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3.1 Définition
Le compactage est l'ensemble des opérations mécaniques (pression, damage, charge
vibrante, etc.) qui conduisent à la réduction du volume des vides entraînant l'augmentation de
la densité sèche du sol traité. Cette action réduit l'indice des vides et accroît la compacité du
sol, ressert la texture du matériau, baisse les possibilités de déformation et améliore ainsi sa
capacité portante. Ce procédé conduit à d'autres conséquences très intéressantes pour une mise
en service aisée garantissant une durée de vie acceptable du projet. On cite particulièrement :
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Ainsi, l'optimum Proctor est le poids volumique sec maximal γdmax (ou bien la masse
volumique sèche maximale ρdmax) correspondant à une teneur en eau optimale wopt et ceci pour
une énergie de compactage donnée. Ces caractéristiques de compactage Proctor sont des
paramètres très utilisés pour identifier les matériaux (en particulier selon la classification de la
norme NF P 11-300) et pour définir les spécifications de compactage qui leur sont applicables
lorsqu'ils sont utilisés dans la construction des remblais et des couches de forme (route,
aérodrome, chemin de fer, barrage, etc.).
• la teneur en eau,
• l'énergie de compactage,
• la nature du sol.
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En effet, sur le versant gauche de la courbe, désigné par versant sec, la teneur en eau est
faible et les vides sont occupés par l'eau et l'air. Dans ce cas, l'eau joue le rôle de lubrifiant qui
mouille les grains de sol pour leur permettre avec l'énergie de compactage de se réarranger en
se glissant les uns sur les autres suivant une configuration plus dense. Cela conduit à
l'augmentation du poids volumique sec γd avec la teneur en eau jusqu'à sa valeur maximale
γdmax. Par contre, sur le versant droit, appelé versant mouillé, la teneur en eau est élevée et l'eau
absorbe une importante part de l'énergie de compactage sans aucun profit sur le sol du moment
qu'elle est incompressible. De plus, elle tend à écarter les particules solides en augmentant les
vides et en rendant le sol de plus en plus humide. Cela entraînera la diminution du poids
volumique sec et facilitera les déformations par cisaillement.
Par ailleurs, sur la figure 3.2, sont mentionnées des courbes en pointillé appelées courbes
de saturation correspondant à Sr = 90 % et Sr = 100 %. En effet, la courbe de saturation pour
Sr = 100 % affiche un état saturé correspondant à un compactage poussé jusqu'à élimination
complète de l'air contenu dans le sol. Chacune de ces courbes représente les masses volumiques
sèches ρd en fonction de la teneur en eau w pour un degré de saturation Sr et une masse
volumique des grains solides ρs donnés. Il en est de même pour les poids volumiques sec γd.
Leur équation est déduite des relations suivantes tirées du chapitre précédent (cf. équations
(2.18) et (2.26)) :
ρs γs
= ρd = ou bien γ d
1+ e 1+ e
et
w . ρs w . γs
= e = ou bien e
Sr . ρ w Sr . γ w
Sr ρ s
ρd = ρ
Sr + w s
ρw
ou bien : (3.1)
Sr γ s
γ d =
γ
Sr + w s
γw
Lorsque Sr = 100 %, le volume de l'eau contenu dans le sol est égal au volume des vides
(Vw = Vv), cela signifie que le volume de l'eau ne peut en aucun cas dépasser le volume des
vides. Par conséquent, la courbe de saturation correspondant à Sr = 100 % représente une
vérification de la validité des données du compactage. Ainsi, un point situé à droite de cette
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courbe indique un degré de saturation supérieur à 100 %, ce qui est inacceptable et prouve que
les valeurs de l'essai sont erronées.
N × H × m× g
Ec = (3.2)
V
Avec :
N : nombre total de coups,
H : hauteur de chute de la dame,
m : masse de la dame,
g : accélération de la pesanteur.
V : volume du matériau compacté dans le moule.
En faisant augmenter cette énergie de compactage, on obtient de nouvelles courbes ayant
le poids volumique maximale qui s'accroît et la teneur en eau optimale qui diminue (figure 3.3).
Les optimums Proctor affichent un alignement marqué appelé ligne des optimums Proctor qui
est quasiment parallèle à la courbe de saturation Sr = 100 %. De plus, les courbes de compactage
sont sensiblement asymptotiques à cette courbe de saturation.
Figure 3.3 : Courbes de compactage d'un sol soumis à différentes énergies de compactage.
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Figure 3.4 : Allure des courbes de compactage selon la nature des sols pour une énergie de
compactage constante.
• Essai Proctor normal : énergie de compactage modérée pour remblais en terre (barrages
en terre, digues, etc.) ;
• Essai Proctor modifié : énergie de compactage intense pour couches de chaussées, pistes
d'aérodromes, etc. Il correspond au compactage maximum que l'on peut obtenir sur les
chantiers avec des engins de compactages puissants.
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Les deux essais sont identiques dans leur principe, seules diffèrent les valeurs des
paramètres qui définissent l'énergie de compactage appliquée. Le principe de ces essais consiste
à humidifier un matériau à plusieurs teneurs en eau (4 à 5 fois) et à le compacter dans un moule
normalisé selon un procédé et une énergie conventionnelle (dame normalisée). Pour chacune
des valeurs de teneur en eau considérées w, on détermine la masse volumique sèche ρd du
matériau et on trace la courbe de compactage représentant les variations de cette masse
volumique en fonction de la teneur en eau.
Ainsi, cette courbe présente une valeur maximale de la masse volumique du matériau sec
ρdmax qui est obtenue pour une valeur particulière de la teneur en eau wopt (wOPN ou wOPM), avec
wOPN teneur en eau Optimum Proctor Normal et wOPM teneur en eau Optimum Proctor Modifié.
Ce sont ces deux valeurs qui sont appelées caractéristiques optimales de compactage Proctor
normal ou modifié suivant l'essai réalisé.
3.3.1 Appareillage
• Deux modèles de moules :
moule Proctor : diamètre ϕ = 101.6 mm, hauteur h = 117 mm ;
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• Règle à araser,
• Socle de compactage constitué d'un bloc de béton présentant une surface plane
horizontale d'au moins 30 cm × 30 cm et une épaisseur d'au moins 30 cm,
• Tamis 5 mm et 20 mm,
• Balance dont la portée limite est compatible avec les masses à peser,
• Etuve pour déterminer la teneur en eau des matériaux,
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• Ces opérations sont répétées sur chacune des parts de matériau préhumidifié pour avoir
au moins 4 à 5 points de la courbe Proctor.
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