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I. La sous-région de l’Afrique de l’Ouest.

Facteurs favorisant l’intégration


régionale.
Elle est une région terrestre qui couvre toute la partie occidentale de l’Afrique
subsaharienne soit approximativement les pays côtiers du nord du Golfe de Guinée
jusqu’au fleuve Sénégal, les pays couverts par le bassin du fleuve Niger ainsi que les
pays de l’arrière pays sahélien.
Concrètement, la région s’étend sur une superficie de plus ou moins 6.140.000
km2, avec une population évaluée en 2012 à plus ou moins 320.347.000 habitants et
une densité de 52 hab/ km2, repartis dans 16 pays soit dans tous les pays de la
CEDEAO (15) plus la Mauritanie.
Parmi les facteurs qui permettront l’intégration régionale dans cette zone du
continent on pourrait relever des facteurs historiques, géographiques, démographiques
et commerciaux.
En effet, cette vaste région est riche d’un passé millénaire qui a réunit de vastes
empires autour du commerce transsaharien. Berceau des empires successifs du Ghana,
du Mali et Songhai, l’Afrique de l’Ouest, diront certains analystes, possède des
influences et un héritage commun: système de parenté à plaisanterie, l’autorité
impériale sur la régulation du commerce. Ce passé commun et la proximité
géographique de ces peuples, la naissance des Etats modernes en Afrique (cf. les
indépendances), le partage d’une large ouverture sur la mer (opportunité maritime)
pour les uns et l’enclavement des autres, tout cela permis l’émergence de deux
grandes organisations intergouvernementales dans la région qui méritent une attention
particulière: CEDEAO et UEMOA.

II. Fiches synthétiques d’identité de la CEDEAO et l’UEMOA.


II. 1. La CEDEAO
- Nom: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
- Date de création: 28 mai 1975.
- Siège: Abuja (Nigéria).
-Secrétaire exécutif: Dr Mohammed Ibn CHAMBAS (Ghana).
- Présidence actuelle: Nana AKUFO-ADDO (Président du Ghana)
- Pays:
• Francophones: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal
et Togo.
• Anglophones: Ghana, Nigéria, Gambie, Libéria, Sierra Leone.
• Lusophones: Guinée-Bissau.
- Superficie: 5,12 millions de km2
- Population: environ 413,92 millions d’habitants.
- PIB: 564,86 milliards de dollars ce qui en fait la 25è puissance économique du
monde.
- Retrait: en 2000 la Mauritanie.
- Texte constitutif: Traité de Lagos.
II. 2. L’UEMOA
- Nom : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
- Date de création: 10 janvier 1994.
- Siège: Ouagadougou (Burkina Faso).
- Présidence de la commission: Abdoulaye Diop (Sénégal)
-Pays: Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger et
Togo.
• Francophones: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal
et Togo.
• Lusophones: Guinée-Bissau.
- Superficie: 3,51 millions de km2
- Population: environ 137,32 millions d’habitants.
- PIB: 5,7%
- Texte constitutif: Traité de 10 janvier 1994.
N.B. L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine, UEMOA en cycle, tire
son origine de l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) qui fut créée le 12 mai
1963 . Le 10 janvier 1994 elle fut remplacée à Dakar (Sénégal) par l'Union
Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).

III. Objectifs, organes et fonctionnement.


III. 1. La CEDEAO.
L’objectif principal de la CEDEAO d’après le traité d’Abuja est de promouvoir la
coopération et l’intégration dans la perspective d’une union économique de l’Afrique
de l’Ouest en vue d’élever le niveau de stabilité économique, de renforcer les relations
entre les Etats membres et de contribuer au progrès et su développement du continent
africain.
Ainsi l’action de la communauté se résumait dans le désir de:
- Harmoniser et coordonner les politiques nationales et promouvoir des
programmes dans divers domaines: agriculture et ressources naturelles, industrie,
transport et communication, énergie, économie, monnaie, finances, douanes, culture,
éducation, etc.
- Harmoniser les politiques environnementales.
- Promouvoir des entreprises de production.
- Créer un marché commun à travers la libéralisation des échanges via une zone de
libre échange.
La CEDEAO est composée de 8 institutions principales : la Conférence des Chefs
d'États et du gouvernement, le Conseil des ministres, le Parlement de la Communauté,
le Conseil économique et social, la Cour de justice de la Communauté, la
Commission, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO,
l'Organisation Ouest-Africaine de la santé. Parmi ces institutions, la Commission
constitue est la principale entité chargée de la mise en œuvre des politiques et mesures
adoptées par la Conférence des Chefs d’Etats et le Conseil des Ministres. Elle a été
instituée en 2006 en remplacement du Secrétariat.Elle est composée de neuf
commissaires issus à tour de rôle des pays membres.
III. 2. L’UEMOA
La principale vocation de l’Union consiste en l’édification d’un espace économique
intégré et harmonisé, qui assure aux pays membres d’une part la libre circulation des
personnes, des biens et services, des capitaux, et des facteurs de production, et d’autre
part, la jouissance effective du droit d’exercice et d’établissement des professions
libérales et du droit de résidence des citoyens en leur sein. Découvrez les organes qui
constituent l’UEMOA.
L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine comporte des organes de
direction, des organes consultatifs, ainsi que des institutions spécialisées autonomes,
telles que la BOAD, concourent à la réalisation des objectifs de l’Union.
1. Les organes de Direction de l’UEMOA :
• La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement
Organe suprême de l’Union, la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement
nomme les Présidents et les membres des institutions. Elle se réunit au moins une fois
par an, en session ordinaire, et définit les orientations générales de la politique de
l’UEMOA.
• Le Conseil des Ministres de l’UEMOA
Le conseil des Ministres assure la mise en œuvre des grandes orientations définies
par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il réunit au moins deux fois
par an les huit Etats membres de l’Union, chacun représenté par deux ministres. La
Présidence du Conseil actuellement assurée par le Togo, connait tous les deux ans une
rotation qui suit l’ordre alphabétique des pays.
Président du conseil: M. Sani YAYA
• La Commission de l’UEMOA
Composée de 8 Commissaires ressortissants des Etats membres, la Commission
transmet à la Conférence et au Conseil des recommandations utiles au développement
de l’Union. Elle établit un rapport général annuel sur le fonctionnement et l’évolution
de l’UEMOA et élabore un programme d’actions. Son siège se situe à Ouagadougou
au Burkina. M. Abdoulaye DIOP qui est le Président de la Commission.
2. Les organes de contrôle juridictionnel de l’UEMOA :
• La Cour de justice de l’UEMOA
La Cour de Justice de l’UEMOA a pour mission de veiller à l’interprétation et à
l’application effective du droit communautaire dans les huit (8) pays membres.
Composée d’un juge de chaque pays, elle arbitre les conflits entre les Etats ou entre
l’Union et ses agents. Son siège se situe également à Ouagadougou au Burkina.
Président de la Cour de Justice: M. Daniel Amagoin TESSOUGUE.
• La Cour des comptes de l’UEMOA
La Cour des Comptes de l’UEMOA contrôle les comptes des organes de l’Union et
la fiabilité des données budgétaires nécessaires à l’exercice de la surveillance
multilatérale. Elle se compose d’un Président, d’un Secrétaire Général et de trois
membres. Son siège se situe à Ouagadougou au Burkina.
Président de la Cour des Comptes: M. Malick KAMARA NDIAYE
3. L’organe de contrôle démocratique de l’UEMOA :
• Le Comité Interparlementaire de l’UEMOA
Le Comité Interparlementaire (CIP) est l’organe de contrôle démocratique de
l’UEMOA. Il joue un rôle consultatif et anime les débats sur l’intégration. Le CIP
reçoit le rapport annuel de la Commission, produit des rapports de contrôle
démocratique et émet des résolutions. Son siège se situe à Bamako au Mali.
Président du CIP: M. Goakun Rossan Noël TOE
4. Les institutions spécialisées de l’UEMOA :
• La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
La BCEAO est l’institut d’émission des pays membres de l’UEMOA. Elle émet la
monnaie commune, gère la politique monétaire, organise et surveille l’activité
bancaire à travers la Commission Bancaire dont elle assure le Secrétariat Général.
Enfin, elle porte assistance aux Etats membres dans la conclusion ou l’exécution
d’accords financiers internationaux, mais également dans la définition et le suivi des
programmes d’ajustement et de la dette. Son siège se situe à Dakar au Sénégal.
Gouverneur de la BCEAO: M. Jean-Claude Kassi BROU.
• La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
La BOAD est l’organe commun de financement du développement des Etats
membres. Elle vise à promouvoir leur développement équilibré en apportant le
financement et l’accompagnement nécessaires à la réalisation des projets de grande
envergure portés par les acteurs des secteurs public et privé. Son siège se situe à Lomé
au Togo.
Président de la BOAD: M. Serge EKUE
5. Les organes consultatifs de l’UEMOA :
• La Chambre Consulaire Régionale (CCR)
La CCR est chargée d’impliquer le secteur privé dans le processus d’intégration de
l’UEMOA. Elle donne des avis sur les questions liées à la réalisation des objectifs de
l’Union. La CCR regroupe les chambres consulaires nationales, les organisations
patronales, et les associations professionnelles des Etats membres. Son siège se situe à
Lomé au Togo. Président de la CCR: M. Daouda COULIBALY
• Le Conseil du Travail et du Dialogue Social (CTDS)
La CTDS a pour objectif de veiller à l’implication des acteurs non étatiques dans le
processus d’intégration de l’UEMOA. Il examine toute proposition ayant un impact
social au sein de l’Union, il renforce les mécanismes de consultation et de
concertation tripartite, et œuvre pour le dialogue social.
Président du CTDS: M. Fransual DIAS
• Le Conseil des Collectivités Territoriales de l’UEMOA
Le CCT a pour missions d’assurer la contribution des collectivités territoriales à la
réalisation des objectifs de l’Union, et de rassembler l’Union, les États membres, et
les autorités locales autour d’actions de renforcement de la cohésion sociale,
économique et territoriale.
Président du CCT: M. François Albert AMICHIA

IV. Pour une approche comparative de la CEDEAO et l’UEMOA


Au départ, la création de ces deux organisations régionales, on remarque que leurs
objectifs principaux se regroupent autour de la promotion de la coopération dans la
perspective d’une union économique dans l’Afrique de l’Ouest et renforcer les
relations entre les Etats.
En Afrique de l’Ouest, on remarque une superposition de deux organisations qui
ont plusieurs points de convergences en commun ce qui entraine aussi des
divergences. La raison de cette doublure, toutes les tentatives d’intégration qui se sont
avérées infructueuses au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA voulant tenter ainsi
quelque chose de concret.
1. Point de convergence.
- Le point de convergence est que plusieurs pays membres de l’UEMOA sont aussi
membres de la CEDEAO.
- Tous les pays membres visent une intégration à la fois économique (passer par les
cinq étapes de l’intégration par Bella BALASSA), politique et même sécuritaire.
2. Point de divergence.
- Forte disparité en terme de taille de revenu moyen par habitant.
- Des structures du commerce extérieure.
- Des volumes à l’aide de développement.
- Etendue de la pauvreté.
- Disparité linguistique et culturelle: homogénéité au sein de l’UEMOA (réception
de la Guinée Bissau) et une grande hétérogénéité au sein de la CEDEAO (pays
francophones, anglophones et lusophones).
- Accord d’intégration et domaine couvert par le processus très divergent: zone de
libre échange, union douanière, marché commun, union monétaire et union
économique et monétaire. Ces cinq formes présentent des configurations différentes et
des degrés croissants d’intégration et coordination de politique économique.
Le processus d’intégration de l’UEMOA a été beaucoup plus loin que celui des
pays de la CEDEAO.
L’UEMOA est plus avancée par rapport à la CEDEAO dans le cadre de
l’intégration régionale.
- L’UEMOA a mit en œuvre une suppression des droits de douane intérieure alors
que la CEDEAO a juste projetée ;
- L’élimination des obstacles non tarifaires n’a pas été mise en œuvre par
l’UEMOA et la CEDEAO ne l’a pas projetée ;
- Tarif extérieur mis en œuvre par l’UEMOA et projetée par la CEDEAO ;
- Autres objectifs de politique commerciale mis en œuvre par l’UEMOA et projetés
par la CEDEAO ;
- Harmonisation des législations commerciales qui a été mise en place par
l’UEMOA et projetée par la CEDEAO ;
- Politique de la concurrence mise en place par l’UEMOA et projetée par
la CEDEAO ;
- Libre circulation des travailleurs qui a été mise en œuvre par l’UEMOA
et projetée par la CEDEAO ;
- Libre circulation des capitaux mise en place par l’UEMOA et projetée par la
CEDEAO ;
- Monnaie commune mise en place par l’UEMOA et qui sera tout de même projeté
par laCEDEAO ;
- Coordination des politiques économiques mise en place par l’UEMOA et projetée
par la CEDEAO ;
- Politiques sectorielles mises en œuvre par l’UEMOA, projetées par la CEDEAO ;
- Objectif non économique qui a été mis en marche par l’UEMOA , projeté par la
CEDEAO.

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