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INITIATIVE
INITIATIVE REGIONALE PDRT
pour la TRANSFORMATION et
la COMMERCIALIS
COMMERCIALISATION du MANIOC (IRTCM
(IRTCM)
IRTCM)
_________________________
PROJET de DEVELOPPEMENT de RACINES et
TUBERCULES (PDRT)
BENIN :
ETUDE SUR LA COMMERCIALISATION DES
PRODUITS DERIVES DU MANIOC VERS LES
MARCHES DES PAYS LIMITROPHES
(Niger, Nigeria, Togo et Burkina Faso)
Rapport final
Realisé par :
SOULE Bio Goura
GANSARI Sanni
GIBIGAYE Moussa
Septembre, 2008
2
Table des matières
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................................... 2
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................................... 3
1.1 Introduction ..................................................................................................................... 4
1.2 Les objectifs de l’étude ................................................................................................... 4
1.3- Résultats attendus............................................................................................................ 5
1.4- Méthodologie .................................................................................................................. 6
1.5 L’échantillonnage ............................................................................................................. 7
1.5.1 Les marchés .............................................................................................................. 7
1.5.2 Les opérateurs économiques ................................................................................... 8
II - LE CADRE COMMERCIAL POUR LA COMMERCIALISATION DES DERIVES DU MANIOC .. 9
2.1- Le cadre formel ............................................................................................................... 9
2.1.1 Les normes de qualité............................................................................................... 9
2.2 - Le cadre informel ........................................................................................................... 5
III- STRUCTURE DU MARCHE DES DERIVES DU MANIOC ET CARACTERISTIQUES
PRINCIPALES DE LA DEMANDE ................................................................................................................... 6
3.1- La structure du marché des dérivés du manioc au Bénin................................................ 6
3.2- La chaîne d’approvisionnement, d’exportation et de distribution des dérivés du manioc
................................................................................................................................................ 7
3.2.1. Le circuit du nord Bénin.......................................................................................... 7
3.2.2 Le circuit du Sud Est ............................................................................................... 8
3.3- Les acteurs impliqués dans le commerce des dérivés du manioc ................................. 11
3.3.1 Des producteurs du manioc ..................................................................................... 12
3.3.2 Des transformatrices ................................................................................................ 12
3.3.3 Des commerçantes................................................................................................... 13
3.4 Les importateurs. ...................................................................................................... 13
3.5 Les exportateurs ....................................................................................................... 13
3.5.1 Les exportateurs qui travaillent à cheval sur les frontières ..................................... 14
3.5.2 Les autres exportateurs ........................................................................................... 14
3.6- D’autres acteurs ............................................................................................................ 15
3.7- Les acheteurs finaux ..................................................................................................... 29
3.8 La structure de la demande………………..………………………………………….30
3.9 Les prix des dérivés du manioc……………………………………………………….32
3.9.1 Evolution des prix sur le long terme ...................................................................... 20
3.9.2 Evolution inter-saisonnière des prix ....................................................................... 21
3.9.3 Evolution des prix relatifs ...................................................................................... 22
3.10 L’analyse des marges sur certaines circuits commerciaux……………… ………… 36
IV - LA CONCURRENCE ET LES POTENTIALITES EXISTANTES......................................................... 1
4.1 La concurrence ................................................................................................................ 2
4.2- Les potentialités .............................................................................................................. 3
4.2.1 Au plan national ....................................................................................................... 3
4.2.2 Au plan régional ....................................................................................................... 4
4.2.3 Au plan international ................................................................................................ 5
V- STRATEGIES A METTRE EN ŒUVRE EN VUE D’AUGMENTER LA PENETRATION DES
MARCHES ............................................................................................................................................................ 5
VI - CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................................... 8
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 10
3
Liste des figures
Pour réaliser ces objectifs, le PDDAA oriente la planification et l’investissement vers quatre
‘’piliers’’ qui se renforcent mutuellement :
1- Expansion des superficies bénéficiant d’une gestion durable des terres et de systèmes
fiables de maîtrise d’eau,
2- Amélioration des infrastructures rurales et de capacités de commercialisation pour un
meilleur accès aux marchés,
3- Augmentation de l’offre alimentaire et réduction de la faim,
4- Recherche agricole, dissémination et adoption de technologies appropriées.
L’objectif général de l’étude est le développement de nouveaux débouchés aussi bien pour
les nouveaux que pour les dérivés existants du manioc du Bénin. En d’autre terme, le but est
de conquérir le marché extérieur pour les dérivés du manioc béninois. De façon spécifique,
l’étude vise à connaître :
- Le cadre commercial formel et informel -c'est-à-dire les différentes contraintes à
l’entrée/à la sortie des dérivés du manioc- dans les quatre marchés limitrophes, aussi
bien en terme de barrières tarifaires que non tarifaires ;
5
- L’organisation de la chaîne d’approvisionnement/d’exportation au Bénin et de
distribution dans les quatre pays limitrophes, destinataires principaux des dérivés du
manioc béninois ;
- La typologie des exportateurs/importateurs actuels opérant entre le Bénin et les pays
limitrophes, leur localisation aussi bien au Bénin que dans chacun des quatre pays
voisins, leurs infrastructures logistiques et commerciales ;
- Les types de dérivés du manioc et les quantités exportées/importées pendant les
différentes saisons (périodes) de l’année ;
- Les principales caractéristiques de la demande (en termes de quantité et de qualité) des
dérivés du manioc béninois dans chacun des quatre pays limitrophes ;
- Le degré de concurrence existant dans chacun des pays voisins par rapport aux dérivés
du manioc béninois ;
- Le potentiel de croissance (par produit, pays et type d’acheteurs) des dérivés du
manioc béninois dans les pays importateurs ;
- Les voies et moyens pour pénétrer les marchés et pour accroître les volumes des
dérivés du manioc béninois dans les différents segments de marché des pays
importateurs.
Les résultats attendus de l’étude sont résumés en les huit points suivants:
1.3.1 Une description des normes et autres contraintes formelles ou informelles à l’entrée
des pays importateurs, par pays et par produit. Ces entraves pouvant prendre plusieurs
formes telles que : les quotas, les taxes, les tarifs, les interdictions, les prescriptions sur le
label, la traçabilité, le conditionnement (l’emballage), l’étiquetage, le transport, les
documents d’accompagnement etc ;
1.3.2 Une description de la structure de la filière de commercialisation des dérivés du
manioc, notamment de la chaîne d’approvisionnement, d’exportation et de distribution en
mettant en exergue les acteurs impliqués, leur localisation géographique, leur rôle
respectif dans la chaîne et leur marge commerciale correspondante ;
1.3.3 Une définition de la typologie des exportateurs et importateurs, celle des produits
traités en terme de volumes, sources d’approvisionnement et fournisseurs des dérivés du
manioc, les quantités des produits traités au cours des deux dernières années puis d’en
dégager les principaux handicaps et les attitudes des acteurs face à ces contraintes ;
1.3.4 Une détermination de la typologie des acheteurs finaux des dérivés exportés et
importés, leur localisation géographique et les caractéristiques de leur demande en terme
de quantités achetées, saisonnalité, produits demandés et la tendance de consommation
attendue pour chaque produit et par pays ;
1.3.5 Une analyse des prix des produits traités à l’exportation et à l’importation au cours
des cinq dernières années (si possible) et un dégagement des marges de marché entre les
différents acteurs et pour les divers marchés ;
1.3.6 Une identification de la typologie et l’organisation des concurrents dans les pays
limitrophes, en insistant sur la stratégie de marketing en terme de qualité, hygiène,
présentation, emballage et dimension, labelling, soutien promotionnel, prix etc.
Déterminer ainsi les forces et faiblesses des produits des concurrents par rapport aux
produits exportés ;
1.3.7 L’inventaire des potentialités existantes dans les marchés limitrophes par pays et par
produit et indiquant ensuite les conditions pour atteindre ces potentialités -en termes de
normes, quantité, qualité, emballage, étiquetage, hygiène ;
6
1.3.8 L’inventaire de toutes les stratégies à mettre en œuvre en termes de produits à
commercialiser et leur quantité, normes à respecter et les activités promotionnelles et de
sensibilisation. Indiquer ensuite les stratégies de pénétration des différents marchés.
1.4- Méthodologie
L’approche globale a consisté à faire une analyse du fonctionnement du marché des dérivés
du manioc du Bénin en mettant l’accent sur les caractéristiques de l’offre, de la demande, des
prix, sur la typologie des acteurs et de leurs différentes stratégies. L’analyse a consistée
également à étudier les obstacles tarifaires et non tarifaires aussi que les autres contraintes aux
transactions des produits dérivés du manioc entre le Bénin et ses voisins immédiats, le
Nigeria, le Burkina-Faso, le Niger et le Togo.
1. D’une analyse des chaînes de valeur du manioc, notamment à partir des opérations de
transformation et de distribution (mise en marché) des six principaux produits dérivés
de manioc: gari, cossettes de manioc, tapioca, lafun, farine et amidon de manioc. Au
niveau de la transformation, nous nous sommes intéressés aux questions relatives aux
normes de qualité et d’hygiène. Il a été question d’analyser la manière dont les normes
sont prises en compte tout au long du processus de production des dérivés, depuis la
matière première jusqu’au produit fini. Comment le processus de commercialisation
tient compte des problèmes liés à l’emballage, le conditionnement, le stockage, le
transport etc ;
2. D’une analyse des circuits de commercialisation en vue d’identifier toutes les formes
de transactions en s’intéressant particulièrement aux acteurs et aux mécanismes
d’approvisionnement et de distribution des principaux produits. L’analyse s’est
particulièrement intéressée aux zones d’approvisionnement en matière première, à
celles de transformation, de regroupement des produits, aux principales poches
d’exportation et d’importation. Elle a débouchée sur une estimation sommaire des
flux et de leur volumes, le cas échéant ;
3. D’une étude de la structure et du fonctionnement du marché des dérivés du manioc
afin de déterminer les modes d’organisation des acteurs, leur dispositif opérationnel
de commercialisation (magasins, entrepôts etc) pour chacune des catégories d’acteurs.
Cette analyse a été corrélée à celle de l’évolution des prix des principaux produits
dérivés présents sur le marché, notamment ceux du gari ordinaire. L’analyse des prix a
également permis une estimation des marges de commercialisations bord frontière
nationale ;
4. De l’analyse des défaillances du marché dont l’objectif est d’identifier les principaux
obstacles (techniques ou organisationnels) au commerce des dérivés du manioc.
L’accent a été mis sur les défaillances aussi bien de l’Etat (incomplétude du marché,
tracasseries administratives et corruption) que sur celles issues de la faible
organisation des acteurs, frein à une capacité idoine de réponse aux exigences du
marché, notamment celle relative aux normes du marché international.
7
1.5 L’échantillonnage
L’échantillonnage s’est intéressé à deux éléments fondamentaux qui sont : i) les marchés et ii)
les opérateurs économiques intervenant dans les transactions commerciales des produits
dérivés du manioc1.
Il s’est agi d’un choix raisonné basé sur deux critères : la position géographique (la frontière
notamment) du marché et l’ampleur des transactions brassées par les différentes places
commerciales du pays. En effet, bien que les flux partent des zones de production, ce sont
principalement les marchés frontaliers qui animent, dans de nombreux cas, les transactions
des produits dérivés du manioc en direction des pays voisins. Les exportations en direction
des pays lointains : Europe et Afrique Centrale, notamment se font par la mer à partir du port
de Cotonou.
1
La liste des commerçants interviewés se trouve jointe en annexe.
8
1.5.2 Les opérateurs économiques
Par contre, l’identification des exportateurs de dérivés du manioc a été faite selon la démarche
suivante :
- La première phase de la marche a consistée en la consultation de la liste des exportateurs
dans la base de données de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB), de
l’Agence Béninoise des Echanges Commerciaux (ABEC) et de l’Association Béninoise des
Exportations (ADEX) ;
- La seconde étape a été relative à la prise de contact avec les opérateurs identifiés.
De cette procédure, il a ressorti qu’il n’existe que deux (2) exportateurs officiellement
déclarés dans ce domaine, dont un seul est encore occasionnellement opérationnel
(‘’ALITECH Industries’’). Les autres opéraient dans l’informel et ont quasiment disparu du
circuit. Il n’a pas été possible, malgré nos insistances, de repérer les opérateurs exportateurs
en direction de l’Afrique Centrale. Les adresses recueillies auprès de la Direction de la
Promotion de la Qualité et du Conditionnement des Produits Agricoles (DPQC) se sont
révélées fausses.
Les résultats de cette étude permettent sans nul doute de se faire une idée de l’évolution
récente des transactions de produits dérivés du manioc entre le Bénin et ses voisins :
organisation des acteurs, nature, ramification des circuits de commercialisation,
fonctionnement des principaux bassins de production qui alimentent les échanges. Elle reste
limitée par l’incomplétude des informations sur la nature des contraintes exogènes, en matière
de normes qui handicapent les exportations des produits dérivés du manioc. En effet, si la
documentation a permis de bien renseigner les normes officielles en vigueur, les réponses
obtenues des divers opérateurs béninois n’ont pas permis d’être mieux renseigné sur les
exigences pratiques en matière de normes qualitatives et sanitaires requis par les marchés des
pays voisins.
De façon générale, les résultats des investigations ne laissent pas entrevoir une augmentation
significative des exportations des dérivés de base du manioc, du gari notamment. Il est
difficile d’imputer cette faiblesse des exportations en direction des pays voisins à des
obstacles liés aux normes.
9
Au plan national, les dispositions relatives aux normes sont nombreuses et complexes. Elles
sont désormais définies tant par des institutions internationales, les pays et par des acteurs
privés.
Au plan national, le cadre formel du commerce des produits dérivés du manioc est défini par
un certain nombre d’institutions, notamment :
- Le Ministère du Commerce (notamment la Direction du Commerce Intérieur et de la
Promotion de la Concurrence) pour ce qui concerne la règlementation tarifaire et la question
des quotas d’exportation :
- La Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA), du Centre Béninois de
Normalisation et de Gestion de la Gestion de la Qualité (CEBENOR) et la Direction de la
Promotion de la Qualité et du Conditionnement des produits Agricoles (DPQC) pour ce qui
concerne les normes techniques de qualité.
Si depuis 1990, la fonction de négociants de produits agricoles est déclarée libre par la
réglementation2 commerciale béninoise, les transactions avec l’extérieures sont soumises à un
certain nombre de mesures spécifiques.
Bien que de niveau d’avancement très différencié, les politiques commerciales mises en
œuvre par les deux communautés économiques régionales prescrivent la libre circulation des
produits du crû du règne animal et végétal. Les transactions des produits agricoles vivriers
sont exemptes de droits de douane, de la taxe statistique et du prélèvement communautaire de
solidarité des deux communautés.
On ne connaît pas très bien la législation commerciale des voisins du Bénin, prioritairement
avec qui le Bénin commerce les produits dérivés du manioc.
Par contre, bien que le Nigeria ait adhéré au schéma de libéralisation des échanges de la
CEDEAO, il a inscrit le gari sur la liste de la quarantaine de produits prohibés d’importation
sur son marché depuis 2003. Cette stratégie participe des efforts de valorisation interne de sa
production de racines.
Bien que la mesure ne soit pas respectée, elle constitue une entorse au commerce régional et
une opportunité supplémentaire offerte aux agents de l’ordre nigérians de racketter les usagers
de la route. Pire, le même arrêté n’autorise les importations des produits vivriers originaires
de la région que par voie maritime ou par des corridors frontaliers spécifiques.
11
2.1.2 Les normes de qualité
Les normes de qualité des aliments sont certes indispensables pour la santé des
consommateurs, mais elles apparaissent parfois très contraignantes. Elles sont de plus en plus
complexes du fait de l’implication de nombreux acteurs dans leur définition.
La variété hâtive, moins d’un an de cycle végétatif, est plutôt répandue dans les régions
septentrionales, où le manioc est surtout consommé sous forme de pâte obtenue à partir des
cossettes séchées et moulues. La qualité des cossettes tient tant à la période de sa fabrication,
qu’aux conditions qui ont présidé à sa production. Plus elle est blanche, sans tâche, plus elle
est appréciée des consommateurs. Cette qualité est surtout produite en saison sèche et
bénéficient de ce fait de l’ensoleillement élevé et de l’harmattan de cette période.
Dans la classification classique, on distingue deux grandes variétés de gari : le gari ordinaire
et le gari dit de luxe (Ahayo). La variété ordinaire, de loin la plus dominante sur le marché
national, est destinée à l’alimentation des personnes sous forme de pâte, chaude (Eba en
Yoruba/Nagot) ou froid (délayée dans de l’eau et assaisonné de sucre ou du miel). C’est un
produit de bas de gamme, pas trop cher et de qualité faible. En effet, la taille des grains du
gari ordinaire est quelque peu grossière. De même, le goût du produit est souvent fade ou
acide. Cette variété est celle qui alimente les courants et les flux commerciaux locaux et
régionaux. Sa production est moins exigeante et bien maîtrisée de façon empirique par les
transformatrices.
Par contre, la variété Ahayo, qui a longtemps constitué une marque de qualité supérieure,
témoigne de l’importance accordée à la question de la qualité au niveau du processus de
fabrication du produit. En effet, ce processus, intègre des critères de qualité qui sont pris en
compte aux différentes étapes, suivant l’option et le produit final recherché. Le choix de la
variété du manioc, de celui de la râpeuse, de la fermentation ou non du manioc râpé, de son
essorage, du niveau de la cuisson (sommaire ou totale qui règle le problème de la teneur en
12
eau et la charge microbiologique) traduit les différentes qualités à partir des spécificités
propres à chaque type de produit, dont le nom local évoque généralement la nature et la
qualité. La variété ‘’ahayo’’ est produite dans de nombreuses régions à partir d’un processus
d’apprentissage souvent géré par les ONG. En tenant compte des caractéristiques ci-dessus
évoquées, on distingue globalement les cinq principales variétés de gari résumées dans le
tableau 1 ci-dessous.
Tableau 1 : Caractéristiques et désignation locale des différentes qualités de gari
Qualités Désignations Caractéristiques
1er choix Missè Régularité, propreté, finesse des grains, cuisson totale au feu,
fermentation légère, temps de conservation 6 à 9 mois, grains bien
secs.
2ème choix Sohèdji, Irrégularité, propreté, finesse des grains, cuisson totale sur feu,
Sohoui fermentation légère, temps de conservation 5 à 8 mois, grains bien
Ahayo secs.
3ème choix Vèdomè Irrégularité, propreté des grains, fermentations plus ou moins élevée,
séchage au soleil, grains pas très secs, durée de conservation moins
de 5 mois.
4ème choix Dessimè Irrégularité des grains, présence de saleté et de grains de sable,
absence de fermentation, séchage au soleil, grains pas très secs,
durée de conservation limitée.
5ème choix Galigo Résidus issus du tamisage du gari Sohoui, ou Missè. Grains grossiers
et bien secs.
Source: ONC/SECAL, 1990.
La distinction variétale est moins nette au niveau des autres produits, notamment le tapioca
(taille des grains et degré de blancheur), des cossettes de manioc et du lafun. La présence de
l’amidon est peu visible sur le marché local et il n’existe pas de norme pleinement internalisée
par les acteurs pour ce produit.
Les différentes normes sur les conditions requises par un produit de qualité au Benin sont
décrites en annexe et comprennent les grandes rubriques suivantes :
• Caractéristiques physiques et chimiques ;
• Caractéristiques microbiologiques ;
• Caractéristiques organoleptiques ;
• Caractéristiques sensorielles et granulométriques ;
• Caractéristiques des contaminants et d’hygiène ;
• Ingrédients facultatifs agrées et les additifs alimentaires ;
• Caractéristiques du conditionnement, transport, stockage et d’étiquetage.
Gari
<7%m/m <2%
m/m
<1,5%m/m
<2mg/kg
• Les prescriptions
Eau Amidon Cendres pH Indice de Indice de sur les aspects
gonflement g/g solubilité microbiologiques
(G) mg/ml (S)
Tapioca <10% m/m > 85% < 0,15% m/m 5,4<pH< 6,6
m/m 17,72<G<19,13 10,67<S<2 Elles portent sur la teneur en
2,71 micro-organismes dont les
effets peuvent être nuisibles à
Amidon de Eau (Te) % Amylose Amylopectine Cendres Protéines Cyanures Viscosité pH
manioc (%) totaux g/150ml la santé humaine. La
d’eau présence de ces germes
10<Te< 13% Valeur Valeur Valeur maximale Valeur 5,4<pH<6 pathogènes dans ces produits
15 – 29 comprise entre maximale doit admise doit être de admise ne
70% et 80% être de 0,2% 0,4% doit pas 16 à 20
5,6 constitue un risque majeur
dépasser 10 pour le consommateur -par
ppm exemple, les salmonelles sont
Lafun Eau Acidité Fibre brute % Cendres % Acide
totale % cyanhydrique une source incontestable de
(acide mg/kg de lafun la fièvre typhoïde.
lactique)
Elles sont non moins importantes que les précédentes puisqu’elles renseignent aussi sur un certain nombre de questions essentielles. Elles
concernent les prescriptions sur les labels, la traçabilité, l’emballage (ou conditionnement) et l’étiquetage. Elles peuvent s’étendre parfois sur les
conditions d’entreposage et de transport des marchandises comme l’indique le tableau ci-dessous.
a) Des prescriptions sur les labels et sur la traçabilité qui ne constituent pas encore une
préoccupation majeure des exportateurs régionaux béninois qui, pour la plupart, ne
disposent pas de label et, encore moins, utilisent la traçabilité dans la production et la
commercialisation de ce qu’ils vendent;
b) Des prescriptions sur l’emballage et l’étiquetage, qui peuvent constituer des obstacles
majeurs au commerce des dérivés du manioc au Bénin, au regard du niveau de
structuration et de développement des entreprises qui animent les échanges. Les normes
d’emballage définissent la qualité et la nature du produit à travers les informations qui y
sont inscrites. Par contre, celles d’étiquetage exigent des indications précises –marquées,
pour exemple, sur une face de l’étiquette avec de l’encre indélébile et de façon lisible. Les
sacs en polypropylène et en propylène, ainsi que l’encre indélébile indiqués ne sont, non
seulement pas toujours disponibles en nombre important sur place mais également leur
achat n’est pas facile. Néanmoins, les commerçantes béninoises ont adopté des pratiques
qui montrent qu’elles ont internalisé cette catégorie de normes. Elles étiquettent leurs sacs
non seulement pour faciliter la reconnaissance lors des chargements et déchargements
mais aussi pour faciliter l’écoulement des stocks à partir des entrepôts. Cette pratique doit
son origine probablement au système dit des acquits, en référence aux modalités de
commerce informel transfrontalier entre le Bénin et le Nigeria. Tous les commerçants
tentent d’adopter la pratique comme un moyen de sécurisation de leurs marchandises et,
accessoirement, comme un moyen de s’assurer une certaine traçabilité au produit
jusqu’au-delà des frontières. La pratique, qui est en pleine extension dans le pays ne
concerne pas seulement les commerçants exportateurs mais également les commerçantes
locales (cas de Gankpètin3) ;
c) Les documents d’accompagnement donnent tous les renseignements utiles de la
marchandise en exportation ou en importation notamment sur l’origine, la destination, la
nature du produit, le poids des colis ou sacs. Ils comprennent toutes les pièces
justificatives de la marchandise en circulation par rapport à la législation commerciale
(nationale, régionale ou internationale), en vue de rassurer à tout moment et à chaque
instant/étape les contrôleurs, les institutions et les consommateurs. Ce sont donc des
documents de vérification par excellence.
3
Dans cette localité, les femmes ont inscrit leur nom sur des pancartes, moyen de fidélisation des clients sur une qualité précise de gari. Elles
mettent un soin particulier aux conditionnements du produit ; emballé dans un sac à doubles parois permettant d’empêcher l’humidification
et le contact avec des souillures multiples.
2
constructions sommairement aménagées ou transformées en magasins pour la circonstance ou
simplement un coin de l’habitation qui jouent le plus souvent le rôle d’entrepôt. Dans la
plupart des cas, plusieurs catégories de marchandises y sont entreposées, parfois pèle mêle et
à même le sol dans des constructions sans fenêtre et à toit perforé par endroit. Dans ces
magasins mal aérés et mal entretenus, l’entreposage de plusieurs produits facilite et accélère
la contamination, les attaques des prédateurs, des parasites et autres souillures. De ce fait,
l’altération des produits est non seulement fréquente mais également élevée lorsque
l’entreposage dure des mois (sans excéder 6 mois pour le gari, 9 mois pour le tapioca et
l’amidon et 3 mois pour le lafun).
En outre, le transport des marchandises est souvent groupé, c'est-à-dire que plusieurs
commerçants négocient le transport de leurs marchandises peu importe lesquelles avec un
transporteur ou un chauffeur qui en assure le transfert jusqu’à destination. Le transport de
plusieurs produits par un même camion -et parfois exposés aux intempéries (soleil, pluie..)-
favorise leur altération.
Selon les avis des acteurs rencontrés, ce volet concernant le stockage et le transport est
particulièrement difficile et truffé d’embûches pour la simple raison que nombre des acteurs
ne disposent pas de magasins ou d’entrepôts appropriés encore moins des moyens de transport
personnels utilisables à cet effet. L’immense majorité des commerçants béninois utilisent les
moyens de bord uniquement possibles dans le cadre de transport de proximité comme ceux en
direction des pays limitrophes.
Les questions de normes sanitaires et d’hygiène sont moins présentes dans les transactions
commerciales au niveau régional. Si le gari constitue un des aliments de base des populations
au Sud Ouest du Nigeria, du Sud du Togo et du Ghana, il n’apparaît que comme une denrée
d’appoint, voir de pénurie (un filet de sécurité alimentaire) dont le niveau de consommation
est fortement corrélé à la conjoncture alimentaire des pays sahéliens : Niger et Burkina Faso
(les deux débouchés naturels des produits dérivés du manioc du Bénin).
Dans ce contexte, les exigences de norme de qualité sont faibles. La demande porte
principalement sur des produits de bas de gamme, notamment en ce qui concerne le gari. Il
s’agit du gari sommairement cuit et destiné à la préparation de la pâte ou à être consommé
assaisonné avec de l’huile, ou du sucre. Au Niger, cette variété de gari est très demandée par
les éleveurs et les agriculteurs lors des travaux champêtres, dont la période coïncide avec celle
des soudures alimentaires. Seuls des niches de consommations des marchés lointains
d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali) ou Centrale (Gabon, Congo, Centrafrique), où réside
une communauté de béninois sont exigeantes sur la qualité. Leur demande porte sur la qualité
supérieure, l’Ahayo.
2.1.3 Les exigences de certification privée
Les certifications sont des documents qui attestent/certifient la conformité des normes de
qualité d’un produit par rapport à des paramètres donnés et préalablement définis. Elles sont
délivrées par des structures compétentes, suite à l’interprétation concluante des résultats des
analyses effectuées (par des laboratoires ou des fournisseurs de services spécialisés)
conformément aux normes de qualité exigées. Pour ce qui concerne les normes de qualité
exigeant des analyses de laboratoire, les aspects physiques, chimiques, microbiologiques sont
déterminants.
3
Les analyses requises/recommandées par le marché international, sont soit faites dans les
laboratoires assimilés implantés sur place, soit réalisées en Europe, situation qui n’est pas
sans créer des difficultés aux opérateurs aux ressources financières limitées. Les problèmes
résultent également des contestations des résultats.
Par ailleurs, les exportateurs des dérivés du manioc estiment trop chères (aussi bien à
l’intérieur qu’à l’étranger) le coût des analyses recommandées qui, selon eux, ne sont pas
souvent à la portée des opérateurs modestes. Malheureusement, les enquêtes concernant les
frais des analyses auprès des structures concernées n’ont pas été concluantes. Les acteurs se
sont refusé à donner les montants. Les montants des analyses varient en fonction des
paramètres à examiner, accroissant sensiblement les coûts de transaction et rendent ainsi les
prix de vente élevés au point où ces produits deviennent inaccessibles à une clientèle
majoritairement pauvre qui se rabat sur les produits de bas de gamme, à faible coût. L’autre
conséquence est qu’une partie de la clientèle abandonne systématiquement ces produits
estimés trop chers au profit des produits de substitution. Cette pratique rétrécit davantage les
marchés de plus en plus segmentés. Elle réduit également les capacités des exportateurs dont
4
les plus entreprenants sont confinés dans les limites territoriales nationales pour profiter par
moments des opportunités occasionnelles dans les pays limitrophes. Autant, les charges
inhérentes aux analyses des paramètres de qualité ainsi que leurs délais sont un goulot
d’étranglement, autant l’obtention de certification constitue une énorme contrainte pour les
exportateurs des dérivés du manioc.
Ils sont nombreux et variables selon les contextes. Les plus fréquents sont les contestations de
certaines déclarations de la part des autorités des pays importateurs, les applications de règles
nationales additionnelles voire anti-communautaires (Bénoît FAIVRE DUPAIGRE al. 2008).
Ils sont contraignants du fait de leur caractère temporaire, urgent et immédiatement exécutoire
qui fait le plus souvent appel à des contrôles rigoureux et à des sanctions en principe
inconditionnelles.
Il faut signaler tout de même que les agents des démembrements de la DPQC assurent le
contrôle dans les principaux axes routiers, en particulier les jours de marchés. Ils érigent
généralement un poste de contrôle à l’entrée ou à la sortie des localités abritant les marchés
frontaliers. Le passage des marchandises à l’exportation est conditionné par le paiement d’une
taxe établie par l’autorité administrative locale. Le montant perçu par les agents du poste
frontalier est de 100 FCFA par sac de 100 kg quel que soit le produit en exportation. Ce fond
est ensuite versé périodiquement au trésor public de la localité. Ce système est pratiqué au
niveau de toutes les frontières béninoises et par tous les pays limitrophes avec quelques
variantes relatives à l’organisation administrative et à la politique de gestion des frontières de
chaque pays. Cette pratique est ressentie par les opérateurs comme une entrave au commerce
régional. La conséquence est que les commerçants développent des stratégies de
contournement des postes de contrôle, voir de complicité avec les agents, ce qui cause la sous
estimation du volume des produits commercialisés.
4
La DPQC exécute sa mission de contrôle selon la loi n° 87-008 du 21 septembre 1987 portant régime des taxes
de contrôle de conditionnement et de normalisation des produits agricoles. A cet effet, elle perçoit la taxe
d’inspection (à l’intérieur du pays) et la taxe d’expertise (dans le cas d’exportation) au titre de frais de prestation
de service. Ces taxes sont versées dans le compte du trésor public puis budgétisées. Les frais d’inspection sont de
100FCFA par sac de 100kg pour les produits vivriers (dont le gari), alors que ceux d’expertise sont de 1000
FCFA par tonne de vivriers -et de 8ooFCFA par tonne de fruits. Dans le cas spécifique des fibres/textile, cette
taxe est de 400 FCFA par tonne pour l’inspection et de 800 FCFA par tonne pour l’expertise. A la DPQC, les
frais des analyses des normes de qualité son intégrés dans les frais d’expertise, ce qui fait que l’usager /
l’exportateur ne connaît pas souvent le montant réel des analyses effectuées.
5
Il s’agit par exemple, des pratiques développées par les commerçantes des marchés frontaliers
nigérians (dans le secteur de Pobè, Ikpinlè Ifangni). Ces pratiques consistent, pour les
commerçantes nigérianes, à s’installer aux abords immédiats des marchés et empêcher les
commerçantes béninoises des dérivés du manioc de vendre directement leurs produits sans
l’intermédiaire d’un opérateur nigérian. Exaspérées, les commerçantes béninoises finissent
parfois par brader leurs produits à leurs collègues nigérianes. Ces pratiques anormales
constitueraient une réplique à l’interdiction qui est faite aux négociants nigérians de collecter
directement du maïs sur le territoire béninois. C’est donc une barrière tactique à l’entrée du
marché nigérian.
A Gouré (localité nigériane frontalière de Pèrèrè), par contre, c’est un système de prélèvement
qui est instauré. Les responsables du marché, par l’intermédiaire des équipes campées, à cet
effet dans des endroits stratégiques prélèvent sur les négociants béninois une partie de leur
marchandise (notamment les cossettes). Ce prélèvement est présenté comme facultatif par les
agents nigérians. Mais en réalité, seule son acceptation par les opérateurs béninois leur donne
le droit de pénétrer le territoire pour écouler leurs produits. Pour les opérateurs béninois, il
s’agit d’une pratique de rançonnement assimilable à une barrière à l’entrée du marché
nigérian. A Malanville, par contre ce sont les camions nigériens qui sont seuls habilités à
transporter les produits : gari ou maïs destinés à l’exportation vers le Niger. Pour contourner
cette contrainte, certains opérateurs, notamment les petits négociants ont recours au transfert
des produits par petits lots sur des charrettes, ou par pirogues sur le fleuve, alourdissant ainsi
les coûts de transactions.
6
III - Structure du marché des dérivés du manioc et
caractéristiques principales de la demande
3.1- La structure du marché des dérivés du manioc au Bénin
La structuration du marché des dérivés du manioc s’appuie sur une analyse géographique en
tenant compte de la direction des flux des transactions. En effet, au point de vue géographique
le marché des dérivés du manioc est segmenté en deux grands pôles distincts connectant les
bassins de production aux marchés terminaux (soit de consommation, soit frontalier de
transit) :
a) Le pôle nord qui est structuré par le marché de Malanville qui comprend des circuits
variés avec des trafics fondés essentiellement sur le gari ordinaire et les cossettes ; et
b) Le pôle sud (marché de Cotonou) qui est celui des circuits très diversifiés, avec un
nombre nettement plus composite de produits qui font l’objet de transactions : gari, tapioca,
amidon etc.
Alors que le marché de Malanville draine des flux d’orientation Sud Nord, celui de Cotonou
draine des flux de direction Nord-Sud avec des ramifications Est-Ouest correspondant à des
exportations vers le Nigeria et Ouest–Est relatives aux flux d’importation en provenance du
Togo.
Ces deux pôles sont connectés aux trois principaux bassins de production et de transformation
des produits dérivés du manioc au Bénin :
* Le bassin du centre Bénin : il est le plus important, non seulement du fait de son étendue,
mais aussi et surtout en raison du niveau de sa production de dérivés ainsi que son rôle dans
l’animation du marché. Il englobe toutes les communes du département des Collines et les
communes de Bassila dans la Donga et et de Tchaourou dans le Borgou. Il est le principal
bassin de production et de collecte du gari au Bénin. C’est en effet dans ce bassin qu’est
située la commune de Ouèssè, qui produit à elle seule l’essentielle (plus de la moitié) de la
production de gari du bassin. Elle reste par conséquent la principale zone de collecte de gari
du bassin qui alimente la grande partie du trafic en direction de Malanville. Sa particularité
réside dans le fait qu’elle est fédérée par le marché de Glazoué, dont la majeure partie du
trafic est orientée vers le nord.
Cette zone génère principalement trois dérivés que sont, par ordre d’importance: le gari
(ordinaire et amélioré), les cossettes de manioc et le tapioca. La production et la
commercialisation du gari occupent une frange importante de la population de cette région,
principalement les femmes. Elles sont particulièrement actives aussi bien dans les marchés
locaux que le long de la route inter-Etats (Bénin –Niger). Le rôle que jouent les localités
riveraines de la voie inter Etats Cotonou-Malanville ( Gankpètin et Kpanhouignan dans la
commune de Dassa-Zoumé) dans la distribution du gari en témoigne.
Dans le premier village, presque toutes les femmes commercialisent le long de la route les
dérivés du manioc -notamment le gari et le tapioca- mis dans des sacs en propylène de
dimensions variables exposés sur de petites tables équipées chacune d’un montant en bois sur
lequel est inscrit le nom de la propriétaire. L’inscription de leur nom sur des plaques facilite
leur identification. La pratique peut être assimilée à une amorce de traçabilité, comme elles le
laissent entendre. C’est donc dans cette région que les efforts de labélisation et de traçabilité
sont plus apparents. La clientèle de ces produits est constituée essentiellement par les
7
transporteurs des poids lourds nigériens, burkinabés et maliens. La vente est très atomisée, fait
qui rende difficile l’évaluation de son ampleur exacte.
C’est également cette zone qui abrite l’unique usine de fabrication d’alcool à base de manioc
dans notre pays. Elle est implantée à Logozohè, dans la commune de Savalou. Les flux de ce
bassin sont secondés par ceux venant des régions méridionales, notamment des communes de
Allada et de Toffo avant d’être convoyés vers le marché de Malanville ;
* Le bassin du plateau : Il est formé par les communes de Kétou, Pobè, Ifangni Sakété et
Adja Ouèrè. La spécificité de ce bassin est la production du gari et du Lafun par des petites
unités de transformation (coopératives soutenues aussi par le PDRT) et par des
transformatrices individuelles. Les productions (gari et lafun) de ce bassin sont
essentiellement orientées vers le sud-ouest du Nigeria ou à la consommation locale. Ce
bassin est aussi caractérisé par le commerce de manioc frais. C’est d’ailleurs ce bassin qui
abrite la plus grande commune (Kétou) productrice du manioc au Bénin ;
* Le bassin du sud-ouest, regroupant les départements du Mono-Couffo, Zou et de
l’Atlantique. La production de ce bassin est principalement destinée à la consommation
locale. Elle est complétée par des importations du gari et de tapioca en provenance du Togo.
Une partie de l’offre de ce bassin alimente les flux commerciaux en direction de la plus
grande agglomération du pays : Cotonou, principale localité du département du littoral. Le
niveau élevé de l’urbanisation de ce département constitue une opportunité pour les
productions des localités environnantes et de l’intérieur du pays.
L’analyse de la chaîne se fonde sur les principaux circuits des produits qui font l’objet
d’importantes transactions. Il s’agit fondamentalement du gari, commercialisé tant à
l’intérieur du pays qu’en direction des pays voisins à travers deux grands circuits : celui du
Nord-Benin et celui du Sud-est Benin.
Plus de 80% de cette offre est exportée vers le Niger, soit quelques 6 500 à 8 500 tonnes par
an. D’après les relevés des services de protection des végétaux nigériens du poste de Gaya, le
volume des importations nigériennes de gari béninois est étroitement corrélé à la conjoncture
alimentaire du pays. En 2000, 2001 et 2002, le poste de contrôle phytosanitaire de Gaya, avait
enregistré les importations respectivement de 1412 ; 850 et 303 tonnes.
On dispose de très peu d’indications sur les quantités objet des transactions. Selon les
informations recueillies auprès des commerçants et des magasiniers, plus d’une trentaine de
véhicules de moyen gabarit (2 à 3 tonnes) chacun partent des localités de Kétou, d’Adja
Ouèré et de Pobè pour les villes et autres agglomérations frontalières nigérianes, par semaine.
Cela représente une offre de quelques 60 tonnes par semaine, soit environ 3 150 tonnes de
transactions par an pour le gari. Cette région enregistre également des transactions de manioc
frais, dont une partie traverse les frontières pour alimenter les petites unités de transformation
installées au Nigeria. Les quantités objet des transactions sont mal connues.
10
Figure 1: Gari : Flux d’exportation et d’importation
NIGER
Malanville
%
BURKINA FASO
N
#
Banikoara Kandi
#
Kouandé Ségbana
# #
Parakou
%
#
Bassila
Ouèssè NIGERIA
Bantè #
#
TOGO % Marchés importants de consommations
# Localités
# Savè
Limite d'Etat
#
Savalou
Limite de Département
# Dassa-Zoumé
Limite de Commune
Sakété # #
Flux entrants
Dogbo Pobè
# Bassin de production de gari
#
#
Lokossa Allada
#
%
Comé
#
% Porto Novo
0 20 40 Kilomètres
Cotonou
Source : LARES-2008
Le second produit qui alimente les transactions est le lafun, dont la commune de Kétou est la
plus grosse productrice. La commune alimente des transactions en direction soit du Nigeria,
soit des centres urbains des départements du Plateau et de l’Ouémé. Les exportations en
direction du Nigeria sont les plus importantes. Elles sont le fait de femmes transformatrices
basées principalement à Kétou et qui probablement gèrent les plus importants foyers de
production de ce dérivé, qui peine à conquérir les habitudes alimentaires des populations au-
delà de l’aire culturelle, Yoruba et Holli. Le lafun est le pendant de l’Agbélima togolais de
l’aire culturelle Ewe/Mina et Adja. Le Nigeria demeure le débouché potentiel de ce dérivé.
La photo 1 traduit non seulement l’existence des marchés classiques bien organisés de manioc
frais dans le bassin du plateau mais aussi et surtout celle d’un énorme potentiel de production
permettant une offre commercialisable des dérivés entre le plateau et Ogun state au Nigéria.
Le trafic de l’amidon en direction du Nigeria est diffus, bien que ce marché soit un débouché
11
potentiel pour ce produit très prisé par l’industrie textile. Selon les informations recueillies
auprès des opérateurs économiques, la demande annuelle nigériane porterait actuellement sur
quelques 200 000 tonnes d’amidon par an. Le Ghana serait l’un des pourvoyeurs de ce marché
à partir des produits générés par des PME implantées dans ce pays, corollaires des activités de
du projet « Initiative Présidentielle de Développement de la Filière Manioc » dans ce pays.
L’offre nationale de l’amidon est encore très faible et très atomisée. En effet, la production est
le fait de petites unités artisanales disséminées dans les zones de production du manioc,
principalement dans le plateau et le centre du pays. Le fonctionnement de l’unité de
production industrielle de Pobè a tourné court. Ouverte en 2000, elle a fermé pour une
première fois en 2003 avant de reprendre ses activités en 2006 pour les cesser une seconde
fois en 2007. Elle éprouve des difficultés à garantir un débouché sûr à sa production dont
l’usine textile de Lokossa était le principal client. Certains groupements -à l’instar de celui
dénommé « ALOKPEHOU » de Savalou- s’investissent dans la production de ce dérivé du
manioc. Créé depuis 2003, ce groupement mixte (comprend dix huit membres dont 4 hommes
et 14 femmes) s’investit particulièrement dans la production d’amidon (goma) en fon, de
tapioca de première qualité et, accessoirement, du gari de premier choix appelé ‘’ahayo’’. La
demande nationale est le fait des teinturiers, des couturiers et certains services de pressing.
L’amidon de manioc est généralement vendu en petites quantités, notamment par ‘’togolo’’
ou par bassine, dans les marchés de collecte et ensuite commercialisé par les détaillantes dans
les marchés des centres urbains, principalement à Cotonou, Abomey, Bohicon et Porto-Novo.
Il y est cédé aux différents consommateurs urbains selon leurs besoins, généralement par
‘’togolo’’ et par sachets de 100 F, 50 F et même 25 F.
I- circuit du gari orienté vers le nord (Malanville) II- circuit du gari et du lafun du plateau
Orienté vers le sud-Nigéria (Ogun State)
Source : LARES- 2008
Ils constituent le principal maillon de la chaîne. Ils sont constitués de producteurs individuels
et de productrices dont la majeure partie exerce également la fonction de transformatrice
agissant seule ou affiliée à un groupement. . Les producteurs fournissent le manioc aux
transformatrices selon plusieurs modes (achat/vente au comptant ou à crédit, contrat). C’est le
maillon le plus faible de la chaîne de commercialisation, faute –entre autres facteurs- d’une
suffisante information sur le fonctionnement du marché (structure et ampleur de la demande
et sa dynamique dans le temps), inadéquation -voir quasi inexistence- de financement de
campagne etc. Les producteurs sont parfois contraints de brader leur production pour
satisfaire leurs besoins financiers urgents.
Expression de son importance dans la structure du marché des produits dérivés du manioc, le gari fait l’objet de
plusieurs initiatives de régulation de son marché. Plusieurs systèmes de mutualisations des achats, des stockages
et des ventes régulées fonctionnent actuellement dans les bassins de production. Au titre de ces initiatives, on
peut retenir celles relatives à la mise en place de mini bourses sous l’initiative des projets de développement.
Les bourses plus connues sont celles de Gankpetin et de Kétou.
La bourse de gari de Gankpétin a été créée en 2005 sur l’initiative et l’appui (technique et financier) du PDRT.
C’est la tentative de modernisation du groupement dénommé ‘’SEWAKPON‘’ («vient voir » en Idatcha). Le
groupement est composé de onze membres dont cinq femmes et six hommes. Ses activités sont l’achat et le
stockage du gari ‘sohoui ou ahayo’ et du tapioca pour les vendre en périodes favorables. La logistique
principale du groupement est constituée d’un magasin de stockage d’une capacité de 10 à 15 tonnes, construit
avec l’aide du PDRT en 2005. La Bourse procède à des achats et au stockage du gari entre Décembre et
Février, c'est-à-dire au cours de la période d’abondance, au moment où le kilogramme de gari est cédé entre
135 et 160 FCFA. Les ventes sont effectuées entre Juillet et Aout, au moment de la soudure alimentaire où le
kilogramme du grand premier choix est vendu entre 275 et 320 FCFA. Les réalisations de la bourse restent pour
le moment modestes, faute de ressources financières adéquates pour se doter d’un fonds de roulement sécurisé.
Cependant, elle semble bénéficier de bonnes opportunités de développement, opportunités offertes par le contrat
de service qu’elle vient de nouer avec l’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) à qui elle
a livré l’équivalant de 5 tonnes de gari en 2007.
La bourse de Kpankou dans la commune de Kétou est encore plus modeste. Initiée par le projet Kpankou de
l’ONG suisse Helvetas, elle devait assurer la collecte, le stockage et la distribution du gari et du Lafun produits
par les groupements de transformatrices installés dans cette commune. Mais les difficultés logistiques n’ont pas
13
permis au projet de se positionner comme un véritable moyen de commercialisation des produits dérivés du
manioc qui ploient sous les bras des transformatrices.
Elles sont nombreuses et regroupées en trois grandes catégories : les grossistes, les semi-
grossistes et les détaillantes. Elles constituent le troisième maillon et restent les principales
actrices de la chaîne. Leur rôle est déterminant dans tout le processus, depuis la production du
manioc jusqu’à la consommation des dérivés en passant par leur distribution. Le niveau
d’organisation et d’équipement des entreprises que dirigent ces divers acteurs est lâche. Pour
l’essentiel, les commerçants ne disposent pas d’infrastructures de transaction, rarement de
magasins de stockage. La vitesse de rotation des stocks est assez élevée au niveau des
entrepôts personnels. Les stocks sont parfois reportés dans les magasins collectifs disponibles
dans les principaux marchés frontaliers ou de distribution qui servent aux transactions vers les
pays voisins. C’est le cas principalement du marché de Malanville, qui dispose de deux sortes
de magasins de stockage: ceux en matériaux définitifs construits par l’ONASA et ceux en
matériaux précaires propriétés du comité de gestion du marché.
Depuis six ans environ, d’importantes quantités de gari en provenance du Togo et du Ghana
transitent par Kraké et Igolo pour le Nigeria. La collecte est faite au Togo par des colleteuses
et demi-grossistes béninoises. Les produits sont exposés dans les marchés de: Comé, Dogbo,
Azovè et de Lobogo Les exportations sont assurées par des commerçants nigérians basés sur
ces marchés. Les enquêtes effectuées aux postes phytosanitaires de Illacondji et de Igolo ont
permis de constater qu’environ 20 tonnes de gari « ahayo » en moyenne quittent par semaine
les marchés du Mono-Couffo et de Djoda au Togo pour le Nigeria. Les commerçants Ibo et
Yoruba du Nigeria et les commerçantes béninoises basées à Kraké assurent
l’approvisionnement du gari qui transite par Kraké et Igolo, soit directement après un
transbordement dans des véhicules du Nigeria soit quelques jours après.
Photo 2: Achat et collecte de gari dans le marché de Mowodani par les commerçants nigérians
On distingue deux catégories d’exportateurs de dérivés de manioc: ceux qui exportent sur les
marchés à cheval sur les frontières et ceux qui exportent sur les long distances.
3.5.1 Les exportateurs qui travaillent à cheval sur les frontières
Ils correspondent à ceux qui pratiquent les exportations de grandes distances, le plus souvent
par voie maritime et aérienne. Plusieurs destinations sont concernés : l’Afrique Centrale,
certains pays ouest-africains comme le Sénégal ou la Guinée où résident des ressortissants
béninois et, accessoirement, l’Europe. D’après les données de la Direction de la Promotion de
la Qualité et du Conditionnement des produits Agricoles (DPQC) et de la Chambre de
Commerce et d’Industrie, une dizaine de sociétés sont officiellement engagées dans les
exportations des produits dérivés du manioc. Dans les faits, depuis une quinzaine d’années,
ils n’existent que trois qui aient réellement exercé cette fonction à une période ou l’autre.
On peut les répartir en deux groupes: les opérateurs engagés sur le front africain, notamment
de l’Afrique Centrale (Congo et Gabon) et ceux qui tentent de conquérir le marché européen.
Il a été quasi impossible d’identifier les opérateurs engagés sur le front africain ; les adresses
recueillies auprès de la Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement des
produits Agricoles (DPQC) s’étant toutes révélées fausses. La plus part des opérateurs
travaillent sous de fausses identités. On remarquera, également, que le volume des
exportations en direction de ces pays est non seulement erratique, mais aussi en net recul.
15
Les acteurs qui sont engagés dans le commerce outre Atlantique sont peu nombreux. En
réalité, un seul opérateur affiche ouvertement cette fonction ; il s’agit de ‘’ALITECH
Industries’’, une unité de production installée à Akassato (Abomey-Calavi). C’est une unité
de transformation focalisée sur un produit, notamment le gari (et rarement le tapioca). En fait,
l’unité n’a réellement effectué qu’une opération d’exportation de 20 tonnes de gari en
direction de la France. L’opération était destinée à l’exploitation d’une niche de
consommation offerte par les marchés ethniques que forment les communautés ouest et
centres africaines dans les métropoles françaises. ALITECH Industries avait alors bénéficié
du concours technique d’un opérateur français. Selon le PDG de l’entreprise, outre les
questions de normes de qualité très contraignantes auxquelles il n’a pas pu faire face, ce sont
les rigidités des règlementations douanières au niveau national qui l’ont découragé. Les
cautions demandées par la douane étaient insoutenables pour les finances de son entreprise.
3.6 D’autres acteurs
Ils sont également nombreux et leurs actions sont d’importance variable selon les circuits et
les marchés. Les principaux acteurs sont les collecteurs, les transporteurs, les magasiniers, les
gardiens, les pousse poussiers et les cambistes. Au niveau du circuit du nord -qui est le mieux
organisé, leur rôle est perceptible particulièrement dans les marchés de collette (Savalou,
Ouèssè, Bantè), de regroupement (Glazoué, Parakou et ses environs), de consommation et de
redistribution (Malanville).
D’une manière générale, les collecteurs aident les grossistes et les demi-grossistes à
s’approvisionner en gari ou cossettes de manioc. Ils peuvent être soit des occasionnels pour
certains, soit des ‘’permanents’’ -selon le niveau d’intimité- pour d’autres. Ces collecteurs,
qui fonctionnent comme des agents commerciaux, sont rémunérés à la tâche.
Les moyens de transport sont de plusieurs ordres selon la nature et la capacité des engins: les
voitures, les camionnettes et les gros porteurs (titans) et parfois la pirogue, comme c’est le cas
à Malanville. Dans tous les cas, le transport de marchandises est généralement groupé.
Plusieurs commerçants s’associent pour affréter un moyen de transport. Les magasiniers et les
gardiens assurent la sécurité des marchandises tandis que les pousse poussiers assurent le
transport des marchandises entre les lieux de vente (magasins) et les lieux de chargement ou
de déchargement.
Dans le département du plateau, la spécificité est que ce sont les commerçantes nigérianes qui
viennent acheter directement (comme l’indique la photo ci-desous) les dérivés (gari et lafun)
auprès des transformatrices ou des commerçantes locales dans toutes les localités du plateau,
notamment dans les principaux marchés comme, entre autres, ceux de Kétou, Pobè, Adja
Ouèrè, Mowodani et Idigni. Elles sont parfois aidées dans leurs transactions de leurs
compatriotes installées dans ces localités.
Le cas le mieux maîtrisé est celui du Niger. En effet, la commercialisation du gari est mieux
structurée dans ce pays qu’au Bénin. Les acheteurs nigériens qui s’approvisionnent à
Malanville sont généralement des grossistes et semi-grossistes résidant dans les centres
urbains comme Niamey, Dosso, Tahoua, Tilabéri, Birni-Konni, Gaya, etc.
Ils affichent souvent une certaine assise financière et disposent de moyens de transport
personnels. Comme nous l’avons signalé plus loin, le gari est prioritairement le produit le plus
16
demandé par ces acheteurs finaux. Contrairement à leurs homologues béninois, les acheteurs
finaux nigériens et nigérians fréquentent les marchés locaux, frontaliers notamment. On les
retrouve parfois dans des zones de production à l’intérieur des pays procédant eux même à la
collecte des produits.
3.7.2 Les acheteurs finaux des dérivés importés
Comme mentionné plus loin, les acheteurs finaux des dérivés de manioc importés sont de
deux ordres. La première catégorie est représentée par les ré-exportateurs nigérians qui se
ravitaillent sur le marché national. Cette catégorie constitue sans nul doute les premiers clients
des produits importés. La seconde catégorie est constituée par les consommateurs locaux, plus
diffus ; ces derniers s’approvisionnent soit sur les marchés locaux, soit le long de la route
inter Etats Cotonou-Lomé (cas des voyageurs).
La demande de produits dérivés du manioc sur le marché local est non seulement saisonnière,
mais elle porte prioritairement sur le gari ordinaire.
Par contre la demande du marché régional est non seulement erratique, mais aussi portent sur
de faibles quantités. Pour l’essentiel, il s’agit des demandes exprimées par les niches de
consommation, dont le taux de croissance demeure faible. Les travaux antérieurs ont pu
identifier, outre le débouchés traditionnels que représentent le Niger et le Nigeria, deux autres
importantes niches : les autres pays ouest africains et certains de l’Afrique Centrale où
résident des communautés béninoises.
17
Encadré 2 : Le marché régionale
Selon l’étude exploratoire du marché régional des produits à racine et tubercule et de leurs dérivés réalisée par
le LARES en 2004, « les marchés sénégalais et maliens sont encore très peu porteurs pour les denrées pour
lesquelles le Bénin peut espérer un placement intéressant. Il s’agit principalement du gari, dont notre pays peut
se prévaloir d’un savoir-faire susceptible, de lui conférer une compétitivité certaine à l’échelle régionale. Les
quantités de gari béninois sont encore modestes sur ces marchés, alors que les tendances actuelles des régimes
alimentaires ne laissent pas présager une augmentation substantielle de la consommation de ce produit dans
ces pays. A titre justificatif, le prix du gari de première qualité se négociait autour de 1000 FCFA/Kg à Dakar
en avril 2004 tandis qu’à Bamako, la vente est plus atomisée (sachet de 50 g environ à 25 FCFA ou 500
FCFA/Kg) et porte sur le gari de moyenne qualité. Il est par ailleurs signalé que le gari béninois est de moins
en moins compétitif sur ces marchés à cause de la forte concurrence du gari en provenance du Togo, de la
Côte-d’Ivoire et du Ghana comme le montre le tableau ci-dessous.
Ghana - 29,0
La demande sur le marché international semble pour le moment très faible et s’est révélée
très erratique. Après la déception des espoirs née de l’échec des contrats avec la Chambre de
Commerce de Brest à propos des cossettes de manioc, la demande semble se restreindre à des
niches de consommation en Europe (France, Belgique et Allemagne). Le gari et le tapioca
figurent en première ligne d’une demande dont il est difficile d’évaluer l’ampleur. Cette
demande est par ailleurs difficile à satisfaire, du fait du niveau très élevé des exigences en
matière de normes, coûts de transactions etc.
Par contre, l’Afrique centrale constitue depuis longtemps un débouché pour certains produits
du Bénin -gari et farine de cossettes de manioc. La demande de gari béninois de cette région a
évolué en dents de scie : 67 tonnes en 1998 ; 357 tonnes en 1999 ; 143 tonnes en 2000 ; 92
tonnes en 2001 et une pointe de 673 tonnes en 2002. Par contre, le placement durable des
dérivés du manioc d’origine béninoise sur les marchés de l’Afrique centrale témoigne de la
compétitivité de nos produits par rapport à ceux d’autres pays de la sous région sur ce marché
L’évolution du trafic des produits dérivés du manioc béninois au port de Cotonou (voir figure
3) permet de se faire une idée de la dynamique extérieure de la demande de ces produits au
cours des 15 dernières années.
Figure 3 : Evolution des exportations de gari contrôlées par le port de Cotonou
19
Evolution des exportations par le port de Cotonou de
gari contrôlé par la DPQC
1400
Quantité (Tonne)
1200
1000
800
600 Gari
400
200
0
90
92
94
96
98
00
02
04
06
19
19
19
19
19
20
20
20
20
Année
Les dérivés du manioc contrôlés par la DPQC et exportés à partir du port de Cotonou
concernent exclusivement le gari, les cossettes de manioc et le tapioca. L’exportation du gari
est plus ou moins régulière avec des tonnages qui varient entre 17 et 200 tonnes, avec un
maximum de 1221 tonnes en 1994. Le gari demeure le principal produit d’exportation et il est
exporté surtout vers les pays d’Afrique centrale (Gabon et République du Congo) et
accessoirement vers la France et la Belgique, tout comme les cossettes de manioc et le tapioca
avant 1994. Les exportations de cossettes et de tapioca en direction de l’Europe ont
complètement cessé depuis 1994.
De toute évidence, il est à espérer que la flambée actuelle des prix des produits de base
contribue à donner un souffle aux exportations béninoises, notamment des cossettes pour
l’alimentation du bétail en Europe et en Amérique.
Les possibilités d’expansion des exportations régionales des produits traditionnels (gari et
tapioca et cossettes) pour l’alimentation humaine semblent faibles au regard de l’évolution
des habitudes alimentaires actuelles, habitudes induites tant par l’amélioration du pouvoir
d’achat des consommateurs dont la majorité vivra en milieu urbain dans quelques années. La
fonction de filet de sécurité alimentaire que jouent ces deux produits sur le marché local et
régional connait un essoufflement.
Par contre la possibilité de conquête des marchés européens, américains et même asiatiques
par les cossettes de manioc à des fins d’alimentation du bétail, est conditionnée au respect des
normes exigées par ces marchés et au prix de vente. Il en est de même du marché de l’amidon
pour lequel il existe un potentiel régional (demande nigériane) et international (estimée à plus
de 20 milliards de dollars US par an).
Source : ONASA.
21
Au cours de l’année 2008 (figure 5), dans les deux localités, le prix à la consommation du
kilogramme de gari ordinaire est passé de 180 FCFA et 145 FCFA en Janvier, respectivement
à Dantokpa et Malanville, à 280 et 200 FCFA en Juin. Les échanges transfrontaliers ont
vraisemblablement moins tiré vers le haut le prix du gari ordinaire comme on pouvait en
attendre de la flambée des prix des autres denrées alimentaires au cours de cette année. Cette
évolution corrobore les informations recueillies auprès des commerçants à Malanville, quant à
la morosité des transactions des produits dérivés du manioc, principalement du gari ordinaire
au cours des mois de Juin et Juillet 2008.
Figure 5 : Evolution du prix du gari ordinaire entre janvier et août 2008 à Cotonou et Malanville
300
250
200
Pri x du gari ordinaire
150
100
Cotonou
50 Malanville
0
MOIS
Par contre la période des bas prix, générée par une abondante production et une demande
relativement faible, se situe entre octobre-novembre, janvier-février et parfois mars-avril et mai.
Au cours de ces périodes, les prix du gari sont tirés vers le bas par ceux du maïs et du mil,
notamment dans les zones septentrionales où de nombreux producteurs procèdent, en cette
période, à des déstockages.
150
100 Cotonou
50 Azovè
0 Bohicon
Glazoué
Mois
Source : ONASA.
Les principaux produits concurrents du manioc et de ses dérivés, dans les zones méridionales
notamment, demeurent le maïs et le riz. La compétition est d’autant plus grande dans le cas du
maïs, qui est un produit de grande consommation dans cette région et qui bénéficie d’une
possibilité de double campagne agricole dans l’année. Une bonne récolte de maïs, se traduit par
un creusement de l’écart entre le prix de cette céréale et celui du gari. Il est de ce fait intéressant
d’analyser l’évolution comparée du prix des deux produits sur la place de Cotonou. Sur les deux
plus grands marchés terminaux (Dantokpa et Malanville), le prix du gari est traditionnellement
plus élevé que celui du maïs et moins que celui du riz. Le gari est en effet un produit prêt à la
consommation, contrairement au maïs qui a besoin encore de transformation.
400
334 330
350 302
300 281 277
250 227 228 1990
207
183 169
200 157 1995
145
150 125
106 101 2000
77 88 85 80
100 58
2005
50
0 2007
Maïs R iz G ari Maïs R iz G ari
importé ordinaire importé ordinaire
Dantopka Malanville
Source : ONASA
L’analyse des prix relatifs comparés de ces trois produits de grande consommation (gari, maïs
et riz importé), au niveau des marchés de Dantokpa et de Malanville durant les vingt dernières
années, montre que :
• Les prix de ces produits ont (plus ou moins) régulièrement grimpés sur les deux marchés
depuis 1990, avec des rythmes de variation différents selon le produit et le marché. La
variation des prix a été très forte entre 1995 et 2005 pour le riz importé et faible pour les
autres produits, en l’occurrence le gari et le maïs. La tendance contraire sur ces deux
marchés est observée en 2005, pendant laquelle la variation a plutôt été forte pour le gari
et le maïs mais faible -voire très faible- pour le riz.
• La hausse du prix du gari a été de 243,2% entre 1990 et 2005 à Dantokpa, contre 185% à
Malanville. Entre 1995 et 2005, elle a été de 141% à Dantokpa et 111% à Malanville. De
plus, alors que le prix du gari et celui du maïs ont considérablement chuté en 2007 sur les
deux marchés, celui du riz importé y a enregistré une légère hausse. La baisse du prix du
gari entre 2005 et 2007 a été de 46% à Dantokpa alors qu’elle a été de 406% à Malanville.
• Il existe une relative corrélation entre les taux de variation du prix du maïs et du gari
ordinaire, notamment sur le marché frontalier de Malanville. Cette situation accrédite
l’hypothèse d’un lien entre les marchés des deux produits, sans qu’on puisse cependant
maîtriser la vitesse des transmissions des prix entre les deux produits et les niveaux de
production et corrélativement d’offre requis pour sa réalisation.
Tableau n° 7 : Comparaison des rythmes d’accroissement du prix du gari ordinaire, du maïs et du riz
importé dans les marchés de Dantokpa et de Malanville
L’analyse qui précède a montré non seulement la volatilité des prix selon les saisons, mais aussi les années. Cette situation rend d’autant plus
complexe l’estimation des marges de commercialisation, qu’elle se double de la coexistence de plusieurs prix sur le marché en lien avec la
grande variété des instruments et des procédés de mesure. Le prix est aussi le résultat d’une négociation ou d’un marchandage entre le vendeur
et l’acheteur.
Les estimations faites à ce niveau portent exclusivement sur les données collectées au cours de la seconde phase des enquêtes. Les estimations
ont pris en compte un nombre limité de circuits, mais représentatifs des principaux axes de commercialisation. Il s’agit des axes de
commercialisation qui partent des principaux marchés de collecte à celui qui assure la plus importante distribution vers les pays voisins :
Malanville. Dans cette perspective, l’analyse a été concentrée sur le gari ordinaire, qui fait actuellement l’objet d’un relatif trafic à l’exportation.
Enfin, l’analyse est une esquisse du compte d’exploitation des opérateurs opérant sur les circuits qui partent des marchés de regroupement
(Glazoué, Savalou, Ouèssè) vers Malanville. Pour ce faire, le volume des sacs a été ramené à 100 kilogrammes, afin de faciliter les
comparaisons. Dans le compte d’exploitation, les charges comprennent outre les différents frais de manutention (embarquement/déchargement),
les coûts de transfert (transport et faux frais), les frais de contrôle de la DPQC et d’entreposage à Malanville. Elles excluent la rémunération des
collecteurs qui dans tous les cas est déjà intégré dans les prix d’achat.
Tableau 8 : Disparités des marges bénéficiaires des commerçants grossistes sur quelques circuits de commercialisation (FCFA)
Circuits Prix d’achat Montant des Prix de Prix moyen Marge Marge brute Marge
commerciaux charges revient de vente brute par par tonne brute par
sac kilo
Ouèssè 16 000 FCFA 2 200 FCFA 18 200 FCFA 19 000 FCFA 800 FCFA 8 000 FCFA 8 FCFA
Malanville
Savalou 17 500 FCFA 2 800 FCFA 20 300 FCFA 22 000 FCFA 1 700 FCFA 17 000 FCFA 17 FCFA
Malanville
Tchaourou 15 000 FCFA 1 900 FCFA 16 900 FCFA 18 500 FCFA 1 600 FCFA 16 000 FCFA 16 FCFA
Malanville
Bassila 15 000 FCFA 2 400 FCFA 17 400 FCFA 18 500 FCFA 1 100 FCFA 11 000 FCFA 11 FCFA
Malanville
Bantè 15 500 FCFA 3 500 FCFA 19 000 FCFA 20 000 FCFA 1000 FCFA 10 000 FCFA 10 FCFA
Malanville
Glazoué 16 000 FCFA 2 500 FCFA 18 500 FCFA 20 000 FCFA 1 500 FCFA 15 000 FCFA 15 FCFA
Malanville
1
Source : Enquête de terrain
Le tableau 8 affiche des rentabilités, c'est-à-dire des marges commerciales brutes différentes
selon les axes pris en compte. Il faudra cependant mettre le niveau des marges brutes en lien
avec deux paramètres importants :
• La qualité du produit (gari). Incontestablement le gari provenant des communes de
Bassila et de Tchaourou est considéré comme la dernière qualité de la gamme des
produits présentés sur le marché de Malanville. Il est le moins cher, donc s’écoule
relativement plus vite que ses « concurrents » mieux élaborés provenant de Savalou,
Bantè et Glazoué ;
• Le second paramètre est relatif à la distance qui sépare le marché de regroupement au
marché terminal frontalier de Malanville, distance qu’il faut également corrélée au
degré de praticabilité des différentes voies.
Selon les opérateurs économiques à Malanville, le transfert d’un sac de 100 kg de gari
ordinaire de Malanville à Gaya coûte :
1. 800 FCFA, lorsque le transport est effectué à l’aide de charrette tirée par des ânes ;
2. 500 FCFA par voie fluviale, à l’aide de pirogue ;
3. 450 FCFA a par bâché.
En juillet 2008, le sac de 100 kg du gari béninois se négociait entre 23 500 et 24 000 FCFA,
laissant entrevoir une marge brute variant entre 1500 et 2 000 FCFA selon la qualité du gari
(ordinaire) commercialisé et le mode de transport adopté. Comme on peut l’imaginer les
marges de commercialisation des commerçants grossistes restent modestes, mais
rémunérateurs. La vitesse de rotation des stocks des gros commerçants varient entre cinq et
dix tonnes de gari toutes les deux semaines, soit des marges commerciales variant entre
80 000 FCFA et 160 000 FCFA par mois pour les négociantes des produits de qualité
médiocre ; et entre 170 000 FCFA et 340 000 FCFA pour celles qui commercialisent les
produits de qualité supérieure.
2
IV- La concurrence et les potentialités existantes
4.1 La concurrence
A défaut d’une enquête directe dans les pays voisins, on s’est fait une idée de la concurrence à
travers la littérature et les résultats des interviews réalisées auprès des commerçants qui
opèrent au Benin mais qui possèdent des correspondants dans les pays voisins. La
concurrence a été estimée pour le gari et les autres dérivés produits au Bénin et vendus sur les
marchés du Niger et celui du Nigeria. Pour les autres pays frontaliers, on ne dispose pas
d’informations crédibles.
- Pôle 1 : C’est principalement à Niamey et Tilabéri que la présence du gari venant du Togo et
du Ghana est redoutable. Certes à qualité égale, le prix de revient du gari béninois est moins
élevé que celui de ces concurrents togolais et ghanéens du fait de sa forte proximité des
sources d’approvisionnement. Cependant, l’implantation à Katago, marché de produits
vivriers de Niamey des commerçants originaires du nord du Ghana servant d’intermédiaires
pour la réception et la distribution des produits togolais et ghanéens, facilite une très grande
diffusion des produits de ces pays. L’implantation des commerçants béninois est très faible au
Niger, situation qui ne permet pas aux produits béninois d’être au top des informations du
marché et, par conséquent, de saisir les opportunités d’une demande qui reste structurellement
liée à la conjoncture de la campagne agricole au Niger. A en croire les acteurs du marché de
Malanville, les mois de Juin et Juillet auraient été marqués par un ralentissement des ventes
du gari sur ce marché, dont une faible demande nigérienne qui constitue le principal débouché
du produit béninois. Ils imputent cette récession à la forte présence de gari togolais et
ghanéen sur les marchés de l’Ouest du Niger : Niamey et Tillabéry. Cependant il est difficile
de vérifier cette information. Cette récession peut aussi résulter des effets des mesures
d’urgence prises par le Niger pour faire face à la vie chère : distribution de céréales, vente à
prix modérés et mis en place de plusieurs autres filets de sécurité pour les pauvres, principaux
demandeurs du gari.
- Pôle 2 : Il est représenté par les marchés de Birni Koni, Maradi et de Tahoua qui constituent
les principales portes d’importation du gari du Nigeria par le Niger. C’est le gari nigérian qui
constitue le principal concurrent du gari béninois dans ces localités du Sud est du Niger.
Relativement de meilleure qualité que son homologue nigérian, le gari béninois doit
cependant subir les coûts élevés de transaction, situation qui en dernier ressort le rend moins
compétitif à qualité égale que son homologue nigérian. Le gari béninois doit en effet parcourir
plus de 1100 km de ses bases de production avant d’arriver sur ces marchés et subir des coûts
de transport par unité de kilomètres parcourus, nettement plus élevés à l’intérieur du Bénin et
du Niger que son homologue du Nigeria.
Dans cette zone, le Niger importe d’importantes quantités de racines de manioc frais destinées
à être bouillies et consommées immédiatement. Le Bénin ne s’est pas encore positionné sur
un tel trafic hors du territoire national.
3
4.1.2 La concurrence sur le marché du Nigeria
Sur le marché nigérian le gari et le lafun béninois exploitent des niches de consommation
relativement à leur qualité supérieure aux produits nigérians. En effet le degré de finition des
produits béninois est un élément favorisant sa pénétration du marché nigérian.
La concurrence du gari togolais est faible et peu redoutée par les acteurs béninois. Elle se
manifeste surtout dans le département béninois du Mono et, accessoirement, dans celui du
littoral (principalement à Ouidah et Cotonou). Les produits dérivés du manioc originaires du
Togo exploitent essentiellement les niches de consommation à l’intérieur des centres urbains
béninois. Pour l’essentiel, ils sont achetés par des voyageurs sur l’axe Lomé Cotonou et dans
quelques marchés frontaliers. Il s’agit principalement du gari, du tapioca et du Agbélima, le
pendant togolais du lafun béninois et nigérian. Le Agbélima est un dérivé obtenu à partir de
l’amidon du manioc frais et de la farine de maïs. La consommation de ce plat tend à prendre
de l’ampleur à travers leur adoption par les consommateurs fréquentant les restaurants
populaires dans les centres urbains du Sud Bénin. Ces mélanges concurrencent le principal
plat à base de manioc, le « piron » dans la zone méridionale. La pate de gari brut : le piron
tend ainsi à disparaitre.
Les potentialités se distinguent au plan local, régional et international. Toutes les possibilités
ont un socle qui est représenté par la flambée des prix des denrées alimentaires. Cette
situation offre une opportunité singulière de promotion du marché des dérivés du manioc et
d’exploiter au mieux les potentialités du pays.
Il existe des possibilités d’expansion pour les dérivés du manioc béninois sur les marchés des
pays voisins.
- Cependant, c’est sur le marché nigérian que les plus grandes opportunités semblent
les plus marquées. Selon l’opérateur économique ALITECH, ce pays serait demandeur
de quelques 200 000 tonnes d’amidon par an. Cette demande nécessite quelques
800 000 tonnes de production de manioc brute, soit environ le tiers de l’offre
béninoise actuelle de cette racine. La seule satisfaction d’une telle demande
permettrait de densifier et de diversifier le tissu de production industrielle nationale.
Cette demande nigériane pourrait être amplifiée par celle de l’ensemble de la région
Afrique de l’Ouest dans la perspective de la mise en œuvre de l’Initiative Coton de
l’UEMOA et de la BOAD. Ces deux institutions envisagent d’accompagner les pays
5
producteurs de coton à transformer localement au moins 25% de leur production,
contre 3% actuellement. Si le projet venait à être mis en œuvre, il offrira une
opportunité singulière de promotion de la production de l’amidon dont les unités
textiles qui vont émerger de ce projet auront besoin. Il faudra cependant travailler à
rendre ses produits compétitifs (rapport qualité prix avec leurs concurrents extérieurs)
pour leur garantir ce marché ;
- En ce qui concerne l’alcool médical dérivé du manioc, ils existent d’importantes
opportunités sur le marché national et régional. L’exploitation optimale des
potentialités de ces marchés requiert une reforme de la fiscalité de porte de l’UEMOA.
Actuellement l’alcool est considéré comme un produit médical essentiel et est classé
dans la première catégorie des marchandises taxées à 0% de droit de douanes. Il s’agit
donc de le déclasser en le rangeant dans la catégorie des produits de consommation
finale, dont les importations seront taxées à hauteur de 20 % de leur valeur, de droits
de douanes. Une telle reforme permettrait de développer la production locale en
densifiant les unités industrielles dont les activités sont orientées vers la production de
l’alcool.
Les possibilités offertes sont pour l’instant faibles et diffuses. On pourrait cependant retenir
les niches de consommation d’Europe et d’Amérique dont la satisfaction à partir de la
production nationale exige d’importants efforts en matière de respect des normes de qualité et
d’organisation de l’offre. Le marché des cossettes pourrait bénéficier des effets de la flambée
actuelle des prix des produits de base sur le plan international pour être relancé de façon
significative. Par contre, la demande d’amidon par l’industrie textile mondiale demeure forte,
plus de 20 milliards de dollars US par an.
Au total, c’est sur le marché régional qu’il existe les plus importantes opportunités de
développement de la filière des produits dérivés du manioc. A cet effet, tous les efforts à
consentir dans le cadre de la pénétration des marchés par ces produits devraient viser
essentiellement cette région.
- Le troisième axe est celui de la commercialisation intégrant non seulement les normes
de qualité relatives au conditionnement, transport, entreposage et étiquetage mais
également une réelle volonté de l’Etat à accompagner les promoteurs à travers
l’allègement des charges, aussi que la création d’un cadre favorable à l’investissement
et à l’exportation des dérivés du manioc. Dans ce contexte, l’initiative visant la
promotion des mini-bourses locales de gari et d’autres dérivés pourrait faire l’objet
d’une réflexion approfondie pour mieux canaliser les exportations qui souffrent
actuellement de leur caractère diffus et informel.
Etant donné que les marchés frontaliers sont les seuls pôles fonctionnels pour la distribution
vers les pays voisins, il est indispensable que les stratégies à mettre en œuvre s’appuient sur
les périphéries frontalières à partir desquelles il est possible de dynamiser efficacement le
commerce des dérivés du manioc. Pour ce faire, chaque acteur (Etat, promoteurs) devra jouer
sa partition dans la réalisation effective de ce défi.
► Au niveau de l’Etat
De toute évidence l’Etat a encore un rôle important à jouer pour faciliter l’émergence d’une
filière intégrée du manioc au Bénin. Il est souhaitable que, dans le cadre de la promotion des
exportations des dérivés du manioc, l’Etat s’engage à mettre en œuvre un certain nombre de
mesures spécifiques :
• Mette en œuvre une fiscalité de développement qui permet l’investissement privé dans
le domaine de la production et de la transformation du manioc ;
• Il est également envisageable de créer dans les marchés frontaliers et dans les bassins
de production des «mini-bourses de gari » comme support à une commercialisation
plus lisible au point de vue de la qualité des produits. Les mini bourses peuvent en
effet constituer de véritables cadres d’apprentissage de la normalisation des produits :
régularité de la qualité des produits, une standardisation des instruments de mesure,
d’emballage et de conservation ;
• Envisager la possibilité de la mise en place d’un observatoire de suivi du marché des
produits dérivés du manioc au Bénin. Cet observatoire qui serait domicilié soit à
l’ONASA, soit à l’ADEX aura pour mission principale de suivre les
informations des marchés des dérivés du manioc et plus spécifiquement :
o Identifier les opportunités de vente sur les principaux marchés des dérivés ;
o Suivre régulièrement l’évolution des prix des dérivés sur l’ensemble des
marchés ;
o Identifier les acteurs, les circuits et les stratégies de distribution dans chaque
région et bassin de production.
5
L’utilisation des abords de la voie bitumée pour sécher les cossettes de manioc répugne de nombreux
consommateurs des pays voisins à acheter ce produit au Bénin.
10
Bibliographie
1- Zakari TASSOU : le marché béninois des produits des racines et Tubercules, LARES-
2004.
2- Servais AFOUDA, Bio Goura SOULE, Zakari F. TASSOU : Etude exploratoire du marché
Régional des produits à racine et tubercule et de leurs dérivés, LARES/PDRT- Mai 2004.
3- Bénoît FAIVRE DUPAIGRE, Pierre ALARY, Roger BLEIN, Bio Goura SOULE :
Améliorer le fonctionnement des marchés agricoles en Afrique de l’Ouest,
IRAM/LARES, Février 2008.
4- S.O. ADAMU, 1986, Trends and prospects for cassava in Nigeria, IFPRI working paper on
cassava, Washington, USA.
10- N. BRICAS, G. COURADE, J. COUSSY, Ph. HUGON, J. MUCHNIK, 1985, Nourrir les
villes en Afrique Sub-Saharienne, L’harmattan, Paris.
12- A. DIOP, 1992, L’attiéké dans la région d’Abidjan. Thèse de troisième cycle en économie
rurale, CIRES/Université d’Abidjan.
13- J. EGG & J. O. IGUE, 1993, L’intégration par les marches dans le sous-espace Est :
l’impact du Nigeria sur ses voisins immédiats, Rapport de synthèse, INRA/IRAM/UNB,
Avril.
14- J. ENGOLA OYEP & D. HARRE, 1992, Le Cameroun sous l’emprise commerciale du
Nigeria – le cas des produits alimentaires, INRA/IRAM/UNB, Programme d’études « espaces
régionaux en Afrique de l’ouest », Club du Sahel/CILSS/Ministère de la coopération,
Décembre 1992.
15- FAO, 1986, Racines, tubercules et bananes plantains dans la sécurité alimentaire en
Afrique subsaharienne, en Amérique latine et aux Caraïbes et dans le Pacifique, Rome, février
1986.
16- FAO, 1990, Roots, tubers, plantains and bananas in human nutrition, Rome.
17- F. I. NWEKE, J.E OKORJI, NJOKU & D.J KING, 1992, Elasticities of demand for major
food items in a root and tubers based food system: Emphasis on yam and cassava in southeast
Nigeria. International Institute of Tropical Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria.
18- F. I. NWEKE, A.G.O. DIXON, R. ASIEDU, S.A FOLAYAN, 1994.working paper n°10:
Cassava varietal needs of farmers and the potential for production growth in Africa,
International Institute of Tropical Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria.
19- F. I. NWEKE,1994, working paper n°11: Processing potential for cassava production
growth in Africa, International Institute of Tropical Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria.
21- F. I. NWEKE,R. POLSON, J. STRAUSS, 1992, working paper n° 13: Cassava production
trends in Africa, (draft), december, International Institute of Tropical Agriculture (IITA),
Ibadan, Nigeria.
23- ONC/GTZ, 1990, Secteur privé et marché vivrier béninois, Etudes sur la sécurité
alimentaire au Bénin, N°2, Ministère du développement rural et de l’ action coopérative,
Projet sécurité alimentaire SECAL, Janvier 1990.
26- G. SCOTT, P.I. FERGUSON & J.E. HERRERA (eds), 1992, Product development for
Roots an Tuber Crops, vol III-Africa, Proceedings of the workshop on processing, Marketing
and Utilisation of roots and tuber crops in Africa, held October 26-November 2 1991, at the
International Institute of Tropical Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria. CIP, Lima, Peru.
27- B. YERIMA, 1994, La contribution du manioc dans les stratégies de sécurité alimentaire
en Afrique de l’ouest : l’exemple du Bénin et du Nigeria, Projet de thèse Master of science,
IAM/CIHEAM, Juin.
28- OSSWALD, (Philippe), 1995, Economie des Racines et Tubercules, analyse dans les
pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
13
Annexes
Annexe1 : Itinéraire et programme de travail suivi
Glazoué
Ouèssè
63- OLABODE Rafiou : Président de l’Union des Commerçants Acheteurs de Gari et de Maïs
(UCAGM) de Ouèssè Tél : 95359701/ 97822760
64- AHODONOUGBO Akpondéhou : Secrétaire de l’UCAGM
65-DANVIDE Aman : Trésorière de l’UCAGM
66- DOSSOUVO Josephine : Vice-présidente de l’UCAGM
67- DANHIN Akpovi : Agent de Conditionnement/CecPA Ouèssè - Tél : 95181006
Savalou
Dassa-zoumé (Gankpétin-Adjokan)
Bohicon
Sirop de maltose Produit résultant de la liquéfaction et de la saccharification Le sirop de maltose de manioc doit exempt de :
de manioc de l’amidon du manioc. Le processus artisanal de fabrication - microorganismes capables de se développer dans les conditions normales d’entreposage ;
de ce sirop comprend les étapes ci après : mélange de - de substances provenant de microorganisme en quantité pouvant présenter un risque pour la santé humaine .
matière première (amidon de manioc et plantule de céréales),
liquéfaction, saccharification, filtration et concentration.
La présente norme s’applique au sirop de maltose de manioc
(manihot esculenta crantz). Cette norme ne s’applique pas
aux sirops de tables.
Farine de cossette Farine obtenu à partir des cossettes de manioc sèches. Le La de cossette de manioc visée doit :
de manioc procédé d’obtention de la farine est la suivante : le pilage des - provenir des cossettes de manioc saines et de valeur marchande appréciables ;
cossettes, la mouture suivi d’un passage au tamis. - être exempt d’odeurs anormales ainsi que d’insectes vivants ou morts ;
La présente norme s’applique à la farine de cossettes de - être exempt de souillures (impuretés d’origine animale y compris les insectes morts) en quantité susceptible de
manioc non fermentées(manihot esculenta crantz) destinée à présenter un risque pour la santé humaine.
la consommation humaine.
Alcool de manioc Produit obtenu à partir des racines de manioc. C’est un L’alcool de manioc à usage industriel doit :
à usage médical liquide incolore, limpide, volatile, inflammable et - avoir une odeur caractéristique d’alcool ;
hygroscopique composé essentiellement d’éthanol et d’eau. - être exempte de métaux lourds en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé humaine ;
Les étapes de fabrication sont : l’épluchage, le lavage, le - être exempt d’impuretés susceptibles de présenté un risque à la santé humaine ;
2
râpage, le pressage, la fermentation anaérobique, le - être exempt de microorganismes en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé humaine ;
chauffage, la distillation et le refroidissement. - être exempt des parasites en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé humaine ;
La présente norme s’applique à l’alcool de manioc à usage - être exempt de substances provenant de microorganismes en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé
médical obtenu à partir du traitement des racines de manioc humaine.
(manihot esculenta crantz). Elle n’est pas applicable à
l’alcool de manioc à usage industriel ou alimentaire.
Alcool de manioc L’alcool de manioc à usage alimentaire est un liquide L’alcool de manioc à usage alimentaire visée doit :
à usage incolore, limpide, clair et inflammable obtenu à partir des - provenir racines de manioc fraiches, saines et de valeur marchande appréciables ;
alimentaire racines fraiches de manioc. Pour l’obtenir, on précède à la - être exempte de métaux lourds en particulier le cuivre et le plomb ;
rectification et au mouillage de l’alcool distillé. - être exempt d’impuretés susceptibles de présenté un risque à la santé humaine ;
La présente norme s’applique à l’alcool de manioc à usage - être exempt de microorganismes en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé humaine ;
alimentaire obtenu à partir du traitement des racines de - être exempt des parasites en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé humaine ;
manioc (manihot esculenta crantz). Elle n’est pas applicable - être exempt de substances provenant de microorganismes en quantité susceptibles de présenter un risque à la santé
à l’alcool de manioc à usage industriel ou médical. humaine.
Sirop de maltose - - - - - - - -
de manioc
Farine de cossette Flore Eusterichia Staphyloco Salmonella Anaérobies Levures Moissures
de manioc aérobie Coliformes < coli ques aureus sulfito-
mésophile 102/g réducteurs <100/g <1000/g
totale < Absence Absence Absence Absence
3.105/g
Alcool de manioc - - - - - - - -
à usage médical
Alcool de manioc - - - - - - - -
à usage
alimentaire
Amidon de - - - - - - - -
manioc à usage
industriel non
alimentaire et
non
pharmaceutique
Alcool de - - -
manioc à usage
alimentaire
Amidon de - - Taille particulière : passe à travers un tamis de maille 180
manioc à usage microns
industriel non
alimentaire et
non
pharmaceutique
Absence ou Doit être conforme Absence En plus des normes admises, il est recommandé que les
Cossettes de manioc Produit non fermentées et séchées au soleil trace aux limites cossettes de manioc soit manipulées et préparées dans des
maximales bonnes conditions hygiéniques tout en respectant les
recommandées par caractéristiques ci-après :
8
FAO/OMS du codex - Absence de micro-organismes pathogènes
alimentaire sur les - Absence de toxines provenant des micro-organismes
résidus de pesticides - Absence de corps étrangers
Farine de manioc Produit obtenu à partir des flocons ou des La farine de manioc doit être exempte de contaminants en quantité Il est recommandé de préparer le produit auquel s’appliquent les
râpures de manioc incluant les étapes ci- susceptible de créer un risque à la santé humaine.. Elle doit dispositions de la présente norme conformément au code
après : lavage, épluchage, broyage, satisfaire aux exigences du tableau suivant : d’usage international recommandé- principes généraux
Limites maximales des polluants métalliques d’hygiène alimentaire NB 01.11.001
desséchage, mouture et tamisage pour
polluants Niveau maximum (mg/kg) Quand il est soumis à des méthodes appropriées
séparer la fibre de la farine d’échantillonnage et d’analyse, le produit :
Arsénic 0,1
Cuivre 20,0 - doit être exempt de matières indésirables , dans la mesure du
Plomb 1,0 possible compatible avec les bonnes pratiques de fabrication,
Mercure 0,1 - doit être exempt de substances provenant de micro-organismes
Etain 15,0 ou d’autres substances vénéneuses
Zinc 50,0
Fer 22,0
Carbofuran 0,01
Metsulfuron méthyle 0,05
Aldrine et dieldrine 0,1
chlodane 0,02
Directive 2006/4/CE commission
Codex alimentaire (NIS344:1997/2004)
Amidon de manioc Un carbohydrate pur de manioc composé Métaux lourds Résidus de pesticides Mycotoxines L’amidon de manioc doit être , en plus de des dispositions de la
essentiellement d’amylose et d’amylopectine. Il est présente norme, doit être extrait et manipulé dans de bonnes
obtenu à partir des racines fraîches de manioc par Absence ou Doit être conforme Doit être conforme aux conditions hygiéniques. L’amidon de manioc doit être exempt
une succession d’opérations : lavage, épluchage, trace aux limites de résidus limites maximales de de :
lavage, râpage, extraction, sédimentation, lavage de pesticides fixées mycotoxines fixées par - Micro-organismes en quantités susceptibles de présenter un
décantation et séchage. L’amidon brut non par le comité du le comité du codex risque pour la santé humaine
fermenté de manioc (amidon doux) codex sur les résidus alimentaire sur les - parasites susceptibles de présenter un risque pour la santé
de pesticides pour additifs alimentaires et - substances provenant de microorganismes en quantité
cette denrée les contaminants pour susceptibles de présenter un risque pour la santé
cette denrée - Corps étrangers
Lafun Farine fine obtenue après mouture de la pulpe Métaux lourds Résidus de pesticides Mycotoxines Hygiène
fermentée et séchée des racines de manioc,
résultant d’un traitement artisanal comportant les Absence ou Le lafun doit être Le lafun doit être Il est recommandé que le produit en plus des dispositions de la
opérations suivantes : équeutage, épluchage, trace conforme aux limites conforme aux limites présente norme soit préparé et manipulé dans de bonnes
lavage, découpage, rouissage (1 à 2 jours), maximales de résidus maximales de conditions hygiéniques. Le lafun doit être exempt de matières
pressage, séchage, mouture et tamisage des racines de pesticides fixées mycotoxines fixées par étrangères indésirables
de manioc. Le lafun est destiné à la consommation par la commission la commission mixte
humaine et sa norme ne s’applique pas ni au fufu mixte FAO/OMS du FAO/OMS du codex
ni à la farine de manioc non fermentée codex alimentaire alimentaire pour ce
pour les résidus de produit
pesticides
Sirop de maltose de - - - il est recommandé que le sirop de maltose soit manipulé et
manioc préparé dans des bonnes conditions d’hygiène conformément
aux dispositions du code d’usage international recommandé en
9
matière d’hygiène pour les produit de conserve (réf. CAC/RCP
2-1969) et aux principes généraux d’hygiène alimentaire ( Réf .
CAC/RCP 2-1969, Rév. 2-1985) recommandé par la
commission mixte du codex alimentarius.
. Il doit être exempt de matières indésirables ni de :
- Micro-organismes pathogènes
- Toxines provenant des micro-organismes
- Corps étrangers
Farine de cossette de Métaux lourds Résidus de pesticides Mycotoxines il est recommandé que la farine de cossettes de manioc soit
manioc manipulé et préparé dans des bonnes conditions d’hygiène. Il
Absence ou Doit être conforme doit être exempt de matières indésirables ni de :
trace aux limites - Micro-organismes pathogènes
maximales Absence ou trace - Toxines provenant des micro-organismes
recommandées par - Corps étrangers
FAO/OMS du codex
alimentaire sur les
résidus de pesticides
Alcool de manioc à Métaux lourds - - Il doit être exempt de matières indésirables ni de :
usage médical - Micro-organismes pathogènes
Absence ou - de parasites
trace
Alcool de manioc à Métaux lourds - - Il doit être exempt de matières indésirables susceptibles de
usage alimentaire présenter un risque pour la santé humaine
Absence en
particulier le
plomb et le
cuivre
Amidon de manioc à - - - - -
usage industriel non
alimentaire et non
pharmaceutique
Néant Néant
I- Identification
Entreprise SA :
3- Adresse :
4- Date de création :
II- Activités :
6- Principale activité :
7- Activité secondaire :
8- Quels sont les volumes des produits traités, les pays de destination/ de
provenance au cours des cinq dernières années et les difficultés
éprouvées?
a) l’exportation
11- Quelles sont les normes exigées par produit par vos clients ?
- Normes sanitaires
- Normes phytosanitaires
- Autres
13- Quelles sont les normes que vous n’arrivez pas respecté ? Pourquoi ?
15- Quelles difficultés (nature/type) éprouvez-vous à respecter cette /ces norme (s) ?
Vi - Perspectives de l’activité
19- Quels sont vos principaux partenaires et les domaines sur lesquels porte le
partenariat ?
20- Quelle est selon vous, la tendance du marché des dérivés du manioc ? Comment
expliquez-vous cette tendance du marché ?
21- Quelles sont selon vous, les stratégies possibles pour accroître le marché des
dérivés du manioc?
4
Annexe 5 : Information variée utile à l’étude
Liste des acteurs (individus et sociétés) ayant exporté des dérivés du manioc à Cotonou en 2007
350 Février
Mars
300
Avril
Prix du kg (FCEA)
250
Mai
200
Juin
150
Juillet
100
Août
50 Septembre
0 Octobre
Novembre
90
92
94
96
98
00
02
04
06
19
19
19
19
19
20
20
20
20
Année Décembre
5
300 Février
Mars
250
Prix du kg (FCFA)
Avril
200
Mai
150
Juin
100 Juillet
50 Août
0 Septembre
Octobre
90
92
94
96
98
00
02
04
06
19
19
19
19
19
20
20
20
20
Année Novembre
Décembre
Mai
250
Juin
200
Juillet
150
Août
100
Septembre
50
Octobre
0
Novembre
90
92
94
96
98
00
02
04
06
Année Décembre
19
19
19
19
19
20
20
20
20
janvier
Evolution du prix du kg de riz importé à Malanville
Février
400
350 Mars
Prix du kg (FCFA)
300 Avril
250 Mai
200 Juin
150
Juillet
100
Août
50
0 Septembre
Octobre
90
92
94
96
98
00
02
04
06
19
19
19
19
19
20
20
20
20
Novembre
Année Décembre
6
Les dérivés du manioc contrôlés à l’exportation contrôlés par la DPQC tonnes)
Année 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Gari 60,4 131,7 167,6 67,7 1221,4 125,7 23,6 30 74,7 17 60,4 216,9
Cossettes 1093,7 1873,5 1107 1089,3
manioc
Tapioca 0,098 0,445 4,5 0,400
(Suite)
Année 2003 2004 2005 2006 2007
Gari 85 182,8 98 178,034
Cossettes
manioc
Tapioca 1 0,023
Source : DPQC Cotonou
Référence Site Web de la traçabilité et contrôle sanitaire des produits alimentaires initiatives et
instruments d’appui
http: // europa.eu.int/comm/food/index-fr.htm
http:// europa.eu.int/scadplus/leg/fr/584000.htm
http://europa.eu.int/eur-bx/fr/index.html
http://export-help.cec.eu.int/thdapp/index.html