Auteur: Henri Matisse

Titre: Icare

Date: 1946

Mouvement: Fauvisme

Technique: Papiers gouachés, découpés et collés

sur papier marouflé sur toile

Dimensions: 43,4 x 34,1 cm

Lieu de conservation: Centre Pompidou à Paris

Henri Matisse est un artiste peintre, dessinateur et sculpteur français né en 1869 et

mort en 1954. Au début du XXe siècle, il devient le chef de fil du fauvisme.
Bien que les deux œuvres traitent du même sujet, celles-ci sont très différentes.
D’abord, chez Matisse, Icare est vraiment l’objet central de l’œuvre et en est même
l’unique personnage. De plus, il est représenté de manière beaucoup plus abstraite. En
effet, il s’agit d’une grande silhouette noire qui s’étale sur toute la hauteur du tableau.
Ensuite, la technique et le style artistique sont également très opposés. La création de
Matisse est représentative du fauvisme. Il s’agit d’un mouvement artistique qui se
caractérise par l’usage d’aplats de couleurs pures et vives. De plus, à la fin de sa vie,
l’état de santé de Matisse ne lui permet plus de peindre. Il invente alors la technique
de la gouache découpée. Elle consiste à peindre de grandes feuilles d’une seule
couleur et à les découper avec des ciseaux pour créer une forme. Matisse pouvait
alors assembler et coller ces formes pour réaliser des tableaux. C’est donc grâce à
cette technique que Matisse réalise son Icare qui est, par conséquent, très loin du
réalisme de Bruegel.
Cela donne un style très minimaliste et on dirait presque qu’il s’agit du dessin d’un
enfant. Ce sentiment est renforcé par l’absence de lignes de fuite. Par contre, la
présence d’un ciel étoilé comme unique décor crée un peu de profondeur même si
celui-ci ne possède pas de ligne d’horizon.
Il n’y a pas grand-chose à dire non plus sur la lumière. Il n’y a pas de rayon de
lumière ou d’éclairage particulier. Malgré cela, Icare ne semble pas pour autant être
dans l’obscurité.
La palette de couleur est également beaucoup plus réduite que celle de Bruegel. En
effet, Matisse n’en a utilisée que quatre: le bleu pour le ciel, le jaune pour les étoiles,
le noir pour le corps d’Icare et, enfin, le rouge pour le cœur de celui-ci. La transitions
entre ces couleurs est brutes et il n’y a donc aucun dégradé.
Le rouge du cœur a peut-être été utilisé pour indiquer qu’Icare est encore en vie à cet
instant. Par contre, il est déjà condamné et il sait que sa chute l’entraîne
inexorablement vers une mort imminente. Cela explique peut-être le choix du noir qui
symbolise généralement la mort.
De plus, il n’y a plus aucune trace des ailes d’Icare ce qui semble confirmer qu’il est
en train de chuter. D’ailleurs, sa tête légèrement inclinée pourrait suggérer qu’Icare
regarde la surface de l’eau s’approcher avec angoisse.