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A partir de 1960, de nombreux pays africains obtiennent leur indépendance mais restent
largement fragiles sur le plan politique, économique et militaire. Les Etats d'Afrique de
l'Ouest qui s'inscrivent généralement dans cette dynamique vont rapidement percevoir la
nécessité stratégique de se regrouper au sein d'une organisation sous-régionale. C'est donc
dans cette perspective que la CEDEAO sera créée le 28 mai 1975 à Lagos, au Nigeria.
Huit Etats francophones : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et
Togo.
L'idée de créer une communauté ouest-africaine remonte à 1964. Elle est lancée par le
président du Liberia, William Tubman. Un accord a été signé entre la Côte d'Ivoire, la
Guinée, le Liberia et la Sierra Leone en février 1965, mais il n'a pas abouti. En avril 1972, le
général Gowon du Nigeria et le général Eyadema du Togo relancent ce projet, préparent des
propositions et visitent 12 pays, demandant leur contribution, de juillet à août 1973. Une
réunion est organisée à Lomé pour étudier une proposition de traité. Une réunion d'experts
et de juristes s'est tenue à Accra en janvier 1974 ainsi qu'une réunion de ministres à
Monrovia en janvier 1975 ; ces deux conférences ont examiné attentivement la proposition
de traité.
Les objectifs économiques sont la réalisation d'un marché commun et d'une monnaie
unique ; les objectifs politiques sont la mise en place d'un parlement ouest-africain, d'un
conseil économique et social, et d'une cour de justice de la CEDEAO pour remplacer le
tribunal existant et faire appliquer les décisions de la communauté.
Avantages et Defis:
En tant que premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest, le royaume juge opportun
d’être à proximité de ses intérêts. De plus, le ticket d’entrée dans la CEDEAO fera disparaître
les obstacles à l’exportation massive des produits marocains vers cette région. En effet, faut-
il le rappeler, l’espace économique ouest-africain est l’un des plus intégrés du continent.
La libre-circulation des biens et des services y est presque une réalité. Le statut de membre
permettrait ainsi au Maroc de se passer d’un accord de libre-échange avec la CEDEAO.
Et sur le plan sécuritaire, l’entrée dans la CEDEAO donnera plus de légitimité au Maroc pour
se prononcer sur des dossiers chauds en rapport avec l’espace saharo-sahélien, à l’instar de
la lutte contre les groupes armés au Mali ou encore au Nigeria
Concernant les défis, force est de constater qu’ils sont immenses. Le premier est lié à la
migration. En intégrant la CEDEAO, le Maroc devra accepter le principe de libre-circulation
des personnes ressortissant des pays membres. De même, le royaume adoptera le
passeport et la carte d’identité de la CEDEAO.
L’adhésion du Maroc à la CEDEAO aurait un impact négatif sur les exportations des produits
ivoiriens dans la sous-région. Le détournement de commerce se produira principalement
dans les pays partenaires de la Côte d’Ivoire appartenant à l'UEMOA (Union économique et
monétaire ouest-africaine) surtout le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger. Le Ghana est le
seul pays partenaire de la Côte d’Ivoire hors UEMOA dans lequel la Côte d’Ivoire subira un
détournement de commerce.