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Partie I/ Qu’est-ce que le droit ?

Chapitre III/ Le Sénégal dans les instances internationales

Introduction

Le Sénégal est intégré dans un espace juridique large qui dépasse les frontières nationales du
fait des traités internationaux qu’il a ratifiés et qui en font un membre d’un certain nombre
d’instances internationales. Parmi ces instances internationales, on peut citer l’Organisation
des Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (UA), l’Union économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
et l’Organisation pour l’harmonisation du Droit des Affaires (OHADA).

Section 1/ L’Organisation des Nations Unies (ONU)

1.1 Les origines de l’ONU

Dès août 1941, le premier ministre britannique Winston Churchill et le Président des Etats-
Unis, Franklin Roosevelt, dans ce que l’on nomme la « Charte de l’Atlantique » annoncent au
monde leur volonté de créer à la fin de la guerre, une organisation capable de préserver la
paix. La Charte des Nations Unies a été signée le 26 juin 1945 par les représentants de 50
nations. L’ONU a officiellement commencé d’exister le 24 octobre 1945.

1.2 Les buts poursuivis par l’ONU

Les buts de l’ONU sont les suivants :

- maintenir la paix et la sécurité internationales ;


- développer entre les nations des relations amicales ;
- réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre
économique, social, culturel ou humanitaire;
- être un centre où s’harmonisent les efforts des nations pour un monde meilleur.

1.3 Les principaux organes de l’ONU

a) L’Assemblée générale

Elle est composée des représentants de tous les pays membres de l’ONU. L’Assemblée
générale de l’ONU compte actuellement 193 Etats-membres. Grand ou petit, riche ou pauvre,
chaque pays dispose d’une seule voix. L’Assemblée générale se réunit habituellement à New-
York, le siège de l’ONU où se tient une session ordinaire annuelle. L’Assemblée générale est
la seule instance mondiale où sont examinés les grands problèmes internationaux
b) Le Conseil de sécurité

Le Conseil se compose de 15 membres. Cinq d’entre eux sont des membres permanents : la
Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Fédération de Russie. Les dix autres
membres sont élus par l’Assemblée générale pour deux ans.

Le Conseil de sécurité est chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Tandis que les autres organes de l’ONU adressent au gouvernement des recommandations, le
Conseil est le seul à pouvoir prendre des décisions ayant force obligatoire et à les faire
appliquer par des voies allant de la négociation aux sanctions économiques et à la force armée
d’observation (« les casques bleus »).

Les décisions doivent être prises sur un vote affirmatif de neuf membres dans lequel doivent
figurer les votes affirmatifs des cinq membres permanents. C’est la règle de l’unanimité des
grandes puissances que l’on appelle le « veto ». L’’utilisation par l’un des cinq membres
permanents de son droit de veto (vote négatif) bloque les débats et empêche la décision.

c) Le Secrétariat

Doté d’un personnel civil recruté dans le monde entier, le Secrétariat est dirigé par un
Secrétaire général qui applique les directives des autres organes de l’ONU et sert de porte-
parole à l’Organisation. Il est élu pour cinq ans par l’Assemblée générale sur recommandation
du Conseil de sécurité, il est rééligible. L’actuel Secrétaire général de l’ONU est le portugais
Antonio Guterres, en fonction depuis le 1er janvier 2017.

Section 2/ L’union Africaine (UA)

2.1 Rappels historiques sur les origines de l’UA

C’est le 25 mai 1963 dans l’élan du mouvement de décolonisation de l’Afrique, que naît à
Addis-Abeba, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ancêtre de l’Union Africaine.
L’idée était en gestation (se préparait) depuis un certain temps. Plusieurs chefs d’Etat, pères
de l’indépendance dans leurs pays, voient dans cette organisation supranationale l’instrument
qui leur permettra d’avancer vers une Afrique Unie, répondant ainsi à l’idéal panafricaniste.

A la fin des années 90, les chefs d’Etat, sous l’impulsion de Mouammar Khadafi, décident
alors de relancer l’intégration politique panafricaine. Lors d’un sommet extraordinaire, se
tenant à Syrte (Lybie) en septembre 1999, les 53 états membres de l’OUA adoptent la
Déclaration de Syrte qui décide de la création de l’Union Africaine (UA). L’acte constitutif
est adopté en juillet 2000 à Lomé (Togo) et entre en vigueur le 26 mai 2001.

2.2 Les buts poursuivis par l’Union Africaine

Le principal objectif de l’Union Africaine consiste à œuvrer pour la promotion de la


démocratie, des droits de l’homme et du développement à travers le continent.
Elle vise toujours l’Union Africaine comme son ancêtre l’OUA. Un grand changement par
rapport à l’OUA est la transformation du principe de non-ingérence dans les affaires
intérieures d’un Etat-membre par le principe de non-indifférence. Celui-ci permet à l’UA
d’intervenir en cas de crime de guerre, de génocide ou de crime contre l’humanité. Il affirme
également le droit des Etats membres à solliciter l’intervention de l’Union pour restaurer la
paix et la sécurité.

Section 3/ L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)

3.1 Rappels historiques sur les origines de l’UEMOA

L’UEMOA a été créée en janvier 1994 par un sous-groupe ouest-africain de 8 pays que sont
le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et
le Togo. La plupart de ces pays partagent le même héritage linguistique, administratif et
juridique.

L’UEMOA a pour ancêtre la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest créée en


1973.

3.2 Objectifs poursuivis par l’UEMOA

L’UEMOA poursuit les objectifs suivants :

a) renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres ;

b) assurer la convergence des performances et des politiques économiques des Etats membres;

c) créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des
personnes, des biens, des services, des capitaux ;

d) instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en œuvre
d’actions communes et éventuellement de politiques communes notamment dans les
domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, transports et
télécommunications, environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;

e) harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les


législations des Etats membres et particulièrement le régime de la fiscalité.

Section 4/ La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

4.1 Présentation de la CEDEAO

La CEDEAO a été créée le 28 mai 1975. La CEDEAO réunit quinze Etats membres (Bénin,
Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria,
Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra-Leone, Togo). Les quinze Etats-membres sont tous des
membres fondateurs, à l’exception du Cap-Vert qui a rejoint l’organisation en 1976.
4.2 Buts poursuivis par la CEDEAO

La CEDEAO a pour but de promouvoir l’intégration économique à travers plusieurs actions


notamment : l’harmonisation des politiques nationales dans tous les secteurs d’activité
économiques (agriculture, industrie, transports et communications, énergie, commerce,
monnaie et finance etc.) ainsi que la création d’un marché commun et d’une union monétaire.

La vocation de la CEDEAO est d’ordre économique et social. C’est en cela qu’elle vise à
promouvoir la coopération et l’intégration pour améliorer le niveau de vie des populations,
promouvoir les relations entre Etats membres et contribuer au progrès et au développement
des Etats membres. Il faut noter toutefois qu’avec le Traité de la CEDEAO révisé en 1993,
l’organisation a pris en charge de manière plus marquée les questions de paix et de sécurité
régionale à la suite des conflits que la région a connus.

Section 5/ L’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires (OHADA)

5.1 Qu’est-ce que l’OHADA ?

Selon le Professeur Jean PAILLUSEAU, l’OHADA est à la fois une organisation et un traité,
instituée pour effectuer des missions déterminées par deux moyens :

- Le premier moyen est l’adoption et la promulgation d’Actes uniformes concernant


différents domaines du droit des affaires applicables dans tous les pays membres ;

- Le second moyen est l’institution d’une Cour Commune de Justice et d’Arbitrage


chargée d’assurer l’unité du droit des affaires.

L'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a été créée
par le Traité relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique signé le 17 octobre
1993 à Port-Louis et révisé à Québec au Canada, le 17 Octobre 2008.

A ce jour, dix-sept (17) Etats sont membres de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique
du Droit des Affaires. L'OHADA a été créée dans un contexte de crise économique aigüe et
de chute drastique du niveau des investissements en Afrique, l'insécurité juridique et
judiciaire étant alors identifiée comme cause majeure de défiance des investisseurs.

Afin d'y remédier, l'OHADA a reçu pour mission de rationaliser l'environnement juridique
des entreprises afin de garantir la sécurité juridique et judiciaire des activités économiques,
dans la perspective de stimuler l'investissement et de créer un nouveau pôle de développement
en Afrique.
5.2 Les organes de l’OHADA

L’article 3 du Traité OHADA fait mention des organes chargés d’assurer la bonne réalisation
des tâches prévues par l’organisation.

5.2.1 La Cour commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA)

L’article 14 du traité OHADA dispose que : « La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage


assure dans les Etats parties l’interprétation et l’application communes du présent Traité, des
règlements pris pour son application et des Actes uniformes ».

Elle peut être saisie par voie consultative par tout Etat partie ou par le conseil des ministres
sur toute question relative au droit OHADA. Il en est de même pour les juridictions nationales
en cas de contentieux (litige) relatif au droit OHADA.

5.2.2 Le Conseil des ministres

Il est l’organe exécutif chargé de délibérer et d’adopter les actes uniformes conformément aux
articles 5, 6 et 7 traité. Il est aussi chargé d’élire les membres de le CCJA conformément à
l’article 32 du traité. Il est composé des ministres des finances et de la justice des Etats
membres.

5.2.3 Le Secrétariat permanent

Sa principale mission est de préparer les Actes uniformes en concertation avec les
gouvernements des Etats parties. Il est établi à Yaoundé.

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