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I.

SITUATION GEOGRAPHIQUE DE KISSIDOUGOU

Kissidougou est une ville de Guinée située à environ 600 kilomètres de la


capitale Conakry, en région administrative de Faranah, et en région naturelle de Guinée
forestière. C'est le chef-lieu de préfecture homonyme.

À Kissidougou et à Guéckédou on parle surtout le kissi, le malinké, le maninka. le lele, le


kouranko

La préfecture de Kissidougou est une subdivision administrative de la région de


Faranah, en Guinée. Le chef-lieu est la ville de Kissidougou.

Elle est subdivisée en 11 sous-préfectures : Kissidougou-


Centre, Albadaria, Banama, Bardou, Beindou, Fermessadou-Pombo, Firawa, Gbangbad
ou, Kondiadou, Manfran, Sangardo, Yendé-Millimou et Yombiro.

II. LES KISIA

Aly Gilbert IFFONO (1975) dans son mémoire de Diplôme d’Etudes Supérieures avoue
d’abord que le pays d’origine des Kisia reste peu connu. Cet aveu fait, il soulève les
différentes hypothèses et en discutent la pertinence et la cohérence. Il prend appui sur
deux versions.

La première fait descendre les Kisia de Fa-Magan, un roi vaincu par Soundiata KEITA
en 1228 et qui aurait migré avec sa famille et se serait senti sauvé en arrivant à la lisière
de la forêt et aurait déclaré en maninkaka « Mbara kissi ». La seconde version affirme
que les Kisia sont des migrants qui ont dû se battre avec les mains nues pour vaincre des
populations trouvées sur place (entendez la région d’habitation actuelle des Kisia). Les
vaincus auraient donné aux vainqueurs le nom de « Kisi-Kisi » : une expression qui
désigne ceux qui les auraient refoulés.

Analysant ces deux hypothèses, Aly Gilbert IFFONO (1975) arrive à la conclusion
qu’elles souffrent de plusieurs lacunes. Par exemple, Aly Gilbert IFFONO (1975) se
demande, avec beaucoup de justesse, comment expliquer que les descendants de Fara-
Magan parlent une langue différente de celle de leur origine ? Pour la seconde
hypothèse, il constate que celle-ci ne dit pas d’où viennent les Kisia, même si la version
dit comment ils se sont installés. La conclusion à laquelle est parvenue Aly Gilbert
IFFONO (1975) est qu’au XIIIème siècle les Kisia étaient déjà dans la région qu’ils
occupent actuellement. Cette thèse n’est pas celle de SURET-CANALE (1971 : 173)
[51]
 qui affirme de son côté que les Kisia :

« Chassés au XVIIème siècle du Sud-Est du Foutah-Djalon par les Dialoké, les Kisia étaient
originairement des cultivateurs semi-nomades dont la culture fondamentale était le fonia ».

Quelle que soit la période d’arrivée et d’installation des Kisia dans leur lieu d’habitation
actuel, on peut être d’accord avec Aly Gilbert IFFONO (1975) pour dire que le
mouvement migratoire des Kisia s’inscrit dans le vaste mouvement migratoire des
populations Ouest-africaines consécutif au desséchement du Sahel, à l’invasion et à la
destruction de l’empire du Ghana. La particularité de ce mouvement réside dans le fait
que les Kisia semblent être avec les Mandeyi et, semble-t-il les Baga, les populations
guinéennes qui ont fait la trajectoire Est-Ouest-Sud. C’est-à-dire du Sahel vers le
Foutah Djalon avant de redescendre vers le Sud de la Guinée et à la côte pour les
Mandenyi et les Baga.

III. ORIGINE DU NOM KISSIDOUGOU

Origine du nom kissidougou: du dialecte malinké ou maninkakan, le mot kissidougou


derrive de deux vocables : kissi qui signifie (survie) et dou ou dougou qui signifie
( terre).<< La terre de survie>> ce nom est de Manden Mori ( grand frère de soundiata
Keita) qui, après avoir chassé soundiata , sa maman sogolon et sa sœur sogolon klonkan
du manding en 1222, était obligé de s'enfuir pour éviter la vengeance de son frère, alors
que le retour de ce dernier était sollicité parmi les siens pour libérer le royaume de la
domination dont il faisait l'objet de la part de soumaoro Kante de l'empire sosso,;
soundiata Keita finit par revenir de Mena (R.Mali) où il était reçu par le roi Moussa
tounkara, au manding en 1232. Manden -mory naturellement quitte le trône et fonce
vers le sud en compagnie de ses fidèles et finit dans la fuite désespérée par se retrouver
sur cette terre fertile à l'abri de toute e tantations éventuelles de soundiata Keita et ses
alliés c'est ainsi qu'il dira à ses compagnons <<dougou ninyé mokô kissi yôro bô>> . d'où
kissidougou où ils ont été rejoints par les chasseurs kouranko de Mara actuel( kerouané)

Rien à voir avec l'ethnie kissi, le nom de la ville de Kissidougou, composé


de Kissi (échapper) et dougou (terre), signifie littéralement, en malinké, " la terre
d'asile ". Les Malinkés y ont trouvé refuge sur la route de l'exil. La ville fut celle du
frère aîné de Soundiata Keita, fondateur de l'empire du Mali, Dankaran Touma Keita.
Leur dernier chef Kissi Kaba Keita livra une bataille sans merci aux colons avant de
décéder en 1898. Aujourd'hui, Kissidougou est le carrefour reliant la Guinée forestière
à la Moyenne-Guinée. Sa terre est fertile et les denrées agricoles de la région (avocat,
banane, orange, pamplemousse, noix de kola) à des prix imbattables. Néanmoins, la
ville, comme toute la région, a subi les préjudices économiques des guerres en Sierra
Leone et au Liberia

IV. INTRODUCTION LE PAYS ET LES VILLAGES

Au nombre de 140.000 environ, les Kissi forment la population la plus importante des


cercles de Kissidougou et de Guéckédou, en HauteGuinée française. La plus importante,
non la seule : le nord et le nord-ouest du cercle de Kissidougou, d’aspect encore
soudanais, sont habités par une majorité de Kouranko et de Malinké, ces derniers venus
des cercles de Kankan et de Kouroussa. Au sud, la savane disparaît devant une
végétation de plus en plus dense ; les Kissi occupent seuls la forêt et débordent les limites
politiques : la Sierra-Leone en compterait 35.000, groupés en trois chefferies
(recensement de 1931), l’Etat indépendant du Liberia peut-être autant. Enfin l’est du
pays kissi connaît quelques Toma, onginaires du cercle de Macenta où ils forment le
fond de la population. Nos gens se trouvent ainsi occuper la lisière de la forêt atlantique
et de la savane soudanaise ; et ce caractère frontalier, inscrit dans le sol, transparaît
dans toute leur vie matérielle, sociale, religieuse
Pays riche, puisqu’en dépit d’un médiocre état sanitaire (trypanosomiase, dysenterie
amibienne, lèpre, pian … ), la densité du peuplement s’établirait aux environs
de 10 habitants par km2 dans le nord (cercle de Kissidougou), 19,6 dans le sud (cercle de
Guéckédou). L’origine de ceux qui se nomment eux-mêmes Kissi demeure obscure :
quelques vieillards parlent encore d’une grande migration qui aurait, à une époque
reculée, détaché les Kissi du rameau mandé et les aurait fixés dans une région de
l’actuelle Sierra-Leone, au sud-ouest de leur habitat actuel. Les descendants, par petits
groupes et en plusieurs temps, auraient repris la direction d’où étaient venus leurs
ancêtres. En fait, la région qu’occupent aujourd’hui les Kissi a, de temps immémorial,
formé un carrefour balayé par de continuelles migrations venues de la savane ou de la
forêt ; balayé, aussi, par les chasseurs d’esclaves. Traversant cette région il y a plus d’un
siècle, René Caillé notait déjà que :

V. NOTE DE RENE CAILLE SUR KISSIDOUGOU

« Ce pays (kissi) est divisé en plusieurs petits Etats gouvernés par des chefs
indépendants, qui se font souvent la guerre entre eux pour se procurer des esclaves
qu’ils vendent très cher. Il y a de ces barbares qui font profession de se cacher derrière
les buissons, de surprendre les malheureux nègres cultivateurs dans leurs champs et
d’aller ensuite les vendre impitoyablement. »

VI. LA LANGUE KISSIENNE


VII. Le kissi (ou kisi) est une sous-famille de langues africaines rattachée à la branche
sud des langues atlantiques au sein de la grande famille des langues nigéro-
congolaises.

Elle comprend deux langues :

 Le kissi du Nord, parlé en Guinée par 560 000 personnes3 et en Sierra Leone par


62 000 personnes4, soit 622 000 personnes au total1. Elle contient beaucoup de mots
empruntés au malinké.
 Le kissi du Sud, parlé au Liberia par 277 000 personnes5 et en Sierra Leone par
136 000 personnes6, soit 413 000 personnes au total2.

Les deux langues sont différentes l'une de l'autre7,8.

En Guinée, les principales villes où le kissi est parlé sont les villes de Guéckédou et
de Kissidougou ainsi que dans leurs sous-préfectures (milieu rural)

Le Kissi est l’un de ces témoins. Géographiquement, il est séparé des autres langues du
groupe sénégalo-guinéen (ou Atlantique occidental selon la classification de Westermann
reprise par J. Greenberg) 62 qui sont des langues à classes, par des langues mandé ou
par le peul.

C’est ainsi qu’entre le Kissi et le groupe compact des langues sénégalo-guinéennes


(représentées en Guinée par les Baga, Nalou, Landouman-Tyapi, etc. ainsi que par le
Peul) se sont enfoncées des langues mandé comme le Kouranko, le Kono 63 le Mandé, le
Djallonké, le Susu et que cette strate recouvrait également le Sud avec le Vaï, le Gbande,
là où, nous le verrons, s’étendait un vaste ensemble Ouest-Atlantique Kissi-Krim-
Bulom-Sherbro-Gola.

Cet ensemble a été fractionné par l’invasion mandé puis les îlôts ont eux-mêmes été
grignotés et réduits pour ne plus laisser subsister outre le Kissi de la Haute-Guinée
débordant légèrement sur la Sierra-Leone et le Libéria, qu’un ilôt Gola-Bele au Sud
auquel est adossé un autre noyau Kissi à cheval sur la frontière libéro-léonaise
concrétisée par la rivière Morro, et une enclave Krim sur la côte à l’embouchure de la
rivière Sewa. A l’Ouest, un îlot plus important avec le Bulom sur la côte, le Timné et le
Limba à l’intérieur a résisté à la poussée Mandé.

Inversement, on trouve enkysté dans le Kissi, une langue Lélé qui provient de
l’assimilation d’une fraction Kissi par un envahisseur Kouranko (phénomène identique
à l’assimilation de Sherbro par des Kouranko pour donner les Kono, mais réduit,
contrairement à ces derniers, à une enclave).

Il ne semble donc pas, en se basant sur la carte des langues, que les Kissi aient été
récemment expulsés du Djallon par une invasion mandé ainsi qu’on l’a longtemps pensé,
mais qu’ils faisaient partie intégrante d’un ensemble archaïque OuestAtlantique
submergé, disloqué et réduit par les invasions mandé et peul 64.

VIII. LE POMDO DANS LE MILIEU KISSI

Les Kissi constituent une population de Guinée comptant près de 300 000 individus,
peut-être d'origine soudanaise, ayant été fortement influencés par la culture Malinké.
Denise Paulme (in Les gens du riz, Paris, Plon, 1954) évoque ce peuple et remarque des
pierres sculptées anthropomorphes appelées pomda ou pomtan (plur. de pomdo). Elles
ont été trouvées dans le sol et ont été utilisées par les Kissi comme figures d'ancêtres.

D'après D. Paulme, lorsqu'un homme important décèdait, un pomdo était déterré près
d'un kolatier planté par le défunt, de son vivant. Grâce au rêve ou la divination, un
descendant découvrait le lieu précis de la statuette. Alors se déroulait le rituel appelé «
interrogatoire du cadavre » au cours duquel la statuette était placée sur un brancard
posé sur la tête du devin. Inclinée sur la droite, sur la gauche, elle «répondait» aux
questions.
C'est peut-être ce qui est représenté sur cette photographie ci-dessus.

Le pomdo porte le nom de l'ancêtre qu'il représente et dont il constitue le « portrait ».


Pour les Kissi, ces pomda recevaient des offrandes à la fin des semailles, pour les fêtes du
début des moissons.
Les pomda se distinguent stylistiquement des nomoli par la forme de la tête, le
traitement des yeux et des narines (respectivement moins globuleux et souvent moins
épatées).
Plusieurs pomda présentent des coiffures en damier et montrent des dents taillées.

 LA RELIGION DES KISSIS

 La religion des Kissis est axée sur le culte des ancêtres, dont les tombes, marqués
de cercles de pierres, sont l'objet d'une vénération constante. Ces mêmes
ancêtres, fondateurs de villages, ont marqué le terroir de rochers, arbres et
étangs sacrés que l'on honore dans le but de susciter la fécondité des hommes et
des récoltes. Une grande partie de la vie spirituelle des Kissis est dominé par la
crainte des sorciers, la protection et la lutte contre leurs activités néfastes. A cet
effet chaque village, ou presque, possède son chasseur de sorciers (Wulumo).

IX. PATRONYMES

Pour une meilleure connaissance individuelle de l’ethnie Kissi, le tableau patronymique


nous ressort 79 noms.   De ce contingent, il ne faut retenir seulement que 21
ancêtres éponymes, dont : Bongono, Dembadouno, Feindouno, Léno, Kamano, Komano,
Koundouno, Millimouno, Mamadouno, Maano , Lélano ,Ouéndéno, Simbiano,
Tinguiano,Tolno Tonguino, Yaradouno, Yifono (Iffono), Yombouno …

Les autres patronymes dérivent ces premiers, parfois une différence de phénomènes les
marques, mais le Totèm demeure le même. Exemple : Mamadouno et Massandouno,
Feindouno et Frangadouno

Certaines populations pour s’identifier ont préféré fonder les patronymes sur le nom de
leur cité. Exemple : Koumassan=Koumassadouno, Kagbadou=Kagbadouno,
Kombadou=Kombadouno, Mongo=Mongono.
Rang de naissance :

Pour Mamady Yaradouno, (Rashidi Malcomy) Juriste et Gestionnaire de Ressources


Humaines, DG de la Structure Malcomy Agency, le rang de naissance au pays Kissi:

Il s’agit des noms des enfants d’une même femme dans le pays Kissi . Nous préciserons
que cette classification reste toujours valable pour les Kissis de Guéckédou:

N° RANG DE NAISSANCE GARÇONS FILLES

1 1er Sâa Sia

2 2e Tamba Koumba

3 3e Faya Finda

4 4e Fara Tewa

5 5e Niouma (Gnouma) Yawa

6 6e Hali Sona

7 7e Kundou Tènè

Aujourd’hui, les 7 noms du côté masculin ont été utilisés pour désigner les 7 jours de la
semaine au pays Kissi par l’académie Guinéenne des Langues. Si toutefois la femme
parvient à avoir plus de sept (7) les surnoms des enfants sont donnés suivant les
événements qui coïncidents à la naissance : Ainsi : Tchôwo (né le jour d’un conflit),
Kossô (né le jour d’un jugement) Bissi (né le jour d’un décès) ...

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