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THÈSE

présentée pour l'obtention du grade de

DOCTEUR
DE L'UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS YI)

par

Zouhida AISSAOUI

Spécialité: Chimie et physico-chimie des polymères

, ,
SYNTHESE
,
ET CARACTERISATION
,
DE
MATERIAUX COPOLYMERES FONCTIONNELS
POUR I~1PLANTS INTRA-OCULAIRES

Soutenue Le 13 Juin 1997 devant le Jury composé de :

1\'1M C. BUNEL Rapporteur


P. CHAUMONT Rapporteur
M. JOZEFOWICZ
J. M. LEGEAIS
J. P VAIRON
à Tayeb

à Ines parents

à mes frère et sœurs


Ce travail a été effectué au Laboratoire de Chimie Macromoléculaire de l'Université
Pierre et Marie Curie, avec le soutien et la collaboration du Laboratoire de Recherches sur
les Macromolécules et de la société Hüls auxquels je veLL" manifester ici ma gratitude.
----r;~" .
J'adresse tous mes remerciements à Monsieur le Professeur Jean-Pierre VAIROJV
pour m'avoir accueillie au sein de son équipe et pour l'aide qu'il m'a apporté tout au long
de ce travail. Je lui suis reconnaissante de la confiance qu'il m'a témoignée et de la liberté
qu'il m'a accordée pendant cette thèse, tout en bénéficiant de sa compétence scientifique.

Je voudrais exprimer ici toute ma gratitude à Monsieur le Professeur M.


JOZEFOVlICZ pour l'aide et l'intérêt qu'il a manifesté tout au long de mon travail.

Je remercie le Professeur C. BU}lEL et le Professeur P. CHAUA10;.VT d'avoir


accepté de juger ce travail en qualité de rapporteurs ainsi que le Professeur J. M.
LEGEAIS de m'avoir fait l'honneur d'être membre de mon jury de thèse.

Ce travail 12 'aurait pas pu être réalisé sans l'aide de Monsieur J. BELLENEY pour
tout ce qui concerne la RM}/' Je remercie Madame A1. C01'/TASSOT pour les analyses
FTIR. Ces deux techniques 112 'ont permis de mener à bien ce travail dans une optique à la
fois fondamentale et appliquée.

Je tiens à remercier également Madame M. DOURGES pour sa participation active à


ce travail. Je remercie aussi Sophie qui dans le cadre d'un stage a travaillé sur la partie
analyse viscosimétrique des polymères.

Mes remerciements vont aussi au LRAI en particulier aux thésards qui ont effectués
les tests biologiques.

Merci à B. CHARLEUX, M. MOREAU, A. PACREAU et B. COUT1JV pour leur


aide et leur sympathie.

Un clin d'oeil aux membres de 1720n équipe avec qui j'ai eu des moments de plaisir
grâce cl l'humour de certains avec une attention particulière pour 1. GACH.4R.D.

Un grand merci cl mes amis du LCM avec qui j'ai passé des-moments Très agréables:
Adeline, Faysal, Vesna, Mahsa, Philippe. J'adresse une pensée à tous les autres membres
du laboratoire à qui je souhaite une bonne continuation.

Ma dernière pensée \'a il celui qui a su avec tant de patience, de gentillesse et de


complicité me soutenir pendant les moments délicats de cette thèse ainsi qu'à mes parents
à qui je dois d'en être arrivée là.
I~TRODt:CTION 1

CHAPITRE 1 : L'ŒIL ET L'I!\IPLANT INTRA-OCULAIRE 4

INTRODUCTION 5

1- DESCRIPTION DE L'ŒIL HU!\IAIN: 6

II· LES LENTILLES INTRA-OCULAIRES (IOLs) : 8

II·] GÉ.VÉRALITÉS SUR LES IOLs : 8

11-2 IMPL4.NTS RIGIDES ]2

11-3 IMPLA.VTS SOUPLES ]3

11-3-1 Silicone 13

11-3-2 Copolymère acrylique (hydrogel ou non) 16

II -3·3 Conclusion 22

III· 1!\1PLA N T AT ION DA!\ S LE CRISTAL L 1l' 22

111-] TECH/\/IQUE 22

111·2 CATARACTE SECOl\~DAIRE 24

IV· PRÉ\7Er\TION DE LA CATARACTE SECONDAIRE 24

IV.] GÉl\lÉRALITÉS 24

IV·2 MODIFICATIO.V DE SURFACE DES IOLs 25

IV-3 MODULATION DE LA CROISSAl·lCE CELLULAIRE


SUR DES MATÉRIA UX FONCTIO!·lNALISÉS 32

v- CONCLUSION ET OBJECTIF DE L'ÉTUDE 33

CHAPITRE II : ÉTUDE DE L'HO!\10POLYMÉRISATIO~ ET DE LA


CO POLYMÉRISATION RADICALAIRE DU !\1ÉTHACRYLATE DE
!\IÉTHYLE, DE L'ACIDE !\IÉTHACRYLIQUE ET DU STYRÈNE
SCLFONATE DE SODIUl\1 EN SOLUTION DANS LE D~ISO 36

INTRODUCTION 37
1· ÉTUDE DES HOl\10POL Y~IÉRISATIONS DANS LE D1\IS0 38

1·1 TE CH1\71 QUE D 'É TU DE 38

1·2 HO.\10POLYAfÉRISAT101\7 DU AfÉTHACRYLATE DE


MÉTH}~LE 39

1·2 ·1 B r ef ra p pel b ib 1i 0 g ra phi que 39

1·2·2 Résultats et discussion 41

1·2·3 Analyse structurale du P~Il\IA obtenu dans le


Dl\fS0 47

1·3 HOMOPOLYMÉRISAT10.'V DE L'ACIDE


AfÉTHACR}7'LIQUE 49

1·3-1 Bref rappel bibliographique 49

1·3·2 Résultats et discussion .........................•.........5 1

1-3·3 Analyse structurale du PMA préparé dans le


DJ\.1S0 56

1·4 HOJ\10POLYMÉR1SATIOlv DU STYRÈ.NE


SULFOl\7ATE DE SODIUM css n«, ET DE
TRIÉTHYLAJfMOI\·IUM (SSA) ...................•.................5 7

1·5 CO 1\7CLU SI 01\7 59

II· ÉTUDE DE LA COPOLYMÉRISATION : DÉTER~1:INATION


DES RAPPORTS DE RÉACTIVITÉ 59

III· APPLICATION À LA TERPOLYMÉRISATION ............•...•.•..6 5

IV- CONCLUSION 67

CHAPITRE III : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION PHYSICO·


CHIMIQUE DES MATÉRIAUX M~IA1~{A/SSNa .- 68

1· ÉLABORATION D'UN MATÉRIAU TERPOLYMÈRE


M~f.A/J\..IA/SSNa 70
1·] SYNTHÈSE, CARACTÉRISATIO}l ET PROPRIÉTÉS
DU TERPOLYMÈRE MMA/MA/SSNa 70

1·1·1 Synthèse 70

1·1·2 Caractérisation 71

1·1·3 Propriétés du terpolymère Ter(30/4) ..............•..... 7 6

1·1·4 Conclusion sur l'élaboration du matériau


ter pol ~' m ère Ter (3 0/4 )............................•.............. 7 9

1·2 RÉTICULATION THER.~IQUE DU TERPOLYJfÈRE


Ter ( 3 0/4 ) 80

1• 2 • 1 P r i n c i p e..•••.•...•..••..•••............••......••••....••..8 0

1·2·2 Suivi cinétique du traitement thermique 80

1·2·3 Propriétés des matériaux réticulés 88

1·2·4 Conclusion 91

II· ÉLABORATION D'UN QUATERPOLYI\fÈRE


PHOTORÉTICVL...\.BLE 92

II·] BREF RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE 92

11·2 SY~'VTHÈSE ET CARACTÉRISA TI 0 l\7 DU


MÉTHACRYLATE DE CINl··lAMOYL.2.ÉTHYL (CEMA) 95

11·3 ÉLABORATION DU QUATERPOLYMÈRE


MMA/MA/SSNa/CEMA 97

11·4 PHOTORÉTICULATION ET SUIVI CINÉTIQUE 99

11·5 CARACTÉRISATION PHYSICO·CHL\1IQUE...........•... 100

11·6 CONCLUSION 101

III· CONCLUSION DU CHAPITRE III 102

CHAPITRE IV : ÉLABORATION EN SOLUTION ET E~ ~fASSE DE


l'fA TÉRIA UX TERPOLYl'fÈRES UTILISABLES EN I~IPLANTS.
PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES 104
INTRODUCTION 105

1· SYNTHÈSE EN SOLUTION DANS LE D!\IS0 DE


TERPOLYl\fÈRES A FAIBLE TAUX DE FO~CTIONS
IONISABLES 106

1·1 PRÉPARATION ET CARACTÉRISATION 106

1·2 PROPRIÉTÉS PHYSICO·CHIMIQUES 107

1·2·1 Transition vltr euse 107

1·2·2 Propriétés optiques. Hydratation 108

1·2·3 Conclusion 109

1·3 PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES 110

1·3·1 Modulation de la prolifération de cellules


eue a r ~' 0 tes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Il 0

1·3·2 Adhésion bactérienne 112

1·3·3 Conclusion 113

II· S\"NTHÈSE DE TERPOLYMÈRES EN !\lASSE 114

11-1 UTILISATIO/·/ DE CRYPTAI\'DS 114

11·1·1 Utilisation du Pentaoxa·4,7,13,16,21·diaza·


1,10·bicyclo(8,8,5) tricosane : (221) ....................•.. 114

11·1·2· Utilisation
du Pentaoxa·1,4,7,10,13
cyclopentadécane : (éther 15·couronne·5).....•.•........•.. 117

11·2 POLYMÉRISATION EN MASSE SANS CRYPTAI\'D :


UTILISATION DU STYRÈNE SULFOl\'ATE DE
TRIÉ TH Y LA MM 0 1\71UM .........••....... '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •. 1 1 9

11-2-1· Préparation du styr-ène sulfonate de


trléthylammonlum (SSA) 119

11·2·2 Terpolymérisatlons ...............•.................... 120

11·3 CONCLUSION 121


III· CONCLUSION DU CHAPITRE IV 122

CO:\CLUSION GÉNÉRALE 123

.-\.NNEXES 127

ANNEXE 1 : ~10DE OPÉRATOIRE 128

ANNEXE II : ANALYSE PHYSICO·CHI~IIQUE 135

ANNEXE 3 RAPPELS THÉORIQVES SUR


L'HO~IOPOLYl\IÉRISATION,LA COPOLY~IÉRISATION ET
LA TERPOLY~IÉRISATION RADICALAIRE E~ PHASE
..
HOl\fOGENE 143

ANNEXE 4 : ÉVALUATION DE LA BIOSPÉCIFICITÉ ......•....... 149

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 151


Introduction

I~TRODUCTION

Notre première approche du monde est essentiellement visuelle. Lorsque l'œil présente
des défauts, la correction se fait grâce au port de lunettes, de lentilles de contact, ou
d'implants intra-oculaires (IOLs).

L'opacification du cristallin ou "cataracte" est principalement due aux modifications


métaboliques liées au vieillissement. Le traitement chirurgical de la cataracte est la technique
classique d'amélioration visuelle. Elle se fait le plus souvent par extraction du cristallin
opacifié, avec conservation de la capsule postérieure, et implantation d'un cristallin artificiel.
La lentille intra-oculaire peut être rigide (polyméthacrylate de méthyle, P~1~1A) ou souple
(silicone ou copolymère acrylique hydrogel ou non). Une des complications fréquentes de
cette intervention est une nouvelle opacification de la capsule cristallinienne et de l'implant.
Ce phénomène appelé "cataracte secondaire" est la principale cause de diminution de l'acuité
visuelle postopératoire. Il résulte d'une prolifération de cellules épithéliales de la capsule
postérieure vers la lentille intra-oculaire. Il peut survenir dès les premières semaines ou
plusieurs années après l'opération. Pour limiter, voire éliminer cette opacification, une
solution serait de concevoir de nouveaux matériaux inhibiteurs de la croissance cellulaire à
l'interface de l'implant et de la capsule.

L'étude de la biospécificité de matériaux fonctionnalisés par des groupements


anioniques est entreprise depuis plusieurs années au Laboratoire de Recherches sur les
Macromolécules (LRM) de l'Université Paris-Nord par l'équipe du Pr. M. Jozefowicz. Il a
été montré, in vitro, que la modulation de la prolifération de différents types de cellules
(fibroblastes, endothéliales, kératocytes humains ainsi que les cellules épithéliales d' œil de
lapin) est obtenue sur des matériaux porteurs de groupements carboxylate et sulfonate. La
valeur du rapport carboxylates/sulfonates apparaît comme un des paramètres essentiels de
l'inhibition.

Nous avons imaginé, en collaboration avec le LRM~ la conception de matériaux


possédant en surface des fonctions adaptées au contrôle de la prolifération cellulaire. Nous
avons choisi d'élaborer une série de terpolymères statistiques fonctionnels à base de MMA et
contenant les fonctions carboxylate et sulfonate issues des comonomères acide méthacrylique
(MA) et styrène sulfonate de sodium (SSNa). En plus de la biospécificité, les fonctions
carboxylate et sulfonate devraient apporter au matériau hydraté l'hydrophilie et la souplesse,

2
Introduction

propriétés nécessaires pour introduire l'implant plié par une incision suffisamment petite à
l'intérieur de l' œil sans adhésion ni endommagement du tissu cornéen.

Le premier chapitre de ce mémoire sera consacré à une étude bibliographique sur les
lentilles intra-oculaires (JOL) et sur les matériaux inhibiteurs de la prolifération cellulaire.

L'étude des comportements en homopolymérisation et en copolyrnérisation des


monomères M11A, MA et SSNa, dans le solvant adapté (Dt\1S0), fera l'objet du chapitre II.

Le chapitre Ill sera consacré dans un premier temps à la mise au point de la synthèse et
du traitement d'un terpolymère modèle MMAlMA/SSNa que nous avons volontairement
choisi riche en fonctions carboxylique et sulfonate. Ensuite nous nous intéresserons à l'étude
de la réticulation de ce matériau et à l'influence du taux de réticulation sur ses propriétés
physico-chimiques.

Dans le chapitre IV, nous nous consacrerons à l'élaboration, en solution dans le


Dl\1S0 puis en masse, de matériaux terpolymères cette fois plus réalistes pour l'application
implant, c'est à dire moins riches en fonctions ionisables et donc moins hydratables. C'est
sur ces matériaux que seront réalisés par le LRM les tests de biospécificité.

3
Chanitre 1.' L'œil et Irimplam intraoculaire

I~TRODUCTION.

Nous rassemblons ici tous les éléments nécessaires à une bonne approche des objectifs
de cette thèse. Ces données recouvrent de nombreux aspects notamment biochimique et
biologique.

Nous rappellerons d'abord quelques généralités sur la physiologie de l'œil et ses


anomalies, puis nous présenterons les types de matériaux utilisables en optique
cristallinienne pour fabriquer les IOLs.

Nous décrirons ensuite la technique d'implantation et les complications postopératoires


qui s'ensuivent en nous intéressant essentiellement au problème de la cataracte secondaire et
aux moyens de la traiter, notamment par modification de surface de l'Kil;

Enfin nous résumerons les principaux résultats publiés par l'équipe du


Pr. M. Jozefowicz sur le contrôle de l'inhibition de croissance cellulaire par des matériaux
porteurs des fonctions spécifiques carboxylate et sulfonate. Les tests in vitro réalisés au
LRl\1 ont montré leur capacité à moduler la prolifération cellulaire.

Cet ensemble d'éléments nous permettra de mieux définir le cahier des charges des
biomatériaux, qui, dans notre cas, sont destinés à l'optique intra-oculaire, et de mieux cerner
l'approche de notre étude.

5
Chapitre 1: L'œil et l'implanT intraoculaire

1- DESCRIPTION DE L'ŒIL HUMAI~(l,2):

Pour comprendre les impératifs concernant les propriétés nécessaires d'un matériau à
usage d'implant intra-oculaire (IOL), il est intéressant de présenter les éléments essentiels
constituant l'œil humain, dont un schéma de la coupe transversale est présenté sur la
figure 1-1.

~:------ SCltrot'Quc

~--(horOldl'

Chambre antérieure ----~,....,...-(orps ~,lré


et humeur --!'-+--

Pupille
Cristallin
Canal
de Sehlemn
Pr ecès ciliaires
Muscle ciliaire
fierf optiQue

Figure /-1 : Coupe transversale schématique d'un œil humain.

Parmi ces éléments nous citons particulièrement ceux qui sont mis en jeu lors du
traitement de la cataracte secondaire: la cornée qui constitue le premier dioptre du système
visuel est caractérisée par une épaisseur variant de 0,5-0,7 mm et un rayon de courbure de
7-8,4 mm. Elle devra être incisée lors de l'opération de la cataracte. L'humeur aqueuse qui
est un liquide transparent remplissant l'espace entre la cornée et la face antérieure du cristallin
sera aussi impliquée. Il en est de même pour l'iris qui constituent un diaphragme et a pour
fonction de limiter la lumière incidente à celle nécessaire à la détection. Ceci est obtenu par
variation du diamètre de la pupille de 2 à 8 mm dans les conditions extrêmes d'éclairement.

Le cristallin est une lentille biconvexe, élastique et transparente avec un diamètre de 9,6
mm (± 0,4) de long et un diamètre antérieur/postérieur approximatif de 4,2 mm (± 0,5). Le
cristallin est principalement constitué de trois parties: une capsule, un épithélium et une

6
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire

substance cristalline (fig. 1-2). Cette dernière, constituée du cortex et du noyau, est le résultat
de la prolifération continue de l'épithélium.

CORTICAL F1BERS

Figure ]-2 : Vue en coupe transversale du cristallin.

Le cristallin possède un indice de réfraction évoluant de 1,36 sur les bords à 1,42 sur
l'axe. Les pôles antérieur et postérieur définissent l'axe géométrique du cristallin. Il est
responsable de l'accommodation, c'est-à-dire de la focalisation des images sur la rétine en
vision de près. Un œil normal doit former sur la rétine une image nette d'un point situé à
l'infini sur l'axe visuel sans accommodation. Dans le cas contraire l' œil présente des
anomalies dites amétropies sphériques : myopie et hypermétropie. Dans le cas de l' œil
myope l'image d'un objet éloigné se forme en avant de la rétine de l'œil au repos (fig. 1-3)
l' œil myope est donc trop convergent.

Figure 1-3: Schéma d'un œil myope.

Dans le cas de l'hypermétropie l'image du point à l'infini se forme en arrière de la


rétine de l'œil au repos (fig. 1-4); l'œil hypermétrope n'est pas assez convergent. Les yeux

7
Chapitre / : L'œil et rimpla/lt intraoculaire

myope et hypermétrope sont respectivement corrigés à l'aide de verres ou lentilles divergents


et convergents.

1
1
1
1
1
1

======:::t::t:;t:::::::::::~1 ,

Figure 1-4 : Schéma d'un œil hypermétrope.

Normalement, lorsque l'objet se rapproche, le cristallin se déforme (accommodation)


pour conserver une focalisation correcte de l'image. L'accommodation est obtenue par une
variation de la convergence du cristallin et éventuellement de l'indice de réfraction. Les
informations visuelles transmises au cerveau permettent l'ajustement de cette mise au point
selon un mécanisme réflexe. Ainsi, une augmentation de la convergence du cristallin,
traduisant un accroissement de la courbure des faces, est obtenue par contraction des muscles
ciliaires sur le cristallin entraînant un relâchement du système de sustentation. Avec l'âge, le
cristallin perd son élasticité et son pouvoir de déformation (presbytie) et peut s'opacifier
(cataracte). Dans ce dernier cas, l'ablation du cristallin est nécessaire, il est remplacé par une
lentilleintra-oculaire.

II· LES LENTILLES INTRA·OCVLAIRES (IOLs)

JI.] GÉNÉRALITÉS SUR LES IOLs :

Bien que l'usage des lentilles de remplacement IOLs ne remonte qu'à 1949, le concept
en est apparu bien auparavant (1798)(3). En 1949 Riddley a suivi médicalement des pilotes
ayant reçu dans les yeux des éclats de leur cockpit en polymère synthétique qui n'était autre
que du polyméthacrylate de méthyle (PMMA), et a noté que la réaction était minime. Dès
novembre 1949, Riddley(4) a introduit sa première lentille intra-oculaire en PMMA. Il lui a
semblé raisonnable de placer le cristallin artificiel en lieu et place du cristallin originel, c'est à
dire en arrière de l'iris. Tous les problèmes manifestés durant cette première génération de
lentilles de Riddley étaient liés à la forme de la lentille et à son poids, et non pas à la nature
du matériau. Comme les premières lentilles de Riddley avaient pour but d'imiter le cristallin,

8
Chapitre 1: L'œil et ['implant intraoculaire

elles étaient énormes et lourdes (fig. 1-5). Elles se plaçaient dans l'humeur vitré et tombaient
sur la rétine; les complications secondaires ont entraîné leur abandon.

Figure 1·5 : Schéma d'une lentille de Riddley (lère génération des lOLs)
implantée dans la chambre postérieure après extraction du cristallin(4).

Les problèmes liés à la mauvaise fixation de ces lentilles intra-oculaires de première


génération ont duré jusqu'en 1960. Les implants de deuxième génération sont formés d'une
partie optique et d'une partie haptique (support). Ces lentilles appelées lentilles Danheim sont
fixées dans l'angle de la chambre antérieure (fig. 1-6). En développant ces lentilles,
Binkhorst'H a réalisé des implants comportant deux paires d'haptiques qui constituent la
troisième génération des 10Ls. Celles-ci sont placées de part et d'autre de l'iris pour fixer
l'implant (fig. 1·7). La quatrième génération est constituée de lentilles fixées soit dans le
sulcus ciliaire (fig. 1-8a) soit devant la capsule postérieure du cristallin (fig. 1-8b).

Figure 1·6 : Lentille antérieure de Danheim (2ème génération des lOLs)


fixée dans l'angle de la chambre antérieure par des haptiques éIClsriques(4).

9
ChapiTre 1.. L'œil et l'implant intraoculaire

~\
e 1as tic 1000

Figure /-7 : Lentille de Binkhorst (3 ème génération des /OLs)


fixée de part et d'autre de l'iris par deux paires d'haptiques ëlastiquesé).

Elasti" t eee
Elast ie looe

(a) (b)
Figure /-8 : Lentilles implantées dans la chambre postérieure (4 ème génération des /OLs)
fixées dans le sulcus ciliaire (a) ou devant la capsule postérieure du cristallin (b).

Les lentilles intra-oculairesdes différentes générations ont été principalement


constituées de PMMA jusqu'en 1950. D'autres matériaux biocompatibles ont été utilisés
comme on peut le voir sur le tableau 1-1.

10
Chapitre 1 : L'œil et l'implant intraoculaire

• Polyiméthacrylate de méthyle) (PM.\1A)


Partie • P!v1MA réticulé
optique • Poly(2-hydroxyéthylméthacrylate) (PHE~1A)

• Silicone
• Polyamide 6
• Polypropylène isotactique (PP)
Partie • Poly(fluorure de vinylidène) (PVDF)
haptique
·P:MMA
• Silicone, polyimide, polysulfone
·PHEMA
• Polyamide 6
Partie
·PVDF
suture
• Polvïéthvlène téréphtalate) (PET)

Tableau 1-1: Matériaux utilisés pour lafabrication des 10Ls(6).

Pour qu'un matériau polymère soit utilisé comme implant intra-oculaire, il doit
présenter un cenain nombre de propriétés:

Propriétés optiQues

- Transparence parfaite à la lumière visible,


- Indice de réfraction voisin de celui du cristallin, soit supérieur à 1,42 (20 0 e ).

Propriétés phvsico-chimiQues

- Absence de groupements toxiques, de métaux lourds, de catalyseurs résiduels, de


monomères libres et de solvant,
- Stabilité chimique,
- Stabilité dimensionnelle,
- Non biodégradabilité.

Propriétés biologigues

- Être non-biorésorbable dans le milieu physiologique,


- Avoir une bonne résistance au vieillissement dans ce milieu, c'est à dire ne pas présenter
d'opacification, de coloration ou de dégradation des propriétés physiques,
- Présenter une bonne tolérance tissulaire des sites d'implantation, sans altération ou irritation
du tissu oculaire,

Il
ChapiTre 1: L'œil et l'implallT intraoculaire

- Avoir une faible affinité aux protéines et donc aux cellules,


- Etre stérilisable.

Un matériau, utilisé comme lOL, respectant toutes les caractéristiques ci-dessus


n'existe pas encore. Plusieurs voies de recherche ont été suivies pour trouver le matériau
idéal. Ainsi, divers matériaux ont été conçus, testés in vitro et in vivo. Nous distinguons
deux grandes familles de lentilles intra-oculaires commercialisées ou en cours de
developpement : les implants rigides et les implants souples

II·2 IMPLANTS RIGIDES

Les lentilles intra-oculaires rigides sont sous une forme et dans un état physique
définitifs avant leur introduction dans l' œil. Les lentilles commercialisées sont réalisées
exclusivement en polyméthacrylate de méthyle présentant de bonnes qualités optiques. Les
différences entre les implants commerciaux résident dans le matériau utilisé pour la partie
haptique et dans la forme géométrique (7). D'autres matériaux ont été envisagés tels que les
polymères de méthacrylates fluorés (8) (fig. 1-9).

Avec: R = H (PMMA),
R = CF2CF3 (PPFPMA) : Polyméthacrylate de pentafluoropropyle,
R = CF2CHF2 (PTFPMA) : Polyméthacrylate de tétrafluoropropyle.

Figure /-9 : Polymères utilisés pour


la fabrication des /015 rigides.

Une incision cornéenne limbique relativement longue (7 mm) est nécessaire pour
glisser la lentille et la mettre en position. Les lentilles rigides ne peuvent pas être déformées à
une température de 37°C pour faciliter l'introduction. Le risque de blessure du tissu oculaire
durant leur mise en place est toujours présent, et souvent l'adsorption de cellules cornéennes
à la surface du PMMA est observée.
12
Chapitre 1: L 'œil et /'impla1l1 intraoculaire

L'utilisation de polymères fluorés semble améliorer la biocornpatibilité. En effet la


figure 1-10 montre que les cellules épithéliales de la cornée n'adhèrent pas au
polyméthacrylate de tétrafluoropropyle.

ellules épithéliales

Film de PTFPMA

Figure ]-10: Adhésion faible des cellules épithéliales


cornéennes sur la surface de PTFPMA.

II-3 IMPLANTS SOUPLES

Les matériaux utilisés pour les implants souples sont les silicones et les copolymères
acryliques (hydrogel ou non). Grâce à la très grande souplesse de ces matériaux, il est
possible de plier ou de rouler l'implant pour lui faire traverser une petite incision (3 à 4 mm).
L'implant ne reprend sa forme et ses dimensions normales qu'après sa mise en place dans
l'œil. La souplesse et la déformabilité de ce type d'IOL a permis de limiter l'ouverture du
oculaire et permet l'absence de fermeture de l' œil par des incisions accélérant la récupération
fonctionnelle.

II-3-1 Silicone

Ces dernières années, des IOLs en silicone ont été mises au point. Sur le tableau 1-2
nous avons présenté les IOLs conunercialisées et en cours de développement. En général ils
sont fabriqués à partir de polysiloxanes, le plus connu étant le polydiméthylsiloxane
(PDMS). Les implants sont réalisés en moulage par coulée à partir de précurseurs
difonctionnels vinylique et hydrogénosilane. La réticulation se fait par hydrosilylation à
l'aide d'un catalyseur au platine. Les précurseurs utilisés sont des copolyrnères de diméthyl,
diéthyl, voire diphénylsiloxanes selon l'indice recherché 0,41 pour le PDMS pur à 1,46
pour les copolymères). On est en fait limité dans l'introduction des groupes éthyle et

13
ChapiTre 1 .' L'œilet l'implanT intraoculaire

phényle, et donc dans l'indice, par l'augmentation résultante de rigidité. La figure 1-11
montre un exemple de formules des composés utilisés (9).

COMPOSAST A

=
m 0 ou plus
=
n 1 ou plus

=
1et m 0 ou plus
=
n 3 ou plus
Le rapport des composants AIB varie de 1/2 à 1/10.
Figure I-Ll : Précurseurs vinyl et hydrogénopolysiloxanes utilisés pour la fabrication de
silicones à haut indice de réfraction.

14
ChapiTre 1: L'œil e1/'implanr intraoculaire

L'avantage majeur du silicone réside dans ses bonnes propriétés mécaniques.


Cependant sa grande souplesse présente un inconvénient important: elle est responsable de
la mauvaise fixation et du positionnement instable de l'implant(lO~ll). Le traitement du
silicone sous plasma d'oxygène permet de rendre le matériau plus hydrophile en surface et
moins adhésif aux cellules endothéliales de la cornée (12).

Nom de Type de indice de


Société Matériau l'IOL l'IOL réfraction
- 90D 1,41
- 9lD 1,41
- 101 1,41
Adatomed silicone - 104 1,41
- CIO 1,41
- C24SX 1,41
- C31SX 1,41
silicone SLM 1 Phacof1ex SI-18GB 1,41
- Phacof1ex SI-26NB 1,41
silicone SLM2 Phacof1ex SI-20NGB 1,46
AMO poly(diéthyl-
diphényl-siloxane)
- Phacof1ex SI-30NB 1,46
- Phacof1ex TI SI-40NB 1,46
Chiron silicone Chirof1ex C10B 1,41
- Chirof1ex TI C24B/C31B 1,41
Iolab silicone Sof1ex LI32U 1,43
- - LI41U 1,43
Nordan mfoc 125 1,43
Iovision silicone Pliolens \VS100 1,43
Pliolens WS101 1,43
Pliolens WS103 1,43
ORC silicone Mernorvlens U940A 1,48
Elastic lens AA4203 1,41
Elastimide AQ2013 1,41
Staar silicone RJv1X3 - AQ2010 1,41
- AQ2003 1,41
- AQ1ü16 1,41
Silikon silicone Sil-Cl - FV II 1,41
- FK I-Disc 1,41

Tableau 1-2: lOLs souples en silicone commercialisées et en cours de développement

L'avenir s'oriente très probablement vers la fabrication de matériaux en silicone liquide


de faible masse moléculaire(13). Il faudra les injecter à l'intérieur d'une enveloppe naturelle
(capsule du cristallin) ou artificielle. Le gel de silicone introduit dans la capsule du cristallin
garde sa souplesse, et ainsi la conservation de l'accommodation reste acquise puisque le
corps ciliaire peut toujours modifier la géométrie du sac capsulaire.

15
ChapiTre 1: L'œil et l'implant intraoculaire

11·3·2 Copolymëre acrylique (hydrogel ou non)

Un intérêt particulier est porté sur les IOLs en copolymères acryliques réticulés et
élastiques. Un tel implant peut être plié, enroulé ou déformé ayant et durant l'opération dans
la forme appropriée pour l'introduction dans l'œil par une incision étroite. Son élasticité
permet à la lentille de se détendre ensuite dans l'œil et de prendre avec sa géométrie initiale,
la position prévue pour elle. Certains copolymères acryliques hydrogels acquièrent une
souplesse variable selon leur hydrophilie et donc selon leur nature chimique. L'hydrogel est
réputé glisser dans l' œil sans que les cellules endothéliales cornéennes n'adhèrent à sa
surface. Son hydrophilie lui apporte une meilleure compatibilité avec le tissu oculaire. Dans
tous les cas les réactions inflammatoires postopératoires sont réduites voire même éliminées.
Une grande variété de caractéristiques (flexibilité, transparence, indice plus élevé,
éventuellement hydrophilie et bonne compatibilité avec les tissus vivants) peut être obtenue
en utilisant des comonomères différents, ceci justifie l'intérêt actuel croissant des hydrogels
pour les applications lOLo

Les copolymères acryliques sont obtenus par voie radicalaire thermique en


masse(14,15), en présence d'un amorceur type peroxyde, peroxycarbonate ou azonitrile. Un
absorbeur de radiations UV ainsi qu'un agent de réticulation sont utilisés dans de nombreux
cas. Ces copolymères sont à base de monomères acryliques ou méthacryliques (tableau 1-3).

Société Matériau Som de Type de Indice de


J'JüL l'lüL réfraction
Alcon acrylique/méthacrylique Acrvsoft ?\1A60BM 1,55
MiO acrylique - PC28LB -
Corneal PHEMA - ISH 60 -
- ISH 65 -
Alcon PHEMA logel 1103 1~44

(polymacon)
Ioltech P(HEMA-Ml\1A) Acrvstal - 1,47
Ioptex acrylique Elastacryl ACR365 1,48
PM11A+ester acrylique Acrylens - 1,47
aRC P(HEMA+~tflv1A+EGDMA) Memorylens U780A 1~48
PhvsIOL PHE!\1A - Closed J -
Storz hydrogel - P442 UV -
Tableau /-3 : Lentilles intra-oculaires souples en copolymère acrylique (hydrogel ou non)
commercialisées ou en cours de développement

16
ChapiTre 1: L 'œil et l'imp/aIlT intraoculaire

En 1977, Epstein a utilisé un hydrogel en polyméthacrylate d'hydroxyéthyle PHEMA


comme JüL et des résultats satisfaisants ont été obtenus(16). Le plus utilisé est le PHEMA à
38 % d'eau (Iogel Alcon) qui posséde un indice de réfraction d'environ 1,44(17).
D'autres hydrogels brevetés pour des applications ophtalmiques, sont obtenus à partir
de polymères ou copolyrnères à base de Nvvinylpyrrolidcne NVP, HEMA ou de dérivés de
l'acrylamide (tableau 1-4).

Hvdr02el à base d'HEMA Référence

HEMA (18,19)
HEMAIN vinylpyrrolidone
HEMAIN vinylpyrrolidone/Mfvla
HE~Wacide méthacrylique "
HEMPJméthacrylate de 2-éthoxyethyle "
HEMNacide méthacrylique/méthacrylate d'isoburyle "
HEMPJméthacrylate de n-butyle "
HEMPJméthacrylate de n-hexyle "
HHEMNméthacrylate de n-octyle
HEMN méthacrylate de n-hydroxyoctyle
EMNacrylate de n-hexyle "
HEMNméthacrylate de n-hydroxypropyle
HEMNacétate de vinyle
HEMAJM:MAJacide méthacrylique (20)

Hvdr02el à base de l\1:MA

:MJv1Nméthacrylate de 2,3-dihydroxypropyle (18,19)


M..\Wméthacrylamide de hydroxypropyle "
MMAIN vinylpyrrolidone
MMPJméthacrylate de glycéryle
MMPJacide acrylique "

H"dr02el à base de dérivés acrvlamide

N,N-diméthyl acrylamidelN,N-diéthyl acrylamide "


N( l,l-diméthyl-3-oxobutylacrylamide)IN,N-diméthylacrylamide

Tableau 1-4: Formulations d'hydrogels, utilisées pour les IOLs, à base d'HEMA, MMA et
de dérivés acrylamide

17
Chapitre 1: L'cri! etl'imr1all1 intraoculaire

Le copolymère [MMA-co-HEMA-co-EGDMA] est un bon exemple dhydrogel ; il est


commercialisé par ORC. Il possède un indice de réfraction de 1,48 et un taux dhydrophilie
de 25 %. La forte teneur en eau des hydrogels à haut pouvoir gonflant donne à l'lOL une
meilleure biocompatibilité mais abaisse son indice de réfraction. Cne des solutions serait
d'introduire des monomères comportant des groupements phényle ou des atomes de soufre,
mais il est alors difficile de conserver l'hydrophilie (tableau 1-5).

Monomère Indice de réfraction Référence

> 1,568 (21 )

X: H, CH3, CI
y : H, CH3, C2HS. n-C3H7, OCH3, C6HII'
CI, Br, CH2Br, C6HS, CH2C6HS. SCH3
m : 0-2 ; n : O·S

R R

O~CH)H-Oto-1=CH'
~ 0

~~X
p > 1,6 (22)

R: H, CH3
X : halogène sauf le fluor
p : )-5 ; n : )-4

H,C- ~- COO-(CH, tm Y - Ar
> 1,549 (14)

X: H, CH3
Y: 0, S
m:O·]O
Ar : noyau aromatique non substitué ou substitué par CH3. C2HS, n,C3H7. iso-C3H7, CI. Br.

Tableau /-5 : Exemples de comonomères utilisables pour augmenter l'indice de réfraction des
copolymères acryliques ou méthacryliques.
18
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire

Pour obtenir un matériau à haut indice de réfraction avec une température de transition
vitreuse Tv inférieure à 37 c C, différentes associations de monomères sont possibles, mais
elles conduisent à des matériaux non hydrophiles. Dans le tableau 1-6, des exemples de
copolymères acryliques à base d'acrylate de 2-phényléthyle sont présentés. Les élastomères
obtenus possèdent des propriétés très intéressantes: n~O > 1~55~ Tv < 37°C et allongement à
la rupture A > 200 0/0.

Composition en monomères (0/, mol) Propriétés


20
PEA PEMA HDDMA BDDA Tv (OC) A (0/0) nD

90 5 5 12 ---- 1~5520

89~5 10 0~5 10 490 1,5512

89,0 10 0~5 10 330 1,5499

88,5 10 L5 10 200 1,5500

88,0 10 2,0 10 220 1,5572

79,5 20 0~5 13 500 1,5520

79,0 20 LO Il 300 1.5536

78,5 20 1,5 Il 220 1,5518

78,0 20 2~0 15 230 1,5501

70,0 30 3,0 20 200 1.5584


PEA : acrylate de 2-phényléthyle
PEMA : méthacrylate de 2-phényléthyle
HDDl\1A : diméthacrylate de 1-6 hexanediol
BDDA: diacrylate de 1-4 buianediol

Tableau /-6 : Exemples d'associations de monomères et propriétés des matériauxrésultants

. Les essais d'implantation de lentille Acrysoft IOL [n~7 = 1,554, Tv = 15,5-21,5°C,


module de Young = 1,6 MPa ](23) fabriquée à partir de ce type de formulations se sont
avérés prometteurs. En effet les résultats obtenus ont montré que la biocompatibilité ainsi que
les qualités optiques de ces matériaux sont très satisfaisantes.

En raison de la très grande souplesse des IOLs en copolymères acryliques ou


méthacryliques, le positionnement stable ainsi que le centrage de la lentille deviennent des

19
Chapitre 1: L'œil erl'il7lplall1 intraoculaire

problèmes majeurs. Pour remédier à cela, différents matériaux de souplesse ou de rigidité


adaptées ont été proposés, en faisant varier les taux des monomères esters acrylique et
méthacryliqueüêl. Les matériaux ainsi obtenus possèdent un module élastique suffisant
pour que l'implant résiste à la déformation exercée par l'environnement oculaire. Une bonne
maîtrise des propriétés mécaniques est obtenue en copolyrnérisant le méthacrylate d'éthyle
(25-45 % eD: masse) avec le méthacrylate de trifluoroéthyle (5-25 Cie en masse) et avec un
ester acrylique (30-60 o/e en masse) par exemple l'acrylate de n-butyle, l'acrylate d'éthyle ou
l'acrylate de 2-éthylhexyle. Le méthacrylate de trifluoroéthyle est utilisé dans le but de
diminuer l'énergie de surface du matériau et d'éviter l'adhésion cellulaire.

La partie haptique de l'implant a pour but d'assurer une fixation et un positionnement


convenables de cet implant à l'intérieur de l'œil. Par exemple des 10Ls de forme spécifique
ont été proposées ; elles possédent des parties haptiques de forme géométrique adaptée
(fig. 1-12,13)(24,25) ou des IOLs composées d'une partie optique en hydrogel (PHEMA,
PHOHEXl\1A (polyméthacrylate d'hydroxyhexyle) ou p(HEMA-co-HOHEXl\1A» et d'une
partie haptique formée en matériau rigide (PMl\1A)(18).

Un concept prenant en compte à la fois les problèmes de forme et de biocompatibilité a


été imaginé: des lentilles dites "intracamérales", souples, à haute teneur en eau et à faible
module élastique(20). Elles sont caractérisées par une faculté d'adaptation de forme leur
conférant les propriétés optiques d'un cristallin naturel. Elles se composent d'une partie
support constituée d'hydrogel contenant au moins 70 à 90 % d'eau. Quant à la partie
optique, elle se présente sous forme d'un noyau central (fig. 1-14) plus dur et à indice de
réfraction plus élevé, avec transition brusque ou progressive de l'un à l'autre des matériaux.
Par exemple, on peut obtenir la variation progressive de l'indice de réfraction en faisant
gonfler une lentille en PHEf\1A d'abord en milieu basique (NaOH)~ son taux d'hydratation
atteint alors 400/0, puis elle est mise à gonfler dans une solution de NaCI pour augmenter son
gonflement superficiel à 93 % d'eau. Ce gonflement important est nécessaire pour assurer
une meilleure compatibilité avec le tissu vivant. Ce type d'implant n'est pas commercialisé
actuellement.

Le souplesse et la déformation d'un hydrogel sont influencées par le taux de


gonflement. Ce dernier peut être contrôlé par un apport de monomères porteurs de
groupements ionogènes (acides et/ou basique) puisque le taux d'hydratation d'un tel matériau
dépendra du pH de la solution de gonflement. La déformation peut aussi être obtenue par
chauffage du polymère au dessus de sa Tv. Un tel matériau a, par exemple, été obtenu en
copolymérisant radicalairement 35 % de MMA, 60 o/e de HEMA, 5 7é de MA(26).

20
Chapitre 1: L'œil eTl'implallt intraoculaire

120

~\-'.2

Figure 1·12: Forme améliorée d'un Iûl: en PHEMA(24)

Figure 1-13 : Forme améliorée d'un IOl: en hydrogel(25)

Figure 1·14 : Exemple de lentille intracamérale en hydrogel(20)

21
Chapitre 1: L'œil er/'implam intraoculaire

11·3·3 Conclusion

Les matériaux cités, pour la fabrication des IOLs présentent des caractéristiques
variables selon que le matériau est rigide ou souple. Il est difficile d'élaborer un matériau
possédant à la fois les propriétés optiques et mécaniques satisfaisantes. Lorsque la souplesse
est acquise, en particulier pour les hydrogels, c'est au détriment de l'indice de réfraction et
du positionnement stable. On notera également que les silicones présentent les mêmes
inconvénients contrairement au PM..\1A.

III· Il\IPLANTATION DANS LE CRISTALLI~

iu.i TECHJ./IQUE

Pour expliquer les différents modes de fixation des IOLs, il faut rappeler les deux
principaJes techniques d'opération de la cataracte.

La première technique utilisée depuis des dizaines d'années consiste à enlever le


cristallin en entier avec sa capsule ; l'intervention est dite intra-capsulaire. La deuxième
technique consiste à extraire le cristallin avec conservation de la capsule postérieure. Le
noyau du cristallin peut être retiré manuellement à travers une large incision (environ
10 mm), l'opération est dite extra-capsulaire (fig. J-15c). Les masses cristalliniennes qui
restent dans 'la capsule sont éliminées et la capsule postérieure du cristallin est laissée en
place. En 1967, une nouvelle technique est apparue ; elle est dite de phaco-
émulsification'T'.'. Les chirurgiens introduisent une sonde à ultra-sons disposant d'un
système d'irrigation/aspiration et le cristallin est retiré par émulsification (fig. 1-15d). Cette
technique présente l'avantage par rapport aux techniques antérieures de ne nécessiter que la
réalisation dans la cornée d'une incision limbique de dimension réduite (environ 3,5 mm)
limitant les complications postopératoires. On comprend dès lors qu'il est intéressant de
disposer d'implants intra-oculaires qui, à la fois souples et minces (donc d'indice élevé),
puissent être introduits pliés à l'Intérieur de l'œil par une incision aussi réduite.

i 22

l.,
Chaphre 1: L'œil et l'implallt lniraoculaire

( (a) Incision cornéenne ) (b) Ouverture du sac cristallinien

(c') Emulsification et aspiration


(c) Extractionextracapsulaire
de la matière cristallinienne

(d) Aspiration du cortex (e) Introduction de nOL dans


cristallinien la chambre ostérieure

Figure 1-15 : Techniques d'extraction du cristallin

23
~
r.
Chapirre 1: L'œil el l'implant intraoculaire

IlI·2 CATARACTE SECO:\DAIRE

L'extraction du cristallin et l'implantation des lentilles intra-oculaires amène des


complications postopératoires comme par exemple la détérioration de l'endothélium cornéen,
l'inflammation du tissu oculaire, ou encore la cataracte secondaire. Celle-ci se caractérise par
une opacification, à court ou à long terme de l'lOL résultant de la prolifération de cellules
épithéliales résiduelles entre l'implant et la capsule cristallinienne postérieure (fig. 1-16)(2).

Figure 1·16: Photographie d'une JOL opacifié


suite à une prolifération de cellules épithéliales.

Le processus de stimulation de la prolifération cellulaire est difficile à prédire, et peut


être dû à plusieurs facteurs parmi lesquels, et entre autres, les réactions à corps étranger, la
nature et la forme géometrique de l'lOL, la présence de cenaines protéines.

IV· PREVENTION DE LA CATARACTE SECONDAIRE

L'opacification de la capsule postérieure au niveau de l'axe optique reste une


complication significative à long terme. A priori, entre 11 et 50 o/c des sujets, ayant subi
l'intervention, en sont atteints après 2 à 5 ans. Le risque d'opacification est faible pour les
patients âgés mais important pour les sujets jeunes. L'idéal serait donc de prévenir de façon
durable la cataracte secondaire.

IV·] GÉNÉRALITÉS

A côté de contraintes opératoires spécifiques (chirurgie la moins traumatisante, retrait


le plus complet des cellules épithéliales), la forme de l'implant a un rôle primordial: les

24
ChapiTre 1: L'œil et /'implam intraoculaire

implants biconvexes, utilisés en exclusivité dans les IOLs actuels, semblent réduire
l' appari tion de la cataracte secondaire(28). Le contact de l'implant avec la capsule postérieure
exerce, probablement, un effet de barrière vis-à-vis de la prolifération des cellules
épithéliales (concept "no space, no cells").

La capsulotomie postérieure au laser Yag est actuellement le seul traitement efficace de


l'opacification capsulaire(29). Cependant plusieurs complications sont observées à la suite
de ce traitement, notamment des impacts sur l'implant, des hémorragies et des décollements
de la rétine(30,31).

La prévention médicamenteuse de la cataracte secondaire semble être une voie


intéressante. Les agents pharmacologiques testés sont des solutés d'irrigation tels la
colchicine(32), le 5-fluorouracile(33) (antimitotiques), le taxol(34) (anticancéreux). La
colchicine, substance fortement inhibitrice de la prolifération et de la migration des cellules
épithéliales, présente l ~ inconvénient d' avoir un effet toxique sur le nerf optique (testée chez
les primates). Le 5-fluorouracile a été utilisé chez le lapin et l'apparition de l'opacification de
la capsule postérieure a été atténuée. De même le taxol semble limiter la croissance cellulaire
et il est jugé prometteur. Son évaluation en expérimentation animale a montré, pour une
concentration de 100 mg/ml, une diminution nette de la croissance cellulaire. On cherche
actuellement à préciser la dose adéquate pour une inhibition totale de la prolifération
cellulaire.

Le traitement de la capsule postérieure du cristallin est également un moyen original de


prévention de la cataracte secondaire(35). Ce traitement consiste à réaliser un revêtement en
polymère fixé par interpénétration ou formation de liaisons covalentes avec le tissu de la
capsule du cristallin. Le revêtement contient des groupements actifs (acides carboxyliques,
hydroxyle, époxy, ...) qui sont utilisés par la suite pour le greffage, la réticulation ou la
polymérisation d'un macromonomère sur le tissu. Ces groupements réagissent avec les
fonctions COOH, OH, amine ou thiol des protéines du tissu de la capsule du cristallin. Au
contact de la surface capsulaire modifiée, les cellules épithéliales changent de morphologie,
elles passent d'une forme polygonale à une forme ronde incapable d'adhérer.

IV-2 MODIFICATION DE SURFACE DES IOLs

L'état de surface de l'implant joue un rôle majeur dans l'apparition de complications


per et postopératoires en général, et de la cataracte secondaire en particulier. Il a été montré
que les processus d'adsorption des protéines et d'adhésion des cellules dépendent de la
nature de la surface de l'IOL(36). Par exemple sur du PM!\1A, les cellules épithéliales
poussent anormalement ce qui pourrait être une des causes de l'opacification du cristallin

ï'"
- )
ChapiTre 1: L'«il et l'implant intraoculaire

artificiel(37.39). En revanche sur du PMMA modifié, les complications s'avèrent limitées


notamment la cataracte secondaire. La modification de la surface du P~1MA a été effectuée
par des revêtements de différents types : fonctionnalisation par des macromolécules
naturelles ou d'autres molécules menant à l'augmentation de l'hydrophilie ou de
l'hydrophobie.

Par exemple du collagène I a été immobilisé sur la surface du PMMA selon deux
procédés comportant chacun deux étapes(40). Dans le premier cas des groupements amine
sont fixés sur le Pl\1.'M.A par aminolyse avec la N-lithioéthylènediamine, puis la protéine est
fixée sur le PMMA-NH2 par I'intermédiare d'un diisocyanate (fig. 1-17) ; le matériau
-
résultant est nommé PMMA-NH.,-collaE:ène.
... Dans le deuxième cas le ccllazène
.., 1 est
immobilisé par J'intermédiaire des fonctions acide carboxylique provenant d'un copolymère
acide acrylique-acrylarnide (AA-A...\1) greffé sur le P!\1.\1A (fig. 1-18), le matériau final est dit
. P~1..~1A.-COOH-col1agène.

OCH3 NHCH.,CH.,NH.,
1 1 - - -

-tCH,-ft
c=o
LiNH-CH,-CH,-NH,. -t CH,- ft
c=o
OCK-(CH,)6- N
C
O.
CH3 CH3
PMMA PMMA·NH2

o
q, ,Protein
~
o C·N
CNH(CH.,)6NCO ~
C~"H(CH")6· N
" H
/ - 1 -,
NHCH.,CH.,-N NHCH.,CH.,- NH H
1 - - H 1 --

o=c o=c

-~. -tCH,-tt
Protein

-t CH2-ft CH3
PMMA·NH2 immobilized with protein

Figure /-17.' Immobilisation du collagène sur du PMMA


par l'intermédiaire de[ontions amine.

26
Chapilre J : L'œil el /'imclalll intraoculaire

CH·
~

-tf-CHt
1

O=C
1
OCH3
PMMA PMMA-COOH

Protein

'\
CH3" CH,·NHC· NH' R
- Il
o

Figure 1-18: Immobilisation du collagène sur du PMMA


par l'intermédiaire d'acide carboxylique.

Une différence de comportement des cellules épithéliales en culture a été observée pour
les deux matériaux. La prolifération des cellules sur le PMMA·NH2-collagène est anormale
tandis que sur le PMMA-COOH-collagène les cellules poussent sans changement de
caractéristiques. Ceci est anribué à une différence de conformation du collagène J, favorable
aux cellules épithéliales dans le cas du PJ>.lM.A-COOH-collagène.

La modification de la surface de PMMA par l'héparine a également été étudiée(41). Le


revêtement à l'héparine a été réalisé par l'in_ .aire d'une liaison covalente. Celle-ci est
créée par la réaction entre les groupe men aldéhyd de l'héparine et les groupements amine
du polyéthylèneimine préadsorbé ; la .. est stabilisée par réduction avec le
cyanoborohydrure. La stabilité dans le temps du revêtement à l'héparine ainsi que son effet
non toxique ont été mis en évidence(42.43). Les résultats des études in vitro montrent une
amélioration de la biocompatibilité par rapport au PMMA non modifié, puisque l'adhésion

27
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire

des cellules fibroblastiques humaines ainsi que les réactions inflammatoires sont réduites sur
du Piv1MA hépariné (tableau 1-7).

tvpe de surface nombre de cellules

P1vTh1.A 79,15 ± 10,47

PMMA hépariné 16,92 ± 3,6

Tableau /-7: Culture de fibroblastes humains en croissance sur du PMMA normal et du


PMMA hépariné. Nombre de cellules exprimé en concentration superficielle relative d'ATP

Les études in vivo ont montré une tendance à la diminution des réactions
inflammatoires, mais aucune précision sur la cataracte secondaire n'a été donnée.

La prolifération des cellules épithéliales peut aussi être stimulée par la présence de
certains types de protéines. Dennis et al(44) ont étudié l'effet de certaines protéines
(collagène IV, laminine, fibronectine et ovalbumine) sur l'adhésion et la migration des
cellules épithéliales du cristallin de lapin. Les résultats de l'étude in vitro du polycarbonate
protéiné en surface montrent que le degré d'adhésion et de migration des cellules épithéliales
dépend de l'importance du revêtement protéiné. L'adhésion des cellules s'est révélée plus
importante dans le cas du collagène IV (fig. 1-19). Quant à la migration cellulaire, elle est
favorisée par la fibronectine (fig. 1-20). Il est donc possible que la présence de la .1
fibronectine (introduite lors de l'intervention) ainsi que le collagène IV et la laminine ..
(composantèsmajeures de la membrane basale formée après l'intervention) puissent jouer un
rôle critique dans la migration des cellules épithéliales et le développement de la cataracte
secondaire.
ç,o~---------------------;
;;
e
~ $0'

u !;: Fibronectine.
ffi... ':'
....> • : Collagène.
;: )0
• : Laminine.
.......
<{

:. :!? , : Ovalbumine.
ô
L;
.... 10
%
Cl
<{

\,oc COUCEHTnATIOl1 (u~lw.i!)

Figure 1·19: Adhésion des cellules épithéliales en fonction


de la concentration des protéines déposées sur du polycarbonate

28
Chapitre J : L'œil et l'implant intraoculaire

11)

1$0

?
';
125 A: Fibronectine.
~
C
100 • : Collagène.
.e-
~
rs • : Laminine.
S
5ll
:> : Ovalbumine.

2S

12 1 e •• ~o

TIME (10111)

Figure ]·20 : Migration des cellules épithéliales en fonction du temps


sur du poiycarbonate protéiné en surface

D'autre facteurs peuvent influencer l'interaction protéines/cellules avec l'lOL,


notamment l'énergie de surface de l'implant ou l'angle de contact. En effet, il a été montré
que l'adhésion cellulaire augmente avec l'accroissement de l'angle de contact(45) jusqu'à
une valeur de 70° puis diminue. L'augmentation de l'hydrophobie ou l'hydrophilie de la
surface du PMMA a réduit les complications postopératoires en général et l'adhésion
cellulaire en paniculier.

Ainsi le traitement sous plasma fluoré de la surface de P!',,1MA(46) a diminué


notablement l'énergie de surface du matériau, l'angle de contact est passé d'une valeur de
59,5° pour le PMMA à 104° pour le PMMA traité. Les résultats de l'étude in vivo des IOLs
modifiés ont montré une réduction des réactions inflammatoires, mais pas de la diminution
de la fréquence d'opacification de la capsule postérieure.

Ces observations sont identiques à celles obtenues dans le cas des polyméthacrylates
fluorés pour lesquels la biocompatibilité est aussi améliorée. Par exemple pour le
polyméthacrylate de tétrafluoropropyle, un effet antiadhésif vis-à-vis des cellules épithéliales
de cornée a été mis en évidence.

L'abaissement de l'énergie de surface du P!v1MA a été aussi obtenu par un revêtement


au Teflon AF(47). C'est un copolyrnère présentant la structure suivante:

29
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire

F 1 F F

-lb-cul-bL
\1 \)n \\ \)m
F F 0 0
F \ / F

F
'\. / C , /
/C
\ /
c, F
F F
Teflon AF

Matériau P1\1:\{A PIFE Teflon AF


Énerzie de surface (ml/m-) 44,9 19,1 16,2
Indice de réfraction 1.49 - 1,32
Anale de contact 59.50 - 1290

Tableau /-8 : Caractéristiques comparées du PMA1A, du potytétrafluoroéthylènetl'TiE)


et du Téflon AF

Le revêtement de l'IOL par du Téflon AF s'est avéré stable à long terme. Aucune
dégradation n'a été observée pendant les 3 mois qui suivent la modification du PMMA.
L'étude in vivo (chez le lapin) a montré un effet antiadhésif du Téflon AF vis-à-vis des
cellules épithéliales. On notera que cet effet varie dans le même sens que l'énergie de
surface.

L'augmentation de l'énergie de surface est également obtenue par apport


d'hydrophilie. Des polymères hydrophiles tels que les PHEMA, PNVP et P(NVP-co-
HE1\1A) ont été fixés à la surface du P1\1MA par irradiation des monomères
correspondants(48). Avec de tels matériaux une amélioration de la biocompatibilité du
PMMA a été obtenue (une diminution de l'adhésion des cellules endothéliales et une bonne
tolérance au tissu oculaire) et a été associée à l'hydrophilievt'". Par ailleurs il a été montré
que la prolifération des cellules fibroblastiques est d'autant plus défavorable que
l'hydrophilie des copolymères P(MMA-co-NVP) de composition variable est importante
(fig. 1-21 )(50).

30
ChapiTre 1: L'œil et l'implanT intraoculaire

III 40
CJ
t:l

=
l I\
.t:J
::l
CIl
30
.......
e
0

"0
CJ

~
-='
E
u

.::::
- t:l

t:l
20

- CJ

-= 0
Co. 10
Col
U

o+.- -:----r----r----:---..,.-----,
o 20 40 60 80 , 00

Water Content 01 Hydrogels(%)

Figure 1-21 : Quantité de cellulesayantproliféréà la surface des copolymères


P(MMA-co-NVP} enfonction de leur taux d'hydratation

Un autre type de revêtement d'JOL en PMMA a été réalisé avec du poly(oxyde


d'éthylène) (POE), par l'intermédiaire de liaisons amine(51). Une couche superficielle
(5 - 500 À) fonctionnalisée par des groupements actifs amine primaire a été obtenue par
traitement du PMMA avec un plasma de n-heptylamine. La réaction de ces amines avec les
groupements aldhéhyde terminaux d'un POE œ.œ-dithioaldéhyde permet d'obtenir le
revêtement final.

Surface Adsorption de croissance des


Fibrinogène cellules épitheliales
(normalisée) (normalisée)
PMMA 1,10± 0,09 (n=23) 1,00± 0,032 (n=5)
PMMA traité au POE 0,13 ± 0,09 (n=23) 0,021 ± 0,028 (n=5)
n : nombre de lests
Tableau 1-9: Interaction du PMMA et du PMMA traité au POE avec
le Fibrinogène et les cellules épithéliales

Il est à noter que l'efficacité de la modification de surface de l'implant dépend aussi de


l'épaisseur et de l'uniformité du revêtement, ce qui est souvent difficile à contrôler.

Un autre concept s'appuie sur une libération limitée d'un produit toxique. Ainsi un
hydrcgel rnélaniné a été proposé en générant la synthèse de mélanine toxique par
31
ChapiTre 1: L 'ail et l'implant intraoculaire

polymérisation autooxydante d'épinéphrine à l'intérieur d'une matrice de PHEMA(52). Il a


présenté in vitro un comportement prometteur puisqu'il s'est révélé toxique pour les cellules
épithéliales. ln vivo, l'effet de la mélanine sur l' antiprolifération cellulaire reste à prouver.

Nous avons vu à travers ces données que la nature de la surface d'un implant est
importante. La présence de fonctions rendant le matériau soit hydrophile soit très
hydrophobe peut permettre de limiter l'adhésion mais ne semble pas in vivo être suffisante
pour prévenir la cataracte secondaire.

Si l'on considère que la prolifération des cellules épithéliales au contact de l'implant est
l'élément primordial dans le développement de la cataracte secondaire, toute voie limitant la
croissance de ces cellules sera intéressante pour fabriquer un implant intra-oculaire.

IV-3 Al0DULATION DE LA CROISSANCE CELLl.:LAIRE SUR DES


.\1.4. TÉRIA UX FONCTIONNALISÉS

Des matériaux fontionnalisés par des groupements carboxylate et sulfonate à partir du


polystyrène, du silicone et dextrane ont été synthétisés et testés en culture cellulaire(53.S7).

Nous nous intéresserons particulièrement aux études de cultures réalisées avec les
cellules endothéliales de la veine du cordon ombilical humain (CEVCOH) et les cellules
fibroblastiques (McCoys). Il a été montré que les cellules McCoys et CEVCOH prolifèrent
normalement sur des polymères monofonctionnalisés tels que du polystyrène et du
pol ysil oxane sulfonatés(53,57).

CH::I CH3
l' 1
--t Si- Ot-t Si- Ot-
1 n 1 m
(?H2h CH3
o
1
CH.,
1 -
CH(OH)
1
CH.,
1 -
o

9
32
ChapiTre 1: L'cri! et /ïmp/allt intraoculaire

En revanche la prolifération de ces cellules est inhibée sur du polystyrène contenant à


la fois des groupements sulfonate et carboxylate. Dans le cas des cellules McCoys,
l'inhibition est obtenue sur du polystyrène sulfonaté hautement substitué par le sulfamide
d'acide aspartique(54), soit un taux en ces fonctions supérieur à 35-40 'le.

--t Ji l
oQQ
CH,- CH CH2- CH-jjCH2- CH

SO~Na S02NH-CH-COONa
~ 1
CH2
1
COONa

La modulation de prolifération cellulaire est rendue possible par variation du taux de


substitution de polymère en fonctions carboxylate et sulfonate. Toutefois cette action reste
spécifique car elle varie d'un type cellulaire à l'autre, d'un matériau fonctionna1isé à l'autre et
du milieu de culture.

V· CONCLUSION ET OBJECTIF DE L'ETUDE

Nous avons dans ce chapitre brièvement donné quelques éléments sur l'œil, l'optique
oculaire et sur la zone cristallinienne concernée par la cataracte et la mise en place d'implants.
Nous avons défini les caractéristiques que doit posséder un implant intra-oculaire,
notamment la transparence, l'indice de réfraction proche de celui du cristallin et la
biocompatibilité. Or les propriétés optiques, mécaniques ainsi que la biocompatibilité
dépendent de la nature du matériau utilisé comme lOL. Ainsi les IOLs rigides en PMMA sont
caractérisées par des propriétés optiques excellentes mais présentent l'inconvénient de devoir
être introduites dans l'œil par une grande incision avec risque' d'endommagement du tissu
cornéen. En revanche les IOLs flexibles en silicone, en polyacrylate et en hydrogel possèdent
la souplesse et l'élasticité adaptées au pliage et à une implantation et bien évidemment au
travers d'une incision étroite de la cornée. Ils présentent cependant quelques inconvénients
majeurs, comme un indice faible pour les silicones même phény1és et pour les hydrogels, un
positionnement délicat et un centrage difficile à contrôler.

33
Chapitre 1 : L 'Œil et /'imp/a1l1 intraoculaire

Quel que soit le matériau utilisé, la nature et l'état de la surface de l'IOL joue un rôle
majeur dans l'apparition de complications per et post-opératoires en général et de la cataracte
secondaire en particulier. Il a été observé que les IOLs hydrophobes tels que les silicones et
le Pl\1MA adhèrent au tissu cellulaire notamment aux cellules de l'endothélium cornéen. Les
IOLs hydrogels sont réputés glisser sur la paroi cornéenne sans l'endommager, leur
hydrophilie réduisant les forces de tension superficielle ainsi que l'adhésivité cellulaire.

Un cas particulier est celui des polyméthacrylates fluorés qui bien que rigides, sont
antiadhésifs aux cellules et donc plus biocompatibles que le PJ\1MA. Ceci est lié à leur plus
faible énergie de surface. Pour améliorer la biocompatibi1ité du Pl\1~1A et en particulier
empêcher la prolifération cellulaire, divers revêtements différents ont été appliqués à la
surface du PMMA. Deux types nous ont paru intéressants: il s'agit de revêtement très
hydrophobes à faible énergie de surface (traitement par Téflon AF et plasma fluoré) et de
revêtements hydrophiles à haute énergie de surface (apport de fonctions hydrophiles). Les
résultats des études in vitro ou in vivo se sont révélés prometteurs. Le PMJ\1A modifié
présente une faible affinité aux proténes et aux cellules et donc une meilleure
biocompatibilité. Le rôle de l'énergie de surface reste une question cruciale; la tension de
surface critique explorée par l'angle de contact est probablement un des facteurs
responsables des interactions protéines/cellules avec le matériau. Le rôle de la nature de la
surface de l'implant sur la prolifération cellulaire est donc un facteur essentiel qui devra être
pris en compte lorsque l'on cherchera à élaborer un matériau pour cene application.

L'objectif de notre travail est d'élaborer une JOL susceptible d'inhiber la prolifération
cellulaire dans son environnement immédiat, cette croissance étant la cause essentielle de la
cataracte secondaire. Pour la mise au point d'un tel implant, il est nécessaire que le matériau
respecte certains critères:

- Transparence et indice de réfraction convenable


- Stabilité dimensionnelle
- Biocompatibilité
- Inhibition de la prolifération cellulaire

Notre choix s'est porté sur un matériau type hydrogel présentant généralement une
meilleure biocompatibilité et une plus faible adhésivité sur les tissus oculaires. Le PJ\1J\1A
nous a semblé une excellente matrice de base pour ses bonnes qualités optiques et nous nous
sommes proposés de le rendre partiellement hydrophile en y introduisant les fonctions

34
ChapiTre 1: L'ail et l'imp/all1 intraoculaire

carboxylate et sulfonate qui, d'après les travaux du LR!\1, semblent jouer de façon
synergique sur la non-prolifération cellulaire.

Ce mémoire sera donc consacré à l'élaboration et la caractérisation de terpolymères


statistiques associant le méthacrylate de méthyle avec des taux variables d'acide
méthacrylique et du styrène sulfonate de sodium ou d'ammonium. Le comportement
biologique des matériaux résultants a fait l'objet d'une étroite collaboration avec le
Laboratoire de Recherche sur les Macromolécules de l'Université Paris-Nord (Pr. M.
Jozefowicz).

35
ChapiTre 1/ : ÉTude de l'homopolYl7lérisaTiol1 et de la copolvmérisation ...

I~TROD{jCTION

L'objectif de notre travail est l'élaboration, par voie radica1aire, d'une série de
terpolyrnères méthacrylate de méthyle, acide méthacrylique et styrène sulfonate de sodium
(!v1.\1AIMA/SSNa) de composition variable en motifs ioniques. La connaissance des rapports
de réactivité des systèmes deux à deux M.\1A1MA, MA/SSNa et !\1!\1A/SSNa permet de
prévoir l'évolution de la composition globale du terpo1ymère en fonction de la conversion
ainsi que la distribution des séquences. Le calcul théorique des rapports de réactivité à partir
des valeurs Q et e, paramètres de résonance et de polarité, peut présenter des erreurs en
particulier lorsque les comonomères mis en jeu sont ionogènes, puisque dans ce cas Q et e
dépendent de la nature du solvant et du pH (58.67).

Dans le cas présent, le solvant utilisé pour toutes nos copolymérisations est le DMSO,
solvant commun des comonomères hydrophiles (MA et SSNa) et du comonomère
hydrophobe (~1~1A). Ce solvant a été sélectionné parmi d'autres (D~1F, MeOH, mélanges
eau/solvants organiques), compte tenu des résultats de la littérature sur la copolyrnérisation
du méthacrylate de méthyle avec l'acide méthacrylique dans plusieurs solvants (toluène,
acétone, Di\1F, ... ){68,71). Les rapports de réactivité trouvés dans le D~1S0 sont tous les
deux inférieurs à 1 (rMMA =0,78 ; rMA =0,23) et correspondent à la valeur la plus faible du
produit (rM\1A.rMA) parmi celles obtenues dans les différents solvants(72). Nous en avons
déduit que l'obtention d'un copolymère de composition la plus homogène devait être
favorisée dans le D~1S0. Toutefois les conditions expérimentales pour lesquelles ces
rapports de réactivité ont été déterminés ne sont pas clairement définies dans l'article, ce qui
ne nous autorise donc pas à les utiliser directement.

Il nous a donc semblé indispensable de déterminer préalablement les rapports de


réactivité dans le DMSO pour les trois couples dans les conditions exactes de nos
terpolyrnérisations ultérieures. Nous avons choisi d'étudier d'abord l'effet du milieu
réactionnel et donc des concentrations respectives du solvant et des monomères influençant la
viscosité et la polarité du milieu réactionnel sur la vitesse d'hornopolyrnérisation de chacun
de nos monomères. Nous en avons ensuite déduit les conditions de concentration qui, en
copolymérisation, permettent d'atteindre les rapports de réactivité pour chacun ~es couples.
Ces rapports de réactivité ont été ensuite utilisés dans nos terpolymérisations pour calculer la
composition théorique attendue en fonction de la conversion et pour la comparer ainsi à nos
résultats expérimentaux.

37
Chapitre Il: Étude de l'homopo/rmérisation et de la copoi\'mérisatiol1...

1· ÉTUDE DES HOl\10POLYMÉRISATIOI\S DA~S LE Dl\lS0

1·1 TECHNIQUE D'ÉTUDE

Les homopolyrnérisations de chacun des monomères MMA, MA, SSNa ainsi que du
styrène sulfonate de triéthylarnmonium SSA ont été réalisées à différentes concentrations
dans le DMSO-d6 à 70°C. L'AIBN (A) est utilisé comme amorce ur radicalaire, à 0,6 %
molaire par rapport au monomère. La consommation du monomère en fonction du temps est
directement suivie à la bonne température par RMN 1H des protons vinyliques ou
méthacryliques. Sur la figure II-! nous présentons la superposition des spectres du
méthacrylate de méthyle CM) et de son polymère (P) à 80 9é de conversion. La figure II-2,
donne un exemple d'évolution de la concentration du monomère (MMA) en fonction du
temps.

-o-C& CP)

-o-cs, CM) aC1i; (M)

lli
1

, . , • , , , , , \ , , , , " , " , 'i ,,;


~O 5]
!..,.,
4]
i , , , , l , ' " l , " ... " , , , , , , .. ' • , . "
]] 2] 1]
,,~
0]
(P;>m)

Figure Il-l : Homopol.. . mérisation du MMA. Spectres RMN JH du milieu réactionnel dans le
DMSO-d6 respectivement à 0 et à 80 9c de conversion.lMlviAjç = J.29 molli.

38
ChapiTre /1 : ÉTUde de /'hol11opo/YmérisaTiol1 cr de la copoIYnlérisariol1...

1,4

1,2
r
-. 1
:::::
-
'0
-=-
0,8
---<:
2 0,6
2
.......
0,4

0,2
[ ~. ... **
0
1 1

0 2 4 6 8 10
t (h)

Figure IJ-2 : Exemple de courbe de conversion. Polymérisation du MMA


dans le DMSO·d6 à 70°C, [MMAJo 1,29 mol/l =
]-2 HOMOPOLYMÉRISATION DU MÉTHACRYLATE DE MÉTHYLE

1-2-1 Bref rappel bibliographique

L' influence de la nature du solvant sur les paramètres cinétiques de la polymérisation


radicalaire a été mise en évidence dans de nombreuses études(58,73-S5). Les variations
observées à 60°C pour les constantes de vitesse de terminaison (kt: 1,1 à 8 1071.mol· 1.s·1)
et de propagation (kp : 1,8 à 6,2 102 l.mol- 1.s· 1) ont été expliquées par différents effets,
comme par exemple celui de la viscosité sur kt (78,79). il a été montré par North et Reed(84)
que kt varie de façon inversement proportionnelle avec la viscosité dans le cas où la
terminaison est contrôlée par la diffusion: kt = ktolTl.
D'autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle sur la constante de vitesse de terminaison,
tels que la longueur de chaîne du macroradical ainsi que sa con~onnation(76,77).

L'influence du solvant peut être également importante sur kp mais elle dépend à la fois
de la nature du monomère et de celle du solvant, et de ce fait n'est pas généralisable. Parmi
les explications proposées pour interpréter ces effets, on peut citer la formation d'un
complexe entre le radical propageant et le solvant(S8), des effets de solvatation ou de
polarisation sur le monomère et/ou le radical(74,75,78-81,85),

39
,
Chapitre 1/ : Étude de l'/w17l(lpnl,,mérisatinll et de la cnpn!Y17lérisatinl1...

Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux études concernant les
variations des constantes de vitesse de polymérisation du méthacrylate de méthyle (?\1MA)
avec la dilution dans des solvants polaires: diméthylsulfoxyde (D?\1S0)(80), pyridine(79),
cyclohexanone (CHN) et diméthylformamide (D?\1F)(74). Dans tout les cas on observe un
accroissement de la "constante globale" de polymérisation (K=kp/(kr) 1/2 0 u
K'=kp(fkd [AOJ/kt)1/2 ) avec la dilution. Le tableau ll-l regroupe les données concernant la
variation de la constante globale en fonction du milieu de polymérisation.

Solvants Paramètre de Constante Viscosité Evolution de K


solubilité Ô diélectrique 11 cp(20°C) ou KI avec la
(cal.cmê) 1/2 E dilution (Réf)

DMSO 12 47 1.83 K augmentetêû)


Pyridine 14,6 12 0,97 K augmente(79)
Cyclohexanone 9.9 12.8 2.2 (25°C) K'au~mente(74 )

DMF 12,1 37 0,8(25°C) K'augmente(74 )


Acétate de n-burvle 8,48 5 0,73 K'constante(74 )
Toluène 8,94 2,4 0,59 K'constante(74 )
Jvllv1A. masse 8,87 2,9 0,51 -
Tableau ll-l : Évolution de la constante globale de vitesse de polymérisation radicalaire du
MMA dans différents milieux (86).

Dans les quatre dernières études les auteurs justifient les effets du milieu
essentiellement par les écarts entre les paramètres de solubilité du solvant et du
monomère(74). On notera toutefois que les variations de constante globale sont observées
pour les solvants qui présentent par rapport au MJv1A une viscosité et une polarité élevées. Il
y a donc lieu de tenir compte de ces deux derniers facteurs. On remarque en effet que
l'augmentation de la constante globale avec la dilution est toujours mise en évidence pour des
solvants polaires.

Les variations de la cinétique de polymérisation avec la polarité du solvant ont été


corrélées aux déplacements chimiques observés des protons et carbones du MMA{73,83).
Puisque l'augmentation de la polarité du solvant peut augmenter la polarisation de la liaison
carbonyle, un effet de déplacement des pics correspondants doit être observé en Rl\1N.
Comme il est généralement admis pour le MMA que la variation de polarité de la liaison
carbonyle va dans le même sens que celle de la double liaison méthacrylique, on peut alors
comprendre l'influence du solvant sur l'étape de propagation. Les interprétations données
dans la littérature ne permettent cependant pas de conclure quant à la variation de la réactivité

40
ChapiTre Il : ÉTude de /'h0T710pol\'l71érisaTioll et de la copolymérisaTion ...

du monomère ou à celle du radical qui normalement devraient varier en sens inverse. Même
s'il est généralement admis d'après les mesures de kp que la vitesse de propagation est
gouvernée par la réactivité du radical, on pourrait comprendre que la polarisation due à l'effet
de solvant augmente plus la réactivité du monomère qu'elle ne diminue la réactivité du
radical. Dans ces conditions de milieu très polaire, il n'est peut être pas exclu que la vitesse
de propagation devienne gouvernée par la réactivité du seul monomère.

L'objectif de notre étude n'est évidemment pas de répondre aux questions concernant
les réactivités mais plutôtd'identifier des indicateurs permettant de prévoir les variations liées
au milieu réactionnel, ces indicateurs devant se dégager par nos études
d'homopolymérisation. Nous voulons déterminer les conditions d'homopolymérisation pour
lesquelles la variation de la "constante globale" de vitesse devienne négligeable avec la
dilution et donc définir une concentration seuil en monomère. Ceci est en effet nécessaire si
l'on veut pouvoir ensuite étudier la copolymérisation sans avoir à prendre en compte les
éventuelles variations dues au solvant.

Pour chaque concentration étudiée, nous avons choisi de prendre en compte, comme
indicateur, la viscosité et la constante diélectrique du milieu initial et d'évaluer la variation de
déplacement chimique en RMN J3C du monomère, résultants de l'effet de polarité.

1·2·2 Résultats et discussion

Nous avons suivi la cinétique de polymérisation du MMA en masse et en solution dans


le DMSO à différentes concentrations. Les paramètres caractéristiques du milieu réactionnel
tels que la viscosité et la constante diélectrique ont été respectivement mesurés et évalués
pour chaque concentration de MMA (tableau ll-2).

41
Chapitre 1/: Étude de l'homopolnnérisarion et de la copo!mlérisatioll ...

[MMA] 0 [DMSQ] Tl* E** CO k~ kpl{kt


(mol/l) (mollI) (mm 2/s) calculée (ppm) (ppm) (l/mol.s) 1/2

0,405 13,48 1.50 45,72 166,18 124.4 0,245


0,902 12,73 1,44 44,09 166,15 124,31 0,23
1.29 12,15 1,40 42,77 166,14 124,16 0,221
4,00 8,07 l,1O 32,4 166,06 123,81 0,17
9,36 0 0,54 2.9 165,75 123,03 0,048

* : Valeurs de viscosité déterminées expérimentalement à 30°C (annexe il)


** : Constante diélectrique calculée selon :E = EMMA·a + EDMSO.(l-a)
avec a =[MMAJoI([MMA]O+[DMSO]); EMMA =2.9 et EDMSO =47.
Tableau J/·2: Variation du kp{kt pour la polymérisation du MMA en fonction des
paramètres du milieu. if supposée égale à 1)

A partir de la courbe de consommation du monomère nous avons d'une part tracé la


variation de (In[MMA]oI[MMA])/[A]ol/2 en fonction du temps (fig. ll-3) et d'autre part la
variation de la vitesse de polymérisationb initiale Vpo par rapport à [A]01l2 en fonction de la
concentration initiale en monomère (fig. IT-4). Vpo est obtenue à partir de la pente à l'origine
de la courbe [MMA] =f'(t). Les équations théoriques utilisées lors de ces études, pour les
faibles conversions, sont les suivantes:

[Ml o ~ _tttr: 112


ln [Ml = -vkt"'V
f kd [Al o t

42
Chapitre li : Étl/de de l'homopolymérisation (1 de la copolymérisatioll...

15
• 9,36 molll
0 4,05 molll
• •v 1.29 mollI
~
0.902 molli
12 ~ 0,405 molll
~

,<
-<--
:E
~
:-..
9
,
:E :::::
]
<" =0
'-"
6
:E
:E
'-"
3

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
t Ch)

Figure II·3 : (LnIMMAlcIIMM.4] JI[AJ olf2 =j(t) pour la polymérisation du MMA à


différentes concentrations dans le DMSO, à 70°C

--
35

30
.-- -- - - - ---
........... -- -- --'-
Ir.

~
~
25
..---
/
---
'-"
i: 20
é
~
15
_0

< 10
'-
~
:>
5

0
0 2 4 6 8 10
[MMAlo mollI

Figure II-4 : VpelfAJa If2 =j( fMMAJaJ, pour la polymérisation du MMA


dans le DMSO il 70°C .. fMMAJo = 0,405 .. 0,902 .. 1,29 . 4,u5 .. 9.36 molli

43
ChapiTre li : Étude de l'hol71opol\'111érisatiol1 et de la ropol"mérisarioll...

La croissance linéaire de (In[MMA]oI[M..\1A])/[A]ol!2 en fonction du temps confirme,


comme attendu, que l'ordre interne en monomère est égal à 1. Comme nous avons fait varier
[AJo proportionnellement à [MMA]o, la linéarité observée confirme également que l'ordre

externe en amorceur est biien ega


, l'a 0 ,.
5 La pente est ICI
. .,egale 'a kp - \J1lët
f kd et devan
.

théoriquement demeurer indépendante des concentrations initiales. Or nous observons une


diminution de cette pente avec l'augmentation de la concentration initiale en monomère. De
même la proportionnalité attendue de la variation de V pc/[At!2 avec [MMAJo n'est obtenue
que pour des concentrations de MMA inférieures ou égales à 1,3 mol/l. Au delà de cette
concentration nous observons une forte diminution par rapport à la vitesse théorique. Nous
constatons donc, que ce soit par l'approche cinétique interne ou par l'approche externe, que
l'augmentation de la concentration initiale en MMA et donc la diminution simultanée de
viscosité et de polarité macroscopique du milieu entraîne une chute très sensible de la vitesse
de polymérisation.

La loi de conversion la plus générale, intégrant la consommation de l'amorceur, est


donnée par:
ln [MMA]oI[MMA] =2 kpNkt (f [AJofkd)o.5 (l-exp(-kd t/2)

A partir des pentes des droites (ln [MMAJo/[MMA] =f(l-exp(-kd t/2)) (fig. II-5),
nous avons cherché à évaluer les valeurs de kpl-{kt pour chaque concentration.

o
o 0,1 0.2 0,3 0.4 0,5
1-exp(-kd.t/2)
Figure Il-S : Variation de (ln[MMAlclfMMAl = ft l-exp(-kd 1(2)) pour la polymérisation
du MMA dans le DMSO-d6 à 70'C,. fMMAlo =1,2911loV!

44
ChapiTre JI : ÉTude de /'hol7lopoh'mérisatioll et de la copolYmérisQTioll...

Pour cela il nous faut connaître kd dans nos conditions de solvant et de température. La
littérature donne une valeur de 2.10. 5 s-l dans le DMSO à 60 o e (87). Nous avons redéterminé
kd par suivi RMN 13e de la décomposition de l'AIBN dans le DMSO-d6 à 70 e e (fig. II-6).
·3

·4
Z
CD
~
.E

·5

-6
o 5 10 15 20
t(5) 10.3

Figure 1I-6 .' Variation de ln [AlEN] en fonction du temps

Nous avons trouvé une valeur de 7,9 10.5 S·l, en accord avec la valeur précédente
(7,710. 5 sol si E a = 30,7 Kcal/mo}(86)). Les valeurs de kp/-Vkt diminuent avec
l'augmentation de la concentration du M.\1A (tableau II-2). Une variation de l'efficacité de
l'amorceur ne peut être incriminée ici puisque cette efficacité devrait augmenter avec
[MMA]o. C'est l'inverse qui est observé, et par conséquent c'est bien le rapport kpl-Jkt qui
varie, ainsi que nous l'avons signalé (paragraphe Il-2-1). Pour des raisons de simplification
nous avons considéré que l'efficacité est constante et égale à l'unité dans la gamme de
concentration en monomère utilisée.

La diminution de kp/-lkt observée pour les concentrations initiales en ~onomère


élevées devrait résulter des influences d'une part de la diminution de la viscosité sur la
terminaison, et d'autre part de l'augmentation de la polarité sur la propagation. Pour mettre
en évidence les deux effets sur kpl~t nous avons porté ce paramètre en fonction d'une part
de la racine carrée de la viscosité (fig 1I-7) selon l'équation de North et Reed et d'autre part
de la polarité (fig. II-8).

45
...
Chapirre Il .' Étude de l'homopohmérisarion et de la copolY/nérisarion...

0,25

0,2
~
.....
"':'
~
0,15
~
c
....
:;: 0,1
[
=-
~

0,05

o
0,7 0,8 0,9 1 ',1 1,2 1,3
Tl 1/2 (mm 2/s)112

Figure 1I-7: Variation de kpA!kr en fonction de 1]112 pour la polymérisation du MMA à


différentes concentrations dans le DMSO-d6 à 70 c e.
0,25
r
1

rr
0,2
....
-
"':'
v-
0,15 I

..,..:;:
~
s:
0,' l
0,05

0
0 10 20 30 40 50
E
Figure II-S : Variation de kpA/kl en fonction de E pour la polymérisation du MMA à
différentes concentrations dans le DMSO-d6 à 70 c e.
La linéarité observée dans le cas de la viscosité est bien en accord avec ce qui est
attendu. Quant à l'effet de polarité, la linéarité apparente également obsevée pour
=
kpl--Jkt f(E) pourrait en fait n'être que la corollaire de l'effet de viscosité. Toutefois deux
variations linéaires pourraient s'ajouter et il est alors difficile de les séparer. Nous nous
sommes alors tournés vers la RMN 13C. Celle-ci montre qu'avec la dilution (augmentation
de E) on observe un appauvrissement partiel de la densité électronique au niveau du carbone
46
Chapitre Il : Étude de l'!lomopoln71érisatiol1 et de la copolvmérisation ...

du carbonyle et du carbone ~, indiquant qu'indépendamment de la variation de viscosité, on


a bien une variation de polarisation des doubles liaisons C=O et C=c. On constate donc que
kpl\l'kt dépend de la charge positive du carbone ~ comme cela a été observé dans la
littérature(73,83,85) (fig. II-9).

0,25

0,2

-......
~

"'7

'"

0,15
:;
oc

~
c,
~ 0,1 -
"'"
0,05

° 123 123,5 124


C n (pprn)
124,5

Figure II-9: Variation de kjl\fkr en fonction du déplacement chimique


du carbone f3 du MMA
Pour résumer, il est clair que kp/-Jkt dépend de la viscosité et de la polarité. Il serait
intéressant de calculer séparément k p et kt pour aller plus loin dans la discussion, toutefois
cel à dépasserait l'objectif initial de notre étude qui est de définir le domaine de concentration
pour lequel la polymérisation de 1\1MA ne présente pas d'anomalie.

Les résultats ci-dessus montrent clairement que pour [MMA] < 1,3 mol/l le paramètre
kpl{kt demeure relativement constant, avec une valeur moyenne de 0,232 :t 0,013
(/lmol.s)1/2 pour f= 1.

1·2·3 Analyse structurale du PM!\lA obtenu dans le D:\1S0

Étude de la tacticité

L'analyse des triades isotactique, syndiotactique et hétérotactique des homopolymères


est réalisée par spectroscopie RMN qui demeure l'outil le plus performant pour la
détermination de ces trois types de stéréoisomères.

47
Chapitre Il : tTllde de /'homopo/\"mérisation et de la copo/\'mérisation...

Une étude de la tacticité du PMMA a été réalisée par RMN 13C. Il est possible
d'observer les effets de triade sur l'a-méthyle et le carbone quaternaire, ainsi que des effets
de pentades sur le carbonyle. L'attribution des différents signaux est reportée sur la figure
(fig. II-}0), et nous a permis de calculer les pourcentages des dyades méso (isotactiques) et
des dyades racémiques (syndiotactiques) du P:t\1MA.

TT
rT
1
mT
-C-
I
roT

mm
mm

1 1 i 1 , i 1 , 1
20 18 16
(opm)

1-

1- :1:.. ::

~I
::
tl
CO
-
~ 1-
.;.
~
~\
:..
::
ë ::1 + ~

:: 1-

~I 1-
tl
~

:: - ~I ~\ ~I
l- I.

J 1 i ,1 1 1 1
175.e
(ppm)

Figure II-lO: Spectre RMN l3e du PMMA

Les résultats de cette étude, présentés dans les tableaux II-4, montrent que le PMMA
présente la structure à prédominance syndiotactique que l'on pouvait attendre en
polymérisation radicalaire à une température de 70°C(88).

Confirmation de la statistique de propagation

La détermination expérimentale de la distribution des séquences du PMMA permet de


vérifier la compatibilité avec le modèle de Bernoulli. Pour tester ce modèle, il convient de
vérifier les relations suivantes:

48
Chapitre Il: ÉTude de I'homonolvmérisation et de la copolvmérisation...

p =2(m)(r) /(mr)
~e =4(mm)(rr)/(mr2)
En recalculant les triades, il vient
(mm) = Pm 2
(rr) =(1-Pm )2
(nn) + (mr) = 2 Pm (1- Pm)

Valeurs expérimentales modèle Bemou1lien


mm mr rr Pm P ~e mm mr rr
MMA~ CH3 IH 0~055 0.360 0,585 0.235 1,00 0.99 0~055 0.359 0~585

tMMA~CH3]3C 0.058 0~360 0~582 0.238 1,00 1.04 0~056 0~362 0,580
!\1l\1A, C* 13C 0,055 0.361 0.584 0~235 0.99 0~98 0~055 0,360 0.584
J\1MA. CO 13C 0.048 0.347 0~596 0,221 0~98 0,95 0.048 0~344 0,606

Tableau Il·3 : Pourcentagesdes triades syndio, iso et hétérotactiques


pour le PMMA synthétisé dans le DMSO à 70°C ([MMAJo =1,29 molli)

Le fait que la statistique Bemoullenne soit parfaitement vérifiée, et que le taux de diade
m (0~235) corresponde bien à la structure du PMMA radicalaire préparé à 70°C que l'on soit
en masse ou en solution pourrait indiquer qu'il n'y a pas d'interaction particulière du solvant
avec le radical propageant ou avec le monomère.

1·3 HOJI0POLYMÉRISATION DE L'ACIDE MÉTHACRYLIQUE (MA)

}·3·1 Bref rappel bibliographique

La réactivité des monomères carboxyliques tels que l'acide acrylique ou méthacrylique


varie avec le milieu réactionnel. Des études ont montré que dans l'eau la réactivité de ces
monomères est plus imponante que dans les solvants organiques(58!89,90). L'augmentation
de la vitesse globale provient essentiellement de l'augmentation de la constante de vitesse de
propagation. L'interprétation proposée suppose que l'eau augmente la réactivité du
monomère et/ou du radical par sa polarité et son pouvoir solvatant.

Dans un mélange de solvants D:t\1S0/eau les acides carboxyliques insaturés (AA) se


présenteraient sous les formes complexées suivantes(89) :

49
Chapitre Il : Étlldede l'homopoh'lllérisation ct de la (ClpoIY111érÜation ...

~O
HzC= CH- C-, / CH3
O-H---O=S
"-CH3

H
/
O---H-O
~
HzC=CH-C CH3
-, /
O-H---O=S
-,
CH3

H
/
O---H-O
~
H2C=CH-C H
" O-H---O/ -,
H

La cinétique de polymérisation du monomère dépend de la nature du complexe et la


détermination des valeurs de k p et kt (à 30 CC) dans ces solvants montre que les deux
= =
constantes diminuent en passant de l'eau (k p 3,19 105 lImo1.s ; kt 1,8 108 l/mo1.s) au
= =
DMSO (kp 760 lImol.s ; kt 0,2 108 lImol.s)(90). Cette évolution a été interprétée comme
résultant des différences de distribution des densités électroniques dans les différents
complexes.
Dans le DMSO pur les molécules d'acide sont sous forme de dimères cycliques (AAh
et sous forme de complexes, (AA-AA-DMSO, AA·DMSO) comme on peut le voir sur le
schéma ci dessous. Aux grandes dilutions seules existent les associations monomère -
solvant.

O~-CH=CH2
/
O---H-O
H2C= CH- C~ / CH3
O-H---O=S
-,
CH3

O------H-O
HzC=CH-C~ "-C-CH=CH2
" O-H------O~

50
Chapitre Il: ÉlUde de /'hOIllOpolY/71érisatioll et de la copolymérisatioll ...

La formation et la disparition de certaines formes dépendent de la concentration du


DMSO. Sachant qu'un changement de structure influence la cinétique de polymérisation, il
sera nécessaire d'identifier quelles sont les formes d'association présentes dans notre
système.

1-3-2 Résultats et discussion

Nous nous sommes basés sur l'évolution de la viscosité du milieu en fonction de la


concentration du MA dans le DMSO comme indicateur des types d'associations présentes.
Nous avons aussi effectué une étude comparative dans un solvant inerte: le cyclohexane.
Les résultats de ces deux études sont présentés sur les figures II-Il et II-12.

",
1
1

, L
1
,-.
N
---ê 0,9
II':

1
r
--s=- 1
I:>
1
;:.

0,8 t
i
0,7 1

0 5 10 15 20 25
[MA]I[cyc1ohexane)

Figure Il-I l: Variation de la viscosité du mélange Më-cyctohexane à 30 0 e

51
Chapitre Il : ÉTude de l'homopolYmiTisation cr de la copolvmérisatlon ...

2,5

--.
II':
<;
N

~ 2
-=-s:"

1,5

1
o 1 4 8 12 16
[MA]/[DMSQ]

Figure //·12: Variation de la viscosité du mélangeMA·DMSO à 30"C

Dans le cyclohexane, l'acide méthacrylique se présente sous la forme de deux types


d'associations : association en dimères et association en oligomères(91). Avec
l'augmentation de la concentration de MA, l'équilibre entre ces deux formes est déplacé vers
la formation des oligomères de structure plus volumineuse que les dimères, ce qui justifie
l'augmentation rapide de la viscosité avec la concentration en monomère jusqu'à un rapport
MNcyc10hexane voisin de 5.

Dans le DMSO, la variation de la viscosité avec la concentration en MA présente une


forte discontinuité. Aux grandes dilutions, c'est le complexe monoassocié MA-DMSO qui se
~
1
forme, ce qui explique l'augmentation progressive de la viscosité du milieu quand on ajoute
l'acide. Cette augmentation est linéaire jusqu'à une concentration 50'iè molaire de MA. La
concentration maximale du monocomplexe est atteinte, elle correspond à la stoechiométrie.
Ceci montre que le DMSO est vraisemblablement capable de désassocier le dimère de l'acide.
Au delà du rapport [MA)/[DMSO) égal à 1, nous observons une décroissance de la viscosité
qui est explicable par la dilution du milieu par le dimère (MAh plus compact et moins
visqueux. On notera toutefois qu'un tel système est en échange dynamique et que si la
population principale jusqu'à un rapport MNDMSO =1 est le complexe MA-DMSO, il est
vraisemblable qu'il existe simultanément des formes plus associées, comme le complexe
ternaire (MA-MA-DMSO) en concentration plus faible.

Pour l'étude de la polymérisation du MA dans le DMSO, nous avons choisi des


concentrations pour lesquelles tout le monomère est sous forme de complexe 1/1 avec le
solvant. Par la même technique que pour le MMA et dans des conditions de concentration
'i
,
52
Chapitre II : Étude de 1'IlOnlOpolymérisation et de la copoln11érisation...

proches (tableau II-4), nous avons suivi la cinétique de polymérisation du MA en masse et


dans le DMSO à 70°C. La constante de vitesse de décomposition de l'AIBN a, là encore, été
prise égale à kd = 7,9 10- 5 s-J et l'efficacité f est toujours considérée égale à 1.

[MA] [DMSO] n (rnm-/s) CO c~ kpl{kt


(molll) (molll) à 30°C (ppm) (ppm) (lImol.s)J/2
0,403 13,61 1,716 167,33 123.66 0,24
0,789 13,15 1.771 167,34 123.66 0,26
1,13 12,74 1,8] 5 167,33 123,66 0,27
4,95 8,18 2.546 167,73 123,78 0,37
11.8 ] ,17 171,54 125.57 0,88
° ,....
Tableau /1-4: Variation du rapport kpAJ kt en jonction du milieu de polymérisation
du MA à 70 0 e

Les courbes de variation de (ln[MA]I[MA]o)l[A~/2 en fonction du temps et du rapport


de la vitesse de polymérisation initiale sur [A~/2 en fonction de [MAJa sont présentées sur
les figures II-13 et II-14.

20
t> 0.403 rnol/l
0 0.789 molli
---
~,

'S
x
v
1.13 molli
4,95 molli
<
~
< -
....
~
• 11.8 molli
~
'- ~
--
<
~
-- '0

--- S

o
o O,S , ',S 2 2,5 3
t (h)

Figure JI·13 : (ln[MAlcl[MA))/[Aloll2 = fit) pour la polymérisation du MA


à différentes concentrations dans le DMSO. à 70'e

53
Chapitre Il: Étude de l'homapolYmérisation et de la copo{nllérisation ...

400
,....,
"7
":
~
300
~

"0 ...
..,.=
'-' 200
C

<:
...... 100
.....
:>
c:
o
o 5 10 15
[MAJo (rnol/l)

Figure l/·14: Vp(/[AJ o1!2 =f([MAJo), pour la polymérisation du MA dans


le DMSO-d6 à 70 0 e [MAJa = 0,403; 0,789; 1,13; 4,95 ; 11,8 mol/l

Sur la figure II-l3, la linéarité observée pour toutes les concentrations indique, comme
dans le cas du :M.MA, que l'ordre interne en monomère est bien égal à 1 et l'ordre externe en
AIBN égal à 0,5. Les pentes des droites ou les paramètres kpf\lkt qui s'en déduisent
augmentent avec la concentration de MA, contrairement à ce qui a été observé pour la
polymérisation du MMA (tableau II-4).

La figure II-14 montre que la vitesse initiale de polymérisation du MA en masse est


plus élevée que celle attendue à partir de la simple proportionnalité avec [MAlo, avec une
dérive par rapport à cette proportionnalité à partir d'une concentration estimée à
[MAlo> 5 mol/l, La variation de kp/~kt, entre les situations "masse" et "diluée",
n'apparaît pas influencée par la viscosité du milieu, car la viscosité du système masse est
plus faible que celle du système dilué alors que le paramètre kpl1kt est plus élevé. Si l'effet
de viscosité était notable on s'attendrait à une diminution de kpl{kt pour les plus faibles
viscosités. Cet écart peut être attribué à une différence de structure : en solution dans le
DMSO, le MA est sous une forme ouverte monocomplexée par ce solvant, tandis qu'en
masse il est sous la forme dimère plus compacte.

L'analyse Rl\1N l3C (tableau II-4) montre une différence de distribution des densités
électroniques entre le dimère (Ôeo = 171,5 ppm) et le complexe (beo = 167,3 ppm), qui
correspond à une polarisation plus forte du MA dans son association dimère que dans le

54
Chapitre Il : Étude de l'hol1lopol\'l71érisariol1 et de la m(lo"mérisatiol1...

complexe avec le DMSO. Là encore cette augmentation de polarisation se traduit par un


paramètre kp/-{kt plus élevée. Dans le cas du système "dilué", il semblerait que
l'augmentation observée pour kp/-{kt puisse être reliée à l'augmentation de viscosité
(fig. II -15), respectant la loi de North.

0,4

0,35

0,3

0,25

0,2
1,3 1,35 1,4 1,45 1,5 1,55 1,6
" 1/2

Figure Il-15 : Variation de kp{kT en fonction de TJ 112


pour la polymérisation du MA dans le système dilué

Pour les concentrations en MA inférieures à 1,2 mol/l, on n'observe pas de


modification de densité électronique. Dans le cas de [MAlo = 4,95 mollI, on se place dans
une situation intermédiaire. li est probable qu'à cette concentration, le dimère (MAh demeure
en équilibre avec le monocomplexe (MA-DMSO), ce qui justifierait l'évolution observée des
déplacements chimiques (tableau II-4). Il pourrait également apparaître d'autres types de
complexes en plus du complexe 1/1, par exemple le complexe (MA-MA-DMSO) dont la
concentration serait suffisament faible pour ne pas avoir d'incidence sur la viscosité. La
valeur moyenne de k p/1kt obtenue pour [MAlo < 1,2 mol/l est égale 0,256 ± 0,016
(l/mol. s) 112.

55
Chapitre li : Étude de l'homopolrmérisation et de la copoh'mÙisation...

1
MA
0,8
t:!

5,' 0,6
--
,::..

0,2
MMA
o
o 2 4 6 8 10 12
[M]o molll

Figure 11-16: Variation du paramètre kpA!kr enfonction de la concentration des


monomèrespour les polymérisations comparées du MMA et MA dans le DMSO-d6 à 70°C

La figure II-16 compare les effets de la concentration en monomère dans le cas du


:M.;\1A et du MA. La complexation de l'acide méthacrylique par le DMSO diminue la réactivité
de ce dernier par rapport à celle de l'acide libre ou dimère, tandis que dans le cas du MMA,
c'est l'augmentation simultanée de la viscosité et de la polarité du milieu lorsqu'on dilue par
le DMSO qui serait responsable de l'augmentation apparente de la réactivité.
Il est également interessant de noter que pour des concentrations inférieures à 2 mol/l,
les réactivités apparentes du M.MA et du MA, exprimées par kpl\"'kt deviennent comparables.

1·3·3 Analyse structurale du PMA préparé dans le Dl\lS0

Pour l'étude de la structure du PMA, nous avons procédé de la même façon que pour
le PMMA. Les résultats (tableau Il-S) montrent que le PMA possède également la structure à
prédominance syndiotactique attendue et que la propagation est là encore de type
Bernoullienne.

56
ChapiTre Il : ÉTude de l'ho11lopnlY17IérisaTioll et de la copol\·mérisaTioll ...

Valeurs expérimentales modèle Bemoullien


mm mr rr Pm p ~e mm mr rr
~1A, CH3 IH 0,027 0,278 0.698 0.166 1.00 0.97 0.027 0,277 0,695
?\1A, CH 3 13C 0,026 0,270 0,704 0,161 1,00 LOO 0,026 0,270 0,704
?\1A, *C 13C 0,026 0,271 0,703 0,161 1,00 0.99 0.026 0,271 0,703
~1A, CO 13C 0,025 0.275 0,700 0,162 0,99 0.92 0,026 0,272 0,701
Tableau //-5 : Calcul des pourcentagesde triades syndic, iso et hétérotactiques pour du PMA
synthétisé dans le DMSO à 70 0 e ([MAlo = 1,13 mol/l)

1-4 HOMOPOLYMÉRISATION DU STYRÈl'lE SULFO.VATE DE SODIUM


isss», ET DE TRIÉTHYLAMMOl\iIUM (SSA)

Peu d'études ont été réalisées sur la polymérisation radicalaire de ces


monomèreS(58,60,61). Les auteurs ont montré que les facteurs influençant les paramètres
cinétiques de polymérisation de SSNa sont principalement la nature du solvant et le pH du
milieu réactionnel. Ainsi nous avons étudié le comportement de SS~a dans le DMSO-d6 à
70°C, en utilisant la même technique d'étude que pour les autres monomères. Les résultats
n'ont montré aucune anomalie: les ordres attendus interne et externe en monomère (1) et
externe en amorceur (0,5) sont respectés (fig II-17~ II-18) et le paramètre kpl1kt ne varie pas
pour la ganune de concentrations étudiées (tableau ll-6).

Figure //-17: (ln [SSNalcl[SSNa))I[AJ Ol l2 = f(t) pour la polymérisation


de SSNa dans le DA1S0-d6 à 70 0 e à différentes concentrations

57
Chapitre 1/ : Étude de l'homopolvmérisation et de la copolnl1érisatioll...

100
1
- ~
80

~

- 60
...
......
11"'0

~
40 ~

--
<
::::-
~= 20
;>

°0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5


[SSNa)o (moI/l)

Figure II·] 8: Vpof[Aloll2 =f(/SSNalo), pour la polymérisation du SSNa


dans le DMSO à 70°C. [SSNalo = 0,202; 0,303 .. 0,404 mol/l

Monomère SSNa SSA


[M)O molell 0.202 0.303 0.404 0,404
kp/-Jki 0,261 0,250 0,260 0,214
(l/mol.s) 1/2

Tableau l/-6 : Valeurs du paramètre kpAikt en fonction


des concentrations de SSNa et de SSA dans le DMSO-d6

Nous avons montré par RJvfN »c que la valeur du déplacement chimique du carbone ~
(114 ppm) reste constante pour les trois concentrations. Par ailleurs la différence observée
entre les valeurs de kp/--Jkï de SSNa et SSA est anribuable à la nature du contre ion. En effet
le cation ammonium, plus volumineux que le cation sodium, pourrait influencer le
comportement du styrène sulfonate en homopolymérisation, d'une part du fait d'un
encombrement stérique plus important de l'ammonium, et d'autre part d'une distribution
différente de densité électronique dans les deux monomères (ÔC~ =114 ppm pour SSNa ;
ÔC~ = 113,76 ppm pour SSA) qui pourrait peut être résulter de la dissociation plus ou
moins importante de la paire d'ions sulfonate.
Dans le cas du SSNa, les études réalisées en système homogène nous ont permis de
déterminer un paramètre kpl~t égal à 0,257 ± 0,004 (l/mol.sj-".

58
ChapÎtre l/ : Étude de I'homopolvmérisation et de la copol"mérÎsatÎol1 ...

]·5 COl\7CLVS]ON

L'étude des homopolymérisations du MMA, du MA, du SS~a et du SSA dans le


D!\1S0 à 70°C nous a permis une approche du comportement et de la réactivité apparente de
chacun des monomères en fonction de sa concentration.

Pour l'homopolyrnérisation du M.\1A, nous avons montré que le paramètre kp/{kt


dépend à la fois de la viscosité et de la polarité du milieu. Pour des concentrations en MMA
inférieures à 1,3 mol/l, kpl-Jkt ne varie pas sensiblement (0,232 ± 0,013 (lImol.s)1/2).

Dans le cas de I'hornopolymérisation de l'acide méthacrylique, une complexation


monomère-solvant a été mise en évidence. La constante globale de vitesse de polymérisation
dépend de la nature des associations du monomère et est plus élevée dans le cas du dimère de
l'acide que dans le cas du complexe avec le DMSO. La position de l'équilibre entre les
différentes formes présentes dans le D1\1S0 dépend de la concentration en MA. Nous avons
toutefois montré que pour [1\1A]o < 1,2 moll1, la valeur de kpl-Jkt demeure constante (kpl-Jkt
=0.256 + 0,016 (lImol.s)1/2) et très voisine de celle mesurée pour le PMMA.
Pour l'homopolymérisation de SSNa et de SSA, nous considérons qu'il n'y a pas
d'effet de variation dans le DMSO tant que le monomère demeure soluble. La valeur du
paramètre kpl-fkt est égale à 0,257 + 0,004 (l/mol.s)1/2, là encore presque identique aux
précédentes.

Ces études nous permettent de préciser des domaines de concentrations en monomères


pour lesquels les paramètres cinétiques d'homopolymérisation ne varient pas. Nous nous
placerons dans ces domaines pour étudier la copolymérisation des monomères pris deux à
deux.

II· ÉTUDE DE LA COPOL Y~fÉRISATION DÉTER~1INATION DES


RAPPORTS DE RÉACTIVITÉ

Pour déterminer les rapports de réactivité des monomères pris deux à deux sans que
ces rapports soient perturbés par les variations de composition du mélange de monomères,
nous avons choisi de fixer la concentration globale en comonomères à 1 mol/l, donc
inférieure aux concentrations seuil évaluées précédemment. Dans ce cas la copolymérisation
a lieu dans un milieu dilué homogène, le comportement des monomères ne varie pas et
l'acide méthacrylique est principalement sous la forme du monocomplexe MA-DMSO.

59
ChapiTre Il: ÉTllde de l'ho17lopo!Y17lérisatioll et de la copo"'11lérisarioll ...

Pour calculer les rapports de réactivité des couples M!\1A/MA, 1\1A/SSNa et


SSNalMMA dans le DMSO, nous avons suivi la copolymérisation des comonomères, par
RMN 1H in situ, jusqu'à une conversion proche de 100/0. La détermination des rapports de
réactivité est obtenue par les méthodes de Fineman-Ross, Kelen-Tüdos et Tidwell-Mortimer.
Les résultats expérimentaux sont présentés dans les tableaux 11-7, II-8, 11-9 et les figures II-
19, II-20.

Pour les concentrations choisies, nous observons une très bonne linéarité des graphes
de Fineman-Ross et Kelen-Tüdos, et nous pouvons ainsi considérer que les rapports de
réactivité déterminés sont valables pour cene gamme de concentration.

(MJ\1A] [MA] d[MMA] d[MA] x y F G ç


0~598 0~402 0,641 0~359 1A87 1,785 1,239 0.654 0,779 "
0,411
0,217 0,783 OA35 0~565 0,277 0,769 0~099 -0,082 0,221 -0,183
0~56 0,44 0,621 0~379 1.272 1,638 0~988 0,496 0~737 0~370

0,43 0,57 0.56 0,44 0,754 1~272 0,447 0,161 0,559 0,202
Tableau 11-7 : Copolymérisation MMAIMA. Résultats expérimentaux selon
Fineman-Ross et Kelen-Tüdos

".
(J\1MA] [SSNa] d[MMA] d[SSNa) F G C;
"
X Y
0.285 0~715 0,378 0~622 0.398 0~607 0,261 -0.257 0~325 -0,319
0~6 0,4 0,666 0,334 1.5 1,994 1~ 128 0~747 0,675 0,447
OA32 0,568 0,534 0,466 0,760 1~ 146 0,504 0~096 0,481 0,092
0~485 0~515 0,568 0,432 0.941 1~314 0.674 0.225 0,554 0,185
Tableau 11-8 : Copolymérisation MMA/SSNa. Résultats expérimentaux selon
Fineman-Ross et Kelen-Tüdos

[MA] [SSNa) d[MA] d[SSNa] x y F G ç


0,43 0,57 0,385 0.615 0,754 0,626 0,909 -0,450 0,334 "
-0,166
0,608 0,392 0,515 0,485 1,551 1,061 2,265 0,090 0,556 0,022
0,698 0,302 0,598 0,402 2,311 1,487 3,591 0,757 0,665- 0,140
0~524 0,476 0,46 0,54 1,101 0~851 1,422 -O~ 191 0,440 -0,059
Tableau 11-9 : Copolymérisation MA/SSNa Résultats expérimentaux selon Fineman-Ross et
Kelen-Tüdos pour le système MA/SSl\7a

60
Chapitre Il: Étude de l'homnpnl\'IlIérisatÎnll et de la cnpn/YmérisarÎn/l ...

0,8
~{MAft\1A

G
0,6

0,4 t
1
0,2

-0,2 t
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
F

1 r
I\L\WSSNa
1

G
0,5
~
1

0 L
i
1

1 •
1

-0,5 1

0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2


F

~SSNa
0,8
0,6 r-
0,4
0,2
G 0
·0,2
-0,4
-0,6
0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
F
Figure Il-19: Méthode de Fineman-Ross : G = rj.F - r2

61
Chapitre /1 : Étude de l'hoT71apalnllérisatioll et de la capohmérisariall...

0,4

0,2

-0,2

0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8


ç

0,6

~
l\1J\lA/SSNa
0,4

0,2 ~
1
TI
0 L
-0,2 l
-0,4 1 •
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
ç

0,15
l\WSS:\'a

0,1
0,05

TI o
-0,05

-0,1
-0,15
-0,2
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
ç
Figure /l·20: Méthode de Kelen-Tüdos : TI =(fI + r2/a).ç - r2/a

62
Chapitre /1 : Étude de l'h()n1()p()IH7IérisaTio17 et de la c()poIYmérisatioll ...

°
Dans le tableau II-1 nous avons rassemblé les rapports de réactivité des comonomères
obtenus pour les trois couples.

Couple Fineman-Ross Kelen-Tüdos Tidwell Littérature"


Mortimer
1\1MAI.MA !MMA = 0,64 fMMA = 0~65 ~IMA = 0,65 ~1MA = 0,78
!MA = 0~14 fMA = 0.14 l1\1A = 0.14 fMA = 0,23
~1.\1AJSSNa !MMA = 1,13 fMMA =1,16 fMMA = 1,17 -
rSSNa = 0,52 rSSNa = 0.54 rSSNa =0~52
MAlSSNa !MA = 0,44 fMA = 0,43 ~1A = 0,43 -
rSSNa = 0,85 rSSNa = 0.84 rSSNa = 0,84
"Rapports de réactivité obtenus dans le DMSO à 70 cC, par suivi gravimétrigue(69).

Tableau 11-10: Valeurs des rapports de réactivité des systèmes MMAlMA, MMAINaSS et
MAINaSS calculés par les trois méthodes de F-R, K-T et T-M.

Les copolymérisations qui présentent des rapports de réactivité inférieurs à 1 possèdent


des concentrations azéotropiques. Il en résulte que les systèmes 1\11\1A1MA et SSNa&1A
présentent chacun un point azéotropique pour une fraction molaire en ~1A respective de 28 0/0
et 20 % (figure II-21).

Aucune donnée concernant la copolymérisation en solution dans le DMSO du SSNa


avec MA et MMA n'a été trouvée dans la littérature. Dans le cas du couple MMAlSSNa
(fMMA> 1 et rSSNa<l) les rapports de réactivité des comonomères indiquent une plus grande
réactivité du ~ en copolymérisation.

Les valeurs des rapports de réactivité du ~\1A et du MA que nous avons déterminées
dans les plages de concentration pour lesquelles il n'y a pas d'incidence sur les constantes de
vitesse sont rassemblées dans le tableau II-Il. Elles sont en accord avec celles précédemment
données par Georgiev et al(69). L'effet de solvants polaires aprotiques sur les valeurs des
rapports de réactivité de MA et ?\1MA est connu(72). Lorsqu'on passe de la copolymérisation
dans le DMSO à la copolymérisation en masse(92), les réactivités relatives du MMA et du
MA s'inversent (tableau II-Il), cene variation qui est expliquée par une plus grande réactivité
de l'acide méthacrylique dimère que de l'acide méthacrylique complexé par le DMSO justifie
L
à postériori notre étude précédente d'homopolyrnérisation.

63
Chapitre ll: ttude de l'homopohomérisation et de la copolymlri.sation...

1
MMA/SSNa
0,8

0,6
fMMA
0,4

0,2

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 ,
fMMA

Figure Il-Zl : \'ariCltion de la composition instantanée F du copolynière enfonction de ICI


composition instantanée/ du mélange de COI1l0/l ontères pour chaque système
• points expérimentaux
- - courbe théorique calculée ù partir des rapports de réactivité des comonomères

64
Chapitre Il . Étude de l'homooolvmérisation et de la copohmérisarion ...

Monomère rapports de réactivité dans le rapports de réactivité en


DMSO (ce travail) masse (95)
MMA 0.65 0,55
MA 0,14 1.55
Tableau II·]] : Valeurs des rapports de réactivité de MMA et MA
en masse et en solution dans le DMSO

III· APPLICATION À LA TERPOLYMÉRISATION

Les terpolymérisations des trois monomères précédents ont été suivies. dans le DMSO-
d6 à 70°C, par RMN IH in situ jusqu'à conversion proche de 10% (fig II-22).

H aromat.îqu:s (5S1'\3)
(a)

r
=Cli" (S5:-/3)

/ /~
J.UJ\ il LlL
/1

Il .. ~ ,', Ù
,
n
,
1:
,
II
(n""}

Figure lI-22 : Spectres RMXJH enregistrés lors de la le/polymérisation il 0 (a) et à 5 min (b)

65
ChapiTre li : Étude de /'homopo"mérisaTion ft de la copolvmérisation...

A partir de l'équation de terpolymérisation faisant intervenir les rapports de réactivité


des systèmes deux à deux et les concentrations initiales des monomères, nous pouvons
prévoir la composition du terpolymère M.\1A/1\WSSNa.

Le tableau II-12 donne les compositions calculées à partir de l'équation ci-dessus, et


celles déterminées à partir des spectres R.M:N lH de terpolymères préparés à partir d'une
charge initiale de monomères de 1 mol/l pour les deux premiers systèmes, et de 2,4 mollI
pour le dernier système. La comparaison entre les valeurs des compositions théoriques
obtenue à partir des rapports de réactivité mesurés précédemment et des compositions
expérimentales des trois systèmes montre une très bonne corrélation (tableau II-12) et ce
jusqu'à la concentration de 2,4 mol/l pour laquelle l'effet du DMSO demeure encore faible.

Système Monomères Composition de Composition Composition


la charge de expérimentale théorique du
monomères du terpolyrnère terpolymère
1* MMA. 59,7 63,5 63,9
MA 33,0 30,6 31,2
SSNa 7,3 5,9 4.9
2* MMA 83,9 84,1 83,7
MA 7,3 9,8 9,4
SSNa 8,8 6,1 6,9
3** MMA 83,4 82,4 81,4
MA 13,8 15,0 16,5
SSNa 2,8 2,6 . 2,1

* : ~[Mi] =1 mol/l
** : ~[MiJ = 2,4 mol/l
Tableau Il-l Z : Valeurs des compositions théorique et expérimentale pour
des terpolymères MMAJMA/SSNa préparés dans le DMSO-d6.

66
Chapitre JI : Étude de l'ho17lopol\'171érisatiel1l et de la cop0!Y17Iérisation ...

Ces résultats montrent qu'il est possible, dans les limites choisies de concentration, de
prévoir correctement en fonction de la conversion les compositions instantanée et moyenne
des terpolyrnères et éventuellement la distribution des séquences, et par conséquent de
maîtriser avec une grande précision la composition et la structure des matériaux fonctionnels
qui font l'objet de ce travail.

IV- CONCLUSION DU CHAPITRE II

Grâce à cette étude des homopolymérisations du J\1~1A, du J\1A et du SSNa, dans le


D:!\1S0-d6 à 70°C, nous avons défini les domaines de concentration des monomères pour
lesquels les paramètres cinétiques de polymérisation demeurent constants. Les valeurs
correspondantes de kplvfkt pour la plupart originales, ont été déterminées dans l'hypothèse
d'une efficacité égale à 1.

kpl-Jkt = 0,232 (Umol.s)1/2 ± 0,013 pour [MMA] <1,3 mol/l


kpl-fkt =0,257 (l/mol.sj-? ± 0,016 pour [MA] <1,2 molll
kpl\lkt = 0,256 (l/mol.sj-? ± 0,004 pour SSNajusqu'à la limite de solubilité dans leDMSO

On notera que pour les trois monomères étudiés, ces constantes de vitesse sont
comparables et permettent d'envisager une copolymérisation statistique correcte, autorisant
une large gamme de composition des copolymères.

L'étude de la copolyrnérisation des monomères pris deux à deux a été effectuée dans
les domaines convenables de concentration. Pour des compositions telles que
r[Mi] = 1 rnol/l, la détermination des rapports de réactivités a pu être précisement réalisée.
Les valeurs de rapport de réactivité (méthode de K-T) sont :

rMMA/MA = 0,65 ; rMA/MMA = 0,14


rMMAlSSNa =1,16 ; rSSNa/MMA =0,54
rMAlSSNa =0,43 ; rSSNa/MA =0,84

La résolution de l'équation de terpolymérisation, en utilisant ces rapports de réactivité,


a montré une bonne concordance entre les valeurs des compositions théoriques et
expérimentales dans les terpolymères, pour des concentrations totales en monomères allant
de 1 à 2,4 mollI. Ainsi nous pouvons prévoir la composition du terpolymère et la
distribution des séquences en fonction de la charge monomère et de la conversion.

67
ChapiTre 11/ : Svnthèse et caractérisation...

INTRODUCTION

Nous avons retenu du chapitre 1 que les hydrogels présentent en général une affinité
minimale aux protéines et n'adhèrent pas aux cellules. Leur biocompatibilité est d'autant plus
améliorée que le taux d'hydratation est important. Comme par ailleurs il a été montré au LRM
(Univ. Paris Xlll) que le polystyrène substitué par des groupements sulfonate et carboxylate
inhibait la prolifération cellulaire pour un taux de substitution en carboxylate dépassant
35-40 0/0, il était intéressant d'étudier d'abord les terpolyrnères J\1.\1AIMA/SSNa ayant un
taux élevé de fonctions acide et sulfonate et donc une reprise d'eau importante.

Dans ce chapitre, nous nous sommes donc intéressés dans un premier temps à la mise
au point de la synthèse d'un terpolymère ~t\1A&WSSNa riche en motifs acide carboxylique
et d'un traitement par extractions permenant, d'isoler la fraction du copolymère homogène en
composition et en masse molaire.

Le terpolymère final étant soluble dans le tampon physiologique à 37°C, nous avons
également étudié la réticulation des copolyrnères pour pouvoir caractériser ses propriétés
d'hydrogel. Nous avons d'abord considéré la réticulation thermique et l'influence du taux de
réticulation sur les propriétés des films réticulés, en particulier la reprise d'eau et l'indice de
réfraction.

L'élaboration d'un matériau (et de l'objet final) nécessitant une mise en oeuvre à la fois
simple et rapide, nous nous sommes ensuite dirigés vers une réticulation photochimique.
Ceci a pu être réalisé après synthèse d'un monomère photosensible et sa copolymérisation
avec les monomères précédents.

69
ChapiTre III : Svntlièse et caractérisation...

1· ÉLABORATION D'UN I\IATÉRIAU TERPOLYMÈRE M~lA11\IA/SSNa

1·1 SYNTHÈSE, CARACTÉRISATION ET PROPRIÉTÉS DU


TERPOLYMÈRE M.\1A/MA/SSNa

1·1·1 Synthèse

Les monomères sont copolyrnérisés radicalairement dans le DMSO à une concentration


globale de 2,4 molll. La charge choisie en monomères est de 60% molaire en :MMA, 35% en
MA et 5% en SSNa. L'AIBN est utilisé comme amorceur à 0,6 % molaire par rapport à la
charge de monomères. La polymérisation est effectuée à 70°C sous circulation d'azote et est
conduite jusqu'à conversion totale.

H
1

"2 H2C~ +

S03 Na
'f

0,6 mol % AIBN


DMSO
N 2 / 70°C

Le terpolymëre brut est isolé par précipitation dans J'eau puis extrait à reflux
successivement à l'acétone et à l'eau. Nous provoquons, par ce double traitement, d'une part
la solubilisation dans J'acétone des chaînes les plus riches en motifs MMA et d'autre part la
solubilisation dans l'eau des chaînes les plus riches en motifs hydrophiles. Nous trouvons
ainsi la juste composition de terpolymère qui n'est soluble ni dans l'un ni dans l'autre, ce qui

70
Chapitre 1/1 : Synthèse et caractérisation...

permet d'homogénéÏser la composition du terpolymère final traité. Les modes opératoires de


la synthèse et des différents traitements som détaillés dans l'annexe 1-1.
Le pourcentage en terpolymère final, insoluble dans l'acétone et insoluble dans l'eau,
est de 66 %,

1·1·2 Caractérisation

Analyse par spectroscopie RMN

Caractérisation du polvmère final

Nous avons caractérisé le terpolyrnère final traité par spectroscopie FJv1N. Sur les
spectres FJv1N IH (fig. TIl-l) et BC (fig ID-2) du terpolyrnère obtenu après extraction, nous
ayons identifié les pics caractéristiques des trois motifs MMA, MA et SSNa. Nous avons
confirmé nos attributions en nous basant sur les spectres des homopolymères PMMA, PMA
et PSSNa (annexe II). Par RlvL~ 'H nous avons également déterminé la composition du
terpolymère par intégration du singulet des protons méthoxy à 3,54 ppm (MMA), des
massifs de protons aromatiques à 6,8-7,6 ppm (SSNa) et des massifs des protons méthyle et
méthylène à 1-2,4 ppm (MA).

jO , l'" 1:1.0" ." lio ' , 11'.0 ",' 10.0 . , ~:o


7"
E:O • i l . .J i :0 ; '. 1 E:D ij 1 5:0 .'.' . . 'Ù '. "c:e"
l"",)

Figure lll-I " Spectre RMN 1H (200 MHz) du terpolymèrefinal dans le DMSO-d6

71
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...

-CH· (55!'::!)
f
1

aCHJ (MMA + MA)


..... ..........--.
~=o (MMA + MA)

-tH:- (SSNa)

2.3.5.6
1.4

, 1 , 1 . i
1 j 1 1 l
~eo 160 ~40 120 100 SO 60 040 o

Figure lIl-2 : Spectre RMN Be (50 MHz) du terpolymère final dans le DMSOd-6

Reproductibilité des svnthèses et des traitements du ter:polvmère

Nous avons préparé cinq matériaux dans les mêmes conditions de synthèse et de
traitement et nous les avons analysés par R.-~1N 'H. Les résultats (tableau III-l) montrent que
les cinq terpolymères insolubles dans l'eau et dans l'acétone ont une composition
comparable. On note donc une bonne reproductibilité de nos synthèses pour ce qui concerne
la composition des terpolymères après extractions.

Terpolymère N° FI\1M AIFM .t/Fss:\a


(% mol)
3 67/29/4
5 68/28/4
6 65/3114
7 65/31/4
8 65/31/4

Tableau lll- 1: Valeurs des compositions expérimentales


déterminées par RMN JH pour les cinq terpolymères extraits

72
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation ...

Nous avons retenu pour la suite de notre étude une composition moyenne du
terpolymère de 66 (± 2) 'ié pour 1ll\1A, 30 (± 2) o/e pour MA et 4 % pour SSNa.

Fractions solubles dans les solvants d'extraction

L'analyse des fractions solubles dans l'acétone et dans l'eau ainsi que le calcul de leur
composition ont également été réalisés par Rl\1N ]H. La fraction soluble dans l'acétone
renferme 75 % de MMA tandis que la fraction soluble dans l'eau est évidemment riche en
motifs hydrophiles (tableau lli-2).

Pourcentage FMMA/FMA/FSSNa
Fraction (o/e) (o/e mol)
polymère brut - 60/35/5
fraction soluble dans l'acétone Il 75/23~5/l~5

fraction soluble dans l'eau 23 53/39/8


polymère final ter(30/4) 66 66/30/4

Tableau III- 2: Compositions des polymères issus des différents traitements

Le diagramme reliant l'évolution de la composition du terpolymère à la conversion


(fig. III-3) et résultant de l'intégration de l'équation de composition (annexe ID) montre une
dérive de la composition du terpolymère en fin de conversion. Elle s'appauvrit en motifs
M!\1A et s'enrichit par contre en motifs MA et SSNa. Il est donc vraisemblable que, par
extraction à l'eau, nous ayons éliminé les chaînes formées en fin de polymérisation qui sont
riches en motifs ionisables. Nous remarquons également que l'influence de la composition
en SSNa sur la solubilité dans l'eau est plus importante que celle en MA.

73
Chanare l/I .' Svnthèse et caractérisation...

---11
0,9
---12
0,8
---13
0,7

--
- - - - - F1

..
(1

;; 0,6 ,.,.,.-------~.
1
--------
---R- - - ...... .--..-:.=..~ •••••......• ·F i-rf\ _... _- ...
..... ,
- - - - - F2
ë
E 0,5
c
" - - - - - F3
.2
Ü ••••••••• F1m
l:l 0,4
.:::
- •••••••• F2m
0,3
.-.--.--- F3m
0,2

0,1

0
--
_ _ _ _ _ _ _ _ ,.. ...... ..,..._T..~:-::--~--::·· .. f_Slfl \

0 0,2 0,4 0,6 0,8


conversion X

Figure 111-3 : Variation de la composition en monomère i (Ji), de la composition instantanée


(Fs) et moyenne (Fim) dans le terpolymère en fonction de la conversion
(1 : MMA " 2 : MA et 3 : SSNa)

Puisque nous avons conduit la copolymérisation jusqu'à conversion totale, nous avons
voulu comparer la valeur de la composition moyenne du polymère final avec la valeur
théorique calculée à partir des rapports de réactivité des monomères déterminés dans le
chapitre précédent. Nous constatons que la composition moyenne du polymère extrait est
voisine de celle correspondant à 60-70 % de conversion (63/33/4), bien qu'il se forme Il %
de chaînes plus riches en MMA extractibles à l'acétone que ne le laisserait prévoir l'équation
de composition.

Les extractions ont vraisemblablement éliminé les chaînes formées en fin de


polymérisation qui présentent une dérive de masse et de composition. Les résultats du calcul
théorique (annexe Ill) de distribution des séquences en fonction de la conversion (fig. ID-4)
le confirme puisqu'on observe que les triades hydrophiles MAMA,MA et MA~MA se
forment à partir de 90 % de conversion. Ils montrent également que dans le terpolymère
extrait, les motifs ionisables sont distribués essentiellement sous forme d'unités isolées. En
effet, les unités entourant les motifs MA et SSNa sont essentiellement des MJv1A : ainsi 81 %
des motifs MA sont distribués sous forme de triades MMAMA\1MA et 53 % des motifs SSNa
se présentent sous forme de triades MMA~~1MA.

74

.
Chapitre 111 : Svnthèse et caractérisation...
Triades centrées t-1MA

100 r----------------------------,
90

80

70
>-
<
! 60
)(
.. 50
~
&E 40

10

o b==============~~
0,1
0,0 0,2 0,3 0,4 0.5 0,6 0,7 0,8 0,9 ',0
Conversion
Triades centrées MA

100 r--------------------------~
90

70
>-
~ 60
x
.. 50

~ 40

30

20

o
0.0 0.1 0,2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 '.0
Conversion
Triades centrées SSNa

100 r-------------------------ï
90

80

70
>-
~ 60
""t 501----~---- ~

."
·2 40
MA~MMA, MMA~MA

\
30

10 1- --====
o~~~======~=======~===~======:::::::::=::::::~
0,0 0,' 0,2 0.3 0.4 0,5 0,6 0.7 0,8 0.9 ',0
Conversion

Figure IlI·4: Distribution'Théorique des Triades centrées MMA, MA et SSNa en fonction de la


conversion, pour une composition initiale de 60 9c MMA, 35 lk MA et 5 % SSNa

75
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...

Détermination des masses molaires viscosimétrlques

Dans la mesure où nous ne disposions pas d'appareillage permettant de travailler dans


le DMSO pour les analyses en chromatographie d'exclusion stérique, nous avons utilisé la
viscosirnétrie comme moyen d'estimation de la masse molaire des différents polymères.
Nous avons appliqué la loi de Mark-Houwink ([Tl] =KJ\1a ) en prenant les paramètres K et a
du PMMA, puisque celui-ci est le composant principal de nos terpolymères, Les valeurs de
K et a que nous avons. déterminées expérimentalement à 30°C dans le DMSO, sont
respectivement égales à 3.10- 5 et 0,56 (annexe II). Nous obtenons donc des masses
viscosimétriques apparentes en équivalents P!illv1A (tableau m-3).

polymère non fraction soluble fraction soluble polymère final


extrait dans l'acétone dans l'eau Ter(30/4)
Masse molaire
viscosimétrique 1 150000 56000 688000 1 500000
apparente (g/mol)

Tableau ///-3 : Masses molaires viscosimétriques des différentes fractions du terpolymère.

Nous remarquons que la masse du terpolyrnère extrait est plus élevée que celle du
matériau non extrait, les extractions successives à l'acétone et à l'eau ayant éliminé les
chaînes de masses les plus faibles. On notera également que la masse apparente peut être
surestimée lorsque la composition en motifs SSNa et MA devient importante, du fait
d'expansions de chaînes dues aux interactions des groupement ionisables avec le solvant.

En conclusion, ces résultats nous montrent que le terpolyrnère traité est relativement
homogène en masse et en composition, cette dernière étant proche de la valeur théorique
déductible des rapports de réactivité et de l'équation intégrée.

1·1-3 Propriétés du terpolymère Ter(30/4)

Étant donnée l'application spécifique (implant intra-oculaire) du matériau terpolymère


précédent, il importait d'en déterminer les propriétés optiques (transmission, indice de
réfraction), thermique (Tv) et la reprise d'eau (taux d'hydratation). Nous présentons dans les
paragraphes qui suivent les caractéristiques du matériau ainsi que les conditions dans
lesquelles elles ont été obtenues.

76
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...

Analvse thenniaue

Par analyse enthalpique différentielle (DSC), nous avons déterminé la température de


transition vitreuse du Ter(30/4) en effectuant deux passages à 10°C/min. La valeur de Tv
mesurée à l'inflexion sur le thermogramme (fig. Ill-S) est voisine de 203°C.

'-....
.... -..,---.. _--.-
,

------ -~._----.
---.-.'"-. ......
.............
'-.........~.......
--------..-~-. -- ---...-...

o
' ....' \
x "
L:.J \
"\
\

JI' 1 l , , , t , 1 t 1 1 1 • , , , , , , l , , 1 1 1 , l , l , t 1 J , t ! , , t ! • l , t. , • , • ! • Il! , , , , , , !
\
! 1

50 100 150 200 250 300 350

Figure III· 5: Thennogramme du Ter(30/4)

Nous remarquons que la valeur de Tv du ter(30/4) est nettement plus élevée que celle
du P!\1MA Cl OSOC). Cette valeur plus importante est liée à la Tv du PMA (22S0C)(93)
puisque le matériau comporte 30 o/c de motifs MA. C'est l'existence d'interactions fortes
entre les fonctions acide carboxylique qui donne cette propriété au P:i\1A. En effet les
copolymères porteurs de fonctions acide carboxylique présentent des associations de type
dimères à l'état solide(94-96). L'existence de tels dimères est mise en évidence, en
spectroscopie IR, par la présence d'une bande à 2600 crrr' caractéristique du vibrateur OH
associé(97,98). Dans le cas de notre matériau Ter(30/4), cette bande est bien identifiée sur Je
spectre FTIR (fig. III-6) du matériau à l'état solide, ce qui est en accord avec la forte Tv
mesurée. On pourrait s'attendre également à la participation des motifs SSNa dans
l'augmentation de la rigidité du matériau puisque la Tv du PSS~a est de l'ordre de
257°C(99).

77
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...

I,50.,r-------------.-----------------.,
c=o

C,7i77

3600 3200 2800 2400 2000 1600 1200 800 400


Longeur d'onde (cm")

Figure IIl·6 : Spectre FTIR du terpolymère final extrait

Nous avons donc affaire, lorsqu'il est à l'état sec, à un matériau rigide. Dans le
contexte de l'application aux IOLs, la question se pose bien évidemment de la reprise d'eau
de ce matériau et du gonflement éventuel qu'il sera susceptible de présenter à l'équilibre.
Bien entendu, la rigidité du matériau dépendra de cette reprise d'eau.

Aspect optiQue du matériau et indice de réfraction

Nous avons élaboré des films de Ter(30/4) par deux techniques différentes:
- la première consiste à évaporer le DMSO d'une solution du polymère (annexe II).
- la deuxième méthode consiste à préparer des pastilles de polymère par compression à chaud
du matériau en poudre à une température légèrement supérieure à la T\'.
Quelle que soit la méthode utilisée,les films obtenus sont homogènes et transparents.

Nous avons mesuré l'indice de réfraction du matériau à l'aide d'un réfractomètre


universel (annexe II). Les mesures ont été systématiquement réalisées sur des films
compressés. L'indice moyen du Ter(30/4) sec mesuré à 20°C est de 1.506; il est supérieur à
celui de PMMA (1,492). Ceci s'explique par la présence des groupements phényle et des
atomes de soufre dont la contribution à l'élévation de l'indice de réfraction est connue(lOO).

78
Chapitre III : Synthèse et caractérisation.. ,

Transmission UV-visible

Sur le spectre UV-visible d'un film du Ter(30/4) (fig III-7), nous notons une
augmentation rapide de la transmission au delà de 300 nm pour atteindre une transmission de
100 % à partir de 400 nm. Le matériau répond aux critères imposés.

~ (1 ~ , (~1- 'l,1..,.--.~--'- ' : - - " - ' - ' 1 - 1


...•.•..
" r
~ll

1
,/
1
••' .1 (
...ï
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1
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1

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'''.) 1
1 1
1
1
1
1 1
19(i Ü 2SZ:e· 3S4.(1 4%.~ 7&B.O
n: v~ 1~ fi; Hl ri ii .
Figure III-7 : Spectre UV-visible du Ter(30/4)

On notera donc pour ce qui concerne les propriétés optiques (transparence, indice de
réfraction et transmission UV-visible), que le matériau Ter(30/4), à l'état sec, répond tout à
fait aux critères des implants intra-oculaires.

1·1·4 Conclusion sur l'élaboration du matériau terpolymère Ter(30/4)

Nous avons élaboré un terpolymère de composition homogène ayant 660/c en motifs


M!\1A, 30o/c en ~1A et 40/c en SSNa. Sous forme de film, il est transparent, homogène et
transmet à 100 % au delà de 400 nm. Il présente un indice de réfraction de 1,506 donc
légèrement plus élevé que celui de PM!\1A. L'ensemble des propriétés de ce polymère en font
un bon candidat en tant que biomatériau pour l'optique cristallinienne. Cependant les
propriétés à l'état hydraté ainsi que le comportement biologique du terpolymère n'ont pas pu
être étudiés du fait de sa solubilité dans la solution d'hydratation (tampon pH 7,4 à 37 OC). Il
est donc nécessaire de réticuler le matériau.

79
Chapitre Ill: Svnthèseet caractérisation...

1-2 RÉTICULATION THERMIQUE DU TERPOLYMÈRE Ter(30/4)

1-2-} Principe

Ce mode de réticulation consiste à faire réagir en masse et à chaud un agent de


réticulation adéquat sur un polymère fonctionnel(lOl,103). Dans notre cas le matériau
possède des fonctions acide carboxylique et nous avons donc choisi un réticulant diépoxyde
(l,2,7,8-diépoxyoctane). La réaction entre les fonctions époxy et acide carboxylique a lieu
en présence d'un catalyseur, ici, le chlorure de tétraéthylammonium (TEAC), à 80°C, selon
le schéma suivant:

L(
r OH
\/
o
+

TEAC

1-2-2 Suivi cinétique du traitement thermique

Nous avons étudié la réticulation de films de terpolymère Ter(30/4), pour des


concentrations variables en diépoxyde (DEO) (tableau III-4). La concentration en TEAC
utilisée est de 10 % molaire par rapport au DEa.

Système TRIO TRI5 TR20 TR25


Taux en DEO (o/c massique) 10 15 20 25
Epoxy/acide (rapport molaire) 0,45 0,68 0,90 1, 13
Tableau III-4: Taux de DEO et rapports époxy/acide pour
les quatre systèmes étudiés

80
Chapitre /Il: Svnthèse et caractérisation...

Nous avons suivi la réaction de réticulation des quatre systèmes par deux méthodes
différentes:

- Détermination gravimétrique des taux d'insoluble après gonflement dans l'éthanol.


- Analyse spectroscopique FTIR du film à l'état sec.

Suivi gravimétrigue

Pour chaque système, nous avons préparé plusieurs séries de films de copolymère par
évaporation d'une solution méthanolique à pression atmosphérique puis sous pression
réduite pendant 12h. Les échantillons sont ensuite mis dans l'étuve à SO°e. A des intervalles
de temps connus, nous avons prélevé systématiquement cinq films que nous avons mis
ensuite dans l'éthanol à 37°C pendant 24 heures. L'insoluble est récupéré, séché
rigoureusement puis pesé. Les résultats sont présentés sur la figure III-8.

..
0
TRIO
TRI5

l::.
TR20
TR25

'00
D.-~~- :!---"' •
r l::.~ /0//

! / ./
80 L- lOT
/ ,1 /
~
. '

.:2
~

:::; 60
C
~
-:;
x
-'
~
r-
40

20
/1
1
k

0
1 1
0 2 4 tCh) 6 8 '0

Figure III-8: Taux d'insoluble en fonction de la durée


du traitement thermique

81
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...

Suivi par spectroscopie ITIR

Dans le but de compléter et d'affiner les informations précédentes, nous avons suivi
plus précisément la réticulation des quarres systèmes par dosage des fonctions réactives par
spectroscopie infrarouge.

L'échantillon à étudier est déposé sous forme de film sur facette de KEr. Ce film est
obtenu à partir d'une solution alcoolique concentrée de copolymère, par évaporation du
solvant comme décrit précédemment. Pour chaque système, nous avons enregistré les
spectres FTIR au cours du traitement thermique (fig 1II-9).

!1
.1
i

Oh

1h

2h

4h

6h

23 h

54 h

120h

2!OO

Figure 11l-9 : Évolution des spectres FTIR en fonction du traitement thermique subi par le
système TR20
82
Chapitre III: Synthèse et caractérisation ...

Les figures IIl-lO-11 présentent les suivis, en fonction de la durée de réticulation, des
bandes caractéristiques des fonctions époxyde et acide carboxylique respectivement à 840
crrr! (vibrateur C-O-C du cycle époxyde) et à 2600 crrr! (vibrateur OH associé). Le calcul
du taux de fonctions consonunées est détaillé en annexe Il.

Système époxy/ acide


 TRIO 0,45
0 TRl5 0,68
• TR20 0,9
0 TR25 I,I3

100 cr

80

60 ':~~ •
40 l ~~=:--~;--~~~~~~~~~=:i
------

2: IL.....----i._---:.._~_-I...-_.:__---..l. __..:. . _ ___J

o 15 30 45 60 75 90 105 120
t(h)
Figure Ill-lO: Consommation des fonctions acide carboxylique en fonction du temps pour
les quatre systèmes TRiO, TRi5, TR20 et TR25

83
Chatiitre Ill: Svnthèse et caractérisation...

 TRIO • TR20
o TRI5 o TR25

100
CICo X 100
80

60

40

20

o
o 1 2 3 4 5 6 7 8
tCh)
j

100
CICo X 100
80

60

~. \
40

.~;'---
~~>-- .
20
0- _
--..-...-==--- • ..._.- -.... -- ----
o 1 - - . . . . , - _ · . - - •. 1 •. -1 _ _ . _

o 20 40 60 80 100 120
(Ch)
Figure III· JJ: Consommation des jonctions époxyde en jonction du temps pour les quatre
systèmes TRiO, TR]5, TR20 et TR25

84
Chapitre III : Svnthèse ct caractérisation...

Discussion des résultats

Le graphe présentant la variation du taux d'insoluble en fonction du temps (fig. III-8)


met en évidence l'influence de la concentration de DEa sur la vitesse de réticulation. La
réticulation est très rapide pour les taux élevés de DEO (20 et 25 9é) et semble présenter une
période d'induction pour des taux de DEa inférieures à 15 o/c. Au bout d'une heure de
chauffage, le TR25 atteint un pourcentage d'insoluble de 900/c, tandis que le TRIO demeure
soluble dans l'éthanol.

L'analyse des résultats FTIR confirme la disparition rapide des fonctions acide
carboxylique et époxyde dans les premières heures du traitement thermique. Cependant il
reste toujours des fonctions acide carboxylique quel que soit le rapport époxyde/acide.
Lorsque la concentration initiale d'époxyde est plus faible que celle d'acide, le résultat parait
logique, mais lorsque les époxydes sont introduits en quantité plus importante que les
fonctions acides, la consommation de celles-ci n'est plus logique. En effet, on atteint un
palier pour la consommation des fonctions acide tandis que les groupements époxyde
continuent à disparaître. Ceci indique soit que les fonctions époxyde sont consommées
parallèlement dans d'autres réactions soit qu'un artefact expérimental intervient comme par
exemple l'évaporation incontrôlée de DEa à 80°C.

Pour clarifier ce point, nous avons refait l'expérience en panant d'un film de P!\1MA
seul dans lequel nous avons mis du DEO (20 o/c en masse avec époxyde/ester = 0,28) et du
TEAC et nous avons traité l'ensemble thermiquement de la même façon que pour les
matériaux précédents. Nous avons constaté par spectroscopie FfIR une diminution nette des
bandes caractéristiques des fonctions époxyde (à 844 crrr l) et ester (à 1066 crrr l) mettant en
évidence la réaction entre les fonctions ester et époxyde selon le schéma ci-dessous.

85
ChapiTre JJl : Svnthèse ct caractérisation...

TEAC

Nishikubo et al(lOI,I02) ont déjà mis en évidence une telle réaction entre fonctions
époxyde et ester, mais toutefois pour des esters "activés" du type:

-~-o ()
o
-~-O-o-N02
-C-O~
o
Il
NJO
s
1 ~
~
o

Dans notre cas, les fonctions ester méthylique ne sont pas toutes consommées
contrairement aux époxydes, et il reste environ 30 % des fonctions susceptibles de
disparaître si l'on se base sur la stœchiométrie initiale.

86

t
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...

100
0 ester • époxyde 1

ClCo x 100
80

60

40

20

0
[
0 10 20 30 40 50 60 70 80
t (h)

avec C : (Al ü6&,A1388h pour l'ester el (A844/A1388h pour l'époxyde

Figure III-i2 : Consommation des[onctions époxyde et desfonctions ester


éventuellement consommables lors du traitement thermique du mélange PMMA·DEO

On constate sur la figure III-12 que des fonctions ester sont rapidement consommées
par la réticulation durant les cinq premières heures, puisque leur concentration demeure
constante tandis que la diminution des fonctions époxyde se poursuit jusqu'à disparition
quasi totale. Cette disparition des groupements époxyde intervenant après les cinq premières
heures peut être expliquée par une éventuelle évaporation du DEO. On notera également que
la réaction d'hydrolyse des fonctions époxyde n'a pas eu lieu, puisqu'il n'y a pas eu
apparition de la bande à 3300 cm! caractéristique de la liaison OH du groupement
hydroxyle. Toutefois il est difficile d'expliquer pourquoi la consommation des fonctions
ester s'arrête alors qu'il reste des époxydes, à moins qu'il ne s'agisse d'un effet
d'augmentation de la température de transition vitreuse du système limitant la diffusion.

L'étude de la réticulation thermique du terpolymère Ter(30/4) montre que les matériaux


deviennent totalement insolubles après 5 à 10 h de réticulation, période pendant laquelle se
produit la réaction vraisemblablement prédominante des fonctions acide carboxylique avec
les époxydes. Dans le cas de ce terpolyrnère, il nous a été difficile de quantifier et de prendre
en compte les fonctions ester éventuellement consommées.

87
Chapitre III: Synthèse et caractérisation ...

Le taux des fonctions époxyde ayant réellement réagi est accessible par évaluation des
groupements acide consommés. Ceci montre que le rendement de réticulation le plus élevé
est obtenu pour le TR 10, terpolymère dans lequel nous avons introduit le moins d'époxyde
(tableau 1II-5). La consommation des époxydes est donc, comme on pouvait s'y attendre,
d'autant plus importante que l'excès d'acide est grand. Il est évident que le film qui contient
le plus de DEa est le plus plastifié et favorise l'évaporation de ce DEa.

Système Ter(30/4) TRIO TRIS TR20 TR25


Epoxy/acide
0 0,45 0,68 0,90 1,13
(rapport molaire)
Taux des fonctions
- 96 83 70 59
époxyde consommées 0/0
Taux de fonctions acide
30 17 13 Il 10
carboxvlique restant 0/0

Tableau 111-5 : Taux de fonctions époxyde consommées et d'acide carboxylique


restant après traitement thermique.

On notera donc que la réticulation s'effectue par réaction des fonctions époxyde avec
les fonctions acide carboxylique. Cependant la consommation de ces deux fonctions ne se
fait pas stoechiométriquement. Les groupements époxyde sont totalement consommés tandis
que les fonctions acide carboxylique présentent un palier de consommation quelle que soit la
concentration du DEa introduite au départ. Ceci peut être attribué d'une part à une réaction
éventuelle des fonctions époxyde avec les fonctions ester et d'autre part à l'évaporation du
DEa à 80°C.

1·2·3 Propriétés des matériaux réticulés

Nous avons étudié les propriétés thermiques et optiques à l'état hydraté des matériaux
réticulés et nous les avons comparées à celles du terpolymère avant réticulation. Les résultats
de c~tte étude sont présentés dans le tableau Ill-ô.

88
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation...

Système Taux d'acide Taux Indice de


carboxylique Tv (oC) d'hydratation à réfraction à l'état
(%) l'équilibre (9c) hydraté 20°C
Ter(30/4) 30 203 00 -
TRIO 17 192 75 1,38
TR15 13 183 67 1,39
TR20 11 175 56 1,41
TR25 10 172 43 1,44

Tableau III- 6: Propriétés des matériaux réticulés

Température de transition vitreuse Tv

Les Tv des différents matériaux avant et après réticulation sont notablement différentes.
Celles des matériaux réticulés diminuent par rapport à celles des matériaux initiaux et cette
diminution est corrélable au taux de fonctions carboxylique résiduelles (fig 1II-13). La
consommation de ces fonctions acide supprime les liaisons hydrogène responsables de la
rigidité du système et fait apparaître soit des ponts aliphatiques longs (Cg) soit
éventuellement des branchements résultant de la réaction d'une seule des fonctions époxy du
DEO. Ceci se traduit par une plus faible cohésion moléculaire et une augmentation du volume
libre entraînantla diminution de la température de transition vitreuse.

T oC195 [
v

190

185

180

175

170
0,3 0,4 0,5 0,6
[COOH]/[COOH]o

Figure 111·13 : Variation de la Tv enfonction du taux de


fonctions acide carboxylique restantes, après réticulation

89
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...

Taux d'hvdratation et indice de réfraction

Le taux d'hydratation est un taux d'hydratation massique défini par la relation suivante

mh : masse hydratée du film mesurée à l'équilibre


ms : masse à l'état sec mesurée après lavage puis séchage du film hydraté

La figure III-14 présente la corrélation existant entre l'hydratation des Ter(30/4)


réticulés et le taux de fonctions acide non consommées dans la réticulation. En fait, la chute
de l'hydratation est liée à la fois à la densification du réseau et à la disparition corrélée des
fonctions acide hydrophiles. Il n'est pas possible. dans une première approche, de faire la
part des deux phénomènes. On comprendra donc que la maîtrise de l'hydratation (et donc de
la géométrie) d'un implant réticulé thermiquement puisse être difficile.

80

H ('le)

70

60

50

40
o 0,2 0,4 0,6 0,8 ,
[COOH]/[COOH]o

Figure IV-14 : Corrélation de l'hydratation des Ter(3014) avec le taux de fonctions acide
restantes après réticulation

Après réticulation, les films hydratés restent homogènes et transparents, ceci montre
que le gonflement est homogène et que la réticulation a été uniforme. A l'état sec, ces films
sont également homogènes et transparents.

Les indices de réfraction des matériaux réticulés à l'état hydraté dépendent du taux
d'hydratation. Si l'on suppose que l'indice théorique des films réticulés hydratés est une

90
ChapiTre JIJ : Svnthèse et caractérisation...

moyenne pondérée en masse de l'indice de l'eau et du polymère à l'état sec selon la relation
ci-dessous, on doit avoir une corrélation linéaire entre l'indice et le taux d'hydratation
(fig III-15).

nlhéor =(l-w) nter(30/4) + w nH20


w : fraction massique d'eau contenue dans un film hydraté ; nH~O =1,334

~n
exp •
n
1,44 1
1,43

1,42

1,41

1,4

1,39

1,38

1,37
40 45 50 55 60 65 70 75 80
H (%)
Figure lII-15 : Yariation de l'indice de réfraction enfonction
du taux d'hydrophilie pour les terpolymères réticulés

L'accord est excellent pour les matériaux très hydratés dont l'indice est majoritairement
contrôlé par celui de l'eau. L'écart observé pour les moins hydratés traduit l'influence
croissante des contributions des différents motifs à la réfraction moléculaire globale.

1·2·4 Conclusion

Les résultats de la réticulation thermique du Ter(30/4) pourraient sembler intéressants.


La reprise d'eau et l'indice de réfraction à l'état gonflé varient sur une large gamme.
Cependant, la consommation limitée des fonctions acide carboxylique due à l'évaporation du
DEû lors du chauffage conduit à un matériau insuffisamment réticulé et à un gonflement trop
important, et ceci quel que soit le taux de DEa incorporé dans le Ter(30/4).

91
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...

Un autre inconvénient de cette méthode de réticulation est l'apport de fonctions


hydrophiles (hydroxyde) lors de la formation du réseau. Les insuffisances de ce mode de
réticulation nous ont incités à envisager une autre méthode de réticulation, comme par
exemple la réticulation photochimique par incorporation d'un motif photosensible.

II· ÉLABORATION D'UN QUATERPOLYMÈRE PHOTORÉTICULABLE

Nous nous sommes donc intéressés à des systèmes porteurs de fonctions réticulables
par voie photochimique. Celle-ci offre a priori des avantages par rapport au système
précédent.

Le premier est que l'hydrophilie finale des matériaux ne sera contrôlée, à taux de
fonctions carboxylate et sulfonate identiques, que par la seule densité du réseau sans qu'une
perturbation soit introduite par la consommation partielle de ces fonctions.

Le second est que la réticulation photochimique de films de faible épaisseur nécessite


un temps beaucoup plus court que la réticulation thermique, et ce temps peut être modulé en
jouant sur l'intensité d'irradiation ou par adjonction de photosensibilisateur.

Enfin cette réticulation, qui est directement mise en oeuvre sur le film sec non plastifié
par le réticulant et qui ne modifie en rien le taux de fonctions hydrophiles, devrait permettre
une bien meilleure reproductibilité du gonflement à l'équilibre de l'implant final et une
simplification du procédé de réticulation.

Cependant la réticulation photochimique d'un film n'est pas un processus homogène


dans l'épaisseur contrairement à la réticulation thermique. En effet. l'intensité lumineuse Il
perçue par une couche photosensible située à une distance l de la surface irradiée, est reliée à
l'intensité incidente 10 par la relation: Il =Io.2,3.EM.IM].1 (EM coefficient d'extinction
molaire du cbromophore M). On comprendra donc que l'amorçage puisse avoir une cinétique
différente suivant la profondeur pour les films qui n'ont pas une épaisseur suffisamment
faible. Ce qui pourrait être le cas de certains implants oculaires à forte correction optique.

u.i BREF RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE


La photoréticulation s'effectue à partir de polymères ou de molécules
polyfonctionnelles porteurs de groupements photopolymérisables ou photosensibles ce qui
permet ainsi d'obtenir un réseau macromoléculaire tridimensionnel.

92
ChapiTre li! : Svnthèse et caractérisation...

Nous avons choisi d'utiliser des groupements photosensibles immobilisés sur le


polymère et, parmi les candidats potentiels, nous nous sommes intéressés plus
particulièrement aux groupements cinnamates.

Robertson et al(104) ont été les premiers à présenter la synthèse et l'étude de systèmes
photosensibles comprenant des groupements actifs capables de s'associer deux à deux de
façon covalente sous l'effet d'un rayonnement UY. Ces systèmes sont basés sur le poly
(vinyl cinnamate) dans lequel les groupements actifs sont des groupes latéraux attachés à une
chaîne hydrocarbonée.

Bien que les polymères à structure cinnarnoyle aient fait l'objet de nombreux travaux,
le mécanisme de la photoréticulation n'est pas entièrement élucidé. Le mécanisme admis fait
intervenir la formation de ponts dimères cyclobutaniques entre les chaînes(105,106)

J\/"- CH2- CH -..J'V'"


...1"\/"- CH2- CH -J'\./" 1
1
a
1
co
1
CH
li
o
CH
\1
hv
-----....
~o
CH-CH
l
0
,
CH-CH

6
CH CH

~o
1

6 CO
o
1

1
J\/"- CH- CH2VV'
...J"'J"- CH-
1
CH2 V'V"

Dans le cas du polyïvinyl cinnamate), un autre mécanisme de photoréticulation


intermoléculaire a été proposé. Il s'agit cette fois d'une réticulation due à la formation de
radicaux libres pendant l'irradiation Uy(107).

93
Chapitre III.. Svnthèse et caractérisation ...

..J'V'- CH2- CH-...IV'


J'V"- CH2- CH-..IV'
1 Q 1

~o
o
1
CO
1
CH
CH
Il
CH hv CH---CH
Q
1 1 1
1\ CO
CH ·CH ·CH

6
1
o
1
..rv-- CH- CH2...rv'" 6 ~o
1
JV-- CH - CH2 VV"

En solution très diluée la photodimérisation observée, est de type


intramoléculaire(108,109). La compétition des deux types de photodimérisation (inter et
intramoléculaire) est mise en évidence par une augmentation du nombre de processus
interchaînes lorsque la concentration en polymère augmente.

La dimérisation est également en compétition avec l'isomérisation qui constitue une


étape inrermédiaire dans la formation de cyclodimère. Dans le cas de l'acide cinnamique, la
réaction de photodimérisation se fait à partir de la forme trans et la forme cis s'isomérise en
forme trans avant de conduire au cyclodimère'Uv'.

Par ailleurs, le positionnement relatif et la proximité des chromophores les uns par
rapport aux autres semblent aussi déterminants. Des études ont montré qu'à l'état solide, les
chromophores séparés par une distance supérieure à 4 À ne se dimérisaient pas et donc que la
réaction de photodimérisation se fait essentiellement sous contrôle topologique(111,112). A
priori, seule une très faible proportion de chromophores voisins est bien positionnée pour se
dimériser, cependant le nombre limité de processus de photoréticulation interchaîne suffit à
rendre le système totalement insoluble.

Nous avons donc choisi de développer un système photoréticulable sur la base du


terpolymère étudié précédemment en y introduisant des groupements cinnamoyle en faible
quantité, afin de pouvoir ainsi comparer les deux méthodes thermique et photochimique de
réticulation.

Dans une première partie, nous présenterons la synthèse du monomère photosensible


porteur de la fonction cinnamate. Dans une seconde partie, nous nous consacrerons à
l'élaboration du matériau photoréticulable et à sa réticulation sous irradiation UV.

94
ChapiTre 1Il : Svnthèse et caraCTérisation...

Il-2 SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION DU MÉTHACRYLATE DE


CI.VNAM.O}'L-2-ÉTHYLE (CEMA)

La synthèse est effectuée selon un protocole classique d'estérification menée, en


solution dans l'éther diéthylique anhydre, entre le chlorure de cinnarnoyle et le méthacrylate
d'hydroxyéthyle, en présence de pyridine pour piéger l'acide chlorhydrique formé au cours
de la réaction.

éther anhydre
pyridine

L'inconvénient de cette méthode provient de la présence difficile à contrôler d'acide


cinnamique, qu'il faut éliminer par extraction à la soude. Le rendement final, après lavage et
séchage, est de 72 %. Le monomère est un liquide incolore, visqueux et d'indice de
réfraction nD20 =1,554.
La caractérisation de CEMA et la vérification de sa pureté ont été réalisées par
spectroscopies RMN lH et FTIR (fig. III-16 et III-!7).

95 ~
~
1
Cflapilre Ill: Svnthèse el caractérisation...

"

,.... 9 8 3 :2 1 o

Figure /11·16: Spectre RMN 'H du CEMA réalisé dans CDCl3

,.50~r---------- --.
c1\
U
U
Il
U

3600 3200 2eoo 2400 2000 1600 1200 eoo .coo


lonO&ur é'ond& lem")

Figure IlI-17: Spectre FTIR du CEMA.


96
Chapitre IJ/ : Svnthèsect caractérisation...

II-3 ÉLABORATION DU QUATERPOLYA1ÈRE A1A1A/MA/SSNa/CE.\1A

La préparation du quaterpolymère est réalisée par voie radicalaire dans le DMSO à 70°C
avec l'AIBN comme amorceur en concentration 0,6 % molaire par rapport aux monomères
présents. Le CEMA est introduit en faible concentration (5 % molaire). La charge introduite
en monomères hydrophiles est celle du Ter(30/4) soit, 35 % MA et 5 % SSNa.

n,

0,6 mol % AIBN


DMSO
N2/70°C

COOH C=O
1

o1
(CH2)2
1

o1
C=O
1
CH
Il
CH

6
Le quaterpolymère est isolé par précipitation de la solution réactionnelle dans l'eau puis
par des extractions successives à l'acétone et à l'eau selon le protocole utilisé pour le
Ter(30/4). Le quaterpolymère traité est obtenu avec un rendement de 70 % et présente une
masse viscosimétrique élevée de 1 400000 g/mol. Les spectres R.MN IH (fig. 1II-18) et
FTIR (fig. 1II-19) du quaterpolymère final montrent que le motif cinnamoyle a bien été

97
Chapitre III : Svnthèse ctcaractërisation ...

introduit dans les chaînes. La double liaison cinnamique a été mise en évidence par la
résonance à 6,6 ppm sur le spectre R..\1N IH et par la vibration à 1639 crrr' en FTIR.

co
9
(ÇH2h e
o
co
Ç,Ht
CHI

~~
V .,

~'IC

i
\1 Il 10
'. (".n.)
D

Figure III-lB: Spectre RMN l H du quaterpolymère final Quat(25/4) effectué dans le DMSOd-6

.1.504r--------------------------------.

c=o

0,7977

A,)'\
3600 3200 2800 2..00 2000
~
1600
V
1200
~

800
l-'\.r.
~oo

longeur d'onde (em")

Figure lII-19: Spectre FTIR du quaterpolymère Qllal(25/4)


98
Chapitre JJI .. Synthèse et caractérisatioll .. ,

La composition de la fraction insoluble (eau, acétone) du quaterpolyrnëre. déterminée


également par RJvL~ lH est de: 67 o/c MMA, 25 % MA, 4 % SSNa et 4C;, CEMA.

11-4 PHOTORÉTICULATION ET SUIVI CINÉTIQUE

L'échantillon étudié est sous forme de film mince déposé sur facette de KEr. Il est
recouvert d'une lame de quartz puis irradié à température ambiante par une lampe à vapeur de
mercure fournissant une intensité d'irradiation de 1200 watts et émettant de 250 à 365 nm
avec deux maxima à 254 et 365 nm, On notera que les groupements cinnarnate présentent un
maximum d'absorption à une longueur d'onde de 277 nm. L'évolution du système en cours
d'irradiation est suivie par la diminution de la bande \/C=C à 1638 crrr ' (fig. III-20), avec
une normalisation par la bande à 1388 crrr! Ô(a-CH3).

Os

5s

20 s

140 s

1800 1700 1600 1500

Figure 1II-2D: Évolution sous irradiation UV de la bande d'absorption C=C à 1638 cne!
pour le qllaterpolymère Qum (25/4)

La figure III-21 présente la disparition de cette double liaison cinnamique pour


différents temps d'irradiation. Nous observons une décroissance rapide dans les vingt

99
Chapitre /li: Synthèse et caractérisation...

premières secondes puis une stabilisation. Le taux de doubles liaisons éthyléniques qui se
sont engagées dans le réseau est estimé à environ 56 % des insaturations cinnamates initiales.

100 A-

C/Co x 100
80

60

40

20

o
o 25 50 75 100 125 150
t (s)

avec C =(A1638/A1388)1 el Co =(A1638/A 1388)0


Figure IIJ-2J : Décroissance des doubles liaisons cinnamate en fonction
du temps d'irradiation du quaterpolymère Quat (25/4)

Le taux de dimérisation observé pour un temps d'irradiation aussi court nous a paru
très satisfaisant. Toutefois cette étude ayant été réalisée sur un film mince, il est possible que
la dirnérisation observée soit plus limitée pour les pièces plus épaisses comme Je seraient les
implants moulés ou coulés dont l'épaisseur peut dépasser le mm.

II-5 CARACTÉRISATION PHYSICO-CHBllQUE

Nous avons déterminé la Tv, Je taux d'hydratation et l'indice de réfraction du


quaterpolyrnère Quat(25/4) avant irradiation, et du quaterpolymère réticulé QR4 ainsi que
nous l'avions fait pour le Ter(30/4) (tableau III-7).

Système Tv (oC) Taux Indice de réfraction à


d'hydratation % l'état hydraté
Quat(25/4) 175 85 ] ,355
QR4 183 60 1,413
Tableau Ill-? : Propriétés des quaterpolymères Quat(25/4) et QR4.
Tv. taux d'hydratation er indice de réfraction des hydrogels

100
Chapitre III : Svnthèse et caractérisatian...

La valeur de Tv du Quat(25/4) mesurée par DSC est plus faible que celle du Ter(30/4)
bien que la composition en motifs ionisables de ces deux matériaux ne diffère pas beaucoup.
Ayant un bras espaceur, les motifs de CE~1A sont probablement responsables de
l'augmentation du volume libre et donc de l'abaissement de la Tv. Après irradiation, la Tv du
quaterpolymère passe d'une valeur de 175°C à 183°C, traduisant les pontages interchaînes et
donc la réticulation attendue.

Le quaterpolymère sous forme de film est transparent, qu'il soit hydraté ou non. Cette
transparence demeure après irradiation.

Le taux d'hydratation du quaterpolymère diminue logiquement lorsqu'on le réticule.


Toutefois, le gonflement du matériau réticulé ou non reste important du fait d'une
composition riche en groupements hydrophiles et d'un taux de réticulation après irradiation
encore trop faible.

A de tels taux d'hydratation, l'indice de réfraction est essentiellement contrôlé par la


reprise d'eau du matériau. L'indice de réfraction du Quat(25/4) correspondant à un taux
d'hydratation de 85 % est proche de celui de l'eau (1~334). Lorsqu'on réticule le matériau,
on diminue son gonflement et on augmente alors son indice de réfraction. La reprise d'eau
du matériau est donc un paramètre essentiel à prendre en compte si l'on veut contrôler la
valeur de l'indice de réfraction. Par ailleurs, il est intéressant de noter que la valeur de
l'indice de réfraction du Quat(25/4) sec est élevée (L521) par rapport à celui du Ter(30/4)
(1 ~506). Ceci est vraisemblablement lié à la contribution des motifs CE~1A qui comportent
un groupe phényle.

11·6 CONCLUSIOl\7

Nous avons pu élaborer un matériau photoréticulable, à partir d'un quaterpolymère


contenant une faible proportion de groupements photosensibles (4 0/0). Le procédé de
réticulation par voie photochimique nous a paru nettement plus facile à mettre en oeuvre et
plus contrôlable que le procédé de réticulation thermique. La réticulation est réalisée à
température ambiante et dans un temps beaucoup plus court. A l'état hydraté, les propriétés
optiques du matériau irradié sont bonnes. Toutefois le développement d'un tel matériau
supposerait d'augmenter encore la réticulation pour diminuer sensiblement le taux
d'hydratation à l'équilibre, afin d'atteindre des indices de réfraction compatibles avec un bon
compromis épaisseur-correction optique.

101
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation...

III· CO:SCLUSION DU CHAPITRE III

Dans ce chapitre, nous avons présenté la mise au point d'un terpolymère


MMAlMA/SSNa homogène et riche en motifs ionisables. Nous avons mis en évidence la
reproductibilité de la synthèse pour ce qui est de la composition finale du terpolyrnère. Grâce
à un traitement par extractions successives à l'acétone et à l'eau, nous avons sélectionné la
fraction la plus homogène en composition et en masse. Le terpolymère obtenu après
traitement est rigide à l'état solide et présente de bonnes propriétés optiques (transparence et
indice de réfraction no 20 =1,506).
La réticulation thermique du terpolymère nous a permis d'obtenir quatre matériaux
hydrogels à taux de réticulation différents, dont nous avons déténniné les caractéristiques
optiques. La température de transition vitreuse et la reprise d'eau des matériaux réticulés
diminuent avec l'augmentation de la réticulation. Ceci a été relié au double effet de cette
réticulation, qui, parallèlement à une densification du réseau, diminue le taux de fonctions
carboxyliques responsables, par leurs interactions, de la rigidité du matériau sec et de
l'hydrophilie du matériau hydraté. Cette voie de réticulation thermique n'est
vraisemblablement pas la meilleure pour atteindre un contrôle précis et une bonne
reproductibilité du gonflement et donc des caractéristiques géométriques de l'implant.

Pour remédier à ce problème, nous avons adopté une autre méthode de réticulation qui
est la voie photochimique. Nous avons tout d'abord élaboré un matériau photoréticulable
obtenu par copolymérisation du CEMA, monomère synthétisé au préalable, avec les
comonomères MMA, MA et SSNa. Pour pouvoir comparer les deux procédés de
réticulation, nous avons choisi une composition comparable à celle du Ter(30/4) (35 % en
MA et 5 % en SSNa) en n'incorporant que 5 o/c de CEMA. Par irradiation du quaterpolymère
correspondant, nous avons réticulé le matériau dans un temps très court. Les propriétés de
l'hydrogel après réticulation sont satisfaisantes bien que la quantité du chromophore présent
dans le quaterpolymère ait été faible dans notre essai. Il sera possible de les améliorer en
augmentant le taux de motifs CEMA dans le quaterpolymère.

On notera, en comparant les deux méthodes de réticulation, que le processus de


photoréticulation est plus intéressant, plus efficace et plus pratique. Pour cela une.étude fine
de la copolymérisation du CEMA serait nécessaire pour pouvoir contrôler précisément la
composition du quaterpolymère, la distribution des motifs photopolymérisables et maîtriser
la morphologie du matériau hydraté final.

102
Chapitre li! : Synthèse et caractérisation...

Dans le cas présent, puisque nous n'avons étudié que le comportement des monomères
~11\1A, MA et SSNa en polymérisation radicalaire dans le DMSO et optimisé les conditions

de synthèse, nous allons appliquer cette voie de synthèse à la préparation de terpolymères à


composition variable avec un taux faible en motifs ionisables. Ceci devrait conduire à des
matériaux à gonflement limité dans l'eau et nous épargnerait la réticulation.

103
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...

I~TRODUCTION

Le chapitre précédent, dévolu à l'étude de la terpolymérisation, nous avait conduit pour


des raisons à la fois de commodité et de précision, à travailler avec un taux élevé de fonctions
ionisables (25·340/0). Les matériaux résultants présentent une très forte hydrophilie et donc
des taux de gonflement importants, et même s'ils ont des indices et une transparence
satisfaisants, ce sont des hydrogels trop souples qui n'ont pas une tenue mécanique
acceptable.

Ce chapitre est consacré à l'élaboration de matériaux plus réalistes pour la réalisation


d'implants. Il nous a donc fallu synthétiser des copolyrnères ayant une reprise d'eau
beaucoup plus faible et une tenue mécanique plus adaptées à la réalisation d'un implant, sans
qu'il y ait altération des autres propriétés notamment la transparence. Nous nous sommes
intéressés d'une part à l'élaboration de terpolymères en solution et en masse contenant moins
de motifs hydrophiles que les matériaux précédents, et d'autre part à l'influence du taux de
ces motifs sur les propriétés finales des matériaux.

La première partie concerne la préparation et la caractérisation de terpolymères de


composition variable, en solution dans le DMSO, et l'élaboration de films sur lesquels les
propriétés biologiques peuvent être étudiées.

Dans une seconde partie, la biospécificité de ces matériaux a été testée (inhibition de la
prolifération cellulaire et de l'adhésion bactérienne). Ceci nous a conduit à définir pour le
matériau hydrophile la composition la plus adaptée pour une application en implant.

Dans une troisième partie, nous avons envisagé l'élaboration d'un tel matériau par
coulée en masse, technique vraisemblablement la plus réaliste pour un éventuel
développement.

105
Chapitre IV : Élaboration en solution et en masse...

1· SYNTHÈSE EN SOLUTION DANS LE Dl\lS0 DE TERPOLYl\IÈRES A


fAIBLE TAUX DE fONCTIONS IONISABLES

1·] PRÉPARATIo.\r ET CARACTÉRISATION

Nous avons préparé des terpolymères de compositions différentes dans les mêmes
conditions de synthèse que pour le Ter(30/4), et sans dépasser 15 % en monomères
hydrophiles (tableau IV-1).
Pour ce qui concerne le traitement de ces matériaux, nous avons conservé la même
démarche que précédemment (chapitre ID), c'est à dire l'extraction successive à l'acétone et à
l'eau. Ceci a toujours pour but d'isoler les chaînes insolubles à la fois dans l'acétone et dans
l'eau et donc d'obtenir un matériau relativement homogène en masse et en composition.
Nous nous sommes cependant rendu compte que lorsqu'on utilise l'extraction classique
acétone/eau, la moitié de notre matériau passe en solution. Dans la gamme choisie de
concentration en méthacrylate de méthyle, l'acétone est un trop bon solvant du terpolymère.
Nous l'avons donc remplacé par le dichlorométhane, et nous avons constaté qu'à
composition identique (85/1 0/5) nous solubilisions beaucoup moins de terpolyrnère. La
méthodologie de synthèse et des traitements est, conune précédemment, décrite en annexe J.

Charge initiale Solvants Rendement ~1\' Composition du Référence du


~l1v1A/MAjSSNa d'extraction d'extraction ~erpolymère extrait terpolymère
(o/e mol) (% mol) fmal
93J/2,3/4,6 C~H60fH20 49 2500000 89.5/3.5/7 Ter(3,5/7)
85/10/5 C3H60 fH20 56 2 120000 81/12/7 Ter(12/7)
85/10/5 K:H2Cl2fH20 81 940000 85/10/5 Ter(l0/5)
84/14/2 CH2Cl2/H20 78 600000 84/14/2 Ter(l4/2)
90/5/5 H20 91 900000 93/2/5 Ter(2/5)
92,5/5/2,5 H20 92 420000 93/5/2 Ter(5/2)
90/8/2 H2 0 94 450000 90/8/2 Ter(8/2)
92/6/2 H20 93 410000 92/6/2 Ter(6/2)
Tab/eau N·] : Compositions et masses apparentes des terpolymères après
les différents traitements

Les compositions ainsi que les masses viscosimétriques des terpolymères, déterminées
respectivement par RMN ]H et viscosimétrie, sont évidemment influencées par la nature du
solvant d'extraction (tableau IV-l). Les terpolymères insolubles dans l'acétone sont
caractérisés par des masses molaires importantes et des compositions en motifs MMA, ~1A et
SSNa s'écartant de celle de départ. En revanche le dichlorornéthane conduit à une fraction
106
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...

insoluble importante de composition proche de celles de la charge initiale. On notera ainsi


que pour un même terpolymère brut (charge initiale 85/10/5) les traitements à l'acétone et à
CH: CI2 conduisent à des terpolymères extraits Ter(12/7) et Ter(10/5) qui diffèrent en
composition et en masse viscosimétrique.

Les trois derniers terpolymères, plus riches en ~1~1A~ ont été extraits uniquement à
l'eau puisqu'ils sont complètement solubles dans l'acétone et le dichlorométhane. Ils
présentent des compositions finales proches de la charge de départ et des masses molaires
apparentes comparables, de l'ordre de 400 000 glmol. Le ter(2/5) plus riche en motifs SSNa
que ces trois terpolymères, possède une masse apparente plus élevée, traduisant une
extraction à l'eau plus importante et une solubilisation plus facile des chaînes de masse élevée
riches en SSNa.

Là encore, et même si ces terpolymères sont très riches en J\1.\1A, on constate que la
masse apparente et la composition des terpolymères finaux extraits dépendent de la nature du
solvant d'extraction. Le dichlorornéthane semble être un moins bon solvant que l'acétone
pour nos terpo1ymères riches en J\1MA. Par extraction à l'acétone nous éliminons en
particulier des chaînes plus riches en motifs MMA avec un seuil de coupure en masse plus
élevé.

1-2 PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES

1·2·1 Transition vitreuse

Les températures de transition vitreuse des différents terpolymères ont été déterminées
par DSC. Les valeurs sont présentées dans le tableau IV-2.

Terpolymère Composition Tv
extrait (0/0 mol) (cC)

Ter(3,5/7) 89,5/3,5/7 170


Ter(l2/7) 81/1217 185
Ter(lO/5) 85/10/5 158
Ter(14/2) 84/14/2 160
Ter(2/5) 93/215 140
Ter(5/2) 93/512 124
Ter(8/2) 90/812 126
Ter(6/2) 92/612 123
Tableau IV-2: Valeurs de Tv enfonction de la composition et de la masse
apparentedes terpolymères

107
ChapiTre 1\' : Élaboration Cil SO/llTiOIl et en masse...

Nous remarquons que les valeurs de Tv des différents terpolyrnères demeurent


supérieures à la Tv du PM..\1A et ceci quelle que soit leur composition en motifs ionisables.
Ces Tv sont évidenunent plus basses que la Tv du Ter(30/4), en accord avec le fait que la Tv
augmente avec la concentration en groupements ionisables introduisant des interactions inter
et intrachaînes (113,115). Ceci n'est pas systématiquement vrai pour nos terpolymères
puisque la Tv du ter (3,5/7) est supérieure à celle des terpolymères Ter(14/2) et Ter(l0/5)
plus riches en motifs ionisables. Il est difficile de justifier cette observation, et une possible
explication pourrait faire intervenir des différences de distribution des motifs et de nature
d'interactions modifiant la morphologie du solide. Ceci est également mis en évidence pour
les Ter(l2/7) et Ter(l0/5) issus du même matériau brut. Par ailleurs, à composition identique
en SSNa, la Tv du terpolymère augmente avec l'incorporation des motifs MA qui induisent
une réticulation type liaison hydrogène au sein du matériau, conune il a été expliqué
précédemment. On notera également que l'effet des motifs SSNa sur la Tv du terpolymère
est plus important que celui des motifs MA, ce qui est observé pour le Ter(2/5) et Ter(5/2).

1·2·2 Propriétés optiques. Hydratation

Quelle que soit la composition des terpolyrnères, ils conduisent à des films homogènes
et transparents. Ceci est observé tant à l'état sec qu'à l'état hydraté. A partir de ces films de
terpolyrnères, nous avons déterminé le taux de gonflement et l'indice de réfraction d'une part
à l'état sec et d'autre part à l'état hydraté (tableau rv-3).

Terpolyrnère Composition ns nh H (%)


(% mol)
Ter(3.5/7) 89,5/3.5/7 1A99 1,451 34~53

Ter(12/7) 81/12/7 1,501 1,389 54~52

Ter(10/5) 85110/5 1,498 1,442 30,42


Ter(14/2) 84/14/2 1,492 1,481 23,6
Ter(2/5) 93/2/5 1,496 1,456 21,14
Ter(5/2) 93/5/2 1,495 1,487 17,6
Ter(8/2) 90/8/2 1,494 1,489 17,8
Ter(6/2) 92/6/2 1,496 1,488 17,33

ns et nh sont les indices de réfraction à J'état sec et hydraté mesurés à 20°C

Tableau 1\1-3: Indices de réfraction à l'état sec et hydraté et


taux d'hydratation des différents terpolymères

108
ChapiTre IV: Étaboration ell SOIUTioll et ell masse...

Comme attendu, les indices de réfraction des terpolymères à l'état sec sont d'autant
plus élevés que les terpolymères sont riches en motifs SSNa et légèrement inférieurs à celui
du PMMA (1,492). À l'état hydraté, c'est évidemment le taux d'hydratation qui devient
déterminant pour cette propriété (fig IV-1).

1,6
n
1,55

1,5

1,45

1,4

1,35 f nthéor

1,3
r!

35 40 45 50 55
15 20 25 30
H (%)

n exp: Indice de réfraction mesuré à l'état hydraté


n théor ' Indice de réfraction calculé à partir de l'équation: n théor =(l-Wj.n, + W.nH2ü
Figure IV·] : Variation des indices de réfraction expérimentaux et théoriques
des terpolymères enjonction du taux d'hydratation

L'hydratation des terpolymères dépend de la composition en motifs hydrophiles, et est


d'autant plus élevée que le terpolymère est riche en SSNa et en MA. Par ailleurs l'influence
des motifs SSNa sur la reprise d'eau du matériau apparaît là encore plus importante que celle
des motifs MA (116,117).

1-2-3 Conclusion

Nous avons préparé différents terpolymères à faible teneur en motifs hydrophiles.


Nous avons mis en évidence l'effet de la nature du solvant d'extraction sur le pourcentage de
fraction insoluble ainsi que la composition finale et la masse apparente de cette dernière. On
notera également qu'une modulation précise des propriétés du terpolymère est possible en
faisant varier la composition en motifs ionisables.

109
ChapiTre IV : Élaboration en solution et en masse...

Des films terpolymères ont été élaborés par évaporation de leur solution dans le
D!\1S0. Ils ne sont pas solubles dans le milieu de culture cellulaire et s'y hydratent
raisonnablement (20-50 0/0), de façon homogène et sans déformation. Ceci rend possible
l'étude de leur biospécificité.

1·3 PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES

Les activités biologiques de modulation de la prolifération de cellules eucaryotes et de


modulation de l'adhésion de différentes souches bactériennes ont été caractérisées sur les
terpolymères MMA/1\1A/SSNa par des études in vitro réalisées par l'équiPe~
1\1. Iozefowi~ au LRM. ut{/\.,b, ~{J.ULO
1·3·1 Modulation de la prolifération de cellules eucaryotes

La prolifération des cellules mises en culture sur une surface polymère appropriée peut
débuter, si les conditions sont favorables, après passage par les étapes suivantes :

- Adsorption à la surface du polymère de protéines spécifiques ajoutées au milieu


- Attachement cellulaire à la couche protéique (2-5 nm d'épaisseur)
- Etalement des cellules à la surface du polymère

Cependant, l'adhésion, l' étalement et la croissance des cellules dépendent des


propriétés physico-chimiques du polymère sur lequel s'effectue la mise en culture. Parmi ces
propriétés, on peut citer: la morphologie, la rigidité, la charge électrostatique, le caractère
hydrophile ou hydrophobe du polymère, mais également la distribution des fonctions
chimiques en surface du polymère.

L'étude de la modulation de prolifération des cellules est réalisée sur une lignée
fibroblastique d'origine humaine "McCoys" (ATCC CRL 1696) sur les terpolymères à
composition variable en groupements sulfonate et carboxylate. Les films (ou les disques
lenticulaires) de terpolymères sont conditionnés et stérilisés avant d'être utilisés pour la mise
en culture cellulaire. Afin d'évaluer l'effet de modulation de prolifération introduit par les
groupements fonctionnels, le nombre de cellules obtenues à confluence (maximum de la
courbe de prolifération cellulaire) pour chacun des terpolymères est comparé à celui obtenu
sur le PM~A pur à confluence également. Dans la mesure où le nombre obtenu avec les
terpolymères est toujours inférieur ou égal à celui du témoin, on détermine pour chacun de
ces terpolymères un pourcentage d'inhibition de la prolifération qui varie de 0 à 100 % selon
la composition en groupements sulfonate et carboxylate. Les détails opératoires sur la
technique de culture sont présentés en annexe IV.

110
Chapitre IV: ÉLaboration en solution et en masse...

Résultats ct discussion

La prolifération des cellules a d'abord été réalisée sur le témoin non fonctionnalisé
PMMA (fig IV-2).

',4

, ,2
~
'-'
~
,
..ê-
v. 0,8
~

t
ë3 0,6
1.1
o
-e
(,)
~ 0,4
Z
0,2

0
o 2 4 6 8
jours
10

Figure IV-2 Évaluation du témoin: Prolifération des cellules McCoys sur des films de PMMA.

Les résultats montrent que les cellules McCoys prolifèrent sur le PMMA, lequel
n'entraîne pas de modulation et peut donc être utilisé comme polymère témoin. Dans le cas
de nos terpolyrnères les résultats des tests d'inhibition sont présentés en fonction du rapport
COO-/S03- et du taux d'hydratation des films correspondants (fig IV-3).
100
0 Inhibition sur 8 jours

80
0
• Inhibition sur 6 jours

,-...
~
'-'
~
60
ë
-
-
.0

40 (:3~.s3)

20
(23.6)
(17,8)
0
o 1 2 3 4 5 678
COO'/SO":;
Figure 1\'·3 : \'arinrion du taux d'inhibition en jonc lion du rapport COO"IS 0 3-
et du taux I'hytlratation pour différents terpolymères gonflés ci l'équilibre (Ho/c)

Il 1
Chapitre IV : Élaboration en solution et en masse...

Ils montrent que pour les films de taux d'hydratation élevé, l'inhibition est importante
tandis que pour les films à faible reprise d'eau, la prolifération cellulaire est forte. Ceci est en
accord avec la littérature (118,119) qui montre que les matériaux hydrophiles présentent une
certaine inertie vis-à-vis des cellules. Cependant dans le cas présent, si l'on compare les
matériaux qui inhibent, il semble que ce ne soient pas nécessairement les plus hydratés qui
inhibent le plus. L'hydratation n'est donc pas le seul effet déterminant de l'inhibition de la
prolifération cellulaire. On peut également retenir le concept de Jozefowicz qui propose que
la concentration et la distribution des fonctions superficielles contribuent à une modulation
des réponses cellulaires associée à une modification de la conformation de la fibronectine
adsorbée. Dans ces conditions on constate qu'un maximum d'inhibition peut être mis en
évidence autour d'un rapport compris entre 1 et 1,5.

1·3·2 Adhésion bactérienne

Vaudaux et al (120) ont mis en évidence un effet inhibiteur de l'héparine sur l'adhésion
des bactéries Staphylococcus aureus et observe le même effet avec les dextranes
fonctionnalisés par des groupements sulfonate et carboxylate. Nos terpolymères possédant
des groupements similaires, ont été également utilisés pour évaluer leur capacité d'inhibition
de l'adhésion bactérienne.

Conune l'adhésion des cellules eucaryotes, l'adhésion des bactéries sur un polymère
est médiée par les protéines de liaison telles que la fibronectine, la laminine ou la
vitronectine.

Des disques de terpolymères ont donc été préalablement passivés par adsorption
d'albumine bovine, puis incubés avec la fibronectine avant d'être mis au contact des bactéries
marquées à (3H)- Thymidine (annexe IV). Les bactéries ayant adhéré au polymère sont
ensuite dénombrées par comptage de la radioactivité B.

Les tests d'adhésion bactérienne ont été réalisés avec trois types de bactéries, choisies
en raison de leur implication dans les infections hospitalières : Staphylococcus aureus,
Staphylococcus epidermidis et Streptococcus pyogènes.

Résultats et discussion

Les terpolymères de composition variable en groupements sulfonate et carboxylate ont


été testés du point de vue de leur capacité d'adhésion des bactéries parallèlement au PMMA
qui présente une forte capacité d'adhésion de ces bactéries, et qui a été utilisé comme témoin.
Les résultats sont exprimés en adhésion relative sur le support terpolymère par rapport à celle
observée sur PMMA (fig. IV-4).

112
ChapiTre IV: Élaboration en solution el en masse...

o S. aureus
0,8 o S. pyogènes
• S. epidennidis o

0,6

0,4

0,2

0
•• • •
°0 2 4 6 8
COO'/SO'
3

Figure IV-4 : Adhésion des Staphylococcus aureus, des Staphylococcus epidermidis eT


des Streptococcus pyogenes sur les terpolymères

Ils indiquent une très forte inhibition de l'adhésion par les terpolymères fonctionnels
dès lors que le rapport COO-/S03- est inférieur à 4. Cette inhibition est pratiquement totale
pour les Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogènes. elle est un peu moins forte pour
les Staphylococcus epidermidis. En revanche, pour les S. aureus l'inhibition est presque
supprimée lorsque le rapport est voisin de 7. Toutefois, nous ne disposons ici que d'un seul
point, et il importe de le vérifier avant toute conclusion.

1-3-3 Conclusion

Les tests de biospécificité ont pu être réalisés sur les films des terpolymères de
composition variable mais faible en motifs ionisables. L'étude a été réalisée in vitro pour
évaluer l'effet de ces matériaux sur l'inhibition, d'une part de la prolifération des cellules
McCoys, d'autre part de l'adhésion des bactéries types St aphylococcus aureus,
Staphylococcus epidermidis et Streptococcus pyogenes. Les résultats obtenus montrent que
l'inhibition de prolifération cellulaire est favorisée dans le cas des terpolymères d'hydrophilie
élevée ; elle est également fortement dépendante de la composition des terpolymères, un
maximum d'inhibition étant observé pour un rapport COO-/S03- compris entre 1 et 1,5.

L'adhésion bactérienne sur nos terpolymères est très faible pour un rapport COO-/S03-
inférieur à 4 et sensible au type de souche bactérienne testée. Par ailleurs d'autres facteurs,
liés à la composition superficielle des terpolymères en fonctions carboxylate et sulfonate,

113
ChapiTre IV : Élaboration en solution et en masse...

sont à prendre en considération notamment la charge électronégative, l'énergie de surface et


l'angle de contact. Il serait donc intéressant de déterminer ces paramètres pour chacun de nos
terpolymères et de voir leurs effets sur les activités protéines/cellules et protéineslbactéries.

On notera donc que parmi les terpolyrnères testés le Ter(l0/5) (transparent,


nD 20 = 1,442, H % =30,4, bonne tenue mécanique) est le candidat le plus favorable à une
application implant. Sachant que l'objectif de ce travail est atteint -élaboration d'un matériau
inhibiteur de la prolifération cellulaire et de l'adhésion bactérienne- il serait intéressant
maintenant de passer à la réalisation d'implant. Cependant, l'élaboration de cet implant n'est
envisageable qu'en masse et moulage par coulée du matériau. Nous avons considéré cet
aspect dans le paragraphe suivant.

II- SYNTHÈSE DE TERPOLY!\fÈRES EN ~fASSE

Pour préparer un terpolymère M..'t\1MlAISS~a en masse, il est nécessaire que le SSNa


soit soluble dans le mélange MMM1A. Malheureusement ce n'est pas le cas, mais la
solubilisation d'un sel métallique en milieu organique peut être obtenue par utilisation de
cryptands complexants des cations, et c'est cette voie que nous avons tentée.

/1-1 UTILISATION DE CRYPTAl\1DS

11-1-1 Utilisation du Pentaoxa-4, 7,13, 16,21-diaza-1,1 O-bic~'clo(8,8,5)


tricosane : (221)

Le cryptand est utilisé dans un rapport 1/1 par rapport à l'ion sodium ce qui permet
effectivement la solubilisation du SSNa dans le mélange MMA&1A. Pour la préparation du
terpolymère, nous avons cherché à obtenir une composition proche de celle de Ter (30/4) en
partant d'une charge 590/0 :M..'t\1A, 37o/c MA et 4o/c SSNa. La copolymérisation est effectuée
pendant 16 h dans un réacteur sous azote à 70°C et sous agitation. Nous avons synthétisé
deux types de terpolymères, l'un en absence d'agent de réticulation (TerMl) et l'autre
(TerM2) avec 2 % en masse de diméthacrylate d'éthylène glycol (EGDMA).

114
Chapitre IV: ÉlaboratirJ11 en solution et en masse ...

CH 3
1 ÇH 3
n] H 2C=C +n2 +n3 H 2C=C
1
1

COOCH 3 COOH

0,2 % en masse AIBN

sous N2

Les terpolyrnères obtenus sont extraits uniquement à l'eau puis séchés; le pourcentage
en terpolyrnère final est de 50 o/c pour le TerM1 et 76 % pour le TerM2. Cette différence
s'explique aisément par la réticulation qui ne permet que l'extraction à l'eau des chaînes à la
fois les plus counes et les plus hydrophiles.

L'analyse RMN des terpolymères après extraction donne une composition de 40%
MMA, 50% MA et 10% SSNa différente de celle que nous attendions (Fig. IV-5).
La teneur plus forte en motifs acide méthacrylique vient du fait qu'en masse le rapport
de réactivité du MA (1,55) est beaucoup plus élevé que celui de M.M:A (0,55) et que de
longues séquences de motifs MA sont formées, avec également un enrichissement global du
terpolymère en ces motifs. Ceci est illustré sur la figure IV-6 qui compare les pourcentages
de triades MAM,AMA formées en fonction de la conversion dans le cas des polymérisations
dans le DMSO (Ter 30/4) et en masse.
Par ailleurs l'analyse RMN nous indique que quel que soit le système étudié la
conversion n'est pas totale. La partie soluble dans l'eau ne contient que des chaînes riches en
motifs hydrophiles et les deux monomères résiduels MA et SSNa (Fig IV -7). Le
méthacrylate de méthyle non copolymérisé a été éliminé lors du séchage sous vide à 60°C de
la fraction principale insoluble dans l'eau.
115
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...

/2

H aromatiques

.coog

T""",.,f"T"I"""",.,....,.,.j;.'it'itflif"'PTT"l"'l .... ~"'T? 'ii '1.1' ,Iii ;'I • ...,.,.,...,.,.".,""'""T1I' i'


I~.O 12.0 Il.0 10~ 1.0 l.O '.Il LO ~
(p;>"!l)

Figure [V-S : spectre RMN 1H (200MHz.) du terM1 effectué dans le DMSO-d6


Tnades cenlrees M'"

100

90

!O

70

60

(a) sc
40

30

20

10

0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 O.S 0.6 0.7 O.! 0.9 1,0
CDnvt~jot'l

Triades centrees 101...

100

90

!O

70

60
....w ..""'·........~....
(b) so '\ \
40

30
...... -",......
~
.s>
"'''/:i!.~
20 \
10

o
0.0 C.' 0.2 C.) O.. O.S 0.6 0.7 O.! 0.9 1.0

Figure IV-6 : Pourcentages des triades centrées MA enfonction de la conversion dans le cas
des copolymérlsations dans le DA1S0 (Ter 30/4) (a) et en masse (b)
116
Chaoiire IV: Élaboration en solution et en masse ...

-OCl:i3 (PMMA.) + Hcryptand


DOH
/2

ClC1:i3(MA)

H aromatiques Il
(SSNa + PSSNa)

e:o ::5 Ù "Ù 'Ù" ~!," Ù""Ù""Ù""'Ù" ',Ù"""is "'io'·"·'Ù'i,"Ù"'·'D'i"'riD"':.o.s'"


~~~)

Figure IV-?: Spectre RMN IH (200MH:.) de la fraction soluble dans D20

Les matériaux TerM 1 et TerM2 obtenus sont transparents à l'état sec mais
malheureusement opaques à l'état hydraté. Ceci s'explique encore par le caractère séquentiel
de la distribution des 1'v1A, et donc vraisemblablement par une très imponante hétérogénéité
des zones hydrophiles et hydrophobes le long des chaînes, A l'état sec le matériau est
homogène et donc transparent, tandis qu'à l'état hydraté on a une démixtion de domaines
hydrophiles de grandes tailles conduisant à l'opacité des matériaux.

Pour remédier à cela nous avons cherché à diminuer encore la teneur en MA dans le
terpolymère. Nous avons cette fois remplacé le cryptand (221) par un éther couronne moins
onéreux que le précédent.

11·1·2· Utilisation du Pentaoxa·1,4,7,10,13 cyclopentadécane (éther


15·couronne·5)

Dans le cas de l'éther l â-couronne-S, le SSNa complexé à la stoechiométrie n'est pas


totalement soluble dans le mélange MMAlMA, et l'éther 15-couronne-S doit être utilisé en
excès (2/1). La charge initialement choisie en monomères est en moles de 89,5 % MMA, 9
'le MA et 1,5 o/e SSNa (3 % d'éther couronne). Le mélange réactionnel est préparé comme
précédemment mais cette fois il est coulé dans des moules en polypropylène et la
copolymérisation est réalisée dans un four à 70°C. Les films obtenus sont des disques de 14
mm de diamètre (annexe 1).

117
ChapiTre IV: Éla!Jorc:ioll Cil SOIUTioll et 01 masse...

0.2 % en masse AIBN


sous N2
70°C

Le terpolyrnère brut, caractérisé par R..\1N 1H, indique des traces de monomère
résiduel, exclusivement de MMA, et donc une incorporation complète de MA et SSNa
(fig. IV -8).

,,
12 10
'. '0

Figure 1\1·8: Spectre RMN lH (250 MHz) du TerM3 effectué dans du DMSO-d6
118
Chapitre /V : Élaboration en solution et en masse...

Le terpolymère obtenu (Ter M3) qui a donc la composition de la charge (89,5/9/1 ,5)
possède les mêmes caractéristiques optiques que les matériaux précédents, c'est à dire
transparent à l'état sec et opaque à l'état hydraté malgré une teneur en motifs hydrophiles
beaucoup plus faible que celle de TerM1 et TerM2.

On notera par ailleurs un autre inconvénient lié à la toxicité du cryptand. Ceci nous a
incité à chercher d'autres voies pour préparer des terpolymères en masse. Une des solutions
trouvées est de remplacer le SSNa par un styrène sulfonate d'ammonium plus soluble dans
les solvants organiques et donc à priori dans le mélange ~1~1~1A. et donc d'éviter ainsi
l'utilisation d'un cryptand.

11·2 POLYMÉRISATION EN MASSE SAl\~S CRYPTAl~;D : UTILISATION


DU STYRÈl'lE SULFOl\7ATE DE TRIÉTHYUJfAfOl\7IU.'1

11·2·1· Préparation du styrène sulfonate de triéthylamrnoniurn (SSA)

La synthèse du monomère SSA s'effectue par traitement à la triéthylamine de l'acide


styrène sulfonique préalablement déplacé de son sel de sodium par addition de Hel
stoechiométrique dans le THF. Le détail sur la synthèse et le traitement du SSA est reporté en
annexe 1.

H
H THF
-,
1
1
., NaCI
H2C~
HCI +
H2C~
+

S03 H
S03 Na

H THF H
1 ., 1

H2C~+
+ N(CH 2CH3b
H2C~
~I
~

S03 H S03NH(CH2CH3b

Après un séchage rigoureux, le SSA est récupéré sous forme de poudre jaune
hygroscopique avec un rendement de 93 0/0. La caractérisation du sel de triéthylammonium
est réalisée par RMN ]H (fig IV-9), et montre que le produit est pur.

119
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...

ri

i i' 17:S i': ':0' i i e~" , •6:0 1 l , '~~' , i 1 s:o' i , '~~ 1 i i • ,,~ i i , \ ~~' i i '~~D' , i ; 2:S 1 JI' 10 1 Iii I~' i , i 1:0 '
~m)

Figure IV·9: Spectre RMN lH du SSA (250 MHz) réalisé dans D20

II·2·2 Terpolymérisations

Nous avons synthétisé des terpolyrnères MMAIMA/SSA en panant de mélanges de


monomères de composition variable (tableau IV-4). Les monomères sont copolymérisés
dans des conditions de synthèse identiques à celle de TerM3 (annexe I). Nous avons d'abord
opéré sans réticulant pour vérifier si dans ces conditions, il était possible d'obtenir des films
transparents.

MMA (o/e) MA ('7c) SSA(o/c)


TerM4 88 10 2
TerM5 85 la 5
TerM6 80 15 5

Tableau IV-4: Charges initiales en monomères pour les différents terpolymères

120
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...

CH
1 3
n, H2C=Ç +
COOCH 3

0,2 % en masse AIBN

sous N2

A l'état sec, les films obtenus sont hétérogènes avec des zones opaques et des zones
translucides. Cette hétérogénéité est d'autant plus marquée que la charge de départ en
monomères ionisables est importante. Nous n'avons pas eu le temps, dans le cadre de ce
travail, d'approfondir ce comportement. Il faudrait évaluer les modifications de réactivité
introduites par le sel d'anunonium et réétudier la terpolymérisation.

1/·3 CONCLUSION

Nous avons dans cette étude réalisé la synthèse en masse des matériaux terpolymères
en utilisant deux approches.

La première consiste à utiliser un cryptand qui par complexation du sodium solubilise


le SSNa dans le mélange MMAIMA. Quel que soit le cryptand utilisé, les films de
terpolymères sont transparents à l'état sec et opaques à l'état hydraté. Ceci a été justifié par la
très. grande réactivité de l'acide méthacrylique en masse (rMA/MMA = 1,55 ;
rMMA/MA =0,55). Les chaînes formées présentent une distribution séquentielle en MA qui
favorise à l'état hydraté la démixtion de domaines hydrophiles diffusants, ceci quelle que soit
la composition de départ.

La deuxième voie consiste à utiliser un sel de triéthylanunonium (SSA) au lieu d'un sel
de sodium (SSNa). Malheureusement dans ce cas la copolymérisation est vraisemblablement
très hétérogène et les films obtenus ne sont transparents ni à l'état sec. ni à l'état hydraté.
121
Chapitre IV: Élaboration el! solution et en masse...

La technique en masse demeurant la plus réaliste pour un développement, il faudrait


modifier le système de terpolymérisation pour augmenter le caractère statistique de la
distribution du 1\1A le long des chaînes. Dans la mesure où, par la technique de coulée, on ne
peut pas jouer sur une sous alimentation continue en 1\1A dans la charge, il faudrait modifier
le motif MA pour diminuer sa réactivité. Peut-être l'utilisation du sel de sodium crypté
permettrait-elle ce contrôle, mais ceci reste à étudier.

III· CONCLUSION DU CHAPITRE IV

Dans ce chapitre, nous avons élaboré des terpolymères à teneur faible mais variable en
motifs ionisables (inférieure à 15 o/e). Ceci nous a permis de moduler les propriétés de ces
terpolymères et d'obtenir des films transparents, hydratables mais insolubles dans le milieu
de culture.

L'étude de la biospécificité de ces films s'est révélée prometteuse. Les résultats in vitro
ont montré que l'inhibition de prolifération cellulaire dépend à la fois de l'hydrophilie et de la
composition des terpolymères. Quant à l'adhésion bactérienne, elle est inhibée sur les
terpolymères présentant un rapport COO-/SO; inférieur à 4. Parmi les terpolymères testés, le
Ter( 1015) présente un maximum d'inhibition de prolifération cellulaire et d'adhésion
bactérienne, associé à d'autres propriétés intéressantes (transparence, no 2ü = 1,442,
H =30A 0/0, bonne tenue mécanique).

Par ailleurs, nous avons étudié la faisabilité d'une élaboration du terpolymère en masse
puisque c'est la technique la plus réaliste de fabrication de l'implant (moulage par coulée). li
s'est avéré que les terpolymères préparés en masse, obtenus soit par utilisation de cryptands
soit en utilisant un sel d'ammonium, conduisent à des hydrogels opaques. Ceci est dû
essentiellement à la grande réactivité du MA en masse engendrant une distribution
séquentielle des motifs correspondants et donc une demixtion de domaines hydrophiles
suffisamment importante pour les rendre diffusants.

122
CONCLUSION GtNDALlB
Conclusion générale

L'objectif de notre travail concernait l'élaboration d'un JOL susceptible d'inhiber la


prolifération cellulaire entre l'implant et la capsule postérieure, cause de la cataracte
secondaire.

L'étude bibliographique présentée dans la première partie de ce mémoire, nous a


conduit dans le choix du matériau utilisable en implant intra-oculaire. Celui-ci doit présenter
un bon compromis entre les propriétés optiques, mécaniques et biospécifiques, tout en
respectant précisément les points suivants:

- transparence,
- stabilité dimensionnelle,
- biocompatibilité,
- inhibition de la prolifération cellulaire.

Nous en avons conclu que les matériaux hydrogels sont susceptibles de répondre aux critères
précédents. Les problèmes que peut présenter ce type d'implant (stabilité géométrique, tenue
mécanique variable et indice de réfraction limité) nous ont semblé maîtrisables par le contrôle
de la reprise d'eau des hydrogels.

Nous avons ainsi choisi d'élaborer des matériaux fonctionnels à base de PMMA,
contenant des fonctions carboxylate et sulfonate adaptées au contrôle de la prolifération
cellulaire, fonctions issues des comonomères acide méthacrylique et styrène sulfonate de
sodium.

La difficulté de ce sujet est qu'il s'appuie sur plusieurs domaines scientifiques à la fois
fondamentaux et appliqués. La maîtrise de la synthèse, de la composition et des propriétés
attendues de ces terpolymères a supposé de cerner les problèmes, et la première partie de
notre travail a consisté à étudier les hornopolymérisations radicalaires de !vL\1.A, MA et SSNa
dans le seul solvant adapté (DMSO) à 70°C.

Ceci nous a permis une approche du comportement et de la réactivité apparente des


monomères en fonction de leur concentration. Ainsi nous avons trouvé pour chacun des
monomères des domaines de concentration pour lesquelles le paramètre kp/{ki demeure
constant, condition indisponsable à un bon contrôle compositionnel et morphologique des
matériaux.

124
Conclusion générale

kpl-Ykt =0,232 (l/mol.sr-? ± 0,013 pour [1\L\1A] <1~3 mollI


kpl-Ykt =0,257 (lImol.s) 1/2 ± 0,016 pour [MA] <1~2 mol/l
kpl\fkt =0,256 (l/mol.sj-? ± 0,004 pour SSNa jusqu'à la limite de solubilité dans le D1\1S0

Nous nous sommes placés dans ces domaines (r[Mi] = 1 mollI) pour étudier la
copolymérisation des monomères deux à deux. Dans ce cas nous avons pu déterminer avec
précision les rapports de réactivité, en éliminant les variations potentielles dues aux effets de
concentration. Les rapport de réactivité obtenus (méthode de Kelen-Tüdos) sont:

rMMAlMA = 0,65 ; rMA/MMA = 0,14


rMMAlSSNa =1~ 16 ; rSS~aIMMA =0,54
rMAlSS~a = OA3 ; rSS~a/J\1A = 0,84

Ces valeurs montrent qu'il est possible d'obtenir des copolymères présentant une
distribution statistique et une composition homogène des macromolécules. Une bonne
concordance a été observée entre les valeurs expérimentales des compositions des
terpolymères et les valeurs théoriques obtenues à partir des rapports de réactivité et l'équation
de terpolymérisation, pour des concentrations totales en monomères allant de 1 à 2A mol/l. Il
est donc possible de prévoir précisément la composition du terpolymère et la distribution des
séquences en fonction de la charge de monomères et de la conversion.

Après cette étude plus fondamentale, nous nous sommes plus particulièrement
intéressés à l'objectif de ce travail qui est l'élaboration de matériaux biospécifiques. Pour cela
nous avons d'abord entrepris la synthèse d'un terpolymère modèle M..\1A/!\1A/SSNa riche en
motif ionisables. Nous avons mis au point un traitement par extractions successives à
l'acétone et à l'eau, qui nous a conduit à une fraction finale homogène en composition et en
masse molaire. Le terpolymère traité Ter (30/4) à l'état sec est transparent et d'indice de
réfraction n~o = 1,506. Les propriétés du Ter (30/4) à l'état hydraté n'ont pas pu être
évaluées puisque ce terpolymère est soluble dans le milieu d'hydratation à 37°C. Pour cela
nous avons été amenés à réticuler ce matériau par réaction catalysée par le TEAC du
diépoxyoctane (DEO) sur les fonctions acide des chaînes, L'utilisation de différentes
concentrations en agent de réticulation DEO nous a permis d'obtenir des terpolymères
présentant des taux de réticulation variables. La température de transition vitreuse et la reprise
d'eau des matériaux réticulés diminuent avec l'augmentation de la réticulation. Nous avons
expliqué ce phénomène par le double effet de cette réticulation qui, parallèlement à une
densification du réseau, diminue le taux des fonctions carboxylique responsables par leur
interactions de la rigidité du matériau sec et de l'hydrophilie du matériau hydraté. Cette voie

125
Conclusion générale

de réticulation thermique n'est vraisemblablement pas la meilleure pour atteindre un contrôle


précis et une bonne reproductibilité du gonflement et donc des caractéristiques géométriques
de l'implant.

Pour remédier à ce problème nous avons adopté une autre méthode de réticulation qui
est la voie photochimique. Nous avons tout d'abord élaboré un matériau photoréticulable
obtenu par copolymérisation des comonomères !\ll\1A, MA et SSNa avec le méthacrylate de
cinnamoyl 2-éthyle (CEMA), monomère synthétisé au préalable. Le quaterpolymère obtenu
après traitement est de composition 71 % !\1MA, 250/0 MA, 40/0 SS~a et 490 CEMA. Bien
que la réticulation photochimique n'ait mis en jeu que 560/0 des insaturations cinnamates
initiales, la reprise d'eau du matériau diminue après irradiation conduisant alors à une
augmentation de l'indice de réfraction. La comparaison des deux méthodes de réticulation
montre que le processus de photoréticulation est plus intéressant, plus efficace et plus
pratique. De plus le contrôle des propriétés de l'hydrogel semble plus aisé à obtenir, celles-ci
ne dépendant que d'un seul paramètre qui est la densité du réseau.

Pour l'élaboration de matériaux plus réalistes pour la réalisation d'implants, nous


avons élaboré des terpolymères à teneur faible et variable en motifs ionisables. Ceci nous a
permis de moduler les propriétés de ces terpolyrnères et d'obtenir des films même non
réticulés qui demeurent insolubles dans le milieu de culture. L'étude in-vitro réalisée sur les
films des différents terpolymères a montré que l'inhibition de prolifération des cellules
McCoys dépend à la fois de l'hydratation et de la composition du terpolymère, tandis que
l'adhésion bactérienne est inhibée sur tous les terpolymères à l'exception du Ter (14/2) et
dépend sensiblement de la nature de la souche bactérienne. Parmi les terpolymères testés, le
Ter(10/5) s'est révélé prometteur puisqu'il présente à la fois un maximum d'inhibition de
prolifération cellulaire et une adhésion quasi-nulle des bactéries. On notera également qu'il
présente des propriétés intéressantes (transparence, n~ = 1,442, taux d'hydratation de
30,40/0, bonne tenue mécanique)

Enfin, nous avons étudié l'élaboration des terpolymères en masse, sachant que la
technique de moulage par coulée est la plus adaptée à une réalisation industrielle. Cette étude
nous a montré que quelle que soit la méthode suivie -utilisation de cryptands ou du sel
d'ammonium- pour la préparation des terpolymères en masse, les hydrogels obtenus sont
opaques. Nous avons expliqué ceci par la grande réactivité du MA en masse conduisant à
une distribution séquentielle des motifs MA et donc à une démixtion de domaines
hydrophiles suffisamment gros pour être diffusants.

126
Conclusion générale

Une étude beaucoup plus poussée reste à effectuer sur la mise au point de la synthèse
en masse. TI faudrait modifier le système de terpolymérisation pour augmenter le caractère
statistique de la distribution du ~1A le long des chaînes, comme par exemple utiliser le MA
sous sa forme de sels cryptés. Il serait également intéressant de mettre au point un système
réticulable photochimiquement. Toutefois le développement d'un tel matériau supposerait
d'augmenter encore la réticulation et de diminuer le taux d'hydratation à l'équilibre afin
d'atteindre les indices de réfraction compatibles avec un bon compromis épaisseur-correction
optique. Ceci serait possible par augmentation de la teneur en chromophore CE~1A dans le
matériau.

127
Annexes

ANNEXE 1

MODE OPÉRATOIRE
2· PRÉPARATION DU Ter(30/4)

0,6 mol C1é AIBN


DMSO

CH 3 COOH

Dans un ballon tricol muni d'un réfrigérant, d'un desséchant et d'une entrée d'azote,
nous avons introduit 40ml de DMSO fraîchement distillé, 8 g (0,08 mol) de MMA, 4,01 g
(46,7 10-3 mol) de MA et 1,37 g (6,7 10-3 mol) de SSNa. Après barbotage de la solution
pendant 30 minutes, 130 mg (0,8 10-3 mol) d'AIBN recristallisé sont ajoutés.

Le mélange réactionnel est chauffé à 70°C pendant 16 h sous agitation et barbotage


d'azote.

Après précipitation du mélange réactionnel dans l'eau le polymère brut est séché, puis
traité comme suit:

- Extraction au soxhlet à l'acétone pendant 12 h

129
Annexes

- Élimination de l'acétone à 40 0 e sous vide pendant 48 h


- Extraction au soxhlet à l'eau pendant l2 h
- Évaporation de l'eau par sublimation
- Séchage à sooe sous vide pendant 60 h

Le pourcentage en terpolymère après traitement Ter(30/4) est de 66 o/c. Ce terpolymère


est caractérisé par RMN 1H et 13C et FfIR ; les fractions de polymère extraites sont
analysées par RMN lH.

3- PRÉPARATION DU CEMA

CI- ~-ç=6
o H
H-o ~ fi +

éther anhydre

pyridine

Dans un bicol de 2S0 ml muni d'une ampoule à brome et d'une garde à CaCI2, nous
dissolvons 6,3 g (0,38 mol) de chlorure de cinnamoyle dans 100 ml d'éther sec (mis sur fil
de sodium) ; 4,9 g (0,38 mol) de méthacrylate d'hydroxyéthyle (HE:\1A) distillé et 3,8 g de
pyridine (distillée et séchée sur tamis) diluée dans 100 ml d'éther anhydre, sont ajoutés
lentement goutte à goutte; l'ensemble est agité pendant 1 heure à température ambiante.

Après filtration, le solvant est évaporé. Le produit est extrait par une solution de soude
pour éliminer l'acide cinnamique formé au cours de la réaction. Plusieurs extractions à l'eau
se sont avérées nécessaires pour éliminer d'une part les traces de soude restantes susceptibles
de dégrader le CEMA, et d'autre part l'excès d'HEMA.

130
Annexes

Le CEMA pur est obtenu avec un rendement de 72 %. C'est un liquide visqueux,


limpide et légèrement jaune. Il présente un indice de réfraction nD 20 = 1,554.

3· PRÉPARATION DU QUATERPOLYlt1ÈRE (Quat(25/4)

0,6 mol % AlBN


DMSO

n'3
COOH CO
1
o1
(CH
1 2h
o1
CO
1
CH
Il

o
CH

Dans un ballon tricol muni d'un réfrigérant, d'un desséchant et d'une entrée d'azote,
nous avons introduit 40 ml de DMSO fraichement distillé, 8 g (0,08 mol) de MMA, 4,38 g
(0,051 mol) de MA, 1,5 g (7,27 10.3 mol) de SSNa et 1,89 g (7,27 1O·3 mol) de CEMA.
Après barbotage d'azote sec pendant 30 minutes, 140 mg (0,87 10. 3 mol) d'AIBN
recristallisé sont ajoutés.

131
Annexes

Le mélange réactionnel est chauffé à 70°C pendant 16 h sous agitation et barbotage


d'azote.

Le quaterpolymère final (70 0/0) est récupéré après précipitation du mélange réactionnel
dans l'eau puis séchage du précipité. Celui-ci est ensuite extrait successivement à l'acétone et
à l'eau. La méthodologie de ces extractions est identique à celle appliquée au terpolymère.
La composition du quaterpolymère déterminée par R11J~ 1H est de 71 % :tv1MA, 25 0/0
MA~ 4 % SSNa et 4 o/e CEMA.

4-PRÉPARATION DE TERPOLYMÈRES À FAIBLE TAUX DE


FO.\'CTION IO}·lISABLES

La préparation des terpolyrnères de faible fonctionnalité se fait de la même façon que


pour Ter(30/4), seule la charge en monomères varie. Dans le tableau ci-dessous, nous avons
indiqué les concentrations en monomères :tv1MA, :tv1.A et SSNa choisies pour chaque système.
L'AIBN est utilisé à une concentration de 0,6 % par rapport à la somme des concentrations
des trois monomères. La copolymérisation est menée à conversion totale sous barbotage de
N2 à 70°C.
En ce qui conserne le traitement des différents terpolymères, nous avons conservé la
même méthodologie que pour le Ter(30/4). Les deux premiers terpolyrnères ont été traités
exactement comme le Ter(30/4) tandis que dans le cas des terpolyrnères de composition
initiale 84/14/2 et 85/1 0/5, l'extraction à l'acétone est remplacée par l'extraction au
dichJorométhane. Quant aux quatre derniers terpolyrnères, ils ont été extrait uniquement à
l'eau.

Composition initiale [M.MA]a [MA]a [SSNa]a Traitement * Rendement


en monomères o/e molll mol/l mol/l (o/e)
:MMAlMAlS SNa
85/10/5 2,03 0,23 0,115 acétone/eau 56
93,1/2,3/4,6 1,95 0,048 0,096 acétone/eau 49
84/14/2 2,01 0,33 0,047 CH2C12/eau 78,6
85/10/5 2,03 0,23 0,115 CH2C12/eau 81
90/5/5 2,05 0, Il 0,11 eau 91,5
92,5/5/2,5 2.05 0,11 0,055 eau 92
90/8/2 2,04 0,18 0,045 eau 94
92/6/2 2~05 0,134 0,044 eau 93
Tableau A-]-] : Charge initiale en 1710110mères et traitement appliqué aux différents
terpolymères
132
Annexes

Le pourcentage en terpolymère final, après traitement, est présenté sur le tableau


précédent, il dépend de la nature du solvant d'extraction. Les terpolymères finaux sont
caractérisés par spectroscopie RMN et leur composition est déterminée également par
R~1N IH.

5- PRÉPARATION DU SSA

-.
H
H THF 1
NaCI
H2C~
1
+
HCI •
H2C~
+

S03 H
S03 Na

H THF H
1 1

H2C~+
+ N( CH2CH3b
H2C~

S03 H S03NH(CH2CH3b

Dans un ballon bicol de 500 ml, muni d'une ampoule à brome, nous avons préparé une
solution de SSNa à 0,14 mol/1 dans le THF, soit 3 g de SSNa dans 100 ml de solvant.
L'ampoule à brome contient 100 ml d'une solution de HCl dans le THF à 0,14 mollI
préparée par ajout de 1,23 ml d'une solution aqueuse de HCl à 35 o/c. Cette solution est
ajoutée goutte à goutte sous agitation. Un précipité blanc apparaît, il s'agit du NaCl qui est
éliminé ensuite par filtration. L'acide formé SS03H est isolé par distillation flash des
solvants et il est ensuite solubilisé dans du THF. 100 ml d'une solution de triéthylamine à
0,14 mollI dans le THF (soit 1,4 g de triéthylarnine) sont ajoutés goutte à goutte sous
agitation.

. Le sel d'ammonium quaternaire (SSA) est isolé par distillation flash du solvant puis
séché rigoureusement sous vide pendant 3 jours, en présence d'un desséchant. Le SSA est
obtenu sous forme de poudre jaune avec un rendement de 93 9é. Il est caractérisé par
R~{;~lH et FTIR. Hygroscopique, il est conservé sous vide statique en présence de CaCI2.

Il est à noter que la recristallisation du SSA s'est avérée difficile, pour ce faire il est
impératif de purifier les réactifs avant utilisation.

133
Annexes

6- SYNTHÈSE DE TERPOLYJ1ÈRES EN MASSE

+
Na crypté

0,2 % en masse AIBN


sous N2
70°C

n'2

Q
CH3
~I
+
S03 , Na crypté

Les différents terpolymères en masse ont été préparés par voie radicalaire. L'AIBN est
utilisé comme amorceur à 0,2 o/c en poids par rapport aux monomères.

Dans certains cas, nous avons additionné au mélange MMAIMAISSNa un cryptand, en


présence ou en absence d'un agent de réticulation EGDMA introduit à 2 % en poids par
rapport au mélange monomères. Le cryptand n'est pas utilisé lorsqu'on a remplacé le SSNa
par un sel de triéthylammonium SSA.
Les réactifs purs sont mélangés et barbotés à l'azote pendant une demi heure. Le
mélange réactionnel est mis ensuite dans un réacteur scellé et la copolymérisation est
effectuée sous vide statique à 70°C sous agitation.

Dans le cas des TerM3, M4, M5 et M6, la mélange réactionnel est préparé de la même
façon que précédemment, il est coulé ensuite dans des moules en polypropylène. Tout ceci
doit se faire sous atmosphère d'azote. Les moules contenant le mélange de polymérisation
sont fermés sous pression et mis dans l'étuve à 70°C.

134
Annexes

mMMA (g) mMA (g) mSS!'\a (g) éther 221 (g) EGD1\1A (g)
couronnee g)
Ter1\11 3 1,88 10- 2 2 10- 3 - 0,67 0,06
TerM2 3 1,88 10- 2 2 10- 3 - 0.67 -
TerM3 3 0,26 0,1 0,22 - -
Tableau A-I-2: Quantitéde monomères utiliséedans la synthèse des terpolymères
TerMl, TerM2 et TerM3

mMMA (g) mMA (g) mSSA (g)


TerM4 5 0,49 0,32
TerM5 5 0,59 0,84
TerJ\16 5 0,8 0,89
Tableau A-I-3: Quantitéde monomères utilisée dans la synthèse des terpo/ymères
TerM4, TerM5 et TerM6

135
Annexes

A~I\EXE II

ANALYSE PHYSICO-CHI!\1IQUE

RÉSONANCE MAGNÉTIQUE NUCLÉAIRE

Caractérisation

Les spectres de R.MN 1H et 13e des produits de synthèse ont été réalisés dans le
DMSQ d6 sur les spectromètres du laboratoire:
- VARIAN EM 390 (lH : 90Mfu)
- BRUCKER AC 200 (lH: 200 ~1Hz; Be: 50 ~1Hz)
- BRUCKER ARX 250 (lH : 250 MHz; l3e : 62,5 MHz)

Les spectres des différents matériaux ont été réalisés dans le DMSQ-d6, les
échantillons à analyser sont rigoureusement séchés. La présence du pic d'eau à 3,4 ppm
provenant soit du traitement des matériaux soit du D~1S0-d6 fausserait le dosage des motifs
M~1A. Les attributions de nos matériaux sont obtenus à partir des spectres des
homopolymères (Fig. A-Il-l).

oC1i.3

<H~
1
1

\
'\
J\ (a)

aCh:!
-cccs
~ ~~. f\
./~0fL (b)

H~_(p.>ll)
<ll2-

L J~
-es-
(c)

I~C Ile 1ie

7.0 e0 .::
)~JJ~~.~ l:j' 1:0 '
(d)
(;;-;

Figure A-Il·] : Superposition des spectres RM,V JH des homopolymères PA1MA (a),
PA1A (b), PSSNa (c) et du Ter(30/4) (d).
136
Annexes

Suivi cinétique

Les expériences d'homopolymérisation, de copolyrnérisation et de terpolyrnérisation


ont été réalisées par spectroscopie RMN (ARX 250 MHz), en sonde de 5 mm (proton) ou en
sonde de 10 mm (carbone). La préparation des mélanges réactionnels est réalisée en boite à
gants à partir du DMSO-d6 dégazé sous vide réduit et des réactifs (monomères et AIBN)
préalablement purifiés et dégazés sous azote sec. Le tube contenant le mélange réactionnel,
est chauffé dans la sonde à 70 ± 1"C à l'aide d'un courant d'air chaud passant sur une
résistance chauffante. La température est mesurée sous le tube R1vL~ par un thermocouple.
Grâce à une régulation électronique, on obtient une bonne stabilité de la température du tube
de RMN. L'agitation se fait par la rotation du tube dans l'appareil. Les concentrations en
monomères sont suffisantes pour effectuer un enregistrement avec 32 acquisitions (en moins
de 60 secondes). Ceci permet d'avoir un grand nombre d'enregistrements. Tous les signaux
sont traités ultérieurement par une transformée de Fourier. A l'aide de cette technique, on
examine la décroissance des raies caractéristiques des protons vinyliques de nos monomères
en fonction du temps par rapport à la raie d'une reférence (hexaméthyldisiloxane HMDS).

Suivi de décomposition de l'AlEN kd


La consonunation de l'AIBN est suivie par R..1'vfN du carbone (OÇH3 = 22,5 ppm) à 70°C.
En plus de l'AIBN (7,87 1O- 3g), le tube de ~\1.~ contient du MMA (0,8 g) et du DMSO-d6
(2,145 ml). Le résultat de ce suivi nous a permis de tracer In[AIBN] en fonction du temps à
partir de l'équation In[AIBN] = In[AIB!'i]o • kdt et d'en déduire kd 7,9 10- 5 S-I.

ANALYSE CALORIMÉTRIQUE DIFFÉRENTIELLE (DSC)

La température de transition vitreuse des matériaux Tv a été mesurée par un appareil de


DSC 12E dont la cellule de mesure est présentée par la figure A-II-2. Il repose sur la mesure
de flux de chaleur, se dirigeant du four aux emplacements réservés à l'échantillon et à la
référence.
;ç:::Z::Z=::S:::Z::Z::::Z:::Z==ilr- Couvercle de lour
Echanlillon (Tl)

Flux de chaleur vers


réchanlillon

Four (Tc) -li~:::::;::;:::::;!::=.::::::::z::.ir- Four (Tc)

FilS en consiarua»

11
1.I~s:.:'e ce la Ii,nsjon cé::-rée par le lhermccc:.:;:>le U en ilV

Figure A-II-2 : Schéma de la cellule de mesure


137
Annexes

Les échantillons sont séchés préalablement sous vide pendant 48 heures à 60°C. Les
poudres de matériaux sont mis dans des capsules en aluminium et introduits dans le four. Un
premier passage est effectué à lO°C/min entre 20 et 20ü cC. Un deuxième passage, à la même
vitesse, entre 20 et 350°C s'est révélé nécessaire pour pouvoir mesurer la Tv du matériau.

INFRA-ROUGE PAR TRANSFOR!\fÉE DE FOURIER

Les caractérisations FfIR des différents matériaux ainsi que le suivi cinétique de la
réticulation thermique et photochimique ont été réalisés sur un appareil BRUCKER IRFT
IFS 45. En général, les échantillons sont déposés sous forme de films minces sur des
pastilles de KBr par évaporation du solvant de la solution polymère.

- Calcul du taux de fonctions époxy disparues pendant le traitement thermique:

La disparition des fonctions époxy est quantifiée par la diminution de la bande à


840 crrr l- Cette bande vient se superposer sur une raie déjà existante sur le spectre du
terpolymère (30/4), celle-ci correspond à des liaisons non affectées au cours de la réaction de
réticulation (y (a-CH3)). Pour calculer le taux de fonctions époxy, les absorptions ont été
normalisées et nous avons soustrait de l'intensité de la bande corespondante celle de la bande
du terpolymère.

Exemple de calcul pour Ter(30/4) réticulé:

~ _ (A8401A6oo)t - (A8401A600)Ter(3014)
Co - (A8401A6oo)to - (A8401A600)Ter(3014)

VISCOSIl\1ÉTRIE

Les études de viscosité ont été réalisées à l'aide d'un viscosimètre d'QSW ALD (fig A-
II-3). Celui-ci est constitué d'un capillaire de diamètre variable, selon la densité du solvant
utilisé.

138
Annexes

~Rl
_R2

Viscosimètre d'OSnl'ALD

L'opération consiste à passer le liquide (0,45 ml) à travers le réservoir A, à température


fixe 30°C, et à mesurer le temps d'écoulement entre les repères RI et R2.

Détermination de la viscosité des monomères

La viscosité mesurée dans le cas des monomères est une viscosité cinématique
exprimée en mmvs et définie par :
ll=t.K

K : est une constante propre au viscosimètre; par exemple pour un calibrage de 150,
K =0,0369 rnm-/s? et pour un calibrage de 100, K =0,01448 rnm-/s?

t : est le temps d'écoulement entre les repères RI et R2 de la solution du MMA ou MA,


dans le DMSO ou le cyc1ohexane, à différentes concentrations.

Détermination des masses apparentes viscosimétrique des matériaux

Dans le cas de polymères, nous avons mesuré la viscosité inhérente définie par:

ln llinh =Cl Ic ).ln tlto

Des solutions de polymères sont préparées dans le DY1S0 à 1 'ic (1 Og/l). On mesure
tout d'abord le temps d'écoulement du solvant to et ensuite on effectue plusieurs mesures
pour chaque solution de polymère (1 o/e) dans le but d'obtenir une valeur de t reproductible.

139
Annexes

L'objectif de cette étude est d'évaluer une masse viscosimétrique apparente pour nos
polymères. Pour cela nous avons utilisé la relation de Mark-Houwink :

en prenant [11] égale à Tlinh

Nous allons utiliser un étalonnage PM.\1A!DMSO pour calculer "a" et "K". Les masses
que l'on déterminera pour divers matériaux seront données en fonction de cet étalonnage.

EtaJonna~e P1\1MAIDMSO

PMMAN° Mn Tl inh
1 33700 0.01008
2 60500 0,01466
3 79000 0,01831
4 127000 0,02072
5 inconnue 0.02009

-3,8
-3,9
[
1

1
-4
-4,1
[
1

]
;- -4,2 L
-4,3
-4,4

-4,5
-4,6
10,4 10,6 10,8 11 11,2 11,4 11,6 11,8
InM

Figure A. 11-4 : Variation de la viscosité enfonction de lnbâ.

A partir de la droite ln Tlinh = f(lnM) nous avons tiré les coefficients de la loi de Mark-
Houwink : ln Tlinh = ln K + a ln M : a = 0,56 et K = 3,05 10.5

La masse inconnue du PMMA est estimée à 108 320 g/rnol, cette masse est comparable
à celle déterminée par chromatographie d'exclusion stérique (SEC) dans le dichlorométhane
(Mn =100000 g/mol).
140
Annexes

Masses viscosimétrigues apparentes Mv d'homopolvmères en éaui\'aJent PMMA

Hornopolyrnère ln Tl inh M v g/mol


PMMA -3,90759 lOS 300
PMA -3,59496 190000
PNaSS -3,009 540000
Masses viscosimétrigues apparentes des différents matériaux en éQuivalent PM1v1A

Matériau ln Tl inh Mv g/mol


Ter(l4/2) -2,96 600000
Ter(l2n) -2,25 2 120000
Ter(l0/5) -2,69 940000
Ter(3,517) -2,15 2500000
Ter(2/5) -2.26 900000
Ter(5/2) -3,16 420000
Ter(S/2) -3,16 450000
Ter(6/2) -3,12 410 000
Quaterer(25/4) -2,49 1400000

Grâce à cette étude de viscosimétrie et à titre comparatif nous avons pu attribuer des
masses viscosimétrigues apparentes à nos matériaux.

ULTRA-VIOLET

Nous avons utilisé comme source d'irradiation un appareil "MINI-CURE"


commercialisé par PRL\1ARC (Grande-Bretagne). Cet appareil se compose d'un système de
lampes, d'un système support d'échantillons et d'une ventilation comme on peut le voir sur
Je schéma ci dessous:
évacuationde l'ozone

Î
1 .
lampes ( (0"') @ )
el réûecreurs
sortie
de la
plaque
LI~~==:--;;....~

~
-
-=::--
courroie
Di4
..
--,,:;:~:=:.

~
L".:roduction
de la
plaque

~ :
1
entraînement de la COUo"7o::

Figure A·IJ·4 : Schéma de l'appareil d'irradiation Ultra- Violet


141
Annexes

Sous un carter métallique protégeant l'expérimentateur des radiations se trouvent deux


lampes à vapeur de mercure moyenne pression de 1200 Watts chacune produisant un
rayonnement étalé de 250 à 365 nm avec deux maximums d'émission à 254 et 365 nm.

Le système supportant les échantillons est composé d'un tapis roulant métallique. La
vitesse d'entraînement de la courroie est variable. Cene vitesse de défilement et le nombre de
passages sous les lampes déterminent le temps d'exposition des échantillons aux UV. Le
système de défilement doit fonctionner dès la mise en route des lampes pour éviter un
échauffement trop important des zones métalliques.

FIL!\1IFI CATI0 N

Nous avons réalisé des films de polymères par deux techniques différentes:

Des films ont été obtenus à partir de solution de polymère par évaporation du solvant.
Le choix du solvant et du support adéquats est une condition nécessaire pour obtenir des
films de bonne qualité. Parmis les solvants essayés (méthanol, éthanol, DMSO) nous avons
choisi le DMSO, le seul solvant qui a permis une élaboration de films exempts de défauts
(bulles et rugosité). Les films adhérent fortement aux supports en verre et en aluminium, il a
fallu utiliser des surfaces comportant des matériaux à très faible énergie superficielle et
permettant de décoller les films sans les abîmer. Parmi les supports qui ont le mieux permis
le décollage, on trouve les revêtements en téflon, le polypropylène et le polyamide. Des
moules en polyamide ont été retenus comme support pour l'élaboration de tous les films.

La solution de polymère concentrée à 10 % (masse par volume) est déposée dans des
moules dont les empreintes sont des disques de 14 mm de diamètre et 0~15 mm d'épaisseur.
L'ensemble est placé dans une étuve à 40°C sous pression réduite. L'évaporation du DMSO
dans ces conditions s'effectue à un rythme lent qui favorise la formation de films dépourvus
de défauts importants aussi bien en surface qu'à l'intérieur. Les moules ont, en général, été
maintenus dans l'étuve pendant un temps de deux jours à 40°C et un jour à SO°C.

La deuxième technique consiste à compresser le matériau en poudre à une température


supérieure ou égale à sa Tv sous 10 tonnes pendant 15 minutes.

ÉTUDE DU GONFLE~1ENT

L'hydratation d'un matériau, déterminée par pesée, est définie par la formule:

ID -m
H(%)= h s .100
mh

142
Annexes

Les films sont trempés dans une solution tampon de pH 7,4 à 37 cC. La masse du film
hydraté (rnj.), prise en considération, est celle mesurée à l'équilibre.

Pour mesurer la masse du film sec (ms), les films hydratés sont lavés à l'eau puis
séchés pendant 48 h dans une étuve sous pression réduite (40°C à 10-2 mm de mercure et mis
à poids constant).

Les mesures du taux d'hydratation sont systématiquement effectuées sur au moins cinq
films.

I!'DICE DE RÉFRACTION

Nous avons mesuré l'indice de réfraction des matériaux à l'aide d'un réfractomètre
Universel OPL. Le liquide à haut indice utilisé pour effectuer la mesure est le mono-
bromonaphtalène (n = 1,64). L'indice de réfraction mesuré à l'état hydraté peut être calculé,
en supposant que cet indice est une moyenne pondérée en masse de l'indice de l'eau nH20 et
du polymère npol y :

n =(l-w) npoly + w nH20

west la fraction massique d'eau contenue dans le film hydraté.


nH2ü = IJ34

143
Annexes

ANNEXE 3

RAPPELS THÉORIQUES SUR L'HOl\10POLYMÉRISATION, LA


COPOLYl\IÉRISATION ET LA TERPOLYl\IÉRISATION RADICALAIRE EN
PHASE HOl\10GÈI\"E

Dans ce paragraphe nous rappellerons les grandes lignes des mécanismes intervenant
dans l'homopolymérisation et la copolymérisation radicalaires. Cela nous permettra de
présenter les équations cinétiques utilisées par la suite.

A· HOJI0POLYMERISATION

La polymérisation en chaîne radicalaire est constituée d'une séquence de trois étapes:


l'amorçage, la propagation et la terminaison.

Amorca~e

kd
l -------------> 2R°
ka
ROeff+ J\1--------->R-Mo

Vd= -d[A]/dt = 1/2.d[RO]/dt = kd[A] [Ah = [A]a exp(-kd t)

Va = d[RMO]/dt = -d[R°eff]/dt = 2fVd Va = 2fkd[Ah

kd : constante de vitesse de décomposition (s- 1)


[A]a, [Ah: concentration initiale et à l'instant t en amorceur (mol/l)
[R 0] :concentration en radicaux primaires (mol/l)
R°eff : radical primaire efficace
RMo: radical formé par addition de R°eff sur le monomère M dite espèce amorçante
f: facteur d'efficacité

Propagation
kp
RMon + M ------> R11° n+1

Vp = -d[M]/dt =kp [MJt [M°Jt

[MO]t =I[RMO n] : concentration totale des radicaux à l'instant t (rnol.ll)


kp =constante de vitesse de propagation (l.molt.s-')

144
Annexes

Tenninaison
ktc
MOn + MO m ------> M n+m
ktd
MOn + MO m --------> Mn + Mm

ktc : constante de vitesse de terminaison par recombinaison (l.mol-) oS" 1)


ktd: constante de vitesse de terminaison par dismutation (l.mol-).s-l)

Vt = -d[MO]/dt = 2kt [M0p avec kt = ktc + ktd

Hypothèse de l'état stationnaire

La faible concentration en radicaux est supposée stationnaire au cours de la


polymérisation, Les vitesses d'amorçage et de terminaison sont égales, l'hypothèse de l'état
stationnaire conduit à :

Vp = -d[M]/dt = k p [Mh (fkcI[A]tlkt}°.5

En intégrant: ln [M]oI[M]t =2 kP/\!kt (f [A]o!kd)O,5 (l-exp( -kdtl2)

B- COPOLYMERISATION STATISTIQUE

La copolymérisation statistique est une polymérisation en chaîne dans laquelle deux


monomères se polymérisent de manière simultanée. Le mécanisme général est le même que
pour l'homopolymérisation, cependant, la réaction de propagation peut s'effectuer de
différentes manières.

. Considérons la copolymérisation entre deux monomères M] et M2 ; les différentes


possibilités d'enchaînement sont les suivantes:

-M(+M] ---------> -MIMI' kIl


-M(+M2 ---------> -M]M2' kl2
-M2' +M] ---------> -M2 M I ' k21
-M2' +M2 ---------> -M2M2' k22

145
Annexes

Les rapports de réactivité som définis à partir des constantes de vitesse k :

k k."
r
1
= -ll..
k
et r
2
=-'"-"
k
12 :2l

L'équation de copolymérisation ou équation de composition instantanée du copolymère


est obtenue à partir de :

ce qui conduit à :

d[MI] [Ml] f}[M]] + [M2J


d[M2J = [M2] f2[M2J + [Ml]

A un instant donné, la composition du copolymère est reliée à la concentration


instantanée des deux monomères ainsi qu'aux paramètres fJ et r2 ; fJ caractérise la réactivité
du macroradical M] .en croissance vis à vis des monomères M] ou M2.

En utilisant les fractions molaires instantanées F du copolymère et f du mélange de


monomères;

Avec f] =1 - f2 et FI =1 - F2
Cette équation nous permet de calculer la composition instantanée Fi du copolymère à
partir des rapports de réactivité et de la composition du mélange de monomères fi.

Détermination des rapports de réactivité

En posant x =[M IJ d[M IJ


[M2J et y =d[M2J
l' , . dl" . d .
equation e copo yrnensanon evient :

X x2
x--=r.-
y 1 Y

146
Annexes

Pour des conversions inférieures à 100/c, x peut être assimilé au rapport des
concentrations initiales dans le mélange et y au rapport des concentrations en motifs dans le
copolymère. A partir de cette équation, plusieurs méthodes permenent de déterminer les
rapports de réactivité.

Méthode de Fineman-Rcssû-U

X x2
En posant G = x - - et F =- l'équation devient: G =q F - r2
y y

C'est l'équation de Fineman-Ross. La courbe G =f'(F) permet d'accéder à q et r2.

Méthode de Kelen-Tüdos(122)

En posant 11 = ~ et ç =_F_ avec a =(Fmin.Fmax)O.5 l'équation devient:


a+F a+F

11 =(rj + r2/a) ; - ru«


C'est l'équation de Kelen-Tüdos. La courbe 11 =f(;) permet de calculer rI et r2.
1\1éthode de Tidwell-Mortimerû-êl

Cene méthode est basée sur l'équation de copolymérisation donnant FI en fonction de


fI et des rapports de réactivité. Elle permet de calculer, par une méthode non linéaire des
moindres carrés, le couple de rapports de réactivité pour lequel la courbe F =f(f) s'ajuste au
mieux avec les points expérimentaux.

c- TERPOLYMERISATION

La terpolymérisation est une polymérisation simultanée de trois monomères. Le


traitement mathématique de la terpolyrnérisation est très complexe puisqu'il fait appel à neuf
réactions de propagation, dont l'équation de vitesse est Rij =kij [MOi]~1j]

-Ml' +MI ----------> -Ml' kll


-Ml' +M2 ----------> -M2' kl2
-Ml' +M3 ----------> _M3' kl3
-M2' +MI ----------> -Ml' k~ l
-M2' + M2 ----------> -M2' k22
-M2' + 1\13 ----------> -M3' k23
-M3' + Ml ----------> -Ml' kn
-M3' + M2 ----------> -M2' k32
147
Annexes

avec six rapport de réactivité:

r12 =kll
k12
r13 =kIl
k13
r2l =k22
k21
r23 =k22
k23
r31 =k33
k31
f32 =kk"-3"23
Les vitesses de consonunation des monomères sont:

-d[MIJ/dt = VIl + V21 + V31

En considérant l'état stationnaire,

l'équation de composition du terpolymère se simplifie, et la composition instantanée est


exprimée par :

L'application des équations de terpolymérisation simplifiées ou non, en utilisant les


rapport de réactivité des systèmes à deux composants, permet de prévoir la composition
instantanée et moyenne du terpolymère. Les valeurs instantanées sont calculées directement à
partir des équations précédentes et les valeurs moyennes sont obtenues par sonunation des
valeurs instantanées sur l'intervalle de conversion considéré.

148
Annexes

Distribution des séguences

Le calcul est effectué selon un modèle du type Markov du premier ordre, pour lequel
l'addition d'un monomère est influencée par la nature de l'extrémité du macroradical en
CF ssance.

Soit Pij la probabilité conditionnelle qu'un macroradical Mi réagisse avec un monomère


M En posant MI == A, M2 == B et M3 == C nous définissons les différentes probabilités
c;: ..me suit:

k.. [A][B] [B]


P AB == .< =
k ll [A][A]+k:2 [A][B]+k 13 [A][C]

[Cl [A]
PAC == P AA ==
r1 3 [A] + [B]~ + [Cl
r1 2

[Cl
PBC == ---..;;......;'----
r2 3 [A]+r 2 3 [B]+[C]
r2 1

D _ [A]
; CA -

[A] + r3 1
r
[B] + r., [C]
~.
32

avec IPAj == IPBj == IPq == 1

La connaissance des probabilités conditionnelles PAB ainsi que les rapports de


réactivité ri et rj des couples (A, B), (B, C) et (A, C) permettent de calculer toutes les
probabilités d'existence des dyades et des triades d'un terpolymère M11M21M3. Par exemple
la probabilité d'avoir une séquence ABC est égale au produit de PAB·PBC·F A

L'informatisation de ces calculs pennet d'obtenir facilement la variation, en fonction de


la conversion, de la composition du terpolymëre (programme "terpol" réalisé par F. Subira)
et de la distribution des triades (écrit par J. Belleney).

149
Annexes

ANNEXE 4

ÉVALUATION DE LA BIOSPÉCIFICITÉ

CULTURE CELLULAIRE

A vant d'être utilisés en culture cellulaire, les terpolymères sont conditionnés. Tout
d'abord les lentilles sont lavées à l'eau (extraction au soxhlet à 60°C) puis avec une solution
de NaCl à 0,15 M (trois fois trois heures) rincées à l'eau puis lavées avec une solution de
tampon phosphate (PBS) à pH 7,4 (trois fois trois heures). Les lentilles conditionnées sont
placées sur les fonds de puits dans des boîtes de culture de 24 puits (Costar) et stérilisées
(UV 15 min). Les lentilles sont fixées au fond des puits par des anneaux coniques en
polytétrafluoroéthylène inerte vis à vis des cellules. Les lentilles sont incubées une nuit avec
du milieu D!vŒM (Gibco) puis incubées pendant une nuit avec du milieu (D!vŒM contenant
10 % du sérum de veau fœtal). Cene dernière incubation a pour but de permettre l'adsorption
des protéines sur le polymère. Les cellules Mc Coy (ATCC CRL 1696) sont cultivées sur
des membranes (ou lentilles) en terpolymère dans un milieu de culture composé de :

- 88 % de milieu non complet DMEM (Gibco)


- 10 % de SVF (sérum de veau fétal)
- 1 % d'antibiotique (Gibco)
- 1% de L-GLUT AlvfD\TE (Gibco)

Le milieu de culture doit contenir tous les élements nutritifs nécessaires aux cellules.
L'antibiotique est utilisé pour diminuer les risques de contamination des cellules.

L'ensemencement sur les lentilles se fait avec 1ml d 'une suspension à 50000
cellules/ml sur laquelle est ajouté 800 J.ll du milieu complet.

La cinétique est effectuée sur 6 ou 8 jours et le nombre de cellules détachées des puits
tous les jours ou tous les deux jours est compté à l'aide de COULTER COUNTER. La
prolifération de cellules sur les terpolymères étudiés est comparée à celle obtenue sur le
PMMA (tableau A-IV -1).

150
Annexes

terpolymère COO- /S03- inhibition (o/e) inhibition (o/e)


(8 jours) (6 jours)
Ter(2~3/7) 0.5 - 46
Ter(12/7) 1~ 7 - 64
Ter( 10/5) 2 86 66
Ter(14/2) 7 4 7
Ter(2/5) 0,4 76 47
Ter(5/2) 2.5 25 5
Ter(6/2) 3
Ter(8/2) 4 ° °
° °
Tableau A·N·J : Taux d'inhibition de prolifération des cellules McCoys en/onction du
rapport COO-/SOf des différents terpolymères

ADHÉSION BACTÉRIEl\?\lE

Les terpolymères sont conditionnés avec du NaCl 0,15 M (3 fois 3 heures), rinçage à
l'eau et 3 fois 3 heures dans du PBS ensuite ils sont stérilisés (UV 15 min). Les
terpolyrnères sont incubés dans 3 ml de PBSIBSA 0,4 g/l pendant 30 min, à température
ambiante et sous agitation rotative. L'adsorption de Fibronectine (20J,lg/ml Fn dans du
PBSIBSA) est effectuée pendant 1 heure à température ambiante. Un volume de 1 ml de
suspension bactérienne radiomarquée est ajouté aux terpolymères préadsorbés avec de la Fn.
L'incubation se fait à 37°C pendant 1 h et sous agitation rotative. Les bactéries non adhérées
sont éliminées par lavage. Le comptage de la radioactivité fixée sur les terpolymères permet
de calculer le pourcentage des bactéries adhérées par cm 2 de matériau (tableau A-IV-2). Les
bactéries testées sur les différents terpolymères sont: Staphylococcus aureus (souche Cowan
1), Staphylococcus épidermis ( souche KHJJ) et Streptococcus pyogenèse.

151
Annexes

terpolymère COO-/S03- Adhésion Adhésion Adhésion


S.aureus S.pyo~enes S.epideI1TÜdis
Ter(2,3/7) 0,5 0,015 0,012 -
Ter(12/7) 1,7 - - -
Ter(10/5) 2 0.046 0,017 -
Ter(14/2) 7 0)4 0,045 0,09
Ter(2/5) 0,4 - - -
Ter(5/2) 2,5 0.027 0,022 0,05
Ter(6/2) 3 0,0235 0,027 0,075
Ter(8/2) 4 0,051 0,04 0,09

Tableau A-N-2 : Adhésion des bactéries enfonction du rapport COO-/S03-


des différents terpolymères

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Numéro de notice : 043712304

Titre : SYNTHESE ET CARACTERISATION DE MATERIAUX


COPOLYMERES FONCTIONNELS POUR IMPLANTS INTRA-
OCULAIRES / ZOUBIDA AISSAOUI ; SOUS LA DIRECTION
DE JEAN PIERRE VAIRON
Mémoire ou thèse (version d'origine)
Auteur(s) : AISSAOUI, ZOUBIDA. Auteur
VAIRON, JEAN PIERRE. Directeur de thèse
Date(s) : 1997
Langue(s) : français
Pays : France
Editeur(s) : [S.l.] : [s.n.], 1997
Description : 162 P.
Num. national de thè 1997PA066005
se :

Thèse : Thèse de doctorat : SCIENCES APPLIQUEES/SCIENCES


MEDICALES : Paris 6 : 1997
Annexes : 123 REF.

Résumé : LE BUT DE CETTE THESE EST DE CONCEVOIR UNE


LENTILLE INTRA-OCULAIRE IOL A PARTIR D'UN
TERPOLYMERE METHACRYLATE DE METHYLE (MMA),
ACIDE METHACRYLIQUE (MA) ET STYRENE SULFONATE
DE SODIUM (SSNA) QUI APRES IMPLANTATION DANS
L'OEIL NE PROVOQUE PAS DE CATARACTE SECONDAIRE
(OPACIFICATION DE L'IOL). LE PREMIER CHAPITRE DE CE
MEMOIRE EST CONSACRE A UNE ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES MATERIAUX UTILISABLES EN
IOLS ET LES VOIES DE PREVENTION DE LA CATARACTE
SECONDAIRE. DANS LE DEUXIEME CHAPITRE, NOUS
AVONS PRESENTE L'ETUDE FONDAMENTALE QUI
CONSISTE A TROUVER LES CONDITIONS DE
CONCENTRATIONS POUR LESQUELLES LE
COMPORTEMENT ET LA REACTIVITE APPARENTE DES
MONOMERES DANS LE DMSO DEMEURENT STABLES.
CECI NOUS A PERMIS DE DETERMINER LES RAPPORTS
DE REACTIVITE DES COUPLES (MMA, MA), (MA, SSNA) ET
(MMA, SSNA) ET PAR SUITE DE PREVOIR LA
COMPOSITION ET LA DISTRIBUTION DES SEQUENCES DU
TERPOLYMERE MMA/MA/SSNA. LE TROISIEME CHAPITRE
EST CONSACRE D'UNE PART A LA MISE AU POINT DE LA
SYNTHESE ET DU TRAITEMENT D'UN TERPOLYMERE
MODELE RICHE EN MOTIFS IONISABLES ET D'AUTRE
PART A LA RETICULATION (THERMIQUE ET
PHOTOCHIMIQUE) ET A SON INFLUENCE SUR LES
PROPRIETES DE MATERIAUX SECS OU HYDRATES. DANS
LE QUATRIEME CHAPITRE, NOUS AVONS PRESENTE LA
SYNTHESE ET LA CARACTERISATION DE
TERPOLYMERES DE COMPOSITION VARIABLE EN
SOLUTION DANS LE DMSO. L'ETUDE DES PROPRIETES
BIOLOGIQUES DE CES TERPOLYMERES NOUS A PERMIS
DE DEFINIR LE MATERIAU BIOSPECIFIQUE REALISABLE
EN IOL. SACHANT QUE LA TECHNIQUE DE MOULAGE PAR
COULEE EST LA PLUS ADAPTEE A UNE REALISATION
INDUSTRIELLE, NOUS AVONS ETUDIE L'ELABORATION DE
TERPOLYMERES EN MASSE.

Autre(s) titre(s) : SYNTHESIS AND CHARACTERIZATION OF FUNCTIONAL


COPOLYMER MATERIALS FOR INTRAOCULAR IMPLANTS

Sujets : SCIENCES APPLIQUEES/SCIENCES MEDICALES :


PHYSICOCHIMIE DES POLYMERES/CHIRURGIE
BIOMATERIAU/LENTILLE
INTRAOCULAIRE/PREPARATION/METHACRYLATE DE
METHYLE COPOLYMERE/STYRENESULFONATE
COPOLYMERE/METHACRYLIQUE ACIDE
COPOLYMERE/TERPOLYMERE/POLYELECTROLYTE/COP
OLYMERE RETICULE/COPOLYMERISATION
RADICALAIRE/RAPPORT
REACTIVITE/RETICULATION/OPHTALMOLOGIE/ETUDE
EXPERIMENTALE
BIOMATERIAL/INTRAOCULAR
LENS/PREPARATION/METHYL METHACRYLATE
COPOLYMER/NK/STYRENESULFONATE
COPOLYMER/NK/METHACRYLIC ACID
COPOLYMER/NK/TERPOLYMER/POLYELECTROLYTE/CRO
SSLINKED COPOLYMER/NK/RADICAL
COPOLYMERIZATION/REACTIVITY
RATIO/CROSSLINKING/OPHTHALMOLOGY/EXPERIMENTA
L STUDY

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