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URL : https://journals.openedition.org/insitu/35689
DOI : 10.4000/insitu.35689
ISSN : 1630-7305
Éditeur
Ministère de la Culture
Référence électronique
Amandine Cambet, Thomas Deshayes, Carolina Hall et Antoine Meissonnier, « La Restauration des
sièges du Salon rouge de l’hôtel de la Chancellerie entre usages contemporains et patrimoine », In Situ
[En ligne], 48 | 2022, mis en ligne le 23 août 2022, consulté le 10 septembre 2022. URL : http://
journals.openedition.org/insitu/35689 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.35689
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La Restauration des sièges du Salon rouge de l’hôtel de la Chancellerie entre... 1
In Situ, 48 | 2022
La Restauration des sièges du Salon rouge de l’hôtel de la Chancellerie entre... 2
Figure 1
Salon rouge ou salon Empire de l'hôtel de Bourvallais, siège du ministère de la Justice, 13 place
Vendôme, Paris (1er arrondissement) : état avant restauration, juillet 2018.
© Joachim Bertrand.
3 Il s’agit d’un ensemble de mobilier de salon semblable à ceux qui étaient en usage chez
les princes et les grands officiers du régime dans la première moitié du XIXe siècle, avec
des sièges meublants (canapés, bergères et fauteuils) destinés à être placés de manière
permanente le long des murs, et des sièges volants (fauteuils et chaises) plus légers,
donc plus mobiles, pour le centre de la pièce. La décoration (bronzes sur acajou) est
aussi représentative de la gradation décorative en vigueur depuis le Premier Empire 2.
4 Ces sièges ont les caractères du mobilier de style « Empire » : emploi de l’acajou (massif
comme en placage), lignes anguleuses, pieds arrière dits « en sabre », vocabulaire
antique des bronzes (palmettes, rinceaux). Ils se distinguent également par la présence
d’impressionnants protomés de lion formant les montants avant des sièges [fig. 2],
ornement que l’on retrouve fréquemment dans la production des années 1800-1820,
tant par goût des références antiques que comme symbole de pouvoir.
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Figure 2
Détail d'un protomé de lion, avec un papillon, ministère de la Justice, juillet 2018.
© Joachim Bertrand.
Histoire de l’ensemble
Vie au sein de l’hôtel de Bourvallais
7 Les conditions d’arrivée de cet ensemble à la Chancellerie ne sont pas connues. Les
archives n’ont pas permis de déterminer s’il s’agissait d’une commande effectuée par la
Chancellerie ou d’un achat de mobilier antérieur. On ignore également la date d’arrivée
de cet ensemble à l’hôtel de Bourvallais. Les caractéristiques stylistiques permettent de
dater ce mobilier de l’époque impériale comme du début de la Restauration. Il a pu être
livré sous le long ministère du duc de Massa (1802-1813), qui réalisa d’important
travaux dans l’hôtel, ou même sous celui du comte de Peyronnet (1821-1828) qui
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Figure 3
8 Un tel ensemble est en tous les cas parfaitement conforme aux commandes exécutées
pour les hauts dignitaires du Premier Empire et de la Restauration. Durant ces deux
régimes, des règlements établissaient une hiérarchie des matériaux et des compositions
des ensembles mobiliers. L’ensemble du Salon rouge s’y inscrit pleinement 5. Il est ainsi
en acajou avec bronzes dorés [fig. 4], soit le deuxième matériau par ordre de prestige
après le bois doré. L’ensemble comporte enfin un nombre important de fauteuils et
canapés, comme dans les ensembles commandés pour les princes de second rang de la
Cour napoléonienne et pour les grands officiers de la Couronne de la Restauration 6. Ce
dernier point pourrait accréditer l’idée d’une arrivée de l’ensemble au ministère de la
Justice sous la Restauration, l’hôtel de Bourvallais n’accueillant pas de personnage de
rang princier sous le Premier Empire.
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Figure 4
Détail de l'accotoir d'un canapé, avec bronze doré, ministère de la justice, août 2017.
© Joachim Bertrand.
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11 Dès cette époque, il se détache du reste du mobilier du ministère : c’est le seul ensemble
en acajou avec « cuivres dorés » comportant des grands canapés, ainsi qu’une
répartition dix / six des fauteuils meublants et courants et un nombre aussi élevé de
chaises. Seul indice d’une date de fabrication, les douze chaises sont les seules de
l’inventaire de 1829 à être dites « en très bon état », ce qui pourrait trahir leur
fabrication très récente.
12 On peut souligner que cet ensemble n’est jamais désigné comme présentant des têtes de
lion. Curieusement, la seule mention de sculptures de ce type concerne « six [autres]
fauteuils en acajou, à dos renversé, bras sculptés et terminés par une tête de lion,
couvertes en maroquin rouge en bon état », auxquels sont coordonnés quatre fauteuils
assortis à dos droit. Aujourd’hui, le ministère de la Justice conserve deux fauteuils de ce
type à dos renversé et protomés de lion, qui présentent une garniture dépareillée par
rapport à l’ensemble mobilier du Salon rouge.
13 Dans l’inventaire de la période suivante (1841-185611), organisé non plus par typologie
de meubles mais par pièce, on retrouve l’ensemble du Salon rouge actuel : il meuble le
« salon vert » donnant sur jardin qui correspond à l’actuel salon des Oiseaux. Le
changement de couleur de la garniture daterait de 1846 puisqu’il est indiqué que « ce
meuble a été recouvert en damas de soie de Lyon cramoisi en 1846 ». Les rideaux et la
tenture d’appartement verts du salon sont eux remisés au magasin. On trouve alors
dans le salon :
• Deux grands canapés en acajou, avec rosaces en cuivre doré, pieds terminés en pattes de
lion, couverts en étoffe en soie [ajout d’une autre main :] cramoisi à dessins et bordures
brochées avec leurs deux coussins et leur housse en toile de coton verte ;
• Deux petits canapés assortis aux précédents et de même nature, avec leurs coussins et leur
housse ;
• Deux bergères idem ;
• Dix fauteuils idem ;
• Six fauteuils couverts idem.
• Douze chaises en acajou assorties aux canapés.
14 D’autres meubles à têtes de lion, clairement désignés comme tels, sont signalés dans cet
inventaire : on retrouve les six fauteuils à dos renversé et les quatre fauteuils à dos
droit déjà signalés, auxquels sont coordonnées neuf chaises, le tout en basane rouge,
ainsi qu’un fauteuil de bureau à têtes de lion également, présent dans la bibliothèque.
15 Par la suite, la cohérence de l’ensemble n’est pas conservée et le mobilier dit « du salon
rouge » se trouve réparti entre différentes pièces de l’hôtel de la Chancellerie. Dans
l’inventaire tenu entre 1857 et 1875, on retrouve dans le salon d’angle du 1 er étage
donnant sur le jardin, premier salon dans l’ordre protocolaire de l’appartement
donnant sur jardin, attenant au second salon ou « salon vert » où l’ensemble se trouvait
avant 1856 : « Six fauteuils en acajou avec rosaces en cuivre doré, couverts en damas de
soie », avec « douze chaises », « deux bergères » et « deux canapés » du même type 12. On
trouve aussi mention de « deux grands canapés recouverts de soie cramoisie » dans la
bibliothèque du rez-de-chaussée, l’actuel bureau du ministre ainsi que de
« dix fauteuils » du même type13. On note que les occupants de l’hôtel ne souhaitent
plus associer dans une même pièce fauteuils meublants et fauteuils courants. La
répartition montre que les deux sous-ensembles sont encore identifiés mais l’étiquette
de cour ne semble plus justifier de les avoir à l’intérieur d’un même salon comme c’était
le cas sous la Restauration. Les annotations ultérieures permettent de savoir que trois
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des quatre canapés sont ensuite placés au premier étage, dans les petits salons situés
aux extrémités de la salle à manger d’honneur (appelée aujourd’hui « galerie
Peyronnet »).
16 L’ensemble reste ensuite éclaté, au point qu’on n’arrive plus à localiser l’ensemble
complet. Dans l’inventaire tenu entre 1877 et 189614 ainsi que dans celui couvrant la
période suivante (1897-192715) et enfin dans celui de 192816, les grands canapés de
l’ensemble sont toujours placés dans les salons d’extrémité de la galerie Peyronnet.
Dans le salon d’angle du premier étage de l’hôtel se trouvent « six fauteuils en acajou
avec rosaces en cuivre doré couverts de damas de soie, quatre chaises idem,
deux bergères idem et deux canapés idem (petits) ». On n’arrive pas à identifier les
autres sièges. Il est intéressant de noter qu’à cette époque, le grand salon Empire
donnant sur la place Vendôme, dont les rideaux sont en brocatelle cramoisie, est
meublé avec des fauteuils et des chaises garnies de la même brocatelle, qui ne sont pas
ceux à têtes de lion, ainsi qu’avec une partie d’un ensemble noir et or toujours en
possession du ministère de la Justice, garni à l’époque de la même brocatelle cramoisie.
17 Deux inventaires à fiche permettent d’en savoir plus sur le destin de cet ensemble au
cours du XXe siècle17. Les dates d’événements mentionnées (affectation, restauration,
retour au Mobilier national…) s’étalent entre les années 1950 et 1980. On note
l’apparition dans un des deux fichiers de la dénomination « ensemble retour d’Égypte »
alors que le vocabulaire décoratif de ces sièges est certes néoclassique mais ne
comporte aucun élément d’inspiration égyptienne. On retrouve alors inventorié, non
l’ensemble complet que nous connaissons aujourd’hui mais uniquement les éléments
qui étaient déjà identifiés dans les inventaires de la période 1877-1928. Il manque donc
toujours dix fauteuils et huit chaises. Les fiches cartonnées témoignent d’une opération
d’entretien et d’un regarnissage des fauteuils en 1955-1956. Il est dit que les sièges
étaient de soie rouge et recouverts à neuf d’un « lampas tout soie Malmaison ».
Malheureusement, leur affectation n’est pas précise (« un salon » de l’hôtel).
18 Les illustrations de l’article de Bruno Pons paru en 1991 dans la revue Monuments
historiques18 ainsi que les photographies prises à l’occasion du classement de
l’ensemble19 attestent de l’avant-dernier état des sièges avant la restauration actuelle :
un lampas de soie cramoisie portant un trophée or sur un semé or 20. C’est également la
première fois que l’ensemble décore le grand salon Empire donnant sur la place
Vendôme, dont les tentures sont à présent du même semé que les sièges. L’origine de la
dénomination actuelle courante d’« ensemble du Salon rouge » n’est pas attestée
auparavant. Était-ce l’état résultant du regarnissage de 1955-1956 ? C’est une hypothèse
qui ne peut être confirmée de façon certaine.
19 Enfin, les archives de l’Administration des Monuments historiques permettent de dater
la précédente et dernière restauration. Elle est évoquée pour la première fois dans un
courrier du ministère de la Justice au ministère de la Culture du 11 mars 1988 dans
lequel il est dit qu’un plan pluriannuel de restauration de l’hôtel de Bourvallais a été
lancé en 1986. Celui-ci a déjà débouché sur la restauration de la galerie Peyronnet en
1987 et doit se poursuivre par la restauration du « grand salon » du premier étage qui
abrite un « mobilier en acajou, signé Bellangé, constitué de 33 pièces ». En annexe d’un
courrier du 28 mars 1990 échangé entre les services du ministère de la Culture, un
résumé du chiffrage de l’opération permet de savoir qu’il est prévu que les bois de
l’ensemble seront restaurés par l’atelier de Michel Jamet, que le tissu sera fourni par la
maison Tassinari et Chatel et que le tapissier sera Michel Abelin 21.
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20 Le résultat de cette restauration, qui a dû intervenir au tout début des années 1990 mais
dont on ne connaît pas la date exacte de réalisation, est le dernier état de l’ensemble
avant le projet entrepris aujourd’hui. On note que le tissu choisi, un damas cramoisi à
motifs végétaux et de papillons de nuit, n’est pas identique au précédent.
Figure 5
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Restauration
25 Avec sa garniture élimée en de multiples endroits, le mobilier du Salon rouge du
ministère de la Justice nécessitait, à la fin des années 2010, une restauration
fondamentale, tant au niveau du textile, très abimé, que de la structure des bois.
S’appuyant sur une importante étude préalable et un constat d’état détaillé de chaque
siège réalisés en mars 2017, le ministère s’est engagé dans une restauration ambitieuse
pilotée par le département des Archives, de la Documentation et du Patrimoine qui a pu
commencer à l’été 2018 avec le choix, à l’issue d’un appel d’offre, de Carolina Hall,
restauratrice de mobilier, diplômée de l’université de Paris I, pour la restauration des
bois, et de Xavier Bonnet, tapissier, compagnon du Devoir, pour la réfection des
garnitures. Le décès de ce dernier, le 13 octobre 2018, a interrompu les travaux. À
l’issue des procédures complexes consécutives à cet événement dramatique et après un
second appel d’offre, la réfection des garnitures a pu être attribuée à Amandine
Cambet, tapissière, compagnon du Devoir, à l’été 2019, permettant la reprise des
travaux. Même si cette restauration est toujours en cours et doit se clore en 2022,
quatre chaises et deux fauteuils restaurés ont déjà été livrés [fig. 6].
Figure 6
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d’un modèle conservé au Mobilier national [fig. 734]. Il s’agit d’un lampas cramoisi
(couleur choisie dans une variation typique du XIXe siècle) et or composé, pour le
dossier, d’un motif de fritillaire impériale – sorte de fleur à clochettes – entourée d’une
couronne de lauriers, et pour l’assise, d’un motif de palmettes rayonnantes, toujours au
centre d’une couronne de lauriers. Les dos sont couverts d’une faille cramoisie unie de
la maison Veraseta. Les passementeries ont été réalisées par la maison Declercq,
suivant les techniques du XVIIIe siècle.
Figure 7
Tissage manuel de la bordure par la manufacture Prelle, ministère de la Justice, novembre 2018.
© Joachim Bertrand.
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Conclusion
37 À l’issue de cette étude, des lacunes demeurent toujours dans notre connaissance de
l’ensemble mobilier aux têtes de lion du ministère de la Justice : les conditions de
commande et d’arrivée à l’hôtel de Bourvallais ne sont pas certaines, comme l’identité
de l’auteur. Mais les informations collectées dans les archives attestent de l’importance
de cet ensemble de premier ordre, dès la fin des années 1820. Il ne s’agit pas d’un
mobilier quelconque mais de l’ensemble d’apparat principal de l’hôtel de la
Chancellerie. Après une période de relatif oubli sous la Troisième République, le
mobilier aux têtes de lion retrouve sa vocation initiale de représentation de prestige
dans un nouvel écrin, le salon Empire ou Salon rouge, qui reprend la fonction de salon
d’apparat de l’hôtel de Bourvallais.
38 La valeur d’usage de ce patrimoine nécessitait de tenir compte de ces évolutions dans le
choix de l’étoffe de garnissage. Par l’excellence des matériaux utilisés et la compétence
des restaurateurs qualifiés qui travaillent à ce projet, l’ensemble mobilier aux têtes de
lion va continuer à contribuer à la fonction de représentation qui est celle du
patrimoine national déposé dans les hôtels ministériels.
NOTES
1. Arrêté du 23 juin 1988, Palissy PM75000421 à 427. Voir https://
www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM75000421 [lien valide en mai 2022].
2. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes. Une Histoire du goût au XIXe siècle, Paris, Mare &
Martin, 2012, p. 74 et p. 136.
3. PAU Clémence, L'hôtel de Bourvallais, 300 ans de justice place Vendôme, Paris, ministère
de la Justice, 2019. Voir aussi : PAU Clémence, « L’hôtel de Bourvallais, place Vendôme :
symbole patrimonial du ministère de la Justice », In Situ. Revue des patrimoines, 2022,
n° 46, [En ligne] https://journals.openedition.org/insitu/33807 [lien valide en
mai 2022].
4. SERRUR Henry Auguste Calixte César (1794–1865), Portrait du comte de Peyronnet,
collection privée, œuvre vendue par Sotheby’s, New York, le 12 février 1997.
5. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes, Une Histoire du goût au XIXe siècle, p. 72-74.
6. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes, Une Histoire du goût au XIXe siècle, p. 136.
7. Archives nationales (ci-après AN), BB30, dossiers 517, 522.
8. Archives de Paris, DQ12/57.
9. Le terme « sopha » ou « sofa » est attesté à la fin du XVIIIe siècle pour désigner un
« canapé à joues », c’est-à-dire avec des accotoirs pleins comme le sont ceux des
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bergères. Ces canapés semblent d’un module plus petit. Voir à ce sujet REYNIÈS
Nicole de, Le Mobilier domestique. Vocabulaire typologique, Paris, Éditions du patrimoine,
2003, tome 1, p. 148. Dans le cas de l’ensemble mobilier du Salon rouge, ce serait donc
une façon de désigner les petits canapés à joues de l’ensemble.
10. Il est précisé pour les fauteuils qu’ils sont « bordés en galons de soie ».
11. Archives de Paris, DQ12/86.
12. Archives du ministère de la Justice, 1970 MJ 1.
13. Indice d’un possible éclatement de l’ensemble, une main ultérieure a corrigé la
mention « idem » pour indiquer que ces dix fauteuils sont « recouverts de maroquin
vert, grain du Levant ». Lors du classement au titre des monuments historiques en 1988,
on peut noter que deux fauteuils courants de l’ensemble ont une garniture en velours
gaufré vert, ce qui pourrait attester du dépareillage de l’ensemble à une date
antérieure. Voir Palissy, PM75000425, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/
PM75000425 [lien valide en mai 2022].
14. Archives de Paris, DQ12/58.
15. Archives du ministère de la Justice, 1970 MJ 1.
16. Archives du ministère de la Justice, 1970 MJ 1
17. Archives du ministère de la Justice, 969 MJ 4.
18. PONS Bruno, « Le ministère de la Justice (l’hôtel de la Chancellerie) », Monuments
historiques, janvier-février 1991, n°172, p. 97-112.
19. Palissy, PM75000421 à 427, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/
PM75000421 [lien valide en mai 2022].
20. Comme vu supra, sauf pour deux sièges garnis en velours gaufré vert (voir Palissy,
PM75000425).
21. Ces différents courriers sont conservés à la Médiathèque de l’architecture et du
patrimoine, dossier 75-007 sur le mobilier classé, sous-dossier sur la restauration.
22. Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, dossier 75-007 sur le mobilier
classé, sous-dossier sur le classement.
23. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes, Une Histoire du goût au XIXe siècle, PAB 107.
24. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes, Une Histoire du goût au XIXe siècle, p. 36-37.
25. CORDIER Sylvain, Bellangé, ébénistes, Une Histoire du goût au XIXe siècle, PAB 47, 69,
101, 102, 107 et LAB 1, 2, 9 à 11.
26. THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART, Recueil Bellangé, New York, The Elisha
Whittelsey Collection, The Elisha Whittelsey Fund, 1951 (51.624.2), cité dans CORDIER
Sylvain, Bellangé, ébénistes. Une Histoire du goût au XIXe siècle, p. 40. Voir aussi CORDIER
Sylvain, « The Bellangé Album and New Discoveries in French Nineteenth-Century
Decorative Arts », Metropolitan Museum Journal, 2012, vol. 47, p. 119-147.
27. CORDIER Sylvain, « The Bellangé Album and New Discoveries in French Nineteenth-
Century Decorative Arts », p. 191.
28. CORDIER Sylvain, « The Bellangé Album and New Discoveries in French Nineteenth-
Century Decorative Arts », p. 163.
29. Sotheby’s, vente Robert de Balkany, 20 septembre 2016.
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30. On signalera aussi au même endroit, sur l’un de ces deux fauteuils, une autre
inscription manuscrite, « Georges ». Le prénom évoque la dynastie des Jacob mais cet
indice reste tout de même très hasardeux !
31. Rémy Le Fur, vente de mobilier et objets d’art, céramique, 25 mars 2014, lot n o 144.
32. Sotheby’s, vente d’important mobilier, sculptures, objets d’art et tableaux, 27 avril
2017, lot no 268.
33. Le salon des Oiseaux, qui accueillait l’ensemble aux têtes de lion, est aujourd’hui
plus utilisé comme salle de réunion et de conférences que comme salon d’apparat
(c’est-à-dire dédié aux réceptions d’hôtes de marque et aux repas officiels).
34. COURAL Jean, Paris, Mobilier national. Soieries Empire, Paris, Éditions de la Réunion des
musées nationaux, 1980, p. 251-252, n° 76, avec une variation sur le motif du dossier
déjà réalisé par la manufacture Prelle pour d’autres projets.
RÉSUMÉS
Siège de la Chancellerie depuis plus de trois siècles, l’hôtel de Bourvallais accueille plusieurs
objets mobiliers classés au titre des monuments historiques. Parmi ceux-ci, on compte un
ensemble remarquable de trente-trois sièges en acajou avec bronzes, datant vraisemblablement
de la Restauration, se caractérisant par leurs protomés à têtes de lion et leurs pieds griffus. Après
des années de préparation et d’attente, ces sièges font aujourd’hui l’objet d’un programme de
restauration complet visant à leur redonner leur éclat.
À l’issue de cette étude, des lacunes demeurent dans la connaissance de l’ensemble mobilier aux
têtes de lion du ministère de la Justice : les conditions de commande et d’arrivée à l’hôtel de
Bourvallais ne sont pas certaines, ni l’identité de l’auteur. Mais les informations collectées dans
les archives attestent de l’importance de cet ensemble de premier ordre, dès la fin des
années 1820. Il ne s’agit pas d’un mobilier quelconque mais de l’ensemble d’apparat principal de
l’hôtel de la Chancellerie. Après une période de relatif oubli sous la Troisième République, le
mobilier aux têtes de lion retrouve sa vocation initiale de représentation de prestige dans un
nouvel écrin, le salon Empire ou Salon rouge, qui reprend la fonction de salon d’apparat de
l’hôtel de Bourvallais.
La valeur d’usage de ce patrimoine nécessitait de tenir compte de ces évolutions dans le choix de
l’étoffe de garnissage : fruit d’un compromis, le choix d’une soierie cramoisie brochée de motifs
dorés a été établi sur des modèles historiquement documentés. De même, le garnissage a été
réalisé suivant les méthodes anciennes. Quant à la restauration des bois, elle a été faite suivant
les standards de restauration patrimoniale, en visant la conservation maximale des matériaux
anciens.
In the Bourvallais hotel, headquarters of the French Ministry of Justice for more than 300 years,
there are several pieces of furniture classified as “historic monuments”. Among them, there is a
remarkable set of 33 mahogany seats with bronze, probably dating from the Bourbon
Restoration, characterized by their protomes with lion heads and clawed feet. After years of
preparation and waiting, these seats are now undergoing a complete restoration programme.
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At the end of this study, lacks still remain on the history of the furniture with lion heads from
the Ministry of Justice: the conditions of order and arrival at the Bourvallais hotel are not
certain, nor the identity of the author. But the information collected in the archives attests to the
importance of this first-rate ensemble, from the end of the 1820s. It is not just one of several
pieces of furniture, but the main ceremonial ensemble from the Chancellery hotel. After a period
of relative oblivion under the French Third Republic, the furniture with lion heads finds its initial
vocation of prestige representation in a new setting, the Empire living room, which takes over
the function of the hotel's formal living room.
The fact that the furniture is still in use must be taken into account in the choice of the
upholstery: the choice of a crimson silk embroidered with golden patterns was a compromise,
but established on historically documented models. Likewise, the padding was carried out
according to the old methods. As for the restoration of the woods, it was done according to
heritage restoration standards, aiming at the maximum conservation of old materials.
INDEX
Keywords : furnishings, furniture, art history, garniture, wood, textile, Ministry of Justice,
ministerial mansion, hôtel de Bourvallais, place Vendôme, Chancellery, First French Empire,
Bourbon Restoration, Second French Empire, French Third Republic, Bellangé (Pierre-Antoine),
Bellangé (Louis-Alexandre), Jacob-Desmalter, conservation-restoration.
Mots-clés : ameublement, mobilier, histoire de l’art, garniture, bois, textile, ministère de la
Justice, hôtel ministériel, hôtel de Bourvallais, place Vendôme, Chancellerie, Premier Empire,
Restauration ; Second Empire, Troisième République, Bellangé (Pierre-Antoine), Bellangé (Louis-
Alexandre), Jacob-Desmalter, conservation-restauration.
AUTEURS
AMANDINE CAMBET
tapissière
THOMAS DESHAYES
chef de la mission du Patrimoine mobilier (ministère de la Justice, secrétariat général)
thomas.deshayes@justice.gouv.fr
CAROLINA HALL
restauratrice-conservatrice des Biens culturels, spécialité mobilier
ANTOINE MEISSONNIER
conservateur du patrimoine, chef du département des Archives, de la Documentation et du
Patrimoine (ministère de la Justice, secrétariat général)
Antoine.Meissonnier@justice.gouv.fr
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