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LYCEE DE THIONCK-ESSYL Année scolaire 2008- 2009

Cellule de Français Classe : 1ère L’1a


Professeur : M. SECK

COMPOSITION DU SECOND SEMESTRE DE FRANÇAIS


EPREUVE DE COMMENTAIRE DUREE 04H

Faites le commentaire suivi de ce texte.


Vous pourrez par exemple montrer comment le dramaturge a recours aux marques du discours, à la rhétorique
du défi, au champ lexical de la solidarité, à l’image de l’identité populaire, à la personnification et à l’art de la
description, pour exprimer la construction de la citadelle et la symbolique de ce mouvement
CHRISTOPHE
Précisément, ce peuple doit se procurer, vouloir,
réussir quelque chose d’impossible ! Contre le sort,
contre l’Histoire, contre la Nature, ah ! ah ! l’insolite
attentat de nos mains nues ! Porté par nos mains bles-
sées, le défi insensé ! Sur cette montagne, la rare pierre
d’angle, le fondement ferme, le bloc éprouvé ! Assaut
du ciel ou reposoir du soleil, je ne sais, la première
charge au matin de la relève ! Regardez, Besse. Ima-
ginez, sur cette peu commune plate-forme, tournée
vers le nord magnétique, cent trente pieds de haut,
vingt d’épaisseur les murs, chaux et cendre de ba-
gasse, chaux et sang de taureau, une citadelle ! Pas
un palais. Pas un château fort pour protéger mon
bien-tenant. Je dis la citadelle, la liberté de tout un
peuple. Bâtie par le peuple tout entier, hommes et
femmes, enfants et vieillards, bâtie pour le peuple
tout entier ! Voyez, sa tête est dans les nuages, ses
pieds creusent l’abîme, ses bouches crachent, la mi-
traille jusqu’au large des mers, jusqu’au fond des
vallées, c’est une ville, une forteresse, un lourd cui-
rassé de pierre… Inexpugnable, Besse, inexpugnable !
Mais oui, ingénieur, à chaque peuple ses monuments !
A ce peuple qu’on voulut à genoux, il fallait un monu-
ment qui le mît debout. Le voici ! Surgie ! Vigie !
(…)
Aimé Césaire, La tragédie du roi Christophe, Acte I, scène 7, 1963.
Le 27/ 05/ 2009 BONNE CHANCE !
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