numéraux cardinaux n’ont jamais l’article tonal.
4) Devant la pause finale, l’élément haut à la fin des mots mono- et
bisyllabiques de la classe A est remplacé par le ton bas : |» aú m~ | → » aú
m» ‘il vient’, |» aú a⁄k’ | → » aú a⁄k‘ ‘il court’. Dans les mot à trois syllabes
et plus, là où l’élément à ton haut compte plus d’une syllabe, cette règle
s’applique ou non selon les dialectes.
5) Après un ton bas et devant un ton haut, un ton haut change à bas (BHH
→ BBH). Cela est valable pour les éléments finaux des mots de la classe A,
et aussi pour les monosyllabes de la classe H.
6) Dans la séquence des tons hauts et bas, l’abaissement (d’un ton haut à
ton bas) est toujours plus important que l’élévation (du ton bas à haut), ce qui
produit l’abaissement graduel du niveau tonal vers la fin de la phrase (le
« downdrift »). Dans le downdrift, le rôle de l’article tonal est très important :
là où on a la séquence de deux mots appartenant à la classe H dont le premier
possède l’article tonal, le deuxième sera réalisé avec un ton abaissé,
intermédiaire entre haut et bas.

3.2. Les tendances revelées dans le kagoro


Ce qui est dit dans (1) – (4), est vrai également pour le kagoro, avec
quelques nuances dont on parlera. Le comportement tonal des auxiliaires est
défini en kagoro par la règle de polarisation (dont les résultats sont similaires,
mais pas identiques à ceux de la règle (5) ci-dessus) et par quelques règles
plus spéciales, considérées dans la division 3.5.5. Le downdrift a en kagoro,
par rapport au bambara, beaucoup de spécificité : la courbe prédominante de
la phrase en kagoro est ascendante-descendante, ce qui annule souvent l’effet
du downdrift, surtout dans la partie initiale de la phrase. Cette intonation
ascendante-descendante est, sans doute, responsable de la réalisation basse
qui est fréquente pour les verbes intransitifs à ton haut lexical après le
marqueur bi, la réalisation est en contradiction criante avec les règles de
downdrift « classique » des langues manding. Et dans la partie descendante
de la phrase, le downdrift se manifeste par la tendance des tons à réaliser une
courbe descendante, se distinguant seulement par les niveaux de départ. En
fait, on observe souvent que chaque syllabe du segment à ton
phonologiquement homogène a une réalisation tonale plus basse que la

54
syllabe précédente. Cf. m a’ À·mtl` [m® a‹ƒ “t§mt©l`£] ‘je marche à quatre
pattes’.
Davantage de particularités seront le sujet de l’exposé suivant.

Fig. 6 – lt£rt§ ‘femme’.


L’autre moment important est le caractère relatif des tons (ce qui est vrai
pour le bambara aussi, cf. [Diarra 1975]) : même en isolation, quand le
facteur de downdrift est neutralisé, ce n’est pas la hauteur absolue du ton qui

55
importe, mais sa courbe.43 Le même mot, prononcé par le même informateur,
peut manifester une grande variabilité de hauteur absolue, dépassant de loin
les 4% considérés par les phonéticiens comme le seuil d’audibilité. La
variabilité de hauteur est surtout frappante chez les informateurs différents.
Comparons le tonogramme du mot l‡r·_ ‘femme’ prononcé par deux
informateurs mâles (Fig. 6). Chez SJ, les indices de la hauteur sont les
suivantes : m = 171 Hz, u1 = 175-190-192 Hz, u2 = 223-241-205 Hz. Chez
JF : m = 136 Hz, u1 = 135-123 Hz, u2 = 144-163 Hz.
Comme cela a été attesté par des auteurs différents pour beaucoup de
langues, les tons interprétés comme « unis » du point de vue phonologique,
sont acoustiquement modulés. Dans le kagoro, cela est vrai plus qu’ailleurs.
Le ton bas, en fait, se réalise comme ascendant. Quand un ton bas suit un
autre ton bas, son point de départ correspond au point d’arrivée du ton
précédent. Le ton que je considérerai comme phonologiquement descendant
est celui qui comporte deux éléments (sur une seule syllabe) : haut uni (en
vérité, ascendant ou descendant en pente douce) + phonétiquement
descendant (brusque). Le ton phonologiquement haut manifeste toute sorte de
modulations : ascendante, descendante, ascendante + descendante, parfois
uni...

3.3. L’abaissement initial du ton en kagoro


Un phénomène frappant spécifique du kagoro de Sébékoro est la
réalisation basse du ton en début de phrase. Cela est très visible par les
substantifs de la classe H ayant trois syllabes ou plus : ils se réalisent presque
toujours, dans la forme de citation, avec un ton bas ou ascendant de la
première syllabe : r…kha`_ [r»k’a»] ‘fête de Tabaski’, a…s`ltrn_
[a»s…l·r⁄] ‘femme préférée’, a¤knm`a`f` [a⁄km…a…f»] ‘bracelet en
cuivre’, a…qhl`_ [a~q’l»] ‘marmite en fer’, v…q`a`_ [wàrábâ] ‘lion’,
f…g`j` [f»g…j`] ‘musette-mangeoire’, r·jnmnÕnfnmad Zrt£jn§mn§Úÿ§Óÿ¶úma⁄•\
‘chameau’. Quelques rares exceptions indiquent cependant qu’il s’agit d’une
règle facultative : i—fdlhs`cnnkd_ [i⁄§f⁄§l‹ƒc`§cn§9kd£] ‘hameçon’.
Quant aux noms mono- et bisillabiques, l’abaissement intial se sent
surtout sur ceux dont la première consonne est une sonnante. Leur ton

43
Il me reste à regretter le fait que mes informateurs produisaient les verbes
toujours dans la phrase (« je cours », « je m’asseois », etc.), ce qui m’empêche
d’entreprendre un étude des mots isolés sans article tonal. Il n’est pas exclu que dans
ce contexte, la hauteur tonale absolue jouerait le rôle plus important.

56
commence par une modulation ascendante : l·qd_ [lìq“] ‘moudd’, x» [x®`£]
‘ici’.

Fig. 7 – a»s`j‚m ‘nombril’.

Fig. 8 – g»sdj·k‡ ‘corps’.

Le même phénomène s’observe dans les mots de la classe A à trois


syllabes, dont les deux premières se réaliseraient en bambara avec un ton

57
bas : en kagoro, le ton de la première syllabe sera sensiblement plus bas que
celui de la deuxième syllabe, cf. Fig. 7, 8.

Fig. 9 – m·_ ‘nez’.

Fig. 10 – mÄ_ ‘langue’.


Ce facteur a peu d’incidence sur les mono- et dissyllabes de la classe A :
dans tous les cas, ils commencent par un ton bas. Il est remarquable
cependant, que leur réalisation tonale dans la forme de citation s’approche de

58
celle des mono- et dissyllabes de la classe H à une sonnante initiale. Cf. les
tonogrammes des monosyllabes (Fig. 9, 10), dont les modulations tonales
dans les parties audibles sont presque identiques (rappelons que le niveau
absolu de la réalisation tonale varie chez le même informateur, de la sorte que
la modulation du ton reste le seul trait distinctif), et ceux de dissyllabes (Fig.
11, 12).

Fig. 11 – kt§ms`m [kt®ms`¶ê] ‘étranger’.

Fig. 12 – et s»ma… [s`¶ªla`•] ‘lance’.

59
Fig. 13 – _j’mh_ s¤ahkdm+ '…m s’…m r‘f’» c¤lhmh_ m`( ‘Quand le riz avait été
cuit, nous nous sommes assiz pour le manger’.
On trouve les traces de l’abaissement initial même là où il n’est pas
audible. Sur les tonogrammes des mots mono- et bisyllabiques de la classe H,
le voisement précedant le mot est enregistré sur le tonogramme normalement
avec le ton bas, cf. Fig. 13.
Dans mes données, il y a un exemple où l’informateur prononce trois fois
de suite la phrase j¤mfn_ l’» m» ‘il a faim’. Il semblerait qu’il réalise cette
séquence comme une « superphrase » : on a Zjn©“fÿ§ lÊ`£ m`£\ dans le premier
échantillon, et Zjn§“fÿ§ lÊ`£ m`£\ dans le dernier.
Il s’agit donc d’un mouvement articulatoire qui est automatique pour les
locuteurs du kagoro de Sébékoro. L’abaissement initial ne se produit pas là
où le locuteur réalise une autre intonation (ex., l’intonation d’insistance).
Evidemment, le phénomène décrit, de même que le downdrift, appartient
au niveau de l’intonation (« accent de la phrase ») et non pas à celui du ton
(« accent de la syllabe »). N’étant pas de nature phonologiquement
pertinente, il joue cependant un rôle important dans la réalisation tonale de la
phrase.
A cause de ce facteur, le pronom de 1 pers. sg. qui a un ton
phonologiquement haut, se réalise régulièrement dans la position initiale
d’une phrase avec un ton plus bas que le ton du mot suivant, cf. Fig. 14.

60
Fig. 14 – m i¤fhms` [m® in§f‹ƒms`£] JF ‘je me suis blessé’.
De même, le pronom de 3 pers. sg. » réalise à l’initiale d’une phrase un
ton toujours plus bas que celui du mot suivant, quel que soit le ton lexical de
celui-ci, cf. Fig. 15, 16 » a‡mx`s` ‘il s’est aggrandi’ et » f’qhmx`s` ‘il est
devenu lourd’ (notons cependant le soulevement tonal plus important dans le
deuxième exemple) :

Fig. 15 – » a‡mx`s` ‘il s’est aggrandi’.

61
Fig. 16 – » f’qhmx`s` ‘il est devenu lourd’.

3.4. Tons des nominaux en isolation


Sans prétendre à une analyse acoustique intégrale, je me limiterai à un
petit échantillon des substantifs prononcés par un informateur, Jawoyi Fofana
(JF) : 3 monosyllabes et 14 dissyllabes de la classe H, 5 monosyllabes et 14
dissyllabes de la classe A. Les données des autres informateurs seront
considérées occasionnellement. En plus de la hauteur tonale, les autres
facteurs seront analysés : la longueur des voyelles et (pour les disyllabes)
l’intensité.

3.4.1.1. Les monosyllabes de la classe H sont réalisées par cet


informateur dans la forme de citation avec une modulation montante faible
(qui est facultative) suivie par l’abaissement plus ou moins considérable : j·_
‘queue’ 148-153-143 Hz, c—m_ ‘enfant’ 148-152-146 Hz. Chez les autres
informateurs, cette dernière modulation peut être sensiblement plus
considérable, mais inférieure à celle des mots de la classe A et, en même
temps, plus brusque. La modulation montante initiale est beaucoup plus
importante dans les mots à consonne initiale sonnante (cf. 3.3.).
La durée de la voyelle est 0,14-0,18 ms, parfois plus élevée chez les
autres informateurs.

62
3.4.1.2. Les monosyllabes de la classe A réalisent le ton avec une
double modulation : a) la modulation ascendante – 112-134 Hz à 141-156
Hz ; b) la modulation descendante – 141-156 Hz à 115-137 Hz. Ces
amplitudes sont proches de celles observées en bambara [Diarra 1975, 172].
La durée de la voyelle, toujours comme en bambara, est plus importante
par rapport au type précédent : 21-25 ms. Elle se raccourcit dans les mots à
consonnes fricatives, ce qui est compensé par l’allongement de la consonne.

3.4.2.1. Les dissyllabes de la classe H à voyelles phonologiquement


brèves manifestent une grande variabilité de modulation tonale et de durée
vocalique. Tout d’abord, la réalisation du ton de la syllabe initiale manifeste
toutes les variantes énumérées dans 3.2. Dans la deuxième syllabe, comme en
maninka de Kita [Keita 1984, 9-10], l’abaissement final du ton causé par
l’article tonal se manifeste de deux façons différentes, en fonction du
caractère de la voyelle finale : une voyelle finale orale réalise un ton bas
(acoustiquement descendant), une voyelle nasale réalise un ton descendant
(acoustiquement « haut uni ou descendant en pente douce + descendant
brusque »). Cf. Fig. 17, 18.

Fig. 17 –a·k‡ ‘bras, main’.

63
Fig. 18 – a·f‚m [at§Ót¶ê] ‘brouillard’.

3.4.2.2. Les dissyllabes de la classe A à voyelles phonologiquement


brèves : la réalisation du ton sur la première syllabe présente beaucoup de
variantes. Elle peut être descendante ou ascendante ; les deux possibilités
semblent être facultatives et sont attestées parfois dans les propnonciations du
même mot par le même informateur. Dans le premier cas, il y a normalement
une rupture entre les tons de la première et de la deuxième syllabe, cf. c‡r‚
‘coeur’ : u1 = 135 à 120 Hz, u2 = 150 à 162 à 150 Hz. Dans le deuxième cas,
le passage est plus ou moins continu, cf. e‘m ‘une caste’ : i = 123 à 130 Hz, a
= 130 à 138 à 130 Hz.
La réalisation tonale « canonique » de la deuxième syllabe comporte une
modulation ascendante suivie par une modulation descendante ; le sommet de
la courbe est sensiblement (à 20-30 Hz) supérieur au ton de la première
syllabe. Cependant, l’amplitude de ces modulations (absolue, ou l’une par
rapport à l’autre) varie énormement, cf. deux prononciations par JF du mot
r‡f‚ ‘marché’ : 1) u1 = 127 à 122 Hz, u2 = 136 à 150 à 113 Hz ; 2) u1 = 138
Hz, u2 = 132 à 148 à 140 Hz. En plus, la deuxième modulation peut être
absente, cf. mïr‘s ‘cuivre’ : i = 112 à 110 Hz, a = 143 à 134 Hz.

3.4.2.3. La durée et l’intensité des voyelles des dissyllabes à voyelles


phonologiquement brèves. La manifestation de ces deux facteurs diffère

64
beaucoup d’un informateur à l’autre. Cependant, on y trouve quelques
tendances intéressantes.
Dans la classe H, l’intensité de la première voyelle est presque toujours le
double ou le triple de celle de la deuxième syllabe. Celle-ci ne se rapproche
de celle-là que dans les mots où la durée de la deuxième voyelle est très brève
(cela peut être considéré comme un phénomène de compensation : sinon, la
voyelle finale serait presque inaudible) et sur la voyelle finale nasale.
Le rapport de la durée des voyelles des mots de la classe H est, par contre,
très variable : la moitié de ces mots a la première voyelle plus longue que la
deuxième, l’autre moitié a la deuxième voyelle plus longue, sans que je
puisse y trouver une distribution complémentaire quelconque (sauf pour les
mots à voyelle finale nasale qui est toujours plus longue que la première
voyelle).
La situation dans la classe A est inverse. La voyelle de la deuxième
syllabe est, sans aucune exception, plus longue que celle de la première
syllabe. Seules les voyelles nasales peuvent avoir dans la première syllabe
une durée comparable (mais quand même toujours inférieure) à celle des
voyelles finales ; sinon, la voyelle finale est 2-3, parfois 4-5 fois plus longue.
Quant au rapport d’intensité, il varie beaucoup : dans la moitié des mots de
mon échantillon, la première syllabe a beaucoup plus d’intensité, tandis que
dans l’autre moité, la deuxième syllabe prédomine ou l’intensité des deux
syllabes est égale. Dans certains mots de la classe A, le rapport d’intensité
des syllabes varie d’un informateur à l’autre.

3.4.2.4. Le kagoro, devient-t-il une langue à accent ?


La durée, l’intensité et la hauteur tonale étant les trois composantes de
l’accent, la question se pose : comment doit-on interpréter leur jeu dans les
dissyllabes kagoro ?
Dans les dissyllabes de la classe H, la première syllabe prédomine en ce
qui concerne la hauteur tonale et l’intensité. Dans les rares cas où la
prédominance d’intensité n’est pas évidente, la première syllabe a une durée
nettement supérieure. Dans les dissyllabes de la classe A, la deuxième syllabe
prédomine en hauteur tonale et en durée. Dans les deux classes, les mots à
voyelles nasales constituent des cas spéciaux : la nasalité « alourdit » la
syllabe en attirant l’intensité et la durée.
On arrive donc à la situation où la première syllabe des dissyllabes de la
classe H et la deuxième syllabe de ceux de la classe A se distinguent par

65
l’accent, dont les composantes diffèrent. Dans les mots H, il est formé par la
hauteur tonale et par l’intensité, tandis que dans les mots A, par la hauteur
tonale et la durée. Cette tendance est moins évidente dans les mots de la
classe H ayant une voyelle nasale dans la deuxième syllabe et dans les mots
de la classe A ayant une voyelle nasale dans dans la première syllabe.
Il est sans doute trop tôt pour classer le kagoro de Sébékoro en langues à
accent, mais il est évident qu’il évolue dans cette direction. Il est intéressant
de comparer le cas du kagoro avec la situation en mandinka où, d’après
D. Creissels [1982], un système à accent se développe sur la base d’un
système tonal typique pour les langues manding. Seulement, le résulat est
juste le contraire de ce qu’on observe en kagoro : en mandinka, les mots de la
classe H ont l’accent sur la deuxième syllabe, et les mots de la classe A l’ont
sur la première.

3.4.3. Dissyllabes à première voyelle phonologiquement longue


3.4.3.1. La pertinence de la longueur vocalique dans les substantifs de la
classe H dans la forme de citation n’est pas évidente. Dans mes
enregistrements, il n’y a pas beaucoup de noms de cette classe dont les
correspondants en bambara ou khassonka auraient la voyelle longue (ex.,
a…`q` ‘travail’, g—dq` ‘bonheur’). D’autre part, parmi les noms dont les
correspondants dans les autres langues mandingues ont des voyelles brèves, il
y en a certains (« Groupe 1 ») dont la première voyelle dépasse la deuxième
en durée, parfois considérablement. Les durées de leurs voyelles en secondes
sont présentées dans le tableau suivant.
a…`q`_ ‘travail’ g—dq`_ ‘bonheur’ x’qh_ ‘arbre’ k¤fn_ ‘a`s‹m’
V1 0,09-0,11 0,09-0,12 /+/8 0,07-0,09
V2 0,06-0,08 0,09-0,12 /+/6,/-/7 0,05-0,06

w…qt_ ‘lune’ Õ’m`_ ‘souris’ g’s` ‘feuille’


V1 0,10-0,12 0,07-0,08 0,06-0,08
V2 0,04-0,07 0,03-0,06 0,045-0,05
En ce qui concerne la courbe tonale et le rapport d’intensité entre la
première et la deuxième voyelle de a…`q` et g—dq`, ces mots ne diffèrent pas
du reste des disyllabes de la classe H.

66
De l’autre côté, certains noms de la classe H (« Groupe 2 ») manifestent
des rapports de durée entre la première et la deuxième voyelle tout à fait
contraire à ceux du Groupe 1, sans qu’on puisse l’expliquer par l’influence
d’une condition combinatoire quelconque (je ne parle pas ici des mots à
voyelles nasales dont il a été question plus haut), cf. le tableau suivant :
r’q`_ ‘route’ s¤fn_ ‘nom’ j·kt_ ‘os’ g’mh_ ‘fonio’
V1 0,06-0,07 0,025-0,04 0,04-0,05 0,03-0,05
V2 0,09-0,10 0,09-0,10 0,07-0,13 0,09-0,14
Il y a, enfin, des mots, où le rapport de durée varie d’une prononciation à
l’autre chez le même informateur :
a·kt_ ‘main’ À¤mh_ ‘épine’
1 2 3 1 2
V1 0,03 0,05 0,05 0,11 0,15
V2 0,06 0,09 0,05 0,13 0,08
On peut envisager deux possibilités :
a) la longueur de V1 dans la classe H est phonologiquement pertinente ;
alors les noms du Groupe 1 ont la première voyelle longue, tandis que dans le
Groupe 2, V1 est brève. Dans ce cas, deux problèmes sont à résoudre : 1.
Comment classifier les mots comme a·kt et À¤mh ? 2. Comment expliquer
étymologiquement la longueur vocalique dans les mots qui ne l’attestent pas
dans les autres langues mandingues ? (Il faut reconnaître cependant que la
reconstruction du vocalisme proto-manding et proto-mandé n’est pas encore
faite.) ;
b) la longueur de V1 dans les noms de la classe H n’est pas pertinente, au
moins dans la forme de citation. Elle est probablement une caractéristique
facultative et secondaire de la syllabe accentuée.
Le matériel disponible n’est pas suffisant pour donner la préférence à
l’une de ces options : une liste de mots de la classe H doit être enregistrée
parallèlement chez plusieurs informateurs, dans des contextes différents.

3.4.3.2. Par contre, dans les noms de la classe A la longueur vocalique se


distingue d’une façon très nette et est incontestablement pertinente. La durée
de V1 longue est égale ou supérieure à celle de V2, tandis que V1 brève est
toujours 2 à 4 fois plus courte. L’intensité de V1 est égale ou supérieure à

67
celle de V2. Enfin, V1 longue a une courbe tonale très particulière : elle
commence par une modulation descendante, cf. Fig. 19, 20.

Fig. 19 màamá` ‘termite ailé’44.

Fig. 20 f»`q…_ ‘indigo’.

44
La modulation ascendante au début s’explique par le phénomène de
l’abaissement initial qui agit sur les mots qui commencent par une sonnante .

68
Cette courbe « descendante-ascendante » semble être même plus
pertinente que la longueur même : la durée de la voyelle phonologiquement
longue peut être inférieure à celle de la voyelle finale du mot, mais sa courbe
tonale est toujours maintenue.

3.4.4. Schemas tonaux irréguliers


Le groupe des noms des langues mandingues appartenant aux types
autres que H et A a été l’objet d’attention d’auteurs différents [Dumestre
1987 ; Creissels 1992 ; Diarra 1992], sans qu’on trouve une réponse à la
question principale : pourquoi ces mots ne se soumettent pas à la règle de la
compacité tonale ?45
Le materiel kagoro disponible est trop incomplet pour essayer de résoudre
ce problème. Je me limiterai à la constatation de la situation, qui, dans les
grandes lignes, est peu différente de ce qu’on observe en bambara (bien que
la liste des lexèmes ne coïncide pas toujours). Les plus représentées sont les
classes BHBH (a»m…j»k— ‘kézard (sp.)’, i»l…s‡s· ‘coucal du Sénégal’,
j⁄m¤r‡fó ‘autruche’, m‡l…mj‡s· Âcôté gauche’, o–q—o–q— ‘pigeon gris
écailleux’) et HBH (a·ms»m’ Âscorpion jaunâtre’, i·f‡m¤ Âhérisson’,
mïa…k»mr…m+ a…k»mr…m ‘acacia albida’, mïj…k»mjú ‘piège’,e…`i‘q’ ‘aube’,
f—i‡l… ‘Vendredi’). Les autres classes ne comptent, dans ma liste, qu’un ou
deux lexèmes : AHH (iÉmj¤lh Âscorpion noir’, ÕÉj—msd ‘sorte de sorgho’),
ABH (cÉmc⁄k’ ‘guêpe petite et rougeâtre’, r~i‘l— ‘cigogne’), HHHBH
(j…l`qdmj‘s’ ‘grosse guêpe, noire et aggressive’, g’rhqhv»k— ‘ingrat’),
HBBH (j…mj»kha… ‘kinkéliba’, HBBH (j·q‡j·qt ‘grenier en pisé’).
Il y a des types dont je ne peux définir le schéma qu’approximativement,
ex. : DDH mïs‚a `m¤ Âtourterelle’ (cf. Fig. 5), A`HH l~`m_s¤ma` ‘libellule’
(Fig. 21).
On trouve dans la liste un nombre important de conglomérés
(sk·l»r…l`+ jk·l»r…l` ‘parent de 3e génération’), redoublés (j·q‡j·qt
Âgrenier en pisé’, x–k—x–k—m` ‘escalier’), et les noms dont le caractère
composé est évident (b—l`m`msna»m… ‘médius’, j⁄m¤r‡fó ‘autruche’,
m‡l…mj‡s· Âcôté gauche’, ÕÉj—msd ‘sorte de sorgho’, r~ÕÉ ‘petit mil’,
v…s`l‘s`v…s` ‘animal qui tue les lions’).

45
Les explications avancées par S.O. Diarra [1992, 56-97], en fait, ne sont que
des palliatifs.

69
Fig. 21 – l~`m_s¤ma` ‘libellule’.
Il y a également quelques emprunts, dont le ton non-standard peut
s’expliquer par leurs caractéristiques prosodiques dans la langue d’origine :
e…`i‘q’ ‘aube’ – de l’arabe ; f—i‡l… ‘Vendredi’ – de l’arabe ; g’rhqhv»k—
‘ingrat’ – du soninké.
Quant aux autres noms appartenant aux types tonaux irréguliers
(a»m…j»k— ‘lézard’, a·ms»m’ Âscorpion jaunâtre’, i·f‡m¤ Âhérisson’,
mïa…k»mr…m+ a…k»mr…m ‘faidherbier’, mïj…k»mjú ‘piège’, i»l…s‡s· ‘coucal du
Sénégal’, cÉmc⁄k’ ‘guêpe (sp.)’+ iÉmj¤lh Âscorpion noir’, j…l`qdmj‘s’
‘guêpe’, j…mj»kha… ‘quinquéliba’+ l~`m_s¤ma` ‘libellule’, mïs‚a `m¤
Âtourterelle’, o–q—o–q— ‘pigeon gris écailleux’, r~i‘l— ‘cigogne’), ils
appartiennnent sans exception aux groupes sémantiques prédominant parmi
les noms à prénasalisation initiale, qui est sans doute un vestige du préfixe
d’une classe nominale ancienne. Dans le même sens témoigne le fait que
beaucoup de ces noms ont, en même temps, la prénasalisation initiale, ou
bien cette prénasalisation peut être reconstruite pour la proto-langue (le cas
de i·f‡m¤+ o–q—o–q—+ iÉmj¤lh+ i»l…s‡s·). On peut donc supposer que les
tons irréguliers de ces noms peuvent s’expliquer par l’influence du ton de
l’ancien préfixe.46
Notons également la présence du type HB parmi les particules (g…k‘
‘même’), conjonctions (r…m‘ ‘avant que’), pronoms interrogatifs (l’m‘+

46
Cette hypothèse a déjà été avancée pour le bambara dans [Vydrine 1994, 84].

70
l’m‘m ‘où ? lequel ?’), mots bivalents adverbo-nominaux à valeur temporelle
(r—q‡m ‘l’année dernière’, r’r»m ‘maintenant’).

3.4.5. Les noms des parents aînés présentent un intérêt particulier. Il se


caractérisent dans beaucoup de langues mandé par des anomalies d’ordre
mophophonologique : une consonne initiale qui n’alterne pas (mendé, loko,
bandi), un suffixe spécial pour la formation du pluriel (mendé, loko, bandi,
looma, soninké), ton bas préfixé (maninka), l’impossibilité d’adjoindre le
morphème nominal de défini/spécifique (soso, koranko, maninka, soninké) ;
cf. une tentative d’expliquer ces phénomènes par un vestige du marqueur
d’une classe nominale dans [Vydrine 1989, 1994a]. En particulier, les termes
de parenté désignant les parents aînés en maninka n’adjoignent pas l’article
tonal. En bambara, ces noms ne relèvent cependant aucune anomalie.
En kagoro, les noms de ce groupe sémantique manifestent la même
particularité qu’en maninka : dans les contextes où on s’attendrait à la
présence de l’article tonal, ils ne l’ont pas47 : » e» m’ » a…+ j» ⁄ s· ⁄k· a·kt
[`£ e`£ m‹ƒ `£ a`£+ jn£ st§ n£kt• at£kt£] FF:2 ‘son père et sa mère, elle (la jeune fille)
était chez eux...’, p¤ ’ ah » g¤ ’ e» p¤_ j` À…Õ`x` c— [p‹ƒ9 a`§9_ g‹ƒ e`£ pn§ j`£
“`§Ú`•x`£ cd§\ JJ:85 ‘(elle a dit :) tu diras que le dos de ton père est plus
rugueux’.
Cet absence de l’article tonal est en kagoro d’aujourd’hui une
caractéristique plutôt lexicale (propre aux lexèmes particuliers) que
sémantique (propre à tous les lexèmes d’un groupe sémantique). Ainsi, un
autre mot pour ‘père’, a»`a…+ qui est un emprunt, s’utilise avec l’article : m—_
a… msh x»m c–+ j¤ m—_ a»a…_ ms’ x»m [md®_ a`§ mb‹≈ x`£m cd£+ jn§ md• a`£a`§
m£bi`¶ê\ JJ:43 ‘ma mère et mon père ne sont pas ici’.

3.5. Tons dans la phrase


Les réalisations tonales dans la phrase sont en kagoro sujets à une
variablité fréquente, de telle façon qu’on est obligé de qualifier beaucoup de
règles comme facultatifs ; il s’agit plutôt de tendances que de règles.
Une difficulté supplémentaire consiste en ce que, comme cela a déjà été
dit, les tons kagoro ne se réalisent que rarement comme égaux : le ton « bas »
se transcrit sur le tonogramme normalement comme ascendant, souvent assez
47
Il s’agit ici surtout de deux tèrmes de parenté, e~ ‘père’ et a… ‘mère’ dont les
emplois sont assez nombreux dans mon corpus. Cf. cependant les notes sur ce
phénomène dans la partie traitant des dialectes du kagoro.

71
brusque, mais parfois comme modulé « ascendant-descendant ». Deux tons
phonologiquement bas consequents se transcrivent le plus souvent comme
deux tons descendants, le deuxième commençant sur le niveau où se termine
le premier. Cependant, une réalisation facultative est possible, où le point de
départ du deuxième ton descendant (phonologiquement bas) remonte au
même niveau que le point de départ du premier ton de la séquence (cela peut
être probablement interprété analogiquement à la variation entre réalisations
« bas-bas » et « bas-haut » des verbes de la classe A à la fin de la phrase dans
certains dialectes bambara). Dans la position non-finale, une réalisation « bas
uni » est également possible (bien que peu fréquente). Le ton
phonologiquement haut se dessine d’habitude comme une modulation
ascendante ou ascendante-descendante ; la séquence de deux tons
phonologiquement hauts peut donner des combinaisons « ascendant-
descendant + ascendant-descendant », ou « ascendant + ascendant-
descendant », parfois « ascendant + haut uni ».
J’essayerai quand même de présenter les particularités des réalisations
tonales dans cette langue là où on observe une différence par rapport au
système du bambara standard, qui est pris dans cet analyse comme le point de
départ.48

3.5.1. La réalisation de l’article tonal


Dans la phrase, l’article abaisse facultativement (et le plus souvent) le ton
du segment final d’un mot de la classe H (contrairement au bambara, où il
n’agit que sur les tons des mots suivants). L’étendue de ce segment varie :
dans les dissyllabes, l’abaissement peut s’étendre sur toute la dernière syllabe
ou sa dernière moitié. Dans les mots composés, l’abaissement peut agir sur
tout le morphème final. Cf. i’m`ltrt_ j¤--- ‘la génie-femme a dit...’ –
[i‹ƒm`§lt£rt£ jn§] DT:114, mais [i‹ƒm`§lt§rt• jn§] DT:113.
Les mots de la classe A avec l’article tonal ont le plus souvent le ton bas-
haut, mais le ton final peut avoir, facultativement, une modulation
ascendante. Sinon, l’article tonal ne se manifestera que par l’action sur les
tons des mots suivants selon la règle du downdrift.

48
Compte tenu de tout ce qui vient d’être dit, je ne prétends aucunement à une
description intégrale du système tonal kagoro. Pour cette raison, je ne tenterai pas de
présenter les règles celon l’ordre logique de leur application.

72
3.5.2. La règle (facultative) du rapport progressif du ton bas
Une réalisation alternative de l’article tonal des noms de la classe A dans
la phrase est la suivante : le ton du mot devient bas ou reste ascendant, le ton
de la première syllabe du mot suivant, si celui-ci est de la classe H, devient
bas ou ascendant.49 Cf. : j» m» l‡r¤_ a—d kÉ_ c…e… [j`• m`£ lt£rn§_ ad§d kn£
c`®e`§\ DT:101 ‘(elle est) venue compléter la rangée de femmes’ ; c‡f·_
l»r…_ v…,s… » c»ml` r’q`_ e– [ct£Ót§ l`£r`£ v`£s`•` c`£l`£ r‹ƒq`§ ed£] DT:130
‘le chef du village a pris sa propre route’ ; ⁄ j‡q·_ a¤,s` »k· m… [n§ jt£qt§
an®s`§ `§kt£ m`£] DT:21 ‘cette montagne est apparue à cause d’eux’.
Une propagation pareille du ton bas est attestée aussi, facultativement,
après quelques morphèmes auxiliaires. Cf. : ⁄ g…m` s… » l»g—kd+ j» »
l»g—kd+ j» » l»g—kd [n£ gm®`§ s`•9 l`£gd®kd§ j`•9 l`£xd®kd§ j`•9 l`£gd®kd§\ FF:54
‘celle-là aussi se mit à la regarder ; elle l’a regardée, elle l’a regardée...’ ; ...
j» ’ À·mtl` j» » a¤+ j» s…f` » g¤ ⁄k· x— [j`£ ‹ƒ “t¶úmt¶úl`§ j`£9 an•+ j`£
s`£Ó`§ `£ gn§kt£ xd£\ FF57 ‘elle l’a ramené en rampant et dit à ceux-là...’ ; c‡ft
l¤fn_ a—d j» Õ¤fnm m⁄ l‘s` [ct£ft£lÿ§fÿ• ad© j`£ Ún®Ón¶ú mn£ l‹√s`£] DT:125
‘tous les habitants du village se sont suivis’.

3.5.3. La règle (facultative) du rapport progressif du ton haut


Le ton haut final d’un mot peut se propager sur le mot suivant. Comme en
maninka de Kankan, cela concerne surtout les pronoms de 3 pers. sg. et pl., »
et »k·+ plus rarement les autres mots. Cf. : ... » m’ » j⁄sn,ltrt,m¤_ [`£ m‹ƒ `§
jn£sl‹√rt£mÿ§\ FF:2 ‘elle et sa soeur aînée’ ; j¤+ »k— j⁄sn,l·rn_ c⁄m [jn§ `§kd£
jn®sn£lt§rn• cn¶ª] FF:63 ‘elle a dit, que c’était sa soeur aînée’ ; É s‡l`--- [n®
slñ`-£ --] DT:19 ‘alors...’, …m s‡m a’ l»r`k` m` [`¶ú st¶ú l‹√ l`§r`£k`£ m`£] ‘nous
bavardions’.

3.5.4. La règle de polarisation des tons des marqueurs prédicatifs


D’après Creissels [1986, 8], les marqueurs prédicatifs monosyllabiques
du kagoro, à l’exception de k⁄+ l· (n’est pas attesté à Sébékoro) et ,s`+ se
caractérisent par un ton variable : « haut, si le ton suivant est bas ; bas, si le
ton suivant est haut ».
Dans le parler de Sébékoro, cette règle s’applique bien quand le marqueur
est suivi par le nom : » s` c—m b…l`m v·kt [`£ s`£ cd¶ú b`§l`¶ê vt£kt£\ DT:2

49
Une pareille règle, mais avec quelques nuances importantes, existe en maninka-
mori et en bambara de Segou.

73
‘elle a eu beucoup d’enfants’ ; » s` ckÉ_ mdmd [`£ s`§ ckn® md£md£] DT:62 ‘elle a
goûté de la bière’. Il faut remarquer que la règle de polarisation s’applique
avant la règle de propagation progressive du ton bas, de façon que le ton
abaissé du marqueur prédicatif peut déclencher l’abaissement du ton suivant :
a… s` g’s`,ltft_ c¤ i·mitm [a`§ s`£ g‹√s`§lt£Ót£ cn£ it¶úit¶ú] DT:22 ‘la mère a
éparpillé une poudre magique’.
S’il se trouve devant un verbe intransitif ou devant un objet direct
exprimé par un pronom, les règles de réalisation tonale sont plus
compliquées, cf. supra.
Le marqueur du subjonctif dans le parler de Sébékoro, j…+ (« le
projectif » de Creissels) a un ton haut dont la polarisation est facultative : »
s` ’ a»m+ j¤ G s·l`s` j… e·st_ j— [`£ s‹»h a`•+ jn• G`§st©l`©s`• j`§ et§st§ jd£]
DT:2 ‘elle n’a pas voulu que Hatoumata se marie’ ; c‡ft f—,kdm+ j¤ bÄ_ m’
l‡r·_ a—d j… a¤ j… s…f` [dt£Ót£ fd§kd§+ jn§ bd® m‹≈ lt£rn• ad§d j`§ an§ j`§ s`§Ó`£\
DT:117 ‘quant il fait jour, que chaque homme et femme sorte’.

3.5.5. La règle de l’abaissement des séquences hautes en finale,


suivant le ton bas a beaucoup de nuances (pas toujours très claires) qui le
diffèrencie de la règle analogique en maninka de Kita. Elle concerne, avant
tout, les verbes dans les constructions transitives avec les noms en fonction
d’objet direct : c‡f·_ l‡r·_ a—d a¤,kdm j» c…jdmd_ e… [ct£Ót§ lt•rt§_ ad§
an§kd¶ú j`£ c`§jd£md£ e`£\ DT:99 ‘toutes les femmes du village sont sorties et ont
rempli la place publique’. Cet abaissement agit sur le verbe même s’il ne se
trouve pas dans la position finale, pourvu qu’il soit suivi par une sequence
des tons bas : a— j… c–f—_ c’ » l» [ad§ j`§ sd£Ód§ c`£` l`£\ EE955 ‘que
chacun lui donne du brouet’. Les détails du comportement tonal des verbes
kagoro seront analysés plus bas.
En plus de verbes, l’abaissement final concerne les postpositions, qui
apparaissent donc le plus souvent avec le ton bas : j¤ »k— ah s· » c¤fnmn_
j¤sn [j`§kd£ a‹√ s`§9 cn•Óÿ£mÿ£ jn£sn£] FF:60 ‘qu’elle resterait auprès de sa soeur
cadette’ ; v…q`akd,mn_ s` ⁄ a— i—midm a‡f·_ j¤mn [v`®q`§akd§mn§ sn® ad§
fid¶úfid¶ú at£Ót§_ jn£mn£] DT:49 ‘le singe a tout éparpillé dans la case’. Le ton
lexical de la postposition se manifeste quand elle apparaît à l’intérieur de la
phrase (sauf s’il est modifié par une autre règle quelconque) : » s…`,s` » j—
e’Õd j¤mn j» » c…_ s·ft [`£ s`£`s`§ jd• e‹ƒÚd§_ jn§mn§ j`£` c`§ st£Ót£] DT:56 ‘il
l’avait mis dans la jarre et l’a fermé avec une couvercle’.

74
Il se trouve cependant des exemples qui indiquent que la règle en
question, bien que généralement suivie, ne soit pas obligatoire pour les
postpositions. Cf. : » v…s` j» s…f` ⁄ e¤ c‡ftl…r`_ x— [`£ v`©s`§ j`£ sÿ§Óÿ§9
eÿ§ ct§Ót§lr`• xd§] DT:40 ‘elle est allée le dire au chef du village’ ; j»
c‡mg…`mt b–ma…_ c‡m » m… [j`£ ct¶ªg`§9mt• bd¶ªla`§ ct¶ª `£ m`§\ DT:92 ‘(elle)
l’a habillée dans de très jolis vêtements.

3.5.4. La règle de l’abaissement final : tout comme en maninka-mori,


le dernier ton haut devant la pause se réalise comme bas ou descendant (sauf
s’il y a une intonation interrogative ou de souspension). Le résultat en est que
pratiquement toute la phrase kagoro s’achève par un élément descendant, plus
rarement bas uni. En combinaison avec la règle de « l’abaissement initial »,
cela donne à la phrase kagoro un dessin très caractéristique ascendant-
descendant (à la différence du bambara, où la règle du downdrift donne à la
phrase le contour descendant).

3.5.5. Verbes dynamiques


La variablité en réalisations des tons en kagoro crée beaucoup de
difficultés pratiques en ce qui concerne la division des verbes en classes
tonales : dans la plupart des contextes, toute différence entre les classes se
neutralise ; dans d’autres cas, la différence est pertinente, mais elle peut se
neutraliser facultativement. Là où je n’ai, dans mes enregistrements, qu’une
seule occurence d’un verbe, très souvent son ton lexical ne peut pas être
défini avec l’assurance. Faute de mieux, je pars de la supposition que les
verbes kagoro se distribuent dans les classes H et A par analogie avec leurs
correspondants dans les langues proches (le bambara, le khassonka, le
mandinka...). Le défaut de cette approche consiste en ce que, dans certains
cas, ces langues se contredisent, et même à l’intérieur d’une seule langue le
ton lexical d’un mot peut varier. Cf. : bambara aúkôm et a∆kúm+ maninka-mori
aúkôm ‘guetter’ ; bambara a·r`m+ a’r`m+ maninka-mori a‘r…m+ a⁄mr…m
‘fouet’, etc.50 Il n’y a donc aucune garantie que le comportement « anormal »
du ton d’un verbe quelconque en kagoro n’indique pas son appartenance à la
classe différente (par rapport à ses homologues bambara ou khassonka),
plutôt que la neutralisation des oppositions tonales. On risque de se trouver
50
Cette « divergence » est parfois engendrée par les défauts de notation de tons
dans les sources. Mais il y a aussi des cas où elle est incontestable et représente donc
un problème à résoudre pour les comparatistes.

75
dans un cercle vicieux. Cependant, ces cas représentent une nette minorité, et
leur existence n’empêchera pas de relever les tendances générales.
Considérons les règles et les contextes principaux de la réalisation tonale
des verbes.

3.5.5.1. Verbes intransitifs devant la pause après le marqueur


prédicatif bi
Dans le parler de Sébékoro, on observe des déviations importantes de la
règle de polarisation des marqueurs prédicatifs. Devant un verbe de la classe
A (donc, devant un ton bas) bi se réalise effectivement avec un ton haut
(comme d’ailleurs en bambara), mais on observe beaucoup de variation en ce
qui concerne les réalisations du ton de bi là où il y a conjugaison avec le
verbe de la classe H. Dans les phrases isolées avec à (3 pers. sg. pronom)
comme sujet, le ton du verbe est normalement plus haut que le ton de bi : »
ah e·tmt [`£ a‹… et§tmt§] SJ ‘il se gonfle’, » ah o…m [`£ a‹… o`¶ú_] SJ ‘il saute’.
Avec le pronom n (1 pers. sg., à ton lexical haut51) pour sujet, le ton du verbe
est plus bas, cf. les tonogrammes des phrases avec un verbe de la classe A
(Fig. 22) et celle avec un verbe de la classe H (Fig. 23).

Fig. 22 – m ah r⁄fnrnfn SJ ‘il tousse’.

51
Sa réalisation basse est due à la règle de l’abaissement tonale initiale, cf. supra.

76
Fig. 23 – m ah s…f`l` SJ ‘il marche’
Cette abaissement du ton du verbe ne peut pas s’expliquer par une règle
de l’abaissement des séquences des tons hauts en finale, analogiquement à
celles existant en maninka de Kita [Keita 1984, 6-8] ou en maninka de
Kankan [Grégoire 1986] : dans ces parlers maninka, l’abaissement est
déclenché par un ton bas précédent, tandis que dans les phrases kagoro
analysées, il n’y a aucun ton bas. Dans la position non-finale, seulement la
première syllabe du verbe de la classe H abaisse son ton : m— a’ s…f` j» ’ s·
x— [md® aϧ s`£Ó`§ j‹√ bd•9] DT:8 ‘je partirai et te laisserai là’. Tout se passe
comme si le marqueur bi avait un ton flottant bas à la fin qui se propagerait
sur la première syllabe du mot suivant quand celui-ci est de la classe H (un
comportement pareil du ton flottant bas est attesté dans le maninka-mori et le
bambara de Ségou).
Dans les phrases où la fonction du sujet est remplie par un nom ayant
l’article tonal, les tons se réalisent d’habitude suivant la règle du downdrift,
comme en bambara : bi a un ton abaissé par rapport à la syllabe finale du nom
précédent, et la première syllabe du verbe suivant est sur le même niveau que
bi, cf. v‡k·_ a’ v…fnm [vt£kt§_ a‹… v`©fn¶ª] SJ ‘le chien aboye’. Cependant, le
ton du verbe peut se réaliser facultativement comme plus bas que celui de bi :
[vt£kt§_ a‹… v`£fn¶ª].

77
3.5.5.2. Verbes intransitifs avec le suffixe perfectif -ta devant la
pause

Fig. 24 – » m»s` ‘il est venu’.

Fig. 25 – » a…ms` ‘cela s’est fini’.


Selon Creissels, dans le parler de Kourougué ce suffixe porte le ton haut.
Chez mes informateurs de Sébékoro, la situation est beaucoup plus confuse :
le ton de ce suffixe se réalise devant la pause toujours comme une modulation

78
descendante, mais son point de départ par rapport au niveau du ton du verbe
varie : il peut être plus haut que le ton du verbe, plus bas, ou sur le même
niveau, sans qu’on puisse y trouver un conditionnement quelconque. On
trouve des exemples qui indiquent que le niveau tonal du suffixe est
irrelevant, ex. : l‡r·_ i‘fhms` ‘la femme a accouché’ – [lt£rt§ i‹√f‹√ms`£] et
[lt£rt§ i‹√f‹√ms`§] ; v…q`a`_ j‡mans` ‘le lion a rugi’ – [v`£q`§a`• jt£lan£s`£] et
[v`£q`§a`• jt£lan£s`§].
Cette variation est caractéristique pour les verbes des deux classes
tonales, qui semblent ne pas s’opposer dans ce contexte. Cf. Fig. 24, 25.

3.5.5.3. Verbes dans les constructions transitives avec les marqueurs


prédicatifs bi, ta, ka (subjonctif) devant la pause.
Quand la position de l’objet direct est remplie par un nom ou un groupe
nominal avec l’article tonal, l’opposition des classes tonales A et H se
neutralise : le ton des verbes se réalise comme bas (phonétiquement
ascendant, son niveau de départ étant sur le niveau d’arrivée du ton
précédant, ou, facultativement, au-dessous de ce niveau).

Fig. 26 – m a’» c‡ft ‘je le cache’.


Cependant, l’opposition entre les deux classes est pertinente quand l’objet
direct est exprimé par le pronom 3 pers. sg. à. Ce pronom cause normalement
l’élision de la voyelle du marqueur prédicatif en s’allongeant et en absorbant
son ton. Devant un verbe de la classe A, le complexe « marqueur prédicatif +

79
à » porte un ton haut uni (parfois avec une modulation légère ascendante-
descendante), et le ton du verbe commence à un niveau considérablement
plus bas (sa courbe est le plus souvent descendante, parfois ascendante-
descendante). Plus rarement, la réalisation du ton du verbe commence sur le
niveau de départ étant celui du marqueur prédicatif ; dans ce cas, sa courbe
est obligatoirement descendante. Cf. Fig. 26, 27.

Fig. 27 – m s’» j»mt ‘je l’ai aimé’.


Devant un verbe de la classe H, le ton du complexe « marqueur prédicatif
+ à » se réalise comme une modulation descendante longue. Le ton de la
première (ou la seule) syllabe du verbe peut se réaliser sur les niveaux
différents (égal, plus haut ou plus bas que le point d’arrivé du ton précédent,
parfois même plus haut que le point de départ de celui-ci), ce qui est
important c’est sa courbe plutôt que son niveau : il donne une modulation
ascendante-descendante, parfois un ton uni, une réalisation descendante étant
rare (dans ce dernier cas, le ton descendant du marqueur prédicatif reste le
seul trait distinctif). Cf. Fig. 28, 29-
3.5.5.4. Un autre contexte distinctif représente la construction transitive
de l’infinitif en ka,52 quand l’objet direct est représenté par le pronom à.
Normalement, la voyelle du marqueur s’élide, et le ton du complexe « kà +

52
Malheureusement, dans mes enregistrements il n’y a presque pas d’exemples de
la construction intransitive de l’infinitif ; les verbes intransitifs ont été produits par
les informateurs d’habitude au perfectif.

80
à » se réalise comme une modulation descendante longue. Le ton du verbe de
la classe A se réalise comme descendant, et son niveau de départ correspond
au niveau de l’arrivée de kà + à. Plus rarement, il produit une courbe
ascendante-descendante, mais dans ce cas, son point de départ se trouve
beaucoup plus bas que le point d’arrivée du ton précédent. Cf. les trois
prononciations de la phrase j’» ak» ‘laisser qqch.’par Jangoyi Fofana, Fig. 30.

Fig. 28 – m a’ f—m Zl® a`• fd¶ê] ‘je le chasse’.

Fig. 29 – » s’ j’m Z`£ c`• j‹∆º] ‘il l’a mordu’.

81
Fig. 30 – j’» ak» ‘laisser qqch.’
Avec le verbe de la classe H, le ton de kà + à peut être descendant ou bas
uni, son point d’arrivée étant toujours plus bas que le ton initial du verbe.
Celui-ci peut avoir les courbes différentes (ascendante, descendante,
uniforme).
Un problème spécial est posé par des verbes à voyelle phonologiquement
longue, dont les homologues appartiennent dans les autres langues manding à
la classe A. Les tons de leurs premières syllabes se réalisent souvent dans les
constructions avec l’infinitif comme modulations ascendantes-descendantes,
parfois au niveau supérieur celui du complexe kà + à, ce qui correspond
normalement à une réalisation du ton phonologiquement haut (cf. Fig. 31,
32). Au moment donné, ce problème ne peut pas être résolu faute de corpus
représentatif.
Quand l’objet direct est représenté par un groupe nominal avec l’article
tonal, les tons des deux classes tonales se réalisent comme bas (avec des
modulation différentes) et ne se distinguent pas.

82
Fig. 31 – j’» g‘hmi… SJ ‘éventer (le feu, etc.)’.

Fig. 32 – j’» c–dl… JF ‘aider qqn’.

3.5.6. Verbes qualitatifs (VQ)


Dans le parler de Kourougué, d’après Creissels, le ton des marqueurs ka
et man est toujours opposé à celui du verbe qualitatif (ou « verbe statif »,
dans la terminologie de Creissels). Celui-ci maintient donc son ton.

83
D’après mes données, le comportement tonal des VQ et de ses marqueurs
prédicatifs varie d’un contexte à l’autre. Dans les énoncés où la fonction du
sujet est remplie par le 3 pers. sg. pronom à, la règle de Creissels fonctionne.
Le ton du VQ de la classe H (VQH) est plus haut que celui du marqueur
prédicatif, sa courbe peut être descendante ou ascendante-descendante. Le ton
des VQ de la classe A (VQA), dont la courbe donne des modulations de
toute sorte (descendante ou ascendante-descendante pour les monosyllabes ;
descendante ou uni-descendante pour les dissyllabes), se réalise normalement
au-dessous du ton du marqueur de la construction. On trouve cependant
quelques cas où le ton initial du VQA est sur le même niveau que le ton du
marqueur (» j… l‘rdm [`£ j`§ l‹ƒrd¶ê] SJ ‘il est petit’). Dans d’autres cas, on
peut observer la variation (» j… r»k` SJ ‘il est paresseux’ – [`£ j`§ r`§k`£] ou [`£
j`§ r`£k`£], les tons des trois dernières syllabes donnent les courbes
descendantes, mais dans la première prononciation, le niveau de départ de sa-
est le même que celui de ka, et dans la deuxième, il est le même que le niveau
d’arrivée de ka).
La situation est différente quand le sujet est un nom ayant l’article tonal.
Dans les énoncés à VQH, le ton du marqueur prédicatif (qui a normalement
une courbe descendante) est plus bas que celui de la dernière syllabe de ce
nom, et le ton du VQH se réalise sur le même niveau que le point d’arrivée de
ka ou encore plus bas : g»`m·_ j… f— [g`£9mt§ j`© fd©] SJ ‘le vêtement est
blanc’, a…s`x`_ j… c’ [a`£s`§x`§ j`© c‹√] SJ ‘la position de la femme préférée
est plaisante’. Evidemment, c’est l’article tonal qui déclenche, dans ce
contexte, l’abaissement de la séquence des tons hauts à la fin de phrase. Une
question reste : pourquoi le pronom à ne provoque-t-il pas un effet pareil ?
L’autre question est : pourquoi la règle de polarité du ton du marqueur
prédicatif ne s’applique pas dans ce contexte ? Je n’ai pas encore de réponses.
Dans les énoncées à VQA aussi, le ton du VQ est plus bas que celui du
marqueur. Cependant, la distinction tonale entre VQH et VQA dans ce
contexte ne disparaît pas. Elle est assumée par le marqueur, dont le ton se
réalise ici au même niveau que le ton final du nom précédent. Autrement dit,
la règle du contraste tonal du marqueur prédicatif avec le VQ rehausse le ton
du marqueur devant un VQA et neutralise l’action de la règle de downdrift
(selon laquelle, le ton du marqueur ká devrait se réaliser plus bas que le ton
de la syllabe finale du nom précédant). Cf. les tonogrammes de deux
énoncées, l’un avec VQH, l’autre avec VQA (Fig. 33, 34).

84
Fig. 33 – VQH : » a·kt_ j… c¤fnm SJ ‘ses mains sont petites’.

Fig. 34 – VQA : » j¤mn_ j… a⁄m SJ ‘son intérieur est grand’.

* * *

Les règles tonales décrites ci-dessus ne sont pas exhaustives : on trouve


des phénomènes qu’elles n’expliquent qu’avec difficulté. On peut supposer
l’existence d’autres règles plus détaillées (ou, par contre, plus générales) qui

85
ne peuvent pas être établies en ce moment faute de données. Un autre thème à
développer est la corrélation entre le ton et l’accent. Je n’ai essayé de la
considérer que dans les monosyllabes en forme de citation, mais il est évident
qu’il ne se limite pas à ce contexte.

86
La morphosyntaxe
Un aperçu de la morphosyntaxe kagoro, dans le contexte dialectologique
manding, a été fait par Creissels [1986]. Bien que très bref, cet aperçu
représente d’une façon adéquate, du point de vue d’un mandinguisant, les
particularités principales du kagoro. Cela me libère de répéter inutilement ce
qui a déjà été écrit par mon prédécesseur ; je ne toucherai qu’à quelques
sujets, pour lesquels les données de Sébékoro (ou, occasionnellement, de
Sagora) présentent quelques nuances intéressantes. A cela peuvent s’ajouter
les notes grammaticales inclues dans le vocabulaire kagoro.

4.1. Le système nominal


4.1.1. Le nom
Le fonctionnement de l’article tonal en kagoro n’a pas de différence
sensible, du point de vue morpho-sémantique, de ce qu’on observe en
bambara (sauf son non-emploi avec quelques termes de parenté, dont il s’est
agi plus haut).
La morphème du pluriel, ,k‡+42 se raccourcit souvent à ,k qui porte un
ton bas (cf. la situation dans le parler de Fouladougou, où cette forme abrégée
est généralisée [Diarra 1992, 137]). Elle suit dans son fonctionnement le
modèle de la marque pluriel bambara : elle ne peut pas être dissociée du
groupe nominal par le focalisateur k–+ par le marqueur de rétrospectivisation
sìm ou par d’autres particules, comme en khassonka [Tveit 1997, 22]. Je n’ai
pas trouvé non plus dans mes textes des emplois de k‡ de « mise en facteur
commun » typiques du maninka-mori, comme par exemple l‡q·_ m’ s…ma`_
m’ a‘Õú_ m’ s–dq…m_ m’ l’rdkh_ m’ l»r`j…_ k‡ ‘les couteaux, les flèches, les
axes, les aiguilles et les harpons’ (il faut noter cependant que cet emploi est
caractéristique en maninka surtout des textes en Nko, il est beaucoup moins
fréquent dans la langue parlée).

53
Creissels le transcrit avec ton haut, k·+ mais il s’agit à peine d’une véritable
différence tonale : bien que réalisée dans la grande majorité de contextes avec un ton
bas dans toute les langues manding où elle est représentée (sauf dans les langues « à
tons inverses »), cette marque avait été interprétée par Creissels (et aussi par Cl.
Grégoire [1986]) comme ayant un ton sous-jacent haut. Dans ses travaux plus
récents, cet auteur semble d’avoir changé d’avis.

87
La marque du possessif est, comme dans le parler de Kourougué et en
maninka de Kita, xd+ dont le ton est sujet à la règle de polarisation : » e~ x–
r·_ j⁄mn FF:10 ‘dans la maison de son père’. Cependant, dans le texte
enregistré en parler du village de Sagora, j’ai trouvé quelques cas d’emploi de
la marque possessive k`.m` (elle aussi, semble-t-il, à « ton polarisable ») : ’
ah ⁄ x— j¤ ⁄ lh m…m m… r’q`_ s’ JJ:22 ‘tu verras que ce sera notre route’
(notons que dans toutes les langues manding de l’ouest et sud-ouest, la
marque possessive est k`+ elle est aussi attestée par les auteurs de [MAPE
1983] dans le kagoro, à côté de xd). En plus, tout comme en bambara, on
trouve le mot s… ‘part, propriété’ en fonction du « marqueur possessif
emphatique » : » s… s—qhltrt_ i»khcdmn_ a‘k`s… » mÉ e– r… JJ:141 ‘sa
propre amie griotte s’est mis derrière elle’.
Le suffixe diminutif, tout comme dans le maninka de Kita, est ,mn. Cela
représente une anomalie intéressante, parce que dans les autres langues
manding le suffixe correspondant a une voyelle antérieure (bambara ,mhm+
maninka-mori ,mhm+ ,môm+ mandinka ,mchÀ.,qhÀ+ etc.), ce qui permet de le
lier étymologiquement avec le nom c—m ‘enfant’; évidemment, il s’agit d’une
trace segmentale de l’article archaique du spécifique. Notons cependant la
racine c¤.k¤ ‘enfant’ dans les langues mandé sud-ouest.

4.1.2. Pronoms personnels


Voici le tableau comparatif des formes des pronoms kagoro provenant
dans des différentes sources.
[MAPE 1983] Kourougué Sébékoro Sagora
[Creissels 1986]
non- emph. non- emph. non- emph. non- emph.
emph. emph. emph. emph.
1 sg. m md m mø m m— m m—_
2 sg. h dkd.hkd ’ —k– ’ —k–.’k– ’ ’k–
3 sg. ` `kd » »k“ » »k— » »k—
1 pl. k`m mdkt. m m m–“ …m m–k· m…m m–“
mcdkt
2 pl. …k· …k‡ …k· …k‚m …k‡ > …k‡ —k–k·.
’k–k·
3 pl. »k‡ nkt. »k· »k‚m »k·.» »k—k‡ »k· »kdk·m
`kdkt k

88
En ce qui concerne le comportement tonal des pronoms personnels, il faut
rappeler que dans la fonction du sujet, il subissent normalement
l’abaissement initial du ton (cf. 3.3.). En plus, on peut noter que les pronoms
à ton haut lexical le perdent facilement dans la phrase sans laisser de trace :
m— ah s…f` j» ’ s· x– [md® aϧ s`•Ó`§ j‹√ bd•\ FF:8 ‘je m’en irai et te laisserai
ici’, m s’ x‘s’’ m… [m® sÊ`§`• x‹≈s√‹√ m`£] ‘je te l’ai montré’. Le même concerne le
pronom relatif, l’homonyme du pronom de 2 pers. sg. : a…_ s» ’ j—
f’qhmfhqhm_ s’ [a`• s‹√ jd§ frnr s‹√\ DT:17 ‘la mère s’est transformé en
tourbillon’.

4.2. Les systèmes des marques prédicatives dans les parlers de


Sébékoro et Sagora sont presque identiques. En même temps, ils révèlent
quelques différences intéressantes avec le parler de Kourougué décrit par
Creissels.

4.2.1. Prédications non verbales


4.2.1.1. Le prédicatif de l’énoncé d’identification à un terme nominal est
k⁄m, qui a la variante m⁄m après la nasale. La voyelle du prédicatif peut se
dénasaliser facultativement : j¤ –,–--- v…q`akdm_ m– k⁄m c—- j¤ v…q`akdm_
m– k⁄ DT:42-43 ‘(elle) a dit : eh, c’est un singe, c’est un singe’ (d’après
Creissels, en Kourougué seule la forme à voyelle dénasalisée existe).54
Ce prédicatif est utilisé également dans les constructions participiales à
valeur résultative : `£ rd£fd£md¶ú mn¶ª JF ‘il est fatigué’.

4.2.1.2. Le prédicatif lh (à ton polarisable) a, comme à Kourougué,


deux fonctions principales :
1) Le marqueur de l’énoncé à valeur de locative : g’s`,ltft_ l‘
j…l`qdm ‘m e…m` a·kt DT:19 ‘le jeune homme, lui aussi, avait de la poudre
magique’ ; » c—mn_ l’⁄ a‡f·_ m… JJ:60 ‘la jeune fille a été dans cette
case’.55 Très typique pour les langues mandé, cette construction sert

54
J’ai trouvé dans mon corpus un cas où la forme c⁄m est employée (FF:63) ; il
s’agit sans doute de l’influence bambara.
55
On trouve dans un chant aú comme le marqueur de l’énoncé locatif (FF:16),
mais c’est un cas évident d’emprunt au bambara : les chants dans les contes kagoro
sont toujours en un kagoro « bambarisé » (de la même façon que les chants dans les
contes bambara sont souvent en un bambara « maninkaisé ».

89
également pour exprimer la valeur de l’action continuée : » l’ cÉm_ m» JF ‘il
est en train de dancer’.
2) Le marqueur de l’énoncé à valeur d’identification à deux termes à
potposition s’ ou des énoncés dérivés de ce type : ⁄ l‘ m…m m… r’q`_ s’ JJ:22
‘c’est notre route’ » jìm_ lh s~m m– JJ:144 ‘sa tête est comme ça’.56 Notons
l’absence fréquente dans cette construction de la particule de focalisation k–,
quasi-obligatoire dans les autres parlers manding. Cependant, la marque
prédicative peut s’élider dans ce contexte (tout comme le prédicatif
fonctionnellement équivalent du maninka de Kita et de Kankan, x—), et dans
ce cas son rôle est assumé par la particule de focalisation : m‘m m– g…q`s`,
cdm_ m– s’ JJ:65 ‘c’est un orphelin’.

4.2.1.3. Le prédicatif x— (non-mentionné par Creissels) apparaît surtout


dans les constructions participiales où il précède toujours le participe ; un
morphème ⁄ (dont la fonction ne m’est pas claire57) s’intercale souvent à
l’intérieur : »k· x— ⁄--- »k· x— r‡ctmx`k—m r·c`_ m…--- DT:28 ‘quand ils se
sont approchés de la porte de la maison...’ ; »k· x— ⁄ c⁄mjds¤ r…--- »k· x— ⁄
c⁄mjds¤+--- FF:140 ‘quand elles étaient en train de danser...’ J’ai trouvé dans
mon corpus un seul cas où x— est employé dans la construction locative : j¤ »
x— m‘m j…l`qdm ‘m+ j…l`qdm f—sd g– FF:62 ‘qu’elle aimait ce jeune
homme, le jeune homme étranger’. L’existence d’une marque spécifique aux
constructions participiales est, à ma connaissance, un phénomène atypique
pour les langues manding. Cependant, il s’agit ici d’un « collage » des
éléments déjà connus des autres parlers : x— se conjugue avec les participes
dans le maninka de Kita, où il est toujours en postposition (dans ce parler, x—
remplit d’autres fonctions aussi) ; la préposition du marqueur prédicatif (qui
est dans ces langues a—) est attestée dans le khassonka et le mandinka.

4.2.1.4. Le marqueur lt+ signalé par Creissels dans le parler de


Kourougué, n’est pas utilisé par mes informateurs.58

56
Le seul cas d’emploi de prédicatif a— dans une construction de ce type (FF:58)
peut s’expliquer par l’influence bambara.
57
On pourrait l’interpréter comme le pronom anaphorique, alors les phrases qui
suivent seraient analysées comme : »k· x—+ ⁄ c⁄mjds¤ ‘ils sont, cela dansant’, etc.
Mais cette interprétation ne me paraît pas convainquante.
58
Le seul cas dans mon corpus, JJ:95, est douteux.

90
4.2.1.5. Le correspondant négatif de k⁄m et lh 59 est le marqueur qui
apparaît en Sébékoro (comme en maninka de Kita) en deux variantes
interchangeables et à ton polarisable : msd+ sd- En Sagora, ils peuvent être
vocalisés en ,h+ d’où les cinq variantes, msd+ msh.mbh+ sd+ sh : M‘m s— L l…ct
l‡r·_ s’ c—qd DT:110 ‘Ce n’est pas une femme pour Mamadou’, j¤ m—_ a…
msh x»m c–+ j¤ m—_ a»a…_ ms’ x»m FF:43 ‘ma mère n’est pas ici, mon père
n’est pas ici’.

4.2.2. Le comportement tonal des marques prédicatives des verbes


qualitatifs, j… et l…m (à tons polarisables) a été analysé plus haut. Ils ne
manifestent pas de particularités remarquables par rapport à leurs
homologues en kagoro de Kourougué et en bambara.

4.2.3. La conjugaison des verbes de processus


4.2.3.1. Les marques d’accompli, ,s` (positif des verbes intransitifs,
peut s’affaiblir à ,c`), s` (positif des verbes transitifs, peut s’affaiblir à c`) et
l` (négatif, à la fois des verbes transitifs et intransitifs) sont des marques
prédicatives les plus fréquentes dans les textes. Tout comme leurs
homologues ,q`.x— et l… en bambara (cf. en particulier [Idiatov 2000]), elles
rendent le plus souvent la valeur perfective (la situation est représentée
comme un tout, qui a des limites, non-marquée du trait « pertinence de
l’action par rapport au moment de l’énonciation ou un autre point de
repère »), quand il s’agit d’un contexte narratif, ou la valeur du parfait (la
valeur du perfectif + le trait « pertinence de l’action par rapport au moment
de l’énonciation ou un autre point de repère ») dans les dialogues.
Une autre valeur régulièrement exprimée par les marques en question est
celle de l’antériorité. Toujours, comme en bambara, les deux prédications (le
plan de la narration et le plan « de préhistoire ») d’une proposition
subordonnée peuvent être exprimées par ces prédicatifs sans marque de
rétrospectif sìm+ sans qu’une ambiguité s’en suive : L l…ct l… m» » g¤
’k– x— j¤ » s` l‡r·_ g·st > DT:41 ‘Est-ce que Mamadou n’est pas venu te
dire qu’il s’était marié ?’
Si on rajoute à cela les emplois dans les constructions conditionnelles et
temporelles (ce qui est également typique du bambara), cela couvre environ
95% des emplois des marques de l’accompli dans les textes. Il faut indiquer,

59
Sans doute, de x— aussi, mais je n’en ai trouvé aucun exemple dans mon corpus.

91
en plus, la valeur du parfait expéréntiel (p»a’mh ™…k… p» ⁄k· c…+ » l`
l⁄fn x— » Õ…_ m…+ » l` l⁄fn r·l` l— JJ:31-32 ‘depuis que le Dieu les
avait créés, elle n’a jamais vu un homme de ses yeux, elle n’a jamais senti
l’odeur de l’homme’), qui est propre également aux marques d’accompli en
bambara. Contrairement aux attentes, les valeurs statives et résultatives, très
typiques de la marque -ta dans le mandinka, sont rares en kagoro. Cependant,
à part des contextes où ces valeurs se manifestent également en bambara (m’
⁄ l` k… » m…--- DT:65 ‘si celui-ci ne la croit pas...’), on observe d’autres cas
où elles seraient rendues en bambara par des moyens différents (c—mn_ c¤+ »
l‡qtj·,s` FF:1 ‘une jeune fille était percluse’ ; x’qh_ e‡ftms` i’_ j»m SJ
‘l'arbre flotte sur l'eau’).

4.2.3.2. La marque du narratif j` (à ton polarisable) n’est pas attestée


par Creissels, tandis que, selon mes donnés, elle est représentée dans les deux
dialectes analysés, Sébékoro et Sagora (dans ce dernier, elle a une variante
facultative p`). Une marque analogique est signalée dans le maninka de Kita,
où elle « se rencontre dans les textes narratifs ... La proposition où elle figure
est nécessairement la première d’une séquence de propositions » [Keita 1984,
55-56]. Les prédications qui la suivent peuvent être marquées en kagoro par
des prédicatifs différents : celui de l’accompli, de l’infinitif : i ` » j» r…qh
j» a‘ j—md_ s¤ x– JJ:147 ‘vraiment, elle s’est écartée et est tombée sur la
place’. Contrairement à la situation dans le maninka de Kita, la proposition
avec la marque du narratif n’est pas obligatoirement la première dans la
séquence des propositions : » r’,s` e¤ p… j—md_ c¤ c…+ » p» j’kh c¤ s– x–+
⁄ j—s` l‘rh f¤qd_ s’ JJ:114-115 ‘elle est arrivée au bord d’un champ et y a
cassé un oeuf, un parc de vaches a surgi’. Elle peut même être la dernière :
c‡ft l¤fn_ a—d j» Õ¤fnm m⁄ l‘s`+ g¤ c‡f· l»r… j—kd DT:125 ‘tous les
habitants du village ont pris la même route, sauf le chef du village’.
La valeur de cette marque est, en fait, celui d’aoriste. Elle est en
concurrence avec les marqueurs de l’accompli, dont la fréquence d’emploi
dans mes contes est 10-12 fois plus élevée que celle du marqueur du narratif.
On trouve des contextes absolument identiques où le locuteur utilise tantôt
l’un, tantôt l’autre marqueur, cf. DT:108 et DT:111.

4.2.3.3. Les marques d’incomplétif ah (affirmatif, plus rarement ad) et


sd (négatif, plus rarement sh ; les deux à ton polarisable, cf. 3.5.5.1, 3.5.5.3.)
s’avèrent beaucoup moins fréquentes (ca. 3.5 fois) dans les textes des contes

92
que les marques du complétif, ce qui s’explique évidemment par la spécificité
du texte narratif : le complétif, dans sa valeur imperfective, sert à avancer
l’action principale du récit, tandis que l’incomplétif, dans toutes ses valeurs,
exprime les digréssions.
Pour la même raison, la valeur habituelle, la plus typique pour
l’homologue de ah en bambara, ne se rencontre que très rarement dans ces
contes (2 occurences), ex. : l⁄fn x…`k`'m(,sn sd a¤ x» JJ:56 ‘aucun
homme n’apparaît ici en se promenant’. Aussi, rare est la valeur itérative,
sémantiquement proche de la précédente : c‡f·_ l…m` f— s·ftm+ » a’ m»+
» a’ a»s·_ j—+ j» s…f` DT:10-11 ‘quand il faisait jour, il venait, il faisait la
cour, et puis il partait’. Les occurences des autres valeurs de ce champ
sémantique ne sont qu’isolées : stative-potentielle, seulement dans les
constructions avec le verbe r’ ‘pouvoir’, et potentielle, ex. : L‘r’_ sd a…m+
e»k’_ sd a…m+ l⁄fnmhmg’m_ sd a…m FF:45 ‘il y avaient des vaches, des ânes
et des esclaves sans fin’.
Très rares sont également les occurences des valeurs processuelles, telle
que progressif (» x— ⁄ a…m,mn+ » s` r·mjtst,mn,k‡ mÉ g~m '>( f—m- » ah
s…f`+ j» s…f`+ j» s…f`--- JJ:25-26 ‘après qu’elle avait fini cela, elle a suivi
les traces des jeunes filles. Elle marchait, elle marchait, elle marchait...’).
Par contre, très bien représentées sont les valeurs du futur. Le plus
fréquent est l’intentionnel : jÄk‡ s` » Õ’mh j¤ »k· ah » e·st FF:4 ‘les
hommes l’ont recherchée en mariage’, » p¤9 ’x⁄+ p¤ m sd a¤ JJ:46 ‘elle a
dit : « D’accord, je ne sortirai pas »’. Le prédictif est dans mes textes 2.5 fois
moins fréquent (mais toujours plus fréquent que les valeurs « statales » :
habituel, itératif, etc.) : »k· j` » g¤ c‡ftshfhl`r`_ x—+ j¤ j–k—_ ah m»
c‡f·_ j¤mn r’m‘ DT:114-115 ‘qu’ils disent au chef du village, qu’une armée
viendra demain dans le village’ ; j¤ m’ ⁄k· m»,s…+ j¤ ⁄k· ah ’ e»f` c—
JJ:44 ‘(elle) a dit : s’ils viennent, ils te tueront !’
Remarquons qu’en bambara la situation est inverse : selon Idiatov [2000],
la valeur prédictive du marqueur aú est 2.5 fois plus fréquente dans les textes
que l’intentionnelle. Cela s’explique évidemment par le fait que la valeur
d’intentionnel s’exprime en bambara également par deux marques
spécialisées, aúm» et m…- Celle-ci n’est pas attestée dans mon corpus, et a’m»+
l’homologue kagoro de aúm»+ est très peu fréquente (une seule occurence
dans mes textes : m‘m s— L l…ct l‡r·_ s’ c—qd+ m— x–qd a’m» ⁄ e·st
DT:110 ‘cette femme n’est pas pour Mamadou, je la marierai moi-même’).

93
Indiquons encore une valeur appartenant au champ du futur, le futur
impératif, qui est rare dans mes textes : m’ » s` ’ Õ‘mhmj`+ p¤ ’ ah » g¤ ’ e»
p¤_ j` À…Õ`x` c— JJ:85 ‘s’il te pose la question, dis que le dos de ton père
est plus rugueux’.
Finalement, considérons une valeur de ah qui est assez bien représentée
en kagoro et n’est pas du tout propre à son homologue bambara qui est aú5/ :
la demande, l’ordre ou le souhait dans la parole indirecte ; le but dans
une proposition de but, ex. : jÄ_ c¤ m»,m` r»+ j¤ » ah » Õ’mh+ j¤ »kd ah
r‘fh ⁄ j‡m FF:6 ‘un homme est venu pour la rechercher, pour qu’elle se
marie avec lui’ ; » s` ’ a»m+ j¤ G s·l`s` j… e·st_ j—+ j¤ ⁄ ah s· »k— j¤sn
DT:2-3 ‘elle n’a pas voulu que Hatoumata se marie, (elle a dit) qu’elle reste
avec elle’.

4.2.3.4. Les marques du subjonctif : j… (affirmatif, à ton


facultativement polarisable ; à Sagora aussi p…+ w…), j»m… (négatif, à ton
polarisable : j»m… devant un ton bas, j…m» devant un ton haut ; à Sagora
aussi p»m…+ w»m…). Les valeurs transmises par ces marques sont les mêmes
qu’en bambara :
– la demande polie : m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m
s…`l` FF:14 ‘ma soeur ainée, attend-moi, je marcherai’ ;
– l’injonction, là où l’utilisation de l’impératif est emêchée par les
complications sémantiques ou syntaxiques : le sujet du verbe est représenté
par un syntagme coordinatif (j¤+ L l…ct+ L l…ct+ j¤ ’ m’ ’ l‡r·_ j…
a¤ DT:97 ‘On a dit : Mamadou, Mamadou, sors avec ta femme !’) ; il y a
une distance temporelle entre le moment de la parole et l’action envisagée
(p¤ r‘m¤fn_ l»c’x`,s` É s‡l`+ ’ p… c‡m JJ:102 ‘alors, quand on s’endort
bien, entre’ ;
– l’ordre, la demande, le souhait, là où le sujet du verbe est autre que
l’interlocuteur(s). Cela peut être le locuteur lui-même (L l…ct j»rhk—m+
i’m`ltrt_ j¤+ j¤ »k· j… s…f`+ j¤ »k· j… » g¤ c‡ftshfhl`r`_ x—---
DT:114 ‘quand Mamadou a pleuré, la femme-génie a dit qu’ils doivent aller
rapporter au chef du village...’) ou la tièrce personne (le cas le plus fréquent :

60
Cf. cependant la valeur de but attestée pour la marque aú dans un livre de
lecture en Nko, ce qui a été interprétée dans [Vydrine 1999, 116] comme une
tentative peu heureuse d’imiter le bambara. L’existence de cette valeur en kagoro
nous oblige de rejeter cette interprétation.

94
m’ l⁄fn,l⁄fn s` ÕÉ_ r‡rt+ a— j… c–f—_ c’ » l» FF:66 ‘que chacun qui
pile le mil lui donne du brouet’) ;
– le but, dans les propositions subordonnées. En kagoro, ces propositions
sont le plus souvent introduites par la conjonction j¤ (dans ce cas, le
sémantisme est souvent difficile à distinguer de l’ordre indirect : ... j¤ j» »
c’ l‡r·,k‡ l»+ j¤ l‡r·_ a— j… » v‡qtmch DT:66 ‘qu’il le donne aux
femmes, que toutes les femmes le filent’), ou bien ce sens est exprimé par la
simple juxtaposition (p¤ ’x⁄+ p¤ m» m j… ’ c‡ft JJ:45 ‘Elle a dit : Oui,
viens, que je te cache’ ; » s` ’ a’sh+ ⁄ a–kdadkd,a… p… x–k— » j»m JJ:80 ‘elle
s’est penchée, pour que cette grande génie monte sur elle’). J’ai trouvé une
seule occurence de la conjonction e¤ ‘il faut que ; jusqu’à ce que’ 9 j¤ »kd sd
s…f`+ e¤ »k· j` » x— ÕÉ_ s‡ft JJ:15 ‘(la marâtre) a dit, qu’elle n’y irait pas
avant que/il faut qu’elles aillent piler le mil’.

4.2.3.5. Le marqueur du subjonctif x— est rare (3 occurences dans mes


textes, dont deux dans une chanson ; une marque de subjounctif sous cette
forme existe également dans le maninka-mori ; n’est pas attesté dans
[Creissels 1986]). Sa rareté ne permet pas d’établir, si elle relève des
différences sémantiques ou syntaxiques quelconques par rapport à j… : j¤ …m
x— ⁄ l‡rtjnsnm¤ ⁄ j’kh j… m» DT:77 ‘On a dit: Appelons la vieille
femme !’

4.2.3.6. La marque du conditionnel dans les propositions


subordonnées l…m` (comme dans le parler de Kourougué, le ton de la
deuxième syllabe est polarisable). Son emploi ne se distingue pas de celui de
son homologue en bambara : il est en concurrence avec la construction à
conjonction m’+ il exprime la valeur hypothétique (dans mes textes, surtout
temporelle, parfois sujette à l’interprétation conditionnelle également : m’ »k·
s` c‡m·m_ a¤+ ’ l…m` ’ c⁄m--- JJ:122 ‘si elles font sortir le tambour,
si/quand tu te mets à danser...’). En combinaison avec les pronoms relatifs,
elle rend le sens « là, où... », « celui qui... », « qui que... » etc. : j¤ »k· s` »
g¤ m l…m` g’s`_ x— l’mh+ w¤ j— ⁄ g– c— JJ:29 ‘elles avaient dit : la route
où je verrais les feuilles, il faut la prendre !’ ; l’m l…m` m» p¤ » p… » jìm_
x‘s` …m_ m…--- p¤ » l` r⁄m p` » jìm_ x‘s… l⁄fn m… JJ:126-128 ‘de qui
que vienne la demander qu’elle montre sa tête... elle n’a pas voulu montrer sa
tête à personne’.

95
4.2.3.7. L’impératif, comme dans les autres langues manding, est
transmis par le prédicatif zéro à l’affirmatif, j»m… au négatif ; le sujet de la 2
pers. sg. est également omis.

4.3. Formes subverbales


4.3.1. Le participe complétif est dérivé par le suffixe qui a la forme ,
kdm.,mdm dans le parler de Sébékoro (cf. 1.3. pour les contextes dans lesquels
la nasalisation de la voyelle disparaît) et ,kn.,mn dans le parler de Sagora.
Cette dernière forme, très peu typique des langues manding, est sans doute le
résultat de l’adjonction de l’article -ò, qui a perdu depuis sons support
segmental dans tous les parlers centraux du kagoro et c’est fossilisé dans le
suffixe du participe à Sagora.
Dans mon corpus, la grande majorité d’occurences tombe sur la fonction
prédicative du participe complétif. Sa fonction attributive (dans le sens de
Dumestre ; le terme « appositive » serait plus exacte) est sensiblement plus
rare, et les autres fonctions attestées dans le bambara, adjective et substantive,
ne donnent aucune occurence dans mes textes, ce qui les exclue de mon
analyse.
L’emploi « attributif » (ex. : c‡mrtj—_ c¤ k– s·mtmn_ a¤s` m…m j»m
JJ:57 ‘c’est un chasseur égaré qui est passé près de chez nous’) du participe
ne représente rien de spécial par rapport aux langues mandingues plus
connues. Par contre, son emploi prédicatif est caractérisé par quelques
particularités intéressantes.
La fonction prédicative du participe se réalise dans deux constructions
principales : indépendante (à valeur de statif ou de résultatif) et la
proposition subordonnée temporale (à valeur d’antériorité). Dans les deux
fonctions, le participe peut apparaître avec la marque prédicative spécialisée
x—+ dont il s’agissait dans 4.2.1.3., ou sans aucun prédicatif (comme en
maninka de Kita et de Kankan). Dans les deux fonctions, il peut avoir après
lui un infinitif en j» : c‡f·_ l‡r·_ a— a¤kdm_ j» c…jdmd_ e… DT:99 ‘toutes
les femmes du village étaient sorties et ont rempli la place publique’, » e»
r»k—_+ j’» a… r»+ j’» s· x– FF:3 ‘son père est mort, sa mère est morte, ils
l’ont laissé...’
Même une construction participale avec les verbes transitifs et réfléchis
est possible : le verbe j— ‘devenir’ joue, dans ce cas, le rôle d’auxiliaire, et le
verbe sémantique le suit à l’infinitif : » j—kdm_ j’’ À·mtl`+ j’’ À·mtl`+
j’’ À·mtl` j» s…f`+ » s… »k· j·m x– FF:12-13 ‘elle rampait, elle rampait,

96
elle rampait, jusqu’à ce qu’elle les ait rattrapés’ ; jóÀñ_ j—kdm_ j» ⁄k· l‘s`+
» j¤ j¤ » ah s…f` c–f—_ l~r‡rt FF:49-50 ‘quand la faim les a saisi, elle a
décidé d’aller piler le grain pour le brouet’.

4.3.2. Le participe incomplétif en ,sn est attesté dans mes textes dans
les mêmes contextes syntaxiques que le participe complétif : il s’agit ds
emplois attributif (p¤ m‘m Õ⁄fn m‘ v·k` j·ktma`_+ p¤ l⁄fn x…`k`msn_ sd
a¤ x» JJ:56 ‘elle a dit, que dans la brousse aussi reculée que ça, aucun
homme n’apparaît ici en se promenant’) et prédicatif, ce dernier se réalisant
dans les deux constructions syntaxiques, indépendant à valeur du futur
immédiat (» j¤+ j¤ »,»+ a…rh,ltft_ a…ms` c—+ j¤ L…l`ct m»s¤_ g¤kn s’
DT:30-31 ‘elle a dit : « ah, la poudre magique est finie ! Mamadou viendra le
premier ! »’) et dans la proposition subordonnée à valeur temporelle de
simultanéité (»k· x— ⁄ c⁄mjds¤_+ » s… s—qhltrt_ i»khcdmn_ a‘k`s… » mÉ e–
r…--- JJ:140-141 ‘quand elles étaient en train de danser, son amie griotte s’est
mis derrière elle...’). Comme on peut voir par les exemples donnés, le
participe incomplétif peut apparaître avec ou sans prédicatif x—-
Tout comme en bambara, la fonction adjectivale est possible pour les
formes dérivées des racines désignant les défauts physiques, les maladies,
etc. ; ces formes se substantivisent facilement : l‡qtjtm,sn ‘perclus’.
Il faut remarquer, finalement, que les deux participes employés dans leurs
fonctions prédicative et attributive ont un ton flottant bas postposé.

4.3.3. L’infinitif en j» (p»+ w» dans le parler de Sagora) fonctionne


analogiquement à l’infinitif bambara.

4.4. Les valeurs du rétrospectif sont exprimées dans le parler de


Sébékoro par l’opérateur sìm (comme en bambara). Dans le parler de Sagora,
on trouve deux opérateurs en concurrence, sìm et s–qd (comme en maninka de
Kita et de Kankan), celui-ci se comportant en marqueur prédicatif, tandis que
celui-là (toujours comme en bambara) est une particule et nécessite la
présence d’une marque prédicative à part.
En vertu de raisons discursives décrites pour le bambara [Blecke 1988 ;
Idiatov 2000], l’occurence de ces marques dans un texte narratif est très
limité. Cela est vrai également pour le kagoro : je n’en ai trouvé qu’une
dizaine (sans compter la répétition dans une chanson). Les valeurs qu’ils
expriment sont les mêmes que celles attestées pour le bambara :

97
– le prétérit – sìm en combinaison avec les prédicatifs autres que ceux de
perfectif (j»a’mh ⁄ j—s`+ L l…ct j¤9 o…s‘+ m— s‡m ah m‘m m– Õ’mh DT:64
‘aussitôt que cela c’est produit, Mamadou s’est exclamé : « sacristi, c’est ça
que j’avais voulu ! »’), s–qd à lui seul (p¤ r·mjtstmnk‡ v…s… l‡m m…
a…`q`_ m… > é P¤ »k· v…s… j‡mc`x¤qn+ p¤ »k· s–qd v… ⁄k· k– m⁄ g–
JJ:68-69 ‘Elle a demandé : « Les jeunes filles, elles sont allées pour faire
quoi ? » – « Elles sont allées pour se faire tresser les cheveux, c’est pour ça
qu’elles sont allées »’. On peut également voir ici une valeur d’antériorité : en
fait, les autres jeunes filles étaient parties avant la protagoniste) ;
– l’irréel, dans des contextes différents : celui de la phrase subordonnée
conditionnelle (m’ m— sìm a»`a…_ s…_ l‡+ m s‡m lh » a—d i–q’_ a¤,sn JJ:95
‘si c’était le dos de mon père, ils seraient tout saignants’), ou celui où la
valeur de la construction s’approche du « résultat annulé » (p¤ …k` g…q`,s` m
m… g…+ p¤ m— c—kd '>( s–qd r» g…+ m⁄l⁄p¤sn_ k– s–qd m c¤lt JJ:135-136
‘elle a dit : Dieu m’a abandonné (?), j’allais mourir, l’hyène allait me
manger’).

98
5. L’influence du bambara
Dans la situation de prédominance du bambara, une langue prestigieuse et
omniprésente au Mali, la grande majorité des Kagoro sont bilingues.
L’affinité des deux langues facilite beaucoup la pénétration des formes
bambara dans le discours kagoro. Une enquête de dix jours ne permet pas
toujours de distinguer à coup sûr les cas des emprunts déjà enracinés dans la
langue minoritaire des emprunts occasionnels, typiques pour les locuteurs
bilingues. Là ou deux formes coexistent (enregistrées chez des informateurs
différents ou chez un seul informateur), l’une identique à la forme en
bambara, l’autre typiquement manding-ouest (ex., c·tqt SJ, k·tkt JJ ‘cinq’
– cf. bambara c·tqt+ khassonka k·tkt), la situation est claire. Plus difficiles
sont les cas où le mot est enregistré une seule fois, chez l’informateur
« bambarisé », ex. : a»m… ‘alentours du village’ – cf. bambara a…m` (on
s’attendrait à la forme a…ms`+ identique à la forme khassonka).
Il est curieux de noter quelques formes hybrides, comme g»qhf…m ‘fièvre’
(on s’attendrait à g»sdf…m : cf. bambara e»qhf…m) ou a¤knm`a`f`
[a⁄km…a…f»] ‘bracelet en cuir’ (on s’attendrait à a·ktm`a`f`+ cf. bambara
a¤knk`a`f`m).
On observe des introductions des formes bambara également dans les
textes des contes. Dans les textes donnés en appendix ces formes sont
soulignées.

99
La liste comparative des formes par dialectes
Il n’est que naturel que le kagoro, dont les locuteurs sont éparpillés sur
une étendue d'environ 1500 km, est un continuum dialectal, dont chaque
parler se caractérise par une combinaison particulière de traits. Il y a quelques
traits qui sont propres à tous les dialectes du kagoro et les distinguent des
autres idiomes manding : l’abaissement initial du ton dans la phrase ; la
marque prédicative lh des énoncés locatif et d’identification à 2 termes ; la
marque s` du complétif. Cependant, les mêmes traits sont présent dans le
parler du maninka-bagué, qui peut donc être classé, du point de vue
linguistique, parmi les dialectes kagoro.61 Le parler du village de Karéga, très
proche du kagoro de Séféto, s’en distingue par quelques particularités qu’il
partage avec les autres parlers kagoro, de la sorte qu’on peut le considérer
comme un maillon intermédiaire dans le continuum kagoro.
D’une façon préliminaire, on peut distinguer trois dialectes kagoro :
– le dialecte de l’est (Mogola, Kamiko), qui se caractérise par le maintien
de l’article segmental -o à la fin des bases nominales à voyelle nasale ;
– le dialecte du centre (Sébékoro, Jumera, Guissimbiné), qui a perdu le
support segmental de l’article (le trait situant ce dialecte du côté du maninka
de Kita, bambara et autres idiomes centraux manding) ;
– le dialecte de l’ouest (Séféto, maninka-bagué), qui comme le dialecte de
l’est maintient l’article segmental à la fin des bases à voyelle nasale,62 et
distingue systématiquement entre k- et q- dans la postion initiale, comme le
khassonka.
Quant à la position du kagoro dans l’ensemble manding, elle a été décrite
dans le détail, pour le parler de Kourougué, par D. Creissels [1986]. On peut
dire, en résumant, que cette langue appartient à la branche ouest de
l’ensemble manding, où son parent le plus proche semble être le maninka de
Kita. Il maintient certains traits typiquement manding-ouest, disparus dans le
maninka de Kita (l’article segmental dans les dialectes est et ouest),
s’associant avec le bambara en ce qui concerne certains autres traits
archaïques (le maintien de la prénasalisation initiale) ou innovatrices (-r-

61
Ethniquement, les Maninka-bagué s’identifient plutôt avec les Maninka de
Kita.
62
Dans le maninka-bagué, après les bases monosyllabiques seulement.

100
intervocalique dans les mots comme r‹ƒq`+ où les autres langues manding-
ouest ont -l-).
Considérons la liste comparative, qui présente les données enregistrées
pendant notre enquête dialectologique du kagoro. Les villages enquêtés
représentent tous les îlots de la population kagoro (sauf celle de la rive droite
à l’Ouest de la province de Ségou ; il faut cependant éclaircir, si cette
population parle toujours sa langue). La séquence des villages dans la liste
correspond à la chronologie des visites de notre équipe, ils se suivent donc
d’est en ouest : Mogola, Kamiko, Sébékoro, Jumera, Guissimbiné, Séféto.
Les formes de maninka-bagué du village de Karega, linguistiquement proche
du kagoro, sont données aussi. A titre comparatif, les formes du bambara et
du khassonka sont également données.
Le questionnaire de l’enquête a été composé compte tenu des divergences
les plus importantes entre les parlers manding de l’est et de l’ouest. Dans la
liste qui suit, les formes sont présentées dans la trancription phonétique, telles
quelles, elles ont été enregistrées pendant l’enquête. Là où la forme a été
rendue dans la phrase, toute la phrase sera donnée (avec la traduction en
italiques), la forme en question étant en gras. Si la forme produite par les
informateurs représente une racine différente, cette forme sera donnée entre
parenthèses.
La longueur vocalique est représentée par le redoublement de la lettre.
Elle est marquée dans toutes les positions, et non seulement là où elle est
phonologiquement pertinente.
Les marques tonales suivantes sont employées : `§ – le ton haut, `£ – le ton
bas (qui se réalise souvent comme une modulation descendante, dont le point
de départ a le même niveau que le point d’arrivée du ton bas ou descendant
de la syllabe précédente ; au début de la phrase il peut donner une modulation
ascendante brusque à point de départ beaucoup plus bas que le point d’arri-
vée), `® – le ton ascendant, `• – le ton descendant (une modulation descen-
dante, dont le point de départ est sur un niveau plus haut que le point
d’arrivée du ton précédent qui est descendant ou bas ; la distinction du ton
descendant et bas après le ton haut est moin claire). Il s’agit ici, bien
évidemment, des réalisations tonales superficielles et pas des tons phono-
logiques sous-jacents.
Là où l’accent d’intensité est nettement distinguable, il est marqué par
une apostrophe devant la syllabe accentuée (ainsi, dans le mot Âx®‹ƒq‹≈ l’accent
est sur la première syllabe, et dans le mot jt§Êl`£+ sur la deuxième).

101
L’absence de la marque d’accent signifie que l’intensité des syllabes du mot
est égale ou ne diffère pas considérablement.
Les voyelles et les nasales réduites sont données en index haut : “Êj`®q`•+
ft£qt£r‹√. Les index après les consonnes peuvent désigner les caractéristiques
supplémentaires de ces consonnes : y pour la palatalisation (cxt£rt§t)• , r® pour le
chuintement (rr®‹ƒ), etc. Le même procédé est utilisé pour désigner les pronon-
ciations intermédiaires : hf – une prononciation intermédiaire entre h et f, etc.
Les formes soudées provenant de l’élision, très fréquente dans toutes les
langues manding (le plus souvent, une marque prédicative + le pronom) sont
données en un mot, la notation morphologique n’est normalement pas
donnée.

1. c, : k, à l’initiale. Le kagoro s’accorde par ce trait, d’une façon


conséquente, avec les parlers de l’ouest, mais aussi avec le maninka du
Manding, de la Guinée, le dioula de la Côte d’Ivoire et du Burkina... Les
formes pour ‘phacochère’ dans les parlers de Kamiko et Séféto peuvent être
empruntés au bambara. La prononciation géminée de l- est évidemment
facultative et dépend du style et de l’effort de l’informateur de prononcer les
mots plus distinctement).
1. racine 2. tailler
Mogola x‹ƒq‹√ k‹ƒhk‹√ racine de l’arbre j`£ Âx®‹ƒq‹≈ Âkkd§drt£ tailler l’arbre
Kamiko x®‹ƒq‹√ k‹ƒhk‹√ racine de l’arbre j`£` kd§drt•
Sébékoro Âx®‹ƒq‹√ Âk‹ƒhk‹√+ Âx®‹ƒq‹√ Âk‹ƒkk‹√ j`£ Âx®‹ƒq‹≈ Âkkd§drt£ tailler l’arbre
racine de l’arbre
Jumera x‹√q‹ƒ_ Âk‹ƒk‹√ racine de j`•` kkd£drt£+ j`£` kkd§drt£
l’arbre
Guissimbiné x‹»q‹ƒ kªk‹ƒhk‹√ racine de l’arbre j`£ x‹»q‹ƒ_ aÿ§Óÿ§_52 kkd©drt¶ê
Séféto Âx®‹ƒq‹√ Âk‹ƒhk‹√ racine de j`£` Âkd§d§rt§t£
l’arbre
Karega (ma- x‹»Êq‹ƒ k‹ƒhk‹√ racine de l’arbre w`£ Âx‹ƒq‹√ Âkd§d§rt£ tailler le bois
ninka-bagué)
bambara c‹ƒkh c⁄§r⁄
khassonka k‹ƒkkh kd§drt
63
Le sens et l’origine du morphème aÿ§Óÿ§_ ne sont pas clairs. Cf. cependant le
mot bambara aófñ ‘argile’ ; on peut supposer que x’qh aófñ désigne le bois comme
matériel.

102
3. savoir 4. mouche 5. phacochère
Mogola „ k‹ƒlÿ§Óÿ£ k⁄®_
Kamiko j`•` kÿ¶ú_ : m‹ƒ `•` kÿ¶ª je k‹»lÿ§Óÿ£+ k‹»lÿ§ÿ£ i⁄≥e`©k‹ƒ_
le sais
Sébékoro l® a‹ƒ_ jt§Êl`£ gÿ®+ j`•` Âkªk‹ƒÊlÿ§Óÿ£ k⁄®⁄•
kÿ¶ª je dis les mots pour
qu’on les sache
Jumera l® a`§_ kÿ¶ª je le sais k‹»lÿ§Óÿ£ k⁄®⁄•
Guissimbiné j`£` kÿ¶ú_ k‹»lÿ§Óÿ£ k⁄®⁄•
Séféto lñad• Âx‹ƒq‹√ kÿ¶ª je 'kÿ§Óÿ£+ j`£Óÿ§qÿ§ vÿ£ i⁄®⁄•+ k⁄®⁄•
connais l’arbre kÿ§Óÿ£ Kagoro dit
« logo »(
Karega (ma- l® a`•` kÿ¶ª je le sais k‹…Êlÿ§Óÿ£ k⁄®⁄•
ninka-bagué)
bambara cÿ¶ú c‹ƒlÿfÿ i⁄®
khassonka kn§“ k‹ƒlnwn kd£

2. c, : i,+ c, : r, à l’initiale
6. poitrine 7. coeur
Mogola Âc‹ƒr‹√ 'rn¶ª“ÿ¶ê(.ct£rt£Êjt¶ún¶ª
Kamiko c‹ƒr‹√ cxt£rt§t•
Sébékoro m® Âc‹ƒr‹√ ma poitrine 'rÿ¶ìÿ¶ê( cxt£Êrt§t•
Jumera c‹ƒr‹√ cxt£Êrt§t•+ crt®t•+ ct£rt§t•
Guissimbiné c‹ƒr‹√ 'rÿ¶ìÿ¶ê+ ‹ƒ rÿ¶ìÿ¶ê ton coeur)
Séféto 'j`®q`•+ “Êj`®q`•+ “£Êf`§q`£ ma m§ cxt•rt• mon coeur
poitrine,( Âc‹ƒr‹√+ Âc‹ƒr‹√
Karega (ma- Âc‹ƒr‹√ 'rÿ®ÿ•+ rÿ®mÿ•(
ninka-bagué)
bambara c‹ƒrh 'j`£q`§( ct£rt§ 'rÿ¶ì(
khassonka 'l`mhmj`,lnqh 9 r‹ƒrh( 'w`§q`( it£rt 'rn£“(
La fricativisation de la consonne dentale s’observe dans quelques mots
isolés devant les voyelles fermées en maninka de Guinée. Le kagoro
s’accorde avec la plupart des idiomes manding qui ne manifestent pas ce trait.

103
Il faut cependant noter une palatalisation de d- dans les parlers appartenant à
tous les groupes dialectaux kagoro.
3. e, : g, à l’initiale. La distribution entre f- et h- initiaux en kagoro, en
général, suit apparemment les mêmes lignes que dans le parler du Sébékoro.
Notons l’instabilité du phonème, d’un parler à l’autre, dans certains mots
(comme ‘déchirer’, cf. également 30. ‘vomir’, probablement 80 ‘léger’, 101.
‘balayer’, 102 ‘caste fina’ ; pour ces mot on atteste parfois une oscillation
entre les deux formes dans le cadre d’un seul parler, et les prononciations
intermédiaires comme 100. g‹ƒs`£+ eg‹ƒs`£ ‘feuille’ dans le parler de Séféto), et sa
stabilité dans les autres mots (‘père’, ‘habit’, 15. ‘champ’, 107. ‘fonio’, 106
‘deux’).
8. père 9. déchirer
Mogola lñ e`£+ lñ u`£ mon père j`£` g`©s`§ j`•` an§ Ún§Ón• m`£
déchirer un de l’autre
Kamiko `£ e`®`• son père j`•` e`§q`•
Sébékoro lñ e`£ mon père l® a‹ƒ_ g`®`£mt§ e`£q` je
déchire le vêtement
Jumera 'a`§`•a`§+ a`•`a`§+ a`•`a`£( j`£ g`•`mt§ e`£q`£ déchirer le
vêtement
Guissimbiné lï e`•` mon père s`® xd• g`£`mt§t• e`£q`£ j’ai
déchiré le vêtement
Séféto 'l® a`§`•a`£ mon père( lñ e`• Ú® xd§ c⁄≥q⁄jd§ g`£q`£s`£ ma
sd•qd£ kd£ m‹∆ª c‹√ c’était mon père chemise s’est déchirée
Karega (ma- '‹ƒ a`•`a`£` ton père) m£ s`§ Úd• g`£`mt§ g`£q`+ m£ s`§
ninka-bagué) Ú£d§ g`£`mt§ g`£q` j’ai déchiré
mes habits
bambara e`® 'a`£`a`§( e`§q`
khassonka e`£ 'a`£`a`( e`§q`
4. s, : b, à l’initiale. Malheureusement, dans la plupart des parlers les
informateurs ont produit des synonymes de mots en question, ce qui empêche
de tirer des conclusions. Il faut noter cependant l’oscillation entre k-, t- et c-
dans le parler de Sébékoro.

104
10. frapper 11. moitié 12. vérité
Mogola 'at£fÿ£k‹ƒ_+ at£jÿ£k‹ƒ_ le Âsk`§ms⁄≥ st£ÊÚ`§_+ st¶ªÊx¶`¶ú_
frapper, j`•` at£Óÿ•
frapper’, Âj`§s‹ƒk‹≈ le casser)
Kamiko 'j`£` at£fÿ•+ j`£` at£Óÿ•( jd®d•+ jd§d• sÚ®`§`•
Sébékoro s‹√+ b‹√+ lï a`§`£ j‹√ k`£ je le
'l® a`§`£ sk`§ je sxÚ®`¶ú`¶ú kn¶ª+ bÚ®`¶ú`¶ú
casse le divise) kn¶ª c’est la vérité
Jumera 'j`£` j`£s‹√( 'j`£` sk`§+ j`£` sÚ®`§`•+ sx¶`¶ì`¶ê
sk`£(
m
Guissimbiné ' s`®`• at£Óÿ¶ª je l’ai frappé, 'ms`•` sk`§_ je s‹»x¶`¶ê kn¶ª c’est la
m
s`•` j`£c‹√+ ms`•` j`§c‹≈ je l’ai l’ai divisé) vérité
cassé)
Séféto 'm® xd§_ cd§n£ fn£r‹√ j’ai 'm® x`§`• s`£k`£ je sÿ£Ú`§`§ kn£ c’est la
frappé l’enfant) l’ai divisé) vérité
Karega (ma- '`£ fÿ©r‹√ frappe-le+ ms`§ fÿ£r‹√ 'm£ s`•` s`£k`£ je sÿ£ÊÚ`§`£
ninka-bagué) je l’ai frappé, m£ s`•` `©c‹√ l’ai divisé)
je l’ai cassé)
bambara b‹» 'at£fÿ§+ fn£r‹ƒ+ j`§qh( b⁄§ 's‹ƒk`+ sk`§( s‹√Ú⁄§+ bx⁄∂ì+ b‹√Ú⁄§
khassonka sd£ '„+ wn£rh+ w`§sh( sd£ 's`£k`( sn£Ú`
5. j, : b, à l’initiale
13. homme (vir.) 14. sable 15. travail du champ
Mogola j⁄®⁄• j⁄≥Ú⁄≥j⁄≥ÊÚ⁄§_ et£st£Êj‹ƒx`£
Kamiko j⁄®⁄• j⁄∂ªÚ⁄∂ª“⁄∂òÚ⁄∂ê j‹ƒ j⁄• fais le travail!
Sébékoro j⁄®⁄• j⁄∂ªÚ⁄∂¨j⁄∂ªÚ⁄∂¨_ 'lï a‹ƒ_ r⁄≥m⁄§⁄§ j⁄≥ je
travaille dans le champ)
Jumera j⁄®⁄• j⁄∂ªÚ⁄∂ªj⁄∂ìÚ⁄∂¨⁄∂ª sx‹≈ j⁄•⁄ fais le travail!
Guissimbiné j⁄®⁄• kn¶ª c’est un j⁄∂ªÚ⁄∂òj⁄∂ìÚ⁄∂¨⁄∂ª 'j`£ et£tst§t£ rd£m⁄≥⁄≥
homme travailler le champ)
Séféto jd®d• kn£ c’est un j⁄≥Ú⁄®⁄§ kn£ c’est 'r⁄≥m⁄§⁄≥+ gx⁄≥m⁄§⁄≥(
homme le sable
Karega (ma- j⁄®⁄• jd£ÊÚd§d£ 'Âa`§`q`£(
ninka-bagué)
bambara b⁄® b⁄∂ªb⁄∂¨ b‹ƒ 'r⁄≥m⁄§+ a`§`q`(
khassonka jd£ jd£Úd „ 'rd£md+ a`§`q`(

105
6. j, : w, à l’initiale : Le kagoro maintient, d’une façon stable, k-.
16. jurer 17. nouvelle 18. marigot
Mogola j`£kd£Êk‹ƒ_ j‹√Êa`§`qt£ jÿ®ÿ•
Kamiko 'r®Úd£j`¶ê ln£ s‹√ c’est le j‹√Êa`§`qt£ jn®ÿ•
serment), j`£k‹√j`§t¶ª
Sébékoro j`£`k‹√Êj`¶ú`¶ª j‹√Êa`§`qt£ jÿ®ÿ•
Jumera j`¶ì“ Âj`•k‹√ jt£v`£qt§t•+ jv`£qt§t• jÿ®ÿ•
Guissimbiné m£ s`§ m§ Âj`£k‹√+ ms`§ m§ jt£Êfi`§`qt£ 'e`£q`®`•(
Âj`£k‹√ j’ai juré
Séféto m£ xd§d• “ w`£k‹√ j’ai juré pt£Êa`§`§qt£+ wt£Êa`§`§qt£ wÿ®
Karega (ma- Âp`£k‹ƒ‹√ Ï£Êa`§`qt£+ ‹√Êa`§`qt£ pÿ®ÿ•
ninka-bagué)
bambara j`£k‹ƒ 'rx⁄∂¨( j‹√a`£qt§+ j‹√a`£qn§ jÿ®
khassonka w`£kh w‹√a`qt wn£

19. ventre 20. queue 21. crier fort


Mogola jÿ®mÿ§a`§s`£ jt• j`£ jt§Êkd•
Kamiko jÿ£mÿ©a`§s`£ jt§t• j`£ jt®kn•.`£ jt®Êqd§s`§_ il a
crié
Sébékoro Âjÿ§mÿ§Êa`§c`£ jt§t• 'md®d§ a‹≈ w`£`qn£
je crie)
Jumera jn§mn£ jt§t• `¶ª a‹ƒ_ jt•kn• nous crions
Guissimbiné ‹√ jÿ§mÿ£ ton ‹√ jt®t• ton queue+ 'ms`•` f`¶úft• je l’ai
ventre jt®t•+ jt§t• proclamé) “jt•kd§Ês`•
Séféto “£ wÿ§mÿ£ mon jt®t• p`£ w`£qt§ r®`£
ventre
Karega (ma- Âpÿ§mÿ£+ jt§t£ m£ jt§qd§ds• `£ j’ai crié
ninka-bagué) Âÿ§mÿ£
bambara jÿ§mÿ§ jt§ jt§kn
khassonka wn§mn wt§ jt§kd+ wt§tqd
L’opposition entre les deux phonèmes est maintenue dans le dialecte
ouest, géographiquement proche du khassonka. Le phonème postvélaire a
deux allophones principaux en distribution libre, l’occlusif (q-) et le fricatif
(x- vélaire en Séféto, - uvulaire en Karéga). Dans la grande majorité des cas,
une postvélaire en kagoro de l’ouest correspond à x- en khassonke, et k-

106
correspond à k-. Il y a cependant des exceptions : k- kagoro : x- khassonka
(‘queue’, 6. ‘poitrine’, 21 maninka-bagué jt§qdd ‘crier fort’). On observe
parfois l’oscillation entre ces phonèmes dans certains mots, ex. ‘pirogue’ (cf.
60. et la phrase ‘sa pirogue’).
Le phonème postvélaire apparaît occasionellement dans le parler de
Sébékoro (cf. l’essai phonologique de ce parler), ce qui est, évidemment, un
phénomène résiduel.
7. f, : fv, : w, à l’initiale :
22. frapper 23. chasser 24. louche 25. lourd
Mogola fn£r‹√Êk‹ƒ_ le frapper, j`•` f⁄∂ì_ f`£k`£Êl`§_ f‹»q‹ƒx`£
j`© `© fn©Êr®‹√ lourdeur
Kamiko Úÿ£ÿ£ fn§r‹√ battage `•k`• fd¶ì_ f`£k`£l`§_ `£ j`• f‹ƒq‹∆Ω il
du mil chassez-le est lourd
Sébékoro Ú®ÿ•fÿ£r‹√Êa⁄§q⁄≥ fléau lï a`•` f⁄∂ê je f`•k`£l`§`£ `£ j`• f‹ƒq‹∆º_ il
(lï a‹ƒh at£Óÿ£ je te le chasse est lourd
frappe, lï a‹ƒ_
lÿ£Óÿ§ÿ£ at£Óÿ je
frappe l’homme)
Jumera j`£` fn£r‹√ f⁄∂¨⁄∂ê `£ j`§ f‹ƒq‹∆º+ `§
f`£k`£l`§`•
j`§ f‹ƒk‹∆º il est
lourd
Guissim- Úÿ® Âfÿ§r‹√ battre le s`®xd§ f`£k`©ll`§` ad£Út§v`§q`• j`£
biné mil cd¶úl‹√rd§mt£ fd¶ú £ f‹»q‹∆Ω la
tu j’ai chassé baignoire est
les enfants+ lourde
s`•`kt£ fd¶ú je
les ai chassés
Séféto `¶ª wv`§ x¶ÿ£ fÿ£r®‹√ m® cd§mc‹ƒn£ fd¶ú f`£`£l`§`• c⁄≥m⁄§ w`£ f‹ƒk‹≈
allons battre le mil je chasse le mur est
l’enfant (?) lourd
Karega Úÿ£ Âfÿ§r‹√ battre le `£ s`•` fd¶ú_ il f`£ll`§`£ `£ w`§ f‹ƒq‹ƒ il
(manin- mil l’a chassé est lourd
ka-bagué)
bambara fn£r‹ƒ+ fvn£r‹ƒ f⁄∂¨+ fv⁄∂¨ f`£k`£l`§ f‹ƒq‹∆+ fv‹ƒq‹∆
khassonka wn£rh wn£xh w`£k`l` wt§kh

107
Le kagoro s’accorde systématiquement avec le bambara standard. Cela
sert d’argument contre l’explication du phonème postvélaire en kagoro-ouest
(cf. la correspondance précédente) par l’influence récente khassonka (dans ce
cas, on s’attendrait à la distribution moins systématique des formes à k-, q- et
g- initiaux dans le kagoro-ouest).
8. i, : g- à l’initiale
26. espoir 27. fuseau 28. fil te trame
Mogola i‹√j‹»_+ i‹√f‹ƒ_ fd£mÊc`• fd£drd•
Kamiko i‹√Ó‹ƒ_ fd£mc`•+ fd£dc`•+ fd£drd• '+ g`£kd•(
fd£mm`•
Sébékoro m®m• i‹√f‹ƒ‹√ mon fd£mc`§`£ fd•d£rd§d£
espoir
Jumera i‹√Êf‹≈+ i‹√Ó‹≈ fd£d£mc`§`• fd£d£rd§d•+ fd£d£yd§d•
Guissimbiné m£ i‹…f‹ƒ_ l‹≈ m‹∆ª s‹ƒ+ m£ fd£d£mc`§`•+ j`• fd£d£rd§d•
i‹ƒf‹ƒ_ l‹≈ m‹∆ª s‹ƒ c’est vt£qt®mc‹≈k‹ƒ j⁄≥ m`§ s‹√
mon espoir fuseau, (pour) filer
avec
Séféto `¶ú i‹√f‹ƒ kd£ `£ld£q‹√j‹√ fd£d£mc`§`§ `¶ªmmn§ Ón§9 fd£d£rd§d•
c‹√ l’Amerique est nous disons:
notre espoir « geesee »
Karega (ma- mi‹√f‹ƒ_ a⁄§ j`£ s`£Ó`£ fd•d£mÊc`§`£ fd£d£Êrd§d£
ninka-bagué) `£ld£q‹√j‹√ mon
espoir est d’aller
en Amerique+ m£
i‹√f‹ƒ‹√ mon espoir
bambara i‹√f‹ƒ i⁄≥m⁄§ f⁄≥r⁄§
khassonka f‹√fh 'maninka- fd£mc` 'maninka- fd£drd £'maninka-
mori9 i‹»h( mori id£mc`§+ jd£mc`§( mori: i⁄≥r⁄§(
Il s’agit de quelques mots isolés, la correspondance des phonèmes par les
idiomes n’est pas stable et difficile à interpreter diachroniquement.

108
9. f, : v, à l’initiale :
29. peau 30. égrainer (le 31. vomir
coton)
Mogola ft£Êkt• ft£qt£r‹√Êk‹ƒ_ 'j`•` en§nmn•(
Kamiko ft£Êkt§t• 'e`£s`£g‹ƒt¶ª j`£` ft£qt£r‹≈h 'l® a‹ƒ_ en£nmn£ je
peau noire) vomis(
Sébékoro 'm§ g`•sd•+ md®d• g`£sd• lï a`§` ft£qt£r‹√ je jn£jt§ 'l® a`§`£
ma peau( ft£Êkt§t£ l’égraine Âgÿ£ÿ£mÿ£ je le rends
en vomissant(
Jumera ft£kt§t• j`£` ft£qr‹ƒ+ j`£` 'j`£ Âgÿ£ÿ£mÿ£+ j`£
ft£qt£r‹√ gÿ£ÿ£kæÿ£(
Guissim- '‹≈ g`§Êsd£jt§kt£ ta j`£ jÿ§ÿq‹√ ft£qt£r‹√ 'm£ c`§l`£i‹…Ó‹…s`§+
l
biné peau) égrainer le coton eÿ®ÿ§mÿ§s`• j’ai vomi)
Séféto '`¶ªmmn§ Ón§9 g`£sd§ md§ xd§ Âfÿ§ÿ§q‹√
nous disons: ft£qt£r‹√ rÿ¶ú j’ai
« hate », ‹ƒ g`£sd§ ta souvent (?)
peau) égrainé le coton
Karega 'g`£sd§d£( ft£qr‹ƒ‹√+ w`£` ft£qr‹√‹√ 'w`£ gÿ§ÿ§mÿ£(
(maninka-
bagué)
bambara vn£kn§ 'e`£q‹ƒ+ vt£qt£r‹ƒ+ vt£kt£r‹ƒ vt£ft§ 'eÿ§ÿmÿ(
e`£qhjn§kn§ corps(
khassonka ft£kt 'e`£sd corps( ft£qtrh fn£wwt 'en§nmn(
Le kagoro se range du côté khassonka et s’oppose au bambara.
10. i, : x, à l’initiale : Le kagoro s’accorde systématiquement avec le
khassonka (et, en même temps, avec le mandinka, le maninka, le dioula du
Burkina et de la Côte-d’Ivoire. j- en bambara reste isolé). Une particularité
intéressante du kagoro est un h- dans les dialectes centraux et occidentaux
(dans le parler de Sébékoro, en variation libre avec y-) qui n’apparaît
cependant que dans un seul mot.

109
32. arbre 33. montrer 34. frire
Mogola Âx®‹ƒq‹√ j`•` x‹√Ês`£ j`•` x‹ƒq`¶ê
Kamiko x®‹ƒq‹√ `£ x‹√s`§ m§ m`£ montre-le j`£` x‹»Êq`¶ê
moi
Sébékoro x®‹ƒq‹√ m£ s`§`§ x‹≈s‹√ m`£ je te l’ai m® s`•` x‹»q`£ je l’ai frit
montré, g‹√c`§
Jumera y j`£` x‹√s‹√ m`£ le montrer à j`•` x‹…q`¶ê
toi
m m
Guissimbiné x‹»q‹≈ s`®`• g‹√s‹√ m`§_+ s`®`• g‹√s‹√ s`§ rt£ft§_ x‹ƒÊq`¶ú_+ s`§
m`§_ je te l’ai montré rt£ft§_ x‹ƒÊq`¶ú_ j’ai frit
de la viande
Séféto Âx®‹ƒq‹√ `¶ª xd© pt©Êl`§ g‹√Ês`£ nous m£ x`§`• x‹√Êq`£ je l’ai
avons revélé les paroles frit+ j`£ rt£at§ x‹√Êq`£
frire de la viande
Karega (ma- x®‹ƒq‹√ ‹√ s`§`• g‹√s`£ m£ m`£ tu me l’a x®‹ƒk`¶ú`¶ª+ p`£` x®‹ƒk`¶ª
ninka-bagué) montré
bambara i‹ƒqh i‹√q`§ i‹ƒq`m
khassonka x‹ƒqh x‹√s` x‹ƒk`
11. i, : x, à l’initiale :
35. monter 36. trembler
Mogola j`£ xd£kd¶ª x®⁄§q⁄§x⁄® §q⁄≥
Kamiko lï a‹ƒ_ xd£kd£ x‹ƒq‹≈ j`¶ª je monte
sur l’arbre
Sébékoro l® a‹ƒh x⁄•k⁄≥ Âx‹ƒq‹√ m`£ je monte l® a‹ƒ‹≈ x⁄§q⁄§x⁄§q⁄≥ je tremble
sur l’arbre
Jumera j`£ x⁄§k⁄≥+ j`§ x⁄≥k⁄≥ j`£ x⁄§q⁄§x⁄§q⁄§+ j`£ xd§qd§xd§qd§
l
Guissimbiné m£ xd•kd¶sú `§` x‹ƒq‹ƒ r`¶ê`¶ sn£ je suis a‹ƒ_ xd§qd§xd§qd•+ l® a‹ƒ_
monté sur l’arbre xd§qd§xd§qd• je tremble
Séféto lï ad§ xd£kd£ x‹ƒq‹√ k`£ je monte lï ad§ x⁄≥q⁄≥x⁄≥q⁄≥ je tremble
sur l’arbre
Karega (ma- m® xd§kd¶úms`§ x‹ƒq‹√ m`£ je suis w`£ x⁄§q⁄§x⁄§q⁄≥
ninka-bagué) monté sur l’arbre
bambara x⁄≥k⁄∂¨ x⁄§q⁄x⁄q⁄
khassonka xd§kd 'l`mchmj` id§kd( i`§q`i`§q`

110
37. ici 38. voir 39. rire
Mogola x®`¶ê 'j`•` g⁄§k⁄≥( j`£ x⁄§k⁄•
Kamiko
Sébékoro x®`• m§ s`§ `£ x⁄§ je l’ai vu l® a‹ƒ‹≈ yee je ri
Jumera x®`§` m§ s`•` xd£ je l’ai vu j`£ xd§kd§+ j`£ x⁄§k⁄§
m
Guissimbiné x`¶ì`¶ê s`•` xd§_ je l’ai vu lï a‹ƒ_ x⁄§k⁄•+ la‹ƒ_ x⁄§k⁄• je ri
Séféto i`¶ª m£ c`§`• xd£ je l’ai vu Ú£ x⁄§k⁄§s`£+ Ú£ yta j’ai ri
Karega (ma- x`¶ì`¶ê m£ s`§`• xd£ je l’ai vu Ú®⁄§q⁄§s`•+ x®⁄§q⁄§s`§ j’ai ri
ninka-bagué)
bambara x`¶ì xd§ x⁄§k⁄
khassonka i`£“ id§ id§kd
Ici le kagoro s’oppose aux autres idiomes manding-ouest et maintient la
forme avec la sonore initiale,64 bien qu’on observe occasionellement des
formes à une affriquée (à part de i`¶ª ‘ici’ en parler de Séféto, il faut
mentionner l’oscillation entre les formes x£d§kd§+ id®qd§ ‘rire’ attestées chez
certains informateurs à Sébékoro).
12. À, : v, initiales : Le kagoro suit le modèle bambara (cf. [Dumestre
1981]), qui s’applique également aux langues manding-ouest (mais non pas à
maninka de Guinée, qui n’a pas de “,) : “, est, par origine, une variante de w-
dans les mots à consonne nasale intervocalique. L’apparition de w- (en fait,
plus ou moins nasalisé) dans le mot pour ‘écorce’ s’explique par le fait que la
consonne intervocalique n’est pas une nasale « pure », mais une prénasalisée,
cf. vût¶ªmst¶+ê “vt¶ªmst¶ê (parler de Sébékoro), vt¶ìt¶êmsn¶ún¶ª (parler de Guissimbiné)
‘ruche’.

64
Cf. [Pozdniakov, Vydrine 1988, 358] où la protoforme pour cette
corréspondence est reconstruite comme *y-.

111
40. épine 41. écorce 42. marcher à 43. donner des
quatre pattes démangeaisons
Mogola “®ÿ§ÿmÿ• vÿ£ÿlaÿ§_ j`£ “t§mt§l`£ 'j`•` r`§m‹√ gratter(
Kamiko `£ ad§ ‹≈ “`¶ªÚ`¶ª cela te
démange
Sébékoro “®ÿ®m‹≈ 'x‹ƒqh m® a‹≈ 'l® a‹ƒ g`£sd§ r`£m‹√ je gratte
g`£s`§_( “t§mt§l`£ je la peau) m⁄®⁄• g`£Êsd§ a‹≈
marche à “`£Ú`£ ma peau me
quattre pattes démange
Jumera “®ÿ§m‹≈ 'x‹ƒq‹ƒ “®t§mt§l`• `£ a‹ƒ “`§Ú`§+ m§ a`•` r`£`m‹√
g`§s`£+( ça me démange, je le
vn¶ªlan¶ú_ gratte
l
Guissim- Âvûn¶ìm‹≈ x‹»q‹ƒ a‹»_ 'la‹ƒ_ g`£sd§_ Âr`§`§m‹√ je
biné vÿ¶úlaÿ£ “t§mt§l`£ je gratte la peau( m£ g`®sd§ a‹≈
marche à “`¶úÚ`¶ê ma peau me
quattre pattes démange
Séféto “®ÿ¶ìmÿ¶ê vÿ¶ªlaÿ§_+ j‹»h vût¶úmt¶úl`¶ê 'lï ad§ g`£sd§ r`£ je gratte
vÿ¶ªlan§_ le corps, j`£ g`£sd§ r`£
gratter le corps( “®`®`§Ú`£
Karega “®ÿ§m‹≈ vÿ¶ªlaÿ§ÿ£ w`£ `£ ad§d£ “`§Ú`£ cela donne
(maninka- “t®mt§Êl`•` des démangeaisons 'p`•`
bagué) r`§`£ gratter(
bambara “ÿ§mh “ÿ£lÿ “t§mtl` “⁄§Ú⁄§ 'r`¶ú+ rx⁄∂¨+ r`§mmh(
khassonka „ “n£lan “t§mtl` “`§Ú`

112
13. Prénasalisés :
44. sabre 45. voleur 46. cuivre 47. termite ailé
Mogola 'r‹√Êk`§`lt£( yt®n•+ yn®n• rt£Êk`• 'l`£`Êl`•(
l m
Kamiko o`®t¶ê rt¶ìt¶ê r®‹√Ês`§`• 'l`£`l`•(
Sébékoro lïo`¶ì`¶ê rt¶ìt¶ê m£r®‹√Ês`§`•+ m£r‹√Ês`§`•+ 'l`•`£l`®`•(
m£y‹√Ês`§`•
Jumera lïo`¶ì`¶ê+ m£yt¶ìt¶ê m•y‹√Ês`§`+£ m£y‹√Ês`§`£ 'l`®`msn¶êla`§_(
o`¶ªlt§qt•
l
Guissim- o`¶ªi`¶ê+ lïo`¶ì`¶ê 'rt£Ú`©k‹…k`§_+( rt£Êk`§`• 'l`£l`§m,
m
biné yt¶ì_ sn¶ªla`§`•(
Séféto `¶ªkn® Ón§9 e`¶ìn¶ê+ rn¶ìÿ¶ê 'm®d§l‹√mÿ£ÿqÿ£ 'l`£l`¶ªmcÿ§_+
e`®n• nous torsade des fils l`£l`¶ªmkÿ§_(
disons: fao... métalliques) r‹√Ês`§`£
Karega 'lt£qt£i`¶ú`¶ª( 'rt£Ú`£k‹√Êk`§ rt£Êk`§`£ 'l`£`£l`®`•(
(maninka- `£(
bagué)
bambara lo`£lt§qt§ mrn¶ì mr‹√q`§+ r‹√q`§ ma‹ƒkh 'l`§`l`+
'rn£mx`khj l`§`l`mhm(
⁄k`§(
khassonka e`£“ rt£“ r‹√kn „

48. jeune fille 49. aubergine 50. palmier à huile


Mogola 'rt§“t§Êst•n£( i`£w`£mst¶ê m£cd§t¶ª+ m£cd§n£
Kamiko 'rt§“n§st¶ªt¶ª( “£jn£xÿ®+ jn£xÿ• m£sd¶ìt¶ê
Sébékoro 'rt§“t§st¶úmmÿ£( “£jÿ£xÿ§ÿ£ m£s‹∆¿‹∆Ω
Jumera 'rt¶út¶jt§st£( “£jÿ£xÿ§_+ “£fÿ£xÿ§_ m£s⁄∂¨⁄∂ê+ m£s⁄®⁄•
Guissimbiné 'rt®“t§st§mÿ§ÿ®( “
jÿ®xÿ§_ m
sd¶ìd¶ê+ msd¶ªmst§kt£ huile de
palme
Séféto 'rt§“t§st¶úmcn•( i`£Ó`¶ªmst§_ sd¶ìn¶ê
m
Karega (ma- 'rt¶ú“t§st§Êmÿ•ÿ( i`£Ó`¶ªmst§_ s⁄∂¨⁄∂ê+ ms⁄®⁄•
ninka-bagué)
bambara lon£fns‹ƒfh “jÿ£xÿ§ : mi`£f`£qn§+ msd¶ì
'rt§mftqt¶( i`£f`qn§
khassonka 'rt§mftst( i`£w`st sd£“

113
51. cola ntaba 52. acacia albida
Mogola m£Êc`§la`£ a`§k`¶êy`§n¶ª+ a`§k`•y`§n¶ª
Kamiko s`£la`• jt£la`§ a`®k`¶úr`¶úit•
Sébékoro Âs`§la`£ a`§k`¶êr`¶ê+ lïa`§k`£mr`¶ú
Jumera s`§la`£+ ms`§la`£ a`§k`¶ªy`¶ú_
m
Guissimbiné s`§a`• a`£k`¶úr`¶êit§_+ a`£k`§r`•it§_+ la`£k`¶úr`¶ê
Séféto s`§la`§jt£lÊa`£ a`®k`¶ú`¶êrx`¶ú`¶ª
Karega (maninka-bagué) ms`§a`•`+ s`§a`•` a`®k`¶êmr`¶ê
bambara ms`§a` a`§k`¶ªr`¶ú
khassonka „ „
La prénasalisation se maintient bien dans les dialectes orientaux et
centraux, sauf dans le parler de Guissimbiné, où l’élément nasal apparaît sous
forme réduite dont le ton est difficile à distinguer.65 A l’Ouest, la
prénasalisation disparaît complètement (Séféto) ou est très faible et apparaît
occasionellement (Karega). Il est intéressant de noter quelques mots qui ont
une prénasale dans les parlers centraux kagoro et ne l’ont pas en bambara (52.
‘acacia albida’, 73 ‘charognard’) ; il y a, bien évidemment, des exemples du
contraire (56. ‘hameçon’, 83 ‘proverbe’).
A Jumera, l’élément nasal de la prénasalisation se réalise avec un ton bas
à modulation descendante, mais aussi, quand le mot se trouve dans la position
non-initiale, comme un ton descendant (haut-bas) : m•y‹√Ês`§`£+ m£y‹√Ês`§`£ ‘cuivre’.
14. Géminées : Les géminées n’existent pas dans la grande majorité des
langues manding. Leur présence en khassonka et en quelques dialectes
mandinka peut être due à l’influence du substrat soninké ou peul. Dans mon
corpus kagoro, je n’ai trouvé qu’un mot (‘secret’) où un -ll- apparaît dans le
dialecte ouest, le plus proche du khassonka géographiquement. L’apparition
de -ll- dans le parler de Sébékoro (1. ‘racine’) est facultative et due,
évidemment, à la prononciation hyper-soigneuse du mot par l’informateur.

65
Il s’agit probablement de la spécificité de l’idiolecte de l’informateur. Cf. les
formes enrégistrées à Guissimbiné avec un autre informateur : lïa`¶ªmi‹ƒ‹√ ‘vin raphia’,
lïa`©n©jd§d£ ‘celui qui surveille les jeunes circoncis’, “£f`¶òmc‹ƒ‹√ ‘feu’.

114
53. blesser 54. secret 55. baton 56. hameçon
Mogola 'j`•` a`£m`£( ft£mcn• 'kn§fn£+ kn§Ón£( cn§nk⁄§n¶ª
Kamiko j`£ in§nf‹∆º ft£mcn• cxn£njn§n• cn§nkd§t¶ê
Sébékoro m£ Âin§n•j‹∆Ω s`• l® a‹ƒ‹≈ ft¶ªmcn£ 'Âkkÿ§Óÿ£( cÿ¶úÿ¶úk⁄≥+
j’ai été je confie un i⁄§f⁄§l‹√c`£
blessé secret (?)66 cÿ¶êÿkª¶ ⁄•
Jumera m£ Âin§f‹√s`§+ m£ ft¶ªÊcn§_+ ft¶ªÊkn§_ 'a⁄§q⁄≥+ b,( cn§nk⁄≥
Âin¶úf‹∆ªs`£ j’ai cÿ£Êjÿ§ÿ£+
été blessé cxÿ£Êjÿ•
Guissim- `£ s`•` in§n§f‹∆Ω ft¶ªmÊcn§n•+ `¶ª s`§ 'ad£Êqd•+ r‹∆ªr‹ƒk‹ƒ cn®nkd§d•+ j`£
biné il l’a blessé ft¶ªmÊcn§n• ct¶ª ad§qd•( i⁄§f⁄§ l‹√s`£ m`§_
nous sommes s‹ƒ hameçon,
entrés dans le (pour) pêcher
secret (?) avec
Séféto m£ Âiÿ§f‹ƒÊc`§ ft£Êkkn§n£ 'j⁄≥lÿ£Óÿ§mÿ§+ 'iÿ®ÿ§ filet de
j’ai été a⁄§q⁄§ x`•` pêche( cÿ§ÿ§kÿ§
blessé at£kt£ le
garçon, le
baton est dans
ses bras(
m
Karega Âiÿ§ÿ§f‹∆Ωs`£ ft£Êkkÿ§ÿ£+ 'a⁄®q⁄§⁄≥( cxÿ§ÿ§k‹ƒ‹√
(maninka- j’ai été ft¶ªÊkkÿ§ÿ£
bagué) blessé
bambara in§f‹∆ 'a`£m`§ ft£mcn§ 'ad§qd+ ad§qd: mcn§kd¶+ cn§kd¶
tomber cÿ§fÿ bois à
malade( brûler(
khassonka i`§wwh ft£kkd+ ft£mcn cn£jjn 'kn§wn cn£kkh“
bois à brûler(

66
Dans les langues manding ce mot s’emploie surtout comme un nom.
Cependant, le dictionnaire de Souleymane Kantè [1962/1992] donne pour le
maninka-mori un sens verbal, ‘tenir qch. secrète’. En soninké également, ce mot a les
deux acceptions, verbale et nominale : gundo ‘secret, confidence’, gunda ‘dire qch.
secrètement’ [Smeltzer & Smeltzer 1997]. Malheureusement, l’informateur n’a pas
précisé, quel sens a le verbe f‹√mcn§ en kagoro.

115
15. ,q, : ,k, intervocaliques :
25. lourd 34. frire 57. chemin
Mogola f‹»q‹ƒx`£ lourdeur j`•` x‹ƒq`¶ê r‹ƒq`£
Kamiko `£ j`• f‹ƒq‹∆Ω il est lourd j`£` x‹»Êq`¶ê r‹…q`§sd•fd£
Sébékoro `£ j`• f‹ƒq‹∆º_ il est lourd m® s`•` x‹»q`£ je l’ai rr‹ƒÊq`£
frit
Jumera `£ j`§ f‹ƒq‹∆º+ `§ j`§ f‹ƒk‹∆º il j`•` x‹…q`¶ê r‹ƒq`£
est lourd
m
Guissimbiné ad£Út§v`§q`• j`£ f‹»q‹∆Ω la s`§ rt£ft§_ x‹ƒÊq`¶ú_ r‹√q`£`£s‹ƒÊf⁄§⁄•
baignoire est lourde j’ai frit de la viande
Séféto c⁄≥m⁄§ w`£ f‹ƒk‹≈ le mur est m£ x`§`• x‹√Êq`£ je l’ai r‹ƒk`£
lourd frit
Karega (ma- `£ w`§ f‹ƒq‹ƒ il est lourd x®‹ƒk`¶ú`¶ª+ p`£` x®‹ƒk`¶ª r‹ƒÊk`£`£
ninka-bagué)
bambara f‹ƒq‹∆+ fv‹ƒq‹∆ i‹ƒq`m r‹ƒq`
khassonka wt§kh x‹ƒk` r‹ƒk`

58. peur 59. corde 60. pirogue


Mogola r‹ƒq`§n¶ª+ r‹ƒq`•n¶ª it£qt£Êjr⁄§_+ jt§Êqn¶ún¶ª
it£qt£j‹»Êr⁄•
Kamiko m®d§_ a‹ƒ r‹√q`¶ª je crains it£qt£j‹ƒÊr⁄• jt§qt§t¶ª
Sébékoro lï a‹ƒ‹√ rr‹√q`£ je crains it£Êqt§t£ jt®t¶út¶ª+ jt®kt¶út¶ª
'r`£k`¶ú(
Jumera m£ r‹ƒq`¶+ú m§ r‹ƒq`• fais-moi it£qt§t• jt®qt¶ª
peur
Guissimbiné ms`§ st£a`§at§ xd•+ it£qt£j‹ƒÊrd§d• kut¶út¶ê+ jt§kt¶út¶ê
m
r‹»q`¶sê `•. s`§ st£a`§at§ xd•+
m
r‹»q`¶sê `• j’ai vu le blanc,
j’ai eu peur
Séféto lï ad§ r‹√Êk`£ j’ai peur it£qt£j‹…Êrd§d£ jt®kt§t•
Karega (ma- r‹ƒq`¶ª+ mr‹ƒq`¶sú `£ j’ai eu it£qt£j‹ƒÊr⁄§⁄≥ jn§kn•
ninka-bagué) peur
bambara r‹ƒq`¶ it£qt§+ jt§qt¶
it£qtj‹ƒr⁄
khassonka r‹ƒk` it£kt wt§kt“

116
Cette correspondance, en combinaison avec la correspondance suivante,
sont parmi les paradoxes les plus intéressants du comparatisme manding.67
Avec très peu d’exceptions, le mandinka et toutes les variantes du maninka
sont solidaires du kagoro (-l- dans ces mots, -r- dans les mots de la série
suivante) et s’opposent au bambara.
Le kagoro se comporte en enfant terrible des manding ouest : la plupart
de parlers se rangent du côté du bambara en manifestant un -r- dans la
première série, en alternance libre avec -l- et -- dans les parlers centraux
dans les mot à consonne initiale vélaire (‘lourd’, ‘pirogue’). Dans les parlers
kagoro de l’ouest, -r- et -l- sont en concurrence dans tous les mots de ce
groupe.
Dans la série suivante, par contre, tous les parlers kagoro sont en accord
avec les langues manding-ouest en manifestant -r- et s’opposent au bambara.
Quant à la variante --, elle apparaît plus fréquemment dans les mots de
ce groupe, mais non exclusivement : on en trouve des occurences en tant que
variante de /-l-/ (39. ‘rire’ – Sébékoro, Séféto, Karega) et de /-r-/ (32. ‘arbre’
– Jumera), toujours en présence d’une consonne palatale à l’initiale.

67
Une explication de ce phenomène par l’influence de la consonne initiale
(labiales et vélaires vs. dentales et palatales) a été proposée dans [Konaté, Vydrine
1989], mais cette solution doit être vérifiée sur le matériel plus large, et les exemples
en contradication avec cette explication doivent être expliqués.

117
16. ,k, : ,q, intervocaliques :
30. égrainer (le coton) 61. puiser 62. indigo
Mogola ft£qt£r‹√Êk‹ƒ_ j`£` rn£q‹√ f`£Êq`§_
Kamiko j`£` ft£qt£r‹≈h j`•` rn•q‹√ f`£Êq`§_
Sébékoro lï a`§` ft£qt£r‹√ je j`• rn£‹√ f`•`£q`•
l’égraine
Jumera j`£` ft£qr‹ƒ+ j`£` j`£` rn£q‹√ f`£q`§_
ft£qt£r‹√
Guissim- j`£ jÿ§ÿq‹√ ft£qt£r‹√ j`•` rn•q‹√ f`®Êq`§`•+ j`£ g`®`mt§ ct¶ú
biné égrainer le coton f`£q`§` sn£ teindre le
tissu à l’indigo
Séféto md§ xd§ Âfÿ§ÿ§q‹√ ft£qt£r‹√ w`£ rn§q‹√ p`£ g`£`®mt§ ct¶ª f`£q`®`§ sn£
rÿ¶ú j’ai égrainé le teindre le tissu à
coton souvent (?) l’indigo
Karega ft£qr‹ƒ‹√+ w`£` ft£qr‹√‹√ p`£ i‹ƒ_ rn£q‹√ g`£`£mt§ ct¶ª f`£q`£ sn£
(maninka- puiser l’eau mets le vêtement dans
bagué) l’indigo
bambara vt£qt£r‹ƒ+ vt£kt£r‹ƒ rn£k‹ƒ f`£k`§
khassonka ft£qtrh rd§qt f`£q`

118
63. lire 64. coudre 65. lune
Mogola j`£Êq`¶ún¶ª lecture j`•` j`•q`£ Âj`§qt£
Kamiko l® a‹ƒ j‹…s`©at© m® ad§ g`•`£mt§t• j`£q`£ je couds le Âj`§qt£
j`£Êq`¶ª je lis un vêtement
livre
Sébékoro l® a‹ƒ j`£q`¶ú j⁄≥ je Âp`§`§qt£
fais mes études
Jumera j`£q`¶ú_ j`•` j`§q`£ Âj`§qt£
Guissim- `£ fid§ j`•q`¶ª il fait j`®` xd• g`£`mt§kt• j`§q`§ coudre Âj`®`§qt•
biné ses études ses vêtements, j`£ g`£`®mt§kt•
j`§q`§ coudre les vêtements,
j`£`kt£ j`§q`§ les coudre
Séféto lï ad§ w`£q`£ je fais m⁄§ xd§ g`£`mt§ w`£q`£ j’ai cousu w`®`§qt£+
mes études l’habit p`®`§qt£
Karega p`®q`¶ú`¶ª w`£ g`£`mt§ w`≥q`£ coudre le Âp`®`§qt•
(maninka- vêtement+ m£ s`§ g`£`mt§ w`£q`£ j’ai
bagué) cousu le vêtement
bambara j`£k`¶ú j`§k` j`§kn
khassonka w`£q`“ w`§q` w`§qt

119
66. cuire à l’eau 77. boîter 78. entasser 109. année
dernière
Mogola j`•` a`§q`£a`§q`£ rd§fd§kd§n¶ª le 'j`£` Âk`§i⁄≥q⁄≥( Ârd§dqt¶ª
boîter
Kamiko j`•` a`£q`£a`®q`§ j`£ j`£` rn©fn§qn§ Ârd§qt¶ª
rd©fd§qd§d•yd• Ún§Ón¶ê f`£
entasse l’un sur
l’autre
Sébékoro lï a`§ `£ a`£q`£a`£q`£ j‹≈ j`®` rn§Ón§qn¶ê Ârd§qt¶ª
je le fais bouillir rd§fd§qd¶ªrd¶ê
Jumera j`£` a`£q`£a`£q`£+ rd£fd£qd§ j`£` rÿ§fÿ§qÿ• Ârr⁄§qt£
kaa barabaa
Guissim- m£ s`§` a`£q`£a`§q`§ je r⁄§f⁄§q⁄∂êr⁄•⁄ j`•` rÿ•fÿ§qÿ• Ârd§qt¶ª
biné l’ai fait bouillir
Séféto 'p`£ i‹ƒ_ Âf`¶ªmc‹√x`£ rd£fd©kn¶ú_ rn§fn•kn¶ª Ârd§qt¶ª
réchauffer l’eau( p`£
jt£la`§ a`£q`£a`£q`£
faire bouillir la
grosse boule (?)
Karega w`® a`§q`•a`§q`• p‹≈h p`£ rÿ§fÿ§qÿ• Ârd§qt¶ê
(maninka- rd•fd¶úd¶êmsd•
bagué)
bambara a`£k`a`§k` rd§fdkd¶ rn§fn§kn¶ú r`§kn¶
khassonka a`£q`a`q` „ „ rd£qt“

120
17. ,q, : ,s,.,c, intervocaliques :
67. aîné 68. obtenir 69. attacher
Mogola “® jn®sn£ mon aîné rn£Êsn• r‹√s‹≈
Kamiko “© jÿ•sÿ£ mon aîné j`£` rÿ£sÿ£ j`£` r‹√c‹√
Sébékoro “® jÿ•cÿ£j⁄• mon `¶ú`¶ª c`•` rn£sÿ£ j`•` rr®‹√c‹√
frêre aîné, “§ nous l’avons
jÿ®cÿ£lt£rt£ reçu
Jumera “§ jÿ®sÿ£j⁄•⁄ mon ‹» s`•` rn£sn£ tu l’a jn© j`§ it£qt§_ r‹√s‹√ que
frêre aîné reçu celui-là attache la
corde

Guissim- jÿ£cÿ£Êj⁄§⁄≥ mon j`•` rÿ£sÿ£ j`£` r‹√s‹√
biné frêre aîné,

jÿ£cÿ£lt£rt• ma
soeur aînée
Séféto “§ pÿ§cÿ£jd£ mon w`£` rÿ£sÿ£ w`£` r‹√c‹√
frêre aîné
Karega “£ pÿ§sÿ£jd£d mon m£ s`§` rÿ£sÿ£ je l’ai m£ s`§` r‹√s‹√ je l’ai
(maninka- frêre aîné reçu attaché
bagué)
bambara jÿ£qÿ§+ jÿ£qÿj⁄§ rÿ£qÿ§ r‹√q‹ƒ
khassonka wn£sn rn£sn r‹√sh
Tous les parlers kagoro maintiennent l’occlusive dentale qui apparaît dans
deux variantes, sourde et voisée.
18. ,f, : ,a, : ,e, : ,v, intervocaliques : Cette correspondance reste
parmis les plus embrouillées dans les langues mandingues, et les données des
dialectes kagoro corroborent cette réputation : aucune racine n’en répète une
autre, ce qui fait de la reconstruction de la proto-forme un casse-tête (cf.
[Kastenholz 1997, 61-62], et la discussion dans [Vydrine 2000]). On dirait
que la consonne intervocalique de chacune des racines en question exige la
reconstruction d’un proto-phonème différent.
Cependant, une autre supposition peut être avancée. En fait, dans toutes
ces racines, sauf celle pour ‘viande, animal’, la consonne intervocalique se
trouve entre deux voyelles, dont l’une est labialisée et l’autre ne l’est pas.
Cela nous permet de parler du conditionnement de la consonne intervocalique
par son entourage. Il s’agira donc, effectivement, d’un modèle individuel

121
pour l’histoire de chaque racine (ou presque), mais on pourra se passer de la
multiplication des proto-phonèmes.68
70. rêve 71. viande, animal 72. tourterelle 73.charo-
gnard
Mogola r‹√hÊaÿ• rt£Êft•+ rt£Êjt• m£st§j`§n¶ª ct£j`•
Kamiko l® fi‹ƒ r®‹√‹√fiÿ£ je `¶ì fid§ rt£ft§k_ cn§lt• m£ct©e`§mn•+ ct£e`§`•
rêve nous mangeons les m£ct®e`§mn£
animaux
Sébékoro r®‹√‹√fiÿ§ r®t£ft§t£ m•ct©fi`§`•mÿ£ m£ct£f`§`£+
m•ct£v`§`£
Jumera lï a‹ƒ r‹√aÿ£+ lï `¶ú jn• rt£ft§_+ `¶ú jn• m£ct£e`§mÿ• m£ct£fi`®`•+
a‹ƒ r‹√fiÿ£ je r®t£ft§_ nous disons : m•ct£fi`®`•
rêve viande
Guissim- r‹√‹√fiÿ§ÿ£+ r‹≈hfiÿ§ÿ£ rrt•Ót®t•+ rrt£Ót®t• st§a`§mÿ§ÿ•+ ct•fi`§`•
biné st§fi`§mÿ•ÿ
Séféto r‹√fiÿ§ÿ£ rt£at®t§ st•fi`¶úmcÿ§ÿ£ ct£v`§`£+
cgt£v`§`£
Karega m⁄§ r‹√haÿ£s`£ rr®t£at§t£ st£a`§mÿ§ÿ£ ct£f`§`£
(maninka- j’ai rêvé
bagué)
bambara rt£fn§+ r‹√fn¶ú rn£fn§ mst§f`¶+ mst§e`¶+ ct£f`§
mst§a`¶
khassonka r‹√han rt£at st§a`mch“ ct£f`
En parlant des détails, il faut noter que -fi, dans les parlers kagoro
différents représente évidemment le phonème /-b-/, dont il est une variante
« affaiblie », souvent en variation libre avec la variante « forte », [-b-]. fi
apparaît parfois dans la prononciation de la marque prédicative de
l’inaccompli (ah+ ad).
19. ,a, : ,e, intervocaliques : Cette racine, qui est, en fait, un emprunt
ancien à l’arabe, est plutôt isolé dans les langues manding.

68
Au premier regard, cette explication déjoue certains des arguments que j’ai
avancé contre l’interprétation de la correspondance -b- : -g- par Kastenholz dans le
compte-rendu suscité. Pour en trouver une solution définitive, il faut cependant
considerer ce problème sur un corpus plus fournis.

122
74. écrire
Mogola j`•` r⁄§a⁄•
Kamiko j`•` r⁄§fi⁄§
Sébékoro j`•` r⁄§a⁄§
Jumera j`£` r⁄§fi⁄•
Guissimbiné j`•` r⁄§a⁄•
Séféto w`£` r`§fi⁄•
Karega (maninka-bagué) p`£` r`§ad§
bambara r⁄§a⁄∂¨
khassonka r`§ed
20. ,f, : -∅- : ,j, intervocaliques :
75. s’asseoir 76. brouillard 77. boîter 78. entasser
Mogola ‹ƒ r‹√f‹√+ ‹ƒ r‹√j‹√ at£Êjt§n¶ª rd§fd§kd§n¶ª le 'j`£` Âk`§i⁄≥q⁄≥(
assis-toi boîtillement
Kamiko d® fi‹ƒ r‹√f‹√ tu at®ft¶út¶ê k`§`kd§ le j`£ j`£` rn©fn§qn§
t’asseois brouillard est rd©fd§qd§d•yd• Ún§Ón¶ê f`£ entasse
couché l’un sur l’autre
Sébékoro j‹»h r‹√f‹√ at§Ót¶út¶ª j‹≈ rd§fd§qd¶ªrd¶ê j`®` rn§Ón§qn¶ê
Jumera ‹ƒ r‹√Ó‹√ assis- 'jt§tqt§l‹≈s`£( rd£fd£qd§ j`£` rÿ§fÿ§qÿ•
toi
Guissim- j‹»‹ƒ r‹√f‹√ 'jt•qt§l‹≈s`•( r⁄§f⁄§q⁄∂êr⁄•⁄ j`•` rÿ•fÿ§qÿ•
biné
Séféto ‹ƒ r‹√f‹√ assis- 'Âwt§qt£ i‹√f‹∆ªms`§ rd£fd©kn¶ú_ rn§fn•kn¶ª
toi a‹√ le brouillard
est descendu
aujourd’hui)
Karega m`¶ì`¶ê s`¶ê`¶ r‹√f‹√ 'Âpt§qt£( p‹≈h rd•fd¶úd¶êmsd• p`£ rÿ§fÿ§qÿ•
(maninka- nous nous
bagué) sommes
assis
bambara r‹√f‹ƒ at§ft¶ rd§fdkd¶ rn§fn§kn¶ú
58
khassonka r‹√fh 'wt§tqt( „ „

69
Probablement un emprunt au soninké (xuuru).

123
79. nom 80. léger 81. mouton
Mogola sn§Óÿ£ e⁄πf⁄§l`¶ê+ e⁄πf⁄§l`•n¶ª r`•`£j`§`£+ r`£`Êj`•+
r`£`Êw`•+ r`£`Êf`•
Kamiko ‹ƒ sn£Ón£ (quel `£ j`§ e⁄§f⁄∂¨ il est léger r`£`Ó`§`•
est) ton nom ?
Sébékoro sÿ§Óÿ£ `£ j`£ e⁄§Ó⁄§ il est léger r`£Ó`§`£
Jumera Âsÿ§Óÿ£ÿ£ `£ j`§ e⁄§Ó⁄∂¨ il est léger r`£`£f`§`•+ r`•`£j`§`£
Guissimbiné Âsÿ§Óÿ£ÿ£ `£ j`§ e⁄§f⁄• il est léger r`£`Ó`§`•
Séféto ‹√ sÿ§Óÿ§ (quel '`£ w`§ g⁄§⁄• il est léger) r`£`Ó`§`•+ r`£Ó`§`£
est) ton nom?
Karega (ma- Âd®kd• sÿ§Ón£ '`£ p`§ g⁄§⁄§ il est léger) r`•`•+ r`•`Ó`®`•
ninka-bagué) (quel est) ton
nom?
bambara sÿ§fÿ e⁄§f⁄∂ r`£f`§
khassonka sn§wn ed§fd 'ed£( r`£`w`
La vélaire intervocalique se maintient bien dans tous les parlers kagoro
(les formes pour ‘léger’ en khassonka, Séféto et Karega, probablement,
représentent une racine différente). Elle tend à se renfocer ([-k-]) dans le
parler de Mogola, et dans les autres parlers elle s’afaiblit souvent jusqu’à la
fricative. A Sébékoro (et probablement dans les autres parlers aussi) les
variantes occlusive et fricative sont en variation libre, sans être conditionné
par l’entourage (le timbre des voyelles, etc.). A Karego, une réalisation
postvélaire, --, peut apparaître facultativement, ce qui rapproche ce parler
avec le khassonka.
21. Prénasalisés intervocaliques : Tous les parlers kagoro suivent le
modèle kagoro en maintenant les prénasalisées dentales et labiales, bien
qu’on observe parfois leur affaiblissement occasionnel en nasale homogène.
La voyelle précédente est souvent légèrement nasalisée. La vélaire, par
contre, manifeste des degré différents de l’affaiblissement, ce qui est
accompagné par la nasalisation des voyelles voisines (cf. aussi 48. ‘jeune
fille’), mais dans les trisyllabes et mots redoublés (88. ‘cousin à plaisanterie’,
108. ‘mettre sur la manche’) la forme « forte » (l’occlusive sonore
prénasalisée) apparaît dans tous les parlers, sauf celui de Karega.

124
82. porter sur le dos 83. proverbe
Mogola lt£rt• a‹ƒ_ cd§n• a`£lat£ la 'm£c`£`kd•(
femme porte l’enfant sur le dos
Kamiko j`£ cd§t¶ê a`£lat£ porter l’enfant '`£ l`© m`§ f`§ s`£`k‹ƒ k`• il est
sur le dos en train de dire proverbes)
Sébékoro j`•` a`£lat£ rr®`¶ªmc`§_
Jumera j`£` a`£lat£ 'j`£ s`®`•k k`£ dire la
proverbe)
Guissimbiné j`£` a`£lat• r`¶ªmc`§`£
Séféto w`£ cd§n£ a`£lat£ porter l’enfant w`£ r`£mc`§_ k`£ dire la
sur le dos proverbe
Karega (ma- Âa`£llt£k‹ƒ_+ a`£lat£k‹ƒ_ le r`¶ªmc`•
ninka-bagué) porter sur le dos+ p`£` a`£lat§
`£ pn£ sn£ le porter sur son dos
bambara a`£lt§ mr`£m`§+ y`£m`§ 'ms`£kd¶ú(
khassonka a`£lat r`§mc` 's`£kh conte(

84. prix 85. bien portant


Mogola `£ rÿ¶ªvûÿ¶úÿª¶ son prix jd§mc⁄§x`£ santé
Kamiko `£ rÿ¶ªvûÿ¶úÿ¶ª son prix `£ j`© j⁄∂¨mc⁄• il est bien portant
Sébékoro `£ rÿ¶ªvûÿ¶úÿ¶ª son prix `£ Ó`§ j⁄§mc⁄•+ `£ Ó`§ j⁄§mm⁄• il
est bien portant
Jumera j`£` rÿ¶ª“ÿ¶ú Ú‹√m‹√“`£ cdl`mcdq ‹ƒ Ó`§ jd£mcd£ tu es bien portant
kd oqhw cd pbg-
Guissimbiné rÿ¶ê“ÿ¶úÿ¶ª `£ j`• j⁄∂¨mc⁄§
Séféto jn£q‹ƒ w`• j⁄≥mc⁄≥ es-tu bien
portant?
Karega (ma- ‹ƒ lt£rn§ w`£ j⁄∂¨mc⁄≥ ta femme
ninka-bagué) est en bonne santé
bambara rÿ£mfÿ§+ rÿ£“ÿ§ j⁄§m⁄
khassonka rn£“n jd§mcd

125
22. ,ô : ,` après une nasale :
86. oeil 87. souris 88. cousin à 89. interdit
plaisanterie
Mogola Ú®`§`• ÂÚ®‹ƒm`£ r‹√m`¶ªÊft¶ún¶ª s`£m`§`•
Kamiko Ú®`§`• Ú£‹»m`• r®d£m`¶ªft¶út¶ª `®`§m s`£m`§ l‹≈ i`§k`§`•
s‹√ notre interdit est
le caïlcedrat
Sébékoro Ú®`§`• Ú®‹ƒm`£ r`£m`¶ª“ft¶ú_ s`£m`§`£
Jumera Ú®`§`• Ú®‹ƒm`£ r`£m`¶ªft§_ s`£m`¶ú`¶ê
Guissimbiné Ú®`§`• Ú®‹ƒm`£ r`£m`¶ªjt¶út¶ª s`•m`§`£+ s`£m`§`£
Séféto ‹√ Ú®``§ • Ú‹»m`§_ ‹ƒ r`•m`¶ªpt§t£ ton ‹ƒ s`£m`£
ton oeil cousin à
plaisanterie
Karega (ma- ‹√ Ú®`` § • Ú®‹ƒm`• ‹ƒ r`•m`¶ª“t¶ú_ ton s`£m`§`£
ninka-bagué) ton oeil cousin à
plaisanterie
bambara Ú⁄§ Ú‹ƒm⁄ r⁄≥m⁄mjt§ s⁄≥m⁄§
khassonka Ú`§ Ú‹ƒm`+ “‹ƒm` r`£m`wt s`£m`
Tous les parlers kagoro s’opposent au bambara en maintenant le type plus
archaïque.
23. Voyelles h : d : Comme cela a été noté dans les travaux des
prédecesseurs [MAPE 1983, Creissels 1986], le kagoro manifeste une
inconséquence : pour certains mots, il se solidarise avec les idiomes manding-
ouest en préférant -i-, pour les autres, avec les langues manding-est. Ce
problème a été discuté dans l’esquisse phonologique du parler de Sébékoro ;
les autres parlers manifestent davantage de divergences. Il faut spécialement
noter le timbre des voyelles des monosyllabes dans le parler de Kamiko.
Malheureusement, la pénurie des données ne permet pas de juger, s’il s’agit,
dans ce parler, des variantes conditionnées du phonème /i/, ou bien des trois
phonèmes antérieurs qui s’opposent (/i/ : /‘/ : /e/, une modification de
l’opposition /i/ : /e/ : /⁄/ spécifique des idiomes orientaux du manding).

126
90. enfant 91. pied/ 92. vendre 93. apprendre 94. un
jambe
Mogola cd¶l
ì ‹≈rd§n¶ê r®‹∆ªx¶`¶ún¶ª e‹√hq‹ƒ_ j‹»‹≈ c‹√f‹√ jd§dkd§
Kamiko m£ c‘§tª¶ mon r®‘∏t¶ª 'l® a`§` r`£ ‹√ j`£` c‹ƒÓ‹≈+ j`£` jwd§kd•
enfant l`£ je te le c‹√Ó‹√
vends)
Sébékoro cd¶ê r®‹∆¿‹∆Ω+ r®‹∆º‹∆Ω 'j`•` r`¶ª( j`•` c‹√Ó‹√+ j`•` Âjd§kd£d+
c‹√Ó‹ƒ Âjd§kd§d£
Jumera cd¶úd¶ª ‹ƒ r‹∆¿‹∆Ω ton 'j`£` r`¶ª( j`£` c‹√f‹√ jd•kd£
pied
Guissim- cd¶úd¶ª r‹∆¿‹∆Ω 'j`•` r`¶ª( j`£` c‹√f‹ƒ jd•kd§d
biné
Séféto ‹√ cd§n£ ton ‹ƒ rd£n¶ª ton 'w`£` r`¶ª( w`£` c‹√Ó‹√+ w`£ jg‹ƒk‹ƒ‹√
enfant pied st£a`£at£wÿ¶úÿ¶ª c‹√Ó‹√
apprendre la
langue française
Karega ‹√ cd¶ún¶ª ton ‹ƒ r϶ìn¶ª ton 'p`•` r`¶ê( p`•` c‹√f‹√ jd§kd£d
(ma- enfant+ pied
ninka- cd¶ún¶ª
bagué)
bambara cd¶ú rd¶ì ed£dqd§ 'r`¶ì cd£fd§ jd§kd¶
acheter(
khassonka c‹ƒ“ r‹√“ e‹√hqh 'r`£“( c‹√fh j‹ƒkh“
24. Voyelles n : t : Cette série se range du côté manding-ouest d’une
façon plus homogène (cf. aussi 29. ‘peau’, 71. ‘viande’). Cependant, on
trouve aussi des cas où les formes dans certains parlers échappent à cette
règle et s’associent avec le manding de l’Est : 45. ‘voleur’ – Séféto rn¶ìÿ¶ê
(s’agit-il de l’assimilation de la voyelle de la racine par l’article -o ?) ;
‘chasseur’ – Mogola cn£mrn§+ Guissimbiné cn¶ªmrt§+ cf. d’autres cas et la
discussion du statut des opposition d’aperture dans le précis de phonologie du
parler de Sébékoro.

127
95. bras 96. os 97. cheval 98. femme
Mogola at®kt§t• Âjt®kt§t• rt®t• lt£rt§t•
Kamiko ‹√ at®kt• ton Âjt®kt§t• lï a‹ƒ_ rt£t£ lt£rt§t•
bras, lï at®kt• an£q‹√ je vais à
mon bras cheval
Sébékoro Âat§kt£ Âjt§kt£ rt®t• lt£rt§t£+ lt£yt§t£
Jumera Âat®kt• Âjt§kt§t• rt®t•+ r®t®t• lt£rt§t•
Guissimbiné Âat§kt§t£ Âjt§kt§t• rrt®t• lt£rt§t•
Séféto ‹≈ at§kt£ ton Âwt§kt§t£ rt®t• lt£yt§t£+ lt•rt§
bras
Karega (ma- ‹√ at§kt• ton Âpt§kt£ p`£ rxt®t• an£q‹√ lt£rt§t£
ninka-bagué) bras+ at§kt• chevaucher
bambara an§kn jn§kn rn® lt£rn§
khassonka at§kt wt§kt rt£ lt£rt
25. ,t, : ,h, dans le contexte Atq@ : Ahs@ : Dans la grande majorité des
cas, tous les parlers suivent le modèle manding-ouest. Ils y restent fidels
même dans les cas où le khassonka et le mandinka en dévient (‘saisir’). L’une
des deux exceptions (et©m⁄®⁄§+ le parler de Mogola) étant un emprunt apparent
en bambara (dont témoigne la voyelle finale, cf. la correspondance 22.),
l’autre (‘beau-parent’, le parler de Jumera) reste la seule vraie exception à
cette règle.
99. beau-parent 100. feuille 101. balayer
Mogola a‹»s`§n¶ª e‹ƒs`§at®kt• e‹…c`§q`§n‘£ balai’
Kamiko lï a‹…s`§t¶ª mon beau- g‹ƒs`£ j`£ x®n§qn• g‹»s`£ balaiyer
parent un endroit
Sébékoro a‹≈Êc`¶ú_ g‹√Ês`§_ j`•` g‹≈c`£
Jumera at©s`¶ú`¶ª e‹ƒs`£+ e‹ƒc`£ j`£` g‹ƒc`•
Guissimbiné a‹ƒs`¶ª+ a‹ƒc`¶ª g‹ƒs`£ j`•` g‹≈c`£
Séféto ‹√ a‹ƒc`¶újd£d ton beau- g‹ƒs`£+ eg‹ƒs`£ w`•` g‹ƒs`¶ú+ w`•` g‹ƒc`¶ê
père
Karega (ma- ‹√ a‹ƒÊc`¶ú+ ‹√ a‹ƒÊs`¶ú son g‹»s`£ p`£` g‹√s`£
ninka-bagué) beau-parent
bambara at§q`¶ et§q` et£q`¶ú
khassonka a‹ƒs`“ e‹ƒs` e‹√s`

128
102. caste « funè » 103. saisir
Mogola et©m⁄®⁄§kt£ j`£` l‹√s`£
Kamiko g‹√m`§`• j`£` l‹√s`£
Sébékoro e‹√m`§`• j`•` l‹√s`£
Jumera e‹√m`§`• j`•` l‹√c`£
Guissimbiné g‹√m`§`• `£ l‹√s`£ attrappe-le
Séféto 'rÿ£ÿ®qÿ•i`§k‹√ chanteur des chasseurs) w`•` l‹√s`£
Karega (ma- Âg‹√m`®`• p`£` l‹…c`•+ p`£`
ninka-bagué) l‹…s`•
bambara et£m⁄§ l‹√m⁄§
khassonka e‹√m` lt£s`
26. ,t, : ,h, dans le contexte AtkU : AhkU :
104. rouge 105. laisser 106. deux 107. fonio
Mogola vt£kd¶ªl`¶ú ak`£ ek`®+ e‹√k`§ g‹ƒm‹√
x vx
Kamiko `£ j`§ vt•kd£ il est m§ s`•` ak`£+ m§ c`•` r® k`£+ r® k`£ Âg‹»m‹≈
rouge ak`£ je l’ai laissé
Sébékoro `£ j`§ vt•kd£ il est j`•` ak`£ ek`£ Âg‹ƒm‹√
rouge
Jumera `£ j`§ vt•kd£ il est `£ ak`£ laisse-le ek`£ ge‹ƒmh£
rouge
Guissimbiné `£ j`§ vt•kd£ il est `£ ak`©+ `£ a‹…k`£ e‹…k`£+ ek`£ Âg‹»m‹≈
rouge laisse-le
Séféto `£ w`§ vt•kd£ il est w`•` a‹√k`£+ `£ a‹…k`• et®k`§`£ Âg‹√m‹ƒ‹√
rouge laisse-le
Karega (ma- `£ `§ vt•kd£ il est m£ s`§` a‹√k`£ je l’ai et•k`® Âg‹ƒm‹√
ninka-bagué) rouge laissé
bambara a‹√kd¶ú a‹√k`§+ ak`® e‹√k`§ e‹ƒmh
khassonka vt£kd“ at£k` et£k` et§mch
Dans cette série, les parlers kagoro manifestent beaucoup moins de
solidarité. Les formes pour ‘rouge’ sont les seules à s’accorder
systématiquement avec les idiomes manding-ouest. -i- dans les formes pour
‘fonio’ s’expliquent probablement par le fait que la consonne initiale dans ce
mot n’est plus labiale ; un emprunt récent au bambara est également possible.
L’amuïssement de la voyelle dans les mots pour ‘laisser’ et ‘deux’ dans les

129
dialectes est et central ne permet pas de parler de son timbre, et les données
des parlers ouest témoigne de l’absence d’une règle générale.
27. Séquences de voyelles d,d : d,t, `,n : d,t, n,h : d,t :
108. mettre sur la 109. année 110. puiser
manche dernière
Mogola j`£` fd¶ú“fd¶ú Ârd§dqt¶ª j`£` rn£q‹√
Kamiko l® a`§` fd¶ª“fd¶ª je le Ârd§qt¶ª j`•` rn•q‹√
mets sur la manche
Sébékoro j`•` fd¶ú“fd¶ê+ j`•` Ârd§qt¶ª j`• rn£‹√
fd¶ú“fd•
Jumera j`£` fd¶ú“fd¶ú Ârr⁄§qt£ j`£` rn£q‹√
Guissimbiné j`£` fd¶ú“fd§ Ârd§qt¶ª j`•` rn•q‹√
Séféto 'w`£` jt¶úmct£+ w`£ Ârd§qt¶ª w`£ rn§q‹√
c`£a`§ jt¶ªmct£(
Karega (ma- 'p`£` pt¶ìmct•( Ârd§qt¶ê p`£ i‹ƒ_ rn£q‹√ puiser
ninka-bagué) de l’eau
bambara fd¶úfd¶ú r`§kn¶ rn£k‹ƒ
khassonka wd£mwt rd£qt“ rd§qt
(Cf. également 116. ‘tailler’) Il s’agit, en fait, de trois séries différentes,
peu régulières et mal étudiées ; nos données sont insuffisantes pour conclure.
28. Séquences des voyelles : BTFT : B`FT :
Le kagoro suit, généralement, le modèle bambara, avec quelques rares
exceptions (notons que la forme du parler de Séféte pour ‘mauvais’ est la
même que dans le maninka de Kita, et aussi, que la forme r`£fn£l`§ ‘matin’
est attestée par Ch. Bailleul dans le dialecte bambara de Faladiè).

130
111. mauvais 112. fermer 113. matin 114. signe
Mogola g⁄∂¨⁄∂ it§ft£ j`£` c`§` st§ft¶ê r`£`jt§l`£+ s`£Ó`£l`£mÊrd§dqd£
mauvaise fermer la r`£`ft§l`£
chose porte
Kamiko m‹∆¿ j`•` it£ft¶ª c`§` st£ft¶ªt¶ `® m‹ƒ r`§Ón©l`£` s`£Ól`¶òy⁄§⁄§q⁄•
cela est ferme la porte bon matin!
mauvais (vous et matin)
Sébékoro `£ w`£ it§Ót¶ú il j`•` st£Ót¶ª ‹ƒ r`§Ót£l`£` s`£ll`¶ªmrd¶úd¶ª+
est mauvais bon matin (« toi s`£ll`¶ªmr®d¶úd¶ª+
matin ») s`£ll`¶ªmr®d§d£
Jumera `£ Ó`• it§Ót¶ú il j`£` st§Ót• d§ r`•Ón§l`£ bon s`£Ól`©r⁄§⁄§q‹≈
est mauvais matin (« toi
matin »)
Guissim- `£ w`§ it§Ót¶út¶ª il j`•` c`§ st£Ót¶ª rr`•Ót§l`• s`•Ót£l`©rd•dq‹√
biné est mauvais fermer la
porte
Séféto `£ w`• in§Ót¶ê il w`£ c`§ st£Ót¶ª ‹ƒ r`£Ón£Êl`£ bon s`£Ó`©l`©rd§d•q‹√
est mauvais fermer la matin (« toi
porte matin »)
Karega `£ w`£ it§Ót• il p`£ c`§ st£Ót£ r`£Ót§tl`£ s`£Ól`¶ªmrd§q‹≈
(maninka- est mauvais fermer la
bagué) porte
bambara it§ft st§ft rÿ£fÿl`§ s`£`l`rd§qd
khassonka i`§wt s`§wt“ r`£wt s`£wtl`mrdcd
(maninka-mori
sÿ£ÿl`rd§qd(
29. La longueur vocalique
(Cf. également 1. ‘racine’, 21. ‘crier fort’, 28. ‘fil de trame’.) Comme en
bambara, la longueur vocalique est pertinente dans la position non-finale
seulement ; il reste à établir son statut phonologique devant une consonne
intervocalique prénasalisée (cf. 27. ‘fuseau’). Elle se maintient bien (d’une
façon comparable au khassonka) dans tous les parlers, sauf celui de Sébékoro
(cf. le précis de sa phonologie).

131
115. souffrance 116. tailler 117. aider
Mogola `¶ìm sÿ§ÿqÿ§s`• nous j`£ `£ kd§dÊrt§ cd£d®l`§`• aide
avons souffert
Kamiko s`§`q`§` kn• ‹√ m`£ tu j`£` kd§drt•+ j`£ Âx‹ƒq‹≈ j`¶ì md•dl`£+ j`¶ì
as la souffrance kkd£rt£t tailler l’arbre cd•dl`£ nous aider
Sébékoro j`•` sÿ§ÿ£qÿ£ j`•` kd®d§rt•+ j`•` kd®d§yt•
j`£` cd£l`£
Jumera sÿ§ÿ§qÿ• j‹»‹≈ cd£dl`£`
kªkªd§d§rt§: kªkªd§d§rt§m‹≈ taile
t’aider
Guissim- sÿ§ÿ§qÿ§ r‹ƒ msd• il n’y j`£ x‹»q‹ƒ_ aÿ§Óÿ§_ kkd©drt¶ê j`£` cd£dl`£`
biné a pas de mal
Séféto 'jt£qt£jt¶ú s‹≈h k`£ est- j`£` Âkd§d§rt§t£+ w`£ x‹ƒq‹√ `¶úqt£ wn£9 w‹ƒ‹√
ce que tu te portes kkd£drt£ tailler le bois cd£dl`£ nous
bien?) disons: t’aider
Karega sÿ§ÿqÿ§ ms‹√h m`£ tu p`£` Âkd§drt£+ Âkd§drt§k‹√+ p`£` c⁄≥⁄≥l`®`•
(maninka- n’as pas de w`£ Âx‹ƒq‹√ Âkd§d§rt£ tailler
bagué) souffrances le bois
bambara sÿ§ÿqÿ c⁄§r⁄ c⁄≥l⁄§
khassonka sn§nqn kd§drt cd£dl`

118. 119. contredire 120. mouton


vêtement
Mogola g`•`£mt®t• j`£` rn•nrn£n r`£`Êj`•+ r`£`Êw`•+ r`£`Êf`•
Kamiko g`£`®mt§t• rr®n£rn©k‹≈ objection r`£`Ó`§`•
Sébékoro g`¶ª`¶ªmt¶út¶ª j`•` rÿ•rÿ• r`£Ó`§`£
Jumera g`¶ê`¶ªmt¶ìt¶ê rr®n£rn£k‹ƒ objection r`£`£f`§`•+ r`•`£j`§`£
Guissimbiné g`£`£mt§t£ j`•` rn£nrn£n r`£`Ó`§`•
Séféto g`£`®mt§t£ w`£m`§`• rÿ£rÿ£+ w`£m`§`• r`£`Ó`§`•+ r`£Ó`§`£
rÿ£yÿ£ ne le dispute pas
Karega (ma- g`£`®mt§t£ rÿ•yÿ®k‹ƒ_ objection r`•`•+ r`•`Ó`®`•
ninka-bagué)
bambara e‹√m‹ƒ rÿ£rÿ§ r`£f`§
khassonka e`£`mt rn£nrn r`£`w`

132
30. La copule possessive :
sa pirogue
Mogola `£ j`© jt§qt§n£+ `£ j`© jt§qn§n£
w
Kamiko `£ j`© jt§qt¶ê
Sébékoro `¶ú xd£ jt§kt¶út¶ª
Jumera `£ k`§_ i‹ƒj`¶újt§qt®
Guissimbiné `£ xd£ jt§kt¶út¶ª
Séféto wt®kn¶ún¶ª pirogue, ‹≈ k`§_ wt£kn¶ªn¶ª
Karega (ma-ninkabagué) `£ xd© pt®Êkt¶út¶ª+ `£ xd© pt§Êkt¶út¶ª
bambara `£ j`§ jt§qt¶
khassonka `£ k`§ wt§kt“n
Le dialecte est, le plus excentrique par rapport au noyau géographique des
langues manding-ouest, a emprunté sa copule au bambara. Dans les autres
dialectes les deux formes (ye, spécifique du maninka de Kita, et la/na,
représentée dans tous les autres idiomes manding ouest et maninka) se situent
par intermittence. Dans le parler de Séféto, les deux particules possessives
s’emploient, xd et k`+ cf. : Ú® xd§ c⁄≥q⁄jd§ g`£q`£s`£ Âma chemise s’est déchirée’.
31. Prédicatif affirmatif de la construction locative :
sa femme est dans le champ
Mogola lt£Êrt§ l‹ƒ et•Êst§ sn£ la femme est dans le champ
w
Kamiko `£ lt©rt§ l‹≈ et£st§ sn£
Sébékoro lt£rt§ l‹ƒ et£ct§ cn£
Jumera lt£rt§kt£ l‹ƒ et£st§ sn£ les femmes sont dans le champ
Guissimbiné `£ lt£rt§ l‹≈ et£tst§t£ sn£
Séféto lt£rt®t§ xd• et£tst§t£ sn£: lt£rt§t£ a`• k`§ et£st§t£ sn£ la femme est
dans son champ
Karega (ma- `£ lt©rt§ l‹ƒ et£st§ sn£
ninka-bagué)
bambara `£ lt£rn§_ a⁄§ en£qn§_ k`§
khassonka `£ lt£rnn ad§ et£tsn sn£
Le seul parler à ignorer le prédicatif spécifique du kagoro est celui de
Séféto : il partage son prédicatif avec le maninka de Kita et de la Guinée
(j⁄≥lÿ£Óÿ§mÿ§+ a⁄§q⁄§ x`•` at£kt£ Âle garçon, le baton est dans ses bras’), qui est en
concurrence avec be, caractéristique du bambara, khassonka, mandinka
(lt£rt§t£ a`• k`§ et£st§t£ sn£). Notons également la possibilité d’emploi du la

133
marque kn£ (qui est, partout ailleurs, la marque spécialisée pour l’énoncé
d’identification à un terme nominal) dans le parler de Kamiko dans l’énoncé
locatif : s`§`q`§` kn• ‹√ m`£ Âtu as la souffrance’
32. Prédicatif négatif de la construction locative :
il n’a pas de force
Mogola e`£“`® m§s`•` sn£
Kamiko a`£q‹…j`• s`£` sn£
Sébékoro e`¶ª“`¶ú ms`•` m`£
Jumera a`£q‹ƒj`§ s`•` sn£
Guissimbiné e`¶ª“`¶ú ms`£` m`£
Séféto a`£q‹…j`§ ms`• k`£
Karega (maninka-bagué) a`£q‹√j`§ m§s`•` m`£
bambara e`£mf` s⁄§ `£ k`§+ a`§qhj` s⁄§ `£ k`§
khassonka a`§q`jd msd§ `£ k`§
Dans la plupart des parlers, la marque négative a une prénasalisation, un
trait spécifique du khassonka et maninka de Kita et inconnu dans les autres
idiomes manding. Quant aux parlers de Kamiko et de Jumera, il se peut que
les formes avec et sans prénasales sont en concurrence libre, comme cela est
attesté à Sébékoro et à Séféto (cf., dans ce dernier parler : jt£qt£jt¶ú s‹≈h k`£ >
Âest-ce que tu te portes bien?’ lit. ‘probleme n’est pas à toi ?’).
Noton également l’utilisation de postpositions différentes dans cette
construction dans le dialecte de l’est et le parler de Jumera, d’un part, et le
reste des parlers, d’autre part.
33. Enoncé d’identification à 2 termes nominaux :
En ce qui concerne la marque de cette énoncé, le parler de Séféto reste le
seul dissident. L’interprétation de la phrase produit ici n’est pas évidente,70
mais les autres exemples qu’on trouve dans le corpus convinquent, que le
prédicatif, s’il existe, est le plus souvent omis, et sa place est prise par la
particule de focalisation kd : `¶ú i‹√f‹ƒ kd£ `£ld£q‹√j‹√ c‹√ Âl’Amerique est notre
espoir’.

70
On peut supposer que le nom est ici au pluriel, et la forme -kt§tÓt£ rappelle le
suffixe de pluriel pour les noms propres et quelques pronoms dans le dioula
d’Odienné (,ktft) et quelques autres parlers de la Côte-d’Ivoire. kn§ consiste
probablement en deux mots, la particule de focalisation k— et la particule de
focalisation ⁄-

134
c’est un Peul
Mogola m‹» l‹ƒ_ e‹ƒk`£ s‹≈
Kamiko m‹√ l‹ƒ_ ek`• s‹√
Sébékoro `¶ú l‹√ ek`¶ê c‹√ nous sommes Peuls
Jumera m‹∆¿ l‹≈ ek`• s‹√+ m‹∆¿ l‹≈ ek`• c‹√
Guissimbiné m‹∆¿ l‹ƒ_ ek`§ s‹√
Séféto et§k`£kt§tÓt£ kn§ s‹√
Karega (maninka-bagué) m`¶ì l‹≈ ek`¶ò s‹√ nous sommes Peuls
bambara m‹∆ª xd§ et§k`_ xd§
khassonka m‹√“ lt£ et§kn s‹ƒ
La marque mu, signalée dans [Creissels 1986, MAPE 1983], n’est attestée
nulle part, ce qui est dû, probablement, au caractère limité du corpus analysé.
34. L’habituel :
les chasseurs chassent les fauves
Mogola cn£mrn§t£ v`£s`£ Úÿ£Ón£mc‹√ les chasseurs s’approchent des
fauves à pas de loup
Kamiko 'ct¶ªyt§kt• l`•` m`§ j`• v`£s`§kt£ fd®_(
Sébékoro ct£mrt§ a‹√ v`§s`• fd¶ú le chasseur chasse le fauve+ ct£mrt§ a‹√
v`§s`§kt£ fd¶ le chasseur chasse les fauves ú
Jumera 'ct¶ªrt¶úkª s`• v`§s`£ fd¶ª+ v`§s`£ v`£c`• les chasseurs ont chassé le
fauve, le fauve est parti)
Guissimbiné cn¶ªrt§kt§_ ad§ v`§q`§kt£ f⁄∂ê
Séféto ct£mrt§kt£ v`§q`£ fd¶ú rÿ¶ª les chasseurs chassent les fauves
souvent
Karega (ma- ct¶ªrt§kt£ a⁄§ v`§q`§kt£ fd¶ª
ninka-bagué)
bambara cn£mrn§v a⁄§ v`§q`v f⁄∂¨
khassonka ct£trn kt£ ad§ v`§qn kt£ wn§xh
Notons la possibilité de l’emploi de la marque prédicative zéro dans les
parlers de Mogola et de Séféto. Cependant, l’analyse du corpus laisse établir
que la marque bi/be existe dans tous les parlers (Mogola : bi, Kamiko : ah+
ad+ fih+ fid+ Jumera : ah+ ad+ fih+ fid+ Séféto : be).

135
35. L’habituel/le progressif dans le passé :
nous causions toujours
Mogola `¶ìm st¶êl a‹√ l`£r`£k`® st•l`£ ad£
Kamiko '`¶ìl ad§ l`§r`§k`§ st©l`© n© sl`£(
Sébékoro `¶ú st¶ª l‹√ l`£r`§k`£ m`£ nous bavardions
Jumera 'st£l`§`§ st£l`£+ `¶úl l‹√ l`£r`£k`£(
Guissimbiné `¶ê`¶ú st¶ú a‹ƒ_ l`§r`§k`§ st©l`§`§ st©l`£
Séféto 'v`®`s‹ƒ,v`•`s‹√+ `¶ªmt£ l`£sd£ k`£ nous bavardons toujours(
Karega (ma- m`¶ì st¶ê a⁄• l`£r`§k`£ j⁄§ gÿ§kÿ§
ninka-bagué)
bambara `¶ú st¶ª a⁄§ l`£r`k`§ st£l` n§ st£l`
khassonka m§ stmmt r‹ƒ w‹ƒhcde`s`
Evidemment, les informateurs de villages différents ont donné à cette
phrase des interprétations aspectuelles variable : la marque mi ... na
(Sébékoro), ø ... la (Séféto), mi ... na (Kamiko, cf. lt£rt§ l‹≈ sn§a‹ƒk‹ƒ m`£ Âla
femme est en train de cuisiner’) exprime le progressif, tandis que be, bi
exprime l’habituel. La forme mi de Jumera est sans doute une variante de bi
après la nasale.
36. L’habituel négatif dans le passé :
nous ne bavardions jamais
Mogola `¶ì jt¶ª sd• a`£st§ jd§ `£`a`£c`£
Kamiko `¶ªm st¶ª s‹ƒ a`£st£ j⁄• `£a`£c`®
Sébékoro `¶ú st¶ª s⁄§ a`£ct£ m`£
Jumera `¶ì st¶ª sd§ a`£ct§ jd§ a`£c`£+ `¶ì st¶ª sd§ a`£ct§ jd§ a`£q`£
Guissimbiné `¶ì st¶ê sd§_ l`£r`£k`£ a`§c`§ '+ `¶ª sd§_ l`£r`£k`£ a`£c`£ nous ne
bavardons jamais(
Séféto `¶ª st¶ú sd§_ l`•sd£d k`£ `£a`£c`®+ `¶ª s⁄§q sd§_ l`•sd£d k`£ `£a`§c`§
Karega (ma- '`£a`§c`§ m`¶ú l`• l`£r`§k`£ j⁄≥(
ninka-bagué)
bambara `¶ú st¶ª s⁄§ a`£qn `§a`c`¶
khassonka `§k`“ a`§c` st£“ msd§ w‹ƒhcde`s` jd§
Contrairement au khassonka, la marque prédicative n’a pas de
prénasalisation. La particule de rétrospectivisation est st¶ª ; à Séféto, il est en
concurrence avec s⁄≥q⁄ (ce qui peut être caractéristique également pour les

136
autres parlers à l’ouest de la Boucle du Baoulé, cf. p...) ; dans le parler
extrème oriental de Mogola elle peut avoir la forme jt¶ª (ce qui s’explique
sans doute par l’influence de dialectes voisins du bambara).
37. Le continuel :
où vas-tu ?
Mogola ‹ƒ a‹ƒ_ s`§Ó`§ l‹ƒm‹√
Kamiko ‹» v`§`sn§ lÏ• l‹ƒm‹√
Sébékoro ‹ƒ a‹ƒ Âs`§Ó`• l‹ƒm‹√
Jumera ‹√ s`§Ó`§sn§ lï l‹ƒm‹√
Guissimbiné ‹ƒ a‹ƒ_ s`§Ó`§`§ l‹ƒm‹√
Séféto ‹√ v`§sÿ§ xd• g`¶ì Út•l`¶ª
Karega (maninka-bagué) ‹√ v`®sÿ§ l‹ƒ g`¶ì iÿ¶ê
bambara ‹ƒ s`§`sÿ l‹∆ª
khassonka ‹ƒ id§ m`£ l‹ƒ“
Sans doute, les deux constructions produites ici (l’inaccompli général à
marque bi/be et la construction avec le participe en -to) peuvent exprimer
cette valeur, à quelques nuances de sens près, dans tous les parlers. Il faut
indiquer également la construction l’ » m… j»--- pour la valeur du progressif
(ou continuel), décrite par Creissels [1986, 14], qui semble être assez
courante dans le parler de Kamiko : `£ l`© m`§ f`§ [< l’ » m… j»[ s`£`k‹ƒ k`• il
est en train de dire des proverbes.
38. Le potentiel :
il sait danser
Mogola `£ xd© r‹ƒ cn•“fd§d m`§
Kamiko `£ xd© r‹ƒ cn£m m`£
Sébékoro `£ fi‹√ r‹ƒ cÿ¶ª m`£
Jumera `£ ad£ r‹ƒ cn£m m`£
Guissimbiné `£ ad£ r‹ƒ cn£m m`•+ `£ fid£ r‹ƒ cn£m m`•
Séféto `£ xd£ r‹ƒ cn¶ª k`£
Karega (maninka-bagué) `£ xd£ r‹ƒ cÿ¶ª m`£
bambara `£ a⁄§ rd§ cÿ¶ª m`§
khassonka `£ r‹ƒ ‹ƒ cn£“ cd§
Tous les parlers du dialecte central s’accorde avec le bambara en
exprimant cette valeur par be, bi. Les dialectes de l’est et de l’ouest, par

137
contre, utilisent un marqueur spécial. Malheureusement, c’est le seul exemple
de son emploi dans notre corpus, ce qui ne permet pas de décrire ses
fonctions avec plus de détail.
39. Le potentiel négatif :
il ne sait pas danser
Mogola `£ sÏ© r‹ƒ cÿ¶ªÿ¶“fd§d m`•
Kamiko `£ sd£ r‹ƒ cn£m m`£
Sébékoro `£ s⁄≥ r®‹ƒ cÿ¶ª m`£
Jumera `£ sd© r‹ƒ cn¶ª m`£
Guissimbiné `£ sd£ r‹ƒ cÿ¶êm m`£
Séféto '‹√ sϧ_ r‹ƒ_ cn¶ª m`£ tu ne sais pas denser( `£ sd§_ r‹ƒ_ cn¶ª m`£
Karega (ma- `£ s⁄• r‹ƒ cÿ¶ª m`£
ninka-bagué)
bambara `£ s⁄§ rd§ cÿ¶ª m`§
khassonka
La négation du potentiel est exprimé par le même marqueur que la
négation de l’imparfait général.
40. Le futur :
elle cuira
Mogola `£ a‹… sn§a‹ƒk‹ƒ jd•
Kamiko lt£rt§t• m`£ sn§a‹ƒk‹√ j⁄≥ la femme cuisinera
Sébékoro 'm`£ sn§a‹ƒk‹√ jd > viens cuisiner(£
Jumera 'm`£ sn§a‹ƒk‹ƒ jd£ > viens cousiner)
Guissimbiné 'm`•` sn•a‹ƒk‹ƒ j⁄≥ > viens cousiner(
Séféto lt£rt§ m`• sn§a‹ƒk‹√ k`£ la femme cuira
Karega (ma- 'lt£rt§ l‹≈ sn§a‹ƒk‹ƒ m`£ la femme est en train de cuisiner(
ninka-bagué)
bambara `£ m`§ sn§ahkh_ j⁄§+ `£ a⁄§ sn§ahkh_ j⁄
khassonka
Dans cette série, des marques différentes sont présentées ; en fait, chaque
parler peut en avoir plusieurs, pour les nuances modales différentes. La forme
enregistrée à Mogola (bi) correspond en bambara au « futur prédictif », la
forme de Kamiko – au « futur intentionnel ». Seule la forme na ... la de

138
Séféto n’est pas attestée en bambara ; le matériel disponible est insuffisant
pour définir sa valeur précise.
41. Le futur négatif :
elle ne cuira pas
Mogola `£ sÏ• sn§a‹ƒk‹ƒ jd•
Kamiko `£ sd§m`£ sn§ahk‹… jd§ a‹√ elle ne cuira pas aujourd’hui√
Sébékoro `£ sϧm`£ sn§a‹√k‹√ jd£
Jumera `£ sd© sn§a‹ƒk‹≈ jd§
Guissimbiné `£ sd• sn•a‹ƒk‹ƒ_ j⁄§
Séféto lt£rt§ m•sd£ sn§a‹ƒk‹ƒ k`£
Karega (ma- `£ s⁄§m`• sn§a‹√k‹√ jd£ r‹√m‹∆ª+ `£ s⁄• sn§a‹ƒk‹ƒ j⁄• r‹√m‹√ elle ne cuira pas
ninka-bagué) demain
bambara `£ s⁄§m`£ sn§ahkh j⁄§
khassonka
Les formes de la marque prédicative dans les parlers de Kamiko,
Sébékoro et Karega témoignent, indirectement, de l’existence de la marque
du futur affirmatif bina/bena ou na ; les marqueurs enregistrés dans les autres
parlers indiquent à be, bi comme la marque affirmative du futur. Il faut noter
également la prénasalisation de la marque dans le parler de Séféto ; je ne
pense pas qu’il s’agisse de l’opposition « nte (le marqueur du futur) : te (le
marqueur de l’inaccompli général) » ; plus probablement, les deux formes
sont dans ce parler en variation libre, comme en maninka de Kita.
42. Le perfectif d’un verbe transitif :
les enfants ont attrapé le chimpansé
Mogola cd®ll‹ƒrd§mn§kt£ s`• vn•qn£mn§ l‹≈s`£
Kamiko cd§ll‹≈rd®n•mt£ s`§ vn£qn£mn§ l‹√s`£ vt£k`§ g⁄≥
Sébékoro cd©ll‹ƒrd§mÿ§kt£ s`• vn£qn£mÿ§ l‹√c`£
Jumera cd¶òl‹ƒrd§mn§kt£ s`• v`£c`§mn§ l‹√s`£
Guissimbiné cd¶òl‹ƒrd§mn§kt£ s`• v`£s`£mn§ l‹√s`£
Séféto cd£m‹∆ºmn§ kn§ jt£v`¶ªcÿ§ l‹√s`£
Karega (ma- cd¶ªl‹»rd§mÿ®kt£ s`§ rt£k`§ l‹√s`£ les enfants ont attrapé le singe
ninka-bagué)
bambara cd¶úlhr⁄mvï xd§ vn£qnm‹∆º l‹√m⁄
khassonka c‹ƒmch“n kt£ w`£ cd£lt“n lt£s`

139
Tous les parlers marquent le perfectif du verbe transitif par ta, qui n’est
attesté dans aucun autre idiome manding (ce qui a été signalé par
D. Creissels). La seule exception est le parler de Séféto, où le marqueur ta,
bien que présent (m£ c`§`• xd£ ‘je l’ai vu’), est moins utilisé que ye (m£ xd§d• “
w`£k‹√ Âj’ai juré’), celui-ci étant identique avec la marque à même valeur en
bambara. La forme ló n’apparaît que dans la phrase de la série analysée et est
difficile à interpréter.
43. Le parfait d’un verbe intransitif :
je viens d’arriver
Mogola m® Âm`•s`£ r‹√Êr`¶ú_
Kamiko m® Âm`§`s`£ r‹√r`¶ª,r‹√r`¶ª
Sébékoro m§ m`•s`• r‹≈r`¶ú
Jumera `£ m`©c`§ r‹√r`§m‹√ il vient d’arriver
Guissimbiné m§ m`®`•s`• r‹ƒÊr`¶ª
Séféto m® m`§s`£ r‹ƒr`¶ª
Karega (ma-ninka-bagué) m`¶ì m`§`§s`• r‹ƒr`¶ª+ m`¶ì`¶ú m`•`s`£ nous sommes venus
bambara m§ m`£m` r‹ƒr`¶ª
khassonka m§ a‹ƒqh“ m`£k`
Evidemment, le kagoro (comme le bambara) n’a pas de marque du parfait
qui soit différente de celle du perfectif. La voyelle d’un verbe
monosyllabique s’allonge devant le suffixe du parfait/perfectif dans les
parlers de Kamiko, Guissimbiné et Karega, et reste brève dans les autres.
44. Le résultatif :
il est fatigué
Mogola `£ r⁄∂ê“⁄∂ªs`•
Kamiko m£ y⁄•f⁄•md£n¶ª kn£ je suis fatigué
Sébékoro `£ r⁄≥f⁄≥m⁄∂¨ mÿ¶ª
Jumera `£ r⁄≥f⁄∂òms`§
Guissimbiné `£ r⁄≥f⁄∂ªmd¶ú kn£+ `£ r⁄≥f⁄≥md¶ú kn£
Séféto `£ rd£fd¶òmÿ®n§ kn¶ª
Karega (ma-ninka-bagué) `• r⁄•f⁄§⁄•ms£ `•
bambara `£ r⁄≥f⁄mmd¶ú cn¶ª
khassonka m§ rd£fds` je suis fatigué

140
D’après ces exemples, la valeur résultative peut être rendue en kagoro par
deux constructions : 1) avec le marqueur du parfait/perfectif -ta (ce qui est
typique des idiomes manding ouest et réduit en bambara à quelques rares
contextes), et 2) la construction avec le participe complétif (ce qui est typique
du bambara). On remarquera que le participe est doté de l’article (ce qui est
très visible dans les exemples provenant des parlers de Kamiko et Séféto, où
l’article a le support segmental -o).
45. La clause conditionnelle :
Si un musulman meurt, on prie sur lui
Mogola m‹ƒ r‹≈k`©l⁄≥ a`£mc`£+ `¶ì a‹ƒ_ r`•k`£ j`¶ª quand un
musulman meurt, nous prions sur lui
Kamiko '`¶ìl ad§ m r`§k‹√ r‹≈k`£l`£ r®t§t• m`£ nous prions sur
le corps d’un musulman)
Sébékoro m‹ƒ r‹≈k`£ld§_ a`£mc`£+ Âr`§k_ a‹√ j`£` m`£
Jumera m‹»_ r‹ƒk`§l⁄≥ a`§mc`§+ r`§k‹√ a‹√ j`§` m`£
Guissimbiné m‹ƒ r‹ƒk`£l⁄§⁄_ a`¶òc`§+ `¶ê a‹ƒ_ r`§k`§` m`£
Séféto r‹√k`£ld§ l`£m`£ a`¶ú+ m`¶ì`¶_ú rd£k`§` l`£
Karega (ma-ninka-bagué) ln£q‹√jd§ r`£`s`®+ m`¶ì“ f`• r`§q`•` m`£
bambara m‹ƒ r‹√k`l⁄§_ a`§mm`+ rd§kh_ a⁄§ j⁄§ `£ l`£
khassonka m‹ƒ“ r‹√k`ln r`£s`+ r`§kkn r‹ƒ jd§ `£ l`£
Les formes enregistrées dans tous les parlers sont analogiques à celles
utilisées en bambara.
* * *
En prenant le système du parler de Sébékoro comme modèle, on peut tirer
de la liste comparative des dialectes kagoro des conclusions préliminaires
concernant quelques autres caractéristiques phonétiques, suprasegmentales et
grammaticales des parlers analysés.
Le chuintement du s, plus ou moins léger, se produit occasionellement
dans les parlers de Mogola, Kamiko, Sébékoro, Jumera après les voyelles
fermées (i, u), mais aussi devant o, si la consonne de la deuxième syllabe est
aussi un -s- (119. ‘contredire’)
L’abaissement tonal initial et la courbe de l’intonation la plus typique
de la phrase « ascendante-descendante » qui s’en suit se manifestent dans
tous les parlers, cf. Mogola : ct£rt£Êjt¶ún¶ª ‘coeur’ (la première syllabe a un ton
plus bas que la deuxième dans deux prononciations sur trois enrégistrées),

141
jÿ®mÿ§a`§s`£ ‘ventre’, f‹»q‹ƒx`£ Âlourdeur’, e⁄πf⁄§l`¶ê ‘léger’, at®kt§t• ‘bras’.
Cependant, dans le même parler de Mogola il semble être facultatif dans
certains contextes où il est quasiment obligatoir à Sébékoro, cf. m e» ‘mon
père’ (l’abaissement ne se produit pas).
L’accent est bien distinct dans les parlers de Guissimbiné, Karega ; il est
moins prononcé à Mogola et Kamiko.
L’abaissement final du ton haut est propre, bien que facultatif, à tous
les parlers, seulement à Guissimbiné il est le plus souvent ignoré : cn®nkd§d•+ j`£
i⁄§f⁄§ l‹√s`£ m`§_ s‹ƒ Âhameçon, (pour) pêcher avec’, j`£ g`£`®mt§kt• j`§q`§ Âcoudre
les vêtements’. On trouve cependant des exemples du contraire : s`® xd•
g`£`mt§t• e`£q`£ Âj’ai déchiré le vêtement’.
Le parler de Guissimbiné manifeste quelques autres particularités qui
distinguent son système tonal de celui de Sébékoro :
– le substantif de la classe A, à première voyelle longue, a une
modulation tonale « ascendante-descendante » sur cette voyelle, à un niveau
considérablement plus bas que le ton de la deuxième voyelle ;
– les mots composés tendent souvent à ne pas se soumettre à la règle de la
compacité tonale (on peut l’interpréter autrement : les mots plurisyllabiques
de la classe H réalisent leur ton avec des modulations, dont les règles doivent
être établies sur un corpus plus représentatif), cf. : cd¶ú,l‹√rd§,mt£ (enfant-petit-
pl.) ‘enfants’, jt•qt§l‹≈s`• ‘brouillard’, r⁄§f⁄§q⁄∂êr⁄•⁄ ‘boîter’ ;
– le rapport progressif du ton haut se manifeste plus régulièrement que
dans le parler de Sébékoro, cf. : ‹ƒ g`§Êsd£jt§kt£ ‘ta peau’.
La nasalisation finale est la plus stable dans les parlers de Guissimbiné
(où on trouve les formes comme at£Óÿ¶ú ‘frapper’ et kd§drt¶ú ‘tailler’, dont les
formes correspondantes dans tous les autres parlers manding, à ma
connaissance, n’ont pas de nasale), Mogola et Kamiko. Elle disparaît le plus
souvent dans les parlers de Jumera et Séféto, tandis que Sébékoro et Karega
occupent la position intermédiaire. Il faut noter l’absence inattendue de
nasalisation finale dans les mots pour ‘rouge’ (104.) et surtout ‘un’ (94.) dans
tous parlers (ou presque), ce qui est propre, probablement, à la forme de
citation seulement (cf. la réapparition de la nasalisation dans le mot jd§kd¶ú dans
le parler de Sébékoro dans le texte du conte).
L’article dans les parlers de Mogola, Kamiko et Séféto se réalise sous
deux formes :
1) si la base a une finale non-nasale, c’est un ton flottant bas, qui
s’attache à la fin du mot et abaisse le ton de sa dernière syllabe d’un mot de la

142
classe H, ou, s’il s’agit d’un mot de la classe A, produit une modulation
ascendante-descendante sur la dernière syllabe (et, par conséquence,
l’allongement de sa voyelle) ;
2) si la base se termine par une nasale (ce qui est facile à établir par la
comparaison avec les autres parlers manding), c’est le morphème segmentale
⁄ (Mogola, Séféto) ou t£ (Kamiko).
A Mogola et Séféto, la nasalité finale de la racine peut disparaître, cf. :
rt§“t§Êst•n£ ‘jeune fille’ (dans ce cas, la présence de ce morphème devient une
substitution de la nasalité), mais elle peut se maintenir, le plus souvent sur le
morphème seulement (m£cd§t¶ª ‘palmier à huile’, cn§nk⁄§n¶ª ‘hameçon’), mais
parfois à la fois sur le morphème et sur la voyelle finale de la racine
(ct£rt£Êjt¶ún¶ª ‘coeur’). La voyelle finale de la racine peut être assimilée par la
voyelle du morphème : yt®n•+ yn®n• ‘voleur’, jt§Êqn¶ún¶ª ‘pirogue’. Quand la
voyelle finale de la base monosyllabique est un -n¶, il reste séparé du
morphème par une nasale vélaire : rn¶“ ª ÿ¶ê ‘coeur’. Cf. rÿ¶ªvûÿ¶úÿ¶ª ‘prix’, où la
longueur de la voyelle finale résulte de la fusion de l’article avec le ,ñ final
de la base (tous les exemples viennent de Mogola).
A Kamiko, la nasalisation se réalise le plus souvent sur l’article
seulement. Pour les bases à ,t¶ final, il s’agit de l’allongement de la voyelle
finale. Les bases avec un ,n¶ final réalisent également l’article comme un
allongement de la voyelle finale : `£ rÿ¶ªvûÿ¶úÿ¶ª Âson prix’.
Dans les parlers centraux (Jumera, Guissimbiné), l’article n’est que tonal,
comme à Sébékoro. Il faut noter qu’à Jumera le participe, dans sa fonction
prédicative, n’a pas d’article : `¶ì r‹√f‹√kd£ ‘nous sommes assis’.
Le parler de Karega représente une étape intermédiaire de la disparition
de l’article. Il a le support segmental -n£ seulement à la fin de quelques bases
monosyllabiques à voyelle nasale : ‹√ cd¶ún¶ª Âton enfant’+ ‹ƒ r϶ìn¶ª Âton pied’, rÿ®ÿ+•
rÿ®mÿ• ‘coeur’. (cf. un monosyllabe du même type où l’article n’a pas de
support segmental : ms⁄∂¨⁄∂ê+ ms⁄®⁄• ‘palmier à huile’). Les plurisyllabes à voyelle
nasale finale adjoignent l’article tonal : a`®k`¶êmr`¶ê- Il y a, cependant, un cas de
disyllabe qui semble révéler la présence de l’article n£+ jn§kn• ‘pirogue’ (alors
qu’on s’attendrait à jt§kt¶út¶ª ou pt§kt¶út¶ª).
L’absence de l’article auprès des nom des parents aînés se manifeste
dans tous les parlers, mais d’une façon inconséquente. Cf. les formes de trois
termes de parenté ; ceux qui n’ont pas d’article sont mis en relief.

143
8. père 67. aîné 99. beau-parent
Mogola lñ e`£+ lñ u`£ mon père “® jn®sn£ mon aîné a‹»s`§n¶ª
Kamiko `£ e`®`• son père “© jÿ•sÿ£ mon aîné lï a‹…s`§t¶ª mon
beau-parent
Sébékoro lñ e`£ mon père “® jÿ•cÿ£j⁄• mon frêre a‹≈Êc`¶ú_
aîné, “§ jÿ®cÿ£lt£rt£ ma
soeur aînée
Jumera 'a`§`•a`§+ a`•`a`§+ “§ jÿ®sÿ£j⁄•⁄ mon frêre at©s`¶ú`¶ª
a`•`a`£( aîné

Guissim- lï e`•` mon père jÿ£cÿ£Êj⁄§⁄≥ mon frêre a‹ƒs`¶ª+ a‹ƒc`¶ª
biné aîné, “jÿ£cÿ£lt£rt• ma
soeur aînée
Séféto 'l® a`§`•a`£ mon père( “§ pÿ§cÿ£jd£ mon frêre ‹√ a‹ƒc`¶újd£d ton
lñ e`• sd•qd£ kd£ m‹∆ª c‹√ aîné beau-père
c’était mon père
Karega '‹ƒ a`•`a`£` ton père) “£ pÿ§sÿ£jd£d mon frêre ‹√ a‹ƒÊc`¶ú+ ‹√ a‹ƒÊs`¶ú
(maninka- aîné son beau-
bagué) parent
bambara e`® 'a`£`a`§( jÿ£qÿ§+ jÿ£qÿj⁄§ at§q`¶
khassonka e`£ 'a`£`a`( wn£sn a‹ƒs`“
La polarisation tonale de la marque des verbes qualitatifs semble ne
pas s’opérer à Kamiko et Jumera : `£ j`§ e⁄§Ó⁄∂¨ il est léger. Dans le corpus de
Kamiko on trouve des cas où le ton de la marque prédicative reste haut,
tandis que le ton du verbe qualitatif (appartenant à la classe tonale H)
s’abaisse : ‹ƒ Ó`§ jd£mcd£ Âtu es bien portant’.
Voici encore quelques petites notes concernant certains des parlers :

Kamiko
Après la nasale, la sonorisation des sourdes et la nasalisation des sonores
se produit facultativement : j`£` rn©fn§qn§ Ún§Ón¶ê f`£ Âentasse l’un sur l’autre’,
j`¶ì md•dl`£+ j`¶ì cd•dl`£ Ânous aider’.

Jumera
Mots et phrases supplémentaires à la liste : `£ rt•ct£Ú`£s`• ‘il s’est
approché’, `£ at£Ú`£s`• ‘il s’est agrandi’, `¶ì r‹√f‹√kd£ ‘nous sommes assis’,
m£o`¶ªmi‹ƒ_+ m•o`¶ªmi‹ƒ_ ‘vin raphia’, lïo`¶ªlt§qt£ ‘sabre’.

144
Guissimbiné
Devant la marque de l’incomplétif ta, le pronom sujet 1 pers. sg. n se
réduit (si bien qu’il est difficile, le plus souvent, de distinguer son ton) ou
s’amuït sans laisser de trace : ms`®`• at£Óÿ¶ª Âje l’ai frappé’ s`®xd§ cd¶úl‹√rd§mt£ fd¶ú
‘j’ai chassé ses enfants+ s`•`kt£ fd¶ú ‘je les ai chassés’, s`®xd• g`£`mt§t• e`£q`£ ÂiÊai
déchiré le vêtement’, ms`®`• g‹√s ‹√ m`§_+ s`®`• g‹√s ‹√ m`§_ Âje te l’ai montré’.
Mots et phrases supplémentaires à la liste : lïa`¶ªmi‹ƒ‹√ ‘vin raphia’,
vt¶ìt¶êmsn¶n
ú ¶ª ‘ruche’, `£ l‹… “t¶úmt¶úl`¶úk‹∆º m`£ ‘il marche à quatre pattes’, `£ a‹ƒ “t¶úms`¶ú
‘il gémit’, jt£q`§`£ ‘plateforme où les hommes se ressemblent pour bavarder’,
rn§k‹√l`£ a‹…q⁄§ ‘endroit où les jeunes circoncis restent après la circoncision’,
lïa`©n©jd§d£ ‘celui qui surveille les jeunes circoncis’, “£f`¶òmc‹ƒ‹√ ‘feu’.

Séhéto
Informateur pour la 2e partie : Sayon Kanté.
Le suffixe diminutif est -do après la voyelle nasale, mais il tend à se
prononcer comme -lo : l`£l`¶ªmcÿ§_+ l`£l`¶ªmkÿ§_ ‘termite ailé’.
Le pronom possessif 2 pers. sg. i est, le plus souvent, à ton polarisant : ‹√
cd§n£ ‘ton enfant’, ‹ƒ s`£m`£ ‘ton interdit’.
La postposition à valeur locative générale est dans ce parler k`+ et pas m`+
comme dans les autres parlers kagoro. Dans certains cas, elle ne se nasalise
pas même après la voyelle nasale : `£ xd£ r‹ƒ cn¶ª k`£ ‘il sait danser’ ; cf.
cependant `£ sd§_ r‹ƒ_ cn¶ª m`£ ‘il ne sait pas danser’.

Maninka-bagué, village de Karega


Informateur de la 2e partie : Kaba Keyita (Masaren).
Le pronom 2 pers. sg. i possède un ton polarisant, comme dans le parler
de Séféto.
La marque de la construction d’identification à 1 terme nominal est a⁄§ 9
m
i‹√f‹ƒ_ a⁄§ j`£ s`£Ó`£ `£ld£q‹√j‹√ Âmon espoir est d’aller en Amerique’.
Phrases supplémentaires à la liste :
m£ s`• lñ an£q‹√ ‘j’ai couru’, ‹√ s‹ƒ an£q c⁄§ ‘tu as couru certainement’, `£ s‹ƒ
an£q‹√ ‘il a couru’, m`¶ì`¶ú an£q‹√s`• ‘nous avons couru’, d§kd§kt¶ú s‹ƒ an£q‹√ ‘vous avez
couru’, d£kt¶úm s‹ƒ an£q‹√ ‘ils ont couru’.
n£kt¶úl an£q‹√kn¶ún¶ª+ k⁄®⁄§ r‹≈mÿ£Óÿ£s`§ ‘quand ils s’étaient enfuis, je me suis
endormis’, rt§Ót£ it£l`¶ª ‘de quel espèce ?’

145
Annexe 1 : Trois contes kagoro
1. Jeune fille percluse, par Filihen Fofana (village de Sebekoro)
1. [cd§mn§_ cn•+ `£ lt£ktjt§c`§\
c—mn_ c¤+ » l‡qtj·,s`-
enfant-dim-a un, elle devenir=perclus-res
Une jeune fille, elle était paralysée.
2. [`£ e`£ m‹ƒ `£ a`£+ jn£ st§ n£kt• at£kt£+ `£ m‹ƒ `§ jn£sl‹√rt£mÿ§-\
» e» m’ » a…+ j» ⁄ s· ⁄k· a·kt+ » m’ » j⁄sn,ltrt,m¤_-
son père et sa mère, inf celle-là laisser leur à, elle et leur aîné-femme-dim-a
Son père et sa mère, elle était chez eux avec sa soeur aînée.
3. [`£ Âe`® r`•Êkd®_--- j`£9 a`§ r`£+ j`£9 bt§d£ `£ xd§ lt£qtjtÊkd•\
» e» r»,k—m_+ j» » a… r»+ j» » s· x– » x— l‡qtjt,k“m_
son père mort-ptac-a, inf sa mère mourir, inf la laisser pour perclus-ptac-a
Son père est mort, sa mère est morte, ils ont laissé celle-là, percluse, avec
elle.
4. [jd®k s`£9 Ú‹…m‹… j`§k a`•9 et§Êct£\
jÄ,k‡ s` » Õ’mh j¤ »k· ah » e·st
homme-pl perf la chercher que ils impf la marier
Les hommes sont venus la chercher pour le mariage.
5. [`£v`§ `£vn§ l‹∆ºk Ó`§ Ú‹√m‹√ j`•9 a‹√ `£ et£ct£+ `£ a`£9 gn§ j`§9 cn•Óÿ§m⁄§ lt£qt£st£d£+
j`•9 sd§ r‹√Ó‹ƒ jd® t¶ª\
»v…+ »v¤ l’mk‡ j» » Õ’mh j¤ » ah » e·st+ » ah » g¤ j¤ » c¤fn,md
l‡qtjt,kdm+ j¤ » s— r‘f’ jÄ j‡m-
eh=bien, eh=bien, qui-pl narr la chercher que il impf la marier, elle impf dire
que sa petite-dim percluse-ptac, que elle impf=ng asseoir homme tête
Eh bien, à ceux qui la recherchaient en mariage, elle disait que sa petite soeur
était percluse, qu’elle ne pouvait pas se marier.
6. [m‹∆¿ xd• jd® cn• m`£m`£ r`£+ j`§ a`• Ú‹…m‹…+ jÊ`•k a‹» rt£ jn£\
m‘m x—+ jÄ_ c¤ m»,m` r»+ j¤ » ah » Õ’mh+ j¤ »kd ah r‘fh ⁄ j‡m-
cela être, homme-a un venir-prf enfin, que il impf la chercher, que il impf
asseoir celui-là tête
Puis, un homme est venu enfin la rechercher en mariage.

146
7. [`£ jÿ§ `£ cn§Óÿ§md¶ú lÏ£+ ‹ƒ jÿ£m‹√+ m‹ƒ l`£ s`£Ó`£Êl`§+ r‹ƒm‹ƒ md§ a‹√ s`§` Ó‹√ bd¶ú9 m`£\
» j¤ » c¤fn,mdm_ l»9 ’ j⁄mh+ m’ ’ l` s…f`l`+ r’mh m— ah s…f` j» ’ s· x–
m…
elle dire sa cadette-dim-a à: toi donc, si tu prf=ng, demain je impf aller te
laisser là à
Elle a dit à sa soeur cadette: « Quant à toi, si tu ne marches pas, je m’en irai
demain et te laisserai ici.
8. [md® aϧ s`£Ó`§ j‹√ bd•-\
m— ah s…f` j» ’ s· x–-
je impf aller inf te laisser là
Je m’en irai et te laisserai ici ».
9. [ct£Ót§_ jd§9q`£ j‹√ sn§ad£+ 'o`rr`fd hmbnloqd§gdmrhakd( j‹ƒ ak`£ wÿ£ cd®m⁄∂ê
e‹√k‹√k⁄∂¨ svÿ•\
c‡f·_ f—,q` j» ’ s¤a–+ 'o`rr`fd hmbnloqd§gdmrhakd( j» ’ ak» j» c—mdm_
e‘kh,k—m s· x–-
terre-a blanchir-prf inf refl préparer, (passage incomprehensible) inf refl
mettre inf enfant-dim-a jeter-ptac laisser là
Il a fait l’aube, on s’est préparé, (passage incomprehensible: ils se sont mis en
route?) et laissé la jeune fille.
10. Z`£kt§ s`§Ó`£c`§+ j`•9 lt£qt£jt£c⁄∂¨ r‹√9qd¶ú ak`£9 e`® xd£ rt§ jn£mn£\
»k· s…f`,s`+ j» » l‡qtjt,c—m_ r‘fh,k—m ak» » e~ xd r·_ j⁄mn-
ils aller-prf, inf elle paralyser-enfant-a asseoire-ptac laisser son père poss
maison-a dans
Ils s’en sont allés et ont laissé elle, l’enfant paralysée, assise dans la maison
de son père.
11. [`£ vt§x‹ƒc`§ jv`®k mn£ l‹√c`§ j‹√ “ft¶úmt¶úl`¶ú j‹√ vût¶úmt¶úl`¶ú j‹√ vût¶ªmt¶ªl`¶ª\
» v·kh,s` j» »k· m⁄ l‘s… j» ’ À·mtl`+ j» ’ À·mtl`+ j» ’ À·mtl`
elle se=lever-prf inf ils trace saisir inf refl ramper, inf refl ramper, inf refl
ramper
Elle s’est mise en route, elle a rampé derrière eux, elle a rampé, elle a rampé.
12. [`£ jd®k⁄∂¨ j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ú j‹ƒ “t¶ªmt¶úl`¶ú j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ú Ó`£ s`©Ó`£\
» j—,kdm_ j’’ À·mtl`+ j’’ À·mtl`+ j’’ À·mtl` j» s…f`-
elle faire-ptac-a inf refl ramper, inf refl ramper, inf refl ramper inf aller
Elle rampait, elle rampait, elle rampait.

147
13. [`£ s`§ `£kt§ jt¶ì xd•+ `£ c`§ `£ fn§\
» s… »k· j·m x–+ » s… » j¤
elle prf ils rattraper là, elle prf le dire:
Elle les a rattrapé, elle a dit que:

LE CHANT:
14. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
15. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ sn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ s¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu rester là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, reste là, je marcherai.
16. [‹√ e`® st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ e» sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ton père inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ton père était ici récemment, tu allais t’en aller,
17. [‹√ a`§ st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ a… sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ta mère inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ta mère était ici, tu allais t’en aller,
18. [md§ v`£sn• m§ f`§ bd£ j`§ vt£k‹ƒk`+ j‹≈ a‹√ s`§9l`§
m— v…,s¤_ m j… » s¤ x– j¤ » v·kh,k` j¤ ’ ah s…`l`
je partir-ptin-a je sbj laisser là derrière elle se=lever-prf que tu impf
marcher
« Je m’en vais, que je l’abandonne », elle s’est mis en route: « Tu
marcheras ».
19. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… mï s…`l`
ma aîné-femme, je dire tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai.

148
20. [`£kt® v`§‡`§+ j`£ bd•- “§`£ `£kt§ v`§kd¶ú j`• sd•9\
»k· v…,s… j» » s· x–- mj» »k· v…,k—m_ j» » s· x–+
ils partir-prf inf la laisser là. Mais ils partir-ptac-a inf la laisser là,
Ils sont partis, ils l’ont abandonnée. Mais après qu’ils l’ont abandonnée,
21. [`£ s`•9+ j‹√ “t¶úmt¶úl`¶ò `•k kn£ gÿ•+ j‹ƒ “t¶m
ú t¶úl `£k kn£ gÿ•\
» s…` j» ’ À·mtl` »k· m⁄ g– s¤+ j» ’ À·mtl` »k· m⁄ g– s¤
elle aller inf refl ramper leur trace avec dans, inf refl ramper leur trace avec
dans
elle s’est mit à ramper derrière eux.
22. [`£ jd•kd¶ú f`• `£kt§ jt¶ì xd£ st•Ót¶ª+ c`£vn§,sn£lt§ Ú`•9 sn•\
» j—,kdm_ j» »k· j·m x– s·ftm+ c»v¤,s⁄l· Õ…_ s¤
elle faire-ptac-a inf ils rattraper là encore, (idéophone)=lentement façon-a
dans
Petit à petit, elle les a rattrapés encore une fois:
LE CHANT:
23. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
24. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
25. [‹√ e`® st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ e» sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ton père inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ton père était ici récemment, tu allais t’en aller,
26. [‹√ a`§ st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ a… sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ta mère inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ta mère était ici, tu allais t’en aller,

149
27. [md§ v`£sn• m§ f`§ bd£ j`§ vt£k‹ƒk`+ j‹≈ a‹√ s`§9l`§
m— v…,s¤_ m j… » s¤ x– j¤ » v·kh,k` j¤ ’ ah s…`l`
je partir-ptin-a je sbj laisser là derrière elle se=lever-prf que tu impf
marcher
« Je m’en vais, que je l’abandonne », elle s’est mis en route: « Tu
marchera ».
28. [m£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… mï s…`l`
ma aîné-femme, je dire tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai.
29. [`£kt® v`§q`•+ j`£ bd•9+ `£ s‹» “t¶úmt¶úl`¶ò `•k kn§ gd£ sn£\
»k· v»,q…+ j» » s· x–+ » s` ’ À·mtl` »k· mÉ g– s¤+
ils aller-prf, inf la laisser là, elle prf refl ramper eux trace avac dans
Ils s’en sont allés et l’ont abandonnée. Elle s’est mise à ramper derrière eux,
30. Zj`£ s`§Ó`£+ j`£ s`§Ó`£+ j`£ s`£9kt§ jt¶ú x`£ jd§kd j`£9kt§ jt¶ú xd£ cn£Ót£+ `£ wn§9\
j» s…f`+ j» s…f`+ j» s…f` »k· j·m x» j—kd j» »k· j·m x– s·ft+ » j¤ :
inf aller, inf aller, inf aller les rattraper ici déjà inf les rattraper là encore, elle
que :
elle marchait, elle marchait, elle les a rattrapés ici, elle les a rattrapés là
encore une fois et a chanté :
LE CHANT:
31. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m£ a‹√ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m ah m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je impf refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
32-34. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
} 3 fois
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
35. [‹√ e`® st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ e» sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ton père inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ton père était ici récemment, tu allais t’en aller,

150
36. [‹√ a`§ st¶ªm a⁄§ x`¶ì m`£ cn¶ª l‹∆ª+ ‹√ m‹ƒ s`§9l`§\
’ a… sìm aú x»m m… c¤m_ l’m+ ’ m’’ s…`l`
ta mère inac impf ici à jour-a quel, tu fut refl marcher
Quand ta mère était ici, tu allais t’en aller,
37. [md§ v`£sn• m§ f`§ bd£ j`§ vt£k‹ƒk`+ j‹≈ a‹√ s`§9l`§
m— v…,s¤_ m j… » s¤ x– j¤ » v·kh,k` j¤ ’ ah s…`l`
je partir-ptin-a je sbj laisser là derrière elle se=lever-prf que tu impf
marcher
« Je m’en vais, que je l’abandonne », elle s’est mis en route: « Tu
marchera ».
38. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… mï s…`l`
ma aîné-femme, je dire tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai.
39. [`£kt® v`§c`• j`£ bd•9- rt§ jt£s`§9 q`£-\
»k· v…,s… j» » s· x–- R·_ j‡,s… » m…-
Ils partir-prf inf la laisser là. Nuit-a descendre-prf elle à
Ils sont partis et l’ont abandonnée. La nuit est descendue sur elle.
40. [rt§ jt£kd•+ `®k`§ s`£9 sn§ `£x l`£r`£x`§ sn£+\
r·_ j‡,k—_+ …k` s` » s¤ » xd l»r`,x…_ s¤+
nuit-a descendre-ptac-a, Dieu prf refl laisser sa poss royauté- a dans,
Quand la nuit est descendue, le Dieu Omnipuissant
41. [j`£ jn§fn§a`§99 jn£9q‹ƒ lt£qtjtcd•mmn§_ r‹√Ó‹√kd¶ê c`£\
j» j¤fn,a`_ j⁄nq’ l‡qtjt,c—mmn_ r‘fh,k—m_ c…-
inf mur-grand-a encercler paralysé-fillette-a asseoir-ptac-a bord
pendant que la jeune fille percluse restait assise, il l’a encerclé d’un grand
mur.
42. [jn§Ón§ jn£9q‹√k£ d§ `£ c`£+ j`®9 r‹√f‹√kd§m sn£+\
J¤fn_ j⁄nqh,k—m » c…+ j» » r‘fh,k—m_ s¤+
mur-a encercler-ptac-a elle bord, inf la asseoir-ptac laisser
Après qu’elle, assise, avait été encerclée du mur,

151
43. [`£ Âj`§ m`£ at£kt§‹∆Ω in£ `£ sd£ qŒ£\
» j» m» a‡k·,k‡ '>( i⁄ » s— k…
il narr venir vestibule-pl bâtir son milieu à
il a bâti un vestibule au centre,
44. [j`£ l‹√r‹≈+ rt®_+ e`£k‹≈+ jt§qt£jt§qt•kt£+ j`•9 e`§ Ún® m`£\
j» l‘r’_+ rì_+ e»k’_+ j·q‡j·q‡,k‡+ j» » e… ÕÉ_ m…
inf vache-a, cheval-a, âne-a, grenier-pl, inf le remplir mil-a de
(il y avait plein de) vaches, chevaux, ânes, greniers remplis du mil.
45. [l‹ƒr‹√ sd• o`•+ e`£x‹ƒ sd• o`•+ ln£Ón£m‹∆ªmg‹∆º sd£ a`£+\
L‘r’_ sd a…m+ e»k’_ sd a…m+ l⁄fnmhmg’m_ sd a…m+
vache-a impf=ng finir, âne-a impf=ng finir, homme-a impf=ng finir
Il y avait des vaches, des ânes et des esclaves sans fin.
46. [j`£ at£kt£la`§ kn£+ `£ ln£ jn§qd§‹ƒ-\
j» a‡ktm,a…_ k⁄+ » l` ⁄ >>>
inf vestibule-grand-a bâtir, il prf=ng celui-là ???
il a bâti un grand vestibule, ???.
47. [cd¶ú+ `£ jn•sn£lhrn®mÿ§ an£q‹√s`§9 an§ `£ jd® l‹≈m gd£+\
C—m_+ » j⁄sn,l·rn,mn_ a⁄qh,s… j» a¤ » jÄ_ l’m_ g–+
enfant-a, sa aînée-femme-dim-a courir-prf inf sortir son mari-a qui avec
L’homme avec lequel la soeur aînée de l’enfant s’était enfuie,
48. [en§x sn£ an£kn£+ jÿ¶ú“ÿ¶ª sn£kt§ lhs`£\
e¤xh sd ⁄ a¤kn+ jóÀñ_ s` ⁄k· l‘s`
rien ne=être celui-là à, faim-a prf ceux=là saisir
il n’avait rien, ils étaient affamés.
49. [jÿ¶ú“ÿ¶ª jd§k⁄∂¨ jn£kt§ l‹≈c`£+\
JóÀñ_ j—,kdm_ j» ⁄k· l‘s`+
Faim-a faire-ptac-a inf ceux-là saisir
Quand ils étaient affamés,
50. [`£ jn§ Âj`•9 aϧ s`§Ó`§ cd•9 l`£9rt•yt£\
» j¤ j¤ » ah s…f` c–f—_ l~r‡rt
elle dire que elle impf aller brouet piler
elle a décidé d’aller piler le grain pour le brouet.71
71
Il s’aigit évidemment d’un pilage que la femme veut faire pour les autres pour
obtenir un peu de grain en récompense.

152
51. [`£ v`®kd§ n• s‹∆ª“d£rt®rt§ xn§qn•+\
» v…,k—m_ ⁄ c–mfd,r·rt x¤qn+
elle partir-ptac-a ce brouet-pilage-a endroit-a
Quand elle est allée là où on pilait le grain pour le brouet,
52. [@†k`§ s`£9 jd• `£ v`®c`•9 cd¶ª >> lt£qt£jt®+ `£ cn§Ón§md§ n£ xd§ at£--- at£kt£jn£mn£k`§
`£\
…k` s` » j—+ » v…,s… » c—m >>> l‡qtj·+ » c¤fnmd ⁄ x— a‡kt,jnmn,k…_
c…
Dieu prf le faire, elle aller-prf son enfant ... perclus, sa petite=soeur-dim
celle-là poss vestibule-dans-loc-a porte
Par la volonté de Dieu, elles venu à la porte du vestibule de l’enfant perclus,
sa petite soeur
53. [j`£ vn®x sd• md® st§ v`®v e`®v r‹√f‹√kd£\
j» ⁄ x— >>>>>>>> r‘fh,kd
inf celle-là voir ??????? asseoir-ptac
et l’a vue assise.
54. [n£ gm®`§ s`•9 l`£gd®kd§ j`•9 l`£xd®kd§ j`•9 l`£gd®kd§\
⁄ g…m` s… » l»g—kd+ j» » l»g—kd+ j» » l»g—kd+
celle-là aussi prf la regarder, inf la regarder, inf la regarder
Celle-là aussi se mit à la regarder ; elle l’a regardée, elle l’a regardée,
55. [jn£ `£ j`§9 e‹≈ a‹√r‹ƒl‹ƒk`£+ j`®kd§ jn•sn£lrn• kd£ gd§kd• m£ c‹√\
j¤ » j» » e¤9 ’ a‘rhl’k`+ j¤ »k— j⁄sn,l·rn_ k– g—kd m‘m s’+
que elle narr le dire: tu bienvenue, que sa aînée-femme-a foc regarder cela
comme
elle a dit: « Tu es bienvenue ! » Elle a dit : « Voici ma soeur aînée ! »
56. [j`£ xd£ lt£rn§kt£ w‹ƒk‹√ t£ j`§ m`®+ j`£ m`£ `£ l`£+ `£kd® jn§ `£ j`§kd£ jn•cn£lt£rn• cd£
gd£kd£\
j» » x— l‡r¤,k‡ j’kh ‡ j… m»+ j» m» » l»+ »k— j¤+ » j¤9 »k— j⁄sn,l·rn_
c– g—kd+
inf ses poss femme-pl appeler elles sbj venir, inf venir elle vers, elle dire, elle
dire: sa aînée-femme-a foc voici
Elle a appelé ses femmes domestiques qu’elles viennent chez elle, elle a dit :
« Voici ma soeur aînée ».

153
57. [j`£ ‹ƒ “t¶úmt¶úl`§ j`£9 an•+ j`£ s`£Ó`§ `£ gn§kt£ xd£\
j» ’ À·mtl` j» » a¤+ j» s…f` » g¤ ⁄k· x—+
inf refl ramper inf le sortir, inf aller le dire ceux à
Elle l’a ramené en rampant et a dit à ceux-là:
58. [jn§ `£kd® m‹ƒ l‹ƒm‹√ md£ aϧ e`£ jd§kd£ a`£ jd•kd£\
j¤ »k— m’ l’mh m– a— e» j—kdm a… j—kdm
que elle et qui foc être père un mère une
« Elle est ma soeur de même père et de même mère. »
59. [‘j`£kd§kt£ e`£ r`£s`£ jn§ j`•9 bd•\
j¤ »k—k‡ e» r»,s` j¤ j» » s· x–+
que leur père mourir-prf après inf elle laisser là,
Elle a dit, qu’après que son père était mort et la laissée,
60. [jn§ `£kd§ jn•cn£l‹ƒrn• jn§+ j`•9 sd§ r‹√Ód§ jd£ xd£sd§ jt¶ª+ j`§kd£ a‹√ s`§9 cn•Óÿ£mÿ£
jn£sn£-\
j¤ »k— j⁄sn,l·rn_ j¤+ j¤ » s— r‘f’ j– f—sd j‡m+ j¤ »k— ah s· » c¤fn,mn_
j¤sn-
que sa aînée-femme-a dire, que elle ne-inpf asseoir homme autre tête, que elle
impf rester sa cadette-dim-a sous
sa soeur aînée disait qu’elle ne se marierait pas avec un étranger, qu’elle
resterait auprès de sa soeur cadette,
61. [jn§ `£ j`§9 x£ j‹ƒ st§ jn•cn£lt®rn§ sk`£+ sd§ s`§ j`£ s`£Ó`§+ en§ j`£kd§ e‹√k‹√kd¶ú tt£\
j¤ » j¤ » x— j¤ ’ s· j⁄sn,l·rn >>>> j» s…f`+ e¤ j» »k— e‘kh,k—m_ s‡
que elle dire elle à que tu rester aînée-femme ??? inf alle, jusqu’à inf elle
jeter-ptac-a laisser
que la soeur aînée lui a dit de rester, elle s’en est allée et l’a abandonnée
62. [j`£ xd§ m‹∆ª j`§l`§qd¶ª ‹∆ª+ j`§l`§qd¶ú f⁄§s⁄§ g⁄≥+\
j¤ » x— m‘m j…l`qdm ‘m+ j…l`qdm f—sd g–+
que elle être ce jeune=homme ci, jeune=homme autre avec
en disant, qu’elle aimait ce jeune homme, un jeune homme étranger,
63. [jn§ j`£kd© bd•- jn§ `§kd£ jn®sn£lt§rn• cn¶ª+ jn§ e`£ jd§kd§ a`§ jd§kd£\
j¤ j» »k— s· x–- J¤+ »k— j⁄sn,l·rn_ c⁄m+ j¤ e» j—kdm+ a… j—kdm-
que inf la laisser là. que sa aînée-femme-a est, que père un, mère une.
elle l’a abandonnée. Elle a dit, que c’était sa soeur aînée de même père et de
même mère.

154
64. [md§ wÿ£9 jd§k⁄•\
m— j¤+ ⁄ j—,kdm_+
je dis, cela faire-ptac-a
Je dis, ensuite,
65. [`£kt§+ `£ s`•9 g`§kt£ xd£ jn§+ `£ jn§ cd• m`£k⁄§ g⁄≥+\
»k·+ » s… » g¤ »k· x— j¤+ » j¤ ⁄ c– m»,k—m_ g–kd+
eux, elle prf le dire eux à que, elle que celle-ci foc venir-ptac-a voici
elle leur a dit que voici celle qui est venue,
66. [m‹ƒ ln£Ón£,ln£Ón£ s`§ Ún® rt£rt£+ ad§ j`§ sd£Ód§ c`£9 l`£-\
m’ l⁄fn,l⁄fn s` ÕÉ_ r‡rt+ a— j… c–f—_ c’ » l»+
si personne-personne prf mil-a piler, tous sbj brouet-a donner elle à
que chacun qui pile le mil lui donne du brouet,
67. [ad§ j`§ sd£Ód§ c`£9 l`§- `£ v`®s`§ m£ jn§ m£ mn®s`£\
a— j… c–f—_ c’ » l»- » v…,s… m‘m j¤ ‘m m¤ s»m+
tous sbj brouet donner elle à. elle aller-prf cet affaire ce dans ainsi
que chacun lui donne du brouet. Cela a marché ainsi.
68. [n® sl`£ jn£sn£lt§rn• r‹≈f‹√kd§ `§ jd£qd§ g⁄®+ j`•9 gÿ£\
É s‡l`+ j⁄sn,l·rn_ r‘fh,k—m » j–q— gÄ+ j» » g¤9
ce moment, aînée-femme-a asseoir-ptac elle côté de, narr le dire
Alors, au moment où la soeur aînée était assise à côté d’elle, elle s’est mise à
chanter :
69. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m£ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
70-72. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m§ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
} 3 fois
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
73. [jn£snlt§rn§ s‹» r‹√Ó‹ƒ j‹√ skt§l`§kn£-\
J⁄sn,l·rn_ s` ’ r‘f’ j» ’ s·ktl`k⁄-
aînée-femme-a refl asseoir inf refl écouter
La soeur aînée s’est assise et s’est mise à écouter.

155
74. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m£ f`£ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m j… m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je sbj refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
75. [md£ fÿ£qÿlÿyÿ m§ j‹ƒ j`§ m§ fn£mn§ xd£+ m£ a‹√ m£ c`§9l`£\
m j⁄qn,lnrn+ m j¤ ’ j… m j⁄m¤ x–+ m ah m s…`l`
ma aîné-femme, je dis tu sbj me attendre là, je impf refl marcher
Ma soeur ainée, attends-moi, je marcherai,
76. [j`£a‹ƒ n• jd§k⁄≥+ jn£cn®lt§rt• r‹≈Ó‹»kd§+\
j»a’ ⁄ j—,kdm+ j⁄sn,l·rn_ r‘fh,k—_+
depuis cela faire-ptac-a, aînée-femme-a asseoir-ptac
Quand cela s’était fait, la soeur aînée, qui restait assise,
77. [n® sn• ‹ƒ skt§l`§kn£ j`£9 g`§j‹ƒk‹≈ r‹√f‹√\
⁄ s` ’ s·ktl`k⁄ j» » g…jhkh_ r‘fh-
celle-là prf refl écouter inf son esprit asseoir
a écouté et s’est rappelé.
78. [`£ jn£cn£lt§rt§_ jd§s`• l`£kn§_ jn£it§Ót§ xd£+ j`•9 l`£kx`§ j`•9 l`£kx`£+\
» j⁄sn,l·rt_ j—,s` l»k¤_ j⁄i·ft x—+ j» » l»ktx… j» » l»ktx…+
sa aînée-soeur-a devenir-prf honte-a horriblement comme, inf se avoir=honte,
inf se avoir=honte,
La soeur aînée a eu honte horriblement. Elle a eu honte tellement,
79. [j`£ jd§ k‹ƒln§Ón§a`§ ch+\
j» j— k’lnfn,a`_ s’+
inf devenir mouche-grande comme
qu’elle est devenue une grande mouche
80. [j`• jd§ c‹ƒ99 j`£ s`§Ó`•+ l`£kn£ jn£it§Ót• e⁄≥-\
j» » j— c’hh j» s…f`+ l»kn j⁄i·ft_ e∆-
inf le faire « diii » inf aller, honte horriblement avec
elle a bourdonné : « dii ! » et s’est enfuie, à cause de la honte horrible.
81. [m® cn§ s`£ xn£qn£ l‹∆Ω+ m® sn£Ê ak`£ x£- `£ a`§mm`§-\
m s` É s» x¤qn_ l’m+ m s` É a‘k` x–- » a…m,m`-
je prf le prendre endroit-a quel, je prf le mettre là. il terminer-prf
Je l’ai mis là, où je l’ai pris. C’est la fin.

156
2. Hatumata, la fille d’une génie, par Daala Touré (village de Sebekoro)
1. [m£c`§9k‹√--- i‹»m`§lt§rn§ jd§kd¶ú md£ m`•-\
mïs…`kh_--- i’m`,ltrn j—kdm m– m…-
conte-a ... génie-femme une foc de
Une conte... Il s’agit d’une femme-génie.
2. [`£ s`£ cd¶ú b`§l`¶ê vt£kt£- `£ s‹»9 a`•+ jn• G`§st©l`©s`• j`§ et§st§ jd£+\
» s` c—m b…l`m v·kt- » s` ’ a»m+ j¤ G s·l`s` j… e·st_ j—+
elle prf enfant nombreux engendrer. elle prf refl refuser, que Hatumata sbj
mariage-a faire,
Elle a eu beacoup d’enfants. Elle n’a pas voulu que Hatoumata se marie,
3. [jn§ a‹√ st§ `£kd§_ jn§sÿ§-\
j¤ ⁄ ah s· »k— j¤sn-
que celle-là impf rester elle devant
que celle-ci reste avec elle.
4. [m®‹ƒ99 c`•9 v`£s`£ vk`• jt§kt£ sn®+\
m’ » '>( v…,s` v·k` j·ktm_ s¤+
quand elle partir-prf vide-a dans
Quand elle était partie pour la brousse au loin,
5. [j`§l`§qd¶ú jd§kd¶ú sn•9 ld•+ n£ sn•+ n® m`£s`®+\
j…l`qdm j—kdm s` ⁄ l—+ ⁄ s¤+ ⁄ m»,s`
jeune=homme un prf le entendre, cela dans, celui-ci venir-prf
un jeune homme ayant entendu, alors il est venu
6. [jn§ `®k`§ j`•9 jn£ c‹ƒx `£kd§ k`£-\
j¤ …k` j… » j¤ c’x` »k— k…
que Dieu narr son affaire faire=reussir lui à
et a dit, que, par la volonté de Dieu, il l’a aimée (ou : que Dieu lui assiste à
avoir du succes avec elle (?)).
7. [`£9+ cd©ll‹…rd§mn• n£ jn§+ `£ jn§9 a`§ jn£ j`§kd• j`§m`® et§st jd£9 g⁄≥+\
»+ c—mlhrd,mn ⁄ j¤+ » j¤9 a…_ j¤ j¤ »k— j»m… e·st j– g–+
à, jeune=fille-dim celle-là que, elle que: mère-a dire que elle imp=ng
se=marier homme par
A, cette jeune fille a dit, que sa mère lui avait interdit de se marier,

157
8. [jn• `§ l`• m`£kd§ mn£ gd•+ j`§kd©+ j`®k srj`• et£Êst£-\
j¤+ » l…` m» »k— m⁄ g–+ j¤ »k—+ j¤ »k— s— r’ j» » e·st-
dire, al cond venir elle trace par, que il, que il impf=ng pouvoir inf la marier.
que s’il est venu pour la rechercher, cela ne peut pas marcher, il ne peut pas la
marier.
9. [`£ m‹ƒ n§ s‹ƒÓ a`£s÷• jd§+ j`§ a`£s÷§ jd•+ ld®m‹∆Ω j`§ t§ a‹ƒ s`£Ó`£\
» m’ ⁄ s` ’ a»s·_ j—+ j» a»s·_ j—+ >> ‡ ah s…f`-
il et celle-là prf refl? causeri-a faire, inf causerie-a faire, ?? ils impf aller
Il lui a fait la cour en essayant de la convaincre à partir avec lui.
10. [ct£Ót§_ l`§m`© fd• st§ft¶ê+ `£ a‹ƒ m`£+\
c‡f·_ l…m` f— s·ftm+ » a’ m»+
terre-a cond blanchir de=nouveau, il impf venir
Qand il faisait jour, il venait,
11. [`£ a‹ƒ a`£st§ jd£+ j`£ s`•Ó`£-\
» a’ a»s·_ j—+ j» s…f`-
il impf causerie-a faire, inf aller
il faisait la cour, et puis il partait.
12. [n£ jÿ§ g⁄≥ st£ft¶ª+ `£ l`®m`§ m`•+ `£k a‹ƒ a`£st• jd•-\
⁄ j¤ g– s·ftm+ » l…m` m»+ »k· ah a»s·_ j—-
cela derrière par de=nouveau, il quand venir, ils impf causerie-a faire
Ensuite, il venait encore, et ils causaient.
13. [m‹ƒ n£ j`®l`§qd• ‹∆ª m`£s`£+ j`£l`®qd¶ú gn£ j`§ sd£ v`£ en§ j`£ G`§st©l`©s`£ st®-\§
m’ ⁄ j…l`qdm ‘m m»,s`+ j…l`qdm_ j¤ j¤ » sd v… e¤ j» G s·l`s` s·-\
quand ce jeune=homme là venir-prf, jeune=homme-a dire que il impf=ng
partir jusqu’à inf Hatoumata laisser
Quand ce jeune homme était venu, il a dit qu’il ne partirait pas sans
Hatoumata.
14. [jn§ G`§st©l`©s`£ jn£m‹ƒ9 a‹√ st•9--- `£kd§ mn£ a‹ƒ s`£Ó`£\
J¤ G s·l`s` j⁄m’ ah s·--- »k— m’ ⁄ ah s…f`+
que Hatoumata donc impf laisser... elle et celui-ci impf aller
Que Hatoumata accepte de partir avec lui,

158
15. [j`£ G`§st©l`©s`£ s`®--- jn® xd£kd§ rt® j`£-\
j» G s·l`s` s»--- j» É x–k— rì_ j»m-
inf Hatoumata prendre... inf celle-ci monter cheval-a sur
il a pris Hatoumata et l’a fait monter sur le cheval.
16. [`£ s`• G`§st§l`•s`• xd£kd§ rt£ j`¶ê j`£ cn§9m‹ƒ jd• cn§qn§99\
» s` G…sntl`s` x–k— rì_ j»m j» c¤nmh j— c¤qn+
il prf Hatoumata monter cheval-a sur inf un=peu faire seulement
Il a fait Hatoumata monter sur le cheval et a fait un peu de chemin,
17. [a`• s‹√ jd§ frnr s‹√-\
a…_ s» ’ j— f’qhmfhqhm_ s’-
mère-a prf refl devenir tourbillon-a comme
la mère s’est transformée en tourbillon.
18. [a`• s‹√ jd§ frnrn s‹√+ j`£9 s`©f`§ `£k mn• g⁄≥-\
a…_ s` ’ j— f’qhmfhqhm_ s’+ j» s…f` »k· m⁄ g–-
mère-a prf refl devenir tourbillon-a comme, inf aller eux trace par
La mère s’est transformée en tourbillon et a suivi leur traces.
19. [n® slñ`£+ g‹»s`§lt§Ót• l‹√ j`§l`§qd¶ª ‹∆ª e`®m`§ at§kt§+\
É s‡l`+ g’s`,ltft_ lh j…l`qdm ‘m e…m` a·kt+
ce moment, feuille-poudre-a être jeune=homme ce aussi main
Alors, le jeune homme, lui aussi, avait de la poudre magique,
20. [n® s`• g‹√s`§lt§ÓÊt£ it¶ìit¶ª+ n£ jd§s`§ jt£qt§ s‹≈-\
⁄ s` g’s`,ltft_ i·mitm+ ⁄ j—,s` j‡q·_ s’-
celui-ci prf feuille-poudre-a éparpillé, cela devenir- prf montagne-a comme
il a éparpillé cette poudre magique, une montagne s’est dressée.
21. [n§ jt£qt§ an®s`§ `§kt£ m`£-\
⁄ j‡q·_ a¤,s` »k· m…-
cette montagne-a sortir-prf eux à
Cette montagne est apparue à cause d’eux.

159
22. [`£ s`§9c`§- a`§ s`£ g‹√s`§lt£Ót£ cn£ it¶úit¶ú_+ n£ jd©s`§ rt¶ªrt¶ú s‹√-\
» s…`,s`- A… s` g’s`,ltft_ c¤ i·mitm+ ⁄ j—,s` r‡mr·m_ s’-
il aller-prf. mère prf feuille-poudre-a une éparpiller, cela devenir-prf
kaki=de=brousse-a comme
Il est parti. La mère a éparpillé une poudre magique, la montagne est devenu
kaki de brousse.72
23. [j`©l`§qd¶ú_ em`§ s`§9 cn§ it¶êit¶ê+\
J…l`qdm_ e…m` s` c¤ i·mitm+
jeune=homme-a aussi prf un éparpillé
Le jeune homme aussi a éparpillé une poudre,
24. [n£ jd§s`§ jd¶ªjd¶ªst¶úa`§ s‹√- m‹∆¿ v`•+ `£kt© v`£s`£-\
⁄ j—,s` j–mjdm,s·m,a`_ s’- M‘m m…+ »k· v…,s`-
cela devenir-prf sable-tas(?)-grand-a. cela à, ils aller-prf
elle s’est transformé en un gros tas de sable. Puis ils sont partis.
25. [`£kt§ r‹ƒkd¶ú Ú`§ gd£ st£Ót¶ª+\
»k· r’,kdm_ Õ… g– s·ftm+
ils arriver-ptac-a avant par de=nouveau
Quand ils ont avancé encore,
26. [`£ s`© cn§ it¶úit¶ê+\
» s` c¤ i·mitm+
il prf un éparpillé
il a éparpillé encore une poudre,
27. [n£ jd§s`§ jd£Úd£jd£Úd§ s‹√-\
⁄ j—,s` j‘Õdj’Õd_ s’-
cela devenir-prf sable-a comme
elle s’est transformé en sable.
28. [m‹∆¿ xd•+ `£kt§ xd§ n£--- `®k xd§ rt£ct£Ú`£Êkd¶ú rt§c`§ m`£+\
mÿm x—+ »k· x— ⁄--- »k· x— r‡stmx`,k—m_ r·,c`_ m…+
cela être, ils être cela... ils être approcher-ptac-a maison-porte-a à
De cette façon, ils se sont approchés de la porte de la maison.

72
Le sens du mot r‡mr·m n’est pas clair. Il peut s’agir de l’arbre « kaki de
brousse » (Diospyros mespiliformis), cf. cependant en mandinka r‡mrt ‘tas
d’arachide’.

160
29. [`•k s`§ j`§9--- a`©r‹ƒlt§Ót• a`£9mc`£-\
»k· s` j»--- a…rh,ltft_ a…m,s`-
ils prf? poss? médicine-poudre-a terminer-prf
Leur pourdre magique est finie.
30. [a`©r‹ƒlt§Ót£ xd§ n• a`•md¶ú l‹∆Ω jd§+ `£ jn§+ jn• `£+ i`£s‹√lt§Ót§'>( a`£mc`£ qd§+\
a…rh,ltft_ x— ⁄ a…m,mdm_ l’m_ j—+ » j¤+ j¤ »,»+ a…rh,ltft_ '>( a…m,
s` c—+
médicine-poudre-a être cela terminer-ptac quel faire, elle dire, que ah!
médicine-poudre-a terminer-prf intens
Quand la poudre magique était terminée, elle a dit: ah, le poudre magique est
finie !
31. [jn§ L`§9ct§ m`£sn§ gÿ£kÿ£ c‹√-\
j¤ L…l`ct m»,s¤_ g¤kn s’-
que Mamadou venir-ptin-a premier comme
que Mamadou vienne en premier !
32. [`£ m`£s`§ jn§ `£kt£ sn§ jn§ `£ a⁄≥ g⁄≥ r‹ƒ9 m`£ cn£qn£9+ `£ r‹ƒs`§ j`•9 s‹√ sd¶ª cn£-\
» m»,s… » j¤ (?) »k· s¤ j¤ » ah g—m (?) r’m m` c¤qn+ » r’,s` j» » s‘ s–m
s¤-
elle venir-prf il après (?) eux dans que elle être chose (?) diriger dans
seulement, elle pouvoir-prf inf la frapper ainsi dans
Elle les a suivis, elle a voulu se diriger sur eux, elle a réussi seulement à la
frapper comme ça.
33. [`£ jd§s`§ v`§q`§akd£ c‹√-\
» j—,s` v…q`ahkd_ s’
elle devenir-prf singe-a comme
Elle s’est transformée en un singe.
34. [d£ cd§m‹∆Ω jd§s`§ v`§q`§akd£ c‹√-\
d C—m,mh_ j—,s` v…q`ahkd_ s’-
eh! jeune=fille-dim-a devenir-prf singe-a comme
Eh! la jeune fille s’est transformée en un singe.
35. [d£+ j`©l`§qd¶ê s`•9 s`£ g`£9 ct£f`9 ckn£j‹ƒ sn£-\
dg+ j…l`qdm_ s` » s» j» » c‡ft » c‡knj’_ s¤
Eh ! jeune=homme-a prf la prendre inf la cacher sa chemise-a dans
Eh ! Le jeune homme l’a pris et l’a cachée dans sa chemise

161
36. [j`£ s`§9 ak`£ at£Ót§ jn£mn£- `£ ak`£kd¶ú at£Ót§ jn£mn£+\
j» s…` » ak» a‡f·_ j¤mn- » ak»,k—m_ a‡f·_ j¤mn+
inf aller la mettre case-a dans. Elle mettre-ptac-a case-a dans
et l’a amenée dans la case. Quand elle était dans la case,
37. [ld§md¶újd§ `£ v`©s`•9 gn£ ct§Ót§lÏ•r`£ jn•kd£ s`§ lt£rt§ et£ct£-\
l—mdmjd+ » v»,s` » g¤ c‡ft,l…r`_ 'x—( j¤ ⁄k— s` l‡r· e·st-
alors, il aller-prf le dire village-chef-a (à) que celui-ci prf femme-a marier
Alors il est allé chez le chef du village pour lui dire qu’il avait marié une
femme.
38. [ct§Ót§l`£r`£ jn§9 ‹√xn§ ld§md¶êfd£+ ct£Ót§_ fd§kd£+\
C‡ft,l…r`_ j¤9 ‘x¤ L—mdmj–+ c‡f·_ f—,kdm_+
village-chef-a dire: oui ! que faire, terre-a blanchir-ptac-a,
Le chef de village a dit : d’accord ! Alors, quand il a fait jour,
39. [lt£rt£jn©sn®mn§ g`£m`£ v`£s`®+ n§ sn•9 xd® m‹≈ v`£q`§akd® c‹√-\
l‡rt,j¤sn,mn_ g…m` v…,s…+ ⁄ s` ⁄ x— m’ v…q`akd_ s’-
femme-vielle-dim-a aussi aller-prf, celle-ci prf la voir et singe-a comme
la vieille femme est aussi venue, elle l’a vue à l’image d’un singe.
40. [`£ v`©s`§ j`£ sÿ§Óÿ§9 eÿ§ ct§Ót§lr`• xd§- Jn£ ct§Ót§lÏ£r`£+\
» v…,s` j» s…f` ⁄ e¤ c‡ft,l…r`_ x—- j¤9 c‡ft,l…r`_
elle aller-prf inf aller le dire village-chef-a à. Que: village-chef-a
Elle est allée le dire au chef du village. Elle lui a dit: Chef du village !
41. [jn§9 L`•l`§ct§ l`§ m`£ g‹ƒkd£9 j`§ s`• lt£rt§ gt§Êct§ >\
j¤9 L l…ct l… m» » g¤ ’k– x— j¤ » s` l‡r·_ g·st >
que: Mamadou prf=ng venir le dire te à que il prf femme-a marier
Est-ce que Mamadou est venu te dire qu’il s’était marié ?
42. [jn§ L`§l`©ct© lt£rt§+ jn§--- d£9-- v`®q`•akd¶ú md• kn¶ª cd§-\
J¤ L l…ct l‡r·_+ j¤ –,–--- v…q`akdm_ m– k⁄m c—-
que Mamadou femme-a, que eh... singe-a foc être intens
que la femme de Mamadou est un singe.
43. [jn§ v`§q`§akd¶ª md£ kn£- jn§ `£9 jn£ v`©q`©akd¶ú g`£m`• >
j¤ v…q`akdm_ m– k⁄m- J¤ `g j¤ v…q`akdm_ g…m` >
que singe-a foc être. Que ah ! que singe-a aussi.
C’est un singe. Celui-ci a dit: « Comment ?! » Elle a repondu : « Oui, un
singe ».

162
44. [jn§9 ‹√xn§- lrt£jn©sn©mn• v`§s`•9 gn§9 ct£Ót§ l`£r`• xd§+\
j¤9 ‘x¤- L‡rt,j¤sn,mn_ v»,s` » g¤ c‡ft,l…r`_ x—
que: oui. femme-vielle-dim-a aller-prf le dire village-chef-a à
« Oui ». La vieille a dit au chef du village,
45. [jn§_ ct£ft§ l`£r`• j`§9 xd£ cn£kÚn§_ c‹ƒ lt£rt§_ ad§ l`•+\
j¤ c‡ft,l…r`_ j… » xd c⁄kn,Õ¤_ c’ l‡r·_ a— l»+
que village-chef-a sbj son poss bière-mil-a donner femme-a tout à
qu’il donne du mil pour de la bière à toutes les femmes,
46. [j`§kt• j`• ckn£ jt£qt£--- j`§k j`• ckn£ cÏ£-\
j¤ »k· j… ckÉ_ j·qt--- j¤ »k· j… ckÉ c’ '>(-
que elles sbj bière-a brasser... que elles sbj bière-a donner (?)
qu’elles brassent de la bière... qu’elles viennent avec de la bière.
47. [`£ v`£s`£9--- cÏ£kÚn§ c`£ j`§ m`£-\
» v»,s` c⁄kn,Õ¤_ s~ j» m»-
il aller-prf bière-mil-a prendre inf venir
Il est allé prendre le mil pour de la bière
48. [j`®9 ad§ j‹ƒk‹ƒ j`§ e`§m`§ lt£rn§_ s`• s`£-\
j¤ » ah j’kh j» » e…m` l‡r¤_ s…_ s»-
que il impf appeler inf sa aussi femme-a part-a prendre
et il (Mamadi ?) a été appelé pour qu’il vienne prendre la part de sa femme.
49. [L`®l`§q‹ƒ sn• s`£+ j`£ sÿ§fÿ§ r‹√f‹√ at£Ót• jn£mn£+ v`®q`§akd§mn§ sn® ad§ fid¶úfid¶ú
at£Ót§_ jn£mn£-\
L l…ch s` É s»+ j» s…f` É r‘f’ a‡f·_ j¤mn+ v…q`akd,mn_ s` ⁄ a—
i—midm a‡f·_ j¤mn-
Mamadou prf le prendre, inf aller le asseoir case-a dans, singe-dim-a prf cela
tout éparpiller case-a dans
Mamadou l’a pris et l’a amené dans sa case, mais le singe a tout éparpillé
dans la case.
50. [`£ j`£r‹√s`£- L`£l`§ct§ j`•r‹√s`£-\
» j»rh,s`- L l…ct j»rh,s`-
il pleurer-prf. Mamadou pleurer-prf
Il a pleuré. Mamadou a pleuré.

163
51. [a`§ jn§+ jn§ `£+ jn§ >>>\
a… j¤+ j¤ »+ j¤ >>>
mère dire, que ah, que ???
La mère lui a dit: (qu’est-ce que tu as ?)
52. [m`• a‹√ j`£r‹ƒ l‹ƒ m`£ > j`•9 jn£ `•9x-\
m’ » ah j»r’ l’m m… > j¤ » j¤9 …x‘-
si il impf pleurer quoi à? que il dire: non
Pourquoi pleure-t-il ? Il a dit : non.
53. [jn§ ct£ft§l`£r`•+ sv`• ckn£Ún• c‹√ lt£rt§_ ad§ l`• jn§ jn•9 jt£qt£-\
j¤ c‡f·,l»r…_ s` ck⁄,Õ¤_ c’ l‡r·_ a— l»+ j¤ j… ⁄ j·qt-
que village-chef-a prf bière-mil-a donner femme-a tout à, que sbj cela
préparer
Le chef de village a donné du mil à chaque femme qu’elles préparent la bière.
54. [jn£ v`®q`§akd¶ê a‹√ r‹ƒ j`§ ckn® jt§qt§ bt§Ót§ c‹√ >\
j¤ v…q`akdm_ ah r’ j» ckÉ_ j·qt b·ft c‘ >
que singe-a impf pouvoir inf bière-a prparer façon quel
Et comment un singe pourra préparer de la bière ?
55. [`£9+ j`§9 j`£9 jd§ eÚd§_ jn•mn£+ jn§ j`£9 c`§ st£Ót£-\
»,»+ j¤ » j… » j— e’Õd_ j¤mn+ j¤ j» » c…_ s·ft-
ah, que il sbj le mettre jarre-a dans, que inf sa couvercle-a fermer
Elle a dit qu’il le mette dans une jarre et ferme le couvercle.
56. [ld§md¶êfd£+ `£ s`£9s`§ jd• e‹ƒÚd§_ jn§mn§ j`£9 c`§ st£Ót£+\
L—mdmj–+ » s…`,s` » j— e’Õd j¤mn j» » c…_ s·ft+
que faire, il aller-prf le mettre jarre dans inf sa couvercle-a fermer
Quand il l’avait mis dans la jarre et l’avait fermé avec un couvercle,
57. [ct£Ót£l`•r`£ jn£ j`§kt£ j`§--- dgd--- ckn®kt£ an®-\
c‡ft,l…r`_ j¤+ j¤ »k· j… ckÉ,k‡ a¤-
village-chef-a dire, que ils sbj bière-pl sortir
le chef du village a dit que chacun amène sa bière.
58. [j`£ s`§Ó`• gn§ L`£l`§ct§ xd£ j`§ m`• lt£rn• xd§ ckn® j`§ m`£-\
j» s…f` » g¤ L l…ct x— j¤ » m’ » l‡r¤_ x— ckÉ_ j… m»-
inf aller le dire Mamadou à que lui et sa femme-a poss bière-a sibj venir
On est allé dire à Mamadou qu’il amène la bière de sa femme.

164
59. [`£ m‹ƒ ckn® ‹∆Ω m`£s`§-\
» m’ ckÉ ‘m m»,s…-
il et bière cette venir-prf
Il a apporté cette bière.
60. [ckn®_ ad• ad£s`• j`• m`£ r‹√Ó‹√+ jn§ `§kt£ `£ lt£rt£jn£sn£mn§ j‹√k‹√+ j`§ j`£ m`£-\
CkÉ_ a— a–s… j» m» r‘fh+ j¤ »k· j… l‡rt,jnsn,m¤_ j’kh+ j¤ » j… m»-
bière-a tout rassembler-prf inf venir asseoir, que ils sbj femme-vieille-dim-a
appeler, que elle sbj venir
On a rassemblé toutes les bières, et l’ordre a été donné d’appeler la vieille
femme.
61. [lt£rt£jn£sn£mn• n§_ j‹ƒk‹ƒs`£- jn§ ckn® md£md£+ jn§ l‹ƒm‹∆Ω j`£ c‹√ >\
L‡rn,jnsn,m¤ ⁄ j’kh,s`- J¤ ckÉ_ mdmd+ j¤ l’mhm j… c’ >
femme-vieille-dim cette appeler-prf. que bière-a goûter, que lequel qual bon
La vieille femme a été appelée.On lui a dit de goûter la bière et de dire,
laquelle est la meilleure ?
62. [`£ s`§ ckn® md£md£- jn§ `£ jn§+ m‹∆ª md£ j`£ c‹√-\
» s` ckÉ_ mdmd- J¤+ » j¤ 9 m‘m md j… c’-
elle prf bière-a goûter. que, elle dire : cela foc qual bon
Elle a goûté la bière. Elle a dit : « Celle-ci est la meilleure ».
63. [jn§+ `£ j‹≈ xd§ v`§q`§akd§md¶ú ckn® kd£ c‹√-\
j¤+ » j¤+ m‘m x— v…q`akd,mdm_ ckÉ_ k– c’-
que, il dire, cela être singe-dim-a bière-a foc comme
Il a dit, que c’est la bière du singe.
64. [ct£Ót§l`§r`• g`£ '>( jn§ `•9+ jd§kd£ st¶ª jn£+ jn§ L`£l`§ct•+ e`£9 lt£rt£---\
C‡ft,l…r…_ '>( j¤9 »,»+ j¤ —k– s‡m j¤+ j¤ L l…c·+ e¤ » l‡r·_---
village-chef-a dire: ah, que tu inac dire, que Mamadou, jusqu’à sa femme...
Le chef du village a dit : « N’as-tu pas dit que la femme de Mamadou...? »
65. [jn§+ `£ jn§+ mn§9 l`£ k`§9 m`•+ `§ j`£ jn§9q‹√ gd®md•+ `§ j`£ jn§9q‹√ gd®md•--- s‹√+\
j¤+ » j¤+ m’ ⁄ l` k… » m…+ » j… j¤nqh_ g—md+ » j… j¤nqh_ g—md--- s’
que, elle dire, si celui-ci prf=ng coucher cela sur, il sbj coton-a aussi, il sbj
coton-a aussi... rompre
Elle a dit: s’il ne le croit pas, qu’il prenne le coton et le partage (?),

165
66. [jn§ j`£9 c‹ƒ lt£rt§kt§ l`•+ jn§ lt£rt• ad£ j`•9 vt£qt§mc‹√-\
j¤ j» » c’ l‡r·,k‡ l»+ j¤ l‡r·_ a— j… » v‡qtmch-
dire inf le donner femme-pl à, que femme-a toutes sbj le filer
qu’il le donne aux femmes, que toutes les femmes le filent.
67. [jn§ m‹ƒ lt£rt• fid§ s`•9 vt£qt£mc‹ƒ+\
j¤ m’ l‡r·_ a— s` » v‡qtmc’_+
que quand femme-a toutes prf le filer,
Quand toutes le femmes le filent,
68. [jn§--- ad§9 j‹√9 s`• aÿ£-\
j¤ a— j… ’ s…_ a¤-
que tous sbj sa part-a sortir
que chacun amène sa part.
69. [j`£ v`§q`§akd§mn§ s`• c`£9 l`£-\
j» v…q`akd,mn_ s…_ c’ » l»-
inf singe-dim-a part-a donner lui à
La part du singe lui a été donnée.
70. [`£ v`©sn§ jt© ak`• at£Ót§ jn•mn£+\
» v…,s¤_ j» ì ak~ a‡f·_ j¤mn+
il aller-ptin-a inf les mettre case-a dans,
Quand il était en train de les apporter dans la case,
71. [L`£l`§ct§ v`£sn§ r‹ƒ >>>+ v`®q`§akd§mn§ sn• ad§ fid¶ìfid¶ú at£Ót£ jn•mn£-\
L l…ct v…,s¤_ r’ >>>+ v…q`akd,mn_ s` ⁄ a— i—midm a‡f·_ j¤mn-
Mamadou aller-ptin-a arriver ???, singe-dim-a prf cela tout disperser case-a
dans
Quand Mamadou est arrivé (???), le singe a tout éparpillé dans la case.
72. [m‹∆ª xd£ L`£l`§ct§ j`£r‹√kd¶ªa`§ Ón£+ jn§ L`£l`§ct• j`§9 jd• x‹√-\
m‘m x— L l…ct j»rh,kdm,a`_ k⁄m '>(+ j¤ L l…ct j… » j— c‘ >
cela être Mamadou pleurer-ptac-grand-a être, que Mamadou sbj le faire
comment?
Mamadou c’est mis à pleurer : qu’est-ce qu’il fera maintenant ?
73. [j`• a`• m‹∆º j‹ƒ >>>> g‹∆ª jd§ k`£ k`§ e`¶-ª \
j¤ » a… >>>
que sa mère...???
Sa mère...???

166
74. [jn® m‹ƒ fd£rd§kt£ r‹ƒs`§ an§ xd§ kt§ l‹√+ j`§ g`£m`£ j`§ s`•9 an£-\
j¤ m’ f–r—,k‡ r’,s` a¤ x— k·m_ l’m+ j¤ » g…m` j… s…f` » a¤-
que quand fil-pl arriver-prf sortir à jour-a quel, que il aussi sbj aller le sortir
Elle a dit, que le jour désigné pour exposer les fils, lui aussi pourra apporter
les siens.
75. [fd£rd§kt£--- L`£l`§ct§ jn£ jn§--- ct£Ót§l`§r`• n£ j`•k ed§ s`£ `£ k`§ fd£rd§kt£ an•+\
f–r—,k‡--- L l…c· j¤+ j¤---c·ft,l`r`_ j¤+ j¤ »k· a— '>( s` » k…
f–r—k‡ a¤+
fil-pl... Mamadou dire, que... village-chef-a dire, que ils tous (?) prf (?) sa
poss fil-pl sortir
Les fils... Mamadou a dit, que... le chef du village a dit, que chacun vienne
avec ses fils,
76. [jn§ L`®l`§ct£ lt£rn§_ s`§ j`£ m`£--- fd£rd§_ ad© an©s`§ j`§ m`• `£ st¶ª-\
j¤ L l…ct l‡r¤_ s…_ j… m»--- f–r—_ a— a¤,s` j» m» » s‡m-
que Mamadou femme-a part-a sbj venir... fil-a toutes sortir-prf inf venir les
entasser.
et que celles de la femme de Mamadou soient amenées. On a sorti toutes les
fils et les a entassés.
77. [j`¶ì x`§v lt•rt£jn£sn£mn§t j‹≈k‹√ j`§ m`£\
j¤ …m x— ⁄ l‡rt,jnsn,m¤ ⁄ j’kh j… m»-
que nous sbj ce femme-vielle-dim ce appeler sbj venir
On a dit: Appelons la vieille femme !
78. [jn§ m‹ƒ9--- fd£rd§ l‹∆Ω j`§ Ú‹√+ jn§ lt£rt£jn£sn£mÿ§ jÿ£ gÿ£\
j¤ m’ f–r—_ l’m j… Õ‘+ j¤ l‡rt,jnsn,m¤_ j… ⁄ g¤-
que si fil-a lequel qual bon, que femme-vielle-dim-a sbj cela dire
Qu’elle dise, lesquelles des fils sont les meilleurs.
79. [lt£rt£jn£sn£mÿ§ v`§s`© v`§q`•akd§mn§_ x`§ fd£rd§ s`£ jn§ m‹∆ª md£ j`§ Ú‹∆ª--- fd£rd§ ad£
s‹√-\
L‡rt,jnsn,m¤_ v…,s` v…q`akd,mn_ x— f–r—_ s» j¤ m‘m m– j… Õ‘m f–r—_
a— s’-
femme-vielle-dim-a aller-prf singe-dim-a poss fil-a prendre que cela foc qual
bon fils-a tout comme
La vieille a choisi les fils du singe, elle a dit que ceux-là sont les meilleurs.

167
80. [j`£a‹ƒm‹√ n£ jd§s`§ j`£ >>\
j»a’mh ⁄ j—,s` j» >>
depuis cela faire-prf inf ??
Alors... ???
81. [ct©ft§ fd§s`§+ jn§ >>>>+ r‹ƒm‹√+\
c‡f· f—,s`+ j¤ >>>>+ r’m‘+
terre blanchir-prf, que ????, demain,
Quand il a fait jour, ???, demain,
82. [‹ƒ ad§ `£ gÿ§ ct£Ót§lt©rt£ ad§9 c‹≈ o`§qd£ gn§ `£ s`©Ó`© c`§jd§md§ m`£-\
’ ad » g¤ c‡f·_ l‡r·_ a— s`> ’ o»qd g¤ j» s…f` c…jdmd_ m…-
tu impf le dire village-femme-a toutes prf? refl parer jusqu’à inf aller mettre
place-a sur
tu diras que toutes les femmes du village se parent et viennent sur la place
publique.
83. [jn§ v`§q`•akd¶ª a‹≈ o`£qd£ rt•Ót£ c‹√>\
j¤ v…q`akdm_ ah ’ o»qd r·ft c‘>
que singe-a impf refl parer façon quelle
Mais comment un singe peut se parer ?
84. [`£ v`®s`§9_ gn§ L`£l`§ct• xd£+ jn§ L`•l`§ct•+ jn§+\
» v…,s… » g¤ L l…cnt x—+ j¤+ L l…ct+ j¤+
il aller-prf le dire Mamadou à, que Mamadou, que
On a dit à Mamadou, que
85. [r‹ƒm‹… Âj‹ƒ lt£rn§ j‹≈ o`£qd£+\
r’m‘ j¤ ’ l‡r¤_ j… ’ o…qd+
demain que ta femme-a sbj refl parer
que demain ta femme se pare,
86. [jn§9--- iŒ£vû`§_ sϧ m`£ xd§ ct£Ót§_ sn§ r‹ƒm‹√-\
j¤ i»l…_ sd m» » x— c‡f·_ s¤ r’m‘-
que foule-a impf=ng venir la voir village-a dans demain
que tout le peuple la voie dans le village demain.
87. [jn§ ‹√xn§- >> L`•l`§q‹√ s`£ g`§ a‹ƒs`§lt£rt£ xd£+\
j¤9 ‘x¤- >> L l…ct s` » g¤ » a’s`,ltrt_ x—+
dire: oui. Mamadou prf le dire sa belle-femme-a à
Il a dit: d’accord. Mamadou a dit à sa belle-mère,

168
88. [a‹ƒs`§lt§rt§ ‹∆º f`§ m`§--- Ct£ft§_ fd§kd©+\
a’s`,ltrt ‘m j… m»--- C‡f·_ f—,kdm_+
belle-femme cette sbj venir... Terre-a blanchir-ptac-a,
qu’elle vienne. Quant il a fait jour,
89. [a‹ƒs`§lrn§ rn£q‹√s`• j`• m`£ ak`£ g`§kt£ j`§+ j`£ v`®q`§akd§mn§ b‹≈\
a’s`,ltrt_ r⁄qh,s` j» m» ak» g¤ '>( »k· j»m+ j» v…q`akdm,mn_ b‘+
belle-femme-a lever=tôt-prf inf venir mettre jusqu’à (?) eux sur, inf singe-
dim-a frapper,
la belle-mère s’est levée de bonne heure, elle est venue chez eux et a frappé le
singe,
90. [`£ jd•s`£--- ln£Ón£m‹√mg‹∆º c`§w`§a`§m`£ sd§ `£ mn£ cn£+\
» j—,s`+ l⁄fn,mhm,g’m c…j`a`m`_ s— » m⁄ s¤+
elle devenir-prf, personne-dim-noir extraordinaire-a ne=être sa trace-a dans
elle est devenue telle qu’aucune personne extraordinaire ne pourrait se
comparer avec elle,
91. [rt§“t§st§ Âc`§w`§a`§m`£ sd§ `£ mn£ sn£+\
r·mjtst c…j`a`m`_ s— » m⁄ s¤+
jeune=fille extraordinaire-a ne=être sa trace dans
aucune jeune fille extraordinaire ne pourrait se comparer avec elle,
92. [j`£ ct¶ªg`§9mt• bd¶ªla`§ ct¶ª `£ m`§+\
j» c‡m,g…`mt b–m,a…_ c‡m » m…+
inf mettre-vêtement joli-grand-a mettre elle sur
elle l’a habillée avec de jolis vêtements,
93. [j`•9 jn£ n§ ed£+ j`£ g`£9mt§_ b⁄∂êla`• c`£9 l`£+ j`£9 jd§ ‹ƒ k`• j‹≈ o`£qd£+\
j¤ » j¤ É e– '>(+ j» g»`m· b–m,a…_ c’ » l»+ j¤ 9 » j— ’ k… '>( j» ’ o»qd+
que cela après cela par (?), inf vêtement joli-grand-a donner elle à, que: le
mettre toi sur inf te parer
puis elle lui a donné des beaux vêtements (?) et lui a dit de se parer,
94. [j`•9 ck`®9 mÿ£ g⁄§ j`£ s`£f`£-\
j» » ck… » mÉ g– j» s…f`-
inf la préparer elle trace par inf aller
l’a préparée et s’en est allée.

169
95. [ct£Ót§_ fd§kd¶ú+ L`£l`§ct§ jn• jn§ `£kt® jn§ `£ jn§ lt£rt§_ ad§9 j`§ jvÿ£+\
c‡f·_ f—,kdm_+ L l…ct j¤+ j¤ »k· j¤+ » j¤+ l‡r·_ a—d j… a¤+
terre-a blanchir-ptac-a, Mamadou dire, que ils dire, il dire, femme-a toutes
sbj sortir
Quand il a fait jour, Mamadou a dit qu’on a donné l’ordre que toutes les
femmes sortent,
96. [j`£ f`§“t• k`£ jn§ lt£rt£ ad§9 j`§ fn§-\
j» f…mft_ k… j¤ l‡rt a—d j… a¤-
inf appel=poublique-a mettre que femme toutes sbj sortir
qu’on a annoncé par le crieur publique que toutes les femmes sortent.
97. [jn§+ L`£l`§qt§+ L`£l`§qt§+ j‹ƒ m‹ƒ9 lt£rt§ j`§ an§ L`£l`§ct§ m`§9 lt£rt§
an£s`£-\
j¤+ L l…ct+ L l…ct+ j¤ ’ m’ ’ l‡r·_ j… a¤ L l…ct m’ » l‡r·_
a¤,s`-
que, Mamadou, Mamadou, que tu et ta femme-a sbj sortir ! Mamadou et sa
femme-a sortir-prf
On a dit : Mamadou, Mamadou, sors avec ta femme ! Mamadou est sorti avec
sa femme.
98. [n£ st§l`£+ c`£j⁄§m⁄≥ e`§kd¶ú ln£Ón§ m`£ cϧ-\
É s‡l`+ c…jdmd_ e…,kdm_ l⁄f¤_ m… c—-
ce moment, place=publique-a remplir-ptac-a personne-a de intens
À ce moment, la place publique était remplie de monde.
99. [Ct£Ót§ lt•rt§_ ad§ an§kd¶ú j`£ c`§jd£md£ e`£-\
C‡f·_ l‡r·_ a— a¤,kdm_ j» c…jdmd_ e…-
village-a femme-a toutes sortir-ptac-a inf place=publique-a remplir
Toutes les femmes du village sont sorties (de leur maisons) et ont rempli la
place publique.
100. [Ld¶ª“d£ L`£l`®ct§ m`•9 lt£rt§ an£s`• j`§ m`£+\
L—mdmj–+ L l…ct m’ » l‡r·_ a¤,s` j» m~+
alors Mamadou et sa femme-a sortir-prf inf venir
Alors Mamadou est sorti avec sa femme,

170
101. [j`• m`£ lt£rn§_ ad§9 kn£ c`®e`§-\
j» m» l‡r¤_ a—d kÉ_ c…e…-
inf venir femme-a toutes rangée-a compléter
elle a complété la rangée de femmes.
102. [`£kt§ jn§9 lt£rt§ ad§9 m`£s`§ v`£ >\
»k· j¤9 l‡r·_ a—d m»,s` v» >
ils dire: femme-a toutes venir-prf est=ce=que
On a demandé : « Est-ce que toutes les femmes sont venues ? » –
103. [jn§ g`®_+ jn§ lt£rt§_ ad§9 `£s`£- J`®kt§ v`• lrt£jn£sn£mn§ j‹ƒk‹√ j`§ e`• m`£-\
J¤ g…`+ j¤ l‡r·_ a—d m»,s`- J¤ …k· v… l‡rt,jnsn,m¤_ j’kh+ j¤ » j…
m»-
que oui, que femme-a toutes venir-prf. Dire vous aller femme-vielle-dim-a
appeler, que elle sbj venir
« Oui, toutes les femmes sont venues ! » – « Allez appeller la vieille ».
104. [Ld£md¶ª lrt£jn£sn£mn§ m`£s`£-\
L–mdm+ l‡rt,jnsn,m¤_ m»,s`-
alors, femme-vielle-dim-a venir-prf
Quand la vielle femme est venue,
105. [jn§ lt£rt£jn£sn£mÿ£+ jn§ ct£ft§ lt£rt§ cn£+ jn§ it®l`¶ú j`• Ú‹√ >\
j¤ 9 l‡rt,jnsn,mn+ j¤ c‡f·_ l‡r·_ s¤+ j¤ i‡l…m j… Õ‘ >
que: femme-vielle-dim, que village-a femme-a dans, que laquelle qual bon
on lui a demandé: la vieille, laquelle, parmi les femmes du village, est la plus
belle ?
106. [`£ v`£s`§ L`£l`§ct• lt•rn§ ‹√m s`• j`£ m`•\
» v»,s… L l…ct l‡r¤ ÿm s» j» m»
elle aller-prf Mamadou femme cette prendre inf venir
Elle est allée vers la femme de Mamadou et
107. [‹√ at§kt• c‹≈ L`£l`§ct• lt£rt§ at•kt£+ jn§ m‹∆ª md£ j`§ Ú‹√m ct£Ót£lt§rt• ad•9 s‹ƒ-\
‘ a·kt_ c’ L l…ct l‡r·_ a·kt+ j¤ m‘m m– j… Õ‘ c‡ft,l·rt_ a—d s’-
refl main-a donner Mamadou femme-a main, que cette foc inf belle village-
femmes-a toutes comme
a donné la main à la femme de Mamadou, que cette femme est la plus belle
de toute les femmes du village.

171
108. [j`£a‹ƒmn§ jd•s`§ j`£ a`£ ct£Ót§ l`£r`§ j`• gn£+ jn§\
j»a’mh ⁄ j—,s` j» a…m+ c‡f· l»r…_ j» » g¤+ j¤
depuis cela daire-prf inf terminer, village chef-a narr le dire, que
Alors le chef du village a dit,
109. [`§ xd£qd£ L`£l`§ct£ c‹≈--- xd£qd§ e`£+ jn§ jn§9 ‹ƒ99 `£,`£-
» x–q— L l…ct s’--- x–q— e»+ j¤ ⁄ j¤9 ’,’ »,»-
il même Mamadou comme... même père, dire cela que: i-i! Non.
lui-même le père de Mamadou, il a dit: Non !
110. [m‹∆ª sd§ L`§l`£q‹√ lt£rt§ s‹√ cd§qd§+ md® xd•qd• a‹ƒmn£ et£st£-\
M‘m s— L l…ct l‡r·_ s’ c—qd+ m— x–qd a’m» ⁄ e·st-
ce te-être Mamadou femme-a comme intens, moi même futP cette marier
Cette femme n’est pas pour Mamadou, je la marierai moi-même.
111. [J`£a‹»mn§9 jd•s`§ Ó`£ u`£9 s`§9 m‹∆ª lt£rt§ ‹∆ª l‹√s`§9 at©kt© m`§+\
J»a’mh ⁄ j—,s` j» a…m+ » s` m‘m l‡r· ‘m l‘s… » a·kt_ l»+
depuis cela faire-prf inf terminer, il prf cette femme cette saisir sa main-a à
Puis il a saisi cette femme par la main,
112. [L`£l`§ct• lt£rt§ ‹∆ª s`•9 at©kt© l`© j`£ s`§Ó`§ mn§9 s‹≈-\
L l…ct l‡r· ‘m s~ » a·kt l» j» s…f` m’ ⁄ s’-
Mamadou femme cette prendre sa main à inf aller avec celle comme
la femme de Mamadou par la main, et l’a emmenée.
113. [i`£l`§ b`£q‹√ms`§- Ld§md¶ê+ i‹ƒm`§lt§rt• jn§+ jn§9\
i»l…_ b»qhm,s…- L—m–m+ i’m`,ltrt_ j¤+ j¤
foule-a disperser-prf. Alors, genie-femme-a dire, que
La foule s’est dispersée. Alors, la femme-génie a dit, que
114. [L`£l`§ct• j`•r‹√kd§+ i‹ƒm`§lt£rt£ jn£+ j`§kt• j`£ s`©Ó`§+ j`§kt• j`£9 gÿ§ ct£xd£s‹√f‹ƒ
l`£r`£ xd§+\
L l…ct j»rh,k—m_+ i’m`,ltrt_ j¤+ j¤ »k· j` s…f`+ j¤ »k· j` » g¤
c‡ft,shfh,l`r`_ x—+
Mamadou pleurer-ptac-a, genie-femme-a dire, que ils sbj aller, que ils sbj le
dire village-chef-roi-a à
Quand Mamadou a pleuré, la femme-génie a dit qu’on le dise au chef du
village,

172
115. [jn§ jd£kd§ a‹√ m`£ ct£Ó jn§mn£ r‹√m‹√-\
j¤ j–k—_ ah m» c‡f·_ j¤mn r’m‘-
que armée impf venir village-a dans demain
que demain, une armée viendra dans le village.73
116. [Ld£md¶ªmfd£--- `£ s`£ f`§“t£ k`£+\
L–mdmfd+ » s` f…mft_ k…+
alors, il prf appel=publique-a mettre,
Alors il a annoncé par le crieur publique,
117. [dt£Ót£ fd§kd§+ jn§ bd® m‹≈ lt£rn• ad§9 j`§ an§ j`§ s`§Ó`£+\
c‡ft f—,kdm_+ j¤ bÄ_ m’ l‡r·_ a—d j… a¤ j… s…f`+
terre blanchir-ptac-a, que homme-a et femme-a tout sbj sortir sbj aller
quant il fait jour, que chaque homme et femme sorte,
118. [jn§ j`•9 f`§mft£ k`£-\
j¤ j… » f…mft_ k…-
dire sbj cela appel=publique-a mettre
il a dit de l’annoncer par le crieur publique.
119. [‹√xn§ r`£+ jn§ ct£Ót§_ ad§9 j`•9 an§\
‘x¤ r»+ j¤ c‡f·_ a—d j… a¤+
oui enfin, que village-a toute sbj sortir
Oui, que tout le village sorte.
120. [Ct£ft§ ad§9 lt£rt• m`§ jd®9_ ad§9c`£9 sn§ jn§ j`§ jd£kd§ l`•gd£kd£-\
C‡f·_ a—d l‡r·_ m’ » jÄ_ a–,s… » s¤ j¤ j` j–k—_ l»g—kd-
village-a tout femme-a et son homme-a rassembler-prf cela dans que sbj
guerre-a regarder
Tout le village, les femmes et les hommes, ыщте allés voir l’armée.
121. [Ld§md¶ªfd£+ ct£Ót§ lt£rt§ m`£9 bd£ ad§ an§s`§+ i‹ƒm`§lt§rt• j`£9 gn§\
L—m–mjd+ c‡f·_ l‡r·_ m’ » b– a—d a¤,s`+ i’m`,ltrt_ j» » g¤
alors, village-a femme-a et son homme tout sortir-prf, genie-femme-a prf le
dire
Alors, toutes les femmes et tous les hommes du village sont sortis, la femme-
génie a dit

73
On peut intérpréter ce passage aussi comme « la guerre viendra dans le
village ».

173
122. [L`£l`§ct£ xd§+ `£ j`• g`§9 e`® xd£+\
L l…ct x—+ » j… » g¤ » e» x—+
Mamadou à, il sbj le dire son père à,
à Mamadou qu’il dise à son père
123. [`£ m‹ƒ ln•fn£ r‹ƒ j`•m s`§f`§ r‹ƒq`§ jd§kd§ ed£-\
» m’ l⁄fn r’ j»m… s…f` r’q` j—kdm e–-
lui et personne aucune sbj=ng aller chemin un par
qu’il ne prenne pas la même route que les autre.
124. [ct£ft§s‹√f‹ƒ m‹√--- ct£ft§ l`§r`• m‹ƒ ln£Ón£ r‹ƒ sd§ m`£9 r‹ƒq` jd§kd§ ed£-\
C‡f·,s‘f’_ m’--- c‡f·,l»r…_ m’ l⁄fn r’ s— m» » r’q` j—kdm e–-
village-chef-a et... village-roi-a et personne aucune prf=ng venir cela chemin
un par
Que le chef du village ne prenne pas la même route que les autres.
125. [ct£ft£lÿ§fÿ• ad© j`£ Ún®Ón¶ú mn£ l‹√s`£+ gn§ ct£Ót§lr`• jd£kd£-\
C‡ft l¤fn_ a—d j» Õ¤fnm m⁄ l‘s`+ g¤ c‡f· l»r… j—kd-
village personne-a tous sbj l’un=l’autre trace saisir, sauf village chef un
Tous les habitants du village ont pris la même route, sauf le chef du village.
126. [Ld£md¶ªfd£+ ct£Ót§ lÿ£Óÿ§_ ad§ s`• Ún£Ón¶ú mn£ l‹√s`£-\
L–mdmjd+ c‡f·_ l⁄f¤_ a—d s` Õ¤fnm m⁄ l‘s`-
alors, village-a personne-a toute prf l’un=l’autre trace saisir
Alors, tous les habitatns du village ont pris la route.
127. [ct£Ót£l`§r`§ xd£qd£ jn§ xn§ `§kt£ j`£m`§ m`£ `£ mn£ g⁄≥ cd§ \
C‡ft,l…r`_ x–qd j¤ x¤ …k‡ j»m… m» » m⁄ g– c—
village-chef-a même dire oui ! vous sbj=ng venir sa trace par intens
Le chef du village lui-même a dit : oui ! que personne ne le suive !
128. [`§kt£ j`§m`§ m`© `© mn• gd© cd§+ j`£9 s‹√Ó‹≈ s`§9 c`£l`£ g`¶ì xd§ '>(+ md§ jd§kd¶ú a`£ s`®
c`£l`£ g`¶ì xd£ '>(-\
…k‡ j»m… m» » m⁄ g– c—+ j¤ » s‘f’ s` » c»ml` g~m_ x— '>(+ m— j—kdm a—
» s» c»ml… g~m_ x— '>(
vous sbj=ng venir sa trace par intens, que son proprietaire prf (?) cela propre
côté à (?), moi un impf le prendre propre côté à (?)
Ne le suivez pas ! c’est le côté qui appartient à celui-ci, je marcherai seul par
là !74

74
La traduction de ce passage est hypothétique.

174
129. [Ld¶úfd§ `£kt£ an§s`§-\
L—mjd+ »k· a¤,s`-
alors, ils sortir-prf75
Alors ils sont partis.
130. [`£kt§ xd§ n£ an§kd§+ ld§md¶ªfd£+ ct£Ót§ l`£r`£ v`£s`•9 c`£l`£ r‹ƒq`§ ed£+\
»k· x— ⁄ a¤,kdm_+ l—mdmjd+ c‡f·_ l»r…_ v…,s… » c»ml` r’q`_ e–+
ils être cela sortir-ptac-a, alors, village-a chef-a aller-prf sa propre route-a
par
Ils sont sortis, le chef du village a pris sa propre route,
131. [ct£Ót§_ ad£ v`£s`§ c`£l`£ r‹ƒq`• ed£-\
c‡f·_ a—d v…,s… c»l` r’q`_ e–-
village-a tout aller-prf propre chemin-a par
tout le village a pris sa propre route.
132. [Ct£Ót§ lr`• v`§s`§ ak`£ jn£kn¶ú jn•mn£-\
C‡f·_ l»r…_ v»,s… ak~ j⁄k¤m_ j¤mn-
village-a chef-a aller-prf mettre puits-a dans
Le chef du village est tombé dans un puits.
133. [G`§k‹√ sjk`•+ g`§k‹√9 ct£Ót§ l`£r`• jt¶ª xd£-\
G…k‘ sk` '>(+ g…k‘ c‡f·_ l»r…_ jìm_ x— '>(-
même moitié (?), même village-a chef-a tête (?) ?
???
134. [j`§a‹≈mn§ jd•s`•+ L`£l`§q‹ƒ jn•+ o`§s‹√+ md§ st¶ª a‹ƒ m‹∆ª md£ Ú‹√m‹√+\
J»a’mh ⁄ j—,s`+ L l…ct j¤9 o…s‘+ m— s‡m ah m‘m m– Õ’mh+
depuis cela faire-prf, Mamadou dire : sacristi, je inac impf cela foc chercher,
Quand cela c’est produit, Mamadou s’est exclamé : « Sacristi, c’est ça que
j’ai voulu !
135. [md§ st¶ª a‹ƒ m‹∆ª md£ Ú‹√m‹√- Ld¶ªjd§+ L`£l`§ct• v`£s`§ `£ lt£rt§§_ l‹√s`£+ d£,d£---
m— s‡m ah m‘m m– Õ’mh- L–mj—+ L l…ct v…,s… » l‡r·_ l‘s`+ –,–---
je inac impf cela foc chercher. alors, Mamadou aller-prf sa femme-a saisir...
c’est ça que j’ai voulu ! » Alors Mamadou est allé reprendre sa femme,

75
Le sens de ce passage n’est pas clair.

175
136. [`£ lt£rt§_ lc`£+ d£,d£--- `£ e`§ m`£+\
» l‡r·_ l‘s` » e» m…+
sa femme-a saisir son père à
il est allé reprendre sa femme à son père,
137. [j`£ e`§ xd£qd§ ls`£s`§ jn£kn¶ú jn£mn£-\
j¤ » e~ x–q— l‘s»,s… '>( j⁄k¤m_ j¤mn-
que son père même saisir-prf puits-a dans
parce que son père était tombé dans le puits lui-même.
138. [vvn£s`§9 lt£rt§ l‹√s`§ `£ e`£ xd§ at£Ót§ jn§mn£+\
» v…,s… '> ⁄ s… >( » l‡r·_ l‘s… » e» x— a‡f·_ j¤mn+
il aller-prf (? celui prf ?) sa femme-a saisir son père à case-a dans
il a repris sa femme à son père dans la case,
139. [j`£ s`§9 m`• lt£rt• s‹≈- E`® lt£rt§ n£99+\
j» s…f` m’ » l‡r·_ s’- E~_ l‡r·_ ⁄+
inf aller avec sa femme-a comme. Père-a femme-a distr
et s’en est allé avec sa femme. Et la femme de son père,
140. [`£kd§ xd£qd£ lt£rt§ n£+ n£ ad§9 jd§s`§ cd¶újd§ s`£ s‹ƒ-\
»k— x–qd l‡r·_ ⁄+ ⁄ a—d j—,s` c—m,jd_ s… s’-
sa propre femme-a distr, cela tout devenir-prf enfant-mâle-a propriété
comme.
sa propre femme, elles sont devenues à lui.
141. [m® sd§ n£ s`•9q`§+ m§ sd§ n® ak`£ xd£- `£ a`§mm`£-\
m s` ⁄ s» » m… '>(+ m s… É ak» x–m- » a…m,m`-
je prf cela prendre il à, je prf ce mettre là. il terminer-prf
Je l’ai remis là où je l’avais pris. C’est la fin.

3. C—mn_ m’ i’m`k‡+ o`q I—m—a» I»q… 'uhkk`fd cd R`fnq`(

1. [m£ s`•9 xd§ m‹∆ª cd§mn§ kd£ m`£-\


m s` » x— '>( m‘m c—mn_ k– m…-
je prf le voir (?) cette jeune=fille-a foc à
Je parlerai d’une jeune fille,

176
2. [j`§kt§ jv`£9 pÿ® pt£-\
J¤ »k· j` v» j» É j‡ '>(-
que elles narr aller inf cela laver (?)
elles allaient faire la lessive (?).
3. [rt§“t§st§mn§ k`£ i`•m§ cn£“f‹ƒk‹≈- `£kt® v`®9s`• pÿ® cn•-\
R·mjtst,mn_ k… > c⁄mj’kh_- »k· v…,s… pÉ_ s¤-
jeune=fille-dim-a ?? chanson-a. elles aller-prf marigot-a à
Le chant de jeunes filles (?). Elles sont allées vers le marigot.
4. [ld§md§“jd£--- ct£f`£a`§9--- lt£rt£--- lt£rt§ cd§la`• it§Ót§-\
L—mdmj–--- c‡f`,a…--- l‡rt--- l‡r·_ c—m,a` i·ft-
alors... charognard-grand... femme... femme enfant-mère méchante
Alors... le grand charognard... la femme... la méchante mâratre.76
5. [j`•9 cd¶ê+ `£ cd¶ê+ cd£mÚn£Ón©lϧrϧ r`£s`§ j`£9 cd¶ê s`•9 at£kt£-\
j» » c—m_+ » c—m_+ c–m,Õnfnm,l·rt_ r»,s` j» » c—m_ s· » a·kt
inf son enfant-a, son enfant-a, réunir-mutuellement-femme mourir-prf inf son
enfant laisser son bras
Son enfant... sa copine était morte, elle lui a laissé son enfant.
6. [j`§kt£ a`§9 jt£mc`£xn£qn•-\
j¤ »k· a¤ » j‡m,c`,x¤qn_-
que ils sortir sa tête-coiffer-place-a
Elles se sont préparées à aller se faire coiffer.
7. [`£ w`• cd¶ú_ mn§9 xd§ g`£9mt§kt£+
» p¤ » c—m_ m’ ⁄ x— g»`m·,k‡+
elle dire son enfant-a et ce poss vêtement-pl
Elle a dit, que l’enfant avec ses vêtements,
8. [w`§9 sd£ s`§Ó`§ jt•mc`£xn©qn• a`£c`£+ m®`§9 l`£9 xd§ g`£9mt§kt£ jt£+\
p¤ » sd s…f` j‡m,c`,x¤qn_ a»c`+ m’ » l` » x— g»`m·,k‡ j‡+
que elle impf=ng aller tête-tresser-endroit-a jamais, si elle prf=ng ses poss
vêtement-pl laver
qu’elle ne pourra jamais aller là où on tresse le cheveux, si elle ne lave pas
ses vêtements.

76
De toute vraisemblance, la conteuse est en train de se rappeler le sujet de la
conte.

177
9. [dt£Ót§_ rt§“jt§st• j`§9 cd£9l`§+\
c‡f·_ r·mjtst_ j… » c–dl…+
village-a jeune=fille-a sbj la aider,
que les jeunes filles du village l’aident
10. [j`£ g`£9mt§kt• jt£-\
j» g»`m·,k‡ j‡-
inf vêtement-pl laver
et lavent les vêtements.
11. [`£ Âj`•9 sd£ s`§Ó`§+ en§ m`•9 u`£ xd§ at£Ót§ mn£cn£-\
» j¤ » sd s…f`+ e¤ m’ » ah » x— a‡f·_ m¤sn-
elle dire elle impf=ng aller, jusqu’à si elle impf sa poss case-a crépir
Elle a dit, que la jeune fille ne pourra y aller, sauf si elle crépit sa case.
12. [rt®“t•st§kt£ c`§9 cd£9l`£+ j`£ at£ft§k_ mn£sn£-\
R·mjtst,k‡ s` » c–dl` j» a‡f·,k‡ m¤sn-
jeune=fille-pl prf lui aider inf case-pl crépir
Les jeunes filles l’ont aidée à crépir les cases.
13. [`£ w`§9 sd£ s`£Ó`£+ m®`§9 l`£ i‹» rn®q‹√-\
» w¤+ » sd s…f`+ m’ » l` i’ r⁄qh-
elle dire, elle impf=ng aller, si elle prf=ng eau puiser
La marâtre a dit, que la jeune fille ne pourra pas y aller si elle n’apporte pas
de l’eau.
14. [`£k sd• i‹» rn£q‹√-\
»k· s` i’_ r⁄qh-
elle prf eau-a puiser
Elles ont apporté de l’eau.
15. [j`§k sÏ£ s`§Ó`£+ e`§9kt• j`£ ‹√ Ún® st£Ót£+\
j¤ »kd sd s…f`+ e¤ »k· j` » x— ÕÉ_ s‡ft+
que elle impf=ng aller, jusqu’à elle sbj son poss mil-a piler
La marâtre a dit, qu’elle n’y irait pas avant qu’elles pilent le mil,
16. [jt®qt§jt•qt§cd¶ú Ún•j‹ƒrd§- Ct£Ót§ rt§“t•st• s`£9 ad§9 jd§ lt§Óÿ£ s‘√-\
j·q‡j·qt,cdm Õ⁄,j’rd_- C‡f·_ r·mjtst_ s» » a—d j— l·fn_ s’-
grenier-enfant mil-grain-a. village-a jeune=fille-a prf le tout faire farine-a
comme
un petit grenier du mil. Les jeunes filles du village l’ont réduit en farine.

178
17. [lt£rt§n• wn•+ `£ s`© g‹ƒm‹√ m‹ƒ Úd£Úd¶ú_ jd§ Ún§wn§ m`£+\
l‡r¤ ⁄ w¤+ » s` g’mh_ m’ Õ–Õ—m_ j— Õ¤fnm m…+
femme cette dire, elle prf fonio-a et brisures-a verser l’un=l’autre à
La femme a dit... elle a mélangé le fonio et les brisures,
18. [w`®9_ j`£ sn£Ón§9 sn•laÿ£-\
j¤ » j` s…f` É s⁄man-
que elle sbj aller le trier
et lui a dit de trier.
19. [Rt§“t§st§mn§kt§ wn§+ j`§v`£+ jn§ md®9 sd• rϧ j`£ m‹∆ª sn•lan£ r`§ cd£+\
R·mjtst,mn,k‡ p¤+ j¤ …v»+ j¤ m–“ sd r’ j» mÿm s⁄man r… c—+
jeune=fille-dim-pl dire, que non, que nous impf=ng pouvoir inf cela trier
enfin intens
Les jeunes filles ont dit: « Non, nous ne pouvons pas trier cela !
20. [j `¶ú s`£ cn§ j‹ƒ mn® ⁄≥ r`§m+ kn§Ón£_ Ú‹ƒm‹ƒms`•+ w`£ i‹ƒ_ rn£q‹√+ p`£ at£Ót§kt• mn£cn£+
en§ md£9 a‹√ s`§Ó`• r`§-\
j¤ …m s` c¤ j— ’ mÉ g– r… '< r’r»m>(+ k¤fn_ Õ’mhm,s`+ w» i’_ r⁄qh+ w`
a‡f·,k‡ m¤sn+ e¤ m–“ ah s…f` r…-
dire nous prf quelque=chose faire tu trace par enfin (maintenant?), bois=à-
brûler chercher-prf, inf eau-a puiser, inf case-pl badigeonner,
il=faut=que nous impf aller enfin
Nous avons déjà fait pas mal de choses pour toi : on a cherché du bois à
brûler, on a apporté de l’eau, on a badigeonné les cases, il faut que
nous partions enfin.
21. [pn§ jt£mc`§ mn£+ jn®m‹ƒ m`¶ê r‹√c`§+\
w¤ ⁄ j‡m,c…_ k⁄m+ j⁄m’ m’ …m_ r’,s`+
que ce tête-tresser-a être, mais quand nous arriver-prf
mais que ce tressage de cheveux, quand nous y arriverons...
22. [m‹ƒ c`£ g‹ƒc`§ xd£ r‹ƒk`£ l‹∆Ω g⁄≥+ ‹ƒ_ an®9_ xd£ jn•9 l‹√ m`§m m`£ r‹ƒq`£ s‹√-\
m’ ’ s` g’s`_ x— r’q`_ l’m_ g–+ ’ ah ⁄ x— j¤ ⁄ lh m…m m… r’q`_ s’-
si tu prf feuille-a voir route-a quel par, tu impf le voir que cela être notre poss
route-a comme
La route sur laquelle tu verras des feuilles, cela sera notre route. »

179
23. [`£ j‹ƒxn•+ j`§k s`§Ó`• r`£-\
» j¤9 ’x⁄+ j¤ …k‡ s…f` r…-
elle dire oui, que vous aller enfin.
Elle a dit: « D’accord, allez-y ».
24. [`£ xn§9_ a`§mmn§+ `£ s`© rt§“t§st§mÿ§kt£ mn®g`¶ê fd§-\
» x— ⁄ a…m,mn_+ » s` r·mjtst,mn,k‡ mÉ g~m '>( f—m-
elle être cela terminer-ptac-a, elle prf jeune=fille-dim-pl trace côté chasser
Quand elle avait fini cela, elle a suivi les traces des jeunes filles.
25. [`£ a‹… s`§Ó`§ j`£ s`§Ó`§ j`£ s`§Ó`§+\
» ah s…f`+ j» s…f`+ j» s…f`+
elle impf aller, impf aller, impf aller
Elle marchait, elle marchait, elle marchait,
26. [f‹ƒq‹≈“f‹ƒq‹∆º g`§m`§ c`£9 xd£ g‹ƒs`£ an®9 r‹ƒk`• cn£+\
f’q‘mf’qhm g…m` s` » xd g’s`_ a¤ ⁄ r’k`_ s¤+
tourbillon aussii prf ses son feuille-a enlever ce chemin-a de
le tourbillon a levé les feuilles du chemin,
27. [jn® a‹√k`£ i‹»m`§lt§rn• xd£ r‹ƒq`• j`£-\
j» É a‘k` i’m`,ltrn_ xd r’q`_ j»m-
inf cela mettre génie-femme-a poss chemin-a sur
et les a mis sur le chemin de la femme-génie.
28. [`£ sn• c‹»+ `® m`•s`£- `£ jn§ `§ ln£fn£ r‹ƒ mn§ l‹ƒ m‹ƒ g⁄≥+\
» s…f` ⁄ s’ '>(+ » m»,s`- » j¤9 @g_ L⁄fn r’ m⁄ lh mÿm g–+
il partir cela avec (?), elle venir-prf. Ah! homme aucun trace être cela par
Quand le tourbillon avait emmené les feuilles (?), elle est venue. « Ah! il n’y
a aucune trace humaine ici,
29. [j‹ƒ s`§ l‹ƒm‹ƒ gd£--- j`£9kt§ s`£9 gn§ lñ l`§m`• g‹ƒs`£ xd£ l‹ƒm‹√+ wn§ Ón§ gd£ qd§ j`£
v`®9s`• g‹…s`§l`£ gd£-\
j¤9 ’ s…f` l’mh g–--- j¤ »k· s` » g¤ m l…m` g’s`_ x— l’mh+ w¤ j— ⁄ g–
c— j¤ » v»,s… g’s`,l`_ g–-
que: tu aller lequel par... que elles prf le dire je cond feuille-a voir où, que
être cela par intens! que elle aller-prf feuille-orn-a par
mais elles avaient dit : la route où je verrais les feuilles, il faut la prendre ! »
Elle a donc pris la route où il y avait des feuilles.

180
30. [n£ jd§s`§ i‹»m`§lt§rn§ xd£ x‹»s`• s‹√--- r‹ƒq`£ s‹√-\
⁄ j—,s` i’m`,ltrn_ xd g’s`_ '>( s’--- r’q`_ s’-
cela devenir-prf génie-femme-a poss feuille-a (?) comme... chemin-a comme
Cela a été le chemin de la femme-génie.
31. [n£ i‹ƒm`§lt§rt£+ p`£a‹ƒm‹ƒ —`§k`• pn£k c`£+\
⁄ i’m`,ltrt_+ p»a’mh ™…k… p» ⁄k· c…+
cette génie-femme-a, depuis Dieu narr celles créer
Ces femmes-génies, depuis que le Dieu les a créées,
32. [`£ l`§ ln•Ón£ xd§ `£ Ú`§ m`£+ `£ l`§ ln£Ón£ rt§l`§ l⁄≥-\
» l` l⁄fn x— » Õ…_ m…+ » l` l⁄fn r·l` l—-
elle prf=ng homme voir son oeuil-a avec, elle prf=ng homme odeur entendre
elle n’a jamais vu un homme de ses yeux, elle n’a jamais senti l’odeur de
l’homme.
33. [n£ sn£ v`£9c`£-\
⁄ s¤+ » '>( v»,s`-
cela dans, elle (?) aller-prf
Alors elle est allée (?).
34. [Mt£qt§jt§msd§a`§99 ln•9 i‹ƒm`§lt§rt• at£kt£-\
L‡q·,j‡m,sd,a…_ lh ⁄ i’m`,ltrt_ a·kt-
couteau-tête-trancher-grand-a être cette génie-femme-a à
Cette femme-génie avait un grand couteau pour trancher les têtes.
35. [n® l`• s`£Ó`£l`£+ r`¶ªm s`¶ú m•‹ƒ k÷§9kt§ `£ l`£ s`£Ó`£l`£-\
⁄ l` s…f`l`+ r»m s…m m’ k·tkt » l` s…f`l`-
celle prf=ng marcher, année dix et cinq elle prf=ng marcher
Elle ne marchait pas, pendant quinze ans.
36. [n£ e`§m`§ r‹√f‹ƒk`£ mn£ m`£-\
⁄ e…m` r‘fh,k¤_ » m⁄ m…-
elle aussi asseoir-ptac-a sa trace à
Elle était assise sur sa place.
37. [Cd§mn§_ m`£9s`£ r`§+ j`£ m`£+ j`£ m`£+ j`£ m`£+\
C—mn_ m»,s` r…+ j» m»+ j» m»+ j» m»+
jeune=fille-a venir-prf enfin, inf venir, inf venir
La jeune fille est venue enfin,

181
38. [p`£ r‹ƒ- `£ xn•9 r‹ƒkn• i`® l‹∆º mn£+ n£ en§kn§ s`£9 e`£+
p» r’- » x— ⁄ r’,kn_ i~_ l’m s¤+ ⁄ e¤kn s» » e¤+
inf arriver. elle être cela arriver-ptac-a endroit-a quel dans, celle première prf
le dire,
elle est arrivée. Quand elle était arrivée, celle-là c’est exclamée la première :
39. [d£ pn§ ln£fn£ rt§l`§+ ln£fn£ rt§l`§ `£ jn§+ `§k`§ v`§ ln£fn§ >\
– p¤+ l⁄fn r·l`_+ l⁄fn r·l`_ » j¤+ …k` v… l⁄f¤_ >
ohé ! dire, homme odeur-a, homme odeur-a ! elle dire, dieu inter homme-a
« Ohé ! l’odeur de l’homme, l’odeur de l’homme ! Est-ce un dieu ou un
homme ? »
40. [jn§ md§ ln£Ón§ kn§- Jt§ lt¶ª ct¶ú s‹ƒkd£ r‹ƒ x`£ >\
j¤ 9 m— l⁄f¤_ k⁄m- J¤ lìm c‡m s` ’k– r’ x» >
dire: moi homme-a être. dire quoi pourtant prf te arriver ici
La jeune fille a répondu : « Je suis un être humain ». – « Qu’est-ce qui t’a
amenée ici ? »
41. [d§ `£ ct®mc`§ Ú£`®_ sn• p`£9 en§-\
— » c‡m,s… Õ…_ s¤ p» » e⁄-
Eh ! elle entrer-prt devant-a dans inf la saluer
Eh bien, elle est entrée et l’a saluée.
42. [n£ s‹≈9 kn£ jn§ a‹√rl‹√k`£-\
⁄ s` ’ k⁄ j¤ 9 a‘rhlhk`-
celle prf refl lever dire : bienvenu
La femme-génie s’est levée et lui a dit: « Tu es bienvenue ».
43. [jn§ md®_ a`§ mb‹≈ x`£m cd£+ jn§ md• a`£a`§ m£bi`¶ê-\
j¤ m—_ a… msh x»m c–+ j¤ m—_ a»a…_ ms’ x»m-
dire ma mère ne=être ici foc, dire nom père-a ne=être ici.
Elle a dit: « Ma mère et mon père ne sont pas ici.
44. [jn§ n§kt§ rt§ft§ p`£ it§Ót§ m`§+ jn§ m‹ƒ n§kt§ m`©s`§+ jn§kt£ a‹» e`£j`£ cd§ \
j¤ ⁄k· r·ft p` i·ft m…+ j¤ m’ ⁄k· m»,s…+ j¤ ⁄k· ah ’ e»f` c—
dire ceux façon qual méchant à, dire si ceux venir-prf, dire ceux impf te tuer
insist
Ils sont méchants, s’ils te trouvent ici, ils te tueront ! »

182
45. [`£ p‹ƒxn£- p‹ƒxn£+ pn§ m`§ m§ j‹ƒ ct£Ót£-\
» p¤+ ’x⁄- P¤ ’x⁄+ p¤ m» m j… ’ c‡ft-
elle dire, oui. dire oui, dire venir je sbj te cacher
Elle a dit : « Oui. Oui, viens, je vais te cacher.
46. [pn® m® l`§m‹≈ ct£Ót£+ jn® j`©m`• an§ d£- `£ pn§ xn£+ pn§ m§ sd§ an£-\
P¤ m l…m` ’ c‡ft+ p¤ j»m… a¤ c— » p¤9 ’x⁄+ p¤ m sd a¤-
dire je cond te cacher, dire sbj=ng sortir insist ! elle dire: oui, que je impf=ng
sortir
Mais quand je te cache, surtout ne sors pas ! » La jeune fille a répondu :
« D’accord, je ne sortirai pas ».
47. [`£ s`•9 s`£+ j`£9 ak`® `§ xd§ Ú‹√ms‹∆º cn£+\
» s` » s»+ j» » ak~ » xd Õ‘ms’m_ s¤+
elle prf la prendre, inf la mettre son poss jarre=à=trous-a dans
Elle l’a prise et l’a mise dans sa jarre à trous,
48. [p`£9 r‹√Ó‹√ a`§xd£+ sÿ§Óÿ££ j`¶ª ld£ld£c`§ m`£-\
p» » r‘fh a…gd_+ s¤fn_ j»m l–ld,c…_ m…-
inf la asseoir véranda-a, hangar-a sur rayon-bord-a à
qu’elle a mis dans la véranda sur le rayon sous le hangar.
49. [n® sn£+ cd®mn• ln£9 sn£r`£-\
⁄ s¤+ c—mn_ l` ⁄ s¤r»-
cela dans, jeune=fille-a prf=ng cela discerner
Cachée dans cette jarre, la jeune fille ne pouvait rien discerner.
50. [A`•9 m`£s`£+ n§ f‹√q‹√“f‹√q‹∆ªl`§ m`£kn§+\
A…_ m»,s`+ ⁄ f’qhmfhqhm,l` m»,k¤m_+
mère-a venir-prf, celle tourbillon-adj venir-ptac-a,
La mère est venue sous la forme d’un tourbillon,
51. [q`£l‹»m‹ƒ n• m`£9c⁄§ i`• l‹»+ n§ s‹≈ jd§ at£Ót§_ jn§mn§ vn£qn§v \
p»a’mh ⁄ m»,s` i…_ l’m+ ⁄ s` ’ j— a‡f·_ j¤mn v⁄q¤v
depuis celle venir-prf place-a quel, celle prf refl faire case-a dans worow!
Aussitôt que la mère-génie est venue, elle s’est précipitée dans la case.

183
52. [pn§ ln£fn£ rt§l`§+ ln£fn£ rt§l`§ Ln£Ón£ jn£m‹√ msd§+ n£ pn§+ `§,`§
p¤+ l⁄fn r·l`_+ l⁄fn r·l`_ L⁄fn j⁄mh ms—+ ⁄ p¤9 …,…
dire, homme odeur-a, homme odeur-a ! homme pourtant ne=être, celle dire :
a-a!
l’odeur de l’homme, l’odeur de l’homme ! Et pourtant, il n’y a pas
d’hommes. Celle-là a dit: Ah !
53. [pn§ l• a`•+ p‹ƒ vt§k`• g`§j‹ƒk‹≈ rn•sn• >\
p¤ m a…_+ p¤ ’ ah ’ k` '>( g…j’kh_ r⁄sn >
dire ma mère-a, dire tu impf ton poss (?) raison-a recevoir
Ma mère, as-tu perdu la raison ?77
54. [`£ pn§+ v`¶úmc‹ƒcd+\
» p¤9 v…mch,cdm_+
elle dire : étranger-enfant-a
Celle-ce a répondu : « Un étranger ! »
55. [`£ pn§ ‹ƒkd£ Âw`§ l‹≈ v`§9k--- x`®9k`§ m`£ vt§k`§ jt§kt§ Ú`£ gd£+\
» p¤ 9 ’k– w… lh x…`k` m… v·k` j·kt'm(_ Õ… g–+
elle dire : tu sbj? être promener à brousse vide-a devant par
La fille a dit : « Tu te promènes par la brousse reculée,
56. [pn§ `£ xd£ jd+§ pn§ m‹≈ Ún£Ón£ m‹≈ vt®k`§ jt§kt§la`£+ pn§ ln•Ón£ x`§9k`§msn§ sd£ an§
x`£-\
p¤ » xd j—+ p¤ m‘m Õ⁄fn m‘ v·k` j·kt'm(,a`_+ p¤ l⁄fn x…`k`'m(,sn sd
a¤ x»-
dire elle à sûrement (?), que cela pareil ce brousse vide-grand-a, que homme
promener-ptin impf=ng sortir ici
il est clair que dans la brousse reculée où nous sommes, aucun homme
n’apparaît ici en se promenant.
57. [jn§ ct£mrt£jd§ cn• kd£ st§mt§mÿ• an§s`§ m`¶ú j`¶ª c‹ƒ+ wn§kd£ rt§l`£-\
j¤ c‡mrt,j—_ c¤ k– s·mt,mn_ a¤,s` m…m j»m c’ '>(+ p¤ ⁄k— r·l`_-
dire chasseur-homme-a un foc disparaître-ptac-a sortir-prf nous sur comme
(?), dire celui odeur-a
Il se peut que c’est un chasseur égaré qui est passé près de chez nous, c’est
son odeur. »

77
Cette traduction est hypothétique.

184
58. [n£ sn£ a`§ s‹√ r‹√Ó‹√-\
⁄ s¤+ a… s` ’ r‘fh-
cela dans, mère prf refl asseoir
Alors la mère s’est assise.
59. [`£kt§ s`§ cn£ jd§ n£ sn§+\
»k· s` c¤ j— ⁄ s¤+
elles prf certain faire cela dans
Elles on passé quelque temps comme ça,
60. [a`§_ f‹ƒq‹ƒms`§ w`§ ct¶ª at§Ót£ m`£+ `£ cd§mn§ ln£9 at£ft§ m`£-\
A…_ f’qhm,s` w» c‡m a‡f·_ m…+ » c—mn_ lh ⁄ a‡f·_ m…-
mère-a précipiter-prf inf entrer case-a à, sa jeune=fille-a être cette case-a à
La mère s’est précipitée dans la case, la case où la jeune fille avait été cachée.
61. [Ld£md¶ª“d£+ r‹ƒk`§“ jn§it£Ót£ g⁄≥+ `£ m‹ƒ g⁄∂ê an£s`§ w`§ m`£9 c‹ƒ a`£qd§ m`£-\
L–mdmfd+ r’k`m j¤i‡ft g–+ » m’ g—m_ a¤,s` w» m» » c’ a»q—_ m…-
alors, peur terrible par, elle et chose-a sortir-prf inf venir elle avec couchette-

Alors, la jeune fille térrifiée, est tombée, avec sa jarre, sur la couchette.
62. [A`§_ s`£9 s`£+ j`£9 e`§q`§ ct£ft§ l`£+ j`£9 e`§q`£e`§q`£+ j`£9 e`§q`£e`§q`£-\
A…_ s` » s»+ j» » e…q` c‡f· l»+ j» » e…q`e`q`+ j» » e…q`e`q`-
mère-a prf la prendre, inf la déchirée terre sur, inf la déchiqueter, inf la
déchiqueter
La mère l’a saisie, l’a jetée sur la terre et s’est mise à la déchiqueter.
63. [Lt£qt£jt©mcd¶ú_ s‹√9 r‹√f‹√ p`§ p`§r‹√+ p`§ p`§r‹√+ p`§ p`§r‹√-\
L‡qtjt'm(,c—m_ s» ’ r‘fh p` p»r’+ p` p»rh+ p` p»r’-
percluse-enfant-a prf refl asseoir, inf pleurer, inf pleurer, inf pleurer
Sa fille percluse s’est assise et s’est mise a pleurer.
64. [`§ pn£ m£ a`£+ p‹ƒ9_ s`© md© l`£kt£-\
» p¤9 m a…+ p¤ ’ s` m— l»kt-
elle dire ma mère, dire tu prf me faire=honte
Elle a dit: »Ma mère, tu m’a fait honte.

185
65. [`£ pn§ m‹∆ª md£ g`®q`•s`•cd¶ú md£ c‹√+ g`® ms`• gd£+ a`§ ms`• g⁄≥-\
» p¤+ m‘m m– g…q`s`,cdm_ m– s’+ e» ms— » g–+ a… ms— » g–-
elle dire, cela foc orphelin-enfant-a foc comme, père ne=être elle avec, mère
ne=être elle avec
C’est un orphelin de père et de mère. »
66. [P`£ it£“jt§ ad£9 Ú`• sn§+ p`£9 gn§ eq¥,q¥,q¥ \
p» » i‡mj· a—d Õ…_ s¤+ p» » g¤9 eq,q,q
inf la frapper tous oeuil-a dans, inf le dire: fr-r-r
Elle a donné à sa mère un coup de poing78 devant tout le monde et a dit : « Fr-
r-r ! »
67. [a`§ pn§ jn• a`£9r‹√ sd£- Pn® ‹ƒ_ l`®msn£- Pn® mn§ xd£ cn£qn¶ê mn£+ p‹≈9 l`£msn£-\
a… p¤+ j¤ a…`rh s—- P¤ ’ l~ms⁄- P¤ m’ ⁄ x— c¤qnm m⁄m+ p… ’ l~ms⁄-
mère dire, que mal ne=être. que te taire. que si cela être (?) seulement être,
sbj te taire
La mère a dit: « Ce n’est pas grave, tais-toi. S’il ne s’agit que de cela, tais-
toi. »
68. [pn§ rt•“t§st§mn§kt• v`£s`§ lt£m m`§ a`§9q`£ m`£ > P`§kt£ v`£s`§ jt£mc`©xn§qn§+\
P¤ r·mjtst,mn,k‡ v…,s… l‡m m… a…`q`_ m… > P¤ »k· v…,s… j‡m,c`,
x¤qn+
dire jeune=fille-dim-pl aller-prf quoi de travaille-a à ? dire elle aller-prf tête-
tresser-place
Elle a demandé : « Les jeunes filles, elles sont allées pour faire quoi ? » –
« Elles sont allées pour se faire tresser les cheveux,
69. [p`§k sd£qd£ vn§kt• kd£ mn£ gd£-\
p¤ »k· s–qd v… ⁄k· k– m⁄ g–-
que elles inac aller ceux foc trace par
c’est pour ça qu’elles sont allées.
70. [`£ s`£ cd¶ú_ it£q`£+ w`£9 jd§ c`§j`§a`§m`§lt§rt§ c‹√+\
» s` c—m_ i‡q`+ p» » j— c…j`a`m`,ltrt_ s’+
elle prf enfant-a piler, inf la faire extraordinaire-femme-a comme
Elle a frappé la jeune fille et l’a transformée dans une femme d’une beauté
extraordinaire,

78
Mes informateurs ne m’ont pas expliqué le sens du mot jùnku ; il est
évidemment identique au mot mandinka jùnku ‘donner coup de cornes ou de poing’.

186
71. [p`® r`§mt§ j‹ƒrd§ jd§kd¶ú „ jt£mr‹√Ó‹√ j‹√rd£ jd£kd¶ª+ r`®mt§ j‹ƒrd§ jd§kd¶ú „ jt£mr‹√Ó‹√
j‹√rd£ jd£kd¶ª-\
p» r…mt,jhrd j—kdm é j‡m,rhfh,jhrd j—kdm+ r…mt,jhrd j—kdm é j‡m,rhfh,
jhrd j—kdm-
inf or-grain un – tête-cheveux-grain un, or-grain un – tête-cheveux-grain un.
un cheveu – un fil d’or, un cheveu – un fil d’or.
72. [`£ c`§ g`¶ê jd§kd¶ê c‹ƒf‹ƒ+\
» s` g»m j—kdm c’fh+
elle prf côté un tressé
Elle a tressé un côté,
73. [p`£ g`¶ª cn§ jd• vn®qh j‹ƒrd§ jd§kd§ „ jt£mr‹√Ó‹√ j‹√rd£ jd£kd£-\
p» g»m c¤_ j— v¤qh,j’rd j—kdm é j‡m,rhfh,jhrd j—kdm-
inf côté-a un faire argent-grain un – tête-cheveux-grain un
et a fait l’autre côté : un cheveu – un fil d’argent.
74. [`£ wn© m© cd¶ì+ pn§ l• a‹√9 a‹√k`£r‹√k`£-\
» p¤ 9 m c—m+ p¤ m ah ’ a‘k`,rhk`
elle dire :mon enfant, dire je impf te mettre-route
Elle a dit : « Mon enfant, je t’accompagnerai.
75. [`£ pn§+ m‹…9 v`©s`§+ s`§Ó`§+ en§x‹√ s‹√ k`£-\
» p¤+ m’ ’ v»,s…+ s…f`+ e¤x‘ sd ’ k…-
elle dire, quand tu partir-prf, aller, rien ne=être toi à
Qand tu t’en vas, va, n’aies peur de rien. »
76. [jn§ m‹ƒ99--- lt£rn• ft£m sd§ g`£m`£+ rt®_ jt£kn§+\
j¤ m’--- l‡r¤_ s‡m s— '>( g…m`+ r·_ j‡,kn_+
qui quand... femme inac impf=ng (?) aussi, nuit-a descendre-ptac-a
Et quand... la femme aussi... Quand la nuit était descendue,
77. [p`£ m`® e`•kd®§ a`§9 at£jd£+\
p» m» » e¤+ »k— ah » a‡jd+
inf venir le dire, elle impf refl déféquer
elle lui a dit qu’elle allait déféquer,
78. [jn§ cd§mn§_+ e`£kd§ c`£mc`£-\
j¤ c—mn_+ e¤ »k— c»mc`-
que jeune=fille-a, il=faut=que la accompagner
il faut que la jeune fille l’accompagne.

187
79. [`®,`•+ md• ct¶ª ad§ r‹ƒ9 k`§ wn£sd§ rt§Ót§ in¶ª >\
»,»+ m— c⁄m ah r’ ’k– w¤sn '>( r·ft i⁄m >
ah, je intens impf pouvoir toi sous (?) façon quel
« Ah ! Comment pourrai-je t’amener ? »
80. [`£ s‹≈9 a‹ƒc‹ƒ+ n§ ad§kd£ad§kd£a`§ w`£ xd£k`§_ j`£-\
» s` ’ a’sh+ ⁄ a–kdadkd,a… p… x–k— » j»m-
elle prf se pencher, celle grosse-très sbj monter elle sur
La jeune fille s’est penchée, pour que cette grande génie la monte.
81. [`£ p`£ sn§Ón§ c`£mc`§ at£jd£xn§qn§- `£ pn§ `£ l`§ m`• at£jd£c‹√x`£ m`£+\
» p» s…f` ⁄ c»mc… a‡jd,x¤qn- » p¤ » l’ » m… a‡jd,c’x` _ m…+
elle narr aller celle accompagner défécation-endroit. elle dire elle être cela
dans défécation-place-a à
Celle-là l’a accompagnée jusqu’à la place de défécation. Là où on déféque, la
génie-femme lui a dit :
82. [jn§ md• a`£a`£+ jn§ m`•9 m`£s`£+\
p¤ m—_ a»a`+ p¤ m’ » m»,s`+
dire mon père, dire si il venir-prf
« Quand mon papa vient
83. [p`£ g‹ƒ9 p`§9 wn§ r`£mt£- m®‹ƒ9 s`£9 wn§_ r`£mt£- M‹ƒ9 s`£9 wn§ r`£mt£+\
p» » g¤ ’ p… » w¤_ r…mt- M’ ’ s` » w¤_ r»mt+
inf le dire tu sbj son dos-a gratter. quand tu prf son dos-a gratter
et te dit que tu lui grattes le dos. Quand tu lui grattes le dos,
84. [`£ pn® j`•m`§9 gn£ pn§ “`•Ún® pn§ j`£ Ú• Ú`®Ú`§m cd§ \
» p¤9 j»m… » g¤ p¤ ⁄ À…Õ`+ ⁄ w¤_ j» m À…Õ`m c—
elle dire : sbj=ng le dire que cela démanger, son dos-a inf me démanger
intens
surtout ne lui dis pas que son dos te donne des démangeaisons !
85. [m`® s‹√9 Ú‹ƒm‹≈“`£+ p‹ƒ9 a`§9_ g‹ƒ e`£ pn§ j`£ “`§Ú`•x`£ cd§\
m’ » s` ’ Õ‘mhmj`+ p¤ ’ ah » g¤ ’ e» p¤_ j` À…Õ`x` c—
si el prf te demander, dire tu impf le dire ton père dos-a qual rugueux intens
S’il te pose la question, dis que le dos de ton père est plus rugueux

188
86. [m‹ƒ md• a`£a`£ s`£ s‹√- `£ pn§ xn£+ pn§ m§ s`£9 ld£-\
m’ m—_ a»a` s…_ s’- » p¤ 9 ’x⁄+ p¤ m s` » l—-
et mon père part-a comme. elle dire : oui, dire je prf le entendre
que celui de mon père. » La jeune fille a répondu : « Oui, j’ai compris. »
87. [Ld§md•f`•9 a`£a`§_ m`£kn§+ m`§bn£ pn£\
L—m–jd » a»a…_ m»,k¤_+ >> p¤
alors son papa-a venir-ptac-a, ?? dire
Qand son papa est venu, il a dit :
88. [pn§ m§ cd¶ª+ p‹ƒ sd§ m`£ m§ jn§ r`£mt£ >\
p¤ m c—m_+ p¤ ’ sd m» m j¤_ r…mt >
dire mon enfant-a, dire tu te=impf venir mon dos-a gratter
« Mon enfant, viens me gratter le dos ! »
89. [`£ sn•9 jn§ r`£m‹√+\
» s` ⁄ j¤_ r…mh+
elle prf son dos-a gratter
Elle lui a gratté le dos,
90. [pn£ wn§9_ ÚŒ£ r`§mt£+ n£kt§ s`•9 a÷§kt• ad£9 sd£fd£sd£fd£-\
p¤ ⁄ w» ⁄ Õ» r…mt+ ⁄k· s` » a·kt_ a—d s–fd,sdfd-
que celle-ci narr celui ? gratter, ils prf son main-a toute couper-couper
ses rugosités lui ont tailladé toutes les mains.
91. [A`£a`§_ pn§_ m§ cd§+ wn§ mÏ• wn§ ct¶ª m‹ƒkd© a`£9a`§_+ wn• it£l`¶ú mn§ w`• mt£“jt£ >\
A»a…_ p¤9 ù m c—m_+ p¤ m—_ p¤_ c‡m m’ ’k– a»`a…_+ p¤ i‡l…m m– '>( p`
m‡mjtm >
papa-a dire : mon enfant-a, dire mon dos-a intens et ton papa-a dire lequel
foc (?) qual lisse
Le père a dit : « Mon enfant, dis-moi, qui a le dos plus lisse, moi ou ton
père ? »
92. [d£,d§ v`£k`®g‹ƒ kd•+ pn§_ l`©m mt¶ú“jt¶ú \
–,— v»k…gh k–+ p¤_ l`m m‡mjtm
eh ! Dieu=le=temoin foc, dos-a ne=qual lisse
Mais, Dieu est témoin, son dos n’est pas lisse !

189
93. [‹ƒkd£ pn§_ g‹√kd£+ g`§q‹√ mt•“jt£ xd£--- g`§q‹√ “`§Ú`§Ú`§ s`£9 m`£-\
ù ’k– p¤_ g’kd+ g…q‘ m‡mjtm x—--- g…q‘ À…Õ`x` sd » m…-
ton dos-a regarder, même lisse être... même rugosité ne=être lui à
« Voici ton dos, il est lisse, il n’a même aucune rugosité.
94. [Md§_ at§kt• g‹≈kd£+ g`§q‹√ gd¶ú s`£ j`£-\
m—_ a·kt_ g’kd+ g…q‘ g—m sd » j»m-
mon main regarder, même chose ne=être lui sur
Regarde mes mains, il n’y a rien.
95. [N‹» md• st®l a`£9a`§ s`• at¶ì+ m§ st•l l`£9 ad§9 id£q‹ƒ an£sn§-\
M’ m— sìm a»`a…_ s…_ l‡ '>(+ m s‡m lh » a—d i–q’_ a¤,sn-
si mon inac papa-a part-a être (?), moi inac être ce tout sang-a sortir-ptin
Si c’était le dos de mon père, elles seraient toutes saignantes. »
96. [pn§ ‹ƒxn£+ pn§ m§ cd¶ú+ pn§ n£ a‹ƒ m`• p`£ Ún§fn§ md£9md£-\
p¤ ’x⁄+ p¤ m c—m_+ p¤ ⁄ ah m~ p» Õ¤fnm m–dmd-
dire oui, dire mon enfant-a, dire cela impf venir inf l’un=l’autre bercer
Le père a dit: « Bon, mon enfant, viens, nous allons nous bercer l’un
l’autre. »
97. [pn§ m‹ƒ c`£9 gn§+ `£ p`§ e‹√+\
p¤ m’ ’ s` » g¤+ » p… e‘m+
dire si tu prf le dire, il qual noir
(la génie-jeune fille lui avait dit ?) « Si tu dis qu’il est noir,
98. [pn® m‹ƒ `£ w`•9 w`£ e‹√+ `£ w`£ e‹∆Ω s⁄§q⁄§k⁄§k⁄§k⁄§k⁄§k⁄§ \
p¤ m’ » p¤ » p` e‘m+ » p` e‘m s—qdkdkdkdkdkd
dire si el dire il qual noir, il qual noir très-très
quand il est noir comme la suie,
99. [p‹ƒ p`§m`£ pt®l`§ cd£ m®`•9 Ó`•9 Ó`• vt£kd£+\
p¤ ’ p…m» p·l` c— m’ » p¤ » p` v‡kd+
dire tu sbj=ng parler intens ! si il dire il qual rouge
ne dis rien ! S’il dit qu’il est rouge,
100. [`£ Ó`§ vt£kd£ an£qn£sn£sn£sn£sn£+ ‹ƒ w`§m`£ pt£l`£-\
» p… v‡kd a⁄qnsnsnsnsn+ ’ p…m» p·l`-
il qual rouge très-très, tu sbj=ng parler
il est rouge comme le feu, ne dis rien.

190
101. [m®`•9 Ó`•9 Ó`• fd§+ n§_ st§l`£ wn§ r‹√mcn£Ón• c‹√x`£-\
m’ » p¤ » p` f—+ ⁄ s‡l` p¤ r‘mc¤fn_ c’x`',s`(-
si il dire que il qual blanc, ce moment dire sommeil-a être=bon
Quand il dit qu’il est blanc, c’est à ce moment qu’il est bien endormi.
102. [Pn§ r‹√mn§Ón• l`£c‹ƒx`£cn§ st£l`£+ ‹ƒ w`§ ct¶ª-\
P¤ r‘m¤fn_ l»c’x`,s` É s‡l`+ ’ p… c‡m-
dire sommeil-a plaire-prf ce moment, tu sbj entrer
Alors, quand il s’endort bien, entre,
103. [wn§ j‹ƒk‹ƒ ‹√+ j‹ƒk‹ƒ ‹√--- j‹ƒk‹ƒ r`£a`£+\
p¤ j’kh ‘m+ j’kh ‘m--- j’kh r»a`+
dire oeuf ce, oeuf ce... oeuf trois,
et les trois oeufs...
104. [`£kt§--- `£k s`§ r‹√mkn§Ón§_ c`§l‹√c`£s`- A`£9a`§_ s‹√9 k`£-\
»k·--- »k· s` r‘m¤fn_ c…l‘s`,s`- A»`a…_ s` ’ k…-
ils... ils poss? sommeil commencer-prf. papa-a prf refl coucher
Ils se sont endormis, le père s’est couché.
105. [A`£a`§_ wd£md§l`£m`£ w`§ rt¶ªi`£+ cd§mn§_ l`£ pt£l`£-\
A»`a…_ w—mdl`,m`_ p` e‘m,x` '>(+ c—mn_ l… p·l`-
papa-a surface-loc-a narr noir-vn (?), jeune=fille-a prf=ng parler
Le corps du père a noirci, la jeune fille n’a rien dit.
106. [`£ w`§9 w`• vt£kd£+ `£ w`§ vt§kd£ an§qn§an§qn§+ `£ l`§ pt£l`£-\
» p¤ » p… v‡kd+ » p… v‡kd a¤qnanqn+ » l… p·l`-
il dire il qual rouge, il qual rouge très-très, elle prf=ng parler
Puis il a rougi, jusqu’au rouge très vif, elle n’a rien dit.
107. [`§ w`£ fd§+ `£ w`£ fd§ e`§99 \
» p` f—+ » p` f— e…``
il narr blanchir, il qual blanchir très-très
Puis il est devenu absolument blanc.
108. [Cd§mn• at£kk`£+ p`£ j‹ƒk‹ƒ r`£a`§ >\
C—mn_ a⁄kh,k`+ p` j’kh r»a… s»'>(-
jeune=fille-a courir-prf, inf oeuf trois prendre (?)
La jeune fille a couru et a pris les trois oeufs.

191
109. [Ld£md£fd£+ lt£qt£jt£msn§+ `£ s`§9 a‹√k`£r‹√k`£ r`§+ cd§mn• v`£s`§9 a‹√k`£r‹√k`£-\
L–mdmjd+ l‡qtjtm,sn_+ » s` » a‘k`,rhk` r…+ c—mn_ v…,s… » a‘k`,rhk`-
alors, percluse-ptin-a elle prf la mettre-route enfin, jeune=fille-a aller-prf la
mettre-route
Alors la génie-jeune fille percluse l’a accompagnée.
110. [pn£ s`§Ó`£ r`§+ en§x‹√ s‹√9 m`£+ pn§ m‹√“ j‹ƒk‹ƒ r`£a`£+\
p¤ 9 s…f` r…+ e¤x‘ sd ’ m…+ p¤ m‘m j’kh r»a`+
dire : aller enfin, rien ne=être tu à, dire ce oeuf trois
Elle lui a dit : « Vas, n’aie peur de rien. Mais ces trois oeufs,
111. [pn§ j`£m`§ sd£ m‹» l`• fd£c`§ k`• ct£ft§ et£ct§ rt§c`§ m`£ cd§-\
p¤ ⁄ j»m… s– m’ ’ l` f–s— » k… c‡f·_ e‡s·_ r·,c`_ m… c—
dire cela sbj=ng casser si tu prf=ng approcher son poss village-a champ-a
maison-bord-a à intens
ne les casse pas avant que tu ne t’approches des champs du village près de la
porte de la maison. »
112. [`£ wn§ a`§9r‹√ sd§+ wn® m§ s`•9 ld£-\
» p¤+ a…`r‘ s—+ p¤ m s` » l—-
elle dire, mauvais ne=être, dire je prf le entendre
La jeune fille a répondu : « Bien, j’ai compris ».
113. [`£ m`• r‹…s`§ xn§qn§ ‡n§ ‡n§+ w`£ i`£Ú`§ w`§ i`£Ú`§ w`§ i`£Ú`£-\
» m’ » r’,s` x¤qn c¤ s¤+ p» i»m,x…+ p» i»m,x…+ p» i»m,x`+
elle et elle arriver-prf endroit un à, inf eloigner-vn, inf eloigner-vn, inf
eloigner-vn
Elle l’a accompagnée jusqu’à un endroit, puis la jeune fille s’est éloignée,
114. [`£ r‹ƒc`• en£ p`§ jd§md£ cn§ c`§+ `£ p`£ j‹ƒk‹ƒ cn§ sd•x+\
» r’,s` e¤ p… j—md_ c¤ c…+ » p» j’kh c¤ s– x–+
elle arriver-prf jusqu’à sbj? champ-a un bord, elle narr oeuf un casser là
Elle est arrivée au bord d’un champ et y a cassé un oeuf,
115. [n£ jd§s`§ l‹√r‹√ fn£qd§_ c‹√-\
⁄ j—,s` l‘rh f¤qd_ s’-
cela devenir-prf vache parc-a comme
un parc de vaches est apparu.

192
116. [`£ sn§9 a‹√k`§ xd£ `£ wn£-\
» s` ⁄ a‘k… x– » p¤-
elle prf le laisser là elle derrière
Elle l’a passé et a poursuivi son chemin.
117. [vn£ sn© pn§ g⁄≥ `£ v`®s`§+ p`£ i`£Ú`§ w`§ i`£Ú`§ w`§ i`£Ú`£-
Wò tó qó hè à wà-tá, p» i»m,x…+ p» i»m,x…+ p» i»m,x`+
cela dans dos par elle aller-prf, inf eloigner-vn, inf eloigner-vn, inf eloigner-vn
Puis la jeune fille s’en est allée, elle s’est éloignée,
118. [`£ j`© Âcn9§_ e`£m`£ sd£+ `£ e`§m`§ jd•s`• m‹√ a`£ fn§qd• m‹ƒ r`£w`£ fn§qd• c‹√-\
» j» c¤_ e…m` s–+ » e…m` j—,s` m’--- a» f¤qd_ m’ r»f` f¤qd_ c’-
elle narr un-a aussi casser, il aussi devenir-prf et... chèvre parc-a et mouton
parc-a comme
Elle a cassé un autre oeuf, il s’est transformé dans un parc à chèvres et à
moutons.
119. [`£ s`§la‹√s`£- `£ r‹ƒkn• ct£ft§ rt§‡`§_ m`£+\
» s»mah,s`- » r’,kn c‡f·_ r·,c…_ m…+
elle passer-prf. elle arriver-prf village-a maison-porte-a à
Elle a passé. Enfin, elle est arrivée vers les portes des maison du village.
120. [`§ s`£ cn§9 sd£+ `© e`£ m`§9 a`£ vt£k‹√s`£+ >>>\
» s` c¤_ s–+ » e» m’ » a… v‡kh,s`+ >>>
elle prf un-a casser, son père et sa mère lever-prf
Elle a cassé l’autre oeuf, son père et sa mère se sont levés, ???
121. [Ld§md£“fd£+ cd§mn•k m`£s`£ r`£+ i‹»m`§lt§rn• pn•+\
L—m–mf–+ c—mn,k‡ m»,s` r…+ i’m`,ltrn_ p¤ 9
alors, jeune=fille-pl venir-prf enfin, génie-femme-a dire,
Alors, les jeunes filles sont venues, mais la génie-femme lui avait dit :
122. [pn§9 m‹ƒ `£k s`§ ct£mt¶ú an£+ ‹√ l`§m‹≈ cn¶ª+\
p¤ m’ »k· s` c‡m·m_ a¤+ ’ l…m` ’ c⁄m+
dire si elles prf tambour-a sortir, tu cond refl danser
si elles font sortir le tambour, et si tu te mets à danser,

193
123. [pn® ‹ƒ cn•“jd£sn§ kd• p‹ƒ i`£k`§ a`§ m`•+ pn§md§m sd£ wn®m‹ƒ sd• i`£k`• a`§_ m`£+ >>>\
p¤ ’ c⁄m,jd,s¤_ k– p¤ ’ i»k…_ a¤ » m»+ p¤mhm sd+ p¤mh ’ sd i»k…_ a¤ » m…
>>>
dire tu danse-faire-ptin-a foc dire ton ????
il ne faut pas que tu te découvres. »79
124. [q‹ƒ m‹ƒ a‹√ st£ `£ m`£-\
p¤ ’ m’ ah s‡ » m…-
dire ton âme impf rester cela à
tu perdras ta vie à cause de cela.
125. [wn§ a`§9r‹√ sd£- Ld£md£“jd£ `£kt§ m`£s`£ r`£-\
p¤ a…`r‘ s—- L–mdmj—+ »k· m»,s` r…-
dire mal ne=être. alors, elles venir-prf enfin
La jeune fille a répondu : « Ce n’est pas grave ». Alors, elles sont venues.
126. [L‹∆ºm l`§m`£ m`£ p`•9 p`• jt¶ì x‹√c`£m£ m`£+ sd§q‹√jd§kt£+
L’m l…m` m» p¤ » p… » jìm_ x‘s` …m_ m…+ s—qh,jd,k‡+
quel cond venir dire elle sbj sa tête-a montrer noun à, camarade-homme-pl,
Qui venait la demander qu’elle montre sa tête – les amis,
127. [cd§ll‹ƒrd§mÿ•kt£+ `£ cd£Ún§wn£kt£+\
c—m,lhrd,mn,k‡+ » c–,Õ¤fn,k‡+
enfant-petit-dim-pl, ses union-recipr-pl,
les jeunes filles, ses amies,
128. [jn§ `£kd£kt§m s`£ `£kt§ jt¶ì x¶‹ƒs` m`£+ w`§9 ld£ rn¶ª w`§ jt¶ì x¶‹ƒs`£ ln£Ón£ m`£-\
j¤ »kdk·m s` »k· jìm_ x‘s` » m…+ p¤ » l` r⁄m p` » jìm_ x‘s… l⁄fn m…-
dire ils prf leur tête-a montrer elle à, dire elle prf=ng accepter sa tête montrer
personne à
en disant qu’ils lui ont montré leurs têtes, mais elle n’a pas voulu montrer sa
tête à personne.
129. [`£ wn§ md§ jt¶ì s‹ƒ g‹√c`§ ln£Ón£ m`§+ pn§ lt§Ón£ ld§ m§ jt¶ª-
» p¤+ m— jìm_ sh g‘s… l⁄fn m…+ p¤ l·ft_ lh m j‡m-
elle dire, ma tête-a impf=ng montrer personne à, dire tissu-a être ma tête
Elle a dit : « Je ne montrerai ma tête à personne, je garderai une pièce d’étoffe
sur ma tête ».

79
Cette phrase, prononcée très rapidement, reste difficile à déchiffrer. Son sens
s’éclaire avec la narration qui suit.

194
130. [m§ ld§kd£kt§ Úd£+ jt£mc`§k`§ l`• Úd£-\
m l` —k–k· Õ–+ j‡m,c`,k…_ l` Õ–-
je prf=ng vous embellir, tête-tresser-ag-a prf=ng réussir
je ne vous céderai pas (?), la coiffeuse n’a pas réussi.
131. [“£ f`§ rd§qd£c`§ j`§ m§ jt£llt§Ót• an§ pn® Ú‹√m`£w‹ƒ kd£ m£ m`£-\
m j` r—qdc` '>( j` m j‡m,l·ft _ a¤ p» É Õ‘m`p’ k– m m…
je prf (?) inf mon tête-tissu-a enlever inf le ouvrir foc moi de
Je ne peux pas enlever l’étoffe de ma tête et laisser la tête découverte.
132. [pn§ md§ pt¶ì cd• rd§ p`§ g‹√s`§ `§k m`§+ s‹√Ú`§_ m`§ cd£ \
P¤ m— pìm_ sd r’ p` g‘s` …kt m…+ s‘Õ…_ m… c—
dire ma tête-a impf=ng pouvoir inf montrer vous à, vérité-a à intens
Je ne peux pas vous montrer ma tête, ce n’est pas une blague !
133. [Pn§ a`§q‹ƒr`§ m§ jt¶ì l`£ c`§-\
P¤ a…qhr` m jìm_ l` c…-
dire parce=que ma tête-a prf=ng tresser
Parce que ma tête n’est pas tressée.
134. [p‹ƒkd£kt£ w`§ x¶`®ms`• mϧ xd£\
p¤ ’k–k‡ p… x»me… '>( m— x—
que vous sbj pardonner moi devant
Pardonnez-moi,
135. [pn§_ `§k`§ g`§q`§s`§ m`£ g`£+ pn§ md§ cd§kd§ '>( sd≥qd£ r`£ g`§+\
p¤ …k` g…q`,s` m m… g…+ p¤ m— c—kd '>( s–qd r» g…+
dire Dieux déchirer(?)-prf me à intens, dire je intens (?) inac mourir intens
que Dieu m’a abandonnée (?), que j’allais mourir,
136. [mn£ln£wn§sn• kd£ sd£qd£ m£ cn£lt£-\
m⁄l⁄p¤sn_ k– s–qd m c¤lt-
hyène-a foc inac me manger
l’hyène allait me manger.
137. [pn£ ld§md§“fd£ md§ ct¶ª an£ x‹√s d£kd£kt£ m`£ rt§Ót§ c‹√ >\
p¤ l—mdmj–+ m— c‡m ah É x‘s` —k–k‡ m… r·ft c‘ >
dire alors, je pourtant impf le montrer vous à façon quel
Comment pourrai-je donc vous la montrer ? »

195
138. [`£k w‹ƒxn£- Ld§md§“fd£ `£ sd©q‹ƒlt§rt• l‹√ i`•k‹√cd§mn• c‹√-\
»k· p¤+ ’x⁄- L—mdmj–+ » s—qh,ltrt_ lh i»kh,c—mn_ s’-
ils dire, oui. Alors, sa camarade-femme-a être griot-jeune=fille-a comme
Ils ont dit : « D’accord. » Et elle avait une amie, une jeune fille griotte.
139. [`®k Âs`§ ct£mt¶ê an£+ p`§kt£ p`£k cn¶ì-\
»k· s` c‡m·m_ a¤+ p¤ »k· p… »k· c⁄m-
ils prf tambour-a sortir, dire ils sbj refl danser
Ils ont amené le tambour pour danser.
140. [`£kt§ xd§ n£ cn£mjd£sn§ r`£--- `£kt§ xd§ n£ cn£mjd£sn§+\
»k· x— ⁄ c⁄m,jd,s¤_ r…--- »k· x— ⁄ c⁄m,jd,s¤+
ils être cela danse-faire-ptin-a enfin... ils être cela danse-faire-ptin,
Quand elles étaient en train de danser,
141. [`£ s`• sd©q‹ƒlt§rt• i`£k‹√cd£mn§ a‹ƒk`£s`§ `• mn® ed£ r`£+\
» s… s—qh,ltrt_ i»kh,cdmn_ a‘k`,s… » mÉ e– r…+
sa propre camarade-femme-a griot-jeune=fille-a mettre-prf sa trace par enfin
son amie griotte s’est mis derrière elle
142. [p`£ r‹∆º p`£9 xd§ l‹√rd§qn• sd§qt¶ú j`£9 an§ `£ jt¶ª-\
p» r’m p» » x— l‘r—qn_ s—qtm j» » a¤ » j‡m-
inf diriger inf son poss foulard-a pousser inf le enlever sa tête
et a poussé busquement son foulard de façon qu’il est tombé de sa tête.
143. [M‹» n§ jd£s`£+ cit£ft§_ ad®9\
m’ ⁄ j—,s`+ c‡f·_ a—d 9
quand cela faire-prf, village-a tout
Quand cela c’est passé, tout le village s’est écrié :
144. [`®,`§,`§+ i`§j`£ `£ jt¶ì l‹ƒ s`¶ì md§+ `£ jt¶ì l‹ƒ s`¶ª md£-\
ù …,…,…+ i…j» » jìm_ lh s~m m–+ » jìm_ lh s~m m–---
ah, vraiment sa tête-a être ainsi foc, sa tête-a être ainse foc
« Vraiment, sa tête est comme ça, sa tête est comme ça !

196
145. [jd®kd¶ê§ l‹√ rd§mt£ s‹√+ jd§kd¶ê§ l‹√ vn§q‹√ s‹√ jd®kd¶ê§ l‹√ rd§mt£ s‹√+ jd§kd¶ê§ l‹√ vn§q‹√
s‹√ \
j—kdm lh r—mt_ s’+ j—kdm lh v¤qh_ s’ j—kdm lh r—mt_ s’+ j—kdm lh v¤qh_
s’
un être or-a comme, un être argent-a comme ! un être or-a comme, un être
argent-a comme !
Un chveu en or, l’autre en argent ! Un cheveu en or, l’autre en argent ! »
146. [`§,`§+ m‹ƒ >> `£k s`§ n§ mn£ ed£ sn£ cn£qn¶ª+\
…,…+ m’ >> »k· > É m⁄ e– s¤ c¤qnm+
ah, quand ?? ils ? cela trace par dans seulement
Mais aussitôt que cela c’est produit,
147. […i`•9 j`£ r`§q‹ƒ j`£ a‹√ jd§md£ sn§ xd£-\
i ` » j» r…qh j» a‘ j—md_ s¤ x–-
vraiment elle narr éparpiller inf tomber place-a dans là
elle s’est écartée et est tombée sur la place.
148. [`£kt§ n§ a‹√kn§ jd§md£ sn£+ `£kt§ pn§ ä cmn® j`• ak`®+ ct£mn• j`§ ak`£ \
»k· ⁄ a‘,k¤_ j—md_ s¤+ »k· p¤ 9 ù C‡m·_ j… ak»+ c‡m·_ j… ak»
ils celle tomber-ptac-a place-a dans, ils dire : « tambour-a sbj laisser,
tambour-a sbj laisser
Quand ils ont vu qu’elle était tombée sur la place, ils ont crié : « Arrêtez le
tambour, arrêtez le tambour !
149. [pn§_ i`•9+ pn§_ i`•9+ p`§9 jt¶ª ad§ l‹√ rd§mt£ kd£ s‹√+
p¤ i…»+ p¤ i…»+ p¤ » jìm_ a—d lh r—mt_ k– s’+
dire vraiment, dire vraiment, dire sa tête-a toute être or-a foc comme
Vraiment, vraiment, toute sa tête est en or !
150. [pn§ p`£9 gn§+ cd§mn£ cd£Ún£Ón£mn§ s`£ l‹√rd£qn§_ an§ `£ jt¶ª m`£+\
p¤ p» » g¤+ c—mn_ c–,Õnfn,m¤_ s` l‘rdq¤_ a¤ » jìm_ m…
dire inf le dire, jeune=fille-a unir-rcipr-dim-a prf foulard-a enlever sa tête-a
de
L’amie de la jeune fille lui a enlevé son foulard de la tête,
151. [`§k l`• a‹√kn§ xd£+ p`§9 r`£s`£+ `£ r`£s`£ ó\
…k‡ l` » a‘,k¤_ x—+ p¤ » r»,s`+ » r»,s` ¶
vous prf=ng elle tomber-ptac-a voir, dire elle mourir-prf, elle mourir-prf
voici elle est tombée, elle est morte, elle est morte ! »

197
152. [Ld§md£“d£+ `£kt§ m`£s`§+ p`§kt£ a`£9 s`£-\
L—m–mjd+ »k· m»,s…+ p¤ »k· ah » s»-
alors, ils venir-prf, dire ils impf la prendre
Alors ils sont venus pour la prendre.
153. [`£ rt® kd£ a‹√ rd¶ú w`§ s`£ >\
» rì_ k– ah r’ p` s» >
son cadavre-a foc impf pouvoir inf prendre
Est-ce qu’un peut soulever son corps ?
154. [`§,`§+ j`§l`§qd£t¶ª c‹√,c‹√,c‹√+ `£kt§ l`• r‹√-\
…,…+ j…l`qdm,v c‘,c‘,c‘+ »k· l` r’-
non, jeune=homme-pl di-di-di, ils prf=ng pouvoir
Non, les jeunes hommes se sont efforcés, ils n’ont pas pu.
155. [Ld§md£“d§+ i`£k‹√cd§mn§ m`•s`£ ‹≈ kn£-\
L—m–mj—+ i»kh,c—mn_ m»,s` ’ k⁄ 9
alors griot-jeune=fille-a venir-prf refl mettre=debut
Alors la jeune griotte est venue. Elle s’est mise de côté et a chanté :
156. [pn§ s`§9 j`£ c‹√x`§ s`§a`£9kt£Ót§kt§ xn§+ m£ sd£q‹ƒ+
p¤ s…f` j` » c’x` s»,a`f`,k‡ft,kt x¤+ m s—qh+
dire aller inf le alléger prendre-ag-pl-pl eh, mon amie
Mon amie, allège-le pour les porteurs,
157. [i`®+ w`§ c‹ƒx`• s`§a`§9kt£Ót£+ m£ sd£q‹ƒ-\
i»…+ p… » c’x` s»,a``,ktft+ m s—qh-
vraiment, sbj le alléger prendre-ag-pl, mon amie
mon amie, vraiment, allège-le pour les porteurs.
158. [Rn£ln§Ón§ cd¶ú xd§ jd§ a`§m`£ s‹√+ m§ sd®q‹√+\
R¤,lnfn c—m x— j— a»`m…_ s’+ m s—qh+
maison-personne enfant sbj devenir richard comme, mon amie
Mon amie, que l’enfant du parent devient riche,
159. [r`£mgd©s`§_ sd§ jd§ r`£mt§_ s‹√+ m§ sd§q‹ƒ-\
r…m,gd,s`_ sd j— r…mt s’+ m s—qh-
ciel-par-part-a impf=ng devenir or comme, mon amie
mon amie, le ciel ne sera pas en or.

198
160. [rn£ln§Ón• cd¶úm_ xd£ jd£ a`£m`• s‹√+ m§ sd®q‹ƒ+\
R¤,lnfn c—m x— j— a»`m…_ s’+ m s—qh+
maison-personne enfant sbj devenir richard comme, mon amie
Mon amie, que l’enfant du parent devient riche,
161. [ct£Ót£l`£s`• sd§ jd£ vn©q‹ƒ s‹√+ m§ sd§q‹√-\
c‡ft,l`,s…_ sd j— v¤qh s’+ m s—qh-
terre-sur-part-a impf=ng devenir argent comme, mon amie
mon amie, la terre ne sera pas en argent.
162. [Ld§md¶újd£ w`©l`§qd§mt£ s`§9s`+\
L—mdj–+ p…l`qdm,m‡ s…f`,s`+
alors, jeunes=hommes-pl aller-prf
Alors les jeunes hommes l’ont portée,
163. [p`®k an£q`§9 >>> `£kt§ l`• rd¶ª p`£ i‹√Ó‹√-\
p¤ »k· ah ⁄ k… >>>+ »k· l` r’ p` » i‘fh-
dire ils impf celle mettre ???, ils prf=ng pouvoir inf la descendre
il voulaient la mettre ???, ils n’ont pas réussi à la descendre.
164. [id£k‹√cd©mn§_ k m`®s`• ‹√ kn• st£Ót¶ª+ p`£ m‹∆¿ cn£mj‹√k‹√md§k k`£-\
I–kh,c—mn_ k– m»,s` ’ k⁄ s·ftm+ p` mÿm c⁄mjhkh ,m— k– k»-
griot-jeune=fille-a foc venir-prf refl mettre=debout de=nouveau, inf ce chant-
dim foc mettre
La jeune griotte est venue, s’est mise de côté et a chanté encoru une fois le
chant.
165. [`£kt§ Âs`§_ i‹√Ó‹√+ w`£ rt£ct¶ú jd§ j`•9 a`¶ª r`£-\
»k· s` » i‘fh+ p` » r‡,c·m_ j— j» » a…m r…-
ils prf la descendre, inf son cadavre-entrer-a faire inf le finir enfin
Ils l’ont descendue, l’ont enterrée, et ont terminé.
166. [N`§kt• a`§ s`£+ gn§ id£k‹√cd£mn§ m‹√m >> w`£ cn£mj‹ƒkh k`£-\
M’ »k· ah » s»+ g¤ i–kh,c—mn m‘m >> p` c⁄mj’kh_ k…-
si ils impf la prendre, sauf griot-jeune=fille cette ?? inf chant-a mettre
S’ils ont réussi à la soulever, ce n’est que grace au chanson de la jeune
griotte.

199
167. [pn£ m‹ƒ r‹∆ºr`§md¶ª sd£ xd£+ >>>\
P¤ m’ r’mr…m–m sd x–+ >>>
dire si ?? ne=être là, ???
???
168. [m® cn§ s`£ xn£qn£ l‹∆Ω+ m® sn£Ê ak`£ x£- `£ a`§mm`§-\
m s` É s» x¤qn_ l’m+ m s` É a‘k` x–- » a…m,m`-
je prf le prendre endroit-a quel, je prf le mettre là. il terminer-prf
Je l’ai mis là, où je l’ai pris. C’est la fin.

200
Vocabulaire kagoro-français
Le vocabulaire comporte surtout les données du parler du village de
Sébékoro enregistrées pendant mon séjour de dix jours (Mars 1998) dans ce
village. A part cela, les données de l’enquête dialectale y sont inclues. Les
mêmes données peuvent être trouvées dans la division traitant des dialectes
kagoro sous forme des tableaux comparatifs, mais j’ai trouvé utile de les
répéter dans le vocabulaire, où l’ordre alphabétique facilite l’accès rapide à
chaque forme. Finalement, j’ai jugé utile d’y incorporer les données lexicales
provenant des publications de Denis Creissels [1985, 1986]. Les formes sont
accompagnées dans le vocabulaire des marques dialectales (les données de
Creissels ont la marque (ku)). L’absence d’une telle marque peut signifier
deux choses : a) la forme vient du parler de Sébékoro ; b) la forme est
commune à tous ou à la plupart des parlers (la comparaison avec les tableaux
comparatifs dans la division concernant les dialectes permettra de distinguer
entre ces deux cas). Là où tous les parlers, sauf un ou deux, ont une forme
commune, elle est donnée sans marques dialectales, et les formes
« dissidentes » la suivent après un point-virgule, ex. : À¤mh : Õ¤mn (m)
épine...
L’alphabèt utilisé est celui du Mali pour les langues nationales. Les mots
sont présentés en transcription phonologique (cf. l’essai de phonologie du
parler de Sébékoro ; pour les autres parlers, je pars de la supposition que leurs
systèmes phonologiques sont, dans les grandes lignes, les mêmes). Pour la
plupart des mots de Sébékoro dont je dispose l’enregistrement magnétique, je
donne également la transcription phonétique [entre crochets]. Pour les formes
des autres parlers, la transcription phonétique n’est donnée que rarement (elle
peut être trouvée dans les tableaux comparatifs).
L’organisation du Vocabulaire suit les mêmes principes que Manding-
English Dictionary (Maninka, Bamana) [Vydrine 1999a]. J’en donnerai ici
un bref aperçu.
Là où le mot est représenté par deux variantes dialectales ou plus, celle de
Sébékoro est normalement considérée comme la variante principale. Les
autres formes sont également données dans l’ordre alphabétique (comme
« entrées de référence ») avec la référence à la forme principale. L’« entrée de
référence » est omise là où elle serait contiguë à l’entrée principale.

201
Les homonymes sont dotés de numéraux qui permettront de les
distinguer en références. Les mots se distinguant par les tons (« quasi-
homonymes ») ne sont pas considérés comme des homonymes. Les
« homonymes lexico-grammaticaux » (mots des parties de discours
différentes, dérivés l’un de l’autre par la conversion) sont données dans le
cadre d’une entrée.
L’information étymologique est présentée <entre les parenthèses
anguleuses (?)>. Normalement, seulement les formes correspondantes en
bambara standard et en khassonka sont données, ces deux langues étant
choisies comme les « langues de référence » ; là où la forme de l’une des
deux langues n’est pas donnée, cela veut dire qu’elle n’existe pas ou n’est pas
attestée dans les sources disponibles. Les formes bambara sont données selon
[Bailleul 1996, Dumestre 1981-1992, Vydrine 1999a] ; pour le khassonka,
j’ai utilisé le Petit dictionnaire khassonké-français [Tveit & Dansoko 1993].
Les formes des autres langues manding et mandé sont données là où a) la
racine n’est pas attestée dans [Tveit & Dansoko 1993], mais elle existe dans
les autres langues manding-ouest ; b) les formes des autres langues donnent
les indications expliquant quelques irrégularités des formes kagoro. Pour les
emprunts aux langues non-mandé, surtout le français et l’arabe, les
indications (Fr., Ar.) sont données sans détail (pour plus de détail, on peut se
référer à [Bailleul 1996, Vydrine 1999a], les emprunts en kagoro étant
généralement les mêmes qu’en bambara).
Les mots dérivés avec suffixes et préfixes sont donnés à l’interieur de
l’entrée du mot-racine et forment les sous-entrées. Voici la liste complète de
ces affixes :
[-da – « place, endroit »]
-ka – suffixe du nom d’habitant ou de descendant du clan
,k`0 – suffixe du nom d’agent
-la2 – suffixe du nom de lieu
,k`m.,q`m – suffixe du nom d’insturment
-li/-ni – suffixe du nom de processus
-ma – suffixe dérivant les adjectifs à partir des substantifs
-ntan – suffixe privatif des adjectifs
-to – suffixe du nom du patient (qui a une maladie, ou a un défaut mental
ou physique)

202
,x` – suffixe qui dérive a) verbes dynamiques et noms des verbes
qualitatifs ; b) noms du statut ou de qualité des noms désignant êtres humains
et quelques animaux
k…, é préfixe causatif
l» – préfixe à valeur vague (« action superficielle », d’où « l’action
incomplète » et autres valeurs ; au départ, « l’action concernant la superficie
de l’objet »)
s¤, – préfixe à valeur de locatif vague (au départ, « action concernant
l’intérieur de l’objet »).
La notation de l’appartenance aux parties du discours suit le modèle de
[Vydrine 1999a] tout en tenant compte des considérations exposées en
[Vydrine 1999b] ; ainsi, les « ex-adjectifs prédicatifs » sont traités ici comme
les « verbes qualitatifs ». Voici la liste des marques des parties du discours :
adj – adjectif
adp –adverbe prépositif
adv –adverbe postpositif (à part des adv.ex)
adv.ex. –adverbe expressif
bn – « nom lié », qui ne s’utilise pas séparement, ex. a…s`q`,+ a…s»q…-
dans a…s`q`edm ‘chose inutile’, a…s`q`cdm ‘vaurien’, etc.
cnj – conjonction
dtm – determinatif
itj – interjection
mrph – morpheme non-autonome
n – nom (substantif)
num – numeral
onomat – onomatopée
pers –pronom personnel
pm – marque predicative
pp – postposition
prn – pronom
prt – particule
prt2 –particule bivalente
ptp – participe
v – verbe dynamique
vq – verbe qualitatif
Le sémantisme du mot est, dans la plupart des cas, peu élaboré (ce qui
s’explique par la briéveté de mon séjour chez les Kagoro). Je me suis retenu

203
d’extrapolations sémantiques des langues mandingues mieux étudiées ;
seulement les sens indiqués par mes informateurs ou rencontrés dans les
textes dépouillés sont mentionnés dans le Vocabulaire.
Les sens différents du mot sont divisés par les chiffres (1, 2, 3...). Là où
la structure sémantique implique une hiérarchie plus nuancée, j’utilise la
rubrique « échelonnée » : 1.1, 1.2, 2, 3.1, 3.2... Les sous-sens du verbe (vi –
intransitif, vt – transitif, vr – réfléchi, vtl – transitif « limitatif ») sont donnés à
l’intérieur d’un sens ; ils sont divisés par les chiffres avec parenthèse : 1) vi ...
2) vt ... Les autres valences des verbes sont présentées de façon suivante : la
postposition kagoro et la préposition française correspondant sont données
entre les parenthèses et en italiques après l’équivalent français. Ex. :
c–k’ (sb) ... 3 vi avoir connaissance (de – ná)
Là où un verbe transitif kagoro est traduit par un verbe transitif français
sans indication supplémentaire, cela implique que leurs valences d’objet
directe sont en correspondance directe. Là où l’équivalent français du verbe
transitif kagoro est donné avec une préposition sans parenthèses, cela veut
dire que cette préposition introduit l’actante correspondante à l’objet directe
du verbe kagoro, ex. :
dímin 1 vt faire mal à
En parlant des valences des noms, il faut mentionner l’opposition entre
les « noms relatifs » (rn, « related nouns » de William Welmers) et « noms
autosémantiques » (« free nouns » de William Welmers). Les noms relatifs
sont systématiquement marqués par rn.
Les synonymes dans les expressions figées sont présentés entre / / :
r·mftst_ j…q` .j¤jn. e…kdm jeune fille ayant beaucoup de poitrine
Là où les caractéristiques stylistiques des mots sont connues, cela est
indiqué par les marques spéciales.80 Voici leur liste :
arch. – archaïque
euph. – euphémisme
male – utilisé par les hommes seulement
nurs. – mot enfantin
pej. – péjoratif
rare
slang – mot argotique
80
Il faut avouer que le caractère préliminaire et hâtif de cet étude ne m’a pas
permis d’accumuler beaucoup d’information dans ce domaine.

204
text. – terme de tissage
vulg. – obscène, vulgaire
Les synonymes et quasisynomymes sont accompagnés des références
croisées, introduites par les marques Syn., Qsyn., les hyperonymes et
hyponymes par les marques HRnym. et HPnym.
Les noms d’animaux et des plantes sont dotés des noms scientifiques.
L’identification des espèces des animaux a été faite par des guides des
animaux et des oiseaux sauvages (Th. Haltenorth, H. Diller. Mammals of
Africa including Madagascar (a field guide). London: Collins, 1980, 400 p. ;
W. Serle, G.J. Morel. Les oiseaux de l'Ouest africain. Paris, Delachaux et
Niestl—, Neuch tel, 1979, 331 p.) : mes informateurs indiquaient les dessins
des animaux qui, à leurs avis, représentaient les animaux désignés par les
noms respectifs. Evidemment, cette méthode est loin de la perfection ;
maintes fois, les informateurs ont indiqué les espèces qui, d’après les
commentaires du Guide, n’existaient pas au Mali. Quand même, cette
méthode donne quelques résultats positifs, ce qui permet de diminuer le
nombre des définitions du type « esp. d’animal ».
En conclusion, je voudrais avertir le lecteur que ce Vocabulaire ne
prétend aucunement à l’exhaustivité ; il peut y manquer des mots et des sens
tout à fait courants, tandis que certains mots assez rares peuvent, par hasard,
s’y trouver. J’espère quand même, que ce Vocabulaire, avec tous ses défauts,
pourra être utile.

» <= Bm, Xs> prn il+ elle+ le+ la+ lui+ son PRxm »k—
…a`c` RI : g…a`q` Zg`§aª`§q`§\ SE <Ar. ; Bm, Xs …a`c`= adv jamais
…k` Zº…k»\ RI <= Bm, Xs> n Dieu Rxm À…k`
…k`jtkt Zº~k…j‡k‡\ RI <Bm …k`jnkn= n soleil Rxm r…mjtkt
»k— <= Bm ; Xs »sd= prn ils+ elles pronom emphatique PRxm »
»k—k‡ Z`£kd§kt£\ : »kdk·m 'rf( <Bm ⁄k·+ Xs ‘sdkt= prn ils+ elles pronom
emphatique PRxm »k·
»kg…lhr` <Ar. ; Bm »k`l’r`+ Xs »q`w`lhr`= n Jeudi : ∼ktm < ∼
»khr’k`ld+ r’k»l— Zr‹ƒk`£l⁄§\ <Ar., = Bm> n musulman
»k· Z`£kt§+ `£k\ RI+ CS <= Maninka-Mori ; Bm ì+ Xs ‘= prn ils+ elles+ eux+
leur PRxm »k—k‡
…k‡ Z`§kt£\ RI+ II <= Xs ; Bm …v= prn vous+ votre PRxm ’k–k· 'rf(
»ktl—sh <Fr., = Bm> n alumette

205
…m Z`¶ú\ IE+ RI+ m…m Zm`¶ú\ 'rf( <Bm …m+ Xs mï= prn nous+ notre PRxm m—kt
»q`a… <Ar. ; = Bm, Xs> n Mercredi : ∼ktm < ∼
»qhi’mô <Ar. ; Bm »khi…m`+ »khiúmô+ Xs »q`i`mm`+ Mnk-Mori »qhi…m`= n
paradis
»v… Z`£v`§\ EE <= Xs ; Bm »vó= itj eh bien+ donc
…v» Z`§v`£\ II908 'rf( itj non Rxm …x‘
…x‘ Z`•x\ CS941 <Bm, Xs »x’= itj non Rxm …v» 'rf(
a~ Za`®_\ RI <= Bm, Xs> n chevre : ∼_ m’ r»f…_ k⁄ ce sont les chevres et les
moutons
a… 0 Za`•\ RI <= Bm ; cf. Xs m…= n rn mère
a… 1 Za`•\ RI <= Bm, Xs> n fleuve
a»`a… Za`£a`§+ a`£`a`§\ II932+80 <Bm, Xas a»`a…= n rn père Rxm e~
a»`a’ <= Bm, Xs> n sandale
a`c` Za`£c`£\ II97 <Bm, Xs a…c`= adv toujours ; jamais (avec la négation)
a…`cd Za`§`cd£\ CS1 <Ar. ; Maninka-Mori a…cô+ Soninke a``c`.d= n
obsèques Rxm r‡c·m
a»f… 0 Za`£f`•\ RI <Bm a»f…m+ a»j…m+ Mdk a»`j`À+ Xs a»`w`= n
amulet en cuire (bracelet ou ceinture) : búsña`f` ceinture amulette :
a¤knm`a`f` bracelet amulette
a»f… 1 Za`£Ó`\ RI <= Bm, Xs> v vi attaquer (qqn – l~( : v…q`a`_ a»f`s…
l⁄f¤_ l» le lion a attaqué un homme
a»f`a…f` <= Bm ; Xs a…w`a`w`= v vt faire peur (par une apparition
soudaine, etc.)
a»f’ <= Bm, Xs> n lèpre Rxm j·m` 0 : _ m’ j·m`_+ » aúô j—kdm les lèpres
"bagui" et "kouna", c'est la même chose
a…fh <= Bm, Xs> n étoffe européen
a»g…f` <= Bm a»me…m+ a»`e…m+ a…me`m= n mare à côté d'un puits :
a—j`m_ aú i’_ l‘m a»g…f» só le bétail boit de l'eau du mare près d'un
puits
a…gd Za`§xd£\ II937 <Son a`e`.d+ a`g`.d antichambre, vestibule> n
véranda
a»i…m <= Bm> n grande race de chèvres [surtout chez le Peuls]
a»k… <= Bm, Xs> n porc-épic : a»k` i¤k‹ piquant[s] de porc-épic : a»k`
vtkdm race des ânes rougeâtres : m— s a»k…_ e»f` j» b»+ mïj… Õ»l`
s&…_ m… j'ai tué beaucoup de porc-épics, mais ils n'ont pas de force nocive
a…k` <= Bm, Mdk ; Xs a…k`mchÀ= n balaphone : ∼cdm clavier de
balaphone : g¤qnm_ a’ ∼_ g¤ c'est les nobles qui jouent le balaphone

206
a`k`'m( Za`k`\ RI <Bm a…k`m+ Mdk, Xs a…k`À= v 1 vi coincer 2 vi
renoncer : a…k`m j·l`_ m… ne le dis pas !
a»k…m <= Bm ; Xs a»x`m+ Mdk a»`x`À+ Mnk a»q…m= n tenailles (de
forgeron)
a…k»mr…m < mïa…k»mr…m faidherbier
a»k’ <= Bm, Xs> v vi échouer (à – inf.) : m— a»khs` j» m‘m jú je n'ai pas pu
faire cela
a…kn <= Bm ; Xs a…kt= 1. n 1 nourriture : » l… a…kn b…l`m r⁄s¤ Õ‘m`m
la récolte qu'il a eue cette année, n'a pas été grande 2 vie : » l‘ a…k&s¤ Z`£
l‹√ a`§k sÿ£\ il est vivant
2. v vi vivre
a~'m( Za`\ CS91 <= Bm, Xs> v vi, vr refuser (de – só(++ abandonner+ rejeter
(qqn, qch – só(
a…m Za`§+ o`§\ EE934+ Za`¶\ CK918 <= Bm, Xs> v 1 1) vi se terminer 2) vt
terminer : j&» ∼ jusqu'à la fin 2 vi mourir
a»m… 0 Za`£m`§\ RI <= Bm a…m`+ Xs a…ms`= n alentours du village (non
couverts de bois, mais non-cultivés) : ’ c⁄ms… a»m…_ só tu es entré aus
alentours du village : ∼_ l’ c‡f·_ j¤mn les alentours font partie du
village : i’mô_ l’ v·k`_ só+ » sú ∼_ só il y a des génies à la brousse, mais
non pas aux alentours du village
a»m… 1 Za`£m`•\ RI <= Bm> 1. n maladie Rxm i»mj…qn
2. v vi se blesser Rxm i¤nfhm
a»m…j»k— n lézard (esp. de: rougeâtre à ventre blanc, habite dans les
maisons)
a»m`mhmj·+ a»m`mj· <= Bm> n manioc : ∼ f—l`m_ »m’ v‡kdl…m_+ g…kh
m&…_ l… s¤ah+ » a’ c¤lt le manioc blanc et rouge, il est mangé même
non-cuit
a»m`mjdqdgds… <voisin du médius> n rn annulaire ; deuxième orteil
a»m`mj· Za`£m`¶òjt§\ SE <Bm a…m`mjtm+ a¤mc`jtm= n rn seuil (le plus
souvent en terre)
a»ma… SE <= Mandinka ; Bm a»l…= n crocodile le totème des forgérons
Kantè in Missira
a…ma` <= Bm ; Mdk a…ma`À= v 1) vt tendre : j… i‡qtj’rd_ ZiÉ_\ ∼ tendre
la corde [le filet de pêche] 2) vr s'étirer (pour atteindre un objet placé en
haut)
a»ma· Za`£lat£\ IE <= Xs ; Bm a»l·= v vt porter à califourchon
♦ ∼k`m a»ltm…m+ a»matq…À= n bande de tissu à attacher l'enfant sur le dos

207
a»mf· <= Bm (rare), Xs a»mwt= n 1 sol+ terre Rxm c‡f· 0+ c‡ftj·kt 2
banco : j» ∼_ a…`q` faire le travail de construction
a»mftl·ft Za`£“t£lt§Ót£\ RI <Bm a»mf·+ Xs a»mwt terre> n poussière
(sur la terre)
a»ms…m <Bm a»m…m+ Xs a»mshÀ= n fromager
a…`q` <= Bm, Xs> 1. n 1 travail 2 problème, difficulté : » j—s` a…`q`_ s’
c— SE c'est la guigne !
2. v vt cultiver : j» e‡s·_ ∼ travailler le champ
a»q… 0 <= Bm, Xs ; Mnk-Mori NK a»c… : probabement, les formes Xs et
Kagoro sont empruntées à Bm ?> n tambour sphérique (joué par les
paumes des mains ; un instrument des nobles)
a»q… 1 <= Xs ?> n herbe (esp.) : ∼9 a’m_ m⁄+ s‡a…_ a’ r‘sh m&…_ s’ c'est un
herbe dont on couvre le toit
a»q`a…q` Za`£q`£a`£q`£\ IE <= Xs ; Bm a»k`a…k`= v vt faire bouillir : ÕÉ_
a»q`a`q`kdm j… c’ le mil bouilli est bon à goût
a»q`i’ <= Bm ; Xs a»q``ih= n bénédiction (donné par les aînés) : mÜ s… ∼_
r¤s⁄ mÜ a…_ g~m_ g∆ j'ai reçu la bénédiction de ma mère
♦ ∼ms`m <= Bm> adj, n 1 privé de bénédiction 2 ingrat
a…q`l` <= Bm> v vt louer (en parlant de griots) Rxm l»∼
♦ l»∼ <= Bm> v vt louer (en parlant de griots) Rxm ∼
a»q— Za`£qd§\ <Son a`qh.d= n couchette en bois
a…qh <= Bm ; Xs a»qh= conj car Rxm a…qhr` PRxm a…v⁄
a»qhj… <Ar., = Bm> n force physique : c¤lhmh_ a»qhj…_ j… a⁄m la
nourriture donne beaucoup de force : …k` j… a»qhj…_ c&’ l» que Dieu te
donne de la force
a»qhj¤m <Fr. ; Bm, Xs a»qhf¤m= n fût (tonneau en fer)
a…qhl` <Ar. ; Bm, Xs a…q`l`= n marmite en fer
a…qhmjd < a—qdmjd oncle maternel
a»qhm¤ <Xs a…qhmchm= n rn neveu (enfant de soeur)
a…qhr` Za`§q‹ƒr`§\ II9022 <= Bm> cnj parce que+ puisque+ car Rxm a…qh PRxm
a…v⁄
a…qnm Za`§qn¶ê\ RI <= Bm ; Xs a…qt+ Mnk-Mori NK a…cnm= v vt piler (qch.
mou: la viande, le poisson, l'arachide)
a…r` Za`§r`•\ RI <= Bm, Maninka-N> n Agama agama margouillat
a»r’ 'ra(+ a»`r’ 'jt( <= Bm> n couscous : a»rh l·ftltft couscous
sec

208
a…`rh Za`£`r‹√\ II956 <= Bm, Xs> n tort+ mal d'habitude dans les phrases
négatives
a…rh 0 <= Bm, Xs> vq être âpre
♦ ∼l`m adj âpre : ’ j»m` l»mfnqn a…rhl`m r»m n'achete pas des
mangues âpres
a…rh 1 <= Bm (rare), Mnk> n sang Rxm i–k’ 0 : ∼_ a…r‘fhs` le sang s'est
coagulé : ∼_ l’ e»qhj·kt_ m… RI le sang est dans le corps
a…rh 2 'jt( <Bm, Maninka a…rh= n rn médicament de qch.
a…r‘f’ <= Bm ; Xs a…rhfhq`= v vi devenir stable ; devenir raisonnable (en
parlant d'une personne) : a…rh_ a…r‘fhs` le sang s'est coagulé
a…rhltft Za`©r‹ƒlt§Ót•\ CS918 <Maninka a…rh fétiche ; médicament> n
médicament en poudre ; poudre magique Rxm g’s`ltft
a»s… Za`£s`•+ a`£c`•\ RI <= Xs ; Bm a»q…= n 1 calebasse 2 rn nombril Rxm
a»s`j·m : m’ c—m_ r⁄sns…+ » ∼_ a’ a‘ quand l'enfant est né, son cordon
ombilical tombe
a»s`j·m Za`£s`£jt¶ê\ RI <Bm a»q`j·m+ Maninka-Mori a»c`j·m= rn
nombril Rxm a»s…
a…s`ltrn Za`£s`§lt§rn£\ RI <Bm a…q`ltrn+ Xs a…`s`ltrt= n femme
préférée (d'un polygame) Rxm l‡r¤m‘m i—m‘m
a…s`q` <= Bm, Xs> n bn mauvaise qualité
a…s`x` Za`£s`§x`•\ RI <= Xs ; Bm a…q`x`= n statut [situation] de la femme
préférée (à la différence du mandinka et khassonka, ne s'applique pas à
un enfant préféré) : a…s`x`_ j… c‘ la position de la femme préférée est
bonne
a…shfômc` <Bm a…shfôc`mj`m= n gué
a…sng``sn <Bm a…qñe»`qó= n génie des eaux [[méchant, coupe les nez et
les oreilles de ses victimes]]
a»s· Za`£s÷§\ CS98 1. v 1 <Bm a»q¤= 1) vi converser (Suj. en pluriel) Rxm
l»r…k` : l»sd 're( 2) vt parler avec 2 <= Bm, Xs> vt adorer : j» …k` ∼
adorer le Dieu, prier le Dieu
2. n conversation : j» a»s·_ j— converser
a»sts… <= Bm duper, Xs magie> v vt prononcer le soura Fatikha comme
une incantation au profit de qqn.
a»sts`l¤qh <= Bm> n marabout guérisseur
a…v⁄ 'jt( <Fula ; = Bm, Xs> conj parce que PRxm a…qh+ a…qhr`
a…x`mg`m <Bm a…x`me`m= n sud : ∼ g∆ au sud
ad < ah marqueur de l'incomplétif

209
a—d Zad§+ ad§d\ RI+ EE <Bm aúô+ Xs a—d= adj, n tout
a—f`m 'ra(+ a—df`m Zad§dÓ`¶ê\ 'jt( <Bm a—f`m+ a’j`m+ a…f`m+ Mandinka
a—dx`À= n bétail
bele Zadk⁄\ RI <Bm a∆kúm, Mnk aúkôm= 1. v vt guetter
2. n mirador de chasseurs
a–kdadkda… Zad£kd£ad£kd£a`§\ II97/ <= Bm, Xs> adj grand+ gros
aÄ'm( <= Xs ; Bm a°m= v 1 vi se rencontrer 2 vi être d'accord 3 vi
s'arranger+ se régler : » a–ms` CS1 bon
♦ k…∼ <= Bm> v vt préparer Rxm s¤a–'m(
a–ma—m <= Bm, Xs> n Lannea acida raisinier sauvage : a–madmmhm j—kdm
buisson sauvage avec des petits fruits mangeables
a–madma… <= Bm> n Lannea microcarpa ( ?) raisinier sauvage
a–mj…m <Bm a∆mj…m= n accord
a—qd Zad§q⁄≥\ RI <Bm a—qd= n bâton Rxm c⁄nj¤
a–q— 0 <= Xs ; Bm a∆kú= n gravier
a–q— 1 RI <cf. a—sd : Bm aúqô+ Maninka a∆cú : Xs a—sd bon> n dans les
phrases négatives grand nombre
a–qdj’rd <Bm a∆kú+ Xs a–qd= n testicule
a—qdmjd Za⁄§q⁄§mfd£\ RI+ a…qhmjd arch. IE <Bm aúqôm+ aúôm+ Xs a…qhm=
n rn oncle maternel
a–qdv¤xn MJ <Bm a∆kúvòxó= n Causus rhombeatus ( ?) vipère du Cap
a—sd Za⁄§s⁄\ BR <= Xs ; Bm aúqô= vq être bon seulement dans les phrases
négatives
ah+ ad Zah+ aÏ\ <= Bm> pm ton bas quand le ton suivant est haut, ton haut
quand le ton suivant est bas 1 marqueur de l'incomplétif (habituel et
itératif ; progressif ; futur) 2 marqueur du futur (intentionnel, prédictif,
impératif) 3 marqueur du subjonctif Rxm j…+ x— 3
a‘ Za‹√\ RI <= Xs, Bm> n, adv aujourd'hui
aÿ Za‹»9\ RI+ Za‹√\ II9036 <Bm aÿ+ aÿm+ Xs a⁄xh= v 1 vi tomber : x’qhcdm_
a‘s` le fruit a tombé 2 vi rater : i»f¤_ a‘s… la commerce a chuté
a‘k… 'jf+ re( < ak~ mettre
a‘k`r’k` Za‹√k`£r‹√k`£\ II963 <Bm a‘k`r’q`= v vt accompagner (celui qui part)+
mettre sur la route
ahkhahkh 'f( n chambre à l'intérieur de maison
a’kh'm( 1. <Xs, Bm a’kh toiture en terrasse> n 1 toiture en terrasse 2 maison
réctangulaire à toiture en terrasse GQmxl r· 1

210
2. <Xs, Bm a’kh= v vt couvrir : j» r·_ ∼ couvrir la maison avec un toit : j»
a…_ ∼ construire un pont
a’'m( Za‹≈+ a‹∆Ω\ RI <= Bm, Xs> n herbe : ∼ i»q—m herbe sèche
a’m» Zahm`\ CS <Bm aúm»= pm marque du futur intentionnel
a‘ma’qh <= Bm (absent dans les dialectes voisins de Sebekoro)> n sorgho
a’mitft <= Bm> n mauvaises herbes : j» ∼_ f…rh sarcler les mauvaises
herbes
a’mjdmcd Za‹∆º“f⁄§mc⁄≥\ RI <Bm a’mjômôm= n couleur vert
a’Õ` Za‹ƒÚ`£+ a‹ƒx`¶ª\ RI <Bm, Maninka-Mori a’Õô+ Xs a·Õ`+ Mandinka
a·Õt= n rn foie
a‘Õ— <Bm a‘Õú+ Xs a–Õd= n objet pointu+ flèche PRxm j…k`cdm
a‘q— Za‹…q⁄§\ 'f( <Bm a‘q¤+ a‡q¤+ a‘q—+ Xs a‘qd hangar> n r⁄khl` ∼ endroit
où les jeunes restent après la circoncision
a’qh < a’sh 1 traire
a‘r… <Bm a·r`m+ a’r`m fouet ; fouetter, Xs a·r` fouet ; fouetter ;
Maninka-Mori a‘r…m+ a‘mr…m+ a⁄mr…m= n fouet
a‘rhl’k` Za‹√r‹ƒl‹ƒk`£\ EE944 <Ar. ; = Bm ; Xs a’rhlhk`= v 1) vt recevoir
(un visiteur)+ souhaiter la bienvenue 2) vi ∼
a’s`m Za‹≈&c`¶ú_\ IE : a·s`m 'i( <= Xs ; Bm a·q`m= n rn parent par aillance
♦ ∼ltrt Za‹ƒs`§lt£rt£+ a‹ƒs`§lrn§\ CS976,78 <= Xs ; Bm a·q`mltrn= n rn
belle-mère
♦ ∼jd 're( <Bm a·q`mltrn+ Xs a’s`mwd= n rn beau-père
a’sh 0 Za‹ƒc‹ƒ\ II97/ <= Mandinka ; Xs a·sh+ Bm a’qh+ Maninka-Mori
a’chm= v 1 1) vt pencher 2) vr se pencher 2 1) vi renverser 2) vt
renverser+ mettre l'ouverture face au sol Rxm c…a’sh 3 vt m…( couvrir qch.
(avec – m…( : j» g»`m¤_ a’sh ’ jìm_ m… couvrir sa tête avec l'étoffe
a’sh 1+ a’qh Za‹ƒq‹ƒ\ SE <Xs a·sh+ Bm a’qh= v 1 vt traire [chez Kagoro, on
trait les vaches deux fois par jours ; les hommes comme les femmes
peuvent le faire] 2 vt presser+ pressurer : j&» a’qh j&» i» SE i) presser
jusqu'à secher ii) interroger avec de la pression
a’x`m Za‹ƒx`¶ª\ RI <Bm a’Õô+ a’xôm+ Xs a’Õ`= n rn corne
ak~ Zak`®\ IE+ Zfk`®\ SE : a‘k… 'jf+ re( <= Bm ; Xs a‡k`= v 1 1) vi
tomber : c‡f·_ l»r…_ v»s… ak~ j⁄k¤m_ j¤mn CS9021 le chef du
village est tombé dans un puits 2) vt mettre : » s` » s»+ j» » ak~ » xd
Õ‘ms’m_ s¤ II936 elle l'a prise et l'a mise dans sa jarre à trous 2.1 vt laisser
2.2 vt cesser (fonctionnement de qch.) : c‡m·_ j… ak» II9037 arrêtez le

211
tambour ! 3 vt envoyer : a»ma…_ s‡m a·f` mïs‚a m¤k‡ ak~ » m⁄ g– SE
le crocodile avait mis des tourterelles derrière elle
a¤ Zan+ aÿ\ <= Xs ; Bm aó= v 1 1) vi sortir 2) vt faire sortir 2 1) vi se
créer+ apparaître : ⁄ j‡q·_ a¤s` »k· m… CS910 cette montagne est
apparue à cause d'eux. 2) vt créer : j» l»mj…m_ aó faire du bruit 3 vt
produire+ montrer : »k· j… ckÉk‡ a¤ CS946 que chacun amène sa bière
2. n le nom verbal : m’ f–r—k‡ r’s` a¤ x— k·m_ l’m--- CS963 ... quand le
jour désigné pour exposer les fils arrive...
a⁄a¤ <Bm aòaó++ Xs a⁄nan= v vt désherber Rxm f…rh : j» e‡s·_ ∼
désherber le champ
a¤an RI <= Bm> n muet+ sourd-muet Rxm l·lt
a⁄fnq— MJ <Xs anwn+ Maninka-Manding, Wasolon aòfñqú= n rn côté+
flanc Rxm j–q— : ∼b’ scarification sur les flancs [la scarification
distinctive des Magassa]
♦ ∼k`j` n sobriquet des membres du clan de Magassa
a¤kh <= Bm> n fétiche
a¤khshfh <= Bm> n païen
a¤kn < a·kt main
a⁄knr’ <Bm aòkñs’ écheveu de fil> n fil de fabrication industrielle
a⁄l’m` MJ <Bm a⁄l’mô= n Atractaspis microlepidota vipère fouisseur
(petit serpent vénémeux)
a¤m <= Xs ; Bm aóm= n aigle
aÉm 0 <= Xs ; Bm a¢m= v vi déteindre PRxm e⁄q’
aÉm 1 Zan¶ª\ RI <= Xs ; Bm a¢m= v vt verser
aÉm 2 < aìm être grand
a⁄ma¤m Zan¶ªan¶ú\ RI <= Bm, Xs> n menton
a⁄m— <= Xs ; Bm aòmú= 1. v vi perdre (qch. – m…( : m l… ∼ v…qh_ s¤ je
n'ai pas perdu de l'argent
2. n échec : » j—s` ∼_ s’ cela n'a pas réussi
a¤mftm <Bm a·ltm+ a·matm+ Bm. dial. a¤lt+ Xs a·mwtm= n Bombax
costatum kapokier rouge
a⁄mr’ Zaÿ¶ªÿy‹≈\ RI <Bm a⁄nmr’= n rn barbe
a⁄q’ Zan£qh\ RI <= Xs ; Bm a⁄k’= 1. v 1 1) vi courir 2) vt conduire (voiture),
aller (à cheval, à vélo) : j» j·ktm_ ∼ m’ i‡f…_ s’ faire avancer une pirogue
en pagayant 3) 'jf( vr courir 2 1) vi s'évader 2) vt laisser s'évader
2. n course

212
a⁄qnsnsnsnsn Zan£qn£sn£sn£sn£sn£\ II90//+ a¤qnanqn Zan§qn§an§qn§\ II90/5
<Bm aóqñqñ+ aóqñsñsñ+ aóqñañqñ= adv.ex v‡kd ∼ rouge vif
a⁄r’ <Bm aòñr’+ aòr’+ Maninka-Mori a⁄r’= v vt arracher : j» g—m_ ∼
l⁄f¤_ a·kt arracher qch. aux mains de qqn.
a⁄ns¤ <Bm aòñqó+ aòqú+ Xs a⁄nsn= n sac
a⁄snj¤ <Bm aòqñjó+ aòqñfó= n boue pâteuse
aì <= Xs excrément, déféquer ; Bm aÉ excrément> n excrément : j» ∼_ jú
déféquer : j» a‡b’_ jú péter
a·f` Zat§Ó`§\ <Bamana-Beledugu, arch. a·f`+ a…f`= pm rare marqueur
du perfectif : a»ma… g…m` s‡m ∼ mïs‚a `m¤m‡ ak~ » m⁄ g– SE le
crocodile avait envoyé des tourterelles pour qu'elles la suivent
a‡f¤ Zat£Óÿ\ : a‡f¤m Zat£Óÿ¶ª\ 'f+ jt( <Bm a‡fó= v vt frapper PRxm
f⁄r’
a‡f· Zat£Ót§\ CS925 <= Xs ; Bm a‡f· paillote> n case ronde à toit en
paille Rxm s¤a`atft 'f(
a·fta`f` <Bm a…f`a`f`+ a·a`f`+ Xs a…w`a`w`= n 1 termite{s} : ∼
c`a` grand termite qui pique les gens 2 crampes : ∼_ c‡ms… rÿm_ s¤ on a
les crampes dans les jambes
a·ftm Zat§Ót¶út¶ª\ IE 'ra+ jl+ jt(, a‡f·m Zat£jt§n¶ª\ 'l( <= Bm> 1. n
brouillard Rxm w·qt 'jf+ re(+ j·qtlhs` 'i+ f( : ∼ k…kd 'jl( le brouillard
est couché
2. vq BR avoir le plumage gris cendré
a‡j— Zat£jd£\ 'rf( II966 <Mandinka a‡tjdd= v vr déféquer Rxm j» aì_
j— 'aì(
a‡k… <Fr ; Bm a·k`+ Mnk a·kd= n couleur bleu
a·kn < a·kt main
a·kt Z&a÷§kt•\ II98/, a·kn, a¤kn <Xs a·kt+ Bm a¤kn= 1. n rn bras, main
2. pp exprime l'idée du contrôle immédiat : g’s`ltft_ l‘ j…l`qdm ‘m e…m`
a·kt CS908 le jeune homme, lui aussi, avait de la poudre magique
a·ktjnmdm <Bm a¤knmjñmhm+ Xs a·ktwnmnmchm= n rn doigt : ∼ jtma`
pouce : ∼ k…f`qd petit doigt
a·ktk`mdfd <Bm a¤knk`môfô= n bague métallique
a‡k·'m( Zat£kt¶ú+ at£kt§\ EE935+ RI <= Xs ; Bm a‡k¤m= n vestibule
a·ktsnjtktm <Bm a¤knk`mjnknm= n pauvre
aìm+ aÉm Za÷¶ª+ an¶ª\ RI <Bm aÉm+ Xs a‡m= vq être grand
♦ ∼x` v vi accroître+ s'aggrandir

213
a·m <= Xs ; Bm a¤m= v vt tirer sur : j» l⁄f¤_ ∼ m’ j⁄qns’_ s’ lancer le
poison magique à qqn.
a‡mchf— Zat£mc‹√f⁄•\ RI <Bm a‡ftqhiú+ a‡ftqhmiú+ Maninka-N atwtsh= n
cendre
a‡mr…'m( Zat£mr`§\ CS1 <Bm a‡mr…m+ Xs a‡mr`À= v vr se baigner
♦ ∼mh n bain de fleuve
a·ms»m’ Zat®ms`£m‹≈\ RI <Bm a·ms–m’m+ Mandinka a·ms`kh+ Maninka
a·ms»m’m= n Buthotus hottentota, Buthus occitanus scorpion jaunâtre
a‡ms—m <= Bm> v vt piler à farine
a·qdm <= Xs ; Bm ma·qdm+ a·qôm+ a·kdm= n gardenia
atqt Zatqt\ RI v vr se cacher (dans un trou)
a·qt <= Maninka, Xs, Mandinka> n canard Rxm s¤mfnmn
a·tqt <Xs a·tst+ Bm a·qt= n cor+ trompe
a‡qtj· <= Maninka-Mori ; Bm a‡ktj’= v vt labourer (avec la houe)
a·rt <= Xs ; Bm a¤rn= v vt enlever la peau
a‡x`f’ <= Bm, Xs> n goyave
b… Zb`§\ RI <= Bm ; Xs r‘x`= vq être nombreux
♦ ∼l`m <= Bm ; Xs r‘x`l`m= adj nombreux
b»q’m Zb`£q‹∆ª\ CS9002 <Bm b∆q’m+ b»q’m= v vt se disperser (surtout en
parlant des gens)
bÄ < jÄ homme
b— < s— entre
b—l`m`msna»m… <Bm búl`mbôqña`m`= n rn médius ; troisième orteil
b∆jtl`mb¤kn <Bm b∆jtma`mbókñ= n rn pomme d'Adam
bÿ < sÿ frapper
b’ 'i( < j’ travail de champ
b⁄q¤ <Bm r⁄k¤+ Xs r¤qn= n perroquet vert (nom générique pour les
espèces différentes: perruche à collier – Psittacula krameri, inséparable
à tête rouge – Agapornis pullaria, perroquet robuste – Poicephalus
robustus, youyou – Poicephalus senegalus)
b· < s· 1 rester
b·ft Zbt§Ót+ bn§Ón\ RI+ CS+ r·ft ZrtÓt\ CS972 <Bm b¤fn= n rn
façon : ∼ c‘ > comment ? de quel façon ?
bx—m+ j— 'ra(+ j—Õd Zj⁄§Ú⁄\ 'jt( <Bm búm+ b’xôm+ Xs j—= n rn
héritage : » ∼_ j» b… l'héritage qu'il a laissé est grand
c` < s` marqueur d'accomplis

214
c… 0 <= Bm, Xs> n 1 rn bouche 2 rn porte 3 rn tranchant : » ∼_ j… c’ RI il
est aigü : » ∼_ j… f¤ RI il est émoussé 4 rn tour (de faire qch.) : » ∼_ l’
— k– m… c'est ton tour
c… 1 <= Bm> n blessure : v…q`a`_ c…l` a⁄qhs` le lion s'est enfuit blessé
c… 2 Zc`\ II <= Xs ; Bm c…+ c…m= v 1 vt créer PRxm ck…m 0 : p»a’mh
™…k… p» ⁄k· ∼--- II920 depuis que le Dieu les a créées... 2 vt tresser : j&’
jìm_ ∼ se tresser les cheveux
c»`a… <Ar. ; Bm animal domestique> n animal
c»a… 0 're( <= Bm, Xs> n houe
c»a… 1 < j»a… 1 épaule
c»a`l·rn <= Bm> n grande houe
c»a`À…m` <= Bm> n champion de culture
c»a`q’ <Ar. ; = Xs ; Bm c»a…kh= 1. n 1 moyen Rxm c…khkt+ g–dq— : ∼_
a…ms` on ne sait pas quoi faire, on n'a plus de moyens 2 magie : j» ∼_ j—
l⁄f¤_ j…l» ensorceler qqn. 3 poison : » s… ∼_ c¤lh+ » r»`s` il a
mangé le poison et il est mort
2. v vt réparer avec de l'imagination : …m s… l⁄a’kh_ ∼+ » a⁄qhs` nous avons
confectionné ( ?) quelque chose avec la voiture, et elle a marché
c»a’ 0 <= Bm, Xs> n Macrodipteryx longipennis, syn. Caprimulgus
longipennis engoulevent port-étandard : ∼_ c¤+ j»ma` j—kd+ ∼_ c¤+
j»ma` m…`mh une espèce d'engoulevent a une paire d'ailes, l'autre a
quatre ailes
c»a’ 1 <= Bm, Xs> n Cimex sp. punaise de lit
c…a’sh <Bm c…a’qh+ Xs c…atsh= v vt renverser Rxm a’sh 0
c…ak~ <= Bm ; Xs c»atk`= v vt cesser Rxm c…e»f…
c…e… Zc`®e`§\ CS90/0+ c…g… <Bm, Xs c…e…= v vt compléter+ achever
c…e»f… Zc`§e`£Ó`£\ RI <Xs c…e`w`= v vt cesser Rxm c…ak~
c»f… Zc`£f`•+ c`£Ó`•\ RI <= Bm ; Xs c»w`= n pot+ jarre : g’s`c`f` petit pot
pour confectionner les médicaments
c…`f` Zc`§`Ó`\ 'jt( <Bm c…f`+ Soninké c``w`= n campement
c»f`l— <Bm c»`lú+ Xs c»f`ldm= n Mellivora capensis ratel
c…fd EK1 <Bm c…iô= n Hippotragus equinus hippotrague+ antilope koba
c…ftkt Zc`£ft§kt•\+ c…vtkt Zc`£vt§kt•\ RI <Bm c…vnkn+ Xs c…ftkt= n rn
lèvre
c…g… < c…e… compléter
c»gú <Bm c…ed+ Xs c»ed= n cheval blanc
c…ih Zc`§i‹√\ RI <= Bm, Xs> n salive : j&» c…ih_ s‚ cracher

215
c…j`a`m` Z&c`§w`§a`§m`£\ CS98/+80 <= Bm> adj extraordinaire+ joli :
r·mjtst ∼_ s— » m⁄ s¤ CS980 aucune jeune fille extraordinaire ne
pourrait se comparer avec elle
c…j`k` <Bm c…j`k` museau> n rn bec
c…j`m <= Bm> n destin : ’ s— r’ j&’ ∼_ r⁄rn on ne peut pas résister le destin
c…jdmd Zc`§jd§md§\ CS971 <= Bm> n place publique
c…jnsna¤ <Bm c…jñqñaó= v 1 vt vérifier 2 vt éprouver qqn.
c»k’ 'jt( < c–k’ s'habituer
c…kh Zc`§k‹√\ ES <= Maninka-Mori ; Bm c—kh= v vt prier+ supplier
c…khkt <= Bm, Xs raison, motif, façon de faire> n ruse Rxm c»a`q’+ g–dq— :
» k… ∼_ j» b… il a beaucoup de ruses
c…l»i’fh Zc`§l`£i‹…Ó‹…\ 'f( <abaisser la bouche> v vi vomir Rxm g¤nmn :
j⁄j· 'ra(
c»l`mf· Zc`£l`¶ªft•\ RI+ i»ma`mj· Zi`¶ªa`¶ªjt•\ IE <Bm j»l`mj·m+ Xs
c»ma`mjtm+ Mandinka j»lo`mjtÀ+ c»lo`mjtÀ= n rn épaule Rxm
j»a… 1
c…l‘s… Zc`§l‹√c`£\ II90/3 <Bm c…l‘mú+ Xs c»lts`= v 1) vi commencer
2) vt commencer
c~m <= Bm, Xs> 1. n rn limite : ’ ∼_ l’ m‘m s’ c'est ta limite
2. v vt dépasser
c…m Zc`¶ú\ RI <= Bm, Xs> v vt compter Rxm i»shl’s`
c…mat Zc`§lat•\ RI <= Bm> v vt piétiner : j» s‘f…_ ∼ obtenir l'arachide en
piétinant le sol
c»mc…'m( Zc`£mc`£\ II967 'rf : ,ra( <= Xs, Bm> v vt accompagner
c»mf… 'jt( BR <= Bm ; Maninka-Mori c»mfa…= vq être malpropre
c…mf` <= Bm, Xs> n malediction : ∼_ l&…_ j¤ malediction est sur lui
c»mj—kdm <= Bm> n colobe rouge mâle (fort, féroce, reste seul)
c»ml… Zc`£l`£\ CS9017+02/ <= Bm, Xs> bn rn propre+ particulier : c‡f·_
l»r…_ v»s… » c»ml` r’q`_ e– CS902/ le chef du village a pris sa
propre route
c…ms‘f— <Bm c…ms‘fú+ Xs c»msdfd= v vr dire le motif de sa venue
c»`m· n rn tomate
c…Õ’mh <= Bm ; Xs c…Õhmhm= v 1) vi paître+ se chercher la nourriture (en
parlant des animaux) 2) vt faire paître : e·k`_ a— » k… l‘r’k‡ ∼ le Peul
fait paître ses vaches
c…qhi`+ c…qi` <Bm, Xs c…q`i`+ cette forme est préférée aussi par les jeunes
Kagoros> n authorité+ distinction Rxm c»vtk… : m’ l⁄f¤_ l’m i–k’_ j…

216
Õ‘+ c…qhi`_ l’ » m… celui qui a de l'apparence attractive, a de la
distinction
c…qhl`+ cq…l` n arbre (esp. de ; avec des petits fruits de couleur rouge,
sucrés, mageables)
c…qi` < c…qhi` authorité
c»v¤,s⁄l· Zc`£vn§sn£lt§\ adv.ex désigne le déplacement d'une personne
percluse : » j—kdm j» »k· j·m x– s·ftm+ ∼ Õ…_ s¤ EE911 elle, toujours
en rampant, les a rattrapés de nouveau
c»vtk… <Bm c»vtk…+ Xs c»vtkk`+ c»vtkkd= n authorité+ distinction Rxm
c…qhi`
c…x–k— <= Xs ; Bm c…x∆kú= v vt ouvrir
c— Zcϧ+ cd§+ cd£\ CS987+016+ II908+ c—qd Zcd§qd§\ CS900/ <= Xs ; Bm cú=
prt vraiment ! (la valeur intensive) : É s‡l`+ c…jdmd_ e…kdm l⁄f¤_ m…
c— CS987 à ce moment, la place publique avait été remplie du monde
jusqu'au bout : m‘m s— L l…ct l‡r·_ s’ c—qd+ m— x–qd a’m» ⁄ e·st
CS900/ Cette femme n'est pas pour Mamadou, je la marierai moi-
même !
c–f—+ c–mf— Zcdd+ sd£Ód§+ s‹∆ª“d£\ EE94/+40+55 <= Xs ; Bm c∆fú= n brouet
(farine délayée)
c–f· <= Bm, Xs> v 1) vi être gêné 2) vt gêner
c–k’ 'ra(+ c»k’ 'jt( <= Bm ; Xs, Mandinka c»kh+ Maninka-Mori c»q’+
c–q’= v 1 1) vi s'habituer (à – m…( 2) vt habituer (à – m…( 2 vt
apprivoiser 3 vi avoir connaissance (de – m…(
c–dl…+ Zcd£dl`§\ 'i+ f+ jl+ jf+ l+ re+ rf(+ c–l… Zcd£l`£•\ IE 'ra( <BM
c∆lú+ Xs c–dl`= v vt aider qqn.
c–dl· 'jt( <Mandinka c–llt+ mc–llt+ c–lt babouin, Sosso,
Diallonké cdlt,h+ cdltm,xh chimpansé> n Pan troglodytes verus
chimpansé Rxm v⁄qnm¤m : j‡v`mc¤ 're(
,cdm Zcd¶\ <= Bm> mrph suffixe diminutif : j·q‡j·qt,cdm Õ⁄j’rd II905 un
petit grenier du grain de mil
c—m Zcd¶ê\ IE : c’m 'jl( <= Bm ; Xs c’m= 1. n 1 rn enfant 2 x’qh∼ fruit
2. v 1 vi fructifier : x’qh ∼mdm arbre avec des fruits
♦ ∼jd Zcd¶újd§\ CS903/ <= Bm ; Xs c’mwd= rn fils
c—ma`shfh <Bm c—ma`shfh mère ou père d'une nombreuse famille ; femelle
qui a des petits ; c’ma`shfh femme ou femelle qui allaite> n femme qui
allaite
c—ma`x` <= Bm ; Xs c’ma`x`= 1. n famille Rxm j¤qd

217
2. v vt engendrer les enfants
c–mf… Zcd£“f`•\ RI+ Zcd¶ªÓ`§\ CS1 <Bm c‘mfú+ Xs c‘mw`= n trou
c–mf— < c–f— brouet
c—mlhrdm Zcd§ll‹ƒr⁄∂¨\ <= Bm> n 1 freq. jeune fille utilisé d'habitude avec
le suffixe diminutif Rxm c—mn : c—mlhrd,mn ⁄ j¤+ » j¤9 a…_ j¤ j¤ »k—
j»m… e·st j– g– CS96 cette jeune fille a dit, que sa mère lui avait
interdit de se marier 2 garçon
c–mÕ¤fnm Zcd£mÚn£Ón+ cd£Ún§wn£\ II94+016 <Bm i∆Õófñm+ Maninka-Mori
c∆Õóñ= n rn camarade+ camarade d'âge+ collègue
c—mn Zcd§mn§\ EE <Bm c—mmhm+ Xs c’mchm enfant> n fillette (surtout à l'âge
de 2-3 ans, mais peut être adressé aussi à une jeune fille plus âgée) Rxm
c—mlhrdm
c—Õhmhmn <Bm c—mx∆qôm’m+ c—mx∆m’m= n bébé+ nourisson
c—qd < cd vraiment
c—qdfdcdqdfd Zcd§qd£fd§cqd§fd£\ RI <Xs c–qdfdcdqdfd= v vt arrondir : r¤
∼kdm case ronde
c–qdj— 're( < c⁄qnj’ chemise
c—rd <Bm cúrô+ Xs c…r`= v vi échouer (à – só(
c‘ Zc‹√\ RI <= Bm, Xs> prt comment ? : b·ft c‘ > comment ? de quel
façon ?
c’ 0 Zc‹ƒ\ RI+ EE <= Bm, Xs> v vt donner (à – l~(
c’ 1 <= Bm, Xs> vq 1 être bon : » j… ∼ » x— il aime cela : » c…_ j… ∼ RI il
est aigü 2 être bon à goût 3 être rapide : j‡stm`c¤lhmh_ l…m ∼ manger
avec un cuiller est lent
♦ ∼x` v vt embellir : …k` j… » j¤ ∼x` »k— k… CS95 Dieu lui a inspiré
l'amour à elle
c‘a’ Zc‹√v‹≈\ RI <= Bm, Xs> n obscurité : ∼_ c⁄ms` l'obscurité a descendu
c‘a¤m <Bm c‡e¤m+ c‘f¤m+ i‘f¤m+ Mandinka c‘anÀ= n Bucorvus
abyssinicus grand calao d'Abyssinie
c‘,c‘,c‘ Zc‹√,c‹√,c‹√\ II9043 onomat décrit un gros éffort
c‘f’ Zc‹√Ó‹√+ c‹√Ó‹ƒ\ IE <= Xs ; Bm c–f—= v vt apprendre
c’fh 0 Zc‹ƒÓh\ RI <Xs, Bm> v 1 vt appuyer 2 vi faire souffrir (qqn. – m…( 3 vt
masser Rxm c’fhchfh : j&’ a·kt_ ∼ masser son bras
c’fh 1 Zc‹ƒf‹ƒ\ II961 <= Bm> v vt tresser (les cheveux)
c’fhchfh < c’fh '1( masser
c’hh Zc‹ƒhh\ EE97/ onomat imitation du bourdonnement d'une mouche

218
c’lhm <= Xs ; Bm c’lh= v 1 vt faire mal à : » jìm_ a&…_ ∼ il a mal à la tête
2 vi se fâcher (contre – j¤sn( Rxm g’shm`
c’m 'jl( < cdm enfant
c’hm` <Ar. ; = Xs ; Bm c’hmô= n 1 religion 2 BQ rn humeur+ gré : » c’hm`_
j… Õ‘ a‘ il est de bonne humeur aujourd'hui
c’rh Z&c‹ƒr‹√\ IE <= Bm ; Maninka-Mori r’rh= n rn poitrine PRxm j…q`
c’x` Zchx`\ II970 <Maninka-Mori c’x`= n endroit Rxm i~+ x¤qn
ck~ Zfck`®_\ RI <Bm c»k…+ Xs c…k`= n lac
ck…m 0 Zck`¶ê\ RI+ ck… Zfck`§\ RI <Bm c’k`+ c’k`m+ Xs c…q`= v vt faire+
fabriquer PRxm c… 2
ck…m 1 <Bm c…k`m+ Xs k…q`m+ k…k`m= n natte
ck⁄j’ < c⁄qnj’ chemise
ck¤m Zckn¶ê\ RI <Bm c·knm= v 1 1) vi pendre 2) vt pendre 2 vi dépendre
(de – m…( : l‡r¤_ ∼s` jÄ_ m… la femme dépend du mari
ck⁄mck¤m <Bm c·knmctknmltft+ ckómckñmltft= n rn mollet
c¤ Zcn§\ EE <= Xs ; Bm có= pron un le nom précédent n'a pas d'article
tonal : k·m ∼ m…--- SE un jour...
c¤fn Zcn§fn§\ SE <cf. c¤fnm : Bm cófñ+ Xs c¤wn= n rn cadet (frêre,
soeur) utilisé d'habitude avec le suffixe diminutif
♦ ∼x` <= Bm ; Xs c¤wnx`= v vt manifester son irrespect envers qqn.
♦ ∼x`l` <= Bm ; Xs c¤wnx`ml`= n irrespect : j» c¤fnx`l`_ j—
l⁄f¤_ l» manifester son irrespect par rapport à qqn.
c¤fnm Zcn§fÿ¶\ RI <cf. c¤fn : Bm cófñ+ Xs c¤wn= être petit+ être peu
nombreux+ être étroit
c⁄g— <Xs c⁄ed- Mandinka c⁄nedd= n son de céréales
c⁄nj¤ Zcxn£njn§n•\ 'jl(+ c⁄j¤ Zcÿ£&jÿ§ÿ£+ cxÿ£&jÿ•\ 'i( <Xs c⁄jjn Mandinka
c⁄jn= n bâton Rxm a—qd
c¤nkdm 'l+ jl(+ c¤nmkd Zcÿ¶úÿ¶úk⁄≥\ IE 'ra(+ c¤nkd 'i+ f(+ c¤nkh Zcxn§nk‹ƒh\
'jf(+ c¤nkn 're( <Bm mc¤kdm+ Xs c⁄kkhm+ Mandinka c¤nkhÀ= n
hameçon : i—fdlhc`cnnmkd Zi⁄§f⁄§l‹√c`£ cÿ¶êÿ¶ªk⁄•£\ IE hameçon
c¤nkdmitqt <Bm c¤kdmitqt+ Xs c¤kkhmitkt= n ligne à pêche
c⁄k¤ Zcn£kn§+ ckn®\ CS934+35 <= Xs ; Bm còkó= n bière : c⁄kn Õ¤ EE934
mil pour le brassage
c¤l` <= Bm, Xs> n guérisseur+ devin (non-musulman)
c¤lh RI+ c¤lt Zcn§lt•\ RI+ II9025 <Bm c·lt+ Xs c¤ln= v vt manger
♦ ∼mh Zcn®l‹ƒm‹≈\ RI <Bm c·ltmh+ Xs c¤lnkh= n 1 manger 2 nourriture

219
c¤lhmhmatkt Zcn®l‹ƒm‹∆ºlat§kt£\ RI <Xs c¤lnkhatkt= n rn côté droit Rxm
j’mhmatkt
c¤lt < c¤lh manger
cÉm Zcÿ¶ì\ IE+ RI+ II <= Xs ; Bm c¢m= 1. n danse
2. v vr danser
cÉmc⁄k’ <= Bm ; Xs c⁄mcnkn= n guêpe (petite, rougeâtre) PRxm
j…l`qdmj‘s’
c⁄m’ <= Bm, Xs> 1. n charge
2. v 1 vt porter sur la tête, porter sur les épaules Rxm Õ·m 2 vt mettre sur la
tête, mettre sur les épaules (une charge) Rxm Õ·m 3 vt charger qqn.
c¤nmh Zcn§nm‹≈\ RI <Bm cóñmhm+ Xs c¤mchm= 1. adv un peu
2. n un peu : » s` G…sntl`s` x–k— rì_ j»m j» c¤nmh j— c¤qn--- CS905 il
a monté Hatoumata à cheval et est allé un peu...
c⁄mj’kh Zcn£“f‹ƒkh\ RI+ II <= Xs ; Bm còmj’kh= n chanson : » a’ c⁄mj’kh_ k…
Z`£ a‹ƒ cn£“f‹ƒk‹ƒ k`£\ il chante
c¤nmkd 'ra( < c¤nkdm hameçon
c⁄mr¤ 'l(+ c⁄mr· 'f( < c‡mr· chasseur
c¤msn <= Xs ; Bm cómñ= v vt prêter (à – l~( Rxm r‘mf… (in bambara
r’mf` signifie "prêter un objet", qui sera rendu plus tard, et cómñ
signifie "prêter de l'argent, des aliments, etc.", ce qui sera dépensé et,
plus tard, recompensé. Dans le kagoro, comme en khasonka, cette
différence sémantique n'existe pas)
c¤q` <Bm c¤k`+ Xs c¤nqn= n bobine à fil
c¤qn < c¤qnm seulement
c⁄qnj’+ ck⁄j’ : c–qdj— Zc⁄≥q⁄jd§\ 're( <Bm c‡knj’+ c‡kñj’+ Xs c⁄qnjd=
n chemise
c¤qnm Zcn£qn¶ê\ II956+ c¤qn Zcn§qn§n\ CS904+21 <Bm cóqñm+ Xs c⁄qnm=
part seulement
cq…l` < c…qhl` arbre, esp. de
c‡a…at <Ar. ; = Bm> n bénédiction ; condoléance : j» ∼_ Õ’mh l⁄f¤_ g–
chercher la bénédiction auprès de qqn.
c‡e… 'jl(+ c‡a… 'f(+ c‡f… 'l+ jf( < mc‡f… charognard
c‡f· 0 Zct£Ót§\ RI <= Bm, Xs> n 1 terre+ sol Rxm a»mf·+ c‡ftj·kt : ∼_
f—s` c'est l'aube 2 village
♦ ∼shfh Zct£Ót£s‹ƒÓ‹√\ RI <= Bm> n chef du village
c‡f· 1 Zct£Ót\ RI <= Xs ; Bm c⁄f¤= v 1) vt cacher 2) vr se cacher

220
c‡ftb’ MJ <= Bm> n Typhlops punctatus ( ?) serpent (petit, à une tête
allongée, lent, habite dans les trous)
c‡ftj·kt Zct£Ót£jt§kt£\ RI <Bm c‡ftj¤kn+ Xs c‡ftwtkt= n terre+ sol
Rxm a»mf·+ c‡f· 0
c‡ftl`g—m <Bm c‡ftl`eúm+ Xs c‡ftl`edm= n euph. serpent Rxm r~
1
c‡ftl`mf—qdm <Maninka c‡tl…j∆qúm= n Xerus erythropus rat palmiste
GQmxl mïf–qdm¤
c‡ftl—md Zct£Ót£lçm⁄≥+ ct£Ót£l⁄§m⁄≥\ RI <Bm c‡ftlúmô+ Xs
c‡mctldmd= n fourmi rouge mordant
c‡fts… <= Xs ; Bm c‡ftq…= n Cordyla pinnata dim [arbre à fruits]
cìm 0 <= Bm ; Mandinka c‡tmdÀ+ c‘mnÀ+ Xs c‘mn+ ihqnm= 1. vq être
profond
2. n endroit profond d'un rivière
♦ ∼l`m adj profond : A…ehm l’ a… ∼l…m_ s’ Bafing est un fleuve profond
cìm 1 IE+ RI <= Bm cÉm+ Xs c‡m= v 1 1) vi entrer : » ∼s… Õ…_ s¤ p&» e⁄
II930 elle est entrée et l'a saluée. 2) vt mettre : j» f»q…_ ∼ g»`m·_ m…
teindre l'étoffe à l'indigo 2 vt mettre (vêtement)
cìm 2 Zct¶\ II93/ <= Bm, Xs> prt quant à+ pourtant occupe la position
après le sujet ou le groupe topicalisé
c‡mf…qdm <Bm c‡mf`q—+ Xs c‡À`qd= n miroir : j&’ x–qd l»g’kd
c‡mf…qdm_ s¤ se regarder dans le miroir
c‡m¤ 'rf( < c‡m·'m( tambour
c‡mr· Zct¶ªyt§\ IE : c⁄mr¤ 'l(+ c⁄mr· 'f( <Bm c⁄mr¤= n chasseur
c‡ms·m RI <= Xs ; Bm c⁄m¤= n coq
c‡m·'m( Zct£mt•+ ct£mt¶ú\ RI+ II9011 : c‡m¤ Zct£mn•\ 'rf( II9037 <= Bm ;
Xs c‡mctm= n tambour (on le suspend sur l'épaule et bat avec une
batonnette)
c‡qtms· <= Bm> v 1) vi se troubler (en parlant d'un liquide) 2) vt troubler
(liquide)
c‡r· Zcxt£&rt§t•\ IE <= Bm ; Xs i‡r·= 1. n rn coeur Rxm rÉm 1
2. v vi se fâcher (contre – j¤sn(
c‡v… 're( < mc‡f… charognard
—k–k· < ’k–k· vous
e… Ze`§\ RI+ EE <= Bm, Xs> v vt remplir (de – m…( : c»f…_ ∼k–m le pot est
rempli

221
e~ 0 Ze`£\ : g~ Zg`£\ 'rf( <= Bm, Xs> n rn utilisé normalement sans article
tonal père Rxm a»`a… : m— e» IE mon père
e~ 1 <= Bm, Xs> n folie : e» l&’ só > es-tu fou ?
♦ ∼s¤ <= Xs ; Bm e»só= n fou
e…`` Ze`§``\ II90/6 adv.ex idée de la pureté du blanc
e»f… Ze`£Ó`\ RI <= Bm ; Xs e»w`= v vt tuer
e…ft <= Xs ; Bm e…fnm+ e…jt= v 1) vi être bon à rien (en parlant d'une
personne) 2) vt rendre bon à rien (une personne)
e…fta`f`sñ <Bm e…ftma`f`sñ+ Xs e…fta`w`sn= n bon à rien
e…`i‘q’ <Ar. ; Bm, Xs e…ihqh= n aube : e…`i‘q’_ r’s` l'aube est venue
e»k’ Ze`£k‹≈\ RI+ EE+ Ze`£x‹ƒ\ EE934 <= Bm, Xs> n âne
e»k’m 'jt( <Bm e»k—m+ Xs e…khm= v vt échanger qch.
e»`l… Ze`£`l`•\ RI <= Bm> n chef ; roi Rxm l»r…
e»`l·+ e»`ltx… <Ar. ; = Bm, Xs> v vt comprendre
e~m 0 RI+ g~m II961 <Bm, Xs e~m= n rn côté
e~m 1 're( < mo~m sabre
e»m… 'jt( BR <= Bm> vq être rapporteur
e…m` < g…m` aussi
e»mf… Ze`£“`§\ IE <= Bm, Xs> n pouvoir+ force
e»`ms…m <= Bm> n indigent
e»q… Ze`£q`®`•\ 'f( <= Xs> n mare+ bas-fond
e…q` Ze`§q`§\ : g…q` 'jf+ re( <= Bm, Xs> v 1 vt déchirer 2 II951 vt jeter (sur
la terre – c‡f· l»(
e…q`e`q` Ze`§q`£e`§q`£\ II951 <= Bm ; Mandinka e…q`me`q`À= v vt
déchiqueter
e»r… 0 <= Bm, Xs> v vi maigrir
e»r… 1 <= Bm, Xs> n tendon+ nerf
e»r…m 'jt( BR <= Bm> vq être coriace
e…shm < g…shm être féroce
e— Ze⁄\ RI <Bm exú+ Mandinka e—d= v vt j» ekÄ_ ∼ siffler ; flûter
e—fd Ze⁄§Ó⁄\ 'f+ ra(+ e—fdm 'i+ jl( <Bm eúfôm+ Xs e—fd= vq être léger
Rxm g—d 're+ jf(
♦ ∼l`m 'l( adj léger
e—kdjt SE v vt renoncer+ démordre de
e—m < g—m chose
e—qd <= Xs ; Bm eúqô= v vi être en aise+ être libre
e—rdedrd <= Xs ; Bm eúrôeôrô= v vt étudier avec tous les détails

222
e‘k… 'f+ l( < ek~ deux
e’k` 'l( < ek…m Peul
e‘k’ < g‘k’ 1 jeter
eÿm < gÿm noir
e‘m… Ze‹√m`§`•\ IE 'i+ ra(+ g‘m… 'f+ jl+ jf(+ e‡m— 'l( <= Xs ; Bm e‡mú= n
Fina (le caste des griots musulmans)
e’Õd ZeÚd§\ CS944 <Bm e’Õô= n grande jarre
e‘hq’ 'l( <= Xs ; Bm e–dq—= v vt vendre Rxm r~m 0
e’qhjh <Bm e—qdjd= v vt mélanger Rxm Õ…f`lh
e’s` 0 'l( < g’s`'m( balayer
e’s` 1 'i+ re(+ e’s`atkt 'l( < g’s` feuilles
e‘s’qh Ze‹√s‹ƒq‹ƒ\ SE <Ar. ; = Bm, Xs> n crépuscule du soir
e‘xúm <Bm e‘xúm+ e‘Õú+ Xs e–= n rn défaut : » ∼_ j» b… il a beaucoup de
défauts
ek~ Zek`£\ IE 'f+ i+ jl+ l+ ra(+ e‘k… 'f+ l(+ e‡k… 'jf+ re( <= Bm ; Xs
e‡k`= num deux
ek… 'f+ i+ jl( < ek…m Peul
ek…l` <Bm e’k`m+ Xs e·k`m= n rn comarade d'âge
ek…m IE 'ra+ jf(+ ek… 'f+ i+ jl(+ e’k` 'l(+ e·k` 're( <Bm e·k`+ e’k`= n
Peul
ek»m¤+ ek»mhmÕófñm <Bm e‘k`m’m= n rn jumeau : m ek»mhmÕófñm_ l&…_ s’
c'est mon jumeau : » i‘fhms… ek»m¤k‡ m… ella a accouché les jumeaux
ekÄ Zekd®\ RI <Bm e‘k—= n flûte
eÉ Zen£\ II930 <= Bm ; Maninka-Kita g⁄= v vt saluer
e¤ 1 < g¤ dire
e¤ 0 Zen§\ II900+ SE <= Bm, Xs> conj jusqu'à : ∼ k·m c¤ m…+ » m&» xd
j…l`qdm_ v»s` »k· j‡--- SE jusqu'à un jour, quand elle est allée se
baigner avec son ami...
e⁄nk¤ Zen£9kn•\ RI <Bm eòñkó= n rn goître : ∼_ l&…_ j…m_ j¤sn il a le goître
e¤menmh <Bm eómeñmmhm= n vipère
e¤nmn 'f+ jl+ l( < g¤nmn vomir
e¤Õn Zeÿ®Úÿ•\ RI <Bm e’Õô+ Xs e¤Õn= n vent : ∼_ a’ b‘ le vent souffle
e⁄q’ <Son SM etqh+ ettqh= v vt déteindre : s‘k’_ a— g»`m·_ ∼ le soleil fait
déteint l'étoffe PRxm aÉm 0
e⁄qnjne…q`j` <Bm e⁄qnjne…q`j` Causus rhombeatus> n serpent (esp.:
longue, rougeâtre, poisonneuse)
e⁄qnms¤ <= Bm, Xs> n petit piment

223
e¤xh Zen§x+ en§x‹√\ EE937+ II964 <= Bm ; Xs e·xh= n rien
e·e»e· <= Bm, Xs> n rn trisaïeul+ arrière arrière petit-fils+ arrière arrière
petit-fille (parent en 4e génération)
e‡te· <= Xs ; Bm e⁄e¤= v vr ramper (d'un serpent ; d'un homme)
e·f` 0 <= Bm ; Xs e·w`= n clairière latéritique
e·f` 1 <Bm e·f`m+ Xs e·w`= v vt tordre+ tresser : j» i‡ktj’rô_ ∼ tresser
une corde
e‡f…m <= Bm, Xs> n aluminium
e‡f…qd <= Bm ; Xs e‡w`qd= n vaurien Rxm e·x`m
e‡f·m <Bm e¤fnm= v vi flotter : x’qh_ e‡ftms` i’_ j»m l'arbre flotte sur
l'eau
e·ftÕ` n arbre (a des fruits rouges, de la dimesion d'un prune, mangeables)
e‡k… 'jf+ re( < ek~ deux
e·k` 're( < ek…m Peul
e‡ktl— <= Bm> n marteau des forgerons Rxm l»qhs¤
e‡tl… <= Xs ; Son ettlt= v vi abonder : r…mih_ e‡tl`s` il a plu en
abondance
e‡m— 'l( < e‘m… une caste
e·md <= Maninka-Mori ; Mdk e‡tmdd+ Soninke ettmh.d= n albinos (tout
blanc)
e‡ms…mh+ e‡ms—mh Zet¶ªms`§m‹√+ et¶ªmsŒ§m‹√\ RI <Bm e‡ms—mh+ Xs e‡ms`mh= 1. n
chaleur
2. v vi devenir chaud
e·tmt Zet§tmt§\ RI <= Xs ; Bm e·mt= v vi se gonfler : m rÿm_ e·tmtms`
ma jambe s'est gonflée
e‡qta… <= Xs ; Bm e⁄qna…= n bn bien commun : e‡qta` e·st champ
commun : e‡qta` g—m propriété du communauté
e‡qte·qt <= Bm, Xs> n beignet cuit à l'huile
e‡qti… <= Xs ; Bm g‘qhx…= n deuil de veuve : e‡qti` g…`mt vêtements de
deuil d'une veuve (blancs) : g¤kngnkn+ l‡r¤_ s‡m a— cÉm e‡qti…_ m…
sk– rg—fhm : r’r»m+ skÿ r»a` auparavant, une veuve portait deuil après la
mort de son mari pendant une semaine, maintenant, pendant trois jours
e·qtjt <Bm e¤qnjn : Maninka-N etqtwt outre en peau> n sac en cuir
pour garder le mil [[chez les Maures]]
e‡r…m 'jt( < v‡r… être mieux
e‡ts— <Xs e‡tsd+ Son ettsd= v vt attiser Rxm g‘mi… : l‡r·_ s… f»mc’_
e‡tsd la femme a attisé le feu

224
e·sh n tissu d'emballage
e‡s· Zet£st§+ et£ct§\ RI 'i+ jf+ jl+ l+ ra+ re(+ e‡ts· Zet£tst§t£\ 'f+ jt+ re(
<Bm e⁄q¤+ Xs e‡tst= n champ : j» e‡s·_ f…rh désherber le champ
e·st 0 Zet§ct\ EE+ RI, Zet§st\ CS <= Xs ; Bm e·qt= 1. v vt se marier avec
(une femme)
2. n mariage : j… e·st j— CS91 se marier
e·st 1 <Bm e·qt+ Maninka-Mori e·ct= n rn estomac GOmxl j·trd
e·str` <Bm e·qtr`= n divorce
e·x`m <= Xs ; Son ettx`ÀÀd= n vaurien Rxm e‡f…qd
f»a…m MJ <= Bm> n chapeau conique de paille
f»a·ft 'jt( <= Bm ; Xs w»= n cuisine
f…g`j` <Son f`e`p`+ f`e`w`= n musette+ musette-mangeoire : ’ a’ ∼_
c‡m rì_ c…_ m…+ » j… Õn_ Õ’lh tu mets la musette sur la gueule d'un
cheval pour qu'il mange le mil
f»i…a` <= Bm, Xs, Son> n Sorghum guineense mil rouge [des gros grains
rougeâtres ; pas très bon à goût, utilisé surtout pour le fourrage]
f»k… <cf. Bm f»k…+ mf»k… mirador de chasseurs> n estrade (pour les
hommes ; interdit pour les femmes) PRxm j·qd 0
f»k`j… <Bm fv…k`j`+ Mnk-Mori j…k`j`= n côte (anat.)
f»k`l… Zf`•k`£l`§`£\ IE <= Bm ; Xs w»k`l`= n louche de calebasse
f…k`'m( <Bm f∆múm+ f∆kúm ' >( tibia> n rn jambe
f…m <= Bm ; Xs w…mi`= n gombo
f…m`m <= Bm, Xs> n, adj célibataire+ non mariée
f»mc’ 0 Zf`£mc‹≈+ f`£mm‹≈\ RI 'ra( <Bm f⁄m’ être chaud, Xs w»mch chaud>
adj être chaud
♦ ∼x` <Bm f⁄mhx…+ Xs w»mchx`= v vt rechauffer
f»mc’ 1 RI 'ra(+ mïf»mc’ Z“£f`¶òmc‹ƒ‹√\ 'f( <de f»mc’ 0= n feu : f»mc’_
l—mds` 'ra( le feu s'est allumé
f»mchl—Õd n étincelle
f…mft Zf`§“t•\ CS985 <Bm f…mfn annonce publique, Xs f…mft annoncer
publiquement, du Son f`mft.n appel, f`mft.f`mftmt annoncer, crier>
1. n annonce (fait par un crieur publique) : j&» ∼_ k… annoncer qch. par le
crieur publique ; répandre la nouvelle de qch. dans le village
2. 'f( v vt annoncer publiquement
f…mftk`k` <Xs f…mftkhk`= n crieur publique
f…mr`m <= Bm, Xs> adj simple

225
f»q… RI : f»`q… Zf`•`£q`•\ IE 'ra( < Bm f»k…+ Xs f»q`= n indigo : j»
f»q…_ cÉm g»`m·_ m…+ j» g»`m·_ cÉm f»q…_ s¤ teindre l'étoffe à
l'indigo
f…q`m <= Bm ; Xs f…ch+ Son f`c`= 1. n entrave : f…q`mi`m corde pour
attacher l'âne par la jambe à un arbre : o…mmhf`q`m entrave pour deux
pattes
2. v vt entraver
f…q`mjd <= Bm, Xs> n cordonnier [une caste chez les Manding ; elle n'est
pas représentée à Sebekoro ou Sikoro, à Missira ce sont les familles de
Silla et Jawune]
f»q`r’ Zf`£qr‹√\ RI <= Xs, Son> v vt verrouiller : l⁄f¤_ a’ c…_ f»q`rh m’
k¤fn_ s’ on verrouille la porte avec un morceau de bois à brûler
f…`qh <= Bm, Xs> n fil GOmxl g»k—+ f–r—
f»qhr’fd Zf`£qr‹ƒfd\ RI <Ar., = Bm f»qzh|rúfô= n chance : » s… f»qr’fd_
r⁄sn elle est devenue enceinte : f»qr’fd_ s&…_ m… i) il n'a pas de chance
ii) elle n'est pas enceinte
f»r’ <= Xs, Bm> n rn irrespect : j» cÉm l⁄f¤_ ∼_ s¤ offencer qqn.
f…rh <= Xs> v 1 vt desherber+ sarcler (le champs) Rxm a⁄a¤ 2 vt sarcler (les
mauvaises herbes)
f— Zfd§+ f⁄§\ RI <Bm iú+ Xs w¤xh= vq être blanc
f–i’ <Wolof ; = Bm ; Xs f–dit= n mer Rxm j⁄fni’
f—i‡l… <Ar. ; Bm i·l`+ Xs »q`itl`+ i·l`= n Vendredi : ∼ktm < ∼
f–k—m Zfd£kd¶ú\ SE 'ra(+ f–k— Zf⁄≥k⁄§\ 'jt( <Bm f∆kúm+ Xs w¤kd= vq être
difficile Rxm f·
f—m Zfd¶ú\ <Bm fúm+ Xs w¤xh= v vt chasser
f–mc… Zfd£mc`§`£\ IE 'jl+ l+ ra(+ f–dmc… Zfd£d£mc`§`•\ 'f+ i+ jf+ re( <Bm
i∆mú+ Xs f–mc`= n fuseau
f—mfd'm( Zfd¶ú“fd¶ê+ fd¶ú“fd•\ EI <= Bm, Xs clouer> v vt mettre sur la manche
f–q— <Bm f–q—m : Maninka-N, Mandinka j—qd brut, crû> adj vert+ non
mûr
f—qdm <= Bm ; Xs w·sh= v vi devenir sourd (en parlant de l'oreille)
f–qdmfdqdmc… <Bm f∆qômfúqôm sécher, sécheresse> n endroit où rien ne
pousse
f–qdms— <Bm f∆qômsú= v vt coincer+ acculer
f—qdmsd < j—qdmsd pousser
f–dr— Zfd•drd§\ IE+ f–r— Zfd£rd§\ CS963+64 <Bm f–r—+ Xs f–drd= n fil
de chaîne GQmxl f…`qh

226
f–rdc`k… <= Bm ; Xs f–drdc`k`= n tisserand
f–s— Zfd£cd§\ II9000 <Bm f∆qú+ Mandinka j»s`= v vt s'approcher (de –
m…(
f—sd Zfd§sd§+ xd§sd§\ EE95/+ 51+ j—sd Zj⁄§c⁄\ RI <Bm vúqô+ Xs w¤sd= adj
autre : r»m f—sd année prochaine
f’kh 're( < f’qhm 0 être lourd
f‘ma— <Bm, Xs i–ma—= n tambour d'entre-jambes
f‘mf’m <= Bm ; Xs j’jhx`m= n hibou : f‘mf’m_ l’m j‡mf¤kn_ j… j‡ma…+
» s— r·a`f`x` j— : l’m j‡mf¤kn_ j… l‘rdm+ » l’ r·a`f`_ s’ ce n'est
pas l'hibou qui a la grosse tête qui est le sorcier ; c'est celui qui a la petite
tête qui est le sorcier
f’mhm < f’qhm 1 se précipiter
f‘qhg— <Son fhqheh.d= n outre d'eau
f’qhm 0 Zf‹ƒq‹∆º\ RI : f’qh 'jf(+ f’kh 're( <= Bm ; Xs w·kh= vq 1 être lourd 2
être épais
♦ ∼x` Zf‹ƒqhmx`\ : Zf‹»q‹ƒx`£\ 'l( v vi s'alourdir
f’qhm 1 Zf‹ƒq‹∆º\ II95/+ f’mhm SE <= Bm ; Xs f’ch= v vi se précipiter (forme
le plus souvent la construction sérielle avec un verbe désignant la
direction du mouvement) : a…_ f’qhms` w» c‡m a‡f·_ m… II95/ la mère
s'est précipitée dans la case : v…q`a` f’mhms` l⁄f¤_ m… RI le lion s'est
précipité sur l'homme
f’qhmfhqhm [rnrn, rnr] CS906+07+ Zf‹ƒq‹≈“f‹ƒq‹∆º\ II915 <Bm
f’qhmfhqhm agitation, précipitation> n whirlwind
f’qhmsh <= Bm ; Xs f‘qnsh= v vi roter+ éructer [n'est pas considéré comme
impoli, mais plutôt comme une signe de respect à l'hôte, de satiété et
contentement]
f⁄k¤m+ fkÉm <Xs i⁄knm+ Mandinka i⁄knÀ= v 1) vi tomber (d'en haut) 2) vt
faire tomber (d'en haut)
fÉm <Bm f¢m+ mf¢m= n Papio papio cynocéphale+ babouin
f⁄mak— <Bm fòmaúkô= n albinos (à cheveux roux) : Õ»l` s— f⁄mak—_ m…
l'albionos roux n'a pas de force nocive
f⁄mf…m <= Bm> n zébou (gros vaches bossues de Peuls)
f¤mfnm Zfÿ®“fÿ¶ê\ RI <Bm fómfñm+ f…mf`m+ Xs w…mw`m= n poussière
(dans l'air)
f⁄q— Zfn£qd§\ II9004 <Bm v∆qú+ Xs f⁄nqd= n parc (de bétail)
f⁄qnj¤ <Bm fòqñjó+ Xs f⁄qnwnitkt= n prêt à l'usure
f⁄qnmc¤ <Bm fòqñmcó+ Mandinka j⁄qnmcn+ j⁄qnmc`= v vi ronfler

227
f⁄r’ Zfn£r‹√+ fÿ£r‹√+ fn£r®h\ <Bm f⁄r’+ Xs w⁄rh= v vt battre PRxm a‡f¤
f⁄s— 'ra(+ f⁄s… 'f( <Xs f⁄ssd+ Maninka-Mori fa∆cú= n lutin [esprit de
brousse, petit de taille, espiègle et dangereux]
f· Zft\+ j· RI <Bm j¤+ f¤+ Xs j·= vq 1 être desagréable 2 être difficile
Rxm f–k—m : » r»q…_ j» j· il est difficile de le payer
f‡k· Zft£&kt§t£\ IE <= Xs ; Bm v⁄k¤= n 1 rn peau Rxm g»s— 2 courroie de
cuir
f‡mc¤ 'l+ jl+ ra+ i+ f(+ f‡kk¤ 'jf+ re(+ f‡mkk¤ 'jf( <Bm f‡mc¤+ Xs
f‡kkn= n secret
f‡qtc…lô <Bm a‡qtc…`lô+ Xs f‡qtc`ld= n Tuareg
f‡qtr’ Zft£qtrh+ ft£qrh\ IE <= Xs ; Bm v‡qtr’= v vt égrainer (le coton)
f‡s…`qd Zft£s`§9qd£\ RI <Xs f‡s``qd= n natte de feuilles de rônier : r–ad
f·s``qd < ∼
g~ 'rf( < e~ 0 père
g…` Zg`®_\ itj oui : l‡r·_ a—d m»s` v» > é J¤ g…`+ j¤ l‡r·_ a—d m»s`
CS90/1,0/2 est-ce que toutes les femmes sont venues ? – on a répondu:
oui, toutes les femmes sont venues !
g…a`q` < …a`c` jamais
g…`it <Ar. ; = Xs ; Bm g…it= n besoin
g»j— <Ar. ; Bm g»jú+ Xs g…wwd= n péché Rxm i‡qtl· : j» g»j—_ j—
pécher
g…jd <Ar. ; Bm g…jô+ Xs g…wwd= n rn nombre : ⁄ g…jd_ j… a‡m leur
nombre est important
g…jhkh <Ar. ; = Bm, Xs> n rn raison : j&’ g…jhkh_ r‘fh EE966 se rappeler
g»k`j’ <= Bm, Xs périr> v 1) vi devenir bon à rien : L‡r… g»k`jhs`
Moussa est un vaurien 2) vt rendre vaurien : l‡m s&’ g»k`jh > qu'est-ce
que t'a fait un tel vaurien ?
g»k`k… <Ar. ; = Bm ; Xs g»k``kd= n rn propriété légitime : m— x–q—
g»k`k…_ l&…_ s’ c'est ma possession {légitime}
g…k`m <Bm e…k`m= n aire (à battre) : Õ⁄g…k`m tas du mil non-battu
g…k`sn <Bm e…k`sñ= n orphelin Rxm g…q`s`cdm
g»k— <Bm e»k—+ Xs e»mc’= n fil de trame GQmxl f…`qh : g»kd c¤q`
bobine avec le fil
g…k‘ Zg`§k‹√\ CS9022+ SE+ g…q‘ II982 'rf( <= Bm g…k‘+ Xs g»`kh= prt
même+ de la façon que même... peut préceder n'importe quel groupe
nominal dans la phrase ou le verbe, ou même l'énoncé entier
g…kh 0 Zg`§k‹ƒ\ RI <Bm e»k—m+ Xs e…khm= v vt échanger (contre – m…(

228
g…kh 1 Zg`§k‹ƒ\ RI <Bm e…kdm+ Mandinka e…khÀ= v vi germer+ pousser (en
parlant de plantes)
g»`l… <Bm e»l…+ Xs e»`l`= 1. v vi être absent pendant longtemps (où –
l~( : r…mih_ g»`l`s… m~_ l» il ne pleut pas depuis longtemps
2. n longue absence : » j—s` g»`l…_ s’ c'est depuis longtemps (que je ne
t'ai pas vu)
g…lhm <Bm g…lh+ g…mld= 1. n souci
2. v vi avoir des soucis
g~m < e~m 0 côté
g…m` Zgm`®\ EE943+ e…m` Ze`®m`§+ em`§\ CS908+12+ g—md Zgd®md•\ CS954
<Bm e…m`= part aussi
g…mch Zg`§mc‹√\ CS1 <Bm e…kn= n houe à lame étroite (pour les semailles)
g»`m· Zg`¶ª`¶ªmt¶út¶ª\ IE+ II : g»m· Zg`£mt§\ RI 'ra( <Bm e‘m’+ Maninka-Mori
e»`m’m= n étoffe ; vêtement
g»q… <Bm, Maninka-Mori e»q…= v vt rajouter (à – j~m( : c¤ g»q` m j»m
rajoute-moi un peu !
g…q` 'jf+ re( < e…q` déchirer
g»q`l· <= Bm, Xs> 1. v vi être interdit par la religion utilisé surtout dans
la forme de résulatif
2. n interdit religieux
g…q`s`cdm Zg`®q`•s`•cd¶ú\ II954 <Bm e…qhs`= n orphelin Rxm g…k`sn
g…q‘ 'rf( < g…k‘ même
g»qhf…m <Bm e»qhf…m= n fièvre
g»s… IE <Bm e»q…+ Xs e»s`= n rn peau : x’qh g`s` écorce d'un arbre Rxm
v⁄ma¤
g…s` <Bm e…q`+ Xs e…s`= v 1 1) vi se séparer : g…s` m m… 'ra(+ g…s` m
l» 'jt( laisse-moi tranquille ! 2) vt séparer 2 vi cesser (à faire qch. –
m…(
g»s`f— <Bm e»q`iú+ Xs e»s`wnxh= n blanc+ Européen
g»s— Zg`£sd•\ IE+ g»sdj·kt Zg`£sd£jt§kt•\ <Bm e»q’+ Xs e»sd corps> n rn peau
Rxm f‡k·
g…shm+ e…shm <Bm e…qhm+ Xs e…qh courageux> vq 1 être féroce+ être
courageux 2 être intensif : j‘k—_ j» g…sh le soleil brûle : c‡s—_ j» g…sh le
thé est fort
gÄ Zg⁄≥\ RI <Bm e°+ Xs e—= pp 1 de+ auprès de : j–qd g– à côté de : » a&…_
g– il le veut 2 avec : » j⁄snl·rnmn_ a⁄qhs… » a¤ » jÄ_ l’m_ g–---
EE936 l'homme avec lequel sa soeur aînée s'était enfuie... 3 à cause de :

229
l–mdmfd+ r’k`m j¤i‡ft g–--- II950 alors, à cause de la peur terrible...
4 exprime le sens possessif, en parlant de parents aussi : e» ms— » g–+
a… ms— » g– II954 elle n'a pas de père, elle n'a pas de mère 5 avec les
noms locatifs, joue le rôle d'une postposition à valeur locative générale :
j&» r⁄s¤ l⁄f¤_ e~m_ g– recevoir qch. de qqn. : j»a`m¤fn_ l‘ r…m_
g– il y a des nuages dans le ciel
g—d Zg⁄§⁄§\ 'jf+ re( <Xs e–= vq être léger Rxm e—fd
g—gd <Bm exúexô+ eúeô+ Xs e—ed= n poivre rouge
g—kd Zgd§kd§\ EE943 <Bm e’kô+ Xs edkd= 1. v vt regarder : »k— j⁄snl·rn_ k–
g—kd m‘m s’ EE944 voici sa soeur aînée
♦ l»∼ Zl`£gd®kd§+ l`£xd®kd§\ EE943 <Bm l»e’kô+ Xs l…edkd= v vt regarder
g—m+ e—m Zg⁄∂¨+ e⁄∂¨\ <Bm eúm+ Xs e—m= n 1 chose 2 quelque chose
g—md < g…m` aussi
g–dm— <Bm e∆ômú+ Xs e–dmd= n crème du lait : m¤mn gddmd < ∼
g—mj`k`m <Bm eúmj`k`m+ Xs e—mw`k`m= n tissu en raie noires et blanches
g—dq` Zgd§dq`£\ RI <Ar. ; = Xs ; Bm gúq`= n bonheur+ paix
g–dq— <Bm e∆ôqú+ Xs e–dqd= n austuce+ ruse Rxm c»a`q’+ c…khkt : j» ∼_
j—+ j» ∼_ Õ’mh user de ruse
g–q—m Zg⁄≥q⁄≥m\ RI <Bm e∆ôqúm+ ex∆ôqúm fondre, éclater> v vi rompre+
craquer : ck⁄j’_ g–qdms` la chemise a craqué
g—dsn <Bm eúôqô+ eúôqñ+ Xs e—dsn= n rn manque d'habits : j» l⁄f¤_
g—dsn_ a¤ habiller qqn.
g’ih <= Bm, Xs> n hadj (pélérinage à la Mecque)
♦ ∼cdm <= Bm> n hadji (celui qui a fait le pélérinage à la Mecque)
g‘k’ 0 <Bm, Xs> v vi se tromper
g‘k’ 1+ e‘k’ Zg‹√kh+ ek‹√\ RI <Bm, Xs e‘k’= v 1 vt jeter+ lancer 2 vt abandonner
g’khm <Bm e…kdm+ eúkôm+ Xs e’qhm= v vt délier+ détacher
gÿm+ eÿm Ze‹∆ª+ g‹∆ª\ RI Ze‹√\ II986 <Bm, Xs eÿm= 1. vq être noir
2. v vi noircir (devenir noir)
♦ ∼x` v 1) vi noircir (devenir noir) 2) vt noircir (faire noir)
g‘m… 'f+ jl+ jf( < e‘m… une caste
g’m` 0 <Ar. ; Bm g’mô+ Xs g’mm`= v 1) vi avoir pitié (de – m…( 2) vt faire
pitié : » s… l⁄f¤_ a—d g‘m` cela a fait pitié à tout le monde
g’m` 1 Zg‹∆ºm`£\ IE <Bm mex—m`+ mox—m`+ Maninka-Mori e’m`m= n
champignon
g‘mg’m <Bm e‘me’m+ Xs e‘msnm= n charbon de bois
g’mh Z&g‹ƒm‹√\ IE+ II <Bm e’mh+ Xs e·mch= n Digitaria exilis fonio

230
g‘hmi… Zg‹√hmi`§\ RI <Xs, Mandinka e‘mi`= v vt éventer+ attiser (le feu) Rxm
e‡ts— : j» f»mc’_ ∼ éventer le feu : j» l⁄f¤_ ∼ éventer qqn.
ghmid <Bm e∆mrúm= v vt étaler+ étendre (vêtement)
g‘mi’fh <Bm e’mrhfh+ l’mrhfh+ Xs e‘Õhmf`+ Mandinka e‘Õhmjh= n torche
(pour supporter la charge sur la tête)
g’Õd <Bm e’Õô= n grande jarre ; calebasse
g’hqh Zg‹ƒhq‹√\ RI <Bm e—dqd+ Mandinka e’qh= n rn x’qh ∼ fleur
g’rhqhv»k— <Bm e’shqhv`kd+ Xs e’rhqhv`kd= n ingrat
g‘s… 'f+ jf+ ra+ rf+ re( < x‘s… montrer
g’s` Zg‹ƒs`\ RI+ Zg‹√&s`§_\ IE 'f+ jl+ jf+ ra+ re(+ e’s` 'i+ re(+ e’s`atkt 'l(
<Bm e·q`+ Xs e’s`= n feuilles
g’s`ltft Zg‹»s`§lt§Ót•\ CS908 <Bm e·q`ltft= n médicament en
poudre ; poudre magique Rxm a…rhltft
g’s`'m( Zghc`¶+ g‹≈c`£+ ghs`\ IE+ RI 'ra(+ g’s` 'jl+ f+ i+ jf+ re(+ e’s` 'l(
<Bm e·q`m+ Xs e‘s`+ Maninka-Mori e’c`m= v vt balayer
♦ ∼q`m Ze‹…c`§q`§n£\ 'l( n balai
g’s`m`r` MJ <Maninka-Mori e’c`jômcôr`= n Dendroaspis viridis ( ?)
mamba ( ?) (serpent qui demeure dans les arbres, jusqu'à 2 m longue,
très dangereux)
g’sh <Bm e‘q’+ e‘hq’ couscous de fonio> n bouillie du mil concassé (dense,
préparée avec du sel et de l'huile, à la différence de sÉ(
g’shghsh <Bm e’qhehqh+ Xs e’qhe`st= v vt sécouer+ agiter de droit à gauche
g’shm` <Ar. ; Bm e’shmô+ Xs e’shm`= v vi se fâcher (contre – j¤sn( Rxm
c’lhm
g‘s’qh <Ar. ; Bm, Xs e‘s’qh= n coucher de soleil
g’xdmsn <Bm e’xdmsñ+ Xs e’xnmsn= n aveugle
g’xdmx` <Bm e’xdmx`+ Xs e’xnmx`= v vi devenir aveugle
g’xnm <Bm mo’xd+ Xs e’xnm= n tubercule sauvage (mangeable, avec la
peau noire)
g¤ 0 Zgÿ§\ RI+ EE+ e¤ Zen§\ EE <Bm eó+ Xs e¤= v vt dire (à – x—(
♦ k…∼ SE <Bm k…eó= v vt divulger (à – x—( : m s&» k…g¤ l⁄fn r’ x— c–
SE je ne le dirai à personne
g¤ 1 <Bm eó+ Xs e¤= v vi rater (qch. – j¤( PRxm iÄ 0
g¤c` MJ <Bm eóm,c`+ Xs e¤c`= n rn front (du visage) : g¤c`bh
scarification sur le front
g¤kn 0 Zgÿkÿ\ CS920 <Bm eókñ+ Xs e¤kn= 1. adj premier
2. adv autrefois, jadis Rxm g¤kngnkn

231
3. v vi commencer (par – l~(
g¤kn 1 <Xs e¤kn= itj voilà
g¤kngnkn <Bm eókñeñkñ+ Xs e¤knenkn= adv autrefois+ jadis Rxm g¤kn 0
g¤m <= Bm ; Xs g·m= v vi dans l'Impératif seulement tiens !
g¤nmn Z&gÿ§ÿmÿ\ IE 'i+ jf+ ra(+ e¤nmn Zen§nmn•\ 'f+ jl+ l( <Bm eóñmñ+
Xs e¤nmn= v 1) vt vomir+ rendre (en vomissant) Rxm j⁄j· 'ra( 2) vi
vomir Rxm j⁄j· 'ra(+ c…l»i’fh 'f(
g¤qnln Zgÿ§qÿlÿ\ RI <Ar. ; Xs g¤qnl`= 1. n bonheur, bien : r~m_ m»s`+
g¤qnln_ j—s` il a plu, le bonheur est venu
2. v vt donner bonheur à : r~m_ s… l⁄f¤k‡ g¤qnln la pluie a donné
bonheur aux gens
g¤nqnm <Ar. ; Bm góqñm+ Xs g¤nqn= n homme libre ; personne honnête
♦ ∼x` v 1) vi se libérer 2) vt libérer
g¤sn <Bm eóqñ+ Xs e¤sn= n rn vulg. sexe masculin Rxm j»x…
g¤snjhkh <Xs e¤snjhkh= n rn testicules
’ <= Bm, Xs> prn tu+ toi+ te+ ton [la forme d'adresse à toutes les personnes,
quel que soit leur âge et position sociale]
’k–+ —k– Z‹ƒkd£+ d§kd£\ <Bm —_+ Xs ’sd= pers tu+ toi+ te+ ton [la forme d'adresse
à toutes les personnes, quel que soit leur âge et position sociale]
’k–k·+ —k–k· Z‹ƒkd£kt§+ d§kd£kt§\ 'rf( <Bm …v+ Xs `sdkt= prn vous+ votre
pronom emphatique PRxm …k‡
‘x¤ Z‹√xn§\ CS926+ x¤ Zxn§\ CS9016 <Xs ’xn= itj oui+ d'accord
i~ 0 <= Bm ; Xs i…= 1. v 1 1) vi sécher, devenir sec : » j¤mn_ i»s` il est
constipé 2) vt sécher 2 1) vt chauffer (celui qui a froid) 2) vi se chauffer
2. n sécheresse : i~_ m»s` la sécheresse est venue
i~ 1 <= Bm, Xs> n rn âme dans les expressions figées: : » i~_ s‘fds`
.v·khs`. il a pris grand peur : » i~_ j… f–kdm il est obstiné
i~ 2 Zi`®\ II927+ SE <Xs i»m= n endroit Rxm c’x`+ x¤qn seulement dans
l'expression: : i~_ l’m s¤ là où...
i»a… <= Bm, Xs> n oignon
i»a— <= Xs ; Bm i»a’= n henné : l‡r¤_ s… i»a— k… » a·kn_ m… la femme
a peint ses bras avec le henné
i»`a’ <Ar. ; = Bm, Xs> 1. n réponse
2. v vt répondre qqn.
i»aha’ <= Bm, Xs> n ananas
i»f… <= Xs, Son> v vt creuser (avec les main, avec les pattes) :
v…q`ahkdmm‡ a— s‘f…_ i»f` les singes creusent l'arachide

232
i…f` <Ar. ; Bm i…j`+ Xs i…jj`= n dîme
i»f`ms· 'jf+ re( < i»w`ms·m tomate amère
i»f`r—qh Zi`£Ó`£rd§qh\ <Bm i»f`r—qd+ i»`r—qd= n rn indexe
i»f¤ <= Bm ; Xs i»`ft= n commerce
i»g…m`l` <Ar. ; = Bm ; Xs i»g`m`a`= n enfer
i…j» Zi`§j`£\ II9033+ i ` Zi`•9\ II9036 <Bm i~`= itj vraiment !
i…j‡x… <Bm c’x`jnx`+ i…jnx`+ Xs c’x`jtv`= v vt contraindre (à –
m…( : j» l⁄f¤_ i…j‡x` j·_ m… j&» s»q` » l…m c’ » x— contraindre
qqn. à qch., malgré ce qu'il ne l'aime pas
i»k… <= Bm, Xs> n ceinture
i…k` IE+ RI <= Bm, Xs> n Khaya senegalensis caïlcédrat
i»k’ 0 'ra(+ i–k’ 'jt( <Bm i⁄k’+ Xs i–kt= num combien ?
i»k’ 1 Zi`£k‹≈\ RI <= Xs ; Bm i–k’= n griot
i»l… ZiŒ£vû`§\ CS975 <= Bm, Xs> n foule+ assemblée
i…l`m <Fr.> n diamant
i»l…m` <Ar. ? ; = Bm, Xs> n pays
i»l`mc…f` <Xs i…ma`c`w`= n pipe : j» ∼_ l‘m fumer la pipe
i»l…s‡s· <Bm Õ»l…s‡s·= n Centropus senegalensis coqu de pagodes+
coucal du Sénégal
i»l· Zi`£lt•\ RI <= Bm> n rn nom clanique
i~m 0 Zi`¶ª\ RI <= Bm, Xs> vq être long
♦ ∼x… Zi`£Ú`§\ II9002 <= Bm> v vi s'éloigner
i~m 1 're( < x~ ici
i»ma`mj· < c»l`mf· épaule
i»mg… <Bm, Xs i»me…= 1. v vt trahir, tromper
2. n trahison, complot : ∼_ r‘shs` m m… on a fait un complot contre moi
i»mj…qn <= Bm ; Xs i»mf`qt= n maladie Rxm a»m… 1
i»ms· <= Xs ; Bm i»ms¤= v vr prêter attention (à – s¤(
i»q`a’ <Ar. ; = Bm, Xs> v 1 vi tomber amoureux (de – m…( 2 vi aimer (une
nourriture, etc. – m…(
i»q`j’ <Bm i»k`j’+ Xs i»k`fh= v vt reprocher (de – m…(
i»q—m <Bm i»k…m+ Xs i»qn= adj sec : k¤fn ∼ bois sec
i…r` <= Bm> n palissade+ enclos : j» ∼_ j⁄nqh faire un enclos
i»s… IE <= Mandinka ; Bm rare i»q… lion> n animal qui tue les lions
[[évidemment, un être mythique]] Rxm v…s`l‘s`v…s`
i»shl’s` <Bm i»s—_ l‘mú= v vt compter Rxm c…m
i»s¤ <= Bm> n débauché Rxm j»j`k…

233
♦ ∼x` n débauche Rxm j»j`k`x… 'j»j`k…(+ i–mdx…
i»w`ms·m 'l(+ i»f`ms· 're+ jf( <Wasolon mi»f`q¤+ Xs i»w`st= n
Solanum aethiopicum tomate amère Rxm mj⁄x¤
iÄ 0 <Bm i°= v vt rater qch. PRxm g¤ 1 : c‡mr·_ s… l»k’_ a·m+ » s&…_ ∼
le chasseur a tiré sur le hippopatme et l'a raté
iÄ 1 Zid£\ EE+ CS1 <Bm i°+ Maninka-Mori c°= v vi se réunir Rxm j»e¤ :
j…l`qdm_ a—d i–s… » m… j¤ »k· ah c—mh s»--- CS1 tous les jeunes
hommes se sont réunis pour soulever la jeune fille...
iÄ 2 <= Bm, Xs> n courge
iÄ 3 're(+ i–e…kh 'jl( <kÄ facochère
i—fd Zid®f⁄•\ RI <Bm iúfô+ Xs Õ—fd= n poisson
i–k’ 0 Zid£k‹≈\ RI+ i–q’ Zid£q‹ƒ\ II984 <= Bm i⁄k’+ Xs i—kt= n 1 rn sang Rxm
a…rh 1 2 rn apparence
i–k’ 1 'jt( < i»k’ 0 combien ?
i—khc` <Bm i¤khc`= n rn plaie ouverte+ blessure
i–ma—qdm <= Xs salon, salle de séjours> n case ronde de nattes (où la
nouvelle mariée passe une semaine)
i–mdx… <Bm i∆môx…+ Mandinka i–dmd= n débauche Rxm i»snx… 'i»s¤(+
j»j`k`x… 'j»j`k…(
i–mf— <= Xs ; Bm i∆mfú= v 1) vt pencher+ courber 2) vr se pencher
i–m’ Zid£m‹√\ <= Bm ; Xs i»mh= v 1) vi brûler 2) vt brûler
i–mhmj`msta`m¤ <Bm i–ms·a`m ' >(+ Xs i–mdsta`m= n Columba guinea
pigeon de Guinée
i—midm Zfid¶úfid¶ú\ CS938+ i—mrdm <Bm iúmiôm+ iúmrôm+ Xs i—midm= 1) vi
se disperser 2) vt disperser
i–q’ < i–k’ 0 sang
i’ Zi»‹≈\ RI <= Bm, Xs> n eau
i’hch <Ar. ; = Bm, Xs> v 1) vi se multiplier 2) vt multiplier
i‘f’ Zi‹√f‹ƒ‹√\ IE <= Bm ; Xs f‘fh= n rn espoir
i‘f’m Zi‹√f‹∆º+ i‹√Ó‹∆º\ RI <= Bm ; Xs i‘fh= v 1 vi descendre 2 vi finir (du
travail, etc.) 3 vi accoucher (qqn. – m…( : l‡r¤_ i‘fhms` la femme a
accouché 4 vt acceuillir (visiteur)
♦ m…∼ v vt faire descendre
i‘fhm— Zi‹√Ó‹√m⁄•\ IE <Bm i‘fhmú= n grénier (l'entrée est en haut) PRxm
jtqtjtqt
i’fn <= Xs ; Son ihjjt tempérament, caractère, habitude> n rn caractère :
» i’fn_ l…m Õ‘m il a un mauvais caractère

234
i’i~ <= Bm ; = Xs rare> v vr s'éfforcer (à faire qch – + inf.)
i’md+ i’m` Zi‹ƒm`§\ CS <Bm i’mô+ Xs i’mmd= n esprit de brousse (un être
mythique habitant des coins de la brousse éloignés des hommes et ayant
des capacités supranaturelles)
♦ i’m`sn <= Bm ; Xs i’mmdsn= n possédé d'esprits
i’Õ` <Ar. ; Bm c’Õô+ Xs c·mhx`= n monde : j» s…f` i’Õ`_ g– aller dans le
grande monde
i’Õ`snshfd <Bm c’Õôk`shfô+ c·mhx`snsdfd= n vie
i‘s`l`mj…m` n un animal dont le lion a peur (mythique ?)
i’sn <= Xs ; Bm i’sñ= n poltron+ peureux
iÉ 0 <Bm i¢m= v vt déprécier+ estimer insuffisant (qch./qqn. – m…(
iÉ 1 <= Xs ; Bm i¢= n 1 filet 2 fronde : j» j‡q·_ g‘k’ m’ ∼_ s’ lancer des
pierres avec une fronde 3 hamac
i¤nfhm Z&in§n•j‹∆Ω\ IE 'jl+ ra+ f+ jf(+ i¤fh 'i+ re(+ i¤mfhm 'i( <= Bm ; Xs
i¤nfh= v 1) vi se blesser Rxm a»m… 1 'l( 2) vt blesser
i¤ftm 're( < i·ftm mauvais
i⁄knj¤ <Bm iòkñjó+ Xs i⁄knwn= n chaîne
iÉm_ Zin¶ì_\ RI <Bm i¢m_+ Xs i¤m= n 1 qui ? 2 'rf+ jf( quel ? : m— c⁄m ah
r’ ’k– p¤sn r·ft i⁄m > II968 comment pourrai-je te manier ? : ’ v…sn
l’ g»m iÉm > 'jf( où vas-tu ?
i¤mfhm 'i( < i¤nfhm blesser
iÉmj¤lh Ziÿ¶ìmfÿ§l‹√\ RI <Bm i¢mjòl’= n Pandinus gambiensis scorpion
noir
i¤nq` <Ar. ; = Bm> v vi faire le pèlerinage vers la tombe d'un saint
{musulman}
i⁄r’ Zin£r‹√\ RI <Bm iòñr’+ iòr’+ Xs i⁄nrh= v vt frotter Rxm s—qdmfd
i‡a…s` Zit£a`§c`•\ RI <Bm i‡a…q`= n rn fesses+ derrière
i‡a`s¤ <Bm i‡a`só+ Xs i‘a`sn= n nouvelle accouchée
i‡a—+ i‡ade’m <= Bm> n cheval bai
i‡f… <Bm i‡e…= n rame+ pagaie
i·ft Zit§Ót\ RI <= Bm ; Xs i…wt= n rn ennemi
i·ftm Zit§Ót¶\ IE 'f+ i+ jl+ ra(, i·ft 'jf+ l(, i¤ftm 're( <Bm i·ft+ Xs
i…wt= 1. vq être mauvais
2. adj mauvais
i·f‡m¤ Zit§ft£mÿ§\ RI <Bm i·ftmhm+ mi·ftmhm+ Xs i·ftmchm= n
Erinaceus albiventris hérisson
i‡k… <= Bm, Xs> n commerçant

235
i‡ktj’rd <Bm i‡qtj’rô+ Xs i‡k·= n corde
i‡l…m Zit®l`¶ú\ CS90/4 <Bm i‡lú+ i‡lúm+ Xs i⁄l`m= pron lequel ?
laquelle ?
i·m` <Bm i¤nm`+ Xs i·mm`= adv tôt+ de bonne heure ; avant le terme
i·mitm Zit¶ìit¶ª+ it¶úit¶ú\ CS91/+11 <Bm i‡mi·m+ i·mitm sécouer, Mandinka
i·mitÀ= v vt éparpiller+ asperger
i‡mj· Zit£“jt§\ II955 'rf( <Mandinka i‡mjt= v vt frapper avec le poing
i‡q… Zit£q`£\ II96/ 'rf : ,ra( <Xs i‡qh broyer ; donner un coup de poing> v
vt donner un coup de poing
i‡q· Zit£&qt§t£+ i‡q∂·\ IE <= Bm ; Xs i‡kt= n 1 corde : ∼jhrd < ∼ 2 dette
i‡qtj—kdm <= Bm ; Xs i‡ktjdkdm= n guitare monocorde
i‡qtl· <Ar. ; = Bm> n péché Rxm g»j— : j» ∼_ j»e`qh absoudre les péchés
i ` < i…j» vraiment
j~ <Bm j~+ j~m+ Xs w»= v vt moissonner+ couper (herbe)
j` 0 Zj`+ w`\ IE <Bm j…+ Xs w`= pred marquer affirmatif de la
construction qualitative ton bas quand le ton suivant est haut, ton haut
quand le ton suivant est bas : » j» f’qhm IE il est lourd : » j… v‡kd IE il
est rouge
j` 1 Zj`\ <Bm j…+ Xs w»= pm marqueur du subjonctif: demande polie ;
ordre ou souhait indirect ; le but ton bas quand le ton suivant est haut,
ton haut quand le ton suivant est bas Rxm ah+ x— 3 : j» » x— l‡r¤k‡ j’kh
‡ j… m» EE945 elle a appelé ses servantes qu'elles viennent
j` 2 Zj`\ : p` 'rf( <Bm j»+ Xs w»= pm marqueur d'infinitif
j` 3 Zj`\ EE+ CS+ II+ p` 'rf( <= Maninka-Kita> pm ton bas quand le ton
suivant est haut, ton haut quand le ton suivant est bas marqueur du
narratif
j…a` <= Bm ; Xs j…v`= v vi s'étonner
j»a… 0 Zj`£a`•\ RI <= Bm ; Xs w»a`= n nuage
j»a… 1 Zj`•a`£\ SE+ c»a… RI <Bm j»l…+ Xs c»a… épaule d'animal,
Mandinka c»a`+ j»a`= n rn épaule Rxm c»l`mf· : ∼ j¤sn sous
l'aisselle
j»a… 2 <= Bm> n maïs Br. Am.
j»a… 3 <= Bm, Mandinka> n maladie de peau
j…a`jtx` <Bm j…a`jnx`= v vt étonner
j»a`m¤fn <Bm j»a`jófñ+ Xs w»a`= n nuages
j…a`rnkh <Fr., ou pierre- ?> n amorce+ capsule

236
j»a’ Zj`£a‹ƒ\ EE965+ j»a’mh Zj`£a‹ƒm‹√\ CS97/+ p»a’mh Zp`£a‹ƒm‹ƒ+ p`£l‹»m‹ƒ\
II920+40 'rf( <= Bm ; Xs j»ahqhm= conj depuis+ depuis que
j»a’k` <Ar. ; = Bm tribu ; Xs w»ahhkd= n peuple
j…atqt <Ar. ; = Bm ; Xs w…atqt= n tombeau Rxm r»`q—
j…atqtcn <Bm j…atqtcn+ j…atqtcnm= n cimetière Rxm j…atqtgd+
r»`qdc¤+ r»`qdg—
j…atqtgd <Xs w…atqted= n rare cimetière Rxm j…atqtcn+ r»`qdc¤+
r»`qdg—
j»e…qh <Ar. ; = Bm ; Xs w»e`qh= v vt absoudre+ expier (des fautes ;
seulement en parlant du Dieu) PRxm x»`e… : j» i‡qtl·_ ∼ absoudre les
péchés
j…`ehqh <Ar. ; = Bm ; Xs j»`ehqh= n païen+ infidèle (non-musulman)
j»e¤ <= Bm ; Xs j»et= 1. v vi se réunir Rxm iÄ 1
2. n canton (association de plusieurs villages)
j»f¤qn Zj`£fÿ§qÿ§\ n Kagoro
j»j… <Bm j»j…+ Xs w…`w`q`m= v vt scier
j»j`k… <= Bm> n débauché Rxm i»s¤
♦ ∼x` n débauche Rxm i»snx… 'i»s¤(+ i–mdx…
j»k… <= Bm ; Xs w»k`= n 1 batôn 2 gâchette Rxm j–kdshfdk…
j…k` Zj`§k`§\ CS1 onomat imitation des coups de pioche contre une surface
dure
j…k`cdm <Ar.c-enfant> n flèche PRxm a‘Õ—
j…k`j` <= Bm ; Xs w…q`w`= n lit de bambou
j…k`k` MJ <cf. Bm j»k`b’+ j»k`eómm` Typhlops punctatus, Leptotyphlops
sp.> n Telescopus sp. serpent (poisonneux, la morsure n'est pas mortelle)
j»k’ Zj`£k‹√\ : j»k— Zj`£kd£\ 'l(+ w»k’ Zp`£k‹√\ 're(+ Z&p`£k‹ƒ‹√\ 'jf( <= Bm ;
Mandinka j»kh+ j»khh : Xs w»kh= v vr jurer+ faire serment : m’ l⁄f¤_ s&’
j»k’ J⁄l¤_ m…+ m’ » l&… j—+ J⁄l¤_ a&…_ e»f` RI si on jure par Komo
et ne tient pas son serment, Komo le tue
j»khj…m Zj`£`k‹√&j`¶ú`¶\ª IE <= Bm> n cerment Rxm r‘Õdj…m 'j(
j…khx` <= Bm ; Xs w»khx`= n maladie de ventre
j…l`qdm Zj`§l`§qd¶ú\ EE951 : p…l`qdm Zw`©l`§qd§m\ II9051 'rf( <Bm
j…l`kdm+ Xs w…l`qhm= n jeune homme
j…l`qdmj‘s’ n guêpe (grosse, noire, aggressive) PRxm cÉmc⁄k’
j»l’ Zj`£l‹≈\ RI <= Bm ; Xs w»lh= n Numida meleagris pintade
j…lt n grand arbre (esp.)
j»'m( Zj`£\ II915 <= Bm, Xs> pp sur

237
j…m Zj`¶ê\ RI <= Bm ; Xs w…m= n 1 rn cou 2 langue (d'un peuple) 3 voix
♦ ∼shfhx` SE <= Bm> n fidélité à sa parole
j»m… Zj`£m`§\ : p»m… 'rf( <Bm j»m…+ Xs w`m`= pm marqueur négatif du
subjonctif et de l'impératif ; devant un ton haut j…m»
j…`m` <= Bm ; Maninka-N j``m``+ Xs w…`m`= n varan d'eau
j»ma…m Zj`¶ªla`¶ê\ RI <Mandinka j»mo`À+ c»mo`À+ Bm j»l…m= n rn aile
j…menqnsd <cou- ?-milieu> n rn gorge
j»mf… <= Bm ; Xs w»mw`= 1. n écume, mousse
2. v 1 vt laver avec le savon : j» g»`m·_ ∼ laver les vêtements avec le savon
2 vt faire de la mousse : j» r»g·m`_ ∼ faire de la mousse sur le savon
j»mf…q`m <= Xs ; Mandinka j…mj`q`À toit> n charpente de la toiture d'une
case ronde
j…mft Zj`¶êft®\ SE <Bm j…mjtm= n rn bord (d'un orifice, d'un trou...) :
mïs‚a `m¤_ r’ms` j» m» oqq’h j» m&’ r‘f’ a‡ftc…_ j»mf· m… SE la
tourterelle est venue soudainement et s'est installée sur le bord de la porte
de la case
j…mftm 'jt( <Bm j…mjtm= n rn bord+ rive
j…mh RI <Bm j…mh+ Xs w…mhm= v vt reclamer (dette, impôt)
j…mj»kha… <Xs j»mj`kha`= n Combretum micranthum quinquéliba+
kinkéliba
j…ms` <= Xs ; Bm j…m`= v vt defendre
j»m· Zj`•mt£\ RI <= Bm ; Xs w»mt= v vt aimer
♦ ∼msd n 1 amitié : j»mtms—_ l’ »k· m’ Õ¤fnm s— ils /elles/ sont des
ami/e/s 2 amour
j»Õ… <= Maninka-Mori ; Bm júÕô= v 1) vi échouer (à – s¤( PRxm j—Õd
2) vt faire qqn. échouer : rì_ s… m j»Õ` je n'ai pas arrivé à maîtriser le
cheval
j…q` 0 <= Bm j»q…+ Xs w…q`= n rn poitrine+ sein Rxm j¤jn 0 : r·mftst_
j…q` e…kdm 'ra( jeune fille ayant beaucoup de poitrine
j…q` 1 'i+ f+ jl+ l(+ w…q` 'jf+ re( <Bm j…k`+ Xs w…q`= v vt coudre
j…q`e` <Xs w…q`e`= n jeune fille ayant beaucoup de poitrine Rxm j¤jne`
j»q`l¤fn <= Bm ; Xs j»q`lnwn= n maître
j»q…m Zj`£q`¶ú\ IE : w»q… 're(, p»q…m 'jf( <Ar. ; Maninka-Mori j»q…m+ Xs
w»q`m+ Bm j»k…m= 1. n lecture : m a’ ∼_ j— je lis
2. v vt lire
j»q`mf… Zj`£q`¶ª“`•\ RI <Bm mj»q`mf…+ Xs w»q`mw`= n pou de corps PRxm
Õ…lt

238
j»q`mj`mr’ <Bm j»q`mf`e—+ j»q`mf`edr’h+ Xs j»q`mj`mad= n rn
favoris
j…qh < p…qt lune
j…`qh 0 <= Bm> v vi devenir généreux utilisé surtout dans la forme
résultative
j…`qh 1 <Ar. ; Bm j…qh+ Xs »k`g`ch= n Dimanche : ∼ktm < ∼
j»qhe… <Ar. ; Bm j»khe…+ w»qhe`= v vt confier (à – l~(
j…qt < p…qt lune
j…r` <= Bm ; Xs w…r` odeur ; avoir une odeur> n odeur Rxm r·l` 1
j»`r… <= Xs ; Bm j»r…= n étoffe en laine
j»r`j`k— <cf. Bm j»r…m bambou entrelacé formant palissade> n panier
(de forme sphérique, avec des gros fentes, pour transporter l'arachide
non-décortiqué ou le mil en épis)
j…r`mjd <= Bm, Xs> n linceuil : j» ∼_ cìm l⁄f¤_ m… envelopper qqn.
d'un linceuil
j»r…`q` <Ar. ; = Bm, Xs> n accident+ catastrophe
j»r’ Zj`£rh\ RI+ EE94/ : p»r’ Zp`§r‹√\ 'rf( II952 <= Bm ; Xs w»rh= v vi
pleurer
j»r¤ <Fr. ; = Bm, Xs> n prison+ cachot
j…sh 0 Zj`§sh+ j`§ch\ : w…sh [adi] 'jf( <Bm j…qh+ Xs w…sh= v vt casser
j…sh 1 <= Bm> n rn caractère dans les expressions figées, ex.: : » j…sh_ j…
f–kdm il est obstiné
j…vtxd <Ar. ; Xs w…vtxd= n bête+ imbécile
j»x… <= Bm ; Xs w…x` testicules> n rn sexe masculin (des hommes et des
animaux) Rxm g¤sn
jÄ Zj⁄®\ RI+ Zjd®\ EE+ CS901/+ bÄ Zbd§\ CS9006 <Bm b°+ Xs w–= n 1
homme (mâle) 2 rn mari
j— 0 Zjd§\ IE+ CS+ Zj⁄§\ RI <= Bm ; Xs j—= v 1 1) vi se produire+ se passer
2) vt faire+ effectuer 3) vtl passer (temps) : »k· s` c¤ ∼ ⁄ s¤ II948 elles
on passé quelque temps comme ça 2 1) vi devenir (qch./qqn. – s’( 2) vt
transformer (en qch./qqn. – s’( 3) vr se transformer (une action
intentionnelle ; en – s’( : a…_ s» ’ ∼ f’qhmfhqhm_ s’ CS908 la mère s'est
transformée en tourbillon 3 vi être+ se trouver (qch./qqn. – s’( : ⁄ ∼s`
i’m`ltrn_ xd r’q`_ s’- II92/ se chemin s'est trouvé celui de la génie-
femme
j— 1 Zjd§\ RI+ II <= Xs ; Bm jú= v 1) vt verser 2) vr se précipiter : ⁄ s` ’
∼ a‡f·_ j¤mn v⁄q¤v II940 elle s'est précipitée dans la case

239
j— 2 Zjd®d•+ jd§d•\ 'jl( <Bm bú+ Xs s–= n rn moitié Rxm sk…msd 'l(
j— 3 < bx—m héritage
j–f…m` Zjd£f`§m`£\ RI <Bm b∆f…m`+ Xs f…m`m= n célibataire
j—dk` <Xs w—dq`m= n canne à sucre
j–k— Zjd£kd•\ RI+ CS9004 <= Xs ; Bm j∆kú= n 1 guerre 2 armée
j—kd Zjd§kd§\ <Bm j—k–m= adv déjà : --- j» s…f` »k· j·m x» ∼ j» »k· j·m
x– s·ft EE92/ ... elle les a déjà rattrapés ici, elle les a rattrapés encore
une fois là...
j—kd'm( Zjd§kd£d+ jd§kd§d£\ IE+ Zjd§kd¶ú\ CS9017 'i+ f+ jf+ jl+ l+ ra( : j’kh 're(
<Bm j—kdm+ Xs j’khm= num un : »k— m’ l’mh ad e» j—k– a… j—k–---
EE947 celle à qui elle est la soeur d'un père et d'une mère...
j–kdshfdk… <Bm DM j∆kôshfôk…m= n gâchette Rxm j»k…
j–l— Zjd£l⁄•\ RI <= Xs ; Bm j∆lú= num, n cent
j–l· <Xs j–mat+ Bm j»l’ braise ( ?)> v vi brûler jusqu'au braises :
f»mc’_ j–lts` le feu a brûlé jusqu'au braises
j—'m( Zjd•\ RI <Bm jú+ júm+ Xs j—m= 1. n rn graisse (d'animal) : r»f…_
j—m_ j» b… le mouton est gras
2. v vi engraisser
j—mcd Zj⁄∂¨mc⁄•+ j⁄∂¨m⁄•\ IE <= Xs ; Bm júmô= vq être bien portant
♦ ∼x` n santé
j—md Zjd§md£\ II9003 <= Xs ; Bm júmô= n 1 champ 2 clairière+ espace
dégagé
♦ ∼x` <= Xs> n lumière : ∼x` a¤s` le jour a paru
j–mfdkh Zjd£mfdkh+ j–mfdq∂h\ IE 'ra(+ j–mfd BR 'jt( <Xs w…khw`kh ' >(=
vq être malin+ être rusé Rxm j–v·
j–m¤ <Bm b∆m’m= n garçon (à l'âge de 2-3 ans)
j—mrdm Zjd§myd¶ê\ RI n dance de femmes
j–Õ— 0 <Bm j∆Õú+ Xs j—md= n rn pubis : ∼ r’ poil pubien
j–Õ— 1 'jf+ re( < j–Õdj—Õd sable
j—Õd 0 Zjd§Úd§\ RI <= Xs ; Bm júÕô= 1. v 1 vi être pressé d'habitude utilisé
dans la forme résultative 2 1) vi échouer (à – j¤sn(, être incapable (de
faire qch. – m…( PRxm j»Õ… 2) vt dépasser les forces de qqn.
2. n hâte : a⁄q’_ s— ∼_ Õ» si on est en hâte, la course ne règle rien
j—Õd 1 'jt( < bx—m héritage
j–Õdj—Õd Zj⁄∂ªÚ⁄∂¨j⁄∂ªÚ⁄∂¨_\ IE+ Zjd£Úd£jd£Úd§\ CS916 : j–Õ— Zj⁄≥Ú⁄®⁄§£\ 're(+
Zjd£&Úd§d£\ 'jf( <Bm b∆mbúm+ Xs j–Õd= n sable
j–q— Zj⁄≥q⁄\ RI+ EE <Bm j∆qú= n rn côté Rxm a⁄fnq— : ∼ g– à côté de

240
j—qdmsd+ f—qdmsd <Bm f∆qômsú ' >( presser> v vt pousser : m’ i»l…_
b…x`s`+ l⁄f¤k‡ a— Õ¤fnm f—qdmsd quand il y a beaucoup de monte,
on se pousse
j—s`ltrn <Xs j—k`st= n femme par héritage
j—sd < f—sd autre
j–v· Zjd£v\ RI <= Xs ; Bm j–f·= vq être rusé Rxm j–mfdkh
jÿ < sÿ frapper
j’ Zj‹ƒ\ 'jl(+ j’x` Z&j‹ƒx`£\ 'l(+ b’ Zsx‹ƒ\ 'i( <Bm b’= n travail de champ
Rxm r–m—
j‘a…`qt Zj‹√&a`§`qt£\ IE 'ra+ l+ jl(+ j‡a…`qt Zjt£v`£qt§t•\ 'i( Zjt£&fi`§`qt£\
'f(+ w‡a…`qt Zpt£&a`§`§qt\ 're(+ w‘a…`qt [baaru, baaru] 'jf(
<Ar. ; Bm j‘a`q·+ Xs w‘a`qt= n nouvelle
♦ ∼x` <= Bm> n nouvelle
j’k` Zj‹ƒk`\ RI <= Xs ; cf. j’q`= 1. v vt envoyer qqn.
2. n message : j» ∼_ g¤ passer le message
♦ ∼k` n messager : L»l…c‡ l&…k` k… ∼k`_ s’ Mouhammad est le messager
du Dieu
j‘k’ Zj‹√k‹≈+ jk‹»\ RI <Bm s‘kd+ Xs s‘kh= 1. n soleil
2. v vi passer la journée
j’kh 're( < j—kd'm( un
j’kh 0 Zj‹ƒk‹√\ RI+ II <= Bm, Xs> n oeuf
j’kh 1 Zw‹ƒk‹ƒ\ EE945+ Zj‹ƒk‹ƒ\ CS937 <= Xs> v vt appeler
j’khm Zj‹ƒk‹∆\ RI <Bm s’kdm+ Xs s’khm= v vt mettre droit
♦ ∼mdm ptp droit
j‘khx… Zj‹√k‹√x`£\ RI <Bm b–kdx…+ j–kdx…+ Mandinka j‘hkhx``= v vi être
jaloux : » a— ∼ j¤l‘ c»f`l—_ il est jaloux comme le ratel
j’m Zj‹∆º\ RI <= Bm, Xs> v vt mordre
j’mh Zj‹ƒm‹ƒ\ IE <= Bm, Xs> n riz cuit
j’mhmatkt Zj‹…m‹∆ºat§kt£\ RI <= Xs ; Bm j’mhankn= n rn côté droit Rxm
c¤lhmhmatkt
j’q` SE <= Bm ; Xs j’k`= n prophète
j‘r— Zj‹√y⁄•\ RI <Bm j‘rú+ Xs j–rd= 1. n rn grain : j‡mrhfh ∼ II960 un
cheveu
2. adj courageux
3. vq BR être actif ; être intelligent
j’rh <= Bm, Xs> v 1) vi se sauver 2) vt sauver
j‘r’mj»r…m 1. v vi faire l'épi (du maïs)

241
2. j‘rhmj…r`m n épi (de maïs)
j‘s`a· Zj‹…s`©at©\ 'jl( <Ar. ; = Bm ; Xs j‘s``at= n livre
j‘s’ <Bm j‘q’m+ Xs w‘hsh= v 1) vi s'évanouir 2) vt faire évanouir : r‘rha…_ a’
lòfó_ ∼ une fumée dense fait perdre la conscience
j’x` 'l( < j’ travail de champ
jk‘a… <Bm s‘kda…= n cigale : ∼_ a— l»mj…m_ a¤ le cigale stridule
jkÉ Zjkn£\ RI <cf. s‡k¤= v vi se mélanger bien (en parlant du lait caillé)
jk·l»r…l` < sk·l»r…l` bisaïeul
jÉ Zjÿ®ÿ•\ IE : pÉ Zpÿ®\ 'rf+ re+ jf( <Bm j¢+ Xs w⁄= n marigot
j¤ 0 Zjÿ§\ RI : p¤ Zwn§\ II972+73 'rf( <Bm jó+ Xs w¤= 1. n rn dos : ⁄ ∼ g–
CS901 ensuite, puis
2. pp 1 après : » s` ⁄ a‘k… x– » p¤ II9005 elle l'a laissé là, derrière elle 2 SE
dans une construction locative avec le verbe mi, exprime le sens "vouloir,
aimer" : — lh l’m j¤ m‘m--- SE ce que tu veux...
j¤ 1 Zjn§\+ p¤ Zpn+ wn\ 'rf( <Bm j¤ : Xs w¤= v 1 dire (à – l~( comme
les verbes d'existence, s'utilise sans marqueurs prédicatifs 2 que
(introduit le discours direct ou les citations) : jÄ_ c¤ m»m` r»+ ∼ » ah »
Õ’mh+ ∼ » ah r‘fh ⁄ j‡m EE95 un homme est venu enfin pour la rechercher
en mariage (lit.: en disant qu'il la recherchait en mariage)
j¤ 2 < j· 1 affaire
j¤ah <Son jnah.h= n mur (autour de concession)
j¤fn Zjn§fn§\ EE930 <= Bm> n petit mur (en banco, entourant une
concession, une douchière, etc.)
j⁄nf¤ Zjÿ£Óÿ§\ RI+ Zjn£9jn§\ EI <Bm jòfó+ Xs w⁄nwn= n sel
j⁄fni’ Zjÿ£Óÿ£i‹≈\ RI <Bm jòfñi’+ Xs w⁄nwnih= n mer Rxm f–i’
j¤i‡ft Zjn§it£Ót£\ <= Bm ; Xs j·i`wt= adj horrible+ grand : l–mdmfd+
r’k`m ∼ g– II950 alors, à cause de la peur terrible...
j¤jn 0 <Bm jófñ= n rn poitrine+ sein Rxm j…q` : r·mftst_ ∼ e…kdm
jeune fille ayant beaucoup de poitrine
j¤jn 1 <Bm jófñ+ Xs w¤wn= v vi mûrir+ arriver à la mâturité
j¤jne` <Bm jófñe`= n jeune fille ayant beaucoup de poitrine Rxm j…q`e`
j⁄j· <Bm vòfó+ Xs f⁄wwt+ Maninka-Mori vòj·= 1. v 1) vi vomir Rxm
g¤nmn : c…l»i’fh 'f( 2) vt' vomir (éjecter qch.) Rxm g¤nmn : » s… r»q’_
∼ il a vomi la bouillie
2. n vomissement
j¤kn 'jf( < j·qtm 1 pirogue
j⁄k¤m Zjn£kn¶ú\ CS9021 <Bm jòkóm+ Xs w⁄knm= n puits

242
J⁄l¤ <= Bm ; Maninka-Mori Jòl…( n Komo (un fétiche et sa société du
même nom)
j¤mah Zjÿ®la‹≈\ RI <= Xs ; Bm mf¤lh= n rosée
j¤mfn Zjn§“fn\ RI+ Zjÿ§mfÿ£\ BQ <Bm jómfñ+ Xs w¤mwn= n faim : ∼_
l& m» il a faim
j⁄m’ Zjÿ£m‹ƒ\ EE96 <Bm jòm’= part quant à... : ’ j⁄mh+ m’ ’ l` s…f`l`+
r’mh m— ah s…f` ’ s· x– m… EE96 quant à toi, si tu ne marches pas, je
m'en irai demain et te laisserai ici
jnmhmn Zjÿmhmÿ\ RI <Bm jñmh+ mjñmh+ Xs wnmnmchm= n rn doigt+ orteil :
a·ktjnmhmn Zat§kt§jÿ§mhmÿ£\ doigt : r‘mjnm’mn Zr‹∆ªmfÿ£m‹ƒmÿ£\ orteil
j¤mhx` RI <= Bm ; Xs w¤mmdx`= 1. v vt haïr
2. n haine
j¤mjnm RI <= Bm ; Xs j¤mjnm= v vt taper (la porte)
j⁄mj¤snm MJ <Bm jòmjóqñm= n calotte
j⁄m¤ 0 Zjÿ£mÿ•\ RI <Xs w⁄mn+ Bm jòmó= n oiseau
j⁄m¤ 1 Zfn£mn§\ EE903 <Bm jòmó= v vt attendre qqn.
♦ l~∼ <= Bm ; Xs l»wnmn= v vt attendre
j¤mn 0 Zjÿ§mÿ\ RI : w¤mn Zwÿ§mÿ£\ 're(, Z&pÿ§mÿ£+ &wÿ§mÿ£\ 'jf( <= Mandinka ;
Bm jómñ= 1. n 1 rn ventre 2 rn largeur : » ∼_ j… a⁄m RI c'est large
2. pp à l'intérieur de, dans, de (en parlant de la localisation statique ou d'un
mouvement dirigé vers l'intérieur ou à l'intérieur) : j–k—_ ah m» c‡f·_ ∼
r’m‘- CS9004 demain, une armée viendra dans le village
♦ ∼l` BQ adj enceinte
j¤mn 1 RI <Bm jómñ= n bande de coton : g»`mt ∼ < ∼
j¤mna`c` Z&jÿ§mÿ§&a`§c`£\ IE <Bm jómña`q`+ Xs w¤mn= n rn ventre
j¤mnm RI <= Bm ; Xs w¤mnm= n fil de perles : jómñmjhrô perle
j¤mnmcn Zjÿ©mÿ§mcÿ£\ RI <Bm jòmñmsóm+ Xs w⁄mnmsnm= num neuf
j⁄m¤r‡f¤ <Bm jòmór⁄fnm’m+ Xs w¤mnrnfnmsh= n Struthio camelus
autruche
j¤Õn <Bm jóÕñ= n noce
♦ ∼jd n fiancé
♦ ∼ltrt n 1 fiancée 2 la femme la plus jeune d'un polygame
j⁄nq… <Xs w⁄nq`= n liane (esp.: noire, épineuse)
j⁄q— <Bm jòkú+ Maninka-Mori jòqú+ Xs w⁄qd= n métier à tisser
j¤qd <= Xs ; Bm jókô= n famille Rxm c—ma`x`

243
j⁄nq’ <= Bm, Xs> 1. v vt encercler avec (qch/qqn – m…( : j» i…r`_ ∼ faire un
enclos : j» j¤fna`_ ∼ l‡qtjt,c—mmn_ r‘fhk—m c… EE930 ... et il a
encerclé la fille percluse, qui restait assise, avec un grand mur
2. n SE douchière-toilette
j¤nqh Zjn§nq‹√\ CS954 <Bm jóñqh+ Xs j¤snmch= n coton
j¤qna¤ RI <Bm jóqñaó+ Xs w¤snan= v vt mettre en épreuve
j¤qng¤ <Bm jóqñeñ= 1. v vt discuter
2. n discussion
j⁄qnr’ <= Xs ; Bm jòkñr’= v vt surveiller
j⁄qns’ <Bm jòqñs’+ Xs j⁄qnsd= n poison magique : j» l⁄f¤_ a·m m’
j⁄qns’_ s’ lancer le poison magique à qqn.
j⁄s¤ Zjn£sn§\ EE+ SE, Zjncn\ RI : p⁄s¤ 'jf+ re( <Bm jòqó+ Xs w⁄sn= 1.
adj être vieux
2. n rn aîné (frêre, soeur) utilisé normalement sans article tonal
♦ ∼jd <Bm jòqñjú+ Xs w⁄snwd= n rn frère aîné
♦ ∼ltrt Zjn•cn£l‹ƒrn•+ jn•sn£lrn•\ EE <Bm jòqñl·rn+ Xs w⁄snltrt= n rn
soeur aînée
j¤sn Zjn§sÿ§\ CS92 : p¤sn Zwn£sd§\ II968 'rf( <Bm jóqñ+ Xs w¤sn= 1. n 1 rn
dessous 2.1 rn raison, fondement 2.1 rn sens
2. pp 1 au-dessous de, sous 2 auprès de, à côté de : »k— ah s· » c¤fnmn_ ∼
EE95/ elle restera auprès de sa soeur cadette
j⁄x¤ 'jl( < mj⁄x¤ tomate amère
jì 0 Zjt£\ RI+ II+ pì 'rf( <= Xs ; Bm jÉ= v 1 1) vt laver 2) vr se laver 2
vr euph. avoir des règles
jì 1 <= Xs ; Bm jÉ= v vi tomber (en parland de la nuit) : r·_ j‡s` la nuit
a descendu
j· 0 Zjt§t•\ IE <= Bm ; Xs w·= n rn queue
j· 1 SE+ j¤ EK1 <Bm j¤+ Xs j·= n affaire+ chose
j· 2 <= Bm, Xs> n Dioscorea gen. igname
j· 3 < f· être mauvais
j‡a…`qt 'i( < j‘a…`qt nouvelle
j·ad <= Bm ; Xs w·ad= n bureau officiel
j·c`xh <= Bm, Xs> adv toujours+ éternellement
j·kd 'f+ l+ ra(+ j·kn 'i+ jl( < j·qd 1 hurler
j·kt Z&jt§kt£\ RI+ IE : w·kt 're+ jf( <Bm j¤kn+ Xs w·kt= n rn os
j‡ktj·kt <= Xs> v 1) vt depêcher (de faire qch. – infinitif) 2) vr se
depêcher (de faire qch. – infinitif)

244
j‡k·'m( <Bm j⁄k¤m+ Xs w‡ktm= n mortier
j·ktm 'f+ ra+ re( < j·qtm 1 pirogue
j·kt'm( Zjt§kt§\ CS+ II944 <Bm j¤knm+ Xs w·ktm= adj vide : v·k` ∼
CS93 brousse réculée
j‡ktmj…k` <Bm j⁄knmj…k`= n pilon (pour le mortier)
j‡ktmj·ktm <= Xs ; Bm j⁄knmj¤knm= v vi se rouler
j·l` Zjt§&l`£\ IE : p·l` Zpt®l`§\ II988 'rf( <= Bm j·l`+ Xs w·l`= 1.
n parole
2 v vi parler
j‡l· <= Bm, Xs> 1. vq être acide
2. v 1 vi s'aigrir 2 vi être courbaturé
jìm RI+ II9022 : pìm Zpt¶ì\ II9021 <Bm, Xs jìm= 1. n rn tête Rxm
j‡mf·kt
2. la valeur de la possession immédiate : j` r‘f’ jÄ_ ∼ se marier avec un
homme
♦ ∼ms`m adj bon à rien, vilain
j·m 0 Zjt¶ì+ j÷¶ì\ <Mdk j·À+ Bm j¤m= n battant de porte
j·m 1 <= Bm, Xs> v vi entrer (comme une capacité potentielle) : a»m…_ l…
∼ » l» il n'a pas supporté la maladie (et il est mort)
j·m 2 Zjt¶ú\ EE902 <= Bm> v vt rattraper (rejoindre)
j·m` 0 <= Bm, Xs> n lèpre Rxm a»f’
j·m` 1 'jt( BR <de j·m`m 1= n poison
j·m`m 0 <= Bm ; Xs j·mm`m= n plat en bois
j·m`m 1 BR 'jt( <Bm j·m`+ Xs w·m`= vq être amer
♦ ∼x` v vi devenir amer
j‡ma… 'jt( BR <= Bm> 1. adj gros
2. vq être costaud
j·ma`qh Zjt¶úla`§q‹≈\ RI <Bm j·madqd+ Xs w·ma`khmjtm+ Mandinka
j·ma`khÀ= n rn genou
jìmaÄm <= Bm, Xs> v 1 vt rencontrer 2 vt faire rencontrer
j‡ma¤ 0 Zjt£lan§\ RI <Bm j⁄l¤+ j⁄ma¤+ Xs w‡man= v vi rugir+ mugir
j‡ma¤ 1 <= Bm> v vi apparaître (à la distance)
j‡mc…l` <= Bm, Xs> n rn taille+ hauteur
j‡mf¤ 'ra(+ j‡mf· Zjt¶ªmft§t£\ 'jt( <Bm j‡mj¤+ Xs j‡mjt= n rn
affaire+ problème
j‡mf·kt Zjt¶ªft§kt•\ RI <Bm j‡mj¤kn+ Xs j‡m= n rn tête Rxm jìm
j·mh <Bm j¤mÕh+ Xs w·mchm= n clé+ clef (metallique, du type traditionnel)

245
j‡mm`e’mh <Bm j‡mm`e¤mh+ Xs j‡mm`ehqhm= n information
j‡mÕ¤fnm Zjt£Ún§Ón¶ú\ SE <Bm j‡mÕófñm= n semaine [il n'y a pas de jour
qui serait considéré, d'une façon fixe, comme le début ou la fin de
semaine: on compte la semaine du jour courant ou, moins fréquent, du
jour de marché dans le village. Une semaine a 8 jours: si, ex., on
commence le compte des jours par le Jeudi, le Jeudi prochain est inclus
aussi] Rxm k¤fnjtm
j·mo`m 'jt( <Bm j·mo`= n rn angoisse (au sujet de qqn. qui est absent
depuis longtemps sans nouvelles) : » ∼ l‘ m m… BQ je me fais du souci
pour lui
j‡mr’fh Zjt¶ªr‹ƒf‹≈+ jt¶ªr‹ƒÓ‹≈\ RI <= Bm ; Xs j‡mrhm`= n rn cheveux+
chevelure : ∼ jhrd II960 un cheveu
j‡ms— SE <Bm j‡mbú sommet, Xs j‡msd crâne ; le haut> n rn sommet de
la tête
j‡m· <= Bm ; Xs w‡mt= v vt avaler
j·m‡ Zjt§mt£\ RI <= Bm ; Xs j·mtm= n, adv hier
j·mtm <= Bm ; Xs j·mh= v vi se reveiller
j·Õtl» Zjt§Út§l`£\ SE <Bm j¤Õ‡l`m= adv parfaitement+ correctement
j·qd 0 'ra(+ j‡q… Zjt£q`§`£\ 'i+ f( n estrade (pour les réunions des hommes)
PRxm f»k…
j·qd 1 Zjt§qd§\ SE 'ra(+ Zjt§qd§d•\ 'jf(+ j·kd Zjt§kd§\ CS1 'f+ l+ ra(+ j·kn
'jl+ i( <Bm j·kn+ Maninka-Kita j‡qd+ Xs w·tqd= v vi crier+ hurler
PRxm w»`q¤
j·qt Zjt§qt§\ EE935+42+43 < ? Maninka-N j‡qt faire cuire la sauce
gluante> v vt brasser (bière)
j‡q· 0 <= Xs ; Bm j‡q·+ j‡k·= n pièrre
j‡q· 1 Zjt£qt•\ RI+ CS91/ <= Xs ; Bm j‡k·= n montagne+ colline
j‡qtj·m 're( n malheur Rxm s¤nqn : ∼ s&’ k… > ça va chez toi ?
j·q‡j·qt Zjt§qt£jt§qt£\ <Bm j·ktjtkt poulailler, Xs j·qtjtqt= n grenier
en pisé (l'entrée est en bas) PRxm i‘fhm— rg– j·qtjtqt poulailler
j‡qtj·st Zjt£qtjt§st£\ RI <Bm j·ktj‡s· sphère> n pierre (qu'on peut
jeter)
j·tqtlhs` 'i(+ j·qtlhs` 'f( < w·qt brouillard
j‡tq·m <Bm j⁄k¤m+ Xs w‡tqtm= n cauris : ∼ j’rô cauquille cauris
j·qtm 0 <= Xs ; Bm j¤knm= 1. vq BR être bon à rien
2. adj usé ; bon à rien

246
j·qtm 1 [kuu, kuru] 'l+ jl+ ra+ i+ f(+ j·ktm Zjt§kt¶ú\ IE 'f+ jt+ ra+ re(+
j¤kn 'jf(+ w·ktm 'jf+ re( <Bm j·qtm+ j·mt+ Xs w·ktm= n pirogue
j‡qtr’ <Ar. ; Bm j‡ktr’+ Xs j‡qtsh= n Br. Am. pantalon : j» ∼_ c‡m i)
mettre le pantalon 2) passer l'initiation (en parlant d'un garçon)
j‡qtrhc·m <pantalon-mettre> n initiation (masculine) [[maintenant les
garçons kagoro sont circoncis très tôt, souvent à l'âge de quelques mois ;
cependant, ils passent l'initiation à l'âge de 15-17 ans]]
j·trd <= Xs ; Son jttrt.d= n rn estomac (de ruminant) GQmxl e·st 1
j·rtjtrt <= Bm ; Xs f‡itftit= v vt rincer en agitant dans un recipient
fermé
j‡s… Zjt£s`•+ jt£c`•\ RI <= Xs, Maninka-N, Mandinka ; Bm r‘q…jòfñl…= n
tortue terrestre
j·s` <= Xs ; Bm j·q`= adj neuf
♦ ∼l`m adj neuf
j·sn RI <Bm mj¤nqn+ Mandinka j·tst igouane> n varan terrestre
j‡s· 0 <= Bm> n cuiller : j‡stm`c¤lhmh_ l…m c’ manger avec un cuiller
est lent
j‡s· 1 Zjt£st•\ RI <Bm j·qtm= n escabeau+ tabouret : m‡l·_ a’ ∼_ ck… le
forgeron fabrique les escabeaux
jtsta` SE <Bm j‡qta…= v vt remuer+ mélanger
j‡s·m 'jt( BR <Bm j‡q·m= vq être court Rxm r‡s·m
j‡stma… <Bm j‡qta… taro ?> n sweet potato
j‡v`mc¤ 're( n Pan troglodytes verus chimpansé Rxm v⁄qnm¤m : c–dlt
'jt(
j‡x· <= Bm ; Xs w‡xt= n crie de joie (de femmes)
k… Zk`§\ RI <= Xs ; Bm c…= v 1 1) vr se coucher 2) vt coucher : l‡r¤_ s…
i»a— ∼ » a·kn_ m… la femme a peint ses bras avec le henné 2 vi croire (à
– m…(
k…i–qd Zk`§i⁄≥q⁄≥\ 'l( <Bm k…i∆qú= v vt rassembler
k»r`r’ <Fr ; = Bm> n fusil de chasse (moderne)
k…xhct Zk`£x‹ƒct§\ SE <Ar. ; = Bm ; Xs k…ghct= n promesse
kd 'md après une nasale) <Bm cÄ+ Xs k—= prt la particule trivalente de
focalisation ; peut avoir l'incidence su un mot, un syntagme, ou toute la
phrase ; implique l'existence potentielle des objets (possibilités,
situations) autres que celui en question : j¤ L l…ct l‡r·_---
v…q`akdm_ m– k⁄m c— CS931 que la femme de Mamadou est un singe

247
kÄ Zk⁄®⁄•\ IE : i–e…kh Zi⁄≥e`©k‹ƒ_\ 'jl(+ kÄ+ iÄ 're( <Bm, Xs> n Phacochoerus
aethipicus facochère
k—dat <= Xs ; Bm k–a·= 1. v vt humilier publiquement
2. n humiliation publique
k–mo— Zkdlod\ CS1 <Bm k∆moúm+ k∆eúm= n cache-sexe des jeunes filles
k—drt Z&kd§drt£\ IE : k—drtm 'f+ i( < Bm cúrô+ Xs k—drt= v vt décortiquer :
j» x’qh vnman_ ∼ décortiquer un arbre
k’h 'jt( <Bm c’+ Xs k’= n miel
k‘g… <Bm k∆eú+ Mandinka k–de``= n van tressé
k‘j… n Chrysococcyx cupreus foliotocol (un oiseau)
k’hkh Z&kk‹ƒhk‹√\ IE <Bm c’kh+ Xs k’kkh= n rn racine : x’qh k’hkh racine d'un arbre
[d'une plante]
k’lnfn Zk‹»ln§Ón§\ EE968+ Z&kªk‹ƒ&lÿ§Óÿ£\ IE <Bm c’lñfñ+ Xs k’lnwn= n
mouche
kÉ <= Xs ; Bm i¢= 1. v 1 1) vi s'arrêter 2) vr se mettre 2 vt bâtir, construire
2. n rangée, ordre : --- j» m» l‡r¤_ a—d ∼_ c…e… CS90/0 (elle) a complété
la rangée de femmes
k¤fn 0 Zkn§Óÿ•\ <Bm cófñ+ Xs k¤wn= n 1 bois de chauffage 2 'l+ ra(
batôn+ morceau de bois
k¤fn 1 <Bm cófñ+ Xs k¤wn= n date : j&» ∼_ k… fixer la date de qch.
k¤fnjtm <Bm cófñjtm+ Xs k¤wnjtm= n semaine [il n'y a pas de jour qui
serait considéré, d'une façon fixe, comme le début ou la fin de semaine:
on compte la semaine du jour courant ou, moins fréquent, du jour de
marché dans le village. Une semaine a 8 jours: si, ex., on commence le
compte des jours par le Jeudi, le Jeudi prochain est inclus aussi] Rxm
j‡mÕ¤fnm
k⁄nk¤ Zkn£nkn•+ kn£kn•\ RI <= Xs ; Bm c⁄k¤= n étoile
knm Zkÿ¶ª\ IE <Xs k¤m <= Xs ; Bm cóm= v vt savoir
k⁄m IE+ k⁄ RI+ EE Zkn£\+ RI Zkÿ£\+ EE Zkn¶ª\ 'm⁄m+ m⁄ après une nasale) <Bm
cÉm+ cÉ= pm être (marqueur de la construction d'identification à 1
terme nominal) : s‘Õ…_ k⁄ IE c'est la vérité : » r–fdmm“m m⁄ IE il est
fatigué : m— l⁄f¤_ k⁄m II93/ je suis un être humain
k· <= Xs ; Bm c·= n grande famille+ concession
k‡ftk·ft <Bm k⁄fnk¤fn+ Xs k‡wtktwt= v vi se couvrir des ampoules
k·tkt Zk÷§÷kt§\ II924 <= Xs ; Bm c·tqt= num cinq
k·m Zkt§\ CS963 <= Xs ; Bm c¤m= n jour
k·ms`m Zkt®ms`¶ê\ RI <= Xs ; Bm c·m`m= n étranger+ hôte

248
l` Zl`\ <Bm l…+ Xs l…m= pm ton bas quand le ton suivant est haut, ton
haut quand le ton suivant est bas marqueur négatif d'accomplis (les
valeurs du perfectif, du parfait et de l'antériorité)
l~ 0 <= Bm, Xs> pp 1 à exprime l'idée de l'adressé 2 par le sens de la
localisation de l'action : » s` m‘m l‡r· ‘m l‘s… » a·kt_ l» CS9000 il
a saisi cette femme par la main
l~ 1 <= Bm> n Trichechus senegalensis lamantin
l»f… 0 <= Bm ; Xs l»w`= v vr toucher (à – m…(
l»f… 1 <= Bm ; Xs l»w`= 1. vq être mou
2. adj mou
♦ ∼l`m adj mou
l»f· <Bm l»f¤+ l»j¤+ Xs l»`j·= n rn besoin : m— ∼_ l&…_ m… j'ai
besoin de ça
l»g—m <Xs l»w`edm sauce, Maninka-N l``edd sauce d'arachide> n
condiment (les composantes: poivre, piment, oignon, soumbala, etc.)
l»k’ <= Bm, Xs> n hippopotame
l»k· Zl`£kt£\ II953 <= Xs ; Bm l»k¤= 1. v 1) vi avoire honte, être gêné 2)
vt faire honte à qqn.
2. n honte
♦ ∼x` Zl`£kx`§\ EE967 <= Xs ; Bm l»knx…= v vi avoire honte, être gêné
l»`k· Zl`£`kt•\ RI <= Xs ; Bm l»k¤= n riz
l»`l… Zl`•`£l`®`•\ IE 'l+ jl+ ra+ jf(+ l~`ms⁄ma… 'i(+
l»l…ms⁄la… 'f(+ l»l`mc¤ 're( <Bm DM l…`l`+ l…`l`mhm=
n termite ailé
l»l`m¤ Zl`£l`£mÿ®_\ IE <cf. l»`l…= n papillon
l`m Zl`¶\ <Bm l…m+ Xs l…À= pred marqueur négatif de la construction
qualitative ; le ton est opposé au ton du mot qui suit
l…m` Zl`§m`©\ CS90/ <= Bm> pm marqueur du conditionnel
l»`m… <Ar. ; = Bm, Xs> n histoire+ récit
l»m`mi— <Bm l…mid+ Xs k¤id= n Carica papaya papaye
l»mfnq¤ <= Bm> n mangue
l»mj…m <= Bm, Xs> n bruit
l»m¤fn <Bm l»mófñ+ Xs l»mnwn= n Clarias anguillaris silure
l»mr¤m <Fr. ; Xs l»rnm= n maçon+ bâtisseur
l~msÉ Zl`®msn£\ II956 <Bm l~msÉ+ l~ms¢= v vr faire silence+ se taire
l~`m_s¤ma` IE <cf. l»`l…= n libellule

249
l»`Õdl…f` <Bm l»Õhl…f`+ l»Õ`l…f`+ Xs l»`Õnl`w`= n femme
âgée qui assiste la nouvelle mariée 7 jours après le mariage
l»q… <= Bm, Xs> n onchosercose (maladie qui provoque les maux de tête et
de dos et resulte en cécité)
l»q`g… <Ar. ; Bm l»qhe…= n fusil : ∼ a·kt canon (de fusil) : a…l`m`
l»q`g… fusil de fabrication locale : j» ∼_ b‘ tirer d'un fusil
l»q`g`r… n guidon de fusil
l»q…l»q… SE <Bm l»q… marcher hâtivement> v vi se dépecher
l»q`r’ <Fr. mariage ; = Bm ; Xs l»qhx`rh= n cartes (à jouer) : j» ∼_ a¤
jouer aux cartes
l»qhj… MJ <Bm l»q`j…= n Soninké
l»qhs¤ <Fr. ; = Bm> n marteau des forgerons Rxm e‡ktl—
l»r… Zl`£r`§\ <= Bm ; Xs l»mr`= n roi+ chef Rxm e»`l… : c‡ft l…r`
chef du village
♦ ∼x` n royauté : …k` s` » s¤ » xd l»r`x…_ s¤--- Dieu l'Omnipuissant...
l…r`k` IE+ SE <= Bm> 1. v vi causer Rxm a»c· : l»sd 're(
2. n causerie Rxm a»c·
l»`r’an <Bm l»rha…+ Xs l»rhan= n malheur ; accident
l»s…q` <= Bm, Xs> v vt invoquer (Dieu)
l»sd Zl`£sd£\ 're( v vi causer Rxm a»s·+ l…r`k`
l–l— Zld£ld§\ II937 <Bm l∆lú= n étagère (pour la vesselle, etc.)
♦ ∼c` n rayon d'une étagère
l—m 0 Zl⁄∂¨\ 'jt(+ l— Zl⁄§\ RI+ II921 'ra+ rf( <Bm lúm+ Xs l—+
Mandinka l¤xh= v 1 vt entendre : j&» r·l`_ ∼ sentir l'odeur de qch. 2
vt comprendre
l—m 1 RI <Bm lúôm+ lú+ Xs l–= v vi durer ; rester pendant longtemps
l—md <= Bm ; Xs l…m`= v vi s'allumer
l—mdldmd <=Xs ; Bm lúmôlômô= n petits fourmis noirs (mordant,
habitent dans la brousse et dans les maisons)
l—mdmjd Zld§md¶újd§+ ld§md¶êfd£+ ld¶ª“d£\ CS926+27+0// Zld£md£fd£\ II90/8+
l–mdm Zld£md¶ª+ ld§md¶ê\ CS90/2+002\ adv alors : l—mdmjd+ » v»s` »
g¤ c‡ftl…r`_ x— j¤ ⁄k— s` l‡r· e·st CS926 alors il est allé chez le
chef du village pour lui dire qu'il avait marié une femme : l—mdmj–+
L l…ct m’ » l‡r·_ a¤s` j» m~ CS90// alors Mamadou était sorti
avec sa femme
l—Õdmjt <= Bm lúÕômjt clignoter ; Xs l—Õdmwt= v vi faire des
éclairs (en parlant du ciel) : r…m_ a’ ∼ il fait des éclairs

250
l–q— <= Bm> 1. n race de vache de petite taille
2. adj de petite taille : a» l—qd race de chèvre de petite taille
lx–s¤ <Bm lx∆só+ Xs l–dx` envie irrésistible à qch.> n gourmet
(surtout celui qui aime trop la viande)
lh <Xs l·= pm ton bas quand le ton suivant est haut, ton haut quand le
ton suivant est bas 1 être (forme la constructions d'identification à 2
termes) : » s—qhltrt_ l’ i»khc—mn_ s’ II9027 son amie était une jeune
fille griotte 2 être+ se trouver (marqueur de la construction locative) :
l‡r·_ l’ e‡s·_ s⁄ la femme est dans le champs : l⁄fn r’ m⁄ l’ mÿm
g– II916 il n'y a aucune trace humaine ici : » l’ cÉm_ m» il danse : …m
s·m l‘ l…r»k` m` IE nous causions
lÿm Zlh\ RI <= Bm, Xs> v vt boire
l’m+ l’mh Zl‹∆º+ l‹∆ªm‹√\ EE+ l’m‘m Zl‹ƒm‹∆Ω\ CS950 <= Bm ; Xs l—m= pron
la forme l’mh dans la fonction substantivale seulement( ?) 1 qui+ que : m’
f–r—_ l’m j… Õ‘+ j¤ l‡rtjnsnm¤_ j… ⁄ g¤ CS967 que la vieille
femme dise, lesquelles des fils sont les meilleures : »k— m’ l’mh ad e»
j—kdm a… j—kdm EE947 avec qui elle est soeur de père et de mère 2
quoi ? que ? lequel ? Rxm lìm : m’ » ah j»r’ l’m m… > CS941 pourquoi
pleure-t-il ? : j¤ ckÉ_ m–md+ j¤ l’mhm j… c’ > CS950 on lui a dit: goûte
la bière, laquelle est la meilleure ?
l‘m…m Zl‹√m`¶ê\ RI <= Bm ; Xs l‘q`m= n 1 calebasse 2 utensil 3 outil :
m‡ltx…_ ∼m‡ outils de forgeron ; outils de la potière
l’mh < l’m qui
l’m‘ IE+ l’m‘m <Bm l’m où ? Xs l’msn où ?> adv où ? (en parlant d'un
mouvement) : ’ a’ s…f» l’m‘ > où vas-tu ?
l’mhfh n toile d'araignée Rxm r‘mr`m¤÷_ ms»k‹m 'r‘mr`m¤(
l’mhmjh <Bm, Xs l’mh= v vt rouler (une natte, etc.)
l’hqh Zl‹ƒhqh\ RI <= Bm, Xs> v vr penser
l‘rdk’ <Ar. ; Bm l’r∆k’+ Xs l—rdmch= n aiguille
l‘r—m Zl‹√rd¶\ RI <Bm l‘rúm+ Xs l–rd= vq être petit PRxm o’shmh
l‘r—qn Zl‹√rd§qn•\ II9031 <Fr ; Bm l‡róqñ+ Xs l‘rnnqh= n foulard de tête
l‘r’ Zl‹√r‹≈\ RI+ II9003 <= Bm, Maninka-Kita ; Xs Õ‘mrh= n vache
l‘s… Zlc`£+ l‹√c`+ l‹√s`\ IE <Bm l‘mú+ Xs l‡s`= v vt saisir+ prendre :
j» l⁄f¤_ m⁄ ∼ suivre qqn.
l⁄f¤ Zlïn£fÿ•+ lïn£Óÿ•\ RI+ Zln£Ón£\ II921 <= Bm ; Xs l⁄wn= n homme+
personne Rxm l⁄fnmhmg’m

251
♦ ∼a` n gros tambour à 4 pattes [on le joue une fois par 5 ans, pendant la
cérémonie d'initiation]
l⁄fnmhmg’m Zln£Ón£m‹∆ªmg‹∆º\ EE934 <Bm lòfñmhme’m+ Xs l⁄wnmchmehm=
n homme+ être humain Rxm l⁄f¤
l⁄j— <Bm lòjú= n rn grande'père
l⁄nl¤ <Bm lòló+ Xs l⁄nln= v 1) vt tâtonner avec : j&’ a·kt_ ∼
marcher en tâtonnant 2) vr marcher en tâtonnant
l⁄l·rt <Bm lòl·rn= n rn grande'mère
lÉm <= Xs ; Bm l¢m= v 1 vt j» i—fd_ ∼ pêcher à filet 2 vt pêcher à filet
(dans une pièce d'eau) : j» a…_ Zck~_\ ∼ pêcher dans le fleuve [le lac]
l¤md <= Xs ; Bm lómô se fâcher ; vengence> v vi rivaliser+ avoir envie de
competition : m&’ s— ∼+ ’ s— g—m r⁄sn si tu ne rivalises pas, tu n'obtiens
rien
l⁄m’ <Bm lòm’+ Xs l¤mh= n bouillie de granulés de farine
l¤msn <Bm lómsñ+ Xs l¤mcn= v vt mettre en boule (en mangeant, etc.)
l⁄nqnl¤nqn <= Xs, Son> v vi caresser
l⁄nr’ <Bm lóñrh+ Xs l⁄nrh= v vt masser+ presser (surtout: un endroit
malade, en crachant et prononçant des incantations)
lì <= Bm, Xs> v vt enduire
l‡f… Zlt£Ó`•+ lt£v`•\ RI <Bm l‡f…m+ Xs l‡w`m= num vingt
l·f`m <= Bm ; Xs l‡w`= v vt sucer (manger sans mâcher, une
substance liquide ou pulvérulente)
l·ft : l·fn Zlt§Óÿ£\ II905+018 'rf( <= Bm ; Xs l·mft= n 1 poudre+
farine 2 tissu+ étoffe : j‡ml·ft II9020 foulard de tête : » p¤+ m— jìm_
sd g‘s… l⁄fn m…+ p¤ l·ft_ lh m j‡m II9018 elle a dit: je ne
montrerai ma tête à personne, je garderai une pièce d'étoffe sur ma tête
l·ftltft <Xs l·wtltwt= adj sec (couscous)
l‡ktj· < l‡qtj· paralysé
l·lt <= Maninka-Mori ; Xs l·tlt= n muet+ sourd-muet Rxm a¤an
lìm Zlt¶ª\ RI <= Bm, Xs> pron quoi ? que ? Rxm l’m : lìm c‡m s` ’k– r’
x» > II93/ qu'est-ce que t'a amenée ici ? : p¤ r·mjtstmnk‡ v»s… l‡m
m… a…`q`_ m… > II957 les jeunes filles, elles sont allées pour faire quoi ?
l‡msq· n Rhabdmys pumillio ( ?) souris (sp.)
l·mtltmt Zlt§mtltmt\ RI <= Bm> v 1) vt contourner 2) vr se tourner
l‡Õ’ <Bm l‡Õ·+ Xs l‡Õ`= v 1) vi patienter 2) vt supporter+ endurer : »
a’ f–kdx…_ ∼ elle endure des difficultés 3) vr patienter
l·q` Zl®t§q`£\ RI <= Bm, Xs> n rhume

252
l·qd <Ar. ; Bm l·qd+ Mnk-Mori l·cd= n mesure pour les grains (ca.
2.5 l)
l‡q· Zlt£qt•\ RI <= Bm, Xs> n couteau
l‡qtj·+ l‡ktj· Zlt£ktjt§+ lt£qtjt§\ EE <= Mandinka ; Xs l·qtwt+ Bm
l‡ktj·= 1. v vi devenir paralysé, devenir perclus
2. bn paralysé, perclus : l‡qtjtc—m enfant perclus
♦ ∼msn Zlt£qt£jt£msn§\ II90/8 n paralysé, perclus
l‡r`j… <Ar. ; = Bm ; Xs l‡r``wn dépenses pour plaisirs> n rn dépense
l‡r· Zlt£rt§+ lt£yt§\ IE+ Zlt£rt§§\ RI <= Xs ; Bm l‡r¤= n 1 femme 2 rn
femme (de qqn.) : ∼mhm i—m‘m femme préférée Rxm a»s…ltr⁄
l‡rtjnsnm¤ Zlt£rt£jn©sn®mn§+ lrt£jn£sn£mn§\ CS928+0/2 <Bm
l‡rnjñqñm’m+ Maninka-N l‡rtjnsn= n pej. vieille femme
l‡rtr… MJ <= Xs> n scolopendre (un myriapode poisoneux)
m <= Bm, Xs> prn je+ moi+ me+ mon PRxm m—
n‚ Zm`®\ RI <= Bm, Xs> 1. v en fonction du premier membre d'une
construction sérielle, indique que l'action du deuxième verbe demande un
déplacement préliminaire ; le deuxième verbe peut s'employer sans
marqueur prédicatif 1 vi venir : L l…ct l… ∼ » g¤ ’k– x— j¤ » s`
l‡r·_ g·st > CS930 est-ce que Mamadou n'est pas venu te dire qu'il
s'était marié ? 2 vi apporter le sujet et l'objet logiques forment un groupe
coordinatif qui occupe la position du sujet : » m’ ckÉ ‘m ∼s…- CS948 il a
apporté cette bière
2. n venue
m… <Bm, Xs k…= pp à+ dans exprime le sens locatif général
m…`ehfh <Ar. ; = Bm, Xs> n rapporteur+ délateur
m»etkts’fh Zm`£vt£kt£s‹ƒÓ‹≈\ RI <= Xs ; Bm m»enkns’fh= n richard
m…ih RI <= Bm> n sauce+ potage : j` ∼_ v·kh préparer la sauce
m…lhmh SE <Bm k…lhmh= n rn alentours
m…`lt <= Bm, Xs> n moeurs
m…m < …m nous
m…`mh Zm®`§`m‹√\ RI <= Bm ; Xs m»`mh= num quatre
mïa…k»mr…m+ a…k»mr…m Zlïa`§k`£mr`¶ú+ a`§k`£mr`¶ú\ IE <Bm a…k`mr`m= n
Acacia albida, Faidherbia albida faidherbier
mïa»mi’ Zlïa`£mi‹ƒ+ lïo`£mi‹ƒ\ IE 'ra(+ Zl£o`¶ªmi‹ƒ_+ l•o`¶ªmi‹ƒ_\ 'i(+ Zlïa`¶ªmi‹ƒ‹√\ 'f(
<Bm a»mi’= n vin de palme
ma»nj— Zlïa`©n©jd§d£\ 'f( <Soninké-Est a``vn+ a`vn+ Soninké-Ouest
a``at.n= n gardien des circoncis

253
mïa¤knm Zlïan§kn¶ê\ MJ <Bm aòkóm+ maòkóm+ Mandinka a¤knÀ= n harpe
[grande, à manche recourbée, le resonateur est fabriqué de calebasse
couverte de peau de chèvre ; peut être jouée par les griots et par les
nobles]
mbh < msd ne pas être
mïc…ma` 'l( < s…ma` cola ntaba
mïc—m 'l( < msÿm palmier à huile
mïc‘f’Õd Zm£c‹»‹ƒÚd£\ RI <Bm ms‘f’Õô fourmi noire, à piqûre douloureuse> n
fourmi rouge (ne pique pas)
mïc‡e`m¤ 'i+ jl( < mïs‚a `m¤ tourterelle
mïc‡f… Zm£ct£f`§`£+ m•ct£v`§`£§\ 'ra(+ mïc‡a… 'i(+ c‡e… 'jl(+ c‡a… 'f(+ c‡v…
're(+ c‡f… 'l+ jf( <Bm, Xs c‡f…= n Neophron monachus charognard
mïc‡v…mn < mïs‚a `m¤ tourterelle
m– 'rf( < m–k· nous
mÄ Zm⁄®\ RI <Bm m°+ m°m+ Xs m–m= n rn langue
m— Zm⁄§+ mϧ\ : m—_ 'rf( <= Bm ; Xs msd= prn je+ moi+ me+ mon pronom
emphatique PRxm m
m–f— Zm⁄≥Ó⁄•+ m⁄≥f⁄•\ RI <= Xs ; Bm m∆fú= n fer
♦ ∼cdm <= Bm> n balle (de fusil)
m–k· Zm®d®kt•\ RI : m–“ Zmd£9\ 'rf( <Bm …mm‡+ Xs `k`m+ mïsdkt= prn nous+
notre PRxm …m
m—l‘mnnqn Zm®d§l‹√mÿ£ÿqÿ£\ 're( <Bm m…lhmòqó= n torsade des fils de
métaux différents
mdmd Zmdmd\ CS950 <Bm múmô+ múômô+ Xs m–md= v vt goûter+ dégouster
m—md Zm®d§m⁄≥\ RI <= Xs ; Bm múmô= n froid
m–dm— Zmd£dmd£\ II985 <Mandinka m–dmdd : Xs m–dmd tromper> v vt bercer
m–sdl·ft Zm⁄≥s⁄≥lt§Ót£\ RI <Bm m∆qôl·ft+ Xs m–sdltmft= n couleur
jaune
mïf»mc’ 'f( < f»mc’ 1 feu
mf»q…m MJ <cf. Bm mj»q… mamba> n Natrix anoscopus ( ?) serpent d'eau
(la morsure est très dangereuse, on la traite du miel frais)
mïf–qdm¤ <Bm mj∆kúm,mhm+ Xs j–qdm= n éceureil (nom générique pour
deux espèces) GOmxl c‡ftl`mf—qdm+ r…msnfdqdm
mïf⁄a…m Z“£fn£a`¶ú+ “£fÿ£a`¶ú\ IE <Bm mf⁄a… Cercopithecus aethiops sabaeus,
cercopithèque callitriche> n Procolobus verus colobe
mïf⁄m’ <Bm mjòm’+ Xs j⁄mshm= n guitare-harpe
m’ 0 <= Bm ; Xs m’m= conj et

254
m’ 1 <= Bm ; Xs m’m= conj si (conjonction conditionnelle et temporelle)
m‘f’ Zm‹√f‹≈\ RI <Bm m–f—+ Xs k¤wn= n rn envie de qch. : » ∼_ a¤s` m_ m…
je ne veux plus de ça
mhlhr` Zmhlhr`\ SE <Bm, Mandinka m’lhr`+ Xs m‘lhr`= v vi regretter
mÿm Zm‹∆\ RI <= Bm, Xs> adj, n pl.: m‡m‡ celui+ ce
m‘hx¤qn Zm‹√hxÿ§qÿ£\ 'jt( <Bm m‘xóqñ= n rn part
mj» Z“§`£\ EE91/ <Bm mïj…= conj mais
mïj…k»mj— Z“£j`§k`£“j⁄§+ “£f`§k`£“jd§\ RI <Bm mj…k`mfô+ Xs j…k`m= n piège :
∼_ s… r‡f·_ l‘s` l'animal a été piégé : j» ∼_ k… r‡f·_ Õ… mettre un
piège pour l'animal
mj…knm Z“£j`§kn¶ª\ SE <Bm mj»k¤m+ Xs w»qn= n mensonge
mïj»q`mf… <= Bm ; Xs w»q`mw`= n pou du corps
mj¤an <Xs j¤an : Bm mj…a` ' >( kobo des savannes, Ficus platyphylla> n
arbre (esp.) [[haut, rouge, avec des grosses feuilles et des fruits non-
mangeables]]
mj⁄qnmf¤ MJ <= Bm> n Naja negricollis cracheur
mïj⁄x¤ Z“£jÿ£xÿ§ÿ£\ IE 'f+ i+ jl+ ra( : j⁄x¤ 'jl( <Bm mjòxó= n Solanum
aethiopicum tomate amère Rxm i»w`ms·m
mÉ Zmn\ EE <= Xs ; Bm m¢= n rn trace : l⁄f¤_ m⁄ g– s¤ derrière qqn. :
j» l⁄f¤_ m⁄ l‘s… suivre qqn. : l⁄fnmhmg’m c…j`a`m`_ s— » m⁄ s¤
CS98/ aucune personne extraordinaire ne pourrait se comparer avec elle
m¤ Zmÿ§\ RI <Bm móm+ Xs m–vt+ Mandinka m¤À+ m¤n+ m—vtÀ= v 1) vr
nager 2) vt nager dans : m a’ i’_ ∼ Zm® a‹ƒ i‹»_ mÿ£\ RI je nage dans l'eau
m¤fn Zmÿ§Óÿ+ mÿ§uÿ\ RI 'ra(, m¤fnm Zmÿ§Óÿ¶\ 'jt( <Bm mófñ+ Xs m⁄wn= 1.
vq être sale
2. v vi 'ra( se salir
3. n m¤fn 'jt( saleté
m⁄lnj¤sn Zmn£ln£Ón§sn£\ IE+ m⁄lnp¤sn Zmn£ln£wn§sn•\ II9023 <Bm
m»l`jóqñ+ Maninka-Kita m⁄lnj¤cn+ Xs m»l…= n hyène
♦ ∼a` nurs. < ∼
m⁄mfnl`mr¤m <Bm mòmfñml`r…= v vr s'accouder
m⁄mfnmj·ct Zmÿ£mfÿ£mjt§ct£\ RI <Bm mòmjñmj·qt+ Xs m⁄mwnm= n rn
coude
m¤mn <= Xs ; Bm mómñ= n lait
m¤sn Zmn£cn£\ II900 <= Xs ; Bm móqñ= v vt crépir
mïo~m Zlïo`¶ì`¶ê\ IE 'jl+ i+ f+ ra(+ e~m Ze`¶ìn¶ê+ e`®n•\ 're( <Bm mo~m+ Xs e»m=
n sabre Rxm r’k``lt 'l(

255
mïr‘s… 0 Zm£r®‹√&s`§`•+ m£r‹√&s`§`•+ m£y‹√&s`§`•\ IE 'j+ i+ ra(+ r‘s… 're(+ r‡k… 'l+ f+ jf(
<Bm mr‘q…= n cuivre
mïr‘s… 1 Zm£r®‹√s`\ IE <Bm mr‘q…+ Xs r‘s`= n Adansonia digitata baobab
ms…a` 'jf( < s…ma` cola ntaba
mïs»`k’ Zm£s`§`k‹√\ EE+ Zm£c`§`k‹√\ CS 'ra(+ mïc»`k— 'l(+ s»`k’ Zs`£`k‹≈\ IE 'i+
jl+ ra( <Bm ms»k—m+ Xs s»kh= n 1 conte 2 proverbe Rxm r»mc… : j» ∼_
k… dire la proverbe
ms…ma` 'i+ f( < s…ma` cola ntaba
msd IE+ II941+ sd Zsd+ sÏ\ IE+ II+ EE+ RI : msh+ sh+ mbh Zmb‹ƒ\ II932 <Xs ms—+
Bm sú= pred ton bas quand le ton suivant est haut, ton haut quand le
ton suivant est bas le marqueur négatif de la construction d'identification
et locative : e»À… ms& m» IE il n'a pas de force : » s— x– RI il n'est pas
là : l⁄fn j⁄mh ms— II941 mais il n'y avait personne
mïsÄm 'jl+ i+ f+ jf( < msÿm palmier à huile
ms–m— <Ar. ; Bm ms∆mú+ Xs s–mdm= n Lundi : ∼ktm < ∼
msh < msd ne pas être
mïsÿm Zm£s‹∆¿‹∆Ω\ IE 'ra(+ mïsÄm 'jl+ i+ f+ jf(+ sÄm 're(+ mïc—m 'l( <Bm msÄm=
n Elaeis guineensis palmier à huile
mïsÉm Zm£sÿ¶ì\ IE <Bm ms¢m+ Xs s⁄m= n sauterelle
ms¤mah <Bm ms¤lh= n Tamarindus indica tamarinier
mïs⁄s’ Zm£sn£c‹≈\ IE <Bm ms⁄q’+ Xs s⁄sh= n grénouille+ crapaud
mïs‚a `m¤ Zm£st•a`•`mn§+ m£ct©v`•`mn§\ SE+ Zm•ct©fi`§`•mÿ£\ IE 'ra(+ mïc‡e`m¤ 'i+
jl(+ s·a`mn 'f(+ s‡a`m¤ 'jf(+ s‡a`mc¤ 're(+ mïs·j`m 'l( <Bm
ms·f`m+ ms·e`m+ ms·a`m+ Xs s·a`mchm= n Streptopelia, spp. tourterelle
m‡f· Zm£t£ft•+ m£t£Ót•\ RI <= Bm ; Xs m‡wt= n rn intestin
♦ ∼l` adj vorace+ glouton
m‡l…mj‡s· Zmt£l`§“ft£ct•\ RI <Bm m·l`jtqt= n rn côté gauche
m‡l· <= Bm, Xs> n noumou (la caste des forgérons et menuisiers ; les
femmes noumou sont des potières)
m·'m( Zm£t§\ RI <Bm, Xs m·m= n rn nez : » m·m_ b‘s` il saigne du nez
m‡mf·'m( Zmt¶ª“ft\ RI+ Zmt£“jt£+ mt¶ú“jt¶ú \ II980+81 <Bm m‡f·+ Xs
m‡mft= vq être lisse
m‡m‡ Zmt£mt£\ pl. de mÿm
myìm 'f+ i( < rìm voleur
Õ~ : ÕÄ ZÚd£\ II902/ 'rf( <= Bm ; Xs Õ»m= v 1 1) vi réussir 2) vt faire
marcher 2 vt donner la solution à : a⁄q’_ s— j—Õd_ Õ» si on est en hâte, la
course ne règle rien

256
Õ… ZÚ®`§`•\ IE <= Xs ; Bm Õú= 1. n 1 rn oeuil : a—d ∼_ s¤ II955 devant tout le
monde 2 rn façon, manière : ⁄ ∼ s⁄ de cette façon
2. pp devant, avant : ∼ g– CS914 en avant : v·k` j·kt ∼ g– II943 par la
brousse réculée
Õ…c` ZÚ£`§c`§\ RI <= Xs ; Bm Õúc`= n rn visage
Õ…f`lh <= Bm ; Xs Õ…w`lh= v vt mélanger Rxm e’qhjh
Õ»l… <= Bm> n force magique
Õ…lt Z&Ú®`§lt•\ RI <Bm Õ’lh+ Xs Õ…lh= n pou de tête PRxm j»q`mf…
Õ–f—m ZÚ⁄≥f⁄∂ê\ 'jt( <Bm Õ∆fúm+ Xs Õ–mfd décorer> n rn marque :
a—df`m_ a—d ∼_ l’ » j¤_ j»m+ mj» l⁄fnmhmg’m ∼_ l’ » j¤mn k– BQ
le bétail porte sa marque sur le dos, mais l'être humain l'a en lui
Õ—fdm <= Xs ; Bm Õúfôm= n douchière-toilette
Õ–lds— <Bm Õ∆aúqô+ Õ∆lúqô+ Mandinka Õ–ods’+ Õ–ldsh= n cancrelat
Õ—m`ghm <Bm Õúm`ehm= n rn nostalgie+ tristesse
Õ–Õ—m ZÚd£Úd¶ú\ II906 <Bm Õ∆Õúm+ Xs Õ–dkdm grains restés après le
tamissage des céréales pilés> n brisures de céréales
Õÿ Zx¶‹∆ª\ RI+ ZÚ‹∆ª\ CS968 <= Bm ; Xs Õ‘m= vq être bon
Õ’fhm ZÚ‹ƒÓ‹∆º\ RI <= Bm, Xs> v vi se mouiller
Õ’lh <= Bm, Xs> v vt mâcher
Õ’'m( ZÚ£‹ƒ\ RI <= Bm ; Xs Õ’m= n rn dent
Õ’m` ZÚ®‹ƒm`£\ IE <= Xs ; Bm Õ’mô= n souris+ rat : ∼ j»k`l…m Lemnosconys
souris-zèbre ( ?) : ∼ c…i`m Hybmys ( ?) souris à nez busqué ( ?)
Õ‘m`p’ ZÚ‹√m`£w‹ƒ\ II9020 v vt enlever ( ?)
Õ’mh <= Bm ; Xs Õ’mhm+ À’mhm= v 1 vt chercher : jÄk‡ s&» ∼ j&»k· a&» e·st
EE93 les hommes sont venus la chercher pour le mariage 2 vt rechercher+
vouloir : m— s‡m ah m‘m m– ∼ CS9023 c'est ça que j'ai voulu !
Õ‘mhmj… ZÚ‹≈m‹√“f`£+ Ú‹ƒm‹≈“`£\ RI+ II974 <Bm Õ‘mhmj…+ Xs Õ‘mhmw`= v vt
demander à qqn.
Õ‘ms’m ZÚ‹√ms‹∆º\ II936 <= Bm, Xs> n jarre à petit trous (pour cuire à vapeur)
ÕÉ ZÚn®_\ RI <= Xs ; Bm Õ¢= n mil
Õ⁄fn ZÚn£Ón£\ II945 <Bm Õòfóm+ Xs Õ⁄wnm= n rn pareil
Õ¤fnm ZÚn®Ón¶ú\ CS9014+ Õ¤wn 'rf( ZÚn§wn§\ CS906 <Bm Õófñm+ Xs
Õ¤wn= pron l'un l'autre : ∼ g– ensemble
Õ⁄fnma— ZÚÿ£Óÿ¶ªma⁄§\ IE <Bm Õòfñlú+ Õ»`lú chameau, j·mfnÕ``lt
girafe, Xs Õ¤fnl` chameau> n Giraffa camelopardis girafe
Õnfnmch ZÚÿ£Ón£mc‹√\ 'l( <Bm Õófñqh= v vt s'approcher à qqn. aux pas de
loup

257
Õ¤fnÕnfn ZÚn®Ón§Ún§Ón£\ SE <Bm ÕòfñÕófñ+ ÕòfñÕñfñk’+ Xs Õ⁄wnkhm+
Õ⁄wnÕnwnkh= v vt chatouiller
Õ⁄fnrha—qd ZÚ®ÿ•fÿ£r‹√&a⁄§q⁄≥ \ IE <Bm Õòfnrha—qd= n fléau
ÕÉj—msd <Bm j–mc—+ j‘msh= n sorte de sorgho
Õ⁄ms’ ZÚÿ£msh+ Úÿ£mch\ RI <Bm Õòm’+ Xs Õ⁄qh= v vt pousser
Õ·m <= Bm, Xs> v 1 vt porter sur la tête+ porter sur les épaules Rxm c⁄m’ 2
vt mettre sur la tête+ mettre sur les épaules (une charge) Rxm c⁄m’
À»k… Z“`£k`•\ IE <= Bm> n Canis spp. chacal ( ?)
À…k` Z“®`§k`•\ RI+ II920 <= Bm> n arch. Dieu Rxm …k`
À»m… 'jt( BR <= Bm> 1. n champion
2. vq être champion
À…Õ` Z“`§Ú`£\ IE Z“`§Ú`¶\ II <= Xs ; Bm ÀúÕô= 1. v vt démanger : m— g»s—_+
» a’ m ∼ ma peau, elle me démange : j…m» » g¤ p¤ --- ⁄ w¤_ j» m
À…Õ`m c— II973 surtout ne lui dis pas que son dos te donne
démangeaisons !
2. n BR résidu du battage du mil (qui colle à la peau et provoque des
démangeaisons)
♦ ∼x` Z“`§Ú`•x`£\ II974 1. vq être rougueux
2. n rugosité : g…q‘ À…Õ`x` sd » m… II982 il n'a même aucune rugosité
À…Õ`m 'jt( BR <de À…Õ`= vq BR être rugueux
À—ÕdÀdÕd Z“⁄§Ú⁄“⁄Ú⁄\ RI n slang, male Am. Am. fric Rxm v¤qh
À¤mh Z&“®ÿ®m‹≈\ IE : À¤mn Z“®ÿ§ÿmÿ•\ 'l( Z“®ÿ¶ìmÿ¶ê\ 're( <Bm Àómh= n épine
À·ms`m Z“t¶úms`¶ú\ 'f+ jt( <= Xs ; Bm m·m`m= v vi gémir
À‡ms·m Z“vt¶ªmst¶ê\ IE 'ra(+ À·mstm 'jt(+ v‡tms¤m Zvt¶ìt¶êmsn¶ún¶ª\ 'f( <Bm
À·mt= n ruche
À·mtl` Z“ft¶úmt¶úl`¶ú+ vût¶úmt¶úl`¶ú\ EE <= Bm, Xs> v vi marcher à quattre
pattes
É Zn£\ RI <= Bm ; Xs v⁄= adj, n celui-là
⁄ --- ⁄ Zn£\ <= Bm> conj et ..., et ... : e~_ l‡r·_ ⁄+ »k— x–qd l‡r·_ ⁄+ ⁄
a—d j—s` c—mjd_ s… s’ CS9028,03/ et la femme de son père, et sa
propre femme, elles toutes sont devenues à lui
o» EK1 <Bm o…= onomat d'un trait (dévorer) : rg–m’_ s&⁄ v·kh j&¤_ j— ∼
EK1 le coq l'a préparé et l'a dévoré d'un trait
o…m Zo`¶ú\ RI <= Bm ; Xs a»= v 1 vr sauter 2 vi voler : » s&’ ∼ j» a¤ SE
elle (la tourterelle) s'est envolée
o…o` <Bm "effrayer, intimider"> v vi se reveiller soudainement en peur
o»q— Zo`£qd£\ CS975 <Fr ; Bm, Xs o…qd= v vr se parer

258
o…sd <Bm moúsô= n petite tabatière
o…s‘ Zo`§s‹√\ CS9023 <Bm o…sh= itj sacristi !
o–q—o–q— <Bm o—qdo–q—+ oúqôoôqô+ Maninka-Mori o¤qno⁄q¤+ o¤cno⁄c¤
pigeon à épaulettes violettes, Treron waalia> n Columba unicincta
pigeon gris écailleux
o—sdm <Bm oúqôm+ Xs e—sdm= v 1 vi crier fort (sur – jìm( 2 vi gronder (en
parlant de tonnere)
o’shmh <Bm e’shmhm+ cette forme est aussi employée par les jeuns Kagoros>
adj petit PRxm l‘r—m
o¤msh <Fr. ; Bm oómsh= n clou
oqq’h SE onomat imitation du son du vol rapide d'un oiseau
p` 0 'rf( < j` 2 marqueur de l'infinitif
p` 1 'rf( < j` 3 marqueur du narratif
p»a’mh 'rf( < j»a’ depuis
p…l`qdm 'rf( < j…l`qdm jeune homme
p»q…m 'jf( < j»q…m lire
p…qt Z&p`§`§qt£\ IE 'jf+ ra+ re(+ j…qh Zj`§q‹√\ 'ra(+ j…qt RI 'l+ jl+ f+ i+ ra(
<Bm j…kn+ Xs w…qt= n lune : m’ j…qh j·s» k⁄s`--- quand la nouvelle
lune apparaît... 2 mois [[la majorité de gens ne connait pas les noms des
mois traditionnels]] : s‡a`at j…qt mois solaire : e»q`ehm j…qt mois
lunaire : j…qt_ r»c` le mois est fini
p»r’ 'rf( < j»r’ pleurer
p—mdl`m` Zwd£md§l`£m`£\ II90/4 <Bm júmôl`m`+ Xs j—mdl`k`= n rn
extérieur
pÉ 'rf+ re+ jf( < jÉ marigot
p¤ 0 'rf( < j¤ parler
p¤ 1 'rf( < j¤ 0 dos
p⁄s¤ 'jf+ re( < j⁄s¤ aîné
p¤sn 'rf( < j¤sn sous
pì 'rf( < jì laver
p·l` 'rf( < j·l` parler
pìm < jìm tête
q»s¤ <Fr.> n râteau
r~ 0 Zr`®\ RI <= Bm, Xs> v vi mourir
♦ ∼x` SE <= Bm, Xs> n mort
r~ 1 Zr`®_\ RI <= Bm, Xs> n serpent Rxm c‡ftl`g—m
r… 0 Zr`£+ r`§\ CS9008+ II908 <= Bm> part enfin

259
r… 1 'jf+ re( < r…mh gratter
r»a… Zr`£fi`•+ r`§fi`•\ RI <Bm, Xs r»a…= num trois
r…ad 'jf+ re( < r—ad écrire
r»f… Zr`£Ó`§\ RI+ Zr`£w`£\ II9007 'jf+ ra+ rf(+ r»`f… 'l+ jl+ jt+ f+ i+ re(
<= Bm ; Xs r»`w`= n chèvre+ mouton
r»f¤ SE <= Bm, Xs> n rn volonté+ souhait : …k` ∼_+ ’ ∼_ ta volonté est la
volonté du Dieu
r»ftl… Zr`§Ót£l`£`\ IE 'f+ l+ ra(+ r»f·tl» 'jf(+ r»fnl… 'jl+ i+ ra+
re( <Bm ròfñl…+ Xs r»wt+ r»wn,l`= n matin : ’ r»fnl` bon
matin ! : r»fnl` g…mc` petit déjeuner
r»g·m` <Ar. ; Bm r»e·md+ r»e’mô+ Xs r»etm`= n savon
r~i‘l— <Bm r~i‘lú+ Xs i‘mld= n Ciconia abdimii, Sphenorynchus
abdimii cigogne d'Abdim
r»k… 0 Zr`£k`£\ RI <= Bm, Xs> vq être paresseux
♦ ∼x` n paresse
r»k… 1 <Fr. ; Bm r»k…m : Xs r»k`m bac> n pirogue
r…kh IE : r—kh 're( : r…qh 'jf( <Ar. ; Bm r—kh+ Xs r…kkh= 1. v vi faire la prière
(pour – é j»m 'l(+ m… 'f+ jl+ jf(+ l» 're((
2. n prière
r…kha` <= Bm ; Xs r…kkha`= n Tabaski (fête de)
r»l… 0 Zr`£l`•\ IE+ RI <= Bm, Xs> n éléphant
r»l… 1 Zr`£l`\ RI <= Bm> v vt tirer+ traîner
r…m Zr`¶ê\ RI <= Bm, Xs> n 1 ciel 2 pluie Rxm r…mih
r~m 0 Zr`¶ª\ IE <= Bm, Xs> v 1 vt acheter 2 vt IE vendre (à – l»( Rxm e‘hq’
'l(
r~m 1 Zr`¶ì\ RI+ IE924 <= Bm, Xs> n an : ∼ j—sd année prochaine
r»m`mf·m Zr`£m`¶ª“ft¶ú_\ IE 'f+ jf+ ra(+ r»m`mf· 'i(+ r»m`mp· 're(+
r‘m`mf·m 'l(+ r–m`mf·m 'jl( <Bm r∆mômj·+ Xs r»m`wt= n rn
parent de plaisanterie
r»mc… Zr®`¶ªmc`§\ IE 'f+ jf+ ra+ re( <= Mandinka ; Bm mr»m…+ Xs r…mc`= n
proverbe Rxm mïs»`k’ : j» ∼_ k… dire la proverbe
r…mh Zr`§m‹≈\ RI+ II978 'l+ ra+ rf(+ r…mt Zr`£mt£\ II972 'rf(+ r…`mh 'f+ i(+
r… 'jf+ re( <Bm r…m+ rxúm+ r…mmh= v vt gratter : j&’ g»s—_ ∼ se gratter
le corps
r…m‘ EK1 <Bm r…mh= conj avant que
r…mih Zr`¶úmf‹√+ r`¶úmi‹√\ RI <= Bm, Xs> n pluie Rxm r…m
r…mjtkt Zr`©“ft§kt£\ RI <Bm r…mjnkn+ Xs r…mwtkt= n ciel Rxm …k`jtkt

260
r…msnfdqdm <Maninka r…ml`j∆qúm= n Heliosciurus gambianus
héliosciure de Gambie GQmxl mïf∆qômó
r`mt 'rf( < r`mh gratter
r…mt Zr`§mt£\ RI+ II+ r—mt Zrd§mt£\ II9034 <= Bm, Xs> n or
r~ÕÉ <Bm r»Õó+ Xs r»Õ¤= n petit mil
r»q… <= Bm, Xs> 1. v vt payer pour
2. n payement
r…q`sh Zr`£q`§s‹√\ CS1 <Ar. ; = Bm, Xs> n convention
r»`q— Zr`£9qd§\ CS1 <Bm r»k—+ r∆kú : Mandinka r»`qdd+ r»`qdÀ ensevelir>
n tombeau Rxm j…atqt
r»`qdc¤ <Bm r∆kôc¤+ r∆kôc¤m= n cimetière Rxm j…atqtcn+ j…atqtgd+
r»`qdgd
r»`qdg— n rare cimetière Rxm j…atqtcn+ j…atqtgd+ r»`qdc¤
r»q’ <Bm r–q’= n bouillie de céréales concassées
r…qh 0 Zr`§q‹ƒ\ II9036 <= Xs ; Bm r—qh= v 1) vi s'éparpiller : i ` » j» ∼ j»
a‘ j—md_ s¤ x– II9037 elle s'est écartée et tombée sur la place 2) vt
éparpiller
r…qh 1 'jf( < r…kh prière
r…`sd Zr`§`s⁄≥\ 'jt( n mort fatale
rgÄ Zr®⁄®\ RI <Bm rg°+ Xs r‘rd= n poule
rxÄ <Bm rx°+ Maninka-Mori r°= n lutte : j» ∼_ s» lutter
r—ad Zr®⁄§a⁄§\ IE 'l+ jl+ ra+ i+ f(+ r…ad 'jf+ re( <Bm rúaôm+ Xs r…ed= v
vt écrire
r—fd <Bm rúfô+ Xs r—fdkhm= n milan+ épervier+ aigle
r–f—m Zrd£fd¶ú\ IE : r–mf—m 'l( <Bm r∆fúm+ Xs r–fd= v vi se fatiguer
r—fdqdmrdm Zrd§fd§qd¶ªrd¶ê+ rd§fdqd¶yd¶\ 'ra(+ r—fdqdmrd 'f+ jl(+ r–fdq—
'i(+ r—fdkd 'l(+ r–fdk¤m 're(+ r—fddmsd 'jf( <Bm r—fdkdmrdm= v
vr boiter
r—fhm Zrd§f‹∆ª+ rd§df‹∆ª+ r®d§f‹∆ª+ rd§dÓ‹∆ª\ <Bm r—fhm+ Xs r…fh= num huit
r—kh 're( < r…kh prière
rg–lhc`v…c` <Bm rg∆lhmôv…q` Felis sylvestris libyca, le chat
sauvage> n Genetta spp. genette
r—m < r’ 0 atteindre
rÄm 0 RI <Bm rÄm+ Mandinka, Maninka-N r‘À= v vt creuser (avec une
houe, une pelle, etc.) : j» c–mf…_ ∼ creuser un trou : j» s‘f… ∼ m’
g…mch_ s’ arracher l'arachide avec une houe
rÄm 1 'jf+ re( < rÿm pied

261
r–m`mf·m 'jl( < r»m`mf·m parent de plaisanterie
r–m— Zrd£m⁄\ <= Xs ; Bm r∆mú= 1. n travail de champ Rxm j’ 'j(+ j’x`
'l( : m a’ ∼_ j— je travaille le champ
2. v vt travailler (le champ)
r–mf—m 'l( < r–f—m se fatiguer
r—mt < r…mt or
r—q‡m Z&rd§qt¶ª\ IE : r—q‡ 'i( <Bm r…knm+ Xs r–qtm= n, adv année dernière
rÿ 0 Zr‹√+ r®‹√\ RI <= Bm, Xs> v vi passer la nuit
rÿ 1 'jt( <= Bm, Xs> n rn vie ; âge : …k` j… r‘hi…m c’ ’ l» BQ que Dieu
t'accorde longue vie
r’ 0 Zrh\ II9043+ r—m Zrd¶ú\ II9042+052 <Bm r—+ Xs r’= v 1 1) vi arriver :
»k· r’kdm Õ… g– s·ftm--- CK914 quand ils ont avancé encore... 2) vt
amener (faire arriver) : lìm c‡m s` ’k– r’ x» > II93/ qu'est-ce que t'a
amenée ici ? 2.1 vi mûrir : m’ s‘f…_ r’s`--- quand l'arachide mûrit... 2.2 vi
atteindre le temps (de – xd(+ devenir prêt (à – xd( : m’ f–r—k‡ r’s` a¤
x— k·m_ l’m--- CS963 ... quand le jour arrive pour exposer les fils... 3.1
vi pouvoir+ savoir (faire qch. – m…( : » a‘ r’ cÉm_ m» il sait danser 3.2 vi
être capable de manier (qch. – j¤sn(
r’ 1 Zr‹ƒ\ RI <= Bm> n rn fourrure ; plume
r’ 2 Zr‹ƒ\ CS9012 <= Bm ; Xs r‘= adj aucun n'a jamais d'article tonal :
l⁄fn r’ personne
r‘a’ Zr®‹√a‹ƒ\ IE <= Xs ; Bm r–a—= n Borassus aethiopum rônier
r’ahsh <Ar. ; Bm r’ahqh= n Samedi : ∼ktm < ∼
r‘ha¤ Zr®‹√‹√fiÿ§\ IE : r‘a¤ 'i+ re( <= Xs ; Bm r‡f¤= 1. n rêve
2. v vi rêver
r‘f’ Zr®‹√Ó‹ƒ+ r‹√Ó‹ƒ\ IE <= Bm, Xs> v 1 1) vt mettre+ installer : L l…ch s` É
s»+ j» s…f` É ∼ a‡f·_ j¤mn CS938 Mamadou l'a pris, l'a apporté et l'a
installé dans sa case : » r’ms` j» ’ Õ’m ∼ mïs‚a `m¤_ j»m SE tout d'un
coup il a enfoncé ses dents dans la tourterelle 2) vr s'asseoir 2 vi se
marier (avec un homme – jìm(
r‘fhÕ¤fn Zr‹√Ó‹√Út§vn£+ r‹√Ó‹√Út§v`£\ RI <Bm r‘fhÕófñm+ Xs r‘fhÕnwn= n rn
voisin
rhk` 1 're( < r’q` 2 avoir peur
r’k` 0 < r’q` 1 chemin
r‘k`l— < »k’r‘k`l— musulman
r’k``lt Zr‹√&k`§`lt£\ 'l( n sabre Rxm mo~m
r’k`m 'rf( < r’q` 2 avoir peur

262
r’lhmn n culasse (de fusil)
rÿm Zr®‹∆¿‹∆Ω+ r®‹∆º‹∆\Ω IE 'f+ i+ jl+ l+ ra(+ rÄm 'jf+ re( <= Xs ; Bm rÄm= n rn
pied+ jambe
r’m 0 Zr‹∆Ω\ RI <= Bm ; Xs r·mih= n rn sein
r’m 1 Zr‹ƒ9\ CS921 <= Bm, Xs> v 1 vt se diriger vers 2 vt W ∼s` j»--- :
c—mn_ r’ms` j» x—kd SE tout d'un coup, la jeune fille a ri
r‘m`mf·m 'l( < r»m`mf·m parent de plaisanterie
r‘mc¤fn 'rf( < r‘mnfn dormir
r’mf` <= Bm ; Xs r‘mf`= v vt prêter (à – l~( Rxm c¤msn (in bambara
r’mf` signifie "prêter un objet", qui sera rendu plus tard, et cómñ
signifie "prêter de l'argent, des aliments, etc.", ce qui sera depensé et,
plus tard, recompensé. Dans le kagoro, comme en xasonka, cette
différence sémantique n'existe pas)
r‘mf¤mdm <Bm r–mmjómhm= n rn orteil : ∼ j·ma` gros orteil : ∼ jtma`
jdqdgds` quatrième orteil (voisin du gros orteil) : ∼ k…f`qd petit orteil
r’m‘ Zr‹ƒm‹√\ RI+ EE <Bm r’mh+ Xs r’mhm= n, adv demain
r’mih Zr‹∆ºi‹√+ r‹∆ºf‹√\ RI <= Bm> n rn lait maternel
r‘m¤fn Zr‹√mnÓÿ\ RI+ Zr‹√mÿ§jÿ§\ CS1 : r‘mc¤fn Zr‹√mcn£Ón•+ r‹√mkn§Ón\
II90/0+0/3 'rf( <Bm r‡mófñ+ Xs r‘mmnwn= v vi dormir
r‘mr…m Zr®‹√my`¶ê\ IE <Bm r‘mr…m+ Xs r»mr`m= n clôture
r‘mr`m¤ Zr‹∆ªmr`£mÿ•\ IE+ Zr‹∆ªmy`£mÿ•\ RI+ r‡mr`m¤ Zrt¶ªmr`£mn•\ IE n araignée :
r‘mr`m¤÷_ ms»k‹m Zr‹√my`£mÿ§‹√ m§s`£kÿ¶ê\ <Bm ms»k¤m araignée> toile
d'araignée Rxm l’mhfh
r’mrh 'f( <Bm r’mrhm+ Xs r’mrhm= v vt appuyer
r‘Õdj…m Zr®Úd£j`¶ê\ 'j( <Bm rxúm= n cerment Rxm j»khj…m
r’q` 0 <= Xs, Bm> n tabac (à priser, à chiquer, à priser)
r’q` 1 Zr‹ƒq`§\ CS9012 'i+ jt+ l+ ra(+ r’k` Zr‹ƒk`£+ r‹ƒq`£\ II911 'jf+ re+ rf(+
r’q`sdfd 'jl(+ r’q`shfd 'f( <= Bm ; Xs r’k`= n chemin
r’q` 2 Zrhq`\ IE 'ra+ i(, r’q`m 'l+ jl+ f+ i+ jf(, r’k`m Zr‹ƒk`¶ú\ II950 'rf(,
rhk` 're( <Bm r’q`m+ Xs r’k`= 1. v vi avoir peur
2. n peur, trouille
r’q`j` <Bm r·q`j`+ Mandinka r·k``= n Maure
r’q`sdfd 'jl(+ r’q`shfd 'f( < r’q` 1 chemin
r‘qhgdm¤ Zr‹√q‹√gd£mn§\ CS1 <Bm r‘qhe—= n rasoir
r’r»m Zr‹ƒy`¶ò\ IE 'f+ jf+ ra+ re(+ r‘r…m 'l(+ r‘r…m‘ 'jl( <= Bm> adv
maintenant
r‘r’ Zr‹√r‹≈\ RI+ Zr®‹√r®‹≈\ IE <= Bm ; Xs r‘hrh= n fumée : f»mch r’rh fumée

263
r‘s… 're( < mr‘s… cuivre
r‘s’ Zr‹√c‹√\ IE <= Xs ; Bm r‘q’= v vt attacher : j» i»mg…_ ∼ l⁄f¤_ m… faire
un complot contre qqn.
♦ m…∼ <Bm k…r‘q’= v vi devenir enceinte
r‘y¤ <Fr.> n ciseaux
rÉ+ yÉ <Bm mrÉm= n variole+ petite verole
r⁄f¤ Zrn£Óÿ\ RI <Bm ròfó+ Xs r⁄wn= v vt percer
r¤fnmch v vi rôter
r¤fnqnm Zrn§Ón§qn¶ê+ rn§Ón§qn•\ IE 'ra(+ r¤fnqn 'i+ f+ jl+ jf(+ r¤fnknm
're( <Bm r¤fnknm+ Xs r¤wnqh= v vt entasser
r⁄fnr¤fn ZrnÓÿrnÓÿ\ RI <Bm ròfórófñ+ Xs r⁄wnrnwn= v vi tousser
r⁄knl`c—m 'ra( r⁄khl… 'f( <Bm r⁄khl`c—m+ Xs r⁄khl`+ r⁄khl`mchm=
n nouveau circoncis
rÉm 0 Zrn¶ª\ II9017+ SE <= Xs ; Bm r¢m= v vi accepter (de faire qch. – inf.)
rÉm 1 Zrÿ¶ìÿ¶ê\ IE <= Xs ; Bm r¢m= n rn coeur Rxm c‡r·
rÉm 2 Zrÿ¶ª\ 're( <Bm ròm= adv régulièrement+ souvent
r⁄mf¤ Zrÿ¶ªvûÿ¶úÿ¶ª\ IE <= Xs ; Bm ròÀó= n rn prix
r⁄mhg…s` Zrn£m‹√g`§s`£\ RI <Bm ròm’m+ Xs r⁄mhm= n rn ongle
r⁄q’ 0 [so] IE+ Zrn£q‹√\ II902 <= Maninka-Mori, Mandinka ; Bm r⁄k’+ Xs
r—qt= v 1 vt puiser 2 vt emplir (de l'eau) : » sd s…f`+ m’ » l` i’ ∼
II902 elle ne pourra pas s'en aller, si elle n'apporte pas de l'eau
r⁄q’ 1 Zrn£q‹√\ CS977 <= Xs ; Bm r⁄k’= v vi être matinal+ faire de bonne
heure (qch. – inf.)
r¤nqni`kh Zrÿ£ÿ®qÿ•i`§k‹√\ 're( <Maninka-Manding r¤nqn+ r¤nq`= n chanteur
des chasseurs
r⁄r¤ Zrÿ•rÿ•\ IE 'i+ jl+ jf+ ra+ re(+ r⁄nr¤ 'l+ f( <Bm ròró+ Xs r⁄nrn=
v 1 vt contredire+ contester+ résister
r⁄s¤ <= Xs ; Bm ròqó= v 1 ïã recevoir 2 íã naître
rì 0 Zrt®t•\ <= Xs ; Bm rÉ= n cheval
rì 1 Zrt®\ II9042 <= Bm> n rn cadavre
r· 0 Zr®t§\ IE <= Bm, Xs> n nuit : ∼_ j‡s` la nuit a descendu
r· 1 Zrt•\ RI <= Xs ; Bm r¤= 1. n maison, demeure GOmxl a’kh'm(+
a‡f· : sna`atft 'f(
2. adv à la maison, chez soi : »k— a’ s…f` ∼ EK1 il ira chez lui
r‡a· 're( < r‡f· viande
r‡c·m Zrt£ct¶\ RI+ II9054 <= Xs ; Bm r‡c¤m= 1. v vt enterrer
2. n rn obsèques Rxm a…`cd

264
r‡f· Zr®t£ft§t£\ IE 'l+ jl+ ra+ i+ f( : r‡a· 're+ jf( <Bm r⁄f¤+ Xs
r‡a·= n viande
r·ft 0 Zrt§Ót£+ rt§vt£\ RI <Ar. ; = Bm ; Xs r…w`= n marché
r·ft 1 < b·ft manière
r‡fta· Zrt£ftat•\ RI <Bm r⁄fna·= n rn chaire+ muscle
r·ftm` Zrt£ft§m`£\ RI <Bm r·ftmô+ Xs r·ltm`= n urine
r·jnmnÕnfnmad Zrt£jn§mn§Úÿ§Óÿ¶m ú a⁄•\ IE <girafe de maison> n chameau
r‡k… 0 IE <= Xs> n singe
r‡k… 1 'l+ f+ jf( < mr‘s… cuivre
r·l` 0 <= Bm> n ombre
♦ ∼x` Zrt®l`§x`•\ RI <= Bm, Xs> n 1 fraîcheur 2 fièvre
r·l` 1 Zrt§l`£\ RI <= Bm, Xs> n rn odeur Rxm j…r` : j&» ∼_ l— sentir
l'odeur de qch.
rìm Zrt¶ìt¶ê\ 'jl+ ra+ re(+ yìm 'l(+ myìm 'f+ i( <Bm mrÉm+ Xs r‡m= n
voleur Rxm r‡Õ`khk… 'r‡Õ…+ f+ jf(
r·mftst Zrt§“t§st§\ CS980 : r·mfnstm 'jl( <Bm r·mftqtm+ Xs r·mjtst
maîtresse> n jeune fille+ fillette : j» ∼ s‘fd faire la débauche (en parlant
des hommes ; même en s'agissant des femmes mariées) : ∼_ j…q` .j¤jn.
e…kdm jeune fille ayant beaucoup de poitrine
r‡mr`m¤ < r‘mr`m¤ araignée
r‡my…m Zrt¶ªmy`¶ú\ IE <Bm mr⁄mr…m+ r⁄mr…m+ Xs r‡mr`mchm= n Lepus spp.
lapin
r‡Õ… Zrt£Ú`\ RI <Bm r⁄mx…+ r⁄mxú+ Xs r‡mx`= v vt voler (en parlant
d'un voleur)
♦ ∼khk` 'f+ jf( <Bm r⁄mx`khjôk…+ Maninka-Mori r⁄Õ`khk…= n voleur Rxm
rìm
r·Õ`jnmn <Bm r¤Õôjñmñ= n pièce au fond de concession (là où le chef
de famille passe la nuit)
r·q`m <= Bm, Xs> v vt piler pour enlever le son
rtrt Zrt£rt§\ RI <Bm r·rt+ Xs r‡trt+ Mandinka r‡trtt= v vt sucer
r‡r· Zrt£rt+ rt£yt\ EE94/+40 <Bm r‡r·= v vt piler (des grains solides:
mil, maïs, riz, mais aussi piment) Rxm s‡f·
♦ l»∼ < ∼
r·rt SE <Bm r·rt= v vt tatouer (les gencives) : j` Õ’m_ ∼ tatouer les
gencives (l'usage de jeunes filles)
r‡s·m Zrt£ct¶ª\ RI <Bm r‡q·+ Xs r‡st= vq être court ; être proche Rxm
j‡s·m

265
♦ ∼x` Zr®t£ct£mx`\ IE+ Zrt£ct£Ú`£\ CS917 <Bm r‡qtmx…= v vi s'approcher
(de – m…(
r‡s·q` Zrt£st§q`§\ CS1 <Ar. ; = Bm, Xs> v vt ensevelir
s` Zs`+ c`\ pm ton bas quand le ton suivant est haut, ton haut quand le ton
suivant est bas marqueur d'accomplis des verbes transitifs (les valeurs du
perfectif, du parfait et de l'antériorité) PRxm ,s`
,s` Zs`+ c`\ <= Xs ; Bm ,q`.,k`.,m`= pm marqueur d'accomplis des verbes
intransitifs (les valeurs du perfectif, du parfait et de l'antériorité) PRxm
s`
s~ Zs`£\ CS924 <= Bm, Xs> v vt prendre
s… Zs`§\ CS936 <= Bm, Xs> n rn part+ propriété : --- j» v…q`akdmn_ s…_ c’ »
l» CS958 on lui a donné la part du singe
s…a` 'jf( < s…ma` cola ntaba
s…f` Zs`§Ó`+ s`§9\ IE+ EE <= Bm ; Xs s…w`= v en fonction du premier
membre d'une construction sérielle, indique que l'action du deuxième
verbe demande un déplacement préliminaire ; le deuxième verbe peut
s'employer sans marqueur prédicatif 1 vi aller+ se déplacer peut rentrer
la construction sérielle, en tant que son deuxième membre, avec le verbe
désignant la manière de déplacement Rxm v… : » j¤ j¤ » ah ∼ c–f—_
l~r‡rt EE elle a décidé d'aller piler des grain pour le brouet : a…_ s` ’
j— f’qhmfhqhm_ s’+ j» ∼ »k· m⁄ g– CS907 la mère s'est transformée en
tourbillon et a suivi leur traces : » j—kdm j&’ À·mtl`+ j&’ À·mtl`+ j&’
À·mtl` j» ∼ EE901 elle rampait, elle rampait, elle rampait... : » v»s`
j» s…f&⁄ e¤ c‡ft l…r`_ x—--- CS93/ elle est allée dire au chef du
village... 2 vi s'en aller+ partir Rxm v… : r’mh m— ah ∼ ’ s· x– m…+ m— ah ∼
j» ’ s· x–- EE96 je m'en irai demain et te laisserai ici, je m'en irai et te
laisserai ici
s…f`l` Zs`§Ó`l`\ RI+ EE <= Bm ; Xs s…w`l`= v 1) vi marcher 2) vr
EE903 marcher
s»fl`mr—dqd 'jl(+ s»f`l`mr—dqd 'l(+ s»fl`r—dqh 'i(+
s»ftl`r—dqh 'f(+ s»f`l`r—dqh 're(+ s»fl`mr—qh 'jf(
<s»ll`mr—dm signe
s…ghx` <Bm s…exô+ Maninka-Mori s…ehx`+ Son s`ehx`= n éventail
s…k` 'jf+ re( < sk… diviser
s»`k’ < mïs»`k’ conte
s»l… <= Bm tempe, Xs joue> n rn pommette : s»l`b’ scarification sur les
tempes et les pommettes

266
♦ ∼c` n rn joue
s…l` MJ <= Bm> n bande de coton [15 cm de largeur et 10 m de
longueur ; une composante obligatoire du cadeau d'un prétendant au
mariage] : j» ∼_ ak» faire le propos de mariage
s…l`ak` MJ n fiançailles
s»l— <Fr. ? ; = Bm> n tamis
s»ll`mr—dm Zs`£ll`¶ªmrd¶êd+ s`£ll`¶ªmr®d¶êd+ s`£ll`¶ªmr®d•d\ IE+
s»fl`mr—dqd 'jl(+ s»f`l`mr—dqd 'l(+ s»fl`r—dqh 'i(+
s»ftl`r—dqh 'f(+ s»f`l`r—dqh 're(+ s»fl`mr—qh 'jf( <Bm
s»`l`rxúm+ s»`l`r—qd+ Xs s»wtl`mrdcd= n signe
s~m Zs`£\ EE956+ Zs`¶ì\ II9033 <= Bm> adv ainsi : » jìm_ lh ∼ m– II9033 sa
tête est comme ça
s…m Zs`¶ê\ RI <= Bm, Xs> num dix
s»m… Zs`£m`§`£\ IE : s»m…m 'i( <= Xs ; Bm s∆mú= n rn tabou ; totem
s»ma… Zs`¶ªla`•\ RI <= Xs ; Bm s»l…= n lance
s…ma` Z&s`§la`£\ IE 'ra+ i(+ ms…ma` 'i+ f(+ ms…a`+ s…a` 'jf(+ mïc…ma`
'l(+ s»ma… j‡ma… 'jl(+ s…ma`jtma` 're( <Bm ms…a`= n Cola
cordifolia cola ntaba
s»ma’ Zs`§la‹√\ II9008 'rf(+ s»ma— Zs`£ma⁄§\ 'jt( <Bm s∆lú+ Xs s»mah= v
vi passer
s»ms· <= Xs ; Bm s»m·= v vt glorifier (surtout le Dieu)
s»q… <= Xs> v vt trouver : j&» s»q… bien que
s…`q` 'jl( < s¤nqn souffrance
s»q`s… <Ar. ; = Bm ; Xs s»k`s`= n Mardi : ∼ktm < ∼
s…r`kdm MJ <Ar. ; = Bm ; Mandinka s…r`kkh+ s…r`kd= n bouilloire pour les
ablutions
s…vt Zs`§v•\ RI <= Bm, Maninka-Kita> n Cyclanorbis senegalensis tortue
d'eau le totème des forgerons Kantè
sd Zsd+ sÏ\ IE+ II+ EE+ RI+ sh II 'rf( <Xs ms—+ Bm sú= pred 1 marqueur
négatif de l'inaccompli et du futur 2 < ms— marqueur négatif des
constructions d'identification et locative
sÄ 'rf( < sÿ briser
s— Zsd§\ SE+ CS1, b— Zbd§\ CS1 <Bm bú+ Xs s–= 1. pp entre
2. n rn relations Rxm ∼k` : j…l`qdm_ m’ r·mjtstm_ s—+ j&…_ j… f–kdm c—
SE les relations entre une jeune fille et son ami, ce n'est pas facile !
♦ ∼k` n rn relations Rxm ∼
s–f— Zsd£&Ód§\ SE+ Zsd£jd\ <Bm s‘fú+ Xs s–fd= v vt couper

267
s–fds—fd Zsd£fd£sdfd£\ II98/ <Bm s‘fús‘fú= v vt taillader
sÄm 're( < msÿm palmier à huile
s—m` IE <Bm súm»+ s—m»= pm marqueur du futur
s—mdltrt <Bm súmôltrn= n rn tante paternelle
s–qd Zsd£qd£\ II958 'rf( <Maninka-Mori s∆qú+ s∆cú= pm marqueur de
retrospectivisation PRxm sìm 0 : »k· s–qd v» ⁄k· k– m⁄ g– II958 c'est
pour ça qu'elles sont allées. : m⁄l⁄p¤sn_ k– s–qd m c¤lt II9025
l'hyène allait me manger
s—qdkdkdkdkdkd Zs⁄§q⁄§k⁄§k⁄§k⁄§k⁄§k⁄§\ II987 adv.ex idée de l'intensité du noir
s—qdmfd <Bm s—qdjd+ Xs s’qhmwh= v vt frotter Rxm i⁄r’
s—qh Zsd§q‹√\ II9015 <= Bm ; Xs s—dqh= n rn ami
s—qhm Zsd§q‹∆º\ 'jt( <Bm s—kh+ Xs s…qh= vq être rapide
s—qtm Zsd§qt¶ú\ II9031 <= Bm, Xs> v vt déplacer+ bouger
sh < sd marque de la construction négative
sÿ Zs‹√\ RI+ bÿ Zbh\ CS978+ jÿ Zj‹ƒ\ IE : sÄ Zsd£\ II9003 'rf( <Bm bÿ+ Xs s–=
v 1 vt frapper 2 1) vi se casser : » m·m_ s‘s` il saigne du nez : e⁄Õ¤_ a’ s‘
le vent souffle 2) vt casser
s’ Zs‹ƒ+ c‹ƒ\ <Xs> pp 1 la postposition de la construction de l'identification :
a…fh l’ s‡a`a·_ k… g»`m·_ ∼ "bagui" est un étoffe européen 2 m’ --- s’
exprime la valeur instrumentale : j» j·ktm_ a⁄qh m’ i‡f…_ ∼ faire
avancer une pirogue en pagayant
s‘f… Zs‹√f`•\ RI <= Bm, Xs> n arachide : s‘f`gú champ d'arachide : j» ∼_
v¤sn décortiquer l'arachide
s’k` 'jt( < sk… diviser
s’khm 'jt( <= Xs ; Bm s—kdm= v vi devenir droit
s‘ma… <= Bm, Xs> n Orycteropus afer fourmilier
s’mchm Zs‹∆ºmc‹∆º\ SE <Bm s’mshm+ Xs s’msh= n élevation+ colline
s‘Õ… Zb®&Ú£`§\ RI+ ZsxÚ®`¶ú`¶ú+ bÚ®`¶ú`¶ú\ IE+ Zs‹√Ú`§\ II9021 : s⁄Õ… Zsÿ£&Ú`§`£\ 'jf+ re(+
s‡Õ… Zst£&Ú`§_+ st¶ª&x¶`¶ú_\ 'l( <Bm s‘Õú+ Xs s⁄mÕ`= n vérité
sk… Zsk`§\ IE : s…k` Zs`£k`£\ 'jf+ re(+ s’k` 'jt( <Bm s’k`+ Xs s»k`= v vt
partager+ diviser
sk…msd Z&sk`§ms⁄≥\ 'l( <Bm s’k`mbô= n rn moitié Rxm j— 'j(
skÉ 'jt( < s‡k¤ engraisser
sk· [tlu] RI <Bm s·kn+ Xs s·kt= n rn oreil
sk·l`k⁄ Zskt§l`§kn£\ EE962 <Bm s·knl~iÉ= v vr écouter
sk·l»r…l`+ jk·l»r…l` <Bm s·knl`r`l`+ Xs s·ktlts`= n rn
bisaïeul+ arrière petit-fils+ arrière petit-fille (parent en 3e génération)

268
s¤ RI Zsn+ sÿ+ cn+ cÿ\ <Xas s¤= pp 1 dans valeur locative générale : ⁄ ∼
alors : »k· v»s… pÉ_ ∼ II92 elles sont allées vers le marigot : f’q‘mf’qhm
g…m` s&» xd g’s`_ a¤ ⁄ r’k`_ ∼ II915 le tourbillon a levé ses feuilles de
ce chemin 2 parmi : c‡f·_ l‡r·_ ∼+ j¤ i‡l…m j… Õ‘ > CS90/4
laquelle, parmi les femmes du village, est la plus belle ?
sÉ 1 Zsn®\ SE <= Xs ; Bm só= n rn reste+ les autres : m’ sÉk‡ j⁄m’m v»s…---
SE quand les autres étaient parties...
sÉ 0 Zsn£\ CS1 <Bm s¢= v vr toujours à l'Imperatif attendre : …k& s⁄+ mï a’
c‡m CS1 attendez, j'entrerai
s¤a`atft 'f( <Bm s·e` toit de chaume, Xs s’a` toiture d'une case ronde>
n maison à toit cônique de chaume Rxm a‡f· GQmxl r· 1
s¤a–'m( Zsn§ad£\ EE98 <dans-arranger ; Bm k…a°m+ Xs snadm= v 1) vt
préparer Rxm k…a–m 'a–m( 2) vr se préparer
s¤ah Zsn§ah\ IE <= Bm ; Xs s…ah= v vt cuire : j» s¤ahkh_ j— faire la cuisine
s⁄f¤ Zsÿ£fÿ§+ sÿ£Óÿ§\ RI <Bm sòfó+ Xs s⁄wn= n rn hip
s¤fn 0 Zsÿ§Óÿ\ <Bm sófñ+ Xs s¤wn= n rn nom
s¤fn 1 'rf( < s·ft 1 hangar
s¤g— Zcÿ§g⁄\ <Maninka-Mori cóeú= v vt éventer (le grain)
s⁄nk— Zsÿ£ÿk⁄\ 'jt( BR <Soninke snnkh.d bouffon> vq être ridicule
s⁄k’ Zsn£kh\ RI <= Bm, Xs> v vi pourrir
s¤mahmr` MJ <Bm ms¤lh+ ms¤lhr`= n Eryx muelleri boa de sable
(grosses taches blanches et noires)
s⁄ma¤ Zsn•laÿ£+ sn•lan£\ II907+08 <Bm sòló+ Xs s⁄ma¤m= v vt trier
s¤mfnmn <Bm sómfñmñ+ Xs s¤mwnmn= n canard Rxm a·qt
s⁄Õ… 'jf+ re( < s‘Õ… vérité
s¤nqn Zsÿ§ÿ£qÿ£\ IE : s…`q` 'jl( <= Xs ; Bm sóñqñ= 1. v vt faire souffrir
2. n 1 souffrance 2 malheur Rxm j‡qtj·m 're( : ∼ r’ ms— 'f( tout va bien
s⁄qnlni¤ <Bm sòqñlñióm+ msòqñlñió= n poignée : » s… ÕÉ_ ∼ j—kdm s»
il a pris une poignée du mil
s¤r~ Zsn£r`£\ II938 <Bm k…r~`+ Maninka-Mori c¤r~m= v vt bien voir+
discerner
s· 0 Zst•\ RI <= Bm> v vt j&» c…ih_ ∼ cracher
s· 1+ b· Zst§+ bt§\ EE <Bm s¤+ Xs s·= v 1 1) vi rester 2) vt laisser 2 vi
perir (de – m…(
s· 2 SE <= Bm, Xs> n forêt
s·a` Zst§a`\ IE <Bm s·e`+ Xs s’a`= n toit rond en chaume : ∼anm maison
ronde à toit cônique en chaume

269
s‡a…at <Bm s‡a`a·= n Européen+ le blanc
s·a`mn 'f(+ s‡a`m¤ 'jf(+ s‡a`mc¤ < mïs‚a `m¤ tourterelle
s‡f· 'rf( Zst£Ót£\ II904 <= Xs ; Mandinka s‡t= v vt piler Rxm r‡r·
s·ft 0 RI+ s¤fn Zsÿ§Óÿ£\ 'rf( II937 <Bm s¤fn= n hangar (rond, cônique,
de chaume)
s·ft 1 'i+ jf+ ra( < s·ftm 0 fermer
s·ftm 0 'f+ jl+ l+ ra+ re(+ s·ft Zst§Ót\ IE 'i+ jf+ ra( <Bm s·ftm+ Xs
s…wtm= v vt fermer : » s…`s` » j— e’Õd j¤mn j» » c…_ s·ft CS945 il
l'avait mis dans la jarre et l'a fermé avec une couvercle
s·ftm 1 Zst§Ót¶ª+ cnÓt\ EE911+ 2/ <= Bm, Xs> adv encore+ de nouveau
s‡k¤+ skÉ Zst£kÿ+ skÿ£\ 'jt( <Bm sòkó+ Xs s⁄kn= v vi engraisser
s‡l… Zsl`®\ RI+ Ek <= Bm, Xs> n temps+ moment PRxm v…f`sh : s‡l`
l‘m quand ? : É s‡l` EE957 alors
sìm 0 IE <= Bm ; Xs s·m= part marqueur de retrospectivisation PRxm
s–qd 'rf(
sìm 1 Zst¶ª\ CS965 <Bm sÉm= v vt entasser
s‡ma· Zst¶ªlat•+ st¶ªllt•\ RI <= Xs ; Bm ms‡l·= n ver de terre
s‡mr· Zst¶ªmrt•+ st¶ªmyt•\ RI <Bm ms⁄mr¤+ s⁄mr¤+ Xs, Mandinka, Maninka-N
s⁄mrn= n chauve-souris
s·mt'm( Zst§mt§\ II946 <= Bm, Xs> v vi s'égarer
s‡Õ… 'l( < s‘Õ… vérité
s‡qtj· v vt corner (donner un coup de cornes)
s·qtl` Zst§qt©l`£\ IE <Bm ms·knl`+ Xs s·ktl`= n poteau fourchu
(soutien de toiture)
s·st <= Xs ; Bm s·qt= v vt planter ; enfoncer
v» Zv`£\ CS90/1 <Bm v~+ Xs a»= prt est-ce que ? particule de la
question générale, toujours dans la fin de la phrase
v… Zv`§\ II928 <Bm v…`+ Maninka-Mori a…`= cnj ou dans les énoncées
intérrogatifs : …k` ∼ l⁄f¤_ > II928 est-ce un dieu ou un homme ?
v… Zv`§\ RI <= Maninka-Mori> v en fonction du premier membre d'une
construction sérielle, indique que l'action du deuxième verbe demande un
déplacement préliminaire ; le deuxième verbe peut s'employer sans
marqueur prédicatif 1 vi aller+ se déplacer peut rentrer la construction
sérielle, en tant que son deuxième membre, avec le verbe désignant la
manière de déplacement Rxm s…f` : l‡rtj¤snmn_ ∼s` » g¤
c‡ftl…r`_ x—--- EE933 la vielle a dit au chef du village... 2 vi s'en

270
aller+ partir Rxm s…f` : »k· ∼s… j&» s· x– EE91/ ils s'en sont allés et
l'ont abandonnée là-bas
v…f`sh Zv`§Ó`§s‹√\ 'jt( <Ar. ; = Bm ; Xs v…w`sh= n rn moment PRxm
s‡l…
v…fnm Zv`§Ón¶ª\ RI <Bm v¤vn= v vi aboyer
v»k…gh Zv`£k`®g‹ƒ\ II981 <Bm v»k…`gh+ v»k…xh itj par Dieu ! au nom de
Dieu !
v…mch Zv`¶úmc‹ƒ\ II943 <= Xs ; Bm v…kh= bn autrui : v…mchcdm enfant
d'autrui
v…q` 'f+ jf+ re( < v…s` fauve
v…q`a` <= Bm, Xs> n lion
v…q`ahkd'm( Zv`§q`§akd+ v`®q`§akd¶ê\ CS922+43 <Bm v…q`ahkdm
Erythrocebus patas, singe rouge> n colobe rouge
v…q`cdm n text. navette
v…`qt 'jt( <Bm v…`qh= v vi se creuser (de la rive)
v…`r` 'jt( <= Bm ; Xs v…k`r`= conj pour que
v…s` IE 'i+ jl+ l+ ra(+ v…q` 'f+ jf+ re( <Bm, Xs v…q`+ Maninka-Mori
v…c`= n fauve
v…s`l‘s`v…s` IE <fauve-attraper-fauve> n animal qui tue les lions
[[évidemment, un être mythique]] Rxm i»s…
v»s`m¤ 'i+ f( < v⁄qnm¤m chimpansé
v⁄nek¤ <Bm vòj·kñ+ vòe·kñ= n génie de brousse
v¤knmv‘k` Zvÿ®kÿ§“v‹√k`+ vÿ®kÿ§“vk`£\ RI <Bm v¤knmvtk`+ v¤knmehk`+ Xs
v⁄nqnvtk`= num sept
v⁄ma¤ <Bm Àòló+ Xs À⁄ln= n écorce Rxm x’qh g`s`
v¤qh Zvn§q‹√\ RI+ II9034 <Bm v…qh+ Maninka-Mori v¤qh= n argent Rxm
À—ÕdÀdÕd
v⁄q¤ <= Bm, Xs> n kola
v¤nqn Zv¢ñq∂ò\ RI <= Xs ; Bm vóñqñ= num six
v⁄qnm¤m Zvn£qn£mÿ¶ú\ IE 'jl+ l+ ra(+ v»s`m¤ 'f+ i( <Bm v⁄qnm’m+
Maninka-Mori v⁄c¤m= n Pan troglodytes verus chimpansé Rxm c–dlt
'jt(+ j‡v`mc¤ 're(
v⁄qnr¤ <Bm vòkñró+ Xs v⁄qnsn= n faucille
v⁄q¤v Zvn£qn§v\ II940 onomat l'idée d'un mouvemnt précipité : ⁄ s` ’ j—
a‡f·_ j¤mn ∼ II940 elle s'est précipitée dans la case
v¤sn <= Xs ; Bm vóqñ+ vóqñm= v vt décortiquer+ peler
v·k` Zvt§k`§\ <= Bm, Xs> n brousse : ∼ j·kt CS93+ II943 brousse réculée

271
v‡k— Zvt£kd£\ IE+ II <Bm a‘k—m+ Xs v‡kdm= 1. vq être rouge
2. v vi rougir
v·kh Zvk‹ƒ+ vt§k‹ƒ+ v‹ƒk‹ƒ\ RI <= Bm, Xs> v 1 1) vi se lever : » ∼s` j&»k· m⁄
l‘s… EE900 elle s'est levée et les a suivis 2) vt lever 2 vi voler (en
parlant d'un oiseau)
vtkt Zvtkt\ CS91 <Bm v¤kn+ Xs v‡kt+ Mandinka v·ktt= v vt naître+
mettre au monde
v‡k· Zvt£kt•\ RI <= Bm, Xs> n chien
v‡tms¤m 'f( < À‡ms·m ruche
v‡qhmc’+ v‡qtmc’ CS955 Zvt£qt§mc‹√\ <Xs, Maninka-Mori v‡qtmch= v vt
filer (le coton)
v‡qtmc’ Zvt£qt®mc‹≈\ 'f( <= Xs> v vt filer (le coton)
v‡r… Zvr`£\ RI 'ra(+ e‡r…m 'jt( <Bm e‘r…+ e‡r…+ Xs e‘r`= vq être mieux
♦ ∼x` v 1 vi s'améliorer 2 vt préférer (à – s’+ m’ --- s’( : k…xhct ‘m+ m— ah
r»x…_ v‡r`x… ⁄ s’ SE je promets de préférer la mort à cela
v·st Zvt§st£\ RI <= Xs ; Bm v¤qn= n 1 rn cuisse 2 rn percuteur (de fusil)
w»k’ 'jf+ re( < j»k’ jurer
w»q… 're( < j»q…m lire
w…q` 'jf+ re( < j…q` 1 coudre
w»`q¤ Zw`£`qn£\ IE 'ra(, w»q· Zw`£qt§\ 're( <Son w``qt= 1. v vi crier fort
PRxm j·qd 1
2. n cri : j» w»q·_ r` 're( crier fort
w…sh 'jf( < j…sh 0 casser
w‘a…`qt 'jf( < j‘a…`qt nouvelle
w¤mn 'jf+ re( < j¤mn 0 ventre
w‡a…`qt 're( < j‘a…`qt nouvelle
w·kt 're+ jf( < j·kt os
w·ktm 'jf+ re( < j·qtm 1 pirogue
w·qt 'jf+ re(+ j·tqtlhs` 'i(+ j·qtlhs` 'f( <Xs w·tqt+ cf. Soninke
wttqt= n brouillard Rxm a‡f·m : ∼_ i‘fhms` 're( le brouillard est
couché
x~ Zx®`•\ IE+ RI 'i+ ra(+ x~m+ Zx`¶ª\ II932 'f+ jf+ jt+ l+ rf(+ i~m 're( <Bm
x~m+ Xs i»m= n ici
x…`a` n canne (d'un vieux) : » a— s…f`l` m’ ∼_ s’ il marche avec une
canne
x»`e… Zx`£`e`£\ RI <Ar. ; = Xs ; Bm x»e…= v vi pardonner (qqn. – l~(
PRxm j»e…qh : c‡fts’fh_ ∼s` m l» le chef du village m'a pardonné

272
x…`k`'m( Zx`®9k`§\ II944+45 <Bm, Xs x…`k`= 1. v vi se promener
2. n nom verbal
x~m 'f+ jf+ l+ rf( < x~ ici
x»me… Zx¶`®ms`•\ II9023 <Bm x»e…+ Xs x»`e`+ Mandinka x»me`= v vi
pardonner (qqn. – x—(
xd Zxd\ EE <Maninka-Kita x—= marqueur possessif des noms "libres" ; le
ton est opposé à celui du mot suivant : » e~ x– r·_ j⁄mn dans la maison
de son père
xÄ Zxd£\ RI <Bm xÄm+ Xs i–= n, adv là
x— 0 Zx⁄§\ IE+ Zxd£\ II9040 <= Bm ; Xs i—= v vt voir
x— 1 Zxd\ EE <= Bm> pp indique l'adressé de la parole
x— 2 Zxd§\ CS+ II+ EE pm être (dans la construction participiale, où il
précède le participe)
x— 3 Zxd§\ <= Maninka-Mori> pm rare marqueur du subjonctif: une
demande polie ; un ordre ou un souhait indirect ; le but Rxm ah+ j` 1
x–k— Zx⁄≥k⁄§\ IE+ Zxd£kd§\ CS904 'i+ jl+ ra+ re(+ x–k—m 'f+ jf+ l( <Bm
x∆kúm+ Xs x—kd= v 1) vi monter : ⁄ a–kdadkda… p» x–k— » j»m II97/
elle, la grande, l'a montée 2) vt monter : j» É x–k— rì_ j»m CS904 ...
(il) l'a monté sur le cheval
x—kd [yee] IE, Zx£d§kd§+ id®qd§\ SE : x—qd 'jf( <Bm xúkô+ Xs i—kd= 1. v 1) vi
rire (de – m…( 2) vt faire rire
2. n rire
x–k—x–k—m` <Bm x∆kômxôkômm…m+ Xs x—kdxdkdmm`m= n escalier+ échelle
x—msd <Bm i—kd+ Xs Õ—mcd : Maninka-Mori x—mcd+ x—mmd hache de
guerre> n hache
x–q— Zxd£qd§\ CS900/ <= Bm, Maninka-Kita x∆qú : Maninka-Mori i∆cú=
adj même
x—qd 'jf( < x—kd rire
x—qdxdqd Zx⁄§q⁄§x⁄§q⁄≥\ IE+ EE1 <Bm xúqôxôqô+ Xs i…q`i`q`= v 1) vi
trembler+ se secouer 2) vt secouer
x’q` Zx‹»q`£\ IE 'ra+ re(+ x’q`m 'f+ i+ jl+ l(+ x’k`m Zx®‹ƒk`¶ª\ 'jf( <Bm i’q`m+
x’q`m+ Xs x’k`= v vt frire
x’qh Zx®‹ƒq‹√\ IE <= Xs ; Bm i’qh= n 1 arbre 2 crosse (de fusil)
x‘s… Zxhs`+ xhc`\ RI+ II9015 'l+ i+ jl+ ra+ rf(+ g‘s… Zg‹√c`§\ II9018+ SE
'f+ jf+ jt+ ra+ rf+ re( <= Xs ; Bm i‘q…= v vt montrer (à – m…(
x¤ < ‘x¤ oui

273
x¤qn Zxn§qÿ•\ RI+ II <Bm xóqñ= n endroit Rxm c’x`+ i~ : » ∼_ j… i»m c'est
loin
yÉ < rÉ variole
yìm 'l( < rìm voleur

274
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e»r`qhk…m g…l`m jócñeñk`m L»mc—m e⁄cna`j`m x’qhv`môm có+ »m’
E»c`ehmm` S—kdad i»vn j…m m&» j…m r…c`l`a` có- ZLe dictionnaire
Nko en langue manding commune dévéloppée, la langue de commerce de
l’Afrique de l’Ouest et sa langue charmante\- J`mj`m+ 0851- Dc- A»a`
I»`mô- Dfxosd- 0881- 425 o-
Kantè 1991 – J…msô+ R‡kdl…`m`. L»mc—m còeó_ j‡meókñ_ lúm_ jú c…
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277
Abréviations

a – article tonal
ag – suffixe d’agent, -la
aug – suffixe à valeur augmentative (-ba)
Bm – bambara
cond – marqueur du conditionnel, mána
dim – suffixe diminutif, -no
distr – marqueur de la construction distributive, ò
emph – (pronom, particule) emphatique
foc – particule de focalisation, lè
fut – marqueur du futur assuré, na
futP – marqueur du futur prédictif, bínà
imp – impératif
impf – marqueur de l’imperfectif, bi
inac – l’opérateur de l’inactuel 'sìm+ s–q—(
inf – marqueur de l’infinitif, kà
intens – particules à valeur d’intensif, dé, dére
inter – particule intérrogative, wá
=ng – variante négative du marqueur prédicatif
narr – marqueur du narratif, ka
orn – suffixe à valeur ornatif, -ma
perf – marqueur du perfectif, ta
pl – marqueur du pluriel, -lù
poss – marqueur possesif, la, ye
ptac – suffixe du participe accompli (-le, -lo)
ptin – suffixe du participe inaccompli ',sn)
qual – marqueur de l’énoncé qualitatif, ka
refl – pronom réfléchi
rel – pronom relatif (mín)
res – marqueur du résultatif, -da
recipr – marqueur de relation réciproques, Õ¤fn'm(
sbj – MP du subjonctif (ká)

278
sbj=ng – marqueur du prohibitif (kàná)
Son – Soninké
vn – suffixe se rattachant aux adjectifs prédicatifs et à certains noms pour
former des verbonominaux (-ya)
Xs – khassonka

Marques dialectales
(g) – village de Guissimbiné
(j) – village de Jumera
(km) – village de Kamiko
(kg) – maninka-bagué de Karega
(ku) – village de Kourougué (données de [Creissels 1986])
(m) – village de Mogola
(sb) – village de Sébékoro
(sf) – village de Séféto
(sg) – village de Sagora

Abréviations des sources81


CR – [Creissels 1986]
CS – [Creissels 1985]
DM – G. Dumestre. Dictionnaire bambara-français. Fasc. 1-9. Paris, 1981-
1992.
DT – Daala Touré (village de Sébékoro)
DT2 – exemples tirés de la conte « Jeune fille et crocodile »
FF – les contes de Filihen Fofana (village de Sébékoro)
JF – l’informateur Jawoyi Fofana (village de Sébékoro)
JJ – l’informatrice Jénébà Jàrá (village de Sagora)
NK – Núman Kulibali (village de Sébékoro)
SJ – l’informateur Siriman Diarra (village de Sébékoro)
TF – l’informatrice S·ma⁄ Ene`m` (village de Sébékoro)

81
Là où référence est faite à un conte, le chiffre accompagnant l’abréviation
correspond au numéro de la ligne.

279
Notes concernant la transcription phonétique
– la longueur vocalique est marqué par la voyelle double ;
– l’élision des voyelles n’est pas marqué : le « mot phonétique » apparu
au résultat de l’élision est écrit en un mot ;
– la syllabe accentuée est marquée d’un apostrophe ;
– les voyelles réduites sont représentées en registre supérieur (?), ex. : `£kt§
‘ils’. j en régistre supérieur représente la palatalisation de la consonne
précédente.

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