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Si c’est un homme

Intro :
Primo Levi est déporté dans le camp de concentration d’Auschwitz en 1944 et relate son
expérience, d’abord dans un rapport sur son fonctionnement demandé par les Alliés puis
dans un roman, Si c’est un homme qui parut en Italie en 1947. Mais Primo Levi est un
chimiste avant d’être un auteur. Et l’extrait du chapitre 9 que je vais présenter relève plus du
compte rendu scientifique que du témoignage émouvant.
Comment Primo Levi arrive-t-il à décrire avec un regard extérieur et objectif une partie
effroyable de son passé ?
[Lecture (ne doit pas être expressif car = compte rendu scientifique)]
Le texte se divise en deux partie la première fait référence à la vie quotidienne, la seconde à
la vie au Lager.
Dans la première partie PL donne sa thèse, il catégorise comme un scientifique les individus
en deux groupes : les élus et les damnés, et spécifie que ce couple de contraire est le seul à
être net c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’entre deux.
Puis PL justifie en quoi dans la vie courante il n’est pas possible d’observer cette loi.
Déjà car la construction de la société avec les lois et aides sociales favorise l’entraide. Tout
comme la morale qui pousse à aider son prochain même si l’on n’y voit pas d’intérêt.
L’utilisation d’un vocabulaire scientifique renvoi à la nature de chimiste de l’auteur
« probabilité », « action ».
Cependant au Lager les constructions sociales et morales ne sont plus valables, l’auteur
utilise ici le champ lexical de la solitude « seul », « rien », « peine », « solitude » pour
montrer que ce n’est plus le groupe qui compte mais l’individu.
Cet aspect égoïste de l’homme semble faire partie de sa nature, l’auteur utilise le champ
lexical de l’animal : « férocement », « féroce », « mécanisme primordial » (périphrase de
manger).
L’homme se retrouve réduit à son état naturel et la thèse de PL semble prendre un aspect
darwinien, l’auteur parle d’une forme d’adaptation et ce qu’il appelle les élus désigne ceux
qui se sont battus pour leur survie et qui ont eu la chance de tirer partie de leur lutte. Alors
que les damnés sont ceux qui n’ont pas su s’adapter.
PL d’ailleurs décrit la mort de ces individus comme une désintégration, ce qui renvoi à sa
profession de chimiste.
La cruauté de la vie au Lager se trouve aussi dans le fait que les relations entre hommes sont
intéressées. Contrairement à la vie quotidienne où la morale nous pousse à agir pour les plus
démunis, au Lager l’on voit l’intérêt avant la relation.
Être ami avec les musulmans qui ne luttent pas pour leur vie est dénué d’intérêt car ils ne
peuvent rien apporter: ni nourriture ni relation ni ressource. (Primo Levi par exemple avait
un travail de chimiste au Lager et pouvait fournir du matériel volé c’est là que se trouvait
l’intérêt à être son ami).
Même s’il se veut objectif, l’auteur ,indirectement, arrive à transmettre de l’émotion dans ce
qu’il écrit, les musulmans sont rendus pathétiques à la fin par l’usages d’hyperboles comme
« l’immense foule » ou « solitude intérieure absolue ».
Conclusion :
Primo Levi a extrait de son expérience au Lager, un savoir. Libre de toute émotion, ce savoir
lui a permis de mieux comprendre le monde, n’est-ce pas là, la vocation première du
scientifique. Cette façon de faire compte rendus des comportements humains en suivant une
méthode scientifique, ne rappellerai-t-elle pas le naturalisme de Emile Zola.

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