Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LEspagne Démocratique
LEspagne Démocratique
Introduction
L’Espagne a changé. Elle est devenue une nation moderne qui aspire à s’intégrer à
l’Europe dont elle a adopté le mode de vie : l’analphabétisme a presque complètement
disparu, l’industrie s’est répandue dans toute la péninsule et le secteur tertiaire a grossi.
La transition
Le plan de Juan Carlos est simple : il consiste à instaurer la démocratie en Espagne sans
manquer au serment prononcé en 1969 et renouvelé dans la cérémonie d’investiture :
rester dans le cadre des institutions franquistes. Ce sera une révolution, mais sans
rupture. Tout se fera dans le cadre légal hérité de Franco.
L’opposition n’hésite pas : elle dit non à un roi imposé, à un roi franquiste. En mars 1976,
cette opposition présente un front uni, la Coordination démocratique qui, depuis juillet
1974, regroupait les communistes de Santiago Carrillo, le parti socialiste populaire de
Tierno Galván et des monarchistes libéraux ; d’autre part, la Plate-forme de convergence
démocratique, formée par le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et les démocrates
chrétiens. La coordination souhaite une « rupture démocratique ».
Si le roi ne veut pas être débordé, il est urgent qu’il mette en route le plan accordé avec
Torcuato Fernández-Miranda. Le 1º juillet
1976, il demande à Arias Navarro de démissionner.
Quant à la légalisation des partis politiques, le dernier parti à être légalisé est le
communiste. Son secrétaire général, Santiago Carrillo, est rentré clandestinement et
demande officiellement la légalisation. Le 9 avril 1977 Suárez légalise le parti communiste
(retour de l’exil de personnalités républicaines comme le professeur Claudio
Sánchez-Albornoz, Dolores Ibárruri –la Pasionaria-, Alberti ou Federica Montseny.
Les élections législatives du 15 juin 1977 sont gagnées par le parti d’Adolfo Suárez, l’Union
de centre démocratique (UCD). Le deuxième parti le plus voté est le PSOE de Felipe
González. Pour l’Alliance Populaire (AP) de Fraga Iribarne c’est un échec.
Après les élections on doit faire face à trois problèmes :
La transition est consensuelle : d’un commun accord, les partis ont choisi d’enterrer le
passé.
La constitution de 1978
Il était entendu que les Cortès élues en juin seraient appelées à donner une constitution
au pays. Un comité –la ponencia- se met au travail. Le but est d’arriver à un texte qui
convienne à tout le monde.
Le projet de constitution est approuvé par les Cortès le 31 octobre 1978. Trois traits la
caractérisent :
- La forme monarchique du régime.
- Une monarchie parlementaire.
- Le droit d’autonomie.
- La question sociale :
Par les effets du choc pétrolier du 73 : réorganisation de l’industrie, licenciements massifs
et augmentation du chômage. Les syndicats n’avaient pas signé les pactes de la Moncloa.
Ce sont l’UGT (proche du PSOE) et les CC.OO (commissions ouvrières) les syndicats qui
regroupent la grande majorité des travailleurs.
- Les rapports avec l’Église :
Des conflits à propos de l’école, de la dépénalisation de l’avortement et du divorce. Un
nouveau accord avec le Vatican en 1979.
- Le processus autonomique.
Les diverses communautés reçoivent leurs statuts entre 1979 et 1982. Les Basques ne
sont pas satisfaits et ils réclament le droit à l’autodétermination. Cette divergence est à
l’origine du terrorisme qui n’a cessé d’assombrir le climat politique de l’Espagne. L’ETA
intensifie la lutte : attentats, assassinats de gardes civils et des cadres supérieures de
l’armée cherchent à provoquer à l’armée pour l’inciter à interrompre un processus
démocratique.
Le rôle de l’armée :
L’opération Galaxie est l’un des complots avortés en 78 ; après le coup de force
programmé pour le 23 février 1981 (comme le coup de force de Pavía occupant les Cortès
en 1873). Le colonel Tejero et le général Milans del Bosch sont les protagonistes. L’attitude
de Juan Carlos a été déterminante pour l’échec du pustch.
Des élections législatives anticipées (le 3 mars 1996) sont gagnés par le Parti Populaire de
Aznar (chef du parti depuis 1990) mais sans la majorité. Il se maintien au pouvoir grâce au
groupe de Jordi Pujol, CIU (Convergence et Union) en échange de concessions pour la
Catalogne.
Conclusion
L’Espagne est devenue une démocratie et une puissance européenne. En 1996 les
problèmes du pays sont ceux qui concernent la plupart des pays développés.
Néanmoins, les espagnols attendaient beaucoup plus de la démocratisation et la
question des nationalismes n’est pas insoluble.