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ISBN 978-2-76585-307-7 (version numérique ePub)
Camogli.
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Classification des attraits et légende des cartes
Riviera di Levante, Ligurie.
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Le meilleur de l’Italie du Nord
Venise.
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Pour parcourir de remarquables musées
La Galleria degli Uffizi (musée des Offices) de Florence, à voir pour sa
salle Botticelli et les œuvres de nombreux maîtres dont Léonard de
Vinci, Giotto et Michel-Ange Cliquez ici
Les Musei Vaticani (musées du Vatican) à Rome, notamment pour les
chambres de Raphaël et la chapelle Sixtine Cliquez ici
La Pinacoteca di Brera de Milan, qui possède la plus importante
collection de peintures vénitiennes du XIVe au XVIe s. hors de Venise
Cliquez ici
Le Museo Egizio de Turin, un des plus riches musées dédiés à
l’Égypte au monde Cliquez ici
Duomo de Florence.
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Escalier au Vatican.
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Géographie et climat
La situation géographique de l’Italie, entre l’Europe et l’Afrique et entre
l’Occident et l’Orient, allait influer sur sa destinée. Le nord de l’Italie est
bordé par la France, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie, et par les mers
Ligure et Adriatique. Dans sa partie la plus large, la région s’étire sur
630 km d’est en ouest. L’impressionnant paysage des Alpes, dont certains
sommets culminent à plus de 4 000 m du côté italien, marque la frontière
nord de l’Italie. À certains endroits, du côté des Dolomites, qui comptent
plusieurs pics de plus de 3 000 m, la frontière montagneuse mesure jusqu’à
150 km de largeur. Vers le sud, les lacs glaciaires laissent la place à la fertile
plaine du Pô, ou plaine padane, la plus grande d’Italie. Avec ses quelque
50 000 km2, elle s’étend jusqu’à l’Adriatique, englobant en partie le
Piémont, la Lombardie, la Vénétie, le Frioul-Vénétie Julienne et l’Émilie-
Romagne. La chaîne des Apennins, dont les sommets dépassent rarement
2 000 m (1 500 en Ligurie, 2 200 en Toscane), traverse la région du nord au
sud.
Alpes italiennes.
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La faune et la flore
Les Alpes sont tapissées de forêts de conifères. Très fertile, la vallée du Pô
est propice à la culture des céréales. On y cultive également le peuplier. Les
oliviers, la vigne et les citronniers poussent ici et là dans cette région qui
compte même des palmiers.
Chèvre sauvage.
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Histoire
Au temps des Étrusques
On s’accorde pour dire que les Étrusques ont façonné la plus brillante
civilisation préromaine de la péninsule. Ils ont été précédés par la
civilisation villanovienne, qui a fleuri à l’âge du fer en Toscane et en
Émilie-Romagne jusqu’à Rimini.
L’origine des Étrusques demeure un mystère. Les historiens anciens leur
attribuent une origine orientale, une hypothèse qui a pu être étayée par la
suite, même si le doute continue de persister. On a avancé l’idée qu’ils
auraient pu être autochtones, ou venir du nord, ou que, venus par petits
groupes, ils ont peu à peu influencé et modifié la civilisation villanovienne
et dominé une grande partie de l’Italie dès le VIIe s. av. J.-C.
Quoi qu’il en soit, ils ont occupé la Toscane actuelle à partir du VIIIe s.
av. J.-C., gagnant une importante façade sur la mer Tyrrhénienne, puis ont
poussé plus au nord, englobant dans leur territoire Bologne (en 525 av. J.-
C.) et la vallée du Pô et ouvrant ainsi une porte sur l’Adriatique, eux qui
étaient apparemment des marins redoutables, en plus d’être des agriculteurs
expérimentés et d’excellents artisans.
Au nord, les voisins des Étrusques sont les Ligures qui se soumettront plus
tard aux Romains. Les Gaulois d’origine celte, arrivés plus tard, envahiront
le nord de l’Italie au IVe s. av. J.-C. et s’empareront de Milan, puis de
Bologne et de Rome. Ces guerriers agriculteurs et éleveurs ne dédaignent
pas de piller leurs voisins quand le besoin s’en fait sentir. Les Vénètes
s’allieront aux Romains dès le IIIe s. av. J.-C.
Pendant ce temps, Rome est fondée en 753 av. J.-C. par Romulus, qui
assassine alors son frère Rémus. Le déclin de l’Empire étrusque s’amorce
aux VIe et Ve s. av. J.-C., mais pendant plus d’un siècle, Rome restera
soumise aux Étrusques.
Le gouvernement étrusque n’étant pas centralisé et les villes qu’ils ont
fondées (et dont le modèle a été repris par les Romains) étant relativement
indépendantes, les Étrusques n’ont pas su s’unir contre les Romains.
La République romaine
La République est proclamée en 509 av. J.-C. Elle durera près de cinq
siècles.
En 396 av. J.-C., les Gaulois celtes envahissent le nord de l’Italie et
s’emparent de Milan, puis de Rome. Il faudra attendre près de 1 000 ans
pour qu’une telle invasion se reproduise.
Après avoir vécu une sorte de coexistence pacifique, Rome et Carthage
s’affrontent pour la domination de la Méditerranée pendant une centaine
d’années au cours de ce qu’on a appelé les guerres puniques. La première a
eu lieu de 264 à 241 av. J.-C.; la deuxième, qui a opposé Hannibal et
Scipion, a duré de 218 à 201 av. J.-C. et a enlevé à Carthage sa flotte de
guerre, ses éléphants et son empire. La dernière guerre punique, de 149 à
146 av. J.-C., a abouti à la destruction de Carthage, une obsession de Caton
l’Ancien, mort avant d’avoir vu son vœu le plus cher se réaliser.
La voie est libre. Les Romains partent à la conquête du monde
méditerranéen et créent des routes pour faciliter les expédions militaires et
le commerce. Naissent ainsi la Via Aemilia (voie Émilienne), qui relie
Piacenza à Rimini, et la Via Domitia (voie Domitienne), qui va de
l’Espagne à l’Italie. À son apogée, l’Empire romain était parcouru par
400 000 km de routes, dont 80 000 km étaient pavés.
En 60 av. J.-C., un triumvirat formé de César, Crassus et Pompée se partage
le pouvoir. Crassus meurt en 53 av. J.-C. L’année suivante, Pompée est
nommé Consul unique. En 49 av. J.-C., César franchit le Rubicon avec son
armée. Il s’empare de l’Italie et Pompée s’enfuit. Après la soumission de la
Gaule, César est nommé dictateur à vie, puis assassiné en 44 av. J.-C.,
quatre ans après l’assassinat de Pompée. Octave et Antoine sont tous deux
candidats à la succession de César. En 31 av. J.-C., Antoine est battu au
cours de la bataille d’Actium. La place est libre pour Octave, qui triomphe à
Rome en 29 av. J.-C.
À la fin de la République, Rome domine un territoire qui va de la mer du
Nord à la Syrie, et de la vallée du Rhin au désert de Cyrénaïque. Rome
compte alors 14 provinces, dont 8 en Europe.
Empereur Jules César.
© iStockphoto.com/Hornet83
L’Empire romain
Pendant quelques siècles, l’Empire romain assurera la paix dans le monde
méditerranéen, étendant sa civilisation, son droit et son organisation
politique.
En 27 av. J.-C., Octave devient le premier empereur de Rome sous le nom
d’Auguste. On qualifie son époque d’Âge d’or parce que cet empereur a
favorisé la vie intellectuelle et le développement des arts. Il meurt en 14. La
dynastie des Julio-Claudiens durera jusqu’à la mort de Néron en 68. Elle
comprendra notamment Tibère (14-37), Caligula (37-41) et Claude (41-54).
Lui succède la dynastie des Flaviens, avec notamment Vespasien (69-79),
Titus (79-81) et Domitien (81-96). La dynastie des Antonins règnera
jusqu’en 192. En 117, l’Empire romain atteint sa taille maximale sous
Trajan. Viendront après lui Hadrien (117-138), Marc-Aurèle et Commode,
puis les Sévères, Septime (193-211) et Caracalla (211-217).
Le déclin de l’Empire romain s’amorce entre les IVe et Ve s. Les derniers
grands empereurs sont Valérien (253-260), Aurélien (270-275), Tacite (245-
276), Dioclétien (284-305) et Constantin (306-337). Une certaine stagnation
de la culture marque les deux derniers siècles de l’Empire.
En 312, Constantin se convertit au christianisme. L’année suivante, l’édit de
Milan accorde la liberté de culte et fait cesser les persécutions des chrétiens
qui devaient vénérer l’empereur comme un dieu. En 322 débute la
construction de la première basilique Saint-Pierre à Rome. Deux ans plus
tard, Constantin choisit Byzance comme capitale. Le christianisme devient
religion d’État. En 330, Constantinople est officiellement fondée sur le site
de Byzance.
À la mort de Constantin, ses fils Constant et Constantin II se partagent la
direction de l’Empire romain d’Occident jusqu’à ce que Constant devienne
le seul maître en 340, alors que Constance est à la tête de l’Empire romain
d’Orient. L’année 395 marque la fin de l’Empire romain unifié. À l’est
brille Constantinople; à l’est, Rome s’efface doucement devant Milan.
Forum de César, Rome.
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La Renaissance italienne
Du XIIe au XVe s., le monde de l’art en Italie connaît une évolution
extraordinaire. On dit qu’elle a été rendue possible grâce aux richesses
générées par les croisades. Les villes du nord et du centre de l’Italie sont
devenues parmi les plus riches d’Europe. Les contemporains reconnaissent
cette petite révolution et parlent eux-mêmes de « rinascita ». C’est une
époque de foisonnement tant au chapitre de la connaissance de l’anatomie
et de la recherche scientifique que des arts, qui en constituent sans doute la
manifestation la plus durable.
La Renaissance, période intermédiaire entre le Moyen Âge et l’époque
moderne, est née en Toscane, surtout autour de Florence et Sienne, puis
s’est répandue à Rome, où les artistes et écrivains bénéficieront de la
protection des papes. Certains situent le début de la Renaissance en 1427
avec la fresque La Trinité de Masaccio à l’église Santa Maria Novella, à
Florence, qu’on considère comme le premier exemple de perspective.
C’est à la fin du Moyen Âge qu’on note les premiers éléments d’un
renouvellement dans la philosophie et les lettres, avec la fondation des
premières universités. Dante Alighieri est une figure marquante des débuts
de la Renaissance, Pétrarque et Boccace également.
En 1436, Brunelleschi achève la coupole du Duomo de Florence, dont la
construction avait commencé en 1296. L’architecte Bramante naît en 1444
et Léonard de Vinci en 1452, l’année où Ghiberti achève les portes du
baptistère de Florence. Michel-Ange voit le jour en 1475, Raphaël en 1483
et Le Titien en 1487. Botticelli peint La naissance de Vénus en 1484 et
Léonard de Vinci travaille sur La Cène entre 1495 et 1498.
La paix de Lodi, signée en 1454 par le pape, Florence, Venise et Milan,
instaure une « Ligue italienne pour la paix, la tranquillité de l’Italie et la
défense de la sainte foi chrétienne ». Elle introduit un certain équilibre entre
ces villes et constitue un lointain prélude à l’unification de l’Italie. La
stabilité se traduit par une croissance démographique et la péninsule
italienne commence à récupérer les pertes liées aux famines et aux
épidémies du siècle précédent.
En 1503, Giuliano della Rovere devient le pape Jules II, qui charge déjà
Bramante de reconstruire la basilique Saint-Pierre. Le chantier, inauguré en
1506, se poursuivra pendant tout le XVIe s. Y collaboreront notamment
Raphaël, Michel-Ange, Antonio da Sangallo et Giacomo della Porta. En
1505, Jules II commande son tombeau à Michel-Ange. En 1509, il demande
à Raphaël de réaliser la décoration des trois chambres de l’appartement
pontifical. En 1512, Michel-Ange achève le plafond de la chapelle Sixtine
et Raphaël terminera son travail en 1517. Jules II meurt en 1513.
La nouvelle cathédrale Saint-Pierre de Rome est consacrée en 1626. Vivaldi
naît en 1678, Tiepolo en 1691, Canaletto en 1697, Goldoni en 1707 et
Rossini en 1792. Quelques années auparavant, on avait inauguré La Scala
de Milan. Verdi naît en 1813 et Toscanini en 1867.
Monument à Dante Alighieri, Chiesa di Santa Croce, Florence.
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L’émigration
La révolution industrielle a sonné le début de l’émigration italienne vers
1840, poussant l’exode des paysans sans terre. Ils mettent alors le cap sur
l’Europe ou l’Amérique. Le mouvement s’est intensifié après l’unification
du pays.
Dès 1882, on compte 135 000 départs et ils oscilleront autour de 250 000
jusqu’en 1900. Elle augmentera ensuite à 500 000 de 1901 à 1905 et à
650 000 de 1906 à 1911 pour atteindre un record de départs en 1913 avec
872 000.
Pendant les 150 années suivant l’unification, on estime que 29 millions
d’Italiens ont émigré, ce qui constituerait le plus grand mouvement
migratoire de l’histoire moderne. Les statistiques officielles ont commencé
à être compilées en 1876. On évalue à 40% la proportion des émigrés partis
du Nord. Plus de 3 millions de personnes auraient quitté la seule Vénétie.
La nouvelle Italie était sous-développée économiquement. La viande était
rare sur la table des paysans. De plus, ils étaient menacés par la malaria et le
choléra, et le taux de mortalité infantile était élevé. La majorité des
émigrants étaient des paysans illettrés; peu d’entre eux parlaient l’italien car
ils n’avaient appris que leur langue régionale.
Gênes était un point de départ important où convergeaient les habitants de
la Ligurie, de l’Émilie-Romagne, de la Toscane, du Piémont et de la
Lombardie.
Les habitants de la plaine du Pô vont surtout vers la France et la Belgique,
alors que les paysans du Frioul et de la Vénétie choisissent plus volontiers
l’Amérique du Sud, et les petits propriétaires, l’Amérique du Nord. Les
Italiens s’exilent temporairement comme travailleurs saisonniers ou le
temps d’un projet comme le canal de Suez ou, plus tard, le barrage
d’Assouan.
Parmi les avantages pour la mère-patrie, notons les transferts de fonds vers
les familles restées au pays, et l’ouverture de nouveaux marchés pour les
produits italiens.
En 1888, une loi vient empêcher les femmes de partir sans le consentement
de leur mari et les hommes de fuir le service militaire obligatoire. En 1901,
le gouvernement nomme des inspecteurs de l’émigration dans les ports et,
comme il s’intéresse aux conditions de vie de ses ressortissants, il crée des
bureaux de protection et de recherche de travail dans les pays d’accueil.
Devant la saignée, Mussolini adopte des mesures pour freiner l’exode,
favoriser les naissances et encourager le retour au pays. Le nombre de
départs baisse à 70 000 par année dans les années 1930.
Politique
La République italienne est une république parlementaire fondée sur la
Constitution promulguée en 1947. Dans son parlement bicaméral, les deux
chambres (la Chambre des députés et le Sénat) ont les mêmes pouvoirs. Le
système politique italien est considéré comme instable. Depuis 1948, le
pays a connu plus de 25 présidents du Conseil et plus de 70 gouvernements.
Le président de la République est élu pour un mandat de sept ans.
D’habitude, il n’exerce qu’un seul mandat. Il loge au palais du Quirinal et
son pouvoir est limité. Il nomme le président du Conseil des ministres,
habituellement choisi parmi les élus, qui réside au palais Chigi.
Les ministres peuvent être sans portefeuille ou titulaires d’un ministère.
Avant d’entrer en fonction, le gouvernement doit avoir la confiance des
deux chambres du Parlement qui peuvent le renverser si elles perdent cette
confiance.
Le pouvoir législatif se partage entre la Chambre des députés et le Sénat.
Les élections se tiennent théoriquement tous les cinq ans, mais les élections
anticipées pour cause de motion de censure ne sont pas rares. La Chambre
des députés se compose de 630 députés, et le Sénat, de 309 élus.
Les électeurs de la Chambre des députés doivent être citoyens italiens, bien
sûr, et avoir au moins 18 ans. Pour se présenter, il faut avoir au moins
25 ans. Les électeurs des sénateurs doivent avoir 25 ans et plus, et les
candidats, au moins 40 ans.
Au sommet du pouvoir judiciaire trône la Cour suprême de cassation, alors
que le Conseil d’État est l’instance suprême de l’ordre administratif.
Palatino.
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Vittoriano.
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Le Vatican
Ce minuscule État, le plus petit du monde avec seulement 0,44 km2 de
superficie, est enclavé dans Rome. Le Vatican recèle des trésors
architecturaux et artistiques; il faut s’armer de patience pour les découvrir
tant leur popularité demeure grande.
Construite au XVIIe s., la Piazza San Pietro , de forme ellipsoïdale,
est une œuvre magistrale signée Bernini. La place est dominée au centre par
un obélisque d’origine égyptienne, transporté à Rome par l’empereur
Caligula et érigé ici en 1586.
Le Champ de Mars
Très dense, le centre historique, ou Champ de Mars, s’étend de part et
d’autre du Corso Vittorio Emanuele II. Cet itinéraire propose des
expériences culturelles variées : des vestiges romains, des églises anciennes,
un des plus vieux ghettos du monde et un marché mythique, le Campo de’
Fiori.
La Piazza della Bocca della Verità est construite sur l’emplacement où
se tenait, à l’époque romaine, un grand marché aux bestiaux. Elle est
dominée par deux temples romains d’époque républicaine extrêmement
bien conservés : le Tempio di Ercole Vincitore et le Tempio di Portuno.
Bocca della Verità.
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La Rome juive
Présents à Rome depuis 2 000 ans, les Juifs ont été isolés dans le
Ghetto de Rome par le pape Paul IV au milieu du XVIe s. Le
quartier était muré, les portes, verrouillées la nuit et les habitants
n’avaient pas l’autorisation de sortir. Les murs furent démolis en
1888. Le Ghetto s’étend entre le Tibre, la Via delle Botteghe
Oscure, la Via Arenula et le théâtre de Marcellus. On y trouve des
plaques commémoratives témoignant des persécutions de l’époque
de Mussolini, notamment sur la Piazza 16 Ottobre 1943, date à
laquelle une centaine de Juifs, surtout des femmes et des enfants,
ont été déportés à Auschwitz. Le Tempio Maggiore di Roma a
été érigé au tout début du XXe s. Son dôme imposant est facilement
reconnaissable. Il se trouve dans une partie du Ghetto complètement
reconstruite au début du XXe s., qui comprend tous les immeubles
au sud de la Via del Portico d’Ottavia. La synagogue abrite le
Museo Ebraico di Roma , qui raconte l’histoire de la
communauté juive de Rome et ses relations avec la ville.
Fontana di Trevi.
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Le Trident
Le nom du quartier du Trident provient de l’ensemble formé par les trois
rues s’étirant au sud de la Piazza del Popolo (Via di Ripetta, Via del Corso
et Via del Babuino), qui rappelle la forme d’un trident, l’attribut associé à
Neptune dont la fontaine signée Giovanni Ceccarini trône sur la Piazza del
Popolo , aménagée entre 1811 et 1822 selon les dessins de l’architecte
Giuseppe Valadier. La place est dominée par une fontaine surmontée d’un
obélisque d’origine égyptienne.
Trois églises se trouvent sur la Piazza del Popolo : les églises presque
jumelles de Santa Maria di Montesanto et Santa Maria dei Miracoli,
ainsi que Santa Maria del Popolo , le bijou de la place. Reconstruite
à la Renaissance sur les lieux d’une petite chapelle du XIe s., c’est une des
plus belles églises de Rome. On y trouve notamment des œuvres
remarquables de Pinturicchio, Bernini et Caravaggio.
On a confié à l’architecte américain Richard Meier le mandat de construire
le Museo dell’Ara Pacis pour loger l’autel de la Paix (Ara Pacis) érigé
par l’empereur Auguste pour célébrer la Pax Romana, en 9 av. J.-C. Sur les
côtés du monument sont illustrées des scènes de la fondation légendaire de
Rome.
La Piazza di Spagna doit son nom à l’ambassade espagnole qui loge
dans le Palazzo di Spagna depuis le XVIIe s. La place est dominée par un
imposant escalier de 135 marches construit au XVIIIe s., la Scalinata di
Trinità dei Monti . L’escalier mène à la Chiesa della Trinità dei
Monti, dont la construction a débuté en 1502. À l’intérieur, les chapelles
affichent un bel exemple du courant maniériste.
La Scalinata di Trinità dei Monti et la Chiesa della Trinità dei Monti.
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Le Quirinal
Le quartier du Quirinal propose quelques merveilles, dont la fontaine de
Trevi et la fontaine du Triton (voir l’encadré Cliquez ici), ainsi que des
musées importants et de jolies églises.
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Palazzo Barberini.
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L’Esquilin et Monti
Propriété du Vatican, la Basilica di Santa Maria Maggiore est l’une
des quatre basiliques majeures de Rome. Sa construction sur la colline de
l’Esquilin remonte au Ve s. À l’intérieur, on peut admirer des mosaïques
chrétiennes parmi les plus anciennes de Rome. À droite du baldaquin, une
modeste pierre tombale signale le lieu de sépulture de Bernini.
La fondation de la Basilica di San Pietro in Vincoli remonte
probablement au IVe s., mais elle fut complètement réaménagée au XVe s.
par Giuliano della Rovere, futur pape Jules II. Elle est située dans le
quartier de Monti et on y vient pour admirer la célèbre statue de Moïse de
Michel-Ange ou se recueillir devant les chaînes qui auraient entravé saint
Pierre.
Le Celio et le Latran
Le Celio est l’une des sept collines de Rome. Riche en ruines romaines et
parsemé de plusieurs églises intéressantes, son quartier constitue un lieu de
promenade agréable qui mène tout doucement vers la Basilica di San
Giovanni in Laterano, la cathédrale de l’évêque de Rome.
Construits par l’empereur Caracalla à partir de 212 apr. J.-C., les Terme di
Caracalla constituent le deuxième complexe thermal en importance
après celui de Dioclétien, et le mieux conservé de Rome. Ouvert à tous,
même aux esclaves, il pouvait accueillir environ 1 500 personnes. Il cessa
de fonctionner en 537 apr. J.-C., après le saccage des aqueducs par les
Barbares. À l’intérieur sont conservés de beaux pavements en mosaïque,
vestiges de la riche décoration des thermes.
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Terme di Caracalla.
© iStockphoto.com/DavidCallan
L’Aventin et le Testaccio
Situé au pied de la colline de l’Aventin, le Circo Massimo est
probablement la plus grande structure sportive jamais construite. Mesurant
600 m de long sur 140 m de large, cet hippodrome utilisé pour les courses
de chars à l’époque romaine pouvait accueillir 300 000 spectateurs.
Aujourd’hui, c’est un grand parc public utilisé comme lieu de
rassemblement et pour des spectacles.
La Basilica di Santa Sabina fut construite au Ve s. Elle a connu
plusieurs modifications au cours des années, pour finalement retrouver son
aspect original au début du XXe s. C’est l’un des plus beaux exemples
d’églises primitives de la ville. La scène de crucifixion sur une des portes
est probablement le plus vieil exemple d’une telle représentation.
La Piazza dei Cavalieri di Malta est la seule œuvre d’architecture du
célèbre graveur Piranèse. S’y trouve le complexe de la Villa del Priorato di
Malta, siège historique de l’Ordre souverain de Malte. À travers le trou de
la serrure du grand portail du prieuré, on peut voir le dôme de la basilique
Saint-Pierre.
Le quartier populaire du Testaccio , développé à l’origine pour héberger
les travailleurs des abattoirs, porte le nom de la montagne de tessons
d’amphores datant de la période romaine qui domine encore son paysage.
Au cœur du quartier, la Piazza Testaccio a été réaménagée après le
déplacement du marché Testaccio. En 2014, après les travaux de
restructuration de la place, la Fontana delle Anfore, qui se trouvait aux
abords du Tibre, a retrouvé son écrin d’origine au centre de la place, là où
elle avait été installée lors de sa construction en 1926.
Les anciens abattoirs de la ville, utilisés de 1890 à 1975, abritent
maintenant des organismes culturels, dont le complexe du MACRO
Testaccio , qui comprend notamment une annexe du Museo d’Arte
Contemporanea Roma (voir Cliquez ici).
Le Cimitero Acattolico di Roma est mieux connu sous le nom de «
cimetière protestant ». Y sont enterrés les non-catholiques ou encore les
exclus de l’Église catholique, dont les suicidés. Gramsci, Keats, Shelley et
le fils de Goethe y sont inhumés. C’est un lieu d’une grande quiétude, à
l’ombre des cyprès et des pins, avec vue sur la Piramide di Caio Cestio,
véritable curiosité, construite entre 18 et 12 av. J.-C.
Trastevere
Dominé par la colline du Janicule, le Trastevere, dont le nom signifie « au-
delà du Tibre », est un quartier populaire et vibrant qui s’est récemment
embourgeoisé, mais où on retrouve encore quelques cafés et trattorias
authentiques.
Datant du Ve s., la Basilica di Santa Cecilia in Trastevere fut refaite
pendant le pontificat de Pascal Ier au IXe s., et remaniée à plusieurs reprises
par la suite. On peut admirer dans l’abside de splendides mosaïques
d’inspiration byzantine datant du IXe s.
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Basilica di Santa Maria in Trastevere.
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Gastronomie romaine
À Rome, on doit faire comme les Romains et manger leurs plats
préférés. Au chapitre des pâtes, les plus typiques sont les cacio e
pepe, à base de fromage pecorino et de poivre, tout simplement; les
spaghetti alla carbonara, où la guanciale (joue de porc) ou la
pancetta est mélangée avec des œufs et du fromage parmigiano; et
les bucatini all’amatriciana, de longues pâtes nappées d’une sauce à
base de tomates et de pancetta. Du côté des viandes, les Romains
apprécient la saltimbocca alla romana, une escalope de veau garnie
de sauge et de prosciutto et cuite avec un peu de vin blanc. Dans le
Ghetto juif, en saison, la grande vedette est le carciofo alla giudia,
un étonnant et délicieux artichaut frit. On accompagne ces plats du
vin blanc des Castelli Romani.
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Saltimbocca alla romana.
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Situé depuis 1889 dans la magnifique villa d’été que le pape Jules III fit
construire à partir de 1551, le Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia
est consacré à la civilisation étrusque. Fondée en 1883, la Galleria
Nazionale d’Arte Moderna est installée depuis 1915 dans un palais
néoclassique. Le musée possède une collection de peintures et de sculptures
d’artistes italiens et étrangers des XIXe et XXe s.
La villa qui donne son nom au parc fut édifiée à partir de 1613 par le
cardinal Scipione Borghese, grand amateur d’art. Acquise avec les jardins
par l’État italien en 1902, elle abrite aujourd’hui le Museo e Galleria
Borghese . Au rez-de-chaussée, on peut admirer les sculptures de
jeunesse de Bernini. À l’étage se trouve la superbe collection de peintures.
Installé dans une ancienne brasserie Peroni modernisée d’impressionnante
façon par l’architecte française Odile Decq, le Museo d’Arte
Contemporanea Roma (MACRO) est consacré à l’art contemporain,
de 1960 à nos jours.
Le Mausoleo di Cecilia Metella date du Ier s. av. J.-C. C’est l’un des
monuments les plus célèbres et les mieux conservés de la Via Appia Antica.
L’excellent état de conservation du monument est dû à sa transformation en
forteresse au Moyen Âge.
Autour de Rome
Ostia, port de Rome à l’embouchure du Tibre, a probablement été fondée
au IVe s. av. J.-C. Le vaste site archéologique Scavi di Ostia Antica ,
qui s’étend à environ 25 km au sud-ouest de Rome, constitue une véritable
immersion au cœur de la vie quotidienne des habitants d’une cité antique.
On peut y admirer des monuments célèbres, comme le théâtre, la place des
Corporations, recouverte d’un beau pavement de mosaïques, ou encore le
Thermopolium, une taverne.
Un peu à l’écart dans la campagne de Tivoli, à environ 30 km à l’est de
Rome, se trouve la Villa Adriana , qui fut la résidence de l’empereur
Hadrien, grand admirateur de la Grèce antique, poète et architecte à ses
heures. Les historiens pensent qu’il a probablement conçu lui-même une
partie de la villa. Construite de 118 à 138 apr. J.-C., elle évoque les
souvenirs de voyages de l’empereur qui y a recréé des lieux marquants de
ses pérégrinations à travers l’Empire.
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Villa Adriana.
© iStockphoto.com/AZemdega
Le cardinal Hippolyte d’Este, fils de Lucrèce Borgia, un temps l’un des plus
riches hommes d’Italie, fut déçu dans ses aspirations à la papauté. Nommé
gouverneur de Tivoli en 1550, il décide de s’y retirer et emploie alors son
énergie à la construction de la somptueuse Villa d’Este sur les pentes
de la ville. Son jardin à l’italienne, orné de nombreuses fontaines, vaut à lui
seul le détour.
Situé à environ 25 km au sud de Rome, le domaine papal de Castel
Gandolfo a été acquis par le Vatican en 1596. En 1623, le pape
Urbain VIII y fit édifier un palais à proximité des ruines d’une villa de
l’empereur Domitien. Le palais servit jusqu’à récemment de résidence d’été
aux souverains pontifes. Le complexe de 55 ha comprend les Ville
Pontificie di Castel Gandolfo et les Giardini Barberini , qui
bénéficient d’un climat sec et frais. Le pape François, jugeant la résidence
trop imposante pour y habiter, a décidé d’ouvrir le « palais apostolique de
Castel Gandolfo » au public en 2014.
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Pietro Vannucci.
© Pietro Perugino [Public domain], via Wikimedia Commons
Assise
Figée dans le temps, encore entourée de ses remparts et fortement
imprégnée de saint François, la ville d’Assise (Assisi) est classée au
patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000 avec sa basilique et ses
autres sites franciscains. Les pèlerins y affluent depuis le XIIIe s., mais
même les non-croyants apprécient sa beauté. Entourée des harmonieuses
collines d’Ombrie et des forêts du mont Subasio, Assise figure parmi les
villes médiévales les mieux conservées d’Italie. De la Rocca Maggiore,
cette forteresse érigée sur les hauteurs d’Assise au XIVe s., on peut voir
toute la ville à ses pieds et même apercevoir Pérouse au nord.
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Basilica di San Francesco, Assise.
© iStockphoto.com/bluejayphoto
Gubbio
Adossée au mont Ingino, cette ville fortifiée n’a pas beaucoup changé
depuis le Moyen Âge. Dominée par le Palazzo dei Consoli , un des plus
attrayants édifices publics d’Italie, et bordée de palais, la Piazza della
Signoria , d’où rayonnent des ruelles escarpées, fait rêver. C’est sur
cette place que la Corsa dei Ceri et le Palio della Balestra revivent chaque
année (voir encadré). Le Palazzo Ducale est doté de belles salles,
décorées de fresques, et d’une élégante cour.
À voir aussi, son Duomo, les églises San Francesco et Santa Maria
Nuova et son théâtre romain assez bien conservé datant de l’époque
d’Auguste.
Un sentier relie Assise à Gubbio, le Sentiero Francescano della Pace ,
un chemin que saint François a parcouru plusieurs fois à partir de son
engagement en 1206.
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Città di Castello.
© iStockphoto.com/ROMAOSLO
Lac Trasimène
Véritable paradis naturel, peuplé d’oiseaux et entouré de champs de
tournesols, de vignobles et d’oliveraies, le lac Trasimène (Lago
Trasimeno) comporte trois îles : Polvese, Minore et Maggiore.
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Maggiore, lac Trasimène.
© iStockphoto.com/argalis
Polvese est la plus étendue des trois îles. Elle fait partie du Parco del
Lago Trasimeno , qui a pour mission de protéger et mettre en valeur le
lac et ses communes voisines. Mais il n’y a pas que des merveilles
naturelles à admirer dans cette jolie île. Les vieilles pierres valent le détour,
comme la Chiesa di San Giulano du XIe s., le château médiéval du
XIVe s. et le Monastero di San Secondo, construit entre les Xe et XIVe s.
et abandonné au XVIIe s. À voir aussi, une curiosité beaucoup plus récente,
la Piscina Porcinai, belle réalisation de récupération d’une ancienne
carrière de grès située dans un magnifique jardin créé par l’architecte
paysagiste Pietro Porcinai à la demande du comte Giannino Citterio,
propriétaire de cet endroit qui a longtemps servi de réserve de chasse pour
sa famille.
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Polvese, lac Trasimène.
© iStockphoto.com/elleon
Autour du lac
La commune riveraine de Castiglione del Lago mérite une visite pour
son château et ses remparts médiévaux qui relient le Palazzo Ducale à la
Rocca del Leone.
On dit que le village médiéval d’origine étrusque Città della Pieve
renferme les plus étroites ruelles d’Italie. C’est le lieu de naissance de
Pietro Vannucci, dit le Pérugin, et on peut admirer certaines de ses œuvres
sur place, notamment dans la Cattedrale Santi Gervasio e Protasio et dans
le Palazzo della Corgna.
À Passignano , un autre village médiéval fortifié, la Chiesa di San
Cristofaro a été consacrée au patron du village, saint Christophe.
Du château de Castel Rigone , bâti vers la fin du XIIIe s., il reste les
murs, le donjon, trois tours et deux portes d’accès. On peut y visiter la
Chiesa della Madonna dei Miracoli, construite au XVe s. par un élève de
Bramante, et où se trouve une fresque de Giovanni Battiata Caporali, élève
du Pérugin.
Panicale figure au palmarès des plus jolis villages d’Italie, avec
Castiglione del Lago, d’ailleurs. On peut y admirer quelques trésors dont la
fontaine de travertin de la Piazza Umberto I, qui date de 1473, et la
Collegiata di San Michele Archangelo, petit musée de peintures datant
des XVe et XVIe s. Mais ce n’est pas tout, puisqu’on trouve également le
Palazzo del Podestà au point le plus haut de Panicale, ainsi que la Chiesa
di San Sebastiano, qui abrite une œuvre majeure du Pérugin, Le Martyre
de saint Sébastien.
Orvieto
Cette ancienne ville étrusque date du IXe s. av. J.-C. Sa prospérité au
Moyen Âge se traduit notamment par la majesté de son Duomo , dont la
construction a commencé en 1263. Sa splendide façade, avec ses marbres et
mosaïques, a la réputation d’en faire la plus colorée des églises gothiques
d’Italie.
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Orvieto.
© iStockphoto.com/PaoloGaetano
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Terni
Terni, dont le nom antique était Interamna Nahartium, signifiant « terre
entre deux rivières », est située entre la Nera et la Serra. Malgré les traces
de la révolution industrielle qui lui ont valu le surnom de « Manchester
italienne », la ville a su conserver une partie de son centre historique et
quelques monuments importants. Parmi ceux-ci, la Chiesa di San
Francesco et son attrayante chapelle Paradisi ornée de fresques du XIVe s.,
la Chiesa di Sant’Alò, petit bijou roman, et bien sûr la Cattedrale di
Santa Maria Assunta, érigée au XVIIIe s. La Basilica di San Valentino,
dédiée à l’évêque de Terni au IIIe s., renferme les restes du saint, condamné
à mort le 14 février 273.
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Montefranco
Dominant la vallée de la Nera, cette petite ville s’élève à plus de 400 m
d’altitude entre vergers d’oliviers et boisés de chênes et de pins. Dans sa
partie la plus ancienne, sur la colline du Bufone, s’élève la Chiesa di Santa
Maria Assunta, église médiévale dédiée à sainte Marie de l’Assomption en
hommage à la cathédrale de la ville de Spoleto.
Spoleto
Spoleto domine la campagne environnante et ses rues abruptes déboulent
vertigineusement vers la plaine. Elle est au centre d’une zone agricole qui
produit surtout des olives. Son Duomo, la Cattedrale di Santa Maria
Assunta , abrite de belles fresques de Filippo Lippi représentant la vie de
la Vierge. La Chiesa di San Salvatore, construite dès le IVe s., est l’une
des plus anciennes églises d’Italie.
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Ponte delle Torri, Spoleto.
© iStockphoto.com/ValerioMei
Montefalco
Surnommée le « balcon de l’Ombrie », la ville niche au-dessus des vallées
des rivières Topino et Clitunno et jouit d’un point de vue unique sur les
terres environnantes. On y visite le Palazzo Comunale et la Chiesa di
Sant’Agostino du XIIIe s., ainsi que la Chiesa di San Bartolomeo, de style
roman. Dans le Complesso Museale di San Francesco, qui loge dans
l’église du même nom datant du XIVe s., on peut voir des fresques du
Pérugin.
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Montefalco.
© Shutterstock.com/Ivan Abramkin
Foligno
Établie sur les berges de la rivière Topino, Foligno est une des rares villes
ombriennes situées dans la plaine. La vie s’y organise autour de deux places
voisines, la Piazza della Repubblica, typique des places ombriennes des
XIIe et XIIIe s., et la Piazza del Duomo, dominée par la Cattedrale di San
Feliciano , le plus important monument de cette ville qui compte par
ailleurs quelques palais notables comme le Palazzo Pretorio, le Palazzo
Orfini et le Palazzo Trinci. Face à la Piazza San Domenico, la Basilica di
Santa Maria Infraportas abrite quelques jolies fresques des XVe et
XVIe s. Sa tour de clocher et son portique du XIe s. sont aussi remarquables.
À voir dans les environs, l’Abbazia di Sassovivo , une abbaye
bénédictine qui comporte un magnifique cloître roman doté de 128
colonnes.
Norcia
Enclavée dans le parc national des Monts Sibyllins, la ville de Norcia
pouvait, jusqu’au destructeur tremblement de terre du 30 octobre 2016,
s’enorgueillir d’un magnifique centre historique. Sur la Piazza San
Benedetto se dressait la Basilica di San Benedetto, basilique du XIIIe s.
dédiée à saint Benoît, né ici. Celle-ci s’est effondrée ce jour-là comme
d’autres monuments de la ville – on prévoit la reconstruire dans les années à
venir.
La ville est célèbre pour un produit de son terroir, les lentilles de
Castelluccio di Norcia, titulaires du label IGP (indication géographique
protégée) de l’Union européenne. On y va pour un plat de lentilles?
Florence et la Toscane
Captivante, légendaire, la Toscane en fait rêver plus d’un. « Il y a
des villes comme Florence, les petites villes toscanes ou
espagnoles, qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et
rendent sa démarche plus légère », disait Camus. Entre les champs
de tournesols et les rangs de vignes, les allées bordées de cyprès
invitent aux lentes promenades, alors qu’ailleurs dans la région se
succèdent vallons fertiles, plages dorées et imposants sommets. La
variété des paysages se reflète aussi dans le terroir toscan, qui
profite d’un climat doux pour façonner des délices servis à la table
des meilleurs restaurants ou dans les somptueuses caves. Inspirés
par ces panoramas divins, les grands maîtres ont légué à Florence
et à la Toscane une importante collection de beaux-arts exposée
aussi bien dans les ailes des musées que dans les ruelles des
pittoresques villages. Après votre exploration des classiques de la
Toscane, ne manquez pas ses bourgs méconnus qui vous réservent
bien des surprises!
La région regroupe aujourd’hui une importante production de vins
d’appellation d’origine contrôlée. De riches familles telles que les
Médicis, Antinoris et Frescobaldis de Florence développèrent dans
leurs vignobles de mémorables élixirs qui contribuèrent à renforcer
l’attraction actuelle pour ces fertiles coteaux italiens au cœur des
plus remarquables itinéraires touristiques de Toscane. De la zone la
plus chaude et la plus aride de Toscane provient le Brunello di
Montalcino, l’un des plus rares et des plus prestigieux vins toscans.
Quant au Vino Nobile di Montepulciano, il est composé de 70% de
sangiovese et de 30% de canaiolo, mammolo, cabernet sauvignon
ou merlot. Le Chianti Classico, quant à lui, comprend 10% de plus
de sangiovese. Salute!
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Florence
Capitale de la Toscane, Florence (Firenze) dévoile d’inestimables richesses,
depuis les palais exubérants légués par de riches mécènes y ayant jadis fait
commerce jusqu’aux chefs-d’œuvre des grands maîtres de la Renaissance
qui peuplent ses galeries renommées. Sur les berges de l’Arno, le fleuve qui
scinde la Toscane d’est en ouest, de luxueuses boutiques côtoient d’humbles
ateliers d’artisans, tous gardiens d’un savoir-faire transmis de génération en
génération au fil des siècles.
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La vieille ville
Commencez votre visite sur la Piazza di Santa Maria Novella par la
basilique Santa Maria Novella, partie intégrante du complexe muséal
Santa Maria Novella , et poussez ensuite vers les multiples chapelles et
cloîtres remplis de fresques de grands maîtres avant de pénétrer dans le
réfectoire, le cimetière et la sacristie.
Construit sur la Piazza San Lorenzo, le saisissant Opera Medicea
Laurenziana (complexe et basilique San Lorenzo) se compose de la
basilique du même nom, de la chapelle du Trésor, des cloîtres et de diverses
annexes comme la bibliothèque Laurentienne et le musée des Chapelles
médicéennes.
Écrin du populaire David de Michelangelo, la Galleria dell’Accademia
s’avère un arrêt incontournable pour les amateurs d’art toscan. Le
temps d’attente pour entrer dans la galerie est vite oublié lorsque la statue
mythique se dresse enfin à l’horizon. Le musée renferme en outre d’autres
œuvres monumentales signées Michel-Ange.
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Duomo.
© iStockphoto.com/zorazhuang
L’Oltrarno
Calme en journée, la Piazza Santo Spirito s’anime le soir venu grâce
aux nombreux cafés et trattorie qui la bordent. Sur la place, admirez à partir
des terrasses, un verre de chianti à la main, la sobriété de la Basilica di
Santo Spirito .
Racheté à un banquier florentin par les Médicis au XVIe s., le monumental
Palazzo Pitti fut agrandi et restauré pendant leur période de pouvoir. Il
abrite aujourd’hui des galeries d’art dans les anciens appartements de la
famille, où argenterie, orfèvrerie, porcelaine, œuvres d’art moderne et
costumes antiques garnissent les étages.
Symétrie et perfection caractérisent le Giardino di Boboli . Vaste
jardin à l’italienne, il est rempli de statues, de fontaines et de grottes, le tout
dans une verdure luxuriante offrant une bouffée de fraîcheur derrière le
palais des Médicis.
Tout Florence s’offre à vous à partir du Piazzale Michelangelo . Vous
aurez l’impression de vous retrouver au sein d’une carte postale.
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Vue de Florence depuis le Piazzale Michelangelo.
© iStockphoto.com/Travel and Still life photography
Sienne
En forme d’un immense coquillage, la Piazza del Campo , inclinée
comme un amphithéâtre, se dévoile en toute splendeur avec son pavage de
briques. Non seulement l’épicentre de Sienne (Siena), elle accueille aussi
les 2 juillet et 16 août le célèbre Palio di Siena, l’événement équestre à ne
pas manquer en Toscane.
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La Piazza del Campo constitue également l’une des plus imposantes places
médiévales au monde. Son populaire attrait construit en pierre et en brique,
le Palazzo Pubblico , figure quant à lui sur toutes les cartes postales
de la ville. Entrez dans la cour intérieure, nommée Cortile del Podestà, pour
admirer la dominante Torre del Mangia , coiffée d’un clocher blanc.
Contemplez la tour du dessous ou grimpez l’escalier de 400 marches qui
vous récompensera d’un tableau fabuleux de Sienne et ses collines.
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Cattedrale Metropolitana di Santa Maria Assunta.
© iStockphoto.com/Jesus Barroso
Une fois rendu sur la Piazza del Duomo, vous n’aurez qu’à poser un seul
regard sur la Cattedrale Metropolitana di Santa Maria Assunta ,
communément appelée le Duomo, pour tomber sous son charme. Longue de
90 m, la nef de la cathédrale recèle un nombre incroyable d’œuvres de
génies tels que Michelangelo, Donatello et Pinturicchio. Observez les
fresques de ce dernier dans la Libreria Piccolomini . Rendez-vous sous
les charpentes et les voûtes de la Porta del Cielo/Tetti del Duomo
(toit de la cathédrale), une tournée toute en hauteur!
Revivez l’histoire du Duomo par les artisans et artistes qui le conçurent au
cœur de ce qui aurait dû devenir sa nef droite : le Museo dell’Opera
Metropolitana del Duomo (musée de l’Œuvre de la Cathédrale). Des
œuvres de grands maîtres, dont le Maestà de Duccio exceptionnellement
préservé et des statues retirées de la façade, peuvent être admirées à loisir
du sous-sol jusqu’au troisième étage. C’est de là que vous monterez
jusqu’au panorama du Facciatone , qui dévoile l’entièreté de la Piazza
del Campo.
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Panorama du Facciatone.
© iStockphoto.com/lkonya
Le Palio di Siena
Deux journées d’été marquent l’apothéose du patriotisme siennois
alors que les contrade (quartiers médiévaux) de la ville s’affrontent
sur la Piazza del Campo, transformée alors en hippodrome festif! Il
s’agit du Palio di Siena, une fête équestre traditionnelle dont les
origines remontent au Moyen Âge. Dans sa forme moderne, on le
célèbre depuis le XVIIe s., d’abord en juillet, puis on ajouta une
seconde joute en août.
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San Gimignano
Sans les foules des visiteurs qui viennent admirer les 14 maisons-tours qui
la dominent, on pourrait croire que le temps s’est arrêté à San Gimignano,
figeant la bourgade au Moyen Âge. Jadis populaire auprès des pèlerins
rejoignant Rome par la Via Francigena, cette petite ville fortifiée conserve
encore aujourd’hui, sous des airs féodaux, son centre historique, inscrit au
patrimoine mondial de l’UNESCO.
Davantage consacrée aux festivités et au commerce que la Piazza del
Duomo, sa voisine qui fut le centre religieux de la ville, la Piazza della
Cisterna a été baptisée ainsi en raison de la citerne trônant en son
centre.
Site incontournable de San Gimignano, la Piazza del Duomo inclut
la Collégiale à laquelle elle doit son nom, le Palazzo del Popolo et plusieurs
tours emblématiques de la ville, dont la maison-tour Rognosa, étonnamment
bien conservée au-dessus du vieux Palazzo del Podestà.
Les Musei Civici comprennent la Torre Grossa, le Palazzo Comunale
et la Pinacoteca. Vous y découvrirez des chefs-d’œuvre des écoles
florentine et siennoise, des fresques et des scènes étonnantes de la vie
conjugale. C’est toutefois la Torre Grossa qui retient l’attention des
visiteurs venus contempler San Gimignano du haut de ses 54 m.
Volterra
D’origine étrusque bien que son nom, attribué par les Romains, provienne
de « Volaterrae », le bourg médiéval de Volterra a fait fortune grâce à
l’albâtre. Étonnamment bien conservé, il rivalise aujourd’hui avec San
Gimignano, offrant une oasis aux visiteurs fuyant les foules de sa voisine.
Épicentre de Volterra, la Piazza dei Priori s’entoure du Palazzo
Pretorio, demeure du « capitaine du peuple », ainsi que de l’office de
tourisme, de la poste et du Palazzo dei Priori , le plus ancien palais de
Toscane, dont on peut visiter la salle du Grand Conseil et l’antichambre, le
reste étant réservé à la mairie.
Le Palazzo Viti , construit au XVIe s. et acquis en 1850 par le négociant
Giuseppe Viti, abrite aujourd’hui un musée qui possède une riche collection
d’œuvres d’art, de la Renaissance jusqu’à nos jours.
Val d’Elsa
Tirant son nom de la rivière Elsa qui le fractionne, le Val d’Elsa recèle de
menus villages perchés, comme Certaldo, avec sa vieille ville sur une
colline et sa ville moderne sur la plaine, et Colle di Val d’Elsa, également
formé d’une ville haute et d’une ville basse. Quant à Monteriggioni, son
trésor fortifié, juché au sommet d’une colline, est demeuré presque intact au
fil des siècles. Depuis le Moyen Âge, le Val d’Elsa est réputé pour son
importante production de cristallerie et de safran.
Certaldo , ville natale de l’écrivain Boccaccio, est divisée en deux :
Certaldo Alto (ou « Castello » comme certains résidents l’appellent), perché
sur la colline dominante, et Certaldo Basso, situé en contrebas sur la plaine.
De Certaldo Basso, empruntez le funiculaire pour atteindre sans effort
Castello, qui s’articule autour d’une rue principale, la Via Giovanni
Boccaccio, et non d’une piazza traditionnelle.
Préparez-vous à remonter le temps dans la ville fortifiée de Monteriggioni
. Sa situation stratégique le long de la route de pèlerinage de la Via
Francigena lui a conféré des titres de noblesse depuis le Moyen Âge.
Intouchée, elle englobe entre ses remparts trois petites artères
parallèles et quelques ruelles transversales.
Le Chianti
Longtemps terre de conflits entre Sienne et Florence, le Chianti jouit
aujourd’hui d’une quiétude appréciée des visiteurs venus constater la
richesse de ses bourgs médiévaux, châteaux et adresses gourmandes, sans
oublier ses caves historiques où l’on déguste parmi les meilleures cuvées de
la planète. À l’ombre des grands chênes et châtaigniers, ou encore au fil des
emblématiques allées de cyprès, cette région rurale est une étape
incontournable d’un voyage en Toscane.
Badia a Passignano
Bien avant d’y parvenir, vous apercevrez au loin le village de Badia a
Passignano, méconnu des touristes, ce qui le rend davantage agréable!
L’Abbazia di San Michele Arcangelo a Passignano lui confère tout
son charme tant elle est entourée de kilomètres de vignes, impressionnantes
au lever du jour lorsque la brume s’en empare.
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Badia a Passignano.
© iStockphoto.com/FilippoBacci
Montefioralle
Situé à 2 km au-dessus de Greve in Chianti, le joli bourg fortifié de
Montefioralle a mérité sa place parmi les plus beaux villages d’Italie. C’est
dans cette localité que serait né le célèbre explorateur Amerigo Vespucci.
Essayez de repérer le blason familial constitué d’une abeille pendant votre
exploration de ces lieux photogéniques.
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Montefioralle.
© iStockphoto.com/clodio
Greve in Chianti
Reconnue comme la porte d’entrée du Chianti, Greve in Chianti gagna en
popularité grâce à son emplacement idéal, au croisement des routes
principales de la région. Commencez votre exploration sur la Piazza
Giacomo Matteotti , la place du marché de forme triangulaire.
Depuis le XVIe s., on y tient chaque samedi un marché de produits fermiers
régionaux.
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Piazza Giacomo Matteotti, Greve in Chianti.
© Shutterstock.com/iryna1
Castellina in Chianti
Entre les vals d’Arbia, d’Elsa et de Pesa, Castellina in Chianti fait partie des
quatre villages (Greve in Chianti, Gaiole in Chianti, Radda in Chianti et
Castellina in Chianti) les plus connus pour leurs vins du célèbre Chianti.
Détruit à de nombreuses reprises, il comprend aujourd’hui quelques legs
historiques, comme sa forteresse, la Rocca di Castellina in Chianti , et
une petite partie de ses murs défensifs, transformés en tunnel (Via delle
Volte ) où boutiques et restaurants accueillent les visiteurs.
Arezzo
Arezzo s’articule autour de la Piazza Grande , une immense place
inclinée, ceinte de prestigieux palais. Vous y reconnaîtrez peut-être des
lieux de tournage du film La vie est belle de Roberto Benigni, dont les
habitants ne peuvent être plus fiers. Chaque premier week-end du mois, elle
est l’hôte d’un des plus vieux marchés d’antiquités d’Europe.
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Piazza Grande, Arezzo.
© iStockphoto.com/FrankvandenBergh
Cortona
Redoublant de popularité depuis la sortie du film Sous le soleil de Toscane,
Cortona jouit d’un emplacement incomparable au sommet d’une colline du
Val di Chiana. Ses charmantes ruelles s’avèrent un défi pour les mollets,
mais elles n’en valent pas moins le détour, vous récompensant de scènes
bucoliques entre les immeubles historiques.
Malgré son nom, le Museo dell’Accademia Etrusca e della Città di
Cortona (MAEC) expose des objets de plusieurs époques, pas
seulement de la période étrusque. On y retrouve des pièces archéologiques,
de l’art médiéval et contemporain, ainsi que de nombreux artéfacts trouvés
lors de fouilles locales.
Montepulciano
Toute en hauteur à 605 m d’altitude, Montepulciano s’enorgueillit de ses
remparts et de ses fortifications du XVIe s., ainsi que des nombreux palais
de la Renaissance qui y subsistent encore. Elle est située au cœur d’une
région reconnue pour ses vins d’appellation d’origine contrôlée, dont le
Vino Nobile di Montepulciano, qui se retrouve sur toutes les tables de la
ville.
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La vue depuis les remparts de Montepulciano.
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Pienza
Dominant le Val d’Orcia, la minuscule Pienza est inscrite au patrimoine
mondial de l’UNESCO. Cette bourgade doit ses titres de noblesse à Enea
Silvio Piccolomini, mieux connu sous son titre religieux de « pape Pie II »,
qui tenta de faire de sa ville natale le symbole de la Renaissance italienne
après son élection à la tête de l’Église.
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Montalcino
Comme ses voisines, Montalcino fut construite sur une colline, ce qui en
fait l’une des plus hautes villes de Toscane. De ses remparts, contemplez les
vignobles produisant le célèbre Brunello di Montalcino, un vin
d’appellation d’origine contrôlée et garantie faisant la renommée de la
commune. Pour une incursion apaisante dans son terroir brut, assistez au
glorieux chant des moines de l’abbaye Sant’Antimo, située à une dizaine de
kilomètres au sud.
Commencez votre promenade au pied de la Rocca di Montalcino ,
forteresse bâtie au XIVe s. en partie sur des murs préexistants. Une seule
porte d’accès en permet la visite; un rempart fut ajouté du côté ouest lors de
l’annexion de Montalcino à la république des Médicis au XVIe s.
Toujours active, l’Abbazia di Sant’Antimo , remarquable abbaye aux
couleurs mielleuses, offre une escapade reposante dans un décor digne
d’une carte postale, entre cyprès et oliviers dominés par son campanile en
travertin.
Pise
Base navale importante, Pise (Pisa) connut jadis son lot de conquêtes,
guerres, croisades, pirates et colonies. Même si les fondements de la
populaire ville de Pise demeurent incertains, son pouvoir dans la
Méditerranée, et même au-delà, marque l’histoire de la région. Pour panser
l’égo des Pisans tombés sous le joug des Médicis, les régents investissent
d’importantes sommes dans des projets artistiques, ainsi que dans le
système universitaire, qui deviendra l’un des plus réputés d’Italie.
D’ailleurs, Pise a vu naître d’illustres savants et notoires artistes, comme
Fibonacci, Galilée, les Pisano, Lomi et Brunelli.
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Piazza dei Miracoli, Pise.
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Au cœur de la Piazza dei Miracoli, à quelques pas de la tour penchée qui lui
sert de campanile, se dresse le Duomo (Cattedrale di Santa Maria
Assunta) , qui fut fondé au XIe s. et consacré au cours du siècle suivant.
La cathédrale compte quatre galeries à colonnettes superposées sur sa
façade, un point de vue parmi les plus photographiés d’Italie.
Bien que d’autres artistes y aient contribué au fil des siècles, on doit les
croquis du Battistero di San Giovanni à l’architecte Diotisalvi, qui
élabora ce qui allait devenir l’un des plus importants baptistères d’Europe.
En marbre veiné comme la cathédrale voisine, cet édifice religieux possède
une acoustique exceptionnelle, surtout dans la galerie supérieure. Les
quelques notes entonnées à l’occasion par les gardiens vous en
convaincront.
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Détail du Battistero di San Giovanni, Pise.
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Lucques
Même lorsque Lucques (Lucca) connaît de grandes périodes d’affluence,
elle demeure l’une des plus agréables villes de Toscane. Ses tranquilles
ruelles pavées, bordées de palais ancestraux, s’ouvrent sur d’effervescentes
places publiques, de somptueuses églises et d’inestimables trésors
architecturaux.
Parmi les fortifications les mieux conservées d’Europe, les Mura di Lucca
définissent l’identité locale depuis leur construction au XVIe s.
Démilitarisés et transformés en parc public, où cyclistes et piétons se
côtoient le long d’un sentier de plus de 4 km, les remparts de l’enceinte,
aujourd’hui dotés d’un aménagement moderne et novateur, ont mérité une
inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Mura di Lucca, Lucques.
© iStockphoto.com/FrankvandenBergh
Sur la place du même nom (Piazza San Michele), qui servait jadis de forum
romain, se dresse la Chiesa di San Michele in Foro , un remarquable
exemple d’art roman pisan adoptant un plan en croix latine. Au sommet de
sa façade du XIIIe s., on remarque une statue de saint Michel Archange
flanquée de deux anges, et sous les hautes arches qui entourent l’église, du
côté droit, se niche une Vierge à l’Enfant.
Pénétrez dans la Piazza dell’Anfiteatro (place de l’Amphithéâtre) par
une de ses quatre portes voûtées et rendez-vous au-dessus de la croix
centrale afin de vous imprégner de l’immensité de ce lieu historique à
l’écart des artères courues de Lucques.
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Piazza dell’Anfiteatro, Lucques.
© iStockphoto.com/Knaupe
Vous avez sans doute aperçu la curieuse Torre Guinigi lors de votre
balade le long des remparts ou entre les édifices de Lucques. On identifie
sans difficulté cette maison-tour grâce au jardin qui trône au-dessus de ses
44 m de pierres et de briques. On atteint son belvédère après avoir gravi un
escalier de 230 marches, un effort gratifié par la vue panoramique sur la
ville fortifiée. La tour Guinigi demeure l’unique maison-tour qui subsiste à
Lucques.
Carrara
Bien que l’extraction de marbre des montagnes qui entourent Carrara soit
contestée par les environnementalistes, les entreprises poursuivent leur
travail dans les marbrières qui accueillaient autrefois de grands artistes
comme Michelangelo, venus choisir des blocs bruts pour leurs sculptures.
Castelnuovo di Garfagnana
Au confluent du fleuve Serchio et de la rivière Turrite Secca, le calme
hameau de Castelnuovo di Garfagnana présente peu d’attraits touristiques,
mais une pause dans la région de la Garfagnana s’impose pour tous les
amateurs de plein air, surtout de randonnée. De nombreux sentiers de
longueur variée y convergent.
Collodi
À Collodi se trouve un parc qui titillera votre imaginaire d’enfant et vos
souvenirs de Pinocchio : le Parco di Pinocchio . Carlo Lorenzini, le
créateur de Pinocchio, a passé son enfance à Collodi, un village de
montagne qui lui a inspiré son nom de plume, Carlo Collodi. Le parc lui
rend hommage et propose aux petits comme aux grands des parcours
d’aventure, manèges antiques, ateliers ludiques, sculptures, labyrinthes,
fontaines, mosaïques, ainsi que d’autres activités divertissantes.
Pistoia
Entre les sempiternelles rivales Florence et Pise, Pistoia jouit d’un
emplacement de choix, à la jonction d’historiques routes marchandes, voies
de pèlerinage et chemins d’échanges, qui ont contribué à son essor au fil
des siècles. De nos jours oublié par les voyageurs au profit de ses
populaires voisines, ce joyau toscan regorge de merveilles architecturales et
d’attraits culturels qui justifient qu’on s’y attarde.
Centre névralgique politique et religieux, la Piazza del Duomo de
Pistoia comprend certains des plus beaux attraits architecturaux de la ville.
La Cattedrale di San Zeno arbore une façade à portiques et arcades de
style roman inspirée de l’école pisane.
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Battistero di San Giovanni in Corte, Pistoia.
© iStockphoto.com/Alberto Masnovo
Île d’Elbe
Plus grande île de l’archipel toscan, l’île d’Elbe (Isola d’Elba) est, par le
fait même, la plus vaste étendue de terre du Parco Nazionale
dell’Arcipelago Toscano , une réserve de biosphère de l’UNESCO
incluant sept îles au large de la côte toscane. La mission du parc est de
préserver l’écosystème marin autour des îles autant que dans les
profondeurs de la mer Tyrrhénienne.
Portoferraio
Portoferraio constitue la principale agglomération de l’île. Jadis baptisé
Cosmopolis par Cosme Ier de Médicis, le petit port est doté de fortifications
reliant ses deux forts. Aujourd’hui bondée en haute saison, la vieille ville de
Portoferraio, avec son enceinte médiévale, mérite qu’on s’y arrête,
notamment pour visiter les deux résidences d’époque de Napoléon Ier.
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Portoferraio.
© iStockphoto.com/StevanZZ
Entre les bastions de la ville, la Villa dei Mulini doit son nom aux
moulins à vent qui parsemaient la région. Napoléon y élut domicile en
raison de sa position stratégique au-dessus de la mer et de la ville en
contrebas. Visitez le luxuriant jardin ainsi que les pièces meublées d’objets
de l’époque napoléonienne, dont la bibliothèque qu’il apporta en exil.
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Villa dei Mulini, Portoferraio.
© Shutterstock.com/FotoMonkey
Marina di Campo
Reconnu pour sa vaste plage de sable fin, le village de Marina di Campo
jouit d’un emplacement de villégiature de choix, protégé du vent par le
golfe du même nom, doté d’eaux limpides turquoise.
Livourne
Souvent oubliée au profit de ses voisines toscanes plus célèbres comme Pise
et Lucques, Livourne (Livorno) s’avère pourtant des plus surprenantes
lorsqu’on s’attarde à son marché dynamique, à ses lieux de culte ainsi qu’à
ses romantiques canaux d’inspiration vénitienne.
Symbole du Livourne médicéen, la Fortezza Vecchia (Ancienne
forteresse) fut construite, au port de Livourne, par la famille patricienne sur
l’emplacement d’un fort médiéval pisan. C’est en ces lieux que Livourne
fut élevée au rang de ville (città) par Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane,
au début du XVIIe s.
Les marécages de Livourne furent jadis asséchés et des canaux, creusés afin
de faciliter le travail des marchands. Ils purent ainsi transporter leurs
produits en barque dans les canaux, du port jusqu’à leurs commerces du
quartier, une tâche moins fastidieuse qu’avec leurs chevaux. On surnomme
ce joli secteur le Quartier vénitien ou la « Petite Venise », dont les
ponts et canaux rappellent la Sérénissime.
Reliée à l’Ancienne forteresse par un réseau de canaux, la Fortezza Nueva
(Nouvelle forteresse) fut construite selon les plans du célèbre architecte
Buontalenti comme système défensif. Elle servit de caserne puis d’entrepôt,
avant qu’on aménage au sein de ses fortifications un parc public.
Sorano
Il fait bon se perdre dans le dédale de ruelles de Sorano, alors que vous
serez spontanément récompensé par des points de vue pittoresques entre les
maisons décorées de fleurs.
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Sorano.
© iStockphoto.com/gehringj
Sovana
Lieu de naissance du pontife Ildebrando Aldobrandeschi de Soana, dit
Grégoire VII, Sovana s’est taillé une place de choix dans l’histoire de la
Maremme malgré la petitesse de son enceinte médiévale accueillante.
Au centre de Sovana, sur la Piazza del Pretorio, trône fièrement la Chiesa
di Santa Maria Maggiore , revêtue de tuf. En face de l’église se dresse le
Palazzo Pretorio, qui loge aujourd’hui le centre d’accueil des visiteurs du
Parco Archeologico Città del Tufo . Cette zone d’intérêt historique se
divise en plusieurs secteurs : la nécropole étrusque de Sovana, les grottes de
San Rocco et Vitozza, l’agglomération de Sorano et les Vie Cave , un
réseau routier mystérieusement sculpté par les Étrusques dans les masses de
tuf.
Pitigliano
Surnommée la Petite Jérusalem, Pitigliano se voit de loin, alors qu’en
chemin vers son centre on l’aperçoit accrochée à une crête de tuf
volcanique. Elle revêt ses plus beaux atours au coucher du soleil, quand les
jeux de lumière dansent sur ses immeubles ancestraux en les colorant de
teintes dorées. On s’y sent comme enveloppé dans un cocon quand on
arpente ses rues étroites jusqu’à la Piazza San Gregorio VII et la Via
Roma.
Saturnia
Près du village de Saturnia, immergez-vous dans les Cascate del Mulino
(cascades du Moulin), des cascades naturelles d’eau chaude (37,5ºC)
devenues un incontournable de la région.
Capalbio
Chef-d’œuvre de l’art moderne conçu par l’artiste française Niki de Saint
Phalle, élève de Gaudí, Il Giardino dei Tarocchi (le jardin des Tarots),
un parc de sculptures bizarroïdes, est basé sur les cartes du Tarot. Ses
couleurs vives raviront petits et grands.
Grosseto
Passez de la nature à la civilisation au milieu des six bastions de l’enceinte
de la ville, pour une balade au fil des remparts de Grosseto.
Dans le centre-sud de l’enceinte de la ville, sur la Piazza del Duomo, trône
le Duomo (San Lorenzo nella Cattedrale) , soit la cathédrale dédiée à
saint Laurent, patron de la ville. La façade en marbre bicolore surplombe
l’immense parvis et les terrasses logées sous les arcades voisines.
Massa Marittima
Pôle minier au temps des Étrusques, Massa Marittima fut dévastée par des
épidémies de malaria causées par la présence de moustiques anophèles qui
provenaient de ses marécages, décimant presque toute la population au
XVIe s.
Au centre de la petite ville d’aujourd’hui, vous vous retrouverez sur la
spectaculaire Piazza Giuseppe Garibaldi , où se côtoient culture,
histoire et religion. Le Museo Archeologico Civico di Massa Marittima
consacre ses étages à l’archéologie de la préhistoire à l’Antiquité (période
étrusque), des époques importantes pour le développement de la Maremme
que l’on connaît de nos jours.
Au fond de la place Giuseppe Garibaldi, le Palazzo Comunale (mairie)
arbore une façade particulière, ornée d’armoiries des Médicis et composée
de trois parties construites pour s’amalgamer au fil des siècles. L’édifice-
vedette de la place est sans conteste la Cattedrale di San Cerbone ,
l’un des plus beaux exemples d’art roman en Italie.
Bologne et l’Émilie-Romagne
Nichée entre la Toscane, la Vénétie et la Lombardie, l’Émilie-
Romagne s’étend depuis les plages de l’Adriatique et la plaine du
Pô jusqu’aux Apennins du Sud. Les paysages sont variés dans cette
région, entre plaines, collines, vallées, ravins, villes d’art et
réserves naturelles. Sa partie ouest, l’Émilie, s’apparente plus au
nord de l’Italie, alors que la Romagne, plus tournée vers la mer,
affiche des similitudes avec le sud du pays.
Bologne la grasse
Pour découvrir les meilleurs produits de Bologne, il faut aller du
côté de la Basilica San Petronio, notamment entre la Via
Drapperie, la Via Caprarie et la Via Pescherie, où les étals
croulent sous des montagnes de fromages, saucissons, pâtes, fruits
et légumes. On trouve aussi une abondance de bons produits au
Mercato delle Erbe.
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Via Pescherie.
© https://www.flickr.com/photos/121083587@N03/ [CC BY-SA 2.0
(https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons
Les tours médiévales constituent une autre des curiosités du paysage urbain
de Bologne. De la centaine de tours qui symbolisaient la richesse et la
puissance des familles bolognaises au Moyen Âge, il n’en reste plus qu’une
vingtaine dont les deux plus célèbres sont les Due Torri (deux tours) : la
Torre degli Asinelli et sa voisine, la Torre della Garisenda. La plus
haute, la Torre degli Asinelli, construite entre 1109 et 1119, mesure 97 m
(pour sa part, la Torre della Garisenda fait 48 m). Après avoir grimpé ses
498 marches, les visiteurs essoufflés accèdent à un panorama incomparable
sur Bologne.
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Fontana del Nettuno.
© iStockphoto.com/eddygaleotti
Bologne la musicale
En 2006, Bologne a été déclarée « Ville créative de la musique » par
l’UNESCO, qui reconnaissait ainsi la contribution de la ville à la
musique classique, à l’opéra, à la danse et, plus récemment, à la
musique pop.
Son Museo Internazionale e Biblioteca della Musica loge
dans le Palazzo Aldini-Sanguinetti, qui date du XVIe s. et est situé
près d’un palais ayant déjà appartenu au compositeur Rossini, initié
à la musique à Bologne. Le musée est bâti autour de la collection du
franciscain Padre Giovanni Battista Martini. Malgré sa petite taille,
il retrace cinq siècles d’histoire de la musique. On peut y admirer
des instruments anciens, des feuilles de musique arborant des
signatures célèbres, des livrets d’opéra et des portraits d’une
centaine de musiciens. La salle Rossini renferme le piano Pleyel du
compositeur, datant de 1844, et d’autres objets personnels.
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Museo Internazionale e Biblioteca della Musica.
© Jdk at it.wikipedia [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html), CC-BY-SA-3.0
(http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)], de Wikimedia Commons
Ferrara
Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995 pour son
remarquable paysage culturel, Ferrara s’est imposée comme foyer
intellectuel et artistique pendant la Renaissance, alors qu’elle était sous la
houlette de la famille d’Este. La ville constitue un exemple parfaitement
conservé de la planification urbaine de la Renaissance qui a influencé
l’urbanisme des siècles suivants.
Le Castello Estense a été construit en 1385 comme château fort avec
fossés, pont-levis et tours pour protéger la famille d’Este contre le risque de
révoltes populaires. Quand la situation sociale s’est améliorée, il fut
transformé en résidence. De cette époque datent notamment les élégants
balcons de marbre et les terrasses au sommet des tours.
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Castello Estense, Ferrara.
© Dreamstime.com/Leonid Andronov
Construit aux XVe et XVIe s., le Palazzo dei Diamanti doit son nom à sa
spectaculaire façade de marbre rose taillée en milliers de pointes de
diamants. Il abrite les Gallerie d’Arte Moderna e Contemporanea , qui
présentent des expositions intéressantes.
Également inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO avec Ferrara, le
Parco Delta del Po (parc du Delta du Pô) protège des paysages variés
(marais, lagunes, etc.), qui ont l’eau comme dénominateur commun. Cet
écosystème particulièrement riche se découvre à vélo ou en bateau.
Quelques siècles plus tard, les lois raciales fascistes surprennent les
Juifs en 1938, alors que plusieurs d’entre eux, dont le maire juif
fasciste de l’époque, Renzo Ravenna, appuyaient le parti de
Mussolini.
La synagogue, le musée et le cimetière juif permettent d’apprivoiser
le sujet par ailleurs évoqué dans l’œuvre de Giorgio Basani, auteur
juif qui a passé son enfance à Ferrara, à qui on doit notamment Le
Jardin des Finzi-Contini et Les lunettes d’or, deux de ses romans
adaptés au cinéma.
Comacchio
Il y a un peu de Venise ici, avec toute cette eau, ces canaux surmontés de
petits ponts et ce superbe Trepponti , l’emblème de la ville! Construit en
1638 dans le but de connecter le réseau de canaux à celui qui menait à la
mer, ce pont est constitué de cinq escaliers arqués surmontés de deux tours.
Les origines de la première église remontent au VIIIe s., mais la Cattedrale
di San Cassiano , de style baroque, a été construite entre 1694 et 1720.
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Rimini
Cette populaire station balnéaire qui a vu naître le cinéaste Federico Fellini
cache, dans sa vieille ville, non loin de la plage mais à des années-lumière
des rangées de parasols, de beaux monuments anciens. Le Tempio
Malatestiano , soit la cathédrale de Rimini, une merveille de la
Renaissance, célèbre la grandeur de la famille Malatesta. Elle abrite une
superbe fresque de Piero della Francesca, un Giotto et un Vasari.
L’impressionnant Arco di Augusto , qui date de la fin du Ier s. av. J.-C.,
témoigne de l’importance du lieu à l’époque romaine.
Le riche Palazzo dei Musei (palais des Musées) est logé dans un ancien
hospice pour indigents du XVIIIe s.; il abrite notamment la Galleria
Estense , qui expose quelques chefs-d’œuvre de peintres italiens et
espagnols, dont Velázquez. On peut entre autres y admirer La Vierge à
l’Enfant de Botticelli.
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Museo Casa Enzo Ferrari, Modène.
© Morio [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], from Wikimedia
Commons
Gastronomie d’Émilie-Romagne
En Émilie-Romagne bat le cœur de la gastronomie italienne. On y
trouve notamment les meilleures charcuteries d’Italie : prosciutto de
Parme, mortadella de Bologne, culatello de Zibello, zampone de
Modène, etc. Certaines de ces spécialités font l’objet d’une
appellation d’origine protégée (DOP) qui reconnaît le processus de
fabrication autant que la qualité des porcs utilisés et celle de leur
alimentation.
Fast-food romagnol
La piadina romagnole est le casse-croûte local qu’on déguste sur le
pouce à l’heure du midi. Même si elle est mentionnée dans un
document datant de 1371, la piadina comme nous la connaissons
aurait vu le jour dans les années 1900. Cette galette traditionnelle à
base d’un mélange de farine et de saindoux travaillé à la main est
cuite sur une plaque très chaude. On la farcit ensuite de légumes
grillés, de charcuteries ou de fromage. La piadina romagnole a
gagné ses lettres de noblesse en novembre 2014, date depuis
laquelle elle est protégée par une indication géographique. N’est pas
piadina romagnole qui veut. Elle doit impérativement être cuisinée
dans la région.
Tout n’aura pas été facile pour ce chanteur issu d’une famille
modeste, mais Pavarotti aura finalement la chance de chanter les
plus grands airs de Verdi et Puccini sur les scènes les plus
prestigieuses du monde. Sa dernière apparition publique a lieu lors
de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Turin
en 2006. Il a alors chanté Nessun Dorma, un air tiré de l’opéra
Turandot de Puccini.
En septembre 2007, ses obsèques sont célébrées dans la cathédrale.
Il est enterré au cimetière Montale Rangone, près de la ville.
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no_Pavarotti_in_Mode
na_1996.tif
Luciano Pavarotti.
© ANSA [Public domain], via Wikimedia Commons
Reggio Emilia
Il est agréable de flâner quelques heures autour de ses jolies places, comme
la Piazza Prampolini, où se trouve le Duomo , construit entre les XIIIe et
XVIIe s., et la charmante Piazza San Prospero à l’ombre de la Chiesa di
San Prospero, sous le vocable du saint patron de la ville, et où se tient un
petit marché le matin.
La Collezione Maramotti loge dans l’ancien siège de la maison Max
Mara. On peut y voir quelque 200 œuvres acquises entre 1945 et 2000 par
Achille Maramotti, fondateur de la marque de vêtements.
Parme
Connue pour son jambon et son fromage, Parme (Parma) est également la
patrie du chef d’orchestre Arturo Toscanini. Cette ville d’art, qui a bénéficié
de l’apport de nombreux mécènes sous les Farnese, a été reconnue comme «
Ville créative de gastronomie » par l’UNESCO, ce qui ne l’empêche pas de
faire la part belle à la musique.
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Dans les rues de Parme.
© iStockphoto.com/Iryna1
Fidenza
Ville d’art et de culture située sur la Via Francigena, le « Chemin des Francs
» qu’empruntaient les pèlerins français pour se rendre à Rome, Fidenza
s’est fait une spécialité de l’accueil des pèlerins, dont ceux, nombreux,
attirés par le culte de San Donnino, martyr décapité en 291. Ses reliques se
trouvent dans la crypte du Duomo , dont la construction s’est étendue
du XIe au XVIe s. Ce chef-d’œuvre d’architecture romane est un des plus
remarquables édifices religieux de la région. Fidenza a aussi son théâtre, le
Teatro Magnani, une salle de 425 places inaugurée en 1861 avec Il
trovatore de Verdi.
Castell’Arquato
C’est un des plus jolis villages de la région, et son centre médiéval est on ne
peut plus romantique. La Rocca Viscontea, une forteresse qui illustre bien
la position de défense du village, a été érigée entre 1342 et 1349.
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Castell’Arquato.
© iStockphoto.com/zodebala
Piacenza
Fondée sous les Romains, Piacenza (Plaisance) connaît son heure de gloire
en 1095 quand s’y tient le concile à l’origine de la première croisade.
Ballottée entre la France et l’Autriche, Piacenza fut la première ville
italienne à demander, en 1848, son annexion au royaume d’Italie. Située sur
la Via Francigena, la ville a bénéficié de l’afflux des pèlerins et des
marchands qui l’empruntaient.
Parmi les monuments à voir, figurent le Palazzo Farnese , qui abrite le
Museo Civico , le Duomo , de style roman, et la Chiesa Santa Maria
di Campagna , une merveille de la Renaissance. Pour sa part, le Teatro
Giuseppe Verdi rend hommage au célèbre enfant du pays qu’est Verdi.
Autres villes et villages d’Émilie-Romagne
à découvrir
Entre Bologne et Rimini
Riche d’une longue tradition de céramique qui remonterait au
XIIIe s., Faenza a donné son nom à la faïence. Elle est l’hôte du
Museo Internazionale delle Ceramiche , qui possède une des
plus importantes collections de céramiques au monde, dont de jolies
faïences de la Renaissance italienne. Sa cathédrale de style
Renaissance romagnole est une des plus belles de la région.
Apricale.
© iStockphoto.com/Freeartist
Borgio Verezzi.
© iStockphoto.com/claudio.arnese
Gênes
Entre mer et montagnes, Gênes (Genova) s’étire sur une trentaine de
kilomètres de long, et sept sorties d’autoroute y donnent accès. Gênes est
pourtant une ville verticale, toute en hauteur. Plusieurs édifices sont
accessibles grâce à des escaliers, des ascenseurs et des funiculaires et même
des passerelles privées sur les toits, qui permettent de passer d’un palais à
l’autre, sans descendre dans la rue.
Enrichie par les croisades, Gênes a connu son âge d’or au XVIIe s. La
richesse de la ville est exposée dans toute sa splendeur sur les Strade
Nuove, où, à partir du milieu du XVIe s., quelques familles richissimes
décident de se faire construire de superbes palais à l’écart du centre
historique. C’est l’architecte Galeazzo Alessi (parfois comparé à Andrea
Palladio) qui conçoit ce quartier résidentiel. La première Strada Nuova est
maintenant devenue la Via Garibaldi. La seconde s’appelle aujourd’hui la
Via Balbi, et la troisième, qui visait à relier les deux précédentes, la Via
Cairoli.
En 2006, l’UNESCO a inscrit sur sa Liste du patrimoine mondial les trois
Strade Nuove, plus quelque 42 palais d’époque du quartier, dont 12 ont
pignon sur la Via Garibaldi, ainsi que le « système des palais des Rolli ». Ce
système, typique de l’hospitalité génoise, est voté dans la seconde moitié du
XVIe s. Il institue alors l’obligation d’héberger les visiteurs de marque de
passage dans la ville. Un système de classification des palais permettait de
diriger les têtes couronnées et leurs représentants vers les palazzi les plus
prestigieux.
Via Garibaldi
Cette rue, qu’on dit une des plus belles d’Europe, recèle une exceptionnelle
concentration de palais de la Renaissance. Il convient de la parcourir en
s’attardant sur les détails. À visiter, deux des palais transformés en musées
dans les années 1950 : le Palazzo Bianco et le Palazzo Rosso . Le
premier, appartenant à la famille Grimaldi, a été cédé à la ville qui en a
rapidement fait un musée. Récemment restauré, il est consacré à la peinture
européenne du XVe au XVIIIe s. Construit en 1675, le Palazzo Rosso reflète
quant à lui le faste de la décoration des palais de l’époque. Un ascenseur
panoramique permet de découvrir la superbe vue qu’on a du toit.
Voisin du Palazzo Bianco, le splendide Palazzo Doria Tursi abrite la
mairie de Gênes. C’est un des plus jolis palais de la Via Garibaldi. Les
jardins et certaines pièces sont ouverts au public. Dans la salle Paganini,
dédiée au célèbre violoniste et compositeur génois, on peut admirer, entre
autres trésors, son violon.
Via Balbi
Cette artère a été ouverte au début du XVIIe s. sur ordre de la famille Balbi,
qui devait sa fortune au commerce des tissus de luxe. Le Palazzo Reale a
été construit pour la famille Balbi sur cette élégante rue avant de devenir
une résidence des Savoie en 1824. Dans cette même rue, le Palazzo
dell’Università logeait jadis un ancien collège des Jésuites.
À voir aussi, le Palazzo del Principe, commencé au début du XVIe s., où
l’on peut contempler une intéressante collection de toiles, fresques et
sculptures, ainsi qu’un superbe jardin à l’italienne.
La vieille ville
La Cattedrale di San Lorenzo , qu’on dit édifiée sur le lieu même où
saint Laurent se serait arrêté en chemin entre Rome et l’Espagne, est surtout
connue pour le Trésor qu’elle renferme. Saint Graal ou pas, le Sacro
Catino (bassin sacré), qui aurait selon la tradition contenu l’agneau pascal
lors de la Cène, est impressionnant.
Non loin de là, la Piazza De Ferrari , entourée d’immeubles
monumentaux et ornée d’une emblématique fontaine, mérite un coup d’œil.
Portofino.
© iStockphoto.com/Olena_Znak
Sur la côte, les stations balnéaires se suivent, certaines plus chics comme
Santa Margherita Ligure , où Vivien Leigh et Sir Laurence Olivier ont
passé leur lune de miel, d’autres, moins, comme Rapallo. À Rapallo, par
contre, on peut admirer, ou emprunter, le Ponte di Annibale, qui n’aurait
pas été traversé par Hannibal durant la seconde guerre punique, mais aurait
plutôt été construit au Xe s. puis reconstruit en 1733.
Cinque Terre
C’est le success story de la Ligurie. On a en effet réussi à attirer le monde
entier sur un territoire pratiquement inconnu il y a 30 ans qui ne comprenait
que cinq villages accessibles longtemps seulement par la mer et des sentiers
de montagne. Il fallait le faire! Aujourd’hui, le sentier qui relie
Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza et Monterosso al
Mare en saison est parfois beaucoup trop fréquenté, et les plages sont rares
ici.
Portovenere aurait été bâtie sur le site d’un ancien temple dédié à Vénus
(Venere). C’est un endroit agréable pour flâner quelques heures à admirer
ses maisons anciennes, sa petite église du XIIIe s. et son cimetière avec vue
sur la mer.
Pour découvrir le coin, on peut se poser à La Spezia, d’où partent trains et
bateaux vers les Cinque Terre. Cette ville industrielle n’a pas tellement de
charme, mais elle s’anime agréablement à l’heure de la passeggiata.
Quoi qu’il en soit, c’est aux États-Unis que le pantalon lui-même fut
développé grâce à Levi Strauss en 1873.
Le Val d’Aoste et le Piémont
Les deux régions voisines du Val d’Aoste, la plus petite région
d’Italie et la moins peuplée, et du Piémont, une des plus grandes et
des plus populeuses, modulent leurs différences et leurs
ressemblances sur fond de hautes montagnes. Le Val d’Aoste et le
Piémont ont vu leur destin croiser celui de la famille de Savoie à un
moment ou l’autre de leur histoire, avant l’unification de l’Italie.
Bard
Le bourg médiéval de Bard, bâti sur l’ancienne voie romaine qui contrôlait
l’entrée et la sortie du Val d’Aoste, regroupe des dizaines de maisons
typiques datant des XVe et XVIe s. Le village est dominé par le Forte di
Bard , un spectaculaire ouvrage de fortification du XIe s. Son
architecture était particulièrement ingénieuse puisque chacune de ses trois
parties pouvait être défendue séparément. Le fort est tout de même conquis
en 1242 par Amadeo IV de Savoie, puis détruit par Napoléon lors de son
passage en 1800. Désaffecté, il servit de prison et de dépôt d’armes, avant
d’être magnifiquement restauré par Giuseppe Cacozza et rouvert au public
en 2006. On y a aménagé un très intéressant musée des Alpes, le Museo
delle Alpi . L’endroit est un lieu culturel très vivant.
Forte di Bard.
© iStockphoto.com/argalis
La vallée de Champorcher
En poursuivant vers l’ouest, on arrive ensuite à la vallée de Champorcher, le
temps au moins d’admirer sa beauté sauvage. Ici, le chanvre est cultivé pour
ses fibres, toujours tissées sur place à la main, de la manière traditionnelle.
Les châteaux du Val d’Aoste sont d’abord construits autour du XIe s.
pour la collecte des péages. Ce n’étaient alors que de modestes tours
encerclées de remparts. Au fil des siècles, gagnant en confort, ils se sont
transformés pour devenir de luxueuses résidences. Plusieurs châteaux sont
visibles de la route. Quelques-uns se visitent, comme ceux d’Issogne, de
Fénis, et de Sarre.
Cuisine montagnarde : les délices du Val
d’Aoste
La fontina, un fromage au lait entier de vache, est un des fleurons de
la gastronomie valdôtaine. Elle entre notamment dans la
composition de la fondue valdôtaine, de la soupe alla Valpellinentze
et de la polenta au fromage.
Issogne et Montjovet
Le Castello di Issogne , construit sur le site d’une ancienne villa romaine,
subit plusieurs transformations avant d’être plus ou moins abandonné. Un
peintre turinois l’achète en 1872 pour lui redonner sa splendeur d’antan. Il
est cédé à l’État au début du XXe s. En passant par Verres, que les Romains
appelaient Vitricium en raison de la présence d’une fabrique de verre, on
arrive au village médiéval de Montjovet, qui s’est enrichi au Moyen Âge
avec la gabelle, une taxe imposée sur les denrées alimentaires qui y
transitaient. À voir, la Chiesa di San Rocco , de style roman, et le
Castello di Saint-Germain , tous deux témoins de cette époque.
Fénis
Fénis a été développée par les Romains pour ses gisements de pyrite. Le
Castello di Fénis , qui n’était à l’origine qu’une simple forteresse, a été
transformé en manoir par la famille Challant en 1340. Considéré comme la
quintessence des châteaux médiévaux de la région, c’est le plus connu et
l’un des plus beaux du Val d’Aoste. Il loge maintenant un musée de
l’ameublement traditionnel valdôtain. À environ 35 km au nord de Fénis se
trouve Breuil-Cervinia, niché à plus de 2 000 m d’altitude et plus grand
domaine skiable du Cervin.
Aoste
Capitale de la région, Aoste (Aosta) a été fondée par les Romains sous le
nom d’Augusta Praetoria Salassorum à l’endroit où la rivière Doire Baltée
(Dora Baltea) rencontre le ruisseau Buthier, à l’ombre du mont Émilius, où
convergent les vallées de Cogne et du Grand Saint-Bernard. Surnommée la
Rome des Alpes, Aoste conserve jalousement son plan d’ancien castrum
romain et de très beaux vestiges de l’époque. Parmi ses monuments
romains, mentionnons l’arc de triomphe d’Auguste, le théâtre romain ,
la porte prétorienne, le cryptoportique du forum et le pont romain.
On peut également apercevoir ici et là en ville des vestiges de l’enceinte
romaine.
Théâtre romain, Aoste.
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Saint-Pierre
À l’ouest, la commune de Saint-Pierre est connue pour ses deux châteaux,
dont l’un est maintenant converti en Museo Regionale di Scienze
Naturali . L’autre accueille des expositions temporaires.
Museo Regionale di Scienze Naturali, Saint-Pierre.
© Dreamstime.com/Freesurf69
Morgex
À Morgex, ancien important lieu de marché de la vallée de Valdigne, sont
situés deux monuments dignes de mention, la Chiesa di Santa Maria
Assunta et le Castello de l’Archet , tous deux vieux de plus de
1 000 ans.
Pré-Saint-Didier
Au temps des Romains, Pré-Saint-Didier était une importante base militaire
sur la route de la Gaule. Ses thermes ont toujours été très fréquentés.
À la fin de janvier, Aoste est pour sa part envahie par les visiteurs
venus participer à la Sant’Orso, une fête millénaire qui met en
vedette les créations des artisans locaux, principalement en bois.
Courmayeur
De Courmayeur part le téléphérique Skyway Monte Bianco , qui
franchit 2 000 m en 10 min pour emmener ses passagers sur le toit de
l’Europe. Également connue pour les propriétés de ses sources thermales,
l’élégante Courmayeur reçoit depuis longtemps des vacanciers. Les
Romains y ont exploité des mines d’argent; grâce aux skieurs et aux
alpinistes, le tourisme est maintenant sa mine d’or.
Les retombées des Jeux ont fait de Turin la coqueluche des escapades
urbaines européennes. Les visiteurs aiment se promener sous ses kilomètres
d’arcades, prendre l’apéro sur l’une ou l’autre de ses jolies places, visiter
ses exceptionnels musées ou boire un bicerin (voir l’encadré Cliquez ici), la
typique boisson turinoise, dans l’un de ses cafés historiques où s’est tramée
le processus d’unification de l’Italie. Comme les Turinois, ils aiment aussi
flâner le long du Pô dans le Parco del Valentino.
Deuxième musée égyptologique en importance au monde après celui du
Caire, le Museo Egizio étale ses précieuses collections d’antiquités
égyptiennes dans le Palazzo dell’Accademia delle Scienze, récemment
restauré. Le musée est issu des collections « rapatriées » d’Égypte par
l’archéologue Schiaparelli au début du XXe s. et s’est sans cesse enrichi
depuis.
Mole Antonelliana.
© iStockphoto.com/pcruciatti
Palazzo Carignano.
© iStockphoto.com/Sabinoparente
Et le Saint-Suaire?
Fondé en 1936, le Museo della Sindone raconte l’histoire du
Saint-Suaire, conservé dans le Duomo de Turin, dédié à saint Jean
le Baptiste. Endommagé par le feu à Chambéry, raccommodé par la
suite et corrompu par toutes les mains qui l’ont manipulé, il s’agirait
bien de la représentation d’un homme crucifié, mais des tests au
carbone 14 ont estimé que le tissu datait plus ou moins du XIVe s.,
ce qu’on ne vous dira pas nécessairement à Turin.
Les Langhe
Les Langhe sont blotties entre deux rivières au sud de Turin, le Tanaro et la
Bormida. Pour les amateurs de vin, les Langhe font figure de petit paradis
avec leurs collines tapissées de vignes à perte de vue et leurs villages de
carte postale aux noms aussi évocateurs que Barolo et Barbaresco
, deux jolis bourgs à ne pas manquer, notamment pour faire une petite pause
dégustation à l’Enoteca Regionale del Barbaresco.
Les Langhe.
© iStockphoto.com/StevanZZ
Les Langhe déroulent leurs paysages de vignes au sud d’Asti, entre le Pô et
les Apennins de Ligurie. Une partie de la région a été inscrite au patrimoine
mondial de l’UNESCO en 2014 avec les secteurs voisins de Roero et
Monferrato. Cette distinction témoigne des traditions viticoles
caractéristiques de la région depuis des siècles, et constitue un bel exemple
d’interaction de l’homme avec son environnement naturel.
Alba
Alba renferme une usine de Nutella dont le parfum se répand parfois sur la
ville. Mais ce n’est pas le seul atout de cette ancienne cité romaine. Si la
ville moderne est plutôt quelconque, le centre historique est on ne peut plus
charmant. Ses hautes tours témoignent de l’importance qu’elle a eue au
Moyen Âge. De plus, Alba accueille chaque automne le plus ancien marché
de la truffe blanche au monde, la Fiera Internazionale del Tartufo Bianco
d’Alba . Le parfum de la truffe embaume alors la ville, remplaçant
avantageusement celui du Nutella. L’événement annuel est précédé par le
Palio degli Asini , une course où les ânes remplacent les chevaux, un clin
d’œil moqueur au populaire Palio d’Asti, sa voisine.
Palio degli Asini, Alba.
© flickr.com/photos/novecentino/21786330930/CC BY-SA 2.0
Asti
Une promenade dans cette autre capitale régionale du vin nous plonge à
l’époque médiévale, autour de la Piazza San Secondo, où on peut admirer
les belles maisons et la Collegiata di San Secondo , construite entre les
XIIe et XVe s.
On dit que le Palio d’Asti est plus ancien que celui de Sienne (voir Cliquez
ici). Son origine remonterait au XIIIe s. La fête automnale implique 21
cavaliers et un millier de figurants costumés.
Bra
À peine en dehors des Langhe, le centre historique de Bra permet d’admirer
une belle palette de styles architecturaux, de la Renaissance au baroque en
passant par le XIXe s. La Piazza Rocca et la Via Cavour sont de véritables
salons bordés d’édifices charmants et de cafés. Située sur les hauteurs de la
ville, une curieuse villa octogonale du XVIIIe s., baptisée Zizzola, est
devenue le symbole de Bra.
Slow Food
Le mouvement Slow Food a été fondé par Carlo Petrini en 1986 à
Bra, à la suite de l’ouverture d’un restaurant McDonald’s sur la
Piazza di Spagna, à Rome, et de la mort par empoisonnement d’une
vingtaine de personnes après avoir bu du vin de piètre qualité
mélangé à du méthanol.
Les lacs
Le Piémont compte deux très beaux lacs, le minuscule lac d’Orta, et un des
plus grands d’Italie, le lac Majeur, qu’il partage avec le canton suisse du
Tessin et la province de Lombardie.
On ne dira jamais assez la beauté et le calme de la petite ville d’Orta San
Giulio , située en bordure du lac d’Orta. Son charmant centre
historique, composé de palais de styles baroque et Renaissance, a été
jalousement préservé. Sur la place centrale se trouve un petit bijou décoré
de fresques qu’on ne se lasse pas de photographier, le Palazzo della
Communità della Riviera , aussi appelé Palazzotto, construit en 1582.
Sur l’Isola San Giulio, en face, s’élève une basilique romane fondée par
saint Jules au VIe s. L’île a eu un rôle défensif au Moyen Âge.
Isole Borromee.
© iStockphoto.com/Max Labeille
Le lac Majeur (voir aussi Cliquez ici) est connu pour ses belles villas
riveraines et ses stations de villégiature, comme la chic Stresa , d’où
partent les excursions vers les Isole Borromee . Les îles Borromées
sont cinq, on ne peut en visiter que trois et une seule d’entre elles est
habitée toute l’année.
Isola Bella.
© Shutterstock.com/LaMiaFotografia
L’Isola Bella tient son nom de l’une des anciennes maîtresses des
lieux, Isabella d’Adda, épouse de Charles III Borromée. Construit à partir
de la première partie du XVIIe s., le Palazzo Borromeo est une véritable
splendeur baroque, richement décorée et bordée de jardins en terrasses. Les
visiteurs restent bouche bée devant tant de faste : les immenses salons sont
décorés de toiles de maîtres, de meubles précieux, de tapisseries flamandes,
de verre de Murano, de marbres et de sculptures antiques. Napoléon y a
séjourné en 1797. Mussolini y a accueilli la conférence de Stresa en avril
1935; y participaient notamment le premier ministre britannique Ramsay
MacDonald et Pierre Laval, alors ministre des Affaires étrangères français.
L’Isola Madre constitue un immense jardin enchanteur planté
d’espèces rares et peuplé de faisans, de perroquets et de paons qui circulent
en liberté. Son nom rendrait hommage à la mère du comte Renato
Borromeo.
L’Isola dei Pescatori , seule île de l’archipel habitée toute l’année,
renferme un village de pêcheurs très pittoresque avec ses ruelles bordées de
maisons traditionnelles, dont plusieurs ont été reconverties en restaurants.
C’est la halte où les hordes de touristes venus visiter les îles font
quotidiennement leur pause déjeuner.
Propriété privée, l’Isola San Giovanni compte également son château
Borromée, qui a été un temps la résidence du musicien Toscanini.
Finalement, le Scoglio della Malghera (rocher de Malghera) n’est
accessible qu’aux bateaux privés.
Gastronomie piémontaise
La variété des paysages du Piémont se traduit par un grand éventail
de produits et de plats.
Milan
Deuxième ville d’Italie après Rome avec ses quelque 1,3 million
d’habitants, Milan (Milano) aurait été fondée par les Gaulois avant d’être
conquise par les Romains en 222 av. J.-C. et de se développer sous le nom
de Mediolanum, qui signifierait « centre de la région ».
La ville connaît son âge d’or sous les Visconti et les Sforza entre les XIIIe et
XVIe s. Bramante et Léonard de Vinci y viennent travailler, et saint Charles
Borromée met en branle un train de réformes. Passée d’une domination à
l’autre (française, espagnole puis autrichienne) avant de rejoindre le
royaume d’Italie en 1859, elle est maintenant résolument italienne dans sa
manière d’être et son art de vivre.
Milan a récemment attiré l’attention du monde entier lors de l’Exposition
universelle de 2015, accueillant plus de 20 millions de visiteurs. Tenue sur
le thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie », l’exposition a donné
une belle visibilité à la gastronomie régionale.
Certains des trésors artistiques de la capitale lombarde sont plus évidents
que d’autres, comme le Duomo, la Scala et la Galleria Vittorio Emanuele II
qui les relie. Il y en a d’autres qu’il faut mériter : c’est le cas notamment de
la Basilica di Sant’Ambrogio, de La Cène de Léonard de Vinci, de la Pietà
Rondanini de Michel-Ange et de quelques maisons-musées.
Navigli
Les navigli sont un réseau de canaux creusés à partir de la fin
du XIIe s. pour relier Milan au Pô, au Ticino et aux lacs Majeur et
de Côme. Le Duomo a été construit avec du marbre acheminé par
ces canaux. Aujourd’hui bordés de bars et de restaurants, les canaux
et le quartier où ils se trouvent sont un haut lieu de la vie nocturne
milanaise.
Naviglio Grande.
© iStockphoto.com/titoslack
La mode à Milan
Capitale de la mode italienne et internationale, Milan offre une mine
de possibilités aux fashionistas. Pendant les deux semaines de la
mode, l’une au printemps, l’autre à l’automne, le monde a les yeux
tournés vers les passerelles milanaises. Autrement, les plus jolies
vitrines peuvent être admirées dans les rues du Quadrilatero della
Moda : Via Montenapoleone, Via Manzoni, Via Sant’Andrea et Via
della Spiga. On trouve également de belles enseignes dans le cadre
magnifique de la Galleria Vittorio Emanuele II.
Pavie
Le Naviglio Pavese, un canal artificiel qui naît au cœur de Milan à partir du
Naviglio Grande, mène à Pavie (Pavia), ville d’art et d’histoire, dotée d’un
riche patrimoine architectural et artistique. Pavie, baptisée Ticinum à
l’époque romaine, a été longtemps le centre du commerce entre la plaine du
Pô et les grands fleuves, ce qui a fait d’elle un des centres névralgiques de
l’Italie septentrionale.
Érigé en 1488, le Duomo est un chef-d’œuvre de la Renaissance
lombarde. Léonard de Vinci et Bramante auraient contribué à l’élaboration
des plans de cette cathédrale en forme de croix grecque surmontée d’une
coupole hexagonale, une des plus volumineuses d’Italie. D’autres églises
retiennent l’attention : la Basilica di San Pietro in Ciel d’Oro et sa
remarquable façade, la Chiesa di San Teodoro , église romane du XIIe s.,
et la Basilica di San Michele Maggiore , chef-d’œuvre du style roman
lombard.
Le Castello Visconteo , une ancienne forteresse carrée bâtie au XIVe s.,
abrite maintenant les musées civiques, la pinacothèque et un musée
archéologique particulièrement riche.
Ponte Coperto, Pavie.
© iStockphoto.com/bdsklo
Crémone
Le monument le plus emblématique de Crémone (Cremona) est le
Torrazzo (112 m), le plus haut campanile d’Italie. Construit en quatre
étapes entre 1230 et 1309, il figure parmi les plus hautes tours de brique au
monde. Nous ne sommes pas au bout de nos superlatifs. Le Torrazzo
renferme la plus grande horloge astronomique au monde, installée au
XVIe s. Pour jouir de l’extraordinaire vue qu’offre le sommet du campanile,
il faut grimper près de 500 marches. Une galerie Renaissance relie le
Torrazzo au Duomo , construit entre 1107 et 1332 et considéré comme
un des beaux exemples de transition entre le roman et le gothique en Italie
du Nord.
Au Museo Civico Ala Ponzone , logé dans un palais du XVIe s., on peut
notamment admirer un Caravaggio (Saint François en méditation) et un
Arcimboldo (L’Ortolano).
Brescia
Brescia renferme deux cathédrales : l’ancienne, le Duomo Vecchio (fin
e
XI s.), et la nouvelle, le Duomo Nuovo (commencé en 1604 et terminé
en 1825). Ces deux beautés à l’architecture très différente illustrent bien la
richesse du patrimoine de Brescia, ancienne ville romaine et duché
lombard, avant de tomber sous la coupe de Venise de 1426 à 1797.
Le complexe monumental de San Salvatore-Santa Giulia et la zone
archéologique monumentale de Brescia ont été inscrits sur la Liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011 avec le site en série « Les
Lombards en Italie. Lieux de pouvoir (568-774) ».
Le Complesso Monumentale di San Salvatore-Santa Giulia
comprend le couvent des femmes construit pour le duc de Brescia
Desiderius et sa femme Ansa en 753, l’église San Salvatore, important
exemple de l’architecture religieuse au Moyen Âge, l’église romane de
Santa Maria in Solario et l’église Renaissance de Santa Giulia, achevée en
1499. Aujourd’hui l’ensemble loge le Museo della Città , où sont
exposés les témoignages les plus importants de la longue histoire de
Brescia.
Le Castello di Brescia , une des forteresses les mieux conservées
d’Italie, a été construit par les Visconti en 1343. On y trouve maintenant
une collection d’armes et d’armures.
Castello di Brescia.
© Dreamstime.com/Artem Bolshakov
Brescia est agréable à découvrir à pied. par exemple en flânant sur ses
charmantes places. Aménagée au Moyen Âge, la Piazza del Mercato
accueillait alors le marché des draps et du lin. La plupart des maisons et
ateliers qui l’entourent datent de la fin du XVe s., mais elle est dominée par
le Palazzo Martinengo Palatini, élégant palais érigé en 1675 et siège
actuel du rectorat de l’Université de Brescia. Joyau Renaissance, la Piazza
della Loggia constitue l’ensemble monumental le plus harmonieux de la
ville, avec le Palazzo della Loggia, les palais des Monti di Pietà, la Torre
dell’Orologio et les Portici (Portiques). Plus moderne, la Piazza della
Vittoria, inaugurée en 1932, occupe l’emplacement d’un ancien quartier
médiéval démoli à l’époque fasciste.
Bergame
Ville au riche passé partagée entre une ancienne ville fortifiée située en
hauteur (Città Alta) et une ville basse plus moderne (Città Bassa) qui
constitue son centre économique et administratif, Bergame (Bergamo) a
d’abord été ligure, gauloise, romaine puis lombarde, avant de passer tour à
tour sous l’emprise de la République de Venise puis de l’Autriche et d’être
finalement libérée par Garibaldi et devenir italienne.
Città Alta, Bergame.
© iStockphoto.com/sedmak
Le lac Majeur
La petite ville d’Angera , située sur le côté lombard du lac Majeur
(Lago Maggiore), est dominée par une superbe forteresse, la Rocca
Borromeo , qui date du XIe s. La forteresse abrite l’impressionnant
Museo della Bambola e del Giocattolo , un musée de la poupée bâti
autour de la collection d’une princesse Borromeo.
De l’Eremo di Santa Caterina del Sasso , ermitage dont la chapelle date
du XIIe s., on jouit d’une vue spectaculaire sur le lac Majeur. Un peu à
l’écart du lac, sur lequel on trouve par ailleurs de très attrayantes plages
sauvages, le petit village d’Arcumeggia , qui revendique le titre de
première galerie de fresques en plein air d’Italie, mérite le détour.
Le lac Majeur s’étire vers le sud jusqu’à la région du Piémont (voir Cliquez
ici).
Lac de Côme.
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Le lac d’Iseo
Plus petit, plus secret, le Lago d’Iseo est situé entre Bergame et Brescia et
entre les lacs de Côme et de Garde. Dans sa portion sud, Iseo est un
village sympathique et sans prétention où il fait bon s’attabler à l’heure de
l’apéro pour voir le soleil descendre les montagnes. De là comme de
Sarnico, agréable avec ses ruelles médiévales, et Lovere, on peut prendre
le bac pour se rendre à Monte Isola , la plus grande île lacustre habitée
d’Europe.
Le lac de Garde
Grâce à son climat doux à l’ombre des Alpes, le lac de Garde (Lago di
Garda) est entouré d’une végétation unique. Ses rives sont plantées de
palmiers, lauriers, vignes et oliviers et parsemées de sites préhistoriques,
ruines romaines, châteaux, forteresses, églises, palais et jardins.
Vue depuis la tour de la Rocca Scaligera, Sirmione.
© Dreamstime.com/Wieslaw Jarek
Sur une étroite péninsule qui s’avance dans le lac, Sirmione s’impose
comme un incontournable petit bijou. On surnomme d’ailleurs cette
commune la « perle du lac de Garde ». L’endroit est un très ancien lieu de
villégiature. La famille du poète romain Catulle y possédait une villa au
Ier s. av. J.-C. La beauté du lac a été chantée notamment par Dante, Goethe
et Lord Byron, et Maria Callas y a vécu.
La Rocca Scaligera , érigée à la fin du XIIIe s., est considérée comme
une des forteresses les mieux conservées d’Italie. Elle souligne
l’importance stratégique de Sirmione dans le passé. Après avoir gravi les
46 marches de sa tour, on est récompensé par une vue magnifique sur la
ville et le lac. La forteresse constitue le seul point d’accès à la petite ville
presque entièrement piétonne de Sirmione.
Ce qu’on appelle les Grotte di Catullo (grottes de Catulle) est en fait un
site archéologique où on peut voir les ruines d’une ancienne villa romaine.
On trouve sur place une église ancienne, Santa Maria Maggiore, des
thermes aux vertus thérapeutiques et des plages, dont celle de Giamaica,
une des plus agréables du lac. Il fait bon s’y promener en s’arrêtant pour
manger une glace sur une des terrasses aménagées sur de jolies places en
bordure du lac.
De Sirmione, on peut gagner Gargnano en bateau. La petite ville ouverte
sur le lac se niche dans un écrin de cyprès, de citronniers et d’oliviers. La
Chiesa di San Giacomo a été érigée ici au XIIe s. et le palais qui sert
d’hôtel de ville date, quant à lui, de la fin du XVIe s.
Venise
Cité improbable construite en pleine mer sur des millions de pilotis,
Venise (Venezia) constitue un lieu unique, comme hors du
temps et du monde réel, qui répond à ses propres codes, à un
vocabulaire qui lui est exclusif. Jadis puissant État souverain, elle
tire aujourd’hui sa force, et ses malheurs diront certains, dans son
extraordinaire pouvoir d’attraction. Chaque année, des millions de
visiteurs envahissent son centre historique, là où ne vivent plus que
quelques dizaines de milliers d’habitants.
Sorte de Disneyland pour les uns, inestimable joyau du patrimoine
mondial pour les autres, Venise demeure une ville à la théâtralité
éblouissante. Son somptueux décor de canaux, de ponts, de
gondoles, de palais et de basiliques soutient le jeu d’acteurs dans
leurs rôles de gondoliers héréditaires, d’amoureux romantiques, de
marchands rusés, de garçons de café bourrus ou de festivaliers
masqués. Pour bien l’apprécier toutefois, il convient de faire plus
que de s’en tenir à ce cadre, aussi splendide soit-il. Il faut aussi
pousser la porte de ses musées, scuole et églises, gardiens de sa
riche histoire artistique, arpenter ses sestieri (quartiers) sans
craindre et même en souhaitant s’y perdre, fréquenter ses marchés
et savourer cicchetti et ombra avec les Vénitiens au comptoir de ses
bàcari. C’est au fond cette Venise-là, plus authentique, qui laisse le
plus de traces et vous habite ensuite pour longtemps, pour toujours.
Titre honorifique que l’on donnait à des princes ou à des membres
de familles royales, le mot « Sérénissime », qui signifie par ailleurs
« très serein », est devenu le surnom de la ville : Venise la
Sérénissime.
Le Grand Canal
Parcourir en vaporetto le Grand Canal permet d’assister à l’un des
spectacles les plus extraordinaires qui soient. Vous voilà au cœur même
d’une scène dont la théâtralité est unique au monde. La balade permet
d’abord de contempler le sublime décor composé d’une improbable
succession d’exubérantes façades de palazzi élevés entre les XIIIe et
XIXe s., qu’il est difficile dans bien des cas d’apprécier autrement tant le
nombre de voies piétonnes bordant le cours d’eau est limité. Puis, le Grand
Canal serpente à travers la ville historique sur près de 4 km en offrant aux
yeux des visiteurs éblouis le ballet incessant des gondoles, traghetti,
barques, bateaux-taxis, vaporetti et autres embarcations qui se croisent à
tout moment sans se heurter dans une chorégraphie qui semble réglée au
quart de tour.
Ponte di Rialto.
© iStockphoto.com/csakisti
Le carnaval de Venise
Célèbre pour ses costumes et ses masques à la fois élégants et
colorés, le carnaval de Venise débute une dizaine de jours avant le
Mardi gras. Son histoire remonterait aussi loin qu’au XIe s. C’est le
spectaculaire « vol de l’ange », depuis le sommet du Campanile di
San Marco jusque sur la place, qui marque le début des festivités.
Masque vénitien.
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Célèbre pont en pierre construit au début du XVIIe s., le Ponte dei Sospiri
(pont des Soupirs) est en fait un passage couvert reliant le palais des
Doges et les Nouvelles Prisons. La légende veut que son nom lui vienne des
soupirs de découragement des prisonniers lorsqu’en le traversant pour se
rendre à leurs cellules, ils apercevaient pour la dernière fois la lagune…
Mercati di Rialto.
© Didier Descouens [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], from
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Pratiquement toutes les marchandises, dont certaines rapportées d’Orient,
transitaient jadis par les célèbres Mercati di Rialto (marchés du
Rialto), situés à deux pas du non moins célèbre Ponte di Rialto. Ils
présentent aujourd’hui des aspects authentiques (marchés maraîchers et aux
poissons fréquentés par les Vénitiens) et d’autres très touristiques
(boutiques de souvenirs bas de gamme). Il faut y venir dans l’avant-midi
pour profiter de son côté « vie quotidienne », marqué par l’animation des
marchés de denrées alimentaires et les couleurs des étals de fruits et
légumes.
Deux musées cohabitent dans la Ca’ Pesaro , ce splendide palais
e
baroque (XVII s.) de Baldassare Longhena qui donne directement sur le
Grand Canal, l’un consacré à l’art moderne et l’autre à l’art oriental. Ainsi,
aux premier et second étages, une collection d’œuvres réalisées de la fin du
XIXe s. jusqu’à aujourd’hui attend d’abord le visiteur à la Galleria
Internazionale d’Arte Moderna. Plusieurs maîtres y sont représentés :
Auguste Rodin (Les Bourgeois de Calais, Le penseur), Andy Warhol, Roy
Lichtenstein, Claes Oldenburg, Max Stern, Gustav Klimt. Puis, à l’étage
supérieur, une mise en scène élaborée entoure armes blanches, vases,
porcelaines, bijoux et autres objets du Japon, principalement de l’époque
d’Edo (1600-1868), de Chine et d’autres pays asiatiques dans le Museo
d’Arte Orientale. La plus grande partie des collections de ce musée, le
plus important du genre en Italie, est constituée de pièces rapportées d’Asie
à la fin du XIXe s. par le prince Henri de Bourbon-Parme, comte de Bardi.
Basilique gothique (XIVe et XVe s.) en brique, posée sur le grand Campo
dei Frairi (frères franciscains), la Basilica di Santa Maria Gloriosa dei
Frari en impose par ses dimensions impressionnantes et son haut
campanile. L’intérieur, tout aussi remarquable, abrite de nombreux
mausolées de doges ou autres acteurs de l’histoire de Venise, ainsi que des
chefs-d’œuvre artistiques exceptionnels. Dès l’entrée, vous remarquerez
ainsi le mausolée du peintre Titien, sur la droite, et celui du sculpteur
Antonio Canova, à l’étonnante forme pyramidale, juste en face.
Basilica di Santa Maria Gloriosa dei Frari.
© Didier Descouens - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?
curid=59561451
L’Accademia et le Dorsoduro
Le sestiere du Dorsoduro possède une double personnalité. Dans sa partie
est, le long du Grand Canal, il est le rendez-vous des amateurs d’art et
d’architecture du monde entier, grâce non seulement à des institutions
culturelles de grande notoriété comme les Gallerie dell’Accademia, bien
sûr, mais aussi à l’ancienne demeure devenue musée de Peggy Guggenheim
et à la Punta della Dogana, transformée en un vaste écrin de l’art
contemporain. C’est aussi dans cette partie du quartier que s’élève l’un des
chefs-d’œuvre de l’architecte Longhena : l’emblématique Basilica di Santa
Maria della Salute. Dans sa portion occidentale toutefois, le quartier se fait
plus résidentiel, alors que jolies églises, paisibles canaux, petites places
invitantes et cafés fréquentés par des Vénitiens de tous âges, y compris de
nombreux étudiants, prennent le devant de la scène.
Aménagées dans l’ancienne Scuola Grande della Carità, dans une église du
XVe s. et dans un ancien couvent, les Gallerie dell’Accademia forment
l’un des plus prestigieux musées d’art d’Italie. Plusieurs des salles
d’exposition de cette incontournable institution jouissent de vastes
dimensions, permettant ainsi de mettre en valeur de façon spectaculaire des
œuvres de taille monumentale réalisées à l’origine pour des églises et des
scuole par les maîtres de la riche histoire de la peinture vénitienne du XIVe
au XVIIIe s.
Musée inauguré en 1980 dans un palais inachevé, le Palazzo Venier dei
Leoni, dont seul le rez-de-chaussée fut construit au milieu du XVIIIe s., la
Collezione Peggy Guggenheim constitue l’un des faits saillants
d’une visite à Venise. Au programme, la collection personnelle de
sculptures et d’œuvres picturales des grands noms de la première moitié du
XXe s. assemblée par Peggy Guggenheim (1898-1979), riche héritière
américaine qui s’était portée acquéreur de ce palais en 1949 pour en faire sa
demeure, à laquelle collection s’ajoutent des acquisitions effectuées (après
sa mort) par la Fondation Solomon R. Guggenheim de New York, qui gère
les lieux depuis lors.
Collezione Peggy Guggenheim.
© Peter Haas [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], de Wikimedia
Commons
Le Castello
Vaste sestiere qui s’étend à l’est de la place Saint-Marc, le Castello présente
le visage calme et serein d’un quartier résidentiel populaire empreint
d’authenticité. Au-delà des environs immédiats du palais des Doges, où il
s’avère encore très affairé, ruelles paisibles au-dessus desquelles sèchent
draps et vêtements, canaux sans gondoles touristiques, placettes où
conversent riverains et travailleurs, et même des espaces verts en
composent le décor. Malgré sa tranquillité, le quartier n’en renferme pas
moins d’importants témoins de l’histoire de la ville, ainsi que des lieux de
diffusion de l’art contemporain reconnus mondialement.
Large promenade, la Riva degli Schiavoni longe la lagune et permet de
profiter d’une magnifique vue sur l’île de San Giorgio Maggiore, en face.
Elle s’étend sur environ 2 km, quoiqu’en changeant de nom en quelques
occasions, jusqu’aux Giardini Pubblici.
Des concerts sont fréquemment présentés dans la Chiesa della Pietà ,
église remaniée par Giorgio Massari entre 1745 à 1760. Quelques fresques
de Giambattista Tiepolo y sont conservées, de même qu’un maître-autel
sculpté par Giovanni Maria Morlaiter. L’église faisait partie d’un orphelinat
créé au XIVe s., où l’on enseignait notamment la musique aux enfants.
Antonio Vivaldi en fut d’ailleurs lui-même le maître de chœur de 1704 à
1740.
La Scuola di San Giorgio degli Schiavoni est une ancienne confrérie
dalmate fondée en 1451, à voir pour son cycle dédié à ses saints protecteurs
(saints Georges, Tryphon et Jérôme), composé de neuf tableaux de Vittore
Carpaccio (1502-1507), dont son remarquable Saint Georges terrassant le
dragon. La gracieuse bien que sobre façade de l’édifice, réalisée lors d’un
agrandissement au XVIe s., est l’œuvre de Sansovino.
Arsenale di Venezia.
© iStockphoto.com/sansa55
Le Cannaregio et le Ghetto
Le Cannaregio dessine un grand arc de cercle entre le Grand Canal et la
lagune, délimitant ainsi le quartier historique de Venise au nord. Si dans sa
portion sud la Strada Nova et quelques autres artères qui suivent le tracé du
Grand Canal s’avèrent des plus achalandées, ce sestiere forme pour tout le
reste un quartier populaire dans lequel peu de touristes se rendent. Il y a
bien le Ghetto, l’ancien quartier juif aujourd’hui délaissé par cette
communauté bien qu’elle y ait préservé ses institutions religieuses, ainsi
que quelques églises exceptionnelles pour attirer l’attention des visiteurs,
mais l’essentiel du charme de cette partie de la ville réside dans son
authenticité.
Le Museo Ebraico di Venezia (Musée juif) présente de nombreux objets
de culte en métaux précieux, mais fait surtout un survol éclairant de
l’histoire des différentes communautés juives qui se sont installées dans le
Ghetto de Venise au fil du temps, en provenance de différentes parties
d’Europe. Le musée est aussi le point de départ des visites guidées des
synagogues du Ghetto.
D’abord une église dédiée à saint Christophe au milieu du XIVe s., la
Chiesa della Madonna dell’Orto changea de nom au siècle suivant
lorsque fut trouvée une statue dite miraculeuse de la Vierge (aujourd’hui en
montre dans une chapelle à droite du chœur) dans un jardin potager (orto en
italien) des environs. Son élégante façade en brique découpée par des
sculptures et décorations en pierre blanche, qui mêle d’heureuse manière les
styles roman, gothique et Renaissance, est notamment ornée de statues des
12 apôtres. Le Tintoret, qui vivait tout près de l’église et y fut inhumé,
réalisa entre 1552 et 1569 une dizaine de toiles qui en décorent l’intérieur,
dont les monumentales Adoration du veau d’or et Jugement dernier, de part
et d’autre du chœur.
Chiesa di Santa Maria dei Miracoli.
© iStockphoto.com/Gabri90
Le Lido
Reconnue pour ses plages et comme lieu de présentation du célèbre festival
du cinéma de la ville, cette île fait office de barrière naturelle face à la mer
Adriatique. On y trouve une autre Venise, dont l’ambiance tient davantage
d’une station balnéaire que d’une capitale culturelle. Le décor se révèle
d’ailleurs bien différent, avec ses grandes avenues bordées d’arbres… et sa
circulation automobile.
Agréable rue principale bordée d’arbres, le Gran Viale Santa Maria
Elisabetta traverse l’île sur toute sa largeur à la hauteur du débarcadère
des vaporetti. On trouve de nombreux restos, bars, cafés et boutiques de
luxe tout au long de cette artère, de même que le splendide Grande
Albergo Ausania & Hungaria , construit en 1907 dans le style Liberty,
variante locale de l’Art nouveau, utilisé aussi dans la construction de
nombreuses villas privées de l’île. Sa façade ornée de majoliques colorées
est à ne pas manquer.
San Michele
Dans la lagune nord, l’île de San Michele est la plus rapprochée du quartier
historique de la ville de Venise. Surnommée « l’île des morts », elle est
presque entièrement recouverte d’un cimetière. San Michele peut constituer
une première halte lors d’une excursion d’un jour permettant aussi la
découverte des îles de Murano, Burano et Torcello.
Créé au début du XIXe s., le Cimitero di San Michele , soit le cimetière
de Venise, permet de s’offrir une retraite paisible de quelques minutes, hors
du temps. Il est subdivisé en fonction des confessions (secteurs catholique,
orthodoxe…), mais le cimetière juif ne s’y trouve pas puisqu’il est plutôt
établi dans l’île du Lido. Parmi les célébrités qui y reposent, mentionnons le
compositeur Igor Stravinsky et le récipiendaire du prix Nobel de littérature
Joseph Brodsky.
Murano
Cette île est célèbre à travers le monde grâce à ses artisans du verre,
héritiers d’une tradition ancestrale qui remonte au XIIIe s. Il vaut la peine
d’aller s’y balader pour découvrir cette industrie unique ou, simplement,
pour profiter de l’ambiance détendue des lieux.
Bien conçu, le Museo del Vetro (Musée du verre) rend compte
habilement des différentes techniques de fabrication des sculptures et objets
utilitaires de verre auxquels l’île doit sa renommée. Sa collection permet
aux visiteurs d’apprécier un exhaustif panorama de l’évolution de la
production locale du XVe au XXe s.
Magnifique église vénéto-byzantine dont les origines remontent au Xe s., la
Basilica dei Santi Maria e Donato est à voir pour l’impressionnante
mosaïque sur fond d’or de la Vierge (XIIe s.) qui orne la demi-coupole que
forme son abside, ainsi que pour son remarquable pavement de mosaïques
en marbre polychrome.
Burano
Si le travail de la dentelle a contribué à façonner la réputation de l’île de
Burano et y attire toujours les foules malgré son éloignement relatif, les
façades colorées des maisons qui bordent ses canaux frappent probablement
aujourd’hui encore davantage l’imaginaire des visiteurs. N’hésitez pas
d’ailleurs à vous balader dans les mignonnes et tranquilles calli qui
s’étendent de part et d’autre des canaux de l’île – vous y trouverez des
maisons aux couleurs tout aussi vives et échapperez aux foules qui
envahissent les boutiques des artères plus touristiques.
Burano.
© iStockphoto.com/StevanZZ
Modeste musée installé dans un palais gothique qui donne sur la grande et
animée Piazza Baldassare Galuppi, le Museo del Merletto (Musée de
la dentelle) raconte l’évolution de cet art pratiqué à Burano depuis le
XVIe s. et expose vêtements, nappes et napperons délicatement ouvragés,
anciens autant que contemporains.
Torcello
Vous voici en pleine Venise rurale. Jadis peuplée de quelque
20 000 résidents (Xe s.), cette île ne compte aujourd’hui qu’une poignée
d’habitants. On y va pour son cadre champêtre, mais surtout pour son
exceptionnel ensemble d’édifices religieux byzantins.
Les origines de la Basilica di Santa Maria Assunta , basilique vénéto-
e
byzantine, remontent aussi loin qu’au VII s., ce qui en fait l’un des édifices
les plus anciens de toute la Vénétie. Si l’extérieur se révèle sobre, voire
austère, l’intérieur recèle quelques merveilles, telle l’étonnante iconostase
supportée par une rangée de colonnes, qui sépare la nef du chœur. De
spectaculaires mosaïques sur fond d’or sont également à signaler.
Petit musée, le Museo Archeologico di Torcello renferme quelques
objets gréco-romains, mais surtout des vestiges et artéfacts d’anciennes
églises et palais qui s’élevaient sur l’île au Moyen Âge, à l’époque de son
apogée.
Vérone et la Vénétie
La Vénétie sans Venise? Pourquoi pas? La région est si riche! La
Vénétie (Veneto) s’étire du massif des Dolomites à la mer
Adriatique et déroule ses paysages variés de montagnes et de
collines au-delà de la plaine du Pô. Elle comprend les provinces de
Belluno, Padova, Rovigo, Treviso, Verona et Vicenza ainsi que la
ville métropolitaine de Venise (anciennement une province),
territoire qui correspond plus ou moins aux Domaines de la Terra
Ferma sur lesquels régnait Venise à son apogée.
Italienne, elle l’est jusqu’au bout des ongles, dans sa beauté, son art
de vivre et sa gastronomie. Oui, il existe une Vénétie autour de
Venise et oui, elle vaut la peine d’être découverte. Faciles d’accès,
plusieurs des villes de la Vénétie sont directement reliées par train
à Venise.
Vérone
Deuxième ville de Vénétie après Venise, Vérone (Verona) ne manque pas
d’attraits, de l’infiniment triste et romantique histoire de Juliette et Roméo
que Shakespeare a située dans cette ville aux splendides vestiges romains
tels que les Arènes, en passant par les trésors médiévaux et les chefs-
d’œuvre de la Renaissance.
Les premières mentions de la ville dateraient du IVe s. av. J.-C. Vérone
devient romaine trois siècles plus tard. Après la chute de Rome, elle devient
la première capitale du royaume lombard avant de passer sous la
domination carolingienne et de devenir vénitienne entre deux épisodes de
peste et avant l’arrivée de Napoléon. Toute une histoire... qui a laissé des
traces.
Les Arena di Verona et la Piazza Bra.
© iStockkphoto.com/xbrchx
À boire!
Nous sommes dans le pays du Prosecco, le roi des bulles italiennes,
qu’on boit ici pratiquement comme de l’eau, du matin au soir! On le
produit de Conegliano à Valdobbiadene et on le boit dans toute
l’Italie, ou presque. Autour de Vérone, on déguste le Soave, un vin
blanc sec, le Valpolicella à la fois corsé et fruité dont le nom est
connu depuis le XIIe s., le Bardolino, plus léger, et l’Amarone, plus
structuré.
Vicenza
Fondée entre le IXe et le VIIe s. av. J.-C., Vicenza (Vicence) a survécu aux
différentes dominations qui se sont succédé sur le territoire. C’est une des
plus attrayantes villes de Vénétie, et c’est surtout la ville du légendaire
architecte Andrea Palladio, à qui on doit les proportions harmonieuses de
plusieurs édifices publics. Il mérite tout à fait la statue que la ville lui a
élevée sur la Piazzetta Palladio. Réalisée par le sculpteur romain Vincenzo
Gajassi en 1859, la sculpture a été restaurée en 2012.
Vicenza.
© iStockphoto.com/ChiccoDodiFC
Palladio et la Vénétie
Andrea di Pietro della Gondola, dit Palladio, est né à Padoue en
1508 et mort à Vicenza en 1580. Cet architecte, qui a commencé
modestement comme maçon, a laissé une profonde empreinte en
Vénétie. Il a écrit un traité qui résume les principes qui le guident, I
quattro libri dell’Architettura (Les Quatre livres de l’architecture).
Ses œuvres, toujours élégantes et bien équilibrées, s’inspirent de
l’Antiquité. Son style à la fois classique et moderne aura connu un
immense rayonnement dans le monde. Il a notamment influencé
Thomas Jefferson dans la conception de sa demeure virginienne,
Monticello.
C’est à Vicenza que son génie est le plus présent, avec de splendides
édifices publics, dont le spectaculaire Teatro Olimpico, et également
dans les magnifiques villas qu’il a conçues ici et là en Vénétie pour
les nobles familles vénitiennes. Vingt-quatre d’entre elles ont été
inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO avec la ville de
Vicenza.
Padoue
Autre ville d’art, Padoue (Padova), ancienne capitale de la Vénétie, a gardé
des airs de noblesse provinciale. C’est une ville agréable à parcourir
tranquillement à la recherche de ses trésors. Commençons par la Piazza dei
Signori de style Renaissance, dominée par le Palazzo del Capitanio
, où logeait le gouverneur vénitien, un palais remarquable par sa tour ornée
d’une horloge astrale datant du XIVe s. Cette magnifique horloge ne se
contente pas de donner l’heure, elle révèle aussi la position du Soleil dans le
zodiaque et les phases lunaires.
Tour de l’horloge, Piazza dei Signori.
© iStockphoto.com/Emmeci74
La vie urbaine s’organise autour de quelques places comme celle du
Duomo , où se trouve la cathédrale érigée au XVIe s. selon des plans de
Michel-Ange. C’est pourtant le Battistero dédié à saint Jean-Baptiste
qui vole la vedette avec ses fresques uniques signées par le peintre florentin
Giusto de Menabuoi. Le Palazzo Vescovile (palais de l’Évêque) voisin
renferme également de superbes œuvres de Bartolomeo Montagna.
La Piazza delle Erbe et la Piazza dei Frutti sont depuis toujours des
places de marché et des lieux de rencontre des habitants. Entre les deux
places s’élève le Palazzo della Ragione du XIIIe s., qui abrite des
commerces au rez-de-chaussée et un immense salon à l’étage, orné de
fabuleuses fresques de Nicolò Miretto et Stefano da Ferrara ajoutées en
1420 pour remplacer des murales de Giotto détruites dans un incendie.
Padoue peut s’enorgueillir d’être l’hôte d’une des plus anciennes universités
du monde, et la deuxième d’Italie après celle de Bologne. Fondée en 1222,
l’Université de Padoue a accueilli Galilée comme professeur et Copernic
comme étudiant. L’université loge depuis des siècles dans le Palazzo Bo
. À voir lors de la visite guidée du palais, le Teatro Anatomico , dont la
forme rappelle les amphithéâtres romains, où on a procédé aux dissections
des cadavres de 1595 à 1872.
Compliquée à visiter, la Capella degli Scrovegni , la chapelle privée de
la famille Scrovegni, vaut l’effort d’y réserver sa place. On peut y admirer
39 superbes fresques de Giotto relatant la vie de la Vierge, celle du Christ,
et le Jugement dernier.
La ville est aussi connue comme lieu de pèlerinage, grâce à saint Antoine,
saint patron de Padova. Ce franciscain y est mort à l’âge de 36 ans et a été
canonisé moins d’un an après par le pape Grégoire IX. Ses reliques se
trouvent dans la petite Chiesa di Santa Maria Mater Domini, voisine du
monastère qu’il avait fondé en 1229. Elle fait partie de la Basilica di
Sant’Antonio , dont la construction a débuté au XIIIe s., mais dont les
rénovations et les changements se sont poursuivis jusqu’au siècle dernier.
Basilica di Sant’Antonio.
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Villa Foscari.
© Dreamstime.com/Albmex
Trévise
La jolie ville de Trévise (Treviso) est souvent comparée à Venise. Comme
elle, elle est parcourue de canaux, mais à la différence de la Sérénissime,
elle est aussi traversée par un très long fleuve, le Sile, qui coule doucement
jusqu’aux îles vénitiennes.
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Trévise.
© iStockphoto.com/PM78
Comme Venise, Trévise recèle des palais aux façades peintes dans sa vieille
ville qui est, contrairement à celle de Venise, entourée de remparts. Trévise
était déjà fortifiée à l’époque romaine, mais la structure actuelle, une
épaisse muraille de briques qui court sur près de 4 km, est plus tardive et
date du XVe s. Après avoir été violemment bombardée par les Allemands
en 1944, puis reconstruite dans les années 1950, la ville préserve
jalousement quelques maisons datant de la Renaissance.
Ici, tous les chemins mènent à la Piazza dei Signori , un « salon en
plein air » entouré de palais au cœur de la vieille ville. Parmi les curiosités
de Trévise, on découvre au détour d’une ruelle une fontaine originale, la
Fontane delle Tete (fontaine des Seins), aménagée en 1559. Lors de
grandes célébrations, on faisait couler du vin rouge et du vin blanc de ses
seins. Dans la salle capitulaire du cloître de la Chiesa San Nicolò , on
peut voir une fresque de Tommaso da Modena où figure ce qui serait la
première représentation connue d’un humain avec des lunettes, un moine en
l’occurrence… Finalement, si vous visitez Trévise un samedi, ne manquez
pas son marché matinal géant, on y trouve de tout!
Villes fortifiées
Conçues pour la guerre, les villes fortifiées de la Vénétie respirent la paix.
Si elles ont pu être ennemies, ces villes ne rivalisent plus maintenant que
par le charme. Enceintes, tours, châteaux forts, leurs monuments sont tous
plus beaux les uns que les autres. Quelques-unes de ces petites villes
figurent parmi les plus jolis villages d’Italie.
Déjà bénie par son écrin de verdure, sa grande place aux façades colorées,
ses arcades et sa magnifique Torre Civica della Porta Vecchia (XVIIe s.),
Este se distingue également par son château des Carraresi, construit en
1339, dont les 12 tours ponctuent ses remparts et sa tour de l’horloge du
XVIIe s.
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Montagnana.
© iStockphoto.com/Fantomas70
Gastronomie de Vénétie
Parmi les produits typiques de la région, notons le radicchio di
Treviso, les cerises de Marostica, le prosciutto Veneto Berico-
Euganeo produit dans une douzaine de villes, dont Montagnana,
Este et Vicenza, et l’Asiago, un fromage au lait de vache des
environs d’Asiago, une petite ville de la province de Vicenza.
Radicchio de Treviso.
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Le Frioul-Vénétie Julienne et le
Trentin-Haut-Adige
Ces noms à rallonges révèlent le passé complexe de ces régions
méconnues situées dans le nord-est de l’Italie. Les destins du
Frioul-Vénétie Julienne et du Trentin-Haut-Adige, bordés par
l’Autriche, la Suisse, la Slovénie et la mer Adriatique, allaient
dépendre de leur situation géographique, ouverte sur la mer et sur
l’est de l’Europe pour l’un, et sur l’Europe centrale pour l’autre.
Passées sous la coupe des Habsbourg, ces deux régions ne sont pas
les plus purement italiennes.
Trieste et le café
Grâce à son statut de port franc obtenu en 1719, au moment où le
café conquérait l’Europe, Trieste est devenue la capitale du café,
denrée qui y transitait notamment vers Vienne et l’Europe centrale.
Quelques millions de sacs de café sont encore déchargés dans le
port chaque année.
Les plus belles vues sur Trieste? On les découvre depuis les hauteurs du
quartier d’Opicina, qu’on rejoint en tram au départ de la Piazza Guglielmo
Oberdan.
Autour de Trieste
Situé à une dizaine de kilomètres au nord de Trieste, le Castello di
Miramare fut construit au milieu du XIXe s. pour l’archiduc
Maximilien, fusillé au Mexique quelques années plus tard. C’est un des
sites historiques les plus visités d’Italie. Les meubles et la décoration sont
d’origine et les jardins du château, magnifiques.
James Joyce a aimé Trieste, mais pas Stendhal, qui y fut nommé consul en
1830. Un autre écrivain, le Pragois Rainer Maria Rilke, a séjourné au
Castello di Duino , aujourd’hui situé dans la Riserva Naturale delle
Falesie di Duino (réserve naturelle régionale des Falaises de Duino), à
environ 20 km au nord de Trieste. Le sentier de 2 km qui va de Duino à
Sistiana, au-dessus de la mer, a été baptisé en son honneur le Sentiero
Rilke.
Comme son nom l’indique, la Grotta Gigante est immense. Les
premières explorations connues de cette grotte située au nord-est de Trieste
commencent vers 1840 et elle est ouverte au public au début du XXe s. Les
turbulences des deux guerres mondiales mettent un frein à son
développement. En 1995, Guinness la certifie « grotte touristique la plus
grande du monde ». L’année suivante, on inaugure le nouveau parcours qui
permet de la découvrir en profondeur.
Muggia , située au sud de Trieste, pratiquement sur la frontière italo-
slovène, et seule ville istrienne d’Italie, vit de la pêche et du tourisme. À ne
pas manquer, sa charmante Piazza Marconi , quelques vestiges de
fortifications romaines et son église romane.
Aquilée
Cette ville de la province d’Udine a connu son heure de gloire sous
l’Empire romain. Elle fut rasée au moment des invasions barbares avant de
renaître comme important patriarcat tout au long du Moyen Âge. Aquilée
(Aquileia) constitue par ailleurs le but d’un chemin de pèlerinage très
ancien, le Chemin Céleste, qui relie des sanctuaires de villes en Autriche et
en Slovénie où elle a fait rayonner le christianisme.
Un parc archéologique a été créé pour protéger les vestiges découverts
dans les années 1930, et son port antique se révèle fort bien conservé. Les
extraordinaires mosaïques du IVe s. de l’émouvante Basilica Patriarcale di
Santa Maria Assunta méritent quant à elles qu’on s’y attarde. La zone
archéologique et la basilique sont inscrites au patrimoine mondial de
l’UNESCO.
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Basilica Patriarcale di Santa Maria Assunta, Aquilée.
© Dreamstime.com/Roberto Maggioni
Grado
Grado, un ancien village de pêcheurs, a pris le virage balnéaire sans trop
perdre son âme. Les mosaïques qui recouvrent le sol de la Basilica di
Sant’Eufemia datent du VIe s.
Udine
Cette petite ville provinciale garde les traces de la domination vénitienne,
d’abord dans son élégance, puis dans son architecture, ses rues étroites et
ses petites places. C’est l’endroit où admirer quelques œuvres de
Giambattista Tiepolo, notamment dans la Cattedrale di Santa Maria
Annunziata , dont la partie la plus ancienne date du XIVe s.
Udine est une ville où flâner, notamment sur la très jolie Piazza Libertà ,
bordée des plus beaux palais de la ville, et sous les arcades de la Piazza
Giacomo Matteotti , où se tient le marché. Du Castello di Udine, on
jouit d’une belle vue sur la ville et le Frioul.
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Piazza Libertà, Udine.
© Dreamstime.com/Milosk50
Le Trentin-Haut-Adige
Trente
Le centre historique de la capitale du Trentin se souvient de l’époque des
princes-évêques qui ont régné sur la cité pendant presque huit siècles. Le
concile de Trente, qui s’y est tenu entre 1545 et 1563, visait à contrer la
montée du protestantisme.
Aujourd’hui, Trente (Trento) est une petite ville universitaire animée où les
étudiants partagent les terrasses avec les alpinistes venus gravir les sommets
environnants.
Le Duomo , construit aux XIIe et XIIIe s. dans le style roman lombard,
domine une vaste place où trône une fontaine du XVIIIe s. dédiée à
Neptune. Les princes-évêques ont vécu dans le Castello del Buonconsiglio
, érigé entre le XIIIe s. et le début du XIXe s. Plus récente, la Galleria
Civica di Trento , ouverte par la municipalité en 1989, présente de belles
expositions d’œuvres d’artistes contemporains, italiens et étrangers.
Conçu par l’architecte italien Renzo Piano, le Museo delle Scienze
(MUSE) a ouvert ses portes en 2013 dans une ancienne zone
industrielle de Trente. Ce spectaculaire édifice à structure d’acier et de verre
évoque le profil des Dolomites, et le musée utilise la métaphore de la
montagne pour illustrer l’histoire de la vie sur Terre et aborder les thèmes
de la biodiversité, du développement durable et de l’évolution.
Les Dolomites
Ces magnifiques montagnes doivent leur nom à un Français, Déodat
Dieudonné Sylvain Guy Tancred de Gratet de Dolomieu, né en 1750
et mort en 1801. Voyageur, aventurier et spécialiste des volcans et
des tremblements de terre, il a été professeur de géologie à l’École
des mines de Paris. Intrigué par la couleur rosée que prennent les
montagnes, alors appelées Alpes vénitiennes, au coucher du soleil, il
envoie un échantillon de pierre au chimiste suisse Nicolas-Théodore
de Saussure. Pour le remercier de son analyse, Dolomieu propose de
baptiser la pierre « saussurite ». De Saussure le devance en publiant
un article sur la pierre qu’il nomme « dolomite ».
Autour de Trente
Le Parco Naturale Adamello Brenta est la plus grande aire protégée du
Trentin. On y trouve les sommets les plus occidentaux de la chaîne des
Dolomites et plus de 1 500 espèces d’arbres et de plantes. Le parc, dont la
forêt couvre le tiers de la superficie, compte pas moins de 48 lacs, en plus
du glacier de l’Adamello, l’un des plus grands d’Europe. Il est peuplé par
des chamois, des cerfs, des chèvres, des renards et des aigles. Parsemé
d’églises et de châteaux, le territoire couvert par le parc a conservé son
antique tradition agricole. On y produit du miel, des noix (noci del Bleggio),
des pommes (mele del Val di Non), des saucissons et une gamme de
fromages alpins (formaggi di malga).
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Parco Naturale Adamello Brenta.
© Dreamstime.com/Alberto Masnovo
Bolzano
Nichée dans un écrin de vignobles et de vergers, Bolzano conserve
jalousement son passé autrichien, visible notamment dans son architecture.
Son Duomo affiche un mélange de styles et d’époques, entre le
paléochrétien et le gothique, en passant par le carolingien et le roman.
Intéressante curiosité, le petit « portail du vin », décoré d’éléments
évoquant la vigne, rappelle que l’endroit avait à l’époque le droit exclusif
de vendre du vin. Les transactions se faisaient ici. À l’intérieur, il faut
prendre le temps d’admirer la chaire et le maître-autel.
Par ailleurs, le Museo Archeologico dell’Alto-Adige est consacré à
l’histoire de la région. C’est un incontournable pour comprendre la
complexité du Haut-Adige.
Autour de Bolzano
Le Südtirol (Sud-Tyrol) renferme plus de 800 châteaux, manoirs et
forteresses, et la plupart sont situés près de Bolzano. On doit cette
abondance au fait que la route des Dolomites a longtemps été la seule voie
reliant le nord et le sud de l’Europe. Elle a été parcourue autant par les
légions romaines que par les hordes barbares et les troupes napoléoniennes
et autrichiennes. On trouve encore aujourd’hui des remparts, tours de guet
et donjons ici et là.
Le Castel Tirolo , situé près de Merano, fut le berceau des comtes du
Tyrol. Érigé avant 1100, le château a connu une deuxième phase de
construction vers 1139-1140 et une troisième dans la seconde moitié du
XIIIe s. En 2003, il est devenu un musée consacré à l’histoire et à la culture
du Südtirol.
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Castel Tirolo.
© iStockphoto.com/Tinieder
Parcs
Les parcs nationaux
L’Italie compte 25 parcs nationaux dont nous décrivons ci-dessous les 10
situés dans le Nord. Tous ces parcs protègent des paysages variés dont
certains ont retenu l’attention de l’UNESCO.
Situé entre la plaine du Pô et la mer Ligure, le Parco Nazionale
Appennino Tosco-Emiliano (Émilie-Romagne et Toscane) préserve depuis
2007 une extraordinaire variété de milieux naturels (forêts, lacs, prairies,
chutes d’eau, etc.), fréquentés notamment par des loups, des mouflons, des
chevreuils et des aigles royaux.
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Gastronomie
Reconnue mondialement, la cuisine italienne n’est pas uniforme dans tout le
pays, ni d’ailleurs dans le Nord. Elle se décline différemment selon les
régions, les climats, la géographie, les terroirs et les influences étrangères.
Dans le Frioul-Vénétie Julienne et dans le Trentin-Haut-Adige, par
exemple, on mange encore un peu comme chez le voisin teuton : saucisses,
pommes de terre, chou et même choucroute. Dans le Val d’Aoste, une
fondue inspirée de celle de la Savoie figure au menu.
Selon l’environnement, on mange poissons de lac, fruits de mer,
charcuteries et viandes, mais partout la cuisine a comme dénominateurs
communs l’attachement à la qualité des produits et le respect des traditions.
Produits
Les Italiens du Nord se sont approprié quelques produits typiques qui
transcendent les disparités régionales : le maïs, la tomate, le café, le
chocolat, les pâtes, le pain, l’huile d’olive et le riz.
Originaire d’Amérique latine, le maïs est importé par les marchands
vénitiens dès le XVIe s. Apprivoisé par les Vénitiens habitués à préparer des
bouillies avec des légumineuses, il finira par être l’ingrédient principal d’un
plat mythique, la polenta. La Vénétie est le plus grand producteur de maïs
d’Italie, suivie par le Frioul-Vénétie Julienne, la Lombardie et le Piémont.
Arrivant aussi de l’Amérique du Sud, la tomate a fait son entrée en Italie
par Naples.
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Oliviers et champs de céréales, Toscane.
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On conteste de plus en plus l’idée que Marco Polo ait rapporté les pâtes de
Chine au XIIIe s. Apparemment, les pâtes sèches étaient connues des
Arabes qui les auraient introduites en Italie dès le IXe s., mais c’est à Venise
que naît en 1740 la première usine de pâtes.
Venant des pays arabes, le café arrive à Venise en 1615. En Italie, il se boit
sous forme d’espresso, lungo (allongé), doppio (double), macchiato (avec
un soupçon de lait), latte macchiato (avec plus de lait que de café), latte
(avec du lait), cappuccino (avec du lait chaud mousseux), con panna (avec
une cuillère de crème fouettée), americano (auquel on ajoute de l’eau
chaude), corretto (avec un alcool, généralement de la grappa ou de la
sambuca), freddo (froid) ou shakerato (mélangé avec des glaçons dans un
shaker à cocktails).
Également originaire d’Amérique latine, le chocolat est introduit en Italie
via l’Espagne et la France, où il avait pénétré par Bayonne avant de gagner
l’Italie à l’occasion du transfert de la capitale royale des Savoie de
Chambéry à Turin. Turin est aujourd’hui la capitale italienne du chocolat,
avec une production de 80 000 tonnes par an, soit 40% de la production
italienne.
Le fruit de l’olivier est utilisé depuis des millénaires. Dans le Nord, l’huile
d’olive est produite notamment en Ligurie, de façon plutôt artisanale, avec
seulement quelques milliers de tonnes par an. On en fabrique également en
Lombardie, à partir de la variété locale Casaliva, en Toscane et en Ombrie
avec les variétés Frantoio, Leccino, Moraiolo et quelques autres.
Comme son nom l’indique, le vinaigre balsamique de Modène, qui jouit
d’une indication géographique protégée (IGP), est produit à Modène, mais
aussi à Reggio Emilia sur un territoire qui correspond à peu près à l’ancien
duché de la maison d’Este. Il tire ses origines de l’époque romaine. On le
confectionne à partir du moût de raisin des vignobles environnants auquel
on ajoute du vinaigre de vin. Il doit ensuite reposer au moins 60 jours dans
des contenants de bois. Le vinaigre vieilli, plus goûteux mais aussi plus
coûteux, doit patienter au moins trois ans. Pour en apprécier toute la saveur,
on en sert une goutte sur un cube de parmesan.
Pour mériter l’appellation parmigiano reggiano, le fromage parmesan doit
être fabriqué dans les régions de Modène, Parme et Reggio Emilia. Il doit
être préparé à partir du lait de vaches de la région nourries exclusivement
d’herbes et de foin de la région, et toutes les étapes de transformation
doivent se dérouler sur place. Il faut 550 l de lait pour fabriquer une seule
meule de parmesan. Seulement trois ingrédients entrent dans la recette : le
lait, le sel et la présure. La région produit chaque année plus de 3 millions
de meules dont environ 40% sont exportées. Parmi les autres fromages
emblématiques de l’Italie du Nord : la fontina du Val d’Aoste, la ricotta et
le pecorino, un fromage de brebis. Le pecorino de Pienza, en Toscane, est
particulièrement apprécié.
Produit dans le Frioul, le prosciutto di San Daniele est le fruit d’une
tradition plusieurs fois millénaire. Fabriqué à partir de cuisses de porcs nés,
élevés et abattus en Italie, nourris de lactosérum et de céréales, ce jambon
jouit d’une appellation d’origine protégée. Dans le cas du prosciutto di
Parma, son goût singulier viendrait du fait que les porcs utilisés sont
nourris en partie avec le surplus du lait employé pour faire le parmesan.
Quelques centaines de producteurs situés dans l’est de la province de
Parme, en Émilie-Romagne, se chargent de le produire.
Les origines de la mortadelle de Bologne, qui jouit également d’une IGP,
remonteraient à la Renaissance. Sa recette aurait été conçue par Cristoforo
di Messisbugo, employé à la cuisine de la famille d’Este. La recette a
évolué depuis, mais elle n’intègre toujours que de la viande de porc. La
mortadella est préparée avec des viandes sélectionnées, hachées et
transformées en pâte fine, ensuite enrichie de morceaux de lard blanc
provenant de la gorge du porc, le plus noble de ses tissus adipeux. Le gras
est ensaché dans le saucisson, cuit dans de grands fours puis rapidement
refroidi. L’Italie produit chaque année 1,8 million de tonnes de mortadelle.
La truffe est connue depuis l’Antiquité. On raconte qu’elle était très
appréciée des Romains qui avaient appris des Étrusques à la cuisiner.
L’Italie en est un important producteur et exportateur. On trouve la
précieuse truffe blanche autour d’Alba, dans le Piémont et également en
Toscane du côté de San Miniato, alors que la truffe noire prolifère en
Ombrie.
Connu depuis plus de 400 ans, le lard d’Arnad, le seul lard DOP
(denominazione di origine protetta ou appellation d’origine protégée)
d’Europe, est un produit emblématique du Val d’Aoste. Il est fabriqué avec
la viande de porcs de la région engraissés naturellement, sans nourriture
industrielle.
Le riz était-il déjà connu au temps des Romains ou est-il arrivé à Venise en
provenance d’Asie? Originaire des environs d’Arborio, dans le Piémont, le
riz Arborio était déjà cultivé au XVe s. Avec ses gros grains blancs et sa
haute teneur en amidon, il est idéal pour faire le risotto, un plat qui existe
comme nous le connaissons depuis le XIXe s.
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Piazza Navona, Rome.
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Mortadella.
© iStockphoto.com/ROMAOSLO
Chaque région a ses dolci. En Toscane, on finit le repas avec des cantucci,
biscuits trempés dans le vinsanto (vin doux). Datant du Moyen Âge, le
panforte de Sienne, comme son cousin, le panpepato de Ferrare, était
associé au repas de Noël, mais on consomme maintenant les deux toute
l’année.
Plats
Tous ces bons produits se retrouvent à la base des plats les plus exquis. La
mortadelle sert notamment à farcir les délicieux tortellini servis à Bologne,
où les viandes se marient pour napper les pâtes alla bolognese. L’huile
d’olive, le basilic, les haricots et les trofie, pâtes typiques de Ligurie,
composent les pâtes au pesto. Combiné au safran, le riz devient le risotto
alla milanese. Plusieurs plats portent d’ailleurs la mention « alla milanese
». C’est notamment le cas de l’osso buco et de la cotoletta. À Venise, on
mange les pâtes locales (bigoli) in salsa, avec des anchois.
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Tortellini.
© flickr.com/photos/149561324@N03/28110973997/CC BY 2.0
Le pain non salé, si important dans la culture toscane, trouve sa place sur la
table sous forme de crostini et bruschette, mais également dans la ribollita
et la pappa al pomodoro (soupes traditionnelles) et la panzanella (une
salade). Plusieurs des plats de la région mélangent harmonieusement,
tomates, huile d’olive et pain, les incontournables de la cuisine toscane.
Un repas italien traditionnel se compose d’antipasti (entrée), d’un primo
piatto (du riz ou des pâtes) d’un secondo piatto (viande ou poisson), suivi
d’un dessert (dolce) ou de fromage.
Sur le pouce
La gastronomie italienne ne se limite pas aux repas servis dans les
restaurants. On peut manger de grands classiques dans la rue, au
marché ou au comptoir d’un forno. Inventée à Naples, la pizza se
mange partout en Italie. On peut l’acheter en tranches (al taglio)
pour un repas rapide. Originaire d’Émilie-Romagne, la piadina, une
sorte de crêpe farcie de fromage, de prosciutto et de légumes grillés,
peut également se déguster debout, au comptoir, comme la
mozzarella in carozza (mozzarella et pain frits, parfois avec des
anchois) ou les suppli, cousins romains des arancini siciliens
(boules de riz frites farcies de viande et de mozzarella), ou plus
simplement un panino (sandwich) ou encore des tramezzini
(sandwichs de pain de mie coupés en triangles), très populaires à
Venise, où on grignote aussi des cicchetti (petites bouchées
apéritives). Au marché, on apprécie toujours la porchetta, un
sandwich de porcelet bien relevé.
Vins
En Italie, on cultive la vigne depuis l’Antiquité. L’Italie, qui compte plus de
cépages plantés que n’importe quel autre pays, figure parmi les plus
importants producteurs et exportateurs de vins au monde. Dans toute
l’Italie, 2 millions de producteurs s’activent dans 200 zones viticoles
officielles. En 1963, le pays créait le label DOC (denominazione di origine
controllata) qui assurait le lieu d’origine, la qualité, la méthode de
production et le type de raisin utilisé. On compte maintenant plus de 300
crus certifiés DOC. Depuis 1980, les meilleurs vins bénéficient d’une
DOCG (denominazione di origine controllata e garantita), certification
accordée à moins de 20% de la production. On trouve neuf de ces vins dans
le Piémont et sept en Toscane. La certification IGT (indicazione geografica
tipica) se situe entre la DOC et le vin de table.
On distingue trois régions viticoles dans le nord de l’Italie : le Nord-Ouest,
le Nord-Est et le Centre.
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Vignoble du Piémont.
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Le Grand Tour
Bien avant Erasmus, à partir du XVIIe s. et tout au long des XVIIIe
et XIXe s., les jeunes gens des classes aisées de la bonne société
européenne vont parfaire leur éducation lors d’un long voyage qui
pouvait durer jusqu’à cinq ou six ans.
Art et société
Le patrimoine culturel italien est d’une immense richesse. Hérité des
Étrusques, des Grecs et des Romains, il a été, au fil des ans, coloré par les
influences étrangères des envahisseurs ou des alliés de pays lointains. Avec
le plus grand nombre de sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO (54 : 49 sites culturels et 5 sites naturels), dont 60% sont situés
dans le Nord, et un portfolio de chefs-d’œuvre immortels tant en musique
qu’en peinture, en littérature et en architecture, l’Italie est un musée à ciel
ouvert. Le Bel Paese nage dans la beauté. Attention au syndrome de
Stendhal!
Architecture
Les réussites architecturales de la Rome antique sont nombreuses, mais le
Panthéon est sans doute l’exemple le plus éloquent de l’avancement de la
technique à l’époque. Datant de 27 av. J.-C., il est reconstruit par Hadrien
entre 117 et 125. Le mieux conservé des monuments romains est
remarquable par sa coupole, dont le diamètre égale sa hauteur, et par son
oculus, qui produit un éclairage sans cesse changeant et laisse passer la
pluie.
L’influence byzantine est par ailleurs très présente, notamment à Ravenne,
qui a été un temps la capitale de l’Empire romain d’Occident et le siège
d’un exarchat byzantin, où les principaux trésors sont la basilique San
Vitale, consacrée en 547, et le mausolée de Galla Placidia, qui date du Ve s.
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Panthéon, Rome.
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L’art roman s’est également concentré sur les édifices religieux. L’église
Sant’Ambrogio à Milan, construite entre 379 et 389 et modifiée jusqu’en
1099, en est un exemple éloquent. Avec l’essor des villes, on a commencé à
construire des palais communaux et des tours fortifiées, comme celles de
Bologne.
L’art gothique brille de tous ses feux dans le Duomo de Milan, flamboyant
chef-d’œuvre. La cathédrale, commencée à la fin du XIVe s., est consacrée
en 1572 même si elle n’est pas achevée. Sa somptueuse façade est plus
tardive. On trouve également de beaux exemples du style gothique à Venise
: le palais des Doges, la basilique Santi Giovanni e Paolo et le Ca’ Foscari.
D’abord sculpteur, puis devenu architecte, Brunelleschi (1377-1446) a
modifié le paysage architectural de Florence. On lui doit la coupole du
Duomo, une prouesse technique amorcée en 1420 et terminée en 1436,
l’hôpital des Innocents, la vieille sacristie de la basilique San Lorenzo et la
reconstruction de cette église, la chapelle des Pazzi de la basilique Santa
Croce et les plans du Palazzo Pitti.
La Renaissance explose à Florence et continuera de se développer à Rome.
Considéré comme le plus grand architecte de la Renaissance, Bramante
(1444-1514), d’abord peintre, arrive à Rome en 1499 après être passé par
Milan. Il bâtit le Tempietto San Pietro in Montorio en 1503 et signe les
plans de la basilique Saint-Pierre, dont la construction commence en 1506.
Raphaël, Sangallo et Michel-Ange participent également à ce qui fut le plus
grand chantier de la Renaissance.
Plus tard, au milieu du XVIe s., Andrea Palladio (1508-1580) s’inspire de
l’Antiquité pour exercer son art. Il laisse son empreinte à Venise, où il a été
architecte en chef, le temps de construire les églises de San Giorgio
Maggiore et Redentore, et à Vicenza, notamment avec le spectaculaire
Teatro Olimpico. Il conçoit également de riches villas dans la campagne
vénitienne, comme la splendide Rotonda.
Au XVIe s., le baroque émerge à l’époque de la Contre-Réforme. Deux
grands maîtres du baroque s’affrontent à Rome : Borromini (1599-1667),
qui dessine notamment l’église Sainte-Agnès-en-Agone (1653-1657), sur la
Piazza Navona, et l’église Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines commencée
en 1634; et Bernini (1598-1680), à qui on doit l’église Saint-André-du-
Quirinal (1670) et la magnifique place Saint-Pierre (1658-1667).
Le style de vie « villégiature » migrera vers le nord du pays avec la
construction du palais des Borromée sur le lac Majeur au XVIIe s. où le
baroque triomphera. De facture néoclassique, la Scala de Milan est
inaugurée en 1778.
Avec ses 167,5 m de hauteur, le Mole Antonelliana, à Turin, a un temps été
le plus haut édifice du monde. Sa construction s’est échelonnée de 1863 à
1897. Conçu par Alessandro Antonelliana comme lieu de culte pour la
communauté juive de Turin, il abrite maintenant le Musée national du
cinéma. Contemporaine, la Galleria Vittorio Emmanuelle II de Milan
(1865), symphonie de verre et d’acier, a été dessinée par Mengoni. Le
cimetière monumental de Milan a ouvert en 1866, alors que celui de Turin
l’avait précédé de quelques décennies.
Le style Liberty correspond à ce qu’on a appelé « Art nouveau » ailleurs en
Europe. On en trouve de beaux exemples à Viareggio. L’architecture de
l’époque mussolinienne donne ensuite la gare Santa Maria Novella à
Florence et, à Rome, le quartier EUR (avec entre autres son intéressant
Colisée carré), construit dans les années 1930 pour accueillir l’Exposition
universelle de 1942 qui n’eut jamais lieu pour cause de guerre. Parmi les
autres réalisations du Duce, figurent le complexe sportif Foro Italico et le
quartier de Garbatella, sorte de cité-jardin que Mussolini avait voulu
aménager pour loger les ouvriers romains.
Parmi les grandes vedettes de l’architecture contemporaine de l’Italie, on ne
saurait négliger l’apport de Renzo Piano, à qui on doit les auditoriums du
Lingotto, à Turin, et de Niccolo Paganini, à Parme, ainsi que le Parco della
Musica à Rome, l’aménagement du port de Gênes, sa ville natale,
l’impressionnante cave du domaine Rocca di Frassinello, en Maremme
toscane, et tellement d’autres œuvres à l’étranger, dont le Centre Pompidou
à Paris.
L’industrieuse Milan s’est distinguée dès les années 1950 avec l’érection de
la tour Pirelli de l’architecte milanais Gio Ponti, mais c’est sans aucun
doute l’époustouflant Bosco Verticale (Forêt verticale) qui a retenu
l’attention ces dernières années. La construction de ces deux tours
résidentielles végétalisées, conçues par une équipe d’horticulteurs et de
botanistes sous la direction de l’architecte milanais Stefano Boeri, a
commencé en 2009 pour se terminer en 2017. On y a intégré quelques
centaines d’arbres et des milliers d’arbustes et de plantes vivaces. L’effet est
saisissant et l’environnement en profite.
Les édifices modernes ne sont pas légion à Rome, mais le Museo Nazionale
delle Arti del XXI Secolo (MAXXI), établi dans le quartier populaire de
Flaminio et presque voisin de l’Auditorium Parco della Musica, attire les
regards. Œuvre de la regrettée Zaha Hadid, il a été livré en 2010.
Peinture
Déjà remarquable dès le XIIe s. par son sens de l’harmonie empreint
d’émotion, avec comme précurseurs Pietro Cavallini (1250-1330), Cimabue
(1240-1302) et surtout Giotto (1267-1337), dont le réalisme a été une
inspiration pour ses successeurs, l’art italien prend vraiment son essor à la
Renaissance. Durant cette période, on commence à utiliser la perspective,
on redécouvre l’Antiquité et on ose les sujets profanes et le nu, dans une
recherche de reproduction la plus fidèle possible du corps humain.
La Renaissance s’étend sur deux siècles et se divise grossièrement en trois
phases. La première, la Renaissance proprement dite, va de 1400 à 1500; la
deuxième, la Renaissance classique ou Haute Renaissance, se limite à une
vingtaine d’années à partir de 1500; et la dernière, axée sur le maniérisme,
prend place des années 1520 à 1600. On attribue à l’influence de Bellini le
passage de la première à la seconde Renaissance. Florence est le berceau de
cette période incroyablement fertile. Rome est ensuite séduite. Un troisième
pôle s’installe autour de Venise.
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Littérature
Dans la Rome antique, la poésie était à l’honneur. Les noms de Lucrèce,
Tibulle, Virgile et Horace sont parvenus jusqu’à nous. Pétrone et son
Satyricon sont passés à l’histoire. Au XIIIe s., saint François d’Assise écrit
son Cantique des créatures en dialecte ombrien. Le XIVe s. est celui de
Dante, Pétrarque et Boccace. Machiavel arrive au XVIe s. et le Vénitien
Goldoni invente son monde de comédie en dialecte vénitien au XVIIIe s.
Alessandro Manzoni (1785-1873) écrit trois versions de Les Fiancés entre
1821 et 1842. Ce roman, le premier écrit en italien populaire, deviendra un
classique de la littérature italienne. Pinocchio naît de l’imagination de Carlo
Collodi en 1881. Son roman Les aventures de Pinocchio connaîtra un
succès planétaire.
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Musique
Les Italiens sont un peuple de musiciens. Du chant grégorien à l’opéra en
passant par la musique polyphonique sacrée et profane, ils ont maîtrisé cet
art. C’est en Italie qu’a été inventée la notation musicale par le moine
bénédictin Guido d’Arezzo au XIe s. Quelques siècles plus tard, les Italiens
sont à la source de progrès techniques qui chambouleront les instruments à
cordes. Stradivarius, mort en 1739, est considéré comme le plus grand
luthier d’Europe.
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Antonio Vivaldi.
© UnknownUnidentified painter18th-century (Old image: Taken from the en.wikipedia), Public
Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10678
Giuseppe Verdi.
© Giovanni Boldini [Public domain], via Wikimedia Commons
Du côté des chanteurs d’opéra italiens, Enrico Caruso est toujours considéré
comme le plus grand de tous les temps, et Luciano Pavarotti, comme le plus
grand après Caruso. Ces deux ténors auront fait l’histoire.
Pour présenter des opéras et des concerts de musique populaire ou
classique, le nord de l’Italie possède des cadres magiques, comme les
Arènes de Vérone et les thermes de Caracalla, à Rome. La musique
populaire italienne a aussi sa Mecque, Sanremo sur la Riviera ligure, où se
déroule chaque année depuis 1951 un festival qui lance les meilleures
chansons pop. Parmi les titres primés, plusieurs ont fait le tour de la terre.
C’est notamment le cas de Nel blu dipinto di blu (Domenico Modugno),
connu en français sous le nom de Volare, qui a remporté le grand prix du
festival en 1958 avant d’être récompensé l’année suivante aux Grammy
Awards. Piove (Ciao ciao bambina) du même chanteur a remporté le grand
prix en 1959, de même qu’Al di là, chanté par Betty Curtis (née Roberta
Corti) en 1961.
Entre les années 1960 et 1970, tout gravite autour de Sanremo. C’est
l’époque de Gino Paoli, Luigi Tenco, Bruno Lauzi et Sergio Endrico. Lucio
Battisti, mort en 1998, est un peu à la pop italienne ce qu’ont été les Beatles
et Simon and Garfunkel à la musique populaire britannique et américaine.
Parmi ses chansons les plus populaires, La canzone del sole et Il mio canto
libero. Fabrizio De André a plus ou moins été le Bob Dylan italien,
notamment avec La guerra di Piero.
Autrement, parmi les vedettes de la chanson populaire, figurent
l’octogénaire engagé Adriano Celentano; Lucio Dalla, qui a connu son
heure de gloire avec sa chanson Caruso; le rockeur Vasco Rossi, qui a
chanté en 2017 devant 225 000 spectateurs à Modène; l’éternelle Patty
Pravo, qui a chanté avec Robert Charlebois La solitudine; Gianna Nanini,
un avocat devenu chanteur; Paolo Conte, un chanteur et musicien né à Asti,
qui a connu une grande carrière internationale; Gianmaria Testa, un chef de
gare chantant disparu trop tôt en 2016; Andrea Bocelli, qui joue également
sur le tableau du bel canto, tout comme le trio Il volo; et Eros Ramazzotti,
qui a vendu plus de 55 millions de disques dans le monde.
Langue
L’italien est une langue romane indo-européenne issue du latin. L’étrusque
qui était parlé en Toscane et dans le nord du Latium sous la République de
Rome a influencé le latin, notamment par son alphabet.
C’est le dialecte toscan qui s’est imposé dans toute la péninsule grâce à son
utilisation par Dante, Pétrarque et Boccace, les trois plus grands écrivains
du Moyen Âge. Ils ont donné ses lettres de noblesse à une langue jusque-là
dite vulgaire. Dans sa Comedia, Dante écrit en langue toscane, qu’il enrichit
de mots provençaux et latins. Pétrarque, qui admirait les auteurs antiques,
dont Cicéron et Virgile, écrit d’abord en latin avant de choisir le toscan pour
son recueil de nouvelles Canzoniere. On le considère comme le pionnier de
la prose italienne. Au XIXe s., c’est Alessandro Manzini qui achèvera le
travail avec son populaire roman Promessi Sposi (Les fiancés), qui
deviendra un modèle du genre. L’italien, cette langue de culture liée à la
poésie et à l’opéra, deviendra la langue officielle avec l’unification de
l’Italie dans la deuxième moitié du XIXe s.
L’italien est écrit depuis le XIVe s. Pour la codification de ses règles de
grammaire, il faut attendre la Renaissance. Le français doit beaucoup à
l’italien. On estime à près de 700 le nombre de mots italiens intégrés à la
langue de Molière.
Plus de 60 millions de personnes ont l’italien comme langue maternelle
dans le monde. Ils sont surtout concentrés en Italie, bien évidemment, mais
également dans la région du Tessin, en Suisse, à Saint-Marin, à Malte, en
Istrie, même en Libye, et un peu partout où les Italiens ont émigré.
Italien 101
L’italien n’a gardé que 21 des 26 lettres de l’alphabet latin. Les
lettres « j », « k », « w » et « y » ne sont utilisées que dans les mots
empruntés aux autres langues.
Quelques particularités
Pour la formule de politesse, on n’utilise pas le « vous », mais plutôt
la troisième personne, comme « elle est fatiguée? », plutôt que «
vous êtes fatiguée? ».