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CD-Reef V3 - version 137 - Septembre 2004

Document : Règles DTU P22-703 (décembre 1978) : Justification par le calcul de la sécurité des constructions - Règles de calcul des constructions
en éléments à parois minces en acier (Cahiers CSTB 1564)

règles de calcul des constructions en éléments a parois minces en acier

justification par le calcul de la sécurité des constructions

adoptée par le groupe de coordination des textes techniques

© CSTB 1978

LISTE DES MEMBRES DE LA COMMISSION D'ETUDE DU DOCUMENT


JUSTIFICATION PAR LE CALCUL DE LA SECURITE DES CONSTRUCTIONS
ANIMATEUR : U.T.I.
REDACTEUR : C.T.I.C.M.
- M. D'Argoeuves
- Blanchard
- Dauphin
- Delesques
- Finance
- Fleury
- Larue
- Petit
- Magniez
- Moreau
- Papoudof
- Picard
- Pousset
- Raymond
- Rosenthal
- Scain
- Sokol

Sommaire

Page de garde
Sommaire
notations
chapitre I généralités
1,1. objet des règles
1,2. domaine de validité
1,3. limitation des rayons intérieurs de pliage
chapitre II bases des calculs
2,1. principes
2,2. bases des calculs
2,21. vérifications nécessaires
2,22. éléments ne nécessitant pas de justifications spéciales
2,23. prise en compte d'autres matériaux
chapitre III voilement local
3,1. calcul des parois planes comprimées
3,10. terminologie
3,11. calcul des parois planes raidies comprimées
3,12. calcul des parois planes non raidies comprimées
3,13. calcul des éléments cylindriques comprimés
chapitre IV vérification des pièces fléchies
4,1. vérification des ailes ou semelles
4,10. remarques et listes des vérifications
4,11. conditions de non plastification
4,12. conditions de résistance au voilement des ailes ou semelles comprimées
4,13. condition de résistance au déversement
4,14, flambement des membrures libres (non fixées latéralement )
4,15. vérification spéciale aux poutres courtes supportant des charges concentrées
4,2. vérification des âmes
4,20. vérifications à effectuer
4,21. limitation de hauteur des âmes
4,22. condition de non plastification
4,23. condition de résistance au voilement
4,24. condition de résistance aux charges concentrées et aux réactions d'appui
4,3. déformation des pièces fléchies
4,31. déformations d'ensemble
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4,32. déformations de la section dues à la flexion d'ensemble


chapitre V vérification des pièces comprimées - flambement
5,1. domaine de validité
5,2. méthode générale
5,21. on désigne par :
5,22. si les parois du profil peuvent supporter une contrainte de compression [sigma]e sans risque d'instabilité locale, on vérifie :
5,23. si, pour une raison quelconque, certaines parois du profil ne peuvent supporter qu'une contrainte de compression [sigma]r inférieure à
[sigma]e, on peut :
5,3. profils ne comportant que des parois raidies
5,4. profils comportant des parois non raidies et/ou des membrures libres
5,5. cas du flambement dans la direction d'inertie maximale
5,6. cas particulier des cornières à ailes égales
5,61. flambement dans la direction d'inertie minimale
5,62. flambement dans la direction d'une des ailes
chapitre VI vérification des pièces comprimées et fléchies
6,1. généralités
6,11. validité
6,2. vérifications préliminaires
6,3. formule générale de vérification
6,4. vérification des barres chargées transversalement dans les structures à noeuds fixes
annexe

notations
Lettres grecques
-  Constante élastique
-  Rapport des moments de flexion aux extrémités de la barre
-  Déformation transversale en un point (mm)
-  Elancement
-  eElancement équivalent
-  mElancement d'une membrure

-  Contrainte normale (N/mm2)


-  eLimite d'élasticité (N/mm2)

-  fContrainte normale due à la flexion (N/mm2)

-  fx, fyContraintes normales dues à la flexion dans le plan perpendiculaire à l'axe des x, à l'axe des y (N/mm 2)

-  KContrainte critique d'Euler (N/mm2)

-  rContrainte réduite (N/mm2)

-  Contrainte tangente ou de cisaillement (N/mm2)

Capitales romaines
- A Aire d'une section (mm2)
- AeAire de la section équivalente (mm2)

- AmAire de la section d'une membrure (mm2)

- ArAire de la section d'un raidisseur (mm2)

- AreSection. réduite d'un raidisseur (mm2)

- E Module d'élasticité longitudinale (N/mm2)


- I Moment d'inertie d'une section (mm4)
- IeMoment d'inertie de la section équivalente (mm4)

- ImMoment d'inertie d'une membrure (mm4)

- IrMoment d'inertie d'un raidisseur (mm4)

- IsMoment d'inertie d'un élément plan raidi (mm4)

- Ix, IyMoments d'inertie d'une section par rapport aux axes des x, des y (mm4)
- M Moment fléchissant (Nmm)
- N Effort normal (N)
- P Charge concentrée (N)
- R Rayon de courbure d'un élément cylindrique (mm)
- T Effort tranchant (N)

Minuscules romaines
- a Longueur d'appui d'une charge ou réaction d'appui (mm)
- b Largeur totale d'une aile de profilé (mm)
- b' Largeur d'aile d'une poutre courte (mm)

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- boLargeur d'un élément plan (mm)


- b'oLargeur d'un sous-élément plan (mm)
- b'eLargeur équivalente d'un élément plan (mm)
- b'eLargeur équivalente d'un sous-élément plan (mm)
- b'eLargeur équivalente de l'aile d'une poutre courte (mm)
- btLargeur d'un bord tombé (mm)
- d Diamètre d'un tube (mm)
- 'd Distance entre âmes d'un profil (en oméga ou en caisson) (mm)
- e Epaisseur d'une tôle (mm)
- esEpaisseur fictive d'un élément raidi (mm)
- h Hauteur d'un profil (mm)
- haHauteur d'une âme (mm)
- k Coefficient de flambement
- kdCoefficient de déversement
- keCoefficient de flambement équivalent
- kfCoefficient affectant la contrainte de flexion
- kmCoefficient de flambement d'une membrure
- krCoefficient de flambement réduit
- kvCoefficient de voilement
- l Longueur (mm)
- lmLongueur de flambement d'une membrure (mm)

- p Pression transversale fictive (N/mm2)


- r Rayon intérieur de pliage de tôles (mm)
- i Rayon de giration (mm)
- ieRayon de giration d'une section équivalente (mm)
- imRayon de giration de la section d'une membrure (mm)
- ivRayon de giration minimal d'une cornière (mm)
- ix, iyRayons de giration par rapport aux axes des x, des y (mm)
- v, v' Distances des fibres extrêmes à l'axe neutre d'une section
- ve, v'eDistance des fibres extrêmes à l'axe neutre de la section totale
- y Distance d'une fibre à l'axe neutre
- z Distance mesurée suivant l'axe de la pièce

chapitre I généralités

1,1. objet des règles


Les présentes règles de calcul sont destinées à adapter aux constructions légères en acier comportant des éléments aux parois particulièrement
minces les règles de calcul applicables aux constructions en acier en général.

1,2. domaine de validité


Les présentes règles s'appliquent aux constructions légères en acier réalisées à partir d'éléments formés à froid, à chaud et d'éléments reconstitués
par soudage, à l'exception de celles pour lesquelles un règlement particulier est imposé.
Dans les parties de construction où les éléments peuvent être soumis, du fait de l'exploitation, à des pressions ou des chocs risquant de les
déformer localement, des justifications spéciales sont nécessaires.

COMMENTAIRE
L'utilisation d'éléments à parois minces se caractérise surtout par :
- l'emploi d'aciers de nuances diverses, avec possibilité de prise en compte, sous certaines conditions de l'influence du formage à froid,
- l'influence plus marquée des phénomènes d'instabilité de forme (en particulier, voilement local, flambement par torsion, déformation des
sections, etc.),
- l'emploi de procédés d'assemblage non encorel utilisés en construction métallique classique.

C'est pourquoi il y a lieu de vérifier tout particulièrement la fabrication des profils qui, quel que soit le mode de fabrication des éléments, ont des
tolérances devant satisfaire au chapitre 4 de laNF A 37-101« Profilés formés à froid d'usage courant en acier ».

COMMENTAIRE
L'exploitation d'une construction peut soumettre l'ossature à des pressions (par stockage de matériaux en vrac) ou à de légers chocs (par engins de
manutention), qu'une construction classique supporterait sans dommages, mais qui peuvent être dangereux pour des éléments à parois minces
(bosselages amorçant une instabilité). Si la zone d'action de telles agressions est suffisamment réduite, on peut envisager de renforcer localement
les éléments à parois minces ou de les protéger par des dispositifs qui ne seraient reliés à l'ossature qu'en des points suffisamment rigides (chasse-
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roues, pare-chocs, grilles de protection, etc.).

1,3. limitation des rayons intérieurs de pliage


Les règles des paragraphes3,11 et 3,12ne sont applicables que pour les limites du rayon intérieur de pliage suivantes :
- rmax= 8 mm si e 2 mm
- rmax= 4 e si e 2 mm

avec :
- e = épaisseur de la tôle
- r = rayon intérieur de pliage

chapitre II bases des calculs

2,1. principes
Les principes fixés pour les constructions en acier en général (Règles C.M.) restent valables en cas d'emploi d'éléments à parois minces, en ce qui
concerne notamment :

COMMENTAIRE
Le recours à l'expérimentation joue un rôle plus important dans les constructions en éléments à parois minces que dans les constructions
classiques, en raison de la complexité des phénomènes entrant en jeu. Dès que se manifestent des phénomènes d'instabilité de forme, les
méthodes de calcul employées résultent généralement d'ailleurs d'études théoriques corrigées par des coefficients expérimentaux.

- les effets pris en compte dans les calculs (charges permanentes, charges d'exploitation, etc.),
- les coefficients de pondération,
- les méthodes de vérification de la sécurité, soit par le calcul en élasticité, soit par recours aux expériences directes.

Aucune méthode de calcul en plasticité ne peut être appliquée aux constructions en éléments à parois minces.

COMMENTAIRE
L'adaptation de plasticité contribue à la sécurité des constructions en éléments à parois minces comme à celle de toutes les constructions en acier ;
en particulier, elle assure une meilleure répartition des efforts dans les assemblages. Mais on ne peut pas en tenir compte pour le calcul des pièces,
car le développement de rotules plastiques est entravé par l'apparition prématurée de voilements locaux.

2,2. bases des calculs

2,21. vérifications nécessaires

COMMENTAIRE
Avant d'appliquer une formule, il faut toujours s'assurer d'une part, qu'elle correspond bien au problème à résoudre (forme et disposition des pièces,
nature et orientation des sollicitations) et qu'on se trouve bien dans son domaine de validité, d'autre part que l'élément ne risque pas d'être ruiné par
une autre sollicitation que celle envisagée dans la formule en question.

2,210.
la sécurité doit être assurée dans les mêmes conditions que pour n'importe quelle construction, mais certaines vérifications prennent une
importance plus grande en cas d'emploi d'éléments à parois minces.

2,211. stabilité d'ensemble


Compte tenu de la légèreté des constructions en éléments à parois minces en acier, une attention plus particulière doit être observée pour vérifier la
sécurité contre le renversement et le glissement de l'ouvrage et contre le soulèvement des appuis.

COMMENTAIRE
Si certains éléments de la construction sont tiès déformables, il peut être nécessaire de vérifier la stabilité d'ensemble de l'ouvrage déformé par
l'application des charges.

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2,212. déformations
Il faut vérifier que les déformations restent dans des limites admissibles :

COMMENTAIRE
Pour satisfaire aux conditions imposées par l'exploitation, les déformations peuvent être calculées sur la base des charges effectivement appliquées
à l'ouvrage. Par contre, le calcul des déformations qui conditionnent la stabilité de l'ouvrage ou la résistance de ses éléments doit faire intervenir les
charges pondérées.

- soit en raison des conditions imposées pour l'exploitation de l'ouvrage (flèches admissibles, par exemple).
- soit parce que les hypothèses de base des calculs cessent d'être valables au-delà d'une certaine valeur des déformations.

2.213, résistance des éléments


Il faut vérifier :
- d'une part, la sécurité contre la plastification ou la rupture,
- d'autre part, la sécurité par rapport à la charge d'affaissement résultant de l'apparition de phénomènes d'instabilité de forme (flambement,
déversement, voilement).

Pour certains profilés à parois minces, il peut être nécessaire de tenir compte d'efforts secondaires qui tendent à déformer la section tranversale
des profils et peuvent entraîner des plastifications locales, des modifications des caractéristiques géométriques de la section (moment d'inertie,
module de résistance) et des variations de courbure (ovalisations) réduisant la résistance au voilement et au cloquage.

COMMENTAIRE
La sécurité contre la plastification ou la rupture est vérifiée par les méthodes utilisées pour les constructions classiques (contraintes pondérées
inférieures à la limite d'élasticité).
Dans les constructions traditionnelles, on peut, en général, se contenter d'envisager le flambement par flexion. En cas d'éléments à parois minces, il
faut souvent envisager aussi le flambement par torsion ou par flexion-torsion.
Les schémas de la figure 1 indiquent quelques exemples de déformations transversales de section qu'on peut rencontrer dans la pièces fléchies.

Figure 1

2,22. éléments ne nécessitant pas de justifications spéciales


On peut se contenter des vérifications prévues pour les constructions en acier en général dans le cas des profils simples ou composés dont la
section satisfait aux conditions de forme et de dimensions indiquées ci-après en2,221 et 2,222.
Dans l'expression des conditions de dimensions, b représente la largeur d'une paroi, e son épaisseur, et ela valeur prise en compte dans les
calculs pour la limite d'élasticité de l'acier.
Dans les formules des§ 2,221 et 2.222. le rapport limite de b/e est donné en fonction de l'expression

COMMENTAIRE
Il est loisible d'utiliser sans autre justification des profils dont un rapport b/e dépasserait la valeur fixée par les conditions de dimensionnement, sous
réserve de ne tenir compte dans les calculs que d'une limite d'élasticité réduite de façon telle que la condition soit satisfaite (les contraintes
admissibles étant évidemment réduites dans le même rapport).

2,221. éléments comprimés

- 1.
Conditions de forme : il faut qu'au moins une des conditions suivantes soit satisfaite, de façon à éviter le flambement par torsion :
- Le centre de gravité et le centre de torsion de la section sont confondus (c'est le cas des profils dont la section présente deux axes de symétrie
perpendiculaires entre eux).
- La distance entre le centre de gravité et le centre de torsion de la section reste faible devant les dimensions transversales du profil et le
flambement se produit dans un plan contenant ces deux points (cas des U, C ou peu profonds ; cas des T flambant dans le plan de l'âme).
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COMMENTAIRE Ceci s'applique aux profils de la figure 2, risquant de flamber dans la direction des flèches, mais ne s'appliquerait pas, par
exemple, à des tubes ronds, carrés ou rectangulaires rejoints (fendus le long d'une génératrice) dont le centre de torsion T est très éloigné du
centre de gravité G.

Figure 2

- Des dispositions sont prises pour éviter le gauchissement du profil (par exemple, liaisons à d'autres éléments de la construction).

-2.
Conditions d'épaisseur pour les éléments d'élancement inférieur ou égal à 75

COMMENTAIRE
Les figures 3, 4 et 5 donnent des exemples d'applications à l'une des parois d'un élément. Les autres parois doivent également être vérifiées
suivant les mêmes principes.

Figure 3

Figure 4

Figure 5

- Parois ayant un bord libre :

- Parois ayant les deux bords également raidis :

- Parois ayant les deux bords inégalement raidis. Si b1représente la largeur de la bordure la plus large et b2celle de la plus étroite :

COMMENTAIRE
Les inégalités se déduisent de celles du§ 2,221-2en multipliant le second membre par /75.

-3.
Conditions d'épaisseur pour les éléments d'élancement supérieur à 75
- Paroi ayant un bord libre :

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- Paroi ayant les deux bords également raidis :

- Parois ayant les deux bords inégalement raidis :

2,222. semelles comprimées des éléments fléchis

COMMENTAIRE
Les figures 6, 7 et 8 donnent des exemples d'applications : l'axe neutre est désigné par x - x

Figure 6

Figure 7

Figure 8

- Eléments de semelles ayant un bord libre :

- Eléments de semelles reliant deux âmes :

- Eléments de semelle ayant un bord raidi par une bordure de largeur b 2et l'autre bord fixé sur une âme dont la partie comprimée a une hauteur
b1:

2,23. prise en compte d'autres matériaux

COMMENTAIRE
Il est évident que ces matériaux ne doivent pas risquer de provoquer une corrosion de l'acier.

2,230. pour la détermination de la résistance et de la stabilité des éléments de construction à paroi minces, il
peut être tenu compte de la présence d'autres matériaux (de remplissage, d'enrobage, d'isolation, etc.) sous
réserve que soient satisfaites les conditions suivantes.

2,231. conditions imposées


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- La présence de ces matériaux doit être assurée dans tou les cas où l'on tient compte de leur existence.
- La liaison entre ces matériaux et les éléments en acier doit comporter des dispositifs efficaces (connecteurs, armatures soudées, collage, etc.),
s'opposant au décollement ou au glissement mutuel, à moins qu'il ne soit tenu compte de leur présence que pour la détermination de la
répartition des charges sur l'ossature en acier.
COMMENTAIRE On ne peut attribuer à une couche de protection ou d'usure que l'épaisseur minimale au-dessous de laquelle l'utilisateur a pris
l'engagement de la remplacer. On ne doit pas tenir compte de matériaux dont la dessiccation ou le retrait supprimerait le contact avec l'acier.
On ne peut tenir compte de la présence d'éléments démontables que s'il est matériellement impossible d'appliquer les charges en leur
absence.

- Les propriétés physiques et mécaniques de ces matériaux et des dispositifs de solidarisation doivent être stables dans le temps et se conserver
dans toutes les conditions d'utilisation de l'ossature.
COMMENTAIRE Les dispositifs de solidarisation doivent pouvoir résister non seulement aux efforts résultant de l'application statique des
charges sur la construction mixte, mais aussi aux chocs mécaniques ou thermiques qui peuvent se produire au cours du montage, de l'entretien
ou de l'exploitation de l'ouvrage.

COMMENTAIRE
Il ne suffit pas de considérer la résistance du matériau au vieillissement dans les conditions normales, mais il faut tenir compte des conditions
atmosphériques et des variations de température qui peuvent altérer les propriétés du matériau.

2,232. mode de calcul


Les calculs ne doivent pas être basés sur l'addition pure et simple des résistances des différents éléments en présence, mais doivent justifier de la
compatibilité de leurs déformations.

COMMENTAIRE
Il est souvent commode d'appliquer les méthodes de calcul en usage pour le béton armé et de considérer une section efficace obtenue en affectant
la section d'un des matériaux d'un coefficient d'équivalence égal au rapport de son module d'élasticité à celui de l'autre matériau.

chapitre III voilement local

3,1. calcul des parois planes comprimées

3,10. terminologie
On appelle parois planes comprimées les parties planes des profils, telles que les semelles comprimées des poutres fléchies ou bien les parois des
pièces entièrement comprimées. Dans l'étude de leur résistance au voilement, on utilise les termes définis ci-après.

3,101. parois planes non raidies


Ce sont des parties planes du profil dont un des bords, parallèle à la direction de l'effort, est libre de se déplacer perpendiculairement au plan de
l'élément (par exemple, aile non bordée de cornière ou de profil en U).

COMMENTAIRE
Les croquis de la figure 9 précisent, sur quelques exemples de profils, la distinction entre parois planes raidies (R) et non raidies (N).

Figure 9

3,102. parois planes raidies


Ce sont des parties planes dont les deux bords parallèles à la direction de l'effort sont reliés à d'autres éléments du profil (âme, aile, bord tombé,
etc.) capables de s'opposer à leur déplacement dans une direction perpendiculaire au plan de la paroi.

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3,103. parois planes intermédiaires raidies


Une paroi plane raidie peut comporter des raidisseurs intercalaires disposés parallèlement à la direction de l'effort ; dans ce cas, on appelle parois
intermédiaires les parois planes situées soit entre deux raidisseurs intercalaires, soit entre un raidisseur intercalaire et un bord raidi de la paroi
principale.

3,104. rapport largeur-épaisseur


C'est le rapport bo/e de la largeur bode la paroi plane mesurée perpendiculairement à la direction de l'effort, à son épaisseur e (épaisseur de la
tôle). Pour la détermination de bo, on ne tient compte que de la partie plane, à l'exclusion des arrondis, bords tombés, etc.
Dans le cas des parois planes intermédiaires raidies, on désigne la largeur du sous-élément, mesurée dans les mêmes conditions, par b' oet on
envisage le rapport b'o/e.

COMMENTAIRE
Il pourrait paraître plus judicieux de compter la largeur bojusqu'à la paroi qui assure le raidissage (rayons des arrondis compris). Mais les formules
dont nous disposons résultent de très nombreux essais qui ont tous été interprétés sur la base de la partie plane seule.
On peut toutefois constater qu'on se place en sécurité en remplaçant dans ces formules b opar une largeur légèrement plus grande. Cette remarque
permet de simplifier les calculs lorsqu'on peut se contenter d'une bonne approximation plaçant en sécurité .

3,105. coefficient de voilement


Pour la vérification des parois planes non raidies, on est conduit à multiplier la valeur moyenne de la contrainte pondérée de compression par un
coefficient kvavant de la comparer à la limite d'élasticité e. Ce coefficient kvest appelé coefficient de voilement.

3,106. largeur équivalente


Lorsque le voilement commence à déformer les parois planes raidies, leur participation relative à la résistance du profil diminue. On en tient compte
dans les calculs en remplaçant les largeurs boet b'opar des largeurs équivalentes beou b'e.

3,107. section équivalente


Lorsqu'on est conduit à utiliser des largeurs équivalentes la section des profils comportant des parois planes comprimées est remplacée par une
section équivalente dans laquelle :
- la largeur des parois, sans raidisseurs intercalaires, est réduite à be,
- la largeur des parois intermédiaires est réduite à b'e,
- l'aire Arde la section des raidisseurs définie est réduite à Are.

Pour le calcul des caractéristiques de la section, on suppose alors :


- que la partie de la largeur supprimée est disposée symétriquement par rapport au milieu de la paroi et de la paroi intermédiaire,
- que l'aire Areest placée au centre de gravité de la section du raidisseur réel,
- que le raidisseur conserve son moment d'inertie,
- que les parois planes non raidies sont entièrement conservées.

COMMENTAIRE
Les figures 10 et 11 (non à l'échelle) illustrent la détermination de b oet b'oainsi que celle de la section équivalente (partie hachurée).

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Figure 10 pièces fléchies (éléments comprimés en haut)

Figure 11 pièces comprimées

3,11. calcul des parois planes raidies comprimées

COMMENTAIRE
Inclinaison des parois entre-elles ; les formules données dans le paragraphe3,11ne doivent pas être utilisées sur des profils dont les parois ont des
angles entre-elles inférieurs à 45° ou supérieurs à 135°.

3,111. domaine de validité


Une paroi plane comprimée sera considérée comme raidie si elle est maintenue le long de chacun de ses bords parallèles à la direction de l'effort
par un élément pouvant être une âme, une aile, un bord tombé ou un autre type de raidisseur dont le moment d'inertie par rapport à un axe passant
par son centre d'inertie, et parallèle à la paroi plane à raidir, aura, au minimum, la valeur suivante :

sans être inférieure à 9,2e4.


Lorsque le ou les deux éléments de bords destinés à raidir la paroi plane considérée ne Sont que de simples parois non raidies elles-mêmes, pliées
ou soudées à angle droit, la largeur totale de ces éléments devra être, au minimum, égale à :

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sans être inférieure à 4,8 e (fig. 12).

Figure 12
Dans le calcul du moment d'inertie du raidisseur (lr), on ne doit tenir compte d'aucune partie de la section de la paroi plane à raidir.

COMMENTAIRE
Le tableau I donne pour quelques valeur de bo/e, d'une part la largeur minimale btdu bord tombé, d'autre part, le moment d'inertie minimal, lrdu
raidisseur de bordure.

TABLEAU
I

Lorsque les éléments de bords ne vérifient pas ces conditions, la paroi plane ne sera pas considérée comme raidie et sera à calculer selon le
paragraphe3,12.

3,112. valeurs maximales du rapport largeur-épaisseur

COMMENTAIRE
Si les conditions fixées ici pour les rapports « largeur-épaisseur » ne sont pas satisfaites, la paroi plane raidie possède encore une certaine
résistance mais, d'une part, les déformations transversales deviennent très importantes, d'autre part, les formules indiquées dans le
paragraphe3,11ne s'appliquent pas.

- Paroi plane comprimée raidie à chacun de ses bords :


- par de simples parois planes non raidies soudées ou pliées (bord tombé) :

- par d'autres raidisseurs plus efficaces qu'un bord tombé (fig. 13) :

Figure 13

- Paroi plane comprimée maintenue sur l'un de ses bords par une paroi plane raidie et sur l'autre par :
- une simple paroi plane non raidie soudée ou pliée (bord tombé)

- un raidisseur plus efficace qu'un bord tombé :

- une paroi plane raidie :

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3,113. contrainte de référence


Lorsque l'effort de compression auquel est soumise une paroi plane raidie dépasse une certaine valeur, les déformations dues au voilement
deviennent appréciables mais la paroi peut encore supporter des charges plus élevées. Cependant, l'effort ne se répartit plus uniformément sur
toute la largeur bode sa paroi. En effet, les contraintes sont plus élevées près des bords raidis qu'au milieu.
Dans un but de simplification, on base les calculs sur la contrainte qui règne sur les bords et on suppose qu'elle est appliquée uniformément sur
une largeur équivalente beinférieure à bo. S'il existe des raidisseurs intercalaires, on leur attribue également une section réduite. Les réductions à
apporter sont précisées dans les paragraphes suivants en fonction de .
Dans les calculs de résistance, la contrainte est une contrainte pondérée.
Dans les calculs de déformations, la contrainte est calculée d'après les charges non pondérées.
Comme il faut en général connaître les caractéristiques de la section équivalente pour déterminer , on est souvent amené à opérer par
approximations successives. Les chapitres suivants donnent des indications sur la manière d'opérer, ainsi que des méthodes ou calculs approchés
dispensant des approximations successives.

COMMENTAIRE
Un paroi plane raidie soumise à un effort de compression exercé dans son plan se voile, c'est-à-dire se déforme, en cessant d'être plane. Si la paroi
est nettement plus longue que large, elle se décompose en un certain nombre de panneaux sensiblement carrés, qui se bombent alternativement
dans un sens et dans l'autre (déformation schématisée sur la figure 14 a. Chaque fibre longitudinale (parallèle à l'effort) tend à flamber ; mais elle
est retenue par les fibres transversales qu'elle croise, d'autant plus énergiquement qu'elle est plus près des bords raidis qui constituent des points
fixes pour ces fibres transversales. L'effort total exercé sur la paroi se répartit entre les différentes fibres longitudinales, ainsi maintenues
élastiquement, proportionnellement à la résistance qu'elles peuvent opposer.

Figure 14
La répartition des contraintes dans la largeur de la paroi est schématisée sur lafigure 14 bpour deux chargements distincts. Pour un chargement (1),
la contrainte sur chaque bord atteint la valeur 1et l'effort total est égal du produit de l'épaisseur e par l'aire du diagramme (1) correspondant des
contraintes ; on voit que l'on peut déterminer une largeur équivalente b e1telle que l'aire des deux rectangles de largeur be2et de hauteur 1soit
égale à l'aire du diagramme (1), Pour un chargement (2) supérieur à (1), on a sur les bords une contrainte :
 2  1
mais une largeur :
be2 be1
On peut en conclure que la contrainte croît plus vite que le chargement.
Si la paroi plane comporte un raidisseur parallèle à la direction de l'effort, ce raidisseur se comporte comme un bord supplémentaire qui partage en
deux la largeur de la tôle ; mais il se trouve entraîné par la déformation de celle-ci. Le diagramme des contraintes prend la forme schématisée par
lafigure 14 c, la contrainte 3au droit du raidisseur reste inférieure à la contrainte sur le bord. Pour faciliter les calculs, on peut attribuer au
raidisseur une contrainte à condition de remplacer la section Arpar une section équivalente :

Les paragraphes suivants donnent dans différents cas la valeur à attribuer au coefficient réducteur :

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3,114. parois planes ne comportant pas de raidisseurs intercalaires

COMMENTAIRE
Les formules utilisées ici sont issues des travaux réalisés par Niels C. Lind, Mayasandra K. Ravindra et John Power qui ont été reprises dans la
norme canadienne CSA Standard S 136 de 1974 : « Cold Formed Steel Structural Members ».

-1. parois planes situées entre deux parois planes raidies


La largeur équivalente beest donnée par :

-2. parois planes raidies autrement que par des parois planes elles-mêmes raidies
La largeur équivalente beest donnée par :

L'aire de la section du (ou des) raidisseurs de bord peut être totalement prise en compte (A re= Ar) si on a bo/e 60.
Elle doit être multipliée par :

3,115. parois planes comportant des raidisseurs intercalaires rapprochés

-1. conditions imposées aux raidisseurs


- Les raidisseurs intercalaires devront être régulièrement espacés de façon à délimiter des parois intermédiaires de largeur identique b o.
- L'espacement entre chaque raidisseur intercalaire, c'est-à-dire la largeur de chaque paroi intermédiaire b' odevra être telle que l'on ait :

- Le moment d'inertie de chaque raidisseur intercalaire par rapport à un axe passant par son centre d'inertie et parallèle au plan de la paroi doit
être au moins égal à :

sans descendre au-dessous de 18,4 e4.

-2. mode de calcul de la largeur équivalente


On considère la largeur bode la paroi entière et l'on détermine une largeur équivalente comme s'il n'y avait pas de raidisseurs intercalaires, en
appliquant le§ 3,114avec une épaisseur fictive esremplaçant l'épaisseur réelle dans les formules.

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Cette épaisseur fictive est déterminée comme suit :

avec :
- Is: moment d'inertie de l'aire totale de la paroi considérée (seuls les raidisseurs intercalaires sont compris) par rapport à son axe principal
d'inertie parallèle à elle-même
- I : développée de la paroi comptée entre chaque bord.

La paroi de largeur boavec ses raidisseurs est remplacée par une paroi fictive de largeur équivalente besituée sur l'axe principal d'inertie de la paroi
avec ses raidisseurs. Pour le calcul de l'aire équivalente de la paroi et autres caractéristiques équivalentes de la section, on utilise l'épaisseur réelle
e.

3,116. parois planes comportant des raidisseurs intercalaires espacés

-1. conditions imposées aux raidisseurs


Dans ce cas, le largeur de la plus grande paroi intermédiaire délimitée par les raidisseurs intercalaires est supérieure à :

Le moment d'inertie de chaque raidisseur intercalaire par rapport à un axe passant par son centre d'inertie et parallèle au plan de la paroi doit être
au moins égal à :

sans descendre au-dessous de 18,4 e4, avec :


b'o: largeur de la plus grande paroi intermédiaire délimitée par les raidisseurs.
Lorsqu'il n'y a qu'un seul raidisseur intercalaire, celui-ci doit être situé au milieu de la paroi.
Lorsqu'il y a deux raidisseurs intercalaires, ceux-ci devront être situés à égale distance des bords de la paroi.
Lorsqu'il y a plus de deux raidisseurs intercalaires, seuls deux de ces raidisseurs intercalaires seront considérés comme efficaces. Ces deux
raidisseurs subsistants devront être situés à égale distance des bords de la paroi.

-2. cas d'une paroi située entre deux parois raidies


- - S'il n'y a qu'un raidisseur intermédiaire La largeur b'ode chaque paroi intermédiaire est remplacée par une largeur équivalente b'esatisfaisant à
:

ou : La section du raidisseur est prise pour sa valeur si :

Elle est multipliée par :

et par :

- - S'il n'y a que deux raidisseurs efficaces Ces deux raidisseurs délimitent trois parois intermédiaires de largeur b' o1, b'o2, b'o3(b'o1= b'o3). Pour
chacune de ces parois intermédiaires, on détermine une largeur équivalente b'esatisfaisant à :ou :
COMMENTAIRE Pour le calcul, l'élément se trouve ainsi divisé en trois zones dans lesquelles on détermine séparément les largeurs et
sections réduites, conformément aux croquis de la figure 15 (non à l'échelle).

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Figure 15

La section de chaque raidisseur est prise pour sa valeur :

Elle est multipliée par :ou par :

-3. cas d'une paroi située entre une paroi raidie et un raidisseur de bord
Les calculs se font suivant les mêmes principes et par les mêmes formules que dans le cas d'un élément situé entre deux parois raidies, mais :
- on ne considère comme efficace qu'un seul raidisseur intermédiaire le plus proche de l'âme,
- la section du raidisseur de bord est déterminée comme s'il n'y avait pas de raidisseur intercalaire (§ 3,114-2).

3,12. calcul des parois planes non raidies comprimées

3,121. valeur maximum du rapport largeur-épaisseur


Les formules données ici ne sont applicables que si le rapport largeur-épaisseur de la paroi plane non raidie ne dépasse pas 60, soit :

3,122. bases de la vérification


Lorsque l'effort de compression auquel est soumise une paroi plane non raidie dépasse une certaine valeur, les déformations dues au voilement
deviennent appréciables mais la paroi peut encore supporter des charges un peu plus élevées. Mais cette augmentation de l'effort doit être limitée
pour éviter les déformations excessives qui empêcheraient l'élément de remplir son rôle dans la section du profil.
A cet effet, on impose à la valeur de la contrainte moyenne de compression dans l'élément l'obligation de ne pas dépasser une fraction :

de la limite d'élasticité e.
Le facteur kv(fonction de eet de bo/e) est appelé coefficient de voilement et la vérification de la sécurité peut s'écrire :
kv   e
Dans les calculs de déformation d'ensemble des pièces, on peut négliger l'influence du voilement des parois planes non raidies, lorsque la condition
précédente a été vérifiée.

COMMENTAIRE
Une paroi plane non raidie, soumise à un effort de compression exercé dans son plan, se voile, c'est-à-dire se déforme en cessant d'être plane.
Chaque fibre longitudinale (parallèle à l'effort) tend à flamber mais, comme ces différentes fibres sont solidarisées par les fibres transversales et que
l'une d'entre-elles est maintenue rectiligne, ce flambement est d'autant plus contrarié qu'on se trouve plus loin du bord libre (fig. 16).

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Figure 16
Des considérations théoriques, basées sur l'hypothèse d'une plaque idéalement parfaite, montrent que les déformations du bord libre deviennent
très grandes lorsque la contrainte moyenne de compression atteint une certaine valeur dite contrainte critique. La valeur de cette contrainte critique
dépend à la fois du rapport bo/e de la largeur à l'épaisseur de l'élément, du rapport l/bode sa longueur (mesurée parallèlement à l'effort) à sa
largeur et des conditions de fixation de l'élément considéré sur l'élément voisin qui maintient un de ses bords rectiligne.
Si deux ou plusieurs parois planes non raidies sont reliées entre-elles le long d'un de leurs bords parallèles à l'effort (ailes de cornières ou de profil
en croix), chacun des éléments, tend en se voilant, à tourner du même angle que ses voisins autour de l'arête commune et ne les retient donc pas.
On ne peut donc pas compter sur un encastrement du bord maintenu de l'élément étudié et sa résistance est minimale de ce point de vue.
Par contre, si le bord maintenu de la paroi plane non raidie est relié à une paroi plane raidie, cette dernière exercera sur elle une retenue
assimilable à un encastrement partiel, même si sa rigidité transversale est très faible, dès que sa longueur dépassera plusieurs fois sa largeur.
La contrainte critique décroît lorsque le rapport l/boaugmente. Mais cette variation devient pratiquement imperceptible dès que l/bodépasse 5. Il est
donc inutile de faire intervenir ce rapport dans le calcul de la plupart des profilés minces. On a toutefois donné ici une formule qui permet de ne pas
imposer de conditions inutilement sévères aux éléments courts ou à ceux dont la longueur l se trouve réduite par la présence de liaisons s'opposant
au déplacement du bord libre (raidisseurs transversaux).
Les expressions de kvdonnées ici ont été choisies de façon à obtenir les mêmes contraintes de service pour les valeurs élevées de b o/e que dans
le règlement américain, étayé par de nombreuses vérifications expérimentales. Mais le seuil au-dessous duquel on
peut prendre kv= 1 a été adapté à la valeur de la limite d'élasticité du métal utilisé, ce qui le relève pour les applications les plus courantes, et on a
préféré une seule formule valable pour toutes les valeurs de bo/e à une succession de formules plus simples, applicables chacune entre des limites
assez arbitraires et se raccordant mal à ces limites.

3,123. valeurs du coefficient de voilement


Le voilement n'est pas à craindre et on peut prendre : kv= 1 tant que l'on a :

- Ailes de cornières (ou, d'une façon plus générale, parois planes non raidies reliées par un de leurs bords à une ou plusieurs autres parois
planes non raidies) :

- Semelles de profilés (ou, d'une façon plus générale, parois planes non raidies reliées par un de leurs bords à une ou plusieurs autres parois
planes raidies) :

- Eléments courts, dont le rapport de la longueur l dans la direction de l'effort, à la largeur b osatisfait à :
- pour les ailes de cornières :

- pour les semelles de profilés :

le coefficient de voilement kvest égal à :

3,13. calcul des éléments cylindriques comprimés


On ne considère ici que des éléments de profils cylindriques dont les génératrices sont parallèles à la direction de l'effort (fig. 17).
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COMMENTAIRE
L'expression du coefficient de voilement indiquée ici est basée sur les recherches de Plantema. En exploitant les résultats d'essais de compression
de tubes cylindriques minces effectués par de nombreux chercheurs, Plantema a porté sur un même graphique le rapport de la contrainte
d'affaissement par voilement ou cloquage à la limite d'élasticité, en fonction du rapport de l'épaisseur au diamètre (multiplié par le rapport du module
d'élasticité à la limite d'élasticité). Il a déterminé un diagramme constitué d'une succession de segments de droites,qui représente une limite
inférieure de tous les résultats d'essais. La formule proposée place en sécurité par rapport à ce diagramme.

Figure 17
Si e est l'épaisseur de la paroi et R le rayon de courbure, aucune précaution spéciale n'est à prendre tant qu'on a :

Si cette condition n'est pas remplie, il faut vérifier la stabilité en multipliant la valeur pondérée de la contrainte maximale de compression par un
coefficient de voilement :

Lorsque la section du profil risque de se déformer sous l'effet des charges appliquées (ovalisation, par exemple), la valeur de R à prendre en
compte est la plus grande valeur du rayon de courbure de la section déformée (voir par exemple §4,322).

chapitre IV vérification des pièces fléchies

4,1. vérification des ailes ou semelles

4,10. remarques et listes des vérifications

4,101. remarques préliminaires


Lorsqu'une section de moment d'inertie I est soumise à un moment fléchissant M, la contrainte normale en un point situé à distance y de l'axe
neutre est désignée par :

Si la section comporte des parois planes comprimées raidies qui risquent de se voiler, l'axe neutre et le moment d'inertie I sont ceux de la section
équivalente (chapitre III).

4,102. vérifications à effectuer


Plusieurs phénomènes sont à envisager éventuellement à l'occasion des vérifications :
- plastification
- voilement
- déversement
- flambement des membrures libres
- comportement particulier des poutres courtes.

4,11. conditions de non plastification


En aucun point de la section, la contrainte pondérée de flexion fne doit dépasser e.

4,12. conditions de résistance au voilement des ailes ou semelles comprimées

COMMENTAIRE
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Lorsque ces parois sont parallèles à l'axe neutre de la section, la vérification de la résistance à un moment fléchissant donné tout comme la
détermination du plus grand moment admissible ne présentent aucune difficulté. Dans les cas analogues à ceux de la figure 18 pour lesquels l'axe
du moment de flexion est celui du dessin (compression en haut), c'est au point B et éventuellement B', au milieu des parties planes, qu'il faut vérifier
: kv. f  e.

Figure 18
En outre, il faut vérifier, conformément à4,11, qu'aux points A on a f  e.
Dans tous les cas, il ne faut pas oublier de vérifier la résistance des fibres tendues.

4,121. ailes constituées par des éléments plans non raidis


On détermine le coefficient de voilement kvde chaque aile d'après3,12, et on vérifie que la contrainte fcalculée pour la fibre la plus sollicitée
satisfait à :
kv f  e

4,122. semelles constituées par des éléments plans raidis

-1. méthode générale


Dans les calculs de vérification, l'aire de la semelle comprimée, ainsi que celle de ses raidisseurs éventuels, est remplacée par une aire
équivalente, déterminée en fonction de la contrainte frégnant au niveau de cette semelle, d'après les méthodes indiquées en3,11. La réduction
ainsi apportée à l'aire de la semelle déplace la position de l'axe neutre de la section et modifie son moment d'inertie ainsi que son module de
résistance. On pourra déterminer la valeur de la contrainte régnant au niveau de la semelle comprimée soit en développant les calculs, soit par
approximations successives.

-2. méthode simplifiée


On détermine les caractéristiques de la section équivalente calculée comme si la contrainte atteignait esur la semelle comprimée. On en déduit
des valeurs de fdans la semelle comprimée et dans la semelle tendue et il suffit de vérifier que chacune de ces valeurs reste inférieure à e.

COMMENTAIRE
Désignons par A, I, v et v' les caractéristiques de la section totale du profil (A = aire, I = moment d'inertie, v = distance, à l'axe neutre, de la fibre
tendue, v' = distance, à l'axe neutre, de la fibre comprimée) et par A e, Ie, veet v'eles mêmes caractéristiques de la section équivalente lorsque la
semelle comprimée est soumise à une contrainte f.
Lorsqu'on fait croitre f, on constate que les quantités Ae, Ie, veet e. Ie/vedécroissent constamment, tandis que les quantités v'eet f.
Ie/v'ecroissent constamment (fig. 19).

Figure 19

- Si dans la section totale la distance v' de la semelle comprimée à l'axe neutre est au moins égale à la distance v de la semelle tendue à l'axe
neutre, c'est la vérification de la semelle comprimée qui est déterminante.
- Par contre, si l'on a :
COMMENTAIRE Si on a au départ v' v, la quantité f. Ie/v'ereste toujours inférieure à e. Ie/ve, même lorsque fatteint e. La résistance
de la poutre est donc conditionnée par le moment résistant f. Ie/v'erelatif à la semelle comprimée et celui-ci est maximal lorsque fatteint e,
ce qui justifie la méthode simplifiée.
v' = v c'est la vérification de la semelle tendue qui est déterminante et la vérification ainsi effectuée place légèrement en sécurité.

COMMENTAIRE

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Par contre, si l'on a v' v, les courbes représentatives des deux moments résistants f. Ie/v'eet e. Ie/vese croisent pour une valeur de finférieure
à e(fig. 20). C'est pour cette valeur que la résistance de la poutre est maximale (on a alors v' e/ve= f/ e).

Figure 20
Mais comme e. Ie/vene décroît que très lentement lorsque faugmente, on ne fera qu'une erreur en général inférieure à 5 % et plaçant en
sécurité, en attribuant à la poutre un moment résistant e.Ie/vecalculé comme si la semelle comprimée était soumise à une contrainte e.

4,13. condition de résistance au déversement

COMMENTAIRE
On rappelle qu'on désigne par déversement le vrillage d'une pièce fléchie entre les points où elle est maintenue latéralement, le déplacement d'une
section courante comportant une rotation et une translation latérale en plus de la translation parallèle au plan de flexion. On voit donc :
- d'une part, que le déversement est d'autant moins à craindre que le profil possède une bonne résistance à la torsion qui s'oppose à cette
rotation ;
- d'autre part, que le déversement est particulièrement dangereux pour les profils dont la résistance transversale à la flexion est plus faible que
leur résistance dans le plan où sont appliqués les efforts, car, lorsqu le déversement s'amorce, le profil se présente dans une position pour
laquelle sa résistance à la flexion est réduite.

4,131. notations
On désigne par :
- l : la distance entre deux fixations de la poutre s'opposant à la rotation de la section,
- A : l'aire de la section,
- Ix: le moment d'inertie de la section totale par rapport à un axe passant par son centre de gravité et perpendiculaire au plan dans lequel
s'effectue la flexion,
- Iy: le moment d'inertie de la section par rapport à un axe passant par son centre de gravité et parallèle au plan dans lequel s'effectue la flexion,
- : le rayon de giration transversal,

- : l'élancement transversal,
COMMENTAIRE Valeurs approchées de iypour quelques profilscourants (fig. 21). S'il n'y a pas de bords tombés, faire b t= 0 dans les formules
ci-dessous.

Figure 21

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-  e: la limite d'élasticité du métal,


-  f: la valeur maximale de la contrainte pondérée de flexion sur la fibre la plus comprimée du profil,
- kd: un coefficient de déversement défini ci-après (4,133).

4,132. cas où le déversement n'est pas à craindre


Aucune vérification de la stabilité au déversement n'est nécessaire :
- lorsque le moment d'inertie Ixest inférieur à Iy,
- lorsque la pièce serait capable de résister au flambement pour un élancement et une contrainte de compression simple égale à f(chapitre
V).

COMMENTAIRE
Lorsque l'on a Ix Iy, une rotation du profil augmenterait sa résistance à la flexion.
La vérification de la résistance de l'ensemble du profil au flambement sous une contrainte de compression égale à fplace largement en sécurité,
car, dans une pièce fléchie, les parties tendues retiennent le déplacement latéral des parties comprimées.

4,133. vérification dans le cas des profils à une seule âme


On envisage ici les profils en double T (éventuellement constitués par deux U accolés), en U ou en Z, comportant éventuellement des bords tombés
ou des raidisseurs, fléchis dans le plan de l'âme.

COMMENTAIRE
Deux tôles accolées sont ici considérées comme une seule âme, par opposition avec les profils en oméga ou en caisson.

Pour justifier la résistance au déversement de ces profils on vérifie :


kd. f  e
le coefficient de déversement kdayant les valeurs suivantes :

COMMENTAIRE
Les expressions de kdont été déterminées empiriquement de façon à reproduire approximativement la loi de variation des contraintes admissibles
établie par le professeur Winter pour le règlement américain. Ces formules placent en sécurité car elles négligent complètement la résistance à la
torsion du profil, qui est toujours faible.
Le tableau II donne, en fonction de la limite d'élasticité edu métal, les valeurs de au-dessous desquelles on peut prendre kd= 1.

TABLEAU
II

-1. profils en I ou en U
Pour :

Pour :

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-2. profils en Z
Pour :

Pour :

4,134. cas des profils à plusieurs âmes


Il s'agit des profils ayant plusieurs âmes distinctes, parallèles au plan de flexion, tels que les profils en oméga, ou en caisson ouvert ou fermé.

COMMENTAIRE
On ne dispose pas actuellement de méthodes de vérification simples et sûres applicables à de tels profils. On peut éventuellement les justifier par
des essais.
Il y a d'ailleurs lieu de remarquer que, pour beaucoup de ceux qui sont couramment utilisés, le déversement n'est pas à craindre par application du
paragraphe4,132(Ix Iy).

Ces profils ont, en général, une meilleure résistance au déversement que les profils à une seule âme.
Pour les profils en caisson fermé, le déversement n'est pas à craindre lorsque le rapport de la distance non maintenue I à la distance entre âmes
est inférieur à 75.

4,14, flambement des membrures libres (non fixées latéralement )

4,141. définition du problème


Dans le cas des poutres fléchies à plusieurs âmes, il arrive fréquemment que ces âmes ne soient réunies par un élément continu que d'un seul côté
(par exemple : sections en oméga ou en C couché ; éléments plans raidis soumis à des efforts perpendiculaires à leur plan). Si cette liaison se
trouve du côté tendu, les membrures comprimée auxquelles aboutissent les âmes risquent de flamber latéralement. Mais leur déplacement latéral
ne peut se faire sans déformation transversale de la section : il est donc contrarié par la résistance de la section à cette déformation. Il y a
flambement en milieu élastique.
La détermination de la stabilité d'une telle section est très complexe et ne peut être résolue en général que par des essais.

COMMENTAIRE
Les croquis de la figure 22 indiquent (en trait interrompu) des modes de déformation possibles de certaines sections pour lesquelles les membrures
comprimées libres sont en haut.

Figure 22

Cependant, on peut appliquer la méthode simplifiée suivante pour les profils dont la section n'a que deux âmes et est symétrique par rapport au
plan de flexion.

4,142. caractéristiques attribuées à la membrure

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En désignant par v la distance de la fibre la plus comprimée à l'axe neutre de la section, on isole la membrure par une coupure faite dans l'âme qui
la supporte, à une distance v/3 de la fibre la plus comprimée (fig. 23).

Figure 23
On détermine les caractéristiques de la section de la membrure ainsi isolée :

COMMENTAIRE
La distance v/3 est arbitraire. Mais dans les cas courants, une légère variation autour de cette valeur influe peu sur le rayon de giration de la
membrure.

Am: aire de la section,


Im: moment d'inertie de sa section par rapport à un axe passant par son centre de gravité et parallèle à l'âme,

: rayon de giration correspondant.

4,143. constante élastique du reste de la section

-1.
On supprime les membrures comprimées, on prolonge fictivement les âmes jusqu'au niveau du centre de torsion de ces membrures, et on
considère un tronçon de pièce de longueur unité. On applique aux extrémités des âmes (du côté normalement comprimé) et perpendiculairement à
celles-ci deux forces égales et opposées. On appelle constante élastique la valeur qu'il faut donner à chacune de ces forces pour que le
déplacement de leur point d'application soit égal à l'unité, en supposant que l'extrémité normalement tendue de chaque âme ne se déplace pas.
Cette constante est exprimée comme une contrainte.

-2.
Dans le cas le plus courant d'un profil d'épaisseur e, comportant deux âmes planes distantes de d réunies par une semelle également plane, on a :

où h' est la distance de la semelle tendue au centre de torsion T de la membrure supposée isolée.

COMMENTAIRE
Si les faces n'étaient pas planes ou comportaient des plis destinés à constituer des raidisseurs intermédiaires, la valeur de la constante élastique
serait diminuée et il y aurait lieu de la déterminer en se référant à la définition. S'il n'y a de telles anomalies que dans la semelle inférieure, on
obtient une approximation suffisante en remplaçant, dans la formule ci-contre, la distance entre âmes d par le développement de la semelle.
Dans le cas fréquent de la figure 24, on peut admettre que le centre de torsion T est symétrique du centre de gravité G de la membrure par rapport
au plan moyen de sa paroi horizontale.

Figure 24
Lorsque la membrure libre n'est pas bordée extérieurement, le centre de torsion se trouve à l'intersection des deux parois horizontales et verticales ;
h' est alors égal à la hauteur du profil complet (fig. 25).

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Figure 25
Une pièce de longueur l et de moment d'inertie I comprimée dans un milieu de constante élastique , flambe en n demi-ondes et sa charge critique
est exprimée par :

Cette charge critique est minimale pour :

et ce minimum a pour valeur :

quels que
soient l et n (fig. 26).

Figure 26
Chaque membrure comprimée va donc flamber en un nombre de demi-ondes voisin de l/l oet, par mesure de sécurité et de simplification, nous lui
attribuerons la charge critique minimale. On en déduit une longueur de flambement l msatisfaisant à :

d'où :

et un élancement :

4,144. calculs de vérification


On attribue à chaque membrure un élancement :

On en déduit, suivant le§ 5, comme pour les pièces en acier de forme traditionnelle, un coefficient de flambement k m.
Si la flexion de la pièce complète entraîne sur la fibre la plus comprimée une contrainte f, on vérifie :
km. f  e
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4,15. vérification spéciale aux poutres courtes supportant des charges concentrées
Dans cet article, on désigne par :
- portée l :
- soit la distance entre appuis d'une poutre sur deux appuis,
- soit la distance entre points de moment nul d'une poutre continue,
- soit le double de la longueur du porte-à-faux pour une poutre en encorbellement ;

- largeur b' :
- soit la moitié de la distance libre entre âmes d'une poutre à deux ou plusieurs âmes (caissons, profils en oméga...),
- soit la largeur développée (y compris éventuellement les bords tombés) de l'aile reliée à une seule âme.

Lorsque le rapport l/b' est inférieur à 30 et que la poutre supporte une charge concentrée unique ou plusieurs charges concentrées telles qu'il existe
un intervalle supérieur à 2b', soit entre deux charges successives, soit entre une charge extrême et un appui, on doit vérifier que la contrainte ene
serait dépassée en aucun point d'une poutre soumise aux mêmes moments pondérés, et dont les semelles, aussi bien tendues que comprimées,
de largeur b', auraient été ramenées à une largeur équivalente b'esatisfaisant à :

COMMENTAIRE
Dans les poutres fléchies usuelles, les contraintes normales sont transmises des âmes aux semelles par l'intermédiaire de contraintes de
cisaillement. Il en résulte dans le plan des semelles des déformations de cisaillement (parfaitement négligeables dans le cas des poutrelles
laminées à chaud), dont l'effet se traduit par une répartition des contraintes normales allant en décroissant depuis l'âme jusqu'au bord des semelles
lorsque le rapport de la largeur à la longueur de celles-ci cesse d'être petit. On en tient compte (comme dans le cas du voilement des éléments
plans raidis) en remplaçant la largeur b' des semelles par une largeur équivalente b'e, déterminée de façon que le produit de la contrainte maximale
par l'aire de la semelle équivalente soit égal à l'effort maximal transmis par l'ensemble de la semelle.
L'expérience montre que cet effet peut être négligé dans les poutres soumises à une charge uniformément répartie. A cet égard, une succession de
charges distantes de moins de 2 b' peut être considérée comme une charge répartie.
Le tableau III donne, pour fixer les idées, quelques valeurs de la réduction de largeur à envisager.

TABLEAU
III

4,2. vérification des âmes

4,20. vérifications à effectuer


Plusieurs phénomènes sont à envisager éventuellement à l'occasion des vérifications :
- limitations des hauteurs des âmes
- condition de non plastification
- conditions de résistance au voilement
- condition de résistance aux charges concentrées et aux réactions d'appui.

4,21. limitation de hauteur des âmes


Le rapport ha/e de la hauteur hade l'âme plane (sans raidisseurs), mesurée entre semelles, à son épaisseur e, ne doit pas dépasser 150.

COMMENTAIRE
Dans les éléments à parois minces ne comportant pas de raidisseurs transversaux, on est conduit à limiter le rapport h a/e à 150, car, au-delà, la
stabilité serait compromise par des phénomènes habituellement négligeables (déformation transversale de la section, réduction de la contribution
de l'âme dans le moment d'inertie de la section, etc.).

4,22. condition de non plastification

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En tout point, la contrainte normale pondérée doit satisfaire à :

COMMENTAIRE
Dans le cas des profils comportant deux-semelles et une âme, de section Aa, à condition que la section de la semelle la plus faible représente au
moins 15 % de la section totale, on peut admettre :

   e
et la contrainte tangente (ou de cisaillement) pondérée doit satisfaire à :
1,54   e

4,23. condition de résistance au voilement


Dans toute section droite, la valeur maximale de la contrainte normale pondérée de compression et la contrainte tangente pondérée , exprimées
en N/mm2, doivent satisfaire à

COMMENTAIRE
Dans les constructions courantes en acier, en dehors des profilés laminés à chaud pour lesquels le rapport h a/e est suffisamment faible, les poutres
composées comportent toujours des raidisseurs transversaux qui assurent au moins la rectitude de l'âme et l'équerrage des semelles dans
quelques sections. Sauf exception, les profilés minces formés à froid ne comportent pas de tels raidisseurs et on doit compter sur des imperfections
plus grandes de leur âme. C'est pourquoi la formule indiquée ici est plus prudente.
L'abaque de lafigure 27 permet une vérification rapide : le point de coordonnées et doit se trouver à l'intérieur du cercle correspondant à la
valeur de ha/e.

Figure 27

si l'âme plane ne comporte aucun raidisseur transversal (perpendiculaire à l'axe longitudinal de la poutre).
Si l'âme comportait des raidisseurs transversaux, on pourrait appliquer les mêmes méthodes de vérification de la stabilité de l'âme et de ses
raidisseurs que pour les constructions courantes en acier.

4,24. condition de résistance aux charges concentrées et aux réactions d'appui


Pour éviter le bossellement et l'écrasement de l'âme plane à l'aplomb d'une charge concentrée ou d'une réaction d'appui, la valeur pondérée de
l'effort transmis localement ne doit pas dépasser les valeurs indiquées ci-après.

COMMENTAIRE
Le problème de la résistance des âmes au bossellement est très complexe. Les formules empiriques données dans cet article résultent d'une
transposition de celles du règlement américain, qui traduisent les résultats de 290 essais systématiques.

4,241. notations
On désigne par :

COMMENTAIRE
Les croquis de la figure 28 illustrent les notations dans quelques cas particuliers courants.

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Figure 28

- Pmax/âme: la valeur pondérée de la charge concentrée ou de la réaction d'appui que peut supporter chaque âme.
-  e: la limite d'élasticité du métal de l'âme,
- e l'épaisseur de l'âme,
- ha: la hauteur libre de l'âme, entre faces intérieures des ailes ou semelles,
- a : la longueur d'appui effective de la charge ou réaction d'appui ; toutefois, si on a a ha, on remplace a par hadans les formules ci-après,
- r : le rayon intérieur du congé de raccordement reliant l'âme à la semelle chargée (r 4e).

4,242. catégories de charges concentrées et réactions d'appui


Dans une première catégorie, on range les appuis l'extrémité des poutres, les charges situées aux extrémités d'un porte-à-faux, ainsi que les
charges appliquées si près d'un appui que la distance mesurée parallèlement à l'axe de la poutre entre les bords les plus voisins de la charge et de
l'appui soit inférieure à 1,5 ha.

COMMENTAIRE
Sur le schéma de la figure 29, les chiffres indiquent le numéro de la catégorie.

Figure 29

Dans une deuxième catégorie, on range les appuis intermédiaires et les charges situées à plus de 1,5 h ad'un appui ou de l'extrémité d'un porte-à-
faux.

COMMENTAIRE
La réaction de la poutre à la charge ne se répartit pas uniformément sur toute la longueur a. Pour les charges de la catégorie 1, cette répartition est
très dissymétrique et la réaction admissible s'en trouve réduite.

4,243. ames désaxées par rapport aux charges (profils [ )

COMMENTAIRE
Dans de tels profils, la charge ou la réaction d'appui appliquée à une semelle se concentre transversalement à l'extrémité du raccordement de cette
semelle avec l'âme. Il en résulte une flexion transversale de l'âme qui a tendance à amorcer le bossellement, d'autant plus que le rayon de
raccordement est plus grand (fig. 30).

Figure 30

-1. charges de première catégorie

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-2. charges de deuxième catégorie

COMMENTAIRE
La perte de résistance en fonction de ce rayon est traduite par le dernier terme :

de l'expression de Pmax, qui est égal à l'unité dans le cas courant où r = e, mais décroît dès que r dépasse e.
La résistance croît moins vite que la limite d'élasticité ; aussi, l'avant dernier terme de l'expression de P maxégal à 1 pour e= 235, décroît dès
qu'on a e 235.

4,244. ames centrées par rapport aux charges (profils ][ et analogues)

COMMENTAIRE
Le centrage transversal de la charge sur l'âme peut être obtenu par assemblage des âmes de deux profils identiques accolés ; la charge que peut
supporter la poutre est alors la somme de celles que peut supporter chacune des âmes. Le centrage existe également dans les profils en soudant
des cornières contre les extrémités de l'âme d'un [ ; on ne peut, dans ce cas, compter que sur la résistance d'une seule âme, mais celle-ci est alors
pratiquement encastrée sur le dispositif d'appui de la charge ou de la réaction, ce qui permet à l'effort de se centrer sur elle (fig. 31).

Figure 31

-1. charges de première catégorie

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-2. charges de deuxième catégorie

4,3. déformation des pièces fléchies

COMMENTAIRE
Un calcul rigoureux des déformations (flèches et rotations) serait très complexe dans le cas général, car les caractéristiques de la section
équivalente varient comme le diagramme des moments ; on devrait donc étudier la déformation d'une pièce d'inertie variant continûment, la
détermination du moment d'inertie de chaque section nécessitant en outre un calcul d'approximations successives. Dans ce calcul, une grande
précision serait d'ailleurs illusoire, car on ne dispose, pour déterminer la largeur équivalente d'un élément plan raidi, que de formules approchées
choisies de façon à placer en sécurité dans les calculs de stabilité.
On peut d'ailleurs remarquer qu'on obtient une limite inférieure de la valeur des déformations en attribuant à toute la pièce les caractéristiques de la
section totale, et une limite supérieure en attribuant à toute la pièce les caractéristiques de la section équivalente correspondant au moment
maximal.

4,31. déformations d'ensemble


Les déformations peuvent être déterminées par les méthodes habituelles de la Résistance des matériaux, à condition d'utiliser les caractéristiques
de la section équivalente (déterminée suivant§ 3,107) lorsque la pièce comporte des éléments plans comprimés raidis.

4,32. déformations de la section dues à la flexion d'ensemble


La flexion d'une pièce engendre des contraintes transversales et, par suite, des déformations transversales dont on ne tient pas compte dans les
calculs habituels de Résistance des matériaux parce qu'elles sont négligeables dans les pièces courantes.

COMMENTAIRE
On n'envisage ici que le problème des déformations de la section provoquée par la flexion générale, parce qu'il est peu connu. Mais il ne faut pas
oublier que l'application des charges sur les faces non renforcées de la pièce peut provoquer des déformations transversales très importantes et
dangereuses. C'est pourquoi il y a lieu de prendre les dispositions nécessaires pour en pallier les effets ou pour les éviter.
En outre, dans les pièces très minces, elles peuvent avoir des effets appréciables, qui ne compromettent généralement pas la sécurité, mais
peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour l'aspect, en particulier, par exemple, pour l'étanchéité.
En désignant par I le moment d'inertie de la section, on sait qu'il existe entre le rayon de courbure de l'axe neutre d'une pièce fléchie et le moment
fléchissant M la relation :

Sur une fibre à distance v de l'axe neutre, le moment M engendre une contrainte normale :

on a donc

Considérons, dans une face d'épaisseur e, une bande de largeur unité, parallèle à l'axe longitudinal de la pièce ; elle est soumise à un effort normal
e . Isolons dans cette bande un petit élément de longueur ds ; ses extrémités font un angle (fig. 32) ;

Figure 32
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Les efforts e exercés par le reste de la bande ont donc une résultante :

qui tend à écarter l'élément du centre de courbure en cas de compression et à l'en rapprocher en cas de traction.
Un élément de la face de longueur unité et de largeur unité peut donc être considéré comme soumis à une pression fictive toujours dirigée vers
l'axe neutre de la pièce et de valeur :

Les sections voisines étant soumises à des contraintes et, par suite, à des pressions fictives très peu différentes, on peut négliger les effets de
retenue ou d'entraînement qu'elles exercent sur la section étudiée.
L'application de cette méthode à quelques cas particuliers donne les résultats suivants (fig. 33-36) :

Figure 33 profil en double T symétrique

Figure 34 profil en oméga

Figure 35 profil en caisson fermé symétrique

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Figure 36 tube circulaire mince

La méthode suivante permet de calculer un ordre de grandeur des déformations tranversales des sections, provoquées par la flexion générale de la
pièce.

4,321. pression transversale fictive


Si la flexion d'ensemble de la pièce engendre une contrainte normale dans une paroi d'épaisseur e, située à v de l'axe neutre, la section
transversale se déforme comme si cette paroi était soumise à une pression fictive p, perpendiculaire à l'axe neutre de la section et orientée vers
celui-ci, d'expression :

Dans le cas d'un élément plan raidi de largeur bopour lequel on a déterminé une largeur équivalente be, la contrainte à envisager ici est la
contrainte moyenne, c'est-à-dire le produit par be/bode la contrainte calculée sur la base de la section équivalente.

4,322. calcul des déformations transversales.


On peut assimiler les déformations transversales de la section à celles d'un portique ou d'un cadre constitué par un tronçon de pièce de longueur
unité, chargé par les pressions fictives indiquées ci-dessus et reposant sur des appuis libres au droit de son intersection avec l'axe neutre de la
section.

chapitre V vérification des pièces comprimées - flambement

5,1. domaine de validité


Les méthodes indiquées ici ne s'appliquent qu'aux profils dont le centre de torsion est :
- soit confondu avec le centre de gravité de la section (c'est le cas des profils présentant deux axes de symétrie).
- soit voisin du centre de gravité et situé dans le plan de flambement.
COMMENTAIRE Si les conditions imposées ici aux positions du centre de gravité et du centre de torsion de la section sont satisfaites, le mode
de flambement le plus à craindre est le flambement par flexion contre lequel on peut se prémunir par les méthodes indiquées. Si ces conditions
ne sont pas satisfaites, il risque de se produire un flambement par torsion pour lequel on ne dispose actuellement d'aucune méthode applicable
aux éléments à parois minces. Seule l'expérience peut donner une idée des charges admissibles dans chaque cas particulier, notamment dans
celui où le flambement par torsion pourrait apparaître, bien qu'on se soit prémuni contre le flambement par flexion.

Elles ne s'appliquent en particulier ni aux profils en U profond, ni aux profils en tube ou en caisson fendus le long d'une génératrice.

5,2. méthode générale

5,21. on désigne par :

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- N : l'effort normal pondéré de compression auquel est soumise la pièce,


-  : la contrainte moyenne de compression, quotient de N par l'aire ou l'aire équivalente de la section,
-  e: la limite d'élasticité à prendre en compte dans les calculs,
- E : le module d'élasticité de l'acier,
- l : la longueur de flambement de la pièce.
-  : l'élancement de la pièce dans la direction où le flambement est à craindre,
- k : un coefficient de flambement dont la valeur est donnée en fonction de , et e.

COMMENTAIRE
L'expression de « k » a été déterminée à partir des essais réalisés sous la direction de la commission « Stabilité » de la CECM.
La valeur de k peut être lue en fonction de , pour différentes valeurs de esur lestableaux de l'Annexe.

5,22. si les parois du profil peuvent supporter une contrainte de compression esans risque d'instabilité
locale, on vérifie :
k   e

5,23. si, pour une raison quelconque, certaines parois du profil ne peuvent supporter qu'une contrainte de
compression rinférieure à e, on peut :

- soit déterminer un coefficient de flambement réduit kren remplaçant epar rdans l'expression précédente,
- soit, ce qui revient au même, déterminer krpar l'expression précédente, dans laquelle on remplace par un élancement réduit :

et on vérifie : kr   r

COMMENTAIRE
Cette deuxième méthode permet d'utiliser directement lestableaux de l'Annexe.

5,3. profils ne comportant que des parois raidies


Pour chacune des parois planes raidies, on détermine la largeur équivalente (et éventuellement le coefficient de réduction à apporter à l'aire des
raidisseurs) suivant3,11, pour une valeur de la contrainte égale à e.
On détermine ainsi pour l'ensemble du profil une section équivalente dont on calcule (conformément à3,107) l'aire A e, le moment d'inertie Ieet le
rayon de giration :

On calcule un élancement équivalent :


 e= l/Ie
et on déduit un coefficient de flambement équivalent kepar la formule de 5,2.
Si la pièce est soumise à un effort normal pondéré N, on calcule une contrainte moyenne de compression : = N/Ae
et on vérifie k   e.

5,4. profils comportant des parois non raidies et/ou des membrures libres
On considère l'élément plan non raidi qui a le plus grand rapport bo/e et on détermine un coefficient de voilement kvsuivant3,12. En cas de
membrures libres, on détermine un coefficient kmsuivant4,14. Si kmest supérieur à kv, on remplace kvpar kmdans ce qui suit.

COMMENTAIRE
Les membrures libres ont été définies en4,14.

Pour chacun des éléments plans raidis on détermine la largeur équivalente (et éventuellement le coefficient de réduction à appliquer à l'aire des

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raidisseurs) suivant3,11pour une valeur de la contrainte égale à e/kv.


On détermine ainsi pour l'ensemble du profil une section équivalente dont on calcule (conformément à3,107) l'aire A e, le moment d'inertie Iepour la
direction du flambement et le rayon de giration :

On calcule un élancement réduit :

et on déduit un coefficient de flambement réduit krpar la formule de5,2ou lestableaux de l'Annexe.


Si la pièce est soumise à un effort normal pondéré N, on calcule la contrainte moyenne de compression = N/Aeet on vérifie
kvkr   e

5,5. cas du flambement dans la direction d'inertie maximale


Si on est amené à vérifier la résistance d'une pièce au flambement dans sa direction d'inertie maximale, un risque de déversement est également
possible. On détermine alors le coefficient de déversement kdcomme si la pièce était simplement fléchie (voir4,13).

COMMENTAIRE
Suivant la disposition des liaisons imposées à une pièce dans l'ensemble de l'ouvrage, on peut être amené à vérifier la stabilité de cette pièce en
envisageant, d'une part, le flambement dans la direction d'inertie minimale avec une certaine longueur de flambement, d'autre part, le flambement
dans la direction d'inertie maximale avec une autre longueur de flambement.
Puisque le flambement se traduit par une déformation de l'axe neutre de la pièce et peut être considéré comme la superposition d'une compression
simple de contrainte moyenne et d'une flexion engendrant une contrainte au plus égale à (k - 1) ; si cette flexion est orientée dans le plan
d'inertie maximale, le risque de déversement doit être envisagé.

En plus des vérifications prévues en5,3ou5,4, il faut encore vérifier qu'on a :


kd.ke   e
lorsqu'il n'y a que des parois raidies, ou :
kv.kdkr   e
en cas de parois non raidies ou de membrures libres.
Dans ce cas, kdest calculé d'après

COMMENTAIRE
Il y a lieu de noter que la distance l à prendre en compte pour le calcul du coefficient k dn'est pas toujours égale à la longueur de flambement : c'est
la distance entre points où les liaisons appliquées à la pièce s'opposent à la rotation de sa section.

5,6. cas particulier des cornières à ailes égales

COMMENTAIRE
Le flambement des cornières s'accompagne de torsion pour les élancements modérés. Les méthodes de vérification données ici résultent de
l'interprétation de résultats d'essais.
Pour les cornières en tôle pliée de largeur b et d'épaisseur e, on peut admettre les valeurs suivantes des rayons de giration :
iv= (b - e)/4,9 (minimal)
ix= (b - 0,4e)/3,1 (parallèle aux ailes)

5,61. flambement dans la direction d'inertie minimale


On détermine le coefficient de voilement kvdes ailes d'après3,121-1.
On détermine d'autre part, d'après5,2, le coefficient de flambement k pour l'élancement correspondant au plus petit rayon de giration de la cornière.
Si représente la contrainte pondérée de compression simple, on vérifie qu'on a, à la fois :

5,62. flambement dans la direction d'une des ailes

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On détermine le coefficient de voilement kvdes ailes d'après3,123-1.

COMMENTAIRE
Le flambement dans la direction d'une des ailes ne peut être envisagé que si des liaisons empêchent la cornière de flamber dans la direction
d'inertie minimale : c'est le cas des cornières jumelées par exemple.

On détermine d'autre part, d'après5.2, le coefficient de flambement k pour l'élancement correspondant au rayon de giration par rapport à un axe
parallèle aux ailes.
Si représente la contrainte pondérée de compression simple, on vérifie qu'on a, à la fois :

chapitre VI vérification des pièces comprimées et fléchies

6,1. généralités

6,11. validité
Les méthodes indiquées ici sont des méthodes approchées plaçant en sécurité. Elles ne s'appliquent qu'aux profils définis en5,1, qui ne risquent
pas de flamber avec torsion et auxquels on peut appliquer les méthodes de vérification au flambement exposées dans lechapitre 5.

COMMENTAIRE
En raison de la grande variété des profils qu'on peut réaliser en éléments minces, l'application de méthodes plus approfondies conduirait à
envisager un nombre considérable de cas. En outre, cette application donnerait souvent une précision illusoire car les formules utilisées pour tenir
compte des phénomènes d'instabilité particuliers aux éléments minces ne sont qu'approchées.
D'autres méthodes de vérification que celles indiquées ici peuvent être admises, mais la plus grande circonspection s'impose, en raison de la
complexité des phénomènes pouvant intervenir.

6,2. vérifications préliminaires


On vérifie d'abord que la pièce resterait stable si elle était soumise :
- à la compression seule sans flexion (application duchapitre V) ;
- à la flexion seule sans compression (application duchapitre IV).
COMMENTAIRE La flexion de flambement, due aux irrégularités de la pièce, peut l'emporter sur la flexion provoquée par les orces latérales, si
celles-ci sont relativement faibles. Cette vérification est essentielle pour les pièces dont la résistance à la flexion est limitée par la plastification
des fibres tendues.

6,3. formule générale de vérification


On vérifie qu'en tout point de la section :

COMMENTAIRE
Dans le cas particulier de flexion plane avec flambement dans ce plan, on peut se limiter à la vérification simplifiée suivante :

Pour la flexion biaxiale, cette vérification simplifiée s'écrit :

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Document : Règles DTU P22-703 (décembre 1978) : Justification par le calcul de la sécurité des constructions - Règles de calcul des constructions
en éléments à parois minces en acier (Cahiers CSTB 1564)

et :
où l'on désigne par :
-  : la contrainte pondérée de compression simple, égale au quotient de l'effort normal pondéré par l'aire de la section du profil, ou,
éventuellement, par l'aire de la section équivalente,
-  f: la valeur maximale de la contrainte pondérée de compression due au moment de flexion,
-  fx: correspond à la flexion par rapport à l'axe de plus grande inertie,
-  fy: correspond à la flexion par rapport à l'axe de plus faible inertie,
- kv: le coefficient de voilement, déterminé comme indiqué au§ 5,4, pour l'élément que l'on vérifie. En cas de membrures libres. si k m kv, on
remplace kvpar km.
- kd: le coefficient de déversement (voir4,13),
- kr: le coefficient de flambement réduit correspondant au plus grand des élancements rxet ry(ou xet ysi l'on vérifie un point qui ne se
trouve ni sur un élément mince non raidi ni sur une membrure libre)
- kf: le coefficient affectant la contrainte de flexion,
- kfest calculé par

avec

(contrainte critique d'Euler)


- Cm: est le coefficient de moment uniforme équivalent.

Dans les structures à noeuds déplaçables :


- Cm= 0,85 si la barre est fléchie en double courbure
- Cm= 1 si la barre est fléchie en simple courbure.

Dans les structures à noeuds fixes :


- Cm= 1 si la barre est chargée transversalement,

si la barre n'est pas chargée transversalement,


-  : rapport des moments de flexion aux extrémités de la barre (-1   + 1),
- Cm, Ket rsont affectés de l'indice x ou y suivant que l'on calcule kfxou kfy.

6,4. vérification des barres chargées transversalement dans les structures à noeuds fixes
Lorsque le moment est maximum, en valeur absolue, à une extrémité de la barre, au lieu d'appliquer les formules données en6,3, on peut effectuer
les vérifications suivantes, en général plus favorables :

kr, kv, kd, , k étant définis comme au§ 6,3.

-  f1: valeur maximale, à une extrémité de la barre, de la contrainte pondérée de compression due au moment de flexion
-  0: valeur maximale de la contrainte pondérée de compression due à la flexion, en supposant que la barre, soumise aux charges
transversales, repose sur deux appuis simples à ses extrémités. Si les moments associés à f1, et 0sont de sens opposé, on prend  0= 0.

annexe

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TABLEAU I coefficient de flambement k pour e= 235 N/mm2

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TABLEAU II coefficient de flambement k pour e= 295 N/mm2

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TABLEAU III coefficient de flambement k pour e= 355 N/mm2


Liste des documents référencés

#1- Règles DTU P22-703 (décembre 1978) : Justification par le calcul de la sécurité des constructions - Règles de calcul des constructions en
éléments à parois minces en acier (Cahiers CSTB 1564)
Liste des figures

Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Figure 5
Figure 6
Figure 7
Figure 8
Figure 9
Figure 10 pièces fléchies (éléments comprimés en haut)
Figure 11 pièces comprimées
Figure 12
Figure 13
Figure 14
Figure 15
Figure 16
Figure 17
Figure 18
Figure 19
Figure 20
Figure 21
Figure 22
Figure 23
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Figure 24
Figure 25
Figure 26
Figure 27
Figure 28
Figure 29
Figure 30
Figure 31
Figure 32
Figure 33 profil en double T symétrique
Figure 34 profil en oméga
Figure 35 profil en caisson fermé symétrique
Figure 36 tube circulaire mince
TABLEAU I coefficient de flambement k pour e= 235 N/mm2

TABLEAU II coefficient de flambement k pour e= 295 N/mm2

TABLEAU III coefficient de flambement k pour e= 355 N/mm2


Liste des tableaux

TABLEAU I
TABLEAU II
TABLEAU III

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