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LA PERMÉABILITÉ DES BÉTONS

1. Définition

La perméabilité d’un matériau est définie comme son aptitude à se laisser traverser par un
fluide sous un gradient de pression. Il s’agit donc d’une propriété macroscopique des matériaux
poreux ayant une porosité ouverte interconnectée.

2. Mesure de la perméabilité des bétons


La perméabilité k d’un matériau poreux est définie par la relation de Darcy qui exprime le débit
volumique Q d’un fluide de viscosité μ qui traverse une épaisseur dx de matériau de section apparente A
sous la différence de pression dp :

Cette relation suppose que le régime d’écoulement est laminaire dans les pores du
matériau et que le fluide est inerte vis-à-vis du matériau. La perméabilité ainsi définie est
homogène à une aire. C’est une caractéristique du matériau, elle est donc indépendante de la
nature du fluide utilisé pour sa mesure ainsi que du gradient de pression

Perméabilité au gaz
Les perméabilités des bétons sont faibles et, pour faciliter la mesure, on utilise en général des gaz
car ce sont des fluides de faible viscosité. L’essai recommandé se fait avec le perméamètre
Cembureau à charge constante (voir figure suivante). L’éprouvette du béton à tester est un
cylindre de 15 cm de diamètre et 5 cm de hauteur. Elle est emprisonnée dans une cellule (a) où
une chambre à air permet d’assurer l’étanchéité latérale. Le gaz (oxygène) traverse le béton sous
une différence de pression de quelques centaines de kPa et son débit volumique est mesuré à la
sortie (pression atmosphérique) en régime permanent au moyen d’un débitmètre à bulle.

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Le gaz étant compressible, le débit volumique varie au sein de l’éprouvette et la perméabilité est
calculée par la relation :

Où Pe et Ps sont les pressions à l’entrée et à la sortie de l’éprouvette, µ la viscosité du gaz et Qs


le débit volumique mesuré à la sortie de l’éprouvette, c’est-à-dire à la pression Ps (égale à la
pression atmosphérique).

Perméamètre à gaz Cembureau.

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Dans la méthode retenue deux mesures sont effectuées à 7 et 28 jours après séchage à 80 °C, puis
une dernière mesure est réalisée après séchage à 105 °C. Les trois mesures sont rapportées en fonction du
degré de saturation du béton, dont la procédure est comme suit :

-Saturation en eau sous vide pendant 72 h


-Étanchement du pourtour du corps d'épreuve afin d'assurer un écoulement
unidirectionnel du gaz pendant l'essai,
-Séchage en étuve ventilée à T= 80 ± 5 °C
-Séchage en étuve ventilée à T = 105 ± 5°C jusqu'à stabilisation de la masse
-Placer le corps d'épreuve dans la cellule et gonfler la chambre à air à une pression mini
de 8 bars
-Établir la pression de gaz à 1 bar
-Choisir le débitmètre compatible avec le mode opératoire et mesurer le temps de passage
de la bulle de savon.

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3.1.3. Influence des granulats

L’interface pâte/granulat, du fait de sa porosité plus élevée, doit favoriser les écoulements
de fluide. Pour un même rapport E/C, la perméabilité à l'eau du mortier ou du béton est
généralement supérieure à celle de la pâte en raison de la zone d'interface pâte-granulat.

La zone d'interface pâte-granulat est généralement moins dense et plus poreuse que le reste de la
matrice formée par la pâte de ciment hydraté. Elle présente souvent une plus grande densité de
microfissures. Cette zone offre donc un chemin préférentiel pour le passage de l'eau, des gaz ou
des ions.

3.1.2. Influence des additions minérales 

Les fumées de silice, utilisées en remplacement du ciment permettent généralement de


diminuer la perméabilité à l'air du béton. Cet effet peu s'expliquer par le raffinement et la
segmentation de la porosité capillaire engendrés par l'hydratation des sphères de fumée de silice
(germes de cristallisation).

Le taux de remplacement optimal se situe aux environs de 10%. Pour des taux de
remplacement plus élevés, l'effet sur la perméabilité devient très faible. Le remplacement de 10%
du ciment par de la fumée de silice rend pratiquement imperméable à l'eau un béton fabriqué
avec un rapport E/L de 0,45

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