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NOTIONS SUR LA

DURABILITE DE BETON
INTRODUCTION
La durabilité de l’ouvrage caractérise sa capacité à conserver les
fonctions d’usage, pour lesquelles il a été conçu
(fonctionnement structurel, sécurité, confort des usagers), et à
maintenir son niveau de fiabilité et son aspect esthétique dans
son environnement, avec des frais de maintenance et
d’entretien aussi réduits que possible.
La seule durabilité intrinsèque du béton ne suffit plus à
garantir la durée de service de l’ouvrage.

Prescrire un béton durable nécessite donc d’apprécier, dès sa


conception, l’ensemble des contraintes environnementales,
des agressions et des attaques potentielles, qu’il aura à subir
pendant toute sa durée de service, et de respecter et mettre
en œuvre les recommandations en vigueur.
1- Carbonatation
Action du CO2 avec les produits anhydres ou hydrates du ciment
( en particulier la Portlandite )

- Gaz carbonique dans l’air: production du carbonate de


calcium
Ca (OH)2 + CO2 + H2O CaCO3 + 2H2O
-Réaction qui se produit de l’extérieur vers l’intérieur.

-Les carbonates formés colmatent partiellement les pores.


-Sa progression diminue avec la profondeur

-Neutralise la solution interstitielle voisine de l’acier (solution


basique avec un PH entre 12 et 13 qui devient proche de 9)

- Dépassivation des armatures ce qui augmente le risque de


corrosion
Carbonatation

- CO2 dissous (eau acide) produit sensible au lessivage


Ca (OH)2 + 2CO2 + H2O Ca (CO3H)2+ H2O

Facteurs influant sur la carbonatation:


- La Porosité du béton.
-L’humidité relative du milieu extérieur (Max si HR est entre 50 et
75%)
2- Action des chlorures
Pénétration des ions chlores vers l’intérieur du béton par
diffusion ou migration , en passant par la zone d’enrobage
provoquant donc la corrosion de l’acier .

Métal Ions métal Mn+ + n éléctrons (Oxydoréduction)


-Réaction ponctuelle (corrosion par piqûres) puis généralisée sur la
surface d’acier
-Si le teneur des ions chlorures voisine de l’armatures atteint un
seuil de dé passivation , la corrosion s’amorce.
Essai de diffusion des ions chlore

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3- Attaque par les sulfates
Action des sulfates avec le ciment provoquant une expansion et
destruction.

- Le C3A est le composant le plus vulnérable.

- Pour résister aux eaux à très forte teneur en sulfates on utilise


des ciments dénommés ES:
- Ciment riche au laitier: CEMIII/B
- CEM I ou CEMII (avec: C3A ≤ 5%; 2C3A+C4AF ≤ 20%; SO3 < 2,3%
et MgO <4% )

- Pour résister à l’eau de mer on utilise des ciments dénommées


PM, avec (avec: C3A ≤ 10%; C3A+0.27C 3S ≤ 23.5%; faible teneur en
SO3 et MgO ).
Attaque par les sulfates
C4AH13 + CSH2+ nH2O Ettringite expansive + CH

Na2SO4+ CH+2H 2NaOH+ CSH2


(Gypse et ramolissement de surface)

La vitesse d’attaque dépend de:


- Teneur et forme de C3A
- Rapport E/C.
4- Attaque par l’eau de mer

Les ouvrages en site maritime sont spécifiques pour plusieurs


raisons (variété des types de structure, mise en œuvre
particulières et exposition un environnement qui cumule
souvent les facteurs favorisant la détérioration du béton et de
l'acier qu'il peut contenir)
Mécanisme d’attaque par l’eau de mer
L'agression de l'eau de mer est multiple :

- Chimique: de par la composition minérale du milieu (la


pénétration des sels , ex: chlorures, sulfates, bicarbonates).

-Mécanique: du fait de ses déplacements en masse et locaux que


sont les courants, l'abrasion due aux chocs, à l'érosion due à
l'effet des vagues.

-Physique: suite aux effets climatiques ( variations locales de la


température ambiante, phénomène de gel / dégel).
Mécanisme d’attaque par l’eau de mer

béton

zone émergée

fissures dues à la corrosion des aciers


marée haute
fissures dues au gel/dégel, aux cycles
séchage/humidification et à la
cristallisation des sels remontant par
capillarité

abrasion physique due à l’action des zone de marnage


vagues, du sable et des graviers, des
coquillages…

décomposition chimique du ciment


marée basse

acier

Attaque: zone immergée


du CO2
du Mg
des sulfates
Mécanisme d’attaque par l’eau de mer

montée capillaire des sels dissous expansion due aux sels


retrait du à l’évaporation
=> fissuration

évaporation avec
précipitation des sels
solubles

migration des sels solubles

zone d’immersion
dans l’eau de mer

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Mécanisme d’attaque par l’eau de mer
Béton totalement immergé:
Toutes les attaques chimiques

Béton en immersion alternée (marnage), il se produit en plus:


- Actions mécaniques (vagues, courants marins, vent, …)
=> fissuration
-Cycles de retrait par séchage et de gonflement par immersion
=> fissuration
-Montées par capillarité des sels dissous (chlorures, sulfates)
=> évaporation => cristallisation
=> expansion => fissuration

C’est dans les zones d’immersion alternée que les


détériorations du béton sont les plus importantes

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Conséquences d’attaque par l’eau de mer
- Elimination du calcium et formation de la Brucite (Mg(OH)2)
-Formation de l’Ettringite suite à la réaction de la Portlandite avec
les sulfates
-Formation de la Thaumasite par transformation de l’Ettringite
-Cristallisation du gypse
-Formation des Chloroaluminates instables qui se transforment en
Ettringite.
Autrement dit

Dissolution => augmentation de la porosité


Cristallisation avec augmentation du volume apparent
=> expansion => fissuration
Cristallisation avec manque de cohésion => désagrégation
ce qui entraîne une baisse des résistances

Les fissures facilitent la pénétration de l’eau de mer


Digue du large du port de Cherbourg (M. REGOURD - 1978)
+ chloro-aluminate de calcium
O CSH alvéolaire dû à la présence de chlore
ettringite expansive

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Digue du large du port de Cherbourg (M. REGOURD - 1978)

grain feldspathique

thaumasite

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Coupe d’un béton attaqué à l’eau de mer chloro-aluminate de
CSH alvéolaire calcium hydraté
brucite calcite + aragonite

chloro-aluminate de Ca hydraté eau de mer

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CONCLUSION
Ouvrage durable
Utiliser un matériau durable
Protection de l’acier (Inhibiteur de corrosion, respect de
l’enrobage……)

Concevoir la structure en fonction des facteurs environnementaux

Éviter la stagnation des eaux

Exercer un bon contrôle de la qualité des matériaux et des


techniques de construction.
Résistance au gel-dégel

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Résistance au gel-dégel
Les bulles d’air jouent le rôle de vases d’expansion lors de
la transformation de l’eau en glace

 Utilisation auto d’un


Adjuvant entraineur d’air

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