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CH 2 Proprietes Des Briques
CH 2 Proprietes Des Briques
Le caractère absorbant d’une brique est défini par un certain nombre de facteurs:
– Nombre de pores
– Dimension des pores
– Liaisons entre les pores
– Pores fermés ou ouverts
Pour avoir une idée du nombre de pores présents dans une brique, on a introduit la notion de poro-
sité.
POROSITE
La porosité d’un matériau est le rapport entre le volume des pores et le volume total. La structure
des pores peut revêtir de nombreuses formes: ouvertes ou fermées, accessibles ou non par le biais
de canules, etc.
Les pores des briques sont généralement reliés entre eux.
IMPORTANCE DE LA POROSITE
La porosité a une influence déterminante sur un certain nombre de propriétés de la brique, telles
que l’absorption d’eau, mais aussi la mise en oeuvre (une bonne adhésion avec le mortier), l’isolation
thermique, la résistance au gel et le vieillissement.
La porosité est une notion complexe qui ne peut pas se résumer à un chiffre.
Aisément applicables, les méthodes de mesure de l’absorption d’eau sont souvent utilisées par le
fabricant pour vérifier la régularité de la production.
Sur les fiches techniques des briques, deux valeurs sont déclarées pour l’absorption d’eau d’une
brique, à savoir:
L’absorption d’eau: donne la prise d’humidité par la brique sur une longue période et est
exprimée en %.
La succion d’eau initiale: donne la quantité d’eau qu’une brique absorbe sur une courte
période.
METHODES DE MESURE
Dans les normes, différentes méthodes d’essai sont données pour définir l’absorption d’eau et cha-
cune donne une indication de la porosité:
Absorption d’eau (EN 771-1 Spécification pour éléments de maçonnerie – Partie 1: Bri-
ques de terre cuite)
En annexe C de cette norme, la méthode d’essai est décrite pour définir l’absorption d’eau. Elle est
mesurée par immersion de la brique dans l’eau et pesage de la brique ensuite. L’absorption d’eau est
obtenue en divisant le poids de l’eau absorbée par le poids initial de la brique sèche.
La succion d’eau initiale est la quantité d’eau prise par une brique sèche lorsque sa face de pose
est placée pendant une minute dans un plateau contenant de l’eau (kg/m²min). Cette valeur est
également appelée «nombre de Haller». Le fabricant doit donner une limite supérieure.
La connaissance de cette valeur est importante pour le choix du mortier. La classification sui-
vante a été élaborée avec les fabricants de mortier:
Brique très absorbante > 4,0 kg/m²/min
Brique moyennement absorbante 1,5 – 4,0 kg/m²/min
Brique peu absorbante 0,5 – 1,5 kg/m²/min
Brique très peu absorbante < 0,5 kg/m²/min
Ce phénomène est dû à la massivité des maçonneries en briques. Pensez, par exemple, à une cara-
vane aux parois légères pourvues de panneaux isolants: en été, un vrai four le jour et une glacière la
nuit...
Cette valeur joue un rôle important pour le comportement thermique de la maçonnerie, car l’eau est
un bon conducteur de chaleur. En situation ordinaire, la maçonnerie de briques est sèche, de sorte
qu’elle conserve ses propriétés isolantes.
16
Humidité d’équilibre (vol%)
14
12
Brique
10
8 Béton cellulaire
6
4
Brique silico calcaire
2
0
100 80 60 40
Hygrométrie relative (%)
La brique est le matériau de maçonnerie qui présente la plus faible humidité d’équilibre, grâce à la
structure spécifique de ses pores. En effet, cette structure permet aux maçonneries en briques de
rester presque toujours sèches.
Selon la EN 771-1, la conductivité thermique λ d’une brique doit être déterminée en accord avec la
norme EN 1745.
En Belgique, la valeur statistique “90/90” est certifiée; ce qui signifie que la valeur λ communiquée par
le fabricant est validée avec une fiabilité de 90% pour 90% de la production. La conductivité thermique
donnée est par conséquent une valeur supérieure conservative.
Par ailleurs, on opère une distinction entre la conductivité thermique d’une brique dans des condi
tions standards en laboratoire (valeurs standards de la température et de l’humidité) et la conductivité
thermique d’une brique dans des conditions réelles. Ceci détermine des valeurs de laboratoire et des
valeurs de calcul.
Valeur de laboratoire
– λ10, dry est la conductivité thermique du tesson d’une brique dans des conditions de temps sec
et pour une température de 10 degrés. Elle est déterminée par mesure en laboratoire.
Pour connaître la résistance thermique U d’un mur, valeur nécessaire au calcul du niveau K et du
niveau E, il faut utiliser les valeurs de calcul. Ces valeurs de calcul prennent en compte le schéma de
perforations des briques ainsi que l’humidité et la température qui caractérisent l’endroit où les bri-
ques sont mises en œuvre. Les normes NBN EN 1745 et NBN B 62-002 exposent la détermination
de la valeur de calcul au départ de la valeur de laboratoire.
Valeur de calcul
– λUi est la valeur de calcul de la conductivité thermique d’une brique qui reste sèche: un mur
extérieur protégé de la pluie et de l’humidité ou un mur intérieur. C’est la valeur qui doit être
utilisée pour les briques perforées (blocs treillis) pour murs intérieurs ou pour feuilles inté-
rieures du mur creux.
– λUe est la valeur de calcul de la conductivité thermique d’une brique mise en œuvre dans un mur
extérieur qui peut être rendu humide mais aussi de matériaux étanches à la vapeur par la mise
en œuvre et qui peuvent contenir de l’humidité. C’est la valeur qui doit être utilisée pour les
briques de parement.
4 NBN B 62-002: Performances thermiques de bâtiments. Calcul des coefficients de transmission thermique des composants et
éléments de bâtiments. Calcul des coefficients de transfert de chaleur par transmission (valeur HT) et par ventilation (valeur HV):
2008, tableau C.1.
2.2.1 Définition
La stabilité de forme d’un matériau (de construction) est son aptitude à conserver ses dimensions
dans un environnement externe variable.
La stabilité de forme est déterminée par trois paramètres:
2.2.2 Valeurs
Les chiffres relatifs à la dilatation thermique et au retrait au durcissement sont extraits de la brochure
‘Scheuren in woningen’, publiée par la ‘Stichting Bouwresearch’ (Pays-Bas). Les chiffres relatifs au gon-
flement hygrométrique proviennent de la norme européenne EN 1996: Design of masonry structures
– Part 1-1: General rules for reinforced and unreinforced masonry structures, November 2005.
CONCLUSION
La maçonnerie de briques est le type de construction le plus stable. Il faut un tassement du sol ou une
portance insuffisante des fondations avant que des fissures n’apparaissent.
Ces propriétés expliquent la durabilité et la tradition séculaire des maçonneries de briques.
2.3.1 Définition
Le terme «résistance à la rupture» ou «résistance à la compression» désigne la pression requise par
millimètre carré pour briser le matériau.
Ce facteur est mesuré sur la surface réelle (brute) (= L x l) indépendamment du pourcentage de
perforations et s’exprime en Newton par millimètre carré: N/mm².
2.3.3 Notions
8 10 [N/mm2]
Ces deux critères imposés dans la norme européenne ont pour but de maîtriser la dispersion des
valeurs individuelles. Celle-ci est également importante pour l’évaluation des performances.
De petits écarts individuels par rapport à la moyenne attestent d’une qualité régulière (donc excel-
lente) des briques, qualité qui est garante d’une maçonnerie homogène. De grandes différences indi-
< f bm > f bm
Nombre de briques
50% 50%
8 10 12,5 14 [N/mm2]
Répartition normale de Gauss
La valeur caractéristique fbk selon la norme NBN B 24-301 sera remplacée à partir de 2010 par la
valeur moyenne européenne fm. Contrairement à la valeur moyenne fbm, ce paramètre tient compte
de la répartition des résultats individuels, figure 7.
< f bk > f bk
Nombre de briques
95%
des briques sont
plus résistantes
5%
10 [N/mm2]
< f bk
2.4.1 Définition
La réaction au feu d’un matériau de construction est l’ensemble des propriétés relatives à son
influence sur la naissance et le développement d’un incendie. Il ne faut pas confondre cette propriété
avec la résistance au feu de la maçonnerie de briques.
2.4.2 Notions
Un matériau est non combustible lorsqu’il ne présente aucun signe extérieur de dégagement calori-
fique durant un essai normalisé au cours duquel il est exposé à un échauffement spécifié. Un matériau
de construction est ininflammable s’il ne présente aucune propension à développer des gaz dont
la nature et la quantité risquent de déclencher un incendie en phase gazeuse, c’est-à-dire de produire
des flammes.
2.4.3 Normalisation
Selon la norme NBN EN 13501-1: Classification au feu des produits et éléments de construction-
Partie 1: Classification sur base des résultats de l’essai de comportement au feu, un matériau de
construction est réparti en classes de combustibilité et d’inflammabilité: A1, A2, B, C, D, E et F. La classe
A1 comprend les matériaux de construction qui, à aucun moment, ne participent à l’incendie ou à sa
propagation. Cette classification européenne remplace la classification belge qui répartit les matériaux
de construction en classe A0 (non combustible) et en 4 classes de combustibilité et d’inflammabilité:
A1, A2, A3 et A4.
2.4.5 Exigences
La législation belge n’a cependant pas encore été adaptée à la récente classification européenne des
matériaux de construction. Les exigences réfèrent donc encore toujours à l’ancienne classification
belge (A0-A4). Un projet de texte est bien en préparation dans lequel les exigences sont exprimées
en fonction des classes européennes. Etant donné que ce texte n’est pas encore une réglementation
officielle et qu’elle peut encore subir des modifications, nous référons donc encore ici à l’ancienne
réglementation.
L’Arrêté Royal du 7 juillet 1994 (M.B. du 26 avril 1995 et du 31 décembre 1996), modifié par l’A.R. du
19 décembre 1997 (M.B. du 30 décembre 1997) et l’A.R. du 4 avril 2003 (M.B. du 5 mai 2003), impose
diverses exigences aux matériaux destinés à des bâtiments.
Ces exigences sont valables pour tous les bâtiments neufs dont le permis de construire est demandé
à partir du 1er janvier 1998, sauf dans les cas suivants:
Chemins d’évacuation
Cages d’escaliers intérieures (y compris: sas et paliers)
A1
Paliers d’ascenseurs
Cuisines particulières, à l’exception des BB
Autres locaux
A3
– dans des bâtiments bas (BB)
A4
– dans des bâtiments moyens (BM)
A4
– dans des bâtiments élevés (BE)
La hauteur h correspond à la distance entre le niveau du plancher fini de l’étage le plus élevé et le
niveau le plus bas des voies entourant le bâtiment et utilisables par les véhicules des services d’incen-
die. Le toit n’abritant que des locaux techniques n’est pas pris en compte.
2.5.1 Définition
La résistance au gel est le degré de résistance d’un matériau à résister à une succession de cycles
gel-dégel. On admet généralement que la gélivité est due à l’expansion de l’eau dans les pores en cas
de gel. Si les pores sont totalement remplis d’eau et que cette dernière ne peut être évacuée à temps
durant le gel, la glace exerce une pression interne sur la brique et la fait éclater. La résistance au gel
est déterminée sur base d’essais normalisés.
L’utilisation de briques de la catégorie «résistance élevée au gel» doit s’effectuer conformément aux
règles de l’art, qui exigent notamment de drainer les surfaces horizontales et de ne pas peindre la face
extérieure avec une peinture étanche à la vapeur.
Pour chaque catégorie, on peut encore tenir compte de l’exposition du matériau aux conditions cli-
matiques. On retrouve ce principe dans la norme européenne EN 771-1, où les briques sont réparties
parmi trois classes d’exposition:
F0 – Conditions climatiques clémentes
F1 – Conditions climatiques modérées
F2 – Conditions climatiques sévères