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UNIVERSITÉ DJILLALI LIABÉS DE SIDI BEL ABBÈS.

FACULTE DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL ET TRAVAUX PUBLICS

2ème année Master « Matériaux en Génie Civil »


Module : Durabilité des matériaux
TP N°3 : Essai de perméabilité aux gaz des bétons
1. Définition
La perméabilité d’un matériau est définie comme son aptitude à se laisser traverser par un fluide sous
un gradient de pression. Elle décrit la relation entre le gradient de pression impose à un fluide pour
traverser le milieu et le débit sortant.
Le béton ou est un matériau poreux (de quelques nanomètres jusqu’a quelques millimètres). Ainsi, la
microstructure d’un béton peut être évaluée par la mesure de la perméabilité. Parmi les méthodes, la
mesure de la perméabilité par l’écoulement d’un gaz inerte (hélium, azote, argon…) est souvent
utilisée puisqu’elle présente plusieurs avantages : elle est plus rapide, il n’y a pas d’interactions du gaz
avec le milieu poreux donc pas de modification de la microstructure. Néanmoins, il faut prendre en
compte plusieurs paramètres qui ont une influence sur les résultats de cette mesure : la compressibilité
des gaz, les effets d’inertie lorsque le débit du gaz est trop important, les effets moléculaires lorsque le
débit de gaz est faible.
La perméabilité k d’un matériau poreux est définie par la relation de Darcy qui exprime le débit
volumique Q d’un fluide de viscosité μ qui traverse une épaisseur dx de matériau de section
apparente A sous la différence de pression dp (Fig. 1) :
𝑘 𝑑𝑝
𝑄 = 𝜇 𝐴 𝑑𝑥 𝑚2

Figure 1 : Définition de la perméabilité.


2. Principe de la mesure
Le principe du perméamétrie à charge constante consiste à maintenir une différence de pression de
gaz constante entre deux extrémités de l’échantillon, et à mesurer le débit résultant lorsque le régime
permanent est établi. Le dispositif expérimental est illustre dans la figure 2.

Figure 2 : Dispositif de mesure de la perméabilité statique au gaz d’un échantillon de béton

1
Dans ce dispositif, l’échantillon cylindrique (Ø40xh80 mm) est placé dans la cellule de perméabilité
axiale en PVC. Cette cellule permet d’injecter le gaz de percolation et d’assurer l’étanchéité latérale de
l’échantillon par l’intermédiaire d’une membrane en caoutchouc frettée par le gaz de confinement.
Une bouteille de gaz comprimé munie d’un détendeur permet de délivrer le gaz de percolation
(pression absolue) et également le gaz de confinement ayant une valeur constante. La sortie de la
cellule est munie d’un débitmètre massique permettant de mesurer le débit gazeux libère.
3. Prétraitement des éprouvettes
Avant toute mesure de perméabilité, les éprouvettes doivent être séchées dans une étuve à 60°C
jusqu’à masse constante. La température de 60°C est choisie afin de ne pas endommager la structure
du béton. Après le séchage, les éprouvettes doivent être conservées dans un dessiccateur afin de les
protéger de l’humidité ambiante.
4. Durée de stabilisation de l’écoulement
L’hypothèse de base de la mesure de la perméabilité à charge constante est d’avoir un régime
d’écoulement permanent. Selon Takarli, quand la variation du débit massique ne dépasse pas 1% dans
un intervalle de 15 minutes, le régime d’écoulement permanent est considère établi.
Remarque :
La durée de la stabilisation dépend de la perméabilité du matériau et de l’importance de la pression.
 Plus le béton est imperméable, plus la durée de stabilisation est longue.
 La stabilisation est plus rapide à établir quand la pression appliquée augmente.
5. Mesure de la perméabilité apparente
Le coefficient de perméabilité apparent (Ka) est calculé pour l'écoulement laminaire d'un fluide
visqueux compressible à travers un matériau poreux en utilisant la relation de Hagen-Poiseuille.
2. 𝜇. 𝑄. 𝑃𝑎𝑡𝑚 . 𝐿
𝑘𝑎 = 𝑚2
𝐴 𝑃12 − 𝑃𝑎𝑡𝑚
2

Avec : Q : Le débit de gaz mesuré (m3/s) ;


μ : La viscosité dynamique du gaz (Ns/m2) ;
L : L'épaisseur de l'échantillon (m) ;
A : La section transversale de l'échantillon (m2) ;
Patm : La pression atmosphérique (Pa) ;
Pi : La pression absolue appliquée (Pa).

6. Détermination de la perméabilité intrinsèque


La perméabilité obtenue pour un gradient de pression donné dans le cas d’un fluide compressible ou
incompressible dépend de ce gradient de pression. Cette perméabilité est donc une perméabilité
apparente. La détermination de la perméabilité intrinsèque, qui ne dépendant que de la structure
poreuse du matériau en écoulement laminaire, peut être déterminée par l’approche de Klinkenberg.
Klinkenberg propose une évaluation de la perméabilité intrinsèque (Kint) en fonction de la
perméabilité apparente (Ka) et de la pression moyenne entre les faces amont et aval de l’échantillon
donnée par l’expression suivante :
𝛽
𝑘𝑎 = 𝑘𝑖𝑛𝑡 1 +
𝑃𝑚𝑜𝑦
𝑃𝑖 + 𝑃𝑎𝑡𝑚
𝑃𝑚𝑜𝑦 = 𝑀𝑃𝑎
2
Avec : β le coefficient de Klinkenberg et β×kint est la pente de la droite de Klinkenberg.

Afin de déterminer la perméabilité intrinsèque du béton, c’est-à-dire la perméabilité indépendante de


la pression du gaz, il est nécessaire de réaliser plusieurs mesures à différentes pressions. Et à partir
d’une régression linéaire des différentes mesures de perméabilité apparentes effectuées pour les
différentes pressions de percolation selon l’inverse de la pression moyenne (Fig. 3), la perméabilité
intrinsèque (kint) peut être déterminée. La perméabilité intrinsèque est la valeur limite de la
perméabilité apparente lorsque la pression moyenne du fluide tend vers l’infini, c’est-à-dire lorsque le
gaz tend vers une phase condensée (liquide).

2
Figure 3 : Calcul de la perméabilité intrinsèque par l’approche de Klinkenberg

Remarque :
 Le gaz de percolant choisi pour cette étude est l’hélium, pour les raisons suivantes :
1. L’hélium a une très faible masse moléculaire par rapport aux autres gaz. Comme la
perméabilité est inversement proportionnelle à la masse moléculaire du gaz percolant,
l’utilisation de l’hélium permet d’avoir des débits plus facilement quantifiables.
2. L’hélium a un rayon atomique très faible. Ceci permet au gaz de percoler les pores les plus fins
du ciment hydrate.
 La viscosité dynamique d’hélium : μ = 0,0000186 Pa.s
 Les perméabilités apparentes ont été mesurées sous des pressions de percolation de 2, 3, 4 et 5 Bar.
 La pression absolue appliquée : Pi = Préel + Patm
 La pression atmosphérique : Patm = 1 bar
 La pression moyenne : Pmoy [MPa] (1 bar = 0,1 MPa)
 Le débit de gaz mesuré Q (ml/min) = Q × 1,666666667 × 10-8 (m3/s).

7. Travail demandé
a. Calculer les perméabilités apparentes pour chaque éprouvette et pour les 4 pressions de
percolations utilisées (Tableau 1).
b. Pour chaque éprouvette, tracer la perméabilité apparente (ka) en fonction de l’inverse de la
pression moyenne.
c. Pour chaque éprouvette, déterminer les perméabilités intrinsèques (kint).
d. Interpréter les résultats.

Tableau 1 : Débit du gaz pour chaque pression de percolation (ml/min)


Pression (Bar)
Échantillon
2 3 4 5
1 0,4 0,63 0,92 1,21
2 0,43 0,71 1,06 1,41
3 0,54 0,84 1,26 1,68

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