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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE


DEPARTEMENT DE GESTION
MASTER 2 EN GESTION DES INSTITUTIONS FINANCIERES
OPTION : BANQUE

Thème Examen :
LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD)

MEMBRES DU GROUPE :
Amy DIAGNE
Sokhna FALL
Yéya LY
Mame Khary SAKHO
Ndeye Ly SAKHO
PROFESSEUR: Mr NDOUR

ANNEE ACADEMIQUE : 2022-2023


INTRODUCTION :
A l’horizon des années 1960 marquant le lendemain des indépendances, les africains sont
engagés, animés par leur prise de conscience de leur condition de sous-développement ; ils
décident de se réapproprier leur destin. Souvent, en se référant aux marchands de l’Afrique
précoloniale qui organisaient des réseaux commerciaux à grande échelle qui s’étendaient sur
plusieurs régions renforçant l’accessibilité aux ressources stratégiques, ses dirigeants et ses
artisans ont élaboré le projet d’une banque africaine de développement. La réalisation d'un tel
projet a permis aux africains de se dire que désormais, les différents projets à exécuter ne
peuvent être qu'à l'avantage de l'Afrique et des Africains. Jusqu'à preuve du contraire, l'on a
toujours soupçonné les projets soutenus et financés par les autres structures (bilatérales,
multilatérales et internationales) d'être des projets totalement au profit des occidentaux, de ne
satisfaire que les intérêts du Nord au détriment du Sud. Cette nouvelle structure qui se veut
uniquement africaine est une lueur d'espoir.
Cette banque qui prend naissance dans la décennie des indépendances présente un caractère
multilatéral mais elle se veut d'abord et avant tout régionale. La Côte d'Ivoire, en sa qualité de
membre fondateur de la banque, décide de concevoir ses programmes de développement en
faisant une part belle aux aides de la BAD. Cette aide d'ordre régional est apportée à
l'ensemble des États signataires des accords de Khartoum. C'est dans ce contexte que prend
naissance la coopération régionale entre la Côte d'Ivoire et la Banque africaine de
développement. Celle-ci se donne pour mission de venir en aide aux États membres dans leurs
différents projets de développement. Ce projet est voulu à cent pour cent africaine et, surtout,
dotée d'une envergure transnationale. Cette « africanité » va de soi car l'Afrique se prend en
main dans son développement économique, mais aussi pour se tenir à distance des
catégorisations idéologiques. Instituée en 1964, la BAD est une institution régionale et
multilatérale de financement du développement qui a pour objectif la mobilisation des
ressources pour le progrès économique et social de ses pays membres régionaux. Certes, elle
ouvre son capital et ses ressources d'emprunt à des investisseurs non africains, mais elle garde
le contrôle entier de ses décisions collectives.
Cela nous pousse à plus en savoir de la BAD d’où la question phare : quels sont les grandes
lignes à exploiter de la BAD ? ses rôles, ses objectifs entre autres ?
La réponse à cette question sera scindée en 2 parties : d’abord nous présenterons la BAD en
passant par l’historique, sa composition et l’organigramme et enfin terminer par élaborer ses
roles et objectifs tout en énumérant en dernière position ses réalisations
I. PRESENTATION DE LA BAD
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) est une institution multilatérale
de financement du développement comprenant trois entités distinctes : la Banque africaine de
développement (BAD), l’institution mère du Groupe, et deux institutions affiliées, le Fonds
africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Le Groupe de la BAD
est la première institution de financement du développement en Afrique. Il fait partie des cinq
principales banques multilatérales de développement (BMD). Un seul document ne suffirait
pas à couvrir toutes les activités et opérations du Groupe de la BAD. La BAD en bref présente
les grandes lignes de l’organisation et des activités du Groupe de la Banque.
Pour mieux présenter la BAD, nous retracerons son historique ainsi qu’énumérer ses membres
a. HISTORIQUE ET MEMBRES DE LA BAD
Tout d’abord « une banque de développement » est très importante et constitue l’un des
leviers de la construction d’une réelle indépendance économique et financière. En effet, une
banque de développement peut être définie comme un organisme financier autonome qui se
propose de favoriser, de financer et d'aider de toute autre manière toute activité économique
susceptible d'accroître directement ou indirectement le revenu et le niveau de vie de la
population. Cette définition est suffisamment large pour englober des activités très diverses, et
la naissance de la Banque africaine de développement s'inscrit dans cette logique. Une fois
l’indépendance politique obtenue et mise en œuvre par chaque régime politique à sa façon.
Chaque pays cherche alors à diversifier ses sources de financement, au-delà des apports de
l’ex puissance colonisatrice et en sus des flux nourris par la politique de coopération de la
communauté économique européenne (avec le Fonds européen de développement, en
particulier). Les pays sous-développés ont alors entrepris de sortir de leur condition en créant
des outils réels de développement. Des banques de développement sont montées en Amérique
latine et en Asie non communistes. Ainsi, l’Afrique enclenche un processus un processus
destiné à concevoir cette Banque africaine de développement. En effet, en août 1963, dans le
contexte de la décolonisation déjà largement engagé du continent, 23 pays réunis en trois
formations distinctes (les groupes de Brazzaville, de Casablanca et de Monrovia) décident par
les accords de Khartoum (Soudan) de créer une institution financière publique à même de
promouvoir l’indépendance, l’intégration et le développement africains.
La Banque africaine de développement a été créée le 4 août 1963 à Khartoum au Soudan, où
23 pays africains qui venaient d’accéder à l’indépendance ont signé l’Accord portant création
de l’institution. Le 10 septembre 1964, l’Accord est entré en vigueur avec la souscription par
20 pays membres de 65 % du capital de la Banque, qui s’élevait alors à 250 millions de
dollars EU. L’assemblée inaugurale du Conseil des gouverneurs (essentiellement des
ministres des Finances) s’est tenue du 4 au 7 novembre 1964 à Lagos au Nigeria. À ses
débuts, la BAD octroie de simples prêts à de grands projets d’infrastructure (par exemple des
routes, ponts, barrages de rétention d’eau) promus par les secteurs publics dans un nombre
limité de pays. L’institution s’élargit peu à peu à d’autres pays et étoffe ses instruments
financiers : à partir des années 1980, elle financera des programmes d’ajustements structurels
et sectoriels tout en continuant de proposer des prêts classiques et des services d’assistance
technique à projets et aux politiques publiques. Avec la création du Fonds africain de
développement (FAD), en 1972, la BAD devient un groupe et propose des prêts
concessionnels (à taux d’intérêt très réduits), sur des périodes très longues, à une trentaine de
pays très pauvres, mais aussi des dons. Cette institution, sœur de la banque, est historiquement
soutenue par des pays développés qui, à partir de 1982, deviennent les membres non
régionaux du groupe. Le groupe éponyme rassemble trois entités : la banque elle-même, et
deux guichets concessionnels (dans un objectif d’octroi de facilités financières, dons et/ou des
bonifications d’intérêts), le Fonds africain de développement (FAD), créé en 1972, et le Fonds
spécial pour le Nigeria (FSN), institué en 1976. L’ensemble constitue le premier bailleur
public africain, finançant historiquement de grands projets d’infrastructure mais aussi, de plus
en plus, les entreprises privées, notamment par l’intermédiaire du secteur bancaire.
Fin décembre 2012, la Banque comptait 77 Etats membres, dont 53 pays membres africains
ou pays membres régionaux (PMR) et 24 pays non africains ou pays membres non régionaux.
Au départ, seuls les pays africains indépendants pouvaient devenir membres de la Banque.
Suite à l’élargissement de sa composition, l’institution a accru son expertise, rehaussé la
crédibilité de ses partenaires et amélioré l’accès aux marchés de ses pays membres non
régionaux. La Banque conserve toutefois son caractère africain du fait de sa situation
géographique et de la structure de son capital. Son siège se trouve toujours en Afrique, ses
opérations d’investissement s’effectuent exclusivement en Afrique et le choix de son président
demeure africain. Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Botswana, Burkina-Faso, Burundi,
Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Comores, Congo, République démocratique
du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana,
Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Lesotho, Libéria, Libye, Madagascar,
Malawi, Mali, Maurice, Mauritanie, Maroc, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda,
Rwanda, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan,
Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo, Tunisie, Zambie et Zimbabwe en sont les pays régionaux
membres. Les pays membres non régionaux (africains) sont Allemagne, Arabie Saoudite,
Argentine, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée, Danemark, Espagne, États-Unis
d’Amérique, Finlande, France, Inde, Italie, Japon, Koweït, Norvège, Pays-Bas, Portugal,
Royaume-Uni, Suède et Suisse. Pour devenir membre de la BAD, les États non régionaux
doivent adhérer au FAD. Les Émirats arabes unis participent au FAD sans toutefois être
membre de la BAD. L’Afrique du Sud accomplit actuellement les formalités d’adhésion au
FAD. La Turquie, dont la demande d’adhésion a été approuvée par le Conseil des gouverneurs
à Maputo au Mozambique en mai 2008, est en passe de devenir un État participant du FAD.

b. STRUCTURE INSTITUTIONNELLE ET ORGANIGRAMME DE LA


BAD
L’effectif total régulier de la Banque au 31 décembre 2012 était de 2005 membres du
personnel, soit une augmentation de 5,4 % par rapport à 2011. 1308 sont des femmes dont 353
de la catégorie professionnelle (PL) et 697 agents permanents étaient de la catégorie des
services généraux (GS). En 2012, la Banque a recruté 67 employés locaux pour les bureaux
extérieurs, ce qui porte l’effectif total à 382. La Banque comptait 33 femmes occupant des
postes d’encadrement (29,2 %), dont deux (2) vice-présidentes. Elle est constituée comme
suit :
 Conseil des gouverneurs
Le Conseil des gouverneurs est l’instance décisionnelle suprême de la Banque. Chaque État
membre est représenté au Conseil par un gouverneur et un suppléant. Le poste de gouverneur
est en général occupé par le ministre des Finances et/ou de l’Économie de l’État membre. Le
Conseil des gouverneurs définit les directives générales concernant les politiques
opérationnelles de la Banque. En ce qui concerne le Conseil des gouverneurs du FAD, chaque
État participant est représenté par un gouverneur tandis que les gouverneurs de la Banque
africaine de développement sont d’office gouverneurs du FAD.
 Conseil d’administration
Le Conseil comprend 20 administrateurs élus par le Conseil des gouverneurs pour un mandat
de 3 ans renouvelable une seule fois. Les pays membres régionaux comptent 13
administrateurs et les 7 administrateurs restants représentent les États non régionaux. Les
Conseils d’administration (BAD/FAD) sont investis de tous les pouvoirs requis pour conduire
les opérations de la Banque, à l’exception de ceux qui sont expressément réservés au Conseil
des gouverneurs par l’Accord portant création de la Banque. Les Conseils sont chargés de la
conduite des opérations générales de la Banque. Le Conseil du FAD comprend 14
administrateurs, dont 7 sont nommés par les États participants, les 7 autres étant désignés par
la Banque africaine de développement parmi les administrateurs régionaux de la Banque. 14
Conformément à l’organigramme de la Banque, les trois (3) départements suivants –
Évaluation des opérations, Unité de vérification de la conformité et de médiation, et Tribunal
administratif – sont placés sous le contrôle direct du Conseil d’administration, tandis que le
Président exerce sur eux les fonctions de supervision.
 Le Président
Élu par le Conseil des gouverneurs, le Président est le directeur général de la Banque dont il
gère les affaires courantes. Le Président est également le représentant légal de la Banque. Il
est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois. Depuis sa création, le Groupe de la
Banque a connu sept (7) présidents et un (1) président par intérim, comme suit :
o 1 Mamoun Beheiry (Soudan) – 1964-1970
o Abdelwahab Labidi (Tunisie) – 1970-1976
o Kwame Donkor Fordwor (Ghana) – 1976-1979
o Godwin Gondwe (Malawi), intérimaire – 1979-1980 5
o Willa Mung’Omba (Zambie) – 1980-1985
o Babacar N’diaye (Sénégal) – 1985-1995 7
o Omar Kabbaj (Maroc) – 1995-2005 8
o Donald Kaberuka (Rwanda) – de 2005 à ce jour.
Le Président de la BAD est aussi le Président du FAD ainsi que le Président du Conseil
d’administration. Il détermine la structure organisationnelle, les fonctions et responsabilités
ainsi que les bureaux de représentation régionale et de pays. Il propose au Conseil
d’administration la nomination des Vice-présidents qui l’aident dans la gestion courante des
opérations du Groupe de la Banque. La BAD comprend 43 départements.
II. ROLES, OBJECTIFS ET REALISATIONS DE LA BAD
Les domaines d’appui de la BAD consolident et renforcent les efforts en cours. Il se dégage
précisément comme enseignement que la Banque doit renforcer l’appui qu’elle apporte à la
science, la technologie et l’innovation en Afrique tout en s’attaquant à l’exclusion ainsi
qu’aux inégalités socioéconomiques. On constate de plus en plus, que l’expression populaire,
la responsabilité et les filets de sécurité sont inscrits au programme de la Banque comme des
éléments essentiels pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté et permettre
l’autonomisation des pauvres en Afrique, surtout celle des femmes. La Stratégie souligne
donc la nécessité de prendre en compte les dimensions de la fragilité se rapportant au capital
humain en Afrique, grâce à la prévention et à l’atténuation des effets de ce phénomène.
a. ROLES ET OBJECTIFS DE LA BAD
Dix ans après sa fondation en 1964, la Banque Africaine de Développement s'est affirmé
comme une entreprise de solidarité africaine et un instrument efficace au service du
développement de ses Etats membres et de l'intégration économique progressive de l'Afrique,
tout en s'efforçant d'apparaître de plus en plus d'une part comme une structure de réflexion, de
concertation et de propositions et d'autre part, comme le centre privilégié de la coopération
internationale en faveur de l'Afrique.
Pour pouvoir exploiter pleinement ses
ressources, son énergie et sa créativité,
l’Afrique doit surmonter quelques difficultés.
Le premier d’entre eux est l’énorme déficit en
matière d’infrastructures de base, qu’il s’agisse
d’énergie, de transport ou de TIC. Or,
l’infrastructure est le socle de l’innovation,
c’est l’un des facteurs coiffant la croissance
économique et le pouvoir concurrentiel,
notamment la réduction de la pauvreté. Un
deuxième frein est le capital humain, le niveau
des compétences acquises reste bien en deçà de
ce qui est nécessaire pour assurer la transformation économique. L’Afrique a besoin de
centres d’excellence pour la formation d’une nouvelle génération de leaders pour les organes
politiques, l’administration publique, les entreprises et la société civile. Elle a besoin aussi de
constituer une masse critique en science et en technologie pour permettre aux entreprises de
mieux s’implanter dans les secteurs nécessitant de grandes connaissances. A cela s’ajoute un
troisième frein qui est la fragmentation de l’Afrique en petits marchés nationaux, qui ne
permet pas les économies d’échelle nécessaires pour proposer des produits et services
innovants à prix compétitifs. A travers le monde, la croissance devient rapide et soutenue
lorsqu’il y a convergence des économies matérialisée par une ouverture sur le monde et à une
intégration mondiale, qui favorisent le transfert rapide des idées, des technologies et des
savoir-faire. La BAD a été instituée afin de contribuer au développement économique et au
progrès social de ses pays membres tant individuellement que collectivement. Cette vocation
ainsi définie a été ensuite adoptée dans les accords portant création d'un Fonds africain de
développement (FAD) et du Fonds spécial du Nigeria (FSN). La mise en place de ces deux
structures financières a pour but d'aider la BAD à contribuer, d'une façon de plus en plus
efficace, au développement économique et au progrès social des pays membres régionaux. Le
groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la
pauvreté dans ses états membres régionaux en participant à leur développement durable et à
leur progrès social. Ainsi la banque mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement
et fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.
En termes plus précis, pour remplir sa mission. La BAD a un rôle à jouer qui se définit en six
points majeurs qui sont :
 Utiliser les ressources dont elle dispose pour financer les projets et programmes
d'investissement en accordant la priorité aux projets qui impliquent plusieurs pays
membres ;
 Fournir une assistance technique dont l'Afrique a besoin pour la sélection ;
 L’étude et la préparation des projets de développement ;
 Contribuer au développement économique et au progrès social des pays membres
régionaux pris individuellement et collectivement ;
 Mobiliser des ressources par le biais de co-financement avec des organismes
bilatéraux et multilatéraux de développement ;
 Promouvoir le dialogue et la concertation internationale sur les questions relatives au
développement de l’Afrique ;
 Promouvoir l'investissement public et privé en Afrique à travers la mise en place de
réformes appropriées.

Le premier point concernant le financement des projets et programmes de développement


représente la principale tâche qui incombe la BAD. Dans le souci de donner une priorité au
développement global du continent, l'accent est mis sur les projets qui présentent un caractère
multinational ou visant à renforcer la complémentarité des économies des pays membres. Elle
s'efforce de coopérer avec d'autres organisations internationales avant un but analogue au sien
et avec d'autres institutions s'intéressant au développement en Afrique. En tant que banque de
développement, le rôle principal de la Ban est essentiellement de financer le développement.
Toutefois, elle se doit de ne pas être purement et simplement une banque de développement
c'est-à-dire de se contenter d'examiner les demandes de prêts qu'elle reçoit car elle doit avoir
un rôle bien plus positif à jouer dans le développement de ses pays membres. La BAD fournit
l'assistance technique nécessaire pour effectuer des études dans le domaine de l'identification,
de la préparation et de la conception détaillée des projets en utilisant ses propres ressources et
les dons au titre de l'assistance bilatérale. L'assistance technique est destinée à renforcer les
institutions des pays membres et leur capacité de gestion des projets. Cela se traduit par le
financement direct de certains éléments d'assistance technique incorporés dans les projets
financés par la BAD.

b. LES REALISATIONS DE LA BAD

En 2020, la BAD « a été largement saluée pour avoir su répondre avec rapidité aux besoins
du continent africain face à la pandémie de Covid-19 et pour le rôle précurseur qu’elle a
joué en matière de cohésion sociale ». Il est vrai que l’institution a très tôt réorienté son
programme de prêts et mis en action un appui budgétaire face à la crise, grâce à un processus
d’approbation accéléré et à des décaissements rapides destinés à apporter aux pays une marge
de manœuvre budgétaire appropriée. Ces actions ont permis aux pays africains de réagir de
toute urgence face aux impacts économiques les plus graves de la crise sanitaire et leur a
facilité l’achat de produits d’importation et de fournitures médicales.
La Banque a également axé ses efforts sur la collaboration et les partenariats en vue
d’optimiser sa réponse à la crise par un travail commun avec des partenaires de
développement majeurs, dont la Banque mondiale et le FMI. « Malgré les problèmes
affectant son portefeuille, elle a pu maintenir des pratiques de gestion des risques très
robustes », se félicite la BAD. Laquelle a également été saluée pour sa méga obligation à
impact social « Combattre le Covid-19 », de 3 milliards de dollars. Ladite émission a reçu un
fort soutien de la part des investisseurs ; elle est cotée en Bourse de Luxembourg, de Londres,
et référencée au Nasdaq. Le produit de l’obligation, dont l’échéance est de trois ans, permettra
d’atténuer les répercussions de la pandémie sur les moyens de subsistance et les économies
des pays africains. L’obligation de rendre compte et l’éthique de responsabilité, le système de
contrôle, le respect de l’État de droit et les dispositifs de lutte contre la corruption ont fait de
la BAD une institution crédible bien gérée en Afrique. Voilà autant de mots d’ordre dans les
efforts de la BAD visant à garantir la bonne gouvernance au niveau de ses opérations en son
sein et dans les pays membres régionaux. Au moment où la Banque affinait sa structure
organisationnelle en avril 2010, elle a séparé son dispositif d’enquête de sa fonction de
vérification comptable, élevant ainsi la Division de l’intégrité et de la lutte contre la
corruption créée en novembre 2005 en département indépendant rendant compte directement
au Président et au Conseil d’administration. Cette mesure a renforcé la fonction intégrité dans
le cadre de ses opérations à croissance rapide garanties et non garanties par l’État. Elle a aussi
contribué à promouvoir le strict respect des normes les plus élevées de gouvernance
institutionnelle et d’intégrité. Le Département de l’intégrité et de la lutte contre la corruption
est ainsi devenu la pièce maîtresse des efforts de la BAD visant à améliorer le climat des
investissements en Afrique et à réduire le risque de pratiques illicites comme la fraude et la
corruption au sein de la Banque et dans les projets qu’elle finance. Le Département enquête
sur les allégations de pratiques prohibées comme la fraude et la corruption dans les opérations
du Groupe de la BAD et les actes d’inconduite 32 connexes commis par des membres du
personnel. Il aide en outre les pays membres régionaux à déceler et décourager les actes de
fraude et de corruption dans les activités de la BAD. Grâce aux séminaires, ateliers et activités
de renforcement des capacités qu’il organise au sein de la Banque, le Département a mis en
place des programmes de sensibilisation à la lutte contre la corruption et la fraude ainsi que
des mesures de sécurité. La BAD conduit en ce moment d’autres projets, notamment :
• Le NEPAD pour le développement de l’infrastructure en Afrique dont elle est Chef de file
• Le Fonds spécial du NEPAD pour la préparation de projets d’infrastructure
• Le consortium pour l’infrastructure en Afrique
• L’allégement de la dette au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, de
l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale et du Mécanisme en faveur des pays sortant
d’un conflit
• L’initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (IAEAR)
• La Facilité africaine de l’eau (FAE)
• Le programme multi donateurs de partenariat pour l’eau
• L’initiative « Connect Africa » visant à réduire l’importante fracture numérique sur le
continent
• Le partenariat pour la finance au service de l’Afrique
• La facilité en faveur des États fragiles (FEF)
• Le programme des conférenciers éminents
• La conférence économique annuelle
• La Facilité africaine de soutien juridique (ALSF)
CONCLUSION
La bonne gouvernance est indispensable pour un développement durable. L’intérêt que la
Banque attache à la bonne gouvernance provient de la mission qui lui incombe d’assurer
l’efficacité de l’aide qu’il consent au développement des PMR. Elle s’inscrit également dans
le droit fil de la vision de la Banque pour un développement durable en Afrique à l’orée du
XXIe siècle. Pour la Banque, les éléments essentiels d’une bonne gouvernance sont :
l’obligation de rendre compte, la transparence, la lutte contre la corruption, la gouvernance
participative et un cadre juridique et judiciaire propice. La Banque admet que la nature de la
gouvernance est complexe, et elle est consciente du fait que les interventions dans ce domaine
peuvent s’avérer très difficiles et ne pas donner de résultats rapides. Elle reconnaît aussi la
nécessité d’adopter une approche personnalisée pour chaque pays, région et type de projet. Le
plan d’action envisagé résume les principales activités à entreprendre pour traduire
concrètement la politique de la Banque en matière de bonne gouvernance. Ce plan d’action
doit aider à 21 créer et renforcer des liens aussi bien à l’intérieur de la Banque qu’avec ses
partenaires comme les gouvernements des PMR, les institutions multilatérales de
financement, les bailleurs de fonds bilatéraux et les organisations de la société civile et les
ONG.

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