n°81

Le sens des maux, les solutions bio

Revue internationale de santé globale

Mensuel - 7e année - 5 € (Belgique) - 6 € (France + UE) - 8 CHF (Suisse) - 10 $ (Canada) Septembre 2018

DÉCODAGES
DOSSIER
Alopécie
L’HORMÈSE
éditeur responsable : Yves Rasir, avenue de la Jonction, 64 - 1190 Bruxelles (Belgique) - Dépôt Bruxelles X - Agréation P912705 - Ne paraît pas en août.

Surdité
Contracture
Rectocolite ou les vertus de
L’OZONE-THÉRAPIE l’inconfort

Un gaz bleu
qui fait du bien

AVANTAGE NATURE
Les vrais secrets des
peuples centenaires

BIEN-ÊTRE
La technique du
Theta Healing

NATURO PRATIQUE
Soigner Lyme
naturellement

Interview Comment s’endurcir la santé !

ISSN 2295-9351

CHRISTIAN FLÈCHE
« Le monde extérieur n’existe pas ! »
 LE
SOMMAIRE
N°81 septembre 2018
SOMMAIRE
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3
Santéchos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4
DOSSIER : L’hormèse ou les vertus de l’inconfort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6
NéoSANTé
est une publication de Néosanté éditions (Triadis Eko sprl)
Interview : Christian Flèche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 12 Avenue de la Jonction, 64
1190 Bruxelles (Belgique)
CAHIER DÉCODAGES Tél. : + 32 (0)2-345 04 78 - Fax : +32 (0)2-345 85 44
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- La surdité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 15 Site : www.neosante.eu
N° d’entreprise : BE 0871 351 988
- L’alopécie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 16 N° CPPAP : 1121 U 92531
ISSN : 2295-9351 – Dépôt légal à parution
- La contracture musculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 17
Directeur de la publication & rédacteur en chef :
- Rubrique « Le plein de sens » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 18 Yves Rasir
Rectocolite hémorragique, cholestéatome Journalistes :
Carine Anselme, Michel Manset, Dina Turelle,
- Décodagenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 19 Pryska Ducœurjoly, Emmanuel Duquoc, Hughes Belin
- L’ÉVIDENCE DU SENS : De la frustration à l’autonomie . . . . . . . . . .p 20 Corrections :
La rubrique de Jean-Philippe Brébion Ariane Dandoy
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- Avantage nature : Les vrais secrets des peuples centenaires . . . . .p 21 Website & layout :
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- Naturo pratique : Quand la pique vous pique . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 22
ont collaboré à ce numéro :
- Bon plan bien-être : La technique Theta Healing . . . . . . . . . . . . . . .p 23 Bernard Tihon, Jean-Philippe Brébion, Yves Patte, ,
- Modèle paléo : Pas de viande sans graisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 24 Jean-Brice Thivent, Pierre Pellizari, Dr Jean-Claude
Fajeau
- Nutri-infos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 25
Photo de couverture : DepositPhotos
- Espace livres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 26 Impression : Dereume Printing (Drogenbos)
- Outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 27 Afin d’arriver entre vos mains, notre revue est conditionnée
avec soins par l’ASBL l’Ouvroir. Cette ETA offre, aux personnes
Article n° 121 : Découvrir l’ozone-thérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 28 en situation de handicap, une place active dans notre société.
Abonnement : 7 formules au choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 31

NOTRE LIGNE ÉDITORIALE

Les Éditions Néosanté sont indépendantes de tout pouvoir politique ou financier et libres de toute attache avec un quelconque
mouvement philosophique ou religieux. Ne bénéficiant ni de subsides ni de rentrées publicitaires, nous finançons nos activités avec
le produit des abonnements, la vente de la revue au numéro et la commercialisation de livres compatibles avec notre approche
de la santé. Celle-ci repose principalement sur les recherches du biologiste Henri Laborit et sur les découvertes du médecin Ryke
Geerd Hamer, lesquels ont mis en lumière l’origine conflictuelle et le sens biologique des maladies. Selon ce nouveau paradigme
médical, ces dernières ne sont pas des erreurs de la nature mais, au contraire, des solutions de survie déclenchées par le cerveau
inconscient en réponse à des situations de stress. Avec les méthodes naturelles de prévention et les techniques thérapeutiques
considérant l’être humain dans sa globalité, la divulgation de ce processus vital représente l’axe majeur de nos objectifs éditoriaux.

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 ÉDITO
BONNE ET MAUVAISE HORMÈSE

T
erme peu courant, l’hormèse n’est cependant pas un nouveau venu dans les pages de Néosanté. Vous avez déjà ren-
contré ce mot dans plusieurs articles, notamment dans le dossier de février dernier consacré à l’antifragilité. Ce vo-
cable désigne en effet le phénomène qui permet à tout système organisé, et singulièrement au corps humain, de
profiter de l’adversité, des aléas et des contraintes pour gagner en robustesse. Soumis à de faibles doses de stress, un orga-
nisme vivant y réagit à bon escient et se renforce progressivement. L’exemple le plus simple de ce processus, c’est la mus-
culation. Celle-ci provoque des microdéchirures dans la fibre musculaire et c’est en se réparant que la musculature gagne
en volume et en puissance. Mais il n’y a pas que les muscles qui tirent profit de l’exercice physique. Comme l’explique Em-
manuel Duquoc (lire page 6 et suivantes), tous les organes et toutes les fonctions du corps peuvent se « défragiliser» grâce
aux efforts sportifs n’outrepassant pas certaines limites biologiques. Le phénomène hormétique est également favorisé par
le jeûne et par quantité de techniques de santé naturelle consistant à chercher l’inconfort corporel, le yoga étant la plus
emblématique d’entre elles puisque cette discipline exige d’adopter les positions les plus inconfortables. Les médecines
douces les plus agissantes sont celles qui endurcissent comme autrefois, lorsque la vie était plus dure ! À l’inverse, c’est le
confort de la vie moderne qui contrarie l’hormèse et nous rend de plus en plus fragiles. Dans son article, Emmanuel dresse
un bref inventaire d’inventions funestes qui se retournent aujourd’hui contre l’être humain, et en particulier contre sa co-
lonne vertébrale.

Mais il y a plus inquiétant que les sièges ergonomiques, l’aspirine ou l’air climatisé. Aujourd’hui, la loi de l’hormèse est kid-
nappée par les apôtres de la science sans conscience ! Par exemple, on entend dire que la vaccination n’est qu’une banale
application hormétique puisqu’il s’agit de stimuler une réponse immunitaire au moyen d’agents microbiens. Ou bien que
la pollution aux nanoparticules n’est pas à redouter, tant nos cellules en ont vu d’autres. Il est vrai que des chercheurs ont
reproduit avec succès la méthode de mithridatisation, en référence au roi Mithridate qui absorbait chaque jour du poison
pour se protéger de l’empoisonnement. En l’occurrence, des animaux de laboratoire soumis régulièrement à un rayonne-
ment ionisant ou obligés d’ingérer quotidiennement de la dioxine sont devenus plus résistants à une irradiation massive
ou à une brutale intoxication chimique. C’est évidemment la porte ouverte à toutes les aventures médicales et industrielles
: sous prétexte que l’Homme s’habitue à tout, les apprentis-sorciers se sentent autorisés à jeter aux orties le principe de pré-
caution ! Celui-ci est pourtant au cœur de l’œuvre de Nassim Nicholas Taleb, l’auteur d’Antifragile. La bonne hormèse, anti-
fragilisante, consiste à se fier aux méthodes naturelles qui ont fait leurs preuves au fil des millénaires ; la mauvaise consiste
à croire qu’une technologie sans impact sanitaire immédiat est forcément dénuée de danger. Pour Taleb, mathématicien-
expert en calcul de risques, ce sont au contraire les artifices en apparence les plus inoffensifs - tels que les aliments trans-
géniques – qui sont potentiellement des bombes à retardement. Pas étonnant que l’ancien trader soit à présent la cible
d’attaques virulentes de la part des fabricants d’OGM ! Faut dire que l’écrivain joue volontiers les Cassandre en mettant en
garde contre des catastrophes écologiques majeures : non contents d’ignorer que la dose ne fait pas toujours le poison (par
exemple les perturbateurs endocriniens qui nuisent en quantités infimes), les adeptes du progrès imprudent auraient le
grand tort de mésestimer les interactions entre molécules toxiques, leur nocivité cumulative et leur action « non-linéaire »,
c’est-à-dire hautement imprévisible. Seule la nature et le temps long de l’évolution offrent des garanties de ne pas jouer
avec le feu et de ne pas se tromper d’hormèse.

Ceci dit, ne versons pas dans le manichéisme. Entre l’hormèse 100% nature du modèle paléo et l’hormèse artificielle des
chimiothérapeutes, vaccinateurs et autres mithridatisateurs contemporains, il y a la place pour une « manipulation » intel-
ligente et raisonnée du mécanisme hormétique. Dans le traitement des allergies, par exemple. Pour les prévenir, on sait
qu’il n’y pas mieux que l’exposition aux allergènes durant l’enfance. L’excès d’hygiène prive l’immunité d’une adversité né-
cessaire. Pour les guérir, on a donc mis au point la désensibilisation percutanée, hélas pas toujours efficace et parfois ris-
quée. Moins intrusif : les allergologues procèdent désormais par voie sublinguale, avec des résultats qu’ils n’espéraient pas.
Aux États-Unis, il existe même un complément alimentaire désallergisant qui semble bien fonctionner. Autre innovation
médicale intéressante : l’ozone-thérapie. Comme l’explique notre journaliste Hughes Belin dans son reportage (lire page 28
et suivantes), cette médecine très répandue en Allemagne repose essentiellement sur le principe hormétique : en insufflant
ou injectant le gaz, on provoque un stress oxydant qui suscite à son tour une réaction désoxydative de l’organisme. Par-
mi ses effets salutaires, il se chuchote que cette approche aurait des vertus anticancer extraordinaires, justifiant ainsi un re-
cours prudent au phénomène de l’hormèse. Comptez sur nous pour suivre l’affaire !
Yves RASIR

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 santéchos
Vaccin HPV & fertilité
Aux États-Unis, le taux de natalité a récemment chuté : et
si c’était la conséquence de la vaccination contre le pa-
pillomavirus humain et de ses effets avérés sur la fonc-
tion ovarienne ? Une étude a analysé les données re-
cueillies auprès de 8 millions d’Américaines âgées de 25
à 29 ans. Il en ressort que 60% des femmes n’ayant pas
reçu le vaccin HPV ont été enceintes au moins une fois
entre 2007 et 2014, contre seulement 35% des femmes vaccinées. La différence persiste
dans le groupe des femmes mariées : 75% des non-vaccinées ont enfanté contre 50%
des vaccinées. En postulant que le lien est causal, les chercheurs ont calculé que si les 8
millions de femmes avaient reçu le vaccin, le nombre de naissances aurait diminué de 2
millions durant les 7 années examinées. Selon les auteurs, cette inquiétante corrélation
entre natalité et vaccination contre le cancer du col de l’utérus justifie une étude plus
approfondie de l’influence de ce dernier sur la fertilité. ( Journal of Toxicology and Envi-
romental Health. )
Maladie de Lyme & santé
Une étude danoise a permis d’étudier tous les indi-
vidus ayant reçu un diagnostic confirmé de maladie
de Lyme entre 1986 et 2016 et de les comparer avec
une cohorte de témoins non malades. Les résultats
montrent que la mortalité est équivalente dans les
deux groupes et que 5 ans après le diagnostic, les pa-
tients « Lyme » ne fréquentent pas davantage les hôpi-
taux, ne s’absentent pas plus au travail et ne reçoivent
pas plus d’indemnités d’invalidité. Bref, la maladie
de Lyme n’est pas prédictive d’une santé dégradée à
moyen et long terme. Par contre, les chercheurs ont
constaté un triplement du risque de cancer hémato-
logique et une augmentation de 49% du risque de
cancer de la peau hors mélanome. Un phénomène qui
reste à éclaircir. (British Medical Journal)

Soleil & sclérose en plaques

On savait déjà que l’exposition au soleil diminue le risque de développer une sclérose en plaques (SEP). En revanche, l’influence de la quantité de rayon-
nement solaire et celle du moment d’exposition n’avaient pas encore été étudiées. Des chercheurs se sont intéressés à cette question et les résultats de
leurs travaux ont été publiés dans le journal de l’American Academy of Neurology. Cette étude montre que les femmes vivant dans les régions les plus
ensoleillées ont 45% moins de risque de développer la SEP par rapport à celles qui vivent là où le rayonnement UV-B est le plus faible. Ce bénéfice grimpe
à 55% pour celles qui, entre 5 et 15 ans, ont passé plus de temps à l’extérieur pendant l’été. L’étude révèle encore que 41% des femmes atteintes de SEP
ont subi une faible exposition solaire tandis que 22% ont subi une exposition élevée. Selon les auteurs, ces résultats mettent évidence que les bienfaits du
soleil en prévention de la sclérose en plaques ne sont pas liés uniquement à la vitamine D mais également aux UV-B.

Dépression & médicaments

Le saviez-vous ? Plus de 200 médicaments couramment utilisés, sur prescription ou non, ont parmi
leurs effets secondaires potentiels celui d’entrainer une dépression ou d’augmenter le risque de
suicide. Parmi ces médocs sapeurs de l’humeur et du moral, on retrouve notamment les
Le scandale de contraceptifs hormonaux, les antihypertenseurs, les inhibiteurs de la pompe à protons
l’ablation des amygdales (antiacides) et les analgésiques. Mais dans quelle mesure contribuent-ils aux troubles
Comme on vous le rappelle page suivante, l’ablation dépressifs ? Des chercheurs de l’Université de Chicago viennent de répondre à cette
chirurgicale des amygdales augmente le risque de dévelop- question à partir des données d’une vaste enquête américaine : la prévalence
per une poliomyélite. La fréquence de cette intervention au siècle de la dépression est de 15% chez ceux qui déclarent avoir pris au moins trois
dernier n’est peut-être pas sans lien avec les épidémies de polio sévis- médicaments avec ce risque d’effet indésirable, contre 4,7% chez ceux
sant naguère. En tout cas, l’impact iatrogène de cette pratique est désor- qui n’en prennent pas. Comme quoi, le business des antidépresseurs doit
mais démontré par une étude récemment parue dans le Journal of the Améri- beaucoup aux autres secteurs de l’industrie pharmaceutique. (Journal of the
can Medical Association (JAMA). Les chercheurs américains ont analysé les don- American Medical Association)
nées médicales de plus d’un million d’enfants danois nés entre 1979 et 1999.
Ils ont découvert que l’ablation des amygdales ou des adénoïdes (végétations)
augmentait sensiblement le risque à long terme de maladies respiratoires, al- Sport & cancer
lergiques ou infectieuses. Plus précisément, l’amygdalectomie subie avant La fatigue est l’un des premiers symptômes du cancer et l’un des premiers
l’âge de 9 ans triple le risque de développer plus tard des pathologies effets secondaires des traitements classiques, comme la chimiothérapie ou
telles que l’asthme, la pneumonie, la bronchite chronique ou l’emphy- l’immunothérapie. Selon une étude publiée en juin par l’Institut National du
sème. L’opération des végétations double le risque de conjonc- Cancer (INCa), 48 % des cancéreux s’en plaignent encore cinq ans après le dia-
tivite et de troubles des voies respiratoires supérieures. Les gnostic. Cette fatigue fluctuante ne se récupère pas par le sommeil et est souvent
deux formes de mutilation sont encore couramment évoquée comme frein à la pratique d’un sport. Pourtant, l’activité physique sou-
pratiquées de nos jours pour traiter les angines tenue et régulière est le meilleur moyen de lutter contre cette forme d’épuisement.
chroniques et les infections récur- D’après une revue de la littérature scientifique effectuée en 2017 par l’oncologue Thierry
rentes de l’oreille. Bouillet, le sport entraine une réduction de la fatigue perçue de 26 à 30% . Selon l’INCa, cette
effet antifatigue peut atteindre 35% dans le cas du cancer du sein, et même 40% après la fin des trai-
tements. Les activités cardio-respiratoires (marche rapide, vélo, natation…) apparaissent comme les
plus efficaces pour retrouver le tonus perdu .

Glyphosate & flore intestinale

Alors que la parlement français a décidé de ne pas voter l’interdiction du glyphosate, une étude révèle que l’herbi-
cide controversé modifie le microbiote intestinal des rats, même à faibles doses. Pour cette étude réalisé par l’insti-
tut Ramazzini et publié dans la revue Environmental Health, les chercheurs ont abreuvé les rongeurs avec de l’eau
contenant des résidus de glyphosate jugés acceptables par les autorités sanitaires américaines. En observant les
feces des animaux, ils ont constaté que les bactéries Prevotella devenaient plus abondantes tandis que les bactéries
Firmicutes (lactobacilles) étaient réduites. Des modifications ont aussi été notées dans le développement sexuel
des rats exposés, ce qui pourrait indiquer une perturbation hormonale. (Source : LaNutrition.fr)

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 santéchos
zoom
Les virus attaquent… les dogmes pasteuriens.
Il y a des périodes, comme ça, où l’actualité médicale foisonne de publications intrigantes et conver-
gentes. Nous vivons une période semblable, avec la sortie d’une série d’études relatives à différents
virus. Il y a d’abord cette vaste analyse parue dans le journal Neuron : les chercheurs ont trouvé un
lien très significatif entre la maladie d’Alzheimer et la présence de deux virus de l’herpès dans le cer-
veau de malades décédés. Non seulement ils ont établi la corrélation, mais ils sont parvenus à clas-
sifier les différentes interactions entre ces souches virales et les différentes zones neuronales affec-
tées. Il en ressort que la production de la fameuse protéine bêta-amyloïde, qui détruit les synapses
et finit par tuer les cellules cérébrales, est en réalité un mécanisme de protection envers les agents infectieux. C’est exactement ce que
soutient le Dr Dale Bredesen dans son livre « La fin d’Alzheimer » (Voir Néosanté N° 78) ! Avec son protocole naturel ReCODE, ce médecin
américain a trouvé le moyen d’inverser le processus et de stopper le déclin cognitif. Le hic, c’est évidemment que les scientifiques « clas-
siques » ignorent le terrain et se focalisent sur les virus qualifiés de pathogènes. Un de ces quatre, ils vont sans doute nous inventer un
vaccin anti-Alzheimer. Il leur faudra probablement encore beaucoup de temps avant de réaliser que l’intervention d’agents viraux est
elle-même la conséquence biologique d’un stress psycho-émotionnel. En attendant, cette découverte démontre qu’une affection psy-
chique va de pair avec une infection herpétique, ce qui n’est pas rien car ce type de virus opère exclusivement dans les tissus ectoder-
miques (nez, yeux, lèvres...) La piste explicative d’Alzheimer par une accumulation de conflits relationnels mal cicatrisés s’en trouve donc
renforcée. Avantage décodage.
Parue dans la revue Nature Genetics, une autre étude récente a fait sensation : elle révèle que le virus Epstein-Barr (VEB) de la mononu-
cléose augmente également le risque de développer sept maladies auto-immunes majeures : le lupus érythémateux systémique, la
sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite juvénile idiopathique, la maladie intestinale inflammatoire, la maladie coe-
liaque et le diabète de type 1. Les chercheurs de l’hôpital pour enfants de Cincinnati ont en effet découvert qu’une protéine produite
par le VEB se lie à de multiples endroits du génome humain qui sont associés à ces sept maladies. Ce qui est important à savoir, c’est que
plus de 90% de la population est infectée par ce virus avant l’âge de 20 ans dans les pays développés, et avant l’âge de 2 ans dans le
Tiers-Monde. Cela montre bien, encore une fois, que la présence d’un microbe n’est rien sans les circonstances épigénétiques qui vont
le mettre en action. Un vaccin en vue ? Ce serait une belle bêtise car les maladies auto-immunes sont beaucoup moins répandues dans
les pays pauvres, ce qui indique bien que l’infection naturelle précoce joue un rôle positif. Dans sa newsletter commentant l’étude, le Dr
Olivier Soulier rappelle très justement que la mononucléose est la maladie typique et bénigne des adolescents éprouvant des difficul-
tés à trouver leur identité et à gagner en maturité. Selon le médecin lillois, le fait que le même agent viral intervienne dans sept autres
maladies est l’indice que celles-ci représentent autant d’ « épreuves maturatrices » consécutives à des blocages de cet ordre. Merci à la
science de faire avancer la nouvelle médecine du sens !
Le meilleur pour la fin : dans The New England Journal of Médicine, une équipe de scientifiques américains vient de publier les résultats
encourageants d’un essai consistant à administrer le virus de la poliomyélite en traitement du glioblastome, forme agressive de tu-
meur cérébrale. Le succès n’est pas spectaculaire, mais la technique a quand même hissé à 21% la survie des patients à 2 ans, contre
14% dans le groupe contrôle. Voilà donc qui allonge encore la liste déjà longue des virus aux vertus oncolytiques (voir Néosanté n° 73).
Of course, les chercheurs ne voient pas plus loin que la mise au point d’un éventuel vaccin contre le cancer du cerveau. Mais grâce à eux,
voilà encore une preuve que les agents infectieux ne sont pas des ennemis pernicieux et qu’ils exercent des missions thérapeutiques
insoupçonnées par l’idéologie pasteurienne. À propos, c’est le moment de rappeler que l’épidémie de polio des années 40-50 a coïnci-
dé avec la manie médicale d’enlever les amygdales, et que les personnes opérées avaient statistiquement plus de risques d’être affec-
tés par le poliovirus. Dès lors, on peut se demander si l’amygdalectomie n’est pas un facteur de risques pour le glioblastome et si la po-
liomyélite n’est pas, comme le suggère la médecine nouvelle, la réparation d’un choc psycho-émotionnel. Dévoilant de plus en plus leur
côté médecin, les virus ébranlent en tout cas la médecine de grand-papa Pasteur. Un peu plus d’an après sa mort, le Dr Hamer doit en
sourire dans tombe.
Yves Rasir

Dernières nouvelles de la médecine iatrogène

En vrac, les derniers scandales impliquant la pharmafia. Selon un document officiel, 30 à 40% des enfants exposés in utero à la Dépakine auraient déve-
loppé des troubles neuro-développementaux, dont l’autisme. Soit de 16.600 à 30.400 victimes entre 1967 et 2016. On a aussi appris que l’usine Sanofi
produisant ce médicament rejetait des vapeurs toxiques à des doses 190.000 fois supérieures aux normes. Vous prenez du Prolia pour combattre l’ostéo-
porose ? Grâce à un médecin suisse, on vient de découvrir que ce traitement engendre un redoutable « effet rebond » quand on l’interrompt : des fractures
vertébrales multiples chez une partie des patientes ! Vous souffrez de Parkinson ? Des chercheurs français viennent de découvrir qu’après 5 ans de traite-
ment aux agonistes dopaminergiques, un patient sur deux développait des troubles du contrôle des impulsions (addiction aux jeux, hypersexualité, achats
compulsifs, etc.). Enfin, la justice a dévoilé les résultats de l’autopsie de Naomi Musenga, la jeune fille raillée par le Samu de Strasbourg : elle est morte d’une
automédication au paracétamol qui a détruit son foie et provoqué la défaillance de tous ses organes. Et dire que cet analgésique est en vente libre !

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D
O
S
S L’HORMÈSE
I
E LES PIÈGES DU CONfORT ET LES VERTUS DE L’EffORT
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DOSSIER
L’hormèse ? Ce n’est pas une notion
nouvelle mais au contraire une
connaissance ancienne. Issu du grec
« hormaein » (mettre en mouvement),
ce mot désigne une réaction positive
des organismes vivants quand on
les expose à des contraintes, à de
faibles doses de toxines ou à d’autres
sources de (bon) stress. Ce phéno-
mène était déjà connu d’Hippocrate
et c’est aussi sur cette base qu’a été
fondée l’homéopathie à faible dilu-
tion. Pour en résumer simplement le
principe, on pourrait se contenter de
citer l’aphorisme attribué à Nietzche
et à Goethe : « Ce qui ne nous tue pas
nous rend plus fort ». En inventant
le terme « antifragilité » (Voir Néo-
santé N° 75), Nassim Nicholas Taleb
a ressorti l’hormèse de l’oubli et en a
décrit toute l’importance biologique :
non seulement les systèmes organisés
gagnent en robustesse lorsqu’ils sont
soumis à un minimum de désordre et
d’inconfort, mais ils se déforcent et
se fragilisent dans un environnement
trop stable et trop confortable. Pour
améliorer sa santé, il convient donc
de s’endurcir le corps et de lui faire
mener une existence moins douillette.
Lui même féru de techniques hormé-
tiques, notre journaliste Emmanuel
Duquoc partage son expérience de
l’hormèse dans ce dossier truffé de
conseils pratiques.
6 www.neosante.eu
Un dossier d’Emmanuel Duquoc
C
’est un paradoxe : nous les Occidentaux avons de la nourriture en
abondance, les conditions de vie historiquement les plus confor-
tables de l’histoire humaine, des métiers physiquement beaucoup
moins pénibles qu’il y a seulement 50 ans, un risque infectieux à son mi-
nimum et une médecine capable de nous réanimer en cas d’accident car-
diaque, réparer de nos dents, remplacer nos organes déficients ou nous
maintenir en vie en cas d’accident grave, et pourtant… D’après la sécu-
rité sociale française, en 2016, 10,4 millions de personnes affiliées béné-
ficiaient du dispositif des affections de longue durée (ALD), soit 16,9%
des assurés ! Ce pourcentage augmente d’année en année. Et n’oublions
pas les 15 millions de Français - une personne sur quatre - atteints d’une
maladie chronique d’après la Fondation Roche, ni les 28 millions qui re-
çoivent un traitement médical aux moins six fois par an . Autrement dit,
la moitié de la population de l’Hexagone est habituellement malade !
Conséquence ? L’espérance de vie est en net recul entre 2014 et 2015
dans toute l’Europe et aux États-Unis. Et d’après les services de santé bri-
tanniques, le phénomène semble s’amplifier en 2018. Malgré le confort
et les progrès médicaux, on ne peut que constater que , hors mortalité
périnatale et infantile, la longévité des Occidentaux n’est pas supérieure
à celle dont bénéficiaient les personnages connus de l’antiquité grecque
tels Thalès, décédé à 80 ans, Platon, 80 ans, Pythagore, 90 ans, Euripide,
74 ans ou Démocrite, 103 ans. Dans cette civilisation où l’on considérait
que quarante ans était la fleur de l’âge, on pouvait vivre longtemps sans
la technologie médicale moderne.
C’est le manque d’efforts qui fait souffrir
Que s’est-il donc passé ? Rien de plus, en somme, que l’application d’une
loi déjà connue depuis l’Antiquité, celle de l’hormèse, souvent traduite
par l’aphorisme « Ce qui ne tue pas rend plus fort ». Sauf que l’on n’avait
pas encore fait l’expérience à l’échelle d’une civilisation entière, de son
corollaire : « Ce qui ne rend pas plus fort tue ». En effet, ce que l’on com-
mence à réaliser, notamment grâce à l’ancien trader Nassim Nicholas Ta-
leb qui a rebaptisé le vieux concept d’hormèse du néologisme antifragi-
lité, c’est que cette propension des organismes vivants à se renforcer par
la contrainte, est assortie de la propension symétrique de ces derniers à
se fragiliser en l’absence ou en manque de contrainte. On sait que les as-
tronautes, lorsqu’ils ne sont pas soumis à la pesanteur, perdent en densi-
té osseuse et voient leurs système ostéo-articulaire se fragiliser, au point
d’abimer leur métabolisme.
Dans un ouvrage tout juste publié, « Bougez, faites confiance à votre dos
!», le kinésithérapeute et ostéopathe Marc Picard confirme ce constat du
confort qui fait du mal sous l’angle des douleurs dorsales, le mal occi-
dental : « En France, il existe dans les entreprises des limites à ne pas dépas-
ser pour soulever une charge. Auparavant, la limite était beaucoup plus éle-
vée et pourtant, il y a aujourd’hui plus d’accidents du travail qu’il y a dix ans
(…) ». La conviction de l’ostéopathe, c’est qu’il n’y a pas de corrélation di-
recte entre le fait de soulever une charge et le mal de dos. La vraie cause
de ces douleurs ? L’affaiblissement de notre structure physique au cours
des dernières années en raison du manque d’efforts physiques intenses.
Autrement dit, en voulant à tout prix soulager l’homme des travaux pé-
nibles, on lui fait plus de mal que de bien. « Les salariés souffrent dans leur

corps en intervenant dans des dispositifs de production dont on sait para-
doxalement que leurs caractéristiques sont d’être de plus en plus mécanisés
et automatisés. » Et ergonomiques pourrait-on ajouter. « Aujourd’hui, de
nombreuses entreprises, pour limiter les accidents, ont fait appel à des ergo-
nomes. (…) Malheureusement, on considère souvent que l’ergonomie doit li-
miter absolument tous les efforts sur la colonne vertébrale, alors que le geste
efficace est le produit d’un enchainement musculaire incluant l’utilisation de
nos articulations vertébrales et de nos muscles dorsaux. »
Le dos, victime du confort ergonomique
Au passage, l’ostéopathe remarque que les programmes de préven-
tion du mal de dos qui apparaissent les plus efficaces incluent des exer-
cices nécessitant des efforts intenses… Autrement dit, d’un côté on pro-
mulgue des lois réduisant la pénibilité du travail en limitant le port de
charge lourdes, et de l’autre on propose aux salariés des efforts physiques
intenses pour compenser l’immobilité au travail ! En attendant que les
deux s’équilibrent, les salariés souffrent. « À force de vouloir réduire les ef-
forts au minimum en prescrivant strictement le mouvement de le plus ap-
proprié pour une activité donnée, on arrive à l’effet inverse, c’est à dire l’aug-
mentation des tensions. » Exemple typique de cette dérive : le banc sué-
dois. Sur ces sièges ergonomiques, on est assis les fesses posées sur le
banc et les genoux sur une barre. Ainsi, les cuisses sont inclinées vers le
bas, ce qui entraine automatiquement un redressement de la colonne
vertébrale. Ergonomiquement, c’est parfait, sauf qu’à l’usage, ces sièges
se sont révélés néfastes. Le banc ne permettait pas de bouger… « L’im-
mobilité est ce qu’il y a de plus mauvais pour le corps humain », commente
Marc Picard. Or pour être motivé à bouger, rien de tel qu’une position in-
confortable sur un siège bancal ou sans siège du tout ! En Inde, nombre
d’anciens le remarquent : « Le mal de dos est arrivé avec les chaises ». Chris-
tophe Carrio, coach antidouleur, le dit à longueur de vidéos : A la ques-
tion de comment se tenir assis pour éviter les douleurs, il répond invaria-
blement : « La bonne position, c’est celle que l’on ne tient pas ». Le seul vrai
remède à la douleur, c’est le mouvement.
D
O
Si l’on ne fait rien pour y remédier, le confort et la sédentarité entrainent
un relâchement des muscles du dos et de tous ceux qui gainent la co-
S
lonne. Résultat : celle-ci se tasse par augmentation des courbures, limi- S
tant les capacités de mouvement à la marche et entrainant une moindre
mobilité du bassin. À l’inverse, tous les professionnels du mouvement I
constatent que plus une articulation bouge, moins elle s’use. « Dans les
gestes quotidiens, plus on utilise d’articulations pour un geste donné, moins
E
les articulations sont sollicitées de manière inégales », indique Marc Picard. R
« Il y donc moins d’usure, moins de tension, plus de fluidité et d’harmonie
dans le geste ». Il suffit de se promener dans des villages africains pour
constater à quel point la démarche de tout un chacun est déliée, même
à un âge avancé. Un pre-
mier geste antidouleur se- Malgré le confort et les progrès
rait d’apprendre à marcher médicaux, la longévité des
à l’africaine, en roulant les Occidentaux n’est pas supérieure
hanches à chaque pas.
à celle dont bénéficiaient les per-
Malheureusement, déplore
sonnages connus de l’antiquité.
Marc Picard, les médecins
proposent souvent des
sports qui ne contraignent pas le dos, comme le vélo ou la natation. Or
la position du vélo et du nageur entrainent un mouvement limitée de la
colonne. Très bien pour l’endurance mais incomplet pour le dos. À l’autre
extrême, se trouve le golf : un sport peu sollicitant sur le plan cardio-vas-
culaire mais qui a le mérite de solliciter dans un même mouvement l’en-
semble de la colonne vertébrale, améliorant son harmonie, son équilibre
et sa fluidité. Quant à l’équitation, c’est un tasse-dos bien connu. Et pour-
tant, si l’on a appris à bien contrôler et accompagner le mouvement du
cheval, sa pratique permet un précieux travail de redressement et de gai-
nage. Autre activité favorable à la colonne vertébrale : la course. « A condi-
tion d’avoir des genoux et des hanches en bon état, la course à pied fait tra-
vailler tous les muscles qui gainent le dos et les articulations vertébrales vont
se mobiliser harmonieusement. »
L’hormèse par le yoga et le sport
Dès lors, si nous ne voulons pas souffrir de confort du fait de nos modes
de vie hors-sol, il est devenu nécessaire de s’exposer de manière volon-
taire à la contrainte, à l’inconfort, à l’aléa et au chaos. Dominique Cazes,
enseignante de yoga selon la méthode BKS Yiengar, définit ainsi sa dis-
cipline : « Le Yoga, c’est l’art de se mettre dans des postures très inconfor-
tables, pour se sentir confortable ensuite. » Bien évidemment, le mouve-
ment, l’effort, la pénibilité et l’inconfort ne préviennent pas seulement
les douleurs dorsales. L’activité physique améliore l’ensemble de nos pa-
ramètres physiologiques et
pas seulement cardio-vas- Si nous ne voulons pas souffrir
culaires : solidité musculo-
de nos modes de vie modernes,
squelettique, douleurs chro-
niques, fatigue, immunité, il est devenu nécessaire de
prévention du cancer, équi- s’exposer de manière volontaire
libre de la flore digestive, di- à la contrainte et à l’inconfort.
gestion, équilibre des para-
mètres sanguins, silhouette,
prévention du diabète, fatigue, etc. La liste s’allongerait encore et englo-
berait toutes les pathologies si l’on y regardait de plus près. Il semble qu’il
n’y ait pas de domaine de la santé qui ne soit amélioré par le sport, y com-
pris les capacités cognitives.
Par ailleurs, il n’y a pas de limite basse, et par conséquent pas de dose sans
effets. Ainsi, d’après une étude publiée dans le Clinical journal of the ame-
rican society of Nephrology, une marche à allure normale de 2 minutes par
heure diurne réduirait de 33 % le taux de décès dans l’ensemble de la po-
pulation ! Une autre étude menée sur 5500 volontaires montre qu’il suf-
fit de jogger 7 minutes par jour pour réduire la mortalité toutes causes
confondues de 30 % et rallonger sa vie de trois ans. Pour des chercheurs
www.neosante.eu 7
D
O
S deux ou trois fois par semaines pour un total de 1h à 2h30 augmente
S dit Nassim Nicola Taleb, le pape de l’antifragilité, l’effort physique intense
I
E Un truc de fainéant
R Et que dit-il de la musculation ? Lui-même, pour renforcer sa muscula-
de l’Université de Glasgow, le seul fait de se rendre à vélo à son travail
est corrélé à une diminution de moitié du risque de cancer et de maladie
cardio-vasculaire et de 40 % du risque de décès prématuré par rapport
aux moyens de transport motorisés…. (British Journal of Medicine). Mais
peut-on faire mieux en faisant un petit peu plus ? Parue dans le journal
Circulation, de l’Ame-
rican Heart Associa-
De même qu’on ne compte plus les tion, une étude récente
guérisons obtenues par le jeûne a mesuré les mouve-
ou la restriction alimentaire, on ne ments physiques quoti-
saurait dénombrer celles liées à diens de 17 000 femmes
l’exposition au froid intense. septuagénaires. Résul-
tat : une activité phy-
sique intense comme la
marche rapide par exemple est associée à une baisse de mortalité de 60 à
70%. Pour obtenir ce bénéfice, il faut idéalement s’adonner à un exercice
de plus de vingt minutes provoquant une hausse du rythme cardiaque et
respiratoire. Pas besoin d’être un athlète pour être en forme donc.
Le bénéfice est dans la dose
À l’inverse, existerait-il une dose à ne pas dépasser ? La réponse est oui.
Plusieurs études ont en effet établi un risque accru de fibrillation et d’ac-
cidents cardio-vasculaire chez les joggers, au-delà de 50 km par semaine.
En cause, le manque de récupération entre les séances d’activité phy-
sique. Un cas emblématique est celui de l’ultra-marathonien Micah True.
Surnommé White Horse (le cheval blanc) par les habitants d’Amérique
Centrale où il vivait, Micah True courrait environ 300 km par semaine. Le
27 mars 2012, à l’âge de 58 ans, l’athlète est mort au cours d’une sortie
de routine. L’autopsie a révélé une cardiomyopathie idiopathique avec
hypertrophie du ventricule gauche, cause probable d’un arrêt cardiaque.
Pour le cardiologue James O’Keefe, professeur de médecine à l’Univer-
sité du Missouri, cette pathologie est caractéristique des coureurs d’en-
durance. Le cardio-
logue Carl Lavie, du
Un autre « agresseur « dont il convient John Ochsner Heart
de ne pas se protéger à l’excès est le and Vascular Insti-
soleil. Certes, il provoque des brûlures tute de la Nouvelle
mais contrairement au discours domi- Orléans, confirme.
nant, il fait également reculer le cancer. Il a comparé pen-
dant 15 ans la san-
té de coureurs et de
non coureurs. Si la
moyenne des coureurs voit son espérance de vie augmentée, le béné-
fice s’évanouit au-delà de 40 km par semaine. Idem si la course dépasse
les 13 km/h. La réduction de la mortalité est maximale si l’on court entre
16 et 24 km par semaine. Une autre étude, la Copenhagen City Heart Stu-
dy, après avoir suivi 20 000 personnes depuis 1975, conclut que courir
8 www.neosante.eu
l’espérance de vie de six ans. Au-delà, la courbe dégringole… Comme le
nous optimise, jusqu’à une limite biologique.
ture, a opté pour l’haltérophilie, une discipline exigeant un effort intense
mais bref à puissance maximale, suivi d’un temps de récupération suffi-
sant entre chaque séquence. Le but : se forger un corps vigoureux avec
le minimum de temps d’entraînement. Comment l’effet de renforcement
est-il atteint ? Par la mort de certaines cellules musculaires qui laisse place
à des cellules neuves et vigoureuses. J’ai moi-même fait le test. Alors que
je faisais régulièrement des pompes à vitesse lente – sans écarter les
coudes pour ne pas raccourcir l’axe claviculaire ! - , trois fois de suite avec
un temps de récupération de 2 minutes, j’avais observé que je culminais
à trente. Après la lecture d’Antifragile, j’ai accéléré ma cadence au maxi-
mum et me suis contenté d’une seule série par jour, pour voir... Le pre-
mier jour, j’ai atteint mon score habituel. Le lendemain, je l’ai augmenté
de deux et ainsi de suite jusqu’à atteindre une cinquantaine de pompes
environ en moins de deux semaines. Ensuite, je vois que je ne progresse
plus ou très faiblement. Le score se maintient plusieurs jours si je cesse
tout exercice, avant de redescendre doucement. Ma masse musculaire a
augmenté ainsi que ma force physique, tout en en faisant moins qu’avant
! Un truc de fainéant, donc. Sur le long terme, il semble que la straté-
gie soit gagnante en terme de santé, puisqu’il a été établi que le main-
tien d’une bonne masse musculaire était un des critères d’espérance de
vie augmentée et de meilleure survie en cas de cancer. Ainsi, plus que de
longs parcours de type cardio-training à vitesse lente, notre corps semble
apprécier les efforts intenses et fractionnés avec un temps de récupéra-
tion suffisant. L’endurance n’est pas à bannir, mais la force physique ap-
paraît comme un critère essentiel à une vie longue en bonne santé. En
gériatrie, la perte de masse musculaire est prédictive de la mortalité. Se-
lon l’angle de l’antifragilité, le corps, si on le soumet un certain niveau
de contrainte, s’adapte de manière à être en mesure d’affronter une
contrainte supérieure encore. Une forme d’anticipation qui explique que
tout exercice entraîne une progression de nos capacités. Ainsi, si nous fai-
sons notre maximum aujourd’hui, notre maximum sera immanquable-
ment plus élevé demain. Cela est vrai de l’endurance comme de la force
physique. La progression est automatique jusqu’à une limite biologique.
Le modèle ancestral
Au-delà des considérations d’effets-doses, il apparaît que les efforts qui
nous sont le plus favorables sont ceux qui ont toujours été les nôtres dans
l’environnement naturel. Ainsi, s’il est naturel aux hommes des peuples
traditionnels de marcher 10 à 20 km par jour à l’image des bergers sardes
de la région de Nuoro - une zone d’hyperlongévité - pour satisfaire les né-
cessité du quotidien, on ne voit pas très bien à quelle nécessité corres-
pondrait pour un individu, même chasseur-cueilleur, de courir l’équiva-
lent d’un marathon par jour comme c’était le cas de Mika True… Quali-
tativement aussi, il semble que le naturel soit la meilleure solution. Pour
obtenir un gainage favorable à la santé, rien de tel que des mouvements
proches de ceux que produisaient nos ancêtres au quotidien : courir, sau-
ter, ramper, grimper aux arbres, nager, porter des charges, lancer un ja-
velot, etc. Au début du 20e siècle, ce principe avait été mis en œuvre
par Georges Hébert, un officier de marine français promoteur d’une mé-
thode d’éducation physique naturelle inspirée de l’observation des acti-
vités courantes des indigènes et des marins. Tombés dans l’oubli, les prin-
cipes de l’Hébertisme sont réapparus sous la forme du Crosstraining, une
méthode d’entrainement physique empruntant à plusieurs disciplines
afin de renforcer la condition physique globale. Encore plus proche de

l’esprit de Georges Hébert, le MovNat est un fitness paléolithique qui se
pratique en pleine nature avec branches d’arbres, pierres, bûches, etc.
« Le MovNat est entièrement basé sur la pratique des capacités de mouve-
ments universelles chez l’être humain, car toutes essentielles à sa survie dans
la nature », indique son fondateur, Erwan Le Corre. Une approche résolu-
ment antifragile donc.
Les contraintes naturelles font la santé
Au-delà de la seule activité physique, bien d’autres contraintes naturelles
contribuent à notre santé. La disette, à laquelle nos ancêtres ont été sou-
vent exposés, en fait partie. On peut la reconstituer artificiellement en
se retenant de manger, ce qui ralentit le métabolisme et réduit le stress
oxydatif, donc le vieillissement cellulaire, selon étude américaine publiée
dans la revue Cell Metabolism en mai 2018. Pendant deux ans, des cher-
cheurs ont suivi cinquante personnes réparties en deux groupes. L’un
mangeait à volonté. L’autre était soumis à une restriction calorique de
15 %. Au bout des deux ans, les adultes restreints avaient enregistré une
perte de poids de 9 kg et optimisé leur dépense énergétique, leur activi-
té hormonale thyroïdienne et la production de radicaux libres. De fait, in-
dique Nassim Nicolas Taleb, nos systèmes semblent plus adaptés à la pé-
nurie qu’à l’excès, à la difficulté qu’à la facilité. Tout se passe comme si
l’abondance nous faisait plus de mal que de bien. Par conséquent, sauf
maigreur extrême, il est généralement bienvenu de s’offrir une pause ali-
mentaire de 12 à 16 h toutes les 24 heures par exemple en sautant régu-
lièrement le repas du soir ou le petit déjeuner. Certains pratiquent des
jeunes de cinq jours une à deux fois par an. D’autres font une pause ali-
mentaire d’une journée par semaine ou bien sautent deux repas. D’autres
encore modèrent leurs apports caloriques en continu en adoptant une
alimentation à haute densité nutritionnelle et à faible densité calo-
rique comme les centenaires d’Okinawa. Tous ceux qui, d’une manière
ou d’une autre, réfrènent par intermittence les appétits de leur corps té-
moignent d’avantages notables en termes de santé. L’une des plus ré-
centes et les plus sérieuses études au sujet du jeûne revient au chercheur
Walter Longo qui a observé une bien meilleure tolérance des malades du
cancer à leurs traitements quand ceux-ci s’abstenaient de manger trois
jours avant et un jour après une séance de chimiothérapie. Sauf qu’en
cas de cancer avec dénutrition ou maigreur extrême, le jeûne devient
difficilement envisageable. Pour éviter cet inconvénient, une équipe de
chercheurs (Université Côte d’Azur/Inserm) a eu l’idée de soumettre des
souris une forme de jeûne sélectif : Une diminution de l’apport en pro-
téines de 25 % tout en maintenant un apport calorique équivalent. Ré-
sultat, une diminution de la progression de la croissance tumorale dans
3 types de cancers. . La clé de cet effet ? Le stress induit par le manque
de protéines. Jean-Ehrland Ricci, directeur de l’étude indique que « di-
minuer l’apport en protéines stresse les cellules tumorales bien plus que les
autres cellules de l’organisme. Elles libèrent alors des molécules qui activent
les cellules immunitaires, et celles-ci se mettent à combattre les cellules tu-
morales en retour ». Il est intéressant de mettre cette étude en parallèle
avec d’autres, qui suggèrent une meilleure maîtrise du cancer par la res-
triction, non pas des protéines, mais des glucides. C’est le principe de la
diète cétogène. Expérimentalement, en accompagnement des traite-
ments de radio et chimiothérapie, l’état de cétose provoquée par le ré-
gime cétogène ou le jeûne crée un environnement oxydant qui rend la
tumeur plus vulnérable et diminue aussi l’inflammation provoquée par
la tumeur. Mais pas besoin d’être malade du cancer pour carburer avec
moins de sucre. Vainqueur de la coupe du monde de rugby 2015, les All
Blacks ont adopté en phase d’entrainement un régime pauvre en glu-
cides et riche en bonnes graisses, proche du régime Atkins et du régime
paléo, réservant la consommation de glucides aux jours de matches, le
tout associé à des phases de jeûne intermittent. Devant les résultats ob-
tenus, l’équipe d’Australe leur a emboité le pas…
D
L’éducation antifragile O
S
des Ju/’Hoansi S
I
E
R
Ce qui réveille et entretient notre hormèse, est l’exposition à des
contraintes naturelles plutôt qu’artificielles. Par exemple celles
qu’ont rencontrées nos ancêtres au cours des millions d’années qui
ont précédé notre sédentarisation. Ou celles dans lesquelles vivent
encore les Ju/’hohansi, un peuple vivant dans les déserts de Nami-
bie, Bostwana et Angola. Le mode de vie des Ju/’Hoansi, basé sur
la chasse et la cueillette, nécessite de maintenir une condition phy-
sique optimale tout au long de l’existence. Sans le savoir, les en-
fants se soumettent à un entrainement intensif. Ils passent leur jour-
née à jouer entre eux ! Ils grimpent aux arbres, pistent de petits ani-
maux, fabriquent des outils, courent, dansent. À certaines périodes
de l’année, quand le gibier se fait rare ou difficile à capturer, il leur
arrive de manger peu, voire pas du tout. Tout naturellement, ils se
retrouvent rapidement avec un physique athlétique. L’apogée des
compétences de chasseur d’un ju/’hoansi se situe aux alentours de
40 ans. Ce peuple bénéficie des deux conditions idéales pour sa san-
té : un niveau de contraintes naturelles maximal et un niveau de
contraintes artificielles exceptionnellement faible, voire inexistant.
Or ce principe s’applique également à leur éducation. Peter Gray,
psychobiologiste et fervent défenseur des apprentissages libres,
le souligne dans son ouvrage paru en 2016 : Libre pour apprendre.
Les parents ne les soumettent à aucune obligation. Ils ne leur im-
posent aucune tâche, ne les punissent jamais, les réprimandent ex-
trêmement rarement et ne les obligent pas à se coucher quand «
c’est l’heure ». Ceux-ci participent aux veillées aux côtés des adultes
et finissent par s’endormir. Les enfants ne sont pas contraints d’ap-
prendre des savoirs ou des savoir-faire, ils passent leur journée à
jouer comme ils le souhaitent. Ils ne vivent pas sans contrainte, mais
au contact des nombreuses contraintes de l’environnement naturel
dans lesquels ils évoluent. Deviennent-ils capricieux et infernaux ?
Tous les explorateurs ayant rencontré des peuples autochtones pra-
tiquant de tels modes éducatifs observent au contraire qu’il s’agit
des enfants les plus calmes, coopératifs et socialement intelligents
du monde. Des qualités qu’ils gardent à l’âge adulte...
Le froid l’a sauvé
De même qu’on ne compte plus les guérisons par le jeûne ou la restric-
tion alimentaire, on ne saurait dénombrer celles liées à l’exposition au
froid intense. L’un des exemples vivants de cette résilience glaciale est
Maurice Daubard, 88 ans, guéri d’une tuberculose sans remède grâce au
froid et à la course à pied , et toujours enseignant de yoga et de toumo
(le yoga du froid) à l’heure où j’écris. J’ai participé à l’un de ses stages au
cours de l’hiver 2015 à 1800 mètres d’altitude. Au programme du matin,
baignade dans un petit étang à demi gelé. Aussitôt plongé dans l’eau gla-
cée, mon coeur est entré en bradycardie. Il devait battre à quarante, peut-
être moins, comme lors d’une plongée en apnée profonde. Au bout de 30
secondes de bain glacial, je suis sorti tout grelottant… Le quatrième jour,
www.neosante.eu 9
D
O
S je suis resté plus de cinq minutes, ce qui n’était pas un exploit comparati-
vement aux performances des autres stagiaires. À cette époque, je souf-
S frais sans le savoir de la maladie de Lyme chronique et les bains froids
ont durablement éloigné mes douleurs. Et puis un sentiment joyeux m’a
I habité toute la semaine, sans doute l’effet de l’adrénaline et des endor-
E phines que j’ai sécrétées face au froid. C’est probablement pour cette rai-
son que Wimm Hoff, surnommé Ice Man par ses compatriotes néerlan-
R dais, dit que le froid l’a sauvé de la dépression et de l’alcoolisme. Le stress
intense auquel il soumet son corps est suivi d’une euphorie prolongée
qui éloigne les angoisses et les comportements addictifs. Et pour les fri-
leux ? Une étude récente a montré qu’un bain de pieds de quelques mi-
nutes dans une eau glaciale (avec glaçons), augmentait la réponse im-
munitaire de manière objective. Un authentique remède en cas d’infec-
tion ou de début de rhume. Il y a toujours moyen de bénéficier des ver-
tus du froid, sans nécessairement réaliser des exploits.
Bienfaits du sauna et du soleil
À l’inverse, la chaleur intense et la sudation nous sont également béné-
fiques. Et si les effets sur la santé cardio-vasculaire du sauna sont recon-
nus, en Finlande, le professeur Jary A. Laukkanen et son équipe ont éga-
lement montré que les séances de sauna réduisent la mortalité toutes
causes confondues. Côté cœur, ils ont publié dans l’American Journal of
Hypertension les conclusions d’une vaste étude sur la tension artérielle
des pratiquants. Dans la durée, ils ont constaté que le risque d’hyper-
tension est diminué de 24% chez les hommes pratiquant le sauna 2 à 3
fois par semaine, et de 46% chez ceux qui le font 4 à 7 fois par semaine,
comparativement
à ceux qui ne font
La mycobactérie vaccae stimule un
groupe de neurones responsable de qu’une séance heb-
domadaire. L’étude
la production par le cerveau de nora-
ne comptait pas de
drénaline et de sérotonine. Une bonne non pratiquants de
raison de laisser nos enfants se rouler sauna. En Finlande,
joyeusement dans la terre… on n’en trouve
pas…
Un autre agresseur dont il convient de ne pas se protéger à l’excès est le
soleil. Certes, il provoque des brûlures mais contrairement au discours
dominant, il fait également reculer le cancer. La raison ? La vitamine D
synthétisée au niveau de la peau sous l’action des UV. Une étude publiée
dans le Journal of the American Medical Association vient de montrer que
chez les femmes ménopausées, un niveau suffisant de vitamine D dimi-
nue la probabilité de développer une pathologie cancéreuse de 30%. En
revanche, la supplémentation en vitamine D3 et en calcium n’a pas cette
action protectrice comme l’indique une autre étude menée en double
aveugle contre placebo sur des femmes âgées pendant 4 ans. Selon la
dermatologue Brigitte Houssin, auteure de Soleil, mensonge et propa-
gande (Thierry Souccar Editions) la dose thérapeutique idéale corres-
pond à la moitié du temps nécessaire au rougissement de la peau.
Le pouvoir guérisseur des infections
L’autre ennemi public numéro un qui se révèle à l’usage être bénéfique,
c’est le microbe. Alors qu’en Europe, Pasteur avait réussi à faire croire à
tout le monde que l’éradication des microbes allait sauver l’humanité, on
découvrait outre-Atlantique, le pouvoir guérisseur des infections bacté-
riennes contre le cancer. Exerçant au New York Cancer Hospital, le doc-
teur William B. Coley découvrait qu’un patient atteint d’un sarcome ino-
pérable au cou avait vu sa tumeur disparaître après avoir contracté un
érysipèle - infection cutanée - postopératoire accompagné d’une forte
fièvre. Poursuivant ses investigations, il découvrait 47 cas similaires. Le
streptocoque de l’érysipèle « mangeait » les cancers des os. En 1891, il
guérissait son premier patient « condamné » en provoquant chez lui
10 www.neosante.eu
une forte fièvre par l’injection locale de doses de streptocoques. Par la
suite, le Dr Coley découvrit que l’efficacité de sa thérapie était supérieure
si la fièvre dépassait 38 °. Dans un article où il relate ces recherches au-
jourd’hui tombées dans l’oubli, le blogueur et journaliste scientifique
Marc Gozlan cite plusieurs autres exemples documentés, dont une autre
guérison « miraculeuse », d’un cancer colorectal cette fois, rapporté en
décembre 2017 par des médecins japonais dans la revue Surgical case Re-
ports. Actuellement, le traitement hyperthermique du cancer fait l’objet
d’essais cliniques mais il n’est pas offert à grande échelle. Parmi les pro-
tocoles en cours, l’hyperthermie corporelle totale a recours à la chaleur
dans le traitement des cancers généralisés pour faire augmenter la tem-
pérature du corps à environ 42 °C.
Manger le cancer, est loin d’être la seule vertu des microbes… Pour
l’anecdote, on se souviendra que si jardiner est bon pour le moral, ce
n’est pas seulement en raison de l’activité physique et de l’exposition à
la lumière naturelle mais également, grâce à une bactérie - mycobacte-
rium vaccae - qui se trouve dans la terre. Mycobacterium vaccae stimule un
groupe de neurones responsable de la production par le cerveau de no-
radrénaline et de sérotonine. Une bonne raison de laisser nos enfants se
rouler joyeusement dans la terre sans trop être regardant sur la propreté
de leurs mains, même si la seule respiration des poussières provenant de
la terre suffirait à faire pénétrer le microbe dans l’organisme et à stimuler
l’hormone du bonheur.
Les allergies ? Un manque d’allergènes…
Hélas, avec l’urbanisation croissante, celles-ci, n’ont plus droit de cité au-
tour des enfants. Idem pour les pollens, spores, acariens, moisissures,
poils, plumes, saprophytes et autre germes bactériens. Serait-ce la rai-
son de la flambée des allergies au cours des quarante dernières années
? C’est ce que pensait le Docteur Maxime Gernez, découvreur des cel-
lules souches, qui conseillait aux parents de souffler au-dessus du visage
du nourrisson au cours de ses trois premiers mois de vie - pendant sa
période de tolérance immunitaire - une pincée de poussière de maison
riche en pollen, prélevée dans le sac d’un aspirateur. Cette idée bizarre a
été depuis validée en tant que méthode préventive des allergies au cours
d’un congrès mondial d’allergologie à Berlin. Mais en cas d’allergie ins-
tallée ? L’une des voies possibles est l’éviction des céréales à gluten et
des laitages, assortie d’une alimentation riche en anti-oxydants et d’omé-
ga 3. Autrement dit, l’adoption d’un régime alimentaire proche du mo-
dèle paléolithique. Un régime contraignant mais plus proche du naturel.
Le Dr Jean Seignalet, l’un des pionniers du modèle paléo, obtenait 98 %
de résultats positifs chez les allergiques qui suivaient ses indications. Je
fais partie de ces 98 %, guéri non officiel depuis 15 ans, trois jours après
avoir adopté la cuisine Thaï comme référence culinaire… Aujourd’hui, je
considère les allergènes comme des bienfaiteurs qui m’ont mis sur la voie
d’une alimentation plus proche de ma nature…
 D
Petit florilège de facilités O
S
qui nous fragilisent S
En nous protégeant des aléas et de l’inconfort, la vie moderne sabote malencontreusement I
notre aptitude naturelle à surmonter l’adversité. Voici une liste, évidemment non exhaustive, E
d’inventions humaines qui nous facilitent l’existence mais qui augmentent notre fragilité et
nuisent à notre santé.
R

Les antipyrétiques
Faire baisser la fièvre apporte du confort au malade mais ralentit l’élimina-
tion de la bactérie ou du virus. L’avènement de l’aspirine serait responsable
de la forte mortalité lors de l’épidémie de grippe espagnole. À l’inverse, en
favorisant l’hyperthermie en cas de poliomyélite, les membres de la commu-
nauté chinoise de l’Ile Maurice guérissaient traditionnellement le mal sans
séquelles en 3 jours, tandis que les autres communautés qui ignoraient les
vertus de la fièvre déploraient de nombreuses victimes.
L’accouchement assisté
D’après Michel Odent, la socialisation – très ancienne -de l’accouchement
dans nos civilisations est responsable de l’inhibition des réflexes archaïques
de l’accouchement, dont le réflexe d’éjection du fœtus, ainsi que de l’écra-
sante majorité des complications. Sans assistance, la femme accouche sans
difficulté, voire dans un état extatique (comme les femelles des zoos que l’on
ne perturbe jamais, au grand jamais,pendant la mise bas). C’est ce qu’obser-
vaient, ébahis, les explorateurs du Nouveau Monde au contact des peuples
« primitifs ».
Les protections solaires
Elles retardent les rougeurs et coups de soleil mais bloquent la synthèse de la vitamine D par la peau, favorisant rachitisme, ostéomalacie et can-
cers tout en polluant l’environnement. Elles accéléreraient également le vieillissement cutané en filtrant sélectivement les longueurs d’ondes res-
ponsables du coup de soleil, tout en laissant passer celles qui pénètrent le derme. Bref, elles éteignent le signal d’alarme sans empêcher l’incendie.
Les lunettes de soleil
Elles évitent à l’œil de devoir s’adapter à la lumière intense mais privent la rétine et le cerveau de l’information lumineuse réelle. Résultat : davan-
tage de coups de soleil, une moindre sécrétion de sérotonine et, comme l’on montré les expériences du Dr John Ott, une moindre adaptation de
l’œil entrainant une moindre acuité visuelle, ainsi que la perte des vertus anti-cancer et antirhumatismales de la lumière naturelle...
Les lunettes
Elles facilitent la vision mais contribuent à la faire baisser par manque d’exercice de l’œil. En revanche, les quitter une fois qu’on les a adoptées ne
peut se faire qu’en rééduquant assidument les réflexes de la vision parfaite. Par ailleurs, les lunettes de vue ont les mêmes inconvénients que les
lunettes de soleil. Il est donc bénéfique de les laisser de côté en présence de lumière naturelle, chaque fois que leur usage n’est pas indispensable.
Les chaussures de sport amortissantes
Par le confort qu’elles apportent, elles incitent le coureur à attaquer le sol par le talon et lui font perdre la course naturelle médio-pied, favorisant
des traumatismes des genoux et des hanches. En revanche, reprendre la course pied nus ou avec des chaussures sans amorti doit se faire extrême-
ment progressivement. C’est une rééducation…
La propreté
L’excès d’hygiène – savonnage intégral, shampoings rapprochés, asepsie dans les maisons – nous prive du contact avec certains micro-organismes
bénéfiques à notre humeur et à notre santé. Par ailleurs, savons et gels douche décapent le film hydrolipidique de la peau, ce qui la déshydrate
et accélère son vieillissement. En plus, en « nettoyant » le terrain bactérien, ils favorisent l’installation de bactéries et de levures opportunistes qui
génèrent des odeurs corporelles désagréables, nous rendant dépendant de ces produits. Attention cependant, le sevrage du savon et des sham-
poings au profit de l’eau pure passe par une phase ingrate plus ou moins longue…
Les glucides en abondance
Ils donnent de l’énergie immédiatement mais acidifient notre terrain et altèrent le microbiote, favorisant les caries dentaires et les maladies dégé-
nératives. Le Dr Natascha Campbell, qui a fondé un centre de cure spécialisé au Royaume-Uni, constate que la limitation des glucides à ce qui se
trouve dans le milieu naturel fait reculer l’autisme, la schizophrénie, les troubles du comportement, le diabète, le cancer, la maladie l’Alzheimer, l’ec-
zéma, les allergies, les rhumatismes, etc. Autrement dit, la plupart des troubles à composante métabolique.
Le chauffage central
Alliés à la sédentarité, les températures constamment douces de nos maisons favorisent la conversion des graisses brunes fluides des enfants,
riches en cellules souches et capables de drainer les toxines via les canaux lymphatiques, en graisses blanches, appauvries en cellules souches, plus
épaisses et dénuées de fluidité, qui sont moins drainantes et rendent nos mouvements douloureux. Résultat : nous bougeons moins et nous pro-
duisons encore plus de graisses blanches. En plus du mouvement, dormir fenêtre ouverte, ne pas se couvrir à l’excès ou prendre des douches ou
bains froids contribue à inverser progressivement la tendance.

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R CHRISTIAN fLÈCHE
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I « La thérapie, c’est introduire le doute »
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INTERVIEW Propos recueillis par Carine Anselme
Dans son récent ouvrage, « Le monde extérieur n’existe pas » (1), Christian Flèche, fondateur du
Décodage Biologique, décrypte ce qui nous rend malades : la représentation que nous avons
du monde. « Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel que nous sommes », dit le Tal-
mud. Personne ne connaît réellement le monde objectif extérieur. Seul existe le monde subjectif,
intérieur. De ce fait, il n’existe qu’un seul conflit : le refus de la réalité. Avec sa curiosité et son
originalité habituelles, Christian Flèche nous invite - par des réflexions, métaphores et autres
expériences de conscience - à « décoller » les étiquettes. Celles que nous mettons, celles que nous
recevons, celles auxquelles nous nous identifions. Ainsi, dit-il, pourrons-nous enfin vivre en ce
lieu antérieur à tout conflit, à toute maladie, lieu de la non-dualité et de l’impermanence par
excellence. Lieu de la Santé Originelle.
« Le monde extérieur n’existe pas »... Quel est le sens du Autrement dit, nos croyances prennent la place de la réalité. Et chacun
titre de votre livre ? est convaincu de ses croyances !
Lorsqu’on parle d’un événement extérieur, on parle de soi. C’est un Cela signifierait-il que le réel n’existe pas ?
monde subjectif. Nous sommes de dociles acteurs de théâtre ! J’aime
(Rire) C’est une vaste question ! Mais pourquoi est-ce que les diffé-
cette citation de Paul Cézanne : « Voir, c’est concevoir. » Nous ne voyons
rents philosophes, scientifiques et autres religieux ont tous leur défini-
pas le réel, nous voyons nos croyances. Le regard n’est pas passif, il est
tion du réel ? Parce que chacun part de sa subjectivité. Quoiqu’on dise,
actif. Si je fais le lien avec la maladie, cela signifie que le monde exté-
quoiqu’on fasse, on parle toujours de soi. Donc, si vous me parlez du «
rieur est innocent. Si, par exemple, j’attribue la maladie à la perte d’un réel », je ne sais pas de quoi on parle... En ce qui me concerne, mon en-
travail, cet événement extérieur est innocent sur le plan de la vie inté- fance a été conflictuelle, et je passe mon temps à parler des conflits !
rieure. Cela (nous) fait sortir du statut de victime et permet de récupé- Tout ce que l’on fait parle de soi. Avec deux voies possibles : soit on ré-
rer du pouvoir. pare, soit on maintient le problème. Mais il y a de fausses réparations.
Tout le monde est pourtant persuadé de connaître le Des compensations. Prenons quelqu’un qui, enfant, n’a pas pu s’expri-
monde extérieur et le pense objectif... mer ; il devient conférencier. La vraie guérison, elle, serait de s’expri-
mer que l’on soit écouté ou pas. Dans ce livre, j’esquisse des pistes pour
Il y a des raisons à cette croyance. D’abord à cause des filtres biolo- s’harmoniser avec la Vie dans l’acceptation et non la négation de notre
giques. Physiques. Anatomiques. Certains animaux, comme les tau- identité. Afin de nous adapter au flux incessant du vivant, certes impré-
reaux, les lapins, les souris, par exemple, ne perçoivent quasiment pas visible et insécurisant parfois, mais éminemment vibrant. Vivant, donc.
les couleurs ; pour eux, le monde est flou et en noir et blanc. Et nous,
nous avons une percep- De quelle manière se désidentifier de ses croyances ?
tion des couleurs moins C’est le propos du livre. La première étape est de prendre conscience
Le retour en santé n’est pas de fine que celle des oiseaux que j’ai des croyances. La deuxième étape est de prendre du recul ; de
faire quelque chose, mais d’arrêter ou des poissons rouges. se dissocier de ses croyances. Et la troisième étape est plus spirituelle : il
de faire ce qui me rend malade. Nous percevons trois s’agit de mettre de la conscience dans tout ça.
couleurs de base, et eux
quatre ; rouge, vert, bleu, ultra-violet. D’autres animaux, comme les élé- Comment nous y prenons-nous pour piloter toute notre vie
phants, perçoivent les infrasons, et les chiens les ultra-sons que nous à l’aune des traumatismes du passé ?
n’entendrons jamais. Et pourtant, ces sons existent. Ainsi, notre biologie En effet, il est légitime de se poser la question (Rire) ! Comment nous
nous limite ; nous ne percevons qu’une partie des événements autour y prenons-nous pour maintenir active une histoire ancienne, réglée ?
de nous. Le deuxième filtre, lui, est culturel ; nous voyons, entendons, J’avais 5 ans, mémé est morte, 8 ans et on a cassé mon vélo, 10 ans et
percevons, ce que nous avons appris à voir et à entendre. Cela dépend l’instituteur m’a puni, etc. Ne subsiste qu’un souvenir, une ombre, une
de notre éducation, de nos valeurs. Un paysan et un poète, dans un illusion, une fumée. Un rien qui fait tout. Un mauvais rêve. Or, ce rêve
champ dévasté par l’orage, bien sûr, ne verront pas les mêmes choses. se fait passer pour la réalité et nous persuade de choses incroyables. Il
L’un, le manque à gagner, l’autre, la puissance de la nature. contrôle nos actes, nos pensées, nos émotions, nos organes même ! Car,
oui, nous rêvons en permanence.
À quel moment sommes-nous alors en contact avec la réa-
lité ? Quelle est l’origine de ce « rêve » ?
Mais nous ne sommes en contact qu’avec nos valeurs ! Notre culture. Notre corps exprime des sensations, des émotions, des maladies, qui ne
Nous ne voyons le monde qu’à travers nos filtres. Nos croyances filtrent sont que des informations. La question importante est : d’où viennent-
tout ce qui vient de l’extérieur et nous imposent des comportements. elles ? Qui nous les envoie ? De notre esprit conscient ?... Bien sûr que
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non ! Qui décide de souffrir, d’avoir le cancer ou d’être mélancolique
? Si cela venait du conscient, on pourrait l’arrêter et tout le monde se-
rait d’accord sur la cause de nos problèmes ; il n’y aurait pas tant de
propositions sur l’origine de nos maux. Notre drame est qu’en nous co-
habitent deux logiques, généralement différentes et parfois même to-
talement opposées. Une logique consciente, qui croit avoir le contrôle
et décider de tout. Et une logique inconsciente qui nous fait avoir des
comportements, des émotions, des maladies, des pensées. Et c’est elle
qui contrôle tout en réalité. Deux femmes sont assises dans une voi-
ture, l’une conduit, l’autre est passagère. La passagère veut cheminer
vers la vallée de la fertilité ; elle a le désir d’être enceinte. Mais la femme
qui tient le volant décide d’aller vers le désert, où rien ne pousse. L’autre
a beau pleurer, rien n’y fait ; la conductrice a tout pouvoir. La conduc-
trice, c’est l’inconscient. La passagère, c’est le conscient. Bien sûr, une
femme stérile voudrait avoir des bébés, un homme avec un infarctus
souhaiterait avoir un bon cœur, un dépressif voudrait être joyeux... Mais
ils ne décident pas et rien ne change, la maladie perdure, car ce n’est
pas le conscient qui tient les rênes. C’est l’inconscient. Et l’inconscient
de cette femme stérile a en mémoire une ancêtre morte en accouchant.
Alors, en toute logique, il est bien mieux d’être stérile et vivante qu’en-
ceinte puis morte.
Dans votre ouvrage, vous distinguez deux types d’incons-
cients : le bas-inconscient et l’Un-Conscient. Comment se
différencient-ils ?
Le premier est la somme de nos apprentissages positifs et de nos souf-
frances non solutionnées, non abouties, de ce que nous prenons pour
de mauvaises expériences inutiles. En réalité, elles sont inutilisées, car
ce ne sont pas les problèmes que nous rejetons, c’est ce que nous re-
jetons qui devient un problème ! Au lieu d’être un apprentissage. Le
second est le « pas encore conscient »... à cause du premier probable-
ment, de notre ignorance, de nos peurs et de nos habitudes. C’est le di-
vin pour certains, et pour d’autres le « Un conscient de lui-même » à tra-
vers sa création, et nous autres, ses jardiniers. C’est un espace illimité de
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ressources, qui ne connaît pas le conflit ; la souffrance lui est totalement
étrangère, inaccessible.
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Vous dites, dans votre livre, que « celui qui demande devra
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apprendre à vivre avec la réponse ». Qu’est-ce que cela im-
plique ? I
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La prise de conscience est sans retour en arrière. Si, par exemple, je
souffre d’addictions, de dépression ou encore de phobie chronique et
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que je me dis : « OK, je suis comme ça », la situation peut perdurer. Mais
si je pose la question du « pourquoi ? », que je cherche d’où cela vient
(en thérapie, par exemple) et que je découvre que ça remonte à l’en-
fance, je ne peux plus faire comme avant !
Quel est le lien de ce livre avec le Décodage Biologique,
dont vous êtes le fondateur ?
C’est un lien de cause à effet. Il plonge dans la structure même de ce
qu’est le vivant - du vivant biologique et de la vie sociale, au vivant spiri-
tuel. C’est le chemin que je prends ; celui de la vie intérieure, quantique.
Je réfléchis en arborescence. Or, un livre est linéaire ; il n’est qu’une des
arborescences. Il faut être humble. L’être humain est beaucoup plus
vaste que toutes nos théories !
Néanmoins, quelle nouvelle étape cet ouvrage vous a-t-il
fait franchir ?
En 1994, lorsque j’ai créé le Décodage Biologique, j’ai réalisé une fer-
tilisation croisée, si je puis dire, entre différents outils, différentes ap-
proches : la PNL, l’écoute active de Carl Rogers, les travaux d’Erickson
(hypnose), de Marc Fréchet (projet-sens et cycles de vie) ou encore la
médecine nouvelle du Dr Hamer (même si j’ai intégré ses limites, tant
dans sa posture avec les patients qu’avec les autres médecins). Au fil du
temps, je me suis éveillé à la non-dualité. J’ai commencé à proposer des
stages sur l’identité ; pour prendre du recul notamment par rapport aux
croyances, aux étiquettes auxquelles on s’identifie. J’ai ensuite été plus
loin avec des expériences de conscience, à travers la pratique de la mé-
ditation avec un maître éveillé. Cette voie me nourrit, cela change ma
perception, notamment de la maladie.
En quoi cette voie de la non-dualité change-t-elle cette per-
ception ?
En cas d’infarctus, si l’on suit la thèse de Hamer, il s’agit d’un conflit de
perte de territoire (si l’on est droitier)... mais cela n’a de sens que si je
suis attaché au territoire !! Idem pour l’eczéma que l’on rattache à un
conflit de séparation, mais cela ne vaut que si je suis attaché à l’autre, à
la relation. Cette voie de la non-dualité, qui nous ramène à l’unité fon-
damentale, nous fait remonter à la genèse de la genèse de la maladie.
Mais il y a des étapes intermédiaires : on n’est pas obligé de faire de la
méditation pour soigner sa rhinite ! Le Décodage Biologique, c’est al-
ler plus loin que guérir de la maladie. Du temps de son vivant, j’ai ain-
si dit au Dr Hamer que l’appellation « médecine nouvelle » me semblait
réductrice. Car c’est aussi une philosophie qui permet une compréhen-
sion du vivant. Et cela a des conséquences sur différents plans, comme
l’éducation. Au final, que le patient guérisse ou pas, là n’est pas l’enjeu,
oserais-je dire. L’essentiel est qu’il devienne plus conscient. Je vais para-
phraser (feu) Yvan Amar qui, souffrant de bronchite chronique, disait à
ceux qui voulaient le soigner : « Toi qui veux me guérir, je ne veux pas que
tu me prives de l’enseignement que me donne cette maladie. »
Qu’entendez-vous alors par « guérison » ?
Entre le processus d’entrée en maladie et le processus d’entrée en gué-
rison, une des différences est l’objet à guérir. En effet, la maladie appa-
rente, le problème apparent, conscient, est en réalité la guérison d’autre
chose. La maladie vient me guérir d’un mal plus profond. Tout pro-
blème conscient en vérité est là pour m’éviter quelque chose de pire,
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bien plus profond, caché. Le problème apparent, conscient, est toujours
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la solution d’un problème plus grand, inconscient. Comme l’écrit Carl
R Jung : « La maladie est l’effort que fait la nature pour me guérir. Elle
V contient l’or véritable qui n’a pu se manifester nulle part ailleurs. Car
I la maladie n’est pas un fardeau superflu et vide de sens, elle est nous-
E mêmes en tant qu’autre qu’on cherche à évincer. Une névrose n’est réel-
lement réduite que lorsque l’évolution thérapeutique a liquidé la fausse
W attitude du moi. Ce n’est pas la névrose qu’il s’agit de guérir, c’est elle
qui nous guérit... »
C’est à ce chemin du sens que nous éveille le Décodage Bio-
logique ?
En effet, depuis 1994, le Décodage Biologique démontre que la maladie
naît en un instant précis, concret, datable. On m’oblige à digérer l’inac-
ceptable, j’ai la diarrhée. Notre conscient préfère subir une diarrhée,
plutôt que de se savoir empoisonné volontairement par sa mère ou
sous des tonnes d’emmerdements impossibles à éviter. Autre exemple :
on m’a imposé de faire quelque chose de honteux avec les mains, je me
paralyse les mains... L’inconscient choisit le moindre stress, toujours, et
préférera produire un symptôme plutôt que se souvenir d’un stress plus
grand, comme, par exemple, la mémoire d’un acte coupable. Freud a
découvert l’inconscient
et le refoulement - le
La voie de la non-dualité, qui nous lieu de ce refoulement
ramène à l’unité fondamentale, est le corps. Ainsi, pour
nous fait remonter à la genèse de la le philosophe Alain : «
genèse de la maladie. L’inconscient, c’est le
corps ». La maladie est
donc une guérison su-
perficielle, limitée. Une des guérisons possibles. La seule envisagée à ce
moment de vive émotion, de stress.
Quelle est alors l’autre guérison possible ?
La guérison souhaitable - initiatique - et profonde est une autre guéri-
son du même instant. Celui du choc, de l’entrée en maladie. On m’em-
poisonne, on m’oblige à agir. Pour changer l’effet, un chemin possible
est de connaître la cause et faire un nouveau choix. Exemple : je suis
paralysé des jambes depuis que mon patron m’oblige à travailler loin
de ma famille. Pour guérir plus profondément, plusieurs voies s’offrent
à moi : 1/ Je vais là où on m’oblige à aller et je le vis bien, 2/ Ou je dis
ne pas vouloir y aller. J’exprime ce que je ressens, 3/Ou encore, je dé-
couvre pourquoi je ne voulais pas y aller (enfant, on m’a obligé à partir
en colonie de vacances, et j’ai cru que l’on m’abandonnait, que plus per-
sonne ne m’aimait), et je guéris plus profondément que je ne le fis avec
le symptôme, 4/ Ou je prends conscience que personne n’a jamais obli-
gé qui que ce soit ! Je crois pour ma part que le retour en santé n’est pas
de faire quelque chose, mais d’arrêter de faire ce qui me rend malade. Je
veux dire que l’état de santé est notre base sans cause, originelle. Rien
ne le provoque. La mer ne fait rien pour être salée... Vous êtes malade,
vous avez un problème ? Que faites-vous pour être malade ? Trouvez la
réponse en vous et arrêtez cela. Ce que vous faites pour être malade fait
partie de votre réalité, de ce que vous prenez pour votre réalité. La thé-
rapie, c’est remettre cela en question, introduire le doute.
À LIRE
Le monde extérieur n’existe pas. Pour votre santé, changez de pers-
(1)
pective ! Christian Flèche (Le Souffle d’Or, 2018).
POUR ALLER PLUS LOIN
Christian flèche a créé le Décodage Biologique en 1994 et en est un
formateur réputé en France et à l’étranger. Il est aujourd’hui Directeur
pédagogique de l’École française du Décodage Biologique : « Bio Déco-
dage Pratique ® » et de l’École internationale du Décodage Biologique
14 www.neosante.eu
: « Santé Libre ». Psycho-Bio-Thérapeute, Master en PNL et en Langage
Métaphorique, il utilise aussi l’Hypnose Ericksonienne, les Cycles Bio-
logiques Mémorisés et la Psychogénéalogie. Voir www.biodecodage.
com
PROCHAINS STAGES EN 2018 DANS LA RÉGION D’AIX-EN-PRO-
VENCE :
• Les bases pratiques du décodage biologique : 5 - 6 - 7 octobre.
• Conflictologie, études des conflits : du 18 au 21 octobre.
• Les bases de la PNL : du 11 au 14 octobre.
• Pourquoi devenir thérapeute et comment le rester : 14 - 15 - 16 sep-
tembre.
Infos & réservations : jeanremy@openingme.fr (ces stages sont indépen-
dants les uns des autres)
EXERCICE
LES TROIS CERCLES D’EXPÉRIENCE PAR
CHRISTIAN fLÈCHE
1. « Lorsque vous voulez changer, la plupart du temps, vous vou-
lez rester dans votre espace de sécurité : au centre de votre
vie, de vos repères et habitudes. De ce qui est connu. La rou-
tine. Surtout, on ne change rien. Ou : on change des choses qui
ne changent pas. Par exemple, on divorce d’avec un(e) parte-
naire, mais on le/la remplace par quelqu’un qui a la même taille,
la même conversation, le même prénom, comme ça on prend
moins de risques... Ce sont des changements qui ne changent
rien.
2. Autour de ce cercle central, il y a la zone de risque. Faites très
attention ; un bonheur est si vite arrivé ! Les surprises nous y at-
tendent. Pour ça, il faut faire un pas à l’extérieur de la demeure
de nos habitudes. Certaines personnes vont toujours au même
endroit en vacances, elles font les mêmes plats, ont les mêmes
habits, les mêmes amis, etc. Chaque jour, à peu près 95 % de
nos pensées sont identiques à celles de la veille et du lende-
main. Si vous faites silence... quelle sera votre prochaine pen-
sée ?
3. Et autour, il y a un 3ème cercle: la zone de danger inutile. Cer-
tains personnes vont au-devant de la mort (sports à hauts
risques, addictions...) Mais il n’en sort rien d’utile, ni de créatif.
C’est important de sentir la différence entre ces deux espaces :
– Qu’est-ce qui me rapproche le plus de moi-même ? De mon
objectif le plus élevé ? Quel est le changement le plus généreux
? Celui qui permet une ouverture à l’imprévu, qui vient réaliser
les plans subtils de mon âme ? – Et, au contraire, qu’est-ce qui
va être un risque inutile, stérile ? »
EXPÉRIENCE DE CONSCIENCE :
« Vous pouvez dessiner ces trois cercles. Le cercle central a la taille de
la pulpe de votre doigt (c’est votre zone de confort). Un deuxième
cercle autour (zone de risque). Et un troisième cercle (zone de dan-
ger inutile). Je vous invite à être à l’écoute de ce qui se passe à l’inté-
rieur de vous. Mettez votre doigt au centre. Ça, c’est tout ce que vous
connaissez, votre sécurité. Parfois, c’est un malheur connu mais que
vous préférez à l’inconnu, au changement. « Mon mari a des défauts,
mais je les connais. Avec un autre homme, ça pourrait être pire. Donc, je
reste avec lui... » Ce sont toutes vos habitudes. « Je m’ennuie au bou-
lot, mais je ne sais faire que ça, et puis la sécurité, c’est important ! » Puis,
commencez à éloigner votre doigt pour le diriger et le poser sur les
deux autres cercles. Très lentement, à l’écoute de vos sensations. Dis-
tinguez ce qui se passe en vous avant de revenir au centre. »
 CAHIER Septembre 2018

DÉCODAGES AVERTISSEMENTS
1. Le décodage apporte un regard neuf sur les maladies et leur sens biologique, psychologique ou symbolique. Cet éclairage nouveau
peut vous aider, mais soignez-vous en accord avec votre médecin.
2. Les auteurs de ce cahier sont tous formés à la médecine nouvelle, à la biologie totale ou au décodage biologique des maladies.
Leurs décodages peuvent cependant être divergents, voire contradictoires. Nul ne prétend détenir la vérité.

DéCODAGE LA SURDITÉ
331 ou PAN dans l’oreille !

R
acine pose la question dans Phèdre : « quelle
nouvelle a frappé mon oreille ? » Remarquez
l’utilisation du verbe « frapper » par le poète et
dramaturge. Ce sont des coups, sous forme de mots,
qui arrivent parfois à nos oreilles.
La maladie
La surdité est la diminution très importante ou
l’inexistence totale de l’audition, qu’elles soient
congénitales ou acquises. Quand il s’agit d’une di-
minution partielle de l’acuité auditive, on parle d’hy-
poacousie. L’organe de l’audition est composé de
deux parties : un appareil de transmission des sons et
un appareil de perception des sons. Il y a donc deux
formes d’hypoacousie. L’hypoacousie de transmis-
sion est une atteinte de l’oreille externe ou de l’oreille
moyenne, due par exemple à des otites chroniques
ou à l’otospongiose. L’hypoacousie de perception est
liée à une perception défectueuse, la transmission
étant bonne. Elle est due soit à la lésion de la cochlée
(dans l’oreille interne) soit à une atteinte des fibres
nerveuses dans le nerf auditif ou sur les voies audi-
tives centrales (qui vont de l’oreille interne vers le cer-
veau), dont les causes possibles sont les suivantes :
vieillissement, fracture, maladie de Ménière, trau-
matisme sonore, médicaments toxiques. Si les fibres
nerveuses sont touchées, cela peut être du aussi à un
neurinome (tumeur du nerf acoustique) ou une in-
fection ou un accident vasculaire. Pour un décodage
complet d’une surdité, il est donc important de se ba-
ser sur le diagnostic de son origine afin de compléter
les pistes générales figurant ci-après. En cas de surdi-
té partielle, on s’intéressera aussi aux fréquences oc-
cultées (graves ou aiguës) pour affiner le décodage.
L’étymologie
Le mot surdité vient du latin « surditas ». Le qualifi-
catif « sourd » est plus souvent utilisé en français et a
plusieurs sens figurés qui donnent des pistes conflic-
tuelles :
• faire la sourde oreille : feindre de ne pas entendre,
refuser d’entendre, de reconnaître, ignorer une
demande ; rester indifférent, insensible ;
• sourd : qui n’est pas éclatant ;
• sourd : qui n’est pas prononcé, qui ne se manifeste
pas nettement ;
• sourd : qui s’accomplit dans l’ombre sans qu’on en
ait clairement conscience.
On n’accordera cependant à ces pistes qu’une valeur
relative car, si elles peuvent expliquer une forme de
surdité psychologique, assez fréquente chez les gens
qui entendent mais n’écoutent pas, elles ne suffisent
pas à rendre quelqu’un réellement sourd comme un
pot, un stress plus puissant est nécessaire.
Le mot hypoacousie vient du grec « hupo » = en-des-
sous, et de « akouein » = entendre. Littéralement, mal
entendre signifie entendre par en-dessous. L’hypoa-
cousie est le signe d’une dévalorisation dans l’écoute
possible : on ne se sent plus capable de tout en-
tendre. Pour échapper à la nullité, on se réfugie dans
le silence, dernier paravent derrière lequel on puisse
se cacher.
L’écoute du verbe
Sourd = d’ours (anagramme). Recherchez les conflits
programmants au début de la vie du patient sourd,
à l’âge où il était comme un petit ours mal léché. La
mère ne l’a pas entendu quand il pleurait et il s’est
senti seul au monde. Elle ne l’a pas assez léché, ré-
chauffé, regardé, embrassé, et dans le représenté cé-
rébral, cela est du à l’ouïe déficiente. Elle hibernait
peut-être (naissance avant ou pendant l’hiver) ? Ou
elle ne pensait qu’à son autre enfant idéalisé (nais-
sance après un enfant mort) ?
Le sens biologique
Au cours de son séminaire de base, Claude Sabbah
racontait l’histoire de ce monsieur malentendant qui
avait perdu son père à l’âge de 7 ans. Comment l’a-
t-il appris ? Telle est la question à poser. Il l’a appris
par l’ouïe bien sûr. Un camarade l’a surpris en lui an-
nonçant « ton père est mort ». Et PAN dans l’oreille !
Ces mots ont été comme un coup de feu tiré à bout
portant à côté de son oreille. Ce fut le conflit déclen-
chant de son hypoacousie. Il s’énonce comme suit :
je ne veux plus entendre des choses pareilles, donc
je ne veux plus entendre du tout. La maladie est la
solution biologique parfaite au stress de la personne
qui a du entendre une chose terrible dont elle ne se
remet pas, et grâce à la surdité elle pourra faire le
mur du silence, s’enfermer comme un escargot dans
sa coquille. A présent, elle peut entendre n’importe
quoi, elle s’en moque.
Voici d’autres formulations du conflit données par
d’autres décodeurs :
• je n’en crois pas mes oreilles ;
• il m’est intolérable d’entendre cela ;
• conflit d’agression verbale ou auditive (trop de
bruit) ;
• ce sont des propos qui dépassent ma capacité
d’entendement ;
• conflit de territoire : il m’est insupportable d’en-
tendre mon rival pénétrer dans le territoire, car
cela veut dire que je perds ma place.
Voici un autre exemple donné par Christian Flèche
: c’est l’histoire d’une femme qui « vit en bonne en-
tente avec son mari », tout en restant quand-même
en stress, « à l’écoute du moindre signe » pour sa-
voir s’il la trompe, et qui reçoit le choc quand elle ap-
prend, par l’oreille bien sûr, qu’il en aime une autre, et
de plus elle apprend que tout le monde le savait sauf
elle (le stress du « qu’en dira-t-on »), la nouvelle circu-
lait « de bouche à oreille », sauf la sienne, donc elle
est mauvaise son oreille, autant qu’elle ne serve plus
(on retrouve ici une notion de dévalorisation comme
évoquée ci-avant par l’étymologie du mot hypera-
cousie).
La guérison
C’est bien sûr durant la phase de conflit actif que
l’on constate une diminution de l’audition, voire la
disparition de celle-ci. Des acouphènes sont aussi
possibles selon Robert Guinée. Le sens est d’empê-
cher la perception d’une information auditive insup-
portable. Après la solution du conflit, tout d’abord
il y a une chute de l’audition, la disparition des
acouphènes puis, lors de la crise épileptoïde, retour
bref des manifestations de la phase de conflit actif,
et enfin retour de l’audition à la normale après une
phase d’hyperacousie. Alain Scohy conseille la prise
de fortes doses de vitamine C à ce moment, ainsi que
de l’huile de bourrache ou d’onagre, pour aider à la
réparation des organes particulièrement fins qui pré-
sident à l’audition.
Bernard Tihon

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 DéCODAGE L’ALOPÉCIE
332 ou la perte de protection du père
C
omme chacun le sait, la perte anormale
de cheveux est plus fréquente chez les
hommes. Apparemment ceux-ci ne s’en
inquiètent pas trop, c’est perçu comme une
fatalité, un signe d’appartenance familiale et
de reconnaissance sexuelle. Par contre, pour
une femme, perdre ses cheveux est un grand
drame car cela touche à son image sociale,
dans une société où l’image est reine.
La maladie
L’alopécie est la chute partielle ou totale des
cheveux. La médecine l’attribue à l’âge, ou à
des facteurs génétiques, ou à la suite d’une
affection locale ou générale, comme par
exemple l’anémie, tout en reconnaissant que
certains chocs nerveux ou traitements médica-
menteux, comme la chimiothérapie, peuvent
jouer un rôle déclenchant.
En cas d’alopécie cicatricielle, avec lésion du
cuir chevelu, il y a destruction définitive des
follicules pileux. Mais la plupart des alopécies
sont non cicatricielles et réversibles. Elles sont
soit localisées soit diffuses. La plus fréquente
est l’alopécie séborrhéique, dite aussi calvi-
tie commune, qui est due à un excès d’hor-
mones mâles, les testostérones. C’est pour-
quoi ce problème concerne plus les hommes,
mais aussi certaines femmes lors de la mé-
nopause, ou celles qui ont plus d’hormones
mâles que la normale : s’agirait-il de femmes
qui sont trop souvent dans leur « masculin »,
qui fonctionnent plus comme des hommes
que comme des femmes, celles dont on dit
qu’elles portent la culotte ? Ce ne serait pas
étonnant dès lors qu’elles empruntent égale-
ment aux hommes leur calvitie.
L’étymologie
Le mot « alopécie » vient du latin « alopecia »,
lui-même dérivé du grec « alopêx » = renard.
L’étymologie nous renvoie donc vers l’étho-
logie. Pourquoi la chute des cheveux fait-elle
penser au renard ? Sans doute parce qu’il s’agit
d’un animal qui perd ses poils chaque année.
Mais encore…
Le conflit de la renarde
C’est Gérard Athias qui qualifie ainsi la perte
de cheveux. La particularité de la renarde est
qu’elle utilise ses poils pour faire son « nid »,
pour y accueillir ses petits, montrant par là
qu’elle veut leur donner un certain confort.
Mais ne serait-ce pas aussi parce qu’elle ne
peut pas compter sur son mâle pour l’aider et
pour la protéger ? Elle n’aurait alors d’autre res-
source que de s’en sortir seule, en utilisant tout
ce qu’elle a sous la main. Chez les humains, par
exemple, c’est l’histoire d’une mère qui met au
monde un prématuré : j’enlève mes poils pour
16 www.neosante.eu
continuer à incuber mon enfant.
Notez qu’il y en a d’autres des animaux dont
la crinière est bien utile, comme le lion par
exemple, qui est ainsi protégé des crocs et des
coups de ses adversaires. D’ailleurs tous les
animaux sont chevelus, à l’exception de ceux
qui ont une ou des cornes. Malheureusement,
l’homme chauve, aussi chauvin soit-il, n’a pas
de cornes pour se défendre, au sens propre du
terme en tout cas.
L’écoute du verbe
Alopécie = allô / paix / si = allô / pè(re) / si.
L’écoute du verbe nous entraîne vers un conflit
de communication. Et une condition, de la-
quelle dépend la paix, où le père joue un rôle
capital. Je dois, pour avoir la paix, pouvoir com-
muniquer verbalement avec mon « père », réel
ou symbolique, sinon c’est la guerre, c’est le
danger en permanence, ma survie est en jeu.
Les cheveux nous serviraient-ils d’antennes
pour des communications subtiles et vitales
avec le ciel, et notre père qui y est, lorsqu’il est
mort ?
Le sens biologique
Avant d’aborder l’origine conflictuelle de l’alo-
pécie, il est important de rappeler que les
cheveux poussent encore après la mort. Il y a
donc un décalage possible entre le conflit dé-
clenchant et le moment où les cheveux com-
mencent à tomber, sauf dans les cas de grands
chocs ayant des effets immédiats.
Robert Guinée attribue l’origine de l’alopécie à
une conjonction de plusieurs conflits :
• une séparation, comme pour les problèmes
de peau (épiderme) : c’est par la peau, et
aussi par les cheveux, que nous retrouvons
le contact avec nos êtres chers (exemple
: l’alopécie apparaîtra à l’endroit précis
où le patient était caressé par sa mère ou
sa femme ; ou bien c’était l’endroit où lui-
même avait l’habitude de caresser son
chien, aujourd’hui disparu) ;
• une perte de protection, comme par
exemple le rejet par le clan, un des rôles
biologiques des cheveux étant de proté-
ger le crâne contre les chocs physiques et
aussi thermiques ; tant qu’on coupe les che-
veux, ils repoussent, car nous avons besoin
de cette protection ;
• une dévalorisation esthétique due à la ma-
ladie elle-même, ce dernier conflit appa-
raissant après l’installation des deux autres
et verrouillant le système, comme le conflit
de silhouette en cas d’obésité.
Si l’alopécie apparaît à un endroit particulier
du crâne, on en tiendra compte pour affiner
le décodage. La nuque manifestera un climat
d’insécurité à tendance paranoïaque. La zone
temporo-frontale fera penser à un climat de
dévalorisation intellectuelle, où l’on s’efforce
de trouver les bonnes solutions en se « creu-
sant la tête » ou en « s’arrachant les cheveux ».
Le sommet du crâne mettra sur la piste d’une
dévalorisation plus morale, voire religieuse :
c’est la communication avec le grand monde
d’en haut.
L’alopécie est la manifestation d’un conflit actif,
dont le sens est à la fois de mettre le crâne plus
en contact avec l’extérieur, et aussi de le rendre
plus « pénétrable », plus sensible à tout ce qui
pourrait venir du « père », situé au-dessus dans
notre représenté, sans être « tiré par les che-
veux », ce qui, au sens propre du terme, est as-
sez douloureux. Mais sachons que les chutes
les plus importantes apparaissent lors de la pé-
riode inflammatoire qui suit directement la ré-
solution du conflit. Ne nous inquiétons pas, ils
repoussent après.
Pour les patients qui doivent subir une chimio-
thérapie et qui ont peur de perdre leur che-
veux à cette occasion, l’auteur précité conseille
d’être attentif à solutionner le conflit d’incapa-
cité à se protéger ou à être protégé, dans un
ressenti de séparation (hospitalisation), ce qui
permettra d’éviter ce désagrément.
Mes cheveux sont tombés à cause du
casque qu’on m’a fait porter
C’est la réflexion que je me suis faite lors de
mon service militaire, qui n’était à l’époque pas
du tout volontaire. Pour reprendre les mots
d’Alain Scohy, j’ai ressenti à l’armée une grave
solitude affective couplée à une détresse pro-
fonde, qui m’est tombée sur le haut du crâne.
Christian Flèche quant à lui parle du conflit
d’être séparé de ses racines familiales. C’est
bien cela aussi que j’ai vécu. J’avais perdu tous
mes repères, j’avais beau couper mes cheveux
en quatre, rien à faire, je n’ai pas pu y couper,
à l’armée.
Pour une femme, les cheveux sont affaire de
beauté et de séduction. Certaines d’entre elles
ne dédaignent d’ailleurs pas le plaisir de « mar-
quer » leur territoire amoureux en laissant traî-
ner un long cheveu blond sur le veston de leur
amant, histoire que la rivale s’en aperçoive cer-
tainement. Pour un homme, les cheveux sont
davantage synonymes de force et de puis-
sance, comme dans le mythe de Samson. Les
Sikhs par exemple ne coupent jamais leurs
cheveux. Ils s’arrêtent eux-mêmes de pousser
quand ils arrivent au genou. Si, vous aussi, ce-
la vous horripile quand on touche à vos che-
veux, trouvez une solution à votre conflit de
perte de protection « paternelle », et il n’y aura
plus de raison que vos cheveux tombent anor-
malement.
Bernard Tihon
DéCODAGE LA CONTRACTURE MUSCULAIRE
333
La maladie
ou mon action va encore être empêchée
Une contracture est une contraction d’un
muscle du squelette, spontanée, durable et
douloureuse, survenant en l’absence de toute
lésion anatomique. Il est normal que le muscle
se contracte, c’est sa façon d’agir, mais ici la
contraction est anormale. Les causes recon-
nues par la médecine sont une maladie infec-
tieuse (tétanos, péritonite, méningite), ou une
intoxication, ou une inflammation musculaire
(myosite), ou une maladie nerveuse (paraly-
sie, hystérie), ou simplement le surmenage. La
contracture peut être permanente ou transi-
toire (dans ce dernier cas, on parle de crampe).
A la palpation, le muscle est dur, douloureux.
Les traitements habituellement proposés sont
les suivants : repos, application de froid, mas-
sages, kinésithérapie et médicaments en cas
de douleur intense. La prévention passe par
le respect des règles d’échauffement progres-
sif lorsqu’on a des efforts de type sportif à pro-
duire.
L’étymologie
Le mot contracture vient du latin « contractura
», de « contrahere » = resserrer ; faire un contrat.
En architecture, une contracture est un rétré-
cissement de la partie supérieure d’une co-
lonne. Sur base de cette étymologie, le verbe
français « contracter » a plusieurs significations
qui donnent des pistes pour le décodage de la
contracture :
• s’engager par un contrat ou une convention
: il y a donc de la peur de s’engager, chez
qui contracte tout le temps ses muscles ; re-
cherchez les stress liés à un engagement,
les mémoires négatives à ce sujet ;
• acquérir, prendre de quelqu’un ou de quelque
chose (par exemple, contracter une habi-
tude, une manie,…) : il y a donc aussi la
peur de prendre quelque chose de négatif,
un vice, une maladie ; recherchez les mau-
vais exemples dans la famille (un père al-
coolique,…) ;
• réduire le volume d’un corps, sans en modi-
fier la masse ;
• en grammaire, réunir, réduire deux voyelles
ou deux syllabes en une seule : cherchez les
drames dans les fratries, où un frère ou une
sœur a été réduit(e) à un rôle de faire valoir
vis-à-vis d’un(e) autre.
Le mot muscle vient du latin « musculus » = pe-
tite souris. En effet, un muscle a la forme allon-
gée d’une souris, d’ailleurs ne dit-on pas « la
InDEX DEs DécoDaGEs
Retrouvez la liste de tous les décodages déjà parus sur notre site
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souris du gigot » pour désigner un certain mor-
ceau de viande ? On relève la présence d’un
suffixe de dévalorisation : le muscle incriminé
par le conflit est petit, trop petit pour effectuer
le mouvement désiré, d’où je ne vaux rien et je
dois le contracter au maximum pour avoir plus
de chance d’y arriver.
Enfin, on s’intéresse au mot « raideur », particu-
lièrement dans son utilisation pour désigner la
mort (raideur cadavérique) et aussi la raideur
d’une attitude, des principes, où le spirituel re-
joint le physique et s’oppose à la souplesse :
• il serait peut-être temps d’assouplir un peu
ses principes, pour retrouver un corps plus
souple ;
• avec l’âge et le temps, nous abandonnons
l’extrême souplesse du nouveau-né pour al-
ler vers l’extrême rigidité du cadavre, mais
ce n’est peut-être pas un chemin inéluc-
table (cela existe, des « vieux » qui restent
souples), apprenons à nous débarrasser de
nos carcans mentaux pour renaître à la belle
et grande souplesse de tous les possibles,
car l’expérience de la vie ne peut pas être
qu’une accumulation de certitudes. Qu’y a-
t-il de certain finalement dans la vie ? Rien,
si ce n’est la mort, et encore…
Le sens biologique
Les muscles striés ou volontaires corres-
pondent au conflit d’être dans l’impuissance,
de se sentir incapable d’effectuer un effort,
une action, parce que l’action qu’on veut effec-
tuer est empêchée, voire dans certains cas car-
rément entravée, ou inversement parce qu’on
est obligé d’effectuer une action non désirée.
Ce ressenti d’impuissance est lié, au niveau
du cerveau inconscient, au fait qu’on n’a pas
la force, la puissance musculaire requise pour
effectuer le mouvement : tout est de la faute
de ce(s) muscle(s). Pour affiner le décodage, il
est bien sûr indispensable d’envisager les di-
verses possibilités de mouvements dans les-
quelles chaque muscle contracté est impliqué.
Par contre, si les contractures sont générales,
on creusera la piste du conflit général dans la
vie quotidienne du patient.
Durant la phase de conflit actif, des nécroses
progressives apparaissent dans le muscle, avec
atrophie et perte de force. Le sens est d’arrê-
ter l’affrontement inhérent au conflit, perçu
comme trop dangereux et sans issue positive
possible. Après la solution du conflit, il y a re-
constitution musculaire dans un contexte in-
flammatoire, avec hypertrophie. Le sens est de
refaire un muscle plus gros et plus puissant, en
prévision des futurs combats. La contracture
musculaire se situe également dans cette pers-
pective : je dois faire un muscle qui se met plus
vite en mouvement, pour réagir plus vite, pour
être prêt à me défendre et à attaquer dans l’ins-
tant même. Je n’ai jamais la paix, je dois tou-
jours être sur mes gardes, je ne peux jamais
être détendu(e). Exemples : tous les cas de har-
cèlement, sexuel ou moral, qui durent pendant
des mois, des années.
Si le muscle fonctionne bien, normalement, il
y a contraction musculaire. Ici, il ne faut sur-
tout pas le détruire, le stress est d’être sûr qu’il
fonctionne toujours bien et le mieux possible,
car il y a beaucoup de mouvements, d’efforts,
à faire, des petits conflits répétitifs, accompa-
gnés d’un auto-jugement négatif : je n’y arrive
pas, j’ai honte si…je tombe, je bave, je rate,...
Ce ressenti touche les personnes qui font sans
cesse des efforts pour se contrôler, pour être
dans la norme, persuadées que si elles n’y ar-
rivent pas, on va se moquer d’elles, les consi-
dérer comme nulles. Ces personnes travaillent
souvent excessivement, et ce sans raison.
On recherchera aussi les mémoires familiales
où cela a été une solution de survie d’être très
tendu, contracté à l’extrême. Par exemple, cela
peut être une solution parfaite pour sortir un
enfant lors d’un accouchement difficile : cher-
chez les enfants morts à la naissance.
Etant donné l’importance de la notion de
temps (il faut réagir à l’instant même, car
l’ordre est déjà dans le muscle, je n’ai plus le
temps de prévoir), on s’intéressera également
au lien éventuel avec un dysfonctionnement
de la thyroïde, particulièrement l’hyperthyroï-
die, qui correspond à la nécessité d’aller tou-
jours plus vite pour attraper le morceau.
En conclusion, la contracture musculaire révèle
une situation de stress qui a un impact sur les
muscles. C’est l’alerte rouge, toute la vigilance
musculaire est montée d’un cran. On est en hy-
per surveillance de l’extérieur, comme dans les
allergies ou les pathologies des ganglions, prêt
à lâcher les muscles au quart de seconde. La
contracture révèle un manque d’assurance, de
certitude rassurante, et in fine un manque cruel
d’amour. Un manque d’amour inconditionnel.
Car jusque là, tous les amours ont fait défaut au
moment où on en avait besoin.
Aimez-vous, vous-même, comme une mère ou
un père idéal aurait dû vous aimer.
Bernard Tihon
www.neosante.eu 17
 LE PLEIN DE SENS Témoignages & cas cliniques

LA RECTOCOLITE HÉMORRAGIQUE LE CHOLESTÉATOME

La rectocolite hémorragique (RCH) ou colite ulcéreuse
hémorragique est une maladie auto-immune. Elle est plus
fréquente chez l’homme.
Les symptômes sont principalement constitués d’une diar-
rhée chronique et sanglante et d’hémorragies dans les
poussées sévères. Elle est très douloureuse et accompa-
gnée fréquemment de glaires mélangées ou non aux selles.
Les patients souffrent de brûlures rectales (ténesme), de co-
liques expulsives et d’épreintes (faux besoins).
Il peut exister des manifestations extra-intestinales. La fa-
tigue est un symptôme classique, présent même en dehors
des poussées.
En termes biologiques de conflit, nous avons ici une situa-
tion ressentie par le malade comme une crasse abjecte
et impardonnable et cela à l’intérieur du clan proche.
Il faut retrouver également un conditionnel négatif de vie
(menaces et/ou chantages) du fait du caractère auto-im-
mun de la maladie.
Pendant la phase de conflit actif, la maladie ne se manifeste
pratiquement pas sauf par une tendance à la constipation.
En effet la muqueuse endodermique ne peut faire que de
la masse dans cette phase. C’est lorsque le conflit est résolu
par une solution pratique, le plus souvent de courte durée,
que la réparation débute et que les symptômes de la colite
ulcéreuse apparaissent. C’est la phase de nettoyage des tu-
méfactions de la phase active.
Comme le conflit n’est pas solutionné en conscience de
conscience (« c’est l’Amour qui guérit »), les poussées
peuvent se succéder tout le reste de la vie du malade
(conflit en balance). La grande fatigue est liée au conflit de
direction associé, avec un manque de motivation pour la
vie.
Dans le ressenti de crasse abjecte, on retrouve quelques
mots-clés comme : « se faire avoir », « se faire entuber », etc.
Dr Jean-Claude fajeau
Le cholestéatome est la présence d’épithélium pavimenteux stratifié dans
l’oreille moyenne. Cet épithélium desquame et se kératinise (structure histo-
logique de la peau), et peut provoquer l’érosion voire la destruction des struc-
tures contenues dans et autour de l’oreille moyenne.
La forme la plus fréquente est le cholestéatome acquis par évolution termi-
nale d’une otite chronique (poches de rétractions essentiellement). Une per-
foration tympanique acquise post-traumatique ou post-otitique peut égale-
ment entrainer un cholestéatome par migration de l’épiderme du conduit par
la perforation. Elle est généralement une évolution ultime des manifestations
précédentes répétées. On retrouve l’existence de mastoïdite dans les mois pré-
cédents. On parle de pseudotumeur inflammatoire (sorte de kyste) de l’oreille
moyenne caractérisée par la production de débris de peau (squames) qui vont
envahir l’oreille moyenne et la mastoïde. Pour ce faire, le cholestéatome va ron-
ger en profondeur les structures de l’oreille en contact avec lui, comme les os-
selets ou l’os de la mastoïde.
Les complications peuvent être des infections locales (otorrhées purulentes,
mastoïdite, labyrinthite) ou rarement régionale (méningites, empyème et ab-
cès du cerveau), une surdité de transmission par érosion du tympan, érosion
des osselets (enclume et étrier essentiellement), une surdité de perception par
atteinte du labyrinthe.
La surdité qui s’installe porte essentiellement sur les sons graves puis égale-
ment sur les aigus..
Interprétation psychosomatique
Le conflit n’étant toujours pas résolu, l’évolution se fait vers cette masse qui
bloque totalement le passage de l’information auditive.
Dans les exemples que j’ai connus, le résultat était bien une surdité sur les sons
graves, et pratiquement pas sur les aigus, sauf en cas de surdité totale.
Dans la généalogie, un arrière-grand-père a vécu un accident à l’usine à cause
du bruit de fond infernal des machines, et il n’a pas entendu un collègue lui
crier de faire attention alors qu’un objet métallique allait le frapper derrière la
tête. Il est resté handicapé tout le reste de sa vie de ne pas avoir entendu les ai-
gus. S’il l’on supprime le bruit de fond (les graves assourdissants), on peut évi-
ter le danger.
Un autre grand-père est mort sur le champ de bataille de Verdun, dans un brou-
haha d’enfer des canons (les graves), il n’a pas entendu le son aigu qui lui de-
mandait de se replier dans la tranchée.
Il faudra rechercher également ce qui a été si terrible d’apprendre par la parole
dans la généalogie et dans l’histoire de naissance. Qu’est-ce qui était si grave ?

Dr Jean-Claude fajeau

APPEL À DÉCODAGE
Cette sous-rubrique a pour objet de relayer les demandes de décodage qui nous parviennent.
Nous espérons ainsi faire réagir des thérapeutes et jouer utilement les intermédiaires.
- Une lectrice française cherche le décodage d’une hypertension artérielle poumon (HTAP)
- Une lectrice française cherche le décodage de la narcolepsie

La RUBRIQUE Est oUVERtE

Cette rubrique est la vôtre : que vous soyez thérapeutes ou simples particuliers, vous pouvez y déposer vos témoignages vécus sur le sens des maladies.
Nous ne certifions pas que les décodages publiés seront toujours pertinents, mais nous pensons que ce partage d’expériences et de réflexions pourra pro-
fiter à ses lecteurs. Il suffit d’envoyer vos textes par courrier ou en format Word à l’adresse info@neosante.eu (anonymat garanti sur demande).

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 DÉCODAGENDA
Agenda des conférences, ateliers et séminaires en rapport avec le décodage psychobiologique des maladies

BELGIQUE RoBERTo FRADERA prèsde Charleroi

- Roberto fradera & Alain Lechat animent les 8 et 9 septembre près de Charleroi une formation sur « Décodage biologique : l’appareil lo-
comoteur (module 2) . »
Info : +32 –(0)71-31 81 00 – www.pourallerplusloin.be
- Corinne Clear anime les 27 et 28 septembre à Bruxelles une conférence-témoignage sur « Le décodage biologique »
Info : +32 (0)468-42 44 27 – clearcorinne@gmail.com

fRANCE wYANE FRISEE à Saint-Malo

- Le Dr Salomon Sellam, Bruno Guerrier & Savine Gressette animent du 6 au 9 septembre à Bonneuil-Matours (86) une formation sur « La
psychosomatique clinique et humaniste » (cycle de quatre ans).
Info : +33 (0)6-84 37 18 33 – www.ipchfrance.com
- Jean-Philippe Brébion anime du 7 au 9 septembre à Vichy un atelier sur « Vie ou survie : le principe de la maladie comme voie de guérison »
Info : +33 (0)6-79 19 32 06 - www.bioanalogie.com
- Le Dr Eduard Van den Bogaert & Judith Blondiau, animent le 7 septembre à Rochefort une conférence sur « Psychogénéalogie : trouvez des pistes de guéri-
son dans votre héritage familial »
Info : +33 (0)6 20 77 89 29 – www.evidences.be
- Annie Roux-Bonnefoy anime du 7 au 9 septembre à Grenoble un séminaire sur « Les bases du biodécodage »
Info : +33 (0) 6- 23 36 15 83 – www.annie-bonnefoy.com
- Bruno Bouquet anime du 14 au 16 septembre à Nantes un séminaire sur « Formation au décodage biologique (module 1) »
Info : +33 (0) 6- 16 81 35 94 – maria.colliot-vinals@wanadoo.fr
- Le Dr Alain Scohy, anime les 15 et 16 septembre à Sauviac (33) un séminaire de découverte sur « Comprendre, agir, guérir ».
Info : +33 (0)5 – 56 25 75 36 – www.alain-scohy.com
- Le Dr Catherine Aimelet-Périssol & Sylvie Alexandre-Rochette animent du 21 au 23 septembre à Paris une formation sur « Révéler le bon sens de nos émotions »
Info : +33 (0)6-63 81 32 01 – www.logique-emotionnelle.com
- Le Dr Pierre-Olivier Gely anime du 27 au 30 septembre à Strasbourg un séminaire sur « Décodage biologique : conflictologie système osseux, hématologie, der-
matologie »
Info : +33 (0) 6- 13 12 00 79 – www.biodecodage.com
- Le Dr Olivier Soulier anime du 28 au 30 septembre à Paris un séminaire sur « Amour et guérison »
Info : +33 (0)6- 32 46 67 19 – www.lessymboles.com
- Wyane frisee anime les 29 et 30 septembre à Saint-Malo une formation sur « L’outil Somaway, : les fondements, les lois biologiques en psychosomatique » (Module 1)
Info : +33 (0)7-85 04 81 28 www.coeurdecoach.com
- Le Dr Pierre-Olivier Gely anime du 5 au 7 octobre à Gardanne (13) une formation sur « Les bases du biodécodage (module 1) »
Info : +33 (0) 6- 13 12 00 79 – www.biodecodage.com
- Le Dr Gérard Athias anime du 5 au 7 octobre à Sanary-sur-Mer (83) une formation sur « Biologie et le sens de la mal-a-dit » (module 1) »
Info : +33 (0) 6- 13 54 14 76 – www.athias.net
- Le Dr Jean-Claude fajeau anime le 6 octobre à Sélestat (67) une conférence sur « La psychosomatique et la généalogie »
Info : +41 (0)32- 725 50 40 – www.centrephilae.com
- Le Dr Eduard Van den Bogaert & Judith Blondiau, animent le 9 octobre à Toulouse une conférence sur « Psychogénéalogie : trouvez
des pistes de guérison dans votre héritage familial » »
Info : +33 (0)6- 33 76 83 53 – www.evidences.be

SUISSE JEAN-PHILIPPE BRéBIoN à Genève

- Jean-Philippe Brébion anime le 17 septembre à Genève un séminaire d’initiation sur « Vie ou survie : la maladie comme voie de guérison »
Info : +41 (0)22 958 10 64 - www.terressenciel.ch

QUÉBEC JEAN-PHILIPPE BRéBIoN à Chicoutimi

- Jean-Philippe Brébion anime du 5 au 7 octobre à Chicoutimi un séminaire sur « Vocation et créativité »

Info : +1 (450) 504-2746 - www.bioanalogie.com

www.neosante.eu 19
 éVIDEncE DU sEns
La chronique de la Loi du Principe

frustration et autonomie

P
our le psychologue A. Maslow, dans la pyramide des besoins de
l’homme, le plus élevé est l’accomplissement de soi.
Et force est de constater que, pour la plupart, les maux ou les senti-
ments de mal-être semblent avoir pour point commun un sentiment de
non accomplissement.
Bien que cette notion soit un peu abstraite nous pouvons percevoir ce
sentiment très concrètement au fond de nous.
Etymologiquement, le mot accomplissement est issu du verbe latin
complēre / remplir.
Ce sentiment de « non-accomplissement » - et d’insatisfaction - serait
donc issu de la sensation de ne pas être « rempli », comme si nous étions
une « contenant » qui ne serait pas utilisé dans toute sa capacité parce que
tous les espaces ne seraient pas « pleins ».
L’insatisfaction se traduit alors par un sentiment de manque et nous met-
tons toute notre énergie à vouloir modifier ce constat en luttant contre
l’extérieur.
Or, ce « vide fonctionnel » nous fait ressentir que ce que nous vivons ne
réalise pas notre véritable nature. Car, en faisant cela, nous ne vivons pas,
nous survivons !
En effet, ce fonctionnement est le propre de l’animal qui lutte pour conser-
ver l’espèce – qui n’est pas lui, donc extérieur – et qu’il considère être la vie.
Ainsi, par cette attitude, à l’image de l’animal, nous mettons la vie elle-
même à l’extérieur de nous. En considérant que la cause de notre bon-
heur est en dehors de nous, nous entretenons ce processus de survie qui
nous fait vivre dans la dualité, issue de l’illusion d’une séparation entre soi
et un monde extérieur.
Tout ceci crée en nous la nécessité d’aller chercher dans ce qui est appa-
rent – extérieur - quelque chose qui viendrait combler l’insatisfaction et la
frustration de ne pas être « rempli ».
Or, cette attitude nous installe dans une vie de dépendance, donc une
perte d’autonomie, non sur le plan physique mais sur le plan spirituel.
C’est en mettant une solution à l’extérieur de nous-même que nous nous
installons dans une dépendance et que nous nous privons de notre propre
accomplissement. C’est le constat de notre frustration qui témoigne d’un
non-accomplissement de soi.
Autonomie vient du grec ατονομία /autonomia : qui donne autos (soi-
même) /nomos (règle). Il s’agit donc de la faculté de vivre et de se gouverner
soi-même selon sa propre loi. Et l’antonyme de l’autonomie est l’hétérono-
mie, qui se traduit par obéir à des lois extérieures…
L’autonomie est donc un fonctionnement qui ne laisse pas de place à une
autre autorité que la sienne propre. Il ne s’agit pas non plus de se donner
une loi qui serait extérieure à soi comme le préconise Emanuel Kant 1 dans
sa philosophie morale.
Il s’agit de l’autonomie d’une personne ayant la capacité de se choisir hors
de toute dépendance en ne se soumettant à aucune influence ni conven-
tion sociale - pas plus qu’à une loyauté familiale. Libre de toute croyance
et de toute morale, elle n’a ni rites, ni rituel.
Sa seule éthique est le respect d’elle- même : c’est la seule loi à laquelle elle «
se soumet ».
En d’autres termes, l’autonomie dont nous parlons ici est l’attitude qui
consiste à se choisir en se reconnaissant tel que l’on est sans en rejeter
quoi que ce soit - sans vouloir être autrement que ce que l’on est - et sans
chercher un « complément » à ce que l’on est.
Accomplissement et réalisation de soi.
On confond souvent accomplissement et réalisation de soi.
Pour l’heure, je souhaite inviter les personnes qui ressentent un sentiment
de frustration - de non-accomplissement - à prendre leur autonomie.
Ce qui signifie, cesser de vouloir réparer quoi que ce soit et sortir de l’idée
d’être victime d’une cause extérieure. Ce qui implique également de ces-
ser de chercher des « solutions » et de se poser des « questions » en at-
tente d’une « réponse ».
Tout simplement parce qu’il n’y a pas de problème !
Il ne peut y avoir de problème que dans une vision non autonome et
duelle, dépendant d’un monde extérieur. C’est l’animal en nous – notre
biologie – qui veut survivre et que nous entretenons en ne prenant pas la
responsabilité de notre autonomie.
Pour la Bioanalogie, « Nous sommes notre univers », il est unique, il n’a ni
cause ni effet, il n’est qu’une expérimentation.
Dans la culture judéo chrétienne, on prête ces dernières paroles à Jésus,
juste avant de rendre son dernier souffle, sur la croix : « Tout est accompli ».
Ce qui veut dire : « Tout est accompli, Ici et maintenant ».
Il n’y a plus à espérer quoi que ce soit : espérer, c’est ne pas vivre, puisque
c’est attendre quelque chose qui n’est pas là.
Il s’agit uniquement de vivre l’être unique que nous sommes, car c’est
le plein constat de ce que nous sommes qui est notre paix et notre réa-
lisation.
Tout est à vivre dans la totalité de ce que nous sommes : il n’y a rien à en-
lever ni à ajouter à ce que nous sommes.
Cessons de nous questionner en attendant que l’autre change et qu’il
agisse pour nous.
Notre véritable transformation est de passer du sommeil de la survie à
la Vie.
Passer de l’attente à la réalisation de soi, c’est s’installer dans notre
véritable dimension qui est l’autonomie, c’est à dire la verticalité.
Cette dimension ne fait référence à aucune autre loi que celle de prendre
l’entière responsabilité de notre existence.
L’autonomie est l’action de se choisir à chaque instant, en décidant de se
respecter.
L’accomplissement de soi est le fait de réaliser à chaque instant toute
l’intensité et la puissance de l’expérimentation de soi.
(1) C’est seulement lorsque l’individu s’impose à lui-même une loi qu’il agit morale-
ment. En outre, il réalise ainsi sa liberté, qui ne peut se réaliser dans le vide, mais
seulement par “l’intermédiaire de la loi”. ( La critique de la raison pure. )

Auteur et conférencier international, Jean-Philippe Brébion a développé le concept original de Bioanalogie, laquelle propose
des outils qui rendent réaliste et concret l’éveil de la conscience. Son best-seller « L’Empreinte de naissance » (Éd. Quintessence) est
devenu une référence dans le domaine du développement personnel. Dans « L’évidence » (Éd. Dauphin Blanc), il énonce la Loi du
Principe qui conduit à un constat qui transforme radicalement et définitivement notre relation aux événements qui nous touchent.
contact@bioanalogie.com – www.bioanalogie.com

20 www.neosante.eu
 CAHIER RESSOURCES
Les (véritables) secrets des peuples centenaires
Après avoir fustigé « l ‘arnaque des secrets de longévité » basés uniquement sur des comportements alimentaires ( voir
Néosanté n°80), notre consultant naturopathe en vient aux autres facteurs favorisant une longue vie. C’est le mode de
vie dans sa globalité qui permet de vivre plus vieux en conservant la santé.
D
epuis une quinzaine d’années, des scienti-
fiques ont essayé de comprendre les raisons
de la longévité de certains peuples cente-
naires. Ces travaux montrent que l’on ne peut ré-
duire la santé et la longévité à un seul facteur, qu’il
soit alimentaire, relationnel, climatique ou autre.
Les femmes les plus âgées du monde habitent sur
l’île d’Okinawa. Dans la péninsule de Nicoya, au Cos-
ta Rica vit un peuple dont le taux de mortalité à 50
ans est inférieur à la normale. Et à Loma Linda, en
Californie, vit une population d’adventistes du Sep-
tième Jour dont la plupart des membres possèdent
une espérance de vie supérieure d’une dizaine d’an-
nées à la moyenne américaine. C’est dans la pro-
vince de Nuoro, en Sardaigne, que l’on trouve la
plus grande concentration d’hommes centenaires,
seul endroit de la planète où ils vivent aussi vieux
que les femmes ! Les habitants de l’île grecque d’Ica-
rie vivent quant à eux en moyenne huit à dix ans
de plus avant d’être atteints d’un cancer ou d’une
maladie cardio-vasculaire et sombrent quatre fois
moins souvent dans la démence sénile. Sur Icarie, les
vieillards gardent l’esprit vif jusqu’au bout. (1)C’est en
Sardaigne et sur Icarie que les scientifiques, à partir
d’études très complètes, ont pu établir quels étaient
les facteurs majeurs de santé et de longévité. (2)
Les facteurs hygiéniques
Selon ces chercheurs voici ce qui réduit le plus leurs
risques de mourir par ordre croissant :
• Le climat doux et l’air pur, le fait de traiter ou
pas son hypertension et le fait d’être mince ou
en surpoids n’influencent que très faiblement
votre longévité.
• La quantité d’exercice physique, le fait d’être
vacciné contre la grippe ou d’avoir eu un acci-
dent cardiaque (ou pas) influencent modéré-
ment la durée de vie.
• Le facteur hygiénique le plus important reste le
fait de ne pas boire de l’alcool et de ne pas fu-
mer, loin devant l’alimentation. En Icarie, l’ali-
mentation est basée sur la consommation de
pain, de lait de chèvre, de lentilles et de fèves,
et de quelques portions de lard. En Sardaigne,
ce sont les pâtes en sauces qui remplissent les
Praticien-naturopathe et professeur d’éducation physique, Jean-Brice Thivent dirige en France la Formation alsa-
cienne de Naturopathie. Il est l’auteur du livre « De l’homme dévitalisé à l’homme vivant » (éditions Néosanté).
www.alsacenaturo.com
aVantaGE natURE
assiettes. On est loin du régime paléo, sans
gluten. Néanmoins, il n’existe pas sur ces îles
de nourritures industrielles et tout est issu du
terroir. Certains comportements sont associés
aussi au fait de vivre plus longtemps, comme
faire l’amour après 65 ans, faire une sieste quo-
tidienne, ou encore prendre le temps de vivre
(les Icariotes n’ont pas de montre). Mais tous ces
facteurs n’ont qu’une influence secondaire par
rapport à ce que l’on pourrait appeler les fac-
teurs sociaux.
La vie sociale
Le premier facteur social est notre vie intime. Le fait
de savoir que l’on peut compter sur quelqu’un en
cas de coup dur est essentiel. Par exemple, savoir
que l’on m’aidera si je suis handicapé, si j’ai besoin
d’argent, ou simplement le fait d’être écouté si je tra-
verse une crise existentielle... sont source de longé-
vité. Le soutien familial, le fait de se sentir aimé, en-
touré, nous permettent de répondre à nos besoins
fondamentaux (sécurité, affection, besoins maté-
riels...) et d’influer positivement sur notre longévité.
Et ce facteur est d’autant plus fort que le nombre de
personnes sur qui nous pouvons nous appuyer est
important. Sans doute que cela renvoie à notre be-
soin fondamental de sécurité.
L’intégration sociale
Il s’agit du nombre de personnes avec lesquelles
vous interagissez au cours de votre journée. À com-
bien de personne parlez-vous tous les jours ? Le fait
d’échanger avec le facteur, le boulanger, des amis,
des voisins...dans les clubs sportifs, les associations,
dans la rue ou sur votre lieu de travail..., toutes ces
interactions sont l’un des meilleurs indicateurs de la
durée de votre vie. La vie dans les villages, les com-
munautés où tout le monde se connaît et se parle,
améliore davantage nos chances de vivre vieux que
faire du sport, « bien manger » ou ne pas fumer !
«Tu sais qu’il n’y a pas de mot en grec pour “vie privée”?
témoigne une Icariote âgée. Quand tout le monde est
au courant de ce que fait tout le monde, cela procure
un sentiment de sécurité, de lien. Tu m’as interrogée
sur l’alimentation: oui, on mange certainement mieux
ici qu’en Amérique. Mais c’est surtout la façon dont on
le fait qui compte. Même pour la pause-déjeuner, au
travail, on se détend et on profite du repas. N’importe
quelle compagnie nous réjouit. Le plaisir de la table est
inséparable de celui de la conversation. »
On parle ici d’interaction directe, pas de celle que
l’on peut vivre via internet ou sur les réseaux sociaux
! Le contact face à face libère une cascade de neu-
rotransmetteurs (ocytocine, dopamine) qui aug-
mente votre confiance et diminue les hormones de
stress comme le cortisol, ce qui protège des effets
du vieillissement. Un SMS ne remplacera jamais un
échange de regards, une poignée de mains ou une
accolade.
Les femmes vivraient donc plus longtemps que les
hommes car elles sont plis enclines à prioriser et en-
tretenir leurs relations en face à face. Ces interac-
tions répétées créent un champ de force biologique
contre la maladie et le déclin. On constate aussi cela
chez les femelles babouins (3) ayant un groupe cen-
tral d’amies. Elles ont des niveaux de stress plus bas,
vivent plus longtemps et leur descendance a plus
de chance de survie ! Les femmes qui ont un cancer
du sein et qui sont bien entourées ont 4 fois plus de
chance de survie que celles qui sont solitaires.
Bref, Néosanté est probablement dans le juste en
mettant l’accent sur les facteurs psycho-sociaux de
notre santé. N’attendez plus pour utiliser cet article
comme un prétexte pour échanger avec votre en-
tourage !
(1) Etude de julian Holt-Lunstad (Université de Brigham
Young)
(2) Etude de Michel Poulain et co (Université d’Athènes)
(3) Selon l’anthropologue John Silk
www.neosante.eu 21
 natURo PRatIQUE
SI LA TIQUE VOUS PIQUE…
Soigner naturellement un Lyme chronique
Il y a quelques temps, je vous donnais quelques conseils pour prévenir les piqures de tiques, vec-
teurs de la borréliose ou maladie de Lyme. Ce mois-ci, ma chronique va quelque peu nuancer mon
propos. Ayant moi-même souffert de ce syndrome pendant deux ans et m’étant rétabli sans médi-
cament, j’ai l’expérience que la solution ne se trouve pas dans l’éradication d’une bactérie.
La maladie de Lyme est à la mode. Toutes
les revues de santé naturelle en parlent. Or,
comme le déplore Yves Rasir, en souscrivant à
l’idée que la bactérie est LA cause unique de la
maladie, en centrant toute leur attention sur
l’envahisseur extérieur que représente la bor-
relia, ces publications oublient le paradigme
même sur lequel elles ont fondé leur légiti-
mité : « Le microbe n’est rien. C’est le terrain qui
fait tout ». À partir de ma propre expérience, je
peux dire que je suis assez d’accord avec le ré-
dacteur en chef de Néosanté. Quand un mé-
decin m’a diagnostiqué pour une maladie de
Lyme chronique en 2015, deux ans après que
j’en ai éprouvé les premiers symptômes – ta-
chycardie, essoufflement au moindre effort,
douleurs migrantes, vertiges, brouillard dans
la tête, fatigue inexpliquée, sensibilité élec-
tromagnétique – il m’a avoué qu’à mon stade,
il n’avait pas de solution efficace à me propo-
ser. Il me fallait donc trouver autre-chose.
J’ai accordé ma confiance à une phytothé-
rapeute. Elle m’a donné diverses prépara-
tions d’origine végétale pour drainer les mé-
taux lourds et autres polluants chimiques
que j’avais accumulés dans mon organisme,
me précisant que la bactérie ne pouvait
pas grand-chose sur un terrain sain. Elle se
contenterait donc de faire le ménage dans
mes cellules. À moi de faire le reste. À l’aide
ce traitement, mes symptômes les plus inva-
lidants – tachycardie, essoufflements et ver-
tiges - ont effectivement disparu à la fin 2015.
J’étais ravi. Pour autant, je ne me sentais pas
franchement en forme. J’avais encore des
coups de barre, des douleurs et des moments
de faiblesse. Et puis ma digestion était labo-
rieuse. J’en suis resté à ce stade un an et demi,
explorant diverses voies, sans grand résultat.
Borrelie m’avait quitté – ou avait été réduite
au silence ? – mais mon terrain n’était pas ré-
tabli. Je le savais, et quand je marchais dans
la nature, j’avais toujours la crainte d’être de
nouveau contaminé.
Mon terrain était déjà mal en point
Au moment où j’avais déclaré Lyme chro-
nique, en 2013, je vivais avec une femme
Coach en cohérence cardiaque, écrivain et journaliste, Emmanuel Duquoc est passionné par les liens entre alimentation, émo-
tions et santé. Il est l’auteur, outre de nombreux guides culinaires, des livres « Les 3 émotions qui guérissent » et « 52 semaines pour
vivre bien sans médecin » (Éditions Thierry Souccar).
22 www.neosante.eu
ce qui me concerne, le poisson, selon l’en-
vie et non l’idée…),
• Cueillettes de plantes sauvages comes-
tibles (en option),
• diminution drastique des glucides en ne
consommant céréales et autres amidons
qu’occasionnellement et en abandonnant
les fruits séchés. Les glucides sont limités
aux petites baies, à des petites quantités
de miel et aux légumes,
végétarienne. Sensible à la souffrance ani-
• Augmentation des graisses de haute qua-
male et probablement influencé par les spi-
lité (huiles d’olive, de noix, de cameline ou
ritualités orientales, j’avais adopté son mode
d’argan en abondance),
alimentaire depuis cinq ans. Sauf que ne
• Reprise de mon activité physique au maxi-
consommant ni laitages, ni gluten, ni céréales
mum, dans la mesure de mes capacités.
complètes, ni légumineuses et rarement des
Ces changements ont encore amélioré ma
œufs – l’alimentation originelle ou paléo
forme physique. Certes, je sais que restaurer
m’ayant précédemment libéré d’une rhinite
son terrain prend du temps. J’ai constaté une
chronique –, mon végétarisme était, en pra-
chose intéressante : à chaque fois que je réin-
tique, très proche du régime vegan. En plus,
troduis des glucides sous forme d’amidons,
deux ans avant la survenue des symptômes
je suis moins en forme le lendemain et plus
de Lyme, j’avais testé pendant plusieurs mois
« rouillé ». Seuls le miel et les petits fruits - en
par curiosité un régime essentiellement basé
petites quantités - n’occasionnent pas ces in-
sur les fruits, selon les conseils d’un gourou
convénients.
frugivore américain que je ne nommerai pas
Plus récemment, en enquêtant sur les autres
ici… Après avoir été un véritable booster sur
personnes guéries de Lyme et de l’électro-
le plan des capacités physiques, ma cure de
sensibilité, j’ai réalisé que j’avais mis en œuvre
fruits s’était révélée désastreuse dans la du-
sans le savoir les mêmes solutions qu’elles.
rée aux niveaux dentaire, ostéo-articulaire et
Parmi elles, un mode alimentaire très proche
émotionnel. Bref, quoique qu’apparemment
de celui proposé par le Dr Natascha Camp-
vertueux, mon mode de vie s’était dangereu-
bell, cette médecin russo-britannique qui
sement éloigné du modèle paléolithique que
a guéri son fils de l’autisme par l’alimenta-
j’avais adopté avec profit depuis 2003. J’étais
tion. Le régime GAPS de Natascha Campbell
carencé en acides gras essentiels, notamment
peut être considéré comme une variante de
oméga-3. J’étais également en acidose, en
la diète paléo, de même que celui préconisé
grande partie du fait d’une surconsomma-
par le célèbre dentiste Weston Price, explora-
tion de glucides - pourtant de qualité - par
teur de la santé dentaire des peuples de chas-
compensation de la faiblesse de mes apports
seurs-cueilleurs et en partie de celui du Doc-
de protéines. En clair, mon terrain physique
teur Donatini, spécialiste du microbiote.
et émotionnel était dégradé bien avant que
Le mois prochain, je détaillerai le propos de
Lyme ne se manifeste.
Natascha Campbell en lien avec la théma-
Retour au modèle paléo tique de Lyme, ainsi que les enseignements
C’est alors qu’à la suite d’un grand débat inté- que l’on peut tirer de l’autopsie d’un porteur
rieur au sujet de la souffrance animale, je suis de la borrelie célèbre : Otzi, cet homme dont
revenu à un mode de vie plus proche de celui le corps momifié par le froid a été retrouvé in-
tact 5000 ans après sa mort dans les glaces
des chasseurs-cueilleurs :
des Alpes italiennes.
• Réintroduction des protéines animales (en
 Bon PLan BIEn-êtRE
LES 7 PLANS DE L’EXISTENCE
La technique du Theta Healing®
Transformer les croyances limitantes et favoriser les processus de guérison... Tel est le pari du Theta
Healing, développé par Vianna Stibal. Cette technique de méditation et de thérapie énergétique
utilise les ondes cérébrales Thêta pour se connecter à l’Énergie universelle. Et la vie de circuler en
toute fluidité.
D
ans son dernier livre, récemment traduit en français (1), Vianna
Stibal, artiste, écrivaine et guérisseuse vivant dans le Montana,
transmet les enseignements relatifs au Theta Healing. Engagée
de longue date dans un chemin d’éveil spirituel, elle a mis au point cette
technique de guérison en 1995, alors qu’elle souffrait d’une tumeur ma-
ligne à la jambe. Elle en a guéri. Depuis, elle diffuse son paradigme thé-
rapeutique dans le monde entier et forme des praticiens qui œuvrent
dans 152 pays.
L’état Thêta
Le processus de méditation spécifique - associé au Theta Healing et dé-
crit dans le livre - a pour but de générer une guérison physique, psycho-
logique et spirituelle via les ondes cérébrales Thêta. On accède généra-
lement à ces ondes dans un état de sommeil profond, de méditation yo-
gique ou d’état de conscience modifié. « Alors que nous sommes dans ce
pur état d’énergie, nous pouvons nous connecter, à l’aide de la prière ciblée,
au Créateur de Tout ce qui Est et à l’énergie avant qu’elle ne revête une forme
quelconque dans cet univers », partage Vianna Stibal. Selon sa vision, cette
notion de « Créateur » transcende dogmes et croyances. Dès l’enfance,
l’auteure est animée d’une intuition clairvoyante et d’une connexion au
subtil, mais il lui a fallu attendre d’avoir la trentaine pour commencer à
contrôler ces perceptions, en les dirigeant et en les harmonisant avec ce
qu’elle appelle « la lumière divine ». Cette connexion s’affine, lui permet-
tant peu à peu de matérialiser des changements, et de transmettre les
enseignements de sa technique.
Éveiller les capacités psychiques
Au cours de son cheminement, Vianna Stibal prend conscience d’un as-
pect essentiel : « Les personnes aptes à accomplir des guérisons ont des
formes-pensées différentes, ce qui modifie leur perception de la réalité. Elles
n’acceptent pas ce que d’autres définissent comme réalité et font souvent
cavalier seul. » Cette technique propose donc d’apprendre à tirer parti
des capacités psychiques, souvent laissées en sommeil, par le biais de
l’éveil spirituel. « Nous n’avons pas conscience de posséder des talents la-
tents qui ne demandent qu’à s’éveiller au fond de notre être. Nous sommes
composés de l’essence de la lumière même. Nous avons beau vivre dans
un monde tridimensionnel, la nature de notre essence spirituelle est mul-
tidimensionnelle. Lorsque nous habitons un corps humain, nous agissons
en trois dimensions, mais notre âme sait qu’il existe des mondes au-delà
du plan physique. Ces univers constituent les sept plans de l’existence », af-
firme-t-elle.
Des plans et des vibrations
Dans son livre, Vianna Stibal nous convie donc à découvrir les Sept Plans
de l’Existence. « Les forces cosmiques régnantes, visibles et invisibles, dé-
finissent les différentes dimensions de l’univers et celles situées au-delà »,
explique-t-elle. Elles sont si vastes que l’esprit humain doit faire preuve
d’abstraction pour les comprendre. Or, selon elle, l’état d’esprit Thêta
nous permettrait de percevoir ces forces inexplicables. Chacun de ces
plans possède sa propre énergie : une vibration. « Plus leur fréquence vi-
bratoire est élevée, plus la circulation des atomes est rapide. Ces vibrations
sont l’essence de la vie sous toutes ses formes. » Ces plans sont soumis à des
forces vibratoires aux proportions aussi bien vastes que minuscules, qui,
une fois comprises, sont susceptibles d’être influencées par le pouvoir de
la pensée. Par ailleurs, ils sont séparés par de minces voiles, revêtant la
forme de croyances programmées dans l’inconscient de chaque humain.
« Lorsque nous nous élevons vers le Septième Plan de l’existence, nous ap-
prenons à laisser tomber ces voiles de croyances. Nous sommes alors en me-
sure de prendre conscience que nous ne sommes pas séparés des plans mais
connectés à l’ensemble d’entre eux », fait remarquer Vianna Stibal. Chaque
plan est assujetti à ses propres conditions, règles et engagements - ils in-
teragissent entre eux. Du fait de leur nature même, les six premiers sont
porteurs d’illusions, mais le Septième incarne l’essence de la vérité (voir
« En pratique »). L’énergie y circule librement. Le Theta Healing nous pro-
pose, via ses méditations spécifiques, à nous y connecter. Pour le meil-
leur.
Carine Anselme
POUR ALLER PLUS LOIN
(1) Les 7 Plans de l’Existence. Découvrez la philosophie et la technique
du Theta Healing, Vianna Stibal (Trédaniel, 2018). Voir également :
www.thetahealing.com
PRATIQUE
S’élever jusqu’au septième plan de l’existence
Enracinez-vous. Commencez par envoyer
votre conscience au centre de la Terre-Mère...
Faites remonter l’énergie par les pieds dans
tout le corps et jusqu’au sommet de la tête
à travers tous les chakras (centres d’énergie).
Élevez-vous et sortez par votre chakra cou-
ronne (situé au sommet du crâne) dans une
magnifique boule de lumière. Imaginez celle-
ci en train de sortir de la Terre, dépasser les
étoiles et traverser l’univers.
Après l’avoir traversé, franchissez les couches
de lumière pour atteindre une lumière dorée, puis une substance
semblable à de la gelée, qui représente les Lois (qui forment le tis-
su de l’univers), ainsi qu’une lumière d’un bleu profond. Passez une
brume de couleur rose pour vous fondre dans une lumière nacrée, in-
carnation du Septième Plan de l’Existence, pure énergie de Création,
à l’origine de la création des particules, elles-mêmes présidant à la for-
mation des atomes.
Pour compléter : La proposition est de se dilater pour s’immerger
dans ce 7ème plan de l’existence. Concrètement, asseyez-vous confor-
tablement sur une chaise et inspirez... Imaginez que vous et la chaise
devenez « un » au niveau moléculaire. Imaginez ensuite faire partie de
tout ce qui se trouve dans la pièce. Dilatez-vous et devenez un avec
le monde extérieur, avec le pays où vous êtes, la Terre, l’univers, les
lumières traversées ci-dessus... Remerciez la Vie ! « Bienvenue au Sep-
tième Plan, vous n’êtes pas séparé, vous faites partie de Tout ce qui Est »,
conclut Vianna Stibal.
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 moDèLE PaLéo
Réponses aux arguments erronés (III) :
PAS DE VIANDE SANS GRAISSE
Pour dénigrer l’alimentation paléo, ses détracteurs prennent beaucoup de liberté avec la vérité.
Notamment sur la place de la viande et de la graisse chez les peuples ancestraux. Dans ce troisième
article destiné à rectifier le tir, Yves Patte fait un crochet par Okinawa et donne la parole à
Charles Darwin.

L
’alimentation est un sujet sensible. Avez-vous
déjà remarqué comme il est souvent plus fa-
cile, en groupe, de parler de politique ou de
religion, que d’alimentation ? Remettez en ques-
tion les choix politiques de quelqu’un, et la dis-
cussion restera sur un certain relativisme : « à cha-
cun ses opinions… ». Mais remettez en question
ses choix alimentaires, et vous franchirez un point
de non-retour ! C’est qu’en matière d’alimentation,
chacun a « la » réponse. Ce que j’aime bien dans
l’approche paléolithique, c’est qu’il s’agit plus d’un
« questionnement », sur notre alimentation, sur les
maladies actuelles, sur le décalage entre la manière
dont nous avons évolué et la manière dont nous vi-
vons, sur les différentes manières dont les peuples
ont (sur)vécu. L’approche paléolithique pose da-
vantage de questions qu’elle ne donne de ré-
ponses. D’une manière ou d’une autre, nous nous
référons toujours à des faits et des preuves qui ont
plusieurs milliers ou millions d’années. Ces preuves
sont le fruit d’un travail scientifique, et la science,
c’est le doute, la remise en question, la « falsifiabi-
lité » (Popper).
Contre-vérité
On ne peut pas dire que c’est l’esprit qui anime
l’article de l’APSARES (Association des Profession-
nels de Santé pour une Alimentation responsable),
que nous prenons en exemple, depuis déjà deux
articles, pour décrypter quelques lieux communs
sur l’alimentation paléolithique. Pour rappel, cette
association, qui a comme objectif de promouvoir
l’alimentation végétarienne, tend à faire passer
l’alimentation « paléo » comme quasi carnivore, et
lui met sur le dos tous les maux de notre société.
Comme nous l’avons expliqué dans les articles pré-
cédents, non, manger « paléo », ce n’est pas man-
ger plein de viande. Non, la viande ne représente
pas 55% de l’assiette « paléo ». Il n’y a d’ailleurs pas
un pourcentage unique, puisque selon les lieux et
les époques, nos ancêtres n’avaient jamais un ap-
port régulier en viande (ni en végétaux d’ailleurs).
Cet article de l’APSARES est intéressant, parce qu’il
pousse à l’extrême, les contre-vérités qu’on entend
si souvent sur l’alimentation « paléo ». Extrême
au point de parler de « cannibalisme », citant des
études qui montrent que certains de nos ancêtres
ont dû pratiquer le cannibalisme, et de mention-
ner que des enfants étaient au menu. Conclusion
: la viande humaine (celle des enfants ?) serait « la
viande préférée de nos ancêtres chasseurs-cueil-
leurs » ! Autrement dit, attention à vos enfants, si
vous avez un adepte de l’alimentation « paléo » à
table ! C’est complètement fou (et risible).
fake news sur Okinawa
Mais revenons à des choses plus sérieuses. L’article
prend l’exemple du régime « Okinawa », comme
exemple d’un régime « à base de féculents », avec «
un apport limité d’aliments d’origine animale ». On
le sait, les habitants d’Okinawa vivent particulière-
ment vieux. Mais une approche complète du phé-
nomène doit d’abord mentionner que le facteur
génétique est important dans cette longévité (An-
nals of Internal Medicine, 2003). De plus, des études
très récentes ont plutôt décrit ce régime comme «
riche en plantes » (ce qui n’est pas la même chose
que « à base de féculents »), et « bas en calories »
(Nutrients, 2018). Et on sait que la restriction calo-
rique est – jusqu’à un certain point – un facteur
d’espérance de vie. A Okinawa, on respecte la règle
des 80% : on s’arrête de manger lorsqu’on est ras-
sasié à 80% (principe du hara hachi bu). Voilà une
pratique culturelle, qui a tout à fait sa raison d’être
en termes de survie. C’est très intéressant. Tou-
jours très récemment, des chercheurs nordiques
ont montré qu’une alimentation basée sur le ré-
gime Okinawa est bénéfique pour lutter contre le
diabète du type 2, mais eux présentent ce régime
comme relativement bas en glucides et riche en
graisses et en protéines (Food & Nutrition Research,
2018).
Voilà qui ne colle pas avec l’idée que l’APSARES
veut faire passer, selon laquelle on vit mieux et plus
longtemps, sans manger de viande. Faisant flèche
de tout bois, l’association fait référence au « mal
de caribou », comme exemple de trouble lié à une
consommation excessive de protéines animales.
En réalité, ce « mal de caribou » qu’on appelle aus-
si « jeûne du lapin » est causé par une consomma-
tion excessive de viande « maigre » (comme celle
du lapin), couplée à un environnement sec. La per-
sonne atteinte (victime de diarrhée, migraine, fa-
tigue, etc.) a besoin de glucides ET de graisses.
Darwin dans le texte
Je ne résiste pas au fait de citer, in extenso, un pa-
léontologue, qui en connaissait un bout sur l’évo-
lutionnisme : Charles Darwin ! Dans son « Voyage
d’un naturaliste autour du monde » (je me réfère
à l’édition de 1875, publiée à Paris), Darwin écri-
vait : « Je puis enfin acheter un peu de biscuit. De-
puis plusieurs jours, je ne mange absolument que
de la viande ; ce nouveau régime ne me déplaît pas,
mais il me semble que je ne pourrais le supporter
qu’à condition de faire un violent exercice. J’ai en-
tendu dire que des malades, en Angleterre, à qui
on ordonne une nourriture exclusivement animale,
peuvent à peine, même avec l’espoir de la vie, se ré-
soudre à s’y soumettre. Cependant les Gauchos des
Pampas ne mangent que du bœuf pendant des mois
entiers. Mais j’ai observé qu’ils absorbent une grande
proportion de gras, qui est de nature moins animale,
et ils détestent tout particulièrement la viande sèche,
telle celle de l’agouti. Le docteur Richardson a remar-
qué aussi que ‘quand on s’est nourri exclusivement
pendant longtemps de viande maigre, on éprouve
un désir si irrésistible de manger du gras, qu’on peut
en consommer une quantité considérable, même de
gras huileux, sans éprouver de nausées’ ». On en re-
vient toujours au même : la clé de la survie est dans
l’adaptation à ce que nous trouvions, et à la variété
de nos sources alimentaires.
Le mois prochain, nous verrons précisément ce
qu’il se passe lorsqu’une population vit unique-
ment sur une seule source de céréale (et non, man-
ger « paléo » n’est pas vouloir un « retour à l’âge de
la pierre »)…

Sociologue de formation, Yves Patte enseigne en Belgique le travail social et l’éducation à la santé. Il est également coach
sportif et nutritionnel. Le mode de vie paléo représente la rencontre entre ses différents centres d’intérêt : un mode de vie
sain, le respect de la nature, l’activité physique et sportive, le développement individuel et social. Il publie régulièrement sur
http ://www.yvespatte.com et http ://www.sportiseverywhere.com.

24 www.neosante.eu
 nUtRI-Infos
Traiter la dépression par l’alimentation
Recevez-vous
L’amélioration de l’alimentation peut
constituer un traitement de la dépres-
sion, a montré pour la première fois
Néosanté Hebdo ?
une étude publiée dans la revue BMC
Medicine. Felice Jacka et ses collègues
de l’université Deakin (Australie) ont divisé en deux groupes des per-
sonnes souffrant de dépression majeure et ayant une alimentation de
faible qualité. Le premier groupe suivait seulement des séances de
soutien social et le deuxième était coaché pendant 12 semaines pour
décrocher de la malbouffe (moins de céréales raffinées, de viandes raf-
finées, d’aliments frits, de boissons sucrées…). Bilan : les participants
ayant reçu des conseils diététiques ont connu une réduction beau-
coup plus importante de leurs symptômes dépressifs. Un tiers d’entre
eux répondaient même aux critères de la guérison. « Ces résultats sont
étroitement liés à l’ampleur du changement de régime alimentaire » ont
conclu les chercheurs.

Minceur & jeûne intermittent

Après les avoir fait grossir, des chercheurs australiens ont séparé des sou-
ris obèses en quatre groupes : un groupe témoin, un groupe soumis à
un entraînement fractionné, un troisième suivant un jeûne intermittent
(deux jours par semaine sans manger) et un quatrième qui a fait les deux • Un éditorial inédit ou un article
(diète et sport). D’après les résultats paru dans la revue Nutrients, c’est
dans ce dernier groupe que l’intervention fut la plus efficace pour provo-
en avant-première
quer la perte de poids et de graisse. Mais chez les souris seulement sou- • Des liens vers des sites ou vers
mises au jeûne, les graisses accumulées ont quand même fondu de moi-
tié. Avec ou sans activité physique, c’est donc une méthode d’amincisse- des vidéos
ment performante.
• Des offres promotionnelles
Aliments industriels & côlon irritable pour des livres ou des DVD de
Gare aux aliments industriels ultratransformés ! Après l’étude publiée en
février dernier dans le British Medical Journal et qui avait observé un lien notre médiathèque
entre la consommation de ce type d’aliments et le risque de cancer, l’as-
sociation est faite cette fois avec les troubles gastro-intestinaux fonction-
nels, principalement le syndrome du côlon irritable. Pour leurs travaux
parus dans l’American Journal par Gastroenterology, des chercheurs fran-
çais ont examiné les habitudes alimentaires de 33.300 personnes. Il en res-
sort clairement que l’incidence des troubles intestinaux est corrélée à la
consommation d’aliments ultratransformés.

Pesticides & diabète

Il devient de plus en plus compliqué de contester l’effet délétère des pes-
ticides absorbés par voie alimentaire. En témoignant de nouveaux tra-
vaux publiés le 27 juin dans la revue Environmental Health Perspectives.
Conduits par des chercheurs français de l’INRA et de l’INSERM, ceux-ci
montrent que des rongeurs mâles chroniquement exposés par leur ali-
mentation à un cocktail de 6 pesticides courants, à des niveaux réputés
sans risques, enregistrent une forte prise de poids, une nette augmen-
tation du taux de masse grasse et l’apparition fréquente d’un diabète.
(Source : Le Monde)
Pour vous abonner gratuitement
Ostéoporose & régime méditerranéen et la recevoir chaque mercredi
Pour leur étude parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition, des
chercheurs anglais on suivi 1142 personnes âgés de 65 à 79 ans. Le ré-
dans votre boîte mail,
gime alimentaire n’a pas eu d’impact perceptible chez les sujets ayant une allez à la page d’accueil de
densité osseuse normale, mais il a eu un effet chez eux atteints d’ostéopo-
rose. Chez ces derniers, la diète méditerranéenne a permis une augmenta-
tion de la densité osseuse du col du fémur, alors que chez les participants www.neosante.be
du groupe contrôle, la diminution habituelle de la densité osseuse liée à et inscrivez-vous
l’âge s’est poursuivie.

www.neosante.eu 25
 EsPacE LIVREs
Mouvement régénérateur
Pour résoudre nos problèmes de san-
té, qu’ils soient d’ordre physique ou psy-
chique, il nous paraît obligatoire d’agir en
consultant un thérapeute ou en prenant
une médication. Si l’on agit ainsi, c’est
que l’on n’a pas conscience de la capaci-
té qu’ont le corps et l’esprit de se réguler
eux-mêmes, de l’existence d’une force ins-
tinctive qui ne demande qu’à réajuster ce
qui a été faussé en nous au long de notre
histoire. Pour réveiller cette force endor-
mie, Denis Emonet préconise une pratique, le Katsugen un-
do ou mouvement régénérateur , qui donne plein pouvoirs
au système nerveux autonome. Une fois réactivé, celui-ci est
capable de procéder à un nettoyage en profondeur de notre
corps comme de notre esprit. Il en découle tout naturellement
un nouvel équilibre global, capable de se maintenir sans aide
extérieure ni discipline personnelle. Formé à cette méthode ja-
ponaise qu’il avait déjà présentée sur le site de Néosanté, l’au-
teur ne tarit pas d’éloges sur son pouvoir autocuratif.
Retrouver l’équilibre fondamental corps-esprit
Denis emonet
Éditions Quintessence
Le bouquin du mois
Neurostéopathie
Pour comprendre le cerveau, l’approche ostéopathie
offre l’intérêt de sa vision holistique de l’être. C’est cette
conception globale, mise en lumière par les progrès des
neurosciences, que les auteurs ont explorée pour conce-
voir un modèle thérapeutique inédit de compréhension
du vivant : le cerveau ostéopathe. Il décrit le fonction-
nement, l’interaction et l’intrication de sept cerveaux en
un : le cerveau du crâne, le cerveau du ventre, le cerveau
du cœur, le cerveau étalé (peau et tissus conjonctifs), le
cerveau de l’os, le cerveau sexuel et - last but not least - le cerveau de
l‘eau aux origines de la vie. Ce livre s’emploie à montrer comment les cir-
constances de la vie influencent notre histoire et nos 7 cerveaux..
Les 7 cerveaux de notre corps
BernarD Darraillans & François Bonnal
Éditions Dangles
Massage énergétique
Le Chi-kung (ou Qigong) est une méthode de régula-
tion et de régénération de l’énergie vitale. Cette forme
de gymnastique douce est à l’origine de toutes les thé-
rapies et arts martiaux chinois. Le Dr Yang a eu l’idée de
l’associer au massage traditionnel chinois, qui a pour
but de rééquilibrer la circulation du Chi dans le corps.
Ensemble, les deux techniques permettent de préser-
ver la santé, freiner le vieillissement et même soigner
certaines maladies. Elles procurent aussi une détente et
un bien-être indispensables à la vie contemporaine. Illustré par plus de
500 photos et dessins, cet ouvrage fournit toutes les explications utiles
sur le système énergétique chinois. Il contient un chapitre complet sur
l’automassage.
Massage Chi-kung
Dr Jwing-ming Yang
Éditions de l’Éveil
26 www.neosante.eu
Relaxothérapie
Praticienne en programmation neurolinguistique, hyp-
nose et décodage biologique, mais aussi sophrologue,
Nathalie Peretti propose aux parents et éducateurs un
manuel pratique avec 45 séances de relaxation adap-
tées aux différents soucis que peuvent rencontrer les
jeunes générations dans leur vie quotidienne. Peur,
stress, manque de confiance en soi, fatigue, agressivi-
té, problèmes de poids, énurésie, difficultés de concen-
tration, jalousie : autant de symptômes et de troubles
que la relaxation thérapeutique permet de désamorcer avant qu’ils ne
deviennent pathologiques. Un guide apaisant pour mobiliser les res-
sources de l’inconscient chez les enfants et les adolescents.
Relaxations thérapeutiques pour enfants et adolescents
nathalie Peretti
Éditions Le Souffle d’Or
Ayurvéda pratique
Docteure en neurobiologie, Vinod Verma a de surcroît
étudié la médecine ayurvédique traditionnelle à l’uni-
versité de Bénarès. Elle a aussi fondé sa propre école
destinée à populariser l’ayurvéda auprès du grand pu-
blic. Les 135 remèdes naturels qu’elle propose ici sont
composés exclusivement d’herbes et d’épices faciles à
trouver et généralement présentes dans toutes les cui-
sines. Cette « petite pharmacie » vise à soigner tous les
petits maux du quotidien comme les refroidissements,
les problèmes de peau, les maux de tête, les allergies, les ennuis diges-
tifs ou les troubles du sommeil. La dernière partie du livre traite des
maladies bénignes des nouveau-nés et nourrissons.
Ma petite pharmacie ayurvédique
Dr VinoD Verma
Éditions Dauphin
Ménopause hormonée
À la ménopause, le corps féminin cesse de sécréter de
l’estradiol. Or cette hormone a une fonction protectrice
contre les problèmes cardiovasculaires, l’ostéoporose,
le déclin cognitif et le vieillissement de la peau. Alors,
pour ou contre le traitement hormonal substitutif ?
Dans ce débat, le Dr Emperaire prend clairement par-
ti. Pour cet endocrinologue, les risques disparaissent
si l’on choisit les bonnes molécules, la bonne voie d’ad-
ministration, la bonne durée d’utilisation et le bon mo-
ment pour commencer le traitement. Dans ces conditions, il fait recu-
ler l’apparition des phénomènes dégénératifs tout en soulageant les
bouffées de chaleur et autres troubles fonctionnels. Une pièce à verser
à ce dossier controversé.
Choisir sa ménopause
Dr Jean-ClauDe emPeraire
Éditions Frison-Roche
Autisme & alimentation
On sait que l’autisme est lié aux troubles intestinaux
et qu’une meilleure alimentation permet d’atténuer
les symptômes autistiques. Lorsqu’un enfant se replie
moins sur lui-même, se remet à sourire parce qu’ils n’a
plus de crampes abdominales, qu’il a un meilleur som-
meil ou qu’il s’alimente enfin suffisamment, l’horizon
se dégage et la guérison peut être envisagée. Pour un
autiste, se sentir mieux dans son corps est une condi-
tion essentielle pour qu’il s’ouvre au monde et sorte de
sa bulle. L’auteure, nutritionniste, base notamment son approche ali-
mentaire de l‘autisme sur la prévention des carences, l’identification
des intolérances, la relation positive à la nourriture et l’adaptation per-
sonnalisée du régime.
Alimentation et autisme
marie-FranCe lalanCette
Éditions Le Dauphin Blanc
 oUtILs
VIDÉOS
Enquête sur la vaccination
ANCIENS NUMÉROS
Thierry Casasnovas, ce youtubeur grand défen-
seur de l’alimentation vivante et de la santé na-
turelle, vient de passer 8 mois à se forger une
opinion sur la vaccination. En tant que jeune
père, il a voulu mettre le dossier à plat et s’in-
former sans préjugé pour éclairer sa propre lan-
terne et donner le meilleur à son enfant. Résultat
: une série de 8 vidéos ou le vidéaste présente le
fruit de ses recherches. Il les diffuse sur sa chaîne Youtube durant tous le
mois de septembre, à raison de deux épisodes par semaine. En plus de vi-
sionner gratuitement les vidéos, on peut télécharger un document de 150
pages reprenant les données scientifiques de cette enquête.

www.regenere.org

fORMATION EN LIGNE
Initiation à la psychosomatique
A l’initiative de l’association Le Cœur Conscient, le
Dr Alain Scohy vient de lancer une formation d’ini-
tiation à la psychosomatique par internet. Mis en
ligne en juillet, le premier module gratuit propose
les trois premiers ateliers d’une série de douze qui
permet de comprendre le langage et le sens de la
maladie. Les neuf ateliers suivants se déroulent en
direct, avec possibilité de replay, tous les mercredis
soir du 5 septembre au 31 octobre..

www.alain-scohy.com

CITATION
Tous les problèmes que les humains
cherchent à résoudre ont leur solution dans
le grand Livre de la nature.
Vous pouvez acheter
Omraam Mikhaël Aïvanhov
les anciens numéros à la pièce
(version papier* ou numérique)
ou vous procurer toute
COURS VIDÉO la collection (numérique) : voir page 31
Le pouvoir de guérir
Après la sortie de son livre « Cancer : et si nos * le numéro 5 est épuisé
émotions pouvaient nous guérir ? » (Voir Néo-
santé de juin), et avant de remonter sur les
planches pour la deuxième représentation
de la pièce « Superdiplomate » (Infos : www.
superdiplomate.com), le Dr Julien Drouin a
réalisé un cours vidéo sur « les 10 clés de santé », où il partage tous ses Vous pouvez aussi les commander en ligne
conseils de prévention portant notamment sur la nutrition, l’exercice phy- dans la boutique du site
sique et la gestion des émotions. Intitulé Le pouvoir de guérir, ce cours est
accessible gratuitement ! www.neosante.eu
https://ascension-sante.mykajabi.com

www.neosante.eu 27
A
R
T
I
C
Découvrir
L
E L’oZoNE-THéRAPIE
Timidement implantée en Belgique et quasiment inconnue en France, l’ozone-thérapie se pratique
couramment en Allemagne, où on lui reconnaît de puissants effets anti-âge et des bénéfices dans de
nombreuses pathologie, princialement les infections, les affections de la peau, les douleurs chroniques
et les troubles musculo-squelettiques. Les médecins qui la pratiquent admettent l’absence de preuves
scientifiques mais constatent des améliorations spectaculaires chez leurs patients. Paradoxalement,
c’est l’oxydation suscitée l’ozone (ou trioxygène) qui explique ses succès thérapeutiques.
L’ozone-thérapie, ou comment stresser l’organisme pour l’aider à s’autoguérir….

ARTICLE N° 121 Par Hughes Belin

L
’ozone, ou trioxygène, est un gaz relativement peu connu du grand
public, à part la fameuse “couche d’ozone” qui nous protège des
rayonnements ultraviolets mortels du soleil et les “pics d’ozone” ex-
trêmement irritants pour les voies respiratoires, rapportés par les médias
lors d’épisodes de forte pollution urbaine. En y réfléchissant un peu, nous
avons peut-être aussi entendu parler de piscines désinfectées à l’ozone, ou
de son utilisation dans les stations d’épuration. À part cela, les bienfaits de
l’ozone du point de vue médical restent confidentiels, notamment dans les
pays francophones. Et pourtant, ces bienfaits sont connus depuis 150 ans
mais n’ont commencé à être véritablement exploités qu’à partir des années
’50. Aujourd’hui, l’ozone commence à sortir du placard, notamment dans le
domaine cosmétique, même si ce gaz souffre d’un manque de recherche
scientifique pour étayer ses résultats sur de nombreuses maladies.
L’ozone médical est produit à partir d’oxygène pur de qualité médicale,
dans des appareils calibrés qui permettent de régler la concentration selon
les besoins. Une décharge électrique appelée « décharge corona » permet
de briser les liaisons molécu-
Les applications médicales laires du dioxygène (O2) en
de l’ozone sont nombreuses : produisant des radicaux d’oxy-
allergologie, gastro-entérolo- gène, qui vont s’associer avec
gie rhumatologie et orthopédie des molécules de dioxygène
, ophtalmologie, cardiologie et pour former de l’ozone (O3
ou trioxygène). Ceci explique
même en cancérologie.
l’odeur caractéristique de
l’orage, qui provient de l’ozone
formé grâce aux éclairs : c’est l’odeur de l’ozone, détectable à seulement
0,01ppm de concentration, une odeur assez désagréable d’eau de piscine,
de renfermé. Le mot “ozone” a d’ailleurs été créé en 1832, par le chimiste et
physicien allemand naturalisé suisse Christian Schönbein à la suite d’une
expérience, dont l’odeur particulière lui inspira le mot “ozone”. Il vient du
grec “ozein”, qui signifie “exhaler une odeur”. À pression atmosphérique,
l’ozone peut partiellement se dissoudre dans l’eau où sa solubilité est treize
fois celle de l’oxygène. Il est toutefois très instable dans l’eau : sa demi-vie y
est d’environ 20 minutes, alors que dans l’air, il a une demi-vie de 12 heures.
Les facteurs influençant la décomposition de l’ozone dans l’eau sont une
élévation de la température, du pH et des concentrations en matières dis-
soutes. L’ozone étant donc un gaz instable qui ne peut être stocké, il doit
être utilisé immédiatement.
Puissant désinfectant
À haute concentration, l’ozone exerce une puissante action stérilisante
et antiseptique : il détruit les bactéries, virus, levures et parasites. Grâce à
son exceptionnel potentiel d’oxydation, l’ozone oxyde les composants de
la paroi des cellules bactériennes. Une fois que l’ozone entre dans les cel-
lules, il provoque une corrosion en oxydant tous les composants essentiels
(enzymes, protéines, ADN, ARN…). La membrane cellulaire endommagée
finit par se briser, et faire éclater la cellule (lyse).
Les laboratoires Sanofi ont d’ailleurs récemment remplacé leur fameux
Mycolog™ par le premier produit à l’ozone de la grande industrie pharma-
ceutique : NeoMycolog Gel™, non encore distribué en France, mais bien en
Belgique. Sa composition est extrêmement simple : de l’huile d’olive et de
l’ozone - l’ozone est relativement stable dans les graisses. Un médicament
“100% naturel, pour le traitement des lésions infectées cutanées et des plaies
superficielles” qui “crée un environnement hostile aux mycoses et aux bacté-
ries”. Cette propriété antiseptique de l’ozone fait ainsi son premier pas dans
la pharmacopée grand public, quoique discrètement.
Dans le domaine médical, l’ozone en tant qu’antibiotique fut pourtant sa
première utilisation, notamment dans le cadre de soins dentaires, ce qui
est toujours le cas aujourd’hui, sous forme d’eau ozonisée. Lors de la guerre
de 14-18, l’ozone fut abondamment utilisé du côté allemand pour désin-
fecter plaies, fractures suppurantes, phlegmons et abcès. On utilise encore
l’ozone aujourd’hui pour désinfecter les plaies et favoriser la cicatrisation
via la technique de “l’ensachage”. Il s’agit de mettre un sachet hermétique
autour du membre affecté (généralement un pied ou une main), puis d’y
insuffler un mélange d’oxygène et d’ozone à forte concentration. Cet effet
local de l’ozone est comparable, voire supérieur, à celui des autres désin-
fectants - y compris l’eau oxygénée d’antan, riche en peroxydes. Fondée
sur le pouvoir antibiotique de l’ozone, l’insufflation intravaginale d’un
mélange gazeux oxygène-ozone permet de lutter contre les infections
vaginales les plus courantes.
Application systémique
Il ne faut toutefois pas le confondre avec les autres formes d’ozone théra-
pie, qui sont fondées sur d’autres mécanismes d’action via une application

28 www.neosante.eu

systémique (« qui agit sur le système ») par voie parentérale (injection).
« Lorsqu’il est utilisé dans le cadre de maladies et d’états spécifiques, l’ozone
médical produit des résultats semblables ou similaires dans le monde entier.
L’application impropre sous la forme de méthodes et de doses erratiques est
la cause la plus fréquente d’inefficacité et d’effets néfastes – et c’est toujours la
cause de controverses violentes », explique le Dr Renate Viebahn-Hänsler 1 ,
autorité mondiale en la matière, à la tête de la société créée par son père
Joachim Hänsler en 1958, qui fabrique et commercialise des générateurs
d’ozone médical de marque Ozonosan™.
Afin de normaliser la pratique thérapeutique à base d’ozone, la profession
a ainsi produit, à la suite de son congrès international en juin 2010, la Dé-
claration de Madrid sur l’ozonothérapie. Celle-ci a été mise à jour en 2015 -
on peut acheter la 2ème édition sur le site du Comité scientifique internatio-
nal de l’ozone thérapie (ISCO3). Elle établit les applications thérapeutiques
pour l’utilisation de l’ozone afin de servir de référence aux ozonothéra-
peutes. La profession demande aux autorités d’imposer des exigences en
matière de qualification des médecins pratiquant l’ozonothérapie, d’utili-
sation de matériel approprié et certifié CE, d’utilisation d’oxygène médical
certifié, de respect de protocoles appropriés reconnus par les associations
d’ozonothérapie, de système d’aération et de ventilation approprié et de
l’usage de bonnes pratiques médicales. Les concentrations thérapeutiques
d’ozone dans le mélange gazeux oxygène-ozone vont de 5 à 60µg/ml. Ce
taux varie selon les applications locales pour soigner des infections, et sys-
témiques. Une des précautions de base de l’ozonothérapie est d’établir un
bilan redox (anti-oxydants/pro-oxydants) préalable du patient. Si celui-ci
est inconnu ou que le patient se trouve dans un état de stress oxydatif,
une dose initiale moyenne peut endommager les mécanismes cellulaires
antioxydants et aggraver le tableau clinique. Le thérapeute commencera
ainsi avec de faibles doses qu’il augmentera en fonction de la réponse du
patient. Les injections d’ozone directement par voie intraveineuse sont
sévèrement déconseillées en raison des risques d’embolie gazeuse. Il est
également nécessaire de supprimer tous les suppléments d’antioxydants
comme la vitamine C et E durant le traitement à l’ozone. L’administration
par les voies respiratoires est totalement prohibée car hautement toxique.
A
R
L’ozone est également extrêmement nocif pour les reins, le cerveau et les
yeux.
T
Les différents modes d’application systémique permettent au mélange I
ozone-oxygène d’entrer directement en contact avec les fluides corporels.
L’auto-hémothérapie (AHT) consiste à prélever via une perfusion une cer- C
taine quantité de sang chez un patient (50ml dans le cadre d’une « petite L
» AHT et de 50 à 100ml dans le cadre d’une « grande » AHT), de le mettre
en contact avec un mélange gazeux ozone-oxygène dans une bouteille ou E
une poche, puis à le réinjecter dans le système sanguin du patient via une
perfusion. Le tout prend entre 20 et 40 minutes. Les écoles ukrainienne
et russe utilisent couramment une solution saline ozonée en transfusion
comme autre forme d’application systémique de l’ozone.
Les insufflations rectales se pratiquent en insérant un cathéter idoine en
polyéthlylène ou en silicone de 2 à 3 cm dans le rectum, à partir d’une
poche de mélange gazeux commandée par une valve anti-retour. Une
quantité de 150 à 300 ml est ainsi insufflée au rythme de 50 à 100 ml
chaque 1 à 2 min. Le patient restera couché au repos pendant une quin-
zaine de minutes pour éviter l’expulsion trop rapide du gaz, le temps qu’il
agisse avec les parois internes du rectum, richement vascularisées. L’insuf-
flation rectale est particulièrement indiquée pour les patients ayant la pho-
bie des aiguilles.
Enfin, les injections intramusculaires, paravertébrales ou intra-articulaires
d’un mélange gazeux oxygène-ozone à faible dosage permettent de sou-
lager la douleur de hernies discales, lombaires, dorsales et cervicales, ainsi
que les douleurs articulaires, notamment aux genoux.
Selon les thérapeutes, les applications médicales de l’ozone sont nom-
breuses, outre son action antiseptique sur les infections : allergologie (urti-
caire, eczéma, rhume des foins et asthme), gastro-entérologie (gastrites,
infections gastro-intestinales aiguës et chroniques, hépatites, diarrhées,
constipation, maladie de Crohn), rhumatologie (arthrose) et orthopédie
(hernies discales ou lombaires, sciatiques), ophtalmologie (dégénération
maculaire), cardiologie (ischémie) et même en cancérologie, car l’ozone
thérapie en complément d’un traitement « permet d’améliorer la tolérance
à la chimiothérapie et permet de réduire les doses de radiations ». Sur le plan
du bien-être général, elle permet de « lutter contre la fatigue chronique, les
pertes de mémoire et booste la circulation ». Des rumeurs la conseillent for-
tement pour guérir la gueule de bois.
Le Dr Anne Franckart, orthopédiste à Liège (Belgique) pratique l’ozone thé-
rapie dans son cabinet (injections et autohémothérapie). Elle témoigne :
« au départ, j’ai commencé début 2016 à la suite d’un congrès auquel je suis
allée un peu par hasard. J’ai commencé par des injections pour soulager des
hernies discales et des arthroses en complément avec les PRP (plasma riche en
plaquettes). Dans le cas des lombalgies et des cervicales, les patients sont sou-
lagés au bout de cinq jours dans 90% des cas, parfois après une seule séance !
Puis j’en suis venu à traiter la fibromyalgie, le psoriasis, l’acné. Les patients sont
demandeurs. Je suis toujours étonnée des résultats que j’obtiens et de tout ce
qu’on peut traiter avec l’ozone. C’est une méthode naturelle, sans douleur. »
Sandrine Demoulin, distributeur de générateurs d’ozone médical et de la
gamme de cosmétiques Ozono en au Benelux et en France via sa société
O3 Belgium, ajoute que l’ozone « régénère toutes les cellules, s’attaque à la
cellulite, fait disparaître les varicosités, la couperose et l’acné ». Une panacée
? Le « pionnier de l’ozone thérapie moderne », le Pr Velio Bocci, voit en tout
cas en l’ozone thérapie une façon « simple et bon marché » d’apporter «
un bénéfice clinique à une large proportion de la population mondiale ».
Phénomène d’hormèse
Outre son pouvoir biocide, les mécanismes d’action systémique de l’ozone
tirent parti de son pouvoir ultra-oxydant 2 . Ils pourraient être résumés par
un seul mot : l’hormèse 3 . Il s’agit d’une sur-stimulation des mécanismes
de défense de l’organisme lorsque celui-ci est soumis à une agression ou
www.neosante.eu 29
A
R
T tités appropriées de dérivés réactif de l’oxygène (DRO), notamment des
I momentané. En réaction, les cellules vont donc produire des antioxydants
C polyphénoliques - tous sont chargés d’éliminer les radicaux libres qui
L proviennent de la respiration des cellules. L’ozone stimule donc artificiel-
E voquant un stress oxydatif aigu. C’est ce qui explique qu’on se sent mieux,
un stress. En l’occurrence, le stress est ici un stress oxydant. Mais cela n’est
valable qu’à faible dose, d’où les réglages et prescriptions très précis en
matière d’ozone thérapie. Les patients atteints de favisme ayant un déficit
enzymatique qui empêche leurs cellules de lutter contre un stress oxydant,
on évitera donc de pratiquer l’ozone thérapie avec eux. De même, elle est
contre-indiquée en cas de greffe d’organe et de lymphome. Car ce sont
les effets provoqués par la sur-stimulation des défenses de l’organisme qui
sont thérapeutiques.
Tout d’abord, l’ozone augmente la libération d’oxygène au niveau des tis-
sus et des cellules. L’ozone a une action sur les propriétés rhéologiques du
sang (viscosité) en contribuant à la fluidification du sang et en augmen-
tant la flexibilité et la plasticité des globules rouges. L’ozone a également
une action sur la vitesse de glycolyse des globules rouges, c’est-à-dire qu’il
accélère la dissociation de l’hémoglobine liée avec les molécules d’oxy-
gène. En d’autres termes, il favorise la libération d’oxygène au niveau des
cellules des tissus. La recherche a également montré que le stress oxydant
induit par l’action de
En réaction au stress oxydatif l’ozone au niveau des
provoqué par le traitement , globules rouges pro-
les cellules vont produire des voque une production de
antioxydants endogènes chargés “super-globules rouges”
d’éliminer les radicaux libres. au niveau de la moelle
des os, capables de mieux
résister au stress oxydant.
Le résultat est une nette amélioration du transport de l’oxygène vers les
tissus, un peu comme après un entraînement physique.
A ce propos, un jugement est en cours en Belgique pour déterminer si
l’ozone thérapie est assimilable à du dopage. L’affaire du « Docteur Ozone
», surnom d’un médecin belge qui a, entre autres, pratiqué des auto-hémo-
thérapies sur des sportifs, a éclaté en octobre dernier et sera examinée le
11 décembre prochain pour un jugement en janvier 2019. Cette technique,
est de facto interdite par l’Agence mondiale antidopage depuis 2011, car
elle entre dans la catégorie des manipulations sanguines.
Ensuite, l’ozone stimule la production d’antioxydants naturels endogènes.
Nous sommes des êtres aérobies, c’est-à-dire que nous consommons de
l’oxygène via nos mitochondries, les centrales énergétiques de nos cel-
lules. En consommant de l’oxygène, elles produisent des radicaux libres,
ces molécules actives qui attaquent notamment l’ADN, la membrane des
cellules et provoquent le vieillissement, voire la mort des cellules. C’est le
phénomène du stress oxydant, qui va provoquer une réaction enzyma-
tique des cellules pour réduire la quantité de ces radicaux libres en les
neutralisant. Toutes les maladies donnent des stress oxydants : lorsqu’un
agresseur qui contient un pouvoir oxydant majeur entre dans le corps, tous
les mécanismes compensatoires homéostatiques se mettent en route pour
lutter et produisent des antioxydants naturels.
Lorsque l’ozone entre en contact avec les fluides biologiques (sang, plas-
ma, lymphe, sérum physiologique salin, urine, etc.), il se dissout dans l’eau
de ces fluides et réagit immédiatement. Les antioxydants hydrophiles et
lipophiles présents dans ces liquides organiques absorbent une grande
quantité de l’ozone, mais si le dosage est correct, se forment des quan-
30 www.neosante.eu
ozonides et des peroxydes, qui provoquent un stress oxydant rapide mais
endogènes : enzymes spécifiques, glutathion, acide urique et antioxydants
lement la production de ces molécules antioxydantes endogènes en pro-
comme lorsqu’on prend un anti-oxydant par voie orale.
Enfin, l’ozone est un régulateur du système immunitaire, car il va provo-
quer une « remise à zéro » (reset) du système immunitaire via la stimula-
tion de la production de cytokines au sein des monocytes et lymphocytes
T. Les cytokines sont des protéines messagères entre les cellules, comme
les hormones. Mais contrairement à ces dernières, les cytokines peuvent
être produites par de nombreuses cellules et agir de manière différente
sur toutes les cellules pour en réguler l’activité et la fonction. L’ozone «
exciterait », via un stress oxydatif, les membranes des cellules du système
immunitaire. Cela produirait des ozonures (composés organiques formés
par la réaction d el’ozone sur les acides gras de la membrane cellulaire) qui
provoqueraient la synthèse et la libération de cytokines qui stimuleraient
ou inhiberaient le système immunitaire.
Médecine parallèle
L’ozone thérapie est « une médecine parallèle dont le talon d’Achille est l’ab-
sence d’étude en double aveugle avec cohorte de comparaison permettant
de conclure à son efficacité. Ce sont des cas tirés de son utilisation, il n’y a pas
d’essais cliniques ni d’études contre placebo. C’est ça qui pose problème pour
son acceptation par les sociétés scientifiques. Mais ce n’est pas pour cela que ça
ne marche pas. », constate le Pr Guy Bricteux, médecin spécialisé en pédia-
trie et médecine anti-âge à Liège (Belgique), un des rares médecins en Bel-
gique à utiliser l’ozone. Le Pr Bocci le reconnait lui-même : pour que l’ozone
fasse partie de l’arsenal médical orthodoxe, « des essais cliniques contrôlés
et randomisés sont d’une importance vitale ». Mais les moyens financiers
font défaut à la communauté médicale de l’ozone thérapie. Certes, elle
n’est agréée ni par la Food & Drugs Administration (FDA) américaine, ni par
l’Agence européenne des médicaments (EMA). Mais en Allemagne, elle
est couramment pratiquée par des milliers de médecins. Elle est reconnue
officiellement en Grèce, en Russie, à Cuba et par de nombreuses autorités
régionales en Espagne et en Italie, notamment.
L’ozone thérapie est une médecine parallèle en constante évolution. Il
semble peu probable à court terme qu’elle fasse l’objet d’études épidé-
miologiques sérieuses par manque de sponsors. On devra se contenter
de nombreuses publications scientifiques sur le sujet par les promoteurs
de l’ozone thérapie . Celle-ci continuera donc son chemin avec le bouche
à oreille, fondée sur des cas de guérison ou, du moins, d’amélioration de
l’état des patients. « Ce qu’on sait, c’est que les résultats sont interpellants et
que dans certaines situations, des gens se sentent vraiment mieux. Il faut rester
humble, vigilant, ouvert, analytique mais ne pas en faire une religion et avoir
l’esprit critique quand on l’utilise », conclut le Prof. Bricteux.
Notes
(1) VIEBAHN-HÄNSLER R., LEÓN FERNÁNDEZ OS., FAHMY D. (2012) “Ozone in
medicine : The Low-Dose Ozone Concept – Guidelines and Treatment Strate-
gies” Ozone: Science & Engineering 34: 408-424
(2) VALDENASSI L., FRANZINI M., SIMONETTI V., RICEVUTI G. (2016) “Oxygen-
ozone therapy: paradoxical stimulation of ozone” Ozone Therapy Vol 1:5837
(3) BOCCI VA., ZANARDI I., TRAVAGLI V. (2011) “Ozone acting on human blood
yields a hormetic dose-response relationship” Journal of Translational Me-
dicine 9:66
(4) SCHWARTZ A., MARTINEZ-SANCHEZ G. (2012) “Ozono therapy and its Scien-
tific Foundations” Revista Española de Ozonoterapia Vol. 2, nº 1 , pp. 199-232
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