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Analyse 2 - chapitre 1

Calcul intégral

Faculté des Sciences et Techniques de Tanger

Département de Mathématiques

16 mars 2021

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Analyse 2

Chapitre 1 : Calcul intégral

Chapitre 2 : Intégrale généralisée

Chapitre 3 : Séries numériques

Chapitre 4 : Équations différentielles

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Analyse 2 - Chapitre 1 : Calcul intégral

Intégrales de fonctions en escalier

Intégrale de Riemann des fonctions numériques

Propriétés de l’intégrale

Intérgrale indéfinie - Primitives

Méthodes de calcul des intégrales

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Calcul intégral - introduction
Considérons la fonction f (x ) = ex .

Découpons l’intervalle [0, 1] à l’aide de la subdivision


(0, n1 , n2, ..., ni , ..., n−1
n , 1).

Considérones les réctnagles R−


i . 4 / 49
Calcul intégral - introduction
La somme des aires des R−
i se calcule alors comme somme
d’une suite géométrique :
n i −1 n 1
1
n n
1
e n 1P
(e n )i −1 = n1 1−(e 1) = (1 − e).
P
n = n
n
1−e n 1−e n1
i =1 i =1
Considérones les réctnagles R+
i .

La somme des aires des R+


i se calcule alors comme somme
d’une suite géométrique :
n i n 1
1 e1 n n 1
en 1P
(e n )i = nn 1−(e 1) = e n 1− e
P
n = n 1 .
i =1 i =1 1−e n 1−e n
1
n
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Calcul intégral - introduction
1 1
1−e
On a : n
1−e n1
(1 − e ) ≤ A ≤ e n 1 .
1−e n
1
n
Lorsque l’on considère des subdivisions de plus en plus
petites , c’est-à-dire lorsque l’on fait tendre n vers +∞,

on obtient l’aire de A égal e − 1. Car


n i 1
en 1−e
1 −→ e − 1
P
n == e
n
i =1 1−e n
1
n
n i −1 1
e n
(1 − e) −→ e − 1.
P
n = n
1−e n1
i =1
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Calcul intégral - fonctions en escalier

Définition:

1. Une subdivision de [a, b] est une suite finie de nombres


{x0 , x1 , ...., xn }, notée σ = (xi )06i 6n , de points de [a, b] tels
que a = x0 < x1 < ... < xn−1 < xn = b.

2. Le réel hn = sup |xi − xi −1 | s’appelle le pas de la subdivision.


16i 6n
3. On dit qu’une subdivision σ 0 est plus fine qu’une subdivision σ
si tous les éléments de la suite σ sont dans la suite
σ 0 (σ ⊂ σ 0 ).

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Calcul intégral - fonctions en escalier
Exemples:

1 3
1. x0 = 0 < x1 = 2
< x2 = 4
< x3 = 1 est une subdivision de
l’intervalle [0, 1] de pas égal 12 .
1 2 3 n
2. x0 = 0 < x1 = n
< x2 = n
< x3 = n
< ... < xn = n
= 1 est
une subdivision uniforme de l’intervalle [0, 1] de pas égal n1 ,
avec n ∈ N∗ .
b−a
3. x0 = a < x1 = a + n
< x2 = a + 2 b−
n
a
< x3 = a + 3 b−
n
a
<
... < xn = a + n b−
n
a
= b est une subdivision régulière ou
b−a
uniforme de l’intervalle [a, b] de pas égal n
, avec n ∈ N∗ .

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Calcul intégral - fonction en escalier

Définition:
Une fonction f : [a, b] −→ R est dite fonction en escalier sur [a, b] s’il
existe une subdivision σ = (x0 , ..., xn ) de [a, b] et des constantes
c1 , ...., cn telles que
∀x ∈ ]xi −1 , xi [ , f (x ) = ci ∀ 1 6 i 6 n.
Une telle subdivision σ est dite adaptée ou associée à f .

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Calcul intégral - fonctions en escalier

Remarques:

1. Rien n’est dit et imposée sur les points xi , on peut très bien
avoir de la continuité à droite ou à gauche en certain points,
des points isolés, etc. (elles sont quelconques).
2. Toute fonction f en escalier sur [a, b] est bornée sur [a, b],
c’est à dire :

∃m, M ∈ R, / m 6 f (x ) 6 M ∀x ∈ [a, b].

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Calcul intégral - fonctions en escalier

Exemples:

1. La fonction f (x ) = E (x ) définie par E (x ) = n pour tout


x ∈ [n, n + 1[ , n ∈ Z, est une fonction en escalier.
2. La fonction f : [−1, 3] −→ R définie par


 2 si − 1 < x < 0,

1


0 si 0 < x < ,


f (x ) = 2
 1

 3 si < x < 2,



 2

1 si 2 < x < 3,

est une fonction en escalier.

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Calcul intégral - fonctions en escalier

Proposition:

Soient f et g deux fonctions en escalier sur [a, b] et λ ∈ R. Alors


|f |, f + g , λf et fg sont des fonctions en escalier sur [a, b].

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Calcul intégral - Intégrales de fonctions en escalier

Proposition:
Soient f une fonction en escalier sur [a, b] et σ = (xi )06i 6n une subdivision de [a, b]
associée à f . Soit ci la valeur de f sur ]xi −1 , xi [, 1 ≤ i ≤ n.
n
P
Le nombre réel I(σ, f ) = (xi − xi −1 )ci , est indépendant de la subdivision σ adaptée à f
i =1
et on l’appelle intégrale de f entre a et b. On le note

Z b n
X
f (x )dx = (xi − xi −1 )ci .
a i =1

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Calcul intégral - Intégrales de fonctions en escalier

Remarque:
Chaque nombre (xi − xi −1 )ci représente l’aire algébrique du rectangle de
longueur (xi − xi −1 ) et de largeur ci (l’aire algébrique est négative si
ci < 0 et positive si ci > 0).

Exemple:
Soit f la fonction définie sur l’intervalle [1, 5] par :

f (x ) = 1 si 1≤x <2
f (x ) = 2 si 2≤x <3
f (x ) = 3 si 3<x <5
f (3) = −1, f (5) = −2

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Calcul intégral - Intégrales de fonctions en escalier

L’intégrale de f sur [1, 5] est égale à la somme des aires de ces


rectangles. y
3 6
2 •
1 •
-
0 1 2 3 5 x
-1 •
-2 •
Z 5
=⇒ f (x )dx = 1 + 2 + 3 × 2 = 9.
1

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Calcul intégral - Intégrales de fonctions en escalier
Proposition:
Soient f et g deux fonctions en escalier sur [a, b] et λ ∈ R. Alors
Z b Z b
1. λf (x )dx = λ f (x )dx .
Za b a
Z b Z b
2. f (x ) + g (x )dx = f (x )dx + g (x )dx .
a a a

Proposition:
Soient f et g sont deux fonctions en escalier sur [a ; b].
Z b
1. Si f est positive sur tout [a, b] alors f (x )dx > 0.
Z b a Z b
2. Si f > g sur tout [a, b] alors f (x )dx > g (x )dx > 0.
a a
Z b Z b
3. f (x )dx 6 |f (x )|dx .
a a
Z a Z b Z a
4. f (x )dx = 0 et f (x )dx = − f (x )dx .
a a b 16 / 49
Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Soit f : [a, b] −→ R une fonction bornée. Soit m = inf f (x ) et M = sup f (x ).
x ∈[a,b] x ∈[a,b]
On pose :

E − (f ) = {ϕ fonction en escalier sur [a, b] telle que ϕ 6 f },


E + (f ) = {ψ fonction en escalier sur [a, b] telle que f 6 ψ}.

La fonction ϕ0 : x 7−→ ϕ0 (x ) = m est dans E − (f ) et la fonction


ψ0 : x 7−→ ψ0 (x ) = M est dans E + (f ). Donc, les ensembles E − et E + (f ) ne sont
pas vides. De plus, pour toute fonction ϕ ∈ E − (f ) et pour toute fonction ψ ∈ E + (f )
on a : Z b Z b
ϕ 6 f 6 ψ et donc, ϕ(x )dx 6 ψ(x )dx .
a a
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Calcul intégral - Intégrales de Riemann

Considérons les deux parties de R suivantes :

b
Z 
− −
A (f ) = ϕ(x )dx : ϕ ∈ E (f )
a
b
Z 
A+ (f ) = ϕ(x )dx : ϕ ∈ E + (f ) .
a

Les ensembles A− (f ) et A+ (f ) sont tous deux non vides car E − (f ) et E + (f ) le sont.


A+ (f ) est minoré par tout élément A− (f ), il admet donc une borne inférieure notée
I+ (f ). De même A− (f ), est majorée par tout point de A+ (f ), donc admet une borne
supérieure notée I− (f ).
Z b Z b
Comme ϕ(x )dx 6 ψ(x )dx ∀(ϕ, ψ) ∈ E − × E + , alors
a a
Z b Z b
ϕ0 (x )dx 6 I− (f ) 6 I+ (f ) 6 ψ0 (x )dx .
a a

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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Définition:
Soit f une fonction définie et bornée sur [a, b].
La fonction f est Riemann-intégrable sur [a, b] si I− (f ) = I+ (f ) et on a :

Z b
f (x )dx = I− (f ) = I+ (f ).
a

Remarques:
Rb
1. Dans le symbole, a
f (x )dx , on peut remplacer la lettre x par toute autre
lettre t , u , v . . . , on dit que x est une variable " muette."
2. Une fonction intégrable au sens de Riemann sur [a, b] est nécessairement
bornée sur [a, b].
3. Comme il ne sera question ici d’aucune autre intégrale que celle de Riemann,
on dira fonction intégrable au lieu de fonction intégrable au sens de Riemann.
4. Si f est une fonction en escalier sur [a, b], les ensembles + −
Z E (f ) et E (f ) ont
b
en commun l’élément f . On a alors I+ (f ) = I− (f ) = f (x )dx .
a
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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Sommes de Riemann - Sommes de Darboux

Définition:
Soit f une fonction bornée sur [a, b] et σ = {x0 < x1 < ... < xn = b} une subdivision de
[a, b] de pas δ(σ).
1. On note mi = inf f (x ) , Mi = sup f (x ) ∀i = 1, .., n.
x ∈[xi −1 ,xi ] x ∈[xi −1 ,xi ]
n
P n
P
Les réels sn (f , σ) = mi (xi − xi −1 ) et Sn (f , σ) = Mi (xi − xi −1 ),
i =1 i =1
sont appelés sommes de Darboux inférieure et supérieure de f pour la
subdivision σ.
2. Soient λ1 , ..., λn des points quelconques de [a, b] tels que
xi ∈ [xi −1 , xi ], (i = 1, ..., n).
On appelle somme de Riemann associée à (f , σ) et (λi )i =1,...,n le nombre

n
X
Rn (f , σ, λ1 , ..., λn ) = (xi − xi −1 )f (λi ).
i =1

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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Théorème.
Soit f bornée sur [a, b]. Alors f est intégrable si et seulement si
lim sn (f , σ) = lim Sn (f , σ). Cette valeur commune est alors l’intégrale de f sur [a, b].
δ(σ)→0 δ(σ)→0

Théorème.
Soit f une fonction bornée et intégrable sur [a, b], alors

Z b
f (x )dx = lim Rn (f , σ, λ1 , ..., λn ).
δ(σ)→0
a

Corollaire
Si f est une fonction bornée et intégrable sur [a, b] alors

Z b n
b − aX b−a
 
f (x )dx = lim f a+i .
a
n→+∞ n n
i =1

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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Cette dernière identité permet parfois de calculer efficacement certaines limites de
sommes.
Exemple:
n
P
1 1 1 1 1
1. Posons un = n +1
+ n +2
+ .... + 2n
. Alors, un = n 1+ ni
.
i =1
n
P
1 1
Soit la fonction f définie sur [0, 1] par f (t ) = t +1
, donc un = n
f ( ni ).
i =1
On reconnait la somme de Riemann de f sur [0, 1] et donc

Z 1
lim un = f (t )dt = ln(2).
n→+∞
0

2. Soit (un )n>0 la suite définie par : 


un = 1
n
1 + cos2 ( πn ) + cos2 ( 2nπ ) + ... + cos2 ( nnπ ) . Soit la fonction f
n
f ( i nπ ).
1 1
P
définie sur [0, π] par f (x ) = cos2 (x ). Alors, un = n
+ n
i =1
n
Z 1
π
lim ( πn + π
f ( i nπ )) =
P
Donc, lim π un = n
cos2 (t )dt = . D’où
n→+∞ n→+∞
i =1 0
2
1
lim un = 2
.
n→+∞
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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Proposition: (Propriété fondamentale)

Si f : [a, b] −→ R une fonction positive et intégrable sur [a, b], alors


Z b
f (x )dx > 0.
a

Démonstration.
On a f > 0 sur [a, b], donc la fonction nulle 0 ∈ E − (f ) ce qui
implique que 0 ∈ A− (f ). On a alors,
Z b
f (x )dx = I+ (f ) = I− (f ) = sup A− (f ) > 0.
a

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Calcul intégral - Intégrales de Riemann
Interprétation géométrique de l’intégrale

Soient f une fonction intégrable sur un intervalle [a, b], Cf son graphe et D
l’ensemble hachuré, voir Fig.ci-dessous, défini par : a ≤ x ≤ b et 0 ≤ y ≤ f (x ).
y
6C
f

-x
0 a b
Rb
Par définition, l’aire algebrique de l’ensemble D est le nombre réel : f (x )dx.
Rb a
Le nombre réel, f (x )dx, représente la mesure algebrique de la surface limitée
a
par la courbe Cf et par les droites d’équation respectives x = a, x = b et y = 0.
Cette mesure est positive si f est positive sur [a, b], négative si f est négative sur
[a, b], et peut être nulle si f ne garde pas un signe constant sur [a, b].

Exemple:

sin x dx = [− cos x ]π
0 = 0.
0

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Calcul intégral - Intégrales de Riemann

Exemples importants de fonctions intégrables

Théorème.
Toute fonction monotone f : [a, b] −→ R est Riemann-intégrable sur [a, b].

Théorème.
Toute fonction f : [a, b] −→ R continue est Riemann-intégrable sur [a, b].

De manière plus générale, on a :

Théorème.

Soit f : [a, b] −→ R continue et soit g : [a, b] −→ R telle que l’ensemble


A = {x ∈ [a, b] / f (x ) 6= g (x )} est fini. Alors g est Riemann-intégrable
Z b Z b
sur [a, b] et on a f (x )dx = g (x )dx .
a a

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale

Toutes les propriétés de l’intégrale des fonctions en escaliers


se généralisent à toutes les fonctions intégrables au sens de
Riemann.
Proposition: (Linéarité)

Soient f , g : [a, b] −→ R deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]. Alors


∀λ, µ ∈ R λf + µg est Riemann-intégrable sur [a, b], avec

Z b Z b Z b
(λf + µg )(x )dx = λ f (x )dx + µ g (x )dx .
a a a

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale

Proposition: (Relation de Chasles)

Soit f : [a, b] −→ R une fonction Riemann-intégrable sur [a, b] et


soit c ∈]a, b[. Alors f est Riemann-intégrable sur [a, c ] et sur [c , b],
et on a : Z b Z c Z b
f (x )dx = f (x )dx + f (x )dx .
a a c

Proposition:

Soient f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]. Alors


le produit f × g est aussi Riemann-intégrable sur [a, b].

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale

Proposition: (Relation de Chasles)

Soit f : [a, b] −→ R une fonction Riemann-intégrable sur [a, b] et


soit c ∈]a, b[. Alors f est Riemann-intégrable sur [a, c ] et sur [c , b],
et on a : Z b Z c Z b
f (x )dx = f (x )dx + f (x )dx .
a a c

Proposition:

Soient f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]. Alors


le produit f × g est aussi Riemann-intégrable sur [a, b].

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale

Proposition:
Si f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b] telles que f ≤ g sur [a, b], alors :
Z b Z b
f (x )dx ≤ g (x )dx .
a a

Proposition:
Si f une fonction Riemann-intégrable sur [a, b], alors |f | est Riemann-intégrable sur [a, b]
et :
Z b Z b
1. f (x )dx ≤ |f (x )|dx .
a a
Z a
2. f (x )dx = 0.
Za b Z a
3. f (x )dx = − f (x )dx .
a b

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale
Remarque:
Si f est intégrable sur [a, b] on appelle, par définition, l’aire géométrique de l’ensemble D le
Z b
nombre réel : |f (x )|dx .
a

Théorème.
Soit f une fonction continue sur [a, b] et de signe constant sur [a, b]. Si
Z b
f (x )dx = 0, alors f est identiquement nulle sur [a, b].
a

Proposition: (Inégalité de Cauchy-Schwarz)


Soient f , g : [a, b] −→ R deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]. Alors, on a
l’inégalité dite de Cauchy-schwarz :

Z b
Z b
 21 Z b
 12
2 2
f (x )g (x )dx ≤ f (x )dx g (x )dx .
a a a

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Calcul intégral - Propriétés de l’intégrale

Démonstration.
Posons :

Z b Z b Z b Z b
P (λ) = (f (x ) + λg (x ))2 dx = f 2 (x )dx + 2λ f (x )g (x )dx + λ2 g 2 (x )dx .
a a a a

On a P est un polynôme de second degré et P (λ) ≥ 0 ∀λ ∈ R. Donc :

Z b
2 Z b Z b
∆0 = f (x )g (x )dx − f 2 (x )dx g 2 (x )dx ≤ 0.
a a a

D’où,
Z b
Z b
 21 Z b
 12
2 2
f (x )g (x )dx ≤ f (x )dx g (x )dx .
a a a

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Calcul intégral - Primitives

b]. Alors pour tout x ∈ [a, b], la fonction


Soit f une fonction bornée intégrable sur [a,Z
x
f est intégrable sur [a, x ]. Posons : F (x ) = f (t )dt .
a
La fonction F est une fonction définie de [a, bZ
] dans R.
x
Aussi, Pour tout c ∈ [a, b], la fonction x 7−→ f (t )dt est définie sur [a, b].
c

Proposition:

Z bornée et intégrable sur [a, b], avec |f | ≤ M . Soit c ∈ [a, b]. Alors, la
Soit f une fonction
x
fonction F (x ) = f (t )dt vérifie : |F (x ) − F (y )| ≤ M |x − y | ∀x , y ∈ [a, b].
c

Démonstration.
Z y Z x Z y
Supposons que x < y . On a F (y ) − F (x ) = f (t )dt − f (t )dt = f (t )dt .
c c x
Z y Z y Z y
En particulier |F (y ) − F (x )| = | f (t )dt | ≤ |f (t )|dt ≤ Mdt ≤ M |y − x |.
x x x

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Calcul intégral - Primitives

Corollaire
Z fonction bornée et intégrable sur [a, b]. Soit c ∈ [a, b]. La fonction
Soit f une
x
F (x ) = f (t )dt est continue sur [a, b].
c

Théorème.

Z fonction continue sur [a, b] et c ∈ [a, b]. Alors, la fonction


Soit f une
x
F (x ) = f (t )dt est dérivable sur [a, b], avec
c

F 0 (x ) = f (x ) ∀x ∈]a, b[; Fd0 (a) = f (a) et Fg0 (b) = f (b).

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Calcul intégral - Primitives
Démonstration.
Soient x0 ∈]a, b[ et h un réel assez petit tel que x0 + h ∈]a, b[. On a :

Z x0 +h Z x0 Z x0 +h
F (x0 + h) − F (x0 ) = f (t )dt − f (t )dt = f (t )dt
c c x0
Z x0 +h Z x0 +h
= (f (t ) − f (x0 ) + f (x0 ))dt = f (x0 ).h + (f (t ) − f (x0 ))dt .
x0 x0

F (x0 +h)−F (x0 ) 1


R x 0 +h
Donc, h
= f (x0 ) + h
(f (t ) − f (x0 ))dt .
x0
f est continue en x0 donc,

Z x0 +h
1 1
(f (t ) − f (x0 ))dt ≤ sup |f (t ) − f (x0 )|h|
h x0
|h| t ∈[x0 ,x0 +h]

≤ sup |f (t ) − f (x0 )||h|,


t ∈[x0 ,x0 +h]

F (x0 +h)−F (x0 )


donc, lim h
= f (x0 ). Par suite F est dérivable en x0 et F 0 (x0 ) = f (x0 ).
h →0
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Calcul intégral - Primitives

Pour les points a et b, supposons a < b.


Si x0 = a, dans le raisonnement précédent on prend h > 0 tel
que a + h ∈]a, b[, on obtient

F (a + h) − F (a)
lim = Fd0 (a) = f (a).
h→0+ h

De même pour x = b, on prend h < 0 tel que b + h ∈]a, b[,


on obtient

F (b + h) − F (b)
lim = Fg0 (b) = f (b).
h→0− h

Donc F est dérivable et a pour dérivée f sur [a, b].

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Calcul intégral - Primitives

Définition:
Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On dit qu’une fonction F définie sur I est une
primitive de f sur I, si et seulement si F est dérivable sur I et F 0 (x ) = f (x ) pour tout x ∈ I.

Remarque:

Si F est une primitive de f sur [a, b] alors F 0 (x ) = f (x ) pour tout


x ∈]a, b[, Fd0 (a) = f (a) et Fg0 (b) = f (b).

Remarque:
Si F est une primitive de f sur un intervalle I , alors toutes les fonctions F + k , où k est une
constante, sont des primitives de f .
Donc, si G est une autre primitive de f , alors F − G est constante sur l’intervalle I . Car :
F − G est dérivable sur I et pour tout x ∈ I , F 0 (x ) − G0 (x ) = f (x ) − f (x ) = 0. Et puisque
I est un intervalle, alors F − G = constante.

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Calcul intégral - Primitives

Théorème.
Soient f une fonction continue sur [a, b] et x0 ∈ [a, b]. Alors la
fonction Z x
F : x 7−→ f (t )dt
x0

est la primitive de f qui s’annule en x0 .

Remarque:
Attention, il existe des fonctions non continues qui ont des primitives. Par
exemple F (x ) = x 2 sin( x1 ) pour x 6= 0 et F (0) = 0 est dérivable. Sa
dérivée est f (x ) = 2xsin( x1 ) − cos( x1 ) pour x 6= 0 et f (0) = 1. Sa dérivée
n’est pas continue en 0.

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Calcul intégral - Primitives

Théorème.
Soient f une fonction continue sur [a, b] et x0 ∈ [a, b]. Alors la
fonction Z x
F : x 7−→ f (t )dt
x0

est la primitive de f qui s’annule en x0 .

Remarque:
Attention, il existe des fonctions non continues qui ont des primitives. Par
exemple F (x ) = x 2 sin( x1 ) pour x 6= 0 et F (0) = 0 est dérivable. Sa
dérivée est f (x ) = 2xsin( x1 ) − cos( x1 ) pour x 6= 0 et f (0) = 1. Sa dérivée
n’est pas continue en 0.

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