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NACHOUI Imane
Résumé
Cet article essaie de traiter la question de l’évolution des échanges commerciaux entre le
Maroc et les l’Afrique subsaharienne en général et les pays de la CEDEAO en particulier de
2000 à 2018, aux niveaux des échanges globaux, des exportations et importations, par pays et
par produits.
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Abstract
Following the Moroccan application for membership in ECOWAS in February 2017, different
researchers and organizations produced several studies and reports in different disciplines,
different countries and fields, showing the advantages and disadvantages, opportunities and
risks, both for Morocco and for for ECOWAS countries.
This article tries to address the question of the evolution of trade between Morocco and
xountries of sub-Saharan Africa in general and the ECOWAS countries in particular from
2000 to 2018, in terms of global trade, exports and imports, by products.
• The share of sub-Saharan Africa in the overall structure of Morocco's trade with the rest of
the world (Total import / export) switched from 5.7% in 2000 to 5.3% in 2018, while the
share of Sub-Saharan Africa in world Moroccan exports rose from 5.3% in 2000 to 7.8% in
2018, as for imports it went from 5.4% in 2000 to 3.9% in 2018, this which is considered low
in relation to the potential and opportunities for development.
• The evolution of formal merchandise trade (Total import / export) between Morocco and
ECOWAS in sub-Saharan African foreign trade, recorded an increase of 13,0% in 2000 to
42.1% in 2017, while that of Moroccan exports to ECOWAS rose from 13.3% in 2000 to
56.3% in 2017, unlike Moroccan imports from ECOWAS which decreased from 12.8% in
2000 to 10.6% in 2017 which is considered insufficient and should be further developed for
the benefit of both sides.
• In summary, Morocco is the 46th trading partner of ECOWAS; it is the 25th supplier to the
ECOWAS zone with 0.7% of world trade in 2016; the 21st supplier (outside ECOWAS
countries); the sixth African country supplier to this zone; and the 2nd African supplier in the
area (excluding ECOWAS countries). (Ministry of Economy and Finance and Foreign
Exchange Office, Morocco - ECOWAS trade Regulatory framework and development of
foreign trade. P 7).
Introduction
D’aucun ne peut contester les relations historiques entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
Ces relations qui durent depuis plus de mille ans concernent les domaines politiques,
économiques, sociaux, religieux et bien d’autres. Certes ces relations ont connu des hauts et
des bas selon les circonstances et les donnes géopolitiques et géostratégiques, en l’occurrence
l’irruption des puissances occidentales en Afrique Subsaharienne depuis le XVème siècle,
suivie des colonisations qui ont perturbé, voire rompu partiellement les relations du Maroc
avec son continent africain, notamment au niveau des échanges commerciaux. Ces relations
se sont reconsolidées et rétablies à l’ère des Indépendances et se renforcent encore plus à l’ère
du Roi Mohamed VI, qui a demandé officiellement l’adhésion du Maroc à la CEDEAO le
27 Février 2017, acceptée en principe les 4 juin 2017 à Monrovia, en attendant la décision
d’intégration finale, concrétisant par cela l’Agenda de l’Union africaine 2063.
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Cette demande a suscité des analyses, des études, voire des polémiques dans tous les pays
concernés directement et même dans des pays qui ne sont pas concernés, également par des
chercheurs et organisations régionales et internationales publiques et privées. C’est dans ce
cadre que nous situons cet article qui reprend avec plus de détail, un sous chapitre de notre
thèse de Doctorat, intitulé : Gouvernance et géopolitique de la logistique et les enjeux pour les
développements humains et durables entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne: Cas du
Maroc-Afrique de l’Ouest.
Cet article concerne plus précisément les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique
Subsaharienne en général et la zone CEDEAO en particulier, qui font partie du modèle de
développement marocain tourné vers l’Afrique Subsaharienne. Par cette contribution, nous
voulons participer au débat soulevé depuis la demande marocaine d’adhésion à la CEDEAO
et nous tentons d’apporter quelques éclairages pertinents sur les enjeux clés y afférents.
En effet, la demande marocaine d’adhésion à une organisation régionale africaine fait partie
du rêve des pays africains depuis leurs indépendances, de construire un marché économique
commun, qui passera d’abord par des intégrations régionales.
Pour le Maroc, une des meilleures façons de s’ouvrir à l’Afrique en général et à l’Afrique de
l’Ouest en particulier, précisément aux pays de la CEDEAO, c’est de développer entre autres,
les échanges commerciaux. Pour que ces échanges se développent, il est impératif de
développer un système de transport performant, qui ne peut se mettre en place que si nous
connaissons les potentialités économiques et la structure des échanges commerciaux inter et
entra pays africains, et entre le Maroc et ces pays.
Pour dresser un bilan des potentialités, dégager les opportunités des échanges commerciaux
entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne et les pays de la CEDEAO, il est impératif d’avoir
des données chiffrées et des agrégats statistiques, de connaitre et examiner en profondeur
avec une certaine précision la structure des échanges commerciaux de ces pays au niveau
international, continental, régional, entra-régional et avec le Maroc.
En cherchant, nous avons constaté que ces statistiques sont éparses, différentes d’un pays à
l’autre, voire contradictoires parfois d’une source à l’autre… En comparant les données des
différentes statistiques des différentes sources, nous nous rendons compte de leurs
incompatibilités, leurs incohérences, ce qui pose le problème de leurs fiabilités, d’où la réalité
des informations sur les quelles doivent se baser surtout les acteurs économiques des
différents Etats qui veulent pénétrer les marchés aussi bien du Maroc que des pays africains
en général et de la CEDEAO, pour dresser leurs business plans.
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La pandémie Covid-19 apparue en Décembre 2019 en Chine qui s’est propagée au reste du
monde, sous forme de vagues successives et jusqu’à ce mois de Janvier 2022, nous ne
connaissons pas encore sa fin, nous oblige à nous limiter aux données statistiques relatives
aux échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne d’avant 2019.
Pour commercer, il faut des moyens de transport adaptables aux types de marchandises et des
logistiques qui permettent de faciliter les échanges. Il faut entre autres, définir un cadre
institutionnel en signant des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux, comme ceux
conclus entre le Maroc et les huit pays membres de la zone CEDEAO à savoir : Le Nigéria ;
La Côte d’Ivoire ; Le Sénégal ; Le Niger ; Le Burkina-Faso ; Le Mali ; Le Bénin ; La Guinée.
Avec son retour à l’UA et sa demande d’adhésion à la CEDEAO, le Maroc veut donner un
nouveau souffle à ces échanges commerciaux, les organiser et les perdurer. Selon le Directeur
de la Banque africaine, « Le Maroc ne souhaite pas seulement se positionner comme un
simple partenaire commercial et acteur économique sur le continent, mais cherche avant tout à
s’afficher en tant que Hub économique potentiel ». (Banque africaine de développement
Analyse de la politique commerciale du Maroc Volume 2 : Impact de la politique tarifaire du
Maroc sur sa position de hub à destination du reste de l’Afrique, p 8).
I.1 : L’importance des échanges commerciaux dans les pensées arabe et occidentale
L’importance des échanges commerciaux et leurs logistiques dans la vie des Etats, des
peuples et des entreprises n’est pas à démonter. Durant plus de mille ans, les différentes
dynasties qui ont gouverné le Maroc et leurs homologues en Afrique de l’Ouest, ont établi des
relations commerciales entre eux par le biais du commerce transsaharien. Ces relations
commerciales ont été cité par certains auteurs qui ont décrit, au niveau théorique, avec plus ou
moins de précision l’acte commercial et sa logistique, comme Al Bakri, Al-Idrisi , Al Zuhri ,
Ibn Said, Ibn Battouta et Ibn Khaldoun…, mais aussi des souverains qui ont développé des
modèles de développement et des pratiques commerciales et logistiques au niveau
opérationnel, comme Ahmed Al Mansour ou Sidi Mohamed Ben Abdellah…. (NACHOUI
Imane, 2021 ).
Malheureusement, les chercheurs ont l’habitude de citer les grandes écoles et théories
occidentales du commerce international et de la logistique, alors que la littérature arabo-
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musulmane est riche dans ces domaines. En effet, l’Islam exhorte les musulmans à faire le
commerce, à faire preuve d’honnêteté et de sincérité dans les transactions commerciales.
A ce propos, le Prophète Mohamed a dit « Le commerçant sincère et honnête sera avec les
Prophètes, les véridiques et les martyrs » (Rapporté par At-Tirmidhi et Al-Hakim et qualifié
d’authentique par Al Albany dans Sahih At-Targhîb).
L’Islam classe le gain résultant du commerce parmi les meilleurs gains. En demandant au
prophète quel gain était meilleur ? Il répondit : « Ce que l’homme acquiert par le travail de ses
mains et tout commerce licite. » (Rapporté par Al-Hakim dans son Moustadrak).
Pour pratiquer le commerce, le musulman doit apprendre les règles du commerce et doit se
soumettre à des règles pratiques et morales. Ce n’est pas simplement un conseil de bon sens
ou une démarche logique, c’est une obligation totale et non négociable. Omar Ibn al Khattab a
dit : “Que celui qui n’apprend pas les règles du commerce, nos marchés lui sont interdits.”
N’est-ce pas une école du commerce et de la logistique que les chercheurs arabes et
musulmans doivent étudier en profondeur ?
Montesquieu dans l’esprit des Lois disait : « Le commerce est la chose du monde la plus utile
à l'Etat ». Joseph Chamberlain dans son Discours de Birmingham - 13 Novembre 1896 avait
dit : “Le commerce est le plus grand de tous les intérêts politiques.”
Voltaire dans ses lettres philosophiques disait : “Le pays où le commerce est le plus libre sera
toujours le plus riche et le plus florissant. »
L’anglais Walter Raleigh (1554-1618) écrivait dans son Histoire du monde : « Qui tient la
mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse, qui tient la richesse
du monde tient le monde lui-même. »
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I.2 : Les fondements du commerce international : Les principales théories modernes du
commerce international
Tout le monde s’accorde sur le fait qu’aucun pays ou unité de production ne peut vivre en
autarcie ou survivre sans commercer. De ce fait, les économistes considèrent et soutiennent
généralement le commerce international comme un moteur de croissance qui ouvre des
perspectives économiques, est susceptible de procurer certains bénéfices car il permet à un
pays de tirer parti de ses avantages comparatifs, suscite la concurrence, améliore la
compétitivité, augmente la participation et favorise l’inclusion.
Il reste à savoir comment participer au commerce, avec quels produits et moyens et dans
quelles conditions, d’où l’importance du choix du modèle de développement, de la logistique
et du mode de gouvernance pour réussir l’acte commercial.
Coté littérature, les économistes occidentaux ont produit une littérature abondante relative au
commerce international. D’après leurs analyses, ils sont arrivés à distinguer entre plusieurs
écoles, courants et théories du commerce international, dont les plus importants sont :
Les mercantilistes du XVIᵉ siècle jusqu'au milieu du XVIIIᵉ siècle en Europe, qui soutenaient
la colonisation espagnole et portugaise du nouveau monde et du triomphe de la monarchie
absolue. Pour que l’Etat puisse s’enrichir, il doit accumuler l’or en développant le commerce
international avec les colonies, ce qui engendre du gain et permet au pays de dégager un
excédent de sa balance commerciale.
Lors des révolutions industrielles du XVIIIe et XIXe siècles, un courant protectionniste s’est
développé en Europe occidentale, sorte de politique économique interventionniste menée par
un État ou un groupe d'États, consistant à protéger ses producteurs contre la concurrence des
producteurs étrangers. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les
importations et encourager les exportations au niveau des échanges commerciaux
internationaux. (L'économiste Friedrich List (1789-1846) principal défenseur des bienfaits
d'un « protectionnisme éducateur »).
Paul Krugman, qui a travaillé sur « les effets des économies d'échelle sur les modèles du
commerce international et la localisation de l'activité économique », est l’un des principaux
auteurs de la nouvelle théorie du commerce international, qui repose sur le commerce intra-
firme et intra-industrie, les effets de réseau, et les situations de concurrence imparfaite.
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Concernant le monde sous développé, nous pouvons citer la théorie de l’échange inégal qui
montre le poids et la participation des pays du tiers monde dans le commerce international
(Samir Amine, l’échange inégal et la loi de la valeur, 1973).
C’est en rappelant ces différentes pensées et théories, que les décideurs et opérateurs
marocains doivent établir leurs stratégies pour pénétrer le marché africain, en l’occurrence
celui de la CEDEAO pour déterminer leurs parts de marché.
Quant aux exportations de marchandises (exprimées FAB), ils sont passées de 78.8 3 millions
DH en 2000, passant de 248,8 3 millions DH en 2017 à 275,2 3 millions DH en 2018,
progressant de 10,6% ou +26,3 3 millions DH
Quant aux importations (exprimées en CAF), elles sont passées de 122.5 millions DH en
2000 à 438,1millions DH en 2017, à 481 millions DH en 2018
La part du Maroc sur le marché mondial, selon la valeur du commerce extérieur est passée de
0,09 % en 2000 ; 0.12 % en 2010 à 0,15% en 2018. (A partir du rapport économique et
financier 2020 réalisé par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de
l’Administration et l’Office des changes, rapport annuel 2018, commerce extérieur du
Maroc).
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Tableau n°1 : Echanges commerciaux du Maroc avec le reste du monde en millions DH
Source : Auteur d’après les rapports annuels de l’office des changes du Maroc et Annuaires
du Maroc
⃰ Le taux de pénétration des importations se mesure par le rapport entre les importations et la
demande interne (PIB +importations - exportations)
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Dans tous les cas, les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique subsaharienne sont
faibles, n’ont jamais atteint les 10 % du total de son commerce extérieur, avec des
fluctuations annuelles. (Voir tableau n°2).
Les exportations marocaines vers l’Afrique subsaharienne ont enregistré une amélioration de
2010 à 2016, et une diminution en 2017 et 2018 (2.4 % de 2017 à 2018). Le dit continent qui
représentait 10 % en 2016, ne représente plus que 7,8% des exportations marocaines en 2018
et 7.7 % en 2019 (Voir tableau n°2)
En général, selon le rapport économique et financier 2020 réalisé par le ministère de
l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration révèle que les ventes à
destination de l’Afrique subsaharienne ont augmenté (de 1,8% à 6,3%) de 2000 à 2018.
En outre, les importations marocaines depuis l’Afrique subsaharienne ont fortement augmenté
de 2010 à 2015, ont diminué en 2016 et 2017 pour augmenter une autre fois fortement en
2018. Malgré cette hausse, elles ne représentaient que 3.9 % du total des importations
marocaines. Ainsi, les importations marocaines de l’Afrique n’ont jamais atteint les 6 % du
total de ses importations. (Tableau n°2).
La balance commerciale du Maroc avec l’Afrique subsaharienne qui était déficitaire en 2010,
devenait excédentaire progressivement de 2015 à 2017en faveur du Maroc, malgré la baisse
en 2018. En ce qui concerne les transactions avec l’Afrique, le taux de couverture continue
son amélioration, basculant de 115,7 en 2015 à 146.3 en 2017, pour redescendre à 113.9 en
2018.
L’amélioration de 2016 et 2017 résulte de la consolidation des ventes des engrais naturels et
chimiques.
Tableau n°2 : Echanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique subsaharienne (Millions Dh)
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Cette faible part des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne le classe
au 46ème partenaire commercial mondial, ce qui est loin de concurrencer les puissances
étrangères en présence dans le continent est encore plus loin de menacer les échanges
commerciaux intra-africains déjà très réduits. Justement, pour renforcer les échanges
commerciaux intra-africains, l’apport du Maroc est véritablement souhaitable et qui doit
s’améliorer.
Cette faiblesse des échanges entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne, par rapport à leur
potentiel, peut être attribuée à plusieurs facteurs qui relèvent principalement de la domination
des rapports politiques économiques et sociales entre les pays africains et les anciens
colonisateurs, la déficience des infrastructures et moyens de transport à l’international et à
l’intérieur des pays africains, (manque de lignes maritimes et de liaisons terrestres ou
ferroviaires, notamment) qui occasionne des surcoûts, qui pèsent lourdement sur le volume
des échanges commerciaux ; les orientations vers l’exportation des produits agricoles et
miniers bruts, la faible industrie de transformation et la production manufacturière ;
l’insuffisance de diversification, de sophistication et de complexité des produits exportés et de
leur inadaptation à la demande; le faible dynamisme du partenariat et l’absence de cadres
adaptés de coopération commerciale renforcée (zone de libre-échange Maroc-Pays d’Afrique
subsaharienne, accord de partenariat économique, etc.), la démocratie et la mauvaise
gouvernance ; le sous-développement dans tous ces états qui empêchent l’Afrique de réaliser
son plein potentiel de croissance économique, son pouvoir concurrentiel sur les marchés
mondiaux et l’atteinte de ses objectifs de développement, notamment la réduction de la
pauvreté.
Tout d’abord, il faut souligner que le développement des échanges commerciaux est soumis
entre autres aux politiques tarifaires menées par les pays, dans des cadres bilatéraux ou
multilatéraux. Dans le cas du Maroc et des pays africains, depuis de le début du troisième
millénaire, les produits de ces derniers sont soumis à des taux supérieurs aux droits de douane
appliqués sur les produits européens, américains et méditerranéens et, ceci, quelle que soit la
catégorie de biens. Quant aux tarifs des pays africains appliqués aux importations depuis le
Maroc sont, en moyenne, de 3 ou 4 points de pourcentage supérieurs aux tarifs appliqués aux
importations européennes ou américaines. Cet élément à lui seul défavorise le développement
des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne.
L’entrée en application de la ZLECA pourrait résoudre ce problème, qui favoriserait
les zones de libre-échange, en conformité avec les Objectifs de développement durable
(ODD), favorisant un système commercial multilatéral équitable sous l'égide de l'OMC
(cible 17.10), augmentant les exportations des pays en développement (cible 17.11) et
améliorant la capacité des pays les moins développés à accéder aux marchés d'exportation
(cible 17.12). (Programme de Doha pour le développement (PDD) de l'OMC).
Dans ce cadre, nous rejoignons les arguments avancés par les économistes en faveur du
commerce international des produits. Ces arguments peuvent être regroupés en trois grandes
catégories en fonction des critères sur lesquels ils reposent; à savoir: (i) l’augmentation
induite par le commerce du montant total de biens et de services disponibles pour la
population du pays (thèse de l’accroissement de la consommation); (ii) la diversité de biens et
de services auxquels la population peut accéder grâce au commerce (thèse de la
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diversification); et (iii) la stabilité de l’offre et des prix des biens et services qui résulte du
commerce (thèse de la stabilité).
Après une présentation générale du Maroc et des pays de la CEDEAO, nous étudierons avec
plus de détails les échanges commerciaux intra-CEDEAO et entre le Maroc et les pays de la
CEDEAO, sous différentes formes.
Les 15 pays qui constituent la CEDEAO se trouvent en Afrique de l’Ouest, s’étendent sur une
superficie de 5 115 577 Km2, ce qui représente 16,81 % de la superficie africaine, avec
383 962 000 d’habitants (2019), ce qui représente 29,53 % de la population africaine, avec un
PIB de 654.948 Milliards de $ en 2018.
En rajoutant le Maroc (710 850 Km2), à ces 15 pays, cela donne une superficie de 5 826 427
Km2 (19.15% de la superficie africaine), une population de 33 848 242 (RGPH 2014), cela
donne 419 862 000 (32,29% de la population africaine) avec un PIB nominal marocain de
109 820 Milliards USD en 2018, cela donne plus 764.768 Milliards USD en 2018.
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Mais, au-delà de ces données globales, il y a une grande hétérogénéité et de grandes
disparités entre les pays composant la CEDEAO sur tous les niveaux.
Au niveau du nombre de la population, l’écart est énorme entre le Nigeria qui dépasse les 200
millions d’habitants (53 % du total de la population du CEDEAO) et les petits Etats de moins
de 10 millions d’habitants comme le Togo, Libéria, sierra Léone, ou encore la Gambie de 2
millions d’habitants et le Cap Vert de 500 milles habitants.(Voir tableau n°1 ).
Selon les projections du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies
(l’UNDESA), la population totale de la CEDEAO atteindra les 490 millions en 2030 et 737
millions en 2050. Le Nigéria à elle seule verra sa population évoluer à 258 millions en 2030 et
à 390 millions en 2050. Ainsi, les pays de la CEDEAO seront confrontés sérieusement au défi
démographique et ses conséquences.
Au niveau du PIB, selon les données de la Banque Mondiale de 2018, la différence est très
importante entre le Nigéria qui atteint presque les 500 Milliards de $ (74.8 % du PIB de la
CEDEAO) et les 8 petits Etats qui n’atteignent pas les 10 Milliards (Burkina Faso, Cap Vert,
Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Niger, Sierra Léone et Togo) et la Gambie de moins d’un
milliard de USD (Voir tableau n°1).
Selon le PIB (PPA) par habitant ($ internationaux courants), il existe également de grandes
différences entre les États membres en ce qui concerne le niveau de développement. L’Etat
insulaire le plus petit de la CEDEAO en superficie et population, a le plus haut PIB par
habitant, suivi du Nigéria, mais si on ajoute le Maroc, il occupera la première place (voir
tableau n° 3).
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ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration et l’Office des
changes, rapport annuel 2018, commerce extérieur du Maroc) et la part de l’ensemble Maroc-
CEDEAO dans les échanges commerciaux mondiaux représente 1.25 % en 2018.
Au niveau de la position géographique, trois pays de la CEDEAO sont enclavés (Mali, Niger
et Burkina Faso) ne disposent pas de frange maritime et dépendent totalement dans leurs
échanges extérieurs des couloirs vers les pays du Sénégal, cote d’Ivoire et Bénin. Les îles du
Cap Vert sont loin de la côte africaine de plus de 400 Km, ce qui augmente considérablement
les coûts du transport maritime, d’autant plus le nombre très réduit de la population de ce pays
ne permet pas le développement d’une économie d’échelle, reste le tourisme international qui
peut participer au développement du Cap Vert et son ancrage au Portugal. Les autres pays
côtiers disposent de franges maritimes réduites (Gambie et Togo de moins de 100 Km de
côte), ce qui pose des litiges frontaliers entre la plupart de ces pays. Ajoutons à cela, la
piraterie maritime, surtout au Golf du Guinée et les insuffisances des infrastructures portuaires
et la domination des compagnies de transport maritimes et logistiques étrangères…,
Selon le calcul de Benoît Mandelbrot, la longueur des côtes de 11 pays côtiers de la CEDEAO
(sans le Cap Ver insulaire, le Mali, le Niger et Burkina Faso enclavés), s’évalue à 4346 Km,
avec le Nigéria en tête (853 Km) et en dernière position la Gambie (80 Km et le Togo (56
Km). (Benoît Mandelbrot, 1967).
Reste le Maroc avec ses 3700 Km de côtes, donnant sur la Méditerranée et l’Atlantique, ce
qui représente lui seul, 41% de l’ensemble des côtes marocaines et du CEDEAO, d’autant
plus qu’il se positionne sur la première autoroute maritime Est-Ouest et dispose du premier
Port de transbordement en Afrique (Tanger Med), ce qui n’est pas le cas des côtes de la
CEDEAO qui ne sont pas sur une route maritime internationale majeure, ne sont pas équipées
de ports internationaux , insuffisamment connectés et peu attractifs, mauvaisement reliés aux
arrières pays…, ce qui défavorise le développement du transport maritime international et la
compétitivité logistique import-export, déjà sous développée.
Enfin, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO demande de faire des concessions et fournir des
efforts de toutes les parties prenantes afin d’inscrire son adhésion, non comme un simple
élargissement de la communauté, mais comme un approfondissement et un renforcement de
l’unité africaine.
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Tableau n°3 : Données générales (2018)
Pays Superficie Population PIB (en PIB (PPA) (en PIB (PPA) par
(km ²) (en milliers) Milliards de $) millions de $) habitant ($)
Depuis la signature du Traité de Lagos le 28 Mai 1975, le cadre réglementaire des échanges
commerciaux intra-CEDEAO n’a cessé d’évoluer. En 2000, la CEDEAO est déclarée zone
de libre-échange., entrée réellement en application en janvier 2003, date à laquelle le sommet
de la CEDEAO a adopté un nouveau plan de libéralisation du commerce dont les règlements
devaient être appliqués en totalité par les États, prévoyant en matière d’actions le
développement des échanges économiques extérieurs entre les Etats membres.
L’objectif de la CEDEAO, tel qu’il est stipulé dans les articles 3 ; 51 ; 53 et 55 de son traité,
l’engagement des dits Etats à :
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• Lever les restrictions en matière de libre circulation des biens, des services, des personnes et
des capitaux entre les Etats Membres ;
• Veiller, en matière de libre circulation des capitaux d’une part, à ce que les ressortissants
d'un Etat membre aient la possibilité d'acquérir des valeurs d’autres Etats membres et d’autre
part, à mettre en place un mécanisme permettant une large diffusion dans les Etats membres
des cotations en bourse de chaque Etat membre. Au niveau de la règlementation des changes
le traité couvre les trois volets suivants, les opérations courantes, les opérations en capital des
non-résidents et les opérations en capital des résidents.
• La création d’un marché commun à travers la libéralisation des échanges par l’élimination
entre les Etats membres, des droits de douane et des barrières non tarifaires en vue de la
création d’une Zone de Libre Échange au niveau de la Communauté et l’établissement d’un
Tarif Extérieur Commun (TEC) et d’une politique commerciale commune à l’égard des pays
tiers ;
• La suppression entre les Etats membres des obstacles à la libre circulation des personnes et
des capitaux ainsi qu’aux droits de résidence et d’établissement.
• L’harmonisation des codes nationaux des investissements aboutissant à l’adoption d’un code
communautaire unique des investissements.
Le mécanisme du SLE assure la libre circulation des marchandises dans l’espace CEDEAO et
réduit les nombreuses formalités administratives aux frontières. Le SLE a été mis en place en
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1979 pour assurer la libre circulation des produits agricoles et des objets de l’artisanat faits à
la main. Avec l’élargissement du SLE aux produits industriels en 1990, il s’est avéré
nécessaire de définir des règles relatives à la notion de « produits originaires » de la
CEDEAO. (Voir Protocole A/P1/1/03 de la CEDEAO en date du 31 janvier 2003).
D’une façon générale, les échanges commerciaux dépendent en premier lieu des potentialités
économiques des Etats concernés, de leurs localisations géographiques, ainsi que des
infrastructures du transport et leurs variables logistiques. En second lieu de l’environnement
politique, juridique et les comportements des agents socio-économiques des dits pays.
En valeur, le commerce extérieur formel des marchandises (somme des exportations et des
importations) de la zone CEDEAO avec le reste du monde a évolué de 45,3 milliards de
dollars (MM$) en 2000 à 190 milliards de $ en 2015, pour retomber à 144,4 MM$ en 2016. Si
cette évolution positive a été multipliée par quatre, néanmoins, elle ne représente que 1.12 %
en 2015 et 1,1% en 2016 du commerce mondial, ce qui est jugé insignifiant pour une région
qui forme 10% de la superficie mondiale et 5 % de la population mondiale.
Les exportations de la CEDEAO au reste du monde ont connu une progression, passant de
27,3 MM$ en 2000 à un pic de 153.6 MM$ en 2011, avant de s’inscrire dans une tendance
baissière et s’établir à 90,9 milliards de $ en 2015 et à 65,5 MM$ en 2016.
Quant aux importations mondiales de la CEDEAO, elles ont connu une progression plus
importante, passant de 18 milliards de dollars en 2000 à 98,1 milliards de $ en 2015, et à 78.9
milliards de dollars en 2016.
Ces importations représentaient alors 0,59 % en 2015 et 0.6 % en 2016 de la valeur totale des
importations mondiales.
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Tableau n°4 : Evolution de la part de la CEDEAO du commerce international de
marchandises
Constat 1 : de 2000 à 2014, la CEDEAO est passée d’une communauté plus exportatrice à
plus importatrice à partir de 2015.
Constat 2 : depuis 2000, cette région s’est caractérisée par une balance commerciale
excédentaire jusqu’en 2014, avant d’enregistrer un déficit de -7.2 en 2015 et -13.4 milliards
dollars en 2016. (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et
Banque africaine de développement : Intégration régionale et mesures non tarifaires au sein de
la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 52 p
UNCTAD/DITC/TAB/2018/1)
Conclusion : Ces variables et bien d’autres, classent les pays de la CEDEAO dans la tranche
des derniers rangs au niveau mondial, ce qui explique les faiblesses des échanges
commerciaux des pays de la CEDEAO avec le reste du monde et leur sous intégration à la
chaîne de valeur mondiale.
91
III.4: Répartition géographique des échanges commerciaux de la CEDEAO avec le reste
du monde
Que cette zone réalise en moyenne 67.2 % de ses exportations de marchandises vers 10 pays
essentiellement en 2012, fluctuant d’une année à l’autre, pour s’établir à 97.5 % en 2016, et
réalise en moyenne 61.12 % de ses importations de ses 10 premiers partenaires en 2012 et
que ce taux atteint 70.7 % en 2016 (voir tableau n° )
Tableau n°5 : Evolution des parts des 10 premiers pays clients de la CEDEAO dans le total du
commerce international de marchandise de la CEDEAO
Les 10 pays sont : L’Inde, les Pays Bas, l’Espagne, la France, le Brésil, l’Afrique du Sud, la
Suisse, les Etats Unis, la Chine et l’Allemagne.
Le total import/export de la CEDEAO avec 10 pays fluctue d’une année à une autre : Sur 5
ans, ce total est passé de 65.31 % en 2012 ; à descendu à 58.6 % en 2013, pour remonter à
63.45 % en 2014, une nouvelle chute à 54.5 % en 2015 et une importante remontée à 85.15 %
en 2016. Cela montre la dépendance à l’extérieur.
La CEDEAO commerce à raison des 2/3 avec 10 pays, que sont : L’Inde, Pays bas, Espagne,
France, Brésil, Afrique du Sud, Suisse, Etats Unis, Chine et Royaume Uni.
Cette structure commerciale laisse une marge mince au Maroc qui doit faire face à une très
forte concurrence des pays européens (France, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni), des
Amériques (Brésil et Etats-Unis) et de l’Asie (Inde et Chine), dont les montants des
exportations sont de loin supérieurs à ceux du Maroc. « Cet état de chose pourrait être associé
à plusieurs raisons telles que l’ancienneté du partenariat qui lie ces différents pays à l’Afrique
subsaharienne, à leur influence sur le marché mondial et à la compétitivité (prix et qualité) de
leurs produits »
92
Tableau n°6 : Principaux partenaires à l’exportation, valeur (milliards de USD)
En termes de marchés à l’export, par pays, les Etats Unis qui étaient le premier pays
partenaire en 2011 est recalé au 7ème rang mondial en 2016, voyant la valeur de ses
importations de la CEDEAO s’effondrer de 30.245 en 2011 à 4.673 milliards USD en 2016.
L’Inde est devenue la première destination des exportations de la CEDEAO avec une part de
23.36 % en 2016, suivie des Pays Bas (12.93 %) l’Espagne (10.89 %) en 2016. La France
principale ancienne puissance coloniale dans la région a vu sa part se réduire du double de
2011 à 2016 (10.633 en 2011 et 5.519 milliards USD en 2016), occupant ainsi le rang du
6ème partenaire de la CEDEAO avec une part de 8.4 % de ses exportations mondiales.
Les 5 pays de l’Europe de l’Ouest (le Pays Bas, l’Espagne, la France, la Suisse et le Royaume
Uni départagent 44.66 % des exportations de la CEDEAO en 2016 (Tableau n° 6).
Il faut retenir la présence de l’Afrique du Sud parmi les 10 premiers partenaires de la région,
en occupant la 5ème place, avec près de 8.98 % (Tableau n°6)
93
Tableau n°7 : Principaux partenaires à l’importation (millions de USD)
Si la Chine est la 10ème importatrice de la CEDEAO, elle est la 1ème exportatrice vers la
CEDEAO, important 3.687, et exportant 19.776 milliards de $ en 2016, enregistrant ainsi un
excédent de 16 milliards de $.
Par ces performances, la Chine qui est devenue la première partenaire de la CEDEAO, voit sa
part augmentée rapidement de 14.3 % en 2011 à 25 % des importations de la sous-région en
2016.
Notons la régression de plus du double de la part des Etats Unis de 2011 à 2016 (voir tableau
n°7). Enfin, ces 10 premiers partenaires contrôlent progressivement 61.12 % en 2012 ; 51.92
% en 2013 ; 59.9 % en 2014 ; 49.7 % en 2015 et 70.7 % en 2016 des importations de la
CEDEAO dans ses échanges mondiaux.
Les échanges commerciaux formels de marchandises entre les pays de la CEDEAO varient
d’un pays à l’autre, connaissent des variations temporelles et spatiales selon les conjonctures
internes et externes.
Dans cette structure commerciale, le Nigéria est de loin le premier pays importateur et
exportateur intra-CEDEAO.
94
IV.1 : Evolution du commerce intra CEDEAO en % du total du commerce
international
Si du début des indépendances jusqu’aux années 1970, les échanges commerciaux intra pays
CEDAO étaient dérisoires, enregistrant moins de 3 % d’évolution. Depuis la signature du
Traité de Lagos le 28 Mai 1975, ils ont connu une évolution substantielle jusqu’à l’an 2000,
date de la déclaration de la zone de libre-échange., entrée réellement en application en janvier
2003, enregistrant une évolution moyenne de 10 %, mais depuis, cette évolution s’est ralenti.
Cela montre la faible intégration régionale et la dépendance presque totale à l’extérieur.
Selon l’étude du Ministère marocain de l’économie et des finances, Mai 2018, les
exportations de la CEDEAO par pays ont enregistré une évolution continue de 2000 à 2008,
année de la crise financière mondiale, un fléchissement en 2009, une reprise jusqu’en 2012 et
un deuxième fléchissement un peu long de 2012 à 2016. Au sein de la CEDEAO, en moyenne
annuelle sur la période 2010-2016, nous constatons la domination très importante du Nigéria
qui accapare lui seul plus de 71 % des exportations de la CEDEAO, suivi de loin du Ghana
avec une part de 9,3% et de la Côte d’Ivoire (8%). (Graphique n°1)
95
Graphique n°1 : Principaux pays exportateurs de la CEDEAO
96
Il parait de ces données qu’il y a 4 à 5 pays qui monopolisent les échanges commerciaux de la
CEDEAO à raison de plus de 80 % total import/export. (Nigéria à lui seul accapare plus de
2/3 à ¾, suivi de très loin par le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal…).
Cette situation est mauvaise pour le Maroc qui doit traiter avec le Nigéria qui s’oppose à son
adhésion, mais bonne pour le poids relativement important de ses partenaires traditionnels
comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Le Nigéria exporte essentiellement vers l’UE, l’Inde, les États-Unis, l’Afrique du Sud, le
Brésil et les pays de la CEDEAO. Ses principaux fournisseurs sont l’UE, la Chine, les États-
Unis et l’Inde.
Dans ce marché que le Maroc veut intégrer et veut développer ses échanges commerciaux,
notamment ses exportations, il se classe au 46ème partenaire commercial avec la CEDEAO,
avec un volume des échanges inférieur à 1 milliard de dollars par an, soit moins de 4 % des
exportations marocaines et moins de 2 % de son commerce mondial. (CEDEAO ?, Octobre
2017,p 16), alors que certains pays de la CEDEAO, comme la Guinée et le Sénégal
bénéficient d'un accès préférentiel spécifique du marché, de portée partielle, accordée par le
Maroc, qui applique également un traitement préférentiel pour les pays les moins avancés
(PMA) à tous les autres pays de la CEDEAO, à l'exception du Nigeria.
Si les échanges commerciaux des pays de la CEDEAO sont monopolisés par une poignée de
pays européens et asiatiques, (Le Nigéria exporte essentiellement vers l’UE, l’Inde, les États-
Unis, l’Afrique du Sud, le Brésil et les pays de la CEDEAO. Ses principaux fournisseurs sont
l’UE, la Chine, les États-Unis et l’Inde) laissant peu d’opportunités au Maroc qui n’a pas les
capacités de les concurrencer, il faut voir la réalité des échanges commerciaux par produits
qui peuvent être plus importants pour le Maroc, lui permettant de déterminer son
positionnement sur le marché des différents pays de la CEDEAO et d’accrocher des parts de
marché.
IV.3 : Structure des échanges commerciaux des pays de la CEDEAO par produit
97
Graphique n°3 : Principaux produits exportés par la CEDEAO
• Que ces échanges ont diminué en valeur de 2011 à 2016 et ont fluctué d’année à année ;
• Que ces échanges sont dominés par les exportations, à raison de 62.7 % en 2011, mais
tendent vers un équilibre avec les importations (55.3 % en 2016 (voir tableau n° 9).
98
• Que la part des exportations est plus importante que celle des importations
intracommunautaire (environ 10 % pour les exportations et 7 % pour les importations), d’où
l’orientation de la zone CEDEAO principalement vers le commerce extracommunautaire à
hauteur de 90 %.
99
Tableau n°10 : Part des membres de la CEDEAO dans le commerce intra régional (2015, en
pourcentage)
Graphique n°4 : Part des membres de la CEDEAO dans le commerce intra régional (2015, en
pourcentage)
Source: UNCTAD stat. (1) Exportations d’un État membre de la CEDEAO (pays considéré)
vers la CEDEAO (partenaire commercial). (2) Importations d’un État membre de la CEDEAO
(pays considéré) de la CEDEAO (partenaire commercial).
Au niveau des exportations, le Nigéria accapare près de la moitié des exportations (44.6%) du
marché intérieur de la CEDEAO, suivi de la Cote d’Ivoire avec 25.7 % en troisième position
100
le Sénégal avec 8.5 % 2015. Il faut noter l’impact de l’insularité du Cap Vert qui occupe le
dernier rang avec 0.01 % des exportations intra CEDEAO et la Guinée Bissau avec 0.01 % en
2015.
Les trois pays le Nigéria, la Cote d’Ivoire et le Sénégal se taillent la part de 78.8 % des
exportations intra communauté CEDEAO en 2015 (Graphique n° 4).
Au niveau des importations, c’est le Ghana qui prend la tête avec le quart des importations à
l’intérieur de la CEDEAO (25.7 %), suivi par la Cote d’Ivoire (18.4 %) et en troisième
position le Nigéria avec la part de 14.0 % en quatrième position le Burkina Faso avec 11.3 %
en 2015. Comme pour les exportations, le Cap Vert occupe la dernière position au niveau des
importations avec une part insignifiante de 0.1 %, et la Guinée Bissau avec 0.3 % en 2015.
Les quatre premiers pays importateurs intra CEDEAO (Ghana, Cote d’Ivoire, Nigéria et
Burkina Faso se taillent la part de plus des 2/3 des importations intra CEDEAO (69.4 %) en
2015. (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et Banque
africaine de développement : Intégration régionale et mesures non tarifaires au sein de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 52 p
UNCTAD/DITC/TAB/2018/1).
D’après ces données, nous constatons la faiblesse du commerce intra-régional, qui s’ajoute à
la faiblesse des échanges commerciaux entre pays de la CEDEAO. Le Togo, compte trois
pays de la CEDEAO parmi leurs premiers partenaires, comme destination de ses exportations.
Le Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal en comptent deux partenaires. La Gambie un seul partenaire
dans ses relations avec le Mali, alors qu’elle est incrustée dans Le Sénégal. Pour le reste des
pays membres de la zone, leurs exportations sont exclusivement orientées vers les marchés
tiers, comme le Cap Vert tourné vers le Portugal. Cette situation pourrait être attribuée aux
problèmes territoriaux, aux faiblesses des moyens de transport et les difficultés des passages
frontaliers et à la faible complémentarité des exportations de biens au sein de la CEDEAO,
qui est l’un des facteurs qui limitent les gains potentiels de la libéralisation des échanges.
Le Cap Vert, pays insulaire, membre de la CEDEAO politiquement, mais pratiquement absent
économiquement, au niveau du commerce intra-régional de la communauté. La Gambie, la
Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, la Sierra Léone, chacun de ces pays commerce par
moins de 1 % avec les pays membres de la CEDEAO.
101
CEDEAO s’avère un mauvais calcul et pose même la question : pourquoi légiférer et établir
un cadre réglementaire pour des pays qui ne commercent pas entre eux, mais plutôt avec des
pays lointain, hors CEDEAO et même hors l’Afrique ?.
La concentration des échanges de la CEDEAO par pays se dédouble par une autre
concentration par produit des exportations des pays membres. Ces derniers présentent
généralement une concentration sur un nombre réduit de groupes de produits.
Nous illustrons cette réalité en prenant trois cas extrêmes. La Guinée-Bissau qui commerce
par moins de 1 % avec la CEDEAO, réalise 88 % de ses exportations sur un seul groupe de
produits, celui des « fruits frais ou secs », (sauf oléagineux) en particulier, l’exportation de la
noix de cajou vers l’Inde, à raison de 70 % de ses exportations totales en 2015.
Le Nigéria, première puissance économique et premier pays qui participe en moyenne par 30
% dans le commerce intra-CEDEAO, ses exportations sont polarisées à hauteur de 76% sur le
pétrole brut destinées, à plus de 30 pays dans le monde hors CEDEAO. (LA CEDEAO à 40
ans. ANS Une évaluation des progrès vers l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, p
86).
Ce sont des cas parmi d’autres qui montrent la réalité des pays de la CEDEAO qui sont
tournés plutôt vers l’extérieur, essentiellement vers des pays asiatiques et européens qui leurs
vende des produits qui ne rentrent pas dans le créneau marocain, mais qui peuvent intéresser
certaines exportations marocaines demandées par les nouvelles consommations de ces pays.
Ces cas et bien sûr d’autres, illustrent bien la mauvaise intégration des pays de la CEDEAO,
au point que nous pouvons qualifier de désintégration.
Les produits pétroliers ont représenté, à eux seuls, 48,4 % des échanges intra-CEDEAO en
2015. Produits et matériaux de construction, l’alimentation et la parfumerie qui peuvent
intéresser le Maroc, représentent 8.1 % des échanges intra-CEDEAO en 2015 (Tableau n°
11).
En outre, il existe d’autres produits tels que le bétail vivant, les céréales, les tubercules, les
racines et leurs dérivés et les huiles végétales qui sont échangés essentiellement de manière
informelle et font, par conséquent, l’objet de peu de documentation (CACID, 2012). À cet
égard, le rapport sur les Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale de
102
janvier 2016 a révélé l’existence d’importants liens commerciaux transfrontaliers informels
entre le Nigeria et ses pays voisins qui ne sont que partiellement pris en compte dans les
statistiques officielles. Ainsi, selon les estimations, ces échanges transfrontaliers informels en
Afrique de l’Ouest pourraient représenter 20 % et 75 % du PIB au Nigeria et au Bénin,
respectivement.
Ces échanges informels de produits qui n’intéressent pas le Maroc, handicapent lourdement
toute possibilité des exportateurs marocains à trouver pieds dans le Marché de la CEDEAO.
Un autre problème qualitatif relatif aux maladies infectieuses. Le cas d’Ebola de 2014 en
Afrique de l’Ouest à impacté les échanges commerciaux intracommunautaire entre autres. Le
tableau n°9 nous montre la diminution de la valeur des échanges commerciaux
intracommunautaire de 2014 à 2015 pour tous les pays de la CEDEAO.
La pandémie Covid-19 aura plus d’impact, aussi bien au niveau international, que marocain et
pays de la CEDEAO. D’où la nécessité de prendre en considérations ces éléments dans la
politique marocaine d’ouverture et développement de ses relations avec les pays de la
CEDEAO, actuellement et en perspective.
Pour commercer avec ses partenaires, en l’occurrence avec la CEDEAO, le Maroc doit
connaître et suivre de près les développements que connaît l’environnement institutionnel,
économique, politique et géopolitique de la Communauté. Il doit avoir des données aussi bien
quantitatives que qualitatives sur la structure du marché des pays de la CEDEAO. Il doit
connaître la réalité du milieu et du marché qu’il veut pénétrer et avoir des parts, avant de
103
passer à l’action Il doit énumérer les défis à relever et les opportunités à saisir. Il doit
examiner les implications douanières consécutives à son adhésion potentielle à la CEDEAO,
notamment pour ce qui est des règles d’origine et des impératifs d’harmonisation de la
politique commerciale, et la ZLECA, dans le cadre des opportunités commerciales offertes au
Maroc et à la CEDEAO dans un contexte de libre-échange entre les deux parties.
À cet égard, l’Etat marocain, à travers les différentes structures administratives, politiques et
économiques …a réalité un certain nombre d’études qui traitent ces sujets. Parmi ces études,
nous citons l’étude du Ministère de l’économie et des finances, intitulée : « Échanges
commerciaux Maroc- CEDEAO : Opportunités par pays et par produit, Mai 2018 », qui a
analysé la part de marché, ou «Constant market share analysis» (CMSA), qui permet au
Maroc de se situer sur le marché de la CEDEAO, de connaître sa position, celles de ses produits et de
ses services par rapport à ses concurrents, comme elle l’a analysé du point de vue complémentarité,
concurrence et spécialisation.
Cette étude a appliqué, selon ses auteurs, une approche globale identifiant les opportunités
qu’offre le marché de la CEDEAO pour les exportations marocaines, tout en proposant des
créneaux d’échanges susceptibles de donner lieu à de fortes impulsions aux échanges entre les
pays de cette région.
Cette approche a été, ensuite appliquée à quatre économies leaders de cette communauté
régionale, en l’occurrence le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal. Le choix des
produits, qui pourraient constituer des gisements d’opportunité pour le renforcement des
relations commerciales entre le Maroc et la CEDEAO, est basé sur quelques critères objectifs
dont notamment le degré de spécialisation, le poids dans les échanges commerciaux des deux
parties, la dynamique de leurs importations et les tarifs douaniers appliqués de part et d’autre
à l’importation de ces produits.
Cette étude a été inscrite dans le cadre de la nouvelle série de publications, baptisée « Policy
Africa », dédiée à l’examen des questions ayant trait aux enjeux et aux défis de la politique
africaine rénovée du Maroc.
Elle s’est inscrite également dans le cadre de l’axe stratégique du programme de travail entre
le Maroc et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au
cours de ces dernières années, portant sur les échanges commerciaux entre le Maroc et la
CEDEAO, par pays et par produit.
Les calculs réalisés par DEPF et l’analyse des opportunités commerciales à travers les
données UN Comtrade HS6, nous permet de dégager : − L’état des lieux des échanges
commerciaux Maroc – CEDEAO ; − La complémentarité et la concurrence entre le Maroc et
la CEDEAO ; − Le potentiel commercial des spécialisations du Maroc et de la CEDEAO
Il faut signaler qu’il y a d’autres études et rapports qui se sont intéressés aux échanges
commerciaux africains, selon différentes angles (Voit bibliographie).
104
V.1 : Les échanges commerciaux globaux entre le Maroc et la CEDEAO
Les données que nous présentons concernent les échanges commerciaux formels, alors que les
échanges commerciaux informels entre les pays de la CEDEAO sont très importants, surtout
entre le Nigéria et les pays limitrophes ; la Cote d’Ivoire et ses voisins…., aux quels, il faut
ajouter les échanges des pays enclavés (Mali, Niger et Burkina Faso) non détectables du fait
qu’ils enregistrent les produits par ports en ce qui concerne le transport maritime, principale
voie de leurs échanges commerciaux, qui passent par les ports du Sénégal, cote d’ivoire ou
Bénin… C’est dans cet objectif, que nous étudions avec plus de détail la réalité de ces
échanges commerciaux et leurs perspectives.
D’après ces rapports et études, nous constatons les différences des données statistiques. Ainsi,
le volume des échanges entre le Maroc et la CEDEAO est inférieur à 1 milliard de dollars par
an, soit moins de 4 % des exportations marocaines et moins de 2 % de son commerce
mondial.( CEDEAO: les implications de l’adhésion du Maroc Octobre 2007, p 16). Alors que
l’étude du Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018, p 16/17, nous donne la valeur
des échanges commerciaux (total import/export) entre le Maroc et les pays de la CEDEAO
qui sont passés de 1,5 milliards de DH en 2000 à 9.2 en 2014, à 9.2 en 2015 ; à 9.5 milliards
en 2016 ; à 10,3 milliards en 2017. Cela représente 46.2 % en 2014 : 36.0 % en 2015 : 39.1 %
en 2016 et 42.1 % en 2017 du total des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique
Subsaharienne.
Dans une autre étude du même Ministère, la zone CEDEAO représente une part de 50% en
2016 des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique subsaharienne. (Ministère de
l’économie et des finances, Office d’échanges : Maroc – CEDEAO : Cadre règlementaire et
évolution des échanges extérieurs (commerce et investissements), Département des
Statistiques des Echanges Extérieurs, 20 p).
Nous donnons ces exemples pour justifier ce que nous avons dit auparavant concernant les
contradictions des statistiques. Aux incohérences des statistiques des différentes sources, il
faut ajouter un autre problème relatif aux points d’enregistrement des marchandises échangés.
En effet, ces statistiques nous donnent un certain ordre de grandeur qui cachent des réalités
non détectables du fait qu’elles enregistrent les produits par ports en ce qui concerne le
transport maritime, principale voie des échanges commerciaux. C‘est le cas des produits à
destination des pays enclavés comme le Mali, le Niger et Burkina Faso, qui passent par les
ports du Sénégal, cote d’ivoire ou Bénin et sont donc enregistrés dans ces ports.
Pour dépasser ces problèmes de données et statistiques, nous nous limiterons aux rapports
annuels de l’Office des changes du Maroc et aux données fournies par la Direction des études
et des prévisions financières du Maroc (DEPF). Cette direction a publié en Mai 2018, une
étude consacrée à l’examen de la politique africaine du Maroc dans sa dimension
économique financière et commerciale, intitulée : « Échanges Commerciaux Maroc-
CEDEAO : Opportunités par pays et par produit ».
105
V.2 : Evolution des échanges commerciaux de marchandises entre Maroc/Afrique
subsaharienne et CEDEAO
D’après les rapports annuels de l’Office des changes du Maroc, nous dressons le tableau
récapitulatif suivant, dont nous retenons les évolutions suivantes :
• La part de la zone CEDEAO dans le commerce du Maroc avec l’Afrique subsaharienne, est
passée de 13 % en 2000 à 42.1 % en 2017 (total import/export)
• Dans cette évolution d’ensemble, ce sont les exportations qui ont progressé le plus et qui
sont passées de 13.3 % en 2000 à 56.3 % en 2017, contre une très lente progression des
importations marocaines de la CEDEAO qui ne représentent que 10.6 % des importations
marocaines de l’Afrique subsaharienne en 2017.
• Les importations du Maroc de la CEDEAO n’ont progressé que peu, passant de 0.9 milliard
DH en 2000, à 3.3 milliards de DH en 2011, son niveau le plus élevé sur la période, avant
d’entamer un repli depuis 2012 (0.9 milliards de DH en 2014, et 0.7 milliards de DH de
dollars en 2015), à 1 milliard DH en 2016 et 0.8 milliard DH en 2017.(Voir tableau n° 12).
Cela donne les parts suivants 12.8 % en 2000 ; 12.5 % en 2014 ; 7.8 % en 2015 ; 12.9 % en
2016 et 10.6 % en 2017 du total des importations marocaines de l’Afrique subsaharienne.
106
progressé, passant de 0,3% en 2000 à 0,8% en 2016. Cette étude avait conclu que malgré le
dynamisme des échanges commerciaux entre le Maroc et la CEDEAO observé au cours des
dernières années, ce dynamisme s’avère en deçà du potentiel mobilisable, au vu du caractère
plutôt complémentaire que concurrentiel des profils de spécialisation de part et d’autre, ce qui
rend le positionnement commercial du Maroc au niveau de l’Afrique de l’Ouest insuffisant au
regard des potentialités existantes. En effet, le positionnement marocain dans le marché
africain, le classe au 46è partenaire commercial du continent. Avec son retour à l’UA et sa
demande d’adhésion à la CEDEAO, le Maroc veut donner un nouveau souffle à ces échanges
commerciaux, les développer, les organiser et les perdurer. A l’échelle Maroc-pays de la
CEDEAO, les marchés les plus importants et intéressants pour le Maroc, sont ceux du Ghana,
de la Cote d’Ivoire, du Sénégal et du Nigéria.
Selon les données formulées en Mai 2018 par la Direction des études et prévisions financières
(DEPF), Les échanges commerciaux entre le Maroc et la Communauté économique des États
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la période 2001-2018 sont dominés par les
exportations qui se sont établies à 2.62 % en moyenne, contre 0.3 % d’importations provenant
de la CEDEAO de l’ensemble des importations totales du Maroc.
Selon l’étude d’impact, dit-on commanditée par la CEDEAO « les importations marocaines
en provenance de la CEDEAO ont été divisées par plus de trois, passant de 289 millions de
dollars en 1997 à 88 millions de dollars en 2016, ceci en dépit d’un net rebond à 334 millions
de dollars en 2011 (le plus élevé durant la période considérée). L’étude d’impact avait conclu
d’après ces statistiques, que le Maroc est une destination relativement moins importante des
exportations des pays de la CEDEAO. (CEDEAO, p 33).
107
Graphique n°5: l’évolution des échanges commerciaux du Maroc avec les pays de la
CEDEAO
Source : Office des changes, rapporté par Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018,
p 17
Le graphique n°6, résume l’évolution des échanges commerciaux du Maroc avec la CEDEAO
de 2001 à 2018, dont nous constatons la différence entre les exportations et les importations.
Graphique n°6 : Evolution des parts des exportations et importations de la CEDEAO dans le
commerce extérieur marocain
108
En somme, la valeur du commerce extérieur du Maroc avec le reste du monde est passée de
0,09 % en 2000 à 0,15% en 2016 et si on rajoute la part de la zone CEDEAO qui est de 1.1 %
en 2016, cela nous donne un total de 1.25 % de l’ensemble Maroc/CEDEAO dans le
commerce mondial, (2.6 % dans d’autres statistiques), ce qui montre l’insignifiance da la
participation aussi bien du Maroc que de la région de la CEDEAO dans les échanges
commerciaux mondiaux.
Selon l’étude du Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018, p 17, la décomposition
des échanges commerciaux de marchandises par pays montre que le Maroc détient des parts
de marché très réduits, voire très minimes à dérisoires dans tous les Etats de la communauté.
Les marchés les plus importants pour le Maroc, malgré leurs étroitesses sont ceux de la
Guinée, Mali, Sénégal, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, et Burkina Fasso. La francophonie
caractérise ces pays, à l’exception de la Guinée Bissau lusophone, et partagent une longue
histoire avec le Maroc, ce qui montre l’importance des rapports politiques et sociaux
historiques, qui aident au développement des échanges commerciaux et du développement en
général.
La présence marocaine dans les marchés des pays anglophones et autres, comme le Libéria,
Nigéria ou Cap Vert…, est insignifiante, sachant que le Nigéria est le leader incontesté de la
CEDEAO, son marché à lui seul représente près de 70 % du marché de la CEDEAO. Sachant
que le Nigéria s’oppose à l’adhésion du Maroc à la communauté ouest africaine et à son
intégrité territoriale.
109
Graphique n°7 : Part de marché du Maroc par pays de la CEDEAO (moyenne 2010-2016).
Au niveau des exportations marocaines vers la CEDEAO, selon une moyenne de 2010 à 2017,
le Sénégal absorbe environ 1/4 des exportations totales du Maroc vers la CEDEAO (21.7 %),
suivi de la Côte d’Ivoire (15,6%), le Nigeria en troisième position (14,1%), le Ghana en
quatrième position avec 10.9 %. Ces quatre pays absorbent 62.3 % des exportations
marocaines vers la CEDEAO. (Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018).
Une deuxième catégorie de pays moins importante formée des pays Guinée, Mali, Togo,
Bénin et Burkina Faso accaparent 30.7 % des exportations marocaines vers la CEDEAO. Soit
ces 9 pays reçoivent 93 % des exportations marocaines vers la CEDEAO.
110
Graphique n°8: Principaux pays clients du Maroc parmi les pays de la CEDEAO (Moyenne
2010-2017)
Source : Office des changes, rapporté par Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018, p
18
Si nous laissons de côté la moyenne de 2010 à 2017, et nous prenons le cas de 2016, nous
aurons :
• Un premier groupe de pays composé de trois pays, le Sénégal, la cote d’Ivoire et le Nigéria,
que chacun dépasse le 1Md DH de ses importations du Maroc. Le Sénégal (1,93Md DH),
soit 22.69 % ; suivi par la Côte d’Ivoire (1,44Md DH), soit 17 % et le Nigéria en troisième
position avec (1,36Md DH), soit 16 % du total des exportations marocaines vers cette zone.
Ces trois pays reçoivent 55.6 % des exportations marocaines à destination de cette zone en
2016.
• Le deuxième groupe comprend le Ghana et le Mali qui reçoivent 19.6 % des exportations
marocaines à destination de cette zone en 2016.
• Le troisième groupe entre 400 et 200 Md DH comprend Burkina Faso, Bénin, Niger, Guinée
et Togo, reçoivent 17.17 % des exportations marocaines à destination de cette zone en 2016.
• Ces dix pays reçoivent 92.37 % des exportations marocaines à destination de cette zone en
2016. Voir graphique n°9).
111
Graphique n°9 : Principaux clients du Maroc dans la zone CEDEAO en 2016
Source : Les échanges Maroc – CEDEAO Cadre règlementaire et évolution des échanges
extérieurs. Ministère de l’économie et des finances et office des changes, Mai 2018, p 6
Au niveau des importations marocaines de la CEDEAO, selon une moyenne de 2010 à 2017,
l’analyse de la structure de ces importations par pays montre que le Nigéria est le principal
fournisseur du Maroc, représentant près de 60.7 % des importations marocaines en
provenance de la zone, suivi de loin par la Côte d’Ivoire avec 9.2 % en troisième lieu la
Guinée par 9.1 %.(Voir graphique n°10).
Le Maroc importe 79 % de ses marchandises de ces trois pays, si nous leur ajoutons les trois
autres pays suivants ; le Ghana, le Togo et le Sénégal qui ensemble détiennent 15.9 % des
importations marocaines de la CEDEAO, cela nous donne un total de 95 % des importations
marocaines de 6 pays de la CEDEAO. %.(Voir graphique n°10).
Notons enfin, que la part de la CEDEAO dans les importations marocaines totales ne dépasse
pas 0,8% en moyenne au cours de la période 2010-2017.
112
Graphique n°10 : Principaux pays fournisseurs du Maroc parmi les pays de la CEDEAO
(Moyenne 2010-2017)
Source : Office des changes, rapporté par Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018,
p 18
• Un premier groupe composé du Nigéria, premier fournisseur du Maroc, avec une part de 35
% des importations marocaines de la zone CEDEAO en 2016, suivi de la Guinée avec 21.5
% ; la Cote d’Ivoire par 10.3 % du total des importations. Les trois concentrent 66.8 % des
importations marocaines de la zone CEDEAO en 2016. (Voir graphique n°11).
• Ces six pays concentrent 90 % des importations marocaines de la zone CEDEAO en 2016
(Voir graphique n°11).
113
Graphique n°11 : Principaux fournisseurs du Maroc dans la zone CEDEAO en 2016
Source : Les échanges Maroc – CEDEAO Cadre règlementaire et évolution des échanges
extérieurs. Ministère de l’économie et des finances et office des changes, Mai 2018, p 6
Le tableau n°13 résume l’état des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays de la
CEDEAO en 2016. Le Nigéria est le premier fournisseur du Maroc à raison d’environ 1/3 de
ses importations du CEDEAO, alors que le premier client du Maroc est le Sénégal, sachant
que des produits marocains enregistrés au Sénégal, continuent vers d’autres pays, comme
pour le Mali et le Niger.
114
Tableau n°13 : Principaux fournisseurs et clients du Maroc dans la zone CEDEAO en Md DH
en 2016
V.6 : Echanges commerciaux du Maroc avec les pays de la CEDEAO par produit
Nous comparons la situation des échanges commerciaux du Maroc avec les pays de la
CEDEAO par produit en 2008 et 2016, pour donner une idée sur le poids des différents
secteurs économiques et les changements qui se sont produits dans l’intervalle de 8 années et
qui peuvent nous donner une idée sur la structure des échanges commerciaux du Maroc avec
les pays de la CEDEAO par produit dans l’avenir.
Le total import/export est dominé par le secteur de l’industrie alimentaire qui accapare à lui
seul les 2/5 des échanges commerciaux entre le Maroc et la CEDEAO, avec une légère
augmentation de 2008 à 2016. Le secteur primaire (agriculture, sylviculture …) qui était
important en 2008, voit sa part diminuer en 2016 énormément, idem pour les produits
pétroliers, alors que le secteur de l’industrie chimique voit sa part augmenter de 6.5% en
2008 à 18.5 % en 2016.(Voir tableau n°14).
Il ressort de ces données que les produits échangés entre le Maroc et la CEDEAO connaissent
une grande concentration sur deux secteurs essentiellement qui sont l’alimentaire et les
produits agricoles en 2008, alors que le secteur de l’industrie chimique devient important en
2016. Cela signifie qu’il faut suivre avec attention les changements qui s’opèrent dans les
115
échanges commerciaux des produits entre le Maroc et la CEDEAO, pour les anticiper dans le
futur.
Il ressort de ces données, que la gamme des produits exportés marocains, est plus large,
contrairement aux importations marocaines de la CEDEAO. Dans cette gamme, le Maroc
exporte aussi bien des produits manufacturés que des produits de transformation, alors qu’il
n’importe que des produits naturels alimentaires et pétroliers. (voit tableau n°14 ).
Si les produits alimentaires dominaient les exportations marocaines vers la CEDEAO en 2008
(38.5 %), ce sont les produits chimiques qui prennent la tête des exportations marocaines vers
la CEDEAO en 2016 (33,5% du total des exportations en 2016 contre 11,8% en 2008), la
fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (4,4% en 2016 au lieu de 1,2% en
2008). En revanche, il y a lieu de noter la baisse de la part des ventes de l’industrie
alimentaire (23,3% en 2016 contre 38,5% en 2008) et de celle du raffinage de pétrole et autres
produits d’énergie (4% en 2016 contre 11,6% en 2008).
116
Graphique n°12 : Groupement d’utilisation à l’export (Maroc 2008/2016)
Source Les échanges Maroc – CEDEAO Cadre règlementaire et évolution des échanges
extérieurs. Ministère de l’économie et des finances et office des changes, p7
S’agissant des importations, celles-ci se concentrent davantage sur les produits de l’industrie
alimentaire (65,7% en 2016 contre 39,9% en 2008). Il s’agit principalement des tourteaux et
autres résidus des industries alimentaires (41,4% en 2016), des cuirs et peaux (24,5% en
2016) et du thé (12,5% en 2016).
Source Les échanges Maroc – CEDEAO Cadre règlementaire et évolution des échanges
extérieurs. Ministère de l’économie et des finances et office des changes, p7
Selon l’étude du Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018, les importations
marocaines en provenance des pays de la CEDEAO sont essentiellement constituées du
carburant (47.1 %), des produits alimentaires (41,0%). Et autres (13.5 %) (Graphique n°14)
117
Ces importations proviennent surtout du Nigeria, du Togo, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et
du Sénégal
Graphique n°14 : Principaux produits importés par le Maroc de la CEDEAO Moyenne (2010-
2017)
Source : Office des changes, rapporté par Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018,
p 18
Sur la période 2010-2017, plus de 60% (soit environ deux tiers) des exportations du Maroc
vers la CEDEAO étaient constituées de produits manufacturés, notamment des engrais,
(19,5%); produits de la mer (13.6 % ); des huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux
(10,4%) ; des matériaux de construction, du papier, des cartons, des machines, des
équipements de transport, des médicaments, des emballages métalliques, des structures
métalliques et des chaussures. L’autre tiers était constitué de produits alimentaires, en
particulier du poisson et de la farine de blé.
Il est à signaler que la part des engrais a atteint 30% en 2017, en lien avec la mise en place,
par le Groupe OCP en 2014, d’une ligne de production dédiée exclusivement au marché
africain, en vue d’accompagner les perspectives de développement du secteur agricole du
continent. Ainsi, les exportations marocaines d’engrais vers la Côte d’Ivoire ont été
multipliées par 8 entre 2014 et 2015. Celles à destination du Bénin et du Togo ont triplé au
cours de la même période. Au sein de la CEDEAO, le Sénégal est le premier client du Maroc,
118
avec 21,7% du total des exportations marocaines vers cette zone, suivi de la Côte d’Ivoire
(15,6%), du Nigéria (14,1%), du Ghana (10,9%) et de la Guinée (8,7%).
Graphique n°15 : Principaux produits exportés par le Maroc vers la CEDEAO (Moyenne
2010-2017)
Source : Office des changes, rapporté par Ministère de l’économie et des finances, Mai 2018,
p 18
Premier constat est que ces produits en grande partie, ne sont pas de grande valeur ajouté, ce
qui montre les faiblesses du secteur industriel marocain à satisfaire les besoins du marché
africain.
Deuxième constat est que vu la faible valeur ajouté des produits exportés vers la CEDEAO et
vu la cherté du transport pour atteindre ces marchés, et les défaillances de la logistique de
distribution, en plus de la mauvaise gouvernance, le manque d’incitation et de soutien, les
exportations marocaines ne peuvent évoluer comme il le faut et se doivent.
119
V.8 : Complexité économique et diversification des exportations
A partir de là, un indice de complexité des produits peut être établi en fonction de la
complexité économique des pays producteurs. Cet indice peut renseigner sur les capacités
productives des pays, au vu de la composition de leurs exportations, ce qui aidera à mieux
comprendre leurs différences de PIB par habitant et facilitera les prévisions de croissance
économique.
Leur rapport concerne 133 pays dans le Monde, dont 9 pays de la CEDEAO plus le Maroc qui
nous intéressent dans cette étude. (6 pays de la CEDEAO ne sont pas classés dans l’Atlas de
la complexité économique de l’Université de Harvard), ce qui sous-entend que ces 6 pays sont
hors la chaine de valeur mondiale. Les 9 autres pays sont classés dans la dernière state et le
Maroc est classé un peu sous la moyenne.
120
changements d’année en année, que le Maroc est le mieux classé, contre le Nigéria le très mal
classé, puisqu’il occupe le dernier rang mondial dans l’indice de complexité économique.
Le rapport avait conclu que durant la deuxième décennie du troisième siècle, la croissance de
l’Afrique subsaharienne a été concentrée en Afrique de l’Ouest car ces pays ont bénéficié de
la forte demande de produits de base. En perspective, à l’horizon 2026, la croissance se
déplacera vers les pays d’Afrique de l’Est qui ont su se diversifier dans des secteurs
manufacturiers, leur ouvrant ainsi de nouvelles opportunités. Le rapport prévoit ainsi que d’ici
à 2026, le Kenya connaitra la 10ème plus forte croissance mondiale, la Tanzanie sera en 4ème
position, tandis que l’Ouganda se classera au 2ème rang.
Dans ce cas, se pose la stratégie marocaine qui cherche des marchés en Afrique de l’Est, ce
qui pose sérieusement la question des moyens de transport et de la logistique pour atteindre
ces marchés africains d’avenir. Ces projections de croissance se fondent notamment sur la
“complexité économique”, un indicateur synthétique qui cache la diversité et le niveau de
sophistication des capacités productives telles qu’elles ressortent des exportations d’un pays.
Le potentiel de croissance d’un pays résulte de la combinaison de cet indice de complexité
avec son niveau de revenu de base: plus ce revenu est faible et plus le potentiel de croissance
est important. Cet indicateur permet de prévoir avec un bon niveau de fiabilité les prochains
secteurs de croissance, car il s’appuie sur des indices qui évoluent relativement lentement et
une analyse des savoir-faire (qui nécessitent des investissements à long et moyen termes).
Les chercheurs d’Harvard ont mis en évidence l’importance de la diversité et du niveau de
maturité des savoir-faire technologiques et industriels.
121
Tableau n°2 : Evolution de la classification mondiale des pays selon l’indicateur de la
complexité économique
Bénin
Burkina 104 100 102 110 88
Fasso
Cap Vert
Cote 106 103 118 113 110
d’Ivoire
Gambie
Ghana 114 121 103 104 103
Guinée 132 124 131 128 127
Guinée
Bissau
Libéria 119 126 126 95 120
Mali 112 96 80 86 85
Maroc 81 89 90 90 91
Niger
Nigéria 133 133 132 133 133
Sénégal 85 90 92 92 95
Sierra
Léone
Togo 93 94 94 103 102
CEDEAO
Niveau du score
Moyen
Relativement moyen
Mauvais
Très mauvais
Source: The Atlas of economic complexity, Country & Product Complexity Rankings
Si nous rangeons les pays classés en catégories, nous aurons quatre catégories. La première
catégorie comprend les pays qui se classent en dessous des 100, ou nous trouvons le Maroc au
premier rang en 2014 et 2015, mais perd cette place au profit du Mali à partir de 2016, alors
que le Nigéria occupe le dernier rang mondial.
122
Ainsi, le Nigéria, première puissance économique de la CEDEAO doit fournir un très gros
effort pour améliorer sa situation et le Maroc doit multiplier ses efforts pour reprendre sa
première place. C’est justement dans le contexte de complexité économique et diversification
des exportations que le rapport du Ministère de l’économie et des finances de Mai 2018, a
montré d’un côté, l’amélioration à 0,864 en moyenne de l’indice de diversification-produit
marocain et la progression du nombre de produits exportés de 1,6% en moyenne annuelle au
cours de la période 2000-2018, passant ainsi de 2.580 à 3.405, ce qui représente une
augmentation de 825 produits. Ce résultat est considéré comme un élément favorable pour
stimuler les exportations marocaines. De l’autre côté, le rapport économique et financier de
2020 du Ministère de l’économie et des finances constate que, «Le changement constaté de la
composition des exportations marocaines est en faveur des branches industrielles à forte
valeur ajoutée (automobile, électrique, ...), au moment où les secteurs dits traditionnels ont vu
leur poids reculer sensiblement (vêtements, produits agricoles)». Ainsi, selon ces données, il
paraît qu’une bonne partie des produits marocains à l’exportation, ne peuvent intéresser le
marché de la CEDEAO que de loin et qu’ils ne peuvent tailler une part relativement
économique du marché africain, ce qui nécessite une recomposition du produit marocain
susceptible d’être accepté et vendable en Afrique.
Conclusion
Les échanges commerciaux entre le Maroc et la CEDEAO, nous ont montré une autre facette
des réalités africaines que le Maroc doit prendre en considération dans l’élaboration de son
modèle de développement tourné vers l’Afrique Subsaharienne en général et l’Afrique de
l’Ouest en particulier.
Le commerce informel, les droits de douanes, les défaillances des infrastructures des
transports et les mauvaises gouvernances, ajoutent d’autres problèmes qui pénalisent le
développement des échanges commerciaux entre les pays africains et par ricochet le
développement socioéconomique dans son ensemble. Les échanges commerciaux, nous ont
montré qu’ils sont sous-développés dans les pays de la CEDEAO et qu’ils présentent
d’énormes opportunités de développement et d’échanges, en même temps de gros problèmes,
beaucoup de faiblesses et un certain nombre de risques.
Côté politique, si le Maroc est admis en principe à la CEDEAO, son admission définitive à
cette organisation régionale africaine n’est pas encore acquise et soulève des controverses
parmi ses membres, surtout de la part du Nigéria, de loin première puissance politique et
123
économique de la région et en perspective première puissance africaine, qui ne soutient pas le
Maroc dans son intégrité territoriale.
Malgré les nombreuses contraintes et risques, le Maroc est décidé à aller plus loin dans ses
relations avec l’Afrique Subsaharienne, confirmant par là son africanité et ses relations
historiques enracinées.
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