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-Institut des Mines de Marrakech-

-Département des Mines et Carrières-

Soutènement

Youness ABID – Ingénieur formateur


Année scolaire: 2021-2022
Plan du cours

I- GENERALITES SUR LES PRESSIONS DES TERRAINS


1- Caractéristiques et classification des roches,
2- Défauts naturels des roches,
3- Contraintes naturelles et déformations,
4- Contraintes autour d'une galerie,

II- LE SOUTENNEMENT DANS LES FRONTS D'ABATTAGE


1- Motifs et raisons du soutènement,
2- Généralités sur les études de stabilité,
2- Soutènement en bois,
3- Soutènement métalliques : étançons rigides à friction,
4- Soutènement en étançons hydrauliques.
III - LE SOUTENEMENT PAR BETON
1- Béton de pose,
2- Béton armé,
3- Béton projeté.
IV - LE TRAITEMENT DES VIDES
1- Foudroyage,
2- Remblayage (matériaux stériles compactés, béton pur, béton cyclopéen).

V- SOUTENEMENT PAR APPROCHES EMPERIQUES


CHAPITRE I - GENERALITES
SUR LES PRESSIONS DES
TERRAINS
1 - Caractéristiques et classification des sols
meubles et rocheux
Ainsi, selon la classification G.M.T.R, inscrite dans le catalogue
marocain des structures types de chaussées neuves, les
formations rocheuses se distinguent comme suit :
Classifications selon le comportement mécanique
des roches

Il s’agit ici de classer les roches selon leur comportement vis-à-


vis les différentes sollicitations mécaniques qu’elles subissent
(compression axiale ou triaxiale, traction, cisaillement…). Ainsi,
la résistance maximale (avant rupture) que présente la roche
peut en être un élément caractéristique. On note parmi ces
essais :

L’essai de résistance à la traction directe :

dont le principe consiste à imposer des efforts


de traction sur l’échantillon au niveau des
extrémités, provoquant la rupture au niveau du
centre de l’éprouvette.
L’essai de résistance à la traction indirecte:
Appelé aussi essai brésilien. Il est réalisé en
comprimant entre les plateaux de la presse une
éprouvette cylindrique le long de deux
génératrices opposées : la rupture est obtenue par
traction au centre de l’éprouvette.

La résistance
Résistanceà laàtraction indirecte
la traction est donnée
en (MPa) Terme descriptif
par la formule suivante :
Rt > 30 Très résistante à la traction

10 < Rt < 30 Résistante à la traction

5 < Rt < 10 Moyenne résistance à la traction

0 < Rt < 5 Faible résistance à la traction


Essai de compression simple (uniaxiale):
L’essai mécanique le plus fameux entre les essais mécaniques sur
les roches, et permet de mesurer la résistance à la compression
simple d’un échantillon sous forme d’éprouvettes cylindriques:

La pression atteinte juste avant la rupture de l’éprouvette correspond


à sa résistance à la compression simple (Rc) et se présente en MPa
Intervalles d’ordres de grandeur de référence :
Granite
Reportage photographique de quelques
roches:

Dolérite
Basalt
Grès
Schiste
Calcaire (roche)
Marbre
Quartzite
▪ Essai de cisaillement direct

Appareil : 2 demi boîtes dans les quelles on cimente l’échantillon de telle


sorte que le joint coïncide avec le plan de séparation des demi boîtes :

Il s’agit d’appliquer un effort de cisaillement T sur l’échantillon en place,


tout en maintenant une charge normale N appuyant sur la boîte supérieure.
▪ Essai de Cisaillement par compression simple

L’effort P se décompose en effort normal N et tangentiel T par rapport au


joint, ces deux composantes varient proportionnellement.

EXEMPLE D’APPLICATION.
Essais de compression triaxiale :

Il s’agit du même principe de l’essai de compression uni-axiale, sauf qu’ici,


une force de confinement latérale est maintenue dans le but de rendre les
déformations verticales quasi-nulles.
Rupture cas de l’essai triaxial:

Le but dudit essai consiste à déterminer la cohésion, l’angle de frottement


ainsi que la résistance à la compression simple de la roche.
Lorsque l’échantillon de roche objet de l’essai est traversé par un joint ou une
fissure suivant un plan (ab) faisant un angle Ɵ avec la verticale, la rupture est
produite suivant le critère de Mohr Coulomb décrit comme suit:

le plan de rupture est défini par : θ=¼π+½φ


2 – Défauts naturels des roches

➢ Les fissurations naturelles :


- Faïençage,
- Microfissures,
- Fissures,
- Lézardes.

➢ Les roches à joints meubles,


➢ Les roches altérées par les conditions hydrauliques ou climatiques,
➢ Les discontinuités horizontales ou verticales.
Exemple de fissure traversante Exemple de lézardes
dans une roche grésifiée
Formations rocheuses à joints meubles (argilo-limoneux)
Altération de granite
3 – Contraintes et déformations naturelles

La contrainte se définit comme étant le rapport entre la force


appliquée sur un élément et la section S d’application de cette
force: σ = F/S, elle se représente en MPa.

Tout élément du sous-sol situé à une profondeur H que l’on


représente d’une forme cubique, subi des contraintes verticales
notées σv et des contraintes latérales (horizontales) notées σh.
Contrainte verticale:

Soit F la charge (force) appliquée sur un élément de sol de section S situé à


une profondeur H, on a: F = m.g Avec m représente la masse du terrain
surmontant l’élément étudié (en Kg) et g représente la pesanteur de la terre
(en N/Kg).

On a :  = m/v Masse
Volume de terrain
On a aussi : V = S × H

Ce qui donne : F = .(S ×H) × g

Ainsi, nous obtenant l’expression de la contrainte verticale appliquée sur tout


élément de sol :  v=  g H
Contrainte horizontale

Pour un sol rocheux en repos, La contrainte horizontale est proportionnelle à la


contrainte verticale, et son expression est donnée comme suit :
𝜐
 H= k  v Avec : 𝑘 = 1−𝜐 où 𝜐 représente le coefficient de poisson

Le coefficient de poisson 𝜐 caractérise la contraction de la matière perpen-


diculairement à la direction de l'effort appliqué (toujours entre 0 et 0,5).

On a toujours : σh < σz
Exercice :

Tenant compte d’un massif rocheux


hétérogène en profondeur, et sachant
que le plan inférieur de la couche 1 fait
un angle de 20% avec l’horizontal;
1- Calculez la contrainte verticale
moyenne de sol appliquée sur une
partie du plan P de 60m de largeur.
2- Tracer, en fonction de la profondeur,
l’évolution de la contrainte verticale le
long de l’axe (AB) traversant la plan P
au milieu et perpendiculaire à lui.

Données :
H1 =200 m, H2 =100 m, H3 =50 m, D=
150 m,
1 = 2,2 T/m3, 2 = 2,5 T/m3, 3 = 2,4
T/m3
Déformations d’un massif rocheux
sous un champ de contraintes :

La déformation en physique réfère au rapport de la différence de


longueur sur la longueur initiale : Δl / L. Or, les contraintes naturelles
 i que subi un élément de sol sont toujours accompagnées de
déformations notées εi , leur expression selon chaque axe est
données comme suit :

1
Selon l’axe x : εxx = × ( xx - 𝜐. ( yy +  zz ))
𝐸

1
Selon l’axe y : εyy = × ( yy - 𝜐. ( xx +  zz ))
𝐸

1
Selon l’axe z : εzz = × ( zz - 𝜐. ( xx +  yy ))
𝐸

Avec : E correspond au module de Young de la roche mise en évidence,


qui réfère à une caractérisation de la roche vis-à-vis du début de sa
déformation sous une contrainte axiale ou un champ de contraintes.
Le schéma qui suit montre la relation générale entre contrainte et
déformation :

Schéma représentant les différentes phases de déformation


d’un matériau
La première réponse d'un matériau à la contrainte est
la déformation élastique. Quand la contrainte est relâchée, le
matériau reprend sa forme et son volume initial. Sur le schéma, la
relation contrainte-déformation est linéaire dans le cas de la
déformation élastique. À un point donné durant la déformation
élastique, la relation contrainte-déformation devient non linéaire:
le matériau a atteint sa limite d'élasticité.

Si la contrainte dépasse cette limite, le matériau est déformé de


façon permanente; il en résulte une déformation plastique ou
une déformation cassante. Dans le cas de la déformation plastique,
toute l'énergie est utilisée pour déformer le matériau. Avec une
augmentation de la contrainte, le matériau atteint un second seuil,
son point de rupture.

Lorsqu'un matériau est soumis à des taux de contraintes très


rapides, la déformation plastique est minime ou même inexistante.
Exercice d’application :
4 – Contraintes et déformations autour d’une galerie

Soit une galerie creusée dans le sous-sol


ayant un rayon a, supposée continue.
Tout élément du massif entourant
ladite galerie subi un ensemble de force M
que l’on définit comme suit :

Les paramètres variables de ces contraintes sont : le rayon r référant à la


distance de l’élément du sol étudié et le centre de la galerie, ainsi que
l’angle Ɵ que fait la droite (OM) avec le plan horizontal.
Par définition, les expressions de ces contraintes sont données
comme suit:

Avec σv et σh sont respectivement la contrainte verticale et la contrainte


horizontale appliquées au niveau du point M.

Souvent, on note α = a/r pour faciliter l’expression des équations ci-haut.


Sachant déjà que :  H = k  v nous pouvons donner de
nouvelles expressions aux différentes contraintes autour d’une
galerie:

σv σv
σr = . (1 + k)(1 − α2) + . (1 − k)(1 − 4 α2 + 3α4). cos(2Ɵ)
2 2

σv σv
σƟ = . (1 + k)(1+α2) + . (1 − k)(1 + 3α4). cos(2Ɵ)
2 2

σv
σrƟ = . (1 − k)(1 + 2 α2 − 3α4). sin(2Ɵ)
2

Exercice d’application :
Pour une galerie souterraine de rayon a,
située à une profondeur H se la surface,
donner l’expression des contraintes au
niveau des parois de la galerie en point A
et B.
Pour r = a :
CHAPITRE II - LE
SOUTENNEMENT DANS LES
FRONTS D'ABATTAGE
1 – Motifs et raisons de soutènement

Dans le domaine de l’exploitation minière (à ciel ouvert ou


souterraine), les risques d’instabilité des terrains font partie des
défis majeurs qui font face au bon fonctionnement de la mine. Leur
impacte néfaste ne touche pas seulement la production minière,
mais englobe des dégâts humains, matériels et environnementaux
bien considérables.

Dans le présent paragraphe, nous


manifesterons les raisons (motifs)
derrière La nécessité du recours au
soutènement, qui se résument en
les différentes formes d’instabilités
des sols, que cela soit en ciel
ouvert ou en milieux souterrains.
1.a) Instabilités en exploitation à ciel ouvert:
Pour l’exploitation minière à ciel ouvert, étant donné que les
méthodes adoptées sont : la fosse, les terrasses, ou par tranches,
les risques d’instabilité s’instaurent principalement au niveau des
talus et des gradins et sont surtout accentués pour l’exploitation
par fosse:
Paramètres de dimensionnement de la fosse
ayant impacte sur sa stabilité :

Plus la berme (banquette) est de grande distance, plus la stabilité est


favorisée, tout en générant des terrassement de plus et des coûts de plus.
Plus l’angle de talus est petit plus l’angle total de la fosse est petit, ce qui
garantit une stabilité de plus.
Rupture en dièdre :
Rupture plane simple
glissement sur un plan

Rupture par
Rupture en dièdre :
basculement de blocs
glissement sur deux plans
Rupture par glissements
sur surface en escalier

Rupture par flambage d’une


colonne

Rupture par basculement


en colonne
Exemple d’éboulement de talus routier:
1.b) Instabilités en exploitation souterraine:
Pour l’exploitation minière souterraine, les risques d’instabilité peuvent
avoir lieu au niveau des galeries, des puits, chambres vides et des
différents excavations sur tous les plans, et cela diffère d’une méthode
d’exploitation à une autre.
Généralement, les instabilités dans le milieu souterrain génèrent des
dégâts beaucoup plus importants qu’en ciel ouvert.
Rupture par flexion des Rupture par excès de
terrains stratifiés compression

Rupture par flambage Cloche d’effondrement


Chute de blocs Déformations plastique de la galerie

Rupture en tiroir
L’ensemble de ces instabilités est motivé principalement par ces trois
aspects :

❖ Les caractéristiques géologiques, géotechniques et mécaniques du


terrain (vues en chapitre 1),
❖ La forme morphologique et la géométrie du gisement, ainsi que les
profondeurs atteintes,
❖ La méthode d’exploitation et techniques d’abatages adoptées.

Ainsi, les sources et les formes d’instabilité en


exploitation minière sont diverses. Le recours aux
modes de soutènement bloquant ou minimisant ces
risques s’avère inéluctable. En ce qui suit, nous allons
voir tous les modes de soutènement possibles dans le
secteur minier.
2 – Généralités sur les études de stabilité
(Analytiquement)
Pour les talus et gradins:

En général, les études de stabilité en cas de


talus ou de gradins, consistent dans un
premier temps à déterminer la forme et
l’emplacement de la surface de glissement,
càd là ou la rupture et le glissement
s’engendrait éventuellement. Une fois
déterminée, il y a lieu d’inventorier toutes
les forces s’appliquant sur le bloc étudié.

Par la suite, après projection sur un seul


plan, il faut sommer les forces résistantes et
les diviser par la somme des forces motrices
afin d’obtenir une valeur du coefficient de
sécurité Fs. Grâce à ce dernier, nous
pouvons qualifier la stabilité du bloc à
étudier.
Pour les talus et gradins:

Un talus ou un gradin minier n’est


jugé stable que pour un Fs > 1,3
(pour les talus routiers Fs doit
dépasser 1,4).
Les solutions à adopter dans le cas
d’un talus non stable sont soit :
+ Par modification géométrique du
talus ou gradin (hauteur, angle
d’inclinaison, banquettes…)
+ Par soutènement (boulons,
clouage et béton projeté, grillage
métallique…)

Remarque: les études de stabilité s’effectuent de nos jours, très souvent,


moyennant des logiciels informatiques bien adaptés tels que (GéoStudio, Plaxis,
Phase2…), dont les inputs sont : la géométrie et les dimensions du talus ou
gradins, les données géotechniques et mécaniques du sol, les charges
extérieures appliquées. Et ils présentent comme outputs : les plans de ruptures
éventuels, les facteurs de sécurité, déformations possibles, la concentration des
contraintes…
Commentaires à l’égard de la valeur du facteur de sécurité Fs de
l’ouvrage concerné par l’étude de stabilité:

FS Etat de stabilité de l'ouvrage

<1 En danger d’effondrement

Sécurité contestable non assurée à long


1.0-1.25
terme

Sécurité satisfaisante pour les ouvrages


1.25-1.4 peu importants (de faibles dimensions).
Sécurité contestable pour les barrages

Satisfaisante pour les barrages en terre


>1.4
et pour les talus routiers.
Méthode analytique pour l’étude de la stabilité
d’un talus

Sur des surfaces de glissement parallèles de forme cylindriques, modélisées en


surfaces planes pour simplification, l’étude de stabilité peut être réalisée tout en
inventorisant les forces motrices et résistantes appliquées sur l’élément de talus
susceptible de glisser sur cette surface. Et c’est dans le but de calculer le facteur Fs.

Pour un glissement généré par le critère de Mohr Coulomb, on a : Շ = C +  n .tan(φ)


En cas du relevé d’une surface de glissement ou le Fs est inférieur à sa
valeur admissible, la prochaine étape consiste à choisir un moyen de
soutènement : soit en favorisant les dimensions du talus au profit de
l’augmentation de la stabilité, soit en mettant en place un système
mécanique de soutènement : clous, boulons avec ou sans grillages
surfacique à la parois du talus…
Ainsi, le système de soutènement mécanique impose une force
moyenne F que l’on doit ajouter au forces résistantes pour refaire le
calcul de stabilité de vérification.
Pour les excavations souterraines:

Pour toute excavation souterraine


(galerie, puits, descenderie, travers
banc, chambres vides…) Une étude
de stabilité analytique, consiste à
déterminer l’état de contraintes autour de ladite excavation, puis à le comparer
avec la résistance à la compression de la roche constituant ses parois.

Méthode des airs tributaires pour les


piliers :

Ainsi, la méthode des airs tributaires


consiste à calculer dans la phase de
conception, la charge importée sur un
pilier tout en tenant compte de l’air
total qu’il supporte, de l’air du pilier
et celui du vide supportée.
(Détail dans la mécanique des roches)
Cas d’effondrement souterrain dans une exploitation minière,
accompagné d’un affaissement superficiel dans le jour. Ce cas
est fréquent pour les mines souterraines abandonnées pendant
plusieurs années sans soutènement, ou bien avec un
soutènement vieilli dans une mine en activité:
Pour les puits et les excavations verticales :

Une approche analytique pour le


soutènement d’un puits vertical de
section circulaire, consiste à balayer
l’état de contraintes le long de ce
dernier, tout en traversant les différentes
couches de sol qui constituent ses parois.

-Pour la figure ci-après, il s’agit d’un


puits de 700m de profondeur. Calculer et
tracer l’état de contraintes appliquées à
ses parois au niveau inférieur de chaque
type de sol (à 100m, à 300m, et à 700m),
avec  H = k  v et K=1.

-Prédire la réponse des roches au parements du puits. la résistance à la compression et la


masse volumique de chaque matériaux sont données dans le tableau suivant :

Matériau Grès tendre Grès calcaire Schiste saint


 (t/m3) 2,50 2,60 2,77
Rc (MPa) 10 20 30
- Faut-il mettre en place un soutènement ? Si oui, à partir d’où exactement?
Pour une galerie souterraine :
P
Pour une galerie creusée dans un massif rocheux, de
section circulaire de diamètre de 6m, on souhaite
calculer le report de l’état de contrainte sur le plan
horizontal se surface S passant par le centre de cette
excavation.

On suppose que le massif est soumis initialement à un


champ de contrainte défini comme suit:

 V = P ;  h = 0 (supposition)

1- Calculer la charge verticale qui s’exerce sur ce plan avant le creusement de l’excavation.
2- Etablir l’expression de la contrainte verticale le long de l’axe horizontale après

creusement de ladite excavation. (si on admet qu’on peut tendre 𝜐 vers zéro)
3- Avant et après le creusement, tracer la variation de la contrainte verticale le long du
plan horizontal, interprétez les résultats.
4- Quand est-ce que le soutènement de cette galerie devient obligatoire ?
3 – Soutènement en bois:

Le boisage reste d’usage surtout dans les pays en voie de développement,


nécessitant une main d’œuvre et des matériaux moins coûteux. Ainsi, sa rupture
(dans le cas d’instabilité) est généralement précédée par des craquements, ce
qui constitue un signe avertisseur de danger pour les ouvriers.

Il présente aussi deux inconvénients


majeurs : il est altérable à cause de
l’activité de certains champignons (qui
peuvent être freinées par des
fongicides spécifiques). Le bois est
aussi inflammable (remédiable par
l’imprégnation de certaines substances
ignifuges).
En génie civil, pour les constructions
traditionnelles, les bois utilisés sont
couvert par la chaux fermentée, afin
d’y assurer une durable protection.
Galerie sans soutènement (soutènement naturel):
Châtaignier

Les espèces utilisées


comme bois de mine sont:

Les résineux: Charme

Pin, sapin, mélèze,


épicéa

Les feuillus:
Châtaignier, charme, Chêne
chêne, conifères,
Exemples des feuilles des feuillus :
Exemples des feuilles des résineux :
Effet de la découpe du
bois pour soutènement :

La découpe des bois nécessite une étude adéquate, pour mieux


l’adapter aux fins de son utilisation. Sachant que la résistance d’un
tronc d’arbre diminue en allant du centre de ce dernier vers les
extrémités, voici quelques indications schématiques pour le
découpage des bois:
Dans un tronc (A), la découpe symétrique du bois de cœur permet la
fabrication de poutres (C) ou de poteaux très résistants.
Pour la fabrication de planches, la découpe radiale (B) permet la
meilleure résistance. Par contre, les découpes tangentielles en
extrémités (D) donnent des planches servant à voiler et à transmettre
les charges appliquées, aux planches et aux poutres.
E1 (axial) = 1000 à 1400 MPa
E2 (radial)= 75 à 100 MPa
E3 (tangentiel)= 40 à 50 MPa
Montage d’un soutènement boisé pour galerie:

Les montants verticaux : ils


constituent les éléments
porteurs de la structure de
soutènement

Chapeau horizontal (traverse):


Ils distribuent uniformément les
charges sur les montants.

Poussards : Ils liaisonnent entre


les montants afin d’empêcher
leurs mouvements différentiels

Semelles : Elles assurent le


contact des montants avec le
sol d’assise (fondations).
Garnissage : pour retenir les terrains entre deux cadres si nécessaires, et il reporte les
charges appliquées sur lui aux chapeaux horizontaux (traverses)
Le montage entre les éléments verticaux et horizontaux d’un
cadre de soutènement en bois peut se procéder suivant trois
formes:
Flexion du bois :
Des essais de flexion ont été faits sur le bois pour exprimer la
portance de la traverse en fonction du diamètre D du bois, et de la
portée H :
F = 1,70 × (D3/H)

Pour la formule ci-dessus :


F : charge massique en kg
D : diamètre en cm
H : portée en m
Mélèze d'Europe :
Les essais de flexions restent indispensables pour qualifier la résistance du
bois utilisé pour le soutènement face aux différentes charges verticales
descendantes, appliquées sur les traverses du cadre.

Les éléments affectant cette résistance sont diverses. Ils peuvent résider en
la nature, l’âge et l’état d’altération du bois, comme ils peuvent résulter
de sa mise en œuvre (longueur de la portée, diamètre de traverses,
liaisons avec les autres éléments…).

Remarque importante :

Pour le soutènement des galeries en bois, le garnissage, distribuant les


charges descendantes sur les chapeaux horizontaux, doit être en contact
direct avec la surface du parement soutenu, sans laisser de jeux de vides.
Or, c’est difficile de garantir cette condition parfaitement vu que la surface
des parement n’est pas idéalement lisse.
Descente de charge sur un soutènement boisé :

Tout cadre boisé de soutènement disperse la


charge uniformément sur les deux montants,
qui transmettent à leur tour cette dernière aux
semelles, ancrées obligatoirement dans le
massif d’assise, avec un ancrage par rapport au
niveau de la circulation, qui dépend de la
largeur/diamètre des montant, ainsi que de la
nature du massif.

La charge descendue sur un soutènement boisé


est divisée sur l’ensemble des chapeaux
(moyennant du garnissage s’il existe). A fin de
calculer l’état de contraintes, la surface de
contact est à diviser alors sur l’air tributaire de
chaque chapeau.
Remarques d’ordre générale

 Un soutènement boisé seul, est en général moyennement difficile à mettre en


place pour des sections de formes compliquées (les fers à cheval, anse de
paniers, formes non spécifiques…).

 Pour les sections de formes difficiles, en général, il y a lieu de faire intervenir


des méthodes combinées : métalliques et boisées.

 Le soutènement boisé reste le moins coûteux et le moins performant pour les


grandes descentes de charges, en comparant avec le soutènement métallique
ou bien bétonné. Or, il est sensible aux parasites, à l’humidité et reste
toujours question de vieillissement.

 Des interventions de maintenance et de contrôle sont à programmer


obligatoirement d’une manière périodique au droit des éléments de boisage
mis en évidence
Exercice :
Pour une galerie de section rectangulaire de largeur L=2,5m, on
souhaite mettre en place un soutènement boisé à éléments de
section carrée à dimensionner.
L’espèce du bois choisie est le Châtaignier. Des échantillons ont
été prélevés pour subir des essais de flexion en laboratoire, afin
de mesurer la flèche maximale pour des dimensions données :

Les terrains surmontant le toit de la galerie ont une masse volumique moyenne de
2450Kg/m3, et la largeur que supporte chaque cadre est de 1,5m de part et d’autre.
Les études de stabilité estiment des chutes éventuelles de blocs sur des volumes 1 à 2,5m3 au-
dessus du toit de la galerie.

1- Citez les différents constituants d’un cadre de soutènement boisé, montrez le rôle du
garnissage. Et calculer la surface supportée par chaque cadre
2- Calculer la charge massique maximale que peuvent supporter les éléments horizontaux pour
un diamètre proposé de : 20cm, déduire la flèches maximale correspondante.
3- Sachant que la flexion devient visible à 0,93 de la masse maximale supportée, Est-ce que ce
diamètre est suffisant pour une telle portée? Proposez des solution si non.
4- Pour les éléments verticaux, la résistance à la compression a été estimée de 40 MPa,
évaluer leur compétence dans cette situation.
N.B. La logique de la flexion dans cet exercice consiste à ne
s’intéresser que des chutes éventuelles à intérieur de la surface
supportée, nul ailleurs.

20cm

Il s’agit des instabilités de moyens à faibles quantités (volumes de blocs


éventuellement instables entre 1 et 2,5m3) sans risque de plasticité énorme
ni de failles géologiques dans le massif.
Boisage pour planchers (en TMR) :

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