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DÉCODAGES
Acouphènes
éditeur responsable : Yves Rasir, avenue de la Jonction, 64 - 1190 Bruxelles (Belgique) - Dépôt Bruxelles X - Agréation P912705 - Ne paraît pas en août.
Névralgie d’Arnold
Urètre LES RÊVES
clés d’harmonie et
Reflux gastro-
œsophagien
TESTOSTÉRONE
outils de guérison
Un dossier de Carine Anselme
AVANTAGE NATURE
Atouts et défauts
des laitages
BIEN-ÊTRE
La courrier-thérapie
NATURO pRATIqUE
Réquisitoire contre
les chaises
Interview
ANNICK de SOUZeNeLLe
« La maladie est un appel des profondeurs »
LE
SOMMAIRE
N°72 novembre 2017
SOMMAIRE
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3
Santéchos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4
DOSSIER : Les rêves, clés d’harmonie et outils de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6
NéoSANTé
est une publication de Néosanté éditions (Triadis Eko sprl)
Interview : Annick de Souzenelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 12 Avenue de la Jonction, 64
1190 Bruxelles (Belgique)
CAHIER DÉCODAGES Tél. : + 32 (0)2-345 04 78 - Fax : +32 (0)2-345 85 44
E-mail : info@neosante.eu
- La névralgie d’Arnold . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 15 Site : www.neosante.eu
N° d’entreprise : BE 0871 351 988
- L’urètre/uretère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 16 N° CPPAP : 1116 U 92531
ISSN : 2295-9351 – Dépôt légal à parution
- Les acouphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 17
Directeur de la publication & rédacteur en chef :
- Rubrique « Le plein de sens » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 18 Yves Rasir
Nodule à la thyroïde, reflux gastro-œsophagien Journalistes :
Carine Anselme, Michel Manset, Dina Turelle,
- Décodagenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 19 Pryska Ducœurjoly, Emmanuel Duquoc,Hughes Belin.
- L’ÉVIDENCE DU SENS : Vérité et troubles psychiques . . . . . . . . . . . .p 20 Corrections :
La rubrique de Jean-Philippe Brébion Ariane Dandoy
Abonnements :
CAHIER RESSOURCES : secretariat@neosante.eu
- Les laitages, une vacherie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 21 Website & layout :
Siham Mrassi
- Naturo pratique : Réquisitoire contre les chaises. . . . . . . . . . . . . . . . .p 22
ont collaboré à ce numéro :
- Bon plan bien-être : La courrier-thérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 23 Bernard Tihon, Jean-Philippe Brébion, Yves Patte,
- Paléonutrition : Microbiote & symbiose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 24 Jean-Brice Thivent, Daniel Miron
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ÉDITO
NOTRE pOLITIqUE ENVERS LES pLANTES
A
près la parution de notre numéro d’octobre, plusieurs lecteurs nous ont fait part de leur désappointement à la lec-
ture d’un article sur le potentiel anticancéreux de la racine de pissenlit. Ils trouvaient assez incohérent qu’un maga-
zine comme Néosanté s’aventure sur le terrain de la médecine par les plantes. Et je peux les comprendre ! Puisque
nous affirmons que l’origine de toute affection se situe dans un conflit psycho-émotionnel, il semble peu logique de faire
miroiter une possible solution extérieure et matérielle. Dans la perspective de la « nouvelle médecine du sens », l’essence
d’un travail thérapeutique devrait consister à débusquer les ressentis pathogènes et à désactiver les programmes de sur-
vie qu’on appelle maladies. Je suis et je demeure bien d’accord avec ça. Mais que les abonnés de la première heure se sou-
viennent : dès le départ, nous avons mis en garde contre la tendance à « psychologiser » à outrance, à régresser dans le
dualisme et à séparer indûment l’esprit et le corps. Doté d’au moins deux cerveaux (celui de la tête et celui du ventre), un
organisme humain est un ensemble insécable dont les différentes composantes sont en constante interaction. Il faut no-
tamment tenir compte du fait que les neurones de la zone abdominale, par l’intermédiaire du nerf vague, envoient neuf
fois plus d’informations aux neurones cérébraux que ceux-ci n’expédient de messages vers l’intestin. On ne peut pas faire
comme si l’Homme était un pur esprit ou comme si celui-ci régnait impérialement sur le corps. Dans l’interview qu’elle nous
a accordée pour la publication de son « Livre des guérisons » (Lire pages 12 à 14), Annick de Souzenelle nous rappelle une
nouvelle fois qu’il n’y a pas de dichotomie qui tienne entre les « deux pôles d’une même réalité ». Le corps étant le temple
de l’âme, la santé vraie ne peut s’envisager en négligeant l’écrin de notre nature spirituelle.
Bien comprise, la psychosomatique est donc une route à double sens dont la direction « soma-psyché » n’a rien de secon-
daire. À Néosanté, nous sommes même convaincus que la santé peut s’obtenir ou se retrouver sans introspection ni aucune
forme d’effort mental. Ce que nous appelons « la voie du corps » peut mener à la dissolution spontanée du stress causal et
à une rémission complète des symptômes sans récidive, autrement dit à une guérison. Parmi les outils de cure somatopsy-
chique, nous insistons particulièrement sur l’importance d’une alimentation biocompatible, sur la puissance insoupçonnée
du jeûne et sur les énormes pouvoirs thérapeutiques de l’activité physique. De manière très réjouissante, la médecine clas-
sique est en train de découvrir les immenses vertus curatives du sport, capable à lui seul de contenir le cancer et de dimi-
nuer de 50% le risque de rechute pour différents types de tumeurs (sein, prostate, côlon…). La phytothérapie est une autre
médecine naturelle qui a toute notre sympathie. Pour trois raisons au moins. Primo, elle est tellement ancrée dans nos ins-
tincts biologiques que les éthologues et les primatologues l’ont maintes fois observée chez les animaux sauvages. C’est un
réflexe pour eux de consommer les végétaux porteurs d’alcaloïdes bénéfiques. Secundo, le recours aux plantes est univer-
sellement répandu depuis la nuit des temps. Aucun peuple premier n’est dépourvu d’une pharmacopée végétale et aucune
civilisation ne s‘est développée sans explorer les bienfaits des « simples ». Tertio, le bien-fondé de leur usage ancestral est
aujourd’hui amplement confirmé par la science médicale, ce qui confère à la phytothérapie le double statut de médecine
traditionnelle et de méthode de soins moderne. Par comparaison, des disciplines relativement récentes comme l’homéo-
pathie ou la florathérapie ne peuvent revendiquer ni tradition multimillénaire ni validation indubitable de leur efficacité. La
plante médicinale est un outil de santé « paléo », dont le riche passé est prometteur d’applications futures.
Bref, il n’est nullement contradictoire d’imaginer qu’un remède extérieur comme la racine de pissenlit puisse un jour aider à
triompher du cancer, maladie de l’intériorité par excellence. C’est un paradoxe mais pas une contradiction. La pharmacie de
la nature regorge encore probablement de richesses oubliées ou de trésors à découvrir. Ce qui a piqué notre curiosité avec
le pissenlit, c’est l’origine mystérieuse de sa réputation anticancéreuse, l’obstination donquichottesque de quelques cher-
cheurs et les échos encourageants de leurs pré-essais cliniques. Avec le recul, nous regrettons toutefois d’avoir publié cet
article. D’abord parce que l’espoir est totalement prématuré, ensuite parce que la démarche par trop allopathique consiste
à combattre un processus tumoral faussement perçu comme anarchique, et enfin parce la voie galénique privilégiée (un
principe actif isolé) augure d’une prévisible déconvenue. Le contraste est flagrant avec l’Artémisia, plante traditionnelle
chinoise dont l’ingestion du totum en tisane fait aujourd’hui figure de quasi-panacée, et en tout cas de parade éprouvée au
paludisme. À ce sujet, je peux vous confirmer que le documentaire « Malaria Business », initié par Néosanté, sera diffusé le
22 novembre en primeur et en prime-time sur la chaîne française France Ô. À vos postes de télévision !
Yves RASIR
Toutes nos excuses pour le nouveau changement de format de Néosanté. Le passage à l’A4 ayant fait exploser nos coûts postaux, nous sommes contraints de revenir aux anciennes dimensions.
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santéchos
Mammographie & mastectomie Vaccin ROR & autisme
Cette fois, les partisans du dépistage mammographique Si l’establishment médical conteste le lien entre vaccina-
systématique vont devoir réviser leur propagande. S’ils tion ROR et autisme, il n’en va pas de même de certains
reconnaissent que le bénéfice de la mammographie en tribunaux américains. Dans une décision récente, un juge
termes de vies sauvées est modeste et que le surtraite- fédéral a reconnu que l’encéphalopathie développée par
ment est une réalité, ils avancent généralement qu’un un petit garçon après le vaccin ROR n’était pas étrangère
diagnostic précoce permet des traitements plus légers, aux troubles du spectre autistique développés par la suite.
et notamment un recours moins fréquent à l’ablation du sein, la terrible mastectomie. Or Au Texas, c’est une jeune fille autiste qui a reçu une énorme
une étude française publiée dans la revue Médecine infirme complètement cette hypo- indemnité car le tribunal a estimé que ses problèmes céré-
thèse : elle démontre que l’introduction du dépistage organisé à partir de 2004 est à l’ori- braux résultaient d’une réaction au vaccin combiné Rou-
gine d’une augmentation et non d’une diminution des opérations mutilantes ! Ce travail geole-Oreillons-Rubéole. L’argument de la coïncidence
rigoureux basé sur les données officielles a été effectué par le collectif Cancer Rose, qui temporelle semble avoir fait son temps dans les prétoires.
associe des médecins et des scientifiques prônant une meilleure information des femmes
incitées au dépistage du cancer du sein.
Mélatonine & migraine
Rêves & Parkinson Un essai clinique en double aveugle contre placebo vient
Voilà une nouvelle qui va dans le sens de notre dossier mensuel : lors du dernier congrès de montrer qu’un supplément de mélatonine était efficace
organisé par l’Association Canadienne des Neurosciences, le Dr John Peever (Université dans le traitement de la migraine avec ou sans aura. Com-
de Toronto) a fait sensation en annonçant que son équipe avait établi un lien entre les parée également à un médicament classique (l’amitripty-
perturbations du sommeil paradoxal et certaines maladies neurodégénératives comme line), l’hormone s’est avérée plus performante pour espa-
la maladie de Parkinson ou la démence avec corps de Lewy. « Notre recherche suggère cer les crises et diminuer leur intensité, tout en étant mieux
que les problèmes liés aux rêves peuvent être un signal d’alarme précoce pour les désordres tolérée. Comme sources alimentaires de mélatonine, citons
du cerveau » a déclaré le Dr Peever. notamment la tomate, la cerise, les olives, l’orge et le riz, les
noix et certaines variétés de raisin. (British Medical Journal)
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santéchos
zoom
De nombreux médicaments anticancéreux ne servent à rien !
Pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un nouveau médicament, il faut en prin-
cipe prouver qu’il apporte des bénéfices au patient et que ceux-ci sont supérieurs aux effets indési-
rables. Plusieurs scandales récents indiquent pourtant que la dangerosité des drogues pharmaceu-
tiques est fréquemment sous-estimée et que les bienfaits avancés ne justifient pas leurs graves ef-
fets secondaires. Dans le domaine des traitements anticancéreux, c’est encore pire car leur efficacité
est appréciée à l’aide de « critères de substitution », c’est-à-dire de mesures montrant que la molé-
cule exerce une action, par exemple qu’elle ralentit une tumeur, mais sans que l’effet sur la survie
ou la qualité de vie des patients soit forcément établi. Vérifier si la chimiothérapie du cancer amé-
liore réellement l’espérance et la qualité de vie, c’est précisément ce qu’ont fait des chercheurs bri-
tanniques du King’s College London et de la London School of Economics. Publiée dans le British Medical Journal, leur étude (1) portait sur les mé-
dicaments anticancéreux approuvés en Europe entre 2009 et 2013.
Au cours de cette période, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a accordé une autorisation de mise sur le marché à 48 nouvelles spéciali-
tés prescrites dans 68 indications oncologiques. Le travail de vérification des chercheurs londoniens montre que 39 de ces 68 indications, soit 57 %
d’entre elles, ont été délivrées sans que la preuve directe de l’efficacité soit apportée en termes d’amélioration de la survie ou de la qualité de vie.
De plus, trois ans après leur introduction en cancérologie, aucun élément nouveau n’est venu apporter cette preuve pour 33 de ces traitements.
L’étude montre qu’il est en réalité très rare que des données nouvelles apparaissant après la commercialisation des nouveaux traitements antican-
céreux quant à leur impact sur les deux objectifs les plus importants pour le patient, à savoir leur survie et une meilleure qualité de vie. Lorsqu’un
gain de longévité est démontré par rapport à un placebo ou à un traitement existant, il est souvent marginal et jugé non significatif dans plus de
la moitié des cas.
Le verre est donc vide pour une bonne moitié, ce qui ne veut même pas dire que l’autre moitié est pleine ! En effet, les chercheurs ont calculé que
les traitements améliorant effectivement l’espérance de vie ne procuraient aux malades que 2,7 mois de plus en moyenne et ce, à un coût très éle-
vé se chiffrant en milliers de livres sterling. Par exemple, le célèbre Avastin employé contre le cancer du sein revient à 42.000 £ par an (47 300 €)
alors que, selon les essais, la progression de la maladie est retardée de seulement 3 mois en moyenne. Pas ou peu utiles, ces médicaments donnent
de surcroît de faux espoirs aux patients et les exposent à des effets secondaires sévères, écrivent en conclusion les chercheurs britanniques. L’au-
teur principal de l’étude, le Dr Courtney Davis, est catégorique : « Quand des médicaments onéreux qui ne présentent pas d’avantages cliniques signi-
ficatifs sont approuvés et remboursés, cela peut entraîner des dommages pour des patients individuels, des moyens sociétaux importants peuvent être
gaspillés et la prestation de soins équitables et abordables peut être compromise ». Rien ne dit que le Brexit va permettre à l’avenir aux citoyens de Sa
Majesté d’affronter le cancer sans se faire arnaquer, mais la recherche anglaise témoigne à tout le moins que les cancéreux européens sont la proie
des labos et que leurs lobbies sont en train de saigner les États pour des résultats dérisoires. Aux dernières nouvelles, l’EMA « n’avait pas encore eu
le temps de bien analyser les découvertes de l’étude ». Il est vrai que cette agence basée à Londres a une autre urgence, celle de plier bagages et de
se trouver un nouveau siège.
Y. R.
Davis C. et coll. : Availability of benefits on overall survival and quality of life of cancer drugs approved by European Medicines Agency : retrospective cohort study of
(1)
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LES RÊVES
I
E CLÉS D’HARMONIE ET OUTILS DE GUÉRISON
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DOSSIER par Carine Anselme
«
L’homme a du génie lorsqu’il rêve », affirmait le (génial) ci-
néaste Akira Kurosawa. Jamais en panne de scénarios,
Oui, « nos rêves nous veillent », le rêve, inspiré et inspirant, transcendant même, nous
comme aimait à dire la psychanalyste connecte avec l’infini de nos potentialités, au-delà des limita-
Anne Dufourmantelle, disparue tra- tions du corps physique et de la vie ordinaire. Pure intelligence,
giquement cet été. Ils nous veillent et qui n’est pas passée au tamis du mental, des conditionnements,
inhibitions et autres interdits, le rêve réconcilie les temps, abolit
nous éveillent ! Subtil porte-parole de les distances, anticipe les événements, fait revivre les morts, am-
l’inconscient, le rêve offre une pers- plifie les sensations, délivre des messages, solutionne les pro-
pective élargie, créative et transfor- blèmes, guérit et peut même permettre la télépathie... « Dans
matrice, de notre quotidien. De notre l’univers onirique, tout est possible », s’enthousiasme Monique Ti-
conscience. Nécessaire à notre équi- berghien, psychologue, enseignante de rêve et de rêve lucide –
popularisé par les travaux pionniers de Stephen LaBerge, mais
libre psychique, le rêve peut même
déjà connu des traditions spirituelles, notamment à travers le
se révéler thérapeutique. Depuis yoga du rêve des bouddhistes.
l’aube de l’humanité, de nombreuses
cultures prêtent une attention pré- Du sommeil à l’éveil
cieuse à l’acte de rêver, du décryptage
de l’énigme onirique à la stimula- Intime et pourtant éminemment universel, le rêve, bien plus
tion des rêves, notamment en vue qu’un épisode du sommeil, est un éveil. Voire un détonateur
de changement, lorsqu’il éclot dans une période-charnière. « Le
d’obtenir une guérison. Aux confins rêve ferme la boucle d’un certain temps de notre vie pour en ouvrir
de la physiologie, de la psychologie, un autre. Il est le signe que quelque chose arrive », me partagera, en
de la philosophie, de la spiritualité, entretien, la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle,
de l’ethnologie, de la mythologie ou qui a dédié un passionnant ouvrage à l’« Intelligence des rêves »
encore de la parapsychologie, le rêve (voir l’encadré-hommage qui lui est consacré). Porteur et ferment
de ce flux de vie continu, dans lequel il est si difficile de se pro-
et son étude, l’onirologie, offrent mille
jeter, le rêve s’affirme en révélateur. Il amène à la conscience ce
et un visages, qui sont autant de voies que l’on ne peut encore (se) formuler dans l’aveuglante lumière
d’accès pour pénétrer les secrets de diurne. Personnellement, du plus loin que je me souvienne, je
Morphée et entrer en intimité avec suis une « grande rêveuse »... Souvent, je garde une trace vive de
notre intériorité. En résonance avec ces rêves qui éclairent mes nuits et inspirent mes jours. Mysté-
l’âme du monde. On peut apprendre à rieux, foisonnants, souvent extravagants, ils abritent tour à tour
des êtres imaginaires, des forêts profondes, des lieux inconnus,
convoquer le rêve, à l’orienter, l’ana- des proches disparus, mais aussi des cataclysmes majeurs et
lyser, voire le maîtriser ou le modifier. autres rencontres maléfiques... Souvent lucides (j’ai conscience
Néanmoins, même si les récentes dé- de rêver, jusqu’à pouvoir agir dessus, par moment – une faculté
couvertes sur le sommeil et l’avancée qui peut se travailler, comme nous y invite notamment le spécia-
des neurosciences ont fait progresser liste de la question, Stephen LaBerge), ils égrainent des énigmes
sibyllines, des détails cocasses (voiture-sac à dos, homme-escar-
la compréhension de la mécanique got, etc.), des intuitions et des messages-phares, au fil d’impro-
onirique et son utilité, la substance bables scénarios. J’immortalise les plus saillants dans un carnet
même du rêve demeure nimbée d’une de rêves. En les relisant, parfois des années plus tard, je suis tou-
part de mystère... La part du rêve ?! jours frappée de leur « vivance », de leur inventivité et, parfois,
de leur augure... Le rêve se présente comme le métronome des
hauts et des bas de l’existence, des vagues et lames de fond du
fleuve de l’inconscient. Comme tant de rêveurs, j’y ai découvert
des clés essentielles sur le chemin. Des inspirations. Des fulgu-
rances. Le songe occupe une telle place dans le cours des nuits,
dans le flot de la vie, que je lui ai consacré un ouvrage d’enquête
(Voir « Livres à rêver »).
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O
ans à rêver. Le rêve n’est donc pas anecdotique dans le cours
d’une destinée. Si certains d’entre nous sont de grands rêveurs,
S
d’autres ne se souviennent pas de leurs rêves (près de 14 % des S
personnes, d’après une étude de l’INSERM, ne s’en rappellent ja-
mais)... Mais qu’est-ce que le rêve ? Il est « une hypothèse, puisque I
nous ne le connaissons jamais que par le souvenir », pointe, avec
lucidité, Paul Valéry. Et encore, puisqu’une grande partie de nos
E
rêves nous échappe... La connaissance de plus en plus précise R
des mécanismes du sommeil, auquel est intrinsèquement lié le
rêve, n’a pas encore permis d’élucider complètement le « pour-
quoi », ni de cerner avec précision l’étoffe des rêves et ce, malgré
les progrès de l’imagerie neurofonctionnelle. « Sans doute parce
qu’il s’agit de la plus grande énigme que le cerveau rêveur propose
au cerveau éveillé », avance Michel Jouvet, le grand spécialiste ré-
cemment décédé de la neurobiologie des rêves et père de l’oni-
rologie (science qui étudie les rêves). Par nature, le rêve s’inscrit
à cheval sur différents niveaux de l’être : le somatique, le psy-
chologique, voire le spirituel, si on l’envisage comme un « ou-
til » d’évolution. Il est à la frontière entre notre être de chair et
notre esprit, mais aussi à l’articulation entre l’ici et maintenant
et les autres temps, entre le réel et nos aspirations... Peut-être le
rêve fait-il office de pont et nous permet-il de « divaguer » (l’éty-
mologie de rêver renvoie à « vagabonder ») entre ces mondes ?
Le successeur de Michel Jouvet à la tête du Centre de recherche
en neurosciences de Lyon, Pierre-Hervé Luppi, s’est risqué à une
définition du
rêve, en 2012,
lors d’un congrès Dans le flou qui entoure encore le
sur le Sommeil : phénomène onirique, une certitude
« Le rêve est une se dessine : au cours des dernières
La métamorphose du songe production men- années, plusieurs études ont mis en
tale élaborée... » évidence la nécessité du rêve dans
Serait-il une boussole dans le labyrinthe de l’incarnation ? Loin Le rêve serait- notre équilibre psychique.
des interprétations toutes faites, forcément restrictives, il est, en il alors une pure
tout cas, un chemin de connaissance de soi. D’évolution. Une production de
voie d’action à même de nous sortir du marasme et de la glaise notre cerveau ?
de l’immobilisme, du déterminisme, du programmé et de nos « Je répondrais oui, sauf qu’on ne sait pas ce qu’est exactement le
schémas récurrents. Un puissant outil de créativité, prompt à en- cerveau. Même les neurobiologistes s’accordent à dire qu’à peine
semencer nos vies. Cette ouverture magique, véritable traversée 30% (du cerveau) a été décrypté. Qu’il y ait un soubassement ma-
du miroir, offre un autre angle de vue – décalé – sur la réalité, les tériel et qu’on puisse, par exemple, isoler dans le cortex le lieu des
événements, les phénomènes. Sur soi et son « être au monde rêves, oui. Mais nous en sommes aux balbutiements quant aux in-
». Que de destins, d’œuvres et d’inventions ont trouvé tout ou teractions possibles, notamment avec la mémoire », me partageait
partie de leur inspiration dans la « levure » du rêve, du célèbre en entretien Anne Dufourmantelle. Afin de mieux en saisir la te-
tableau périodique des éléments de Mendeleïev au choix de « neur, les chercheurs en psychologie cognitive se penchent de
carrière » de... Descartes, père pourtant du rationalisme ! Une nos jours sur la « matière » des rêves, en étudiant les récits rap-
fécondité sans limite... si tant est que l’on puisse « éveiller » le portés par les dormeurs. Quand on a recueilli ces récits (dans
rêve. « Un rêve qui n’est pas interprété est comme une lettre qui les laboratoires de sommeil ou au domicile des rêveurs, grâce à
n’a pas été lue », affirme le Talmud. Des sages de l’Antiquité, aux un « bonnet de nuit » truffé de capteurs), on les consigne dans
peuples traditionnels, en passant par les yogis ou les pères de la des banques de rêves, en évaluant leur richesse, la capacité à
psychanalyse, le travail sur les rêves a traversé les temps. Long- s’en souvenir, leur corrélation avec les stades de sommeil, etc.
temps restés secrets pour la plupart, ces enseignements s’ou- « Une manière pour l’étude des rêves de s’ancrer dans le réel », sou-
vrent et trouvent leur écho contemporain notamment dans les ligne Isabelle Arnulf, neurologue, médecin responsable du labo-
recherches menées sur les rêves lucides (pour aller plus loin, voir ratoire du sommeil de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris). Ce réel,
« Livres à rêver »). On peut ainsi apprendre, dit-on, à dévelop- si cher à la science, s’entrouvre alors sur un monde extraordi-
per la conscience du rêve. « Plus on travaille l’inconscient par le naire où voisinent des inventaires de détails à la Prévert, des si-
biais du rêve, plus la conscience devient claire », relève Monique Ti- tuations ubuesques, des envols à vingt-mille lieues au-dessus de
berghien qui accompagne ce travail des profondeurs... et plus la la Terre... des expériences qui dépassent de loin les capacités de
conscience devient claire, plus les rêves nous éclairent ! l’imagination humaine en éveil. Car ce décorticage méthodique
des rêves en laboratoire ne doit pas éclipser la formidable vi-
L’étoffe des rêves talité et créativité du rêve. Pour le Pr Jacques Montangero, qui
gère un laboratoire d’étude du rêve à Genève, le rêve est « une
Si la vie nous prête de vivre jusqu’à soixante-dix ans, nous au- production spontanée de l’esprit, qui est tellement plus libre (que
rons passé près de vingt-trois ans à dormir, et environ cinq dans la vie diurne, NDLR) ». Ce spécialiste du rêve, interviewé sur
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S En révélant que le fœtus rêve, le célèbre neurobiologiste, Jean-
S LA DAME DES SONGES Pierre Changeux, auteur de L’homme neuronal (1983), a pointé
l’importance du rêve dans « l’apprentissage », si l’on peut parler
ainsi, des comportements instinctuels, dont le petit d’homme
I Ceux qui ont eu la chance de rencontrer aura besoin pour sa survie dès sa venue au monde, comme le
la psychanalyste et philosophe Anne Du-
E fourmantelle vous le diront tous : on ne
grasping (agripper) ou le fait de téter. Des comportements ins-
tinctuels « rêvés » qui existent aussi au cœur de l’activité oni-
R pouvait qu’être émerveillés par le mé-
lange de beauté, d’extrême douceur et
rique des animaux homéothermes. Il est donc dans notre « na-
ture » de rêver ! L’ethnopsychiatre Tobie Nathan approfondit
de présence puissante qu’elle dégageait. ce sillon en voyant, dans le rêve, « ce filet de liberté qui s’infiltre
Chacun de ses mots était pertinent, per- entre les espaces codifiés de notre monde ». Une sorte de rattra-
cutant. D’une poésie infinie. Dans son tra- page nécessaire, qui nous reconnecte à notre liberté originelle,
vail de psy, dans sa vie, le rêve occupait notre nature instinctuelle ! « Chaque individu est singulier. Le rêve
une place centrale. Le livre qu’elle a consa- vient contrecarrer tout ce qui a été construit, poli, aménagé, unifor-
cré à l’intelligence du rêve est, selon moi, l’un des plus beaux misé par la vie éveillée, en société. Pour imager, nous vivons comme
hommages à la créativité onirique*. « Ce que peut le rêve est im- des termites... dans le rêve, nous redevenons notre ancêtre, le ba-
mense. Réparer, se remémorer, prophétiser, écouter, mettre en bouin ! » Une autre (contre)hypothèse a le vent en poupe, depuis
garde, terroriser, apaiser, dévoiler, libérer. Et nous permettre d’ou- le milieu des années 1990. Selon notamment deux chercheurs
blier », disait-elle, précisant qu’il est l’antichambre de l’action. de renom, Allan Hobson et Robert McCarley, le rêve ne servi-
« En nous décalant quelque peu de la réalité, le rêve nous ouvre rait à rien et ne représenterait que... l’« urine du cerveau ». « Le
une fenêtre, inattendue, inespérée. Il nous révèle un autre pay- rêve serait, d’après eux, la scorie des vidange/graissage quotidiens,
sage possible. » À ma question de savoir ce qu’est un « grand dont bénéficient les circuits de neurones qui nous ont le mieux servi
rêve », elle répondit : « Une possible réparation. » Cet été, à 53 la veille », relate le psychologue et somnologue Roland Pec (voir
ans, celle qui a aussi écrit Éloge du risque – où elle nous exhorte « Pour aller plus loin »). Une vision du rêve exclusivement neu-
à nous engager sans réserve lorsqu’il y a urgence, afin d’évi- robiologique, donc, excluant toute approche psychologique.
ter que notre monde ne crève d’individualisme – est morte, en Mais ne serait-ce pas nier alors l’intelligence du rêve ? « C’est une
voulant sauver deux enfants de la noyade... fonction-clé, selon moi. Je pense, en effet, que le rêve s’articule à
une certaine intelligence du monde. Ainsi, dans ma pratique, suis-
les ondes de France Inter, explique pourquoi : « Parce que l’es- je frappée que, lorsqu’il opère un retour sur des traumas, il ne pro-
prit (je parle d’esprit plutôt que de cerveau, puisque je m’exprime pose certes peut-être pas la solution telle quelle, mais des voies ré-
en termes psy) s’affranchit alors de toutes sortes de règles que nous solutives. Même quand il prend la forme d’un cauchemar, il n’est gé-
avons pour réfléchir, assembler des idées et communiquer pendant néralement pas dans la reconduction du trauma et, pourtant, des
la journée. C’est cela qui garantit l’extraordinaire inventivité et fan- indications émergent », relevait la psychanalyste Anne Dufour-
taisie d’un rêve ! » Pour l’ethnopsychiatre, Tobie Nathan, le rêve mantelle, qui a consacré un livre à cette intelligence-là. Alors,
lâche la bride : « Hypnos, le sommeil, nous ligote et Oneiros nous dans le flou qui entoure encore le phénomène onirique, une
libère ! » certitude se dessine : au cours des dernières années, plusieurs
études ont mis en évidence la nécessité du rêve dans notre équi-
Le grand libérateur libre psychique. Pour le Pr Ernest Hartmann, le rêve aurait ainsi
une fonction fondamentale : il permettrait d’assimiler et de mé-
Se pencher sur la nature du rêve nous amène à sa fonction. taboliser les émotions ressenties lors de l’état éveillé. Pour ima-
Ou de l’usage des rêves. « Nombre d’hypothèses plausibles ont ger, on pourrait dire que c’est comme un bout de pâte à modeler
été avancées, mais aucune n’est totalement convaincante », es- neutre qu’il faudrait malaxer pour qu’il se fonde à une masse dé-
time le psychiatre Ernest Hartmann dans The Nature and Func- jà pleine de couleurs différentes. La boule multicolore symboli-
tions of Dreaming. Les Anciens y décelaient un message divin, sant l’unité de la pensée émotionnelle. « Les connexions ne sont
porteur de « clé des songes » que les seuls initiés pouvaient dé- pas faites au hasard. Elles sont guidées par les émotions du rê-
crypter. Certains psychanalystes y voient une soupape à nos veur », décrypte-t-il dans The Nature and Functions of Dreaming.
désirs cachés, refoulés, « un protecteur du sommeil » (Freud). Lorsqu’une image suscite une émotion forte, à même d’ailleurs
Quant aux anthropologues, qui placent la relation au cœur de de se répéter d’un rêve à l’autre, elle traduirait, selon lui, « l’ex-
leurs préoccupations, nombre d’entre eux avancent que le rêve pression des préoccupations émotionnelles du rêveur ».
sert à faire du lien entre les hommes pour un « mieux vivre en-
semble »... Le psychologue et psychanalyste Norbert Sillamy se Cas de conscience
risque, dans le Dictionnaire usuel de la psychologie, à cerner de
plus près cette fonction du rêve : « Maintenir l’équilibre mental, Qu’advient-il de la conscience lorsque nous rêvons ? Est-elle
décharger les tensions psychologiques, harmoniser les différents « endormie » ou, au contraire, en éveil ? Dans un éveil tel qu’il jet-
niveaux de la vie psychique. » Au final, c’est le rôle du rêve (et du terait une passerelle vers d’autres dimensions de l’esprit, du réel,
sommeil) dans les processus d’apprentissage, de traitement de de la matière ? Le rêve serait-il un état de conscience modifié –
l’information, de mémorisation ou de consolidation de la mé- un voyage hors du monde ordinaire nous ouvrant à des percep-
moire qui est l’un des plus étayés, grâce aux travaux d’imagerie tions, à des capacités autres que celles auxquelles nous avons
fonctionnelle couplés à la neuropsychologie. De nombreuses accès à l’état de veille ? À tous ces questionnements, la science
recherches ont ainsi mis en évidence que, durant la nuit, alors n’apporte aujourd’hui encore que des réponses parcellaires.
que le corps est au repos, le cerveau continue à « s’agiter ». Tout « Comprendre ce qu’est la conscience onirique est la dernière fron-
laisse donc à penser qu’il intègre et assimile des informations de tière de la neurobiologie – plus loin encore, sans doute, que la com-
la journée. Mais allons plus loin, dans cette fonction du rêve... préhension de la conscience éveillée », ne cessait de clamer l’oniro-
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du cerveau lui avait été inspiré par les Upanishad de la mytho-
logie hindoue qui distingue trois états : l’état de veille, le som-
S
meil léger et le sommeil sans rêve. « On sait aujourd’hui que le S
rêve présente autant de différences objectives, mesurables, avec le
sommeil orthodoxe qu’il en existe entre le sommeil et l’éveil. Alors I
que le sommeil sans rêve se caractérise par une activité électrique
composée d’ondes lentes, l’électroencéphalogramme d’un su-
E
jet rêvant est au contraire composé d’ondes rapides, semblables à R
celles que l’on peut recueillir chez un sujet éveillé. » Si le rêve par-
ticipe donc d’une activité biologiquement programmée, l’état
de conscience propre au rêve, lui, reste un terrain d’étude en ja-
chère. Car, si au gré des découvertes scientifiques récentes, on a
mieux compris le sommeil, on n’en sait pas beaucoup plus sur le
rêve lui-même... C’est que le rêve dépasse la réalité ! « Avec la ca-
pacité de rêver, l’humain convoque une intelligence aussi vaste de
logue Michel Jouvet. L’onirologie (la science qui étudie les rêves) la perception qui dépasse de toute part la conscience », faisait re-
s’inscrit comme une science des frontières, mêlant le corps et marquer Anne Dufourmantelle.
l’esprit, physiologie et psychologie. Une science encore « verte ».
« Jusqu’à une date récente, les rêves étaient juste des récits, des ob- quand le rêve soigne
jets littéraires », aime à souligner le psychanalyste Marc-Alain
Descamps. Leur statut d’objet de recherche scientifique est Le rêve, outil de guérison ? Il est déjà thérapeutique par essence,
donc récent. Et leur étude vient se confondre avec la somnolo- puisqu’il exprime ce que l’inconscient cherche à nous faire sa-
gie, qui se penche sur l’étude du sommeil, de ses cycles et de ses voir – ce qui se joue dans nos plus intimes profondeurs, dans nos
troubles, rendue possible depuis la mise au point des méthodes questionnements existentiels. D’où ses vertus équilibrantes sur
d’exploration de l’activité électrique produite par les cellules le plan psychologique et émotionnel. Mais n’en déplaise au pa-
nerveuses de la surface du cerveau, le cortex. « On peut main- radigme scientifique occidental, enclin (encore et toujours) à sé-
tenant utiliser l’imagerie fonctionnelle pour ‘voir’ les régions acti- parer le corps et l’esprit, nous sommes des êtres holistiques. Et le
vées dans tel ou tel état de conscience », précise le Pr Isabelle Ar- rêve, par sa nature même, si spécifique et complexe, s’adresse à
nulf, neurologue, directrice de l’unité des pathologies du som- nos différentes dimensions : physiologique, psychique, énergé-
meil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Sans refaire toute tique, spirituelle... Il les relie, dans les replis du sommeil. « Dans
l’histoire de ces recherches, épinglons-en l’un des temps forts, notre société de coupure, de séparation, de morcellement mortifère,
qui déclenchera la vraie « révolution » du rêve. Nous sommes en le rêve unifie et donne accès à l’holistique. On se vit ainsi comme non
1953. Dans leur laboratoire de l’Université de Chicago, Eugene séparé : de soi, du monde, des autres, de notre généalogie », pré-
Aserinsky et Nathaniel Kleitman vont découvrir le fameux som- cise le psychiatre et psychanalyste, Pierre Lembeye. Le rêve peut
meil REM (pour « Rapid Eye Movement », sommeil à mouvements donc (nous) aider à rétablir l’harmonie, dont on sait qu’elle est
oculaires rapides) : ils se rendent compte que lorsqu’un sujet est indissociable
endormi, toutes les 90 minutes, l’activité cérébrale s’accélère de la santé. Le rêve est déjà thérapeutique par es-
alors que les yeux du dormeur bougent sous ses paupières. Le « La nature, sence puisqu’il exprime ce que l’incons-
dormeur semble se réveiller, pourtant tous ses muscles sont to- en l’homme
talement relâchés. Cette atonie musculaire s’accompagne d’une
cient cherche à nous faire savoir. Mais
comme hors
activité cérébrale très intense. C’est la raison pour laquelle le il peut aussi aider à rétablir l’harmonie,
de lui, est
sommeil REM est qualifié de « sommeil paradoxal » par le neuro- h a r m o n i e , dont on sait qu’elle est indissociable de
physiologiste Michel Jouvet (1961). Ce sommeil REM est très vite équilibre. Le la santé.
associé étroitement aux rêves (on parle même de « sommeil à trouble de
rêves »). En effet, l’équipe de Chicago, renforcée par l’arrivée dé- cet équilibre, de cette harmonie est la maladie », affirme ainsi
terminante de William Dement – étudiant en psychiatrie fort op- Georges Canguilhem, professeur de philosophie de Michel Fou-
portunément intéressé par les rêves – découvre qu’un sujet ré- cault, et occasionnellement médecin, qui prolonge ainsi la pen-
veillé en sommeil REM se souvient huit à neuf fois sur dix d’un sée d’Hippocrate. On ne s’étonnera donc pas que nombre de
rêve (et est donc capable de le raconter). De là, à faire le lien cultures traditionnelles, des Shipibos d’Amazonie aux Tibétains,
entre sommeil REM et rêves, il n’y a qu’un pas... qui, dans l’ex- utilisent, entre autres rites sacrés, le travail harmonisant du rêve,
cès d’enthousiasme qui a entouré ces découvertes, a été un peu dans les processus de guérison. Selon Pierre Lembeye, le rêve
trop vite franchi, car les recherches n’ont pas révélé de corréla- serait à même de « desserrer » certains symptômes. Et de pré-
tion indiscutable entre le sommeil paradoxal et les rêves. Pré- ciser son propos : « Le symptôme (nous) parle. Il raconte des his-
cision de taille : malgré ce lien mis en exergue entre sommeil toires qui nous enseignent des choses essentielles, que l’on peut ac-
REM et rêves, on sait maintenant que l’on peut rêver aussi en cueillir et interpréter. Il y a donc une analogie avec le rêve qui, lui
sommeil lent (l’un des stades du sommeil, à l’architecture com- aussi, nous donne un accès privilégié à nos profondeurs, à une di-
plexe. « On peut recueillir des rêves à tous les stades du sommeil. mension plus large de nous-mêmes, à d’autres possibles... Il nous
Mais en sommeil paradoxal, on en recueille dans 80 à 100 % des ré- connecte avec le meilleur de l’être, puisqu’il nous offre de commu-
veils, alors que ce chiffre est voisin de 50 % en sommeil lent » pré- niquer avec plus large que soi. Ce n’est certes pas le cas de tous les
cise Isabelle Arnulf. Ces différents travaux ont contribué à la qua- rêves. Mais il y a des rêves véritablement thérapeutiques. De vrais
lification du rêve comme troisième état de conscience, aussi dis- cadeaux ! » Si le rêve biologique parvient à « connecter » l’esprit
tinct du sommeil que de l’éveil. En 1996, dans une interview, Mi- et agir dessus, le travail intérieur qu’il met en branle peut égale-
chel Jouvet expliquait ainsi que cette idée de rêve comme état ment être un outil de soin pertinent pour accompagner une dé-
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S corporelles douloureuses enregistrées par l’individu », observe, à la
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ANNICk DE SOUzENELLE
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« Le Christ nous montre le sens
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derrière la maladie »
INTERVIEW propos recueillis par Carine Anselme
Trente ans après Alliance de feu, sa monumentale lecture du livre de la Genèse, Annick de Souzenelle
publie, à 95 ans, un ouvrage radical et inspirant, intégralement dédié aux Évangiles. Une interprétation
très originale de la vie et des paroles de Jésus, revisitées à travers le prisme de la langue hébraïque et
de sa riche symbolique, en résonance notamment avec le symbolisme du corps humain, central dans
son œuvre depuis son premier ouvrage-culte, au titre éponyme. Dans Le livre des guérisons (1), elle se
concentre sur la thématique des guérisons miraculeuses et nous invite, par ce biais, à comprendre la
racine de nos maux intérieurs. Profondément ancrée dans la Tradition, animée d’une foi orthodoxe fer-
vente qui puise aux sources hébraïques du christianisme, mais mue aussi par une sagesse visionnaire,
Annick de Souzenelle nous montre comment nous pouvons, en nous reliant à la transcendance, appor-
ter un remède à notre monde malade. Un entretien-enseignement aux accents prophétiques.
De quelle manière peut-on relier les guérisons miracu- En rapprochant l’histoire d’Icare de notre actualité, si je
leuses des Évangiles à nos maux intérieurs actuels ? comprends bien ?
Le corps est un langage, et il a un langage. Ce langage du corps est En effet, car actuellement ce n’est pas via une intégration de notre
intimement lié à quelque chose de bien plus profond en nous que le potentiel d’énergie que nous allons vers la connaissance (qui nous
corps matériel lui-même. Matière et esprit sont les deux pôles d’une permettrait de construire en nous l’Arbre de la Connaissance), mais
même réalité, sans discontinuité entre les deux. La plupart du temps, bien avec des ailes artificielles ! Autrement dit par une voie extérieure,
notre corps exprime quelque chose de nettement plus vaste que la et celle-ci nous conduit à de la folie, vraiment de la folie (Elle insiste,
maladie en question. Il faut donc aller chercher très en profondeur. ndlr) ! Nous touchons à quelque chose de si grave que nous allons
C’est précisément de cette profondeur que j’ai voulu rendre compte nous brûler les ailes. Cette image collective peut également être va-
dans Le livre des guérisons, exprimée sous la forme extrêmement sub- lable pour chacun d’entre nous, en lien avec une « brûlure d’ailes » liée
tile de la langue hébraïque. à une autre cause. Pour conclure sur le paralytique, lorsque le Christ
La plupart du temps, notre Car si l’hébreu est compo- dit à cet homme, une fois qu’il l’a guéri, de prendre son lit et de mar-
corps exprime quelque chose sé de lettres (comme toutes cher, c’est quand même une image très amusante... En fait, il invite cet
de nettement plus vaste que les langues), chaque lettre homme à prendre son authentique envol ; à se faire pousser de vraies
la maladie. Il faut donc aller y est une icône du verbe di- ailes. En d’autres termes, à prendre le chemin de la connaissance par
vin, de l’esprit. Raison pour la voie intérieure, par sa propre expérience. Il s’agit là d’un Évangile
chercher très en profondeur.
laquelle la langue, dont extrêmement intéressant, en résonance avec la connaissance vers la-
rendent compte les Évan- quelle nous nous acheminons de nos jours par la voie extérieure.
giles, est porteuse de ce qui va beaucoup plus loin que la maladie
elle-même. Cette langue nous transporte dans le monde de l’esprit. Votre vision de l’Arbre de la Connaissance va bien au-delà
Or, c’est la plupart du temps dans le domaine de l’esprit que sont ins- de la dichotomie du Bien et du Mal, comme vous l’avez ex-
crites nos misères. Le Christ va nous montrer, derrière la maladie, son pliqué dans votre avant-dernier ouvrage, Le Seigneur et le
sens. Non pour nous culpabiliser, mais pour nous aider à entrer dans Satan, Au-delà du Bien et du Mal (voir entretien dans Néo-
l’intelligence des choses, des événements de la vie, afin que nous gué-
santé n°54). pouvez-vous nous préciser cela, en lien avec ce
rissions non seulement la maladie elle-même, mais aussi la cause de
cette maladie. Et que nous répondions à son appel des profondeurs. que vous venez de dire ?
C’est une vaste question ! Pour l’éclairer, il faut revenir dans les deux
parmi les différentes guérisons miraculeuses qui jalonnent
premiers chapitres de la Genèse. Ce qui y est expliqué n’est pas
les Évangiles, que vous relatez dans votre ouvrage, la- quelque chose d’historique, c’est absolument actuel à chaque ins-
quelle vous paraît la plus emblématique ? tant de l’Histoire. Il s’agit d’une erreur lorsqu’on traduit : « Au com-
Toutes le sont, mais si vous prenez l’histoire du paralytique qui mencement, Dieu créa... » Ce principe nous habite maintenant tout
« tombe » du toit de la maison (2), c’est une image extrêmement inté- de suite ; c’est l’intériorité de l’Homme qui est décrite là. Dans cette in-
ressante et vivante. J’ai immédiatement pensé à l’histoire d’Icare. J’ai tériorité, nous avons un jardin d’Éden, de jouissance ; un espace divin
été bouleversée quand j’ai vu que le mot paralytique en hébreu (Neké que nous avons à conquérir, car nous sommes tellement attirés par le
Ebarim) signifie « celui qui a les ailes coupées » ou qui est « frappé monde extérieur que nous ne savons pas entrer dans ce jardin. Nous
des ailes ». Cela m’évoque une personne qui, par une outrance de son en sommes même loin ! Il n’y a que les mystiques qui savent y péné-
vécu, se brûle les ailes... Sur un plan personnel, ça peut revêtir diffé- trer. Dans ce jardin, poussent deux arbres. L’un pousse à partir d’en
rentes causes, mais ici j’ai préféré illustrer avec ce que nous vivons sur bas et prend racines en terre, tandis que l’autre a ses racines en haut,
le plan collectif. il les plonge donc dans le monde divin. Le premier, c’est l’Arbre de la
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qui ont fait un chemin intérieur pour pouvoir être dans l’intelligence
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des choses qui se vivent. Sans ce chemin intérieur, ils ne peuvent pas
apporter une éthique juste. R
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On est loin de la conception habituelle du jardin d’Éden... I
C’est vrai. On a fait de ce jardin d’Éden, un jardin extérieur dans lequel E
l’homme se promenait autrefois... mais c’est complètement infantile W
cette vision-là ! Il faut à tout prix en sortir. C’est à l’intérieur de nous
que réside ce jardin qui nous attend. Nous sommes invités à y entrer.
Pour ce faire, il y a un retournement à opérer, à condition évidemment
de ne plus tout « plaquer » sur le monde extérieur et de chercher cette
unité par la voie intérieure. On entre alors dans une réalité de l’être ab-
solument bouleversante !
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E Sur quel point la physique quantique rejoint-elle cette vi- Ce sont des énergies puissantes qui, retournées, donnent une intel-
sion ? ligence des profondeurs (nous) permettant de lire le secret de nos
R Livres sacrés.
V Cette science atteste, par exemple, que tout morceau de matière est
fait d’un assemblage d’états dont un seul est observable. Mais tous les quelles sont-elles, ces lois ontologiques ?
I
autres forment un vide rempli d’énergies potentielles, qui portent en
E Ce sont celles que la Bible exprime dans les Plaies d’Égypte. Derrière
elles l’information de leur devenir. Sous un autre langage, c’est ce que
chacune des petites bestioles désignées, il y a un autre mot en hébreu
W dit la Bible. La création est un évidement divin constitué d’une partie
qui dit la chose au niveau profond, qui nous intéresse. Si je prends, par
qui devient lumière – le conscient chez l’Homme – et d’une autre par-
exemple, les grenouilles qui infestent l’Égypte à ce moment-là (tse-
tie qui est encore dans les ténèbres – l’inconscient – mais qui sera ap-
phardea’, en hébreu), c’est l’essor des connaissances, toute la techno-
pelé à devenir lumière. Ce dernier pôle est le féminin de l’être encore
logie d’aujourd’hui. Les Smartphones, ce sont toutes les petites gre-
voilé et doté d’une richesse d’énergies potentielles immense. La Bible
nouilles qui envahissent tout, jusque dans la chambre du roi. Et vous
symbolise ces énergies par des animaux : le lion de l’orgueil, la pieuvre
voyez ainsi le pharaon dans son lit à côté de la pharaonne, ils n’ont
de la possessivité, la vipère de la médisance, etc. Ou bien ce monde
plus de communication ; chacun communique avec son Smartphone !
animal est nommé, saisi, dominé et intégré par nous, avec l’aide di-
C’est une image un peu amusante et en même temps tragique. Il n’y
vine, ou bien il tue ; sa violence détruit tout. Mais c’est cette même vio-
a plus de communication entre les êtres. Et s’il n’y avait que ça... C’est
lence qui, intégrée, transfigure l’être, le conduisant vers sa déification.
toute la technologie actuelle qui est terrifiante. Vous savez très bien,
pourtant le langage des physiciens n’est pas le même que tout comme moi, que le robot tueur existe ! Nous sommes dans un
celui de la Bible... mode de destruction parce que l’homme qui est appelé à devenir un
dieu joue le tout-puissant par la voie extérieure ! C’est là qu’il détruit
Oui, mais ils disent la même chose ! Quand Dieu crée les Cieux et la tout, qu’il va tout détruire... sauf s’il est arrêté. C’est ce qui est écrit
Terre, la Terre, c’est ce qui est lumière (ce qui apparaît à la lumière). d’ailleurs dans le troisième chapitre de la Genèse. Après que l’homme
Tandis que les Cieux, c’est un monde d’eau ; un monde inconnu d’une a pris le fruit de l’Arbre de la Connaissance d’une façon extérieure,
grande richesse potentielle, mais très violente. Cette violence incarne plutôt que par la voie intérieure, Dieu dit : « Voici l’Homme est parve-
donc en même temps sa richesse, mais il faut réussir à aller chercher nu au Un (c’est l’atome, le génome) par le fruit de l’Arbre de la Connais-
ce monde-là, à le nommer, le travailler. C’est quand on le travaille sance qu’il a pris par la voie extérieure. Empêchons-le d’aller plus loin et
qu’on atteint à une connaissance absolument admirable. Mais si on ne de prendre aussi de l’Arbre de Vie, de peur qu’il ne vive continuellement
le fait pas par cette dans les Temps. » Or, nous en sommes clairement là ; nous sommes en
Je pense que nous sommes à un voie intérieure, alors train de prendre de l’Arbre de Vie, avec tous les trafics que nous fai-
moment-clé de notre histoire, où on développe à l’ex- sons avec le cerveau, avec l’homme neuronal, sans compter qu’avec
nous allons être appelés à devenir térieur une intelli- le transhumanisme, on nous annonce que l’on va bientôt vaincre la
cet Homme qui prend conscience gence faramineuse, mort... Donc, on va rester continuellement chenille, on ne pourra ja-
je dirais même dia- mais devenir papillon. Nous sommes dans quelque chose d’effarant.
de son devenir divin.
bolique, parce qu’elle Et nous allons être arrêtés !
n’est alors accompa-
gnée d’aucune sagesse. C’est cette intelligence-là qui est effarante De quelle manière, pensez-vous, allons-nous êtres arrêtés ?
aujourd’hui. Nous voyons bien les progrès qui se jouent... L’homme Je ne le sais absolument pas. « Empêchons-le d’aller plus loin », dit la
va devenir un homme-dieu absolument diabolique, alors qu’il est ap- Bible. Nous allons être empêchés et stoppés. Par quel moyen ? Je ne
pelé, par la voie intérieure, à devenir un dieu authentique. Celui qu’il sais pas, je ne suis pas prophète ! Mais tout nous le dit aujourd’hui :
devient par la voie extérieure est terrifiant ! Une monstruosité. Nous nous vivons une apocalypse. Je suis convaincue que ça va être
sommes à un point limite aujourd’hui. quelque chose de très difficile à traverser, mais l’Homme va enfin sor-
quel est ce « point limite » ? tir de son moi animal pour entrer dans un moi divin de son être... mais
le vrai celui-là. C’est un bouleversement total qui va se vivre. Abso-
Je pense que nous sommes à un moment-clé de notre histoire, où lument bouleversant. Et tous les dieux de la connaissance technolo-
nous allons être appelés à devenir cet Homme qui prend conscience gique vont tomber.
de son devenir divin, par la voie intérieure. Nous avons une nature di-
vine ; le corps/esprit illustre bien ça. Nous avons des racines terrestres (2)
Marc 2, 1-12 ; Luc 5, 17-26 (Voir aussi chapitre VI dans Le Livre des guérisons)
par les pieds et nous avons des racines divines symbolisées par les
cheveux – j’avais développé ça dans Le symbolisme du corps humain,
il y a quarante ans.
pensez-vous que l’on puisse guérir le monde en se guéris- POUR ALLER PLUS LOIN
sant soi-même ?
Annick de Souzenelle, www.souzenelle.fr & www.annick-de-souzenelle.fr
On y participe beaucoup, et je dirais même que ce n’est que comme À lire : (1) Le livre des guérisons. Les Évangiles en eaux profondes (Albin
ça que l’on peut faire quelque chose ! Si on peut avoir une action sup- Michel, 2017). Parmi les autres ouvrages, épinglons : Le symbolisme
plémentaire par la voie extérieure, c’est bien, mais vouloir guérir le du corps humain (Albin Michel, Coll. poche, Nouv. éd. 2016), Le Sei-
monde sans se guérir soi-même, c’est d’une prétention ridicule. Nous gneur et le Satan. Au-delà du Bien et du Mal (Albin Michel, février
sommes acculés à faire ce retournement personnel d’une façon pres- 2016), La parole au cœur du corps. Entretiens avec Jean Mattoupa
sante ! Il s’agit donc de faire un retournement à l’intérieur de soi ; de (Albin Michel, Coll. poche, Nouv. éd. 2017), Alliance de feu. Une lec-
pénétrer dans la connaissance de ces lois ontologiques, d’y obéir et ture chrétienne du texte hébreu de la Genèse (Albin Michel, Coll. semi-
d’entrer dans cette grande alchimie intérieure qui consiste à intégrer poche, 2007), (3) L’Égypte intérieure ou les dix plaies de l’âme (Albin
toutes les énergies potentielles présentes en nous. Intégrer l’éner- Michel, Coll. poche, 1997), etc.
gie colère, intégrer l’énergie jalousie, intégrer l’énergie prétention...
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CAHIER Novembre 2017
DÉCODAGES AVERTISSEMENTS
1. Le décodage apporte un regard neuf sur les maladies et leur sens biologique, psychologique ou symbolique. Cet
éclairage nouveau peut vous aider, mais soignez-vous en accord avec votre médecin.
2. Les auteurs de ce cahier sont tous formés à la médecine nouvelle, à la biologie totale ou au décodage biologique des
maladies. Leurs décodages peuvent cependant être divergents, voire contradictoires. Nul ne prétend détenir la vérité.
Ancien travailleur forestier au Québec, Daniel Miron a puisé ses vastes connaissances sur la nature en y passant plusieurs années en so-
litaire. Il a étudié en autodidacte les travaux du Dr Hamer puis suivi les enseignements du Dr Sabbah en Biologie Totale des Êtres Vivants.
Devenu thérapeute et fort de plus de 25.000 heures de pratique clinique, il a fondé sa propre méthode de décodage et de déprogram-
mation des conflits psycho-émotionnels, basée sur l’empathie et l’écoute bienveillante. www.methodemiron.com
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DéCODAGE L’URETÈRE ou le marquage du territoire intellectuel
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Maladie
L’URÈTRE ou le marquage du territoire extérieur
chera donc tous les conflits avec la mère sère après la fin de la guerre, il monte une
ou liés à la mère. Il est possible que ces affaire de courtier en assurances. Il fait
L’uretère est un conduit permettant à des tournées pour chercher des clients
conflits rejaillissent jusqu’aux uretères.
l’urine de s’écouler du rein à la vessie. Il y et leur vendre des assurances. Petit Bi-
Faire la paix avec la mère permettra de les
en a deux, d’une longueur de 25 à 30 cen- quet a la fibre commerciale et c’est prin-
calmer.
timètres, disposés verticalement de part cipalement dans les cafés, en buvant des
et d’autre de la colonne vertébrale. La pa- bières et en jouant aux cartes, qu’il se fait
roi de l’uretère est constituée d’une mu- Le sens biologique
des clients. Son affaire prospère. Pendant
queuse interne et d’un muscle externe Nous avons déjà vu que la vessie et trente ans, tous les jeudis, c’est sa grande
qui, en se contractant, propulse l’urine l’urine servent à exprimer dans la biolo- tournée dans le quartier de son enfance,
vers la vessie, une valve empêchant gie des conflits de marquage de territoire. où il a connu la misère avec sa mère. Tel
l’urine de refluer de la vessie vers les reins. Le chien va faire pipi aux quatre coins du un petit seigneur, Biquet se fait beau et
Les pathologies principales sont des af- fait la tournée des grands ducs, passant
jardin pour dire aux autres : ici c’est chez
fections obstructives (lithiases, tumeurs), d’un café à l’autre, où il va bien sûr pisser
moi. Il en est de même pour l’uretère et
ou de la paroi (urétérite, urétérocèle…) ses bières, récoltant ses assurances, tout
l’urètre, mais avec des tonalités diffé-
ou péri-urétérales. en fidélisant et agrandissant sa clientèle
rentes.
L’urètre est un conduit partant de la ves- (et peut-être va-t-il voir aussi les « petites
Pour les uretères, étant donné qu’ils sont
sie et permettant l’écoulement de l’urine femmes » ?), et le soir il rentre chez lui
situés au-dessus de la vessie et entre les
hors du corps. Chez l’homme, il permet complètement saoul et riche. Ce soir-là de
reins et la vessie, cela donne le conflit
aussi le passage du sperme lors de l’éja- la semaine, il est violent avec sa femme, et
suivant : conflit de marquage de terri-
culation. Chez la femme, l’urètre est court le lendemain, pour se faire pardonner, il
toire, plus intellectualisé que pour la
(3 à 4 centimètres) et sa sortie se fait au lui offre une robe. Tout va bien jusqu’à ce
vessie et/ou avec une notion d’écroule-
niveau de la vulve, entre le clitoris et le va- qu’arrive la vieillesse et la retraite. À partir
ment de l’existence et/ou de conflit avec
gin. Chez l’homme, l’urètre est plus long de ce moment, plus question pour le pe-
un liquide, et une notion d’impuissance
(12 centimètres) et il comprend deux par- tit Biquet de continuer ses tournées exté-
(muscle). Pour l’uretère droit, le conflit est
ties : l’urètre postérieur qui va de la ves- rieures du jeudi. Sans s’en rendre compte,
de type féminin, et pour l’uretère gauche,
sie à la prostate (entouré par elle), où s’ou- il entre alors dans un conflit actif impor-
le conflit est de type masculin. Le sens
vrent les canaux qui permettent l’écoule- tant (mémoire de survie due à la pauvre-
est de permettre l’écoulement de plus
ment du sperme dans l’urètre ; l’urètre té) et il va faire un cancer des voies uri-
d’urine pour marquer plus efficacement
antérieur qui traverse le pénis jusqu’à l’ex- naires (principalement urètre).
le territoire. Les phénomènes inflamma-
trémité du gland. Dans cette histoire, nous avons tous les
toires arrivent après la solution du conflit.
Les pathologies principales sont les sui- éléments conflictuels réunis : le mar-
Pour l’urètre, il s’agit également d’un
vantes : infections (sexuellement trans- quage du territoire extérieur (comme un
conflit de marquage de territoire, mais vu
missibles), rétrécissement, tumeur, uré- chien qui a l’habitude d’aller « vadrouil-
qu’il est situé entre la vessie et la sortie du
trocèle, malformation congénitale. ler » loin de sa maison), la notion de ri-
corps, il est plus extériorisé, avec en plus
chesse, la chose sale à nettoyer (violence
les sous-tonalités suivantes :
L’étymologie avec sa femme, tromperie éventuelle), y
• ne pas pouvoir éliminer quelque
compris un possible marquage de terri-
chose de crasseux, de sale, de cruel,
Les mots uretère et urètre viennent du toire sexuel (maîtresses), un écroulement
de « hors norme » dans la génitalité
grec « ourein » = uriner. Le mot urine, à de l’existence (misère dans la jeunesse) et
ou la sexualité (segment prostatique
cause de sa couleur, a aussi une origine le lien avec la mère.
de l’urètre) ;
latine : « aurina », d’après « aurum » = or, La vieillesse et la retraite qui l’accom-
• je suis sous les ordres de quelqu’un qui
richesse, âge d’or, monnaie, argent. C’est pagne jouent souvent le rôle de conflit
m’empêche de trouver mes marques ;
vrai que l’urine a la couleur de l’or et on déclenchant de diverses pathologies
• chez l’homme, il peut y avoir une
recherchera tous les stress liés à la pau- chez de nombreuses personnes qui se
vreté et à la recherche de richesse pour connotation sexuelle au marquage
sont identifiées à leur travail ou à un élé-
s’en sortir, pour survivre, ainsi qu’une de territoire : je marque mon terri- ment essentiel de celui-ci. Pour éviter ce
connotation d’âge d’or révolu (on a perdu toire avec le sperme que je mets dans genre de désagrément, il est important
la richesse et il s’agit de la reconquérir). la (les) femme(s) qui le compose(nt). de savoir faire le deuil de la vie active à ce
moment et aussi de trouver de nouveaux
L’histoire de petit Biquet passe-temps.
L’écoute du verbe
Uretère = hue / re / terre. La terre, symbo- Petit Biquet est un expert du marquage Bernard Tihon
liquement, renvoie à la mère. On recher- du territoire extérieur. Pour sortir de la mi-
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DéCODAGE L’ACOUpHÈNE ou le bruit qui sauve
306
Les cigales de Marie-Jeanne vide. Je me fais ma propre et douce mu- de la vie courante, une bouilloire qui
sique dans ma tête car ce que j’entends siffle, une sirène, un son industriel, une
Marie-Jeanne, quand elle était bébé, a
ne me plaît pas assez et je ne sais rien voix… ? Quel type de son entendez-
mémorisé le grand stress vital dû au si-
faire contre. vous ? Qu’est-ce que tu veux entendre
lence de sa mère qui ne répondait pas
quand elle l’appelait en pleurant, en hur- et que tu n’entends pas ou qui ne vient
lant dans sa petite chambre. Un silence L’écoute du verbe pas ? L’acouphène est la solution parfaite
de mort car pour le nouveau-né, être sé- à cette question : le son, le bruit que je
Acouphène = à / coup / fait / haine = voudrais entendre et qui me rassurerait
paré du contact avec la mère signifie la
le fait d’avoir été fait, conçu, à coup de si je l’entendais. La reproduction du bruit
mort assurée. Adulte et mariée, elle dé-
haine. On recherchera donc les mé- vient solutionner le conflit. Mais c’est
clenchera des acouphènes à son re-
moires de viol à la conception ou, si ce
tour de merveilleuses vacances en Pro- plus qu’un bruit rassurant, c’est un bruit
n’est de la violence, ce sera dans un si-
vence au cours desquelles elle faisait vital, celui qu’il faut entendre pour sur-
lence mortel, sans un mot gentil, sans
de tendres siestes avec son mari, ber- vivre, pour avoir la vie sauve, pour que
expression du plaisir et de la jouissance,
cée par le chant des cigales. Une fois les gens que j’aime vivent. Ce sera le cas
par un couple parental « séparé ». C’est le
rentrés au Nord, son mari l’abandonne par exemple d’un mineur de fond qui est
mur du silence au milieu du lit.
dans leur froide et sombre maison pour enfermé suite à un éboulement et qui
retourner au travail, ce qu’elle ne sup- tape sur un tuyau, seul objet qui le relie
porte pas d’entendre et, dans son stress, Le sens biologique au reste du monde, pour être entendu et
elle s’invente dans la tête le bruit rassu- être sauvé : sa survie dépend du bruit qui
rant des cigales qui lui rappelle les belles Les perturbations de l’audition sont liées
à un conflit auditif, forcément. La pre- sera entendu. Autre exemple : la sirène
vacances. Plus tard, elle aura un autre de l’ambulance ou de la police qui est le
acouphène : le sifflement de la bouilloire mière piste à suivre est de rechercher
ce que la personne n’a pas voulu et ne signe sonore que la personne accidentée
qui représente son grand-père, l’homme
veut pas entendre. Quelle est l’infor- ou agressée est ou va être sauvée. Pour
rassurant par excellence de son enfance,
mation qu’elle ne veut pas prendre par André, qui faisait les pauses à l’usine, le
ce qu’elle voudrait que son mari soit.
l’oreille ? « Je n’en crois pas mes oreilles » bruit rassurant c’est le sifflement de la
dira-t-elle, ou « il m’est intolérable d’en- bande lors du travail à la chaîne, car elle
La maladie tendre ça ». Il y a souvent une notion de veut dire « travail » et même pour lui
Un acouphène est une perception gé- territoire dans ce conflit : l’agression ver- « travail honorable auquel je me rends
néralement erronée d’une sensation so- bale ou auditive est ressentie comme en sifflotant avec mes camarades », ce
nore. Les bruits entendus peuvent être une atteinte au territoire intime, une me- qu’il perdra définitivement lors de la fer-
très divers et plus ou moins forts à cer- nace, une contrariété, un défaut de mar- meture pour cause de restructuration in-
tains moments de la journée. C’est un quage, une perte… L’acouphène appa- ternationale.
trouble fréquent de l’audition qui touche raît au cours de la phase de conflit ac-
15 % de la population et qui peut concer- tif. Le sens est d’empêcher la perception Enfin, la troisième composante conflic-
ner une seule oreille ou bien les deux. La d’une information auditive insuppor- tuelle est le silence. Pas d’acouphène
cause peut être simplement une mala- table et d’envoyer un signal sonore de sans un rapport conflictuel avec le si-
die de l’oreille. Le premier bon réflexe se- danger. Ou encore de réaliser un « para- lence, car l’acouphène est une solution
ra donc de consulter un spécialiste « oto- vent » sonore pour se protéger de bruits biologique pour avoir toujours une com-
rhino » pour explorer cette piste ; dans ou paroles qui dérangent. Dans ce cas- pagnie sonore. Comme font les gens qui
ce cas, le trouble sera passager et dispa- ci, l’acouphène sera bruyant et conti- laissent tout le temps la radio ou la TV al-
raîtra avec la maladie dont il est un des nu et il apparaîtra dans l’oreille qui a
lumée. Il y a eu trop de silence. Le silence
symptômes. Il peut aussi y avoir une pris l’information porteuse de stress.
est devenu insupportable. SILENCE =
origine vasculaire au problème. Sinon, Des acouphènes aigus à droite seront le
PEUR = SÉPARATION = MORT. Allons, al-
cherchons ensemble quelle pourrait en signe d’une information que l’on veut à
lons, nous n’en sommes pas encore au si-
être la cause conflictuelle. tout prix entendre. Des acouphènes plus
lence angoissant du cosmos à l’heure de
graves à gauche seront le signe d’une in-
la grande solitude proche de la mort…
formation dont on veut à tout prix se dé-
L’étymologie barrasser. Des acouphènes rythmés par Un peu de silence, cela fait du bien, dans
les battements artériels sont des signes ce monde hyper-bruyant, non ? Je peux
Le premier terme « acou » vient du grec
d’accompagnement de l’hypertension. prendre ma place dans le silence, tout se
« akouein » = entendre. Le second terme
« phène » vient du grec « phainein » = pa- passera bien. Souhaitons-nous de bons
raître, faire briller, mettre en lumière. Le La seconde piste sera relative à la com- moments de silence, il y en a de grands
phénomène de l’acouphène est quelque préhension exacte et précise du sens crus comme les vins. Ah que c’est bon, le
chose qui se manifeste à la conscience de l’acouphène pour la personne en silence…
par l’intermédiaire de l’ouïe et qui pa- termes de bruit qui rassure. Tout d’abord
raît vrai, mais qui ne l’est pas. De plus, il il est très important de repérer le plus Bernard Tihon
y a une notion de manque et de déva- clairement à quoi correspond ce bruit,
lorisation, il s’agit de faire briller ce qui de le décrire le plus précisément pos-
est trop pâle, trop triste, de combler un sible et d’essayer de le relier à un bruit
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LE pLEIN DE SENS Témoignages & cas cliniques
AppEL À DÉCODAGE
Cette sous-rubrique a pour objet de relayer les demandes de décodage qui nous parviennent.
Nous espérons ainsi faire réagir des thérapeutes et jouer utilement les intermédiaires.
- Une lectrice belge cherche le décodage de la drépanocytose
- Une lectrice belge cherche le décodage d’un goitre interne
- Une lectrice française cherche le décodage de l’arthrite juvénile idiopathique
- Un lecteur belge cherche le décodage du tremblement essentiel
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DÉCODAGENDA
Agenda des conférences, ateliers et séminaires en rapport avec le décodage psychobiologique des maladies
- Judith Van den Bogaert anime le 13 novembre à Bruxelles un atelier sur « Cap sur votre périnatalité »
Info : +32 (0)2 374 77 70 – www.evidences.be
- Jean-philippe Brébion anime du 17 au 19 novembre à Bruxelles un séminaire sur « Votre clé de santé »
Info : +32 (0)81 83 34 84 – www.bioanalogie.com
- Daniel Miron anime le 23 novembre à Bruxelles, le 28 novembre à Arlon et le 29 novembre à Libin une conférence : Soirée découverte du « Décodage Psychoso-
matique » version 2.0
Info : +32 (0)479 24 44 27 www.methodemiron.com
- Daniel Miron anime les 25 et 26 novembre à Bruxelles un stage « La technique de libération émotionnelle des 12 secondes »
Info : +32 (0)479 24 44 27 www.methodemiron.com
- Daniel Miron anime les 2 et 3 décembre à Arlon un stage « Découvrez d’où vient la source de vos problèmes »
Info : +15144007144 (WhatsApp) www.methodemiron.com
- Le Dr Eduard & Judith Van den Bogaert animent du 16 au 19 novembre en Alsace un séminaire intensif sur « La Médecine Sensitive Coopérative : décryptage
biomédical des malaises, maladies, accidents. »
Info : +32 (0)2 374 77 70 – www.evidences.be
- Le Dr Catherine Aimelet-périssol & Sylvie Alexandre-Rochette animent du 17 au 19 novembre à Paris une formation sur « Écouter avec la logique émotionnelle »
Info : +33 (0)6-63 81 32 01 – www.logique-emotionnelle.com
- Catherine Le Sage anime le 18 novembre à Paris un atelier sur « Émotion et motivation »
Info : +33 (0)6-63 81 32 01 – www.logique-emotionnelle.com
- - Daniel Miron anime le 21 novembre à Paris une conférence : Soirée découverte du « Décodage Psychosomatique » version 2.0
Info : +33 (0)6-07 71 77 04 www.methodemiron.com
- Christian Flèche anime le 24 novembre à Strasbourg un séminaire sur « Bases du bio-décodage »
Info : +33 (0)6-06 13 12 00 79 – www.biodecodage.com
- Le Dr Alain Scohy anime du 26 au 27 novembre à Lerm et Musset (33) une formation sur « La lecture des scanners cérébraux »
Info : +33 (0)5-56 25 75 36 – www.alain-scohy.com
- Jean-philippe Brébion anime du 1 au 3 décembre à La Rochelle un atelier sur « Présence dans la recontre »
Info : +33 (0)6-79 19 32 06 - www.bioanalogie.com
- Le Dr Olivier Soulier anime du 1 au 3 décembre à Paris un séminaire sur « Processus de maladie et de guérison »
Info : +33 (0)6-32 46 67 19 – www.lessymboles.com
- Le Dr Alain Scohy anime les 2 et 3 décembre à Lerm et Musset (33) une formation sur « La psychosomatique, comment ça marche ? »
Info : +33 (0)5-56 25 75 36 – www.alain-scohy.com
- Daniel Miron anime les 9 et 10 décembre à Paris (14e) le 1er module de la formation professionnelle à la Méthode Miron : Introduction au
« Décodage psychosomatique »
Info : +33 (0)6-07 71 77 04 www.methodemiron.com
- Le Dr Jean-Claude Fajeau anime le 22 novembre à Moutier, le 23 novembre à Bienne et le 27 novembre à Lausanne une conférence sur « Le sens du mal a dit »
Info : +41 (0)78- 758 57 49 – www.centrephilae.com
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éVIDEncE DU sEns
La chronique de la Loi du Principe
D
ans ses dernières semaines de vie, je suis allé à Québec rendre vi- Prenons le cas de la schizophrénie. Le patient souffrant de cette patholo-
site à Juliette, ma belle-mère hospitalisée. Son traitement médical gie a des réactions qui nous semblent incohérentes, et de fait, il vit dans
assez lourd avait quelque peu perturbé son esprit. Ainsi, toujours une réalité qui n’est pas la même que la nôtre.
soucieuse de bien m’accueillir, elle m’a dit à mon arrivée d’aller chercher Mais avec la loi du Principe, on peut dire, par exemple, que s’il entend une
quelque chose à manger dans le réfrigérateur de la cuisine. Je lui ai genti- voix qui lui dit d’aller tuer son père 1, il s’agit d’une invitation à cesser de
ment expliqué que nous n’étions pas à la maison mais à l’hôpital. chercher une validation ou une identification à l’extérieur en intégrant que ce
Dans les instants qui ont suivi, elle m’a répété par deux fois sa proposi- qui le touche est lui-même.
tion et je lui ai donné la même réponse. Mais la dernière fois, elle a eu une Pour une un personne présentant des symptômes paranoïaques – qui
réaction tout à fait inattendue. En effet, elle m’a rétorqué : « Tu es peut- croit par exemple que tout le monde l’épie – on trouvera le même Prin-
être à l’hôpital, mais moi, je suis à la maison. » cipe que l’on peut traduire ici comme une invitation à se donner la prio-
Cette réponse a été pour moi comme un électrochoc qui m’a amené à me rité en ayant comme seule référence le respect et la reconnaissance de soi.
questionner sur le regard que j’avais sur ce que l’on nomme « les troubles En fait, ces deux exemples expriment un Principe universel 2 : il n’y a rien
psychiques ». Ce fut pour moi un véritable enseignement que je souhaite d’autre que « nous-mêmes »3, chacun de nous est un Univers unique et
vous faire partager. avec notre disparition, cet Univers Unique disparaît.
Habituellement, on considère les troubles psychiques comme un en- Et les maladies psychiques témoignent de notre incapacité à vivre notre
semble de perturbations du comportement, entraînant chez un indivi- vérité, sans référence puisqu’ elle est unique.
du la perte de la capacité à interpréter et à réagir de façon appropriée Dans la Tradition chrétienne, on trouve cette phrase de Jésus-Christ : « Je
aux événements qui le concernent. Ces difficultés à s’adapter entraî- suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».
nant des souffrances à tous les niveaux. Ce précepte a été le plus souvent interprété comme une invitation à
On peut donc dire que la santé mentale est une aptitude à s’adapter en suivre un modèle, une référence, une voie tracée, etc. Ce qui signifie sur-
répondant de façon appropriée aux sollicitations de l’environnement. vivre et ce, pour pouvoir « accéder au Paradis, là où est la vraie Vie ».
En bref, la santé mentale ou la maladie mentale sont définies en fonction Il peut être intéressant de l’entendre d’une autre façon.
d’une capacité d’adaptation plus ou moins grande. En effet, ne serait-ce pas à chacun de nous de s’approprier cette phrase
qu’est-ce que l’adaptation ? en comprenant – et en intégrant en conscience – qu’il n’y a pas de che-
D’après Wikipédia, l’adaptation est « le processus de modification (… ), de min à suivre, qu’il n’est que nous-mêmes et il nous appartient de faire
façon à rester fonctionnel dans de nouvelles conditions… ». vivre intensément l’univers unique que nous sommes ?
Quant au Larousse, il la définit sur le plan biologique comme étant un Alors, oui, les maladies psychiques se relient à l’adaptation mais les symp-
« changement survenu chez un individu animal ou végétal (…) qui aug- tômes exprimés révèlent un Principe, porteur de la vérité unique de cha-
mente leurs chances de survie et de reproduction dans le milieu où ils vivent. » cun, non encore révélée, que nous nous devons de respecter, dans la me-
Ainsi, l’adaptation est une capacité à se rendre apte à survivre dans un sure où cette vérité ne cherche pas à modifier l’extérieur.
nouveau milieu de vie. Et survivre implique de modifier son comporte- Ce qui permet alors de reconnaître chacun dans sa propre vérité.
ment en fonction d’un élément extérieur. Ainsi, lorsque Juliette m’invite à aller me nourrir dans son réfrigérateur,
Par exemple, pour entretenir un territoire, une alimentation et/ou une selon la loi du Principe, cela exprime pour elle une invitation à reconnaître
descendance – les trois paramètres de la survie – on cherche une recon- qu’elle ne peut être en paix qu’en s’accueillant telle qu’elle est, et en se nourris-
naissance extérieure (descendance), on joue un personnage (alimenta- sant de la vie qui circule en elle.
tion) pour garder une place dans la société (territoire), etc. En résumé, l’adaptation est survie et ne permet pas la révélation de la
Cette adaptation est donc une identification à une vérité extérieure créativité.
que nous considérons comme prioritaire sur notre vérité unique pro- Or, seule l’expérimentation de l’être unique que nous sommes est créa-
fonde. tivité, est Vie et est la seule et unique vérité à respecter. Elle ne s’argu-
Survivre n’est pas vivre mente pas.
En Bioanalogie, nous savons que toute maladie est l’expression d’une En effet, la vérité n’est pas extérieure, elle est expérimentation de l’ins-
créativité unique qui n’est pas révélée en conscience. cription spatio-temporelle de notre conception.
Ce que l’on entend par créativité unique est la capacité à faire vivre plei-
nement l’être unique que nous sommes, sans être accroché à une at- Elle ne se justifie pas.
tente, dans une action sans aucune obligation de résultat, et sans aucune Elle ne s’argumente pas.
intention de modifier le monde extérieur. Elle est la paix intérieure.
Selon la loi du Principe, nous pouvons avoir accès à une autre compré-
hension des maladies mentales. (1) Cf N° 69 Néosanté, Œdipe présidentiel
En effet, chaque symptôme a un Principe neutre qui révèle la vérité (2) Cf N°44 Néosanté, Inconscient Universel
unique – non exprimée – de notre créativité. (3) Est écrit au pluriel, voir article précédent, N°71 Néosanté.
Auteur et conférencier international, Jean-philippe Brébion a développé le concept original de Bioanalogie, laquelle propose
des outils qui rendent réaliste et concret l’éveil de la conscience. Son best-seller « L’Empreinte de naissance » (Éd. Quintessence) est
devenu une référence dans le domaine du développement personnel. Dans « L’Évidence » (Éd. Dauphin Blanc), il énonce la Loi du
Principe qui conduit à un constat qui transforme radicalement et définitivement notre relation aux événements qui nous touchent.
contact@bioanalogie.com – www.bioanalogie.com
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CAHIER RESSOURCES
aVantaGE natURE
Une vacherie, les LAITAGES ? (I)
S’il est un sujet qui divise les nutritionnistes, c’est bien celui des produits laitiers. Chez les naturopathes, il existe un
consensus qui fait du lait de vache le responsable de nombreuses pathologies dites de civilisation (diabète, maladies
auto-immunes, inflammations digestives, troubles cutanés, allergies...). J’avais moi-même, pendant mes études de
naturopathie, un livre de chevet intitulé « Le lait, une sacrée vacherie... » ! Avec 20 ans de recul, je vous propose de
poser un regard objectif sur les produits laitiers. Sont-ils aussi dangereux qu’on le dit ?
L
a consommation de lait après le sevrage éleveur habitant le cœur des Pyrénées. Il élève
maternel a débuté en même temps que ses chèvres à 1700m d’altitude là où l’herbe (le
l’élevage, il y a environ 10.000 ans. Or, on seul aliment qu’elles reçoivent) est bien grasse. Il
situe l’apparition de l’homme moderne (Homo fait la traite à la main et descend son fromage à
sapiens) vers 200.000 ans avant notre ère. Ce- « dos d’homme » dans les marchés de la val-
la signifie que, pendant à peu près 190.000 ans lée. Deux heures de marche pour vous vendre
fastes des produits laitiers : est-ce à cause des
(et plus), l’humanité s’est développée sans pro- un fromage de chèvre frais qu’il a nommé « le
pesticides, antibiotiques et autres molécules
duits laitiers et ce, dans des conditions de sur- couillu » pour sa forme caractéristique. Le «
toxiques que l’animal d’élevage aurait ingurgi-
vie probablement plus difficiles que celles que couillu », c’est pour moi cet homme qui a fait
tés ? Est-ce à cause de sa teneur en lactose, en
nous connaissons aujourd’hui. De nos jours en- le pari de collaborer avec l’animal en lui offrant
caséine ou en lactosérum ? Et que dire des fac-
core, certains pays développés, comme le Japon une vie presque sauvage pour produire grâce à
teurs de croissance? Tous les produits laitiers ne
par exemple, consomment très peu de produits lui un aliment d’une haute valeur nutritionnelle.
contiennent pas tous ces éléments qui font po-
laitiers sans soucis. Les produits laitiers ne sont Mais de quels nutriments parle-t-on ? Et n’ont-ils
lémique. D’autre part, peut-être que pour cer-
donc absolument pas indispensables. Mais ce- vraiment que des avantages ?
tains d’entre nous le lactose, la caséine ou l’ap-
la veut-il dire qu’ils sont inutiles ou dangereux ?
port de facteurs de croissance ne posent aucun
problème...
Tout dépend des nutriments
Un débat trop passionnel Le fromage de chèvre des montagnes, emblème
Le débat actuel sème une grande confusion pas beau, le lait pas bio d’une alimentation écologique et « baba-cool »,
dans les esprits de ceux qui cherchent à mettre est pourtant, avec la plupart des produits lai-
Mais avant d’analyser rationnellement chacun
en place une hygiène alimentaire hypotoxique tiers, au cœur d’une polémique nutritionnelle et
de ces aspects, il faut considérer le lait comme
tout en faisant la part belle aux nutriments es- sociétale. Aliment sain et naturel pour certains,
un produit de fin de chaîne alimentaire. La te-
sentiels. Médecins, nutritionnistes ou simple- produit de l’esclavage animalier et à l’origine de
neur en nutriments et en produits chimiques du
ment adeptes d’un mouvement alimentaire nombreuses maladies modernes pour les autres,
lait dépend d’abord du mode d’élevage de l’ani-
(végans, végétariens, hygiénistes...), beaucoup les laitages n’ont pas fini de déchaîner les pas-
mal. Une vache qui reçoit des antibiotiques, des
s’improvisent lanceurs d’alertes à partir d’argu- sions. Il est donc temps d’analyser avec objecti-
vaccins, qui consomme des céréales poussées
ments souvent sensés et rationnels autour des vité les effets réels de cette catégorie d’aliments
aux engrais chimiques et aux pesticides... va
vertus ou des inconvénients des produits lai- très ancrée dans notre culture alimentaire, en
stocker ces éléments toxiques dans ses graisses
tiers. Mais vous verrez que leur raisonnement particulier depuis que Pierre Mendès France a
puis les concentrer dans son lait qui deviendra
ne prend que très rarement en compte la globa- imposé en 1954 à tous les écoliers français le fa-
alors un véritable cocktail de perturbateurs en-
lité et la complexité du problème. C’est pour ce- meux « verre de lait » au goûter. Se souciait-il de
docriniens. Le lait possède des acides gras, ce
la que l’on entend tout et son contraire « Il faut la santé de nos jeunes têtes blondes ? Non, il fal-
qui le rend vulnérable aux métaux lourds et
consommer trois produits laitiers par jour » ou lait simplement écouler les stocks d’une agri-
polluants organiques persistants qui sont lipo-
« Les produits laitiers ne sont pas des aliments culture déjà trop intensive ! Les intérêts écono-
philes. Si vous deviez donc consommer un pro-
adaptés à l’homme ». Mais tous les produits lai- miques faussent ainsi souvent le débat autour
duit laitier, assurez-vous donc au moins qu’il
tiers se valent-ils ? Vous entendez dire que « des « effets-santé » d’un aliment. Je propose
provient d’un élevage bio. Mais le bio ne garan-
l’homme ne peut pas digérer le lactose après un donc dans les prochains numéros de mieux
tit pas toute la qualité du produit. Pour avoir dis-
certain âge car il ne dispose plus de l’enzyme lac- comprendre comment les produits laitiers sont
cuté avec des éleveurs de chèvres ayant le label
tase ». Est-ce vrai chez tout le monde ? Quand susceptibles d’impacter positivement ou néga-
AB, certains vaccins, traitements antibiotiques
on parle des produits laitiers, une analyse claire tivement notre santé. Nous verrons que la fa-
ou antiparasitaires sont tolérés ! Le 100% bio
et objective vaut mieux qu’un débat passion- çon dont l’animal « producteur » a été nourri va
est donc extrêmement rare. J’ai eu la chance cet
né. Il est donc important de savoir de quoi l’on conditionner la teneur du lait en certains nutri-
été de consommer un fromage de chèvre d’un
parle quand on évoque les éventuels effets né- ments et notamment en acides gras essentiels.
Praticien-naturopathe et professeur d’éducation physique, Jean-Brice Thivent dirige en France la Formation alsacienne
de Naturopathie. Il est l’auteur du livre « De l’homme dévitalisé à l’homme vivant » (éditions Néosanté).
www.alsacenaturo.com
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natURo PRatIQUE
Réquisitoire contre les chaises…
Alerte mondiale ! Tous les posturologues et enseignants de yoga le disent : notre mobilier nous
abîme. La majorité de la population connaît ou connaîtra des problèmes de dos, d’épaules ou de
nuque dans sa vie. Or, si la plupart y voient la fatalité du vieillissement, c’est parce qu’ils ne savent
pas que les groupes humains qui ne disposent pas de chaises, de fauteuils ou de canapés ignorent
ces maux leur vie durant. Après plusieurs années de tests sur moi-même, je vous propose de bannir
progressivement ces objets de douleur…
L
es douleurs dorsales sont une spécifici- Une fois le bon support trouvé, afin d’éviter
té des cultures où l’on reste assis de lon- les tensions dans le dos, Marie-Dominique
gues heures sur des chaises ou des fau- S’asseoir en tailleur, Cazes conseille toujours de saisir les fessiers
teuils. Dans les pays où le mobilier est réduit un apprentissage progressif avec les mains puis de les écarter et les ame-
à sa plus simple expression, ces maux sont Apparemment simple, la position du tailleur – ner en arrière afin de faire descendre l’os pu-
inexistants… « Le mal au dos est arrivé avec la svastikasana pour les yogis – peut vite deve- bien et d’avoir le sacrum vertical. Ainsi, le dos
chaise », disent souvent les Indiens qui l’ont nir inconfortable tant que les hanches ne sont peut être maintenu droit sans effort : « Sépa-
découverte il y a peu. En Occident, nombre de pas assouplies. C’est pourquoi il est bon d’uti- rez vos os ischions avec vos mains en les glissant
« coaches antidouleur », comme Christophe liser un support au début. sous vos muscles fessiers : penchez-vous vers
Carrio ou l’Américaine Esther Gokale, préco- l’avant et avec le bout des doigts, allez les cher-
nisent soit de faire une utilisation rusée de cher pour les amener vers l’arrière et les main-
ce mobilier, soit de quitter la position assise tenir très loin l’un de l’autre, de façon à vous as-
toutes les quinze à vingt minutes afin d’exécu- seoir sur l’avant de ces os. »
ter un certain nombre de mouvements. Pour
ma part, fidèle à l’idée qu’il est généralement
plus simple et élégant de retirer quelque Un inconfort favorable
chose de problématique que d’y ajouter une « Oui, c’est certes sain et même esthétique,
compensation, j’ai fait l’expérience de bannir disent certains. Mais on ne peut pas tenir de
de mon lieu de vie ces objets faussement er- telles postures bien longtemps ! » Eh bien juste-
gonomiques. Mais pour cela, il m’a fallu réap- ment ! C’est précisément parce que ces posi-
prendre à mon corps à s’asseoir sans support. tions deviennent inconfortables au bout d’un
Heureusement, j’ai bénéficié de l’aide de mon photos 1 & 2 : Sans support, la position du moment qu’elles sont ergonomiques ! Elles
amie enseignante de yoga, Marie-Dominique tailleur est souvent voûtée et rapidement in- nous obligent à en changer souvent et c’est
Cazes. Depuis, j’ai totalement réorganisé ma confortable. Il vaut mieux – dans un premier tant mieux car le corps humain est fait pour
pièce de vie. Dans un coin, j’ai laissé ma vieille temps – s’asseoir sur un support (brique de bouger. Les muscles, fascias, tendons et liga-
table ronde aux bords pliables avec quelques yoga, coussin) suffisamment haut pour avoir ments ont un besoin vital de mouvement.
chaises autour. C’est le mobilier social. Celui- les hanches plus hautes que les genoux, ou au En permettant la circulation des fluides cor-
là, je ne le déploie que lorsque des invités, moins sur le même niveau. porels, le mouvement maintient leur alimen-
habitués aux chaises depuis trop longtemps, tation, leur hydratation et leur tension opti-
ne peuvent s’en passer sans douleur. Au mi- male. À l’inverse, rester dans la même position
lieu du salon, au plus près des fenêtres, trône pendant un temps prolongé entraîne inévita-
mon mobilier ergonomique, paléo ou origi- blement une ischémie, c’est-à-dire une as-
nel, comme vous voulez : une table basse en- phyxie des tissus qui provoque une accumu-
tourée de coussins assez plats. Je m’y assois lation de micro-tensions, cause majeure des
en tailleur, à genou ou dans d’autres positions maux de dos ou de nuque.
pour manger, écrire, rédiger mes articles ou ll est donc essentiel de varier les postures.
discuter avec des amis. Le long du mur, il y C’est pourquoi le mois prochain, je vous pro-
a une méridienne, idéale pour les siestes. Le poserai d’autres positions assises et d’autres
plus souvent, elle reste vide. Parfois, je m‘y as- clés pour poursuivre votre sevrage des
sois pour griffonner sur mes cahiers ou lire un chaises.
bon livre. J’ai pris l’habitude de m’y installer photo 3 : Sur la méridienne, la position du
en tailleur, le plancher pelvien bien à plat, la tailleur peut être maintenue sans effort. Les
taille longue, la nuque dégagée, la tête sans fesses restent en arrière et le milieu du dos est
appui et le milieu du dos calé contre des cous- appuyé contre le dossier de manière à ouvrir
sins de manière à ouvrir ma cage thoracique. la cage thoracique.
Dans la durée, c’est bien plus confortable que
de s’effondrer en coquille les jambes pen-
dantes…
Coach en cohérence cardiaque, écrivain et journaliste, Emmanuel Duquoc est passionné par les liens entre alimentation, émo-
tions et santé. Il est l’auteur, outre de nombreux guides culinaires, des livres « Les 3 émotions qui guérissent » et « 52 semaines pour
vivre bien sans médecin » (Éditions Thierry Souccar).
22 www.neosante.eu
Bon PLan BIEn-êtRE
COURRIER-THÉRApIE
La plume guérisseuse
À l’heure des mails, tweets et autres SMS, redécouvrons le plaisir d’écrire ! Les lettres ne servent
pas seulement à créer du lien ou le nourrir, elles ont aussi et avant tout un pouvoir thérapeutique
extraordinaire. Libérateur et guérisseur. Dans un ouvrage dédié à la Courrier-thérapie (1),
Elisabeth Horowitz rallume notre plume !
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PaLéonUtRItIon
Microbiote et SYMBIOSES
Pour clore provisoirement sa série d’articles sur les bactéries hébergées dans notre corps,
Yves Patte rappelle que plusieurs d’entre elles ont évolué symbiotiquement avec leur hôte
humain. Les trucider par antibiotiques ou les chasser par de mauvais choix alimentaires n’est
donc pas de bon aloi.
R
égulièrement, les organismes de défense La présence d’H. Pylori est associée au cancer de
de l’environnement nous le rappellent : l’estomac (le sens de cette association était l’ob-
chaque jour, un certain nombre d’espèces jet de notre discussion au sein de la rédaction),
animales ou végétales disparaissent, à cause mais l’absence d’H. Pylori est également asso-
de la pollution, de la déforestation, ou d’autres ciée à d’autres maladies, comme par exemple le
formes de destruction d’écosystèmes. Mais y a-t- cancer de l’œsophage, l’une des formes de can-
il des organismes pour nous rappeler régulière- cer les plus en augmentation dans nos sociétés
ment que, chaque jour, nous perdons aussi des industrielles, en particulier aux États-Unis, au
espèces de bactéries et autres micro-organismes groupe. De plus, tout comme dans un éco-sys- Royaume-Uni, en Australie et en Norvège (Can-
peuplant notre corps ? À cause de quoi ? Les anti- tème, chaque espèce animale et végétale trouve cer Prevention Research, 2008). L’hypothèse est
biotiques, l’alimentation, notre univers aseptisé, un peu sa niche, différentes familles de bactéries que l’absence de la bactérie dans l’estomac aug-
le fait de vivre en famille plus restreinte. Princi- colonisent différentes niches de notre corps : Sta- mente les reflux gastro-œsophagiens, l’œso-
palement. phylococcus au niveau de la peau, Lactobacillus phage devant alors faire face à un niveau d’acidi-
au niveau du vagin, Escherichia coli au niveau du té pour lequel il n’est pas adapté, et cela de ma-
Co-existence pacifique côlon, ou encore Helicobacter Pylori au niveau de nière chronique.
Ces bactéries co-évoluent pourtant avec les ani- l’estomac. Mais l’absence d’H. Pylori est également associée
maux depuis près d’un milliard d’années. Et les à l’obésité, à l’asthme et aux allergies, d’autres
recherches montrent que nous, êtres humains, H. pylori protège formes de troubles de santé en augmentation
avons le même microbiote depuis plus de 50.000 l’œsophage ! dans nos sociétés. Ainsi, après un repas, le niveau
ans, donc largement avant le néolithique. La ma- Cette dernière bactérie est assez fascinante (et de ghréline (l’« hormone de la faim ») est censé
nière dont nous co-existons depuis toutes ces nous a déjà valu quelques belles discussions au chuter. Mais chez ceux qui n’ont plus d’H. Pylori,
années est intéressante en matière d’évolution. sein de la rédaction de Néosanté !). Nous co-ha- le taux de ghréline dans le sang reste le même
Ces microbes et bactéries ne peuvent pas vivre bitons avec H. Pylori depuis près de 58.000 ans (Gut, 2008). Le cerveau reçoit donc l’information
sans nous. Pour eux, la mort de l’hôte (ça, c’est (Gut, 2008) et c’est la bactérie la plus importante de continuer à manger. Cela rejoint d’autres re-
nous) signifie leur propre mort. Sauf s’ils peuvent de notre microbiote gastrique (Current Topics in cherches qui montrent que le microbiote des pa-
trouver très rapidement un autre hôte. Du coup, Microbiology and Immunology, 2017). H. Pylori fait tients souffrant d’obésité est différent de celui
l’évolution a sélectionné le développement de tellement partie de nous que l’étude de ses va- du groupe de contrôle. Et cela confirme les re-
deux types de bactéries et microbes : ceux qui riations génétiques est utilisée pour comprendre cherches montrant que l’évolution avait sélec-
sont virulents vis-à-vis de leur hôte, mais qui les migrations des populations humaines ces tionné pour nous les bactéries nous permettant
doivent être capables de trouver un autre hôte 100.000 dernières années. Nous acquérons cette de contrôler notre poids (Embo Reports, 2006).
sur un laps de temps très court pour survivre (cas bactérie dans l’enfance, majoritairement avant
de nombreux pathogènes), et d’autres espèces l’âge de 10 ans (Archives of Internal Medicine, Nourrir les bonnes bactéries
moins capables de passer rapidement d’un hôte 2007). Le problème est que cette bactérie est fra- Donc, préservons notre microbiote (sa variété et
à l’autre, mais qui doivent alors en quelque sorte gile aux antibiotiques… et que c’est à l’enfance son équilibre) avec autant d’engagement que les
« chérir » leur hôte. En favorisant la survie de que nous sommes généralement les plus bar- abeilles, les batraciens ou toute espèce animale
l’hôte, ils assurent leur propre survie. Le micro- dés d’antibiotiques. On a ainsi pu montrer que en voie de disparition. Nul besoin de réserves
organisme et l’hôte sont en « symbiose ». C’est les doses moyennes d’antibiotiques prescrites naturelles, ou de dispositifs particuliers. Man-
du « win-win ». aux enfants pour des infections à la gorge et geons simplement naturellement, et privilégions
Les recherches (Embo Reports, 2006) montrent à aux oreilles étaient suffisantes pour tuer H. Pylori les probiotiques naturels, ces amis de notre mi-
quel point notre microbiote est caractéristique chez la plupart d’entre eux. Ces 100 dernières an- crobiote. Nos ancêtres occidentaux les puisaient
de notre évolution – en fait, il en est un des ac- nées, la présence de cette bactérie dans notre es- surtout dans les choux, en particulier fermentés
teurs. Ainsi, comme nous avons vécu durant l’im- tomac n’a fait que diminuer. sous forme de choucroute, ou les cornichons. En
mense majorité de notre temps d’évolution (pé- Voilà donc une bactérie présente dans notre es- Asie, il s’agissait plutôt de formes fermentées de
riode paléolithique) en petits groupes de chas- tomac depuis 58.000 ans. On sait que l’évolution soja (tempeh, miso, natto), de légumes (le Kimchi
seurs-cueilleurs nomades et autonomes, le a sélectionné les espèces les plus en symbiose coréen) ou encore de Kombucha. Les algues,
risque était toujours grand que l’extinction d’un avec leur hôte (notre estomac), et voilà quelques comme la spiruline, sont également riches en bi-
groupe d’humains provoque la disparition de décennies qu’on détruit cette bactérie. What fidobactéries et en lactobacilles.
leur microbiote. Mais l’évolution a sélectionné les could go wrong ? comme on dit en anglais : quel
micro-organismes qui renforcent l’individu ET le mal cela pourrait-il provoquer ?
Sociologue de formation, Yves patte enseigne en Belgique le travail social et l’éducation à la santé. Il est également coach
sportif et nutritionnel. Le mode de vie paléo représente la rencontre entre ses différents centres d’intérêt : un mode de vie
sain, le respect de la nature, l’activité physique et sportive, le développement individuel et social. Il publie régulièrement sur
http ://www.yvespatte.com et http ://www.sportiseverywhere.com.
24 www.neosante.eu
nUtRI-Infos
Les bienfaits de l’alcool contestés
Recevez-vous
Selon une méta-analyse pu-
bliée dans la revue Journal of
Studies on Alcohol and Drugs, les
Néosanté Hebdo ?
études qui concluent aux bien-
faits d’une consommation mo-
dérée d’alcool sur la santé car-
diaque ne seraient pas vraiment
probantes. Elles comptabilisent
des abstinents qui sont en fait des anciens malades ayant dû stop-
per l’alcool. Si ces non-consommateurs ont effectivement plus de
risque de développer une pathologie cardiovasculaire, c’est parce
que leur organisme a déjà été fragilisé par la maladie. Par ailleurs,
la littérature montre que les personnes âgées en bonne santé ont
tendance à boire moins que les personnes âgées malades. Leur
consommation est donc modérée, mais ce ne serait pas ça qui les
maintient en bonne santé, ce serait plutôt l’inverse.
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EsPacE LIVREs
Journal des années oubliées Magie des constellations
Cet essai est l’aboutissement de vingt ans de pratique
Ce livre est le témoignage d’une maman des constellations familiales. L’auteure s’est demandé
bipolaire qui raconte la vie d’un couple pourquoi nous pouvions, quelles que soient nos ori-
et d’un bébé né dans une famille « pas gines, lors d’une mise en situation particulière propre à
comme les autres » puisque le père est cette approche, avoir accès à l’inconscient familial d’un
autre participant. Comment se fait-il qu’une telle magie
également en proie à des troubles psy- opère ? Et s’il n’y avait pas de séparation entre les êtres
chiques. Fille d’une mère elle aussi dé- humains, mais un « champ unifié de conscience » qui
pressive, Céline Jacobs est tombée sé- nous relierait tous ? Cette hypothèse est aujourd’hui
vèrement malade à 23 ans et en est sor- appuyée par des scientifiques familiers de la physique quantique.
tie in extremis, après des années d’er- Ce petit ouvrage lui donne corps en apportant de nombreux témoi-
rance en institutions hospitalières, gnages et des récits de séances qui dérouteront les esprits cartésiens.
notamment grâce à son « petit Tom » Les constellations familiales, une fenêtre ouverte sur la conscience
dont elle a vécu la venue comme une Catherine GoldMan-avérouS
véritable renaissance pour elle. Écrit sous forme de journal in- Éditions Aluna
time dont les chapitres sont autant de lettres adressées à l’en-
fant, ce recueil a été conçu dans le but de transmettre un véri- Réussir sa journée
table héritage : l’histoire de la conception, de la grossesse, de Selon le dicton, « le monde appartient à ceux qui se lèvent
la naissance et des premières années, autrement dit de la pé- tôt ». Ce petit guide ludique entend prouver que le
riode dont personne ne se souvient avec précision. Ainsi, se dit monde appartient surtout à ceux qui se lèvent bien ! Se
Céline, son fils pourra-t-il mieux répondre plus tard à la ques- lever du bon pied, c’est l’assurance de passer une jour-
tion « Qui suis-je ? » Donner à son enfant la mémoire des années née motivante et positive. Mais comment faire dans
oubliées, c’est un merveilleux cadeau que tout parent devrait l’agitation de la vie moderne ? Ce livre apporte des so-
peut-être songer à faire. lutions faciles à mettre en œuvre pour retrouver d’abord
des nuits réparatrices, pour entamer ensuite sa journée
dans les meilleures conditions (réveil, toilette, petit-dé-
jeuner, habillement…) et enfin pour conserver son énergie jusqu’au
petit Tom de ma vie soir en mettant du sens et de la conscience dans les activités quoti-
Céline JaCobS diennes les plus anodines.
Éditions Netbook Levez-vous toujours du bon pied !
Le bouquin du mois YanniCk vérité
Éditions Quintessence
Cuisine cétogène
Adieu arthrose Manger sain, éviter le sucre, perdre du poids, retrou-
Laura Azenard a développé une arthrose sévère aux ge- ver la forme, abaisser la glycémie et même enrayer
noux l’année de ses 40 ans. Dans un premier ouvrage, elle le cancer : quels que soient les objectifs, l’alimenta-
avait témoigné de son parcours de guérison passant par tion cétogène (pauvre en glucides et riche en bonnes
des méthodes alternatives comme l’hygiénisme, le jeûne, graisses) est une option qui a déjà fait ses preuves.
la naturopathie et la réflexologie. Cette démarche a été Mais passer de la théorie à la pratique n’est pas évi-
couronnée de succès puisqu’elle était totalement gué- dent. C’est pourquoi ce « grand livre » entend don-
rie un an plus tard. Forte de son vécu et du savoir acquis ner toutes les clés et astuces pour adopter l’alimenta-
entretemps, elle a repris la plume pour proposer un par- tion cétogène comme un vrai mode de vie au quoti-
cours thérapeutique en neuf semaines. C’est le temps né- dien. Vous y trouverez notamment une liste d’aliments à privilégier ou
cessaire pour adopter une hygiène de vie anti-inflammatoire, notam- à oublier, un programme personnalisé en fonction du but recherché
ment pour corriger ses habitudes alimentaires. Comme elle juge que (minceur, performance sportive ou santé) et plus de 150 recettes sa-
« le mental est déterminant », l’auteure invite aussi à « travailler sa com- voureuses sans gluten.
bativité ». Le grand livre de l’alimentation cétogène
Vaincre votre arthrose ulriCh & nellY GeniSSon
laura azenard Éditions Thierry Souccar
Éditions Dangles
Libération intérieure
ABC ayurvédique Sans le savoir, nous répondons à nos anciennes bles-
Selon la philosophie de l’ayurvéda – médecine in- sures par la mise en place de programmes inadaptés à
dienne ancestrale, notre bien-être, notre santé et notre la réalité de notre volonté consciente. Comprendre les
longévité dépendent de notre hygiène de vie, physique processus de construction des schémas de comporte-
et mentale. L’harmonisation des trois « piliers » que sont ment qui pilotent nos existences est déjà un premier
la nutrition, le mode de vie et l’environnement permet pas important. Nous pouvons ensuite développer une
de renforcer l’immunité, prévenir la maladie et entre- conscience de nous-mêmes plus présente pour ne plus
tenir la paix et la joie intérieure. Stéphanie Marie nous subir notre vie mais vivre davantage en adéquation
guide pas à pas vers la découverte de l’ayurvéda, théra- avec ce que nous sommes. Cet ouvrage propose une
pie tout autant qu’art de vivre. Elle aide d’abord le lec- approche simple et accessible de la mécanique inconsciente à l’origine
teur à déterminer son profil ayurvédique grâce à des tests, puis lui pro- de nos problématiques de vie. À travers de nombreux exercices et cas
pose un programme quotidien adapté au mode de vie occidental. pratiques, l’auteure trace un chemin d’évolution et de libération.
Ayurvéda pour tous Se libérer de ses comportements inconscients
Stéphanie Marie tiSSia louiS
Éditions Albin Michel Éditions Le Souffle d’Or
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oUtILs
JEUX
L’union des énergies
Voilà un hasard qui fait bien les choses : à
ANCIENS NUMÉROS
l’heure où les femmes n’en peuvent plus du
harcèlement sexuel, les éditons Le Souffle
d’Or publient deux jeux de cartes suscep-
tibles d’aider les hommes à mieux gérer leur
énergie libidinale et aux deux sexes de mieux
se comprendre. Le premier, « Les Cartes de
l’Homme Nouveau », synthétise diverses influences (psychologie, sym-
bolisme, spiritualités orientales, alchimie…) pour proposer aux hommes
d’épanouir leur masculinité en améliorant leurs rapports au monde fémi-
nin. Le second, « Les Noces Originelles », invite chaque joueur à équilibrer
ses polarités féminines et masculines pour retrouver l’unité et la complé-
tude en lui et dans ses relations. Découvrir les différences entre les deux
énergies, c’est se donner une chance de les transformer en complémen-
tarités.
www.souffledor.fr
DOCUMENTAIRE
Le bonheur, il est où ?
Pendant 4 ans, Julien Peron a parcouru le monde avec une
caméra pour interviewer célébrités ou anonymes croisés
lors d’un périple qui lui a fait visiter 25 pays et parcou-
rir 800.000 kilomètres. Une seule question posée à ses
1.500 interlocuteurs : « C’est quoi le bonheur pour vous ? ».
La question est tellement essentielle et les réponses à ce
point inspirantes que les 450 vidéos postées sur Youtube
totalisent déjà près de 3 millions de vue. Les définitions varient mais conver-
gent vers l’idée que le bonheur est indispensable à l’équilibre et à la santé.
Julien a condensé 300 heures de rushs en un film documentaire d’1h30 qui
tourne à présent dans le monde entier. Il y a déjà plus de 250 citoyens qui
ont organisé des projections ou qui diffusent le DVD du film (20 €).
www.citationbonheur.fr
CITATION
Vous pouvez acheter
L’âme peut être atteinte par un souffle et
ignorer une tempête. les anciens numéros à la pièce
Maurice Maeterlinck (version papier* ou numérique)
ou vous procurer toute
la collection (numérique) : voir page 31
VIDÉO
Illusion vaccinale
Dessinateur caricaturiste, René Bickel est aussi un natu- * le numéro 5 est épuisé
ropathe engagé de longue date dans la promotion des
facteurs naturels de santé et la réinformation sur les vac-
cins. Il donne régulièrement des conférences et expose ses
planches sur le sujet. Récemment, il est passé à un autre
Vous pouvez aussi les commander en ligne
moyen d’expression puisqu’il a réalisé une vidéo de 32 mi- dans
nutes qu’il a mise en ligne sur Youtube. Intitulée « vaccina-
tion : la grande illusion », cette vidéo didactique est évidemment illustrée la boutique du site
par les dessins humoristiques de l’artiste mais aussi par des schémas et ta-
bleaux éloquents. www.neosante.eu
www.bickel.fr
www.neosante.eu 27
A
R
T
I
C
LA TESToSTéRoNE,
L
E une hormone qui vous veut du bien
L’hormone mâle n’a pas bonne presse, en ces temps de logomachie planétaire entre certains dirigeants
de puissances nucléaires. S’il y a un fond de vérité quant au caractère agressif qu’elle confère, son rôle
dans l’organisme est beaucoup plus complexe. Sa carence déclenche l’andropause, à la quarantaine,
chez huit hommes sur dix. Il existe toutefois des moyens naturels de ralentir son déclin pour prolonger
sa jeunesse. Coïncidence : ils correspondent à une hygiène de vie plus saine.
L
a testostérone, hormone sexuelle stéroïdienne (c’est-à-dire fabriquée rable à partir de la quarantaine. On parle alors d’hypogonadisme. Les ef-
à partir du cholestérol stocké dans le foie) est responsable de la diffé- fets tant psychologiques que physiques se font sentir de manière diffuse
renciation sexuelle du cerveau et des organes reproducteurs chez le mais ils sont bien présents. L’homme a l’impression de vieillir alors que c’est
fœtus mâle. Produite essentiellement par les cellules de Leydig des testi- purement hormonal ! Une étude de l’Université de Saint-Louis 4 a identi-
cules (chez l’homme) et les glandes surrénales (chez l’homme et la femme), fié “un complexe de symptômes associés à des niveaux faibles de testosté-
elle règle l’apparition des caractères sexuels secondaires et les fonctions re- rone biodisponible chez les hommes âgés.” En est né un questionnaire de
productrices chez l’homme. “Hormone mâle” par excellence, elle est asso- recherche “raisonnable pour détecter les carences en androgènes chez les
ciée à la virilité, tant du physique que du caractère. S’il y a bien un domaine hommes de plus de 40 ans” : le questionnaire ADAM (Androgen Deficiency in
où la différence entre les hommes et les femmes est criante, ce sont les Aging Men). Répondre à ses dix questions est un bon point de départ pour
muscles. La testostérone facilite en effet l’accroissement de la masse mus- identifier un déficit en testostérone.
culaire “maigre” en favorisant la synthèse des protéines, notamment après Tout d’abord, la carence en testostérone se manifeste insidieusement par
un effort (récupération), en “brûlant” la graisse corporelle et en empêchant une fatigue qui s’installe petit à petit. L’homme a moins de tonus, moins
sa formation 1. La testostérone contribue à la densité osseuse. Elle em- de “pêche”, de vitalité. On comprend alors pourquoi les sportifs de haut
pêche même l’ostéoporose. Elle favorise la production d’hémoglobine par niveau sont tous “jeunes” et ont leur apogée vers la fin de la vingtaine et
la moelle osseuse le début de la trentaine. La récupération est plus difficile après un effort.
La testostérone est un véritable élixir via la stimulation Le corps a besoin de se reposer plus souvent. Après le repas, on ressent
de vie dont la déficience est associée de la production plus souvent une envie de sieste. En fin d’après-midi, lorsque la testosté-
à une mortalité accrue causée par les d’érythropoïétine rone est à son plus bas niveau, on est plus fatigué. Puis un état de fatigue
(EPO) par les reins. permanente s’installe. S’y ajoute la perte de désir sexuel, un des effets les
accidents cardiovasculaires.
La libido de plus marquants de l’andropause, avec une baisse de fréquence des rap-
l’homme est en ports sexuels. Cette baisse de libido est généralement accompagnée d’une
grande partie régentée par la testostérone, tant dans le corps que dans moindre vigueur des érections, de l’absence d’érection matinale (lorsque
l’esprit : elle “érotise” le cerveau et permet la cascade de réactions physiolo- la sécrétion de testostérone est à son apogée, vers 7h), voire de moindres
giques autour de l’activité sexuelle et reproductrice. Véritable élixir de vie, performances sexuelles. Non seulement cela a une incidence sur l’idée
sa déficience est associée à une mortalité accrue causée par les accidents que l’on se fait de soi mais, par leur caractère intime, les effets sur la libi-
cardiovasculaires, voire un risque général de mortalité 2. On associe sou- do exacerbent un autre effet redoutable de la carence en testostérone :
vent le taux de testostérone à l’incidence ou la gravité du cancer de la pros- la dépression. La fameuse “crise de la quarantaine”, merveilleusement in-
tate, mais c’est plutôt le contraire : plus le niveau de testostérone baisse, carnée à l’écran par Kevin Spacey dans American Beauty ou par John Cas-
plus le risque de cancer de la prostate augmente 3. savetes avec Husbands, est ce moment-clé où l’homme réalise qu’il est sur
La quantité biodisponible, c’est-à-dire à même de remplir les fonctions de le déclin. Car lorsque le fragile équilibre hormonal est rompu, le cerveau
cette hormone dans le corps humain, ne représente qu’1% de la production est touché : une baisse de testostérone est accompagnée de dérèglements
globale de testostérone, dont 99% se lient, dès qu’elle est sécrétée, à une dans les autres hormones (dont les hormones thyroïdiennes) et les neu-
protéine de transport, la Sex Hormon Binding Globuline (SHBG). Conjuguée romédiateurs comme la dopamine, l’acétylcholine, la sérotonine, l’adré-
avec une baisse de production, c’est l’augmentation de ce taux de “capture” naline, etc. L’homme connaît des problèmes de mémoire, de concentra-
qui signe le début de l’andropause. Cette dernière est même exacerbée par tion ou un manque soudain d’assurance. Il est sujet à de brusques chan-
la transformation accrue d’une partie de la testostérone biodisponible en gements d’humeur, car paradoxalement, la baisse de la testostérone rend
œstradiol (le principal œstrogène, hormone sexuelle femelle) sous l’action l’homme plus irascible, agressif. Mais ici, c’est plus dans la réaction à une
d’une enzyme appelée aromastase (processus d’aromatisation). perte de repères et une morosité qui s’installe qu’une agressivité dans l’ac-
tion qui vise à conquérir. Cela peut même aller jusqu’à un état dépressif.
Dégringolade La testostérone inhibe en effet l’axe du stress (hypothalamus-glande pitui-
Contrairement à la ménopause qui survient assez brusquement chez la taire-glandes surrénales) qui produit du cortisol, “l’hormone du stress”. Les
femme, l’andropause est un phénomène progressif qui s’étend sur plu- recherches montrent que tous les états dépressifs ont en commun la sur-
sieurs décennies. La production de testostérone entame un déclin inexo- réaction de l’axe du stress 5.
28 www.neosante.eu
A
R
il combine intensité et mobilisation de toute la chaîne musculaire. Il peut
idéalement inclure des mouvements “explosifs” ou “neuromusculaires”. Il
T
faut s’assurer de bien s’hydrater et de prendre les repos nécessaires, parce I
qu’un surentraînement conduit à la libération de plus de cortisol. En tout
cas, la régularité est importante, même si ce n’est parfois que marcher ou C
bricoler.
Bien s’alimenter est une des clés principales. À commencer par les pro-
L
téines : celles-ci seront de préférence d’origine animale, mais sans excès. E
Trop de protéines dans son régime alimentaire fait baisser la testostérone
et augmente le cortisol. On favorisera les graisses saturées, mono-insatu-
rées et les oméga-3 qu’on trouve dans l’huile d’olive, de coco, d’argan et de
palme, le foie de morue, le beurre cru et l’avocat. Le régime “paléo” est une
bonne base car il évite l’absorption d’acides gras polyinsaturés des huiles
végétales raffinées, les aliments transformés, les graisses trans, tout en fa-
vorisant les fruits, les légumes et le poisson. Pour ce qui est des noix, on
préférera les noix de macadamia et du Brésil aux traditionnelles de l’apéri-
tif (noix, amandes, cacahuètes et pistaches).
Les sucres sont essentiels à la production de testostérone, mais pour éviter
de jouer avec son taux d’insuline, il est préférable de manger des glucides
à indice glycémique (IG) faible ou modéré. Globalement, plus les glucides
sont rapidement absorbés, plus l’indice est élevé. Mais aussi : plus la te-
neur en fibres est élevée, plus l’IG est bas. Celui-ci s’élève au fur et à mesure
du degré de cuisson : préférez donc les cuissons lentes à basse tempéra-
ture, à la vapeur, ou al dente. De même, plus les aliments sont transformés
(comme les céréales soufflées), plus l’IG s’élève. Enfin, la présence d’autres
composés que des glucides (légumes, acidité, huile…) font baisser l’IG. Des
tables d’IG 7 sont facilement accessibles un peu partout pour vous aider à
faire vos choix alimentaires en toute connaissance de cause. On évitera les
Le corps se modifie avec des signes qui ne trompent pas. La perte muscu- aliments contenant des pesticides, car de nombreuses études montrent
laire (sarcopénie) commence par “l’endroit le plus charnu de l’individu” : les que ces produits utilisés
fesses, qui s’aplatissent. L’excès d’hormones femelles par rapport aux hor- en agriculture convention- activité physique, alimentation
mones mâles favorise la formation de seins (gynécomastie). La “brioche” nelle contiennent des per- saine et relaxation sont donc les
ou le ventre qui s’arrondit, est le signe que la graisse abdominale s’ins- turbateurs endocriniens trois piliers du redressement
talle entre les viscères. C’est le premier endroit où les adipocytes se créent qui affectent, entre autres,
du taux de testostérone chez
lorsque le sucre ne peut être stocké dans le foie sous forme de glycogène, la production de testos-
grâce à l’insuline. Le corps va surstocker le sucre sous forme de graisse plu- l’homme en carence.
térone. Au passage, la re-
tôt que sous forme de glycogène car le cycle de l’insuline est perturbé. Le cherche a abondamment
surpoids s’installe sous l’effet conjugué de la perte de masse musculaire documenté de nombreux produits chimiques auxquels nous sommes
et de la production de graisse corporelle. C’est aussi un moment propice quotidiennement exposés et qui affectent la production de testostérone :
à la perte des cheveux (alopécie) car les cellules souches des bulbes capil- phtalates, parabènes, bisphénol A, benzophénones (crèmes solaires), tri-
laires sont inactivées par un excès d’androstalonone (ou dihydrotestosté- closan et triclocarban (antibactériens). De même, de nombreux médica-
rone - DHT), qui provient de la transformation de la testostérone sous l’ac- ments de synthèse ont des conséquences : cortico-stéroïdes, analgésiques,
tion d’une enzyme, la 5-α réductase. La DHT est un puissant androgène, tranquillisants et antidépresseurs, anti-chute des cheveux, anti-cholesté-
bien plus que la testostérone pour la pousse des poils, la force musculaire, rol, antifongiques (kétoconazole).
la libido et le développement des testicules… mais pas la pousse des che- Enfin, la production de testostérone est fondée sur une panoplie de nu-
veux ! triments de base qu’on doit trouver dans son alimentation, telles les vita-
mines A, B3, B6, C (qui réduit le niveau d’aromastase et de cortisol), D (ex-
prendre le taureau par les cornes position à la lumière du soleil) et E. Il est capital de surveiller ses niveaux de
Lorsqu’on a les premiers signes de carence en testostérone, on peut réagir. zinc, de manganèse et de fer (ni trop ni trop peu). Un bon apport en ma-
Le plus tôt sera le mieux, car lorsque l’andropause est installée, il est plus gnésium, sélénium et calcium est essentiel.
difficile d’en corriger les symptômes 6. La première chose à faire avant tout Dans ce chapitre sur l’alimentation, gardons le meilleur pour la fin : à ceux
est un check-up complet de ses dosages en hormones, pour bien connaître qui veulent redresser leur niveau de testostérone 8 sont plutôt déconseil-
son degré de carence. Sans passer par des traitements artificiels, on peut lés… l’alcool et le café. L’alcool favorise “l’aromatisation” de la testostérone,
ensuite concrètement agir sur trois domaines principaux : l’activité phy- c’est-à-dire sa transformation en œstrogène (voir plus haut). À cause de
sique, l’alimentation et le stress. C’est du bon sens, on va le voir, car cela son action oxydative sur les tissus, l’alcool entrave également la produc-
correspond à adopter en fait une meilleure hygiène de vie, gage de forme tion de testostérone 9. Les béta-endorphines produites par un cerveau
et de longévité. sous influence vont également entraver la production de testostérone 10. Il
Le premier pilier est l’activité physique. Il n’y a rien d’étonnant à ce que semble toutefois que ces effets dépendent de la dose absorbée.
la production de testostérone y soit associée car les deux vont de pair. Quant au café – ou plutôt la caféine qu’il contient – la science reconnaît
Sans excès, brûler ses graisses permet de contribuer à diminuer l’aroma- unanimement son effet stimulant sur la production de cortisol, l’hormone
tisation de la testostérone. Les exercices d’endurance ont moins d’impact du stress. Toutefois, de récentes études montrent qu’un café avant un gros
sur le taux de testostérone que les exercices intensifs (résistance et car- effort, s’il augmente le cortisol, augmente également le taux de testosté-
dio). Le cross-training ou sport paléo est particulièrement bien adapté car rone11. Il reste que l’absorption d’alcool et de café doit être évaluée éga-
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A
R CHEz LES FEMMES AUSSI…
T de dormir, manger léger tôt le soir, etc.). Au passage, l’activité sexuelle a
une incidence très positive sur la production de testostérone, et pas seu-
I lement avant de dormir. À l’instar de l’effet de la testostérone sur l’activi-
té physique ou sur la musculation, c’est un cercle vertueux : l’un entraîne
C l’autre et vice versa.
L Comme on l’a vu plus haut, le stress chronique induit une résistance à l’in-
suline, à cause d’une production constante de cortisol. En soi, le cortisol
E est une hormone indispensable à notre survie pour faire face au stress et
pour notre rythme circadien. Mais vivre constamment en état de stress est
très différent. Le cortisol, comme la testostérone, est fabriqué à partir de la
même matière première : la prégnélonone (le premier stade de la dégrada-
tion du cholestérol). Que préférez-vous fabriquer ? C’est le moment de se
mettre à la méditation, à la sophrologie, à la respiration profonde, au yo-
ga, au taï-chi ou au qi gong. Toutes ces disciplines ont en commun de per-
mettre une meilleure résilience face au stress et aux vicissitudes de la vie
courante.
Activité physique, alimentation saine et relaxation sont donc les trois pi-
liers du redressement du taux de testostérone chez l’homme en carence.
Paradoxalement, ce sont toujours les femmes qui ont été les pionnières
pour en ouvrir la voie : on se souviendra de la vague de l’aérobic dans les
Les femmes produisent beaucoup moins de testostérone que les années 80, que les hommes ont adoptée à leur manière avec la muscu-
hommes, via leurs ovaires et surtout leurs glandes surrénales. Les pro- lation et aujourd’hui le cross-training. Les femmes ont porté les régimes
cessus de capture et d’aromatisation de la testostérone sont les mêmes. de cuisine-santé comme la cuisson-vapeur, le cru, le régime paléo, la cui-
En temps normal, les effets de la testostérone sont les mêmes que chez sine vivante et les légumes. Enfin, on ne peut ignorer l’engouement actuel
les hommes mais, vu que le taux est inférieur, ils sont donc moins pro- dans les sociétés occidentales pour le yoga, la méditation et le développe-
noncés chez les femmes. D’ailleurs, un taux trop élevé de testostérone ment personnel. Le vers du poète Louis Aragon 12 “l’avenir de l’homme est
chez une femme est assez symptomatique : acné, épaississement de la la femme”, prend ici tout son sens.
peau, hirsutisme, voire masculinisation de la silhouette dans les cas ex-
trêmes – on se souviendra avec nostalgie du physique des “nageuses
des pays de l’Est” lors des jeux olympiques sous la Guerre froide. NOTES
Les symptômes d’un manque de testostérone, semblables aux
hommes en andropause (baisse de tonus, prise de poids, changements
(1) De pergola G. “The adipose tissue metabolism: role of testosterone and dehy-
droepiandrosterone” (2000) International Journal of Obesity n°24, Suppl 2, 59-63
d’humeur, baisse de libido, fragilité des os, perte de masse musculaire) (2) hackett g., kirBy m., eDWarDs D., Jones th., rees J., muneer a. “UK policy statements
peuvent, pour certains, être attribués à d’autres dérèglements hormo- on testosterone deficiency” (2017) International Journal of Clinical Practice, Mar-
naux (œstrogènes, progestérone, hormones thyroïdiennes, insuline...). Apr ; 71(3-4): e12901
Car une baisse du taux de testostérone chez les femmes est générale- (3) morgantaler a, rhoDen el. “Prevalence of prostate cancer among hypogonadal
ment accompagnée d’un dérèglement hormonal général, notamment men with prostate-specific antigen levels of 4.0ng/ml or less” (2006 ) Urology
à la ménopause. C’est pourquoi la première chose à faire est de procé- N°68 1263-7
(4) morley J.e., charlton e., patrick p., kaiser f.e., caDeau p., mccreaDy D., perryii h.m.
der à un dosage global de ses hormones pour obtenir un diagnostic
précis. La résistance à l’insuline, notamment, perturbe la production de (2000) “Validation of a screening questionnaire for androgen deficiency in aging
males”, Metabolism Vol 49/9, 1239-1242
testostérone soit en augmentant soit en diminuant son taux. (5) Dick sWaaB, Wij zijn ons brein aux éditions Contact, 2010 (non traduit en français.
Les bénéfices d’un rééquilibrage de leur testostérone chez les femmes La version anglaise We are our Brains est éditée par Penguin, ndr)
sont les mêmes que chez les hommes, voire plus importants chez les (6) harman sm., metter eJ., toBin JD., pearson J., Blackman mr. “Longitudinal Effects of
femmes, notamment le freinage de la prise de poids et de la perte de Aging on Serum Total and Free Testosterone Levels in Healthy Men” (2001) Jour-
masse musculaire, ainsi que la diminution du risque de dépression, car nal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Vol 86/2 724–731
(7) Notamment le Guide des index glycémiques, du collectif lanutrition.fr, aux édi-
ces symptômes sont exacerbés lors de la ménopause.
Pour ce qui est de la libido, en revanche, une stimulation du taux de tions Thierry Souccar
(8) purohit v. “Can alcohol promote aromatization of androgens to estrogens ? A re-
testostérone n’est pas la panacée mais, le cas échéant, peut être envisa-
view.” (2000), Alcohol, Nov ;22(3) :123-7
gée en accompagnement d’une stimulation de la production d’œstro- (9) maneesh m., Dutta s., chakraBarti a., vasuDevan D.m. “Alcohol abuse-duration de-
gènes 13. En fait, la science n’est pas conclusive quant au rôle de la tes- pendent decrease in plasma testosterone and antioxidants in males” (2006) In-
tostérone dans la libido de la femme. Elle pencherait plutôt pour le rôle dian Journal of Physiology and Pharmacology, 50 (3) : 291–296
essentiel du partenaire 14, ce qui est finalement rassurant sur la primau- (10) frias J., torres Jm., miranDa mt., ruiz e., ortega e. “Effects of acute alcohol intoxi-
té de l’aspect relationnel. cation on pituitary-gonadal axis hormones, pituitary-adrenal axis hormones, be-
ta-endorphin and prolactin in human adults of both sexes.” (2002) Alcohol Alco-
hol, Mar-Apr ;37(2) : 169-73
(11) Beaven cm., hopkins Wg., hansen kt., WooD mr., cronin JB., loWe te. “Dose effect of
lement au regard de leurs effets délétères sur la qualité du sommeil (voir
caffeine on testosterone and cortisol responses to resistance exercise.” (2008) In-
plus bas).
ternational Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, Apr;18(2):131-41
L’alcool et le café sont des psychotropes qui confèrent une dépendance. (12) Louis aragon, Le Fou d’Elsa, 1963, aux éditions Gallimard
Justement : une meilleure hygiène de vie est le troisième pilier sur lequel (13) cappelletti m., Wallen k. “Increasing women’s sexual desire : The comparative ef-
bâtir la reconquête de sa virilité. Le sommeil, tout d’abord, est primordial, fectiveness of estrogens and androgens” (2016) Hormones and Behaviour, n°78
tant pour la durée que la qualité du sommeil. Nul besoin de tout détailler 178-193
ici : vous trouverez sur le net de nombreux articles pour un sommeil opti- (14) Basson r. “Testosterone therapy for reduced libido in women” (2010) Therapeutic
mal (éviter le stress, le bruit, les écrans, soigner sa position, se relaxer avant Advances in Endocrinology and Metabolism, Aug; 1(4): 155–164
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LE biodico
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qui est à son origine et de la manière dont les événements traumatisants sont ressentis subjectivement.
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tecte et d’enseignante. Exerçant la profession de juriste, il s’intéresse au sens des maladies
pour des raisons de santé personnelle et c’est une révélation. Sa guérison l’entraîne à
poursuivre son apprentissage en suivant des séminaires de décodage du sens des maux et
de l’interprétation que l’on peut en faire dans la perspective d’une meilleure santé globale.
Après avoir fait une psychothérapie personnelle, il propose ses services aux autres pour
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