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l’amélioration de la qualité du
management et de l’organisation
des PME internationales
marocaines
Kaoutar BENYETHO
Doctorante
Laboratoire MADEO
Ecole Supérieure de Technologie d’Oujda (Maroc)
Mail: kaoutar_beny@yahoo.fr
Tel : 0677379946
Kaoutar BENYETHO 486
Résumé :
L’innovation ne constitue plus un choix, mais plutôt une nécessité absolue
dans la dynamique et le développement économique des organisations. Elle
représente l’une des qualités essentielles pour réussir à l’international. Outre
l’innovation technologique qui s’intéresse à la création ou l’amélioration des
produits et des processus de production, l’innovation organisationnelle permet la
restructuration et le développement de l’organisation des entreprises.
L’objectif de cette recherche est de vérifier si les PME internationales
marocaines donnent plus d’importance à l’innovation organisationnelle par
rapport aux PME nationales, en se basant sur un échantillon de 26 PME
marocaines.
Mots-clés : Innovation organisationnelle, internationalisation, PME
marocaines.
ROLE OF INNOVATION IN IMPROVING THE QUALITY OF MANAGEMENT
AND ORGANIZATION OF INTERNATIONAL MOROCCAN SMEs
Abstract:
Innovation is no longer a choice but an absolute necessity in the dynamic
and economic development of organizations. It represents one of the essential
qualities to succeed internationally. In addition to technological innovation that
focuses on the creation or improvement of products and production processes,
organizational innovation allows the restructuring and development of the
business organization.
The objective of this research is to determine whether the Moroccan
international SMEs give more importance to organizational innovation in relation
to national SMEs, based on a sample of 26 Moroccan SMEs.
Keywords: Organizational innovation, internationalization, Moroccan SMEs.
Introduction
L’innovation est considérée comme l’un des principaux moteurs de la
compétitivité et du développement économique et social des organisations et des
PME en particulier.
En effet, il s’agit pour les entreprises de chercher à se différencier, en
mettant en œuvre des projets bien étudiés, à croitre, à échapper à la pression sur
les prix, en proposant aux consommateurs des expériences nouvelles et
surprenantes.
Boyer (1993) avance que les entreprises qui réussissent sur leurs marchés
locaux échouent sur les marchés à l’exportation essentiellement parce qu’elles
auraient essayé d’y appliquer la même stratégie. En revanche, celles qui ont réussi
(ou qui sont en passe de réussir) appliquent une stratégie axée sur la qualité et
l’innovation qui ne leur permettrait sans doute pas de se développer sur un plan
local (Leroy et Torrès 2001).
L’innovation n’est pas uniquement la conception et le développement de
nouveaux produits et services, certes essentiels pour relancer la demande, en
allant au devant des attentes des clients, ou en créant de nouveaux marchés. Mais
l’innovation s’étend aussi aux améliorations apportées à l’organisation de la
fabrication, de la distribution, ou même de la conception en vue de développer la
capacité concurrentielle, la rentabilité, et/ou de rendre plus efficiente
l’organisation de l’entreprise concernée (Lemaire 1997).
Le présent travail s’intéresse à l’innovation organisationnelle qui touche à la
structure de l'entreprise, son organisation du travail et aux relations avec les
partenaires extérieurs.
Qu’en est-il des PME internationales marocaines ? S’intéressent-elles à
l’innovation organisationnelle? Existe-t-il des différences quand à l’organisation
entre les PME nationales marocaines et celles opérantes à l’international?
D’où la problématique suivante :
L’innovation organisationnelle constitue-t-elle une composante primordiale
au développement et à l’amélioration de la qualité du management et
d’organisation des PME marocaines à l’international ?
Kaoutar BENYETHO 488
1. Fondements théoriques :
1.1. Cadre théorique de l’internationalisation des PME
L’approche par les étapes ou les stage models constituent la base de
toute recherche concernant l’internationalisation en général et les PME en
particulier.
Cette approche considère l’internationalisation comme un processus
incrémentale et séquentiel, composé d’un ensemble d’étapes variant selon les
auteurs.
Deux voies d’analyse de l’internationalisation sont proposées dans cette
approche: le modèle Uppsala et les modèles d’Innovation :
Modèle Uppsala / U-Model
Johanson et Vahlne, dans un article publié en 1977, « The
internationalization process of the firm – a model of knowledge development and
increasing foreign commitments », ont montré à travers les résultats des études
empiriques antérieurs de Johanson et Wiedersheim-Paul (1975) effectués sur 4
entreprises industrielles suédoises (Sandvik, Atlas Copco, Facit et Volvo), que :
Plus l’expérience de l’entreprise sur les marchés d’accueil augmente,
plus elle engage d’avantage de ressources.
Les entreprises cherchent les marchés et pays psychiquement proches
pour exporter et s’y implanter, afin de minimiser la prise de risque. On parle alors
de la notion de distance psychique.
D’un autre côté, selon le U-model, le processus de l’internationalisation est
scindé en quatre étapes (Johanson et Wiedersheim-Paul 1975, cités par Sarrailh
2010) :
Activités d’exportations irrégulières et opportunistes ;
Exportation via un agent indépendant ;
Implantation d’une succursale/filiale de vente ;
Production dans le pays étranger.
Modèles d’Innovation / I-model
Le I-model regroupe plusieurs modèles, dont le plus connu est celui élaboré
par Bilkey et Tésar (1977), Cavusgil (1980), Reid (1981) et czinkota (1982).
3. Résultats et interprétations
3.1. Internationalisation et pôles de décision : H1
Une PME dénaturée est une PME qui tend vers la perte de ses
caractéristiques de PME classique, pour se transformer en une PME managériale.
C’est la fameuse grande entreprise en miniature.
Elle se caractérise généralement par un degré de formalisation plus élevé
que dans la PME classique.
Figure 1 ci-dessous présente la répartition des pôles de décision dans les 26 PME.
15,0%
Direction
Cadres administratifs
27,5% 57,5%
Chefs de production
Source: Schéma confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
Il ressort de cette figure la suprématie de la direction dans la prise des
décisions au sein des PME (57,5%), ainsi qu’une certaine contribution des cadres
administratifs (27,5%) et des chefs de production (15%) ne dépassant pas le cadre
de conseils et de recommandations.
En testant simultanément les deux variables internationalisation et pôles de
décision, nous trouvons :
Tableau 1 : répartition des PME (nationales et internationales) selon les
pôles de décision.
P-DEC Direction Cadres Chefs de TOTAL
INTERN administratifs production
Oui 10 9 4 23
Non 13 2 2 17
TOTAL 23 11 6 40
Source: Tableau élaboré à partir des résultats de l’étude (analyse du logiciel
SPHINX LEXICA)
Kaoutar BENYETHO 498
38,5% Intuition
61,5% Planification
Oui
84,6% Non
INTERN
Oui 11 2 13
Non 11 2 13
TOTAL 22 4 26
pas d’impact sur le recours des PME à la coopération en vue d’améliorer leur
stratégie. Donc, H3 est rejetée.
Conclusion : Apports, limites et pistes de recherche
L’objet de cette recherche était d’étudier l’importance de l’innovation dans
l’amélioration de la qualité de l’organisation et du management des PME
marocaines internationales.
Notre étude empirique sur 26 PME a montré d’une part, que les PME
marocaines recourent de plus en plus à la planification de leur stratégie globale,
au lieu de se fier juste à l’intuition. Toutefois, la prise de décision dans ces PME
reste toujours le privilège des propriétaires-dirigeants, avec une certaine
contribution limitée des cadres administratifs et des chefs de production dans le
cas des PME internationales.
D’autre part, aucune différence n’est apparue entre les PME nationales et
internationales, quant à leur recours à la coopération. Mais cela n'empêche que
les propriétaires-dirigeants marocains semblent devenir plus ouverts à sceller des
partenariats avec des entreprises locales, nationales et internationales du fait que
84.6% des PME de notre échantillon admettent leur recours à la coopération pour
améliorer leur stratégie globale.
Cependant, il convient de relativiser ces résultats, tout d’abord à cause de
la taille réduite de l’échantillon, et la subjectivité des réponses qui reflète la vision
du dirigeant, plutôt que la situation effective de l’entreprise. Dans une nouvelle
recherche, le recours a des indicateurs « objectifs » permettra de valider ou non
les résultats obtenus lors de la présente étude.
Une autre limite provient de l’hétérogénéité de l’échantillon.
Généralement, il est admis que le secteur a une influence sur
l’internationalisation des entreprises. Il serait donc intéressant de mener la même
étude en mettant l’accent sur un secteur particulier.
Kaoutar BENYETHO 502
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