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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran MOHAMED BOUDIAF - USTOMB -


Faculté de Génie Électrique

Département d’Electrotechnique

THESE
Présentée par :

Mme OUALI Assia (ép : BELAROUSSI)


Pour l’obtention du titre de :

Docteur en Sciences en Electrotechnique


Spécialité : Machines Electriques

Intitulé de la thèse :

Modélisation tridimensionnelle des effets d’extrémités


dans les parties frontales des machines asynchrones
par logiciels d’éléments finis 2D et 3D

Soutenue publiquement le 15 Septembre 2013 devant le jury composé de :

Mr. MAZARI Benyounes Professeur Université USTOMB Président

Mr. TAIEB BRAHIM Abdelhalim Professeur Université USTOMB Rapporteur

Mr. BENDIABDELLAH Azzeddine Maitre de conférences A Université USTOMB Examinateur

Mr. DJENNAH Mohamed Maître de Conférences A Centre de Recherches MDN de SBA Examinateur

Mr. LATRECHE Mohamed El Hadi Professeur Université De Constantine Examinateur

Mr. MOUSSAOUI Djelloul Professeur EMP- BORDJ EL BAHRI–ALGER Examinateur

2013
REMERCIEMENTS

Ce travail a été effectué sous la direction du professeur A.TAIEB BRAHIMI,


responsable de L’équipe modélisation et CAO au laboratoire d’électronique de puissance
appliquée (LEPA) à l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed
BOUDIAF (USTOMB). Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour la confiance qu’il
m’a accordée et pour l’intérêt qu’il a constamment porté à mes travaux, ainsi que pour
ces conseils, je ne saurai lui exprimer ma profonde gratitude.

J’adresse mes sentiments respectueux et remerciements à tous les membres de jury


pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail et l’honneur qu’ils ont fait de juger cette thèse :

Monsieur MAZARI Benyounes, professeur à USTOMB, qui m’a fait l’honneur de présider
le Jury de cette thèse, et pour l’intérêt qu’il a bien voulu porter à ce travail.

Monsieur BENDIABDELLAH Azzeddine, professeur à USTOMB, qui m’a fait l’honneur


d’être membre de jury et examinateur de cette Thèse.

Monsieur LATRECHE Mohamed El Hadi, professeur en Electrotechnique et Recteur de


l’université de Constantine 1, qui m’a fait l’honneur d’être membre de jury et
examinateur de cette Thèse.

Colonel DJENNAH Mohammed, Directeur du centre de Recherches du Ministère de la


Défense Nationale de Sidi Bel abbés. Je le remercie pour l’honneur qu’il m’a fait en
acceptant d’être membre de jury et examinateur de cette Thèse.

Colonel MOUSSAOUI Djelloul, Professeur à l'école militaire polytechnique de bordj el


Bahri - Alger, qui m’a fait l’honneur d’être membre de jury et examinateur de cette
Thèse.

Mes vifs remerciements vont également à :

Ma famille, mes amies et mes collègues au département d’Electrotechnique d’USTOMB.


Résumé

Notre travail a été consacré à l’étude des effets d’extrémité des parties frontales des
machines asynchrones à l’aide des logiciels d’éléments finis 2D et 3D.

Cette étude sera divisée en deux grandes parties. D’abord nous nous occupons des
effets liés directement aux enroulements, plus exactement aux têtes des bobines : le
calcul de l’inductance des têtes de bobines. Nous utiliserons le modèle magnétostatique,
ce qui conduit à négliger les effets des courants induits dans les paquets de tôles et les
autres parties conductrices. Nous allons effectuer les calculs par différentes méthodes et
pour différents cas.

Dans une deuxième étape, nous nous occuperons des effets liés aux parties
ferromagnétiques et conductrices où se développent des courants de Foucault. Pour
mener cette étude, nous allons nous concentrer sur le calcul des courants induits et les
pertes par courants de Foucault dans le flasque de serrage du stator d’une machine
asynchrone. Le calcul se fait cette fois-ci à l’aide du module magnétodynamique (régime
harmonique) de flux3D. Nous discuterons l’utilisation de la condition aux limites de
type Impédance de Surface. Nous étudierons l’influence de la distance entre le flasque
et les têtes de bobines sur les pertes.

Abstract

Our work has been devoted to the study of end effects of frontal parts of induction
machines using finite element software 2D and 3D.

This study will be divided into two main parts. First we deal with the effects directly
related to the windings, more exactly to the end of the coils: The calculation of the end
winding leakage inductance. We will use the magnetic model, which leads to neglect the
effects of induced currents in the packets of laminations and other conductive parts. We
will do the calculations by different methods and for different cases.

In a second step, we will take care of the effects associated with ferromagnetic and
conductive parts which develop eddy currents. To conduct this study, we will focus on
the calculation of induced currents and eddy current losses in the end shield of the
stator of an induction machine. The calculation is done this time using the module
magneto dynamic (harmonic) of FLUX3D. We will discuss the use of the boundary
condition type impedance surface. We study the influence of the distance between the
end shield and the end winding on the losses.
SOMMAIRE

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX 01

INTRODUCTION GENERALE 05

CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

I.1 Introduction 09

I.2 Calcul du champ magnétique dans les parties frontales 09

des machines électriques à courants alternatifs

I.2.1 les premières études : méthodes graphiques et analogiques 10


I.2.2 Les méthodes analytiques 10

 Conclusion sur les méthodes analytiques 11

I.2.3 Les méthodes numériques 11

I.3 Calcul des inductances de fuites des têtes de bobines des machines

à courant alternatifs

I.3.1- Méthodes analytiques semi-empiriques 13

a) LIWSCHITZ 14

b) KOSTENKO 14

I.3.2- Méthodes analytiques partant d’un calcul de champ magnétique 15

a) Méthode de P.L ALGER 15


b) Méthode analytique de B.V.HONSINGER 16
c) Méthode analytique de CARPENTER 17
d) Méthode analytique de P.J.LAWRENSON 17
e) Méthode analytique de DAMIR ZARKO, DRAGO BAN et I.MANDIE 18
f) Méthode analytique de HSIEH 19
 Conclusion sur les méthodes analytiques 19

I.3. 3 - Les méthodes numériques 20

 Conclusion sur les méthodes numériques 22

I.4 Calcul des pertes et les courants induits dans les machines 23

à courant alternatifs

I.5 Conclusion 26

A.OUALI
SOMMAIRE

CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles

éléments finis pour le calcul des champs électromagnétiques

II.1 Introduction 27

II.2 Modèles Electromagnétiques 28

II.2.1 Problème type et équations de Maxwell 28


II.2.2 Relations Constitutives des Matériaux 29

II.2.3 Conditions aux limites 30

II.2.4 Conditions de Jauge 30


II.3 But et utilité de la méthode des éléments finis-en Électromagnétisme 31

II.4 Différentes Formulations Electromagnétiques 32


II.4.1 Les formulations de la magnétostatique 33
II.4.1.1 Formulations électriques 34
a) Formulation en Potentiel Vecteur Magnétique 34
II.4.1.2 Formulations magnétiques 36
a) Formulation en Champ Magnétique 36
b) Formulation en Potentiel Vecteur Electrique 37
c) Formulation en Potentiel Scalaire Magnétique Total 39
(Modèle magnétostatique sans source de courant)
d) Formulation en Potentiel Scalaire Magnétique Réduit 39
(Modèle magnétostatique avec source de courant)
e) Formulation en double potentiel (Couplage entre les 41
deux potentiels)

 Problème de connexité 43

II.4.1.3 Synthèse du Choix des Formulations 45


II.4.2 Les formulations de la magnétoharmonique 46
II.4.2.1 Problème de type courant de Foucault 46
II.4.2.2 Les équations et les formulations de la magnétoharmonique 47
II.4.2.3 Formulations pour les régions conductrices 48
a) Formulation en potentiels vecteur magnétique et scalaire électrique 48
b) Formulation en potentiel vecteur électrique et scalaire magnétique 50
c) Formulation en potentiels vecteur magnétique modifié 51
d) Formulation en Impédance de Surface 51
II.5. Conclusion 55

A.OUALI
SOMMAIRE

CHAPITRE III Modélisation électromagnétique par éléments

finis des parties frontales des machines asynchrones

Partie –A - : MODELISATION TRIDIMENSIONNELLE DES FRONTALES DES MACHINES

ASYNCHRONES

III.1 Introduction 56

III.2 Méthode utilisée 57

III.2.1 Définition de l’inductance de fuite des têtes de bobines 57

III.2.2 Notion de Flux de fuites 58

III.2.3 Evaluation de l’inductance de fuites des bobinages 58

III.2.4 Hypothèses de calcul 59

III.2.5 Calcul de l’inductance de fuite 60

III.3 Analyse tridimensionnelle 63

III.4 Résultats de simulations 65

III.4.1 Machine1 : 66

III.4.2 Machine 2 : 68

III.4.3 Machine 3 : 73

III.5 Etude Paramétrique 75

 Prise en compte de la saturation magnétique du circuit magnétique de 75


la machine 2 (moteur de 18Kw)

III.6 Conclusion 80

Parie –B- : MODELISATION BIDIMENSIONNELLE DES PARTIES FRONTALES DES

MACHINES ASYNCHRONES

III.7 Introduction 81

III.8 Intérêt d’une modélisation bidimensionnelle 81

A.OUALI
SOMMAIRE

III.9 Présentation du modèle bidimensionnel 82

III.9.1 Modèle Magnétodynamique linéaire exprimé en termes de champ 82

Magnétique
III.9.2 Démarche de résolution 83
III.10 Modèle Géométrique 85
III.10.1. Maillage et conditions aux limites 86
III.10.2 Résultats de simulations 90
III. 11 Calcul de l’inductance 91

 Résultats de calcul 92
III.12 Conclusion 94

CHAPITRE IV Régime harmonique : Application des impédances de

surfaces aux extrémités des machines asynchrones

IV.1 Introduction 95
IV.2 Choix de Formulations Magnétodynamiques en de Surface 96

IV.2.1 Calcul des pertes par l’application de la condition d’Impédance de Surface 97

IV.3 Application des Impédances de Surface aux calculs de 100

courants induits et de pertes par courants induits dans les parties frontales d’une

machine asynchrone à cage

IV.3.1 Description de la machine et caractéristiques de la modélisation 100


IV.3.2 Influence de la perméabilité du circuit magnétique 104
IV.3.3 Influence de la perméabilité du flasque 106
IV.3.4 Effet de la saturation du matériau du flasque sur les pertes dans ce dernier 106
IV.3.5 Variation des pertes en fonction de la distance entre flasque et 110

têtes de bobines

IV. 4 Conclusion 112

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 113

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 115

A.OUALI
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

CHAPITRE I

I.1 Développement d’une tête de bobines et définition de χ 15

CHAPITRE II

II.1 Problème type simplifié 28

II.2 Problème général magnétostatique 33

II.3 Domaine d’étude 35

II.4 Problème type simplifié (modèle magnétostatique) 38

II.7 Cas 1, illustration du problème de connexité en potentiel scalaire 43

II.7 Cas 2, circuit magnétique fermé traité avec une coupure 43

II.8 Problème général magnétoharmonique 46

II.9 Plaque d’épaisseur infinie dans un champ magnétique H0 52

II.10 Notations de la formulation en Impédance de Surface 54

CHAPITRE III PARTIE – A –

III.1 Répartition des différentes zones d’étude au stator 60

III.2 Evolution de l’inductance en fonction de la longueur de la machine 61

III.3 Forme des têtes de bobines d’une machine asynchrone: le bobinage est un
bobinage par pôle et à trois plans. 64

III.4 Forme des têtes de bobines de la machine académique par des conducteurs
volumiques 66

III.5 Forme des têtes de bobines de la machine académique par des conducteurs
filiformes 66

III.6 Distribution de la densité de courant dans le bobinage de la machine

Académique 67

1
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

III.7 Vue en perspective du modèle 3D représentant un des quatre pôles 68

du moteur de 18.5 KW- Les bobinages ne sont pas représentés -

III.8 -a- Représentation du circuit magnétique avec du bobinage filaire 69

-b- Représentation du bobinage statorique du moteur de 18 kW par des


conducteurs filiformes 69

III.9 Représentation du bobinage statoriques par des conducteurs massifs 69

III.10 Maillage du circuit magnétique statorique 70

III.11 Représentation d'une partie du bobinage statorique du moteur de 18 kW par

des conducteurs filiformes 71

III.12 Représentation d'une phase du bobinage du moteur asynchrone de 73

III.13 Evolution de l’inductance totale en fonction de la longueur de la machine 74

III.14 Courbe des tôles de la machine 76

III.15 Répartition de la densité de flux en dégradé de couleur Imax=30A 78

III.16 Répartition de la densité de flux en dégradé de couleur Imax=100A 79

CHAPITRE III PARTIE - B -

III.17 Problème utilisant le potentiel vecteur magnétique en axisymétrique 84

III.17. a Géométrie du problème simplifié 84

III.17.b Représentation en potentiel vecteur magnétique 84

III.18 Problème utilisant le champ magnétique 84

III.18.a Géométrie du problème simplifié 84

III.18.b Représentation en vecteur champ magnétique 84

III.19 Forme d’un seul côté des têtes de bobines de la machine académique 85

2
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

III.20 Vue développée du bobinage et du circuit magnétique 86

III.21 Nouvelle géométrie du bobinage et du circuit magnétique 86

III.22 La géométrie du dispositif avec la région INFINI 87

III.23 Maillage du modèle 2D avec la région INFINI 88

III.24.a Affectation des conditions aux limites sur la région INFINI 89

III.24.b Affectation des conditions aux limites sur les têtes de bobines 89

III.25 Les vecteurs de densité de courant 90

III.26 La répartition des courants en trait (isovaleurs du courant) 90

III.27 Le dégradé de couleur des lignes de courant 91

CHAPITRE IV

IV.1 Géométrie et maillage du circuit magnétique et du flasque de

la machines asynchrone 101

IV.2 Différentes formulions appliquées dans Flux 3D 102

IV.3 Vecteurs de densité de courant dans le flasque 103

IV.4 Isolignes de la densité surfacique du courant K 103

IV.5 Densité de pertes dans le flasque 104

IV.6 Pertes Joules dans le flasque en fonction de la perméabilité relative 105

IV.7 Pertes Joules dans le flasque en fonction de sa perméabilité relative 106

IV.8 Effet de la saturation sur la variation temporelle de l’induction 107

IV.9 La caractéristique non linéaire du matériau du flasque 109

IV. 10 Densité de pertes dans le flasque en non linéaire 109

IV.11 Distance axiale minimale entre le flasque et les têtes de bobines 111

IV.12 Variation des pertes par courants de Foucault en fonction de la 111

distance axiale minimale entre le flasque et les têtes de bobines

3
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX

CHAPITRE II

II.1 Choix des formulations magnétostatiques tridimensionnelles 45

CHAPITRE III PARTIE - A-

III.1 Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines de la machine académique 67

III.2 Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines du moteur asynchrone 71

de 18 kW

III.3 Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines du moteur asynchrone

de 18 kW 72

III.4 Valeurs de l’inductance totale (machine3) 74

III.5 Résultats de simulation 76

III.6 Calcul numérique de l’inductance cyclique des têtes de bobines 77

CHAPITRE III PARTIE - B –

III.7 Comparaison entre les différentes formulations 93

CHAPITRE IV

IV.1 Pertes Joules dans le flasque en W avec la condition d’ Impédance de Surface


avec un matériau du flasque linéaire et non linéaire 110

4
INTRODUCTION GENERALE

Les phénomènes électromagnétiques qui se produisent dans la région des extrémités


des machines électriques jouent un rôle important dans leur fonctionnement et leur
durée de vie. Le champ magnétique régnant dans ces régions peut en effet induire des
dégradations, dans les machines, liées aux échauffements locaux sur les dernières tôles
crées par les courants de Foucault induits à leur surface, ou encore aux vibrations des
têtes de bobines statoriques résultant des efforts électrodynamiques auxquels elles sont
soumises. Nous pouvons diviser son étude en deux catégories. Cette division est due à
la complexité de la configuration des parties frontales, ce qui nécessite des hypothèses et
des simplifications pour analyser ces problèmes.

La première catégorie concerne la répartition du champ au voisinage des têtes de


bobines, c’est à dire, leur inductance de fuites à la quelle elles sont soumises, dus à
l’interaction entre le flux et les courants. Dans ce cas, la géométrie des enroulements est
un des paramètres les plus importants du problème et il est souhaitable d’en faire une
représentation la plus fidèle possible.

La seconde catégorie de problèmes concerne la distribution du champ au voisinage


des surfaces conductrices à l’extrémité de la machine. Il s’agit des effets liés à la
circulation des courants de Foucault dans les parties métalliques, telles que les tôles du
stator, les éléments de la structure (flasques de serrage du paquet de tôles).

L’exploitation du calcul de champ dans la région des parties frontales des machines
électriques permet la détermination de l’inductance de fuites des têtes de bobines du
stator.

Nous pouvons dire alors que la connaissance des inductances de fuites est nécessaire
à la prédétermination des caractéristiques électromécaniques des machines électriques.
Ces inductances de fuites interviennent dans les schémas équivalents.

Le calcul des inductances de fuites n’est pas toujours facile. Il suppose connu le trajet
des lignes d’induction. Dans certains cas de géométrie simple, nous pouvons effectuer
un calcul qui aboutit à une expression analytique, fonction des dimensions géométriques
de la région étudiée. Mais lorsque le trajet des lignes d’induction n’est pas connu, il est
indispensable d’effectuer des hypothèses simplificatrices qui, associées à des essais de

5
INTRODUCTION GENERALE

validation en laboratoire, aboutissent à des expressions analytiques empiriques dont la


précision est suffisante pour la plupart des applications pratiques.

Depuis quelques années, les techniques numériques de résolution des équations de


Maxwell par éléments finis ont connu un essor considérable. De nos jours, les
constructeurs de matériel électrique utilisent couramment les logiciels d’éléments finis
en 2 et 3 dimensions pour prédéterminer les performances des machines qu’ils
construisent ou qu’ils utilisent. Il nous a donc semblé important de montrer comment
ces logiciels peuvent être utilisés pour le calcul des fuites dans les machines électriques.

Notre travail a été consacré à l’étude des effets d’extrémité des parties frontales des
machines asynchrones à l’aide des logiciels d’éléments finis 2D et 3D.

Cette étude sera divisée en deux grandes parties. D’abord nous nous occupons des
effets liés directement aux enroulements, plus exactement aux têtes des bobines : le
calcul de l’inductance des têtes de bobines. Nous utiliserons le modèle magnétostatique,
ce qui conduit à négliger les effets des courants induits dans les paquets de tôles et les
autres parties conductrices. Nous utiliserons d'une part le couplage potentiel scalaire -
potentiel réduit en trois dimensions et d'autre part le potentiel vecteur en deux
dimensions pour le calcul de l’inductance de fuite des têtes de bobines des machines
asynchrones.

Dans la deuxième partie, nous nous occuperons des effets liés aux parties
ferromagnétiques et conductrices où se développent des courants de Foucault. Pour
mener cette étude, nous allons nous concentrer sur le calcul des courants induits et les
pertes par courants de Foucault dans le flasque de serrage du stator d’une machine
asynchrone. Le calcul se fait cette fois-ci à l’aide du module magnétodynamique (régime
harmonique) de flux3D. Nous discuterons l’utilisation de la condition aux limites de type
Impédance de Surface. Nous étudierons l’influence de la distance entre le flasque et les
têtes de bobines sur les pertes. Ces deux étapes seront faites par modèles
tridimensionnels.

6
INTRODUCTION GENERALE

D’une manière plus détaillée, Ce mémoire est structuré en quatre chapitres :

L’étude bibliographique effectuée au chapitre I présente les travaux menés jusqu’à


présent sur le calcul de champ dans les régions des extrémités des machines électriques,
sur le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines statoriques et enfin sur le
calcul des courants induits et des pertes par courants de Foucault.

Le chapitre nous montre que le calcul de champ dans la région des parties frontales
des machines électriques et en particulier les machines asynchrones a été étudié par
nombreux auteurs. En revanche, peu de travaux s’appuient sur l’étude expérimentale de
la répartition de l’induction de ces régions .Par ailleurs, la grande majorité des modèles
par éléments finis des extrémités ne sont pas tridimensionnels, et ne permettent pas
donc de représenter correctement les phénomènes électromagnétiques.

La connaissance de l’inductance de fuites des extrémités des bobinages du stator sera


nécessaire à nos modèles numériques. C’est ainsi qu’après avoir exposé des travaux
effectués sur le calcul de champ dans les parties frontales des machines électriques, ce
chapitre détaille les principales méthodes de calcul de l’inductance de fuites des têtes de
bobines statoriques. Enfin, nous présenterons un bref rappel des travaux effectués sur
le calcul des pertes par courants de Foucault dans les machines électriques.

Le chapitre II est destiné à présenter quelques formulations existantes pour la


résolution des problèmes d’électromagnétisme par la méthode des éléments finis pour
but de calculer le champ électromagnétique dans la région des extrémités des machines
électriques. Nous allons présenter les formulations basées sur le potentiel vecteur
magnétique et les formulations basées sur le potentiel scalaire magnétique, ainsi que les
formulations qui prennent en compte les courants induits.

Au cours du chapitre III, nous nous intéressons aux effets liés directement aux
conducteurs, plus exactement aux têtes de bobines. Dans la partie A du chapitre, nous
allons combiner l’utilisation de logiciels d’éléments finis 2D et 3D (Le couplage potentiel
scalaire réduit en 3D et le potentiel vecteur magnétique en 2D ) et différents types de

7
INTRODUCTION GENERALE

bobinages ont été utilisés. Dans la partie B, nous présenterons une nouvelle méthode
purement bidimensionnelle pour calculer l’inductance dans les parties frontales des
machines asynchrones. Cette méthode a pour but de gagner de l’espace mémoire et le
temps de calcul et de considérer la géométrie réelle de la partie des têtes de bobines des
machines en utilisant le logiciel d’éléments finis Flux2D.

Le chapitre IV présentera les problèmes en régime dynamique harmonique avec


l’application de l’Impédance de surface pour calculer les courants de Foucault et les
pertes dans les parties conductrices aux extrémités des machines asynchrones.

Nous étudierons l’influence de la perméabilité du circuit magnétique et celle du


flasque sur les pertes dans ce dernier.

Nous étudierons aussi l’influence de la distance entre le flasque et les têtes de bobines
sur les pertes.

Finalement nous allons présenter une conclusion et des perspectives pour la suite de
ce travail.

8
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

I.1. Introduction

Depuis les années 40 jusqu’à nos jours, le développement des techniques de


conceptions des machines électriques, est orienté vers la recherche des méthodes de
solutions plus exactes des équations qui régissent les phénomènes électriques à étudier.

Parmi les problèmes les plus importants se trouvent ceux liés à l’effet magnétique des
têtes de bobines, tel que le calcul de leur inductance, des efforts mécaniques auxquels
elles sont soumises lors d’un transitoire, et les pertes par courant de Foucault dans les
parties frontales du circuit magnétique.

Les phénomènes électromagnétiques se produisant dans la région des extrémités des


machines électriques jouent un rôle important dans leur fonctionnement et leur durée
de vie. Le champ magnétique régnant dans ces régions peut en effet induire des
dégradations de machine liées aux échauffements locaux sur les dernières tôles crées
par les courants de Foucault induits à leur surface, ou encore aux vibrations des têtes de
bobines statoriques résultant des efforts électrodynamiques auxquels elles sont
soumises.

Ces phénomènes sont difficiles à appréhender car les géométries des extrémités des
bobinages sont souvent très complexes, ce qui rend ardue l’étude du champ magnétique
dans ces régions.

Nous présenterons dans ce chapitre, les travaux et les méthodes qui nous ont semblé
les plus intéressantes pour la détermination du champ magnétique dans la région des
extrémités des machines électriques ainsi que les méthodes de calcul des inductances
de fuites, en explicitant pour chacune d’elles leurs hypothèses de calcul et les limites de
leur domaine d’application. Nous présenterons aussi les travaux les plus intéressants
sur le calcul des pertes par courants de Foucault sur les machines électriques.

I.2. Calcul du champ magnétique dans les parties frontales des


machines électriques à courants alternatifs

Les études sur les répartitions du champ magnétique dans les parties frontales des
machines électriques ont principalement pour objet le calcul des efforts sur les têtes de

9
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

bobines statoriques ou le calcul des pertes supplémentaires dues aux courants induits
dans les dernières tôles du circuit magnétique du stator.

I.2.1. les premières études : méthodes graphiques et analogiques

Les premières études de la répartition du champ magnétique dans la région des


extrémités des machines électriques utilisaient la méthode graphique de LEHMENN,
pour obtenir un tracé à la main de l’induction [RICHARDSON-1945]. Ces tracés
donnaient des résultats relativement précis, car ils prenaient en compte la géométrie
exacte des parties frontales. Ils étaient cependant très lourds à utiliser.

Certains auteurs ont ensuite développé des méthodes analogiques à l’aide


d’expériences menées sur des cuves électrolytes [WINCHESTER-1955].

En 1967, G.DARRIEUS [DARRIEUS-1967], qui cherche à obtenir une représentation


graphique du champ magnétique dans les extrémités des alternateurs, reprend la
méthode graphique de LEHMENN en y incluant une approche analytique des
phénomènes. Il part de l’hypothèse d’une distribution sinusoïdale des Ampères tours
autour de l’axe de l’alternateur, et étudie une coupe axiale des parties frontales d’un
alternateur. Son étude prend en compte les courants induits dans un écran statoriques
en cuivre.

I.2.2. Les méthodes analytiques

Les méthodes analytiques ont été le seul moyen de calcul du champ magnétique dans
les parties frontales des machines de grande puissance à flux radial, et elles sont encore
en usage aujourd’hui.

Les premières méthodes entièrement analytiques furent développées à partir des


années 60, avec en particulier les travaux de P.J.LAWRENSON [LAWRENSON-1965] et
de TEGOPOULOS [TEGOPOULOS -1966], qui prennent en compte, pour la première
fois, la géométrie exacte des têtes de bobines du stator, en approximant les courants des
enroulements par des nappes de courant de forme conique.

MM.SCOTT, SALON, et KUSIH, [SCOTT et al.-1981], [SALON et al.-1983],


développèrent ensuite deux méthodes de calcul analytique des forces sur les têtes de

10
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

bobines, donc de l’induction dans les parties frontales, en régime permanent puis en
régime transitoire.

FREI-SPREITER et REISHERT [FREI-SPREITER, REISHERT-1998], dans leur études


par l’analyse des équations intégrales, n’ont pas prit en compte les courants de Foucault
dans la région des extrémités du circuit magnétique.

 Conclusion sur les méthodes analytiques

La résolution analytique des équations de Maxwell devient très vite ardue, et impose
une simplification excessive de la géométrie des parties frontales. Devant les limitations
de l’approche analytique, les premières méthodes numériques furent développées dès
le début des années 1970.

I.2. Les méthodes numériques

On a dû attendre les années 70 pour trouver les premières méthodes numériques


appliquées au calcul de champ aux extrémités des machines.

Les principales études numériques des parties frontales des machines ont été menées
jusqu’à présent à l’aide de modèles axipériodiques des extrémités. La méthode
axipériodique s’applique en effet à des problèmes dont la géométrie est à symétrie axiale
qui sont soumis à des grandeurs variant périodiquement autour de l’axe d’axisymétrie.
Le rotor est souvent représenté par une condition aux limites périodiques image de sa
force magnétomotrice ; dans d’autres modèles, ce sont les courants rotoriques ou
statoriques, qui sont décomposés en série de Fourier suivant la direction d’axisymétrie.

Les pionniers dans le domaine étant SARMA et al .en1971, avec un calcul


magnétostatique bidimensionnel par différence finies, et HOWE et HAMMOND en 1974,
avec un modèle bidimensionnel utilisant la méthode des éléments finis pour calculer le
champ dans les parties frontales d’un turboalternateur. Ces derniers ont été les
premiers à prendre en compte des détails de conception et de fabrication. En 1976,
CHARI et al, ont utilisé aussi la méthode des éléments finis et ont traité des géométries
plus complexes.

11
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

A partir des années 80 on a commencé le développement des modèles


tridimensionnels, mais toujours limités au stator et à un pas d’encoche, à cause des
limitations des outils de calcul.

KHAN et al, en 1989, [KHAN et al.-1989] partent d’un modèle axipériodique des
extrémités pour effectuer le calcul du champ magnétique environnant les têtes de
bobines .Ils utilisent, pour l’écran et la carcasse de l’alternateur, une condition aux
limites en Impédance de Surface, mais se limitent à un calcul en régime permanent.

En raison de la structure complexe de la région des extrémités, SALON en 1990, utilise


une méthode semi-tridimensionnelle pour simplifier l’étude. Il considère que le champ
magnétique dans les parties frontales comme étant sinusoïdal et se propage dans la
direction circonférentielle.

En 1996, PLANTIVE et al [PLANTIVE et al.-1996] effectuent une analyse


magnétostatique, ils résolvent le problème de champ dans la partie frontale d’un
générateur de 820MVA en utilisant la méthode des deux potentiels.

En 2005, LI et al, [LI et al.-2005] calculent le champ dans la région des extrémités
d’un turbogénérateur pour différents angles coniques en utilisant la méthode des deux
potentiels.

YAO et al [YAO et al.-2006] effectuent une analyse du champ magnétique d’un


turbogénérateur 1056MVA par la méthode des éléments finis en utilisant le potentiel
scalaire magnétique réduit . Le champ magnétique engendré par les courants sources
est calculé par la loi de Biot et Savart. Le champ magnétique dans les turbogénérateurs
de grande puissance a aussi été étudié par LIANG et al (2003-2008) et YAO et al
(2008) en utilisant la formulation A-V.

En 2009, LAZARNS et al [LAZARNS et al.-2009] comparent les différentes méthodes


de calcul de champ magnétique dans la partie frontale des machines électriques. La
comparaison montre que l’étude de la distribution axipériodique des courants en
utilisant une méthode par les éléments finis 2D est plus facile par rapport à l’utilisation
des autres méthodes tel que la méthode des images et la méthode des éléments finis3D.

12
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

I.3. Calcul des inductances de fuites des têtes de bobines des


machines à courant alternatifs

Le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines des machines tournantes à
courant alternatif est un résultat direct de calcul du champ magnétique dans la partie
frontale de ces machines.

Il existe trois grands types d’approches pour déterminer l’inductance de fuites des
têtes de bobines :

 Les méthodes analytiques qui utilisent des formules semi-empiriques tirées le plus
souvent de l’expérience des constructeurs des machines.
 Les méthodes analytiques qui partent d’un calcul analytique précis du champ
magnétique dans la zone des têtes de bobines.
 Celles qui se basent sur un calcul de champ par éléments finis.

Les méthodes appartenant à la première catégorie sont d’un emploi plus facile mais le
risque d’erreur est non négligeable. Celles se rattachant à la seconde et à la dernière
sont plus complexe, mais à priori plus précises.

I.3.1. Méthodes analytiques semi-empiriques

La détermination analytique de l’inductance de fuites est extrêment délicate,


cependant en fonction de la géométrie des encoches ou des têtes de bobines, des
formules empiriques sont proposées dans la littérature. Dans ce paragraphe, nous
présentons deux formules analytiques de l’inductance de fuites des têtes de bobines
d’une machine synchrone (il s’agit d’un alternateur) tirées des travaux de
M.M.LIWSCHITZ[LIWSCHITZ-1967] et KOSTENKO[KOSTENKO -1969]. Ces deux
méthodes permettent chacune de déterminer l’inductance de fuites cyclique des têtes de
bobines statoriques d’un alternateur. Elles sont basées sur le calcul de la perméance de
ces têtes de bobines, obtenues à partir d’un calcul de la “dispersion “ de ces extrémités,
c'est-à-dire de leurs flux de fuites.

13
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

a) M .LIWSCHITZ [LIWSCHITZ-1967]

LIWSCHITZ utilisent une formule tirée de l’expérience de constructeurs des machines.

Elle ne s’applique qu’à des bobinages imbriqués à deux couches. L’inductance de


fuites cyclique des têtes de bobines des enroulements statoriques est donnée par :
(H)
(I.1)

avec : (I.2)

où : - : perméance des têtes de bobines (H)

- N : nombre de spires en série par phase


- P : nombre de paires de pôles
- kr : coefficient de raccourcissement du bobinage
- µ0 : perméabilité du vide (µ0 =4π.10-7 H/m)
- ltb : longueur d’une tête de bobines (m)

Puisque cette formule est tirée de l’expérience de constructeurs de machines, on ne


peut donc pas vérifier sa validité facilement.

b) Méthode de KOSTENKO [KOSTENKO -1969]

M. KOSTENKO présente une formule analytique empirique du calcul de l’inductance


de fuites des têtes de bobines des machines synchrones. Il se base, lui aussi, sur le calcul
de la perméance des têtes de bobines en développantes de cônes, l’expression de
l’inductance de fuites des têtes de bobines est la suivante :

(H)
(I.3)

avec :

(I.4)

14
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

et :

- : perméance des têtes de bobines (H)


- N : nombre de spires en série par phase
- P : nombre de paires de pôles
- : raccourcissemet du pas
- µ0 : perméabilité du vide
- : ouverture du bobinage (m) = (D : diamètre moyen des

enroulements Statoriques)

Cette formule est donnée sans démonstration, et sans l’énoncé des hypothèses qui ont
permis de l’établir, ce qui nous empêche de discuter de sa validité dans les différents
types de résolution et pour les différentes géométries de machines. L’auteur nous dit
simplement qu’elle est fondée sur la séparation du champ magnétique en champ axial et
champ tangentiel dans les parties frontales.

I.3.2- Méthodes analytiques partant d’un calcul de champ magnétique

a) Méthode de P.L ALGER [ALGER-1928]

Le calcul d’ALGER a pour point de départ, une séparation des phénomènes en deux
classes : Ceux relatifs au champ axial crée par les courants tangents, et ceux relatifs au
champ tournant analogue à celui que l’on rencontre dans l’entrefer, créé par les
courants axiaux dans les têtes de bobines ou par leurs composantes axiales.

Figure (I.1) : Développement d’une tête de bobines et définition de χ

15
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

La formule donnant l’inductance de fuites cyclique des têtes de bobines est ici :

(H) (I.5)

(I.6) (I.6)

avec :

- : nombre de phases
- : nombre de conducteurs en série par phase
- : diamètre intérieur de l’induit (m)
- : nombre de paires de pôles
- : raccourcissemet du pas
- angle d’ouverture des développantes, en radians.
- : coefficient de distribution
- r : coefficient de raccourcissement

C’est la méthode la plus fréquemment employée aujourd’hui, car elle présente


l’avantage d’être simple à mettre en œuvre.

b) Méthode analytique de B.V.HONSINGER [HONSINGER-1959/1]

Le calcul développé par V.B.HONSINGER part d’une décomposition en série de


Fourier du champ magnétique au voisinage des extrémités des enroulements. Il tient
compte de la carcasse magnétique de la machine en imposant des conditions aux limites
de flux perpendiculaire à sa surface. Sa méthode de calcul permet aussi de pouvoir
envisager chaque forme spécifique de têtes de bobines (elliptique, en développante de
cône, rectangulaire….).V.B HONSIGER effectue une comparaison entre sa méthode de
calcul et les formules de P.L.ALGER ou de A.GRAY [HONSINGER-1959/2]. Il résulte de
cette comparaison que ces dernières formules sont des cas particuliers ou des
asymptotes des formules analytiques fournies par V.B.HONSINGER.

16
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

c) Méthode analytique de CARPENTER [CARPENTER-1960]

En 1960, CARPENTER calcule le champ par la méthode des images, et LAWRENSON


en 1961, utilise aussi cette méthode, et essaie pour la première fois de prendre en
compte la géométrie réelle des têtes de bobines.

D’autres calculs analytiques ont été développés au cours des années 60 par :
ASHWORTH et HAMMOND en1961, TEGOPOULOS en1963 et plus tard en 1966,
STOLL et HAMMOND en1965, REECE et PRAMANIK en 1965, HAWLEY et al. en1967 ;
ceux de TEGOPOULOS proposent une représentation intéressante des enroulements
par des distributions surfaciques continues de courant (nappes de courant), pour
éliminer la géométrie souvent très complexe des bobines, surtout celles du stator. La
méthode est encore largement employée par plusieurs auteurs dans des logiciels
d’éléments finis.

d) Méthode analytique de P.J.LAWRENSON [LAWRENSON-1970]

Dans son article, LAWRENSON essaie de prendre en considération pour la première


fois la géométrie réelle des têtes de bobines. Il met en lumière certains défauts des
méthodes usuelles de calcul de l’inductance de fuites des têtes de bobines.

Le principe de sa méthode consiste à calculer une valeur d’inductance de fuites de


référence qu’il pondère par différents coefficients. Cette inductance de référence est
déterminée au moyen des formules analytiques suivantes:

(I.7) (I.7)
(H)

0.2. (H) (I.8) (I.8)

(I.9) (I.9)

Où : - : valeur de l’inductance de référence [H]

- : inductance de fuites d’une spire droite [H]

17
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

- : rapport entre l’inductance par unité de longueur d’une développante


et celle par unité de longueur d’une spire droite
- : une constante (généralement e= 0,002)
- : longueur d’une développante [m]
- : largeur et hauteur de la section droite du conducteur [m]

Il calcule en premier lieu l’inductance d’une développante puis les mutuelles entre
conducteurs d’une même phase pour obtenir l’inductance de faisceau de développante
d’une phase donnée. Il détermine ensuite la mutuelle de ce faisceau de développante
avec ceux des autres phases qui lui sont proches à l’aide de facteurs de pondération
donné graphiquement en fonction de l’écart angulaire entre conducteurs. Il en déduit
ainsi l’inductance de fuites d’une phase du stator.

Chaque partie conductrice ou magnétique de l’extrémité de la machine est ensuite


prise en compte au moyen d’un facteur de pondération appliqué à l’inductance de
référence. Un autre facteur de pondération est donné suivant le type de régime
électrique étudié (transitoire ou permanent).

e) Méthode analytique de DAMIR ZARKO, DRAGO BAN et I.MANDIE


[BAN- et al. 2003]

Dans leur article, ils utilisent une technique analytique pour le calcul de l’inductance
de fuites des têtes de bobines des turbogénérateurs. Cette technique se base sur un
modèle tridimensionnel de la géométrie des têtes de bobines où chaque bobine est
considérée et modélisée comme un ensemble de conducteurs filiformes connectés en
série. Le calcul de l’inductance mutuelle des têtes de bobines est basé sur la solution
multiple de l’intégrale de Neumann. La méthode proposée prend en considération
l’influence du fer du stator sur les têtes de bobines en utilisant la méthode des images.
Les résultats de calcul sont comparés avec les valeurs mesurées des inductances de
fuites des têtes de bobines d’un turbogénérateur de 247MVA (Fabriqué par KONCAR
Générateurs et Moteurs de ZAGREB-CROATIA).

18
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

En 2005, ZARKO, BAN et RATHOCLARIE ; utilisent la même méthode avec le même


principe pour calculer l’inductance de fuites des têtes de bobines et les paramètres du
schéma équivalent d’un moteur synchrone à aimant permanent (1,65KW IPM).
SCHRAMM et GERLING [2005] utilisent une méthode similaire pour calculer
l’inductance des têtes de bobines d’une machine à réluctance variable.

f) Méthode analytique de HSIEH [HSIEH et al.- 2007]

Ils effectuent un autre calcul, en considérant les têtes de bobines statoriques comme
des bobines semi-circulaires. L’induction magnétique est calculée en utilisant le
potentiel vecteur magnétique, alors que l’inductance des têtes de bobines est calculée à
partir du flux dans la partie frontale de la machine.

 Conclusion sur les méthodes analytiques

Les méthodes analytiques de calcul des inductances de fuites des têtes de bobines
sont généralement difficiles à établir mais d’un emploi facile.

Par ailleurs, ces calculs analytiques ne sont possibles que si des hypothèses très
simplificatrices sont utilisées. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’on trouve plusieurs
expressions différentes, chacune d’elles n’étant applicable que pour un type particulier
de bobinage.

En effet, la difficulté que l’on rencontre lorsqu’on effectue ces calculs provient des
équations qui régissent ces phénomènes : Les équations de Maxwell. Ce sont des
équations aux dérivées partielles, non linéaires qu’il faut résoudre en tenant compte de
la géométrie complexe des machines électriques.

19
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

I.3. 3. Les méthodes numériques

La majorité des études par éléments finis sur les parties frontales des machines à
courant alternatif se sont appuyées sur des modèles axipériodiques, ne représentant
qu’une coupe axiale des extrémités. Ces modélisations permettent, pour un coût de
calcul relativement bas, d’avoir une bonne représentation des phénomènes : le maillage
peut être très fin, et les résultats moyens. En revanche, elles ne prennent pas en compte
les variations des reluctances dues à l’encochage du circuit magnétique, et
l’enchevêtrement du bobinage dans les parties frontales.

Peu d’auteurs ont développés des modèles entièrement tridimensionnels, en grande


partie à cause de la lourdeur des calculs et des restrictions actuelles des logiciels par
éléments finis 3D, qui n’avaient pas encore atteint le degré de maturité des codes de
calculs 2D. Les études des extrémités des machines utilisant des méthodes
tridimensionnelles se sont limitées à ne représenter qu’une partie des éléments
constitutifs des parties frontales.

C’est ainsi que A.TAIEB BRAHIM, dans sa thèse de Doctorat [TAIEB BRAHIM-1992] ,
calcule l’inductance de fuites des têtes de bobines statoriques des machines
asynchrones en partant de l’hypothèse que le flux qui se développe dans la machines
sans rotor est analogue au flux de fuites du stator lorsque le rotor est en place.

En 1994, [SILVA-1994], développe un modèle tridimensionnel d’un pôle d’un


alternateur hydraulique pour calculer les pertes dans les parties frontales, et les efforts
exercés sur les têtes de bobines statoriques. Le rotor est représenté par une condition
aux limites de Dirichlet correspondant aussi à la force magnétomotrice dans l’entrefer.

J.P.DUCREUX [DUCREUX-1994], il a repris le travail de A.TAIEB BRAHIM dans sa


modélisation tridimensionnelle des parties frontales d’une machine synchrone, et il tient
en compte de la présence du rotor, de l’arbre et du carter.

En 1997, S.RICHARD. [RICHARD S-1997] propose une étude tridimensionnelle des


efforts sur les têtes de bobines statoriques d’un turboalternateur de 600MW en régime
permanent. Elle utilise un couplage entre la formulation en potentiel scalaire
magnétique total et du potentiel scalaire magnétique réduit, et représente les bobinages
par des inducteurs filaires. En 1997, S. RICHARD développe et valide par les résultats

20
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

expérimentaux, des modèles électromagnétiques des parties frontales des alternateurs


par la méthode des éléments finis tridimensionnels. Elle présente une étude en régimes
transitoires pour simuler les défauts , tels que des courts-circuits triphasés ou des faux
couplages sur le réseau.

En 1995, WEERDT et BELMANS [WEERDT et al.-1995], étudient non seulement les


inductances de fuites des têtes de bobines mais encore les différents types d’inductances
de fuites des machines à induction. Ces auteurs utilisent un modèle 2D axisymétrique
ensuite un modèle 3D.

En 1997, WEERDT et TUINMAN [WEERDT et al-1997], étudient l’importance des


différents paramètres dans la région des extrémités des machines à induction tel que les
têtes de bobines statoriques et les anneaux de court-circuit sous différents conditions de
fonctionnement (à vide, en court-circuit et en charge).

En 2001, LIANG et CHEN [LIAN et al.-2001], effectuent des calculs de l’inductance


des têtes de bobines d’un turboalternateur 600MW en utilisant une méthode
axipériodique.

Différents types d’inductances de fuites des grandes machines électriques ont été
calculés en 2005 par ARSHAD et al [ARSHAD et al-2005], tel que les inductances de
fuites des têtes de bobines et les inductances de fuites des têtes de dent et d’encoches, et
cela par des différentes méthodes numériques 2D et 3D.

CHIVER et al [CHIVER et al.-2008], dans leur étude des parties frontales d’une
machine asynchrone, ils déterminent l’inductance de fuites des têtes de bobines
statoriques en utilisant la même approche que A.TAIEB BRAHIM. Ils réalisent à la fois
le calcul de l’inductance de fuites de la partie droite des inducteurs et un calcul de champ
tridimensionnel.

COX et al [COX et al.-2008], utilisent encore la même approche que celle de A.TAIEB
BRAHIM pour étudier les inductances de fuites, leur étude se porte sur les enroulements
concentriques utilisées dans les machines à aimants permanents en utilisant une
combinaison entre un modèle numérique 2D et un modèle numerique3D.

21
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

RANRAN LIN et ANTERO ARKKIO [RANRAN L. et al-2009], proposent dans leur


article, une méthode pour calculer et analyser la dépendance de la fréquence avec
l’inductance de fuites des têtes de bobines des machines asynchrones à cage de grande
taille. Leur méthode est basée sur l’approche de A.TAIEB BRAHIMI et sur le calcul de
l’énergie magnétique stockée par un calcul magnéto harmonique 3D.

 Conclusion sur les méthodes numériques

Il ressort de la synthèse des différentes méthodes numériques employées pour le


calcul des inductances de fuites des têtes de bobines dans les parties frontales des
machines à courants alternatifs que les méthodes d’avenir sont les méthodes
numériques tridimensionnelles, qui sont les seules à pouvoir prendre en considération
de façon rigoureuse la complexité de la géométrie de ces régions et la nature des
matériaux conducteurs ou magnétiques.

Ces méthodes, du fait de la taille des problèmes numériques à résoudre, deviennent de


plus en plus faciles d’emploi grâce aux progrès de l’informatique.

22
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

I.4. Calcul des pertes et les courants induits dans les machines à
courant alternatifs

Les pertes d’une machine tournante peuvent être divisées en trois grands groupes. Par
ordre d’importance usuelle décroissante, on peut distinguer la classification qui suit.
 Pertes dans les circuits électriques : ce sont les pertes par effet Joule dans les
enroulements d’induit, d’excitation et, plus généralement, dans toutes les parties
conductrices d’une machine traversées par des courants, y compris les balais.
 Pertes dans le circuit magnétique : elles sont appelées aussi pertes fer du fait que
les matériaux utilisés pour ce circuit sont, habituellement, à base de fer.
Ces pertes regroupent les pertes par hystérésis et les pertes par courants de Foucault.
Ces dernières correspondent à un déplacement des électrons libres du matériau sous
l’effet d’une variation de flux magnétique, alors que les pertes par hystérésis
correspondent à une modification locale du mouvement des électrons liés (au noyau),
qui modifie l’orientation des moments magnétiques des atomes associés, sous l’effet de
la variation de champ magnétique appliqué.
 Pertes mécaniques : ces pertes prennent en compte tous les frottements dus
à la rotation de la partie tournante de la machine, que ce soit des frottements entre
solides ou entre solide et fluide.

La nécessité de prévoir avec précision les champs de fuites aux extrémités des
machines et leurs effets, notamment les pertes par courants induits, s’avère donc de plus
en plus urgente.
Plusieurs auteurs se sont intéressés au calcul des courants induits dans les machines
électriques. Parmi lesquels, nous citons :

En 1976, PRESTON et REECE [PRESTON et al.-1976], développent la notion


d’impédance de surface comme conditions aux limites dans un calcul de champ par
éléments finis en utilisant le potentiel magnétique scalaire pour représenter les parties
conductrices massives. Cette méthode leur permet de calculer les pertes par courant de
Foucault dans ces éléments.

23
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

De 1975 à 1978, CARPENTER publie une série de travaux où il propose, pour


résoudre le problème des courants induits dans les milieux feuilletés, une formulation
avec comme variable d’état le potentiel scalaire magnétique, et le potentiel vecteur
électrique, , pour les régions où circulent des courants.

Dans sa méthode, il considère que le vecteur n’a qu’une composante Tz, dirigée vers
la normale au plan des tôles, ce qui lui permet de représenter la circulation laminaire
des courants induits dans les tôles.

En 1977, JACOBS et al, [JACOBS et al.-1977], développent un modèle


tridimensionnel par différences finies pour calculer le champ, les courants induits et les
pertes à l’intérieur du paquet de tôles du stator d’un turboalternateur. Ils utilisent des
cordonnées cylindriques et la prise en compte de la distribution laminaire des courants
induits s’est faite à l’aide de la formulation Tz- . Leur modèle tient compte de la
saturation magnétique, de l’anisotropie des paquets de tôle, et du laminage ; ils utilisent
des conditions aux limites périodiques ce qui leur a permis de réduire le domaine
d’étude à un pas dentaire.

JACK et MECROW [JACK et al.-1986-1987] calculent les courants de Foucault causés


par le flux axial à l’extrémité du noyau du stator des turbogénérateurs avec la méthode
des éléments finis basée sur la formulation - .

KHAN et al. [KHAN-1990] publient un document traitant les pertes par courants de
Foucault et de la température provoquée par le flux axial à l’extrémité du circuit
magnétique du stator d'un turbo-alternateur de 1000 MW. Ils utilisent une méthode
axipériodique, avec prise en compte du non linéarité du circuit magnétique.

En 1992, MECROW et JACK, introduisent dans un modèle tridimensionnel la


segmentation des tôles et montrent, à travers leur modèle, que l’effet de la
segmentation permet de limiter les courants de Foucault et par conséquent les pertes.

VIVIANE CHRISTINE SILVA [SILVA-1994] calcule dans un premier temps les


courants de Foucault créés par les flux de fuites des têtes de bobines au voisinage du

24
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

paquet de tôles statoriques d’une machine synchrone. Elle effectue ces calculs au
moyen d’un logiciel d’éléments finis Flux 3D en régime magnétodynamique. Le
feuilletage « fer-air » est remplacé par un matériau équivalent homogène, linéaire et
anisotrope. Par la suite elle introduit la notion de saturation des matériaux magnétiques
en développant une formulation magnétodynamique non linéaire.

En 1997 [HENNEBERGER-1997], HENNEBERGER effectue une séparation des


pertes en mesurant les pertes mécaniques, puis en calculant les pertes Joule rotoriques,
et les pertes Joule statoriques. Par la suite, il calcule les pertes fer statoriques dans
l’alternateur à griffes en adoptant la méthode du potentiel scalaire magnétique et le
potentiel vecteur électrique ( ).

MARGUERITE TOUMA HOLMBERG [HOLMBERG -1998] dans sa thèse, il étudie les


pertes par courants de Foucault dans la région des extrémités d’un turbo-alternateur. Il
utilise des formulations en potentiel vecteur magnétique et potentiel vecteur électrique
en trois dimensions pour traiter les problèmes des courants de Foucault. Les équations
sont discrétisées par la méthode des éléments finis avec des éléments nodaux.

En 2002 [HENNEBERGER-2002]. HENNEBERGER utilise la formulation ( - ) pour


calculer les pertes par courants de Foucault dans le rotor à griffes en tenant compte du
mouvement. Les surfaces des griffes sont maillées très finement, ce qui a conduit à des
temps de calcul très élevés

En 2004 [HENNEBERGER-2004], réussi à calculer les pertes par courants de


Foucault dans le rotor de l’alternateur à griffes à vitesse constante et en tenant compte
du mouvement en combinant la méthode des éléments d’arêtes, et celle des éléments
finis 3D en utilisant le logiciel« Ansys ».

SCHMIDT et al. [SCHMIDT et al -2005] publient un document sur l'effet des


harmoniques du champ magnétique des parties frontales sur les courants de Foucault
dans le système de serrage d'un stator -450 MVA d’un générateur hydroélectrique. Ils

25
CHAPITRE I Etat de l’Art et Etude Bibliographique

utilisent la méthode des éléments finis basée sur la formulation -V dans une étude en
magnéto harmonique en non linéaire.

En 2010, RANRAN LIN, ARI HAAVISTO et ANTERO ARKKIO. [RANRAN L. et al.-


2010] proposent dans leur article, une méthode efficace pour le calcul des pertes par
courants de Foucault dans la carcasse et le flasque des machines à induction de grande
puissance. La condition aux limites de type Impédance de Surface est appliquée dans les
parties conductrices.

I.5. Conclusion

Au cours de ce chapitre, après avoir présenté les limitations des approches


analytiques ou semi-tridimensionnelles dans le cadre d’une étude électromagnétique
des parties frontales des machines asynchrones ; Nous avons présenté les avantages des
méthodes numériques. Nous avons présenté les travaux et les méthodes qui nous ont
semblé les plus intéressantes pour la détermination du champ magnétique dans la
région des extrémités des machines électriques ainsi que les méthodes de calcul des
inductances de fuites. Nous avons aussi cité les travaux les plus intéressants sur le
calcul des pertes par courants de Foucault sur les machines électriques.

26
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.1. Introduction

Aujourd’hui face à l’augmentation constante de la demande en termes de


performances des composants électromagnétiques, l’industrie a de plus en plus recours
aux outils de simulation numérique, ceci avant toute phase de fabrication. Il est donc
nécessaire de proposer des outils de modélisation de plus en plus précis et de plus en
plus fiables.

Les outils de simulation d’aujourd’hui sont devenus très performants grâce, d’une part,
aux avancées technologiques des ordinateurs (vitesse d’exécution, mémoire allouée), et
d’autre part, aux développements de modèles numériques de plus en plus adaptés aux
problèmes rencontrés. Les méthodes numériques les plus connues sont la méthode des
intégrales de frontières, la méthode des différences finis, et la méthode des éléments
finis et la méthode des volumes finis. Parmi toutes ces approches, la méthode des
éléments finis est considérée comme la plus adaptée pour la modélisation des
phénomènes électromagnétiques en basses fréquences. Elle permet la résolution des
équations de Maxwell en tenant compte de la géométrie réelle des structures et des
propriétés des matériaux. Dans le domaine de l’électrotechnique, elle permet de
simuler, avec précision, des dispositifs en 2D ou en 3D et donne beaucoup
d’informations précises sur le comportement des machines électriques mais elle
requiert un temps de calcul important.

Aujourd’hui, on peut effectuer les analyses en régimes transitoires en pas à pas dans le
temps de la machine électrique grâce à la disponibilité des ordinateurs puissants.

Ce chapitre est destiné à présenter quelques formulations existantes pour la résolution


des problèmes d’électromagnétisme par la méthode des éléments finis dans le but de
calculer le champ électromagnétique dans la région des extrémités des machines
électriques. Nous allons présenter les formulations basées sur le potentiel vecteur
magnétique et les formulations basées sur le potentiel scalaire magnétique, ainsi que les
formulations qui prennent en compte les courants induits.

27
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.2. Modèles Electromagnétiques


Ces modèles décrivent les lois et le formalisme de l'interaction entre les ondes
électromagnétiques et le matériau. Ce formalisme conduit souvent à des équations aux
dérivées partielles nécessitant une méthode de résolution numérique.

II.2.1 Problème type et équations de Maxwell

Les variations temporelles et spatiales des ondes électromagnétiques sont régies par
les équations de Maxwell [SILVESTER.-1990] [MEUNIER-2002].Celles-ci s'appliquent
sur les grandeurs électriques et magnétiques que sont : le champ magnétique , le
champ électrique , l'induction magnétique , le déplacement ou induction
électrique , la densité de courant induit , la densité de courant source et la
densité volumique de charge électrique  .

Figure (II.1) : Problème type simplifié

Nous définissons un problème type Figure (II.1), présenté sous la forme d’un
ensemble d’objets (ou de régions) classiquement rencontrés dans les problèmes réels Il
s’agit de l’air (Ω0), de régions magnétiques (Ω1), de conducteurs bobinés alimentés en
courant ou reliés à un circuit électrique, de parties conductrices massives (Ωc)
alimentées ou non. Ces objets peuvent être simplement connexes ou non. Les relations
entre les grandeurs physiques, comme les champs électriques et magnétiques, sont
gouvernées par les équations de Maxwell et les lois de comportement des matériaux. En
basse fréquence (régimes quasi-stationnaires), les phénomènes de propagation des

28
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

ondes électromagnétiques sont négligés (autrement dit, la longueur d’onde est grande
par rapport à la longueur caractéristique du dispositif), nous ignorons aussi les courants
de déplacement, et les équations s’écrivent :
 Loi d’Ampère : (II.1)

 Loi de Faraday : (II.2)


 Loi de Gauss (conservation de charge électrique) : (II.3)
 Induction à divergence nulle : (II.4)
(Conservation du flux magnétique)

Si la densité de charge est nulle, l'équation (II.3) est remplacée par la loi de
conservation de courant exprimée par : (II.5)

Les relations constitutives des matériaux et les conditions de passage complètent ces
équations.

II.2.2 Relations Constitutives des Matériaux

Ces équations sont associées aux relations de constitutives des matériaux. Dans le cas
le plus général, ces relations sont anisotropes, non linéaires et hystérétiques. Dans le cas
des matériaux isotropes, les relations s’écrivent sous forme :

(II.6)

(II.7)

(II.8)

Où : la perméabilité magnétique du milieu, la conductivité électrique, la


permittivité électrique et l’induction rémanente présente dans les aimants
permanents.

29
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.2.3 Conditions aux limites

Pour que le problème soit bien défini, il nous faut définir les conditions aux limites et
aux Interfaces entre deux régions différentes. Sur certains plans de symétrie où au bord
du domaine du problème, l’une des deux conditions aux limites suivantes s’applique :

(II.9)
(II.10)
Où : est un vecteur normal a l’interface.

A l’interface entre deux milieux dont les propriétés sont différentes et en l’absence de
courants surfaciques, comme c’est le cas pour , nous avons :
 Conservation de la composante normale de l’induction magnétique

(II.11)
 Discontinuité de la composante normale du champ magnétique si les courants
surfaciques existent.
(II.12)
 Conservation de la composante tangentielle du champ électrique

(II.13)
 Conservation de la composante normale de la densité de courant.

(II.14)

En raison des fortes discontinuités de certaines grandeurs physiques aux interfaces


entre les régions de matériaux différents, la résolution directe des équations ci-dessus
est très difficile voire impossible. Pour faciliter la résolution, ces équations en champ
sont transformées en équations en potentiels. Les potentiels sont quant à eux continus.

II.2.4 Conditions de Jauge [MEUNIER-2002].

Les relations constitutives des matériaux, les conditions aux interfaces, ainsi que les
conditions aux limites ne suffisent pourtant pas à assurer l'unicité d'une solution

30
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

et l'utilisation de jauges est nécessaire à la résolution des équations de Maxwell.


Les champs intervenant dans les équations de Maxwell ne sont définis qu'à un gradient
(champ à rotationnel), ou un rotationnel près (champ à divergence).

La principale jauge est la jauge de Coulomb (la divergence d’un champ est nulle) :

(II.15)
Par exemple, lorsqu’on utilise une formulation en potentiel vecteur magnétique, la

solution est obtenue à un gradient près. La jauge de Coulomb s’écrit donc :

II.3. But et utilité de la méthode des éléments finis-en


Électromagnétisme
Le calcul des champs en électromagnétisme intervient principalement lorsqu'on ne
sait plus résoudre les problèmes analytiquement, soit parce que la géométrie est trop
complexe, soit parce que les lois de comportement liant , , ne le permettent plus.
Il faut alors faire appel à des méthodes numériques et, entre autres, à des méthodes de
calcul des champs (différences finies ou éléments finis). Dans ce travail, seule la
méthode des éléments finis est considérée, ceci principalement parce que c’est une
méthode plus générale que celle des différences finies et elle est appropriée pour la
conception de dispositifs électromagnétiques fonctionnant à basses fréquences, pour
l’évaluation de leurs performances.
Dans notre cas, son utilisation a pour but de résoudre les équations de Maxwell, tout en
respectant les lois de comportement des matériaux et un certain nombre de conditions
aux limites, fonction du problème traité.
La méthode des éléments finis a largement été présentée dans la littérature
scientifique [SABONNADIERE-1985]. [BOSSAVIT-1993]. [DHATT,-1981]. Elle consiste
en une double discrétisation : une discrétisation spatiale (maillage du domaine) et une
discrétisation des champs. La discrétisation spatiale permet de définir les fonctions de
base (scalaires ou vectorielles) donnant naissance aux sous-espaces d’approximation
des espaces continus (espaces dans lesquels se trouvent les champs).

31
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

On rencontre classiquement trois grandes familles d’éléments finis :

 Les éléments nodaux (degrés de liberté associés aux nœuds des éléments) ;
 Les éléments d’arêtes (degré de liberté associés aux arêtes des éléments) ;
 Les éléments de facettes (degré de liberté associés aux facettes des éléments).

Dans le domaine de l’électromagnétisme, pour les champs de vecteurs comme le champ


magnétique ou le champ électrique dont les composantes tangentielles sont
continues à travers deux éléments voisins, les éléments d’arêtes qui conservent la
composante tangentielle entre deux éléments voisins sont particulièrement adaptés.
Pour les champs vecteurs comme l’induction magnétique ou la densité de courant
électrique dont les composantes normales sont continues à travers deux éléments
voisins, les éléments de facettes sont adaptés.
Pour les champs scalaires comme le potentiel scalaire magnétique ou le potentiel
scalaire électrique qui sont tous deux continus a travers des éléments voisins les
éléments nodaux sont adaptés. [ABAKAR-2001].

II.4. Différentes Formulations Electromagnétiques


La résolution du problème électromagnétique quasi stationnaire, nécessite le choix
d'une formulation basée sur une grandeur caractéristique et en association avec les
relations constitutives, les conditions aux limites.
On distingue deux catégories de formulations basées soit sur le champ électrique

: « formulations électriques», soit sur le champ magnétique : « formulations


magnétiques», La première catégorie inclut surtout la formulation en potentiel vecteur
magnétique et ses variantes. La deuxième catégorie comprend des formulations en
ou potentiel scalaire magnétique [LE MENACH-1999].
Comme les formulations « magnétiques » s’avèrent être précises, économes en place
mémoire et en temps calculs, elles sont bien adaptées à la modélisation des dispositifs
industriels tridimensionnels. C’est la raison pour laquelle plusieurs travaux ont porté
sur elles et montré beaucoup d’intérêt par rapport aux formulations « Électriques »
[LUONG-1997] [LE FLOCH-2002] [MEUNIER-2002]. Dans le cas de régions

32
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

magnétiques non simplement connexes avec des courants traversant les trous de ces
régions, ces formulations aboutissent malheureusement à un non-respect du théorème
d’Ampère. Cette limitation est surmontée par la détection et l’ajout automatique des
coupures nécessaires [PHUNG-2006]. Elles ont pourtant des limites dans la
modélisation des systèmes de conducteurs complexes, particulièrement en présence de
conducteurs filaires et/ou minces [ABAKAR-2001]. [TRAN THANH-2008].

II.4.1. Les formulations de la magnétostatique


Dans le cas de la magnétostatique, la répartition spatiale de la densité de courant est
supposée connue. Pour ne pas alourdir les notations et les développements, nous
prendrons à répartition uniforme égale à . Le domaine étudié peut être constitué
d'inducteurs filaires, de matériaux ferromagnétiques ayant une conductivité supposée
nulle (tôle), d'aimants permanents, etc...

A titre indicatif, on présente sur la figure (II.2) un exemple de structure.

Région ferromagnétique

ΓB Inducteur
ΓH
N

AIR Aimant Permanent


S

Figure (II.2) : Problème général magnétostatique

Les équations à considérer sont issues des équations de Maxwell, dont les dérivées
temporelles sont annulées. Elles s’écrivent :

(II.16)

(II.17)

33
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

A ces équations s’ajoutent la loi de comportement magnétique :

(II.18)
Afin d’assurer l’unicité de la solution du système(II.16) (II.17) des conditions aux
limites adéquates doivent êtres données sur la frontière du domaine d’étude,
correspondant à un échange nul d’énergie magnétique. Elles sont relatives soit à la
composant tangentielle de soit à la composante normale de .Sur une portion de
surface de , éventuellement non-connexe, on impose la condition :

(II.19)

Sur la surface ΓB complémentaire de ΓH dans Γ, on impose la condition :

(II.20)
II.4.1.1. Formulations électriques

La principale formulation de type électrique est la formulation en potentiel vecteur


magnétique

a) Formulation en Potentiel Vecteur Magnétique

La formulation et tirée des équations de Maxwell en basses fréquences, en négligeant


les courants de déplacement, et en supposant que l’aimantation rémanente des tôles est
négligeable ( ). Ces équations s’écrivent :
(II.21)

(II.22)

(II.23)

Où : la réluctivité magnétique.
A partir de la relation (II.22)  il existe un potentiel vecteur magnétique, tel que:
(II.24)

34
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

L’équation différentielle d’un système magnétostatique en potentiel vecteur


magnétique sera donc :
(II.25)

Afin d’assurer l’unicité de la solution, des conditions aux limites doivent être connues
sur la frontière du domaine d’étude, correspondant à un échange nul d’énergie
magnétique. Elles sont relatives soit à la composante tangentielle de soit à la
composante normale de . Figure (II.3)

ΓB ΓH

Figure (II.3) : Domaine d’étude

- sur de : (II.26)
- sur complémentaire ΓH dans Γ: (II.27)
En termes de potentiel vecteur magnétique, les conditions aux limites deviennent
alors :

Sur où : (II.28)

Sur où : (II.29)

Les conditions aux limites seules n’assurent pas l’unicité du potentiel vecteur
magnétique, il faut imposer la Jauge de Coulomb. Ce qui conduit au système
d’équations suivant:

(II.30)

35
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Cette formulation est très employée en deux dimensions où elle donne d’excellents
résultats. Il a paru naturel de l’étendre aux cas tridimensionnels. Elle exprime de façon
naturelle le couplage avec les équations de circuits et ne pose aucun problème de
connexité (contrairement aux formulations utilisant les potentiels scalaires
magnétiques). Sous sa forme discrétisée, elle utilise généralement des éléments finis
d’arrêtes, bien adaptés aux grandeurs physiques manipulées, et moyennant une écriture
adaptée des sources de courant, elle permet de retrouver avec justesse et précision les
champs électromagnétiques [REN-2002].
Cependant cette formulation, qui nécessite une inconnue vectorielle dans tout
l’espace(le potentiel vecteur ) reste coûteuse en place mémoire et temps de calcul. Par
ailleurs elle nécessite quelques précautions dans le cas des pièces en mouvement, en
particulier dans le cas où une interpolation de maillage est nécessaire. [DREHER-1994]
[LUONG-1997] [LE FLOCH-2002].
En pratique, des travaux [GALVANOV-1997] ont montrés qu’il est difficile de
modéliser des dispositifs complexes (incluant conjointement du mouvement, des non
linéarités, des géométries complexes tel que les parties frontales des machines
tournantes, des régions massives conductrices, un couplage avec les équations de circuit,
etc..) avec cette formulation. C’est pour cette raison que la piste utilisant le potentiel
scalaire magnétique a été explorée, en dépit du fait que, dans ce dernier cas, des
problèmes de connexités doivent être résolus.

II.4.1.2 Formulations magnétiques

La relation vérifiée par le champ magnétique est obtenue en combinat les


équations de Maxwell. Elle donne lieu à plusieurs formulations de type magnétique dont
les principales sont : la formulation en la formulation en , et les formulations
en potentiels scalaires magnétiques total et réduit

36
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

a) Formulation en Champ Magnétique

Cette formulation a été étudiée et développée par BOSSAVIT [BOSSAVIT-1983] pour


l'étude des courants induits dans les dispositifs en négligeant l'induction électrique ,
les lois (II.1) et (II.2) permettent d'aboutir à la formulation recherchée en champ
magnétique :

(II.31)

Cette formulation est duale de celle exprimée en champ électrique .

Elle est généralement associée : [ABAKAR-2001].


 A la formulation en potentiel scalaire magnétique dans l’air ; dans ce cas les
auteurs prennent en compte des régions multiplement connexes en utilisant les
coupures.
 Ou à la formulation par la méthode des intégrales de frontières.
Cette formulation est compatible avec un couplage circuit pour prendre en compte
l’inconnue globale qui est le courant.

b) Formulation en Potentiel Vecteur Electrique

Considérons un problème qui se compose de m inducteurs, de régions magnétiques


(simplement connexes ou non) et d’air comme représente la figure (II.4).
Les inducteurs dont la densité de courant uniforme est sont divises en deux types :
inducteurs de circuit (alimentés par une source de tension ou plus généralement couplés
a un circuit électrique extérieur au domaine d’étude) et inducteurs de courant (alimente
par une source de courant imposée).

37
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Figure (II.4) : Problème type simplifié (modèle magnétostatique)

Les équations de Maxwell décrivant le problème s’écrivent :


- Dans : (II.32)

- Dans : (II.33)

- Dans tout le domaine d’étude : (II.34)

- et La loi de comportement du matériau : (II.35)

La formulation proposée réduit le champ magnétique dans l’air tout en


conservant un champ magnétique total dans les régions magnétiques dont les courants
sont supposés nuls.
Ce choix permet de limiter les erreurs numériques lorsque la perméabilité relative des
régions magnétiques est grande [SIMKIN et al.-1979].
De l’équation (II.33), on en déduit l’existence d’un potentiel scalaire magnétique tel
que :
- Dans : (II.36)

Dans le cas où la région magnétique est non simplement connexe, c'est-a-dire en


présence d’un ou plusieurs trous, notons qu’il est nécessaire d’ajouter des coupures
lorsque des inducteurs traversent ces trous. Les coupures permettent de définir des
sauts de potentiels afin que la loi d’Ampère soit respectée [PHUNG-2006].

38
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Pour calculer le champ magnétique dans l’air nous devons introduire un champ source
(le potentiel vecteur électrique) tel que :
- Dans : (II.37)

Le champ source T0 est défini par les équations ci-dessous [BIRO et al.-1993]
[GOLOVANOV-1997] [LE FLOCH-2002] :
- Dans : (II.38)

- Dans : (II.39)

La définition de ci-dessus permet à de satisfaire la loi d’Ampère ; de plus la


condition (II.39) assure naturellement la continuité de la composante tangentielle du
champ a l’interface comme nous le verrons dans le paragraphe suivant.

Le potentiel scalaire magnétique ainsi défini n’est pas unique mais on peut sans
difficulté régler ce problème en le fixant en un point. Ce point est souvent choisi à
l’ infini ou le potentiel est naturellement imposé à zéro.

c) Formulation en Potentiel Scalaire Magnétique Total


(Modèle magnétostatique sans source de courant)

En trois dimensions, il semble plus intéressant d’utiliser un potentiel scalaire, qu’un


potentiel vecteur à trois composantes.
Lorsqu’il n’existe aucune source de courant, cas typique de quelques dispositifs
électrotechniques, le rotationnel du champ d’excitation est nul, ce qui signifie que le
champ dérive d’un potentiel scalaire noté .
(II.40)

La conservation du flux de l’induction et l’équation du comportement du milieu


magnétique (II.5) fournissent alors l’équation(II.40), qui suffit à décrire le
fonctionnement magnétique d’une région.
(II.41)

39
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Le potentiel scalaire magnétique total semble tout à fait intéressant, puisqu’il n’existe
plus qu’une seule inconnue par nœud. Cependant, son domaine d’application reste
limité aux problèmes sans source de courant et il ne peut pas être appliqué aux régions
dites « multiplement connexes ». En pratique la formulation en potentiel total est
utilisée essentiellement pour la modélisation des systèmes à aimants tels que les
machines à aimants permanents par exemple. Dans le cas contraire une autre
formulation beaucoup plus intéressante peut être utilisée, il s’agit de la formulation en
potentiel scalaire réduit.

d) Formulation en Potentiel Scalaire Magnétique Réduit


(Modèle magnétostatique avec source de courant)

Nous avons vu au paragraphe précédent que la formulation en potentiel scalaire


magnétique total ne peut pas décrire des régions parcourues par des courants c’est le
potentiel scalaire magnétique réduit qui est alors utilisé.

Le champ magnétique est décomposé en deux champs :

(II.42)

- une composante (champ source) due aux courants qui ne tient pas compte des
matériaux magnétiques et qui vérifie :
(II.43)

- une composante (champ de réaction) qui tient compte de la réaction des régions
ferromagnétiques au champ . Les équations deviennent alors :
(II.44)
D’où : (II.45)
Le champ, à rotationnel nul, est exprimé grâce au potentiel scalaire réduit . La
composante est alors calculée à l’aide de la Loi de Biot et Savart (II.46) (en absence
de tout matériau magnétique) :

(II.46)

40
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Où est le vecteur reliant le point de la source au point de calcul du champ


l’intégration étant effectué sur tout le volume de l’inducteur. Figure (II .5).

. M
n1 n2 2

Js
. M

Figure (II .5)

L’équation à résoudre est celle que l’on obtient en remplaçant et dans : :


(II.47)

Cette formulation n’est pas adaptée à l’étude de régions de perméabilité importante,


typiquement supérieure à 100µ0. Il faut, tant que se peut, utiliser le potentiel scalaire
total dans ces régions.

Cette formulation en potentiel réduit a l’avantage d’aboutir à des problèmes de taille


modeste avec la méthode des éléments finis. Son inconvénient est qu’elle nécessite
l’intégration volumique de l’équation (II.46) : qui demande plus de temps quand la
géométrie des conducteurs est compliquée.

e) Formulation en double potentiel (Couplage entre les deux potentiels)


La formulation en potentiel réduit donne donc des résultats très satisfaisants dans les
milieux de faible perméabilité, mais assez imprécis dans les milieux ferromagnétiques,
d’où l’idée [SIMKIN, et al. -1979] de combiner l’utilisation du potentiel scalaire total et
du potentiel réduit dans un même problème.

Dans les régions ferromagnétiques du domaine étudié, et dans celles où la densité de


courant source est nulle, on utilisera le potentiel scalaire total ; dans les régions

41
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

parcourues par des courants, on choisira le potentiel réduit . Cette formulation en


double potentiel cumule les avantages des deux types de potentiel mais présente une
difficulté de mise en œuvre : il faut vérifier les conditions de transmission du champ à
l’interface entre le milieu1, décrites en potentiel total, et le milieu 2, décrites en
potentiel réduit. Ces conditions s’expriment par les formules suivantes :

(II.48)

(II.49)

Où et raccorde les potentiels, en posant en un point de l’interface, la


formule(II.48) intégrée sur un chemin quelconque sur l’interface, permet de calculer
l’écart entre les potentiels au point (Figure (II. 6)) par la relation suivante :

M Milieu (2)
2
Milieu (1) 
1
P n2

Js n1
Formulation en r

Figure (II.6)

- - (II.50)

42
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Une difficulté existe dans l’utilisation de la formulation en double potentiel, et elle est
liée au problème dit de connexité. En effet, ce problème se pose peu souvent, mais existe
dans les dispositifs qui comportent des circuits magnétiques fermés tels que les
transformateurs et quelques fois les machines tournantes.

 Problème de connexité  MARECHAL -1991FLUX 3D -2000

L’utilisation du potentiel scalaire total dans les régions ferromagnétiques est limitée
par des considérations topologiques. Pour s’en convaincre, considérons l’exemple des
figures si dessous :

Chemin fermé tel que la circulation de est


C différente de Zéro

r

Figure (II.7) : Cas 1, illustration du problème de connexité en potentiel scalaire

C
Région surfacique de type coupure
I

r

Figure (II.7) : Cas 2, circuit magnétique fermé traité avec une coupure

43
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Il s’agit d’un circuit magnétique, décrit en potentiel scalaire total, et d’une boucle de
courant passant par ce circuit. La circulation du champ magnétique sur un contour C
inclut dans le tore s’écrit :

(II .51)

Où I est le courant total traversant la surface soutenue par le contour C.

Dans l’exemple considéré, ce courant n’est pas nul alors que la circulation du champ
calculée avec le potentiel scalaire total  continu est nulle cas1, ce qui est contradictoire.

Il faut donc introduire une discontinuité dans le potentiel scalaire total, ce qui revient à
introduire une coupure dans le contour cas2.

44
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.4.1.3. Synthèse du Choix des Formulations


En fonction de la dimension et de la complexité du problème à traiter, le choix d'une
formulation dépend des capacités numériques de résolution, de mise en œuvre et de
précision. Le tableau suivant recense les principaux avantages et inconvénients des
différentes formulations présentés précédemment et pour un problème tridimensionnel
[GUERIN-1994] [ABAKAR-2001].

Formulations Avantages Inconvénients


 Prise en compte aisée des  Trois inconnues par nœud
courants inducteurs  Précision moyenne
 Pas de problème de  Espace mémoire requis très
connexité important
 Résolution lente

 Possibilité de couplage  Peu adapté aux régions


circuit minces
 Assez difficile à mettre en
œuvre
 Adapté aux régions  Problèmes de connexité et
conductrices conditions aux limites
 Bonne précision  Impossibilité de considérer les
 Une seule inconnue par courants inducteurs
nœud
 Espace mémoire requis
assez faible
 Rapidité de la résolution

 Faible espace mémoire  Problème de connexité


 Une seule inconnue par  Peu adapté aux régions
nœud massives
 Prise en compte les  Mauvaise précision dans
courants inducteurs les matériaux
ferromagnétiques
 Bonne précision  Problème de connexité
 Faible espace mémoire dans les milieux fermés
requis
 Prise en compte des
courants inducteurs

Tableau(II.1) : Choix des formulations magnétostatiques tridimensionnelles

45
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.4.2. Les formulations de la magnétoharmonique


La magnétoharmonique permet l’étude magnétique des dispositifs en régime
permanent sinusoïdal en tenant compte des courants de Foucault. La résolution en
complexe des équations de Maxwell suppose que toutes les grandeurs physiques varient
de façon sinusoïdale dans le temps à fréquence donnée.

Cette application est particulièrement utile dès que des courants de Foucault se
développent dans des régions conductrices.

Lorsqu’on veut traiter un problème magnétoharmonique, une difficulté concerne le


choix des formulations dans les différentes régions du dispositif à étudier. Il n’y a pas de
formulation universelle qui permet de traiter n’importe quel type de problème
magnétoharmonique. En effet, il existe différentes formulations, qui peuvent être
utilisées dans certaines configurations physiques.

II.4.2.1. Problème de type courant de Foucault  GUERIN-1994  FLUX3D -2000 

Nous définissons le problème type de courants de Foucault comme le montre la figure


(II.8) qui est constitué de façon schématique par les différents domaines physiques
susceptibles d’être rencontrés dans les dispositifs électriques réels.

Région ferromagnétique isolante

ΓB Inducteur
ΓH
Région ferromagnétique conductrice

AIR

Figure(II.8) : Problème général magnétoharmonique

46
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Ce problème type est constitué des parties suivantes :

 Des bobines inductrices ou inducteurs dans lesquelles circulent des courants


sinusoïdaux en fonction du temps et dans lesquelles aucun courant de Foucault
n’est supposé se développer.
 Des régions conductrices où peuvent circuler des courants induits.
 Des régions constituées de matériaux ferromagnétiques feuilletés (non
conductrices).
 Une région qui englobe les autres régions, elle est composée d’air.

II.4.2.2. Les équations et les formulations de la magnétoharmonique


 FLUX3D -2009 

Les problèmes magnétoharmonique à traiter consistent à résoudre les équations de


Maxwell locales dans le cadre de l'approximation des régimes quasi stationnaires : les
courants de déplacement sont négligés. Les grandeurs varient de façon sinusoïdale en
fonction du temps à la fréquence f. Les équations (II.1), (II.2) et (II.4) sont résolues.
L’équation (II.2) se transforme alors comme :
- Loi de Faraday : (II.52)
Où :
: Pulsation ( ).
A ces équations sont associées les relations (II.6) et (II.8) où et peuvent être des
tenseurs.
Il n’existe pas de formulation universelle qui permet de traiter n’importe quel type de
problème magnétoharmonique. En effet, il existe différentes formulations
magnétoharmonique qui peuvent être utilisé dans certaines configurations physiques.
Le choix entre ces formulations dépend de la profondeur de pénétration du champ

magnétique  ( et de la nature du problème à étudier.

L’amélioration de ces formulations donne naissance à d’autres formulations qui


contournent d’autres problèmes.

47
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Au sein de ce chapitre, les formulations les plus essentielles et nécessaires pour l’étude
traitée au quatrième chapitre ont été développées.

II.4.2.3. Formulations pour les régions conductrices

Les régions conductrices sont modélisées par les formulations magnétodynamiques.


Ces formulations utilisent soit le potentiel vecteur magnétique associé au potentiel
scalaire électrique [BIRO et al.-1989] [CARRON-1990], le potentiel vecteur
électrique associé au potentiel scalaire magnétique [PRESTON et al.-1983], le champ
électrique [BOSSAVIT -1993], ou le champ magnétique [ BOUSSAVIT-1993].

a) Formulation en potentiels vecteur magnétique et scalaire électrique


[GUERIN-1994]
Comme nous l’avons vu précédemment, l’induction magnétique dérive d’un
potentiel
L’équation de Faraday (II.53) implique l’existence d’un potentiel scalaire électrique tel
que :

(II.53)

La densité de courant s’écrit donc :

(II.54)

En remplaçant les expressions de et dans les équations (II.25), (II.1) et


l’équation (II.55), en les combinant nous aurons l’équation finale (II.55).

=0 (II.55)

Où : est la réluctivité magnétique


La continuité du potentiel vecteur magnétique , implique automatiquement la
continuité de la composante normale de l’induction, à la traversée d’une interface entre
deux milieux de propriétés physiques différentes. En effet, si et sont les valeurs

48
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

du potentiel de part et d’autre de l’interface, et ( =- ) sont les normales


orientées des deux domaines en contact, nous avons alors :

(II.56)

La continuité du potentiel scalaire électrique implique automatiquement la


continuité de la composante tangentielle du champ électrique, car :

(II.57)

En revanche, la continuité de la composante tangentielle du champ magnétique et la


continuité de la composante normale de la densité de courant doivent être
explicitement exprimées, à l’interface entre deux milieux de réluctivité différentes.
Pour obtenir l’unicité de la solution de l’équation (II.55), il faut fixer le potentiel
scalaire électrique au moins en un point et la divergence du potentiel vecteur. Ainsi la
jauge de Coulomb est utilisée dans l’équation (II.55) par l’introduction d’un
terme de pénalité :  COULOMB-1980.
Cette équation, associée à la relation (II.57) (qui permet d’écrire la densité de courant à
flux conservatif) : (II.58)
conduit aux systèmes (II.59) suivant :

(II.59)

49
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

b) Formulation en potentiel vecteur électrique et scalaire magnétique

[SILVA-1994] [LE FLOCH-2002]


La forme nulle de la densité de courant (II.58) permet de définir un potentiel vecteur
électrique dont dérive tel que :

(II.60)
La loi d’Ampère (II.1) implique l’existence d’un potentiel scalaire magnétique tel que
le champ magnétique s’écrit :

(II.61)

La relation (II.60) donne alors l’équation suivante à résoudre :

(II.62)

Par un raisonnement analogue à celui fait pour la formulation , il peut être montré
que si les potentiels et sont continus, les conservations de la composante normale
de la densité de courant et de la composante tangentielle du champ magnétique sont
assurées.
Par contre, il faut assurer les conditions de conservation de la composante normale de
l’induction et la composante tangentielle du champ électrique à l’interface entre
deux milieux de conductivité et de perméabilité différente.
Pour rendre le couple de solution ( ) unique, il faut fixer la divergence du
potentiel vecteur . L’équivalent de la jauge de Coulomb est introduite de la
même façon que pour la formulation V, c’est-à-dire en ajoutant à l’équation (II.62) le
terme de pénalité suivant :
Le système final à résoudre s’écrit donc :

(II.63)

50
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

c) Formulation en potentiels vecteur magnétique modifié [GUERIN-1994]


Un autre potentiel peut être défini à partir du potentiel scalaire électrique V, le
potentiel modifié qui est proportionnel au champ électrique :

(II.64)

(II.65)

L’équation finale à résoudre s’écrit :

(II.66)

d) Formulation en Impédance de surface [ GUERIN-1994] [FLUX3D - 2000]


[SILVA-1994]

En présence d’une épaisseur de peau par rapport aux dimensions de la région


conductrice, l’utilisation des formulations et conduit à un nombre d’éléments
beaucoup trop important dans ces régions. Il est donc préférable d’utiliser les
conditions d’impédance de surface pour la prise en compte de ces régions conductrices.

La condition d’impédance de surface utilise la solution analytique du problème d’une


plaque conductrice, d’épaisseur infinie soumis à un champ magnétique sinusoïdal .

51
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

 Surface conductrice

Plaque
conductrice

Figure (II.9) : plaque d’épaisseur infinie dans un champ


magnétique H0

La variation des grandeurs (champ électrique, champ magnétique, densité de courant)


suivant la direction est exponentielle :

(II.67)

(II.68)

(II.69)

Où : est le champ électrique sur la surface de la plaque et le champ magnétique


sur la surface de la plaque. étant la valeur sur la surface conductrice .
L’impédance complexe trouvée, dans le cas d’un matériau linéaire, est constante,
c’est-à-dire indépendante de la valeur du champ :

(II.70)

Cette grandeur qui est appelée impédance de surface, relie la composante tangentielle à
la surface du conducteur du champ magnétique à la composante tangentielle du
champ électrique par la relation suivante :
(II.71)

: est un vecteur unitaire normal à la surface. Figure(II.10).

52
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Nous pouvons en déduire une condition aux limites sous une forme utilisable en
méthode intégrale, c’est-à-dire liant la composante normale de l’induction (Bn) aux
variations de la composante tangentielle du champ magnétique (Hs).
(II.72)

Avec : et : , on obtient :

(II.73)

En régime harmonique, nous pouvons simplifier en transformant la dérivée en


complexe :

(II.74)

Ainsi, la forme faible de la formulation en potentiel total avec comme condition aux
limites l’Impédance de Surface s’écrit :[GUERIN-1994].

Γ
Γ

= Γ
Γ Γ
Γ (II.76)

Où grands : représente le gradient surfacique.

est la normale sortante de la région Figure(II.10).

La formulation en potentiel total s’obtient en annulant les termes du champ


source dans l’équation précédente. (II.76)

Nous consignons les éléments correspondants à ces formulations par :

 Elément Impédance de surface en potentiel scalaire total(IST).


 Elément Impédance de surface en potentiel scalaire réduit(ISR).

53
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

Conducteur μ σ

Z Air
μσ

Figure (II.10) : Notations de la formulation en Impédance de Surface

Le principe de la condition d’impédance de surface est d’utiliser cette relation sur la


surface de la région conductrice de forme quelconque et non pas seulement de la forme
d’une plaque d’épaisseur infinie.

 l’influence d’épaisseur de peau sur le choix des formulations [FLUX3D-


2000]
Lorsqu’il est envisagé de traiter un problème magnétoharmonique, il faut d’abord
calculer l’épaisseur de peau (ou la profondeur de pénétration du champ magnétique)
dans les régions conductrices :
 Si l’épaisseur de peau n’est pas très faibles par rapport aux dimensions de la région
conductrice, il faut utiliser soit la formulation V, ou la formulation  (tout dépend
de la nature du problème qu’on va étudier).
 Si l’épaisseur de peau est nettement plus petite que les dimensions de la région
conductrice, il est conseillé d’utiliser les formulations de type impédance de
surfacique.

54
CHAPITRE II Formulations tridimensionnelles éléments finis pour le calcul
des champs électromagnétiques

II.5. Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté les différentes formulations existantes pour la
résolution des problèmes d’électromagnétisme par la méthode des éléments finis.

Nous avons évoqué de manière rapide, les formulations en potentiel vecteur


magnétique et les formulations en potentiel scalaire magnétique.

Nous avons montré l’intérêt que représentaient les formulations basées sur le
potentiel scalaire magnétique par rapport à celle utilisant le potentiel vecteur
magnétique [LE FLOCH-2002] [LUONG-1997].

Nous avons aussi étudié le problème magnétoharmonique, en donnant une vue


globale sur l’ensemble des formulations existantes.

Nous avons montré la difficulté qui concerne le choix entres les formulations
magnétodynamiques, lorsqu’on veut traiter un problème de type courant de Foucault,
bien que ce choix dépend de la profondeur du champ magnétique, mais dépend aussi de
la nature du problème à étudier.

En outre, ces formulations rependent aux besoins à savoir le calcul de l’inductance de


fuites des têtes de bobines et aussi le traitement des problèmes de type courant de
Foucault. Cette étude fera l’objet des prochains chapitres.

55
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

- PARTIE A –

MODELISATION TRIDIMENSIONNELLE DES PARTIES

FRONTALES DES MACHINES ASYNCHRONES

III.1. Introduction

Un code de calcul éléments finis comme Flux2D permet de tenir compte de la


géométrie, de la saturation magnétique des matériaux, du mouvement du rotor et des
circuits d’alimentation [VASSENT-1990].

Cependant, certains aspects des machines polyphasées en général et des machines


asynchrones en particulier ne peuvent être analysés que par une étude
tridimensionnelle. En effet, pour un grand nombre de machines asynchrones, surtout
celles dont le nombre de pôles est faible, l’inductance de fuite des têtes de bobines peut
représenter une part non négligeable de l’inductance totale [WILLIAMSON et al.-1990].
Son calcul revêt donc une grande importance pour les concepteurs.

Cette problématique a motivé la communauté scientifique à proposer dans un


premier temps des méthodes analytiques et expérimentales et récemment des méthodes
numériques tantôt en deux dimensions et tantôt en trois dimensions. Dans un passé
récent, une méthode a été présentée et a permis de calculer l’inductance de fuite des
têtes de bobines [TAIEB BRAHIM et al.- 1993], [DUCREUX- 1993].

Dans cette méthode, les auteurs ont représenté la géométrie réelle de la partie
frontale de la machine et ont utilisé le modèle magnétostatique vectoriel en trois
dimensions. Il s'avère que l’utilisation du potentiel vecteur comme variable d’état est
très coûteuse en espace mémoire et en temps de calcul [MEUNIER-2002]. Il faut ajouter
à cela que la représentation des bobines de type massif demande énormément d’effort
de la part de l’utilisateur.

De nos jours, les constructeurs de matériel électrique utilisent couramment les


logiciels d'éléments finis 2D et 3D pour prédéterminer les performances des machines
qu'ils construisent ou qu'ils utilisent [FOGGIA-2002]. Il nous a donc semblé important

56
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

de montrer comment ces logiciels peuvent être utilisés pour le calcul de l'inductance de
fuites des têtes de bobines. Dans cette partie, nous proposons d’utiliser d'une part le
couplage potentiel scalaire - potentiel réduit en trois dimensions et d'autre part le
potentiel vecteur en deux dimensions pour le calcul de l’inductance de fuite des têtes de
bobines d’une machine asynchrone. Les résultats trouvés seront comparés avec les
valeurs analytiques, les valeurs trouvées par le modèle du potentiel vecteur en trois
dimensions [TAIEB BRAHIM- 1992] [TAIEB BRAHIM et al.- 2006] [TAIEB BRAHIM et
al.- 2008] et les résultats expérimentaux.

III.2. Méthode utilisée

III.2.1. Définition de l’inductance de fuite des têtes de bobines

Une machine asynchrone est un dispositif complexe qui comporte un stator et un rotor
en mouvement. Dans notre étude nous nous intéressons principalement au calcul de
l’inductance de fuite des têtes de bobines.

D’après HONSINGER [HONSINGER-1959/1], l’inductance mutuelle correspondant à


la réactance magnétisante entre le stator et le rotor, représente l’inductance due au flux
de fuite localisée au stator, et de ce fait il n’y a aucun lien entre les fuites des têtes de
bobines et l’inductance mutuelle entre le stator et le rotor. Ce problème a été étudié
dans le passé, et un nombre important d’articles sur le sujet a été publié [BARNES-
1951], [HONSINGER-1959/2]. D’un autre coté et pour mesurer l’inductance des têtes
de bobines, la commission électrotechnique internationale [CEI- 1972] recommande
d’enlever le rotor et d’alimenter le stator par une tension triphasée ; l’inductance ainsi
mesurée, proportionnelle à la longueur du stator, inclut les fuites du stator et les fuites
des têtes de bobines. En effet, BARNES [BARNES-1951] a montré cela en effectuant des
mesures avec différentes longueurs du stator. L’extrapolation de l’inductance du stator
pour une longueur nulle donne l’inductance des têtes de bobine. Plus tard, la même
procédure a été utilisée en se basant sur des moyens de simulation par l’utilisation du
potentiel vecteur magnétique en trois dimensions [TAIEB BRAHIM et al.- 1993].

57
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

III.2.2. Notion de Flux de fuites

Avant d’aborder le calcul des inductances de fuites, il faut définir la notion de flux de
fuites. Nous appellerons flux de fuites, tout flux qui ne participe pas directement à la
conversion électromécanique. Le flux de fuites d'une machine comporte plusieurs
termes selon la région de l'espace où il se développe. C'est ainsi que nous distinguerons
les fuites d'encoches, les fuites différentielles, les fuites zigzag, les fuites des têtes de
bobines. Chacun de ces flux définit une inductance dont la valeur dépend de la
géométrie de la zone concernée.

L'ensemble de ces fuites interviennent dans les schémas équivalents et sont la cause
de chutes de tension plus ou moins grandes.

En règle générale, les flux de fuites empruntent un trajet aérien relativement


important. Nous pouvons admettre que la valeur des inductances correspondantes est
très peu affectée par l’état magnétique de la machine et qu’elle demeure constante quel
que soit le régime de fonctionnement.

III.2.3. Evaluation de l’inductance de fuites des bobinages

L’inductance de fuite d’un bobinage représente la partie du flux produit par ce


bobinage et qui n’influence pas les bobinages situés de l’autre côté de l’entrefer.

Nous distinguons :

• l’inductance de fuite d’encoche : elle résulte du fait qu’une partie du flux produit
par les conducteurs situés dans une encoche n’entre pas dans l’entrefer. Cette
inductance de fuite est influencée par l’effet pelliculaire qui peut naître dans les
conducteurs de l’encoche. L’énergie magnétique correspondant au flux de fuite
d’encoche est essentiellement concentrée dans les conducteurs et le dessus de l’encoche.
• l’inductance de fuite des têtes de dents : représente la partie du flux produit par les
conducteurs qui se referme dans l’entrefer sans atteindre l’autre côté de celui-ci. Elle est
souvent négligeable.

58
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

• l’inductance de fuite des têtes de bobines : elle représente le flux entourant les
conducteurs situés aux extrémités du bobinage et servant à relier les encoches entre
elles. Elle est très difficile à calculer analytiquement (lignes de champ complexes,
interaction avec les autres phases ....).
• l’inductance de fuite de dispersion différentielle : le flux produit par un bobinage
n’est pas sinusoïdal et il comporte des harmoniques spatiaux; il en résulte qu’une partie
de ce flux traverse l’entrefer mais ne produit pas de force électromotrice dans les
bobinages situés de l’autre côté de l’entrefer.

L’inductance de fuite totale est la somme de ces quatre termes :

III.2.4. Hypothèses de calcul


Pour les machines asynchrones, objet de notre travail, nous avons pris les
considérations suivantes :

 la réactance due à l’inclinaison n’intervient pas = les encoches sont droites.

 la réactance due à la saturation n’est pas prise en compte = étude en régime


linéaire.

 la réactance due au flux transitant dans l’entrefer sans atteindre le rotor est
supposée négligeable au regard de la taille de l’entrefer qui est supposé très
faible.

 les réactances d’encoches, de flux zig-zag et des harmoniques de bobinage


dépendent linéairement de la longueur de la machine, l’inductance de fuite des
têtes de bobine étant indépendante de cette dimension [BARNES-1951]
[ALGER-1970].

 Les courants de Foucault qui se développent dans les tôles magnétiques près
des têtes de bobines sont négligeables = Application en magnétostatique.

59
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

 L’influence du rotor est supposée négligeable au regard de la taille de


l’entrefer qui est supposé très faible. = Le rotor n’est pas modélisé (considéré
comme région inactive).

 Les valeurs des inductances propres et mutuelles sont identiques pour les
enroulements d’une même phase et pour toutes les phases.

III.2.5. Calcul de l’inductance de fuite

Le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines des machines tournantes est
un résultat direct du calcul du champ magnétique aux extrémités des machines. On le
définit comme le calcul de l’inductance de fuites de la partie des enroulements situés
dans l’air à chaque extrémité du paquet de tôles. A cause de la taille du problème, il n’est
pas intéressant de traiter la globalité de la machine en un seul calcul de champ
tridimensionnel surtout si la machine a une longueur grande par rapport à l'alésage
stator. En revanche, il est plus judicieux de décomposer la machine en différentes
régions où les dimensions du calcul de champ peuvent être restreintes. Le calcul du
champ peut être bidimensionnel quand le vecteur induction est dans le plan d’étude ce
qui permet de considérer la machine comme il est indiqué à la figure(III.2). [TAIEB
BRAHIM-1992], [DUCREUX-1993], [RICHARD-1997]. Sur cette figure, d représente
l'épaisseur du paquet de tôles de la machine, d2 l'épaisseur du paquet de tôles de la
partie 2D.

d
Têtes de bobines Têtes de bobines

Partie 2D

Partie 3D Partie 3D
d2

Figure (III.1) : Répartition des différentes zones d’étude au stator

60
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Le calcul du champ peut être bidimensionnel quand le vecteur représentatif de


l’induction est dans le plan d’étude, [TAIEB BRAHIM et al,-1993]. Toute la difficulté
réside dans le fait qu’il est impossible de déterminer exactement la frontière entre les
différents domaines. Le calcul se décompose alors en deux phases. Un premier
traitement est effectué en 2D sans le rotor pour obtenir la contribution aux fuites de la
partie droite et l’inductance L2D de la partie droite est calculée. Un second calcul est fait
en 3D en prenant une épaisseur suffisante du stator pour que le champ à la frontière
entre la partie 2D et la partie 3D ait un comportement bidimensionnel, et l’inductance
L3D est alors calculée.
A l’issue de ces traitements, l’inductance totale LTOTALE de la machine est déduite.
En partant de l’hypothèse que les fuites dans la partie droite de la machine varient
linéairement en fonction de la longueur du circuit magnétiqueALGER-1970, BARNES-
1951, nous pouvons tracer la variation de l'inductance totale en fonction de la longueur
de la machine. La figure (III.2) montre l'évolution de l'inductance totale en fonction de
la longueur de la machine où d3 représente l'épaisseur du paquet de tôles simulé en trois
dimensions. D'après la figure(III.2), nous pouvons déduire la valeur de l'inductance de
fuites des têtes de bobines et est donnée par la relation suivante :

(III.1)

L(H)

LTOTALE

2L3D

Ltb

2d3 d
d2 Longueur du paquet de tôles

(m)

Figure(III.2): Evolution de l’inductance en fonction de la longueur de la machine

61
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Nous utilisons la méthode proposée par A.TAIEB BRAHIM [TAIEB BRAHIM -1992] :

Dans son étude, A.TAIEB BRAHIM scinde le problème en deux parties, la partie droite
de la machine (région active) d’une part, qui sera traitée par un calcul bidimensionnel, et
d’autre part, les extrémités (les têtes de bobines), qui feront l’objet d’une simulation
tridimensionnelle. Le rotor est enlevé dans les deux cas.

A.TAIEB BRAHIM propose de calculer l’inductance de fuites des développantes du


stator à partir de l’intégration de la coénergie magnétique sur le volume d’air entourant
la géométrie tridimensionnelle.

Dans le calcul en deux dimensions, l'inductance est déduite directement à partir du


calcul d’énergie dans le domaine d’étude [FLUX2D-2009].

Dans le calcul tridimensionnel, l’énergie magnétique est calculée dans tout le volume
et est donnée par la relation (III.2) :

(III.2)

Cette énergie est calculée par une intégration dans tout le volume du domaine
d’étude. Nous supposons que l’énergie dans la formule (III.2) est l’énergie dans l’air
autour des têtes de bobines.

W=W’=WAIR (III.3)

Et comme l’énergie est reliée aux inductances et aux courants d’un enroulement
triphasé par la relation (III.4).Dans cette équation est l’inductance entre les bobines
et et est le courant dans la bobine j.

(III.4)

Par ailleurs, le flux total vu par les têtes de bobines, par exemple celui de la phase ,
s’exprime par la relation (III.5).Dans cette équation, est le courant de la phase k,
l’inductance propre de la phase et l’inductance mutuelle entre la phase et

(III.5)

62
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Or, dans les machines électriques tournantes triphasées, les bobinages sont
généralement identiques pour toutes les phases et disposés régulièrement sur le

Périmètre de façon symétrique. Ainsi, les inductances propres sont égales entre elles
Ceci est valable aussi pour les mutuelles elles-mêmes égale
à une mutuelle de valeur . L’expression (III.5) du flux prend alors la forme de
l’équation (III.6) :

(III.6)

Dans notre cas, le bobinage est alimenté par un système de courants triphasés
équilibrés et l’inductance de fuite calculée est l’inductance par phase du stator. En
choisissant l’instant , le courant dans la phase est . En revanche, dans les

phase et le courant prend la valeur En remplaçant les valeurs des courants

dans l’expression (III.6) du flux, nous obtenons alors la relation (III.7) :

(III.7)

: représente l’inductance cyclique de fuites des têtes de bobines. C’est cette


valeur d’inductance qui va entrer dans le calcul de l’inductance de fuites totale du stator.

Donc, à partir de l’énergie magnétique totale de la machine, l’inductance prend alors


la forme de l’équation (III.8) :

(III.8)

III.3. Analyse tridimensionnelle

Dans une analyse bidimensionnelle, le potentiel vecteur est commode d'utilisation.


Les courants sont perpendiculaires au plan d'étude et la densité de courant se ramène
donc à une grandeur scalaire.

En trois dimensions, comme dans notre etude : nous recherchons le champ


magnétique produit par un ensemble de conducteurs de forme complexe, le problème de
resoudre les equations de Maxwell est plus complexe et il n'y a pas de formulation
unique [MEUNIER-2002]. Le choix d'une formulation dépend surtout du problème
physique à traiter. Par exemple, dans des configurations possédant des sources de
63
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

courants et ayant des conducteurs volumiques comme par exemple sur la figure (III.3),
l'utilisation du potentiel vecteur en trois dimensions s'impose. En effet, la densité de
courant est une grandeur vectorielle et il faut fournir les trois composantes du vecteur
densité de courant. Ce travail est délicat car la distribution spatiale des courants n'est
pas connue en général. Il faut donc prévoir une étape supplémentaire pour le faire. Pour
déterminer les trois composantes du vecteur densité de courant, le module
Electrocinétique de Flux3D doit etre utilisé [TAIEB BRAHIM et al.- 1993], [DUCREUX-
1993]. Ce module permet de résoudre en chaque nœud du maillage l'équation
(III.9).Dans cette équation représente la conductivité électrique et V le potentiel
scalaire électrique. Ceci revient à appliquer la loi d’Ohm sur les bobinages et à partir
d’une différence de potentiel entre les deux bouts de la tête de bobine, d’en déduire les
densités de courants à l’intérieur. Les densités de courants ainsi calculées doivent servir
de grandeurs sources pour la formulation en potentiel vecteur magnétique.

Figure (III.3) : Forme des têtes de bobines d’une machine asynchrone: le


bobinage est un bobinage par pôle et à trois plans.

(III.9)

En revanche, lorsque le bobinage est décrit par des conducteurs filiformes, il est
préferable d’utiliser le couplage entre le potentiel magnétique scalaire et le potentiel
magnétique réduit. Ce type de couplage est très avantageux par rapport à la formulation

64
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

en potentiel vecteur en matière d’espace mémoire, en temps de calcul et en précision


[MEUNIER-2002]. De plus, la représentation des bobines filiformes demande moins
d’effort de la part de l’utilisateur.

L’emploi exclusif du potentiel scalaire total n’est pas suffisant car notre système
comporte des sources de courant. De même, l’emploi du potentiel scalaire réduit seul ne
pouvait être envisagé car il induit des problèmes numériques dans les régions à
perméabilité élevée supérieure à 1000 environ.

La solution adoptée consiste à utiliser les deux potentiels simultanément, le potentiel


scalaire total pour les régions ferromagnétiques et celles qui ne sont pas traversées par
des courant, et le potentiel scalaire réduit pour celles traversées par des courants
[RICHARD-1997].

III.4. Résultats de simulations

Trois machines asynchrones de différentes puissances ont été analysées. Les


résultats de simulations sont présentés dans les sections qui suivent.

65
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

III.4.1. Machine1 :

La première machine utilisée dans la simulation est un cas académique. Il s’agit d’une
machine triphasée quadripolaire comportant 12 encoches au stator et une encoche par
pôle et par phase. La figure (III.4) montre la forme du bobinage dans le cas de
conducteurs volumiques. Dans le cas d’une modélisation par le couplage potentiel
scalaire-potentiel réduit, nous avons utilisé la représentation donnée par la
figure(III.5). Nous pouvons remarquer sur les figures(III.4) et (III.5) que les circuits
magnétiques n’ont pas été représentés complètement ce qui correspond à l’hypothèse
de la figure (III.1).

Figure (III.4) : Forme des têtes de bobines de la machine académique par des conducteurs
volumiques

Figure (III.5) : Forme des têtes de bobines de la machine académique par des conducteurs
filiformes

66
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Figure(III.6) : Distribution de la densité de courant dans le bobinage de la machine


académique

L’utilisation du potentiel vecteur magnétique en trois dimensions, comme mentionné


auparavant, nécessite la connaissance de la densité de courant dans les conducteurs.

Ceci a été réalisé en utilisant le module Electrocinétique de Flux3D. La figure (III.6)


montre la distribution du vecteur de la densité de courant dans le bobinage statorique à
l’issue de cette simulation. En revanche, dans le cas d’une modélisation par le couplage
potentiel scalaire-potentiel réduit, les bobines sont composées de morceaux de
conducteurs élémentaires et sont disponibles dans la bibliothèque du logiciel [FLUX3D-
2000].

Formulation en Couplage Potentiel Méthode


potentiel vecteur scalaire – potentiel réduit Analytique
magnétique en
3D
Inductance des têtes
de bobines (µ H)

Tableau(III.1) : Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines de la machine


académique

L'inductance des têtes de bobines calculée à l'issue de la résolution est montrée


dans le tableau (III.1).

67
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

La machine dont les résultats ont été présentés, est un cas numérique intéressant et
présente toutes les caractéristiques d’une vraie machine, offrant ainsi la possibilité
d’effectuer de nombreuses simulations numériques. Cependant les bobinages considérés
étaient de formes canoniques et les machines asynchrones ont des bobinages de formes
beaucoup plus complexes comme celles que nous allons présenter.

III.4.2. Machine 2 :

En effet, le deuxième moteur asynchrone est un moteur à cage de 18 kW, 50 Hz, 4


pôles. Le bobinage du stator est de type concentrique à pôles conséquents et à deux
voies d’enroulements en parallèle.

Les symétries et la périodicité géométrique et électrique de la machine permettent de


représenter uniquement un pôle de la machine, c'est-à-dire un quart de la machine. De
plus la valeur calculée étant un paramètre d’extrémité seule une extrémité a été
représentée. Figure(III.7).

Entrefer

Arbre
Encoche
statorique

Rotor

Encoche rotorique
Stator
(Cage d’écureuil)
Longueur du paquet de
tôles

Figure (III.7) : Vue en perspective du modèle 3D représentant un des quatre pôles

du moteur de 18 KW - Les bobinages ne sont pas représentés -

Le nombre de conducteurs en série par encoche est de 18. L’inductance étant


proportionnelle au carré du nombre de spires, et pour des raisons de simplification,
nous n’avons représenté qu’un seul conducteur par encoche. Le bobinage statorique est
68
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

représenté par des conducteurs filiformes (de type spires composées, qui sont
symétrisés pour les besoins du logiciel par rapport au plan de symétrie axiale) comme le
montre la figure(III.8). De même, Flux 3D impose de représenter les bobinages des
quatre pôles. Dans cette représentation du bobinage, les courants induits sont
implicitement négligés. En revanche, si nous voulons les prendre en compte, la
représentation du bobinage de la figure(III.9) est plus commode, mais cela nous mène
donc à des problèmes trop lourds à résoudre. [RICHARD-1997].

-a- -b-

Figure(III.8) : - a- Représentation du circuit magnétique avec du bobinage filaire

- b- Représentation du bobinage statorique du moteur de 18 kW par des


conducteurs filiformes

Figure(III.9) : Représentation du bobinage statoriques par des conducteurs massifs

69
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Pour réduire la taille du problème et profiter de la polarité de la machine, des


conditions aux limites de type anticyclique ont été imposées sur les faces latérales du
domaine d’étude. Le domaine de calcul est limité par une condition aux limites de type
''boite infinie'', représentant le comportement du champ magnétique à l'infini
[MEUNIER-2002]. Et il a été discrétisé en utilisant des éléments tétraédriques du 2 ème
ordre. La figure(III.10) montre le maillage du circuit magnétique statorique.

Figure(III.10) : Maillage du circuit magnétique statorique

Le problème est résolu en magnétostatique linéaire, en utilisant un couplage entre


les formulations tridimensionnelles en potentiels scalaire magnétique total et en
potentiel scalaire magnétique réduit. Ce choix permet de limiter la taille de notre
problème, en ramenant à une le nombre d’inconnues par nœud, alors qu’une
formulation en potentiel vecteur magnétique aurait nécessité trois inconnues par nœud
du maillage.

L’emploi exclusif du potentiel scalaire total Φ n’était pas suffisant car notre système
comporte des sources de courant. De même l’emploi du potentiel scalaire magnétique
réduit seul ne pouvait être envisagé car il induit des problèmes numériques dans les
régions à perméabilité élevé, supérieur à 100 environ.

La solution a donc consisté à utiliser les deux potentiels simultanément, pour


les régions ferromagnétiques et celles qui ne sont pas traversées par des courants (tel
que le stator), et pour celles traversées par des courants (tel que les encoches et l’air).

70
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Des problèmes numériques dus au couplage entre formulations sont alors apparus,
qui ont été résolus par une répartition judicieuse des potentiels et des régions.

Après résolution, l’énergie magnétique est calculée et la méthode de calcul de


l’inductance de fuite des têtes de bobines donne les valeurs consignées dans le tableau
(III.2). [TAIEB BRAHIM et al- 2008]

Formulation en Couplage Potentiel Méthode


potentiel vecteur scalaire – potentiel analytique
magnétique en 3D réduit
Inductance des têtes de
bobines

Tableau (III.2) : Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines du moteur


asynchrone de 18 kW

Figure (III.11) : Représentation d'une partie du bobinage statorique du moteur de

18 kW par des conducteurs filiformes

D’après les résultats du tableau (III.2), l’écart entre la valeur analytique et la valeur
numérique utilisant le couplage potentiel scalaire-potentiel réduit est aux environs des
En revanche, l’écart entre la valeur trouvée par le potentiel vecteur en 3D et celle

71
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

trouvée par le couplage potentiel scalaire-potentiel réduit est de Plusieurs


sources d'erreur sont à l'origine de cet écart. Une première source d'erreur peut
provenir du fait que l'énergie magnétique dans les bobines filiformes n'est pas prise en
compte dans le couplage potentiel scalaire-potentiel réduit. Or cette erreur est très
faible, sachant que l'énergie dans les conducteurs est négligeable par rapport à l'énergie
dans l'air. Une deuxième source d'erreur, qui nous parait la plus importante, provient
du fait que les bobines ont été représentées de manières très serrées comme le montre
la figure (III.8.a). En effet, une telle représentation peut induire des erreurs sur le
calcul de champ surtout si un nœud du maillage se trouve confondu avec un conducteur
filiforme [Flux3D-2000]. Pour éviter ce problème, une première solution consiste à
mailler très finement l'air. Cette méthode conduit à un nombre de nœuds exorbitant et
le calcul prend énormément de temps. Une deuxième solution, consiste à représenter
les bobines de telle manière que l'espace entre deux conducteurs filiformes soit
supérieur à la taille d'un élément. C'est cette deuxième solution qui a été choisie et la
figure (III.11) montre la représentation des bobines. Après résolution, l’énergie
magnétique est calculée et la méthode de calcul de l’inductance de fuite des têtes de
bobines donne les valeurs consignées dans le tableau (III.3). Sur ce tableau, bobinage
1 correspond à la représentation de la figure (III.8.a) et bobinage 2 correspond à la
représentation de la figure (III.11).

Formulation en
potentiel vecteur Bobinage 1 Bobinage 2
magnétique en 3D
Inductance des têtes
de bobines

Tableau (III.3) : Valeurs de l’inductance de fuite des têtes de bobines du moteur


asynchrone de 18 kW

72
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

D’après les résultats du tableau (III.3), l’écart entre la valeur utilisant le potentiel
scalaire potentiel réduit et celle trouvée par le potentiel vecteur en 3D et aux environs
des

III.4.3. Machine 3 :

Figure (III.12) : Représentation d'une phase du bobinage du moteur asynchrone de

La dernière machine étudiée est un moteur triphasé bipolaire, 50 Hz. Sa puissance


est de 4 kW. Le stator de ce moteur comporte 24 encoches et 4 encoches par pôle et par
phase. Le bobinage est par pôle et à deux voies d’enroulements.

La figure(III.3) montre la forme des têtes de bobines dans le cas d’une modélisation
par la formulation en potentiel vecteur magnétique tridimensionnel.

Ainsi, la polarité et le type de bobinage permettent de réduire le domaine d’étude et


des conditions aux limites de types anticycliques sont utilisées. La figure(III.12)
montre la forme d'une phase du bobinage réalisé par conducteurs filiformes. Des essais
expérimentaux ont été réalisés sur cette machine pour déterminer l'inductance totale de
la machine [TAIEB BRAHIM et al.-1993]. Les résultats de simulation et de mesure
sont consignés dans le tableau (III.4).

73
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Potentiel vecteur Couplage Potentiel Valeur mesurée


magnétique en 3D scalaire – potentiel
réduit
Inductance de la partie -
3D ( )
Inductance totale ( )

Tableau (III.4) : Valeurs de l’inductance totale

Inductance totale (mH)


5
Valeur mesurée

4
r = 1000 r = 500

r = 50 r = 100
3

100100
2
r = 10 100

Lextrémité
1

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Longueur de la machine (mm)

Figure (III.13) : Evolution de l’inductance totale en fonction de la longueur de la


machine

D’après les résultats du tableau(III.4), l’inductance totale calculée concorde très


bien avec la valeur mesurée, l’écart étant aux environs de entre les deux valeurs. En
revanche, l’écart entre l’inductance calculée par le potentiel vecteur et la valeur mesurée
est de et est ainsi nettement plus faible. Malgré ce résultat, l’utilisation du
potentiel scalaire parait plus avantageuse que le potentiel vecteur en 3D au regard de la
faisabilité, précision et temps de calcul [MEUNIER- 2002].

74
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Nous avons effectué plusieurs simulations pour différentes valeurs de perméabilités


magnétiques. La figure (III.13) montre la variation de l’inductance totale en fonction
de la longueur de la machine pour différentes valeurs de perméabilité magnétique. Par
extrapolation à zéro, nous obtenons une inductance de fuite des têtes de bobines égale à
.

D’après la figure (III.13), la valeur de la perméabilité magnétique n’a aucune


influence sur l’inductance de fuite des têtes de bobines. En effet, les flux de fuites dans
les têtes de bobines empruntent un trajet aérien relativement important et on peut
admettre que la valeur de l'inductance de fuite des têtes de bobines demeure constante
et est ainsi indépendante de la perméabilité magnétique. Ceci confirme les résultats
déjà trouvés par d’autres auteurs [BARNES-1951], [HONSINGER-1959/2].

III.5. Etude Paramétrique

 Prise en compte de la saturation magnétique du circuit magnétique de la


machine 2 (moteur de 18Kw):

Dans la première partie de ce travail, nous avons étudié et calculé les effets
d’extrémités de la machine asynchrones sans tenir compte de la caractéristique non
linéaire du stator. Or le phénomène de saturation affecte directement sur la répartition
du champ axial à l’intérieur du circuit magnétique, il joue un rôle important dans le
fonctionnement de presque toutes les machines électriques.

Dans cette partie, nous allons faire un calcul paramétrique en tenant compte de
l'effet de la saturation magnétique.

Afin d'évaluer l'influence de la saturation magnétique, la courbe réelle B (H) des


caractéristiques des matériaux est utilisée. La définition classique de l'inductance
n’est plus valable avec les matériaux non linéaires. Dans ce cas nous pouvons
utiliser une autre définition:

Pour calculer l'inductance avec la définition : il faut deux


simulations avec deux valeurs différentes de courant.

75
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

La courbe d’aimantation du fer des tôles du circuit magnétique de la


machine étudiée qui donne les propriétés magnétiques du matériau est illustrée sur la
figure (III.14).

Figure(III.14) : Courbe des tôles de la machine

Les résultats principaux des simulations et sont illustrés dans le tableau


(III.5) :

Flux dans une phase Φ3D Flux dans une phase Φ2D

Tableau(III.5) : Résultats de simulation

Les valeurs des inductances cycliques calculées sont présentées dans le tableau
(III.6) :

76
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

La formule La valeur de l’inductance cyclique (L-M)

L-M = ΔΦ / ΔI

Avec : ΔΦ = ΦI1-ΦI2
Et : ΦI =2*(Φ3D(I) – Φ2D(I))

Tableau(III.6) : Calcul numérique de l’inductance cyclique des têtes de bobines

Nous pouvons remarquer que pour un courant de l’influence de la saturation


n’est pas perceptible alors qu’aux environs des la valeur de
l’inductance est réduite

 correspond à peu près au courant nominal, le résultat est proche au cas


linéaire .
 correspond aux niveaux des courants en régime transitoire, c'est-à-dire à
un état où la valeur de l’inductance des têtes de bobines est particulièrement
importante.

Les figures(III.15) et (III.16) représentent respectivement les dégradés de couleur


de la densité de courant pour les courants et

77
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Figure (III.15): Répartition de la densité de flux en dégradé de couleur Imax=30A

78
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Figure(III.16): Répartition de la densité de flux en dégradé de couleur Imax=100A

79
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

III.6. Conclusion

Dans cette première partie du chapitre nous avons montré que le calcul de
l'inductance de fuite des têtes de bobines des machines asynchrones à cage pouvait être
effectué en combinant l'utilisation de logiciels d'éléments finis 2D et 3D. Nous avons
proposé d'utiliser d'une part le couplage potentiel scalaire-potentiel réduit en trois
dimensions et d'autre part le potentiel vecteur en deux dimensions. Les résultats
trouvés sont en bonne concordance avec ceux trouvés en potentiel vecteur magnétique
en trois dimensions, les valeurs analytiques et les valeurs mesurées.

Nous avons montré aussi que la précision des calculs, en comparaison avec
l'utilisation du potentiel vecteur en trois dimensions, est conditionnée par une bonne
représentation des têtes de bobines.

Cette méthode peut être appliquée aussi à des bobinages de formes beaucoup plus
complexes. Par exemple des bobinages imbriqués, des bobinages ondulés, des bobinages
à deux couches…etc.

Cette méthode permet également une détermination rapide de l'inductance de fuite


des têtes de bobines. Le concepteur de machine pourra alors laisser son imagination lui
dicter la façon la plus harmonieuse et la plus efficace de choisir le bobinage approprié.

Puisque l’étude des géométries complexes telles que les têtes de bobines nécessite
une modélisation tridimensionnelle qui donne un système trop lourd à résoudre,
pourquoi ne pas chercher et trouver une autre approche qui peut représenter ce
problème a priori tridimensionnel à l'aide d'une représentation bidimensionnelle et qui
permet d’obtenir un bon compromis entre la rapidité des temps de calcul et la qualité de
la solution. Cette étude fera l’objet de la deuxième partie.

80
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

- PARTIE B -

MODELISATION BIDIMENSIONNELLE DES PARTIES

FRONTALES DES MACHINES ASYNCHRONES

III.7. Introduction

Pour les applications en électrotechniques, il y a plusieurs structures qui possèdent


une symétrie de révolution, comme par exemple, les solénoïdes en général(les bobines,
etc.). Par ailleurs et dans la plupart des problèmes traités, une approximation
géométrique de la réalité tridimensionnelle par des modèles bidimensionnels peut
donner des résultats satisfaisants.

En revanche dans le cas des têtes de bobines, le problème est beaucoup plus
compliqué et il nécessite une étude purement tridimensionnelle ou une nouvelle
approche bidimensionnelle. Dans cette approche, nous allons proposer une nouvelle
méthode 2D pour calculer l’inductance de fuites des têtes de bobines. Une
transformation de la géométrie des têtes de bobines en 2D et l’utilisation d’une
formulation en champ magnétique en champ magnétique seront utilisé dans cette
étude.

III.8. Intérêt d’une modélisation bidimensionnelle

Un code de calcul éléments finis comme Flux 2D permet de tenir compte de la


géométrie, de la saturation magnétique des matériaux, du mouvement du rotor et des
circuits d’alimentation [VASSENT-1990]. Mais étudier des géométries complexes telles
que les têtes de bobines nécessite une modélisation tridimensionnelle. Dans cette
région des machines, l'induction magnétique aura généralement trois composantes, et
les courants deux ou trois suivant la géométrie de la machine. Il est possible de traiter
ce problème a priori tridimensionnel à l'aide d'une représentation bidimensionnelle s’il
possède une symétrie axiale ou de révolution à l’aide de la formulation en vecteur
champ magnétique .
81
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

L'objectif de cette partie, est de présenter une nouvelle méthode purement


bidimensionnelle pour calculer l’inductance dans les parties frontales des machines
asynchrones dans le but de gagner de l’espace mémoire et le temps de calcul et de
considérer la géométrie réelle de la partie des têtes de bobines des machines. Nous
commencerons par décrire le modèle bidimensionnel basé sur la formulation en champ
magnétique et nous verrons ensuite comment décrire le domaine et la géométrie à
modéliser, les matériaux, les sources et les conditions aux limites. Enfin, nous
balayerons les différentes grandeurs exploitables suivant les différents supports :
affichage, calcul des inductances des têtes de bobines. Les résultats obtenus du calcul
des inductances des têtes de bobines par la méthode bidimensionnelle seront comparés
aux résultats tridimensionnels et les résultats analytiques.

III.9. Présentation du modèle bidimensionnel

III.9.1. Modèle linéaire exprimé en termes de champ magnétique

La formulation en champ magnétique a été étudiée par Bossavit et Vérité


[BOSSAVIT -1993]. Elle considère un couplage électrique magnétique. Elle a été
obtenue en combinant les équations de Maxwell(en l’absence des courants de
déplacement).
La formulation en champ magnétique est adaptée dans le module
magnétodynamique du logiciel d’éléments finis Flux 2D pour traiter des pièces
conductrices plongées dans un champ magnétique variant dans le temps. Elle utilise le
vecteur champ magnétique comme variable d’état.

(III.10)

(III.11)

(III.12)
Les équations (III.10), (III.11), (III.12) s’écrivent :

82
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

(III.13)
Donc, le champ électrique peut être défini par :

(III.14)
En remplaçant le champ électrique dans l’équation (III.13) par la relation (III.14),
elle devient :

(III.15)

Ou encore : (III.16)

Le cas bidimensionnel, le champ magnétique n’a plus qu’une seule composante


perpendiculaire à la coupe analysée. On obtient :

(III.17)

Dans le cas de sources sinusoïdales, les nombres complexes conduisent alors à :

(III.18)
Qui est l’équation à résoudre.

III.9.2. Démarche de résolution

Pour clarifier la démarche de modélisation à suivre, un exemple simple est utilisé.


La géométrie est constituée d’un bobinage régulier de spires du type solénoïde
cylindrique. La géométrie du problème est présentée à la figure (III.17. a).

83
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Figure (III.17.a) : Géométrie du problème simplifié Figure (III.17.b) : Représentation en


Figure (III.17) : Problème utilisant le potentiel vecteur magnétique en axisymétrique

Cette géométrie représente une symétrie de révolution est peut être résolue en
utilisant le potentiel vecteur magnétique en axisymetrie 2D. Figure (III.17. b).

Elle peut être aussi résolue en utilisant le vecteur champ magnétique dont la
représentation géométrique est illustrée à la figure (III.18.b) :

Z
y

Figure (III.18.a) : Géométrie du problème simplifié Figure (III.18.b) : Représentation en


Figure (III.18) : Problème utilisant le champ magnétique

84
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Nous avons utilisé la même approche pour la modélisation des têtes de bobines des
machines électriques. Une simulation sur un cas académique (machine 1) a été
réalisée afin de valider cette approche bidimensionnelle. Figure(III.19).

III.10. Modèle géométrique

La modélisation magnétique du prototype a été réalisée grâce au logiciel d’éléments


finis Flux 2D qui permet d’utiliser les symétries et les périodicités des machines afin de
réduire la description de la géométrie et la charge de calcul. Donc nous n’avons
modélisé qu’un seul côté des têtes de bobines. Figure(III.19).

Figure (III.19) : Forme d’un seul côté des têtes de bobines de la machine académique

En sectionnant le circuit magnétique de la machine (figure(III.19)), nous obtenons la


géométrie (forme déroulée) représentée sur la figure(III.20).

En refermant le circuit magnétique dans l’autre sens, nous trouvons la géométrie


illustrée à la figure (III.21).

85
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

IA -IC IB -IA IC -IB IA -IC IB -IA IC -IB Epaisseur de la


machine

Figure (III.20) : Vue développée du bobinage et du circuit magnétique

phase A (bobine1)
phase B (bobine2)

phase C (bobine3)

Figure (III.21) : Nouvelle géométrie du bobinage et du circuit magnétique

Pour cette nouvelle géométrie, nous pouvons résoudre le problème en utilisant la


formulation en vecteur champ magnétique en 2D.

III.10.1. Maillage et conditions aux limites

Dans l’étude de phénomènes électromagnétiques il est nécessaire de modéliser le


dispositif et l’air qui l’entoure. En effet les grandeurs étudiées en électromagnétisme
(champs électriques, champs magnétiques), ne sont pas nulles dans l'air ou dans le vide,
contrairement à d'autres domaines de la physique (mécanique par exemple) ou l’air
n’est pas pris en compte. Donc notre machine a été englobée dans un cercle d’air (La
région INFINI) assez grand pour respecter les limites extérieures. La région INFINI, qui

86
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Simule l'extérieur du domaine d'étude classique, permet d'étendre mathématiquement


le domaine d'étude jusqu'à l'infini (elle est utilisée pour prolonger le domaine d'étude
jusqu'à l’infini) pour le calcul des champs magnétiques et électriques. Ceci permet
d'obtenir des solutions exactes jusqu'à l'infini aussi bien en cartésien qu'en
axisymétrique, en particulier pour les problèmes ouverts (dispositifs sans culasse
magnétique, électrodes dans l’air, …). Ses points et lignes sont créés automatiquement
par Flux 2D. Elle comprend une seule surface (un disque) comme le montre la
figure(III.22).

La région INFINI

Figure(III.22) : La géométrie du dispositif avec la région INFINI

Dans la méthode des éléments finis, l’étape du maillage est primordiale. Elle peut
directement conditionner la précision des résultats obtenus. Le mailleur automatique
du logiciel Flux 2D, qui génère des éléments triangulaires, est basé sur la méthode de la
triangulation de Delaunay. La modélisation par éléments finis nécessite un maillage
complet du domaine d’étude. Afin d'obtenir des résultats précis, la région INFINI doit
être maillée correctement. Il faut le même nombre de nœuds sur les contours circulaires
du domaine d'étude classique et de la région INFINI, [GARCIA-1999]. Figure(III.23).

 Nombre total de nœuds :


 Nombre d’éléments surfaciques du premier ordre créés :

87
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Même
nombre de
nœuds sur
les deux
lignes

Figure(III.23) : Maillage du modèle 2D avec la région INFINI

Pour analyser un phénomène magnétodynamique utilisant la formulation en


champ magnétique quelques considérations doivent être appliquées. Dans cette
formulation la condition aux limites (qui est des lignes de courants) imposée n’est plus
une différence de potentiel mais un champ magnétique et les caractéristiques des
matériaux sont supposées linéaires.

Le problème physique est posé sous la forme d'une équation différentielle ou aux
dérivées partielles utilisant la formulation en champ magnétique , avec des conditions
aux limites (qui sont des lignes de courants) imposées sur les bords nécessaires.

Donc pour résoudre un tel problème par la méthode des éléments finis, il faut :
• donner des limites à la zone modélisée, c'est-à-dire définir les limites ou frontières du
domaine.
• donner des conditions aux limites sur les bords c'est-à-dire définir les valeurs de la
variable d’état (champ magnétique) sur les frontières du domaine.
Le problème comprend les conditions aux limites suivantes :

 des conditions aux limites de Dirichlet au centre de la région INFINI afin que la
variable soit nulle à l'infini . Figure(III.24.a).

88
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

 cyclique sur les contours circulaires du domaine d'étude classique et de la


région INFINI. (imposées automatiquement par le logiciel Flux2D).
Figure(III.24.a).
 Dirichlet sur les bords extérieure et intérieure d’une tête de bobine pour fixer le
champ. Figure(III.24.b).
Cycliques

Dirichlet

Figure (III.24.a) : Affectation des conditions aux limites sur la région INFINI

H3 (-120°)

H1 (0°)

H3 (60°)
H1 (180°)
H2 (120°)

H2 (-60°)

H2 (-60°)
H2 (120°)
H1 (180°)

H1(0)
H3 (60°)

H3 (-120°)

Figure (III.24.b) : Affectation des conditions aux limites sur les têtes de bobines

89
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

III.10.2. Résultats de simulations

La machine académique a été analysée et les résultats sont présentés.

La figure (III.25) montre les vecteurs de densité de courant.

Figure (III.25) : Les vecteurs de densité de courant

La figure (III.26) et la figure (III.27) montrent une illustration de la répartition


des courants en trait et en dégradé

Figure (III.26) : La répartition des courants en trait (isovaleurs du courant)

90
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Figure (III.27) : Le dégradé de couleur des lignes de courant

III.1. Calcul de l’inductance FLUX2D -2009

Nous considérons un problème qui comporte un conducteur massif actif dans lequel
circule un courant. Le problème ne comporte aucune autre source de courant.
Soit , la valeur efficace du courant dans le conducteur. Soient la résistance et
l'inductance du circuit équivalent série du conducteur massif. Le matériau du
conducteur massif est supposé linéaire pour pouvoir définir l'inductance
La puissance apparente en du conducteur massif s'écrit :

(III.19)

est la puissance active en ( et : est la puissance réactive en

(III.20)
(III.21)

Où : : est la pulsation, : la résistance en( ) et : l'inductance en

91
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

De l’équation (III.21), nous déduisons la formule de l’inductance des têtes de bobines :

(III.22)

Quand la formulation en champ magnétique est utilisée dans le module


magnétodynamique du logiciel d’éléments finis Flux2D des puissances (grandeurs
moyennes) peuvent être calculées :

 Puissance active dissipée :

(III.23)

 Puissance réactive dissipée : (

(III.24)

Où : est la valeur de l’induction magnétique, µ est la perméabilité magnétique, est


la résistivité électriques et la valeur efficace de la densité de courant en (A/mm2).
 le courant (A) traversant la surface définie par le chemin et l'épaisseur :

(III.25)

 Résultats de calcul

Nous avons calculé la puissance dissipée réactive, puis nous avons déduit
l’inductance des têtes de bobine.

92
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

Pour négliger l’effet de la fréquence, nous avons considéré une faible valeur de la
fréquence Le nombre de spire est prit égale à :

L’inductance calculée à l’issue de la simulation est montrée dans le tableau (III.7) :

Formulation en Formulation en Formulation en Formule


potentiel Vecteur potentiel scalaire Champ Analytique
magnétique magnétique magnétique [TAIEB
[OUALI-2005] [OUALI-2005] BRAHIMI-
1992]
Inductance
Par phase

Tableau (III.7) : Comparaison entre les différentes formulations

D’après le tableau (III.7), nous pouvons tirer les résultats suivants :

 L’écart entre la valeur analytique et la valeur numérique utilisant le couplage


potentiel scalaire total-réduit est aux environs des
 L’écart entre la valeur analytique et la valeur numérique utilisant le potentiel
vecteur magnétique est de
 L’écart entre la valeur trouvée en et la valeur calculée par une simulation
utilisant le potentiel vecteur magnétique est aux environs des
 L’écart entre la valeur trouvée en est la simulation utilisant le couplage
potentiel scalaire total-réduit est de
 L’écart entre la valeur trouvée en et la formule analytique est aux environs
des
L’inductance des têtes de bobines calculée par la méthode
bidimensionnelle utilisant le vecteur champ magnétique comme variable d’état

93
Chapitre III Modélisation électromagnétique par éléments finis des parties
frontales des machines asynchrones à cage

concorde très bien avec les valeurs trouvées par les méthodes
tridimensionnelles et même les méthodes analytiques, bien que ces dernières
soient tirées de l’expérience de constructeurs des machines. On ne peut donc pas
vérifier leur validité facilement .Il reste à valider cette méthode sur un cas réel.

III.12 Conclusion

La méthode utilisée en vecteur champ magnétique est très efficace et doit être
utilisée avec prudence en vérifiant les hypothèses imposées.

La machine, dont les résultats ont été présentés, est un cas intéressant et présente
toutes les caractéristiques d’une vraie machine, offrant ainsi la possibilité d’effectuer de
nombreuses simulations numériques en un temps de résolution et un espace mémoire
réduits. Cependant les bobinages considérés étaient de forme canonique et les
machines asynchrones ont des bobinages de formes plus complexes, donc il reste à
vérifier et à valider cette méthode sur des géométries et des formes de bobines plus
complexes.

94
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

IV.1. Introduction

Dans les machines électriques tournantes, le courant qui traverse les têtes de bobines
produit un flux dans la région d’extrémité. Bien qu’il soit faible en comparaison avec le
flux principal, il contribue d’une part à la création des courants de Foucault à la surface
des tôles, et d’autre part à l’apparition d’efforts électrodynamiques sur les têtes de
bobines. [MEUNIER- 2002], [RANRAN L et al.-2008].
Ainsi, Le champ électromagnétique aux extrémités agit sur le fonctionnement des
machines électriques. D’ailleurs, nous pouvons étudier sa répartition au voisinage des
têtes de bobines comme nous l’avons déjà étudié au chapitre précédent. Nous pouvons
aussi étudier sa distribution au voisinage des surfaces conductrices à l’extrémité de la
machine (il s’agit des effets liés à la circulation des courants de Foucault dans les parties
métalliques telle que les tôles du stator et le flasque).

En effet, les machines électriques sont le siège de pertes massiques dans les circuits
magnétiques et électriques. Le circuit magnétique est alors constitué d’alliages
ferromagnétiques sous forme de tôles isolées (feuilletage) considéré comme matériau
isotrope. Le feuilletage empêche la circulation des courants dus au flux principal, de
plus la taille des grosses machines impose une segmentation des tôles. Cependant, la
composante axiale du champ de fuites dans les parties frontales pénètre
perpendiculairement au plan du laminage et induit des courants dans les segments des
tôles, surtout aux extrémités du paquet de tôles du stator.
Le champ axial peut pénétrer très loin à l’intérieur du noyau du stator et les courants
qu’il engendre provoquent des tensions entre tôles, ce qui peut détériorer et
endommager leur isolation. Elles sont aussi la cause des pertes supplémentaires dans
les parties frontales.

Afin de diminuer les pertes par courants induits, la modélisation par éléments finis de
ces pièces conduit à mailler des géométries très fines, et pour avoir une approximation
correcte de la variation exponentielle du champ dans l’épaisseur de peau de ces pièces, il
faut les maillées finement, ce qui conduit à des tailles mémoire très importantes. Pour

95
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

contourner ce problème, il y a une technique qui consiste à homogénéiser les structures


feuilletées (qui consiste à substituer à un matériau hétérogène (tôles empilées) un
matériau homogène que l’on souhaite équivalent au précédent) [SILVA-1994],

Notre but dans ce chapitre est de calculer de façon précise les pertes par courants de
Foucault dans les machines asynchrones, plus particulièrement dans certains de leurs
constituants comme le flasque du stator. Cela en utilisant la technique de l’Impédance
de Surface.

IV.2. Choix de Formulations Magnétodynamiques en Impédance

de Surface

Lorsqu’un problème de calcul de champs électromagnétique comporte des courants


induits la formulation en potentiel vecteur n’est pas toujours la meilleure. La raison
principale en est le nombre de nœuds.

Dans les problèmes tridimensionnels en régime dynamique, la formulation en


potentiel vecteur magnétique oblige la détermination des trois composantes
vectorielles, plus une composante scalaire qui est le potentiel électrique V. Cela conduit
à la détermination de quatre inconnues complexes par nœud dans les régions
conductrices du domaine, ce qui rend cette formulation très coûteuse en espace
mémoire et en temps de calcul.

Ainsi, nous avons pensé qu’il est nécessaire d’utiliser les formulations scalaires.
Même si elles ne sont pas applicables à des régions qui comportent des courants, leur
emploi avec une condition aux limites en Impédance de Surface peut être pris en
considération.

Notons que les régions comportant des sources de courants et les régions non-
simplement connexes doivent être décrites en potentiel vecteur magnétique.

Ainsi, l’avantage d’utiliser la formulation en Impédance de Surface réside dans


l’élimination de la région conductrice du domaine d’étude et son remplacement par une

96
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

condition aux limites imposée à l’interface. Cela réduit énormément le nombre


d’inconnues du problème.
La condition d’impédance de surface impose une relation entre le champ électrique
et le champ magnétique à la surface du conducteur.

Nous faisons l’hypothèse d’un champ nul partout dans le conducteur sauf en
surface où une densité de courant de surfaces existe.

Evidemment cette méthode doit être utilisée avec précaution, étant donné les
hypothèses sur lesquelles elle s’appuie, surtout lorsque le conducteur possède des coins
prononcés, où la précision est discutable.

IV.2.1. Calcul des pertes par l’application de la condition d’Impédance de

Surface [Flux 3D-2009]

L’effet des courants induits au-dessous d’une surface conductrice est représenté à
travers l’expression qui relie les composantes tangentielles des champs magnétiques
et électrique .

(IV.1)

(IV.2)

: est l’épaisseur de peau et , et représentent la conductivité du milieu, sa


perméabilité et la pulsation, respectivement.

: est le champ magnétique tangent à la surface conductrice et : est l'impédance


surfacique.

A partir des équations de Maxwell : ( , on

développera une équation qui nous permet de calculer directement la répartition du


champ magnétique . En éliminant et si la perméabilité relative ne dépend ni
du temps ni du champ magnétique (cas linéaire) on obtient :

97
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

(IV.3)

Ou encore :

(IV.4)

La divergence de étant égale à zéro, on trouve finalement :

(IV.5)

La formulation de l’impédance de Surface est valable pour des matériaux


magnétiques ou non magnétique avec une perméabilité constante.
Pour une région de type IMPEDANCE_SURFACE, les grandeurs qui sont utiles pour
l’exploitation des éléments en Impédance de Surface (IST ou ISR) sont : la densité
surfacique de courant qui est donnée par la grandeur , et la densité surfacique des
pertes Joules

La densité surfacique de courant est exprimée par le produit vectoriel :

(IV.6)
Où : est la normale sortante de la surface conductrice.
Elle peut être aussi calculée par :

(IV.7)
Avec : (IV.8)

Et la densité de pertes est calculée par : [KRAHENHUHL-1988]


(IV.9)

L’intégrale sur la surface conductrice fournit les pertes totales par courants induits.

(IV.10)

98
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Donc, l’avantage d’utiliser la formulation en impédance de surface réside dans


l’élimination de la région conductrice du domaine d’étude et la remplacer par une
condition aux limites imposée à l’interface. Cela permet de réduire énormément le
nombre d’inconnues du problème. Même si ces régions sont maillées, elles peuvent être
neutralisées lors de la résolution.

99
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

IV.3. Application des Impédances de Surface aux calculs de


courants induits et de pertes par courants induits dans les parties
frontales d’une machine asynchrone à cage

IV.3.1 Description de la machine et caractéristiques de la modélisation

La machine utilisée dans la simulation est un moteur asynchrone à cage de 18 kW,


50 Hz, 4 pôles déjà utilisé dans le chapitre précédent.

Le flasque du paquet de tôles du stator est un exemple de structure conductrice


massive où se développent des courants de Foucault. Son épaisseur (e=1mm) est en
général grande par rapport à l’épaisseur de peau ( =0.369mm pour une perméabilité
relative ) et on peut la représenter par une Impédance de surface.

La surface de la région conductrice est traitée comme une condition aux limites et
les hypothèses suivantes sont adoptées :

 Le flux est entièrement tangentiel à la surface conductrice une fois à l’intérieur


du milieu conducteur.
 L’épaisseur caractéristique du conducteur est grande par apport à son épaisseur
de peau.
 La décroissance du flux est exponentielle avec l’épaisseur de peau.

Les simulations 3D des pertes conduisent à des temps de calculs particulièrement


longs. Les problèmes de convergence rendent la modélisation tridimensionnelle des
courants induits dans les pièces massives délicate. Le résultat des simulations est
particulièrement sensible au maillage (Le maillage doit être relativement fin dans la
zone où les courants induits se développent c’est- à -dire dans l’épaisseur de peau à la
surface du flasque), à la finesse de la discrétisation temporelle et au type de formulation
employée pour la résolution.

Le domaine d’étude est illustré à la figure(IV.1).Les parties remarquables sont les


têtes de bobines du stator (de formes filaires non maillées), le flasque de serrage des
tôles (une pièce conductrice massive) et le circuit magnétique du stator.

100
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

La figure(IV.1) représente aussi les contraintes imposées sur les surfaces et les
interfaces entre régions qui comportent des formulations différentes. Sur la face interne
du flasque de contact avec le vide on impose des conditions aux limites en Impédance de
Surface.

Application de la
condition
d’Impédance de
Surface à la face
interne du flasque

Figure(IV.1) : Géométrie et maillage du circuit magnétique et du flasque de la

machines asynchrone

Comme le circuit magnétique est feuilleté, les courants de Foucault qui s’y
développent sont négligés. Nous considérons son matériau homogène, isotrope est
linéaire, ce qui est faux en réalité, puisqu’il existe une anisotropie, une non linéarité de
perméabilité, une hystérésis et une anisotropie de conductivité [GUERIN-1994].

101
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

La formulation en potentiel scalaire total sera utilisée dans le circuit magnétique


avec une perméabilité constante. L’air à l’extérieur du flasque est décrit en potentiel
scalaire réduit .Les bobinages sont décrits par des inducteurs filaires qui ne sont pas
maillées. Le flasque est modélisé par la condition d’Impédance de Surface ISR en
linéaire. Cette condition a été imposée sur la face interne du flasque, le champ sur sa
face externe étant supposé nul. La figure (IV.2) représente les différentes formulations
appliquées.

Figure(IV.2) : Différentes formulions appliquées dans Flux 3D

La figure (IV.3) illustre les vecteurs de densité de courant dans le flasque.

102
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Figure(IV.3) : Vecteurs de densité de courant dans le flasque

Les figures (IV.4) et (IV.5) représentent respectivement les Isolignes de la densité


surfacique du courant et la densité de pertes dans le flasque

Figure(IV.4) : Isolignes de la densité surfacique du courant K

103
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Figure(IV.5) : Densité de pertes dans le flasque

Sur la figure (IV.5), nous constatons l’aspect tridimensionnel du problème. Cette


figure montre une carte des densités de Pertes Joules. La densité de pertes Joules est
maximale en surface du flasque près des têtes de bobines.

Il nous a semblé important d’étudier l’influence de la perméabilité du circuit


magnétique et celle du flasque sur les pertes dans celui-ci.

Pour ces études de sensibilité, les matériaux sont choisis de caractéristiques


linéaires.

IV.3.2 Influence de la perméabilité du circuit magnétique

Dans cette simulation, nous faisons varier la perméabilité du circuit magnétique et


nous calculons les pertes Joules dans le flasque. La courbe de la figure (IV.6) nous
montre l’évolution des pertes Joules dans le flasque en fonction de la perméabilité
relative.

104
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Figure(IV.6) : Pertes Joules dans le flasque en fonction de la perméabilité relative

La figure (IV.6) montre que les pertes dans le flasque sont faiblement influencées
par la perméabilité du circuit magnétique, sauf pour les faibles valeurs de celle-ci
(inferieure à100). Dans le cas des faibles perméabilités, qui correspond à une forte
saturation du circuit magnétique, ce dernier ne canalise plus le champ. Le flux de fuites
devient important. A la limite, pour une perméabilité relative de 1, le circuit
magnétique n’existe plus. De plus l’indépendance des pertes en fonction de la
caractéristique du circuit magnétique est un effet qui s’observe pour différents
matériaux du flasque : pour les matériaux magnétiques et pour les matériaux
amagnétiques. [GUERIN-1994]. Ce cas de figure où la perméabilité du circuit
magnétique est inferieure à 100 est rare, car il correspond à une très forte saturation de
tout le circuit magnétique.

Donc les pertes dans le flasque sont faiblement influencées par la perméabilité du
noyau. Cela nous conduit à penser qu’une modélisation du circuit magnétique avec un
matériau saturable ne sera pas nécessaire. Ce point reste à vérifier. L’influence du

105
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

circuit magnétique (de sa perméabilité) reste modérée, car les pertes dans le flasque
sont dues au flux de fuites, flux à l’extérieur de ce circuit magnétique.

IV.3.3 Influence de la perméabilité du flasque

Afin d’évaluer la sensibilité des pertes joules à la valeur de la perméabilité


magnétique des matériaux du flasque, nous avons fait varier cette perméabilité.

La figure(IV.7) montre une dépendance importante entre les pertes et la


perméabilité. Nous pensons donc que la modélisation pour le calcul des pertes dans le
flasque nécessite une bonne connaissance de la caractéristique de celui-ci.

Figure(IV.7) : Pertes Joules dans le flasque en fonction de sa perméabilité relative

IV.3.4 Effet de la saturation du matériau du flasque sur les pertes dans ce dernier

Pour les matériaux ferromagnétiques ( il faut tenir compte du fait que


la perméabilité magnétique dépend du champ magnétique , de la température et de

106
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

l’induction magnétique . L’Impédance de Surface ne depend pas uniquement du


champ magnétique, mais aussi de la température. Ceci est valable pour tous les
matériaux magnétiques (ferromagnétique et paramagnétique). Notons que la
profondeur de pénétration dépend en non linéaire de la racine carré du champ
magnétique à la surface, alors qu’en linéaire, cette profondeur est indépendante du
champ magnétique. [GUERIN-1994].

Dans cette partie, nous allons prendre en compte des dépendances des propriétés
physiques des matériaux magnétique. Pour les matériaux utilisés dans le flasque de la
machine asynchrone étudiée comme le AFK_18 par exemple, ces dépendances sont non
linéaires. La prise en compte des non linéarités des matériaux magnétiques réside dans
le fait que la réponse de l’induction à une excitation sinusoïdale en fonction du temps
n’est pas sinusoïdale.

Comme la perméabilité relative n’est plus constante pour les matériaux non
linéaires, l’équation (IV.5) devient :

(IV.11)

H B

B0
H0

t
t

B0

Figure(IV.8) : Effet de la saturation sur la variation temporelle de l’induction

107
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Les méthodes de résolution en pas à pas dans le temps étant prohibitives en temps
de calcul et en place mémoire, nous nous sommes orientés vers des méthodes moins
coûteuses, où nous supposerons que les variables inconnues et les grandeurs physiques
varient de façon sinusoïdales en fonction du temps. Parmi ces méthodes, nous pouvons
citer :

 Une méthode de type « énergétique » par courbe B(H) équivalente. Elle est
proposée par DEMERDASH et GUILLOT [DEMERDASH et al.-1974].Elle permet
uniquement de calculer des grandeurs globales, et elle est développée pour des
éléments finis volumiques.
 Une méthode de type « Impédance de Surface »pour les matériaux saturables,
dans le cas où la profondeur de pénétration est faible devant les dimensions
caractéristiques des pièces. [GUERIN-1992].

Nous avons appliqué la condition d’Impédance de Surface pour déterminer l’effet de


la saturation du matériau du flasque sur les pertes dans ce dernier. Nous avons donc
effectué la simulation avec un matériau d’une caractéristique B(H) non linéaire.

Nous avons rencontré des problèmes pour la convergence de la solution. Donc nous
avons utilisé une autre solution qui utilise une expression de l’Impédance de Surface
obtenue à partir d’un modèle analytique, figure (IV.9), valable pour un matériau très
saturable, avec une courbe B(H) en échelon, nous supposons que le champ électrique en
surface est sinusoïdal en fonction du temps. En fait, le modèle est une pondération entre
le modèle linéaire et le modèle de courbe B(H) en échelon. Ainsi, ce modèle est valable
pour des champs faibles qui ne saturent pas le matériau et pour des champs élevés qui le
saturent.

108
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Figure(IV.9) : La caractéristique non linéaire du matériau du flasque

Figure(IV.10) : Densité de pertes dans le flasque en non linéaire

109
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Les résultats de la simulation ont été comparés à ceux de différentes simulations en


linéaire pour différentes perméabilités du flasque.

Condition Impédance de surface ISR

Linéaire Non linéaire Ecart en %

Densité de Pertes

Joules maximale 22.850 55.090 58

dans le flasque

(W/ m2)

Tableau (IV.1) : Pertes Joules dans le flasque en W avec la condition d’ Impédance

de Surface avec un matériau du flasque linéaire et non linéaire.

Nous remarquons que la densité de Pertes Joules est plus élevée et plus importante
en non linéaire, qu’en linéaire avec un écart d’environ 58% entre les deux valeurs, ce qui
confirme la nécessité du modèle non linéaire.

Nous avons la possibilité de calculer une densité surfacique de Pertes Joule sur la
surface du flasque. De cette densité surfacique locale, nous pouvons calculer l’élévation
de la température du flasque due à ces pertes en faisant un calcul thermique.
[TANNEAU-1992] [DE CARFORT-1993].

IV.3.5 Variation des pertes en fonction de la distance entre flasque et têtes de bobines

Dans une machine réelle, la distance axiale minimale entre le flasque et les têtes de
bobines ( ) comme indiqué à la Figure (IV.11) est un paramètre principal qui influe
sur les pertes par courants de Foucault. [RANRAN L et al.-2010].

110
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

Surface interne du flasque

Têtes de bobines

Zmin

Figure(IV.11) : Distance axiale minimale entre le flasque et les têtes de bobines

Les pertes par courants de Foucault dans le flasque se distribuent principalement


dans les surfaces intérieures de ces structures qui sont proches des têtes de bobines.
D’après la Figure(IV.12), il ya une proportionnalité entre les pertes et la
distance , . Comme la distance entre le flasque et les extrémités de bobines
augmente, il ya une diminution des pertes.

Figure (IV.12) : Variation des pertes par courants de Foucault en fonction de la

distance axiale minimale entre le flasque et les têtes de bobines.

111
Chapitre IV Régime harmonique : Application des impédances de
surfaces aux extrémités des machines asynchrones

IV. 4. Conclusion

Au cours de ce chapitre, nous avons utilisé la technique des Impédances de Surface


pour calculer les pertes par courants de Foucault dans le flasque de serrage du stator qui
est considéré comme une partie conductrice massive à l’extrémité de la machine
asynchrone.

Cette méthode s’avère attrayante pour traiter ce problème puisqu’elle permet


d’éliminer la pièce conductrice du domaine d’étude en la remplaçant par une condition
aux limites sur ses faces. Nous avons montré la validité de cette condition en linéaire
pour modéliser le flasque en Aluminium d’un moteur asynchrone (condition de
validité epaisseur du lasque .

Une étude en linéaire a montré que la perméabilité relative du circuit magnétique a


peu d’influence sur les pertes dans le flasque, et nous a conduits à penser qu’il en serait
de même en tenant compte de la saturation du circuit magnétique. Par contre la prise
en compte de la saturation du flasque modifie la répartition des pertes dans celui-ci et
influence leur valeur.

Nous avons aussi étudié la variation de la densité des pertes par courants induits en
fonction de la distance axiale entre le flasque et les têtes de bobines.

112
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

CONCLUSIONS

Au cours de ce travail, nous avons étudié les effets d’extrémités des machines
asynchrones à l’aide des logiciels d’éléments finis 2D et 3D.
Le but recherché était :

 Les inductances de fuites des têtes de bobines statoriques.


 Les pertes par courants de Foucault dans les parties conductrices massives à
l’extrémité de la machines asynchrone.

En ce qui concerne le premier point, nous avons présenté la démarche pour obtenir
ces grandeurs à travers :

 Une simulation magnétostatique pour un modèle tridimensionnel.

Nous avons détaillé la méthode utilisée pour le calcul des inductances de fuites des
têtes de bobines et nous l’avons appliqué pour trois différentes machines. Pour valider
les calculs de l’inductance issus des simulations, nous ne disposons que des expressions
analytiques. Les résultats nous semblent satisfaisants, comparés aux valeurs
analytiques connues. Malheureusement, nous ne disposons pas de mesures
expérimentales.

 Une simulation magnétodynamique pour un modèle bidimensionnel.

Nous avons testé la méthode sur un cas académique intéressant qui présente toutes
les caractéristiques d’une vraie machine, dont les résultats ont été présentés, ce cas,
offre la possibilité d’effectuer de nombreuses simulations numériques. Cependant les
bobinages considérés étaient de forme canonique et les machines asynchrones ont des
bobinages de formes plus complexes, donc il reste à vérifier et à valider cette méthode
sur des géométries et des formes de bobines plus complexes.

113
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Concernant les pertes par courants de Foucault, nous avons abordé les approches
suivantes :

 Traiter le flasque de serrage du stator comme étant un milieu conducteur massif


et utiliser la condition aux limites de type Impédance de Surface.
 Etudier l’effet de la perméabilité relative du circuit magnétique sur les pertes
dans le flasque. (Les pertes dans le flasque sont faiblement influencées par la
perméabilité du circuit magnétique).
 Prise en compte de la saturation du flasque et son influence sur les pertes dans
celui-ci. (La prise en compte de la saturation du flasque modifie la répartition des
pertes dans celui-ci et influence leur valeur.
 Traiter l’influence de la distance axiale entre le flasque et les têtes de bobines sur
les pertes par courants de Foucault (Chaque fois que la distance diminue les
pertes par courants de Foucault augmentent).

Enfin nous pouvons conclure qu’à partir de ce travail, nous sommes capable de
simuler la plupart des effets liés aux parties frontales des machines asynchrones en
utilisant les éléments finis 2D et 3D.

PERSPECTIVES

Comme perspectives pour la suite de ce travail plusieurs voies sont possibles :

 Etude des efforts dans les têtes de bobines avec plusieurs conditions de
fonctionnement en régimes permanents et transitoires. (court-circuit, phase-
phase, faux-couplage).
 Calcul des pertes dans les paquets de tôles du stator dans les différentes
conditions de fonctionnements.
 Valider la méthode bidimensionnelle sur une machine asynchrone réelle.
 Finalement, il est souhaitable de vérifier et confirmer tous ces travaux avec des
résultats expérimentaux.

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