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COURS DE CARBOCHIMIE
Chef de Travaux José KUNANA MANANGA
PLAN DU COURS
Chap. 1 : Généralités sur le charbon
1.1 : Introduction générale
1.2 : Le charbon, une ressource naturelle complexe
Chap. 2 : Procédés de conversion du charbon
2.1 : Pyrolyse du charbon
2.2 : Gazéification du charbon
2.3 : Liquéfaction du charbon
2.4 : Techniques de conversion « in situ »
Chap. 3 : Etude de quelques procédés carbochimiques
3.1 : Procédé de récupération du Soufre
3.2 : Procédé Plomb et B,T,X
3.3 : La chimie du Benzol et Gaz de cokerie
3.4 : Le procédé UDEX
3.5 : Le procédé IFP
BIBLIOGRAPHIE
1. Marc Ferretti : La valorisation du charbon – Gazéification, Liquéfaction,
Carbochimie. Technique et Documentation Lavoisier, 1982
2. H. Jeanmart : Caractérisation de la biomasse / Cours 2008-2009
3. M. L. Bilanda : Cours de Chimie industrielle / Faculté Polytechnique UNILU.
2:
CHAP.1 : GENERALITES SUR LE CHARBON
1.1 : INTRODUCTION GENERALE
La stratégie optimale du développement énergétique sur le plan international fait l’objet de
débats passionnés et varie d’ailleurs en fonction des conditions nationales très diverses.
Mais, il est certain qu’avec l’épuisement graduel de réserves pétrolières, elle fera une place
certainement importante au charbon, bien que variable suivant le pays.
En effet, fixer le rôle futur du charbon n’est pas une tâche aisée. Il faut évaluer les
possibilités de ce combustible, non pas à la lumière des services qu’il a rendu dans le passé,
mais en tenant compte d’une véritable prospective technologique.
Il est vrai que nos réserves en combustibles fossiles solides représentent près de 80% des
ressources fossiles exploitables, soit sept fois plus que le pétrole et le gaz. Ainsi, il est
normal que notre monde assoiffé d’énergie se tourne une fois de plus vers les combustibles
solides, plus spécialement le charbon, quand les autres s’épuisent.
En effet, le charbon dispose de multiples atouts : son abondance est suffisante pour lui
permettre de subvenir aux besoins énergétiques du monde pendant plusieurs décennies,
couvrant par là-même la période nécessaire à la mise en place des nouvelles technologies
(solaires, biomasse,…). En outre, le charbon est plutôt mieux reparti à la surface de la
planète que ne le sont les ressources pétrolières confinées dans des régions privilégiées du
globe. Son caractère universel en fait un combustible sûr.
La structure chimique extrêmement complexe du charbon peut être très largement mise en
valeur par des techniques déjà bien connues : gazéification, liquéfaction, etc.
Mais l’intérêt du charbon n’est pas seulement énergétique. Devenant la principale source
de l’atome de carbone, il est à la base d’une chimie organique assez différente de celle qui
dérive du pétrole : c’est la carbochimie.
La Carbochimie c’est au fait une branche de l’industrie chimique qui exploite les sous-
produits de la distillation de la houille (combustible minéral solide riche en charbon).
Cette époque se signale aussi par une forte explosion démographique. Des populations en
mouvement émigrèrent, défrichèrent, colonisèrent des territoires nouveaux, et construisirent
des villes neuves. L’explosion démographique causa ravages et destructions dans
l’environnement de l’Europe médiévale. On détruisit des milliers d’hectares de forêts pour
augmenter la superficie des terres arables et des pâturages.
Le bois était alors le principal combustible tant à usage domestique qu’industriel. Il servait
à la construction des maisons, des moulins à eau et à vent, des ponts, des machines à
tisser, des installations militaires et des forteresses, des navires, etc.
Les conséquences d’un tel gaspillage se firent rapidement sentir. Ainsi, l’augmentation du
prix du bois en raison de sa rareté croissante devint catastrophique. Il fallut importer du bois
de Scandinavie, et chercher un combustible de remplacement. Le charbon fut ce nouveau
combustible.
Dans le dernier quart du siècle, plusieurs inventions (dynamo de Gramme, lampe à filament,
moteur asynchrone) ouvrent au charbon une voie nouvelle : l’électricité.
Après la première Guerre Mondiale, le charbon affirme sa place prépondérante tant comme
source d’énergie que matière première.
A partir de 1925, à la suite des travaux de Georges Claude sur la fabrication de l’ammoniac,
le gaz provenant des fours à coke devient la matière première d’une industrie de synthèse
qui oriente l’industrie charbonnière vers la chimie.
Le charbon qui est extrait à l'heure actuelle provient de générations de végétaux morts,
accumulés au fond d'anciens marais tropicaux. Ces débris végétaux ont d'abord formé une
matière organique compacte, la tourbe. Puis, des couches de sédiments se sont
progressivement accumulées sur la tourbe ; la température au sein de ces couches et la
pression exercée par celles-ci ont entraîné une diminution progressive de l'humidité et accru
la teneur en carbone de la tourbe, formant ainsi le charbon.
A des époques géologiques reculées, et surtout pendant l'époque carbonifère, une grande
partie du monde fut couverte d'une végétation luxuriante qui poussa dans les marais.
Nombre de ces plantes étaient des sortes de fougères, certaines aussi hautes que les
arbres. Cette végétation mourut et se retrouva sous l'eau, où elle se décomposa
progressivement. Lors du processus de décomposition, la matière végétale perdit des
atomes d'oxygène et d'hydrogène, laissant un dépôt à forte teneur en carbone. C'est ainsi
que se formèrent des tourbières. Avec le temps, des couches de sable et de boue en
suspension dans l'eau sédimentèrent sur certains des dépôts de tourbe. La pression de ces
couches sous-jacentes, mais aussi les mouvements de la croûte terrestre et parfois la
chaleur des volcans agirent pour comprimer et durcir les dépôts, produisant ainsi du
charbon.
Un simple examen à l’œil nu suffit à se convaincre que le charbon est une substance
extrêmement hétérogène. Cette diversité tire son origine à la fois de celle des végétaux de
départ (algues, champignons, fougères, arbres,…), de leurs éléments constitutifs et des
différences dans les conditions de dépôts et de macération (durée, température, pression,
pH, présence ou absence d’oxygène).
Une diversité supplémentaire est apportée par l’évolution (« houillification ») qui a conduit
successivement des débris végétaux initiaux aux différents types de charbon que voici :
Composition de la biomasse
D’après les hypothèses en cours, la houille doit son origine à des débris des végétaux qui
auraient subi une série de transformation physico-chimique d’ordre mécanique (pression et
diffusion) dans un milieu anaérobique jusqu’à la carbonisation quasi-totale pour devenir
houille.
Le schiste bitumeux serait issu de transformation d’algues monocellulaires et de
microorganismes décomposés dans un milieu limoneux (paquet de terre). C’est un
combustible intermédiaire entre solide et liquide.
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Structure chimique, formule représentative et procédés de conversion
Le tableau ci-dessus montre que dans la composition des combustibles solides organiques
il y a 2 parties : la partie organique et la partie inorganique ou minérale. La partie organique
est essentiellement constituée de C, H, O et parfois de N. Cette partie est déterminante du
point de vue qualité du combustible solide et pour l’explication du comportement physico-
chimique de ce dernier.
La partie stérile (minérale) du combustible est essentiellement constituée d’eau
d’imprégnation et de cendres minérales (carbonates, silicates, phosphates, sulfates,
sulfures de Fe, Mg, Al, K, Na, Ca,…).
D’une manière générale, lors de la distillation la partie minérale va constituer le résidu solide.
Et, lors de la quantité de soufre est déterminante pour la qualité du combustible et pour tous
les produits qui résultent du traitement thermique.
Et, lors de la gazéification, la partie minérale se transformera en cendre dont la température
de fusion est située entre 1080 et 1525 °C.
Le soufre est déterminant pour le comportement des combustibles solides organiques. Il est
dans le combustible sous forme de sulfates et de sulfures. Apres la distillation, le soufre se
retrouve en partie dans le produit de distillation (gaz recueillis) tandis que la plus grande
partie se retrouve dans le résidu solide sous forme de sulfates.
Le tableau mentionne aussi de matières volatiles. Elles sont des produits gazeux ou des
vapeurs résultant des liquides et de l’eau au cours du chauffage de combustibles solides ou
liquides en vase clos.
Le rendement en matière volatile est obtenu en déterminant la perte en poids d’un
combustible solide après chauffage à une température d’une quantité indiquée du même
combustible.
L’agglomérat est la propriété d’un combustible solide de donner après distillation un résidu
solide compact.
Le pouvoir calorifique d’un combustible est la quantité de chaleur (kJ) dégagée par la
combustion d’une unité de masse ou de volume de ce combustible. Il est fonction de la
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composition d’un combustible, du taux d’humidité du combustible et des conditions de
température et de pression.
Le charbon est la source d'énergie fossile la plus abondante et la mieux répartie dans le
monde. Cependant, les gisements ayant actuellement une importance commerciale se
trouvent exclusivement en Europe, en Asie, en Australie et en Amérique du Nord.
Parmi les gisements d'Europe centrale citons ceux de Pologne, de République tchèque et
de Hongrie. Le bassin houiller le plus étendu et le plus riche de l'ex-Union soviétique est
celui du Donbass, entre les fleuves du Dniepr et du Don ; de grands gisements sont aussi
exploités depuis peu dans le Kouzbass, en Sibérie occidentale. Les bassins houillers de la
Chine du Nord-Ouest, parmi les plus grands du monde, n'ont connu qu'un faible
développement jusqu'au XXe siècle.
Les réserves mondiales de charbon dépassent de loin celles de tout autre combustible
fossile. Les experts de la Conférence Mondiale sur l’Energie estiment que les ressources
géologiques mondiales de toutes les variétés de charbon s’élèvent à 10,125Btec ; parmi
celles-ci 0,636 Btec sont des réserves aujourd’hui techniquement et économiquement
récupérables. Ces seules réserves représentent 245 années de la production courante. Les
ressources géologiques sont pour leur part fabuleuses puisqu’elles constituent l’équivalent
de près de 3.900 ans de production annuelle actuelle (2.600 Mtec).
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Réserves et ressources de charbon de toutes natures
Les Compagnies pétrolières se tournent vers le charbon. La plupart des pays industrialisés
ont annoncé, voire décidé, une stratégie charbonnière.
La distillation sèche consiste à chauffer un solide pour le purifier ou séparer ses différents
constituants en produisant des composés liquides ou gazeux (qui peuvent ensuite se
resolidifier). Au fur et à mesure de la distillation, le produit recherché condense et est
collecté. Cette méthode demande généralement des températures plus élevées que la
distillation liquide. On peut l'utiliser pour obtenir de l'essence à partir de charbon ou de bois.
On peut également l'utiliser pour briser des sels tels que les sulfates par thermolyse, dans
ce cas est produit du dioxyde de soufre ou du trioxyde de soufre (gaz) qui pourra être
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dissous dans l'eau pour produire de l'acide sulfurique. C'est de cette manière qu'on
produisait initialement l'acide sulfurique
La cokéfaction est un procédé par lequel les résidus lourds issus de la distillation du pétrole
ainsi que ceux issus du craquage sont transformés en produits pétrolier légers et en coke.
Ce procédé peut être considéré comme un type de craquage en permettant de transformer
une partie des produits lourds en produits légers plus intéressants du point de vue
économique. Le reste des résidus est transformé en produit solide, le coke, appelé aussi
coke vert (green coke en anglais) ou coke de pétrole.
Le procédé consiste à faire passer les résidus dans un four entre 400 à 500 °C
puis dans un silo où les éléments solides sont récupérés par lavage du flux à l'eau alors que
les composés gazeux sont évacués pour traitement et récupération. Le procédé est
intéressant du point du vue économique pour son faible investissement comparé aux
installations de craquage conventionnelles.
Le coke issu de ce procédé est ensuite principalement utilisé comme combustible ou
matériau pour électrode en fonction de sa teneur en impuretés métalliques.
Tous les corps organiques complexes sont composés de chaînes de molécules (polymère ;
par exemple plastiques, caoutchouc, bois, papier, etc.). La chaleur permet de casser cette
chaîne et de produire des molécules organiques plus petites, par exemple de méthane CH4.
Lorsqu'un corps solide, comme du bois, brûle, cela se fait souvent de la manière suivante :
- L'humidité éventuelle est évaporée (déshydratation).
- La chaleur de la flamme décompose la matière en molécules légères.
- les molécules légères, du type méthane, brûlent avec le dioxygène de l'air O2.
On a donc en fait une combinaison pyrolyse/combustion d'un gaz, la combustion entretenant
la pyrolyse jusqu'à disparition du corps organique.
La plupart du temps, on parle de pyrolyse pour la décomposition sans flamme (par exemple
la décomposition des graisses dans le processus de nettoyage d'un four dit « à pyrolyse »).
2.1.3 : Applications
La maîtrise des flux et des températures permet de récupérer des condensats de vapeurs
(dont à température ambiante) pour par exemple produire une huile pyrolytique, qui peut
servir de carburant, et peut également fournir quelques produits chimiques comme du
phénol. La partie non condensable comprend un mélange de nombreux gaz (CO, CO 2, H2,
CH4, etc) et peut également servir de combustible. La proportion des différents produits
dépend de la matière première mais surtout des conditions de pyrolyse.
Une pyrolyse longue (plusieurs heures à plusieurs jours selon le volume de bois ou
déchets végétaux et selon le matériel utilisé), à température modérée (400 °C), dite aussi
carbonation produit du charbon de bois (charbon végétal) - technique séculaire,
récemment améliorée pour ses développements industriels (pyrolyse plus rapide, dont
pyrolyse de quelques minutes, voire secondes à des températures de 500 à 800 degrés qui
produit alors moins de charbon et plus de vapeurs.
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2.1.3.1: Semi-cokéfaction du charbon
La semi-cokéfaction est une distillation jusqu’entre 250°C et 550°C en milieu hermétique.
Le chauffage peut être intérieur ou extérieur. D’où les produits sont bruts et peu libérés par
le chauffage. C’est pourquoi ils sont grossiers ou primaires.
2. Le goudron de houille est un liquide très visqueux, noir brun, d’odeur spécifique, de
densité 1,7. Sa quantité en (en %) dans la houille traitée est de 5,5% de la houille de
départ. Sa composition est liée à la nature de la houille traitée et a la température de
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cokéfaction. Le goudron de houille comprend 58 constituants différents servant de
matières de base à d’autres synthèses organiques.
Exemples : dans les industries de colorants, des matières plastiques, des fibres
synthétiques, des insecticides, etc.
3. Benzène brute, il y a dedans le sulfure de benzène, le toluène et de xylène. La
quantité de ce benzène brut est de 10% de la quantité de la houille de départ. Par
distillation du benzène brut, on obtient des aromatiques purs (benzène, toluène,
xylène,…)
4. Les eaux ammoniacales, elles servent à la fabrication de l’ammoniac.
Le carbure de calcium, de formule brute CaC2, se présente sous la forme de cailloux qui
peuvent paraître naturels, bien qu'ils soient produits de manière industrielle.
Le carbure de calcium était produit dans des fours électriques contenant un mélange de
coke et de chaux, suivant la réaction :
Il n'existe plus aucune production industrielle française de carbure de calcium depuis l'année
2000.
Le gaz peut être utilisé pour des applications industrielles, études chimiques ou pour
s'éclairer au moyen d'une lampe à acétylène, toujours utilisée en spéléologie.
La spéléologie est l'activité qui consiste à repérer, explorer, étudier, cartographier et visiter
les cavités souterraines, puis à partager ses connaissances. Celui qui pratique ainsi est
appelé un spéléologue.
La gazéification est une méthode réputée plus efficace que la combustion traditionnelle pour
l’extraction d’énergie à partir des différents types de matières organiques.
Un des avantages de la gazéification réside dans la production d’un gaz de synthèse
pouvant être transformé en essence de synthèse (biocarburant de deuxième génération)
via l’utilisation du procédé Fischer-Tropsch, afin de ménager les ressources fossiles
d’hydrocarbures. Ce biocarburant présente un bilan en rejet de CO2 neutre si le gaz de
synthèse provient de la biomasse (procédé BtL, biomass to liquid).
Le syngaz peut aussi être utilisé directement dans un moteur à combustion interne ou servir
à produire de l’hydrogène par la réaction du gaz à l'eau et du méthanol ; enfin il permet de
produire de l’électricité par un cycle combiné à gazéification intégrée ou encore il peut
alimenter directement une pile à combustible de type SOFC. En outre, la géométrie du
réacteur et sa température d’utilisation (supérieure ou inférieure à la température de fusion
des cendres ≈1 200 °C) sont favorables à la purification ou au raffinage du gaz obtenu, en
éliminant les particules abrasives comme les cendres (matière minérale contenue dans les
plantes) et le chlorure de potassium.
Presque tous les types de matières organiques (bois, biomasse, ou même déchets
plastiques) conviennent pour la gazéification : aussi ce procédé constitue-t-il une voie de
choix pour la production d’énergies renouvelables. En particulier, la gazéification de la
biomasse peut présenter un bilan carbone moins pénalisant que les énergies fossiles.
Le procédé le plus ancien utilise la réaction dite de gaz à l’air dans un gazogène. Elle est
exothermique et ne nécessite pas d’apport de chaleur. Etant facile à réaliser, on conçoit
qu’elle ait été la première à être mise en œuvre ; mais elle donne un gaz de faible pouvoir
calorifique (1.00 à 2.000 kcal/m3 le plus souvent) contenant 20 à 30% de monoxyde de
carbone (CO) et 10 à 20% d’hydrogène (H2).
5) 𝐶 + 𝐻2 𝑂 → 𝐶𝑂 + 𝐻2 − 28,3𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
3. Conversion catalytique ;
6) 𝐶𝑂 + 𝐻2 𝑂 → 𝐶𝑂2 + 𝐻2 + 10,11 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
4. Hydrogazéification ;
(8) 𝐶 + 2𝐻2 → 𝐶𝐻4 + 20,9 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
(7)+(8) = (9) 2𝐶 + 2𝐻2 𝑂 → 𝐶𝐻4 + 𝐶𝑂2 + 2,71 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
5. Méthanation catalytique ;
(10) 𝐶𝑂 + 3𝐻2 → 𝐶𝐻4 + 𝐻2 𝑂 + 49,18 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
(11) 2𝐶𝑂 + 2𝐻2 → 𝐶𝐻4 + 𝐶𝑂2 + 59,29 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
(12) 𝐶𝑂2 + 4𝐻2 → 𝐶𝐻4 + 2𝐻2 𝑂 + 39,44 𝑘𝑐𝑎𝑙/𝑚𝑜𝑙
Pour augmenter la proportion de gaz combustible (CO et H2) et, partant le pouvoir
calorifique, on utilise la réaction du gaz à l’eau en envoyant un courant de vapeur d’eau sur
le combustible. Cette réaction étant endothermique, elle nécessite un apport de calories. Le
rendement est notable au-delà de 300°C. On obtient finalement un gaz à pouvoir calorifique
supérieur à celui du gaz à l’air, atteignant 2.000 à 3.000 kcal/m 3. Ce gaz contient 30 à 40%
de CO et 30 à 40% de H2.
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Pour augmenter encore le pouvoir calorifique, on a recours à trois réactions possibles
suivantes :
Après les deux premières phases, on a un gaz dont la teneur en méthane (CH4) varie de 28
à 69% selon les procédés, le pouvoir calorifique variant parallèlement de 2.700 à 4.000
kcal/m3.
Après méthanation, la teneur en CH4 atteint 90% et le pouvoir calorifique 8.500 kcal/m3 : on
obtient un gaz substituable au gaz naturel ou « gaz naturel de substitution » (GNS).
2.2.3 : Les filières
Le premier met en œuvre les réactions de l’oxygène, de la vapeur d’eau, du charbon, et des
gaz produits (oxyde de carbone, gaz carbonique, hydrogène, méthane, hydrocarbures
supérieurs, benzols, goudrons). L’oxygène consommé peut être celui de l’air (les gaz
produits contiennent alors de l’azote ou de l’oxygène pur.
La seconde voie utilise les réactions de l’hydrogène et du charbon : l’hydrogène peut se
faire en phase gazeuse ou en phase liquide ; dans ce dernier cas, le charbon est traité au
préalable par un solvant organique, et l’on obtient, outre les hydrocarbures gazeux, des
hydrocarbures liquides : ceux-ci à leur tour, peuvent être gazéifiés par l’action de
l’hydrogène. Les produits finaux sont des hydrocarbures liquides (essentiellement du
benzène), du GNS (méthane), des hydrocarbures supérieurs, de l’hydrogène et un résidu
solide carboné (le semi-coke).
Les procédés de gazéification font, ou non, appel à une source auxiliaire de chaleur : ils
sont ainsi selon le cas autothermique ou allothermique.
La chaleur des réactions de gazéification peut être fournie au gazogène selon quatre
processus :
L’hydrogénation est orientée vers la production du GNS ; elle ne nécessite pas de phase de
conversion, ni de méthanation ; seule subsiste une phase de purification différente de celle
de l’oxyvapogazéification.
Exemple : Procédé d’obtention de GNS par oxyvapogazéification et méthanation
Vapeur
Gazéification Air ou oxygène
𝐶𝑂, 𝐶𝑂2 , 𝐻2
𝐻2 𝑂, 𝐻2 𝑆
Conversion
𝐶𝑂, 𝐶𝑂2 , 𝐻2 , 𝐻2 𝑆 Récupération du soufre
𝐻2 𝑆
Purification
𝐶𝑂2
𝐶𝑂, 𝐻2 Rejet à l’atmosphère
𝐻2 𝑂
Méthanation catalytique
𝐶𝐻4 , 𝐻2 𝑂
𝐻2 𝑂
Déshydration
𝐶𝐻4
Dans la plupart des cas, les réactions de gazéification sont exécutées dans l’une ou l’autre
des quatre configurations suivantes : en lit fixe, en lit fluidisé, en suspension ou en milieu
liquide.
Dans les gazogènes à lit fixe (ou mobile), le lit de charbon à gazéifier, stationnaire, est
traversé par un flux montant de gaz. En fait, pour que la production soit continue, le lit glisse
lentement vers le bas du gazogène, et se trouve en permanence alimenté par du charbon
frais, tandis que les cendres sont éliminées en fin de gazéification.
Ces gazogènes donnent satisfaction avec des charbons non agglutinants dont les cendres
ont un point de fusion élevé ; néanmoins, on parvient à gazéifier des charbons agglutinants
et l’on scorifie les cendres.
On distingue les gazogènes à lit fixe (ou mobile) et « cendres sèches » de ceux à
« scorification » les premiers requièrent de grandes quantités de vapeur pour éviter la fusion
des cendres (ce qui obstruerait les mécanismes servant à leur évacuation) ; on y limite le
niveau de température en diluant l’oxygène et en exploitant l’endothermicité de la réaction
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de la vapeur d’eau et du carbone. Néanmoins, la température des cendres est peu aisée à
contrôler, et l’on s’arrange pour qu’elle soit proche de leur point de fusion de façon à ce que
leur évacuation ne pose pas de problème et que leur teneur en carbone soit minimum.
On évite ces difficultés dans les gazogènes à lit fixe (ou mobile) et à scorification puisque
l’on autorise des températures élevées (plus de 1.900°C) dans la zone d’oxydation ; les
cendres en fusion s’échappent sous forme d’un laitier. La vapeur ne sert ici qu’à maintenir
la gazéification. Les résidus sont pauvres en carbone tandis que le gaz brut est enrichi en
CO et appauvri en H2 et en CO2 : son pouvoir calorifique est supérieur à celui du premier
type de gazogène à lit fixe.
Dans les gazogènes à suspension (dits encore à « transport » ou à « flux entraîné »),
le charbon finement divisé est entraîné par un courant gazeux (mélange de vapeur et
d’oxygène ou d’air, ou hydrogène) dans la zone de réaction où se produit la gazéification,
généralement à haute température (1.500 à 2.000°C). Les solides peuvent être entraînés
dans le réacteur par un milieu liquide, ce qui est suivi par l’évaporation de ce liquide (huile
recyclée par exemple) et éventuellement réaction avec les solides (cas de l’eau) ; dans une
autre configuration d’oxyvapogazéification, une boue formée de charbon frais (ou de semi-
coke recyclé) est injectée dans le gazogène avec de l’oxygène pour qu’il y ait une
combustion partielle à la température de fusion des cendres.
Cette procédure a l’avantage de la simplicité, mais crée une forte demande en oxygène qui
sert en partie à vaporiser l’eau de la boue.
Les sels fondus sont choisis pour leur effet catalytique entraînant la production de monoxyde
de carbone et d’hydrogène à partir de la réaction de la vapeur sur le charbon : le charbon
finement broyé est entraîné par de l’air ou un mélange vapeur-oxygène vers le bain de sels
fondus dans un réacteur sous pression (10 à 80 bars) ; les constituants minéraux sont
dissous dans le bain qui doit nécessairement être régénéré.
La gazéification au fer en fusion présente l’avantage d’éliminer toute trace de soufre des
gaz bruts. Du charbon finement divisé, entraîné par de la vapeur est envoyé sur le bain pour
y subir une pyrolyse, puis une oxyvapogazéification. Le semi-coke résiduel est dissous dans
le fer chaud et y subit une réaction complémentaire avec de la vapeur, de l’hydrogène ou
de l’oxygène également insufflé dans le bain.
N.B. : Dans la suite du cours, nous allons seulement étudier quelques gazogènes à
lits fixes (ou mobiles) et à lits fluidisés.
27:
Comparaison de gazogène à lit fixe
Au début des années 1930, F. Danulat et O. Hubmann ont décrit les moyens à mettre en
œuvre pour exploiter les possibilités du gazogène d’oxyvapogazéification : le gazogène
alimenté par du charbon, de l’oxygène et de la vapeur d’eau opère sous une pression de de
10 à 30 bars et fournit un gaz qui, après épuration, a un pouvoir calorifique compris entre
4.000 et 4.500 kcal/m3.
28:
Voici le Gazogène Lurgi ainsi que les différentes fonctions qu’il remplit :
L’application du procédé Lurgi est limitée aux particules et morceaux de charbon broyé de
plus de 2 mm ; ceux-ci sont convertis dans un réacteur sous une pression de 20 à 30 bars,
29:
avec une température maximale entre 700 et 900°C. La durée de l’opération est de l’ordre
d’une heure. Les gaz bruts s’échappent à une température de 300°C (lignite) à 600°C.
Le gazogène comporte à sa base une grille tournante qui supporte le charbon, permet
l’élimination des cendres et sert à l’introduction du mélange d’oxygène et de vapeur d’eau.
Le gazogène Lurgi doit nécessairement être incorporé dans une installation de purification
des gaz : lavage par jet d’eau pulvérisée ou « scrubber », récupération de la chaleur qu’il
véhicule dans un générateur de vapeur, conversion catalytique à l’aide de la vapeur
emportée par les gaz bruts afin d’ajuster les teneurs respectives de l’hydrogène et du
monoxyde de carbone aux niveaux désirés.
Les premières recherches sur les gazogènes à scorification ont été menées en 1955 par la
British Gas Council, en son centre de recherche de Midlands. Les travaux cessent dix ans
après avec la découverte du gaz de la Mer du Nord.
Sous l’impulsion de la Continental Oil Company, les travaux reprirent en Grande Bretagne
à partir de 1975, à Westfield près d’Edimbourg en Ecosse.
Des essais comparatifs avec un gazogène de type Lurgi ont montré que le gazogène à
scorification consomme 5 fois moins de vapeur et produit un gaz dont le pouvoir calorifique
est 20 % supérieur grâce à une teneur en monoxyde de carbone plus grande et une très
forte diminution de la teneur en gaz carbonique.
31:
Le Gazogène British Gas-Lurgi
C’est une installation pilote à lit fixe et fusion des cendres, dérivé du Gazogène Lurgi. La
grille rotative du gazogène de Lurgi est éliminée et remplacée par une sole réfractaire ; au-
dessous se trouve une chambre de trempe à l’eau des cendres en fusion. Les hautes
températures dans le gazogène permettent de produire 2 à 3 fois plus de gaz que dans le
Lurgi classique (à même section section droite de gazogène) et de consommer 4 à 5 fois
moins de vapeur (à même consommation d’oxygène).
Ce type de gazogène convient bien aux charbons peu humides (les lignites doivent être
séchés), renfermant moins de 15% de cendres, celles-ci devant avoir une relativement faible
température de fusion.
32:
Gazogène expérimental à scorification du GFERC (Grand Forks Energy
Research Center)
Ce procédé à lit fluidisé exploite un brevet déposé en 1922 par Fritz Winkler, qui a donné
lieu à la première installation à caractère commercial à Leuna (Allemagne) en 1926,
consommant tout d’abord de l’air.
A partir de 1933, tous les gazogènes Winkler commercialisés ont été conçus pour
consommer de l’oxygène et fournir un gaz semi-riche (3.100 kcal/m3).
Leurs qualités essentielles sont la fiabilité et la simplicité de fonctionnement. Ce sont des
réacteurs travaillant à pression atmosphérique et température relativement basse. Ce type
de gazogène traite des charbons fortement réactifs, les lignites en particulier, ainsi que des
houilles anthraciteuses ; on est parvenu à gazéifier des charbons légèrement agglutinants
ainsi que des charbons à haute teneur en cendres.
Depuis 1978, un nouveau développement est donné au procédé Winkler par une société
allemande, qui vise l’obtention de pressions et températures élevées.
Les pressions plus élevées permettent d’accroître la vitesse de gazéification et d’augmenter
la capacité des réacteurs. L’augmentation des températures contribue également à
l’accroissement de la vitesse de gazéification et améliore la qualité du gaz (enrichissement
des teneurs en monoxyde de carbone et hydrogène). Par contre, le risque de fusion des
cendres n’est pas écarté pour autant. Des essais de laboratoire en Allemagne ont démontré
l’intérêt d’ajouter de la dolomie pour augmenter la température de fusion des cendres qui
ont tendance à s’effriter ; de plus la dolomie permet d’éliminer le soufre avec les cendres.
Dans le procédé Winkler, le charbon broyé puis séché est introduit dans un gazogène à lit
fluidisé par une vis sans fin. Il réagit avec l’oxygène et la vapeur d’eau assurant la fluidisation
du lit, donnant un gaz avec 30 à 50% d’oxyde de carbone, 35 à 45% d’hydrogène. La
température dans le réacteur qui fonctionnait jusqu’alors à une pression à peine supérieure
à la pression atmosphérique, varie de 800 à 1.100°C. Le carbone n’ayant pas réagi est
converti dans un réacteur secondaire avec la vapeur produite par une chaudière placée
dans le gazogène primaire : cette disposition permet d’éviter tout encrassement des
conduites par les cendres entraînés dans le gaz, ceux-ci étant partiellement refroidis avant
leur sortie du réacteur.
36:
Dans le procédé CO2 – acceptor, le charbon broyé et séché est distillé dans un réacteur à
lit fluidisé opérant à 800°C sous une pression de 10 à 20 bars. Le semi-coke résiduel est
transporté dans un courant de vapeur surchauffée au gazogène. La réaction de
vapogazéification s’y produit en présence de dolomie qui, après fixation du CO 2 et de H2S,
retourne par transport pneumatique à air comprimé vers le régénérateur alimenté également
en semi-coke amené du réacteur par de la vapeur. L’injection d’air dans le régénérateur
permet de brûler le semi-coke et d’y maintenir la température à plus de 1.050°C pour assurer
la calcination.
Les gaz bruts (3.950 kcal/m3) sont refroidis dans un récupérateur de chaleur, dépoussiérés
et purifiés. D’autre part, comme le rapport H2/CO est de l’ordre de 3,2, il n’est pas utile de
les enrichir en hydrogène avant la méthanation. Leur constitution est en effet : 14,1% CO ;
44,6% H2 ; 5,5% CO2 ; 17,1% H2O ; 17,4% CH4 ; 0,37% C2H6 ; 0,2% N2 ; 0,8%NH3 ; 0,03%
H2S.
Les gaz d’échappement du régénérateur sont dépressurisés, dépoussiérés et purifiés avant
d’être refroidis et éliminés par une cheminée.
Une unité expérimentale, consommant 15 t/jour de charbon a été construite à Waltz Mill
(Pennsylvanie) et fonctionne depuis janvier 1975. Les essais ont été menés avec ou sans
système annexe de distillation du charbon afin de pouvoir optimaliser le procédé, en vue
éventuellement de lui adjoindre une unité de méthanation. L’unité de distillation améliore en
effet la teneur en méthane des gaz bruts, mais cette amélioration ne suffit pas à compenser
l’accroissement correspondant du coût des installations et des frais de maintenance. Dès
lors pour Westinghouse, le meilleur choix consiste à utiliser le gazogène sans distillation
préliminaire.
38:
Comparaison des performances du procédé Westinghouse avec et sans distillation
préliminaire
- la distillation préliminaire permet d’obtenir des gaz bruts plus riches en méthane ;
- l’adjonction du méthanateur nécessite une phase de conversion plus poussée
dans la configuration avec distillation préliminaire du fait du plus faible rapport
H2/CO.
Voici ce que serait une unité commerciale basée sur le procédé Westinghouse
Dans ce procédé, le charbon broyé et séché est envoyé pneumatiquement vers le gazogène
à lit fluidisé. La fusion des cendres dans le lit chaud sous une pression de 16 bars provoque
leur agglomération et leur évacuation par effet de gravité. Les gaz bruts s’échappent du
gazogène à 980°C ; ils sont purifiés dans un cyclone (et le semi-coke est recyclé) puis lavés
et refroidis.
CENDRES
REJETTES
41:
Voici ce que serait un ensemble de distillation et de gazéification selon le procédé de
Westinghouse :
42:
2.3 : LA LIQUEFACTION DU CHARBON
2.3.1 : Généralités sur la liquéfaction
Depuis plus de cinquante ans, de nombreux chercheurs sont parvenus, par une
hydrogénation du charbon, à obtenir des produits liquides. L’objectif recherché jusqu’à ces
dernières années, était de fabriquer un carburant possédant un indice d’octane élevé, afin
de pouvoir le substituer à l’essence tirée du pétrole. Les processus d’hydrogénation mis en
œuvre sont alors très coûteux.
Grâce à leur structure micellaire et à leur texture poreuse développée, certains charbons
sont partiellement solubles dans divers solvants. A basse température (au-dessus de
200°C), les plus actifs sont des amines aliphatiques (éthylènediamine) ou aromatiques
(pyridine, quinoléine) : on parvient ainsi à extraire 15 à 20% de la substance organique des
charbons peu houillifiés. Mais, la solubilité décroît quand le rang augmente, et devient
43:
pratiquement nulle à partir des demi-gras. Par contre, à plus haute température (au – dessus
de 250°C), les hydrocarbures liquides à structure aromatique polynucléaire arrivent à
dissoudre 80 à 90% des charbons gras, avec un maximum d’efficacité entre 30 et 37% de
matières volatiles. L’élévation de la température facilite la dissolution, mais aussi la
présence dans le solvant de cycles hydroaromatiques agissant comme donneurs
d’hydrogène.
Le degré d’hydrogénation est bien plus sévère qu’en solvolyse, de sorte que le problème de
séparation des solides est moins aigu ; de plus, le soufre est en quasi-totalité converti en
H2S, l’oxygène en H2O ou en CO2, et l’azote en NH3. Ces produits sont rejetés sous forme
gazeuse ; le produit liquide est de ce fait plus propre que le charbon raffiné.
En règle générale, le coût de l’hydrogénation directe est grevé par le besoin de grandes
quantités d’hydrogène, entre 150 et 300 m3 par baril de produits liquides synthétiques. Cet
hydrogène est produit le plus souvent par oxyvapogazéification des résidus solides de la
liquéfaction, suivie de la conversion du monoxyde de carbone.
Le rang, ou degré d’houillification, rassemble dans un paramètre les conditions qui ont
prévalu pendant l’accumulation des végétaux, le type de végétation, et la nature des
dégradations dues aux divers assemblages de chacun des constituants élémentaires de la
végétation (ou « macéraux ») et des minéraux non-organiques. Le second facteur décrit la
phase métamorphique, pendant le recouvrement des végétaux par une succession de
sédiments créant ainsi de fortes pressions et des températures relativement élevées. Les
45:
températures, pressions et conditions d’enfouissement ont déterminé le degré de
transformation des produits organiques, donc le rang du charbon.
L’extraction par solvant est un outil analytique employé depuis fort longtemps par les
chercheurs ; on a aujourd’hui encore recours à cette technique pour qualifier le degré
d’hydrogénation d’un charbon.
En laboratoire, le mélange réactif est, après évacuation des produits gazeux, d’abord
soumis à l’extraction par du benzène. Ainsi, toute matière insoluble est considérée comme
étant un résidu non hydrogéné. Après avoir éliminé le benzène de l’extrait, on emploie de
l’hexane (on a également fait usage du pentane, de l’heptane, du cyclohexane) pour séparer
le produit en deux fractions : l’une insoluble dans l’hexane (mais soluble dans le benzène)
c’est « l’asphaltène », l’autre soluble dans l’hexane c’est « l’huile ». Mais, certains auteurs
définissent tout produit liquide soluble dans le benzène comme étant une « huile » ; on le
désigne cependant plus souvent comme étant la fraction « liquide », ou « liquide total ».
Certaines matières insolubles dans le benzène ne sont pas toujours entièrement formées
de carbone non hydrogéné : au cours de ces dernières années, on est parvenu à dissoudre
dans la pyridine une fraction de ces matières ; aussi nomme-t-on cette fraction
« préasphaltène » ou « asphaltol », et le résidu non hydrogéné (« semi-coke », « coke »)
47:
est la fraction du charbon insoluble à la fois dans le benzène et dans la pyridine. Le
préasphaltène se différencie de l’asphaltène et de l’huile par sa haute viscosité.
2.3.3 : La pyrolyse
Elle est aussi un outil de liquéfaction du charbon qui permet d’augmenter le rapport H/C en
diminuant le nombre d’atomes de carbone. Le procédé fournit d’appréciables quantités de
gaz et de semi-coke, ainsi qu’un produit liquide, le goudron de houille dont on améliore la
qualité par hydrogénation, désulfurisation, etc.
La liquéfaction pyrolytique est d’autant plus efficace que la durée d’exposition des produits
aux températures élevées est courte ; les réactions mises en jeu sont très sensibles à la
présence de catalyseurs ou d’inhibiteurs, stimulant la formation de radicaux libres, ou au
contraire bloquant leur propagation.
2.3.4 : La liquéfaction indirecte
Elle consiste le plus souvent à produire d’abord un gaz pauvre ou semi-riche par
oxyvapogazéification du charbon (à la SASOL sud-africaine, ce gaz est fabriqué par des
gazogènes Lurgi), puis à l’hydrogéner en présence de catalyseurs. Selon la nature du
catalyseur, les teneurs respectives d’hydrogène et de monoxyde de carbone dans le gaz,
et les conditions opératoires, il est possible d’obtenir des gaz, de l’essence, du kérosène,
du carburant pour moteur Diesel ou du mazout : ainsi la souplesse caractérise cette classe
de procédés dont le plus connu est sans conteste le procédé de Fischer – Tropsch, qui
permet en outre de fabriquer du méthanol et de l’acétone. Les catalyseurs employés sont à
base de fer, cobalt, nickel, ruthénium, oxyde de zinc et oxyde de thorium.
La réaction de base du procédé de Fischer – Tropsch est exothermique (39,4 kcal à 227°C).
𝐶𝑂 + 2𝐻2 → (−𝐶𝐻2 −) + 𝐻2 𝑂 (+39,4 𝑘𝑐𝑎𝑙)*
𝐶𝑂 + 𝐻2 𝑂 → 𝐻2 + 𝐶𝑂2 (+9,5𝑘𝑐𝑎𝑙)*
La synthèse peut aussi conduire à la formation d’alcools ; les réactions fondamentales sont
les suivantes :
Des réactions secondaires sont indésirables, telles que la formation de méthane au contact
du cobalt et du nickel :
De plus avec un catalyseur au fer, l’eau ainsi formée se combine au monoxyde de carbone
suivant la réaction de conversion du gaz à l’eau ; finalement, on observe la réaction globale :
2𝐶𝑂 + 2𝐻2 → 𝐶𝐻4 + 𝐶𝑂2 (+60,8 𝑘𝑐𝑎𝑙)*
49:
Enfin, au-dessus de 300°C, le méthane peut être formé par hydrogénation du gaz
carbonique :
A la SASOL sud-africaine, la synthèse Fischer – Tropsch est mise en œuvre dans deux
types de réacteur : le premier, dénommé « système ARGE », est un réacteur à lit fixe de
catalyseurs répartis dans de nombreux tubes verticaux immergés dans une chaudière. La
chaleur dégagée par les réactions y est utilisée pour produire de la vapeur. Le second est
le réacteur « SYNTHOL » à catalyseur en suspension (ou lit fluide entraîné) mis au point
par la firme américaine Kellogg Company.
Les composés obtenus par le procédé SYNTHOL sont essentiellement des hydrocarbures
légers : pour 74,5% ce sont des essences (C5 – C11), pour 12,2% du gazole et du mazout,
pour 3,4% des huiles moyennes, et pour 9,7% des produits à point de fusion moyen ou
élevé, et des composés aromatiques ou oxygénés (alcools, cétones).
A titre de comparaison, le réacteur ARGE fournit davantage de coupes légères (C1 – C4), et
deux fois moins d’essence (C5 – C11) en raison des différences entre les températures de
réaction, entre les temps de résidence du gaz de synthèse dans le réacteur, et entre les
concentrations de catalyseur.
50:
L’usine Sud-africaine SASOL exploite le procédé de Fischer-Tropsch de liquéfaction avec
deux types de réacteur, l’un à lit fixe (ARGE) et l’autre à lit fluidisé (SYNTHOL).
51:
Réacteur ARGE
52:
Procédé SYNTHOL dans SASOL II
53:
Comparaison des procédés ARGE et SYNTHOL mis en œuvre à la SASOL
ARGE SYNTHOL
Température (°C) 230 330
Pression (bars) 25 22
Taux de conversion du mélange (H2 + CO) (%) 65 85
Rapport H2 / CO 1,7 2,8
Sélectivité
CH4 5,0 10,0
C2H4 0,2 4,0
C2H6 2,4 6,0
C3H6 2,0 12,0
C3H8 2,8 2,0
C4H8 3,0 8,0
C4H10 2,2 1,0
C5 + 3,5 8,0
C5 – C12 (essence) 19,0 31,0
C13 – C18 (combustible Diesel) 15,0 5,0
C19 − C21 6,0 1,0
C22 − C30 } huiles lourdes 17,0 3,0
C31 → 18,0 2,0
Produits chimiques (sauf acides) 3,5 6,0
Acides 0,4 1,0
100,0 100,0
N.B. : La « sélectivité » est ici la distribution (exprimée en pour-cent) des atomes de carbone
ayant subi la synthèse de Fischer – Tropsch.
Dans l’usine SASOL II, le choix du procédé de liquéfaction s’est fait en faveur de SYNTHOL
pour sa haute productivité en essence.
Le choix du procédé SYNTHOL dans SASOL II a été dicté par plusieurs critères de choix :
importante production d’essence synthétique, possibilité d’expansion et d’accroissement
des capacités beaucoup plus aisée qu’avec le procédé ARGE, en particulier. L’éthylène
produit dans les réacteurs SYNTHOL est récupéré dans SASOL II, alors qu’il ne l’est pas
dans SASOL I.
Bien que n’étant pas mis en œuvre en Afrique du Sud, d’autres procédés peuvent être
employés pour la synthèse Fischer – Tropsch.
Les mécanismes de la Synthèse de Fischer – Tropsch
Tout débute par la sorption simultanée du monoxyde de carbone et de l’hydrogène par le
catalyseur métallique. Le monoxyde de carbone se trouve ainsi lié au métal sous la forme :
54:
𝑂 = 𝐶 = 𝑀. La liaison du carbone à l’oxygène est moins forte qu’auparavant, ce qui autorise
une première réaction avec l’hydrogène, donnant un complexe primaire :
55:
56:
57:
58:
59:
2.3.5 : Le procédé MOBIL (ou M, GAZOLINE)
Des recherches récentes effectuées par Mobil-Oil ont montré qu’un catalyseur (Zéolite)
permet, dans la synthèse de Fischer-Tropsch, d’élever l’indice d’octane du combustible
synthétisé à 95 (contre 70 à 75 en Afrique du Sud) tout en fournissant des produits
aromatiques de valeur (benzène, toluène, xylène).
En 1976, les chercheurs de Mobil découvraient, dans le cadre de leurs travaux sur les
zéolites que le méthanol (CH3OH) pouvait être converti en une essence à indice d’octane
élevé grâce à une nouvelle classe de zéolites de « forme sélective ».
La production d’hydrocarbures par le procédé Mobil comporte essentiellement trois étapes :
la gazéification du charbon, la synthèse de méthanol, enfin la conversion du méthanol en
essence.
L’hydrogénation du charbon en présence d’un solvant, sans catalyseur, est souvent appelée
« extraction » ou « dissolution » : il s’agit d’appliquer le traitement minimal donnant un
carburant propre.
Les solvants
Deux conditions essentielles doivent être remplies pour la dissolution du charbon. Il faut tout
d’abord le porter à une température supérieure à celle de son point de ramollissement afin
d’assurer sa décomposition thermique ; cette température de début de plastification dépend
du charbon, et se situe le plus souvent entre 325 et 375°C pour les houilles bitumineuses.
Ensuite, l’hydrogène doit être présent sous forme atomique ou de radical libre afin
d’empêcher la polymérisation des produits de la décomposition thermique.
Pour sa part, le solvant doit posséder la propriété d’être un donneur d’hydrogène : ainsi, la
tétraline C10H12 (1, 2, 3, 4 – tétrahydronaphtalène obtenu par hydrogénation du naphtalène)
a le pouvoir de donner quatre atomes d’hydrogène.
Pour la liquéfaction du charbon, il est d’usage de répartir les solvants en deux catégories :
les solvants spécifiques tels que le benzène ou la pyridine, souvent donneurs d’électrons,
peuvent dissoudre le charbon à basse température (moins de 200°C), et les solvants réactifs
qui dissolvent le charbon lors d’une réaction chimique à haute température ; ce dernier
groupe possède la qualité de donneur d’hydrogène ; la tétraline en fait partie.
L’intérêt commercial des solvants donneurs d’hydrogène est très important, ce qui explique
le volume de recherches dans ce domaine… à commencer par A. Pott et H. Broche qui
en 1934, firent l’extraction du charbon par un mélange ternaire de tétraline - phénol –
naphtalène. En 1948, M. Orchin et H. H. Storch testèrent de nombreux solvants à 400°C, et
les répartirent en trois classes selon leur pouvoir dissolvant. Les solvants les moins efficaces
sont des composés aromatiques à haut point d’ébullition, ou des composés
hydroaromatiques qui perdent seulement lentement leurs atomes d’hydrogène dans les
conditions expérimentales (dicyclohexyle, naphtalène, o-phényl phénol, diphénye, crésol).
L’effet de solvatation est amélioré avec les solvants qui sont de bons donneurs d’hydrogène
61:
et qui se déshydrogènent aisément dans les conditions d’hydrogénation du charbon ; tel est
le cas de la tétraline qui est un solvant à effet modéré. Un très bon solvant du charbon
possède, outre une structure cyclique hydroaromatique, un groupement oxhydryle
aromatique ; les deux composés o-cyclohexylphénol et 1, 2, 3, 4 – tétrahydro - 5 –
hydroxynaphtalène sont de très bons solvants. En application industrielle, il est fait usage
d’un mélange de solvants provenant d’une coupe de distillation ; ce sont souvent des sous-
produits du traitement du charbon (crésols, anthracène).
Le charbon raffiné est un carburant propre. Des études sont financées, aux Etats-Unis, par
l’Environmental Protection Agency (EPA) en vue de remplacer le charbon traditionnel par le
charbon raffiné dans les chaudières et générateurs de vapeur : la pollution atmosphérique
s’en trouverait sensiblement réduite ; les émissions d’anhydride sulfureux (SO2) par
exemple, pourraient diminuer de 60 à 72%.
Ce charbon raffiné pourrait trouver d’autres applications dans les industries chimiques et
métallurgiques (coke métallurgique, carbone pour anode, carburant solide de chaudières).
63:
2.4 : TECHNIQUES DE CONVERSION « IN SITU »
L’idée d’exploiter le charbon sans avoir à l’extraire date de 1868, et les premières tentatives
de gazéification in-situ ont été entreprises en Grande-Bretagne en 1912.
En effet, la difficulté d’exploiter des mines de plus en plus profondes et la difficulté de
recruter un personnel qualifié ont poussé les scientifiques de l’époque à réfléchir sur les
possibilités de travailler en mine souterraine avec des robots dotés de mains et de sens
artificiels, qui sont à même de réaliser le travail des mineurs pour l’extraction du charbon
commandés à partir de la surface.
Les techniques de conversion in-situ du charbon ont suscité, voici cinquante ans, de grands
espoirs d’exploitation de gisements de charbon même profonds et peu riches.
Plusieurs tentatives de gazéification souterraine furent effectuées en URSS, en Grande
Bretagne, en France. Mais, elles furent pour la plupart abandonnées en raison de la
pauvreté du gaz récupéré et des difficultés rencontrées pour contrôler et entretenir les
réactions chimiques.
Seule l’URSS continue à développer ces techniques, après une première tentative de
gazéification souterraine à Gorlovka, dans la région du Dombass en 1932. Et, le stade des
unités expérimentales fut dépassé à la fin des années 1950, quand six stations importantes
de gazéification in-situ furent construites.
La maîtrise ainsi acquise par l’URSS dans le domaine de la gazéification in-situ intéresse
les pays occidentaux. Des accords de coopération ont été signés, assortis parfois de
cession de licences d’exploitation par l’agence soviétique de brevets.
Comment créer le gazogène souterrain
Très globalement, il s’agit de faire en sorte que le charbon situé entre un sondage d’injection
et un sondage de réception puisse être en présence d’un comburant, le siège de réactions
de combustion et de réduction permettant d’emporter sous forme gazeuse l’énergie
contenue dans le charbon. Les réactions mises en jeu sont les mêmes que pour la
gazéification de surface.
Pour assurer la gazéification in-situ, il faut successivement créer entre les deux sondages
une liaison de faible résistance (donc de grande perméabilité), permettant au gaz comburant
de circuler en quantité suffisante, et assurer la permanence des réactions chimiques qui, en
consommant le charbon, permettent de recueillir le gaz combustible et chaud. Or, pour
entretenir les réactions de gazéification, il faut un fort débit de gaz : un tel débit ne peut être
établi qu’en réunissant les sondages par un véritable chenal souterrain. La confection de ce
chenal est une opération dispensable ; le diamètre du chenal peut aller de quelques
centimètres à plusieurs dizaines de centimètres.
64:
Les processus de gazéification in-situ
Comme dans tout procédé de gazéification du charbon, les réactifs et produits principaux
sont, outre le charbon : l’oxygène, l’eau, l’hydrogène d’une part, et les oxydes de carbone
et le méthane d’autre part.
La nature même du charbon et la géométrie de la veine sont deux des paramètres qui dictent
le comportement des processus mis en jeu au cours de la gazéification in-situ.
Dans les veines épaisses, au cours d’éboulements successifs, des moellons de charbon se
forment, de sorte que le charbon offre de grandes surfaces aux substances réactives
destinées à le gazéifier. Dans les veines minces, ce phénomène d’éboulement est
beaucoup moins marqué ; la gazéification va donc s’opérer différemment. De même les
charbons agglutinants n’auront pas la tendance au morcellement que possèdent certains
lignites.
Il en résulte qu’un processus de gazéification in-situ doit toujours être optimalisé par des
essais sur maquettes, en laboratoire, avant d’être mis en œuvre lors des essais en vraie
grandeur sur un site charbonnier.
65:
66:
Chap. 3 : Etude de quelques procédés carbochimiques
3.1 : Historique
La carbochimie s’est développée avec la cokéfaction du charbon. Cependant, au fil du
temps, la carbochimie qui était l’art d’accommoder les sous-produits, l’art de valoriser les
quelques pourcents de goudron et de gaz produits par la cokéfaction, est devenue
indépendante de la cokerie.
La carbochimie apparaît aujourd’hui comme un traitement chimique du charbon en vue
d’obtenir autre chose que du coke.
3.2 : Procédé de récupération du Soufre
La gazéification du charbon a été envisagée aux Etats-Unis avant la crise du pétrole dans
le cadre des mesures à prendre pour réduire la pollution de l’air par les produits de la
combustion de charbons à haute teneur de soufre. Les gaz résultant de la gazéification de
ces charbons sont riches en hydrogène sulfuré ; ils peuvent être épurés par extraction grâce
aux éthanolamines qui sont des solvants organiques basiques employés depuis longtemps
dans le procédé Girbotol.
L’hydrogène sulfuré est traité suivant le procédé Claus. Il est oxydé par l’anhydride sulfureux
obtenu par combustion d’une partie de l’hydrogène sulfuré, suivant les réactions :
𝐻2 𝑆 + 3⁄2 𝑂2 → 𝑆𝑂2 + 𝐻2 𝑂 (−123,9 𝑘𝑐𝑎𝑙)
2𝐻2 𝑆 + 𝑆𝑂2 → 3𝑆 + 2𝐻2 𝑂 (−34,2 𝑘𝑐𝑎𝑙)
La réaction résultante s’écrit donc :
3𝐻2 𝑆 + 3⁄2 𝑂2 → 3𝑆 + 3𝐻2 𝑂
Le procédé utilisé couramment à grande échelle pour purifier les gaz naturels à forte teneur
en hydrogène sulfuré, permet de récupérer sous forme de soufre élémentaire, la majeure
partie du soufre présent dans les combustibles solides.
Les quantités ainsi récupérées sont un apport positif à déduire du coût de la lutte contre la
pollution atmosphérique. Elles ne sont pas du tout négligeable et pèsent bien au contraire
sur le marché du soufre.
Le procédé Claus ci-dessous convertit l’hydrogène sulfuré en soufre.
67:
Procédé CLAUS
𝐶7 𝐻15 . 𝐶15 𝐻30 . 𝐶7 𝐻15 → 𝐶7 𝐻16 + 𝐶6 𝐻12 ∶ 𝐶𝐻2 + 𝐶14 𝐻28 ∶ 𝐶𝐻2
gazole lourd essence produit recyclé
70:
71:
72:
L’estérification est l’action d’un acide carboxylique sur un alcool.
Les besoins de l’industrie chimique organique en aromatiques ont pu être couverts, pendant
des décennies, par les cokeries ; la fabrication de coke pour les aciéries allait de pair avec
une production d’aromatiques en quantités pouvant satisfaire la demande.
L’amélioration des procédés de fabrication des aciers a conduit à la diminution de la
consommation de coke et de la production en substances aromatiques. Le pétrole est venu
se substituer au charbon qui n’a plus été en mesure de pourvoir à la demande.
Ainsi aux Etats-Unis, le charbon fournissait 50% du benzol consommé en 1953 (et près de
77% du benzène) ; sa part n’est plus que de 3% en 1980.
Source de BTX aux Etats-Unis : le charbon occupe une place modeste.
1965 1970 1975
Reformage catalytique 85% 81% 78%
Craquage du naphta 1% 10% 15%
Goudrons de houille 14% 9% 7%
75:
Depuis la hausse des prix du pétrole, de nombreux efforts se sont portés de nouveau sur la
fabrication de substances aromatiques à partir du charbon.
C’est que, à la sortie d’un four de carbonisation, on recueille, outre le coke solide, de
nombreux produits gazeux susceptibles d’être valorisés : des gaz renfermant 60%
d’hydrogène, 25% de méthane, 5% d’oxyde de carbone, 5% d’azote et 2% d’éthylène et
d’éthane, et également des produits condensables : eau, ammoniac dissous dans l’eau,
goudrons, benzol, … Le refroidissement des gaz de four de cokerie dans des condenseurs
s’accompagne d’une condensation des goudrons (matière visqueuse à la température
ordinaire, de couleur noire, insoluble dans l’eau et légèrement plus lourd qu’elle), et de
benzol brut ; ce dernier contient 63% de benzène, 13% de toluène, 8% de xylène, 10%
d’aromatiques supérieurs et 6% de produits non aromatiques.
Le Gaz de cokerie
Le raffinage du benzol brut a pendant longtemps fait appel au procédé BASF – SCHOLVEN :
le produit à purifier, issu des gaz de cokerie, est mis en présence d’hydrogène recyclé, sous
haute pression (20 à 50 bars), à une température comprise entre 300 et 360°C, sur un
catalyseur à base de molybdène ou de cobalt-molybdène. L’hydrogénation peut faire usage
non d’hydrogène pur, mais du gaz de la carbonisation dans lequel la pression partielle
d’hydrogène n’est que de 20 bars. Les hydrocarbures non saturés, et les composés du
soufre, de l’oxygène et de l’azote sont hydrogénés, tandis que les aromatiques restent
inchangés.
L’hydrogénation jusqu’à saturation de certaines fractions des hydrogénats de charbon
donne des composés perhydroaromatiques qui se décomposent thermiquement à pression
atmosphérique par rupture de l’un ou de plusieurs de leurs cycles benzéniques accolés, en
formant principalement du benzène et des oléfines légères (éthylène). Par contre si
l’hydrogénation n’est pas complète, la stabilité des cycles des composés hydroaromatiques
reste entière ; leur décomposition thermique ne donne dans les mêmes conditions
expérimentales que peu d’hydrocarbures aromatiques monocycliques (le benzène) et
d’oléfines légères.
Tant qu’il subsiste dans la molécule hydroaromatique polycyclique une seule double liaison,
le mécanisme prépondérant de sa dégradation thermique est déshydrogénation : on
retrouve alors dans les produits de craquage principalement le composé aromatique de
départ.
Divers autres procédés d’hydrogénation ont été mis au point en vue de l’obtention de benzol.
76:
Procédé de raffinage hydrogénant du benzol brut sous pression
Le pétrole
Le pétrole est aujourd’hui le principal fournisseur de benzol : par reformage catalytique
(platine) ou par craquage du naphta en éthylène donnant une « essence de pyrolyse »
renfermant plus de 70% d’aromatiques.
Des procédés de raffinage ont été mis au point pour la classe de produits ainsi obtenus, qui
sont utilisés maintenant à grande échelle afin de séparer le BTX.
Parmi ceux-ci figure la distillation azéotropique : les aromatiques sont séparés de la
paraffine et du naphtène au cours d’une distillation en présence de substances (acétone,
méthanol) formant avec le corps à éliminer des mélanges azéotropes dont la température
d’ébullition est inférieure à celle des aromatiques. Ce procédé, adapté au raffinage du
benzol de cokerie, peut conduire à un rendement de 98% en benzène pur et de 95% de
toluène pur.
Les méthodes de raffinage les plus utilisées sont la distillation extractive et l’extraction. Dans
la première de ces méthodes, les aromatiques sont d’abord dissous de manière sélective
dans un solvant à haut point d’ébullition : on élimine les corps non aromatiques au cours
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d’une première distillation, puis il faut séparer les aromatiques du solvant lors d’une seconde
distillation. On ne récupère ainsi que les composantes aromatiques désirées.
La liquéfaction du charbon par solvolyse ou par hydrogénation catalytique donne une
fraction riche en composés polycycliques hydrogénés : on y trouve toute une gamme de
composés qui vont du cyclopentane et cyclohexane à des hydrocarbures polycycliques à 4
ou 5 cycles.
Le procédé IFP emploie pour solvant du (CH3)2SO additionné de 10% d’eau. Il fait usage
de deux colonnes d’extraction fonctionnant à la température ambiante. Dans la première
d’entre elles, le solvant et les produits à traiter circulent à contre-courant ; un mélange de
solvant, d’aromatiques et d’hydrocarbures à bas point d’ébullition (du pentane par exemple)
est soutiré au fond de cette colonne et injecté dans le second extracteur traversé à contre-
courant par du pentane : le solvant est récupéré et recyclé vers le premier extracteur. Les
traces de solvant dans l’extrait sont récupérées dans un étage de lavage à l’eau ; une
colonne de distillation réalise la séparation du pentane et des aromatiques.
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De même, les non-aromatiques séparés dans le premier extracteur sont épurés du pentane,
de l’eau et du solvant.
FIN DU COURS