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INTRODUCTION

Le "bol de spaghettis" que constituent les adhésions multiples aux organisations régionales en
Afrique a souvent donné lieu à des appels à la "rationalisation" de celles-ci. Bien qu'il y ait une
logique à ce que les pays adhèrent à plusieurs organismes régionaux pour répondre à de multiples
questions transfrontalières, l'existence de blocs économiques sous régionaux au sein des
communautés économiques régionales (CER) reconnues par l'UA soulève des défis supplémentaires0.

Ce document analyse et met en lumière les intérêts et les jeux et enjeux autour de deux organisations
sous régionales en Afrique de l'Ouest : l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et
l’Organisation de la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

I. QU’EST-CE QUE L’UEMOA ET L’OMVS


1. L’UEMOA

Créée le 10 janvier 1994 à Dakar au Sénégal, l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) est une institution sous régionale qui regroupe huit États côtiers et sahéliens : Bénin,
Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Ils ont en partage, entre autres, une monnaie commune, le Franc de la Communauté Financière
Africaine (FCFA), dont l’émission est confiée à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO).

L’UEMOA a pour objectif essentiel, l’édification, en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique
harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des
capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, ainsi que la jouissance effective du
droit d’exercice et d’établissement pour les professions libérales, de résidence pour les citoyens sur
l’ensemble du territoire communautaire.

L’UEMOA couvre une superficie de 3 512 233 km2 et compte 141,7 millions d’habitants. Le taux de
croissance du PIB, à prix constant, est de 5,9% en 2022 (Source : RSM juin 2023).

2. L’OMVS

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) est une organisation
intergouvernementale de développement créée le 11 mars 1972 à Nouakchott par le Mali, la
Mauritanie et le Sénégal, en vue de gérer le bassin versant du fleuve Sénégal, bassin qui s’étend sur une
surface de 289 000 km2. Son siège se trouve à Dakar.

Le fleuve Sénégal s’écoule dans le sens est-ouest sur 1 790 km. Il naît de la rencontre du Bafing, le fleuve
« noir », descendu du Fouta-Djalon, à 800 mètres d’altitude, et du Bakoye, le fleuve « blanc », qui prend
sa source sur le plateau mandingue. Son principal affluent est le Falémé, qui draine toute la partie est
du Sénégal.

Le bassin du fleuve s’étend sur 337 500 km2, et la population qui y vit représente 16 % de celle des trois
pays riverains (la moitié au Sénégal, 5 % au Mali, le reste en Mauritanie). Le bassin est caractérisé par
l’avancée du désert et le débit aux variations saisonnières très fortes.

II LA SOLIDARITE en AFRIQUE DE L’OUEST : OMVS ET UEMOA

1. UEMOA

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L’UEMOA est représentée par un logo symbolisant la croissance, l’union, la solidarité et la
complémentarité entre les Etats côtiers et les Etats sahéliens. Le logo représente deux formes
dynamiques et elliptiques qui, malgré leurs spécificités, s’entremêlent pour exprimer deux notions
fortes : la solidarité et la complémentarité des Etats et des peuples de l’Union. Cette solidarité et
cette complémentarité sont prêtes à se libérer dans un mouvement d’ascension continue qui
conduira à l’épanouissement économique, social et culturel de nos populations
respectives.
Ici, l’énergie des lianes de la forêt s’harmonise avec les vibrations chaudes et vivaces du Sahel pour
produire la sphère du bonheur illustrant les caractéristiques et les objectifs de l’UEMOA :

Les ressources naturelles et les équipements matériels (1/2 sphère inférieure bleue), les ressources
intellectuelles (1/2 sphère en or) ;
Le cercle blanc exprime la Paix, la Sérénité et la Stabilité qui doivent demeurer les points d’ancrage du
processus d’intégration de l’UEMOA

2. L’OMVS

La région du fleuve Sénégal a connu avant la création de l'organisation différentes initiatives


régionales visant à tirer profit des ressources du fleuve Sénégal qui est situé à l'extrême ouest du
continent africain. Parmi ces initiatives figurent :

-la commission commune des états qui a vu le jour en 1963 et qui a regroupé la Mauritanie, le Mali,
le Sénégal et la Guinée

- l'organisation des états situés sur les bords du fleuve Sénégal, créée en 1968 et qui était composée
des pays cités plus haut.

Le cadre constitutif de l'Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal renferme un certain


nombre d'objectifs dont les plus importants sont les suivants:

- Le développement et l'encouragement de l'agriculture irriguée

- la production de l'énergie -la réalisation de l'autosuffisance alimentaire pour les populations des
zones riveraines du fleuve

- la sauvegarde l'environnement

- l'amélioration des revenus économiques des populations de la zone.

La déclaration de Nouakchott a défini pour l'année 2003 un certain nombre d'objectifs


supplémentaires comme la valorisation des ressources humaines, la modernisation des outils de
gestion de la zone grâce à l'utilisation croissante des nouvelles technologies, la centralisation des
dimensions de développement sur la croissance économique, le progrès social et la protection de
l'environnement.

III. L’INTEGRATION DE L’AFRIQUE DE L’OUEST : UEMOA ET OMVS


1. UEMOA

Les économistes sont divisés sur l’effet des régimes de taux de change sur la croissance économique.
Dans cet article, nous étudions le cas particulier de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), l’une des unions monétaires les plus anciennes au monde dont la création remonte à 1962.
L’objectif est d’étudier l’impact de cette intégration sur la croissance économique de la région. A cette
fin, nous proposons un modèle empirique de croissance économique spécifique à la zone. Par

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ailleurs, nous traitons le problème de biais de simultanéité entre l’intégration et la croissance en
utilisant la stratégie d’identification basée sur les modèles de gravité. Nos résultats économétriques
montrent que, bien que l’intégration régionale ouest-africaine ait été l’une des plus abouties en
Afrique, elle n’a pas impulsé une croissance économique significative au sein de l’Union. Nous
proposons un plan d’investissement massif dans les infrastructures communautaires de transport,
indispensables pour renforcer l’intégration et son impact sur la croissance de la zone.

2. L’OMVS

A l’entame des années 70 deux graves dangers menaçaient certains Etats de l’Afrique de l’Ouest :
d’une part, les effets catastrophiques d’une sécheresse inouïe au sahel et de l’autre, la désertification
poussée qui rongeait les rares terres et espaces fertiles exploités par les populations.

Face à ce grand défi mettant en péril la sécurité et la stabilité de ces Etats aux économies fragiles, une
seule alternative s’offrait à eux : mutualiser les moyens et les ressources pour exploiter et gérer
rationnellement et efficacement la principale ressource qu’ils ont en commun, les eaux du fleuve
Sénégal afin de gagner in fine, le pari de l’intégration socio-économique et politique.
Dès lors, les politiques ont vite fait de trouver la formule adéquate en créant en 1972 à Nouakchott,
capitale de la Mauritanie, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Née des
cendres de l’Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal, l’OMVS regroupe 4 pays d’Afrique
de l’Ouest (la Guinée, ayant adhéré a l’organisation en mars 2006, le Sénégal, le Mali et la
Mauritanie).
Des pays qui ont en partage les eaux du 4eme fleuve africain qui prend sa source dans les hauts
plateaux du massif du Fouta Djallon en Guinée et qui traverse 1.750 km, couvrant de passage, un
bassin versant de 340 milles km2 avant de se jeter en mer, a partir de son delta situé au Sénégal.
Dès au départ, et pour faire face aux défis de la sécurité alimentaire et a l’amélioration de la
production agricole et pastorale
‘’Les Etats membres ont mis l’accent particulier sur la mise en œuvre urgente d’un vaste programme
d’irrigation des terres assortie d’aménagement hydro agricoles sur les bassins versant du grand
fleuve au Sénégal et en Mauritanie’’
rappelle Alpha Bacar Diallo, ancien Coordinateur National guinéen à l’OMVS.
Mais au-delà, l’Organisation disposant ‘’d’ouvrages communs’’ s’est dotée en 2007 d’une charte des
eaux s’était surtout assignée des objectifs majeurs a moyen et long terme à savoir :
la maitrise de la ressource en eau a travers la construction d’ouvrages permettant la régulation des
débits pour le développement des cultures irriguées, la production d’énergie hydroélectrique a traves
des barrages pour combler les énormes besoins en énergie propre bon marché, la navigabilité du fleuve
(SITRAM), la préservation de l’écosystème du bassin et surtout l’appui au développement local
profitable aux communautés riveraines du fleuve par l’entremise du ‘’PGIRE’’, le Programme de
Gestion Intégrée des Ressources en Eaux.

CONCLUSION

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