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Analyse Transport Sedimentaire
Analyse Transport Sedimentaire
TRANSPORT HYDRO-
SEDIMENTAIRE
HYDRA SOFTWARE
www.hydra-software.net
contact@hydra-software.net Version 2 - 11/2017
Immeuble Central Seine
42-52 quai de la Rapée
Directeur d’affaire : LPT
75582 Paris Cedex 12
N°affaire :
Email : hydra@hydra.setec.fr
T : 01 82 51 64 02
F : 01 82 51 41 39
Etabli Vérifié Nb
Version Date Observations / Visa
par par pages
1 08/08/2017 LPT
2 26/12/2018 LPT
Les échanges hydro sédimentaires entre les deux domaines sont modélisés.
Equation générique
L’évolution du fond est décrite par l’équation de conservation du volume de sédiments présent
dans chaque maille de calcul :
L’équation ci-dessus n’est cependant pas résolue sous cette forme, elle est transformée en
équation intégrale qui se prête beaucoup mieux au traitement numérique.
La variable primaire retenue est l’épaisseur moyenne de couche de dépôt sédimentaire au droit
d’un tronçon pour le domaine filaire, et dans une maille pour le domaine bi dimensionnel.
L’algorithme de calcul consiste à actualiser ces variables à chaque pas de temps.
Domaine filaire
Section courante
dx
𝑑ℎ𝑠
𝐵(1 − 𝑛) 𝑑𝑥 = 𝑄𝑠𝑎 − 𝑄𝑠𝑏 (2.2)
𝑑𝑡
Qsa est le débit solide en volume de grains par unité de largeur acheminé par le tronçon
amont
Qsb est le débit solide en volume de grains par unité de largeur acheminé sortant au nœud
B.
Il est exprimé explicitement sous la forme :
𝑄𝑠𝑏 = 𝐵𝑓𝑠(𝑢)
fs(u) est défini par une formule de transport empirique (Meyer Peter, Engelund et Hanson
ou autre). Les formules implantées actuellement sont décrites et discutées au chapitre 4.
zd
z
zs
Sd hs
zf
S = S0(z-zf) – Sd
B = B0(z-zf)
P = P0(z-zf) - P0(zs-zf) + B0(zs-zf)
On définit une largeur Bmoy correspondant à la cote Zmoy=0.5 x (zf+zd). L’érosion est
schématisée comme suit :
hmoy z
zf
hs
zs
La calcul des paramètres hydrauliques est plus compliqué dans le cas précédent. Il faut
distinguer les cas suivants :
S B P
z < zs 0 0 0
z < zf S0(z -zs) B0(z-zs) P0(z-zs)
hs < hmoy z < zmoy-hs S0(z-zs) B0(z-zs) P0(z-zs)
z < zmoy S0(hmoy) + bmoy P0(hmoy)+ 2 x (z-zs-hmoy)
bmoy x (z-zs-hmoy)
z > zmoy S0(hmoy) + bmoy x hs B0(z-zf) P0(z-zf)+2 x hs
+ 0.5 x (Bmoy+B0(z-zf) x (z-zmoy)
z < zs 0 0 0
z < zs + hmoy S0(z-zs) B0(z-zs) P0(z-zs)
hs > hmoy z < zmoy S0(hmoy)+bmoy x (z-zs-hmoy) Bmoy P0(zmoy)+2 x (z-zs-hmoy)
z > zmoy S0(z-zf) + bmoy x hs B0(z-zf) P0(z)+2x hs x bmoy
La largeur « Bs » sur laquelle s’applique la formule de transport solide est dans tous les cas la
largeur B définie ci-dessus.
Le terme volumique dans l’équation de continuité du transport sédimentaire varie comme suit :
dVs = Bs x dhs x dx
Bs est égal à :
On considère une maille Mi connectée aux autres objets de modélisation par l’intermédiaire
de liaisons latérales :
Débit
sortant
Liaison i k
Ze
Débit Ui
dh*
entrant Qik
H*
Zf
Maille i Maille k
ui
Bik
Ui
nik
Les liaisons adjacentes à la maille Mi peuvent être connectées à d’autres mailles ou à des
nœuds extrémités de tronçons filaires. La maille est caractérisée par sa forme
(quadrangulaire ou triangulaire), sa superficie S, la cote moyenne de fond Zf et l’épaisseur
de sédiments mobilisables h* à chaque instant.
Le stock de sédiment rentrant par les liaisons avec débit entrant vient se déposer au fond
(en admettant un transport dominé par le charriage). Dans le même temps une partie de
ce stock est remobilisé selon une loi d’arrachement dépendant des conditions locales
d’écoulement et des caractéristiques des sédiments. Ce mécanisme est décrit par
l’équation suivante :
𝑑ℎ∗
(1 − 𝑛) 𝑆 = ∑𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑛𝑡𝑠
𝑗 𝑄𝑠𝑖𝑗 − ∑𝑠𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠
𝑘 𝑄𝑠𝑖𝑘 (2.4)
𝑑𝑡
Qsik est le débit solide transportable en volume de grains vers la maille k. Il est calculé via
une formule de transport empirique fs(ui) (Meyer Peter, Engelund et Hanson ou autre)
comme suit :
L’équation à chaque nœud du domaine filaire est obtenue en égalisant les flux sédimentaires
entrants et sortants :
𝑑𝑢𝑖−1
𝑄𝑠𝑖−1 (𝑡𝑛+1 ) = 𝐵𝑖−1 (𝑓𝑠(𝑢𝑖−1 ) + 𝑓 ′ (𝑢) ∆ℎ𝑖−1
𝑑ℎ
𝑑𝑢𝑖 ∆ℎ𝑖 ∗
𝑄𝑠𝑖 (𝑡𝑛+1 ) = 𝐵𝑖 (𝑓𝑠(𝑢𝑖 ) + 𝑓 ′ (𝑢) ∆ℎ𝑖 + 𝐵𝑖 (1 − 𝑛) 𝑑𝑥
𝑑ℎ 𝑑𝑡
La fonction 𝑓 ′ (𝑢) est la dérivée de f par rapport à u : on retrouve ce terme dans le coefficient de
l’équation de diffusion décrivant la propagation du front sédimentaire dans les formulations
simplifiées de calcul sédimentaire.
L’équation (2.4) dans chaque maille du domaine 2D est obtenue de la même façon en discrétisant
temporellement les expressions Qsij exprimant les transferts de flux sédimentaires entre cellules.
Après discrétisation et agrégation des équations locales on obtient un système matriciel global de
la forme :
[𝐾](𝑑ℎ∗ ) = 𝑔 (2.7)
Où K est une matrice carrée de rang NxN (N étant le nombre total de nœuds+mailles du modèle)
et g un vecteur colonne de rang N. Les coefficients de la matrice K et du vecteur g sont exprimés
au temps tn et sont donc connus. La matrice K est creuse : le système (2.7) est résolu en utilisant
le solver Paradiso, parfaitement adapté à cette structure matricielle.
1. Etape de calcul hydraulique : les variations de niveaux d’eau (dz) entre les temps tn et tn+1
sont calculées à chaque nœud, en utilisant les cotes de fond connues au temps tn.
2. Etape de calcul sédimentaire : les variations des cotes de fond (dhs) entre les temps tn et
tn+1 sont calculées à chaque nœud, en utilisant les paramètres hydrauliques calculés dans
l’étape précédente. Les nouvelles cotes de fond (hsn+1) sont utilisées pour modifier les
sections. Ces nouvelles sections sont exploitées dans l’étape de calcul hydraulique du pas
de temps suivant.
Le rythme d’évolution du toit sédimentaire est beaucoup plus lent que les fluctuations de niveaux
d’eau. Le programme de calcul a en conséquence été adapté pour différencier le pas de temps de
calcul d’actualisation du toit sédimentaire de celui de l’étape de calcul hydraulique.
Ce pas de temps peut être réglé par l’utilisateur, le programme sélectionne par défaut 30 mn.
Le pas de temps de calcul hydraulique fluctue entre 30sec et 5mn. Cela signifie que l’étape de
calcul sédimentaire est lancée en moyenne tous les 10 pas de temps du calcul hydraulique, ce qui
permet de réduire les temps de simulation.
On peut également, en l’absence de conditions aval rapidement variables ( cas par exemple de la
marée) adapter le pas de temps de calcul hydraulique ‘et donc le pas de temps de calcul de l’étape
hydro-sédimentaire en fonction de l’hydrologie .Deux cas de figure se présentent en pratique :
1. une perturbation importante des fonds générée par un épisode de crue, de durée de
quelques jours : le pas de temps de calcul est dans ce cas conditionné par la vitesse de
variation des niveaux d’eau, il est ajusté automatiquement dans le modèle pour limiter à 5
cm la variation maximum de cote tous nœuds confondus, il peut descendre à quelques
minutes.
2. Une évolution progressive des fonds dans un contexte hydrologique calme : le pas de
temps admissible, compatible avec la physique des phénomènes, est beaucoup plus
grand, il peut monter jusqu’à 24heures ou plus.
Afin de tirer avantage de ces considérations on peut adopter la procédure suivante pour les
simulations de longue durée :
· La série chronologique des débits d’apports sur une longue période est modifiée de façon
à obtenir un hydrogramme composé d’une succession de plages de débit constant
comprises entre 5 et 15 jours selon le gradient de débit. La nouvelle courbe ainsi modifiée
respecte les volumes d’apports.
· Le débit moyen sur les plages de débits constant est pondéré par rapport à la formule de
transport utilisée de façon à s’ajuster sur le volume d’apport solide et non le volume liquide.
10 jours)
· Temps (jrs)
·
· Le pas de temps de calcul est ajuté automatiquement selon la procédure décrite plus haut :
dans les phases de transition entre deux débits le pas de temps est de l’ordre de quelques
minutes. Le long d’une plage de débit constant il peut atteindre 24h.
Avec les options ci-dessous les calculs sont stables et les temps de calculs particulièrement
courts : 3h de temps de calcul pour simuler une série chronologique de 40 ans en continu
avec le modèle « Loire » qui s’étend sur 120 km.
Les données hydro sédimentaires et les options de calcul sont définies dans un fichier spécifique
renseigné par l’utilisateur. Ce fichier contient liste de mots clés désignant chacun une option de
paramétrage ou de calcul.
Ces mots clés et leur intérêt sont définis précisément dans la note consultable via le gestionnaire
de scénario, onglet « transport ».
Z0
Couche active
Couche 1
Substratum
En début de simulation on définit :
- L’épaisseur de chaque couche,
- La composition de chaque couche en fraction de volumes de grains de mêmes
dimensions ; cette composition peut être différente entre couches.
Dans la version actuelle du programme l’épaisseur de chaque couche peut varier d’une section de
cours d’eau à l’autre mais la composition initiale de chaque couche est identique : cette restriction
n’est pas véritablement limitante comme on l’explique plus loin.
La cote z0 désigne la cote de fond d’un profil 1D ou d’un pavé au temps initial. Cette cote varie au
cours temps en fonction des mécanismes d’érosion ou d’accrétion agissant au cours de la
simulation. A l’instant tn la cote de fond est égale à : zf(tn) = z0 +hs où hs est profondeur d’érosion
(hs <0) ou la recharge (hs>0) du fond.
La couche active est le lieu des échanges de sédiments en surface. Elle est en fait intégrée à la
sous couche superficielle (couche 1) et son épaisseur hactiv est réactualisée à la valeur initiale à
chaque pas de temps. On sélectionne en général hactiv=10cm.
Les épaisseurs et compositions de chaque couche sont réactualisées à la fin de chaque pas de
temps selon le mécanisme de calcul suivant :
On part de la solution connue au temps tn dans laquelle la couche active dans chaque section de
cours d’eau (ou dans chaque pavé) comprend 3 diamètres de grains différents d1, d2 et d3. a1n, a2n
et a3n désignent les fractions de volumes de chaque diamètre de grain dans la couche active. Par
définition :
a1n+a2n+a3n=1. Le triplet de valeurs (a1n, a2n et a3n) est généralement différent d’un point à l’autre.
La nouvelle épaisseur de la couche active est égale à : h’activ = hactiv+ dhs1+ dhs2+ dhs3.
Il faut considérer 2 cas de figures selon le signe de h’activ - hactiv :
h’activ > hactiv : L’excédent (h’activ - hactiv) vient augmenter l’épaisseur de la sous couche 1.
La nouvelle composition (a1n+1, a2n+1 et a3n+1) de la couche active est donnée par :
▪ a1n+1 h’activ = a1n+ hactiv + dhs1
▪ a2n+1 h’activ = a2n+ hactiv + dhs2
▪ a3n+1 h’activ = a3n+ hactiv + dhs3
h’activ < hactiv : Le déficit dh = (hactiv - h’activ) dans la couche active est comblé en prélevant
du sable dans la couche sous-jacente 1 si l’épaisseur de celle-ci n’est pas nulle, ou dans
la couche sous-jacente 2 si la couche 1 est vide, ou encore dans la couche sous-jacente 3
si la couche 2 est vide (Si le stock de sable est totalement épuisé dans les 3 couches le
débit solide d’arrachement est mis à zéro).
Soit (b1n, b2n et b3n) la composition en fraction de sable de la sous couche 1. Les quantités
de sable remontant de la sous couche 1 vers la couche active sont égales à : (dhxb1n, dhxb2n
et dhxb3n).
La nouvelle composition de la couche active est donnée par :
• a1n+1 hactiv = a1n+ h’activ + dhb1n
• a2n+1 hactiv = a2n+ h’activ + dhb2n
• a3n+1 hactiv = a3n+ h’activ + dhb3n
C’est le cas le plus simple (et le plus courant). La notion de couche active ne présente
dans ce cas aucun intérêt, car on a partout et à tous les pas de temps : a1n =1, a2n=0 et
a3n=0. On pourrait donc se passer de cette couche superficielle pour ce cas particulier. En
pratique le code Hydra l’utilise dans toutes les configurations pour rester général.
2. Une seule couche mais une granulométrie initiale différente selon les Pks le long du cours
d’eau.
Pour modéliser cette situation il faut définir trois couches avec les fractions de tailles de grains
suivantes dans chaque couche :
Les hauteurs initiales de chaque couche sont définies comme suit dans les différents tronçons :
d1
1m
d2
d3
Dans le cas d’une granulométrie étendue les débits d’apports de sable doivent être définis pour
chaque diamètre de grain. Le format des fichiers doit dans ce cas être de type « Hydra mode
étendu », comme illustré ci-dessous :
$
th q qs1 QS2 qs3
'HY_002'
0 14.6 0.01 0 0.01
1 16.21 0.02 0 0.02
2 17.87 0.03 0 0.03
3 19.31 0.04 0 0.04
4 19.57 0.04 0 0.04
5 18.57 0.04 0 0.04
6 25.69 0.09 0 0.09
7 32.48 0.14 0 0.14
8 32.48 0.14 0 0.14
Dans cet exemple la granulométrie est composée de trois tailles de grains différentes. On définit
alors un débit d’apport pour chaque diamètre de grain.
Cette difficulté a été rencontrée sur le modèle global hydro sédimentaire de la Loire entre Angers
et le Pellerin : la longueur de vallée modélisée (100km), jointe à la nécessité de prendre en compte
explicitement les fluctuations de marée et d’effectuer des calculs de tendance sur plusieurs
dizaines d’années rendait totalement irréaliste le recours à un modèle bidimensionnel intégral. Il a
donc fallu recourir à une schématisation plus grossière qui a obligé à développer un certain nombre
de contraintes de paramétrage matérialisés par les mots clés figurant dans le tableau du §2.3.
Engelund et Hansen rivière à sable – pente faible – 0.15mm < d50 < 1.6 mm
Meyer-Peter Pente comprise entre [0.4% 2.4%] – 0.4mm < d50 < 29 mm
Recking Rivière à graviers – pente comprise entre [0.3% 20%]
Lefort 2015 Transport total charriage + suspension – pas de limitation sur les pentes
et la granulométrie – Permet de calculer les variations de transit en
fonction de la rupture de la couche d’armurage
La formulation Lefort 2015 apparait la plus complète, c’est également la plus complexe à mettre
en œuvre.
avec :
qs : débit solide (volume de grains) en m3/s par mètre de largeur
K : coefficient de Strickler incluant la rugosité du fond, des éventuelles berges et des grains
γs et γw, poids volumiques du matériau solide et de l’eau
dm : diamètre médian des matériaux en m
g : accélération de la pesanteur en m/s²
𝛾𝑤∗𝜎
σ* : contrainte de Shields (valeur adimensionnelle) : : 𝜎 ∗ =
(𝛾𝑠− 𝛾𝑤)∗ 𝑑𝑚
Pour calculer les évolutions du fond en chaque maille, il conviendra de retenir le volume apparent
(vide compris) des matériaux déposés ou érodés. Le débit solide correspondant est calculé en
introduisant l’indice des vides n :
avec :
qs : débit solide (volume de grains) en m3/s par mètre de largeur
γs et γw, poids volumiques du matériau solide et de l’eau
dm : diamètre médian des matériaux en m
g : accélération de la pesanteur en m/s²
𝛾𝑤∗𝜎
σ* : contrainte de Shields (valeur adimensionnelle) : 𝜎 ∗ =
(𝛾𝑠− 𝛾𝑤)∗ 𝑑𝑚
σc : contrainte critique sur le fond (valeur adimensionnelle)
β = (Kf/Kgrain)3/2 paramètre adimensionnel dépendant de la rugosité des grains et de la
rugosité des fonds
Kgrain=21/d901/6 pour une granulométrie uniforme
Kf = coefficient de Strickler.
Pour les deux formulations précédentes, la contrainte de Shield peut s’écrire en replaçant i par son
expression déduite de l’expression de Manning Strickler :
𝛾𝑠 𝑈 2
𝜎∗ = 1
𝐾𝑓 2 ∗ 𝑅ℎ3 ∗(𝛾𝑠−𝛾𝑤)∗𝑑𝑚
Formule de Recking
Le texte qui suit est tiré du « guide technique pour la mesure et modélisation du transport solide »
OFB-INRAE 2020
La contrainte tractrice sur une pente d’angle β par rapport à l’horizontal vaut :
sin ²𝛽
σβ = √1 − sin ²𝜑 * σ
avec :
β : angle du fond avec l’horizontale
La déviation du transport solide causée par la pente du fond dépend du rapport entre la force de
l’écoulement sur le grain (qui tend à déplacer le grain dans le sens de l’écoulement) et le poids du
grain (qui tend à le faire aller dans le sens de la pente). La formule doit donc faire intervenir le
paramètre de Shields qui est défini justement comme le rapport entre ces deux forces. Ainsi la
formule générale suivante peut se trouver dans Talmon et al. (1995) :
1 𝜕𝑧𝑓
sin 𝛿 − ∗
𝑓(𝜎 ∗ ) 𝜕𝑦
tan 𝛼 =
1 𝜕𝑧𝑓
cos 𝛿 − ∗
𝑓(𝜎 ∗ ) 𝜕𝑥
Avec :
α :direction du transport solide
δ : direction de l’écoulement
zf : cote de fond
f : fonction exprimant le rapport entre la force de l’écoulement sur le grain et le poids du
grain.
et recommandent K = 0.85 mais montrent que la fonction f ne dépend pas seulement de σ*, et en
conséquence la valeur du coefficient de calage de l’équation ne peut pas être générale.
Notons que dans le cas d’une granulométrie étendue, les grains plus gros, qui ont un paramètre
de Shields plus faible, subiront bien une déviation supérieure à celle des grains de plus petite taille.
Commentaire :
La prise en compte des effets de pente tels que fournis par l’équation ci-dessus convient
uniquement pour des modélisations fines bi dimensionnelles. Dans le cas d’une modélisation plus
grossière, telle que celle mise en œuvre sur le Loire cette équation ne s’applique pas ou au mieux
n’a aucune influence sur les calculs.
Le choix des formulations de transport solide devra donc prendre en compte les différents éléments
ci-après :
❑ Pente moyenne du lit proche de 0.2‰ avec néanmoins une variation spatiale liée à des
phénomènes locaux : contrôle de lignes d’eau en amont des chevrettes barrant les bras
secondaires, effet de la mise en eau des bras secondaires, pertes de charge singulières liées
aux systèmes d’épis, caractère bidimensionnel des écoulements, …
❑ Etalement granulométrique des matériaux. Les mesures en cours permettront de préciser les
variations spatiales entre chenal principal, chenal secondaire et grèves situés entre épis.
❑ Variabilité spatiale du paramètre de Shield σ* 1 selon une section transversale mais également
le long du profil en long du lit. Cette variabilité peut conduire à des écarts dans un rapport de
1 à 10 du débit solide pour une même hydrologie d’entrée.
❑ Il est couramment admis (Ramette et al) que le début de transport par suspension se situe
pour une valeur de σ* ≥0.25. Cette valeur, en considérant une pente moyenne de la Loire de
0.2‰ et un diamètre médian d50=1.5mm, conduit à un rayon hydraulique et donc une hauteur
d’eau proche de 3 m. On peut donc considérer que le transport par suspension proche du fond
se fait pour les débits moyens de Loire (module). Dans ces conditions et compte tenu des
valeurs caractéristiques des débits de Loire (crues annuelles supérieures à 2750 m 3/s), une
fraction significative des sables est susceptible d’être transportée en suspension.
❑ Les observations faites sur le terrain et l’analyse bibliographique ne mettent pas en évidence
de pavage ou d’armature vraiment structurée. Tout au plus existe-t-il un tri granulométrique se
produisant à l’occasion des décrues. On peut aussi noter une plus grande concentration de
sables grossiers à la surface des grèves, liée au phénomène de lessivage (entrainement des
matériaux les plus fins vers l’aval pour les débits intermédiaires).
Ces différentes considérations nous conduisent à privilégier une formulation globale permettant de
prendre en compte le transport par suspension et par charriage et à ne pas « figer » un début de
transport avec une valeur du paramètre de Shield considérée à priori.
Les deux formulations de Engelund et Hansen d’une part et de Meyer Peter et Müller d’autre part
présentent l’avantage sur d’autres formulations de calculer le débit solide en fonction des seules
variables que sont le rayon hydraulique, la vitesse de l’écoulement et le diamètre des grains, les
autres paramètres (rugosité du fond, contrainte critique de Shield) pouvant être considérés comme
des variables d’ajustement.
Les caractéristiques hydrauliques et morphométriques du lit de la Loire se rapprochent du domaine
de validité de ces deux formulations sans toutefois correspondre parfaitement (voir §Erreur !
Source du renvoi introuvable.).
Les autres formulations disponibles dans la littérature sont écartées à ce stade de la réflexion, soit
parce que leur domaine d’application s’écarte trop des caractéristiques de la Loire (Smart et Jaeggi,
Rickenmann, Shen et Hung), soit parce que leur mise en œuvre apparait trop complexe ou pas
assez robuste pour une adaptation dans le modèle Hydrariv. C’est en particulier le cas des
formulations nécessitant un calcul par fraction de diamètre ou de concentration faisant appel au
nombre de Reynolds et/ou à la vitesse de chute des particules.
La formulation de Engelund et Hansen est réputé quant à elle, être assez robuste et présente
l’intérêt de couvrir les deux modes de transport (charriage et suspension). Toutefois son domaine
de validité se situe pour d50>0.15 mm et d75/d25<1.6, ce qui n’est pas le cas des matériaux de la
Loire qui présentent une étendue granulométrique supérieure (d50 ~1.5 mm et d75/d25~3).
Le graphique ci-après représente l’évolution du débit solide calculé avec trois formulations
différentes : Meyer Peter en considérant deux contraintes critiques de Shield différentes, Engelund
Hansen et la nouvelle formulation de transport global proposée par P. Lefort (P. Lefort 2007).
Les paramètres retenus sont :
D50 =1.5 mm
Pente = 0.15‰
Largeur de la bande active = 300 m
durée de non
361.4 357.7 346.8 328.5 292 255.5 219 182.5 146 109.5 73 36.5 18.3 7.3 3.7
dépassement
Durée (jours) 3.65 3.65 10.95 18.25 36.5 36.5 36.5 36.5 36.5 36.5 36.5 36.5 18.25 10.95 3.65
Q(Montjean) 3890 3260 2480 1880 1310 975 750 575 446 336 249 177 144 114 98.7
Ces valeurs calculées considèrent un diamètre unique des matériaux (et non plusieurs classes de
diamètre di définies par un pourcentage pi de présence dans le mélange), une pente uniforme et
une largeur unique de lit actif. Elles ne constituent donc pas une estimation du transport solide réel
en Loire. Elles permettent par contre de mesurer les écarts entre formulation, les résultats se
situant dans un rapport de 1 à 4 au minimum.
Ces résultats montrent combien les valeurs de débits solides peuvent varier d’une formulation à
une autre et qu’au-delà du type de loi représentée dans la formulation, il convient avant tout
d’obtenir un ordre de grandeur juste en acceptant d’être peu précis.
Schématisation
Le système alluvial de la Loire est constitué par un réseau maillé de bras principaux et de bras
secondaires de la Loire. Chaque bras intègre deux types de schématisation :
- Une branche filaire comprenant le lit vif de la Loire entre épis,
- Des domaines 2D occupant les zones occupées par les épis.
Les tronçons de bras sans épis sont décrits par des branches filaires avec des profils en travers
occupant toute la largeur du lit mineur.
• La formulation ci-dessus repose sur la prise en compte, dans les formules de production,
d’une granulométrie unique et uniforme des sédiments : on considère une seule classe de
sédiments. Néanmoins le code mis en œuvre dans HYDRA permet de différencier des
classes de granulométrie et de définir plusieurs couches de sédiments sous-jacente en
chaque nœud de calcul : la composition de chaque couche est actualisée à chaque pas de
temps via un calcul de bilan faisant intervenir le concept de couche active.
• Cette formulation par ailleurs ne distingue pas le mode de transport : charriage, saltation
et/ou suspension. Elle est donc adaptée aux formulations privilégiant les calculs de
transport total, tous modes confondus. On suppose alors implicitement que tout obstacle
géométrique laissant transiter un débit ne s’oppose pas durablement au transport
sédimentaire. Cette hypothèse est vérifiée en pratique : par exemple un seuil sous fluvial
peut momentanément bloquer les sédiments transportés par charriage, mais il va
rapidement se produire une accumulation locale de sédiments derrière l’obstacle et cette
adaptation géométrique du fond va permettre de restaurer le transit sédimentaire.
Sur le plan hydro sédimentaire les mécanismes sont plus compliqués : un défaut d’alimentation en
amont du domaine 2D va provoquer une érosion trop accentuée du domaine 2D, alors qu’un excès
d’alimentation va provoquer une sédimentation excessive. Or contrairement à ce qui se passe à
l’intérieur d’un domaine il n’existe pas de mécanisme permettant de lier facilement les équations
de transports entre les deux types de domaines par l’intermédiaire de simples liaisons latérales
entre le 1D et le 2D.
Le système d’engraissement des épis a en pratique évolué au cours des années jusqu’à atteindre
un profil d’équilibre peu perturbé par le passage des crues successives. La formulation retenue
doit donc être calée pour rendre compte de cette stabilité du toit sédimentaire des bancs de sables
avec les épis en place.
Le modèle, pour remplir ses objectifs, doit pouvoir reproduire deux mécanismes :
- la stabilité actuelle des bancs de sables avec les épis en place,
- l’érosion partielle de ces mêmes bancs dans les secteurs ou les épis sont raccourcis.
Après un certain nombre d’essais infructueux une formulation acceptable a pu être mise au point
pour rendre compte de la réalité des mécanismes globaux d’échanges entre les domaines 1D et
2D. Elle repose sur les principes suivants :
• chaque liaison latérale liant le lit vit et le casier adjacent du domaine 2D est associée à une
cote de seuil zs égale à cote d’étiage du fleuve au droit de la liaison.
• Le débit solide rentrant dans le pavé adjacent via la liaison est calculée comme le débit
solide transporté par la branche filaire, multiplié par la fraction du débit liquide véhiculée
par la liaison, élevée à une certaine puissance. Les relations suivantes sont mises en
œuvre :
Qsi
• A l’intérieur du domaine 2D, on interdit le transit sédimentaire au passage d’un épi si la cote
du toit sédimentaire de la maille en amont immédiat de l’épi est inférieure à la cote de seuil
de l’épis.
• En l’absence d’épis le transit sédimentaire n’est plus entravé par la cote seuils des épis :
cela engendre une érosion qui va s’accélérer le long du domaine 2D en raison de
l’augmentation de la débitance (et donc de la vitesse d’écoulement) au sein de chaque
maille.
Une autre difficulté rencontrée pour un modèle de cette taille est la durée requise pour atteindre
un état d’équilibre du modèle en cohérence avec les lois de modélisation du transport solide
introduites. Les durées en jeu sont de l’ordre de la dizaine d’années pour atteindre un état stable.
Il est dans ces conditions irréaliste de tenter de caler le modèle sur des mesures de l’état
d’évolution du toit sédimentaire limitées à quelques années car les résultats fourni par le modèle
traduiront davantage les effets d’ajustement numériques que les mécanismes physiques
d’évolution du toit sédimentaire.