ISSN:2509-0186

JUILLET 2020
ARTICLE DE RECHERCHE

Impact du commerce extérieur des biens et services sur le Produit

Intérieur Brut au Maroc : Étude de causalité empirique
AZDOD Mohamed OUABOUCH Hassan
LERSEG – FPBM LERSEG – FPBM
Université Sultan Moulay Slimane - Maroc Université Sultan Moulay Slimane - Maroc

Abstract - Morocco made the choice from its independence, for political pluralism and economic liberalism.
Since the early 1980s, Morocco has followed a process of liberalism and policies of economic, commercial and
financial openness aimed at strengthening the liberalization of foreign trade, in order to ensure greater integration
of the Moroccan economy in the global economy, and the consolidation of the multilateral trading system. This
openness to the outside certainly has consequences on the country's economic growth, on the trade balance and on
other aggregates such as employment and foreign direct investment in Morocco. In this paper, our objective is to
verify the relationship between the main variables of Moroccan foreign trade (exports and imports of goods and
services) and the level of national economic growth (measured by the rate of change of the gross domestic product
at constant prices). The main results show an absence of correlation between the values of exports or imports with
the gross domestic product (GDP). The main finding is that Morocco remains a country whose economic growth
is essentially driven by domestic demand which consists of a large part of final household final consumption
expenditure.
Keywords— Imports, Exports, Gross domestic product, Economic growth
Resumé - Le Maroc à fait le choix dès son indépendance, pour le pluralisme politique et le libéralisme
économique. Depuis le début des années 80, Le Maroc a suivi un processus de libéralisme et des politiques
d’ouverture économique, commerciale et financière visant le renforcement de la libéralisation des échanges
extérieurs, afin d’assurer une plus grande intégration de l'économie marocaine dans l'économie mondiale, et la
consolidation du système commercial multilatéral. Cette ouverture vers l’extérieur a certainement des
conséquences sur la croissance économique du pays, sur la balance commerciale et sur d’autres agrégats comme
l’emploi, l’investissement direct étranger au Maroc. Dans ce papier, notre objectif est de vérifier la relation entre
les principales variables du commerce extérieur marocain (exportations et importations des biens et services) et le
niveau de croissance économique nationale (mesurée par le taux de variation du produit intérieur brut aux prix
constants). Les principaux résultats montrent une absence de corrélation entre les valeurs des exportations ou des
importations avec le produit intérieur brut (PIB). Le principal constat est que le Maroc reste un pays dont la
croissance économique est essentiellement tirée par la demande intérieure qui se compose d’une grande partie des
dépenses de la consommation finale des ménages.
Mots-clés — Importations, Exportations, Produit intérieur brut, Croissance économique

1. Introduction consolidation du système commercial

Le Maroc est un pays du nord-ouest de
l'Afrique avec deux façades maritimes à la fois
l'océan Atlantique et la mer Méditerranée.
Depuis son indépendance, le Maroc a fait le
choix pour le pluralisme politique et le
libéralisme économique.
L’économie marocaine est une
économie caractérisée par une grande ouverture
vers l'extérieur. Depuis le début des années 80,
Le Maroc a adopté une politique d’ouverture
économique et financière visant le renforcement
de la libéralisation des échanges extérieurs, une
plus grande intégration de l'économie marocaine
dans l'économie mondiale, et la contribution à la
multilatéral.
Ce processus d’ouverture et
d’intégration à l’économie mondiale est
consolidé notamment, à travers la conclusion
d’accords de libre-échange (ALE) avec les Etats-
Unis, l’Union européenne, l’AELE, la Turquie,
les pays membres de la Ligue Arabe dans le
cadre de la Grande Zone de Libre Echange arabe,
et les pays arabes méditerranéens dans le cadre
de l’ALEPAM. A cela s’ajoutent d’autres projets
en cours de négociation comme l’adhésion au
groupe CEDEAO et aussi un accord commercial
avec l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA).

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Graphique n°1 : Évolution du PIB au Maroc (1960-2019)

PIB en Milliards de Dollars
140,00

120,00

100,00

80,00

60,00

40,00

20,00

Source : World Bank data, 2020

Tableau n°1 : Quelques indicateurs du commerce extérieur marocain (Milliards de dollars)
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
PIB aux prix
93.22 101.37 98.27 106.83 110.08 101.18 103.31 109.71 117.92 118.57 112.22
courants
Solde de la balance
-4.08 -7.66 -9.17 -8.13 -6.52 -2.16 -4.18 -3.75 -6.22 -4.92 -8.17
commerciale
Source : IFM, 2020

2. Structure du commerce extérieur Selon les statistiques publiées par

marocain
Le Maroc a engagé une série de
réformes économiques et a misé sur certains
secteurs industriels émergents, afin de libéraliser
son économie et de s'adapter à la mise en œuvre
progressive des différentes zones de libre-
échange avec les partenaires du pays. Un
symbole de cette politique industrielle est le
secteur automobile qui, de 2014 à 2018, a été le
premier en termes de valeur à l'exportation,
dépassant le secteur des phosphates et dérivés
(sachant que le Maroc est le premier exportateur
mondial).
l’office des changes, les principales exportations
marocaines de 2014 à 2018 sont les automobiles
et leurs composants, les phosphates et leurs
dérivés, les produits agricoles et alimentaires, le
textile, l'industrie pharmaceutique,
l'aéronautique et l'électronique. Les agrumes et
les produits de la mer font partie des produits
alimentaires les plus exportés.
Les principaux produits importés sont
des dérivés énergétiques (le Maroc est très
déficitaire en énergie) tels que le gasoil, le fioul,
le gaz de pétrole et autres hydrocarbures, les
céréales sauf les années avec des récoltes
exceptionnelles comme 2018.

Tableau n°2 : Structure des importations et des exportations du Maroc en 2019

29.3 Milliards de $ de produits exportés en 2019 51.1 Milliards de $ de produits importés en 2019
Principaux produits : Principaux produits :
- Fils et câbles - Pétrole ou huiles minérales ...
- Voitures et véhicules - Voitures de tourisme et autres véhicules ...
- Engrais minéraux ou chimiques - Gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux
- Costumes, ensembles, vestes, robes, … - Fils et câbles
- Pièces et accessoires de véhicules
Source : Comtrade, 2020
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3. Revue de littérature
Plusieurs travaux de recherches ont
analysé la relation entre l’expansion du
commerce extérieur avec l’accroissement du
produit intérieur brut (PIB). La plupart de ces
travaux ont montrés de résultats différents sur le
lien de causalité entre le PIB, exportations et
importations.
Par exemple, Esfahani (1991) disait que
la relation positive entre les exportations et la
croissance économique est due à l’accroissement
des exportations qui génèrent des quantités de
devises importantes qui peuvent être utilisées
pour financer les importations de biens
intermédiaires pour soutenir la croissance
économique dans les pays sous-développés.
Depuis les théories économiques anciennes, les
mercantilistes, les classiques au nom d’Adam
Smith affirmaient que le commerce est
bénéfique pour les économies et stimule la
croissance économique à long terme.
Bela Balassa (1965) fut l’un des
premiers économistes ayant abordés la
thématique de l’impact du commerce sur la
croissance économique. Afin de prouver
l’existence ou non d’une corrélation entre le
commerce extérieur et la croissance
économique, plusieurs travaux de recherche ont
était effectués durant les années 80-90 et 2000
dont on peut citer les suivants : (Michaely 1977
; Balassa 1978 ; Heller and Porter 1978 ; Tyler
1981 ; Feder 1983 ; Kavoussi 1984).
Michaely (1977) a trouvé une forte
corrélation positive entre les exportations des
pays en voie de développement et la croissance
du PIB de ces pays. Balassa (1978) a étudié la
relation entre les exportations et la croissance
économique dans 11 pays en voie de
développement pendant 1960–1973 et a conclu
que la croissance des exportations avait un effet
positif sur la croissance économique.
La relation entre l’ouverture et
croissance économique est une équation difficile
à vérifier. Les différentes études théoriques
n’arrivent pas à une réponse claire et définitive
sur la relation ouverture-croissance, tandis que la
quasi-totalité des études empiriques identifient
un effet positif.
Ces dernières années, beaucoup de
questions sur la robustesse des résultats
3
empiriques furent soulevées. Les principales
critiques émises portent sur le choix des
indicateurs de mesure de l’ouverture.
Etant donné la position géographique du
Maroc comme un pays côtier et non pas enclavé,
l’effet de l’ouverture sur les pays côtiers est
positif et significatif (Jin 2004, Lemzoudi 2005).
Lemzoudi (2005) a aussi étudié l’impact du
degré d’ouverture sur la croissance économique
sur six pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin,
Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger et Nigeria).
Les résultats obtenus dans cette étude
sont semblables à ceux obtenus par Jin (2004).
Pour les trois pays africains enclavés, le Burkina
Faso, le Mali et le Niger, la relation entre
l’ouverture et la croissance est négative.
Concernant les résultats des pays côtiers, l’effet
de l’ouverture sur la croissance est positif et
significatif pour le Bénin, et positif et non
significatif pour le Ghana. En revanche, l’impact
trouvé pour le Nigeria est négatif.
Rodríguez Benavides et Francisco
Venegas–Martínez (2011) ont trouvés une
certaine évidence entre les exportations et le
PIB, d’où l’importance d’une politique
d’ouverture commercial et de développement
des exportations. Une autre étude faite sur le
Panama confirme l’importance du commerce sur
la croissance économique au Panama et
affirment la robustesse des stratégies
économiques et politiques appliquées dans ce
pays (Bakari et Mabrouki ; 2017).
Finalement, Syzdykova et al. (2019) ont
montré pour l’économie de la république de
Kazakhstan que le revenu national est affecté
négativement plutôt par l’exportation des
produits de faible valeur ajoutée et sa
dépendance aux nouvelles technologies, par
contre, aucun effet négatif direct avec les
importations.
4. Méthodologie
Notre modèle de base sera d’exprimer le
produit intérieur brut à prix courants (PIB)
comme une fonction des exportations des biens
et services (X) et des importations des biens et
services (M). Une première formulation très
générale du PIB dans la période t :
𝑷𝑰𝑩𝒕 = 𝒇 (𝑿𝒕 , 𝑴𝒕 )
Équation n°1 : Fonction généralisée du PIB
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Cette équation trouve ses origines dans Notons que la transformation

les travaux de plusieurs chercheurs ainsi que
dans les définitions et les cadrages de la
comptabilité nationale et des travaux de la
macroéconomie. D’un côté, cette modélisation
est largement utilisée pour étudier l’impact du
commerce extérieur sur la croissance nationale
dans la communauté de recherche scientifique.
Iscan, Talan (1998) a analysé le degré
d’ouverture économique sur la productivité des
facteurs de production au niveau du Mexique,
Francisco and Ramos (2001) ont étudié l’impact
de la demande extérieure nette sur le PIB du
Portugal. D’autres auteurs tels que Sarkar (2005)
et Mamoon & Mursed (2006) ont vu leurs
modèles être non significatifs pour les pays
étudiés.
La comptabilité nationale, elle aussi,
justifie cette relation du moment que le calcul du
PIB à prix courants dans l’optique « dépenses »
(ou optique demande) montre clairement que les
exportations et les importations des biens et
services sont des grandeurs qui impactent
directement le calcul du PIB. La différence entre
les exportations et les importations étant appelée
par les comptables nationaux la demande
extérieure nette. En d’autres termes, le PIB n’est
que la somme de deux demandes, une demande
intérieure (composée essentiellement des
dépenses de consommation finale des ménages,
administrations publiques et institutions sans but
lucratif, ainsi que de la formation brute en
capital). Après la transformation logarithmique
de la fonction du PIB (Équation n°1), l’équation
à estimer devient la suivante :
𝐥𝐨𝐠(𝑷𝑰𝑩𝒕 ) = 𝜷𝟎 + 𝜷𝟏 𝐥𝐨𝐠(𝑿𝒕 ) + 𝜷𝟐 𝐥𝐨𝐠(𝑴𝒕 )
+ 𝜺𝒕
Équation n°2 : Modèle log-linéaire du PIB en
fonction des échanges extérieurs
Avec :
• 𝒕 : Période
• 𝜷𝟎 : Coefficient constant
• 𝜷𝟏 : Coefficient du logarithme des
exportations
• 𝜷𝟐 : Coefficient du logarithme des
importations
• 𝜺𝒕 : Erreur résiduel du modèle
logarithmique consiste tout simplement à
appliquer la fonction log à chacune des valeurs
de la variable à transformer. Lorsqu’on utilise
des données temporelles, il est important de
vérifier si elles conservent une distribution
constante dans le temps. Ce concept de
stationnarité doit être vérifié pour chacune des
séries afin d’éviter des régressions inexactes
pour lesquelles les résultats pourraient être «
significatifs », alors qu’ils ne le sont pas. Si une
série est non stationnaire, on peut la convertir en
une série stationnaire et continuer
l’investigation.
Dans la littérature économétrique,
plusieurs tests statistiques sont utilisés pour
déterminer le degré d'intégration d'une variable.
Le test qui sera utilisé dans le cadre de cette
étude est le test « Augmented Dickey-Fuller
(ADF) » accompagné par celui de « Phillips-
Perron (PP) ».
5. Analyse empirique
L'analyse utilisée dans cette enquête
porte sur des séries chronologiques annuelles de
1980 à 2019 au Maroc. Les données retenues
comprennent le PIB, des exportations de biens et
services et des importations de biens et services
(le tout en dollars courants). Toutes les données
proviennent du site officiel de la banque
mondiale des données.
a. Tests de corrélation
Avant d’entamer les tests de
stationnarité, il convient de vérifier les
corrélations existantes entre les différentes
variables de notre étude. Les coefficients de
corrélation de Pearson sont affichés dans le
tableau n°3:
Tableau n°3 : Tests de corrélation
Coefficients de LOG de
corrélation PIB M X
PIB
1 0,995 0,995
($ Courant)
LOG Importations de
0,995 1 0,994
de BS ($ Courant)
Exportations de
0,995 0,994 1
BS ($ Courant)
Nous remarquons que toutes les
variables sont fortement corrélées de manière

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positive prises deux par deux (le PIB avec les Test de la racine unitaire
importations, le PIB avec les exportations et les (Aucune différenciation)
importations avec les exportations). Étant donné Variable : LOG(M)
que le PIB est notre variable dépendante, Le PIB Test ADF t-statistic p-value
est fortement corrélé à la fois avec les « Augmented Dickey-
Fuller » -1.042656 0.9296
importations et les exportations de biens et
services. Test des 1% -4.121303
Une augmentation de 1%, que ce soit des valeurs
5% -3.487845
critiques au
importations ou bien des exportations de biens et
niveau de 10 % -3.172314
services, entraîne une augmentation de 0,995 %
Nous remarquons que les séries sont
de la valeur ajoutée créée au niveau national.
toutes non stationnaires (p-value > 0,05) vu les
Nous pouvons constater dans un premier temps
résultats des tests de la racine unitaire sans
cette forte corrélation avec les données du
différenciation. Cependant, avec une seule
commerce extérieur marocain sur les 60 ans
différenciation, nous remarquons que toutes les
étudiées.
variables sont intégrées d’ordre 1. Les résultats
b. Test de la racine unitaire (ADF et
des tests sont présentés dans le tableau n°5.
PP)
Tableau n°5 : Résultats du test A.D.F. (une
A ce stade, il est important de déterminer
seule différenciation)
le degré de stationnarité des variables et de
Test de la racine unitaire (première
déterminer le degré d’intégration de chacune différenciation)
d’elles. Pour cela, les tests de stationnarité ADF Variable : LOG(PIB)
et PP sont employés. Les tests ont été conduits
Test ADF t-statistic p-value
sur le log naturel des variables sans différence « Augmented
avant de tester leurs différences premières. Une Dickey-Fuller » -6.762785 0.0000
tendance linéaire et un intercept ont été Test des 1% -4.124265
supposés. Les résultats obtenus pour les tests valeurs
5% -3.489228
sans différenciation sont présentés dans le critiques au
tableau n°4. niveau de 10 % -3.173114
Test de la racine unitaire (première
Tableau n°4 : Résultats du test A.D.F.
différenciation)
(aucune différenciation)
Variable : LOG(X)
Test de la racine unitaire
(Aucune différenciation) Test ADF t-statistic p-value
« Augmented
Variable : LOG(PIB) -7.771449 0.0000
Dickey-Fuller »
Test ADF t-statistic p-value Test des 1% -4.127338
« Augmented Dickey- valeurs
Fuller » -1.096158 0.9209 5% -3.490662
critiques au
Test des 1% -4.121303 niveau de 10 % -3.173943
valeurs Test de la racine unitaire (première
5% -3.487845
critiques au différenciation)
niveau de 10 % -3.172314
Variable : LOG(M)
Test de la racine unitaire
(Aucune différenciation) Test ADF t-statistic p-value
« Augmented
Variable : LOG(X) -8.049226 0.0000
Dickey-Fuller »
Test ADF t-statistic p-value Test des 1% -4.124265
« Augmented Dickey- valeurs
Fuller » -0.424618 0.9844 5% -3.489228
critiques au
Test des 1% -4.121303 niveau de 10 % -3.173114
valeurs
5% -3.487845
critiques au
niveau de 10 % -3.172314

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Pour confirmer ces résultats, nous du test Phillips-Perron (PP) avec une seule
entamons le test de « Phillips-Perron (PP) » différenciation.
pour consolider les résultats obtenus. Nous
Les résultats obtenus confirment que les
présentons les résultats de ce test de la même
variables de notre modèle sont toutes intégrées
manière que les résultats du test « Augmented
d’ordre 1 (Toutes les p-values sont inférieures à
Dickey-Fuller (ADF) » en deux phases :
0,05).
résultats du test sans différenciation et résultats
du test une seule différenciation. Tableau n°7 : Résultats du test P.P. (une
seule différenciation)
Nous remarquons que toutes les p-values Test de la racine unitaire
sont supérieures à 0,05. Les trois variables sont (Une seule différenciation)
non stationnaires dans le test sans
Variable : LOG(PIB)
différenciation. Rappelons que ces tests
Test PP « Phillips- t-statistic p-value
supposent une tendance linéaire et le calcul d’un
Perron » -6.177166 0.0000
intercept.
Test des 1% -4.124265
Tableau n°6 : Résultats du test P.P. (sans valeurs
différenciation) 5% -3.489228
critiques au
Test de la racine unitaire niveau de 10 % -3.173114
(Sans différenciation) Test de la racine unitaire
Variable : LOG(PIB) (Une seule différenciation)
Test PP « Phillips- t-statistic p-value Variable : LOG(X)
Perron » -1.441277 0.8382 Test PP « Phillips- t-statistic p-value
Test des 1% -4.121303 Perron » -6.696845 0.0000
valeurs Test des
5% -3.487845 1% -4.124265
critiques au valeurs
niveau de 10 % -3.172314 5% -3.489228
critiques au
Test de la racine unitaire niveau de 10 % -3.173114
(Sans différenciation) Test de la racine unitaire
Variable : LOG(X) (Une seule différenciation)
Test PP « Phillips- t-statistic p-value Variable : LOG(M)
Perron » -2.271284 0.4424 Test PP « Phillips- t-statistic p-value
Test des 1% -4.121303 Perron » -5.488128 0.0002
valeurs Test des
5% -3.487845 1% -4.124265
critiques au valeurs
niveau de 10 % -3.172314 5% -3.489228
critiques au
Test de la racine unitaire niveau de 10 % -3.173114
(Sans différenciation)
Variable : LOG(M)
c. Sélection du nombre de retards
dans le modèle
Test PP « Phillips- t-statistic p-value
Perron » -1.729747 0.7255 Dès que l'ordre d'intégration des
Test des variables étudiées est défini (Ordre 1), nous
1% -4.121303
valeurs déterminerons la cointégration entre elles. Mais
5% -3.487845
critiques au avant cette étape, il faut déterminer le nombre de
niveau de 10 % -3.172314 retard existant dans le modèle. Pour ce faire,
nous appliquerons la méthode de sélection du
Pour s’assurer de la concordance des
nombre de retard dans un modèle VAR (Vecteur
résultats entre le test ADF « Augmented Dickey-
Autoregressif).
Fuller » et le test PP « Phillips-Perron », nous
concluons cette étape d’analyse par les résultats

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Tableau n°8 : Résultat du test de sélection du nombre de retards

Lag LogL LR FPE AIC SC HQ
0 115.2996 NA 3.38e-06 -4.083623 -3.974132 -4.041282
1 309.3758 359.9231* 4.04e-09* -10.81367* -10.37570* -10.64430*
2 315.8541 11.30760 4.45e-09 -10.72197 -9.955532 -10.42558
3 322.3448 10.62110 4.91e-09 -10.63072 -9.535811 -10.20731
4 328.5682 9.504836 5.51e-09 -10.52975 -9.106371 -9.979320
5 336.8548 11.75189 5.80e-09 -10.50381 -8.751956 -9.826354

Les résultats du tableau n°8 montrent en dollars courants) sur la variable dépendante
que tous les critères de sélection du nombre de (PIB en dollars courants). Le modèle
retards (le test LR, l’erreur de prédiction finale, autorégressif peut être formulé comme suit :
…etc.) convergent vers le même résultat : un
seul retard. A ce stade, nous pouvons alors 𝐋𝐨𝐠(𝑷𝑰𝑩) = 𝑪𝟏 × 𝐋𝐨𝐠(𝑷𝑰𝑩(−𝟏)) + 𝑪𝟐
procéder à la cointégration des variables. × 𝐋𝐨𝐠(𝑰𝑴𝑷(−𝟏)) + 𝑪𝟑
d. Analyse de cointégration : le test de × 𝐋𝐨𝐠(𝑬𝑿𝑷(−𝟏)) + 𝑪𝟒
Johansen Équation n°3 : Modèle VAR étudié
Un autre test à réaliser lorsqu’on Pour tester la significativité du modèle,
travaille avec des séries temporelles est celui de les tableaux n°10 et n°11 montrent les résultats
la cointégration. Le but est de détecter si des du test de Student pour les quatre coefficients de
variables possédant une racine unitaire ont une notre modèle. Les résultats de l'estimation du
tendance stochastique commune. Le test de modèle VAR montrent que les exportations ont
Johansen indique l'absence de relation de un effet négatif sur le PIB. En revanche, les
cointégration entre les variables étudiées. Par importations ont un effet positif sur le PIB.
conséquent, nous utiliserons une estimation Malgré le fait que le modèle obtenu permet
basée sur le modèle VAR et le test de causalité d’expliquer plus de 99% de la variabilité de la
de Granger. variable PIB et eu égard des p-values affichées,
Tableau n°9 : Résultats du test de Johansen ces interprétations ne sont pas significatives et
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace) les relations de causalités ne sont pas justifiées.
0.05 Tableau n°10 : Résultats de l’estimation du
Hypothesized Trace
Eigenvalue Critical Prob.** modèle autorégressif VAR
No. of CE(s) Statistic
Value
PIB IMP EXP
None 0.176741 22.36412 29.79707 0.2787
0.940153 0.093660 0.379333
At most 1 0.146950 11.08400 15.49471 0.2064 PIB(-1) (0.11550) (0.15509) (0.15274)
At most 2 0.031655 1.865669 3.841465 0.1720 [ 8.13958] [ 0.60392] [ 2.48353]
Unrestricted Cointegration Rank Test 0.096104 0.811145 -0.077684
(Maximum Eigenvalue) IMP(-1) (0.08580) (0.11521) (0.11346)
Max- 0.05 [ 1.12007] [ 7.04085] [-0.68467]
Hypothesized
Eigenvalue Eigen Critical Prob.** -0.062210 0.103410 0.747531
No. of CE(s)
Statistic Value EXP(-1) (0.09530) (0.12795) (0.12602)
None 0.176741 11.28012 21.13162 0.6194 [-0.65282] [ 0.80819] [ 5.93203]
At most 1 0.146950 9.218332 14.26460 0.2684 0.309274 -0.083722 -0.670588
At most 2 0.031655 1.865669 3.841465 0.1720 C (0.25278) (0.33940) (0.33427)
[ 1.22350] [-0.24668] [-2.00615]
e. Estimation du modèle VAR
(Vecteur autorégressif)
R-squared 0.994624 0.993358 0.993179
L’objectif de l'estimation du modèle en Adj. R-
0.994330 0.992995 0.992807
vecteur autorégressif est d'identifier et de voir s'il squared
y a des effets entre les variables indépendantes Écart-types entre ( ) et la statistique de Student
(importations et exportations de biens et services entre [ ]

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Tableau n°11 : Résultats de l’estimation du l’agrégat le plus important de la demande finale

modèle autorégressif VAR globale. Pour confirmer cela, il convient de noter
Std.
que le taux de croissance annuelle moyen
Coef. t-Statistic Prob. (TCAM) des dépenses de consommation finale
Error
C(1) 0.940153 0.115504 8.139577 0.0000 nationale est de 3,69% sur la période allant de
C(2) 0.096104 0.085802 1.120074 0.2643 1960 à 2019, selon les statistiques officielles du
C(3) -0.062210 0.095295 -0.652817 0.5148 Haut-Commissariat au Plan (HCP).
C(4) 0.309274 0.252777 1.223502 0.2229 En outre, le taux des dépenses de
consommation finale rapporté au PIB dépasse
f. Test de causalité de Granger 75% pour les dix dernières années avec une
moyenne qui, elle aussi dépasse 70% sur
L'objectif de l'application du test de l’ensemble de la période étudiée.
causalité de Granger est de vérifier s'il existe une D’un autre côté, la croissance
relation causale entre les différentes variables économique au niveau national dépend aussi des
existant dans notre enquête empirique et aléas climatiques qui conditionnent le taux de
d’affirmer les résultats précédemment obtenus variation de la valeur ajoutée agricole entre deux
dans la modélisation par vecteur autorégressif. années successives. Les comptables nationaux
concluent que l’analyse du PIB, réparti selon les
Tableau n°12 : Extrait du tableau des
différents emplois en biens et services, fait
résultats du test de causalité de Granger
ressortir que la consommation finale intérieure
Null Hypothesis Obs F-Statistic Prob. constitue l’agrégat le plus important de la
IMP does not demande finale globale.
59 0.87973 0.3523 La consommation finale (surtout celle
Granger Cause PIB
EXP does not des ménages) reste donc le principal soutien à la
59 0.04213 0.8381
Granger Cause PIB croissance marocaine. Le commerce extérieur,
au-delà du fait qu’il participe négativement à la
Les résultats montrent qu’au Maroc, les
croissance économique vu que les importations
importations des biens et services n’impactent
de biens et services dépassent largement les
pas le produit intérieur brut. De même, les
exportations de biens et services de manière
exportations de biens et services n’impactent
systémique, n’a jamais été un élément
aussi pas le produit intérieur brut. Ces résultats
déclencheur de la création de la valeur ajoutée.
confirment ceux obtenus dans l’étape précédente
Enfin, les différents accords libre-
pour le modèle VAR.
échange signés par le Maroc dans les dernières
6. Discussion et conclusion
décennies n’ont pas bénéficié pour ce dernier.
Les différents tests menés n’ont pas
Les importations ont grimpé plus rapidement
permis de confirmer la relation de causalité ni
que les exportations dans un pays où le processus
entre les importations de biens et services et le
d’industrialisation n’est pas encore abouti
produit intérieur brut au Maroc, ni entre les
malgré des efforts et des plans sectoriels menés
exportations de biens et services et le produit
par le gouvernement marocain tels que les
intérieur brut. En effet, cela peut être expliqué
métiers mondiaux du Maroc.
par le fait qu’au Maroc, la croissance
Pour en finir, tous ces éléments nous
économique est surtout tirée par la demande
montrent l'importance du développement des
intérieure et non pas la demande extérieure nette.
stratégies complémentaires visant
Pour être plus précis, la croissance économique
l’encouragement des industries industrialisantes,
nationale reste dépendante à un degré très élevé
la promotion des exportations et la substitution
de la demande de consommation finale des
aux importations. Le commerce extérieur
ménages.
marocain reste une cible importante qui présente
Les comptables nationaux affirment que
une marge de manouvre intéressante pour les
l’analyse du PIB, réparti selon les différents
prochaines années.
emplois en biens et services, fait ressortir que la
consommation finale intérieure constitue

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 ISSN:2509-0186
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