2.2.1 Le Charbon

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LES GRANDES ÉNERGIES TRADITIONNELLES • 41

En 2015, la consommation de la Chine LES RÉSERVES MONDIALES DE CHARBON

Le charbon
est revenue à 3,7 milliards pour limi-
ter la polllution atmosphérique, mais
l’Inde, l’Amérique latine et l’Afrique
prendront sans doute le relais. En
ce sens, le retour du charbon paraît Amérique du Nord Europe
durable. 245 et Eurasie
50 % du charbon produit sert à la pro- 311
Le charbon est un terme générique qui désigne un ensemble de combustibles solides duction d’électricité, 16 % à la sidé-
de compositions et de pouvoirs calorifiques variés. Il a été le combustible quasi unique 132 113
rurgie, 5 % aux cimenteries. Le solde,
93
de la révolution industrielle du XIXe siècle. Depuis, l’arsenal énergétique s’est diversifié 29 %, au chauffage et aux autres
et le charbon représente 29 % de l’énergie primaire mondiale. Première source mondiale industries, dont la carbochimie. Avec 218
158
d’électricité, il est irremplaçable pour la réduction du minerai de fer ou la carbochimie. une contribution de 40 %, le charbon
131
est de loin la première source d’élec-
tricité mondiale, malgré ses nuisances. Amérique latine
L’origine du charbon anthracites. Durant cet enfouissement, L’eau. Plus il reste d’eau dans le Des solutions existent et sont progres-
14 Moyen-Orient
Le charbon, qui a commencé à se le carbone organique s’est transformé charbon, plus bas est son pouvoir sivement mises en œuvre pour réduire 7 7 et Afrique Asie-Pacifique
34 289
former à la fin de l’ère primaire, pro- en carbone minéral par action des calorifique. de façon très significative les rejets
vient de l’accumulation de matières micro-organismes, l’eau a été expul- Les volatiles. Il s’agit surtout de CO2, polluants.
végétales (fougères arborescentes de sée en forte proportion et la roche de méthane (CH4) et d’autres hydro-
Réserves mondiales
la forêt houillère, spores, mangroves, s’est durcie. On range le charbon en carbures ainsi qu’un peu d’argon et Les ressources et les réserves de charbon,
algues) déposées sur place ou après plusieurs catégories selon le degré de d’hydrogène. À la pression atmosphé- Les ressources ultimes de charbon en milliards de tonnes
transport. Les bassins d’accumula- transformation des dépôts végétaux. rique, les gaz se dégagent, notam- avoisinent sans doute les 5 000 milliards (fin 2015)
tion sont des zones marécageuses Les gisements se présentent en ment le méthane, que les mineurs de tonnes, dont 900 sont qualifiées Total : 891 charbon
(tourbières actuelles), des lacs ou des amas ou, le plus souvent, en veines appellent grisou et qui est une source de « réserves ». Les plus grands bas- milliards de tonnes (fin 2015) lignite
zones deltaïques qui se sont enfoncés intercalées entre d’autres formations non conventionnelle de gaz naturel, sins sont les suivants en ordre d’im- 100 km
régulièrement. Les sédiments ont été sédimentaires. notamment aux États-Unis. portance décroissant et en précisant Source : BP 2016.
enfouis jusqu’à des profondeurs allant leur période géologique de forma-
de quelque 100 mètres pour les lignites Le charbon est composite La production mondiale tion : bassin permo-carbonifère de à transporter et voyagent peu de région électriques situées à proximité immé-
Les étapes
jusqu’àde la formation
plusieurs du charbon
kilomètres pour - la carbonisation
les Les minéraux. Morceaux de roches, de charbon Russie et du Kazakhstan, plateforme à région. C’est par conséquent le cas diate des mines.
de tailles diverses, sédimentés en La production mondiale de charbon jurassique crétacé de Sibérie, bassin du charbon : les quantités importées Même en intra-régional, le transport
même temps que la matière organique, s’est fortement accrue depuis 2000 de l’Ouest américain et du Canada et exportées ne représentent que 16 % de charbon est une lourde charge.
LES ÉTAPES DE LA FORMATION
DU CHARBON ils constituent, après combustion, les pour atteindre 7,7 milliards de tonnes (jurassique et tertiaire), plateforme de la production mondiale totale. Les En Chine, par exemple, une grosse
cendres et les scories. en 2015. La Chine est la principale chinoise et Mongolie extérieure (permo- exportations de charbon proviennent proportion des transports fluviaux et
FORMATION ÉTAPES La matière organique. Le charbon responsable de cette croissance, avec carbonifère et jurassique), carboni- essentiellement d’Australie et d’Indo- ferroviaires est consacrée à son trans-
DE : au sens strict est la partie de couleur des chiffres impressionnants : après fère des Appalaches, bassin hercynien nésie. Le lignite, à valeur calorifique port des zones du nord-ouest où il est
noire et d’origine organique. Sa com- la fermeture de nombreuses petites nord-européen, charbon permo- moindre, voyage encore moins : il abondant à la côte sud-est, très déve-
1re étape : la tourbe position chimique est caractérisée par exploitations très dangereuses après triasique d’Australie, du sud de l’Inde, est surtout utilisé dans des centrales loppée et grosse consommatrice.
tourbe contient peu de carbone une teneur en hydrogène (4 %) moitié 1995, elle a produit et consommé de l’Afrique et du Brésil (l’ancien conti-
(50 %) et brûle mal moindre que celle des pétroles. La 1,3 milliard de tonnes de charbon en nent du Gondwana), bassins crétacé
aujourd'hui LA PRODUCTION MONDIALE DE CHARBON
2e étape : le lignite est teneur en carbone après séchage 2000. Treize ans plus tard, sa produc- et tertiaire de Colombie, du Venezuela
déjà du charbon même varie de 55 % pour les lignites, à 70 % tion atteint 3,6 milliards de tonnes, aux- et du Chili. Cette répartition s’explique
lignite s'il ne contient que 65
pour les bitumineux et 90 % pour les quelles il faut ajouter 300 millions de par la formation des continents. Production mondiale en Mt
il y a à 70 % de carbone.
60 millions Il dégage peu d'énergie anthracites.
Classification du charbon Latonnes
composition
importées. des charbons Les réserves de charbon sont assez
9 000
d'années 8 000
bien réparties géographiquement, à
l’exception notable du Moyen-Orient, 7 000
TYPES DE CHARBON LA COMPOSITION DES CHARBONS qui en dispose peu mais bénéficie 6 000
3e étape : la houille d’autres ressources naturelles.
contient plus de charbon 5 000
Tourbe Lignite Anthracite
(80 à 90 %). 4 000
Elle brûle bien Eau Le transport du charbon
houille Pouvoir 1 000 -
et peut dégager calorifique 1 500 34 500 - 7 800 - 12 % Volatile
Le pétrole est très commode à trans-
3 000
beaucoup d'énergie kcal/kg 500 8 500 10 %
porter, par oléoduc ou par pétrolier, 2 000

avec une dépense minime d’énergie : 1 000


4e étape : enfin Humidité % >50 25 - 50 1-6
anthracite le charbon pur, il voyage énormément à travers le 0
l'anthracite Matières >75 50 <10 monde. Le gaz se transporte bien, mais 1971 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
volatiles % Minéraux
Charbon pour une dépense énergétique très OCDE Chine Afrique
il y a 300 Teneur en au sens strict 10 % Europe et Eurasie non OCDE Asie (hors Chine) Amérique non OCDE
50 30 - 50 0 - 10 supérieure. Les combustibles miné-
millions cendres % 68 %
d'années raux solides, eux, sont malcommodes Source : AIE, Key World Energy Statistics 2016.

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Charbon

Le charbon a permis de
satisfaire près de 28,1% des
besoins énergétiques
mondiaux en 2015. (©photo)

À RETENIR
Le charbon est créé à partir de biomasse enfouie dans le sol, généralement à plusieurs
kilomètres de profondeur.
Il est composé d'hydrogène, de souffre, d'oxygène et surtout de carbone. Chaque type de
charbon (lignite, sous-bitumineux et bitumineux, anthracite) est classé en fonction de sa
teneur en carbone.
Le charbon comptait encore pour environ 39% de la production mondiale d'électricité en 2015.
Plus de 22% des réserves prouvées de charbon dans le monde sont situées aux États-Unis. La
Chine extrait et consomme à elle seule près de la moitié du charbon dans le monde.

Définition et catégories
Le charbon est un combustible fossile d’origine organique. Il est le
résultat de la transformation de biomasse (résidus de forêts Sommaire
notamment) enfouie dans le sol au cours des temps géologiques.
Définition et catégories
Par enfouissement, sous l’effet des pressions et des températures Fonctionnement
croissantes avec la profondeur (gravité, gradient thermique), les Enjeux
végétaux ensevelis sont en effet décomposés puis transformés en
Acteurs majeurs
une matière solide et combustible à haute teneur en carbone : le
charbon. Unités et chiffres clés
Zone de présence
Les plus anciens et les plus recherchés des charbons datent de près
Passé et présent
de 300 millions d’années (ère carbonifère). Mais on trouve aussi des
Futur
charbons plus récents, déposés jusque dans l’ère tertiaire (lignite) ou
quaternaire (tourbe).

Les gisements de charbon se situent sous terre et sous les planchers continentaux des océans. Ils
peuvent être enfouis à plusieurs kilomètres de profondeur ou affleurer à la surface du sol.

« Les charbons de haut rang sont composés à plus de 70% de


carbone. »
Le charbon est composé d’hydrogène, de soufre, d’oxygène et surtout de carbone. Selon la teneur en
carbone, la profondeur et la température du gisement, il en existe plusieurs catégories.

Les charbons de rangs inférieurs ont une faible teneur en carbone :

le lignite est composé de 50% à 60% de carbone ;


les sous-bitumineux sont constitués entre 60% et 70% de carbone.

Les charbons de haut rang sont composés à plus de 70% de carbone et sont souvent désignés par le
terme de « houille » :

les bitumineux sont composés de 70% à 90% de carbone. Ils peuvent être utilisés comme « charbon-
vapeur », c'est-à-dire comme combustible pour produire de la vapeur, ou comme « charbon à coke »
que l’on carbonise dans un four chauffé à 1 000°C à l’abri de l’air pour produire du coke ;
l’anthracite a encore une qualité supérieure puisqu’il est composé à plus de 90% de carbone.

Chaque type de charbon correspond à un stade de maturité. Dans les tourbières, les végétaux se
décomposent pour devenir de la tourbe (constituée à 50% de carbone) ; les zones boisées produisent du
lignite. Puis, par enfouissement, ces dépôts carbonés se transforment progressivement en houille.

Les charbons de haut rang se forment à plus de 10 km de profondeur. A la suite des mouvements
tectoniques et de l’érosion, la houille peut affleurer à la surface. Compte tenu du gradient géothermique
moyen (3°C par 100 m), les mines de charbon actuellement exploitées ne se trouvent pas à plus de trois
kilomètres de profondeur.

Fonctionnement technique ou scientifique


L’exploitation du charbon se décline en deux phases.

En amont : prospection et extraction

Les techniques d’exploitation sont déterminées par les connaissances géologiques du sous-sol qui
permettent de préciser l’existence, la nature et la forme des gisements.

« Les gisements peuvent s’étendre sur des milliers de km2, à


plusieurs kilomètres sous la surface. »
Outre les forages de reconnaissance, les techniques géophysiques permettent de préciser l’extension des
couches et de localiser les failles. La bonne connaissance de la géologie des gisements est essentielle
avant d’entreprendre une exploitation.

Les mines souterraines : les gisements peuvent s’étendre sur des milliers de km2, à plusieurs
kilomètres sous la surface. Il s’agit d’abord de déterminer la qualité et la forme du gisement, puis de
définir les techniques à utiliser pour l’abattage (l’extraction). Des puits d’extraction et d’aération et des
galeries sont creusés pour atteindre le gîte, là où se trouve le charbon. Un site industriel (le carreau)
est créé en surface pour trier le charbon.
Les mines à ciel ouvert : cette forme d’exploitation n’est possible que lorsque les gisements ne sont
qu’à quelques dizaines de mètres de profondeur. L’exploitation s’effectue en couches successives. Les
mines à ciel ouvert sont structurées en étages et ressemblent à de grands amphithéâtres ou à des
carrières. Au fur et à mesure de l’exploitation, les déblais du front de taille sont utilisés pour combler
les espaces exploités.

En aval : traitement et consommation

Le charbon extrait est lavé et trié selon sa teneur en carbone. Le lignite et les sous-bitumineux sont
principalement utilisés pour produire de l’électricité. Les bitumineux répondent souvent à des usages
industriels (ex : production de chaleur et d'électricité, cimenterie). Le charbon à coke est par exemple
utilisé pour la sidérurgie. L’anthracite répond aux besoins industriels et domestiques (ex : caoutchouc
synthétique, sidérurgie, filtration d’eau, chauffage, etc.)

Enjeux par rapport à l'énergie


Souvent décrié et considéré comme une énergie du passé, le charbon joue et jouera encore un rôle majeur
dans le bouquet énergétique mondial des décennies à venir (notamment en Asie du Sud-Est) selon
l'Agence internationale de l'énergie (AIE), à moins d'une transition énergétique très accélérée dans le
cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Une ressource énergétique encore prépondérante


A l’origine de la Révolution industrielle, le charbon demeure au XXIe siècle une énergie privilégiée dans le
monde. Il permet d’assurer les besoins énergétiques de l'équivalent de presque un homme sur trois (le
charbon a satisfait 28,1% de la consommation d'énergie primaire en 2015 selon l'AIE). Il est la première
source d’énergie utilisée pour produire de l’électricité (environ 39% de l’électricité mondiale a été produite
à partir de charbon en 2015).

Un combustible accessible

Grâce à une répartition géographique abondante et équilibrée, le charbon peut être importé à un prix
compétitif partout dans le monde. Facile à transporter et à stocker, il est le combustible fossile le moins
cher à exploiter.

p
Une source sûre

Avec de gros gisements en Chine, en Inde, en Australie, en Afrique du Sud, en Russie et en Amérique du
Nord, la diversité des sources permet d’assurer un approvisionnement sûr sans forte dépendance
énergétique vis-à-vis d’un pays producteur.

Des incidences environnementales et de sécurité

Les mines peuvent dénaturer localement les paysages. De plus, la combustion du charbon s'accompagne
d'importantes émissions de CO2, de soufre et d'oxydes d’azote et pollue ainsi davantage que les autres
énergies fossiles. Enfin, l’exploitation du charbon présente des risques humains élevés : en Chine par
exemple, l’extraction du charbon provoque la mort de plusieurs milliers de personnes par an.

Acteurs majeurs
Les leaders mondiaux de l’industrie minière sont souvent aussi les principaux producteurs de charbon. Ils
exploitent également le cuivre, les diamants, l’aluminium ou bien d’autres énergies fossiles. Ainsi Rio
Tinto (Australie/Royaume-Uni) et Glencore (Suisse/Royaume-Uni) sont notamment d'importants
producteurs de charbon.
s
Créé en 1985, le World Coal Institute regroupe une trentaine d’entreprises et d’associations rattachées à
l’industrie du charbon, telles que Eurocoal (l’association européenne du charbon et du lignite), qui répond
aux enjeux soulevés par l’exploitation future du charbon.

Mis en place en 2005, le partenariat Asie-Pacifique pour le Développement Propre et le Climat réunit la
Chine, les États-Unis, l’Inde, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et le Canada. Ces pays comptent pour
plus de 70% de la production mondiale de charbon. Ce partenariat souhaite développer l’industrie du
charbon grâce à des échanges de technologies et de procédés.

Unités de mesure et chiffres clés


La tonne équivalent pétrole (tep) est une unité de mesure permettant de comparer les rendements
énergétiques des différentes sources d’énergie. Une tep correspond à l’énergie produite par la combustion
d’une tonne de pétrole.

L’énergie dégagée par la combustion d’une tonne de charbon de haut rang équivaut à 0,619 tep. Avec
l’essor du pétrole, la tep s’est substituée à une ancienne unité, la tonne équivalent charbon (tec). En 2016,
la production mondiale de charbon s’est élèvée à près de 3,7 milliards de tep(1).

Les réserves prouvées sont les ressources disponibles jugées exploitables et rentables selon les
techniques actuelles utilisées. Elles sont estimées à 1 139 milliards de tonnes (Gt) selon le BP Statistical
Review of World Energy, soit de quoi subvenir à nos besoins pendant plus de 150 ans selon le rythme de
production et les prix actuels.

Zone de présence ou d'application


Fin 2016, les trois pays disposant des plus importantes réserves prouvées dans le monde sont(2) :

les États-Unis (252 Gt, soit 22,1% des réserves mondiales) ;


la Chine (244 Gt, 21,4%) ;
la Russie (160 Gt, 14,1%).

D’importantes réserves prouvées ont également été identifiées en Australie (145 Gt à fin 2016), en Inde
(95 Gt), en Allemagne (36 Gt) ou encore en Europe centrale.

Le charbon est généralement consommé à une relative proximité des mines compte tenu de l’importance
du transport dans le coût énergétique. Pour optimiser les coûts, le marché mondial du charbon est divisé
en deux zones géographiques : la zone atlantique (Amérique, Europe) et la zone pacifique (Asie, Océanie).
Le charbon est largement utilisé dans les pays d’Europe centrale et d’Asie où les ressources en gaz et en
pétrole sont a priori limitées.

En Chine, près de 72% de l’électricité était encore produite à partir du charbon en 2015(3). Ce pays compte
pour quasiment la moitié de la consommation mondiale de charbon.

Passé et présent
Devenu à la fin du XVIIIe siècle la principale source d’énergie, le charbon est à l’origine de la Révolution
industrielle. La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont ainsi bénéficié de gisements exploités à
proximité des zones de consommation. En France, l’extraction du charbon remonte au Moyen Âge, mais
se développe surtout à la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la moitié du XIXe, notamment dans les bassins du
Nord-Pas-de-Calais, de la Lorraine et de la Loire.

En 1762, la machine à vapeur créée par James Watt utilise le charbon comme combustible. Le charbon
participe également au développement du transport grâce aux bateaux et aux chemins de fer
(locomotives à vapeur).

« L’exploitation du charbon a causé la mort de plus d’un


million d’hommes au cours des deux derniers siècles. »
Pour satisfaire les besoins en charbon, les techniques d’exploitation des mines se modernisent et des
progrès sont réalisés dans la sûreté de l’extraction améliorant la sécurité des mineurs. L’exploitation du
charbon a requis au cours de l’histoire d’importants efforts humains mettant parfois en jeu l’intégrité
physique des mineurs.

L’exploitation du charbon a causé la mort de plus d’un million d’hommes au cours des XIXe et XXe siècle :
les causes principales en ont été le grisou, un gaz naturel se dégageant des couches de charbon causant
des explosions meurtrières appelées « coups de grisou » (ex : catastrophe de Courrières en 1906, 1 099
morts), des incendies (ex : incendie de 1956 à Marcinelle, 262 morts), la silicose (une maladie pulmonaire
mortelle provoquée par l’inhalation de particules de poussières de silice dans les mines), des
effondrements, etc.

Malgré le danger, ces conditions extrêmes ont souvent créé une forte solidarité entre les mineurs. Aussi,
cette cohésion et ce soutien ont marqué l’histoire du charbon.

Au cours du XXe siècle, le charbon est progressivement délaissé en Europe au profit du pétrole et du gaz
du fait de leur pouvoir calorifique plus élevé et de l’épuisement des mines locales. Au moment où la
France a fermé ses dernières mines de charbon, la demande mondiale est repartie à la hausse,
principalement en raison du développement économique des pays d’Asie (Chine, Inde, Indonésie) qui
possèdent d’importantes réserves de charbon.

Futur
Le pic mondial du charbon désigne le moment où plus de la moitié des réserves seront consommées et
où la production de charbon déclinera du fait de l’épuisement des réserves. En Europe, ce pic aurait eu lieu
en 1982. En Chine, la production de charbon a baissé en 2014 pour la première fois depuis 14 ans.

L’avenir de la production mondiale de charbon repose à la fois sur l’amélioration des techniques
d’exploration et de transformation du charbon pour produire davantage d’énergie à partir d’une même
quantité de charbon. La gestion de l’impact climatique de l’utilisation du charbon est devenu un enjeu
central.

L’amélioration de l’efficacité énergétique des centrales à charbon et l’intégration des technologies de


« captage et stockage géologique du CO2 » (CSC) participent au développement du « charbon propre ».
Avec les méthodes de CSC, le CO2 rejeté dans l’atmosphère est récupéré puis séquestré (généralement
sous terre dans des couches profondes). Toutefois, les projets de CSC sont encore confrontés
actuellement à des contraintes économiques et techniques freinant leur développement.

Si les moyens mis en œuvre sur le plan des recherches et développements technologiques laissent
entrevoir d’importants progrès des méthodes de CSC, la diffusion de ces pratiques dépend également des
politiques mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique (en donnant notamment un prix
suffisant au carbone). En Asie du Sud-Est, le charbon pourrait satisfaire 40% des besoins supplémentaires
d'énergie d'ici à 2040 selon un rapport d'octobre 2017 de l'AIE. Il en résulterait une très forte hausse des
émissions de CO2 liées à l’énergie dans cette région (+ 75% d’ici à 2040) malgré le recours à des centrales
au charbon supercritiques ou ultra-supercritiques.

Concrètement
La diversité de ses utilisations assure au charbon une place prépondérante dans le mix énergétique.
Le charbon extrait est principalement utilisé pour produire de l’électricité, mais aussi pour la
cimenterie, la sidérurgie, le chauffage et les industries de carbochimie.

Le saviez-vous ?
L’utilisation du charbon dans les transports ne signifie pas le retour à la machine à vapeur. Des
techniques thermochimiques permettent de transformer le charbon en hydrocarbures. Le « coal to
liquids » (CTL) est un procédé transformant le charbon en combustibles liquides.

Sources / Notes
1. BP Statistical Review of World Energy, juin 2017.
2. Ibid.
3. Donnée de l'EIA américaine.

Académies des technologies (National Academy of Technologies of France)


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Techniques d'exploitation des mines de charbon

Voir l'infographie complète


de l'exploitation des mines
souterraines dans la partie
« Fonctionnement
technique » (©Connaissance
des Énergies)

Définition et catégories
Sommaire
Les techniques d’exploitation des mines permettent d’évaluer les
Définition et catégories
gisements et d’en extraire le charbon. Pour rappel, le charbon est un
combustible fossile d’origine organique, provenant de la Fonctionnement
décomposition de végétaux enfouis sous forme de sédiments il y a Enjeux
plus de 300 millions d’années. Acteurs majeurs
Unités et chiffres clés
Les gisements sont des zones généralement profondes où l’on trouve
de grandes quantités de charbon. Il faut forer des puits pour y Zone de présence
accéder et extraire le minerai. Lorsque les réserves de charbon sont Passé et présent
relativement proches de la surface de la terre, une exploitation à ciel Futur
ouvert peut être mise en place. Il existe également des gisements de
charbon sous les océans, pour le moment inexploités.

Avant d’exploiter les gisements de charbon, il est nécessaire de les évaluer pour mettre en place les
techniques d’extraction et d’exploitation appropriées. Les couches de charbon (appelées veines) ne sont
pas toujours continues et peuvent former plusieurs strates sur des centaines de mètres de profondeur.
L’ingénierie d’exploitation des mines de charbon a pour rôle de comprendre la structure de ces couches et
de développer la meilleure méthode pour les atteindre et les exploiter.

Fonctionnement technique
Les techniques d’exploitation des mines se déclinent en deux phases.

En amont : l’évaluation des gisements

Il faut d’abord estimer un gisement afin de déterminer son volume, sa qualité, sa rentabilité et la nature
géologique des sols environnants. Le sol est sondé afin d’obtenir des informations sur le gisement telles
que la profondeur des couches ou l‘existence de failles. Grâce à cette prospection, les ingénieurs peuvent
concevoir le plan de la mine et les techniques à utiliser. Ce travail permet de savoir si l’exploitation est
économiquement viable face aux investissements à prévoir. Un centre industriel se crée ensuite autour du
gisement, des explosifs sont utilisés, des puits et des galeries sont creusés afin de préparer l’accès aux
veines de charbon.

L’abattage (exploitation)

En fonction de la profondeur du gisement, il existe deux types d’exploitations minières :


Les mines souterraines

Pour atteindre les couches de charbon, il faut creuser dans le sous-sol et construire des galeries. L’endroit
où se trouve le charbon est appelé « gîte ». Les galeries de roulage (3 mètres sur 3 mètres) permettant la
circulation des wagonnets. Elles s’étendent sur des kilomètres. Certaines tailles (galeries entre les
galeries supérieures et inférieures), parfois boisées, peuvent ne pas dépasser un mètre de hauteur. Les
mineurs y travaillent couchés.

La mine s’articule généralement autour de deux puits :

le puits principal relie la mine « au jour ». Une cage d’ascenseur descend et remonte les mineurs p
(jusqu’à 1 000 mètres en quelques minutes) ainsi que le minerai ;
le puits d’aération assure la circulation de l’air dans les galeries évitant ainsi les risques d’asphyxie et
d’explosion.

A la surface, le carreau est le site industriel qui récupère et trie le charbon.Le gîte, le puits et le carreau
sont à la base des termes employés dans le cadre de l'exploitation de mines souterraines.

Exploitation des mines souterraines de charbon (©Connaissance des Énergies)

Les mines à ciel ouvert

Dans certains cas, il suffit de creuser en surface pour atteindre le gisement. Chaque couche est creusée
successivement afin d’y exploiter l’intégralité du charbon. Les mines à ciel ouvert atteignent parfois
plusieurs dizaines de mètres de profondeur.

Il existe également les mines à flanc de montagne, particulièrement exploitées aux États-Unis : on les
exploite en détruisant le sommet d’une montagne pour accéder aux strates de charbon qui se trouvent
dans la roche.

Enjeux
Les techniques d’exploitation des mines nécessitent de la précision et de la maîtrise pour répondre à un
certain nombre d’enjeux.

L’aspect économique

Pour être fonctionnelle, l’exploitation d’une mine nécessite d’importants investissements (voies de
transport, forage, aération, etc.)
Pour que l’exploitation de la mine dure, les techniques d’exploitation doivent être rentables. La
rentabilité dépend de la profondeur, de la qualité et de la quantité de charbon et des techniques
utilisées pour extraire ce charbon. La prospection détermine si les investissements nécessaires à
l’extraction seront rentables.

La sécurité

Les conditions de travail dans les mines sont difficiles et dangereuses (manque d’air et de confort,
chaleur, etc.) Il existe également des risques d’explosion, d’incendie ou d’éboulement. Le charbon
contient en effet des matières volatiles (hydrogène, méthane, hydrocarbures, etc.), explosives ou
asphyxiantes.
Les mineurs sont souvent affectés par des infections pulmonaires telles que la silicose, causées par
les poussières de charbon qui se déposent dans les poumons des mineurs.
Améliorer les systèmes de ventilation est une des clés de l’hygiène et de la sécurité dans les mines de
charbon.
Plusieurs pays émergents ont un taux d’accident encore élevé car l’amélioration de la sûreté dans les
mines coûte cher et ne contribue pas directement à accroître la production et la rentabilité de
l’exploitation. Tous les ans, des milliers de mineurs meurent encore dans les mines de charbon suite à
des accidents ou des inondations. Le charbon est l’énergie dont l’exploitation provoque le plus
d’accidents mortels. C’est le cas en Chine, dont les mines de charbon sont considérées comme les
plus dangereuses au monde : 1 049 mineurs y sont morts en 2013 d'après les statistiques officielles
(sous-évaluées selon les ONG).

L’aspect environnemental

Les explosions et les incendies dans les mines libèrent une grande quantité de gaz carbonique dans
l’atmosphère.
L’exploitation des mines dénature le paysage, engendre une quantité de gravats (les terrils), pollue
l’eau avoisinante et dégage du CO2. Les mines à ciel ouvert sont celles qui ont le plus lourd impact
environnemental.

De nouvelles techniques d’exploitation tentent de réduire l’impact sur l’environnement en cherchant à


réhabiliter les mines, une fois les gisements épuisés. Des recherches sur la capture et le stockage du CO2
sont en cours. Les mines dont les gisements ont été épuisés pourraient être utilisées pour ce stockage.

Acteurs majeurs
Le charbon est la deuxième source d’énergie produite et consommée dans le monde. Les pays
producteurs ont mis au point des techniques d’exploitation efficaces maîtrisant au mieux la géologie de
leurs sous-sols.

Les principaux producteurs de charbon en 2013 sont la Chine (3 561 Mt, soit 45,5% de la production
mondiale de charbon), les États-Unis (904 Mt), l’Inde (613 Mt), l’Indonésie (489 Mt), l’Australie (459 Mt), la
Russie (347 Mt) et l’Afrique du Sud (256 Mt)(1). Pour ces pays, le charbon constitue souvent la principale
source d’énergie pour produire de l’électricité. Ils recherchent les techniques d’exploitation les plus
efficaces et économiques afin de satisfaire rapidement et à faible coût leurs besoins en électricité.

Ces techniques d’exploitation constituent un thème central du partenariat Asie-Pacifique pour le


Développement Propre et le Climat, qui regroupe la Chine, les États-Unis, l’Inde, l’Australie, le Japon, la
Corée du Sud et le Canada. Il vise à améliorer les techniques d’exploitation des mines grâce à des
échanges de technologie et de procédés entre ces pays.

Unités de mesure et chiffres clés


La production mondiale de charbon atteint 7 823 Mt en 2013(2). La production peut également se mesurer
en tep (tonne équivalent pétrole) qui mesure le rendement énergétique du charbon. Ce rendement peut
varier selon la qualité du type de charbon. 1,5 tonne de charbon de haute qualité (ex : l’anthracite)
correspond à une tep.

En termes de prix, le charbon reste accessible : en 2013, le prix de détail du charbon pour les industriels
était de 79,4 $/tonne aux Etats-Unis. Le prix du charbon américain a chuté depuis 2010 en raison de la
production croissante de gaz de schiste (qui se substitue en partie au charbon sur le marché intérieur).

Afin de maintenir cette compétitivité dans la durée, l’efficacité des techniques d’exploitation peut avoir un
impact significatif.

Zone de présence ou d'application


Les principaux consommateurs sont également les détenteurs de l’essentiel des réserves de charbon.

Différentes techniques d’exploitation sont utilisées selon la taille et la profondeur du gisement. Aux Etats-
Unis et en Chine, une grande partie des gisements est exploitée à ciel ouvert. Cette technique
d’exploitation est la moins chère. En Chine, les salaires sont très bas et les contraintes environnementales
largement ignorées. La situation est très différente en Australie où des techniques avancées moins
polluantes sont mises en œuvre.

Passé et présent
L’exploitation des mines existe depuis la préhistoire. Des puits et des galeries creusées il y a 9 000 ans ont
été retrouvés. Au XIXe siècle, on parle « d’âge d’or » de l’industrie minière en Europe. Le charbon étant
devenu une source vitale d’énergie pour la révolution industrielle, on cherche à améliorer les techniques
d’exploitation des mines. Une véritable industrie du charbon se développe. Lorsque les ressources
aisément accessibles s’épuisent, les progrès scientifiques, notamment en géologie, permettent d’exploiter
des gisements de charbon de plus en plus profonds.

La maîtrise de la mine devient aussi vitale pour prolonger la suprématie européenne. Du XIXe au XXe
siècle, de nombreuses écoles d’ingénieurs des mines sont créées.
Après la Première Guerre mondiale, le charbon subit une rude concurrence face à l’arrivée d’autres formes
d’énergie comme le pétrole. Les techniques d’exploitation doivent se moderniser sans cesse pour
augmenter la productivité. Cette compétition met fin à de nombreuses exploitations minières devenues
peu rentables (France, Royaume-Uni, Belgique). Aujourd’hui, la même situation affecte l’Europe de l’Est
(Pologne, Ukraine, République tchèque) qui tente d’améliorer ces techniques d’exploitation pour faire face
à la fois à un charbon moins cher produit en Chine ou aux Etats-Unis, et à la concurrence du gaz naturel et
du nucléaire.

Futur
Les besoins croissants en électricité nécessitent l’amélioration des techniques d’exploitation du charbon
afin d’augmenter les capacités d’extraction tout en minimisant les coûts économiques et
environnementaux des nouveaux gisements.

Un premier axe de progrès est de renforcer la sûreté des mines souterraines grâce à de meilleures
méthodes de prospection et de sondage du sous-sol. Une diminution des risques permet d’augmenter les
rendements et la rentabilité de l’exploitation. Simultanément, la découverte de nouvelles réserves
exploitables de charbon constitue un atout majeur face au prix croissant du pétrole. Auparavant trop
coûteuses, les exploitations minières pourraient redevenir rentables grâce aux améliorations
technologiques en cours.

La combustion du charbon et son impact environnemental se trouvent au cœur des débats énergétique et
écologique. Des techniques sont mises au point pour une combustion « propre » et pour capturer et
séquestrer les gaz à effet de serre qu’elle génère. Elles sont encore coûteuses et nécessitent une main
d’œuvre qualifiée, souvent rare et onéreuse dans les pays émergents.

dernière modification le 16 mars 2015

Sources / Notes
1. Key World Energy Statistics 2014, AIE
2. Ibid.

« Le charbon comme ressource », World Coal Institute


Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat
Académie des Technologies (National Academy of Technologies of France)
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Centrale à charbon

Centrale à charbon de
Neurath dans l'ouest de
l'Allemagne. (©Pixabay)

Définition et catégories
Sommaire
Une centrale à charbon produit de l’électricité en utilisant la chaleur
Définition et catégories
générée par la combustion du charbon.
Fonctionnement
Le charbon est un combustible fossile d’origine organique. Il est le Enjeux
résultat de la transformation de résidus de forêts enfouis dans le sol
Acteurs majeurs
depuis près de 300 millions d’années (ère carbonifère). Par
Unités et chiffres clés
enfouissement, sous l’effet de pressions et de températures élevées
dues à la profondeur, les végétaux ensevelis se sont décomposés Zone de présence
puis transformés en une matière solide et combustible à haute teneur Passé et présent
en carbone : le charbon. Il existe plusieurs catégories de charbon qui Futur
dépendent de la teneur en carbone, en soufre et en eau.

Les centrales à charbon utilisent cette source d’énergie pour produire


de l’électricité. Après avoir été trié et lavé, le charbon est brûlé dans une chaudière. La chaleur générée par
cette combustion chauffe l’eau jusqu’à ce qu’elle se transforme en vapeur. Cette vapeur entraîne une
turbine qui, associée à un alternateur, génère de l’électricité.

Fonctionnement technique ou scientifique


Après avoir été extrait, le charbon peut-être transformé en combustible pour alimenter une centrale
thermique. Deux techniques peuvent alors être employées.

Technique n°1 : la combustion de poussière de charbon

Le charbon est broyé, mis sous forme de petits morceaux afin de le réduire en poussière fine qui va servir
de combustible. Une fois mélangée à l’air, cette poussière est injectée puis brûlée dans une chaudière à
plus de 1 400°C. Cette combustion produit la chaleur nécessaire pour chauffer l’eau qui circule dans des
tuyaux. Sous l’effet de la chaleur, l’eau se transforme en vapeur à haute pression et permet d’entraîner une
turbine. Les rotations de la turbine (énergie cinétique) sont transformées en énergie électrique grâce à un
alternateur qui convertit l’énergie transmise par la turbine. Ce mécanisme basé sur l’entraînement d’une
turbine par la vapeur est identique à celui des autres centrales thermiques (gaz, fioul, nucléaire).

Cette technique qui consiste à pulvériser la poussière et à la mélanger avec de l’air est largement utilisée
dans les centrales à charbon. Toutefois, la rentabilité énergétique de ce procédé dépend de la qualité du
charbon utilisé. Le pouvoir calorifique du charbon dépend notamment de sa teneur en carbone. Le lignite p
est composé de 50 à 60% de carbone et les sous-bitumineux sont constitués de 60 à 70% de carbone. Ce
sont des charbons de rangs inférieurs. Les charbons-vapeur sont des bitumineux. Il s’agit de charbon de
haut rang dont la teneur en carbone est comprise entre 70 et 90%.

Technique n°2 : le « lit fluidisé »

La technique du « lit fluidisé » peut également être utilisée : le charbon est simplement concassé et
conduit à former un « lit » maintenu en sustentation par injection verticale d’air. Les particules de charbon
brûlent en suspension et les poussières partiellement brûlées sont récupérées pour être ensuite
réinjectées dans la chaudière. Cette technique permet donc d’obtenir une combustion totale à une
température allant de 850 à 900°C (au lieu de 1400°C dans une chaudière classique). Ce procédé a de
nombreux avantages, tels qu’un haut rendement et la possibilité de brûler des charbons de mauvaise
qualité. De plus, cette technique est peu polluante : la température inférieure à 900°C garantit une faible
teneur des fumées en oxydes d’azotes ainsi qu’en métaux lourds. Elle permet également la désulfuration
des fumées et retient dans ses cendres la quasi-totalité du chlore et du fluor.

Enjeux par rapport à l'énergie s

Les besoins en électricité ainsi que les préoccupations géopolitiques et environnementales replacent au
centre du débat les centrales à charbon.

Le prix du charbon est compétitif et relativement stable. Par conséquent, les coûts de production des
centrales à charbon ne varient que peu et demeurent compétitifs (plus encore avec l'exploitation des
gaz de schiste aux États-Unis qui rend disponible de grandes quantités de charbon sur le marché).
Les centrales à charbon jouent un rôle majeur dans la production mondiale d’électricité. Le charbon
est la première énergie utilisée pour produire de l’électricité, sa part dans le mix électrique mondial
avoisinant 41%(1).
Cependant, les centrales à charbon ont un impact négatif et lourd sur l’environnement. Elles rejettent
du méthane (CH4), des oxydes d’azote (les NOx) et du gaz carbonique (CO2). Lors de sa combustion, le
charbon émet plus de gaz carbonique que le pétrole et a fortiori que le gaz naturel.

Acteurs majeurs
Aux côtés des grands fournisseurs d’électricité, Engie, EDF et EON en Europe, Inter RAO en Russie, des
« utilities » américaines et des combinats indiens et chinois, le marché mondial des centrales thermiques
à charbon est de plus en plus dominé par les constructeurs de turbines maîtrisant l’électrotechnique.
Citons Siemens, Alstom, Vatenfall en Europe, General Electric et Westinghouse aux États-Unis, Hitachi et
Mitsubishi au Japon, Cosmic Engineering en Inde.

Dans le monde entier, l’effort de recherche et développement se porte sur la réduction de l’impact
environnemental des centrales à charbon grâce aux techniques dites de « charbon propre », en particulier
avec la capture et le stockage du CO2. Des centres de recherche du département de l’énergie tels que
l’EPRI et l’ORNL (Oak Ridge National Laboratory) aux États-Unis, le BRGM et IFP Energies nouvelles en
France, coordonnent ces recherches.

Unités de mesure et chiffres clés


Selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le rendement moyen mondial du
charbon était d’environ 2 083 kWh/tonne (soit une efficacité de 30%) en 2009. En Europe, ce chiffre était
d’environ 2 630 kWh/tonne de charbon (efficacité de 38%). Le rendement moyen des centrales
supercritiques au charbon dépasse 45%.

Zone de présence ou d'application


Le charbon se trouve partout en grande quantité et certains États en ont fait leur source d’énergie
principale pour produire de l’électricité. Les plus grandes réserves de charbon se trouvent aux États-Unis,
en Russie, en Chine (ces pays disposant à eux trois de 57% des réserves prouvées dans le monde à fin
2015)(2). L'Australie, l'Inde, l'Allemagne, l'Ukraine, le Kazakhstan et l'Afrique du Sud possèdent également
d'importantes réserves (avec plus de 30 milliards de tonnes de réserves prouvées à fin 2015 dans chacun
de ces pays).

Les principaux acteurs qui produisent de l’électricité grâce aux centrales à charbon sont les États
détenant d’importantes réserves. La part de la production d’électricité issue du charbon en 2012 est de
94% en Afrique du Sud, 86% en Pologne, 81% en Chine, 69% en Australie, 68% en Inde et 43% aux États-
Unis et en Allemagne(3). Les centrales à charbon jouent un rôle clé dans la production d’électricité de ces
pays. D’importants projets de modernisation et de développement des centrales à charbon sont
notamment en cours en Chine.
Les pays en développement ont d’énormes besoins en électricité et le charbon est un moyen simple et
économique pour satisfaire leurs besoins en toute sécurité. Près des deux tiers des centrales électriques
fonctionnant au charbon sont construites dans les pays en développement.

Passé et présent
Les propriétés du charbon ont rapidement été découvertes. C’est un très bon combustible qui brûle
longtemps et qui produit de la chaleur. Le charbon a d’abord servi pour chauffer les maisons et faire
fonctionner les machines, puis très rapidement il a été utilisé pour produire de l’électricité.

Les centrales à charbon se sont développées et ont enclenché la marche vers la seconde révolution
industrielle au XIXe siècle. L’utilisation du charbon pour produire de l’électricité s’est vite répandue car elle
met en œuvre un processus aisé et peu coûteux. Au fil du temps, des techniques de pointe se sont
développées afin d’améliorer la performance des centrales à charbon. Au début du XXe siècle, leur
puissance unitaire n’était que de quelques dizaines de MW (mégawatts) alors qu’elle dépasse aujourd’hui
les 1 000 MW.

Par ailleurs, les centrales à charbon récentes émettent 40% de CO2 en moins que les centrales à charbon
du milieu du XXe siècle tout en demeurant une source de pollution atmosphérique importante (poussières,
NOx, SO2) et d’effet de serre (CH4, CO2).

La prolifération des centrales à charbon pose des problèmes environnementaux. Une étude du
Massachussetts Institute of Technology (MIT) réalisée en 2007 révélait en 2007 la construction de deux
nouvelles centrales à charbon par semaine en Chine.

Futur
De nouvelles avancées technologiques pourraient améliorer les rendements des centrales à charbon tout
en protégeant l’environnement :

les techniques de « charbon propre » telles que la désulfuration et la dénitrification pourraient réduire
l’impact sur l’environnement ;
intensifier les recherches pour augmenter l’efficacité et les rendements des centrales à charbon
réduirait les émissions de CO2 ;
développer des techniques de captage et de stockage du CO2 (CSC) permettrait de récupérer et
d’enfouir sous terre les émissions de ce gaz ;
les avancées technologiques devraient pouvoir être industrialisées à des coûts compatibles avec les
exigences économiques, ce qui n’est pas encore obtenu.

Passer de centrales sous-critiques (rendement thermique d’environ 30%) à des centrales ultra-
supercritiques (rendement thermique d’environ 46% pour les dernières centrales construites en Europe)
permettrait notamment de réduire d’environ 30% les émissions de CO2 par kWh produit. Selon le GIEC,
l’amélioration du rendement des centrales et le déploiement à large échelle de systèmes de capture et de
stockage de CO2 sont indispensables pour atteindre les objectifs fixés par la COP21. Début 2016, seuls 15
projets de CSC étaient en service dans le monde auxquels devraient s'ajouter 7 nouveaux projets d'ici
2017.

dernière modification le 05 juillet 2016

Sources / Notes
1. Production d'électricité à partir de charbon en 2011, Key World Energy Statistics 2013, AIE
2. BP Statistical Review of World Energy, juin 2016
3. Statistiques sur le charbon en 2012, World Coal Association

Charbonnages de France
Perspective Monde de l’université de Sherbrooke
Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
BRGM
Académies des technologies (National Academy of Technologies of France)
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Charbon : quels dangers ?

L’industrie charbonnière est


exposée et expose à des
risques professionnels et
environnementaux qui
diffèrent selon les types de
mines. (©photo)

Définition
Sommaire
Le charbon est une énergie d’origine fossile : il provient de la
Définition
décomposition de végétaux enfouis dans le sol il y a près de 300
millions d’années (ère carbonifère) en moyenne. Risques humains
Risques
Deuxième source d’énergie primaire (30,1%) après le pétrole (32,9%) environnementaux
et devant le gaz naturel (23,7%) en 2013, le charbon assure près de
Faits
41% de la production mondiale d’électricité(1). Il est utilisé par
Enjeux
combustion dans des centrales électriques après extraction de
gisements plus ou moins profonds. Acteurs

Actuellement, le charbon apparaît comme une énergie avantageuse,


avec des réserves estimées à plus de 110 ans de consommation(2) et des coûts d’exploitation stables et
compétitifs. Toutefois l’industrie charbonnière est exposée et expose à des risques professionnels et
environnementaux.

Les risques humains


La plupart des risques humais liés au charbon sont des risques professionnels, bien que certaines
maladies, comme la fièvre charbonneuse(3), puissent être contractées dans un autre cadre. Deux types
d’exploitations minières sont mises en œuvre en fonction de la profondeur du gisement : les mines à ciel
ouvert et les mines souterraines. Ces dernières présentent davantage de risques en raison des problèmes
de ventilation et d'éboulement. Néanmoins, toute exploitation, de l’extraction à l’utilisation du charbon,
expose les travailleurs à de multiples dangers.

Les scénarios

Exposition à des agents nocifs

Poussières respirables

Lors de l’exploitation du charbon, les mineurs sont exposés à l’inhalation de poussières de charbon et de p
silice cristalline, provenant de la rupture des roches et entraînant différentes atteintes pulmonaires dont la
silicose. À un stade évolué, cette maladie devient invalidante et souvent mortelle(4). L’exposition à la silice
est de plus associée à un risque élevé de tuberculose et de cancer du poumon.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Chine serait particulièrement concernée, avec sur un
total de 6 millions de mineurs, 600 000 personnes atteintes d’affections pulmonaires en 2010. Près de
80% de ses mineurs sont des travailleurs migrants, donc difficilement identifiables : le bilan humain
pourrait être beaucoup plus lourd.

Gaz toxiques

Les travailleurs sont exposés à des émissions de gaz en milieu confiné :

le méthane (CH4), le CO2 et l’azote se substituent à l’oxygène de l’air inhalé. En forte concentration, ils
agissent comme des gaz asphyxiants ;
le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz toxique présent naturellement dans le charbon, dont l’effet
majeur est de provoquer des troubles neurologiques : il paralyse le système nerveux, ce qui empêche
les poumons de fonctionner ;
un incendie dans la mine a pour conséquence de produire du monoxyde de carbone. Ce gaz toxique
mortel est immédiatement absorbé par le système sanguin : il inhibe le transport d’oxygène nécessaire s
à l’organisme.

Éboulement

Il s’agit d’un des accidents les plus fréquents de l’exploitation des mines. Il menace l’intégrité physique
des mineurs en causant fractures, entorses et parfois écrasement total. Les chutes de blocs touchent
toute exploitation bien que les mines souterraines soient les plus concernées.

Inondation

Les travaux miniers perturbent généralement les circulations superficielles et souterraines des eaux car il
faut éviter l’ennoyage des mines. Une panne du système de pompage ou une modification du débit des
sources et des cours d’eau peut subvenir, provoquant une inondation brutale de la mine si aucune mesure
de prévention n’a été prise.

Feu et incendie

Réunissant combustible, oxygène et chaleur, les mines sont un terrain propice aux incendies. Le
combustible est constitué par les veines de charbon, l’oxygène est apporté par l’aérage de la mine et la
source de chaleur ou la mise à feu peut par exemple provenir des équipements à moteur diesel ou
électriques.

Les courants d’aérage dans les mines souterraines peuvent transporter des fumées et des résidus
toxiques de combustion dans tout ou partie de la mine. Par cette voie, les feux eux-mêmes peuvent
s’étendre rapidement à toute la mine et déclencher des explosions.

Explosion

Une explosion peut détruire les systèmes de ventilation, provoquer un affaissement de la mine, bloquer
les issues de secours et piéger les mineurs dans une situation où l’oxygène est remplacé par des gaz
asphyxiants.

Libération de méthane

Lors de l’exploitation minière, du grisou (gaz composé presque exclusivement de méthane) est libéré de
la veine de charbon et des couches rocheuses environnantes. Il présente un risque d’explosion élevé en
milieu confiné, lorsqu’il est concentré dans l'air entre 5% à 15% (coup de grisou).

Poussières de charbon inflammables

La production, le transport et le traitement du charbon produisent des aérosols de poussière de charbon


inflammables et explosifs (croup de poussier).

Les risques environnementaux


L’industrie charbonnière est fortement critiquée en raison de son impact environnemental.

Activités minières

L’extraction du charbon peut entraîner l’érosion des sols ou la pollution des nappes phréatiques. Si
l’exploitation à ciel ouvert est moins dangereuse pour les travailleurs, elle dénature plus notablement les
sites. En effet, ces mines peuvent s’étendre sur des kilomètres carrés à des dizaines de mètres de
profondeur.

L’extraction minière provoque aussi l’émission de gaz dans l’atmosphère : du soufre et de l’oxyde de
souffre (responsables de pluies acides) ainsi que des gaz à effet de serre (GES) : méthane, CO2, oxydes
d’azote. D’ailleurs, ces émissions peuvent se poursuivre après l’arrêt de la production de charbon. Les
feux et les explosions dans les mines sont également une source d’émissions de CO2.
Centrales à charbon

La combustion du charbon dans les centrales thermiques est une source de polluants atmosphériques
dont le radon, un gaz naturel radioactif transporté par les fumées émises.

La combustion du charbon génère deux sortes de cendres, dites carbocendres :

les premières, issues des fours des centrales thermiques, enfouies dans le sol sans précaution,
peuvent contaminer les nappes phréatiques ;
les secondes sortent des cheminées sous forme de suies acides, récupérées par pulvérisation
d'eau, ce qui les alourdit et les fait tomber au sol. Elles sont alors stockées dans des bassins sous
forme d’une boue concentrée en produits toxiques et en métaux lourds comme le mercure. Certaines
carbocendres peuvent également être recyclées. Lors de ruptures ou de fuites au niveau de bassins de
stockage, il peut se produire des catastrophes environnementales.

Les faits
La mortalité de l’industrie minière charbonnière est très variable selon les pays. C’est en Chine que les
accidents dans les mines et la mortalité sont - de loin - les plus élevés :

5 tués par MTec en 2000 en Chine ;


0,92 en Australie ;
0,82 en Russie ;
0,48 en Inde ;
0,17 en Afrique du Sud ;
0,05 aux Etats-Unis.

Le nombre d’accident répertoriés en 2009 a néanmoins baissé de 17% par rapport à 2008 à 1616. Dans le
même temps le nombre de morts tombait à 2 631, soit une réduction de 18%.

Il y a environ 1 000 incendies dans des mines de charbon chaque année. Le nombre de victimes directes
dans les mines et indirectes reste difficile à évaluer et ne se cantonne pas aux pays en développement,
comme l’atteste la mort de 27 mineurs en Nouvelle-Zélande en novembre 2010 suite à un coup de grisou.
Plus récemment, un autre coup de grisou dans la mine de Soma en Turquie a provoqué la mort de 301
personnes en mai 2014.

Les mines chinoises restent cependant réputées comme particulièrement meurtrières. Voici quelques
chiffres propres aux trois pays possédant les plus grandes réserves au monde.

États-Unis

Le nombre de décès oscille chaque année entre 30 et 50 personnes depuis les années 2000 et plus de
100 000 mineurs sont morts dans des accidents au cours du XXe siècle. Le dernier accident majeur date
d’avril 2010, en Virginie où une explosion minière a causé la mort de 29 mineurs. Il s’agit du bilan le plus
lourd depuis décembre 1970, où une explosion dans l’état du Kentucky avait fait 38 morts. Pour ce site, la
Commission de santé et de sécurité des mines (MSHA) avait dénombré plus de 3 000 violations des
règles de sécurité depuis 1995.

En décembre 2008, les États-Unis ont également connu une catastrophe environnementale liée à
l’industrie charbonnière. La rupture du bassin de stockage de cendres de la centrale électrique de
Kingston (Tennessee) a déversé près de 4 millions de m³ de boues, contaminant les eaux de surface et
les eaux souterraines en répandant des quantités importantes de métaux lourds comme l’arsenic et le
mercure.

Russie

Les accidents dans les mines de Russie(5) sont courants en raison de la vétusté des infrastructures et des
violations des règles de sécurité. En mars 2007, une explosion entraîne l’effondrement dans la galerie
d’une mine à proximité de Novokouznetsk à 3 000 kilomètres à l’est de Moscou. Cet événement provoque
la mort de 110 mineurs. Il s’agit de l’accident minier le plus meurtrier depuis la chute de l’URSS. En mai
2010, un autre coup de grisou dans une mine du même bassin minier fait 68 morts et 23 disparus.

Chine

Les mines chinoises sont considérées comme les plus dangereuses du monde. En 2010, les autorités
officielles chinoises font état de 2 433 morts liées à cette activité.

Voici quelques accidents majeurs depuis 2005 :

février 2005 : 213 mineurs meurent suite à une explosion dans une mine de Fuxin (Liaoning, nord-est).
Il s’agit de l’accident le plus meurtrier en Chine depuis 1942 (1549 morts) ;
août 2005 : une mine du Guangdong, au sud du pays, est inondée. Le bilan s’élève à 123 morts ;
décembre 2007 : près de Linfen, au nord du pays, une explosion dans une mine provoque la mort de
105 mineurs ;
avril 2010 : 115 mineurs sont remontés après 8 jours dans une mine inondée à Wanjialing. Le bilan fait
état de 23 morts.

Les enjeux

Limiter les risques professionnels

Différents procédés sont installés dans les mines :

les systèmes de ventilation évacuent les poussières de charbon et les gaz responsables d’asphyxie. La
ventilation des poussières de charbon avec neutralisation à l’eau (arrosage) prévient des risques
d’explosion et d’incendie ;
l’utilisation d’arrêts-barrages réduit les effets d’une explosion. Il s’agit de bacs avec des poussières
stériles (non combustibles) ou de l’eau, qui se répandent lorsque le contenant est brisé par le souffle
de l’explosion ;
des canalisations, des unités de pompage et des réservoirs peuvent être prévus pour maîtriser les
risques d’inondations ;
le renforcement des galeries grâce à des poutres (soutènement) est un moyen de parer aux
éboulements de la mine.

La surveillance des infrastructures, la robotisation et l’automatisation participent aussi à la sûreté des


mines de charbon. La détection d’anomalies dans les paramètres de sécurité (teneur en gaz, température,
présence de fumées, etc.) permet une alerte précoce et limite les accidents.

La prévention de ces risques dépend de la modernité des équipements mais aussi des législations en
vigueur qui ne sont pas les mêmes dans tous les pays producteurs de charbon. Des normes
réglementaires effectives et l’application de règles de sécurité sont encore des objectifs à atteindre pour
l’industrie charbonnière, surtout dans les pays en développement.

Réduire l’impact environnemental

Des techniques comme la capture et le stockage du CO2 pourraient diminuer l’impact environnemental de
la filière charbon(6).

Récupération du méthane

Le méthane issu des mines est une source d’énergie, récupérable lors de l’extraction du charbon et après
celle-ci. Cette pratique permet de diminuer l’émission de GES tout en réduisant le risque d’explosion dans
la mine.

Amélioration du rendement énergétique des centrales à charbon

Cette méthode est actuellement la plus efficace pour réduire les émissions de CO2 liées à la combustion
du charbon. Mais elle est insuffisante : les centrales à charbon restent des sources de pollution
atmosphérique (oxydes d’azote, dioxyde de soufre). On qualifie de « charbon propre »(7) l’ensemble des
techniques et des technologies qui visent à améliorer les rendements énergétiques de ces centrales et à
réduire les émissions de polluants (NOx, SO2, etc.) et de gaz à effet de serre (CO2).

Capture et stockage géologique du CO2

Ce procédé consiste à récupérer les émissions de CO2 issues de la filière charbon pour les injecter
profondément dans le sous-sol.

Si elle n’est pas rentable économiquement aujourd’hui, la filière devrait connaître un développement
industriel à l’horizon 2020.

ex : projet britannique de White Rose visant à capter 90% du CO2 issu de la centrale à charbon de Drax
(Yorkshire) et de le stocker sur un site en mer du Nord (financement par le programme NER300)

Les acteurs

Centres de recherche

La réduction de l’impact environnemental fait l’objet de programmes de R&D, en particulier sur la capture
et le stockage du CO2.

Ces projets sont conduits à travers le monde par des organismes de recherche tels que le BRGM (Bureau
de Recherche Géologique Minière) en France ou l’ORNL (Oak Ridge National Laboratory) aux États-Unis.

Industriels
Les gestionnaires ont des responsabilités face aux risques de l’industrie charbonnière. Des groupes tels
que Rio Tinto (Etats-Unis) ou Anglo American (Afrique du Sud) développent des technologies améliorant
la sûreté des mines et la protection environnementale. Certains industriels comme Alstom lancent des
projets d’installation d'unités de captage du CO2 sur les centrales électriques à charbon.

Organisations internationales

Le Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat regroupela Chine, les Etats-Unis,
l’Inde, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et le Canada. Il vise à favoriser les échanges techniques entre
les pays partenaires, dans l’objectif d’améliorer les exploitations minières et leur sûreté.

L’Organisation Internationale du Travail encourage l’adoption à grande échelle des pratiques de sécurité
dans les mines. Dans cet objectif, elle publie des directives pratiques proposant des orientations sur les
mesures d’élimination ou de prévention des risques.

dernière modification le 19 août 2014

Sources / Notes
1. Données de BP et de la World Coal Association
2. 113 ans de production au rythme actuel à fin 2013 selon le BP Statistical Review of World Energy de juin 2014
3. Recommandations thérapeutiques pour la prise en charge des patients exposés à Bacillus Anthracis dans des
circonstances naturelles
4. La silicose, Aide-mémoire de l'OMS
5. State strategy and private tragedy shape the Russian coal sector, ISCIP
É. Les technologies du charbon propre - Captage et stockage géologique du CO2, IFP EN
7. Le charbon propre : mythe ou réalité ? , Groupe de travail du délégué interministériel au développement durable

Académies des technologies (National Academy of Technologies of France)


World Coal Institute
Organisation Internationale du Travail

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