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PLAN

INTRODUCTION..........................................................................................................................2

I.L’UNION AFRICAINE : UNE INSTITUTION AFRICAINE...............................................3


1-Les Instruments juridique..........................................................................................................3
2. Les réalisations de l’union africaine (UA)................................................................................5

II- LES INSUFFISANCES DE L’UNION AFRICAINE............................................................6


1-Facteurs historiques...................................................................................................................7
2-Les facteurs politiques...............................................................................................................8

III- LES PERSPECTIVES..........................................................................................................11


1-La reformes des institutions de l’Union..................................................................................11
2-Sur le plan politique.................................................................................................................12
3-Sur le plan économique...........................................................................................................13

CONCLUSION.............................................................................................................................14
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................15
2

INTRODUCTION

La problématique de l’intégration et de l’unité africaine a des origines très lointaines. Car,


l’idée d’un rassemblement fut lancée dans les années 1860 par le Libérien Edward Blyden, puis
en 1900 Henry Sylvester Williams prononça quant à lui pour la première fois le mot
« panafricanisme ». Ainsi, ce concept sera par la suite idéalisé par les ressortissants africains
noirs américains et antillais avant sa transportation sur le sol africain avec le concours de certains
leadeurs d’Etats africains déjà indépendant ou en voie d’indépendance. Tout ceci déboucha en
mai 1963 à la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cependant bien avant sa
naissance, l’on observait déjà une dichotomie de blocs. Dès lors, au détriment du bloc
panafricaniste de Casablanca qui voulait réaliser l’Unité africaine, celle de Monrovia dont le
colonisateur avait la main mise a primé. Constat fait, l’objectif du panafricanisme a donc mis en
échec l’OUA, d’où la naissance de l’Union Africaine (UA) sous les cendres de l’OUA en juillet
2002. La nouvelle institution a pour mission de palier l’échec de son ancêtre afin de résoudre le
problème d’intégration et de prospérité pacifique africaine sur un agenda allant à l’horizon 2063.
Ainsi, à environ 20 ans d’existence, du point de vue fonctionnel et au vu de ses réalisations et ses
insuffisances quel a été mieux, quel est l’utilité de l’UA ? peut-on dire que l’UA est un
« machin », c’est-à-dire cette chose qui n’a pas d’utilité ? Par ailleurs quelles sont les réalisations
de l’UA ainsi que ses irrégularités ? Les réponses à ces interrogations commandent que nous
présentions d’abord les paramètres qui font de l’UA une institution, ensuite nous allons présenter
les insuffisances de celle-ci et enfin nous présenterons quelques perspectives.
3

I. L’UNION AFRICAINE : UNE INSTITUTION AFRICAINE

L’Union Africaine a été officiellement créée en juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud,
suite à une décision prise en septembre 1999 par l’organisation pionnière, l’OUA afin de mettre
en place une nouvelle organisation continentale à l’effet de consolider ses acquis. Pour qu’une
institution soit reconnue comme-t-elle il y a un certians nombre d’instrument juridique structurels
et fonctionnel qui doivent être mobiliser. En ce qui concerne l’UA nous allons d’abord présenter
ces instruments puis montrer ses réalisations sur le plan fonctionnel.

1- Les Instruments juridique

Tout comme les autres organisations dans le monde, l’union africaine a été établit par un
instrument juridique appelé acte constitutif ou charte. Cet acte fut approuvé par les 53 Etats
membres de l’ancienne organisation (OUA).

Objectifs et principes

L’article 3 et 4 du présent acte constitutif fixe les objectifs et principes de l’union


africaine. Selon la charte, l’union a pour objectifs :

- Réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples
d’Afrique
- Défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses états membres ;
promouvoir et défendre les positions africaines communes sur les questions d’intérêt pour le
continent et ses peuples ;
- Favoriser la coopération internationale en tenant dument compte de la charte des nations
unies et de la déclaration universelle des droits de l’homme ; promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité sur le continent ;
- Promouvoir les principes et les institutions démocratiques, la participation populaire et
la bonne gouvernance ;
- Promouvoir et protéger les droits de l’homme et des peuples conformément à la charte
africaine des droits de l’homme et des peuples et aux autres instruments pertinents relatifs aux
droit de l’homme ;
- Créer les conditions appropriées permettant au continent de jouer le rôle qui est le sein
dans l’économie mondiale et dans les négociations internationales ;
4

- Promouvoir le développement durable aux plans économique, social et culturel ainsi que
l’intégration des économies africaines ;
- Promouvoir la coopération et le développement dans tous les domaines de l’activité
humaine en vue de relever le niveau de vie des peuples (…)

En plus des objectif, l’union africaine fonctionne également conformément aux principes
suivants :

- Égalité souveraine et interdépendance de tous les Etats membres de l’union ;


- Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance ;
- Mise en place d’une politique de défense commune pour l continent africain ;
- Règlement pacifiques entre les Etats membres de l’union par les moyens appropriés qui
peuvent être décidés par la conférence de l’union ;
- Interdiction de recourir ou de menace ; de recourir à l’usage de la force entre les Etats
membre de l’union ;
- Le droit de l’union d’intervenir dans un Etat membre ; sur décision de la conférence,
dans certaines circonstances graves à savoir : les crimes de guerre, les génocides et les crimes
contre l’humanité (…)

Au-delà de ces principes l’UA a des projets phares de l’agenda 2063 qui sont entre le
projet de réseau intègre de trains à grande vitesse. Ce projet vise à relier toute les capitales et
centres commerciaux africains ; Le projet de la formulation d’une stratégie de africaine sur les
produits de bases afin de permettre aux pays africains d’obtenir des gains plus élevés de leurs
produit de bases ; Le projet de création de la zone de libre échange continentale et africaine et de
libre circulation des biens et des personnes afin d’accéléré le commerce intra-africain et renforcer
la position commerciale de l’Afrique sur le marché mondial ; faire taire les armes d’ici 2020 afin
d’atteindre les objectif de l’agenda 2063 ; la mise en œuvre du projet du barrage grand Inga avec
environ 43 200 MW d’électricité pour booster l’industrie ; l’établissement d’un forum
économique africain plus la mise en place des institutions financières pour ne citer que ceux-là.

Par ailleurs, ces objectifs, principes et projets seront mise en œuvre par un certain nombre
d’acteurs et d’organes d’après l’acte de naissance de l’UA. Nous avons, la conférence des chefs
d’Etats, le conseil exécutif, le comité techniques spécialisés, le conseil de paix et de sécurité et la
commission de l’union africaine. La structure de l’UA fait la promotion de la participation des
5

citoyens africains et de la société civile à travers le parlement panafricain et le conseil


d’économique, social et culturel de l’UA. Les organes juridiques chargé des questions judicaires
et juridiques ainsi que des droits de l’homme comprennent : la commission africaine des droits de
l’homme et des peuples, la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, la commission de
l’Union africaine pour le droit international1. Au vu de tout ce qui précèdes, nous pouvons dire
que l’UA contrairement à son ancêtre est plus objectif et décisif, d’ailleurs en 19 ans
d’existences, certaines velléités de réalisation sont d’ores et déjà visibles.

2. Les réalisations de l’union africaine (UA)


Depuis sa création, l’union africaine n’est pas restée une organisation sur du papier de ce
fait, elle s’est investie dans la résolution des conflits, le maintien de la paix. La période ou
l’union africaine entrait en activité, plusieurs pays de la région faisaient face à de nombreux
conflits ainsi qu’à des guerres civiles. Au rang de ces pays figuraient la république démocratique
du Congo (RDC) ; la Cote d’ivoire ; la Somalie ; l’Erythrée et l’Ethiopie. Conformément à
l’article 3 de l’acte constitutif, l’union africaine a pour objectif de « promouvoir la paix, la
sécurité et la stabilité sur le continent » ainsi pour résoudre tous ces problèmes d’ordre
sécuritaire sur le continent, elle a mis en place dès 2004 le conseil de paix et de sécurité ( CPS) 2
un organe composé de 15 états membres. Celui-ci a pour mission la prévention des conflits et la
médiation par le groupe par le groupe des sages composé de cinq (05) personnalités éminentes.
Le conseil de paix et de sécurité de l’union africaine a ainsi le mérite d’avoir participé à la
médiation de l’Ethiopie-Erythrée qui a abouti aux accords d’Alger de décembre 2000 et de la
décision de la commission d’arbitrage rendu à la Haye en avril 2002. Elle a également prit part au
règlement de la crise en côte d’ivoire notamment avec la médiation qui a été confiée au président
Mbeki fin 2004. Lors de la guerre civile libyenne de 2011, l’union africaine a cherché à
s’imposer comme médiateur en formant un comité de cinq présidents ( le président congolais
Denis Sassou Nguesso , le Président Malien Amadou Toumani Touré, le président Mauritanien
Mohamed Ould Abdel Aziz ; le Président Sud-Africain Jacob Zuma et le Président Ougandais
Yoweri Museveni) pour mettre en place une trêve malheureusement, les opérations menées par
l’OTAN en mars 2011 ont empêché le comité de se rendre en Lybie pour rencontrer le de
dirigeant libyen.
1
Anonyme « l’UA en bref/Union africaine en ligne sur www://au.int, consulté le 6 avril 2021.
2
Le conseil de paix et de sécurité de l’union africaine fut proposé lors du sommet de Lusaka en 2001 et établit en
2004 par un protocole annexé à l’acte constitutif et adopté par la conférence en juillet 2002.
_ Protocol relatif à la création du conseil de paix et de sécurité de l’union africaine
6

L’union africaine à travers le conseil de paix et de sécurité (CPS) a intervenu dans


plusieurs pays en conflit dans le but de maintenir la paix. En 2004, lors de la guerre au Darfour
soudanais, l’union africaine avait déployé la force de maintien de la paix (AMIS) pour protéger
les populations civiles. Cette force d’interposition comptait 7.000 hommes venus d’une vingtaine
de pays essentiellement du Nigeria, du Rwanda, du Sénégal et de l’Afrique du sud. Suite au grand
climat de tension qui régnait en somalie ; l’union africaine a déployé une force de 17.000
hommes à Mogadiscio à partir de mars 2007 pour une mission de maintien de paix dans l’optique
de prendre en charge la distribution d’aides humanitaires aux populations locales, la fourniture
des services sanitaires et la protection des infrastructures de base.

II- LES INSUFFISANCES DE L’UNION AFRICAINE

A la veille de la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), l'empereur Hailé


Sélassié rappelait déjà, que cette entreprise d'unité du continent était noble et salutaire, mais
demeurait néanmoins périlleuse. A ce propos, il disait : « l'avenir de ce continent réside en
premier lieu dans une unité politique, mais les obstacles à supporter sont nombreux et
difficiles. »3 En effet, la création d'une organisation régionale œuvrant pour l'unité et l'intégration
du continent africain ne s'est pas faite sans difficultés. Du scepticisme de certains, à la réticence
de biens d'autres, en passant par l'absence de volonté politique et de moyens financiers, la
constitution d'une telle organisation ne fut pas une sinécure. Les difficultés que rencontrent
aujourd'hui l'UA dans la mise en œuvre effective de l'unité politique du continent, à travers
notamment l'édification à terme des Etats-Unis d'Afrique peut se comprendre au regard d'une
pluralité de facteurs. D'abord au regard du contexte et des conditions qui ont présidé à la création
de l'UA, et ensuite, au regard des tensions et divergences idéologico-politiques qui ont émaillé le
processus de mise en place de l'UA. Porté sur les fonts baptismaux en remplacement de l'OUA,
en vue de remédier aux insuffisances et limites dont cette dernière a fait montre depuis sa
création en 1963, en réalisant le plus rapidement possible l'unité politique de l'Afrique, l'UA reste
néanmoins une équation à plusieurs inconnues. Car pour beaucoup d'observateurs, elle n'est « ni
plus ni moins qu'une sorte « OUA bis ».

3
L 'empereur Hailé Sélassié en mai 1963, à la naissance de l'OUA à Addis Abeba.
7

1- Facteurs historiques

Les facteurs historiques ici consistent à montrer l’influence des anciennes puissances
coloniales, qui jusqu’à ce jour joue constitue un frein aux objectifs d’intégration de la nouvelle
institution continentale qui est l’UA. En effet, les Etats Africains, nouvellement indépendants,
étaient à la recherche des moyens de subsistance. La recherche de ces moyens leur imposait donc
une entière soumission à l’ancien maitre qui, lui aussi, voulait préserver ses intérêts dans le
continent. Par conséquent, cette situation à favoriser d’abord l’échec de l’OUA avec une
dichotomie de bloc où le bloc des « modéré » qui préférait défendre la souveraineté,
s’individualiser donc, et se rencontrer seulement dans une sorte de club dont les règles du jeu
contribuerait précisément à protéger et à défendre les souverainetés respectives, dans le cadre
géographique colonial4. Malheureusement c’est cette tendance qui sera adopté au détriment de
celle des « militant »5. Voilà pourquoi Jean-Bédel Narodom Kiari affirme « il est assez paradoxal
de croire que la France est l’instigatrice d’un processus d’intégration en Afrique centrale 6 ». Ce
poids du passé colonial continue d’impacter sur le fonctionnement de l’UA aujourd’hui. Nous
avons par exemple les divergences sur la question monétaire dans la zone monétaire Ouest
africaine. Certains pays de ladite zone pensent que changer le Franc CFA en « Eco » n’est qu’une
manœuvre du président Ivoirien Alassane Outtara avec l’appui de la France pour une simple et
pure dénomination de la monnaie coloniale 7. L’UA continue de tendre la main de mendicité au
anciens patron de l’union européenne pour trouver des fonds nécessaire afin de réalise ses projet 8.

Dès le début du processus de sa création en 1999 à Syrte, qui aboutit finalement en 2002,
les prémices d’une fragilité au sein de l’organisation se faisait déjà ressentir à travers les
divergences sur la question centrale du sommet de Syrte à savoir : Comment renforcer la capacité
de l’Afrique à faire face aux défis du nouveau millénaire 9. Deux positions s’exprimèrent. Pour

4
F. Kange Ewane., Semence et moisson coloniales, un regard d’Africain sur l’histoire de la colonisation, Yaoundé,
CLE, 1985, P. 206.
5
Encore appelé « faucon » est constitué des leaders d’Etats Africain partisans d’une unité immédiate avec un esprit
véritablement panafricaniste. C’est ce bloc qui se réunira à Casablanca.
6
J.B. Norodom Kiaki « l’intégration régionale en Afrique centrale (1916-1960) une analyse des jalons posés par le
France, Paris l’Harmattan, 2012, P. 23.
7
G. Tamba., « La nouvelle monnaie Eco rejetée par six pays dont la Guinée », 2020, consulté en ligne sur De
voaafrique.com, consulté le 5 avril 2021.
8
Guimba Konate L’UA « ce machin », in Enquête en ligne sur www.enqueteplus.com, consulté le 5 avril 2021.
9
D. Fofana, « L’Union Africaine et le projet des Etats Unis d’Afrique : Identification et analyse de facteurs entravant
la concrétisation de cet idéal panafricain », Maîtrise de Sciences Politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis,
2007. P.56.
8

Kadhafi, la seule réponse qui vaille à cette question est la création d'une Union Africaine sur le
modèle des Etats-Unis d'Amérique ou de l'Europe avec des organes législatifs et exécutifs censés
être opérationnels en 2000. Pour les autres, plus nombreux, il fallait seulement rénover l'OUA.
Pas d'Union Africaine forte. Les discussions n'ont finalement pas permis d'aboutir à un accord sur
un modèle d'institutionnalisation de l'UA. C'est malheureusement, en dépit de ces divergences
que mandat fut donné par les chefs d'Etat pour un projet d'élaboration d'un acte constitutif en
tenant compte des objectifs et principes de l'OUA, ainsi que ceux du Traité (Traité d'Abuja)
instituant la Communauté Economique Africaine (CEA). 10 On avait donc deux visions du
panafricanisme. D’un côté le panafricanisme dit minimaliste basé sur l’intangibilité des frontières
héritées de la colonisation la non-ingérence dans les affaires des pays membres, soutenue
principalement par les anciennes colonies françaises. De l’autre, le panafricanisme dit
maximaliste tel que pensé par Kwamé Nkrumah et Muhamar Kadhafi. Ainsi, les divergences
internes des dirigeants africains ont conduit à l'adoption d'un texte restant en deçà des espérances
du leader libyen.

2- Les facteurs politiques


La réticence des dirigeants quant à son intervention sur leur territoire réduit fortement ses
moyens d’action. En outre, voici les éléments politiques qui, selon nous, freinent l’Union
Africaine dans la réalisation des projets liés à l’intégration politique du continent africain.

Le manque de critère d’adhésion. Le manque de conditions pour l’adhésion à l’Union


Africaine est un réel frein au renforcement de l’union entre les Etats. Cette approche universelle
de l’adhésion, empêche les Etats d’assumer pleinement toutes les responsabilités liées à
l’appartenance à l’UA11. De plus, elle entraine la perte de sélectivité des seuls membres ayant le
plus de points communs sur les plans sociaux, politiques et économiques. Or, cela s’avère être
une condition de faisabilité d’une intégration régionale. Avec un rapprochement sur l’Union
Européenne qui est le modèle de l’UA, on peut constater que l’une de ses principales forces
d’influence en matière de développement est encore la procédure d’adhésion. L’exemple de
l’Espagne, du Portugal, de la Grèce, des pays de l’Est, et de la Turquie montrent bien comment la
perspective d’adhésion à l’Union Européenne est un moteur de changement12.
10
Ibid. P. 56
11
A. Mabamba-Milanda, « L'Union Africaine et les limites de la transposition du modèle d'intégration régionale
européen », Master en Sciences de gestion, Université catholique de Louvain, 2016. P.56.
12
B. Anoufa, L’UNION AFRICAINE : LA SOLUTION AUX PROBLÈMES DE L’AFRIQUE ? Une organisation
continentale pour résoudre les problèmes de l’Afrique ? 2006. P.3
9

La souveraineté des Etats Il semble contradictoire qu’une organisation visant une


intégration politique et socioéconomique de l’Afrique ait comme objectif principal la défense de
la souveraineté des Etats membres. Cela entrave le fonctionnement de l’Union Africaine qui ne
peut imposer des décisions aux Etats et donc accélérer le processus d’intégration. A la lumière de
la théorie vue précédemment, l’intégration régionale implique un partage de la souveraineté au
profit d’une entité supranationale œuvrant pour les intérêts de la région 13. L’existence d’une telle
entité facilite également la mise en application des décisions et traités de l’organisation régionale.
Dans le cas de l’Union Africaine, on observe une non-application des traités et décisions, ce qui
se traduit par un manque de volonté et d’implication de la part des dirigeants. La souveraineté est
en quelque sorte une sécurité pour les dirigeants de ne jamais être contraint à accepter des
décisions qui ne seraient pas en faveur de leurs propres intérêts.

Le manque d’institutions fortes, Cet obstacle est une conséquence de la souveraineté des
Etats au sein de l’Union. En effet, à l’heure actuelle, l’Union Africaine ne compte aucune
institution dotée de réels pouvoirs. Le seul organe disposant de pouvoir est la Conférence de
l’Union, qui est composée des chefs d’Etats. Le pouvoir est, encore une fois, concentré aux seules
mains des leaders. Ils supervisent non seulement les décisions des autres institutions de l’Union
Africaine mais ils peuvent également leur donner des directives. Les institutions de l’UA ont un
pouvoir relativement faible, ce qui les empêche même de prévenir et de régler les conflits 14. En
effet face aux nombreuses crises qui ont secoué certaines régions d’Afrique, en 2002 et 2003,
l’Union africaine s’est souvent cantonnée dans le registre des protestations ou des condamnations
formelles. Malgré le volontarisme du président intérimaire de la Commission, Amara Essy, et les
médiations entre les principaux protagonistes de la crise malgache entreprises par l’Organe
central, l’Union africaine a dû se contenter de prendre acte des initiatives prises unilatéralement
par le Président sud-africain, alors président de l’Union, qui ont abouti à la réintégration de
Madagascar au sein de l’Organisation à Maputo, en juillet 2003. Dans la crise ivoirienne, c’est ce
même « suivisme » qui a prévalu : après les condamnations d’usage du coup d’Etat du 19
septembre 2002, l’Union africaine s’en est tenue, faute de pouvoir agir autrement, à la saisine de
l’organe central sur la question et de la nomination d’un envoyé spécial du président de la
Commission, l’ancien chef d’Etat saotomien Miguel Trovoada, chargé de suivre les travaux de la

13
A. Mabamba-Milanda, « L'Union Africaine et les limites… », P.57
14
A. Bourgi, L’Union Africaine entre les textes et la réalité. Afri 2005, Volume Vi, P.342
10

Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de


l’Afrique de l’Ouest (notamment à Accra, au Ghana, le 29 septembre

3- Les facteurs économiques

Les pays africains, et plus particulièrement les membres de l’Union Africaine, ont
tendance à privilégier le commerce avec le reste du monde plutôt qu’avec les autres membres de
l’Union15. Selon une étude menée par Ofa, les échanges intra régionaux ne représentent que 10
pourcent du volume total des échanges commerciaux du continent africain. Ce volume demeure
en deçà de celui des autres régions en voie de développement par conséquent il y a faible taux de
commerce intra régional.

L’insuffisance voire le manque de budget est une autre paralysie de l’UA. Le budget de
l’Union Africaine est composé en partie des cotisations des Etats membres mais aussi et surtout
des dotations d’autres organisations telles que l’Union Européenne. Les Etats membres n’étant
pas toujours disciplinés dans le paiement des cotisations, ce sont les fonds occidentaux qui
composent majoritairement le budget de l’organisation. Cette dernière est donc dépendante des
financements étrangers. Ceci la rend également dépendante au niveau de ses décisions et retarde
son développement. Car les bailleurs de fonds cherchent à faire valoir leurs propres intérêts qui
parfois peuvent diverger de ceux de l’Union Africaine. Nous avons également vu précédemment
qu’il est impératif pour une organisation régionale d’avoir des incitations financières pour asseoir
ses décisions. Ce qui n’est encore une fois pas le cas de l’Union Africaine. L’annonce récente de
taxer de 0,2% les importations africaines, bien que partant d’une bonne intention, risque encore
une fois de ralentir le processus d’intégration. Le fait de taxer le commerce intra-africain et non le
commerce avec les pays tiers, va une fois de plus freiner le commerce intra régional, qui est
pourtant un levier de l’intégration régionale. Les nombreuses Communautés Economiques
Régionales africaines (CER)

L’Afrique compte à ce jour, treize organisations régionales en plus de l’Union Africaine.


Celles-ci sont réparties entre le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest du continent. Elles ont pour
objectifs de contribuer au développement mais également à l’intégration du continent 16.
D’ailleurs la création de huit d’entre elles a été proposée par le Traité d’Abuja pour aider à
15
CNUCED (Conférence des Nations Unies sur Le Commerce et le Développement) (2013). Le développement
économique en Afrique : Commerce intra-africain : libérer le dynamisme du secteur privé.
16
A. Mabamba-Milanda, « L'Union Africaine et les limites… » P.59.
11

l’intégration du continent ; elles travaillent donc pour l’Union Africaine. Cependant, on constate
qu’au lieu d’aider à l’intégration, elles ont tendance à la freiner. En effet, la plupart des pays
africains sont membres simultanément de plusieurs organisations régionales. Loin de de créer une
synergie, les coûts générés par la gestion et la participation de ces différents groupements
régionaux représentent un manque à gagner pour l’Union Africaine.

III- LES PERSPECTIVES

Il n’est cependant pas interdit de rêver à ce jour qu’arrive un jour ou ce grand corps
malade qu’est devenu l’Union Africaine soit secoué jusque dans les tréfonds pour en faire une
organisation pragmatique orienté vers une véritable unité Africaine dans tous les domaines
majeures, seule apte à nous sortir de l’ornière du sous-développement, de la division inutile et de
la pauvreté endémique. Pour y arriver l’Union Africaine doit actionner sur un certain nombre de
leviers.

1- La reformes des institutions de l’Union


La réforme des institutions est un préalable au succès de l’Union Africaine, à ce niveau
certains organes de l’union tels que la Cour de Justice doit être renforcés et les juges de cette cour
doivent être d’une efficacité universelle , les juges peuvent d’ailleurs être proposé par des grandes
écoles du droits en Afrique ; les arrêts rendus par la cour doivent s’imposer aux Etats, cette cour
doit être considérée comme le dernier Rampart après l’épuisement des voies internes, ainsi donc
elle peut être saisie par toute personne physique ou morale 17. Cette cour doit être indépendant
face aux justiciable et non un instrument de la justice de la justice des Etats.

Cette réforme des institutions doit également concerner le parlement Africains, ce


parlement peut être façonner sur le modèle Américain , il doit être fait de façon à ce qu’on ait un
sénat africain et une chambre de représentants qui viendront élire à la majorité simple les
membres de la commission au prorata des Etats 18. La commission doit être l’organe opérationnel
et non pas un simple secrétariat prévu par l’acte constitutifs et les commissaires africains
devraient être de vrai ministre, le président et le vice-président sont nommés par les chefs d’Etats
tandis que les commissaires sont désignés par le conseil des ministres et ensuite approuvés par les

17
M.M.Papaul, l’union africaine : bilan et perspective, université de Lubumbashi, mémoire online
18
Ibid.
12

chefs d’Etats ; ainsi les commissaires ne sont pas comptables devant le président de la
Commission qui ne peut ni les changer, ni les renvoyer. Parler des perspectives revient aussi à
faire l’autopsie des organes de l’union africaine car comment promouvoir la démocratie et le

Respect des droits fondamentaux quand les pays constitutifs sont en grand nombres bien
peu regardants quant à leurs mises en applications ? L’union africaine doit revoir les processus
19
d’adhésion ou du moins trouver les moyens d’influences et de pacification pouvant contraindre
les pays membres au respect de la charte et des objectifs de l’organisation moteur du
développement et du changement.

2- Sur le plan politique


Le leadership peut se définir par la relation dans laquelle une personne( chef) influence
d’autres personnes (subordonnées) pour qu’elles travaillent ensemble et de plein gré à des tâches
liées les unes des autres afin d’atteindre les objectifs souhaités par le groupes 20 , cette question
doit être réglé au sein de l’Union Africaine pour uniformiser les points de vue sur la marche à
suivre en ce qui concerne le développement de l’Afrique 21, pour y arriver, l’un des Etats entre le
Nigéria, la Lybie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et l’Algérie qui contribuent à hauteur de 75% 22doit
augmenter ses contributions pour prendre la place de la locomotive et tirer le continent vers le
haut. La redéfinition de la politique de l’union s’avère indispensable pour sa redynamisation dans
la perspective d’atteindre tous ses objectives car pour l’instant l’Union Africaine apparait comme
un bébé qui a eu des moustaches avant d’avoir grandi, l’union africain doit ainsi privilégier
l’Afrique économique au lieu de se battre pour l’Afrique politique, l’acquisition d’un niveau
économique élevé pour l’Afrique dans cette ère de mondialisation apportera un poids
considérable à l’Afrique et renforcera sa politique . L’intégration économique du continent doit y
jouer un grand rôle dans la mesure où elle permettra au continent partant des collectivités
territoriales au niveau régional pour arriver enfin à l’échelle continentales de faire décoller le
continent.

Il est également impérieux que l’armée Africaine fonctionne comme les casques bleus des
Nations Unis, ses contingents doivent être renforcés et ses troupes doivent être équipés, financés
voire entrainés suffisamment pour que l’Afrique réponde présent en tout lieu et au moment
19
B. Anoufa., union africaine : la solution aux problèmes de l’Afrique, 05 aout 2006
20
M.Mukendi, note de cours de fonction de commandement, ISEC, L2 ISGEA, 1993-1994
21
M.M. Papaul, l’union africaine : bilan et perspective, université de Lubumbashi, mémoire online
22
Ibid.
13

opportun sans faire appel au secours de l’occident ; l’Afrique doit apprendre à voler de ses ailes
et doit en vertu de son droit humanitaire arriver à imposer la paix dans les régions en crises.

3- Sur le plan économique


L’intégration régionale apparait comme le moyen privilégié d’accéder au développement
économique, social, culturel et politique des pays Africains. Elle affirme une volonté commune
de rapprochement qui est de nature à atténuer voire d’éliminer les sources des conflits violents,
ensuite l’élargissement des marchés nationaux et l’harmonisation des cadres réglementaires
contribueront à créer un environnement favorable à la rentabilité des investissements en Afrique.
L’Union Africaine doit considérer la réalisation du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le
développement de l’Afrique) comme une priorité absolue car ses retombés économiques pourront
sans aucun doute placer l’Afrique dans les conditions les meilleures. L’Afrique doit à l’image de
l’Union Européenne commencé par la création des zones de libre-échange, les unions douanières
jusqu’à la création d’un marché commun, cela peut paraitre difficile dans la mesure où l’Afrique
contient des systèmes économique et monétaires différents. L’adoption d’une monnaie unique et
la création d’une banque centrale Africaine viendra à coup sûr résoudre le problème de la
monnaie.
Dans une autre mesure , une véritable politique de production doit être impulser par
l’Union Africaine aux Etats, parmi les actions qui doivent stimuler la production agricole figure
en bonne place la réorganisation du système de commercialisation 23, elles peuvent aller de la
simple fixation de prix de la campagne à la nationalisations intégrale du commerce ; l’Union
Africaine doit également engagé des réformes qui vont favorisés une attractivité des capitaux et
une reprise des investissements vers l’Afrique 24 cela doit passer par le transfert des technologies
et une ouverture des marchés occidentaux à des produits manufacturés permettant une montée en
gamme des exportations Africains.
Les africains doivent cultivés un esprit de solidarité réelle entre les Etats, les Etats doivent
impérativement éviter de fouler aux pieds les engagements pris lors des réunions préparatoires et
travailler ensemble afin d’harmoniser les positions communes sur les grandes questions
auxquelles ils sont ou seront confronter25.

23
P. Marc,‟ l’économie africaine : bilan et perspectives” in revue française de science politique, 1972 /22-5 /PP992-
1016
24
H. Philippe, ‟nouveaux défis économique et financier en Afrique subsaharienne” in revue internationale et
stratégique, 2002/2 (n46) pp107à118
14

CONCLUSION

En somme, notre travail consistait à confirmer ou à infirmer l’hypothèse selon laquelle


l’OU serait un « machin » ou non. Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire l’OU est une
institution basée sur les instruments juridique. Nous avons sur ce point la charte ratifiée par 53
Etats dès sa création et 54 aujourd’hui avec l’adhésion du Maroc. L’OU à des organes qui
fonctionnent. Par ailleurs du point de vue réalisation el, cette nouvelle organisation se donne pour
ambition de renouveler et consolider le projet d’intégration politique et économique. A cet effet,
les dirigeants africains dotent l’UA d’un acte constitutif qui a fixé les objectifs et instauré un
cadre institutionnel allant au delà de l’approche purement diplomatique privilégiée de l’UA Nous
nous constatons qu’il y a de moins en moins les conflits entre les pays africains. Ainsi en 19 ans
d’existence sur un agenda qui tend jusqu’en 2063 au vue des premières velléités de réalisation on
ne saurait donc qualifier l’UA de « Machin » nonobstant ses multiples irrégularités.

25
G.Konaté,ˮ l’union africaine : « ce machin »ˮhttps://www.equonet.net/L.union.africaine-ce-machin-a3996.html,
consulté le 06 avril 2021
15

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