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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Yahia Farès de Médéa

Faculté de Technologie

Département de Génie Civil

Option : Matériaux en Génie Civil

Travaux pratiques :

Bétons Innovants

Dirigés par : Dj. Boukhelkhal

2020 - 2021
TP N° 01 Essais sur le Béton Autoplaçant à l’état frais

I.1. Définition du Béton autoplaçant :

Un béton autoplaçant est un béton très fluide, homogène et stable, mis en œuvre sans vibration (la
compaction des BAP s’effectuent par le seul effet gravitaire) et conférant à la structure une qualité
au moins équivalente à celle correspondant aux bétons classiques mis en oeuvre par vibration.
Les BAP se distinguent des bétons ordinaires principalement par leurs propriétés à l’état frais. Les
critères caractérisant un béton autoplaçant sont :
Un béton autoplaçant est un béton très fluide, homogène et stable, mis en œuvre sans vibration (la
compaction des BAP s’effectuent par le seul effet gravitaire) et conférant à la structure une qualité
au moins équivalente à celle correspondant aux bétons classiques mis en oeuvre par vibration

Capacité de Passage Capacité de Remplissage Homogénéité

Béton Autoplaçant

I.2. Avantages des BAP :

 Rapidité et facilité de la mise en place du béton ;

 Bétonnage en milieux fortement ferraillés ;

 Réalisation d’éléments de formes complexes ;

 Augmentation de la durée de vie des coffrages ;

 Amélioration des aspects de surface ;

 Suppression des systèmes de vibration ;

 Gain de productivité ;

 Economie de main d’œuvre et d’énergie

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I.3. Particularité de composition des BAP :

 Un volume de pate élevé (35 à 45 %) ;

 Une quantité de poudre élevée (450-500 kg/m3) ;

 Faible rapport Eau/Poudre (0.30 – 0.45) ;

 Un diamètre maximal Dmax des gravillons limité (20 mm) ;

 Un faible volume de gravillons (rapport gravillon / sable de l’ordre de 1, voire inférieur) ;

 Utilisation des superplastifiants pour assurer une fluidité élevée et quelques fois des agents de
viscosité pour minimiser la ségrégation et le ressuage.

I.2. Essai d’Étalement au Cône d’Abrams :

Pour la détermination de l’étalement on utilise le même cône que celui normalement utilisé pour
l’essai d’affaissement. On remplit le cône de l’échantillon de béton à tester, puis on soulève le cône
lentement pour permettre au béton de s’étaler. Cette opération de soulèvement du cône doit durer 5
secondes environ. On mesure ensuite la taille de la galette de béton obtenue (figure 1). Sa
dimension correspond à la moyenne de deux diamètres mesurés. A cause de la nature visqueuse du
BAP, les lectures des mesures d'étalement doivent se faire après stabilité de la galette, soit environ
60 secondes après soulèvement du cône.

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Pour la détermination de l'étal ement (SLUMP FLOW) on utilise le même cône que celui
normalement utilisé pour l'essai d'affaissement. Ce cône est placé sur une plaque d’étalement, à
surface propre et humidifiée et de dimension suffisante (≥ 800 par 800 mm), puis il est rempli de
BA. Le cône est ensuite soulevé et le BAP en sort en formant une galette qui s'élargit sous sa propre
énergie, sans qu'il soit nécessaire de soulever et de laisser retomber la plaque, comme dans l'essai
classique d'étalement. La valeur de l'étalement correspond au diamètre moyen de la galette de béton
ainsi obtenue qui devrait être comprise entre 600 et 800 mm [HOLCIM].

Pour l’AFGC les valeurs ciblées d’étalement sont généralement fixées dans la fourchette 60 à 75
cm. Il est possible aussi de mesurer le temps d'écoulement du béton pour atteindre un étalement de
50 cm (noté T50) ce qui donne un indice sur la viscosité d’un mélange de béton.
Les figures suivantes représentent d’une façon claire l’essai de l’étalement.

Les dimensions en Côn d’Abra


mm e ms
Plaque
8 x8
de Diamètre
0 0 du
final
béton
Ségrégation aux
bords

Figure 1: Essai d’étalement (slump flow)

I.3. Essai à la Boite en L (L-Box test) :


Avec l’essai à la boite en L, il est possible de tester la capacité au remplissage et la capacité de
passage du béton autoplaçant. Cet essai consiste à mesurer l’écoulement du béton dans une boîte en
L. On place le béton dans la « tour » de l’appareil (hauteur de 600 mm), soit environ 12,7 l de
béton. On peut éventuellement laisser le béton au repos une (1) minute pour voir s’il y a de la
ségrégation. Ensuite on retire la trappe et on mesure le temps (en secondes) que met l’échantillon de
béton à s’écouler sur la longueur horizontale (figure II.14).

Ce test permet de caractériser la viscosité du mélange. De plus, la présence de barres simulant des
armatures d’un coffrage renseigne sur la capacité de remplissage du mélange.

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Après avoir soulevé la trappe, les paramètres suivants peuvent être mesurés :

. Le temps d’écoulement du T20 pour arriver à la distance 200 mm (dans la partie horizontale).

. Le temps d’écoulement du T40 pour arriver à la distance 400 mm (dans la partie horizontale).

Une fois l’écoulement du béton achevé, on mesure les hauteurs H1 et H2 (figure II.14). On peut
alors calculer le rapport H2/H1. Pour une bonne capacité de passage, une valeur du rapport entre 0,8
et 0,85 est acceptable.

La boîte en L permet de tester la mobilité du béton en milieu confiné et de vérifier que la mise en
place du béton ne sera pas contrariée par des phénomènes de blocage inacceptables.
Le mode opératoire est exprimé d’après l’ [AFGC] comme suit :

La partie verticale de la boîte est entièrement remplie de béton (le volume nécessaire est d’environ
13 litres). Après arasement, on laisse le béton reposer pendant une minute. Puis on lève la trappe et
on laisse le béton s’écouler dans la partie horizontale de la boîte à travers le ferraillage. La distance
libre entre les barres est de 39 mm.

Quand le béton ne s’écoule plus, on mesure les hauteurs H1 et H2 et on exprime le résultat en


terme de taux de remplissage H2 / H1.

Lorsque le béton s’écoule mal à travers le ferraillage et qu’il se produit un amoncellement de


granulats en aval de la grille, c’est le signe d’un problème de blocage ou de ségrégation.

Figure 2 : Schématisation de l’essai de la boite en L (L-Box)

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I.4. Essai de Stabilité au Tamis :

A travers cet essai, on peut quantifier le pourcentage en poids de laitance. Il caractérise le risque de
ségrégation. Pour la réalisation de cet essai, il faut verser 10 litres de BAP dans un seau et le couvrir
pour le protéger de la dessiccation pendant 15 minutes. Après 15 minutes, il faut verser 4.8 kg ± 0.2
kg de béton sur le tamis de 5 mm à une hauteur de chute de 50 cm ± 5 cm et relever la masse de
béton traversant le tamis (figure II.15).

Le but est de déterminer la quantité de laitance dans le fond. Le pourcentage de laitance qui est
passée au travers du tamis est calculé selon l’expression suivante.

Masse de laitance
P=  100
Masse d’échantillon

Des valeurs de l’indice de ségrégation variant entre 0% et 15% est le signe d’une résistance
satisfaisante à la ségrégation, entre 15% et 30%, la résistance est considérée critique, au-delà de
30%, la résistance est mauvaise.

Figure 3 : Schématisation de l’essai de stabilité au tamis

Cet essai vise à qualifier les bétons autoplaçant vis-à-vis du risque de ségrégation. Il peut être utilisé
en phase d’étude de formulation d’un béton autonivelant en laboratoire, ou pour le contrôle de la
stabilité du béton livré sur chantier. Cet essai complète les essais permettant d’apprécier la mobilité
en milieu confiné ou non, en caractérisant la stabilité [AFGC].

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Cet essai consiste à l’utilisation d’un seau de 10 L avec un couvercle, un tamis de 5mm de diamètre
de 315 mm plus fond et une bascule de portée minimale de 20 kg et de précision de 20 g.
Le mode opératoire d’après les recommandations de l’ [AFGC] est le suivant : A la fin du
malaxage, dix litres de béton sont versés dans le seau. Après quinze minutes, un échantillon de 4,8
kg est versé du seau sur le tamis, deux minutes plus tard, on pèse la quantité de pâte (laitance) ayant
traversé le tamis. Le pourcentage en poids de laitance par rapport au poids de l’échantillon donne
l’indice de ségrégation  la mesure de cet indice conduit à classer les formules de BAP de la façon
suivante:
 0    15 % : stabilité satisfaisante.
 15 % <   30 % : stabilité critique, l’essai à refaire in situ.
  > 30 % : stabilité très mauvaise, béton inutilisable.

I.5. Partie Expérimentale :

1.5.1. Formulation du BAP

1 m3 20 L

Ciment (kg) 467 9.34

Sable (kg) 810 16.2

Gravier 3/8 (kg) 405 8.1

Gravier 8/15 (kg) 405 8.1

Eau (E/C = 0.41) (kg) 191.47 3.83

Superplastifiant (1.4 %) (kg) 6.54 0.131

1.5.2. Malaxage

Introduire (ciment, sable, Verser Verser


Opération Malaxage
gravier et addition) 70% E 30% E + Sp

Durée 1 min 1 min 1 min 5 min 2 min 1 min

Malaxeur En marche Arrêt En marche

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1.5.3. Essais à l’état frais :
3.1. Essai d’étalement (Flow test - NF EN 12350-8)

65  D  80
cm

3.2. Essai d’écoulement à l’entonnoir en V (V-funnel test)

2  tV-F  10 sec

3.3. Essai à la boite en L (L-Box test - NF EN 12350-10)

H2/H1  0.80
0,80
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