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Aissaoui Z. Copolymères Pour Implants Intra-Oculaires SC (EVONIK HULS Biomatériau Biomédical Polymérisation Copolymérisation Terpolymère PMMA LRM)
Aissaoui Z. Copolymères Pour Implants Intra-Oculaires SC (EVONIK HULS Biomatériau Biomédical Polymérisation Copolymérisation Terpolymère PMMA LRM)
DOCTEUR
DE L'UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS YI)
par
Zouhida AISSAOUI
, ,
SYNTHESE
,
ET CARACTERISATION
,
DE
MATERIAUX COPOLYMERES FONCTIONNELS
POUR I~1PLANTS INTRA-OCULAIRES
à Ines parents
Ce travail 12 'aurait pas pu être réalisé sans l'aide de Monsieur J. BELLENEY pour
tout ce qui concerne la RM}/' Je remercie Madame A1. C01'/TASSOT pour les analyses
FTIR. Ces deux techniques 112 'ont permis de mener à bien ce travail dans une optique à la
fois fondamentale et appliquée.
Mes remerciements vont aussi au LRAI en particulier aux thésards qui ont effectués
les tests biologiques.
Un clin d'oeil aux membres de 1720n équipe avec qui j'ai eu des moments de plaisir
grâce cl l'humour de certains avec une attention particulière pour 1. GACH.4R.D.
Un grand merci cl mes amis du LCM avec qui j'ai passé des-moments Très agréables:
Adeline, Faysal, Vesna, Mahsa, Philippe. J'adresse une pensée à tous les autres membres
du laboratoire à qui je souhaite une bonne continuation.
INTRODUCTION 5
11-3-1 Silicone 13
II -3·3 Conclusion 22
111-] TECH/\/IQUE 22
IV.] GÉl\lÉRALITÉS 24
INTRODUCTION 37
1· ÉTUDE DES HOl\10POL Y~IÉRISATIONS DANS LE D1\IS0 38
IV- CONCLUSION 67
1·1·1 Synthèse 70
1·1·2 Caractérisation 71
1• 2 • 1 P r i n c i p e..•••.•...•..••..•••............••......••••....••..8 0
1·2·4 Conclusion 91
11·1·2· Utilisation
du Pentaoxa·1,4,7,10,13
cyclopentadécane : (éther 15·couronne·5).....•.•........•.. 117
.-\.NNEXES 127
I~TRODUCTION
Notre première approche du monde est essentiellement visuelle. Lorsque l'œil présente
des défauts, la correction se fait grâce au port de lunettes, de lentilles de contact, ou
d'implants intra-oculaires (IOLs).
2
Introduction
propriétés nécessaires pour introduire l'implant plié par une incision suffisamment petite à
l'intérieur de l' œil sans adhésion ni endommagement du tissu cornéen.
Le premier chapitre de ce mémoire sera consacré à une étude bibliographique sur les
lentilles intra-oculaires (JOL) et sur les matériaux inhibiteurs de la prolifération cellulaire.
Le chapitre Ill sera consacré dans un premier temps à la mise au point de la synthèse et
du traitement d'un terpolymère modèle MMAlMA/SSNa que nous avons volontairement
choisi riche en fonctions carboxylique et sulfonate. Ensuite nous nous intéresserons à l'étude
de la réticulation de ce matériau et à l'influence du taux de réticulation sur ses propriétés
physico-chimiques.
3
Chanitre 1.' L'œil et Irimplam intraoculaire
I~TRODUCTION.
Nous rassemblons ici tous les éléments nécessaires à une bonne approche des objectifs
de cette thèse. Ces données recouvrent de nombreux aspects notamment biochimique et
biologique.
Cet ensemble d'éléments nous permettra de mieux définir le cahier des charges des
biomatériaux, qui, dans notre cas, sont destinés à l'optique intra-oculaire, et de mieux cerner
l'approche de notre étude.
5
Chapitre 1: L'œil et l'implanT intraoculaire
Pour comprendre les impératifs concernant les propriétés nécessaires d'un matériau à
usage d'implant intra-oculaire (IOL), il est intéressant de présenter les éléments essentiels
constituant l'œil humain, dont un schéma de la coupe transversale est présenté sur la
figure 1-1.
~:------ SCltrot'Quc
~--(horOldl'
Pupille
Cristallin
Canal
de Sehlemn
Pr ecès ciliaires
Muscle ciliaire
fierf optiQue
Parmi ces éléments nous citons particulièrement ceux qui sont mis en jeu lors du
traitement de la cataracte secondaire: la cornée qui constitue le premier dioptre du système
visuel est caractérisée par une épaisseur variant de 0,5-0,7 mm et un rayon de courbure de
7-8,4 mm. Elle devra être incisée lors de l'opération de la cataracte. L'humeur aqueuse qui
est un liquide transparent remplissant l'espace entre la cornée et la face antérieure du cristallin
sera aussi impliquée. Il en est de même pour l'iris qui constituent un diaphragme et a pour
fonction de limiter la lumière incidente à celle nécessaire à la détection. Ceci est obtenu par
variation du diamètre de la pupille de 2 à 8 mm dans les conditions extrêmes d'éclairement.
Le cristallin est une lentille biconvexe, élastique et transparente avec un diamètre de 9,6
mm (± 0,4) de long et un diamètre antérieur/postérieur approximatif de 4,2 mm (± 0,5). Le
cristallin est principalement constitué de trois parties: une capsule, un épithélium et une
6
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire
substance cristalline (fig. 1-2). Cette dernière, constituée du cortex et du noyau, est le résultat
de la prolifération continue de l'épithélium.
CORTICAL F1BERS
Le cristallin possède un indice de réfraction évoluant de 1,36 sur les bords à 1,42 sur
l'axe. Les pôles antérieur et postérieur définissent l'axe géométrique du cristallin. Il est
responsable de l'accommodation, c'est-à-dire de la focalisation des images sur la rétine en
vision de près. Un œil normal doit former sur la rétine une image nette d'un point situé à
l'infini sur l'axe visuel sans accommodation. Dans le cas contraire l' œil présente des
anomalies dites amétropies sphériques : myopie et hypermétropie. Dans le cas de l' œil
myope l'image d'un objet éloigné se forme en avant de la rétine de l'œil au repos (fig. 1-3)
l' œil myope est donc trop convergent.
7
Chapitre / : L'œil et rimpla/lt intraoculaire
1
1
1
1
1
1
======:::t::t:;t:::::::::::~1 ,
Bien que l'usage des lentilles de remplacement IOLs ne remonte qu'à 1949, le concept
en est apparu bien auparavant (1798)(3). En 1949 Riddley a suivi médicalement des pilotes
ayant reçu dans les yeux des éclats de leur cockpit en polymère synthétique qui n'était autre
que du polyméthacrylate de méthyle (PMMA), et a noté que la réaction était minime. Dès
novembre 1949, Riddley(4) a introduit sa première lentille intra-oculaire en PMMA. Il lui a
semblé raisonnable de placer le cristallin artificiel en lieu et place du cristallin originel, c'est à
dire en arrière de l'iris. Tous les problèmes manifestés durant cette première génération de
lentilles de Riddley étaient liés à la forme de la lentille et à son poids, et non pas à la nature
du matériau. Comme les premières lentilles de Riddley avaient pour but d'imiter le cristallin,
8
Chapitre 1: L'œil et ['implant intraoculaire
elles étaient énormes et lourdes (fig. 1-5). Elles se plaçaient dans l'humeur vitré et tombaient
sur la rétine; les complications secondaires ont entraîné leur abandon.
Figure 1·5 : Schéma d'une lentille de Riddley (lère génération des lOLs)
implantée dans la chambre postérieure après extraction du cristallin(4).
9
ChapiTre 1.. L'œil et l'implant intraoculaire
~\
e 1as tic 1000
Elasti" t eee
Elast ie looe
(a) (b)
Figure /-8 : Lentilles implantées dans la chambre postérieure (4 ème génération des /OLs)
fixées dans le sulcus ciliaire (a) ou devant la capsule postérieure du cristallin (b).
10
Chapitre 1 : L'œil et l'implant intraoculaire
• Silicone
• Polyamide 6
• Polypropylène isotactique (PP)
Partie • Poly(fluorure de vinylidène) (PVDF)
haptique
·P:MMA
• Silicone, polyimide, polysulfone
·PHEMA
• Polyamide 6
Partie
·PVDF
suture
• Polvïéthvlène téréphtalate) (PET)
Pour qu'un matériau polymère soit utilisé comme implant intra-oculaire, il doit
présenter un cenain nombre de propriétés:
Propriétés optiQues
Propriétés phvsico-chimiQues
Propriétés biologigues
Il
ChapiTre 1: L'œil et l'implallT intraoculaire
Les lentilles intra-oculaires rigides sont sous une forme et dans un état physique
définitifs avant leur introduction dans l' œil. Les lentilles commercialisées sont réalisées
exclusivement en polyméthacrylate de méthyle présentant de bonnes qualités optiques. Les
différences entre les implants commerciaux résident dans le matériau utilisé pour la partie
haptique et dans la forme géométrique (7). D'autres matériaux ont été envisagés tels que les
polymères de méthacrylates fluorés (8) (fig. 1-9).
Avec: R = H (PMMA),
R = CF2CF3 (PPFPMA) : Polyméthacrylate de pentafluoropropyle,
R = CF2CHF2 (PTFPMA) : Polyméthacrylate de tétrafluoropropyle.
Une incision cornéenne limbique relativement longue (7 mm) est nécessaire pour
glisser la lentille et la mettre en position. Les lentilles rigides ne peuvent pas être déformées à
une température de 37°C pour faciliter l'introduction. Le risque de blessure du tissu oculaire
durant leur mise en place est toujours présent, et souvent l'adsorption de cellules cornéennes
à la surface du PMMA est observée.
12
Chapitre 1: L 'œil et /'impla1l1 intraoculaire
ellules épithéliales
Film de PTFPMA
Les matériaux utilisés pour les implants souples sont les silicones et les copolymères
acryliques (hydrogel ou non). Grâce à la très grande souplesse de ces matériaux, il est
possible de plier ou de rouler l'implant pour lui faire traverser une petite incision (3 à 4 mm).
L'implant ne reprend sa forme et ses dimensions normales qu'après sa mise en place dans
l'œil. La souplesse et la déformabilité de ce type d'IOL a permis de limiter l'ouverture du
oculaire et permet l'absence de fermeture de l' œil par des incisions accélérant la récupération
fonctionnelle.
II-3-1 Silicone
Ces dernières années, des IOLs en silicone ont été mises au point. Sur le tableau 1-2
nous avons présenté les IOLs conunercialisées et en cours de développement. En général ils
sont fabriqués à partir de polysiloxanes, le plus connu étant le polydiméthylsiloxane
(PDMS). Les implants sont réalisés en moulage par coulée à partir de précurseurs
difonctionnels vinylique et hydrogénosilane. La réticulation se fait par hydrosilylation à
l'aide d'un catalyseur au platine. Les précurseurs utilisés sont des copolyrnères de diméthyl,
diéthyl, voire diphénylsiloxanes selon l'indice recherché 0,41 pour le PDMS pur à 1,46
pour les copolymères). On est en fait limité dans l'introduction des groupes éthyle et
13
ChapiTre 1 .' L'œilet l'implanT intraoculaire
phényle, et donc dans l'indice, par l'augmentation résultante de rigidité. La figure 1-11
montre un exemple de formules des composés utilisés (9).
COMPOSAST A
=
m 0 ou plus
=
n 1 ou plus
=
1et m 0 ou plus
=
n 3 ou plus
Le rapport des composants AIB varie de 1/2 à 1/10.
Figure I-Ll : Précurseurs vinyl et hydrogénopolysiloxanes utilisés pour la fabrication de
silicones à haut indice de réfraction.
14
ChapiTre 1: L'œil e1/'implanr intraoculaire
15
ChapiTre 1: L'œil et l'implant intraoculaire
Un intérêt particulier est porté sur les IOLs en copolymères acryliques réticulés et
élastiques. Un tel implant peut être plié, enroulé ou déformé ayant et durant l'opération dans
la forme appropriée pour l'introduction dans l'œil par une incision étroite. Son élasticité
permet à la lentille de se détendre ensuite dans l'œil et de prendre avec sa géométrie initiale,
la position prévue pour elle. Certains copolymères acryliques hydrogels acquièrent une
souplesse variable selon leur hydrophilie et donc selon leur nature chimique. L'hydrogel est
réputé glisser dans l' œil sans que les cellules endothéliales cornéennes n'adhèrent à sa
surface. Son hydrophilie lui apporte une meilleure compatibilité avec le tissu oculaire. Dans
tous les cas les réactions inflammatoires postopératoires sont réduites voire même éliminées.
Une grande variété de caractéristiques (flexibilité, transparence, indice plus élevé,
éventuellement hydrophilie et bonne compatibilité avec les tissus vivants) peut être obtenue
en utilisant des comonomères différents, ceci justifie l'intérêt actuel croissant des hydrogels
pour les applications lOLo
(polymacon)
Ioltech P(HEMA-Ml\1A) Acrvstal - 1,47
Ioptex acrylique Elastacryl ACR365 1,48
PM11A+ester acrylique Acrylens - 1,47
aRC P(HEMA+~tflv1A+EGDMA) Memorylens U780A 1~48
PhvsIOL PHE!\1A - Closed J -
Storz hydrogel - P442 UV -
Tableau /-3 : Lentilles intra-oculaires souples en copolymère acrylique (hydrogel ou non)
commercialisées ou en cours de développement
16
ChapiTre 1: L 'œil et l'imp/aIlT intraoculaire
HEMA (18,19)
HEMAIN vinylpyrrolidone
HEMAIN vinylpyrrolidone/Mfvla
HE~Wacide méthacrylique "
HEMPJméthacrylate de 2-éthoxyethyle "
HEMNacide méthacrylique/méthacrylate d'isoburyle "
HEMPJméthacrylate de n-butyle "
HEMPJméthacrylate de n-hexyle "
HHEMNméthacrylate de n-octyle
HEMN méthacrylate de n-hydroxyoctyle
EMNacrylate de n-hexyle "
HEMNméthacrylate de n-hydroxypropyle
HEMNacétate de vinyle
HEMAJM:MAJacide méthacrylique (20)
Tableau 1-4: Formulations d'hydrogels, utilisées pour les IOLs, à base d'HEMA, MMA et
de dérivés acrylamide
17
Chapitre 1: L'cri! etl'imr1all1 intraoculaire
X: H, CH3, CI
y : H, CH3, C2HS. n-C3H7, OCH3, C6HII'
CI, Br, CH2Br, C6HS, CH2C6HS. SCH3
m : 0-2 ; n : O·S
R R
O~CH)H-Oto-1=CH'
~ 0
~~X
p > 1,6 (22)
R: H, CH3
X : halogène sauf le fluor
p : )-5 ; n : )-4
H,C- ~- COO-(CH, tm Y - Ar
> 1,549 (14)
X: H, CH3
Y: 0, S
m:O·]O
Ar : noyau aromatique non substitué ou substitué par CH3. C2HS, n,C3H7. iso-C3H7, CI. Br.
Tableau /-5 : Exemples de comonomères utilisables pour augmenter l'indice de réfraction des
copolymères acryliques ou méthacryliques.
18
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire
Pour obtenir un matériau à haut indice de réfraction avec une température de transition
vitreuse Tv inférieure à 37 c C, différentes associations de monomères sont possibles, mais
elles conduisent à des matériaux non hydrophiles. Dans le tableau 1-6, des exemples de
copolymères acryliques à base d'acrylate de 2-phényléthyle sont présentés. Les élastomères
obtenus possèdent des propriétés très intéressantes: n~O > 1~55~ Tv < 37°C et allongement à
la rupture A > 200 0/0.
90 5 5 12 ---- 1~5520
19
Chapitre 1: L'œil erl'il7lplall1 intraoculaire
20
Chapitre 1: L'œil eTl'implallt intraoculaire
120
~\-'.2
21
Chapitre 1: L'œil er/'implam intraoculaire
11·3·3 Conclusion
Les matériaux cités, pour la fabrication des IOLs présentent des caractéristiques
variables selon que le matériau est rigide ou souple. Il est difficile d'élaborer un matériau
possédant à la fois les propriétés optiques et mécaniques satisfaisantes. Lorsque la souplesse
est acquise, en particulier pour les hydrogels, c'est au détriment de l'indice de réfraction et
du positionnement stable. On notera également que les silicones présentent les mêmes
inconvénients contrairement au PM..\1A.
iu.i TECHJ./IQUE
Pour expliquer les différents modes de fixation des IOLs, il faut rappeler les deux
principaJes techniques d'opération de la cataracte.
i 22
l.,
Chaphre 1: L'œil et l'implallt lniraoculaire
23
~
r.
Chapirre 1: L'œil el l'implant intraoculaire
IV·] GÉNÉRALITÉS
24
ChapiTre 1: L'œil et /'implam intraoculaire
implants biconvexes, utilisés en exclusivité dans les IOLs actuels, semblent réduire
l' appari tion de la cataracte secondaire(28). Le contact de l'implant avec la capsule postérieure
exerce, probablement, un effet de barrière vis-à-vis de la prolifération des cellules
épithéliales (concept "no space, no cells").
ï'"
- )
ChapiTre 1: L'«il et l'implant intraoculaire
Par exemple du collagène I a été immobilisé sur la surface du PMMA selon deux
procédés comportant chacun deux étapes(40). Dans le premier cas des groupements amine
sont fixés sur le Pl\1.'M.A par aminolyse avec la N-lithioéthylènediamine, puis la protéine est
fixée sur le PMMA-NH2 par I'intermédiare d'un diisocyanate (fig. 1-17) ; le matériau
-
résultant est nommé PMMA-NH.,-collaE:ène.
... Dans le deuxième cas le ccllazène
.., 1 est
immobilisé par J'intermédiaire des fonctions acide carboxylique provenant d'un copolymère
acide acrylique-acrylarnide (AA-A...\1) greffé sur le P!\1.\1A (fig. 1-18), le matériau final est dit
. P~1..~1A.-COOH-col1agène.
OCH3 NHCH.,CH.,NH.,
1 1 - - -
-tCH,-ft
c=o
LiNH-CH,-CH,-NH,. -t CH,- ft
c=o
OCK-(CH,)6- N
C
O.
CH3 CH3
PMMA PMMA·NH2
o
q, ,Protein
~
o C·N
CNH(CH.,)6NCO ~
C~"H(CH")6· N
" H
/ - 1 -,
NHCH.,CH.,-N NHCH.,CH.,- NH H
1 - - H 1 --
o=c o=c
-~. -tCH,-tt
Protein
-t CH2-ft CH3
PMMA·NH2 immobilized with protein
26
Chapilre J : L'œil el /'imclalll intraoculaire
CH·
~
-tf-CHt
1
O=C
1
OCH3
PMMA PMMA-COOH
Protein
'\
CH3" CH,·NHC· NH' R
- Il
o
Une différence de comportement des cellules épithéliales en culture a été observée pour
les deux matériaux. La prolifération des cellules sur le PMMA·NH2-collagène est anormale
tandis que sur le PMMA-COOH-collagène les cellules poussent sans changement de
caractéristiques. Ceci est anribué à une différence de conformation du collagène J, favorable
aux cellules épithéliales dans le cas du PJ>.lM.A-COOH-collagène.
27
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire
des cellules fibroblastiques humaines ainsi que les réactions inflammatoires sont réduites sur
du Piv1MA hépariné (tableau 1-7).
Les études in vivo ont montré une tendance à la diminution des réactions
inflammatoires, mais aucune précision sur la cataracte secondaire n'a été donnée.
La prolifération des cellules épithéliales peut aussi être stimulée par la présence de
certains types de protéines. Dennis et al(44) ont étudié l'effet de certaines protéines
(collagène IV, laminine, fibronectine et ovalbumine) sur l'adhésion et la migration des
cellules épithéliales du cristallin de lapin. Les résultats de l'étude in vitro du polycarbonate
protéiné en surface montrent que le degré d'adhésion et de migration des cellules épithéliales
dépend de l'importance du revêtement protéiné. L'adhésion des cellules s'est révélée plus
importante dans le cas du collagène IV (fig. 1-19). Quant à la migration cellulaire, elle est
favorisée par la fibronectine (fig. 1-20). Il est donc possible que la présence de la .1
fibronectine (introduite lors de l'intervention) ainsi que le collagène IV et la laminine ..
(composantèsmajeures de la membrane basale formée après l'intervention) puissent jouer un
rôle critique dans la migration des cellules épithéliales et le développement de la cataracte
secondaire.
ç,o~---------------------;
;;
e
~ $0'
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u !;: Fibronectine.
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28
Chapitre J : L'œil et l'implant intraoculaire
11)
1$0
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125 A: Fibronectine.
~
C
100 • : Collagène.
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~
rs • : Laminine.
S
5ll
:> : Ovalbumine.
2S
12 1 e •• ~o
TIME (10111)
Ces observations sont identiques à celles obtenues dans le cas des polyméthacrylates
fluorés pour lesquels la biocompatibilité est aussi améliorée. Par exemple pour le
polyméthacrylate de tétrafluoropropyle, un effet antiadhésif vis-à-vis des cellules épithéliales
de cornée a été mis en évidence.
29
Chapitre 1: L'œil et l'implant intraoculaire
F 1 F F
-lb-cul-bL
\1 \)n \\ \)m
F F 0 0
F \ / F
F
'\. / C , /
/C
\ /
c, F
F F
Teflon AF
Le revêtement de l'IOL par du Téflon AF s'est avéré stable à long terme. Aucune
dégradation n'a été observée pendant les 3 mois qui suivent la modification du PMMA.
L'étude in vivo (chez le lapin) a montré un effet antiadhésif du Téflon AF vis-à-vis des
cellules épithéliales. On notera que cet effet varie dans le même sens que l'énergie de
surface.
30
ChapiTre 1: L'œil et l'implanT intraoculaire
III 40
CJ
t:l
=
l I\
.t:J
::l
CIl
30
.......
e
0
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CJ
~
-='
E
u
.::::
- t:l
t:l
20
- CJ
-= 0
Co. 10
Col
U
o+.- -:----r----r----:---..,.-----,
o 20 40 60 80 , 00
Un autre concept s'appuie sur une libération limitée d'un produit toxique. Ainsi un
hydrcgel rnélaniné a été proposé en générant la synthèse de mélanine toxique par
31
ChapiTre 1: L 'ail et l'implant intraoculaire
Nous avons vu à travers ces données que la nature de la surface d'un implant est
importante. La présence de fonctions rendant le matériau soit hydrophile soit très
hydrophobe peut permettre de limiter l'adhésion mais ne semble pas in vivo être suffisante
pour prévenir la cataracte secondaire.
Si l'on considère que la prolifération des cellules épithéliales au contact de l'implant est
l'élément primordial dans le développement de la cataracte secondaire, toute voie limitant la
croissance de ces cellules sera intéressante pour fabriquer un implant intra-oculaire.
Nous nous intéresserons particulièrement aux études de cultures réalisées avec les
cellules endothéliales de la veine du cordon ombilical humain (CEVCOH) et les cellules
fibroblastiques (McCoys). Il a été montré que les cellules McCoys et CEVCOH prolifèrent
normalement sur des polymères monofonctionnalisés tels que du polystyrène et du
pol ysil oxane sulfonatés(53,57).
CH::I CH3
l' 1
--t Si- Ot-t Si- Ot-
1 n 1 m
(?H2h CH3
o
1
CH.,
1 -
CH(OH)
1
CH.,
1 -
o
9
32
ChapiTre 1: L'cri! et /ïmp/allt intraoculaire
--t Ji l
oQQ
CH,- CH CH2- CH-jjCH2- CH
SO~Na S02NH-CH-COONa
~ 1
CH2
1
COONa
Nous avons dans ce chapitre brièvement donné quelques éléments sur l'œil, l'optique
oculaire et sur la zone cristallinienne concernée par la cataracte et la mise en place d'implants.
Nous avons défini les caractéristiques que doit posséder un implant intra-oculaire,
notamment la transparence, l'indice de réfraction proche de celui du cristallin et la
biocompatibilité. Or les propriétés optiques, mécaniques ainsi que la biocompatibilité
dépendent de la nature du matériau utilisé comme lOL. Ainsi les IOLs rigides en PMMA sont
caractérisées par des propriétés optiques excellentes mais présentent l'inconvénient de devoir
être introduites dans l'œil par une grande incision avec risque' d'endommagement du tissu
cornéen. En revanche les IOLs flexibles en silicone, en polyacrylate et en hydrogel possèdent
la souplesse et l'élasticité adaptées au pliage et à une implantation et bien évidemment au
travers d'une incision étroite de la cornée. Ils présentent cependant quelques inconvénients
majeurs, comme un indice faible pour les silicones même phény1és et pour les hydrogels, un
positionnement délicat et un centrage difficile à contrôler.
33
Chapitre 1 : L 'Œil et /'imp/a1l1 intraoculaire
Quel que soit le matériau utilisé, la nature et l'état de la surface de l'IOL joue un rôle
majeur dans l'apparition de complications per et post-opératoires en général et de la cataracte
secondaire en particulier. Il a été observé que les IOLs hydrophobes tels que les silicones et
le Pl\1MA adhèrent au tissu cellulaire notamment aux cellules de l'endothélium cornéen. Les
IOLs hydrogels sont réputés glisser sur la paroi cornéenne sans l'endommager, leur
hydrophilie réduisant les forces de tension superficielle ainsi que l'adhésivité cellulaire.
Un cas particulier est celui des polyméthacrylates fluorés qui bien que rigides, sont
antiadhésifs aux cellules et donc plus biocompatibles que le PJ\1MA. Ceci est lié à leur plus
faible énergie de surface. Pour améliorer la biocompatibi1ité du Pl\1~1A et en particulier
empêcher la prolifération cellulaire, divers revêtements différents ont été appliqués à la
surface du PMMA. Deux types nous ont paru intéressants: il s'agit de revêtement très
hydrophobes à faible énergie de surface (traitement par Téflon AF et plasma fluoré) et de
revêtements hydrophiles à haute énergie de surface (apport de fonctions hydrophiles). Les
résultats des études in vitro ou in vivo se sont révélés prometteurs. Le PMJ\1A modifié
présente une faible affinité aux proténes et aux cellules et donc une meilleure
biocompatibilité. Le rôle de l'énergie de surface reste une question cruciale; la tension de
surface critique explorée par l'angle de contact est probablement un des facteurs
responsables des interactions protéines/cellules avec le matériau. Le rôle de la nature de la
surface de l'implant sur la prolifération cellulaire est donc un facteur essentiel qui devra être
pris en compte lorsque l'on cherchera à élaborer un matériau pour cene application.
L'objectif de notre travail est d'élaborer une JOL susceptible d'inhiber la prolifération
cellulaire dans son environnement immédiat, cette croissance étant la cause essentielle de la
cataracte secondaire. Pour la mise au point d'un tel implant, il est nécessaire que le matériau
respecte certains critères:
Notre choix s'est porté sur un matériau type hydrogel présentant généralement une
meilleure biocompatibilité et une plus faible adhésivité sur les tissus oculaires. Le PJ\1J\1A
nous a semblé une excellente matrice de base pour ses bonnes qualités optiques et nous nous
sommes proposés de le rendre partiellement hydrophile en y introduisant les fonctions
34
ChapiTre 1: L'ail et l'imp/all1 intraoculaire
carboxylate et sulfonate qui, d'après les travaux du LR!\1, semblent jouer de façon
synergique sur la non-prolifération cellulaire.
35
ChapiTre 1/ : ÉTude de l'homopolYl7lérisaTiol1 et de la copolvmérisation ...
I~TROD{jCTION
L'objectif de notre travail est l'élaboration, par voie radica1aire, d'une série de
terpolyrnères méthacrylate de méthyle, acide méthacrylique et styrène sulfonate de sodium
(!v1.\1AIMA/SSNa) de composition variable en motifs ioniques. La connaissance des rapports
de réactivité des systèmes deux à deux M.\1A1MA, MA/SSNa et !\1!\1A/SSNa permet de
prévoir l'évolution de la composition globale du terpo1ymère en fonction de la conversion
ainsi que la distribution des séquences. Le calcul théorique des rapports de réactivité à partir
des valeurs Q et e, paramètres de résonance et de polarité, peut présenter des erreurs en
particulier lorsque les comonomères mis en jeu sont ionogènes, puisque dans ce cas Q et e
dépendent de la nature du solvant et du pH (58.67).
Dans le cas présent, le solvant utilisé pour toutes nos copolymérisations est le DMSO,
solvant commun des comonomères hydrophiles (MA et SSNa) et du comonomère
hydrophobe (~1~1A). Ce solvant a été sélectionné parmi d'autres (D~1F, MeOH, mélanges
eau/solvants organiques), compte tenu des résultats de la littérature sur la copolyrnérisation
du méthacrylate de méthyle avec l'acide méthacrylique dans plusieurs solvants (toluène,
acétone, Di\1F, ... ){68,71). Les rapports de réactivité trouvés dans le D~1S0 sont tous les
deux inférieurs à 1 (rMMA =0,78 ; rMA =0,23) et correspondent à la valeur la plus faible du
produit (rM\1A.rMA) parmi celles obtenues dans les différents solvants(72). Nous en avons
déduit que l'obtention d'un copolymère de composition la plus homogène devait être
favorisée dans le D~1S0. Toutefois les conditions expérimentales pour lesquelles ces
rapports de réactivité ont été déterminés ne sont pas clairement définies dans l'article, ce qui
ne nous autorise donc pas à les utiliser directement.
37
Chapitre Il: Étude de l'homopo/rmérisation et de la copoi\'mérisatiol1...
Les homopolyrnérisations de chacun des monomères MMA, MA, SSNa ainsi que du
styrène sulfonate de triéthylarnmonium SSA ont été réalisées à différentes concentrations
dans le DMSO-d6 à 70°C. L'AIBN (A) est utilisé comme amorce ur radicalaire, à 0,6 %
molaire par rapport au monomère. La consommation du monomère en fonction du temps est
directement suivie à la bonne température par RMN 1H des protons vinyliques ou
méthacryliques. Sur la figure II-! nous présentons la superposition des spectres du
méthacrylate de méthyle CM) et de son polymère (P) à 80 9é de conversion. La figure II-2,
donne un exemple d'évolution de la concentration du monomère (MMA) en fonction du
temps.
-o-C& CP)
lli
1
Figure Il-l : Homopol.. . mérisation du MMA. Spectres RMN JH du milieu réactionnel dans le
DMSO-d6 respectivement à 0 et à 80 9c de conversion.lMlviAjç = J.29 molli.
38
ChapiTre /1 : ÉTUde de /'hol11opo/YmérisaTiol1 cr de la copoIYnlérisariol1...
1,4
1,2
r
-. 1
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2 0,6
2
.......
0,4
0,2
[ ~. ... **
0
1 1
0 2 4 6 8 10
t (h)
L'influence du solvant peut être également importante sur kp mais elle dépend à la fois
de la nature du monomère et de celle du solvant, et de ce fait n'est pas généralisable. Parmi
les explications proposées pour interpréter ces effets, on peut citer la formation d'un
complexe entre le radical propageant et le solvant(S8), des effets de solvatation ou de
polarisation sur le monomère et/ou le radical(74,75,78-81,85),
39
,
Chapitre 1/ : Étude de l'/w17l(lpnl,,mérisatinll et de la cnpn!Y17lérisatinl1...
Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux études concernant les
variations des constantes de vitesse de polymérisation du méthacrylate de méthyle (?\1MA)
avec la dilution dans des solvants polaires: diméthylsulfoxyde (D?\1S0)(80), pyridine(79),
cyclohexanone (CHN) et diméthylformamide (D?\1F)(74). Dans tout les cas on observe un
accroissement de la "constante globale" de polymérisation (K=kp/(kr) 1/2 0 u
K'=kp(fkd [AOJ/kt)1/2 ) avec la dilution. Le tableau ll-l regroupe les données concernant la
variation de la constante globale en fonction du milieu de polymérisation.
Dans les quatre dernières études les auteurs justifient les effets du milieu
essentiellement par les écarts entre les paramètres de solubilité du solvant et du
monomère(74). On notera toutefois que les variations de constante globale sont observées
pour les solvants qui présentent par rapport au MJv1A une viscosité et une polarité élevées. Il
y a donc lieu de tenir compte de ces deux derniers facteurs. On remarque en effet que
l'augmentation de la constante globale avec la dilution est toujours mise en évidence pour des
solvants polaires.
40
ChapiTre Il : ÉTude de /'h0T710pol\'l71érisaTioll et de la copolymérisaTion ...
du monomère ou à celle du radical qui normalement devraient varier en sens inverse. Même
s'il est généralement admis d'après les mesures de kp que la vitesse de propagation est
gouvernée par la réactivité du radical, on pourrait comprendre que la polarisation due à l'effet
de solvant augmente plus la réactivité du monomère qu'elle ne diminue la réactivité du
radical. Dans ces conditions de milieu très polaire, il n'est peut être pas exclu que la vitesse
de propagation devienne gouvernée par la réactivité du seul monomère.
L'objectif de notre étude n'est évidemment pas de répondre aux questions concernant
les réactivités mais plutôtd'identifier des indicateurs permettant de prévoir les variations liées
au milieu réactionnel, ces indicateurs devant se dégager par nos études
d'homopolymérisation. Nous voulons déterminer les conditions d'homopolymérisation pour
lesquelles la variation de la "constante globale" de vitesse devienne négligeable avec la
dilution et donc définir une concentration seuil en monomère. Ceci est en effet nécessaire si
l'on veut pouvoir ensuite étudier la copolymérisation sans avoir à prendre en compte les
éventuelles variations dues au solvant.
Pour chaque concentration étudiée, nous avons choisi de prendre en compte, comme
indicateur, la viscosité et la constante diélectrique du milieu initial et d'évaluer la variation de
déplacement chimique en RMN J3C du monomère, résultants de l'effet de polarité.
41
Chapitre 1/: Étude de l'homopolnnérisarion et de la copo!mlérisatioll ...
42
Chapitre li : Étl/de de l'homopolymérisation (1 de la copolymérisatioll...
15
• 9,36 molll
0 4,05 molll
• •v 1.29 mollI
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0.902 molli
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[MMAlo mollI
43
ChapiTre li : Étude de l'hol71opol\'111érisatiol1 et de la ropol"mérisarioll...
A partir des pentes des droites (ln [MMAJo/[MMA] =f(l-exp(-kd t/2)) (fig. II-5),
nous avons cherché à évaluer les valeurs de kpl-{kt pour chaque concentration.
o
o 0,1 0.2 0,3 0.4 0,5
1-exp(-kd.t/2)
Figure Il-S : Variation de (ln[MMAlclfMMAl = ft l-exp(-kd 1(2)) pour la polymérisation
du MMA dans le DMSO-d6 à 70'C,. fMMAlo =1,2911loV!
44
ChapiTre JI : ÉTude de /'hol7lopoh'mérisatioll et de la copolYmérisQTioll...
Pour cela il nous faut connaître kd dans nos conditions de solvant et de température. La
littérature donne une valeur de 2.10. 5 s-l dans le DMSO à 60 o e (87). Nous avons redéterminé
kd par suivi RMN 13e de la décomposition de l'AIBN dans le DMSO-d6 à 70 e e (fig. II-6).
·3
·4
Z
CD
~
.E
·5
-6
o 5 10 15 20
t(5) 10.3
Nous avons trouvé une valeur de 7,9 10.5 S·l, en accord avec la valeur précédente
(7,710. 5 sol si E a = 30,7 Kcal/mo}(86)). Les valeurs de kp/-Vkt diminuent avec
l'augmentation de la concentration du M.\1A (tableau II-2). Une variation de l'efficacité de
l'amorceur ne peut être incriminée ici puisque cette efficacité devrait augmenter avec
[MMA]o. C'est l'inverse qui est observé, et par conséquent c'est bien le rapport kpl-Jkt qui
varie, ainsi que nous l'avons signalé (paragraphe Il-2-1). Pour des raisons de simplification
nous avons considéré que l'efficacité est constante et égale à l'unité dans la gamme de
concentration en monomère utilisée.
45
...
Chapirre Il .' Étude de l'homopohmérisarion et de la copolY/nérisarion...
0,25
•
0,2
~
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0,05
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0,7 0,8 0,9 1 ',1 1,2 1,3
Tl 1/2 (mm 2/s)112
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0,2
....
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v-
0,15 I
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s:
0,' l
0,05
0
0 10 20 30 40 50
E
Figure II-S : Variation de kpA/kl en fonction de E pour la polymérisation du MMA à
différentes concentrations dans le DMSO-d6 à 70 c e.
La linéarité observée dans le cas de la viscosité est bien en accord avec ce qui est
attendu. Quant à l'effet de polarité, la linéarité apparente également obsevée pour
=
kpl--Jkt f(E) pourrait en fait n'être que la corollaire de l'effet de viscosité. Toutefois deux
variations linéaires pourraient s'ajouter et il est alors difficile de les séparer. Nous nous
sommes alors tournés vers la RMN 13C. Celle-ci montre qu'avec la dilution (augmentation
de E) on observe un appauvrissement partiel de la densité électronique au niveau du carbone
46
Chapitre Il : Étude de l'!lomopoln71érisatiol1 et de la copolvmérisation ...
0,25
0,2
-......
~
"'7
'"
"§
0,15
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oc
~
c,
~ 0,1 -
"'"
0,05
Les résultats ci-dessus montrent clairement que pour [MMA] < 1,3 mol/l le paramètre
kpl{kt demeure relativement constant, avec une valeur moyenne de 0,232 :t 0,013
(/lmol.s)1/2 pour f= 1.
Étude de la tacticité
47
Chapitre Il : tTllde de /'homopo/\"mérisation et de la copo/\'mérisation...
Une étude de la tacticité du PMMA a été réalisée par RMN 13C. Il est possible
d'observer les effets de triade sur l'a-méthyle et le carbone quaternaire, ainsi que des effets
de pentades sur le carbonyle. L'attribution des différents signaux est reportée sur la figure
(fig. II-}0), et nous a permis de calculer les pourcentages des dyades méso (isotactiques) et
des dyades racémiques (syndiotactiques) du P:t\1MA.
TT
rT
1
mT
-C-
I
roT
mm
mm
1 1 i 1 , i 1 , 1
20 18 16
(opm)
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1- :1:.. ::
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CO
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ë ::1 + ~
:: 1-
~I 1-
tl
~
:: - ~I ~\ ~I
l- I.
J 1 i ,1 1 1 1
175.e
(ppm)
Les résultats de cette étude, présentés dans les tableaux II-4, montrent que le PMMA
présente la structure à prédominance syndiotactique que l'on pouvait attendre en
polymérisation radicalaire à une température de 70°C(88).
48
Chapitre Il: ÉTude de I'homonolvmérisation et de la copolvmérisation...
p =2(m)(r) /(mr)
~e =4(mm)(rr)/(mr2)
En recalculant les triades, il vient
(mm) = Pm 2
(rr) =(1-Pm )2
(nn) + (mr) = 2 Pm (1- Pm)
tMMA~CH3]3C 0.058 0~360 0~582 0.238 1,00 1.04 0~056 0~362 0,580
!\1l\1A, C* 13C 0,055 0.361 0.584 0~235 0.99 0~98 0~055 0,360 0.584
J\1MA. CO 13C 0.048 0.347 0~596 0,221 0~98 0,95 0.048 0~344 0,606
Le fait que la statistique Bemoullenne soit parfaitement vérifiée, et que le taux de diade
m (0~235) corresponde bien à la structure du PMMA radicalaire préparé à 70°C que l'on soit
en masse ou en solution pourrait indiquer qu'il n'y a pas d'interaction particulière du solvant
avec le radical propageant ou avec le monomère.
49
Chapitre Il : Étlldede l'homopoh'lllérisation ct de la (ClpoIY111érÜation ...
~O
HzC= CH- C-, / CH3
O-H---O=S
"-CH3
H
/
O---H-O
~
HzC=CH-C CH3
-, /
O-H---O=S
-,
CH3
H
/
O---H-O
~
H2C=CH-C H
" O-H---O/ -,
H
O~-CH=CH2
/
O---H-O
H2C= CH- C~ / CH3
O-H---O=S
-,
CH3
O------H-O
HzC=CH-C~ "-C-CH=CH2
" O-H------O~
50
Chapitre Il: ÉlUde de /'hOIllOpolY/71érisatioll et de la copolymérisatioll ...
",
1
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0 5 10 15 20 25
[MA]I[cyc1ohexane)
51
Chapitre Il : ÉTude de l'homopolYmiTisation cr de la copolvmérisatlon ...
2,5
--.
II':
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~ 2
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1,5
1
o 1 4 8 12 16
[MA]/[DMSQ]
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0 0.789 molli
---
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'S
x
v
1.13 molli
4,95 molli
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• 11.8 molli
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--- S
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o O,S , ',S 2 2,5 3
t (h)
53
Chapitre Il: Étude de l'homapolYmérisation et de la copo{nllérisation ...
400
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~
300
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..,.=
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C
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...... 100
.....
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o
o 5 10 15
[MAJo (rnol/l)
Sur la figure II-l3, la linéarité observée pour toutes les concentrations indique, comme
dans le cas du :M.MA, que l'ordre interne en monomère est bien égal à 1 et l'ordre externe en
AIBN égal à 0,5. Les pentes des droites ou les paramètres kpf\lkt qui s'en déduisent
augmentent avec la concentration de MA, contrairement à ce qui a été observé pour la
polymérisation du MMA (tableau II-4).
L'analyse Rl\1N l3C (tableau II-4) montre une différence de distribution des densités
électroniques entre le dimère (Ôeo = 171,5 ppm) et le complexe (beo = 167,3 ppm), qui
correspond à une polarisation plus forte du MA dans son association dimère que dans le
54
Chapitre Il : Étude de l'hol1lopol\'l71érisariol1 et de la m(lo"mérisatiol1...
0,4
0,35
0,3
0,25
0,2
1,3 1,35 1,4 1,45 1,5 1,55 1,6
" 1/2
55
Chapitre li : Étude de l'homopolrmérisation et de la copoh'mÙisation...
1
MA
0,8
t:!
5,' 0,6
--
,::..
0,2
MMA
o
o 2 4 6 8 10 12
[M]o molll
Pour l'étude de la structure du PMA, nous avons procédé de la même façon que pour
le PMMA. Les résultats (tableau Il-S) montrent que le PMA possède également la structure à
prédominance syndiotactique attendue et que la propagation est là encore de type
Bernoullienne.
56
ChapiTre Il : ÉTude de l'ho11lopnlY17IérisaTioll et de la copol\·mérisaTioll ...
57
Chapitre 1/ : Étude de l'homopolvmérisation et de la copolnl1érisatioll...
100
1
- ~
80
•
~
- 60
...
......
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40 ~
--
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~= 20
;>
Nous avons montré par RJvfN »c que la valeur du déplacement chimique du carbone ~
(114 ppm) reste constante pour les trois concentrations. Par ailleurs la différence observée
entre les valeurs de kp/--Jkï de SSNa et SSA est anribuable à la nature du contre ion. En effet
le cation ammonium, plus volumineux que le cation sodium, pourrait influencer le
comportement du styrène sulfonate en homopolymérisation, d'une part du fait d'un
encombrement stérique plus important de l'ammonium, et d'autre part d'une distribution
différente de densité électronique dans les deux monomères (ÔC~ =114 ppm pour SSNa ;
ÔC~ = 113,76 ppm pour SSA) qui pourrait peut être résulter de la dissociation plus ou
moins importante de la paire d'ions sulfonate.
Dans le cas du SSNa, les études réalisées en système homogène nous ont permis de
déterminer un paramètre kpl~t égal à 0,257 ± 0,004 (l/mol.sj-".
58
ChapÎtre l/ : Étude de I'homopolvmérisation et de la copol"mérÎsatÎol1 ...
]·5 COl\7CLVS]ON
Pour déterminer les rapports de réactivité des monomères pris deux à deux sans que
ces rapports soient perturbés par les variations de composition du mélange de monomères,
nous avons choisi de fixer la concentration globale en comonomères à 1 mol/l, donc
inférieure aux concentrations seuil évaluées précédemment. Dans ce cas la copolymérisation
a lieu dans un milieu dilué homogène, le comportement des monomères ne varie pas et
l'acide méthacrylique est principalement sous la forme du monocomplexe MA-DMSO.
59
ChapiTre Il: ÉTllde de l'ho17lopo!Y17lérisatioll et de la copo"'11lérisarioll ...
Pour les concentrations choisies, nous observons une très bonne linéarité des graphes
de Fineman-Ross et Kelen-Tüdos, et nous pouvons ainsi considérer que les rapports de
réactivité déterminés sont valables pour cene gamme de concentration.
0,43 0,57 0.56 0,44 0,754 1~272 0,447 0,161 0,559 0,202
Tableau 11-7 : Copolymérisation MMAIMA. Résultats expérimentaux selon
Fineman-Ross et Kelen-Tüdos
".
(J\1MA] [SSNa] d[MMA] d[SSNa) F G C;
"
X Y
0.285 0~715 0,378 0~622 0.398 0~607 0,261 -0.257 0~325 -0,319
0~6 0,4 0,666 0,334 1.5 1,994 1~ 128 0~747 0,675 0,447
OA32 0,568 0,534 0,466 0,760 1~ 146 0,504 0~096 0,481 0,092
0~485 0~515 0,568 0,432 0.941 1~314 0.674 0.225 0,554 0,185
Tableau 11-8 : Copolymérisation MMA/SSNa. Résultats expérimentaux selon
Fineman-Ross et Kelen-Tüdos
60
Chapitre Il: Étude de l'homnpnl\'IlIérisatÎnll et de la cnpn/YmérisarÎn/l ...
0,8
~{MAft\1A
G
0,6
0,4 t
1
0,2
-0,2 t
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
F
1 r
I\L\WSSNa
1
G
0,5
~
1
0 L
i
1
1 •
1
-0,5 1
~SSNa
0,8
0,6 r-
0,4
0,2
G 0
·0,2
-0,4
-0,6
0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
F
Figure Il-19: Méthode de Fineman-Ross : G = rj.F - r2
61
Chapitre /1 : Étude de l'hoT71apalnllérisatioll et de la capohmérisariall...
0,4
0,2
-0,2
0,6
~
l\1J\lA/SSNa
0,4
0,2 ~
1
TI
0 L
-0,2 l
-0,4 1 •
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
ç
0,15
l\WSS:\'a
0,1
0,05
TI o
-0,05
•
-0,1
-0,15
-0,2
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
ç
Figure /l·20: Méthode de Kelen-Tüdos : TI =(fI + r2/a).ç - r2/a
62
Chapitre /1 : Étude de l'h()n1()p()IH7IérisaTio17 et de la c()poIYmérisatioll ...
°
Dans le tableau II-1 nous avons rassemblé les rapports de réactivité des comonomères
obtenus pour les trois couples.
Tableau 11-10: Valeurs des rapports de réactivité des systèmes MMAlMA, MMAINaSS et
MAINaSS calculés par les trois méthodes de F-R, K-T et T-M.
Les valeurs des rapports de réactivité du ~\1A et du MA que nous avons déterminées
dans les plages de concentration pour lesquelles il n'y a pas d'incidence sur les constantes de
vitesse sont rassemblées dans le tableau II-Il. Elles sont en accord avec celles précédemment
données par Georgiev et al(69). L'effet de solvants polaires aprotiques sur les valeurs des
rapports de réactivité de MA et ?\1MA est connu(72). Lorsqu'on passe de la copolymérisation
dans le DMSO à la copolymérisation en masse(92), les réactivités relatives du MMA et du
MA s'inversent (tableau II-Il), cene variation qui est expliquée par une plus grande réactivité
de l'acide méthacrylique dimère que de l'acide méthacrylique complexé par le DMSO justifie
L
à postériori notre étude précédente d'homopolyrnérisation.
63
Chapitre ll: ttude de l'homopohomérisation et de la copolymlri.sation...
1
MMA/SSNa
0,8
0,6
fMMA
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 ,
fMMA
64
Chapitre Il . Étude de l'homooolvmérisation et de la copohmérisarion ...
Les terpolymérisations des trois monomères précédents ont été suivies. dans le DMSO-
d6 à 70°C, par RMN IH in situ jusqu'à conversion proche de 10% (fig II-22).
H aromat.îqu:s (5S1'\3)
(a)
r
=Cli" (S5:-/3)
/ /~
J.UJ\ il LlL
/1
Il .. ~ ,', Ù
,
n
,
1:
,
II
(n""}
Figure lI-22 : Spectres RMXJH enregistrés lors de la le/polymérisation il 0 (a) et à 5 min (b)
65
ChapiTre li : Étude de /'homopo"mérisaTion ft de la copolvmérisation...
* : ~[Mi] =1 mol/l
** : ~[MiJ = 2,4 mol/l
Tableau Il-l Z : Valeurs des compositions théorique et expérimentale pour
des terpolymères MMAJMA/SSNa préparés dans le DMSO-d6.
66
Chapitre JI : Étude de l'ho17lopol\'171érisatiel1l et de la cop0!Y17Iérisation ...
Ces résultats montrent qu'il est possible, dans les limites choisies de concentration, de
prévoir correctement en fonction de la conversion les compositions instantanée et moyenne
des terpolyrnères et éventuellement la distribution des séquences, et par conséquent de
maîtriser avec une grande précision la composition et la structure des matériaux fonctionnels
qui font l'objet de ce travail.
On notera que pour les trois monomères étudiés, ces constantes de vitesse sont
comparables et permettent d'envisager une copolymérisation statistique correcte, autorisant
une large gamme de composition des copolymères.
L'étude de la copolyrnérisation des monomères pris deux à deux a été effectuée dans
les domaines convenables de concentration. Pour des compositions telles que
r[Mi] = 1 rnol/l, la détermination des rapports de réactivités a pu être précisement réalisée.
Les valeurs de rapport de réactivité (méthode de K-T) sont :
67
ChapiTre 11/ : Svnthèse et caractérisation...
INTRODUCTION
Nous avons retenu du chapitre 1 que les hydrogels présentent en général une affinité
minimale aux protéines et n'adhèrent pas aux cellules. Leur biocompatibilité est d'autant plus
améliorée que le taux d'hydratation est important. Comme par ailleurs il a été montré au LRM
(Univ. Paris Xlll) que le polystyrène substitué par des groupements sulfonate et carboxylate
inhibait la prolifération cellulaire pour un taux de substitution en carboxylate dépassant
35-40 0/0, il était intéressant d'étudier d'abord les terpolyrnères J\1.\1AIMA/SSNa ayant un
taux élevé de fonctions acide et sulfonate et donc une reprise d'eau importante.
Dans ce chapitre, nous nous sommes donc intéressés dans un premier temps à la mise
au point de la synthèse d'un terpolymère ~t\1A&WSSNa riche en motifs acide carboxylique
et d'un traitement par extractions permenant, d'isoler la fraction du copolymère homogène en
composition et en masse molaire.
Le terpolymère final étant soluble dans le tampon physiologique à 37°C, nous avons
également étudié la réticulation des copolyrnères pour pouvoir caractériser ses propriétés
d'hydrogel. Nous avons d'abord considéré la réticulation thermique et l'influence du taux de
réticulation sur les propriétés des films réticulés, en particulier la reprise d'eau et l'indice de
réfraction.
L'élaboration d'un matériau (et de l'objet final) nécessitant une mise en oeuvre à la fois
simple et rapide, nous nous sommes ensuite dirigés vers une réticulation photochimique.
Ceci a pu être réalisé après synthèse d'un monomère photosensible et sa copolymérisation
avec les monomères précédents.
69
ChapiTre III : Svntlièse et caractérisation...
1·1·1 Synthèse
H
1
"2 H2C~ +
S03 Na
'f
Le terpolymëre brut est isolé par précipitation dans J'eau puis extrait à reflux
successivement à l'acétone et à l'eau. Nous provoquons, par ce double traitement, d'une part
la solubilisation dans J'acétone des chaînes les plus riches en motifs MMA et d'autre part la
solubilisation dans l'eau des chaînes les plus riches en motifs hydrophiles. Nous trouvons
ainsi la juste composition de terpolymère qui n'est soluble ni dans l'un ni dans l'autre, ce qui
70
Chapitre 1/1 : Synthèse et caractérisation...
1·1·2 Caractérisation
Nous avons caractérisé le terpolyrnère final traité par spectroscopie FJv1N. Sur les
spectres FJv1N IH (fig. TIl-l) et BC (fig ID-2) du terpolyrnère obtenu après extraction, nous
ayons identifié les pics caractéristiques des trois motifs MMA, MA et SSNa. Nous avons
confirmé nos attributions en nous basant sur les spectres des homopolymères PMMA, PMA
et PSSNa (annexe II). Par RlvL~ 'H nous avons également déterminé la composition du
terpolymère par intégration du singulet des protons méthoxy à 3,54 ppm (MMA), des
massifs de protons aromatiques à 6,8-7,6 ppm (SSNa) et des massifs des protons méthyle et
méthylène à 1-2,4 ppm (MA).
Figure lll-I " Spectre RMN 1H (200 MHz) du terpolymèrefinal dans le DMSO-d6
71
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...
-CH· (55!'::!)
f
1
-tH:- (SSNa)
2.3.5.6
1.4
, 1 , 1 . i
1 j 1 1 l
~eo 160 ~40 120 100 SO 60 040 o
Figure lIl-2 : Spectre RMN Be (50 MHz) du terpolymère final dans le DMSOd-6
Nous avons préparé cinq matériaux dans les mêmes conditions de synthèse et de
traitement et nous les avons analysés par R.-~1N 'H. Les résultats (tableau III-l) montrent que
les cinq terpolymères insolubles dans l'eau et dans l'acétone ont une composition
comparable. On note donc une bonne reproductibilité de nos synthèses pour ce qui concerne
la composition des terpolymères après extractions.
72
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation ...
Nous avons retenu pour la suite de notre étude une composition moyenne du
terpolymère de 66 (± 2) 'ié pour 1ll\1A, 30 (± 2) o/e pour MA et 4 % pour SSNa.
L'analyse des fractions solubles dans l'acétone et dans l'eau ainsi que le calcul de leur
composition ont également été réalisés par Rl\1N ]H. La fraction soluble dans l'acétone
renferme 75 % de MMA tandis que la fraction soluble dans l'eau est évidemment riche en
motifs hydrophiles (tableau lli-2).
Pourcentage FMMA/FMA/FSSNa
Fraction (o/e) (o/e mol)
polymère brut - 60/35/5
fraction soluble dans l'acétone Il 75/23~5/l~5
73
Chanare l/I .' Svnthèse et caractérisation...
---11
0,9
---12
0,8
---13
0,7
--
- - - - - F1
..
(1
;; 0,6 ,.,.,.-------~.
1
--------
---R- - - ...... .--..-:.=..~ •••••......• ·F i-rf\ _... _- ...
..... ,
- - - - - F2
ë
E 0,5
c
" - - - - - F3
.2
Ü ••••••••• F1m
l:l 0,4
.:::
- •••••••• F2m
0,3
.-.--.--- F3m
0,2
0,1
0
--
_ _ _ _ _ _ _ _ ,.. ...... ..,..._T..~:-::--~--::·· .. f_Slfl \
Puisque nous avons conduit la copolymérisation jusqu'à conversion totale, nous avons
voulu comparer la valeur de la composition moyenne du polymère final avec la valeur
théorique calculée à partir des rapports de réactivité des monomères déterminés dans le
chapitre précédent. Nous constatons que la composition moyenne du polymère extrait est
voisine de celle correspondant à 60-70 % de conversion (63/33/4), bien qu'il se forme Il %
de chaînes plus riches en MMA extractibles à l'acétone que ne le laisserait prévoir l'équation
de composition.
74
.
Chapitre 111 : Svnthèse et caractérisation...
Triades centrées t-1MA
100 r----------------------------,
90
80
70
>-
<
! 60
)(
.. 50
~
&E 40
10
o b==============~~
0,1
0,0 0,2 0,3 0,4 0.5 0,6 0,7 0,8 0,9 ',0
Conversion
Triades centrées MA
100 r--------------------------~
90
70
>-
~ 60
x
.. 50
~ 40
30
20
o
0.0 0.1 0,2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 '.0
Conversion
Triades centrées SSNa
100 r-------------------------ï
90
80
70
>-
~ 60
""t 501----~---- ~
."
·2 40
MA~MMA, MMA~MA
\
30
10 1- --====
o~~~======~=======~===~======:::::::::=::::::~
0,0 0,' 0,2 0.3 0.4 0,5 0,6 0.7 0,8 0.9 ',0
Conversion
75
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...
Nous remarquons que la masse du terpolyrnère extrait est plus élevée que celle du
matériau non extrait, les extractions successives à l'acétone et à l'eau ayant éliminé les
chaînes de masses les plus faibles. On notera également que la masse apparente peut être
surestimée lorsque la composition en motifs SSNa et MA devient importante, du fait
d'expansions de chaînes dues aux interactions des groupement ionisables avec le solvant.
En conclusion, ces résultats nous montrent que le terpolyrnère traité est relativement
homogène en masse et en composition, cette dernière étant proche de la valeur théorique
déductible des rapports de réactivité et de l'équation intégrée.
76
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...
Analvse thenniaue
'-....
.... -..,---.. _--.-
,
------ -~._----.
---.-.'"-. ......
.............
'-.........~.......
--------..-~-. -- ---...-...
o
' ....' \
x "
L:.J \
"\
\
JI' 1 l , , , t , 1 t 1 1 1 • , , , , , , l , , 1 1 1 , l , l , t 1 J , t ! , , t ! • l , t. , • , • ! • Il! , , , , , , !
\
! 1
Nous remarquons que la valeur de Tv du ter(30/4) est nettement plus élevée que celle
du P!\1MA Cl OSOC). Cette valeur plus importante est liée à la Tv du PMA (22S0C)(93)
puisque le matériau comporte 30 o/c de motifs MA. C'est l'existence d'interactions fortes
entre les fonctions acide carboxylique qui donne cette propriété au P:i\1A. En effet les
copolymères porteurs de fonctions acide carboxylique présentent des associations de type
dimères à l'état solide(94-96). L'existence de tels dimères est mise en évidence, en
spectroscopie IR, par la présence d'une bande à 2600 crrr' caractéristique du vibrateur OH
associé(97,98). Dans le cas de notre matériau Ter(30/4), cette bande est bien identifiée sur Je
spectre FTIR (fig. III-6) du matériau à l'état solide, ce qui est en accord avec la forte Tv
mesurée. On pourrait s'attendre également à la participation des motifs SSNa dans
l'augmentation de la rigidité du matériau puisque la Tv du PSS~a est de l'ordre de
257°C(99).
77
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...
I,50.,r-------------.-----------------.,
c=o
C,7i77
Nous avons donc affaire, lorsqu'il est à l'état sec, à un matériau rigide. Dans le
contexte de l'application aux IOLs, la question se pose bien évidemment de la reprise d'eau
de ce matériau et du gonflement éventuel qu'il sera susceptible de présenter à l'équilibre.
Bien entendu, la rigidité du matériau dépendra de cette reprise d'eau.
Nous avons élaboré des films de Ter(30/4) par deux techniques différentes:
- la première consiste à évaporer le DMSO d'une solution du polymère (annexe II).
- la deuxième méthode consiste à préparer des pastilles de polymère par compression à chaud
du matériau en poudre à une température légèrement supérieure à la T\'.
Quelle que soit la méthode utilisée,les films obtenus sont homogènes et transparents.
78
Chapitre III : Synthèse et caractérisation.. ,
Transmission UV-visible
Sur le spectre UV-visible d'un film du Ter(30/4) (fig III-7), nous notons une
augmentation rapide de la transmission au delà de 300 nm pour atteindre une transmission de
100 % à partir de 400 nm. Le matériau répond aux critères imposés.
1
,/
1
••' .1 (
...ï
:·:11 l'~
1
1
1
1 1
ï l'
! 1
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\.0. . ;-
\'
i
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r 1
1 1
4t~. (:~
i
1 1
r-
I l
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...... L 1
i1
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1
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1
~.. 1
..J
.-'
'''.) 1
1 1
1
1
1
1 1
19(i Ü 2SZ:e· 3S4.(1 4%.~ 7&B.O
n: v~ 1~ fi; Hl ri ii .
Figure III-7 : Spectre UV-visible du Ter(30/4)
On notera donc pour ce qui concerne les propriétés optiques (transparence, indice de
réfraction et transmission UV-visible), que le matériau Ter(30/4), à l'état sec, répond tout à
fait aux critères des implants intra-oculaires.
79
Chapitre Ill: Svnthèseet caractérisation...
1-2-} Principe
L(
r OH
\/
o
+
TEAC
80
Chapitre /Il: Svnthèse et caractérisation...
Nous avons suivi la réaction de réticulation des quatre systèmes par deux méthodes
différentes:
Suivi gravimétrigue
Pour chaque système, nous avons préparé plusieurs séries de films de copolymère par
évaporation d'une solution méthanolique à pression atmosphérique puis sous pression
réduite pendant 12h. Les échantillons sont ensuite mis dans l'étuve à SO°e. A des intervalles
de temps connus, nous avons prélevé systématiquement cinq films que nous avons mis
ensuite dans l'éthanol à 37°C pendant 24 heures. L'insoluble est récupéré, séché
rigoureusement puis pesé. Les résultats sont présentés sur la figure III-8.
..
0
TRIO
TRI5
•
l::.
TR20
TR25
'00
D.-~~- :!---"' •
r l::.~ /0//
! / ./
80 L- lOT
/ ,1 /
~
. '
.:2
~
:::; 60
C
~
-:;
x
-'
~
r-
40
20
/1
1
k
0
1 1
0 2 4 tCh) 6 8 '0
81
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...
Dans le but de compléter et d'affiner les informations précédentes, nous avons suivi
plus précisément la réticulation des quarres systèmes par dosage des fonctions réactives par
spectroscopie infrarouge.
L'échantillon à étudier est déposé sous forme de film sur facette de KEr. Ce film est
obtenu à partir d'une solution alcoolique concentrée de copolymère, par évaporation du
solvant comme décrit précédemment. Pour chaque système, nous avons enregistré les
spectres FTIR au cours du traitement thermique (fig 1II-9).
!1
.1
i
Oh
1h
2h
4h
6h
23 h
54 h
120h
2!OO
Figure 11l-9 : Évolution des spectres FTIR en fonction du traitement thermique subi par le
système TR20
82
Chapitre III: Synthèse et caractérisation ...
Les figures IIl-lO-11 présentent les suivis, en fonction de la durée de réticulation, des
bandes caractéristiques des fonctions époxyde et acide carboxylique respectivement à 840
crrr! (vibrateur C-O-C du cycle époxyde) et à 2600 crrr! (vibrateur OH associé). Le calcul
du taux de fonctions consonunées est détaillé en annexe Il.
100 cr
80
60 ':~~ •
40 l ~~=:--~;--~~~~~~~~~=:i
------
o 15 30 45 60 75 90 105 120
t(h)
Figure Ill-lO: Consommation des fonctions acide carboxylique en fonction du temps pour
les quatre systèmes TRiO, TRi5, TR20 et TR25
83
Chatiitre Ill: Svnthèse et caractérisation...
 TRIO • TR20
o TRI5 o TR25
100
CICo X 100
80
60
40
20
o
o 1 2 3 4 5 6 7 8
tCh)
j
•
100
CICo X 100
80
60
~. \
40
.~;'---
~~>-- .
20
0- _
--..-...-==--- • ..._.- -.... -- ----
o 1 - - . . . . , - _ · . - - •. 1 •. -1 _ _ . _
o 20 40 60 80 100 120
(Ch)
Figure III· JJ: Consommation des jonctions époxyde en jonction du temps pour les quatre
systèmes TRiO, TR]5, TR20 et TR25
84
Chapitre III : Svnthèse ct caractérisation...
L'analyse des résultats FTIR confirme la disparition rapide des fonctions acide
carboxylique et époxyde dans les premières heures du traitement thermique. Cependant il
reste toujours des fonctions acide carboxylique quel que soit le rapport époxyde/acide.
Lorsque la concentration initiale d'époxyde est plus faible que celle d'acide, le résultat parait
logique, mais lorsque les époxydes sont introduits en quantité plus importante que les
fonctions acides, la consommation de celles-ci n'est plus logique. En effet, on atteint un
palier pour la consommation des fonctions acide tandis que les groupements époxyde
continuent à disparaître. Ceci indique soit que les fonctions époxyde sont consommées
parallèlement dans d'autres réactions soit qu'un artefact expérimental intervient comme par
exemple l'évaporation incontrôlée de DEa à 80°C.
Pour clarifier ce point, nous avons refait l'expérience en panant d'un film de P!\1MA
seul dans lequel nous avons mis du DEO (20 o/c en masse avec époxyde/ester = 0,28) et du
TEAC et nous avons traité l'ensemble thermiquement de la même façon que pour les
matériaux précédents. Nous avons constaté par spectroscopie FfIR une diminution nette des
bandes caractéristiques des fonctions époxyde (à 844 crrr l) et ester (à 1066 crrr l) mettant en
évidence la réaction entre les fonctions ester et époxyde selon le schéma ci-dessous.
85
ChapiTre JJl : Svnthèse ct caractérisation...
TEAC
Nishikubo et al(lOI,I02) ont déjà mis en évidence une telle réaction entre fonctions
époxyde et ester, mais toutefois pour des esters "activés" du type:
-~-o ()
o
-~-O-o-N02
-C-O~
o
Il
NJO
s
1 ~
~
o
Dans notre cas, les fonctions ester méthylique ne sont pas toutes consommées
contrairement aux époxydes, et il reste environ 30 % des fonctions susceptibles de
disparaître si l'on se base sur la stœchiométrie initiale.
86
t
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...
100
0 ester • époxyde 1
ClCo x 100
80
60
40
20
0
[
0 10 20 30 40 50 60 70 80
t (h)
On constate sur la figure III-12 que des fonctions ester sont rapidement consommées
par la réticulation durant les cinq premières heures, puisque leur concentration demeure
constante tandis que la diminution des fonctions époxyde se poursuit jusqu'à disparition
quasi totale. Cette disparition des groupements époxyde intervenant après les cinq premières
heures peut être expliquée par une éventuelle évaporation du DEO. On notera également que
la réaction d'hydrolyse des fonctions époxyde n'a pas eu lieu, puisqu'il n'y a pas eu
apparition de la bande à 3300 cm! caractéristique de la liaison OH du groupement
hydroxyle. Toutefois il est difficile d'expliquer pourquoi la consommation des fonctions
ester s'arrête alors qu'il reste des époxydes, à moins qu'il ne s'agisse d'un effet
d'augmentation de la température de transition vitreuse du système limitant la diffusion.
87
Chapitre III: Synthèse et caractérisation ...
Le taux des fonctions époxyde ayant réellement réagi est accessible par évaluation des
groupements acide consommés. Ceci montre que le rendement de réticulation le plus élevé
est obtenu pour le TR 10, terpolymère dans lequel nous avons introduit le moins d'époxyde
(tableau 1II-5). La consommation des époxydes est donc, comme on pouvait s'y attendre,
d'autant plus importante que l'excès d'acide est grand. Il est évident que le film qui contient
le plus de DEa est le plus plastifié et favorise l'évaporation de ce DEa.
On notera donc que la réticulation s'effectue par réaction des fonctions époxyde avec
les fonctions acide carboxylique. Cependant la consommation de ces deux fonctions ne se
fait pas stoechiométriquement. Les groupements époxyde sont totalement consommés tandis
que les fonctions acide carboxylique présentent un palier de consommation quelle que soit la
concentration du DEa introduite au départ. Ceci peut être attribué d'une part à une réaction
éventuelle des fonctions époxyde avec les fonctions ester et d'autre part à l'évaporation du
DEa à 80°C.
Nous avons étudié les propriétés thermiques et optiques à l'état hydraté des matériaux
réticulés et nous les avons comparées à celles du terpolymère avant réticulation. Les résultats
de c~tte étude sont présentés dans le tableau Ill-ô.
88
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation...
Les Tv des différents matériaux avant et après réticulation sont notablement différentes.
Celles des matériaux réticulés diminuent par rapport à celles des matériaux initiaux et cette
diminution est corrélable au taux de fonctions carboxylique résiduelles (fig 1II-13). La
consommation de ces fonctions acide supprime les liaisons hydrogène responsables de la
rigidité du système et fait apparaître soit des ponts aliphatiques longs (Cg) soit
éventuellement des branchements résultant de la réaction d'une seule des fonctions époxy du
DEO. Ceci se traduit par une plus faible cohésion moléculaire et une augmentation du volume
libre entraînantla diminution de la température de transition vitreuse.
T oC195 [
v
190
185
180
175
170
0,3 0,4 0,5 0,6
[COOH]/[COOH]o
89
Chapitre III : Svnthèse et caractérisation...
Le taux d'hydratation est un taux d'hydratation massique défini par la relation suivante
80
H ('le)
70
60
50
40
o 0,2 0,4 0,6 0,8 ,
[COOH]/[COOH]o
Figure IV-14 : Corrélation de l'hydratation des Ter(3014) avec le taux de fonctions acide
restantes après réticulation
Après réticulation, les films hydratés restent homogènes et transparents, ceci montre
que le gonflement est homogène et que la réticulation a été uniforme. A l'état sec, ces films
sont également homogènes et transparents.
Les indices de réfraction des matériaux réticulés à l'état hydraté dépendent du taux
d'hydratation. Si l'on suppose que l'indice théorique des films réticulés hydratés est une
90
ChapiTre JIJ : Svnthèse et caractérisation...
moyenne pondérée en masse de l'indice de l'eau et du polymère à l'état sec selon la relation
ci-dessous, on doit avoir une corrélation linéaire entre l'indice et le taux d'hydratation
(fig III-15).
~n
exp •
n
1,44 1
1,43
1,42
1,41
1,4
1,39
1,38
1,37
40 45 50 55 60 65 70 75 80
H (%)
Figure lII-15 : Yariation de l'indice de réfraction enfonction
du taux d'hydrophilie pour les terpolymères réticulés
L'accord est excellent pour les matériaux très hydratés dont l'indice est majoritairement
contrôlé par celui de l'eau. L'écart observé pour les moins hydratés traduit l'influence
croissante des contributions des différents motifs à la réfraction moléculaire globale.
1·2·4 Conclusion
91
Chapitre III : Synthèse et caractérisation...
Nous nous sommes donc intéressés à des systèmes porteurs de fonctions réticulables
par voie photochimique. Celle-ci offre a priori des avantages par rapport au système
précédent.
Le premier est que l'hydrophilie finale des matériaux ne sera contrôlée, à taux de
fonctions carboxylate et sulfonate identiques, que par la seule densité du réseau sans qu'une
perturbation soit introduite par la consommation partielle de ces fonctions.
Enfin cette réticulation, qui est directement mise en oeuvre sur le film sec non plastifié
par le réticulant et qui ne modifie en rien le taux de fonctions hydrophiles, devrait permettre
une bien meilleure reproductibilité du gonflement à l'équilibre de l'implant final et une
simplification du procédé de réticulation.
92
ChapiTre li! : Svnthèse et caractérisation...
Robertson et al(104) ont été les premiers à présenter la synthèse et l'étude de systèmes
photosensibles comprenant des groupements actifs capables de s'associer deux à deux de
façon covalente sous l'effet d'un rayonnement UY. Ces systèmes sont basés sur le poly
(vinyl cinnamate) dans lequel les groupements actifs sont des groupes latéraux attachés à une
chaîne hydrocarbonée.
Bien que les polymères à structure cinnarnoyle aient fait l'objet de nombreux travaux,
le mécanisme de la photoréticulation n'est pas entièrement élucidé. Le mécanisme admis fait
intervenir la formation de ponts dimères cyclobutaniques entre les chaînes(105,106)
6
CH CH
~o
1
6 CO
o
1
1
J\/"- CH- CH2VV'
...J"'J"- CH-
1
CH2 V'V"
93
Chapitre III.. Svnthèse et caractérisation ...
~o
o
1
CO
1
CH
CH
Il
CH hv CH---CH
Q
1 1 1
1\ CO
CH ·CH ·CH
6
1
o
1
..rv-- CH- CH2...rv'" 6 ~o
1
JV-- CH - CH2 VV"
Par ailleurs, le positionnement relatif et la proximité des chromophores les uns par
rapport aux autres semblent aussi déterminants. Des études ont montré qu'à l'état solide, les
chromophores séparés par une distance supérieure à 4 À ne se dimérisaient pas et donc que la
réaction de photodimérisation se fait essentiellement sous contrôle topologique(111,112). A
priori, seule une très faible proportion de chromophores voisins est bien positionnée pour se
dimériser, cependant le nombre limité de processus de photoréticulation interchaîne suffit à
rendre le système totalement insoluble.
94
ChapiTre 1Il : Svnthèse et caraCTérisation...
éther anhydre
pyridine
95 ~
~
1
Cflapilre Ill: Svnthèse el caractérisation...
"
,.... 9 8 3 :2 1 o
,.50~r---------- --.
c1\
U
U
Il
U
La préparation du quaterpolymère est réalisée par voie radicalaire dans le DMSO à 70°C
avec l'AIBN comme amorceur en concentration 0,6 % molaire par rapport aux monomères
présents. Le CEMA est introduit en faible concentration (5 % molaire). La charge introduite
en monomères hydrophiles est celle du Ter(30/4) soit, 35 % MA et 5 % SSNa.
n,
COOH C=O
1
o1
(CH2)2
1
o1
C=O
1
CH
Il
CH
6
Le quaterpolymère est isolé par précipitation de la solution réactionnelle dans l'eau puis
par des extractions successives à l'acétone et à l'eau selon le protocole utilisé pour le
Ter(30/4). Le quaterpolymère traité est obtenu avec un rendement de 70 % et présente une
masse viscosimétrique élevée de 1 400000 g/mol. Les spectres R.MN IH (fig. 1II-18) et
FTIR (fig. 1II-19) du quaterpolymère final montrent que le motif cinnamoyle a bien été
97
Chapitre III : Svnthèse ctcaractërisation ...
introduit dans les chaînes. La double liaison cinnamique a été mise en évidence par la
résonance à 6,6 ppm sur le spectre R..\1N IH et par la vibration à 1639 crrr' en FTIR.
co
9
(ÇH2h e
o
co
Ç,Ht
CHI
~~
V .,
~'IC
i
\1 Il 10
'. (".n.)
D
Figure III-lB: Spectre RMN l H du quaterpolymère final Quat(25/4) effectué dans le DMSOd-6
.1.504r--------------------------------.
c=o
0,7977
A,)'\
3600 3200 2800 2..00 2000
~
1600
V
1200
~
800
l-'\.r.
~oo
L'échantillon étudié est sous forme de film mince déposé sur facette de KEr. Il est
recouvert d'une lame de quartz puis irradié à température ambiante par une lampe à vapeur de
mercure fournissant une intensité d'irradiation de 1200 watts et émettant de 250 à 365 nm
avec deux maxima à 254 et 365 nm, On notera que les groupements cinnarnate présentent un
maximum d'absorption à une longueur d'onde de 277 nm. L'évolution du système en cours
d'irradiation est suivie par la diminution de la bande \/C=C à 1638 crrr ' (fig. III-20), avec
une normalisation par la bande à 1388 crrr! Ô(a-CH3).
Os
5s
20 s
140 s
Figure 1II-2D: Évolution sous irradiation UV de la bande d'absorption C=C à 1638 cne!
pour le qllaterpolymère Qum (25/4)
99
Chapitre /li: Synthèse et caractérisation...
premières secondes puis une stabilisation. Le taux de doubles liaisons éthyléniques qui se
sont engagées dans le réseau est estimé à environ 56 % des insaturations cinnamates initiales.
100 A-
C/Co x 100
80
60
40
20
o
o 25 50 75 100 125 150
t (s)
Le taux de dimérisation observé pour un temps d'irradiation aussi court nous a paru
très satisfaisant. Toutefois cette étude ayant été réalisée sur un film mince, il est possible que
la dirnérisation observée soit plus limitée pour les pièces plus épaisses comme Je seraient les
implants moulés ou coulés dont l'épaisseur peut dépasser le mm.
100
Chapitre III : Svnthèse et caractérisatian...
La valeur de Tv du Quat(25/4) mesurée par DSC est plus faible que celle du Ter(30/4)
bien que la composition en motifs ionisables de ces deux matériaux ne diffère pas beaucoup.
Ayant un bras espaceur, les motifs de CE~1A sont probablement responsables de
l'augmentation du volume libre et donc de l'abaissement de la Tv. Après irradiation, la Tv du
quaterpolymère passe d'une valeur de 175°C à 183°C, traduisant les pontages interchaînes et
donc la réticulation attendue.
Le quaterpolymère sous forme de film est transparent, qu'il soit hydraté ou non. Cette
transparence demeure après irradiation.
11·6 CONCLUSIOl\7
101
ChapiTre III : Svnthèse et caractérisation...
Pour remédier à ce problème, nous avons adopté une autre méthode de réticulation qui
est la voie photochimique. Nous avons tout d'abord élaboré un matériau photoréticulable
obtenu par copolymérisation du CEMA, monomère synthétisé au préalable, avec les
comonomères MMA, MA et SSNa. Pour pouvoir comparer les deux procédés de
réticulation, nous avons choisi une composition comparable à celle du Ter(30/4) (35 % en
MA et 5 % en SSNa) en n'incorporant que 5 o/c de CEMA. Par irradiation du quaterpolymère
correspondant, nous avons réticulé le matériau dans un temps très court. Les propriétés de
l'hydrogel après réticulation sont satisfaisantes bien que la quantité du chromophore présent
dans le quaterpolymère ait été faible dans notre essai. Il sera possible de les améliorer en
augmentant le taux de motifs CEMA dans le quaterpolymère.
102
Chapitre li! : Synthèse et caractérisation...
Dans le cas présent, puisque nous n'avons étudié que le comportement des monomères
~11\1A, MA et SSNa en polymérisation radicalaire dans le DMSO et optimisé les conditions
103
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...
I~TRODUCTION
Dans une seconde partie, la biospécificité de ces matériaux a été testée (inhibition de la
prolifération cellulaire et de l'adhésion bactérienne). Ceci nous a conduit à définir pour le
matériau hydrophile la composition la plus adaptée pour une application en implant.
Dans une troisième partie, nous avons envisagé l'élaboration d'un tel matériau par
coulée en masse, technique vraisemblablement la plus réaliste pour un éventuel
développement.
105
Chapitre IV : Élaboration en solution et en masse...
Nous avons préparé des terpolymères de compositions différentes dans les mêmes
conditions de synthèse que pour le Ter(30/4), et sans dépasser 15 % en monomères
hydrophiles (tableau IV-1).
Pour ce qui concerne le traitement de ces matériaux, nous avons conservé la même
démarche que précédemment (chapitre ID), c'est à dire l'extraction successive à l'acétone et à
l'eau. Ceci a toujours pour but d'isoler les chaînes insolubles à la fois dans l'acétone et dans
l'eau et donc d'obtenir un matériau relativement homogène en masse et en composition.
Nous nous sommes cependant rendu compte que lorsqu'on utilise l'extraction classique
acétone/eau, la moitié de notre matériau passe en solution. Dans la gamme choisie de
concentration en méthacrylate de méthyle, l'acétone est un trop bon solvant du terpolymère.
Nous l'avons donc remplacé par le dichlorométhane, et nous avons constaté qu'à
composition identique (85/1 0/5) nous solubilisions beaucoup moins de terpolyrnère. La
méthodologie de synthèse et des traitements est, conune précédemment, décrite en annexe J.
Les compositions ainsi que les masses viscosimétriques des terpolymères, déterminées
respectivement par RMN ]H et viscosimétrie, sont évidemment influencées par la nature du
solvant d'extraction (tableau IV-l). Les terpolymères insolubles dans l'acétone sont
caractérisés par des masses molaires importantes et des compositions en motifs MMA, ~1A et
SSNa s'écartant de celle de départ. En revanche le dichlorornéthane conduit à une fraction
106
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...
Les trois derniers terpolymères, plus riches en ~1~1A~ ont été extraits uniquement à
l'eau puisqu'ils sont complètement solubles dans l'acétone et le dichlorométhane. Ils
présentent des compositions finales proches de la charge de départ et des masses molaires
apparentes comparables, de l'ordre de 400 000 glmol. Le ter(2/5) plus riche en motifs SSNa
que ces trois terpolymères, possède une masse apparente plus élevée, traduisant une
extraction à l'eau plus importante et une solubilisation plus facile des chaînes de masse élevée
riches en SSNa.
Là encore, et même si ces terpolymères sont très riches en J\1.\1A, on constate que la
masse apparente et la composition des terpolymères finaux extraits dépendent de la nature du
solvant d'extraction. Le dichlorornéthane semble être un moins bon solvant que l'acétone
pour nos terpo1ymères riches en J\1MA. Par extraction à l'acétone nous éliminons en
particulier des chaînes plus riches en motifs MMA avec un seuil de coupure en masse plus
élevé.
Les températures de transition vitreuse des différents terpolymères ont été déterminées
par DSC. Les valeurs sont présentées dans le tableau IV-2.
Terpolymère Composition Tv
extrait (0/0 mol) (cC)
107
ChapiTre 1\' : Élaboration Cil SO/llTiOIl et en masse...
Quelle que soit la composition des terpolyrnères, ils conduisent à des films homogènes
et transparents. Ceci est observé tant à l'état sec qu'à l'état hydraté. A partir de ces films de
terpolyrnères, nous avons déterminé le taux de gonflement et l'indice de réfraction d'une part
à l'état sec et d'autre part à l'état hydraté (tableau rv-3).
108
ChapiTre IV: Étaboration ell SOIUTioll et ell masse...
Comme attendu, les indices de réfraction des terpolymères à l'état sec sont d'autant
plus élevés que les terpolymères sont riches en motifs SSNa et légèrement inférieurs à celui
du PMMA (1,492). À l'état hydraté, c'est évidemment le taux d'hydratation qui devient
déterminant pour cette propriété (fig IV-1).
1,6
n
1,55
1,5
1,45
1,4
1,35 f nthéor
1,3
r!
35 40 45 50 55
15 20 25 30
H (%)
1-2-3 Conclusion
109
ChapiTre IV : Élaboration en solution et en masse...
Des films terpolymères ont été élaborés par évaporation de leur solution dans le
D!\1S0. Ils ne sont pas solubles dans le milieu de culture cellulaire et s'y hydratent
raisonnablement (20-50 0/0), de façon homogène et sans déformation. Ceci rend possible
l'étude de leur biospécificité.
La prolifération des cellules mises en culture sur une surface polymère appropriée peut
débuter, si les conditions sont favorables, après passage par les étapes suivantes :
L'étude de la modulation de prolifération des cellules est réalisée sur une lignée
fibroblastique d'origine humaine "McCoys" (ATCC CRL 1696) sur les terpolymères à
composition variable en groupements sulfonate et carboxylate. Les films (ou les disques
lenticulaires) de terpolymères sont conditionnés et stérilisés avant d'être utilisés pour la mise
en culture cellulaire. Afin d'évaluer l'effet de modulation de prolifération introduit par les
groupements fonctionnels, le nombre de cellules obtenues à confluence (maximum de la
courbe de prolifération cellulaire) pour chacun des terpolymères est comparé à celui obtenu
sur le PM~A pur à confluence également. Dans la mesure où le nombre obtenu avec les
terpolymères est toujours inférieur ou égal à celui du témoin, on détermine pour chacun de
ces terpolymères un pourcentage d'inhibition de la prolifération qui varie de 0 à 100 % selon
la composition en groupements sulfonate et carboxylate. Les détails opératoires sur la
technique de culture sont présentés en annexe IV.
110
Chapitre IV: ÉLaboration en solution et en masse...
Résultats ct discussion
La prolifération des cellules a d'abord été réalisée sur le témoin non fonctionnalisé
PMMA (fig IV-2).
',4
, ,2
~
'-'
~
,
..ê-
v. 0,8
~
t
ë3 0,6
1.1
o
-e
(,)
~ 0,4
Z
0,2
0
o 2 4 6 8
jours
10
Figure IV-2 Évaluation du témoin: Prolifération des cellules McCoys sur des films de PMMA.
Les résultats montrent que les cellules McCoys prolifèrent sur le PMMA, lequel
n'entraîne pas de modulation et peut donc être utilisé comme polymère témoin. Dans le cas
de nos terpolyrnères les résultats des tests d'inhibition sont présentés en fonction du rapport
COO-/S03- et du taux d'hydratation des films correspondants (fig IV-3).
100
0 Inhibition sur 8 jours
80
0
• Inhibition sur 6 jours
,-...
~
'-'
~
60
ë
-
-
.0
40 (:3~.s3)
20
(23.6)
(17,8)
0
o 1 2 3 4 5 678
COO'/SO":;
Figure 1\'·3 : \'arinrion du taux d'inhibition en jonc lion du rapport COO"IS 0 3-
et du taux I'hytlratation pour différents terpolymères gonflés ci l'équilibre (Ho/c)
Il 1
Chapitre IV : Élaboration en solution et en masse...
Ils montrent que pour les films de taux d'hydratation élevé, l'inhibition est importante
tandis que pour les films à faible reprise d'eau, la prolifération cellulaire est forte. Ceci est en
accord avec la littérature (118,119) qui montre que les matériaux hydrophiles présentent une
certaine inertie vis-à-vis des cellules. Cependant dans le cas présent, si l'on compare les
matériaux qui inhibent, il semble que ce ne soient pas nécessairement les plus hydratés qui
inhibent le plus. L'hydratation n'est donc pas le seul effet déterminant de l'inhibition de la
prolifération cellulaire. On peut également retenir le concept de Jozefowicz qui propose que
la concentration et la distribution des fonctions superficielles contribuent à une modulation
des réponses cellulaires associée à une modification de la conformation de la fibronectine
adsorbée. Dans ces conditions on constate qu'un maximum d'inhibition peut être mis en
évidence autour d'un rapport compris entre 1 et 1,5.
Vaudaux et al (120) ont mis en évidence un effet inhibiteur de l'héparine sur l'adhésion
des bactéries Staphylococcus aureus et observe le même effet avec les dextranes
fonctionnalisés par des groupements sulfonate et carboxylate. Nos terpolymères possédant
des groupements similaires, ont été également utilisés pour évaluer leur capacité d'inhibition
de l'adhésion bactérienne.
Conune l'adhésion des cellules eucaryotes, l'adhésion des bactéries sur un polymère
est médiée par les protéines de liaison telles que la fibronectine, la laminine ou la
vitronectine.
Des disques de terpolymères ont donc été préalablement passivés par adsorption
d'albumine bovine, puis incubés avec la fibronectine avant d'être mis au contact des bactéries
marquées à (3H)- Thymidine (annexe IV). Les bactéries ayant adhéré au polymère sont
ensuite dénombrées par comptage de la radioactivité B.
Les tests d'adhésion bactérienne ont été réalisés avec trois types de bactéries, choisies
en raison de leur implication dans les infections hospitalières : Staphylococcus aureus,
Staphylococcus epidermidis et Streptococcus pyogènes.
Résultats et discussion
112
ChapiTre IV: Élaboration en solution el en masse...
o S. aureus
0,8 o S. pyogènes
• S. epidennidis o
0,6
0,4
0,2
0
•• • •
°0 2 4 6 8
COO'/SO'
3
Ils indiquent une très forte inhibition de l'adhésion par les terpolymères fonctionnels
dès lors que le rapport COO-/S03- est inférieur à 4. Cette inhibition est pratiquement totale
pour les Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogènes. elle est un peu moins forte pour
les Staphylococcus epidermidis. En revanche, pour les S. aureus l'inhibition est presque
supprimée lorsque le rapport est voisin de 7. Toutefois, nous ne disposons ici que d'un seul
point, et il importe de le vérifier avant toute conclusion.
1-3-3 Conclusion
Les tests de biospécificité ont pu être réalisés sur les films des terpolymères de
composition variable mais faible en motifs ionisables. L'étude a été réalisée in vitro pour
évaluer l'effet de ces matériaux sur l'inhibition, d'une part de la prolifération des cellules
McCoys, d'autre part de l'adhésion des bactéries types St aphylococcus aureus,
Staphylococcus epidermidis et Streptococcus pyogenes. Les résultats obtenus montrent que
l'inhibition de prolifération cellulaire est favorisée dans le cas des terpolymères d'hydrophilie
élevée ; elle est également fortement dépendante de la composition des terpolymères, un
maximum d'inhibition étant observé pour un rapport COO-/S03- compris entre 1 et 1,5.
L'adhésion bactérienne sur nos terpolymères est très faible pour un rapport COO-/S03-
inférieur à 4 et sensible au type de souche bactérienne testée. Par ailleurs d'autres facteurs,
liés à la composition superficielle des terpolymères en fonctions carboxylate et sulfonate,
113
ChapiTre IV : Élaboration en solution et en masse...
Le cryptand est utilisé dans un rapport 1/1 par rapport à l'ion sodium ce qui permet
effectivement la solubilisation du SSNa dans le mélange MMA&1A. Pour la préparation du
terpolymère, nous avons cherché à obtenir une composition proche de celle de Ter (30/4) en
partant d'une charge 590/0 :M..'t\1A, 37o/c MA et 4o/c SSNa. La copolymérisation est effectuée
pendant 16 h dans un réacteur sous azote à 70°C et sous agitation. Nous avons synthétisé
deux types de terpolymères, l'un en absence d'agent de réticulation (TerMl) et l'autre
(TerM2) avec 2 % en masse de diméthacrylate d'éthylène glycol (EGDMA).
114
Chapitre IV: ÉlaboratirJ11 en solution et en masse ...
CH 3
1 ÇH 3
n] H 2C=C +n2 +n3 H 2C=C
1
1
COOCH 3 COOH
sous N2
Les terpolyrnères obtenus sont extraits uniquement à l'eau puis séchés; le pourcentage
en terpolyrnère final est de 50 o/c pour le TerM1 et 76 % pour le TerM2. Cette différence
s'explique aisément par la réticulation qui ne permet que l'extraction à l'eau des chaînes à la
fois les plus counes et les plus hydrophiles.
L'analyse RMN des terpolymères après extraction donne une composition de 40%
MMA, 50% MA et 10% SSNa différente de celle que nous attendions (Fig. IV-5).
La teneur plus forte en motifs acide méthacrylique vient du fait qu'en masse le rapport
de réactivité du MA (1,55) est beaucoup plus élevé que celui de M.M:A (0,55) et que de
longues séquences de motifs MA sont formées, avec également un enrichissement global du
terpolymère en ces motifs. Ceci est illustré sur la figure IV-6 qui compare les pourcentages
de triades MAM,AMA formées en fonction de la conversion dans le cas des polymérisations
dans le DMSO (Ter 30/4) et en masse.
Par ailleurs l'analyse RMN nous indique que quel que soit le système étudié la
conversion n'est pas totale. La partie soluble dans l'eau ne contient que des chaînes riches en
motifs hydrophiles et les deux monomères résiduels MA et SSNa (Fig IV -7). Le
méthacrylate de méthyle non copolymérisé a été éliminé lors du séchage sous vide à 60°C de
la fraction principale insoluble dans l'eau.
115
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...
/2
H aromatiques
.coog
100
90
!O
70
60
(a) sc
40
30
20
10
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 O.S 0.6 0.7 O.! 0.9 1,0
CDnvt~jot'l
100
90
!O
70
60
....w ..""'·........~....
(b) so '\ \
40
30
...... -",......
~
.s>
"'''/:i!.~
20 \
10
o
0.0 C.' 0.2 C.) O.. O.S 0.6 0.7 O.! 0.9 1.0
Figure IV-6 : Pourcentages des triades centrées MA enfonction de la conversion dans le cas
des copolymérlsations dans le DA1S0 (Ter 30/4) (a) et en masse (b)
116
Chaoiire IV: Élaboration en solution et en masse ...
ClC1:i3(MA)
H aromatiques Il
(SSNa + PSSNa)
Les matériaux TerM 1 et TerM2 obtenus sont transparents à l'état sec mais
malheureusement opaques à l'état hydraté. Ceci s'explique encore par le caractère séquentiel
de la distribution des 1'v1A, et donc vraisemblablement par une très imponante hétérogénéité
des zones hydrophiles et hydrophobes le long des chaînes, A l'état sec le matériau est
homogène et donc transparent, tandis qu'à l'état hydraté on a une démixtion de domaines
hydrophiles de grandes tailles conduisant à l'opacité des matériaux.
Pour remédier à cela nous avons cherché à diminuer encore la teneur en MA dans le
terpolymère. Nous avons cette fois remplacé le cryptand (221) par un éther couronne moins
onéreux que le précédent.
117
ChapiTre IV: Éla!Jorc:ioll Cil SOIUTioll et 01 masse...
Le terpolyrnère brut, caractérisé par R..\1N 1H, indique des traces de monomère
résiduel, exclusivement de MMA, et donc une incorporation complète de MA et SSNa
(fig. IV -8).
,,
12 10
'. '0
Figure 1\1·8: Spectre RMN lH (250 MHz) du TerM3 effectué dans du DMSO-d6
118
Chapitre /V : Élaboration en solution et en masse...
Le terpolymère obtenu (Ter M3) qui a donc la composition de la charge (89,5/9/1 ,5)
possède les mêmes caractéristiques optiques que les matériaux précédents, c'est à dire
transparent à l'état sec et opaque à l'état hydraté malgré une teneur en motifs hydrophiles
beaucoup plus faible que celle de TerM1 et TerM2.
On notera par ailleurs un autre inconvénient lié à la toxicité du cryptand. Ceci nous a
incité à chercher d'autres voies pour préparer des terpolymères en masse. Une des solutions
trouvées est de remplacer le SSNa par un styrène sulfonate d'ammonium plus soluble dans
les solvants organiques et donc à priori dans le mélange ~1~1~1A. et donc d'éviter ainsi
l'utilisation d'un cryptand.
H
H THF
-,
1
1
., NaCI
H2C~
HCI +
H2C~
+
S03 H
S03 Na
H THF H
1 ., 1
H2C~+
+ N(CH 2CH3b
H2C~
~I
~
S03 H S03NH(CH2CH3b
Après un séchage rigoureux, le SSA est récupéré sous forme de poudre jaune
hygroscopique avec un rendement de 93 0/0. La caractérisation du sel de triéthylammonium
est réalisée par RMN ]H (fig IV-9), et montre que le produit est pur.
119
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...
ri
i i' 17:S i': ':0' i i e~" , •6:0 1 l , '~~' , i 1 s:o' i , '~~ 1 i i • ,,~ i i , \ ~~' i i '~~D' , i ; 2:S 1 JI' 10 1 Iii I~' i , i 1:0 '
~m)
Figure IV·9: Spectre RMN lH du SSA (250 MHz) réalisé dans D20
II·2·2 Terpolymérisations
120
Chapitre IV: Élaboration en solution et en masse...
CH
1 3
n, H2C=Ç +
COOCH 3
sous N2
A l'état sec, les films obtenus sont hétérogènes avec des zones opaques et des zones
translucides. Cette hétérogénéité est d'autant plus marquée que la charge de départ en
monomères ionisables est importante. Nous n'avons pas eu le temps, dans le cadre de ce
travail, d'approfondir ce comportement. Il faudrait évaluer les modifications de réactivité
introduites par le sel d'anunonium et réétudier la terpolymérisation.
1/·3 CONCLUSION
Nous avons dans cette étude réalisé la synthèse en masse des matériaux terpolymères
en utilisant deux approches.
La deuxième voie consiste à utiliser un sel de triéthylanunonium (SSA) au lieu d'un sel
de sodium (SSNa). Malheureusement dans ce cas la copolymérisation est vraisemblablement
très hétérogène et les films obtenus ne sont transparents ni à l'état sec. ni à l'état hydraté.
121
Chapitre IV: Élaboration el! solution et en masse...
Dans ce chapitre, nous avons élaboré des terpolymères à teneur faible mais variable en
motifs ionisables (inférieure à 15 o/e). Ceci nous a permis de moduler les propriétés de ces
terpolymères et d'obtenir des films transparents, hydratables mais insolubles dans le milieu
de culture.
L'étude de la biospécificité de ces films s'est révélée prometteuse. Les résultats in vitro
ont montré que l'inhibition de prolifération cellulaire dépend à la fois de l'hydrophilie et de la
composition des terpolymères. Quant à l'adhésion bactérienne, elle est inhibée sur les
terpolymères présentant un rapport COO-/SO; inférieur à 4. Parmi les terpolymères testés, le
Ter( 1015) présente un maximum d'inhibition de prolifération cellulaire et d'adhésion
bactérienne, associé à d'autres propriétés intéressantes (transparence, no 2ü = 1,442,
H =30A 0/0, bonne tenue mécanique).
Par ailleurs, nous avons étudié la faisabilité d'une élaboration du terpolymère en masse
puisque c'est la technique la plus réaliste de fabrication de l'implant (moulage par coulée). li
s'est avéré que les terpolymères préparés en masse, obtenus soit par utilisation de cryptands
soit en utilisant un sel d'ammonium, conduisent à des hydrogels opaques. Ceci est dû
essentiellement à la grande réactivité du MA en masse engendrant une distribution
séquentielle des motifs correspondants et donc une demixtion de domaines hydrophiles
suffisamment importante pour les rendre diffusants.
122
CONCLUSION GtNDALlB
Conclusion générale
- transparence,
- stabilité dimensionnelle,
- biocompatibilité,
- inhibition de la prolifération cellulaire.
Nous en avons conclu que les matériaux hydrogels sont susceptibles de répondre aux critères
précédents. Les problèmes que peut présenter ce type d'implant (stabilité géométrique, tenue
mécanique variable et indice de réfraction limité) nous ont semblé maîtrisables par le contrôle
de la reprise d'eau des hydrogels.
Nous avons ainsi choisi d'élaborer des matériaux fonctionnels à base de PMMA,
contenant des fonctions carboxylate et sulfonate adaptées au contrôle de la prolifération
cellulaire, fonctions issues des comonomères acide méthacrylique et styrène sulfonate de
sodium.
La difficulté de ce sujet est qu'il s'appuie sur plusieurs domaines scientifiques à la fois
fondamentaux et appliqués. La maîtrise de la synthèse, de la composition et des propriétés
attendues de ces terpolymères a supposé de cerner les problèmes, et la première partie de
notre travail a consisté à étudier les hornopolymérisations radicalaires de !vL\1.A, MA et SSNa
dans le seul solvant adapté (DMSO) à 70°C.
124
Conclusion générale
Nous nous sommes placés dans ces domaines (r[Mi] = 1 mollI) pour étudier la
copolymérisation des monomères deux à deux. Dans ce cas nous avons pu déterminer avec
précision les rapports de réactivité, en éliminant les variations potentielles dues aux effets de
concentration. Les rapport de réactivité obtenus (méthode de Kelen-Tüdos) sont:
Ces valeurs montrent qu'il est possible d'obtenir des copolymères présentant une
distribution statistique et une composition homogène des macromolécules. Une bonne
concordance a été observée entre les valeurs expérimentales des compositions des
terpolymères et les valeurs théoriques obtenues à partir des rapports de réactivité et l'équation
de terpolymérisation, pour des concentrations totales en monomères allant de 1 à 2A mol/l. Il
est donc possible de prévoir précisément la composition du terpolymère et la distribution des
séquences en fonction de la charge de monomères et de la conversion.
Après cette étude plus fondamentale, nous nous sommes plus particulièrement
intéressés à l'objectif de ce travail qui est l'élaboration de matériaux biospécifiques. Pour cela
nous avons d'abord entrepris la synthèse d'un terpolymère modèle M..\1A/!\1A/SSNa riche en
motif ionisables. Nous avons mis au point un traitement par extractions successives à
l'acétone et à l'eau, qui nous a conduit à une fraction finale homogène en composition et en
masse molaire. Le terpolymère traité Ter (30/4) à l'état sec est transparent et d'indice de
réfraction n~o = 1,506. Les propriétés du Ter (30/4) à l'état hydraté n'ont pas pu être
évaluées puisque ce terpolymère est soluble dans le milieu d'hydratation à 37°C. Pour cela
nous avons été amenés à réticuler ce matériau par réaction catalysée par le TEAC du
diépoxyoctane (DEO) sur les fonctions acide des chaînes, L'utilisation de différentes
concentrations en agent de réticulation DEO nous a permis d'obtenir des terpolymères
présentant des taux de réticulation variables. La température de transition vitreuse et la reprise
d'eau des matériaux réticulés diminuent avec l'augmentation de la réticulation. Nous avons
expliqué ce phénomène par le double effet de cette réticulation qui, parallèlement à une
densification du réseau, diminue le taux des fonctions carboxylique responsables par leur
interactions de la rigidité du matériau sec et de l'hydrophilie du matériau hydraté. Cette voie
125
Conclusion générale
Pour remédier à ce problème nous avons adopté une autre méthode de réticulation qui
est la voie photochimique. Nous avons tout d'abord élaboré un matériau photoréticulable
obtenu par copolymérisation des comonomères !\ll\1A, MA et SSNa avec le méthacrylate de
cinnamoyl 2-éthyle (CEMA), monomère synthétisé au préalable. Le quaterpolymère obtenu
après traitement est de composition 71 % !\1MA, 250/0 MA, 40/0 SS~a et 490 CEMA. Bien
que la réticulation photochimique n'ait mis en jeu que 560/0 des insaturations cinnamates
initiales, la reprise d'eau du matériau diminue après irradiation conduisant alors à une
augmentation de l'indice de réfraction. La comparaison des deux méthodes de réticulation
montre que le processus de photoréticulation est plus intéressant, plus efficace et plus
pratique. De plus le contrôle des propriétés de l'hydrogel semble plus aisé à obtenir, celles-ci
ne dépendant que d'un seul paramètre qui est la densité du réseau.
Enfin, nous avons étudié l'élaboration des terpolymères en masse, sachant que la
technique de moulage par coulée est la plus adaptée à une réalisation industrielle. Cette étude
nous a montré que quelle que soit la méthode suivie -utilisation de cryptands ou du sel
d'ammonium- pour la préparation des terpolymères en masse, les hydrogels obtenus sont
opaques. Nous avons expliqué ceci par la grande réactivité du MA en masse conduisant à
une distribution séquentielle des motifs MA et donc à une démixtion de domaines
hydrophiles suffisamment gros pour être diffusants.
126
Conclusion générale
Une étude beaucoup plus poussée reste à effectuer sur la mise au point de la synthèse
en masse. TI faudrait modifier le système de terpolymérisation pour augmenter le caractère
statistique de la distribution du ~1A le long des chaînes, comme par exemple utiliser le MA
sous sa forme de sels cryptés. Il serait également intéressant de mettre au point un système
réticulable photochimiquement. Toutefois le développement d'un tel matériau supposerait
d'augmenter encore la réticulation et de diminuer le taux d'hydratation à l'équilibre afin
d'atteindre les indices de réfraction compatibles avec un bon compromis épaisseur-correction
optique. Ceci serait possible par augmentation de la teneur en chromophore CE~1A dans le
matériau.
127
Annexes
ANNEXE 1
MODE OPÉRATOIRE
2· PRÉPARATION DU Ter(30/4)
CH 3 COOH
Dans un ballon tricol muni d'un réfrigérant, d'un desséchant et d'une entrée d'azote,
nous avons introduit 40ml de DMSO fraîchement distillé, 8 g (0,08 mol) de MMA, 4,01 g
(46,7 10-3 mol) de MA et 1,37 g (6,7 10-3 mol) de SSNa. Après barbotage de la solution
pendant 30 minutes, 130 mg (0,8 10-3 mol) d'AIBN recristallisé sont ajoutés.
Après précipitation du mélange réactionnel dans l'eau le polymère brut est séché, puis
traité comme suit:
129
Annexes
3- PRÉPARATION DU CEMA
CI- ~-ç=6
o H
H-o ~ fi +
éther anhydre
pyridine
Dans un bicol de 2S0 ml muni d'une ampoule à brome et d'une garde à CaCI2, nous
dissolvons 6,3 g (0,38 mol) de chlorure de cinnamoyle dans 100 ml d'éther sec (mis sur fil
de sodium) ; 4,9 g (0,38 mol) de méthacrylate d'hydroxyéthyle (HE:\1A) distillé et 3,8 g de
pyridine (distillée et séchée sur tamis) diluée dans 100 ml d'éther anhydre, sont ajoutés
lentement goutte à goutte; l'ensemble est agité pendant 1 heure à température ambiante.
Après filtration, le solvant est évaporé. Le produit est extrait par une solution de soude
pour éliminer l'acide cinnamique formé au cours de la réaction. Plusieurs extractions à l'eau
se sont avérées nécessaires pour éliminer d'une part les traces de soude restantes susceptibles
de dégrader le CEMA, et d'autre part l'excès d'HEMA.
130
Annexes
n'3
COOH CO
1
o1
(CH
1 2h
o1
CO
1
CH
Il
o
CH
Dans un ballon tricol muni d'un réfrigérant, d'un desséchant et d'une entrée d'azote,
nous avons introduit 40 ml de DMSO fraichement distillé, 8 g (0,08 mol) de MMA, 4,38 g
(0,051 mol) de MA, 1,5 g (7,27 10.3 mol) de SSNa et 1,89 g (7,27 1O·3 mol) de CEMA.
Après barbotage d'azote sec pendant 30 minutes, 140 mg (0,87 10. 3 mol) d'AIBN
recristallisé sont ajoutés.
131
Annexes
Le quaterpolymère final (70 0/0) est récupéré après précipitation du mélange réactionnel
dans l'eau puis séchage du précipité. Celui-ci est ensuite extrait successivement à l'acétone et
à l'eau. La méthodologie de ces extractions est identique à celle appliquée au terpolymère.
La composition du quaterpolymère déterminée par R11J~ 1H est de 71 % :tv1MA, 25 0/0
MA~ 4 % SSNa et 4 o/e CEMA.
5- PRÉPARATION DU SSA
-.
H
H THF 1
NaCI
H2C~
1
+
HCI •
H2C~
+
S03 H
S03 Na
H THF H
1 1
•
H2C~+
+ N( CH2CH3b
H2C~
S03 H S03NH(CH2CH3b
Dans un ballon bicol de 500 ml, muni d'une ampoule à brome, nous avons préparé une
solution de SSNa à 0,14 mol/1 dans le THF, soit 3 g de SSNa dans 100 ml de solvant.
L'ampoule à brome contient 100 ml d'une solution de HCl dans le THF à 0,14 mollI
préparée par ajout de 1,23 ml d'une solution aqueuse de HCl à 35 o/c. Cette solution est
ajoutée goutte à goutte sous agitation. Un précipité blanc apparaît, il s'agit du NaCl qui est
éliminé ensuite par filtration. L'acide formé SS03H est isolé par distillation flash des
solvants et il est ensuite solubilisé dans du THF. 100 ml d'une solution de triéthylamine à
0,14 mollI dans le THF (soit 1,4 g de triéthylarnine) sont ajoutés goutte à goutte sous
agitation.
. Le sel d'ammonium quaternaire (SSA) est isolé par distillation flash du solvant puis
séché rigoureusement sous vide pendant 3 jours, en présence d'un desséchant. Le SSA est
obtenu sous forme de poudre jaune avec un rendement de 93 9é. Il est caractérisé par
R~{;~lH et FTIR. Hygroscopique, il est conservé sous vide statique en présence de CaCI2.
Il est à noter que la recristallisation du SSA s'est avérée difficile, pour ce faire il est
impératif de purifier les réactifs avant utilisation.
133
Annexes
+
Na crypté
n'2
Q
CH3
~I
+
S03 , Na crypté
Les différents terpolymères en masse ont été préparés par voie radicalaire. L'AIBN est
utilisé comme amorceur à 0,2 o/c en poids par rapport aux monomères.
Dans le cas des TerM3, M4, M5 et M6, la mélange réactionnel est préparé de la même
façon que précédemment, il est coulé ensuite dans des moules en polypropylène. Tout ceci
doit se faire sous atmosphère d'azote. Les moules contenant le mélange de polymérisation
sont fermés sous pression et mis dans l'étuve à 70°C.
134
Annexes
mMMA (g) mMA (g) mSS!'\a (g) éther 221 (g) EGD1\1A (g)
couronnee g)
Ter1\11 3 1,88 10- 2 2 10- 3 - 0,67 0,06
TerM2 3 1,88 10- 2 2 10- 3 - 0.67 -
TerM3 3 0,26 0,1 0,22 - -
Tableau A-I-2: Quantitéde monomères utiliséedans la synthèse des terpolymères
TerMl, TerM2 et TerM3
135
Annexes
A~I\EXE II
ANALYSE PHYSICO-CHI!\1IQUE
Caractérisation
Les spectres de R.MN 1H et 13e des produits de synthèse ont été réalisés dans le
DMSQ d6 sur les spectromètres du laboratoire:
- VARIAN EM 390 (lH : 90Mfu)
- BRUCKER AC 200 (lH: 200 ~1Hz; Be: 50 ~1Hz)
- BRUCKER ARX 250 (lH : 250 MHz; l3e : 62,5 MHz)
Les spectres des différents matériaux ont été réalisés dans le DMSQ-d6, les
échantillons à analyser sont rigoureusement séchés. La présence du pic d'eau à 3,4 ppm
provenant soit du traitement des matériaux soit du D~1S0-d6 fausserait le dosage des motifs
M~1A. Les attributions de nos matériaux sont obtenus à partir des spectres des
homopolymères (Fig. A-Il-l).
oC1i.3
<H~
1
1
\
'\
J\ (a)
aCh:!
-cccs
~ ~~. f\
./~0fL (b)
H~_(p.>ll)
<ll2-
L J~
-es-
(c)
7.0 e0 .::
)~JJ~~.~ l:j' 1:0 '
(d)
(;;-;
Figure A-Il·] : Superposition des spectres RM,V JH des homopolymères PA1MA (a),
PA1A (b), PSSNa (c) et du Ter(30/4) (d).
136
Annexes
Suivi cinétique
FilS en consiarua»
11
1.I~s:.:'e ce la Ii,nsjon cé::-rée par le lhermccc:.:;:>le U en ilV
Les échantillons sont séchés préalablement sous vide pendant 48 heures à 60°C. Les
poudres de matériaux sont mis dans des capsules en aluminium et introduits dans le four. Un
premier passage est effectué à lO°C/min entre 20 et 20ü cC. Un deuxième passage, à la même
vitesse, entre 20 et 350°C s'est révélé nécessaire pour pouvoir mesurer la Tv du matériau.
Les caractérisations FfIR des différents matériaux ainsi que le suivi cinétique de la
réticulation thermique et photochimique ont été réalisés sur un appareil BRUCKER IRFT
IFS 45. En général, les échantillons sont déposés sous forme de films minces sur des
pastilles de KBr par évaporation du solvant de la solution polymère.
~ _ (A8401A6oo)t - (A8401A600)Ter(3014)
Co - (A8401A6oo)to - (A8401A600)Ter(3014)
VISCOSIl\1ÉTRIE
Les études de viscosité ont été réalisées à l'aide d'un viscosimètre d'QSW ALD (fig A-
II-3). Celui-ci est constitué d'un capillaire de diamètre variable, selon la densité du solvant
utilisé.
138
Annexes
~Rl
_R2
Viscosimètre d'OSnl'ALD
La viscosité mesurée dans le cas des monomères est une viscosité cinématique
exprimée en mmvs et définie par :
ll=t.K
K : est une constante propre au viscosimètre; par exemple pour un calibrage de 150,
K =0,0369 rnm-/s? et pour un calibrage de 100, K =0,01448 rnm-/s?
Dans le cas de polymères, nous avons mesuré la viscosité inhérente définie par:
Des solutions de polymères sont préparées dans le DY1S0 à 1 'ic (1 Og/l). On mesure
tout d'abord le temps d'écoulement du solvant to et ensuite on effectue plusieurs mesures
pour chaque solution de polymère (1 o/e) dans le but d'obtenir une valeur de t reproductible.
139
Annexes
L'objectif de cette étude est d'évaluer une masse viscosimétrique apparente pour nos
polymères. Pour cela nous avons utilisé la relation de Mark-Houwink :
Nous allons utiliser un étalonnage PM.\1A!DMSO pour calculer "a" et "K". Les masses
que l'on déterminera pour divers matériaux seront données en fonction de cet étalonnage.
EtaJonna~e P1\1MAIDMSO
PMMAN° Mn Tl inh
1 33700 0.01008
2 60500 0,01466
3 79000 0,01831
4 127000 0,02072
5 inconnue 0.02009
-3,8
-3,9
[
1
1
-4
-4,1
[
1
]
;- -4,2 L
-4,3
-4,4
-4,5
-4,6
10,4 10,6 10,8 11 11,2 11,4 11,6 11,8
InM
A partir de la droite ln Tlinh = f(lnM) nous avons tiré les coefficients de la loi de Mark-
Houwink : ln Tlinh = ln K + a ln M : a = 0,56 et K = 3,05 10.5
La masse inconnue du PMMA est estimée à 108 320 g/rnol, cette masse est comparable
à celle déterminée par chromatographie d'exclusion stérique (SEC) dans le dichlorométhane
(Mn =100000 g/mol).
140
Annexes
Grâce à cette étude de viscosimétrie et à titre comparatif nous avons pu attribuer des
masses viscosimétrigues apparentes à nos matériaux.
ULTRA-VIOLET
Î
1 .
lampes ( (0"') @ )
el réûecreurs
sortie
de la
plaque
LI~~==:--;;....~
~
-
-=::--
courroie
Di4
..
--,,:;:~:=:.
~
L".:roduction
de la
plaque
~ :
1
entraînement de la COUo"7o::
Le système supportant les échantillons est composé d'un tapis roulant métallique. La
vitesse d'entraînement de la courroie est variable. Cene vitesse de défilement et le nombre de
passages sous les lampes déterminent le temps d'exposition des échantillons aux UV. Le
système de défilement doit fonctionner dès la mise en route des lampes pour éviter un
échauffement trop important des zones métalliques.
FIL!\1IFI CATI0 N
Nous avons réalisé des films de polymères par deux techniques différentes:
Des films ont été obtenus à partir de solution de polymère par évaporation du solvant.
Le choix du solvant et du support adéquats est une condition nécessaire pour obtenir des
films de bonne qualité. Parmis les solvants essayés (méthanol, éthanol, DMSO) nous avons
choisi le DMSO, le seul solvant qui a permis une élaboration de films exempts de défauts
(bulles et rugosité). Les films adhérent fortement aux supports en verre et en aluminium, il a
fallu utiliser des surfaces comportant des matériaux à très faible énergie superficielle et
permettant de décoller les films sans les abîmer. Parmi les supports qui ont le mieux permis
le décollage, on trouve les revêtements en téflon, le polypropylène et le polyamide. Des
moules en polyamide ont été retenus comme support pour l'élaboration de tous les films.
La solution de polymère concentrée à 10 % (masse par volume) est déposée dans des
moules dont les empreintes sont des disques de 14 mm de diamètre et 0~15 mm d'épaisseur.
L'ensemble est placé dans une étuve à 40°C sous pression réduite. L'évaporation du DMSO
dans ces conditions s'effectue à un rythme lent qui favorise la formation de films dépourvus
de défauts importants aussi bien en surface qu'à l'intérieur. Les moules ont, en général, été
maintenus dans l'étuve pendant un temps de deux jours à 40°C et un jour à SO°C.
ÉTUDE DU GONFLE~1ENT
L'hydratation d'un matériau, déterminée par pesée, est définie par la formule:
ID -m
H(%)= h s .100
mh
142
Annexes
Les films sont trempés dans une solution tampon de pH 7,4 à 37 cC. La masse du film
hydraté (rnj.), prise en considération, est celle mesurée à l'équilibre.
Pour mesurer la masse du film sec (ms), les films hydratés sont lavés à l'eau puis
séchés pendant 48 h dans une étuve sous pression réduite (40°C à 10-2 mm de mercure et mis
à poids constant).
Les mesures du taux d'hydratation sont systématiquement effectuées sur au moins cinq
films.
I!'DICE DE RÉFRACTION
Nous avons mesuré l'indice de réfraction des matériaux à l'aide d'un réfractomètre
Universel OPL. Le liquide à haut indice utilisé pour effectuer la mesure est le mono-
bromonaphtalène (n = 1,64). L'indice de réfraction mesuré à l'état hydraté peut être calculé,
en supposant que cet indice est une moyenne pondérée en masse de l'indice de l'eau nH20 et
du polymère npol y :
143
Annexes
ANNEXE 3
Dans ce paragraphe nous rappellerons les grandes lignes des mécanismes intervenant
dans l'homopolymérisation et la copolymérisation radicalaires. Cela nous permettra de
présenter les équations cinétiques utilisées par la suite.
A· HOJI0POLYMERISATION
Amorca~e
kd
l -------------> 2R°
ka
ROeff+ J\1--------->R-Mo
Propagation
kp
RMon + M ------> R11° n+1
144
Annexes
Tenninaison
ktc
MOn + MO m ------> M n+m
ktd
MOn + MO m --------> Mn + Mm
B- COPOLYMERISATION STATISTIQUE
145
Annexes
k k."
r
1
= -ll..
k
et r
2
=-'"-"
k
12 :2l
ce qui conduit à :
Avec f] =1 - f2 et FI =1 - F2
Cette équation nous permet de calculer la composition instantanée Fi du copolymère à
partir des rapports de réactivité et de la composition du mélange de monomères fi.
X x2
x--=r.-
y 1 Y
146
Annexes
Pour des conversions inférieures à 100/c, x peut être assimilé au rapport des
concentrations initiales dans le mélange et y au rapport des concentrations en motifs dans le
copolymère. A partir de cette équation, plusieurs méthodes permenent de déterminer les
rapports de réactivité.
Méthode de Fineman-Rcssû-U
X x2
En posant G = x - - et F =- l'équation devient: G =q F - r2
y y
Méthode de Kelen-Tüdos(122)
c- TERPOLYMERISATION
r12 =kll
k12
r13 =kIl
k13
r2l =k22
k21
r23 =k22
k23
r31 =k33
k31
f32 =kk"-3"23
Les vitesses de consonunation des monomères sont:
148
Annexes
Le calcul est effectué selon un modèle du type Markov du premier ordre, pour lequel
l'addition d'un monomère est influencée par la nature de l'extrémité du macroradical en
CF ssance.
[Cl [A]
PAC == P AA ==
r1 3 [A] + [B]~ + [Cl
r1 2
[Cl
PBC == ---..;;......;'----
r2 3 [A]+r 2 3 [B]+[C]
r2 1
D _ [A]
; CA -
[A] + r3 1
r
[B] + r., [C]
~.
32
149
Annexes
ANNEXE 4
ÉVALUATION DE LA BIOSPÉCIFICITÉ
CULTURE CELLULAIRE
A vant d'être utilisés en culture cellulaire, les terpolymères sont conditionnés. Tout
d'abord les lentilles sont lavées à l'eau (extraction au soxhlet à 60°C) puis avec une solution
de NaCl à 0,15 M (trois fois trois heures) rincées à l'eau puis lavées avec une solution de
tampon phosphate (PBS) à pH 7,4 (trois fois trois heures). Les lentilles conditionnées sont
placées sur les fonds de puits dans des boîtes de culture de 24 puits (Costar) et stérilisées
(UV 15 min). Les lentilles sont fixées au fond des puits par des anneaux coniques en
polytétrafluoroéthylène inerte vis à vis des cellules. Les lentilles sont incubées une nuit avec
du milieu D!vŒM (Gibco) puis incubées pendant une nuit avec du milieu (D!vŒM contenant
10 % du sérum de veau fœtal). Cene dernière incubation a pour but de permettre l'adsorption
des protéines sur le polymère. Les cellules Mc Coy (ATCC CRL 1696) sont cultivées sur
des membranes (ou lentilles) en terpolymère dans un milieu de culture composé de :
Le milieu de culture doit contenir tous les élements nutritifs nécessaires aux cellules.
L'antibiotique est utilisé pour diminuer les risques de contamination des cellules.
L'ensemencement sur les lentilles se fait avec 1ml d 'une suspension à 50000
cellules/ml sur laquelle est ajouté 800 J.ll du milieu complet.
La cinétique est effectuée sur 6 ou 8 jours et le nombre de cellules détachées des puits
tous les jours ou tous les deux jours est compté à l'aide de COULTER COUNTER. La
prolifération de cellules sur les terpolymères étudiés est comparée à celle obtenue sur le
PMMA (tableau A-IV -1).
150
Annexes
ADHÉSION BACTÉRIEl\?\lE
Les terpolymères sont conditionnés avec du NaCl 0,15 M (3 fois 3 heures), rinçage à
l'eau et 3 fois 3 heures dans du PBS ensuite ils sont stérilisés (UV 15 min). Les
terpolyrnères sont incubés dans 3 ml de PBSIBSA 0,4 g/l pendant 30 min, à température
ambiante et sous agitation rotative. L'adsorption de Fibronectine (20J,lg/ml Fn dans du
PBSIBSA) est effectuée pendant 1 heure à température ambiante. Un volume de 1 ml de
suspension bactérienne radiomarquée est ajouté aux terpolymères préadsorbés avec de la Fn.
L'incubation se fait à 37°C pendant 1 h et sous agitation rotative. Les bactéries non adhérées
sont éliminées par lavage. Le comptage de la radioactivité fixée sur les terpolymères permet
de calculer le pourcentage des bactéries adhérées par cm 2 de matériau (tableau A-IV-2). Les
bactéries testées sur les différents terpolymères sont: Staphylococcus aureus (souche Cowan
1), Staphylococcus épidermis ( souche KHJJ) et Streptococcus pyogenèse.
151
Annexes
152
Réiérences biblio(!raphiques
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