Information Systems Management & Innovation

ISSN: 2509-0933

INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET PERFORMANCE DES PME

MAROCAINES EXPORTATRICES

Kaoutar BENYETHO
Université Mohammed Premier
Oujda, Maroc
kaoutar_beny@yahoo.fr

© Copyright ISMI | Journal

RESUMÉ

L’importance de l’innovation pour les entreprises en général et les PME en particulier n’est plus à prouver. En effet, elle
constitue un élément crucial dans la stratégie de l’entreprise du moment qu’elle permet de devancer la concurrence et obtenir
ainsi un avantage qui doit être réfléchi et amélioré sans cesse, sinon réinventé.
Les travaux qui étudient la liaison entre les différentes formes de l’innovation et la performance des entreprises sont rares.
L’objectif de cette recherche est de vérifier l’existence ou non de relation entre l’innovation technologique et la performance
commerciale et organisationnelle des PME marocaines exportatrices à travers une étude menée sur un échantillon de 50 PME.
Mots clés : Innovation technologique, Performance commerciale et organisationnelle, internationalisation, PME exportatrices.

ABSTRACT

The importance of innovation for business in general and SMEs in particular is no longer to be proven. Indeed, it is a crucial
element in the company's strategy as long as it prevents competition and thus achieves an advantage that must be reflected and
improved continuously, if not reinvented.
Studies of the link between the different forms of innovation and the performance of firms are rare. The aim of this research is to
verify the existence or not of a relationship between technological innovation and the commercial and organizational
performance of Moroccan exporting SMEs through a study carried out on a sample of 50 SMEs.
Keywords: Technological innovation, commercial and organizational performance, internationalization, SME exporters.

To cite this article: BENYETOU K. (2017), “ Innovation technologique et performance des PME marocaines
exportatrices ”, Journal of Information Systems Management & Innovation, Vol. 1, No. 2, pp. 60–69.

Available : http://revues.imist.ma/index.php?journal=ISMI&page=issue&op=archive

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BENYETHO K. / Innovation technologique et performance des PME marocaines exportatrices
1. INTRODUCTION
La performance de certaines PME à l’international
n’étonne plus. En effet, de plus en plus de ces
entreprises optent pour l’exportation qui demeure le
moyen traditionnel pour conquérir les marchés
étrangers en ayant à la fois un faible engagement et
une exposition limitée aux risques. Dans le même
sens, plusieurs recherches ont prouvé l’existence
d’une relation positive entre l’innovation et
l’internationalisation (J. Conus, 1993 ; A.
Sterlacchini, 1999). Pendant un certain temps, ces
études étaient concentrées sur les grandes
entreprises qui pouvaient financer et investir dans
des projets de recherches basés sur l’innovation.
Toutefois, de plus en plus de chercheurs affirment
qu’une stratégie axée sur l’innovation et la qualité
peut être l’élément clé de réussite des PME à
l’export (M. Boyer, 1993 ; B. Nooteboom, 1994).
D’ailleurs, quatre formes de l’innovation sont
identifiées selon le manuel d’Oslo (2005) :
l’innovation en termes de produit ou de service,
l’innovation dans les procédés, l’innovation
commerciale et l’innovation organisationnelle.
Dans cette recherche notre intérêt s’est porté sur
l’innovation technologique (de produit et de
procédés) et sa relation avec la performance, d’où
notre problématique :
Existe-t-il une relation entre le recours à
l’innovation technologique et l’amélioration de
la performance des PME exportatrices
marocaines ?
En ce qui concerne la performance de
l’entreprise il y a un manque d’accord sur sa
définition conceptuelle et opérationnelle. Elle peut
être évaluée par plusieurs variables différentes les
unes les autres : profitabilité, productivité, chiffre
d’affaires, image de l’entreprise, emploi, etc. (F.
Bellone et al., 2006, 33). Certes, les indicateurs
financiers et économiques gardent une place
importante dans la mesure de la performance,
toutefois, ils ne sont plus suffisants puisque l’on
observe des pratiques bien ancrées en matière de
présentation et d’utilisation d’indicateurs de la
performance non financière.
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2. FONDEMENTS THEORIQUES
2.1. INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE
Comme le phénomène d’internationalisation touche
à présent toutes les firmes, grandes et petites, on ne
s’étonnera pas de trouver de multiples modes
d’ouverture vers l’étranger, depuis la simple
exportation jusqu’à la recherche d’une stratégie
planétaire (globalisation). Toutefois, l’exportation
directe continue d’être le mode
d’internationalisation préféré des PME. En effet,
pour ces dernières qui cherchent généralement un
faible engagement et une exposition limitée aux
risques, l’exportation demeure le moyen
traditionnel pour conquérir les marchés étrangers
(Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris,
2008, 10).
Cela explique pourquoi, « malgré leurs
difficultés, les PME restent les exportateurs les plus
nombreux et c’est également parmi elles que se
recrutent souvent les exportateurs les plus
performants » (M. Abakouy, 2006, 2). Quelle est
donc la nature de la relation entre
l’internationalisation et la performance de
l’entreprise ? Une question qui reste depuis plus de
trois décennies au cœur des débats sans conclusion
définitive dans le monde des chercheurs en
management stratégique et en management
international. Pourtant, « les entreprises qui
exportent sont des entreprises plus productives que
les entreprises qui n’exportent pas ». Ce constat de
Buigues et Lacoste (2011, 27) a donné naissance à
deux explications quant à la nature de la relation
entre la performance et l’exportation.
1ère explication :
D’une part, les entreprises qui réussissent sur
les marchés étrangers vont progressivement
améliorer leur performance face à la concurrence
étrangère, puisqu’elles sont confrontées à des
technologies plus avancées et bénéficient donc
d’apprentissage par l’exportation (Bellone, 2006).
Ce qui rejoint les travaux de Grant, Kim, Lyn,
Vernon qui font partie des chercheurs des années
70-80 considérant l’internationalisation comme un
ensemble de bénéfices. Ces auteurs proposent et
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BENYETHO K. / Innovation technologique et performance des PME marocaines exportatrices

confirment empiriquement l’hypothèse qu’il y a une
relation positive et linéaire entre
l’internationalisation et la performance.
Conclusion également partagée par Castellani
(2002) et Girma, Greenaway et Kneller (2004). En
effet, Castellani sur la base d’une étude sur les
entreprises italiennes, confirme en premier lieu
l’existence d’effets d’apprentissage occasionnés par
le processus d’exportation et en second lieu la
présentation d’un taux de croissance de la
productivité plus conséquent par les entreprises
exportatrices.
Quant à Girma, Greenaway et Kneller (2004),
en analysant les données d’un échantillon
d’entreprises britanniques, ils concluent que les
entreprises qui exportent dégagent des gains de
productivité considérables à la suite de leur rentrée
sur les marchés étrangers et que plus leur
implication et présence est grande plus leur
productivité est importante (P-A. Buigues et D.
Lacoste, 2011, 27).
Or, depuis les années 1990, un autre courant est
apparu, se constituant des chercheurs qui
reconnaissent le fait que l’internationalisation est
une stratégie qui donne bien lieu à des bénéfices,
mais peut aussi exposer l’entreprise à des risques et
des possibilités d’échec. Ce qui mène à consentir
que l’internationalisation apporte à la fois des
avantages et des inconvénients (N. Son, 2007, 2).
A ce titre, Wagner (2007) suite à l’analyse des
articles microéconomiques publiés entre 1995 et
2006, traitant les relations entre productivité et
exportations dans 34 pays différents, confirme que
la productivité des entreprises exportatrices est plus
importante que celle des entreprises non
exportatrices, mais aussi que le seul fait d’exporter
ne garantit pas une amélioration certaine de la
productivité.
Suite à ce changement de fondement théorique,
les chercheurs ont proposé des formes ou des
modèles pour traiter la relation entre
internationalisation et performance (RIP). Ces
modèles envisagent cette relation sous forme : soit
d’un U standard ; soit d’un U inverse ; soit d’une
courbe multivague et sont présentés dans le tableau
1:

Tableau 1 : Synthèse des modèles généraux expliquant l’impact de

l’internationalisation sur la performance

MODELES CARACTERISTIQUES AUTEURS

Vernon (1971)
En s’appuyant sur les avantages de Kim et Lyn (1987)
l’internationalisation et en ignorant ses coûts, Grant et Al (1988)
Modèle positif la RIP est positive et linéaire, mais modérée Tallman et Li (1996)
et linéaire par les deux facteurs (capacité de R&D et Han et Al (1998)
marketing). Kotabe et Al (2002)
Castellani (2002)
Girma (2004)
Lin et Al (2005)
Dans les phases initiales, Gomes et Ramaswamy (1999)
Modèle positif l’internationalisation a un impact positif sur N.B : très peu de recherches testent
mais avec la la performance, mais avec le temps la cette relation.
performance décroissance de la performance apparaît.
décroissante

L’entreprise connaît une performance

négative dans la phase initiale de Lu et Beamish (2001)
U standard l’internationalisation, mais avec le temps, Ruigrok et Wagner (2003)
comme elle apprend de ses expériences Thomas (2006)
internationales, sa performance devient
positive.

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La diversification géographique permet à Daniel et Bracker (1989)

l’entreprise d’accroitre sa performance Geringer et Al (1989)
U inversé jusqu'à un point au delà duquel les coûts de Hitt et Al (1994, 1997)
coordination, de gouvernance, de Ramaswamy (1995)
communication dépassent la somme des Obaidan et Scully (1995)
bénéfices. Hsu et Boggs (2003)
La RIP passe par trois étapes :
Pente négative à faible degré de
S horizontal l’internationalisation ; Contractor et Al (2003)
Pente positive à degré modéré de Lu et Beamish (2004)
l’internationalisation ; Thomas et Eden (2004)
Pente négative à fort degré de
l’internationalisation.
La performance est positive aux degrés
S inversé faibles et forts de l’internationalisation, et Chiang et Yu (2005)
négative aux degrés modérés de
l’internationalisation.

Source : Inspiré de Son N., 2007

2ème explication : 2.2. INNOVATION ET PERFORMANCE

Pour Bernard, Jensen (1999) et Melitz (2003),
seules les firmes avec une productivité élevée ont la
capacité de réussir à franchir les barrières à l’entrée
constituées en principe par les coûts fixes et
variables en relation avec l’internationalisation.
En effet, St‐Pierre (2009, 11) explique que
l’exportation implique un phénomène de sélection
des firmes les plus productives. On parle alors de
sélection naturelle des entreprises les plus efficaces
sur les marchés étrangers et par conséquent, les
entreprises les moins productives préfèrent rester
domestiques ou non exportatrices (F. Bellone et al.,
2006, 31).
Donc, « l’internationalisation est un révélateur
de bonnes performances » (Gazaniol A., 2012, 16).
En conclusion, la non convergence dans les
résultats exposés renvoie au traitement théorique
incomplet des variables « internationalisation » et
« performance », ainsi que l’absence d’accord quant
à leur opérationnalisation et leur mesure. Toutefois,
il est admis généralement que les entreprises
exportatrices sont clairement plus productives et
plus performantes que les autres entreprises, grâce
notamment à un avantage concurrentiel basé sur
l’innovation et la prise de risque (Zahra S-A. et
George G., 2002, 9).
J. A. Schumpeter (1942) avance que l’innovation
est « une destruction créatrice qui révolutionne
incessamment de l’intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs » (P. Deubel et M. Montoussé,
2003, 273).
Selon l'Institut National de la Statistique et des
Etudes Economiques (INSEE), l’innovation peut
être définie comme un « changement significatif de
nature technique, commerciale, organisationnelle,
structurelle, logique ou relationnelle ayant un
impact sensible sur l’activité de l’entreprise et son
environnement concurrentiel. Elle est fondée sur les
résultats de nouveaux développements
technologiques ou l’utilisation d’autres
connaissances acquises par l’entreprise ».
La classification de l’innovation a changé avec
le temps. Dans certaines premières études, cinq
classes d’innovation étaient identifiées (M. Atalay
et al, 2013, 227) : nouveaux produits, nouveaux
procédés de production, nouveaux matériaux et
ressources, nouveaux marchés et nouvelles formes
organisationnelles. Actuellement, quatre formes de
l’innovation sont déterminées selon le manuel
d’Oslo (2005) :

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L'innovation en termes de produits (ou niveau de la conception, l’emballage, le

services) : touche principalement les
caractéristiques propres du produit ou
service, à savoir sa qualité, sa fiabilité, son
utilisation, etc. en vue de se différencier par
rapport aux produits ou services des
concurrents et échapper ainsi à une
concurrence basée sur la réduction des
coûts.
L'innovation dans les procédés : consiste à
remplacer ou renouveler les équipements et
à améliorer en permanence les méthodes et
l’organisation de la production ce qui
permet une réduction des coûts et par
conséquent une augmentation de
productivité.
Les innovations de marketing : Ont pour
mission de répondre mieux aux besoins et
aux exigences des clients et marchés, à
travers des changements significatifs au
Tableau 2 : Synthèse des travaux sur la relation entre
l’innovation et la performance des entreprises
conditionnement, la promotion et la
tarification des produits.
L’innovation organisationnelle : fait
référence aux changements qui impactent la
structure et l’organisation du travail au sein
de l’entreprise, ses ressources humaines
ainsi que son aptitude à anticiper les
nouvelles techniques et besoins des
marchés.
La littérature consacrée aux avantages et à
l’importance de l’innovation pour la survie et la
pérennité des entreprises est abondante. Cependant,
le nombre d’études analysant la relation entre
l’innovation et la performance de l’entreprise est
encore faible. Dans le tableau 2 suivant, nous
présentons une synthèse des principaux travaux
traitant cette relation :

Auteurs Travaux de recherche Conclusions

The profitability of innovating Plus le nombre d'innovations mis en place par
firms. les entreprises est élevé, plus un effet positif sur
Geroski, Machin et leur marge bénéficiaire est observé.
Van Reenen (1993) les entreprises innovantes réalisent une
rentabilité plus élevée que les entreprises non
innovantes.
Market orientation and Le rendement de l'entreprise de l’entreprise est
Han, Kim et organizational performance: Is influencé positivement par le recours à
Srivastaka (1998) innovation missing link? l’innovation technique et administrative.

Product innovation, product- Plus la propension à l'innovation des produits est

market competition and persistent élevée plus la rentabilité de l’entreprise est
Roberts (1999) profitability in the U.S supérieure.
pharmaceutical industry.

Calantone, Cavusgil Learning orientation, firm Une liaison positive entre l'innovation et la
et Zhao (2002) innovation capability, and firm performance de l'entreprise.
performance.

Cho et Pucik (2005) Relationship between La qualité est l’intermédiaire de la relation entre
innovativeness, quality, growth, l'innovation et la rentabilité, alors que
profitability, and market value. l'innovation médiatise la relation entre la qualité
et la croissance.

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Artz, Norman, A longitudinal study of the impact
Hatfield et Cardinal of R&D, patents, and product
(2010) innovation on firm performance.
Varis et Littunen Types of innovation, sources of
(2010) information and performance in
entrepreneurial SMEs.
L'innovation produit impacte significativement
le rendement des entreprises.
Les entreprises recourent à l’innovation afin de
réussir et d'améliorer leurs performances.

Therrien, Doloreux Innovation novelty and
et Chamberlin (2011) (commercial) performance in the
service sector: A Canadian firm
level analysis.
Gunday, Ulusoy, Effects of innovation types on firm
Kiliç et Alpkan performance
(2011)
Atalay, Anafarta et The relationship between
Sarvan (2013) innovation and firm performance:
An empirical evidence from
Turkish automotive supplier
industry
Les innovations réussissent quand les entreprises
entrent tôt sur le marché ou bien quand elles
mettent en place des produits avec des niveaux
élevés de nouveauté.
Les trois formes d’innovations (de produits, de
procédés et de marketing) impactent
positivement sur le rendement des entreprises
manufacturières.
L'innovation technologique a un effet positif et
significatif sur les performances de l'entreprise.

Source : Inspiré de M. Atalay et al, 2013

En partant des conclusions de Artz, Norman, relation entre l’innovation technologique et la

Hatfield et Cardinal (2010) ;Gunday, Ulusoy, Kiliç
et Alpkan (2011); Atalay, Anafarta et Sarvan
(2013) qui mettent l’accent sur la relation positive
entre l’innovation technologique et la performance
de l’entreprise, nous proposons les hypothèses
suivantes :
H1: les PME marocaines exportatrices qui
recourent à l’innovation technologique réalisent
une évolution positive de leur chiffre d’affaires.
H2 : les PME marocaines exportatrices qui
recourent à l’innovation technologique jouissent
d’une bonne image.
H3 : les PME marocaines exportatrices qui
recourent à l’innovation technologique sont
formalisées.
H4 : les PME marocaines exportatrices qui
recourent à l’innovation technologique pratiquent
un management participatif.
3. METHODOLOGIE
Dans le cadre de ce travail, nous allons adopter une
posture positiviste afin de vérifier, à travers
l’observation de la réalité, l’existence ou non de
performance des PME exportatrices marocaines.
L’innovation technologique fait référence à
l’innovation produit et l’innovation dans les
procédés.
La démarche associée est hypothético-déductive.
Une étude de terrain a été menée auprès de 50 PME
marocaines exportatrices, à travers un
questionnaire. Le test de nos hypothèses de
recherche s’est fait en utilisant les tris croisés (Khi-
deux) et l’analyse de la variance (Fisher). A ce
niveau il convient de signaler que la performance
est un concept vague, complexe, flou, et
multidimensionnel qui peut prendre différents sens.
Ainsi, aucune définition de ce terme ne fait
unanimité, malgré son évolution et ses changements
au cours des dernières décennies.
La performance à travers les principes liés aux
résultats à fait l’objectif de plusieurs tentatives de
mesures. Tout d’abord, elle se résumait
habituellement aux résultats comptables, financiers
et commerciaux positifs. Pourtant, ces critères ne
représentent qu'une vision purement économique et
financière de la performance.

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exportatrices

Actuellement, après de fortes critiques, d’autres tandis que 12,4% mettent en avant une stratégie de
critères
ères sont pris en considération pour évaluer et diversification marketing et d’appartenance à des
mesurer la performance, en intégrant les différents réseaux.
acteurs qui participent au développement de
l’entreprise à savoir les dirigeants, les clients, les
salariés, etc. (R. G. Eccles, 1999). Ces indicateurs
non financiers viennent donc compléter et non
remplacer les modèles quantitatifs longuement
avancés dans ce cadre. Le calcul de plusieurs
indicateurs économiques et financiers se fait sur la
base de données difficiles à obtenir des entreprises
et donc ne sont pas toujours accessibles pour les
utiliser dans notre recherche. D’où la nécessité de
recourir à d’autres indicateurs non financiers.
Ainsi, au cours de notre étude, la performance
ciblée est celle commerciale (appréhendée par deux Fig. 2 : Stratégie d’innovation technologique dans
composantes : évolution du chiffre d’affaires et les PME de l’enquête
l’enquêt
image de l’entreprise) et organisationnelle
(appréhendée aussi par deux composantes : Sur l’ensemble des PME étudiées la moitié suit
présence d’organigramme et style de management). une démarche d’innovation au niveau des produits
et des procédés (innovation technologique), ce qui
4. RESULTATS prouve l’intérêt et l’effort de plus en
e plus fourni
dans ce sens par les entreprises exportatrices
En réponse à la question : Quelles sont les marocaines.
stratégies prioritaires des entrepris
entreprises pour réussir à
l’international ? Les PME marocaines exportatrices 4.1.RELATION ENTRE L’INNOVATION
de notre échantillon ont répondu comme suit : TECHNOLOGIQUE ET LE CHIFFRE D’AFFAIRES

L’étude de la relation entre les deux variables

innovation et évolution du chiffre d’affaires à
l’export, a permis d’élaborer le tableau 3 ci-après
ci :

Tableau 3: Relation entre l’innovation technologique et le

chiffre d’affaires

EVOLCHEXP positive négative TOTAL

INNOV
Oui 20 5 25
Non 14 11 25
Fig. 1 : Stratégies prioritaires des entreprises pour réussir TOTAL 34 16 50
à l’international Khi-22 = 3,31
Les stratégies prioritaires qui permettent de réussir à
p-valeur
valeur = 0,069
l’international selon l’appréciation des PME enquêtées,
33,3% avancent une stratégie basée sur la qualité des
A la lecture de ce tableau, on peut conclure
c que
produits, 21,7% indiquent plutôt une stratégie
d’innovation, 14,7% croient qu’une qu’ stratégie la dépendance entre les deux variables est peu
d’adaptation aux concurrents serait plus pertinente, significative. En d’autres termes, le recours à

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BENYETHO K. / Innovation technologique et performance des PME marocaines exportatrices

l’innovation dans les PME de notre échantillon et p-valeur = 0,018

l’évolution de leurs chiffres d’affaires sont
statistiquement peu liés. Ce tableau montre effectivement une association
entre le recours des PME de notre échantillon à
4.2. RELATION ENTRE L’INNOVATION l’innovation technologique et l’existence ou non de
TECHNOLOGIQUE ET L’IMAGE l’organigramme.
L’analyse de la variance (ANOVA) permet
d’examiner l’influence d’une variable qualitative 4.4. RELATION ENTRE L’INNOVATION
TECHNOLOGIQUE ET LE STYLE DE MANAGEMENT
(Processus d’internationalisation) sur une variable
quantitative. Nous avons testé l’effet de la variable
innovation technologique sur l’image de Nous avons croisé la variable innovation
l’entreprise. Les résultats obtenus sont les suivants: technologique et la variable processus décisionnel
consultatif:
Tableau 4 : Relation entre l’innovation technologique et
l’image de l’entreprise Tableau 6 : Relation entre l’innovation technologique et le
processus décisionnel consultatif de l’entreprise
INNOV Oui Non TOTAL
INNOV Oui Non TOTAL
IMG
CDEC
Faible 2 4 6
Oui 25 19 44
Moyenne 2 12 14
Non 0 6 6
Forte 21 7 28
TOTAL 25 25 50
Très forte 0 2 2
TOTAL 25 25 50
Khi-2 = 6,82
p-valeur = 0,009
F = 5,4
p-valeur = 0,024
Ce tableau montre effectivement une
interdépendance entre l’innovation technologique et
La dépendance entre les deux variables est
la présence d’un processus décisionnel consultatif
statistiquement significative. Un indice de Ficher F
dans les PME marocaines exportatrices étudiées.
= 5,4 a été obtenu (avec une p-valeur de 0,024). Il
existe donc une liaison entre l’innovation
5. CONCLUSION
technologique et l’image des PME marocaines
exportatrices enquêtées. L’objectif de ce travail était de déterminer
l’existence ou non de relation entre l’innovation
4.3. RELATION ENTRE L’INNOVATION technologique et la performance des PME
TECHNOLOGIQUE ET LA FORMALISATION marocaines exportatrices. Notre enquête a montré
En ce qui concerne, la relation entre la variable premièrement que statistiquement, il y a une
innovation technologique et la variable certaine interdépendance entre l’innovation
organigramme, nous obtenons le tableau suivant 5: technologique et l’évolution du chiffre d’affaires
des PME enquêtées. En effet, parmi les 25 PME qui
Tableau 5. Relation entre l’innovation technologique et
l’existence de l’organigramme de l’entreprise
disposent d’une démarche d’innovation
technologique, 80% déclarent avoir réalisé une
INNOV Oui Non TOTAL évolution positive de leur chiffre d’affaires.
ORGN Deuxièmement, une association est observée
Oui 25 20 45 entre l’innovation technologique et l’image des
Non 0 5 5 PME marocaines exportatrices enquêtées. 84% des
TOTAL 25 25 50 PME innovantes avancent jouir d’une image forte à
Khi-2 = 5,56 l’international contre 36% des PME non

© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 2, September 2017

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innovantes. Ces résultats se joignent aux firmes exportatrices françaises. 2006.

conclusions de Artz et al, (2010) ;Gunday et al, Disponible sur : www.ofce.sciences-
(2011); Atalay et al, (2013) qui confirment une po.fr/pdf/revue/6-98.pdf. [Consulté le 3
relation positive et significative entre l’innovation Octobre 2013].
technologique et la performances de entreprises. BERNARD, Andrew. B et JENSEN, J.
Troisièmement, il existe bel et bien une liaison BRADFORD. Exporting and Productivity.
entre le recours des PME de notre échantillon à NBER Working Paper, n° 7135, 1999.
l’innovation technologique et l’existence ou non de Disponible sur:
l’organigramme. D’ailleurs, toutes les PME http://www.nber.org/papers/w7135.
innovantes de notre étude disposent [Consulté le 09 Mars 2012].
d’organigramme ce qui démontre qu’elles sont plus BUIGUES, Pierre-André et LACOSTE, Denis.
structurées, organisées et plus formalisées. Stratégies d’internationalisation des
Finalement, même si la principale spécificité des entreprises : menaces et opportunités. 1ère
PME réside dans la centralité du propriétaire Ed. Bruxelles : De bBoeck, 2011.
dirigeant et son rôle crucial dans la gestion de BOYER, Michel. La performance des PMI dans
l’entreprise, une dépendance est remarquée entre l'attaque des marchés internationaux: une
l’innovation technologique et la présence d’un étude de cas dans le contexte d'île
processus décisionnel consultatif dans les PME périphérique de la CEE. Revue
marocaines exportatrices. A ce titre, la totalité des Internationale P.M.E., Vol 7, n°2, 1994, p.
PME innovantes consultent les autres membres de 59-83. Disponible sur :
l’entreprise (cadres administratifs, chefs de https://www.erudit.org/revue/ipme/1994/v
production et chefs commerciaux…), contrairement 7/n2/1008389ar.pdf. [Consulté le 23
aux PME non innovantes. De ce fait, il existe des Novembre 2012].
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d’équipe à travers un management moins Italian Manufacturing Firms.
paternaliste et plus participatif. Welwirtshaftliches Archiv 138(4), 2002, p.
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© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 2, September 2017
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BENYETHO K. / Innovation technologique et performance des PME marocaines exportatrices

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