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Ecole Nationale Polytechnique

Laboratoire de Valorisation des Energies


Fossiles

13e Journée de l’énergie


Hôtel le Mas des Planteurs 15 avril 2009

Thème : les économies d’énergie et les énergies du


futur
Sujet : la biomasse et ses applications.

Auteurs : Mahdi Laoufi ,Hassan Bouhoun Ali , Pr C.E.Chitour


Laboratoire de Valorisation des Energies Fossiles. Ecole Nationale Polytechnique BP
182 Alger

Résumé :

La biomasse est par tradition une source d’énergie fondamentale, qui n’a perdu de son
importance que récemment avec le développement au XIXe siècle de l’utilisation
massive du charbon, puis surtout au XXe siècle, celle des hydrocarbures. Elle garde la
première place encore aujourd’hui en tant que source d’énergie dans les pays en
développement et elle pourrait être une solution (en tout cas partielle) aux problèmes du
changement climatique et de la production d’énergie car c’est une énergie renouvelable
et qui théoriquement possède un bilan Carbone nul puisque le carbone émis n’est autre
que le carbone absorbé par la plante durant sa croissance.

‫ا‬ ‫ﻣﻠﺨﺺ‬

‫ وﺧﺎﺻﺔ اﻟﺘﻄﻮر‬19 ‫اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻟﺤﯿﻮﯾﺔ ھﻲ ﻣﺼﺪر ﻟﻠﻄﺎﻗﺔ و اﻟﺘﻲ ﻟﻢ ﺗﻔﻘﺪ أھﻤﯿﺘﮭﺎ ﺑﺎﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ اﻟﺘﻄﻮر اﻟﮭﺎم اﻟﺬي ﻋﺮﻓﮫ اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﻔﺤﻢ ﻓﻲ اﻟﻘﺮن‬
‫وﻣﺎزاﻟﺖ ﺗﻤﺜﻞ ﻣﺼﺪر ﻟﻠﻄﺎﻗﺔ اﻷﺳﺎﺳﯿﺔ ﻓﻲ اﻟﺪول اﻟﻨﺎﻣﯿﺔ وﻣﻦ اﻟﻤﻤﻜﻦ ان ﺗﻜﻮن ﺣﻼ ﻟﺒﻌﺾ اﻟﻤﺸﺎﻛﻞ‬. 20 ‫اﻟﻜﺒﯿﺮ ﻟﻠﻤﺤﺮوﻗﺎت ﻓﻲ اﻟﻘﺮن‬
‫ﻛﺎﻟﺘﻐﯿﺮ اﻟﺒﯿﺌﻲ )اﻻﺣﺘﺒﺎس اﻟﺤﺮاري واﻟﺘﻠﻮث اﻟﺒﯿﺌﻲ( و ﻓﻲ إﻧﺘﺎج اﻟﻄﺎﻗﺔ ﻷﻧﮭﺎ ﺗﻌﺘﺒﺮ ﻃﺎﻗﺔ ﺟﺪﯾﺪة ﻧﻀﯿﻔﮫ ﻻن ﻛﻤﯿﺔ ﺛﺎﻧﻲ أﻛﺴﯿﺪ اﻟﻜﺮﺑﻮن اﻟﻤﻨﺒﻌﺚ‬
.‫ﯾﻌﺎد اﻣﺘﺼﺎﺻﮫ ﻣﻦ ﻃﺮف اﻟﻨﺒﺎت أﺛﻨﺎء اﻟﻨﻤﻮ‬
Sommaire :

-Introduction

-Définition de la biomasse.

- Potentiel dans le monde.

- Les techniques des transformations.

· La combustion.
· La pyrolyse.
· La gazéification.
· La biométhanisation.

-Domaines d’utilisation des technologies.

- Cas d’applications.

- Exemple des grands pays :

· Le brésil.
· Les états unis.
· L’union européenne.

-Cas de l’Algérie.

- Prévision pour le futur.

- Conclusion.

-Historique de la biomasse
Voici un bref historique des évènements qui ont marqué le développement de l’énergie
de biomasse des années 1800 à aujourd’hui.

Date Évènement

1812 • Une société gazière de Londres en Angleterre met à l’épreuve la


première utilisation commerciale de la pyrolyse, un procédé qui
consiste à chauffer de la biomasse dans un environnement sans
oxygène afin de produire une huile fluide.

1840 • Première utilisation commerciale d’un gazéifieur de biomasse.


L’appareil est fabriqué en France.

Années • Le bois est le principal combustible utilisé dans les maisons et les
1860 entreprises pour le chauffage et la cuisson. Le bois est également
utilisé pour produire de la vapeur destinée à des applications
industrielles ainsi que pour propulser les trains et les bateaux.

Années • Les gazéifieurs sont couplés à des moteurs pour la production


1870 d’électricité.

1876 • Le cycle d’Otto, inventé par le scientifique allemand Nicolaus


August Otto, est le premier moteur à combustion à utiliser de
l’essence à l’éthanol.

Années • Henry Ford utilise l’éthanol pour alimenter une de ses premières
1880 automobiles, le quadricycle.

Années • Le charbon commence à remplacer le bois pour la production de


1890 vapeur.

1900 • L’huile végétale est utilisée comme remplacement du diesel quand


l’inventeur allemand Rudolf Diesel fait la démonstration qu’un
moteur diesel peut fonctionner avec de l’huile d’arachide.

1908 • Henry Ford conçoit son modèle T avec l’idée que l’éthanol sera le
combustible principal utilisé par les automobilistes. Il construit une
usine de fermentation d’éthanol à Atchison au Kansas afin de
produire du combustible.

Années • Même si le bois demeure le combustible de choix dans les zones


1910 rurales de l’Amérique du Nord, le charbon fait son apparition dans
les habitations urbaines.

Années • Le kérosène et le mazout commencent à remplacer le bois comme


1930
principale source d’énergie.

• Aux États-Unis, l’éthanol est largement utilisé pour alimenter les


voitures durant les années 1920 et 1930. Au cours des années
1930, plus de 2 000 stations-service du Mid West américain offrent
du « gasohol » (de l’éthanol produit à partir de maïs).

Années • Après la deuxième Guerre mondiale, l’industrie du carburant à


1940 l’éthanol cesse ses activités aux États-Unis avec l’apparition de
carburants à base de pétrole à prix abordable.

Années • L’électricité et le gaz naturel remplacent le chauffage au bois dans


1950 la majorité des habitations et des édifices commerciaux.

Années • Des préoccupations concernant l’approvisionnement en pétrole brut


1970 et l’environnement contribuent à raviver l’intérêt pour l’éthanol et
d’autres sources d’énergie de biomasse. Les gouvernements
commencent à financer des recherches sur la conversion de la
biomasse en énergie utile et en carburant.

• Des entreprises comme Chevron, Texaco et Amoco Oïl Company


commencent à commercialiser des carburants contenant de
l’éthanol.

Années • Les prix élevés de l’énergie stimulent l’intérêt envers l’énergie de


1980 biomasse au Canada. Au Canada atlantique, par exemple,
d’importantes institutions et des écoles modifient leurs installations
de chauffage centralisé pour utiliser des déchets de bois.

• Construction de centrales alimentées à la biomasse en Amérique


du Nord.

• Une industrie de production électrique à partir de biomasse se


développe rapidement en Californie. En 1985, l’État produit 850
mégawatts d’électricité à partir de biomasse.

Années • Les préoccupations environnementales du public comme la


1990 pollution de l’air et le changement climatique incitent les
gouvernements du Canada et d’ailleurs à utiliser davantage des
sources d’énergie renouvelable comme la biomasse afin de réduire
les émissions de gaz à effet de serre, entre autres.

1990 • Aux États-Unis, la Loi sur la lutte contre la pollution de l’air (Clean
Air Act) oblige la vente de carburants oxygénés (comme les
essences à l’éthanol) dans les régions du pays qui affichent des
taux élevés de monoxyde de carbone. La Loi contribue grandement
à une augmentation de l’utilisation de carburants à l’éthanol dans le
secteur du transport. La production d’éthanol passe de 175 millions
de gallons (environ 663 millions de litres) en 1980 à 2,8 milliards de
gallons (environ 10,6 milliards de litres) en 2003.

• L’accroissement des préoccupations environnementales et des


changements de politiques gouvernementales stimulent la
production de biodiesel en Europe et aux États-Unis.

• Selon les Nations Unies, la consommation d’énergie de biomasse


représente environ 6,7 pour cent de la consommation totale
d’énergie à l’échelle mondiale.

1992 • Le gouvernement canadien accorde une exonération de la taxe


d’accise pour l’éthanol utilisé dans les mélanges de carburant.

2000 • Un sondage réalisé par l’Agence internationale de l’énergie auprès


de 133 pays révèle que la biomasse représente 10,5 pour cent de
la consommation totale d’énergie.

-Définition de la biomasse :

La biomasse désigne l’ensemble de la masse du vivant. L’énergie que l’on en tire,


parfois appelée bioénergie, est la plus anciennement utilisée par l’homme lorsque les
premiers feux de bois ont permis de cuire les aliments ou de chauffer les habitats. La
biomasse constitue toujours une importante source de chaleur individuelle ou collective
grâce au bois. Actuellement, de nombreuses petites entreprises et institutions utilisent
ce système. La biomasse est constituée par la masse de matières végétales (plantes
riches en carbone), et animales (protéines, graisses, matière osseuse) qui vivent en
équilibre sur une surface donnée de la terre. La biomasse est formée de l’ensemble des
organismes vivants sur les continents et dans les océans, qu’ils soient des micro-
organismes, des plantes ou des animaux. Cependant, son exploitation énergétique
concerne principalement les plantes et les arbres.
Grâce à la photosynthèse, mettant en
jeu les molécules de chlorophylle, les
plantes utilisent l’énergie solaire pour
recomposer l’eau qu’elles contiennent
dans leurs cellules et le gaz carbonique
de l’atmosphère en matières végétales.
D’autres mécanismes existent en
l’absence de lumière (grands fonds
marins).On parle de la biomasse
comme une source d’énergie quand on
utilise ces matières ou leurs sous
produits (bois, paille, fumier, herbe…)
pour fournir de l’énergie. Ainsi, elle
peut être brulée pour produire de la
chaleur (cheminée, chaudière à bois, cuisine) Source EDF

ou de l’électricité. Pendant des millénaires c’était la source principale d’énergie des


hommes et elle est encore très utilisée dans le tiers-monde. Elle peut aussi générer du
biogaz (lui-même brûlé) ou des biocarburants pour les véhicules. La ressource peut
aussi provenir de cultures énergétiques spécifiques. Dans le cas du bois, on peut ainsi
créer des taillis à courte rotation dont la plantation, la récolte (tous les trois à cinq ans)
et le conditionnement seront complètement mécanisés. Les rendements dépendent du
climat de la qualité des sols, des espèces (peupliers, saule...), des apports en eau et en
engrais. Pour les pays tempérés, le rendement moyen annuel est de dix tonnes de
matière sèche par hectare, avec des maximums de 20 t/ha, soit une ressource brute
d’environ 3,6 à 7,2 tep/ha. En comparaison, une forêt tropicale produit en moyenne 20 t/
ha/an de matière sèche, avec des maximums de 35t/ha/an. Les plantes peuvent aussi
faire l’objet de cultures énergétiques: plantes amylacées riches en amidon (blé,
topinambour...), plantes saccharifères riches en sucres (canne à sucre, betterave...),
plantes oléagineuses et protéo-oléagineuses (tournesol, colza, soja...).
•La valeur énergétique de la biomasse :

Equivalences énergétiques :
•1 tonne équivalent pétrole vaut 41,8 109J, soit 41,8 GJ

•3 tonnes de paille =1 tonne équivalent pétrole tep

•1 balle ronde = 350 Kg de paille

•1 tonne de paille = 400 L de fuel

•1 tonne de graines de céréales = 420 L de fuel

•1 tonne de paille = 2.3 stères de bois de chauffage

3 tonne de paille = 1 tonne équivalent pétrole


-Potentiel de la biomasse dans le monde :

Sou
rce : L.F. Albright, R.T.K. Baker (Eds.), Coke Formation on Metal Surfaces, ACS Symposium - Series 202, American Chemical
Society, Washington, DC.

Quantités de biomasse énergétiques dans le monde


Quantités de la biomasse (GT)

Produits forestiers 2,36

Produits agricoles non alimentaires 5,33

Résidus de culture 3,5

Résidus d’industrie du bois 2,1

Autres résidus 0,19


Total 13 ,5
Source IFP d’après world energy counco

II-Les techniques de transformation :

Les biocombustibles sont en compétition avec les combustibles fossiles traditionnels


que son le charbon, le gaz naturel et les produits pétroliers. Pour être compétitifs, les
biocombustibles doivent satisfaire les demandes des utilisateurs, notamment en ce qui
concerne la compétitivité du prix, la forme sous laquelle se présente l’énergie
(électricité, chaleur, carburant) et la disponibilité. Les combustibles fossiles traditionnels
présentent à cet égard des avantages importants : ils se transportent et se stockent
facilement, sans se détériorer, ils sont disponibles quand on en a besoin, l’aspect
physique sous lequel ils se présentent est constant.

Les biocombustibles se présentent, sous une grande variété de formes: sciures,


copeaux, plaquettes ou bûches de bois, déchets verts, effluents d’élevage, pailles,
coques, bagasse, etc. La densité énergétique des biocombustibles (rapport entre le
contenu énergétique d’un biocombustible et son volume) est faible, limitant ainsi leur
transport sur de longues distances dans des conditions économiques acceptables. De
plus, ils se décomposent plus ou moins rapidement, selon leur degré d’humidité et le
climat, ce qui rend plus difficile un stockage sur une très longue période. La production
d’énergie à partir de biomasse doit prendre en compte toutes ces contraintes, elle doit
faire appel aux technologies les plus appropriées en fonction des besoins énergétiques
à satisfaire et du type de biomasse à valoriser. Beaucoup de progrès ont été fait ces
dernières années pour optimiser les couts de production des bioénergies et augmenter
leur efficacité énergétique et environnementale. Ces technologies sont décrites dans ce
chapitre.

• Des systèmes de combustion directe des biomasses, ainsi que des nouveaux procédé
de co-combustion, associant des biocombustibles à des combustibles fossiles tels que
le charbon ou le gaz naturel .

• Des procédés thermiques améliorant les biocombustibles: pyrolyse (carbonisation),


gazéification.

• Des procédés biologiques transformant des biomasses très humides et


fermentescibles en biogaz.
Les procédés thermiques produisent des combustibles intermédiaires solides (charbon
de bois, bois torréfié), liquides (huiles pyrolytiques, méthanol, etc.) ou gazeux (gaz
pauvre, etc.). Les procédés biologiques conduisent également à des produits
intermédiaires gazeux (biogaz) ou liquides (éthanol, ester d’huiles végétales, etc.). Ces
produits sont ensuite convertis en chaleur et/ou en électricité à l’aide de divers
convertisseurs, des chaudières, des moteurs, etc.

La voie sèche
La voie sèche est principalement constituée par la filière thermochimique, qui regroupe
les technologies de la combustion, de la gazéification et de la pyrolyse.

La combustion :

La combustion est l'oxydation complète du combustible, en général en présence d'un


excès d'air, et produit de la chaleur. Les techniques de combustion de la biomasse
solide, et principalement du bois, sont nombreuses ; elles vont depuis les simples
poêles à bois individuels aux chaudières de petite puissance (40 kWth) pour le
chauffage d'ateliers ou de grosse capacité (20 MWth et plus) pour l'industrie. Dans le
cas des chaudières, la chaleur est transférée à un medium caloporteur, souvent l'eau.
L'eau chaude ou la vapeur ainsi obtenues sont utilisées dans les procédés industriels ou
dans les réseaux de chauffage urbain. La vapeur peut également être envoyée dans
une turbine ou un moteur à vapeur pour la production d'énergie mécanique ou, surtout,
d'électricité. La production combinée de chaleur et d'électricité est la cogénération.

La gazéification :

La gazéification de la biomasse solide est également une décomposition thermique de


la matière, mais en atmosphère réductrice (les quantités d'air sont réduites). Cette
gazéification est réalisée dans un réacteur spécifique, le gazogène. Le résultat est la
transformation complète de la matière solide, hormis les cendres, en un gaz
combustible. Ce gaz, après épuration et filtration, est alors brûlé dans un moteur à
combustion interne pour la production d'énergie mécanique ou d'électricité. La
puissance des gazogènes varie d'une dizaine de kWe à quelques MWe. La
cogénération est également possible avec la technique de la gazéification.

La pyrolyse :

La pyrolyse est la décomposition thermique de la matière carbonée sous vide ou sous


atmosphère inerte (absence d'air ou air fortement réduit). Elle conduit à la production
d'un solide, le charbon de bois ou le charbon végétal, d'un liquide, l'huile pyrolytique, et
d'un gaz combustible. La conduite de la pyrolyse peut être orientée vers la maximisation
de la production de charbon (on parle alors volontiers de carbonisation) ou d'huile
pyrolytique (distillation ou pyrolyse flash). Une variante de la pyrolyse, la thermolyse, est
développée actuellement pour le traitement des déchets organiques ménagers ou des
biomasses contaminées.

La voie humide :
Certaines techniques de la filière thermochimique (combustion, pyrolyse) peuvent
également traiter des biomasses humides. Mais ceci se réalise aux dépens de
l'efficacité énergétique. Il peut être plus intéressant avec ces biomasses humides -
déchets organiques verts très humides, déchets ménagers, effluents d'élevage, d'agro-
industrie - de les traiter par voie humide. La principale filière de cette voie est la
biométhanisation.

la biométhanisation : Celle-ci est une digestion anaérobie de la matière organique


réalisée dans un réacteur appelé digesteur. On distingue différentes technologies -
procédés continus ou discontinus, digesteurs à deux phases - qui produisent un gaz
riche en méthane et à haute valeur calorifique. Ce biogaz est brûlé en chaudière pour la
production de chaleur ou dans un moteur à combustion interne pour la production
d'électricité ; il est également possible de combiner chaleur et électricité (cogénération)
à partir d'une installation de biométhanisation. Le résidu solide de la digestion anaérobie
peut être utilisé comme amendement organique en agriculture en fonction de sa
composition chimique et de ses teneurs éventuelles en métaux lourds ou contaminants.
III-Domaines d’utilisation des technologies :

IV. Cas d’application :

La centrale biomasse :
Produit de l'électricité grâce à la vapeur d'eau dégagée par la combustion de matières
végétales ou animales, qui met en mouvement une turbine reliée à un alternateur.
1. La combustion : la biomasse est brulée dans une chambre de combustion en
dégageant de la chaleur.
2. Production de vapeur : la chaleur transforme l’eau de la chaudière en vapeur.
3. Production de l’électricité : la vapeur fait tourner une turbine qui entraine un
alternateur produit de l’électricité qui transporter dans des lignes.
4. La production du chauffage : à la sortie de la turbine une partie de la vapeur est
utilisée pour le chauffage grâce à un cogénérateur.

Les biocarburants
Face aux problèmes liés aux émissions de gaz à effet de serre et à la prochaine
pénurie d’hydrocarbures, les scientifiques recherchent des nouvelles sources d’énergie
pour faire rouler nos voitures et autres véhicules Un nouveau secteur voit donc
le jour, et offre certainement des possibilités assez intéressantes pour le futur. L’idée
est d’utiliser le potentiel agricole pour produire des substituts ou des compléments à
nos carburants actuels. Sous l’incitation et les directives européennes, les pays
européens commencent à développer un vrai secteur agroindustriel pour la production
de biocarburants. L’objectif fixé est d’incorporer de biocarburants dans l’essence ou le
gazoil. A l’heure actuelle, la majeure partie du chemin reste à faire puisqu’en 2004
seul 0,8 % de biocarburants était incorporé aux carburants fossiles La production
de biocarburants peut se diviser en 2 branches qui sont :
· La filière éthanol et les esters. La filière éthanol regroupe les alcools que l’on
incorpore directement à l’essence classique ou les ETBE qui sont des dérivés
de l’éthanol que l’on ajoute également à l’essence.
· La filière des biodiésels regroupe les différents esters d’huiles végétales,
principalement les EMHV, que l’on incorpore au diesel. Il en existe également
qui sont utilisés purs dans des moteurs adaptés.

La filière éthanol :
Les produits de la filière éthanol sont issus de sucres végétaux produits à base de
betterave, de blé, de maïs ou de canne à sucre. Ils sont produits par fermentation des
sucres ou de l’amidon, dans des usines spécialisées éventuellement, mais plus
généralement directement dans les raffineries de sucre.ils constituent ainsi un
sous-produit pour la raffinerie qui augmente la rentabilité de la raffinerie et permet un
éthanol à un coût moindre. Le procédé de production du bioéthanol dépend de la nature
de la biomasse, les sucres (provenant de la canne à sucre ou des betteraves) sont
fermentés .Pour l’amidon et la cellulose, il faut d’abord casser les longues chaînes
des molécules de polysaccharides par une hydrolyse acide ou enzymatique avant
que les sucres résiduels puissent fermenter et donner de l’éthanol. La purification de
l’éthanol par distillation est une étape coûteuse en énergie qui influe fortement sur le
rendement global du procédé .De nouvelles technologies ont permis des progrès
significatifs dans l’obtention d’éthanol, cependant, des avancées supplémentaires sont
encore nécessaires pour accroître le rendement global et permettre une meilleur
flexibilité des approvisionnements (résidus agricoles ,déchets domestiques…).
Les bioéthanols ne sont jamais utilisés directement, ils nécessitent des traitements
ou des techniques d’incorporation particulières car justement son incorporation à
l’essence est assez difficile.En effet, l’éthanol possède un caractère hydrophile gênant
qui entraîne une séparation en phase de l’essence et de l’éthanol et crée des dépôts.
De plus, son ajout à l’essence diminue le pouvoir lubrifiant et augmente la volatilité
de l’essence, ce que fait augmenter la tension de vapeur. Ainsi, notamment
en Europe, le taux d’incorporation est limité (pour le moment à 5 %) car la tension
de vapeur ne peut dépasser le seuil fixé par la commission européenne. En
revanche, des carburants avec des taux d’éthanol très variables sont commercialisés
aux USA et au brésil pour des véhicules adaptés, avec des moteurs acceptant des
« flexible fuel ».On devrait voir prochainement en la sortie d’un nouveau produit,
l’E85, qui est un carburant principalement issu du bioéthanol puisque 85% de ce
carburant est de l’éthanol d’origine agricole .L’autre gamme de sous-produits de la
filière éthanol est l’ETBE. C’est un mélange de 47 % d’éthanol et de 53 %
d’isobutène (carburant fossile), ce n’est donc pas un « pur » biocarburant. On l’incorpore
à l’essence, soit en raffinerie, soit éventuellement en dépôt .Ses caractéristiques
sont très similaires à celles du MTBE (méthyl tertio butyl éther, additif aux carburants
fabriqué à partir de méthanol et d’isobutène) Le seuil maximum d’incorporation est
pour le moment fixé à 15 % par les normes européennes.

Les biodiésels :
Les biodiésels (diester et EMHV) sont des dérivés d’huiles végétales ,Produites
à partir d’oléagineux tels que le colza, le tournesol, mais aussi le soja ,la palme, le ricin
L’avantage de ce type de biocarburants est notamment que initialement ,la production
de ces huiles n’est pas à vocation énergétique, mais le fabrication se fait dans des
usines à vocation alimentaire, l’huile une fois produite peut servi r tant pour des
besoins énergétiques (après éventuellement un traitement et l’incorporation) que pour
des besoins alimentaires. De plus, parallèlement à la production de l’huile, l’usine
va fabriquer du tourteau riche en protéines végétales pour l’alimentation du bétail. Les
EMHV s’incorporent au diesel, soit en raffinerie, soit en dépôt, car le mélange se
fait sans difficultés particulières et le stockage et le transport se font selon les
mêmes conditions que pour le diesel. Pour l’instant, lesnormes européennes ont fixé
un seuil maximal d’incorporation à 5 %, mais celui-ci pourrait bien être revu à
la hausse Il est également possible de l’incorporer à des taux beaucoup plus élevés
sous certaines conditions, notamment en France, il est permis d’aller jusqu’à 30 %
dans les flottes captives de transport. En Allemagne, il est même utilisé pur avec
certaines précautions préalables. On peut également utiliser des diesters, qui se
substituent totalement au diesel dans un moteur classique à gazole. Selon une étude d
e la société Ecobilan, le diester ne modifie pas de manière significative le rendement
par rapport au diesel, et le rapport énergie renouvelable fournie / énergie fossile
nécessaire est supérieur à 2. L’inconvénient possible est un pouvoir corrosif légèrement
supérieur. Actuellement la production des biodiesels est essentiellement
européenne. Elle s’élève à 2,6 millions de tonnes.

Evolution de la production de biocarburants dans le monde (en MT)

Source : F.O.light.

Bilan énergétique, environnemental et social des biocarburants :


Les biocarburants ont un bilan énergétique meilleur que celui de l'essence et du gazole.
Le rapport entre énergie mobilisée pour la fabrication du biocarburant et énergie
restituée par sa combustion évolue de 1 à 3 ; c'est-à-dire une restitution de 2 à 3 unités
d'énergie pour une seule unité mobilisée.

- 1 t de pétrole brut consommée restitue 0,87 tonne d'essence raffinée ou 0,92 t de


gazole.

- 1t de pétrole brut consommée (du champ au réservoir) restitue de 3 à 3,2 t d’EMHV,


4,5 à 5,5 t d’huile végétale pure, 1 t d’ETBE ou encore 2t d’éthanol.

Leur bilan environnemental plaide aussi largement en leur faveur. Éthanol et biodiesel
permettent de réduire de 60 à 70 % les émissions de gaz à effet de serre ; réduction des
gaz à effet de serre émis pendant l’ensemble du cycle de vie d’un carburant, de sa
production à sa combustion, pour un même contenu énergétique (cette réduction
correspond à la captation du CO2 dans l’atmosphère par les plantes grâce à la synthèse
chlorophyllienne). En 2004 en France, la consommation de biocarburants a ainsi évité
l’émission de 820 000 tonnes équivalent CO2.
L’utilisation des biocarburants permet par ailleurs de réduire sensiblement les émissions
d’hydrocarbures imbrûlés (combustion plus complète eu égard au meilleur indice
d’octanedes mélanges à l’éthanol) et de certaines particules (soufre, composés
aromatiques…).

En termes d'emplois enfin, on estime que 1 000 tonnes de diester ou d’éthanol


génèrent entre six et dix emplois quand la filière pétrolière classique n’en génère que
0,01 pour la même quantité de pétrole.

Exemple des grands pays :


Les marchés matures : Trois grandes régions dominent actuellement le marché
des biocarburants : les États-Unis, le Brésil et l'Europe .L'éthanol constitue la majeure
partie de la production mondiale, avec deux contextes très différents : le Brésil et les
États-Unis.

Le Brésil :
La principale utilisation de biomasse non alimentaire au Brésil est celle des
biocarburants, en particulier de l’éthanol issu de la fermentation de la canne à sucre.
L’éthanol hydraté (4% d’eau) sert dans des moteurs à alcool ou multi carburants ;
l’éthanol anhydre est un additif des moteurs à essence, il permet d’oxygéner
l’essence.Cette utilisation résulte d’une politique gouvernementale visant à acquérir une
indépendance économique vis-à-vis du pétrole : après le choc pétrolier des années 70,
le gouvernement brésilien a mis en place le « plan-alcool ». Ce plan était constitué
d’aides aux producteurs de canne à sucre et aux producteurs d’éthanol, mais aussi
d’une forte incitation fiscale en direction des ménages ; l’impôt était bien moindre s’ils
achetaient une voiture à alcool qu’une voiture à essence ou diesel, et l’essence et le
diesel subissaient des taxes très élevées. Le plan a eu de grosses répercussions : en
1984, 95% des véhicules produits au Brésil fonctionnaient à l’alcool et jusqu’en 1991
presque toute la canne à sucre produite était transformée en éthanol. Beaucoup de
ménages avaient fait le choix de l’alcool, qui leur revenait bien moins cher. Mais la
qualité de l’alcool produit varie beaucoup d’un producteur à l’autre, et peut abîmer le
moteur. Alors, quand les aides ont diminué, les ventes de voitures à alcool ont chuté, si
bien qu’en 2001 les incitations fiscales ont repris pour refaire décoller le marché. En
1986, 92% des véhicules vendus roulaient à l’alcool ; aujourd’hui le pourcentage est de
22%, et ce sont surtout des poids lourds, les entreprises de transport cherchant à
minimiser leurs coûts.

Aujourd’hui l’industrie de l’éthanol se tourne donc vers le commerce international : la


demande de biocarburant promet d’augmenter, vu les sommets atteints par le prix du
pétrole. Le gouvernement japonais a par exemple autorisé que l’essence soit enrichie
de 3% d’alcool à l’avenir, et d’autres pays riches se tournent vers la biomasse pour
échapper au poids toujours plus écrasant du pétrole. Un nouveau moteur bicombustible,
Flexfuel, pouvant fonctionner aussi bien à l’alcool anhydre qu’à l’essence, est
commercialisé depuis peu au Brésil et connaît des débuts prometteurs.Cette politique
d’incitation sur les véhicules à alcool est saluée par ceux qui n’y voient que la volonté de
réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole et de réduire l’émission de gaz à effet de
serre. Mais elle a aussi des conséquences environnementales et sociales
particulièrement importantes : d’une part, la production d’éthanol est une industrie qui
rejette des déchets hautement polluants, au Brésil ils se retrouvent dans les cours
d’eau. D’autre part, voyant qu’il y avait un bon filon dans la production de canne à sucre,
les grands propriétaires terriens, aidés par le gouvernement, ont accaparé une grande
partie des terres de petits paysans qui faisaient de l’agriculture vivrière, pour produire de
la canne à sucre et se remplir les poches. Cette politique a donc accru les inégalités
entre grands « fazendeiros » et paysans sans terres, inégalités qui constituent un
problème social majeur au Brésil.

Pour redresser un peu la balance, le gouvernement de Luis Inacio da Silva a lancé un


programme de production de biodiesels à partir de plantes oléagineuses, assorti d’un
label social visant à protéger les petits paysans des grands industriels. Dès 2008, il sera
obligatoire d’inclure 2% de biodiesels dans le gazole au Brésil.

Le Brésil se penche aussi sur les possibilités d’utiliser la biomasse pour produire de
l’électricité. En effet, pour l’instant, 95% de l’énergie électrique brésilienne provient
d’usines hydroélectriques, mais la construction de nouveaux barrages, dans ce pays qui
en compte déjà beaucoup, est problématique, du point de vue social et
environnemental. Donc la recherche se porte sur la possibilité de combustion de la
biomasse, dont la vapeur actionne une turbine qui produit de l’énergie électrique.
Enfin, le Brésil a ratifié le protocole de Kyoto et espère pouvoir accéder au marché des
crédits de carbone. C’est pourquoi les études sur les énergies du cycle fermé du
carbone, dont la biomasse, sont fréquentes actuellement.

Les Etats-Unis :
Aux Etats-Unis, la biomasse énergétique représente 3% de la consommation
énergétique totale. Elle est donc très minoritaire mais a cependant dépassé
l’hydroélectricité comme source d’énergie renouvelable. Actuellement il s’agit surtout de
production de chaleur par combustion du bois et de sa sciure pour l’industrie du papier,
mais aussi de production d’électricité à partir de sous-produits de l’industrie forestière et
des ordures ménagères.La part de biomasse dans la consommation énergétique des
Etats-Unis devrait cependant s’accroître dans le futur. En 2000, le Congrès a voté une
loi sur la recherche et le développement de la biomasse, visant à promouvoir la
recherche technologique dans ce domaine à travers l’Initiative Nationale pour la
Biomasse. Et, en 2005, dans son discours annuel sur l’état de l’union, le président Bush
a déclaré que d’ici vingt ans, la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole du
Moyen-Orient devrait avoir baissé de 75%. Pour ce faire, les Etats-Unis doivent trouver
d’autres sources d’énergies avec des coûts concurrentiels, par exemple le nucléaire ou
la biomasse .La recherche américaine en biomasse s’oriente principalement vers les
biocarburants. D’une part vers les biodiesels, obtenus en combinant un alcool (souvent
du méthanol) à une huile végétale, ou à de la graisse animale ou végétale. Les
biodiesels peuvent être utilisés purs ou comme additifs. D’autre part vers l’éthanol,
obtenu par fermentation d’une biomasse riche en glucides. Les technologies sont déjà
assez avancées mais le gros frein à l’utilisation massive des biocarburants aux Etats-
Unis reste leurs coûts, bien supérieurs à celui du pétrole. La recherche actuelle est donc
principalement dévolue à la minimisation des coûts de transformation. Ceci pourrait
passer par l’installation de bioraffineries, usines associant des procédés de
transformation de la biomasse et des équipements de production d’autres carburants.
Elles permettraient de réduire certains coûts, notamment liés au transport, puisque
l’essentiel de la production serait concentré.Les Etats-Unis n’ont pas ratifié le protocole
de Kyoto, ne peuvent donc pas prétendre à la mise sur le marché de crédits de
carbones, mais ils pourraient tout de même contribuer à la réduction de l’émission de
gaz à effet de serre, contraints économiquement et politiquement à développer des
énergies plus propres que le pétrole à l’avenir.
Production d’éthanol carburant dans les E-U-A :

Source CNAM.

L’Union européenne :
L’Union européenne a ratifié le protocole de Kyoto et s’est donc engagée à réduire ses
émissions de gaz à effets de serre. Tous les pays n’ont pas la même politique pour
atteindre ce but : la France se concentre principalement sur l’énergie nucléaire alors que
l’Allemagne a renoncé à la production de cette énergie et se tourne plutôt vers les
énergies renouvelables que sont l’énergie solaire ou encore l’énergie éolienne. Comme
nous l’avons vu, les potentiels de l’Europe en biomasse sont importants, aussi bien en
forêts qu’en terres agricoles. Actuellement, l’Union répond à 4% de ses besoins
énergétiques en utilisant de la biomasse ; les cultures principales pour cet usage sont le
bois, le blé, le mais, les pois, l’orge, le colza et le seigle. La Commission européenne a
fixé un objectif pour 2010 : 8,5% de l’énergie consommée à l’intérieur de l’Union
européenne devra provenir de la biomasse. Elle a donc lancé en parallèle des
programmes de recherche et développement. Le projet TIME vise à permettre des
avancées dans le domaine des biocarburants ; aujourd’hui, les Européens sont loin
derrière les Brésiliens et les Américains, et cherchent à développer des utilisations de
l’éthanol ou des biodiésels intéressantes tant sur le plan économique que du point de
vue environnemental. Le projet BIOÉLECTRICITÉ a quant à lui pour objectif de
développer la production d’électricité à partir de biomasse. Cela pourrait se faire en
cogénération, c’est-à-dire en production simultanée d’électricité et de chaleur à partir de
la biomasse ; dans cette technologie, la vapeur d’eau émise par la combustion de la
biomasse est utilisée pour actionner une turbine qui intervient dans la production
d’électricité. Mais d’où viendrait la biomasse qui ferait fonctionner tout ça ? La question
est importante et présente des enjeux multiples : doit-on privilégier les plantations
d’espèces d’arbres tels que le peuplier, qui se renouvèle rapidement, par rapport à
d’autres espèces comme le chêne ? Cette politique ne risque-t-elle pas de réduire la
biodiversité des régions européennes, voire d’augmenter la déforestation ? Et si la
biomasse utilisée n’est pas d’origine forestière, qu’elles sont les cultures qui peuvent
être envisagées ? Aujourd’hui, grâce ou à cause de sa Politique Agricole Commune,
l’UE est en situation de surproduction agricole ; cette surproduction pourrait être utilisée
comme combustible. Le chauffage à grain, par exemple, se développe dans certaines
régions européennes. Mais, à utiliser les cultures agricoles pour en faire de l’énergie, n’y
a-t-il pas un risque de voir se développer des monocultures intensives, accompagnées
d’engrais nocifs, ce qui constitue un risque environnemental majeur ?

La biomasse représente un fort potentiel énergétique pour l’Europe. Elle est une
solution à la dépendance énergétique actuelle de l’Union vis-à-vis des pays
exportateurs de pétrole, et son utilisation massive serait un facteur important de
réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est donc aux peuples et aux
dirigeants européens de saisir cette opportunité et de développer l’utilisation de la
biomasse dans un souci de respect de l’environnement.
Cas de L’Afrique :
Aujourd’hui, une des principales sources d’énergie utilisée en Afrique est le bois de
chauffage. Ceci est dû à la difficulté que rencontrent beaucoup de pays du continent à
se procurer des énergies, notamment fossiles, et ce, à cause du prix trop élevé de
celles-ci. Les besoins en énergie se limitent souvent encore actuellement à une source
de chauffage pour faire cuire la nourriture. De plus en plus de programmes
d’électrification des régions rurales sont développés, mais rarement les populations ont
les moyens de payer l’énergie électrique au prix du marché. Ainsi, une grande utilisation
est faite du bois et des déchets de l’agriculture et des activités humaines. Cependant
cette utilisation étant spontanée et non rationalisée, elle se caractérise trop souvent par
l’apparition de gros problèmes écologiques de pollution, mais aussi de déforestation et
de désertification. Actuellement, dans de nombreux pays d’Afrique sont mis en place
des programmes de coopération avec des organismes de pays développés pour
permettre à l’Afrique de trouver des solutions aux carences énergétiques auxquelles elle
doit faire face. C’est le cas notamment du projet Bepita, mené conjointement par cinq
partenaires européens et africains, dont le Cirad. Ce projet vise à améliorer les
compétences en matière de transformation de la biomasse ; il est caractérisé par deux
études, une effectuée en zone sèche au Burkina Faso, l’autre en zone humide au
Cameroun, et devrait permettre une bonne accessibilité des connaissances et un
transfert de technologie vers l’Afrique, pour aider les acteurs du développement local à
utiliser la grande quantité de biomasse disponible dans des conditions efficaces et
durables.

VII. Utilisation de la biomasse en Algérie :

En Algérie, un projet a été lancé par une société privée algérienne (Nakheel El
Djazair). L’objet de cette usine est d’exploiter la production non comestible de dattes
pour produire du Bioéthanol. Objectif à horizon 2008 : Produire 10.000 TM de
Bioéthanol. Objectifs à Long terme : Produire plus de 50. 000 TM de bioéthanol, à partir
de dattes non commercialisable. En Algérie, les biocarburants, ne peuvent pas
constituer, actuellement, une solution alternative à grande échelle, en terme de produits
de substitution, pour les carburants classiques, en raison de : Ils sont actuellement dans
le monde au stade de lancement ou d’essai. Ils sont produits, notamment pour la filière
Dérivées d’huiles végétales, à partir de produits agroalimentaires
Le potentiel de la biomasse en Algérie:

a) Potentiel de la forêt :
Le potentiel actuel est évalué à environ 37 Millions de TEP (Tonnes équivalent pétrole).

Le potentiel récupérable est de l'ordre 3,7 Millions de TEP. Le taux de récupération


actuel est de l'ordre de 10%.

b) Potentiel énergétique des déchets urbains et agricoles


5 millions de tonnes de déchets urbains et agricoles ne sont pas recyclés. Ce potentiel
représente un gisement de l'ordre de 1.33 millions de Tep/an

Situation Exploitation Bois du 1er Semestre 2008 :

REALISATIONS BOIS

CONSERVATION B.O. B.I. B.C. TOTAL

(m3) (m3) (St) (m3)


ANNABA
0 391 1 063 1 135

BEJAIA
0 0 0 0

ELTARF
0 2 685 210 2 832
GUELMA
0 0 0 0

JIJEL
590 65 181 781

SKIKDA
202 736 1 721 2 143

SOUK AHRAS
30 57 2 957 2 157

BORDJ BOU ARRERIDJ


0 0 0 0

BATNA
301 47 87 409

CONSTANTINE
0 0 0 0

KHENCHELA
0 0 0 0

MILA
0 0 0 0

OUM EL BOUAGHI
3 713 109 792

SETIF
5 65 675 543

TEBESSA
0 0 0 0

SOUS-TOTAL REGION "EST" 1 131 4 759 7 003 10 792

AIN DEFLA
381 153 140 631

ALGER
0 0 0 0

BLIDA
1 269 235 180 1 629

BOUIRA
16 385 361 654

BOUMERDES
0 0 0 0

CHLEF
723 739 313 1 681

MEDEA
85 0 9 91

TIPAZA
1 852 400 386 2 522

TISSEMSILT
295 54 800 909

TIZI OUZOU
0 170 1 355 1 119

DJELFA
0 0 3 175 2 223

M'SILA
0 2 763 0 2 763

SOUS-TOTAL REGION "CENTRE" 4 619 4 899 6 719 14 221


AIN TEMOUCHENT
0 0 0 0

MASCARA
0 0 0 0

MOSTAGANEM
0 0 0 0

ORAN
0 14 47 47

RELIZANE
214 1 400 1 127 2 402

SAIDA
0 0 0 0

SIDI BEL ABBES


34 54 2 89

TLEMCEN
0 0 0 0

TIARET
45 36 439 388

SOUS-TOTAL REGION "OUEST" 292 1 503 1 615 2 926

TOTAL BOIS DE COUPES 6 042 11 161 15 337 27 940

TOTAL BOIS EN MENUS PRODUITS 543 2 168 7 591 8 025

REALISATIONS

B.O. B.I. B.C. TOTAL


TOTAL GENERAL
(m3) (m3) (St) (m3)
6 042 11 161 15 337 27 940

Les atouts de la biomasse :


− Ressource renouvelable (photosynthèse),

− Gisements importants très diversifiés et répartis sur l'ensemble de la planète,

− filières de valorisation extrêmement variées (y compris sous- produits) et


pratiquées depuis l'antiquité,

− Valorisation fortement créatrice d'emplois supplémentaires.

− Exploitation et utilisations peu polluantes et peu génératrice de risques Sanitaires.

− Utilisation pratiquement neutre vis à vis du changement climatique.

− Développement favorisant une bio séquestration rapide et peu onéreuse du carbone


(sols, plantes, forêts, coquillages...) à travers des "choix sans regrets"(*).

− Technologies disponibles ("sur l'étagère") permettant la fabrication de "produits" à


multiples bénéfices (ex. bois v.s. béton, acier ou aluminium en termes de poids, de
flexibilité, de facilité de mise en oeuvre, mais surtout de contenu énergétique et de
séquestration de carbone ; biocarburants v.s.carburants fossiles ou dérivés de la
pétrochimie, en termes d'écobilan, de fonctionnalités et de risques, etc...)

Les coûts :
En apparence, par exemple, les coûts des bioproduits (avec un pétrole à 30 ou 40 $ le
baril) sont réputé en moyenne être 2 fois plus élevés que leurs concurrents fossiles
(hormis les produits traditionnels du bois et de la fibre notamment). En réalité, toutes
externalités comprises, il ne serait pas sans fondement de prétendre que la réalité
soit exactement l’inverse! (**)

(*) Production de bois et sous-produits, protection des sols et des ressources en eau,
etc…

(**) En effet, le coût des bioproduits intègre le coût de renouvèlement de la


ressource et crée ainsi, localement, de la valeur ajoutée et de l'emploi
supplémentaires (ex : le revenu de l'agriculteur). Ceci n'est pas le cas du pétrole et
des autres ressources épuisables. En outre, le coût du pétrole et des autres
ressources "stratégiques" n'intègre pas le prix très élevé de leurs externalités
négatives (protection géostratégique et militaire des gisements, catastrophes, effet de
serre, risques sanitaires...) financé par la collectivité et l'impôt et pas par le
consommateur.

Prévision pour le futur :


L’énergie provenant de la biomasse fournit déjà aujourd’hui près de 15% de l’énergie
consommée dans le monde (jusqu’à 90% dans les pays en voie de développement). Du
point de vue de l’investisseur, ce sont surtout les nouvelles formes et technologies de
production d’énergie à partir de la biomasse qui sont intéressantes. Les capacités
européennes (env. 10.000 MW actuellement) pour l’exploitation énergétique de la
biomasse peuvent plus que doubler d’ici 2010. En Allemagne, des subventions de l’État
ont déclenché une évolution dynamique (principalement pour les installations à biogaz
et les centrales à bois). Des limites de croissance se dessinent déjà dans le domaine
du bois. Ce qui est déterminant pour le succès de projets biomasse, c’est le choix du
site (à proximité du combustible), des conditions de livraison à long terme et attrayante
aux niveau des prix pour le matériel et, si possible, la cogénération.

Conclusion:
La valorisation de la biomasse dès lors qu'elle est assurée dans une approche
durable (et non pas minière), est d'ores et déjà aujourd'hui, pour l'humanité, l'un
des facteurs stratégiques essentiels, mais souvent oublié dans notre pays.Elle peut
en devenir une des conditions incontournables de développement sur tout dans le
domaine de biocarburants .

Les biocarburants contribuent :

• A la sécurité énergétique
• L’amélioration des conditions d’environnement
• La génération en zone rurale d’emplois et de revenus
• Le développement économique
Pour atteindre ces objectifs, il faut : Des décisions pour une politique publique
adéquate.

Mots cles :
CE : Commission Européenne

CEA : Commissariat à l’Energie Atomique

COV :Composé(s) Organique(s) Volatil(s)

EEHV : Ester Ethylique d’Huile Végétale

EMHA : Ester Méthylique d’Huile Animale

EMHV : Ester méthylique d’Huile Végétale

ETBE : Ethyl tertio butyle Ether


GES : Gaz à Effet de Serre

HVB : Huile Végétale Brute

IFP : Institut Français du Pétrole

WEBOGRAPHIE:

http://wastetoenergy.bee.cornell.edu/
http://www.inmpwt.cce.cornell.edu/documents/PP%205_29_02%20Ma.pdf
http://www.nrel.gov/docs/fy03osti/32999.pdf
http://www1.eere.energy.gov/biomass/pdfs/32438.pdf
http://cris.eng.toyo.ac.jp/result/detail/pdf/pdf1_29.pdf
http://ec.europa.eu/energy/res/sectors/bioenergy_en.htm
http://solstice.uwaterloo.ca/~phcalama/papers/AOR.pdf
http://www.wenet.fi/eng/cfmldocs/document.cfm?doc=show&doc_id=101
http://gis.esri.com/library/userconf/proc05/papers/pap1148.pdf
http://www.esri.com/news/arcuser/1006/biomass1of2.html
http://www1.eere.energy.gov/biomass/biomass_basics.html
http://www.nrel.gov/biomass/publications.html
http://www.esf.edu/energycenter/biomass/default.html
http://www.esf.edu/willow/

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