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Modélisation et simulation du pilotage de


fauteuils roulants électriques : objectifs et
premiers résultats
S. M. Meliani*, Z. Sari* et G. Bourhis**
*Université Aboubekr Belkaïd de Tlemcem,
Laboratoire d'Automatique, BP 230, Tlemcem 13000, Algérie,
meliani@univ-metz.fr, z-sari@mail.univ-tlemcen.dz,
**Université Paul Verlaine-Metz,
LASC, 7 rue Marconi, 57070 METZ, France,
bourhis@univ-metz.fr
• de paramétrer de façon objective le fauteuil de
Résumé— L’objectif général de ce travail est de concevoir une chaque utilisateur,
méthode d’analyse objective de la conduite en fauteuil roulant
électrique. On cherche pour cela à adapter à ce cas particulier les • de tester les capacités de conduite d’un utilisateur
modèles pilote-véhicule décrits dans la littérature. Les premiers
potentiel de fauteuil électrique,
résultats relatés dans cet article concernent le modèle dit
« crossover » : on détaille sa mise en œuvre et ses limites.
• d’expérimenter des fonctionnalités nouvelles en
Mots clés—Fauteuil roulant électrique, modèles homme- toute sécurité et en s’affranchissant des contraintes
machine, simulateur de conduite. matérielles lourdes inhérentes à la conception de
prototypes de fauteuils « intelligents »,

I. INTRODUCTION • de réaliser un apprentissage sécurisé à la conduite


de fauteuil.
L’ apport du fauteuil roulant électrique pour l’autonomie
des personnes souffrant d’une déficience motrice sévère
est considérable. Ainsi de nombreux modèles sont
La méthode adoptée pour analyser la conduite du fauteuil
consiste à modéliser le système homme-véhicule avec un
commercialisés permettant de répondre à des contraintes très double objectif. Ce dernier est tout d’abord descriptif au sens
diverses: fauteuils à roues motrices à l’avant, à l’arrière ou où l’on va chercher à mieux comprendre les spécificités de la
intermédiaires, fauteuils élévateurs, fauteuils verticalisateurs, commande d’un fauteuil électrique. La difficulté majeure est la
fauteuils d’intérieur, d’extérieur ou mixtes. La prescription grande diversité des capacités fonctionnelles des personnes
d’un fauteuil résulte d’une évaluation clinique (diagnostic handicapés moteurs concernées. Le second objectif est
médical, bilan fonctionnel) et ergonomique (mise en situation, normatif: le modèle pilote-fauteuil doit permettre de définir le
analyse des situations de handicap). Un déficit moteur trop mode de comportement optimal de la personne dans une
important est donc rédhibitoire à ce stade pour accéder à une situation de conduite donnée ce qui induit une méthode
mobilité autonome. Certaines de ces personnes pourraient d’analyse objective du pilotage de fauteuil.
cependant postuler à l’utilisation d’un fauteuil électrique Dans cet article on présentera tout d’abord la méthode
moyennant un apprentissage sécurisé et/ou l’introduction de utilisée pour concevoir un simulateur de conduite. Quelques
fonctionnalités de navigations spécifique [12], [13]. Un outil résultats concernant la modélisation du système pilote-fauteuil
de simulation de la conduite en fauteuil roulant électrique à l’aide du modèle “crossover” seront ensuite exposés et
serait donc ici d’une grande utilité. Il trouverait également un discutés.
champ d’application intéressant en tant qu’aide à la
configuration du fauteuil: choix des paramètres de vitesse ou II. SIMULATEUR DE CONDUITE DE FAUTEUILS ELECTRIQUES
d’accélération, choix et réglage personnalisé du capteur
d’interface humain-machine par exemple. A. Conception du simulateur
C’est dans ce contexte général que se situe notre travail. On La simulation est une étape importante pour valider ou
cherche à développer des outils d’analyse et de tests de la concrétiser une théorie. Même si elle ne coïncide pas
conduite en fauteuil roulant électrique qui permettent: exactement avec la réalité, elle permet de gagner du temps et
de s’affranchir des dysfonctionnements techniques et des
risques durant l'étape de conception. C’est notamment le cas
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dans le contexte des systèmes homme-véhicule. Cependant si


les simulateurs de vol ou les simulateurs de conduite
automobile sont devenus d’utilisation courante, ce n’est pas
encore le cas pour des simulateurs de conduite en fauteuil.
Nous nous proposons de contribuer à y remédier.
Le simulateur a été élaboré entièrement en C++. Il est
constitué d’une interface développeur et d’un environnement
simulé 2D (Fig. 1). Ce dernier lors de la réalisation d’une
tâche de conduite est orienté selon la direction d’avance du
fauteuil (il tourne avec le fauteuil). Les dimensions du fauteuil
par rapport à l’environnement correspondent à des conditions
réelles de conduite. Il est contrôlé par un capteur d’interface
de type proportionnel, typiquement un joystick.

Fig. 2. Fauteuil roulant électrique ‘Storm’ instrumenté.

B. Validation du simulateur
La validation du simulateur est un problème non-trivial que
nous n’avons pour l’heure abordé que sommairement dans le
contexte de la modélisation qui suit. On se propose de
comparer des parcours réalisés en simulation et des trajectoires
réelles dans un même environnement et pour une même
trajectoire de référence. Ce qui importe ici c’est non pas que
les trajectoires réelles et simulées coïncident parfaitement mais
qu’elles reflètent une même stratégie de pilotage du fauteuil.
Nous avons effectué 3 parcours différents et 10 tests par
parcours. Un exemple de résultat par parcours est représenté
Fig. 3. On constate sur cette figure et sur les autres résultats
une bonne corrélation entre les trajectoires obtenues en
simulation et celles obtenues en réel sur le fauteuil. Les écarts
constatés, toujours faibles, correspondent à des passages larges
Fig. 1. Environnement simulé avec 3 parcours différents.
(couloirs de 1,40m de large par exemple) donc peu
contraignants. On peut donc conclure, tout au moins pour ce
Pour les besoins de cette étude le fauteuil simulé d’un point de panel d’essais, que la stratégie de conduite est la même sur le
vue cinématique et dynamique est un fauteuil roulant simulateur que sur le fauteuil électrique réel.
électrique à traction arrière StormTM (Fig. 2). Ce fauteuil est Ces conclusions ne sont cependant pas définitives : d’autres
équipé de capteurs d’environnements, d’un système paramètres seront pris en compte par la suite, notamment
odométrique et d’un PC embarqué. Cette instrumentation l’effet des accélérations et décélérations du fauteuil sur la
destinée principalement à la conception de primitives conduite. Ces effets qui peuvent être importants pour une
automatiques de navigation (robot « VAHM ») nous permet ici personne handicapé moteur ne sont en effet pas reproduits sur
de mesurer les déplacements du fauteuil (position initiale et le simulateur pour des raisons de coût et de portabilité du
coordonnées des points de la trajectoire). système. Il nous faudra donc probablement les faire intervenir
sous forme de perturbations dans le modèle développé.
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III. MODELISATION DU SYSTEME HOMME-FAUTEUIL

A. Justification
On suppose que l’utilisateur contrôle le fauteuil via un
capteur d’interface de type « proportionnel » (joystick ou un
équivalent fonctionnel). Le couplage pilote – joystick a été
modélisé par certains auteurs dans l’objectif de compenser les
vibrations occasionnées par les accélérations du fauteuil [1] ou
d’un mobile quelconque [2], ou les tremblements dus aux
difficultés de contrôle moteur du pilote handicapé [3]. Dans
[2] et [3] cette compensation s’effectue à l’aide d’une interface
à retour d’effort alors que dans [1] les auteurs proposent d’agir
sur les caractéristiques mécaniques du joystick.
L’interface homme-machine génère deux tensions de
commande permettant d’actionner deux moteurs via un module
de puissance. Le contrôleur utilisé à cet effet dans les fauteuils
du commerce est souvent sommaire. Malheureusement, peu
d’études pour l’améliorer sont relatées dans la littérature.
Dans [4] est décrit un contrôleur adaptatif prenant en compte
le poids de l’individu dans l’algorithme de calcul. Ce
paramètre est en effet une variable perturbatrice importante
pour un bon contrôle du fauteuil. Plus récemment, Ding et al.
ont proposé un contrôleur adaptatif robuste permettant de
maintenir les paramètres de vitesses linéaires et angulaires à
leurs valeurs de consigne en présence de perturbations internes
au fauteuil ou provenant de l’environnement [5]. Fujii et Wada
suggèrent quant à eux une méthode pour améliorer la
manœuvrabilité des fauteuils électriques en limitant les
accélérations trop importantes préjudiciables à des personnes
ayant des difficultés à contrôler précisément l’interface de
commande [6]. Cette dernière étude est basée sur une
modélisation du système pilote-fauteuil selon le modèle
crossover initialement introduit par McRuer et Jex pour une
tâche de pilotage d’avion [7]. Ce modèle a été validé pour un
grand nombre de tâches de compensation et de poursuite et
pour divers types de véhicule. C’est pourquoi nous l’avons
choisi pour débuter nos travaux de modélisation du système
homme-fauteuil.
Dans ce qui suit on va présenter quelques résultats
expérimentaux en simulation concernant ce modèle crossover
dans une tâche de pilotage de fauteuil. L’objectif est
d’analyser les situations dans lesquelles il est applicable et
donc d’en déduire ses limites d’utilisation.

B. Définition du modèle crossover


Le modèle crossover peut être défini à partir du schéma de
principe Fig. 4 : le pilote agit sur l’erreur e(t) entre une entrée
de commande désirée u(t) et la sortie du système s(t) en
produisant sur l'interface de commande une entrée c(t) vers
l'élément contrôlé. Sa mission est de suivre la référence malgré
les perturbations. Pour une tâche de compensation, seul le
signal e(t) est affiché. L’entrée de référence u(t) (entrée de
commande ou perturbation interne) est supposée de bande
passante ωi.
Fig. 3. Comparaisons entre trajectoires réalisées sur le fauteuil réel et sur le
fauteuil simulé
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approximation, comme un système du second ordre. On part


donc de cette hypothèse pour modéliser le comportement du
mobile.
La première étape consiste à déterminer la fréquence
crossover ωc en fonction de la bande passante ωi du signal
d'entrée. Pour cela on perturbe le mobile par un signal u(t), de
bande passante ωi, formé par une rafale de plusieurs
sinusoïdes. Chaque sinusoïde est définie par son amplitude et
Fig. 4. Système pilote-véhicule sa fréquence propre. La perturbation éloigne le mobile de la
Le modèle crossover postule qu’un pilote bien entraîné et ligne de référence dans le sens horizontal. La pulsation
concentré adapte son comportement de conduite de telle sorte crossover ωc est obtenue en traçant le diagramme de
l’amplitude du signal de sortie, mesurée aux premiers instants
que si Yp(ω) est la fonction de transfert du pilote et Yc(ω) celle
de perturbation, en fonction de la fréquence propre de chaque
de l’élément contrôlé, on ait [7]:
sinusoïde. La difficulté de la manipulation réside dans la
ωc e − jω τ e
synchronisation entre l’échantillon mesuré du signal de sortie
YOL ( jw) = Y pYc = ; près de ωc (1) et la valeur maximale de chaque sinusoïde formant le signal de
jω référence.

ωc (fréquence crossover) et τe sont fonctions des variables de


tâches ; τe inclut les retards du processus et de l’opérateur.

Pour nos expérimentations, il s’est avéré plus pratique de


discrétiser les équations du modèle. En passant du domaine
continu au discret, (1) devient :

− (td +1)
−1 Y (s)  Z
YOL ( Z ) = (1 − Z ) Z  OL  = ω c te (2)
−1 Fig. 5. Schéma de principe expérimental pour la détermination des
 s  1− Z
paramètres du modèle crossover.

te = période d’échantillonnage ; La deuxième étape consiste en la détermination de la valeur
td = τe/te = nombre d’échantillons représentant le temps de du temps de retard effectif τe. On l'obtient en mesurant le
retard. Dans notre étude, le temps d’échantillonnage est fixé à déphasage entre la portion de sinusoïde d'entrée et le signal de
te = 66 ms. sortie mesuré cette fois après compensation de l'erreur.
On retrouve alors pour les deux paramètres les résultats déjà
La fonction de transfert en Z en boucle fermée du schéma présentés dans [7]. On constate en particulier que ωc est à peu
fonctionnel Fig. 4 est la suivante : près constant égal à 3.1 rd/s (il ne dépend que de l'élément
contrôlé) en fonction de ωi tant que l'on a ωi << ωc. Le second
−(td+1) paramètre τe décroît en fonction de ωi à peu près linéairement:
S (Z ) YOL (Z ) ωc te Z
YCL (Z ) = = = (3)
U (Z ) 1 + YOL (Z ) 1 − Z −1 + ω te Z −(td+1)
c τ e (Yc , ωi ) = τ 0 (Yc ) − ∆τ (ωi ) = 0.50 − 0.065ωi (5)

En définitive, après transformation, le modèle discret obtenu


La pente ∆τ selon [7] ne dépend pas de l'élément contrôlé.
est donné par l’équation suivante :
Nous n'avons pas vérifié ici ce dernier point, le mobile étant
modélisé par un second ordre uniquement.
s(n) = ωc te u(n − (td + 1)) + s(n − 1) − ωc te s(n − (td + 1)) (4)

D. Résultats
C. Détermination des paramètres du modèle La validation du modèle consiste à comparer des parcours
On détermine expérimentalement les paramètres du modèle réalisés manuellement à l’aide d’un joystick avec un parcours
ωc et τe à partir de la manipulation présentée Fig. 5. Le curseur réalisé par le modèle crossover. Dans les deux cas on suit une
simulant le fauteuil est perturbé par rapport à une trajectoire de trajectoire de référence tracée dans l’environnement modélisé.
référence. Il est demandé à l'opérateur humain de s'efforcer Cette trajectoire est obtenue en déplaçant le mobile à l'aide du
d'annuler l'erreur e(t). Il s'agit donc d'une tâche de joystick commandé par un opérateur expérimenté, habile et qui
compensation. Le fauteuil électrique qui servira à nos a fait une dizaine de tests par jour pendant plus d’une semaine.
expérimentations en situation réelle a été identifié, en première On obtient ainsi une trajectoire supposée optimale dont les
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coordonnées sont stockées dans un fichier de données. Ces pour des vitesses de 0.6, 0.8, 1, 1.1, 1.4, 1.5 et 1.6 m/s. Les
données seront ensuite considérées comme les échantillons du collisions indiquées sur les figures sont des frottements non-
signal de référence u(n) nécessaires pour déterminer la bande bloquants du fauteuil sur l’obstacle.
passante ωi à partir de l'analyse fréquentielle de la trajectoire
de référence (Fig. 6).
Le modèle pilote-véhicule est fonction du comportement de
conduite du pilote, comportement qui dépend de la
configuration locale de l’environnement. C’est pourquoi on a
scindé notre environnement en plusieurs parties fonctions des
conditions de conduite (tronçons OA, AB, … GH : Fig. 7, 8,
9). La bande passante ωi de chaque tronçon est déterminée par
Transformée de Fourier, le résultat étant fonction de la vitesse
du fauteuil (Fig. 6). De l’équation (5) on déduit alors les
paramètres du modèle crossover, la fréquence crossover ωc et
le temps de retard effectif τe pour chaque tronçon de la
trajectoire globale (Tab. 1).

Fig. 7. Trajectoires réelles et modélisées (vitesse de 0.4 m/s)

Fig. 6. Spectres de fréquence des tronçons AB, BC et CD de la trajectoire


pour une vitesse de 1.3 m/s

Portion ωi ωc τe Fig. 8. Trajectoires réelles et modélisées (vitesse de 1.3 m/s)


OA 0.00 rad/s 3.1 500 ms
AB 1.75 rad/s 3.1 380 ms
BC 2.60 rad/s 3.1 330 ms
CD 2.08 rad/s 3.1 360 ms
DE 1.76 rad/s 3.1 380 ms
EF 1.00 rad/s 3.1 430 ms
FG 1.60 rad/s 3.1 390 ms
GH 0.00 rad/s 3.1 500 ms

Tab 1 : Paramètres du modèle crossover pour une vitesse de 1.3m/s

On compare ensuite, pour valider le modèle, des trajectoires


réalisées par celui-ci (équation (4)) avec des trajectoires
provenant d'une commande réelle via un joystick, ceci pour
une même trajectoire de référence et une même vitesse du
mobile. Trois exemples de résultats sont présentés Fig. 7, 8, 9
pour des vitesses respectivement de 0.4 m/s, 1.2 m/s et 1.3
m/s. Les mêmes courbes, non représentées ici, ont été tracées Fig. 9. Trajectoires réelles et modélisées (vitesse de 1.6 m/s)
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E. Discussion REMERCIEMENTS
De l’ensemble de ces résultats on peut tirer quelques Ce travail est réalisé dans le cadre d’un programme CMEP-
conclusions concernant le modèle crossover. On peut Tassili (Comité Mixte d’Evaluation et de Prospective
notamment constater dans les tronçons les plus difficiles (AB, interuniversitaire franco-algérien).
BC, CD et FG) que les trajectoires expérimentales ne
coïncident avec celles obtenues par le modèle qu’à partir d’une
certaine valeur de la bande passante ωi (pour ωi > 1.6 rd/s REFERENCES
environ). On peut émettre une hypothèse pour expliquer ceci : [1] S. Shimada, K. Ishimura, M. Wada, “System design of electric
le modèle crossover est validé pour des tâches de wheelchair for realizing adaptative operation to human intention”, IEEE
compensation et, dans certaines conditions, de poursuite. Dans international Conference on Robotics, Intelligent Systems and Signal
processing, Changsha, China, 2003, p. 513-518.
une manœuvre difficile comme un passage de porte étroite le [2] R.B. Gillespie, S. Sövényi, “Model-based cancellation of byodynamic
pilotage du fauteuil à vitesse modérée ne peut plus être feedthrough using a force-reflecting joystick“, ASME Journal of
assimilé à ces types de comportements mais résulte sans doute Dynamic Systems, measurement, and control, to appear.
[3] S. Pledgie, K. Barner, S. Agrawal, T. Rahman, “Tremor suppression
d’un processus cognitif plus complexe. A des vitesses plus through force feedback”, ICORR’99, Stanford, CA, 1999, p.16-26.
grandes par contre on s’aperçoit que le pilotage s’approche [4] K.E. Brown, R.M. Inigo, B.W. Johnson, “An adaptable optimal
d’un comportement de type réflexe modélisable par le modèle controller for electric wheelchairs”, Journal of Rehabilitation Research
and Development, vol.24, n°2, 1987, p. 87-98.
crossover. [5] D. Ding, R.A. Cooper, S. Guo, T.A. Corfman, “Robust velocity control
Sur les tronçons de parcours plus faciles DE et EF le modèle simulation of a power wheelchair, 26th annual RESNA Conference,
suit la trajectoire de référence sans gros écarts à toutes les Atlanta, GA, 2003.
vitesses. La concordance est cependant meilleure pour les [6] F. Fujii, K. Wada, “Analysis on the manual control characteristics of the
human pilot during the operation of the powered wheelchair”, Advanced
bandes passantes ωi plus grandes. C’est un peu moins le cas Robotics, vol.19, n°2, p.121-139, 2005.
pour l’expérimentateur qui, lorsque la vitesse du mobile [7] D.T. McRuer, H.R. Jex, “A review of quasi-linear pilot models”, IEEE
augmente, a tendance à couper les trajectoires au lieu de les Transactions on Human Factors in Electronics, Vol. HFE-8, n°3, 1967,
p. 231-249.
lisser. Ceci pourra être pris en compte dans une amélioration [8] R.A. Cooper and al., “Analysis of position and isometric joysticks for
du modèle. powered wheelchair driving”, IEEE Transactions on Biomedical
Enfin sur les deux tronçons en ligne droite OA et GH, la Engineering, vol.47, n°7, 2000, p.902-910.
[9] P.M. Fitts, “The information capacity of the human motor system in
difficulté étant nulle pour un expérimentateur maitrisant controlling the amplitude of movements”, Journal of experimental
correctement le joystick, il est difficile de tirer un psychology, vol.47, n°6, 1954, p. 381-391.
enseignement quelconque. Dans la suite de nos travaux de [10] D.W. Repperger, C.A. Phillips, T.L. Chelette, “A study on spatially
induced “virtual force” with an information theoretic investigation of
modélisation il est toutefois prévu d’ajouter à la perturbation
human performance”, IEEE Transactions on Systems, Man and
naturelle due au parcours un bruit modélisant les imperfections Cybernetics, vol.25, n°10, 1995, p.1392-1404.
inhérentes au fauteuil (vibrations, mauvaise tenue de cap,…) et [11] D. Corbett, P. Martinez, “Toward learning individual characteristics in a
celles découlant de problèmes moteurs du pilote hybrid neuro-fuzzy wheelchair controller”, International Journal of
intelligent Systems, vol.13, 1998, p. 561-570.
(tremblements, …). L’analyse du pilotage sur ce type de [12] Fehr L., Langbein W.E., Skaar S.B., “Adequacy of power wheelchair
parcours pourra alors être pertinente. control interfaces for persons with severe disabilities: a clinical survey”,
Journal of Rehabilitation Research and Development, vol.37, n°3,
2000.
[13] G. Bourhis, O Horn, O. Habert, A. Pruski, “Autonomous vehicle for
IV. CONCLUSION people with motor disabilities”, IEEE Robotics and Automation
Magazine, Special issue on "Reinventing the wheelchair", vol.7, n°1,
Nous avons présenté dans cet article nos premiers résultats 2001, p.20-28.
concernant une tentative de modélisation de la tâche de [14] R.A. Cooper and al., “Force sensing control for electric powered
pilotage d’un fauteuil électrique. Cette étude s’inscrit dans le wheelchairs”, IEEE Transactions on Control Systems Technology, vol.8,
contexte plus général de la conception d’un simulateur de n°1, 2000, p. 112-117.
[15] M. Sahnoun, A. Fattouh, G. Bourhis, “Assisted Control for a Powered
conduite. Le modèle devra notamment servir à analyser de Wheelchair with a Force Feedback Joystick”, Assistive Technology :
façon objective la conduite d’un utilisateur usuel ou potentiel from Virtuality to Reality, A. Pruski and H. Knops Eds., IOS Press,
de fauteuil. Il ressort des premiers résultats présentés dans cet p.601-605, 2005.
[16] Adachi Y. et al., "Intelligent wheelchair using visual information on
article que le paramètre « bande passante » pourrait servir à human faces", IEEE Int. Conf. On Intelligent Robots and Systems,
associer un comportement de conduite à un type de situation. Victoria, Canada, octobre 1998, p. 354-359.
Nos travaux se poursuivent pour affiner le modèle utilisé. Les [17] H.V. Christensen, J.C. Garcia, “Infrared non-contact head sensor, for
control of wheelchair movements”, Assistive Technology: from
résultats devront être ensuite à nouveau confrontés à des Virtuality to Reality, A. Pruski and H. Knops Eds., IOS Press, p.336-
situations de conduite réelle sur fauteuil pour valider la 340, 2005.
simulation. L’étape suivante consistera à comparer les résultats [18] F. Prieur, C. Bordet, “Un nouveau type de commande non-manuelle
pour fauteuils roulants électriques” (in french), Handicap 2000, Paris,
obtenus sur des personnes valides à des expérimentations avec
June 2000, p. 119-124.
des personnes handicapées utilisateurs de fauteuils électriques. [19] Yanco H.A. et Gips J., "Driver performance using single switch
scanning with a powered wheelchair: robotic assisted control versus
traditional control", RESNA'98, juin 1998, p. 298-300.

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