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Ch 2 : Rappels sur les notions de mécanique des roches

1.Définitions
*Roche : elle est définie comme étant « un assemblage de minéraux qui ont acquis des liaisons plus ou moins
fortes au cours de son histoire géologique ».
Trois catégories principales sont à l’origine de la classification des roches :
1- Roches magmatiques : elles résultent du refroidissement du magma (granite, basaltes…).
2- Roches sédimentaires : elles résultent de la décomposition des roches d’origine magmatiques ou métamorphiques
(calcaires, grés, roches argileuses…).
3- Roches métamorphiques : leur formation est due à un phénomène de transformation à l’état solide des roches
sédimentaires ou magmatiques sous l’effet de hautes pressions et/ou augmentation de la température.(marbre,
quartzites, schistes)
*Massifs rocheux
Les massifs rocheux, structures très complexes, sont formés
D’une juxtaposition de matériaux hétérogènes.
Ils sont assimilés à un assemblage de blocs appelés matrice
Rocheuse qui sont délimités par des discontinuités.

2 . Discontinuités
On définit une discontinuité dans un massif rocheux par une surface qui interrompt la continuité physique
du milieu sain.
Elle possède les caractéristiques suivantes : faible résistance au cisaillement, résistance à la traction
négligeable et grande conductivité hydraulique, tout ceci en comparaison de la matrice rocheuse environnante
3. Types de discontinuités
- Fissure : discontinuité ne traversant pas complètement l'objet considéré

- Les joints stratigraphiques : ce sont les joints séparant deux couches d’époques et de conditions de dépôt
différentes. Chaque couche – ou strate – constitue une "dalle" susceptible de se séparer de ses voisines.
- Les diaclases : ce sont des fractures de la roche, issues d’une rupture par compression, traction ou cisaillement
liée aux mouvements tectoniques. Les deux parties de la roche qui se sont constituées n’ont cependant pas bougé.
- Les failles : ce sont des fractures identiques aux diaclases mais qui ont entraîné un mouvement relatif des
deux parties de la roche encaissante. Un glissement a donc eu lieu le long de cette faille. Leur longueur varie
d’une dizaine de centimètres à plusieurs centaines de kilomètres
-La Schistosité : dans les roches métamorphiques, la forte compression a perturbé et transformé l’organisation
des minéraux internes. Ceux-ci se sont alignés selon une direction orthogonale à la
Compression et ont entraîné la formation de plans de rupture préférentiels. L’ardoise, qui est fendue
selon cette schistosité, en est une bonne illustration

4 .Caractéristiques géométriques des discontinuités


- Extension : L’extension caractérise la dimension de la discontinuité dans l'espace. Ce paramètre est difficile à
évaluer car sur le terrain on n'observe pas la totalité de la discontinuité mais uniquement sa trace sur un
parement..
- Espacement: L'espacement représente la distance moyenne séparant deux discontinuités d'une même famille.
- Densité : elle définit le nombre de discontinuités, d'une même famille, par unité de volume ou de surface ou
de longueur.
-. Ouverture :C'est la distance qui sépare les deux lèvres d'une discontinuité. Elle est très difficile à évaluer à
cause du remplissage de la discontinuité et de sa rugosité
- Orientation : La position du plan de discontinuité est décrite par son orientation dans l'espace muni d'un
repère ayant un axe parallèle au Nord magnétique (fig.1).L'orientation est représentée par la direction de la ligne
d'intersection du plan de discontinuité et du plan horizontal, et par le sens et l'angle de pendage de la ligne de
plus grande pente.

(fig.1).
3.1. Morphologie d’une discontinuité:
Le comportement mécanique d'une discontinuité est essentiellement influencé par sa rugosité, le degré
d'altération des épontes et le remplissage éventuel
Altération : l’altération des épontes d'une discontinuité est caractérisée par la résistance à la compression
simple, Comparée à la résistance en compression simple de la roche saine, elle permet de donner une
appréciation sur le degré d'altération des épontes de la discontinuité et, en conséquence, sur le pouvoir de
mobiliser ou non la dilatance
Rugosité : représente le taux d'ondulation de la surface de contact du joint
Remplissage : dans l’ouverture, c’est le matériau comblant
le vide. Il peut être solide et résistant (quartz) ou bien être
un vrai lubrifiant (argile humide).

Stabilité d’un bloc rocheux


Un bloc rocheux situé sur un versant est susceptible de:
– se détacher de toutes ses faces (chute directe en voûte de galerie par exemple) ;
– glisser sur une de ses faces ;
– glisser sur deux faces à la fois.
Le glissement sur plus de deux faces à la fois est très peu probable
On désigne Un dièdre tout bloc rocheux formé par deux discontinuités P1 et P2 et une surface libre
.

Plan P1

Plan P2

Dièdre

L’étude de la stabilité d’un dièdre nous mène a utilisé Méthode des blocs qui a comme objectif de définir le
renforcement (ancrage passif ou actif) nécessaire à la reprise des efforts pour maintenir le bloc en place, que ce
soit en voûte ou en parement.
Le mécanisme de rupture résulte de l’action de la pesanteur et de la structure des discontinuités. Dans le
cas de la chute libre en toit, c’est uniquement la pesanteur qui entraîne l’instabilité
l’étude de la stabilité de dièdre comporte quatre étapes principales :
– le recueil des données géométriques et géo-mécaniques : détermination de l’orientation et du pendage
des principales discontinuités (analyse structurale) ;
– l’identification des dièdres potentiellement instables qui peuvent glisser ou tomber au contour de
l’excavation (analyse cinématique) ;
– le calcul du coefficient de sécurité dépendant du mode de rupture de l’équilibre ;
– le calcul du renforcement nécessaire par dièdre instable pour obtenir un facteur de sécurité acceptable
Bloc en voûte : Dans ce cas il n’est pas nécessaire de considérer
Les propriétés mécaniques des discontinuités pour calculer

le soutènement. Le nombre total de boulons 𝑁𝑏


peut être approché par la formule suivante :

𝑊.𝑓
𝑁𝑏 = 𝐵
W : le poids du bloc ;
f : le coefficient de sécurité;
B : la charge maximale admise pour un boulon
Bloc en piédroits : Dans ce cas il est nécessaire de connaître les propriétés mécaniques des discontinuités, en
particulier leur angle de frottement et leur cohésion. le nombre de boulon est
𝑊. (𝑓. 𝑠𝑖𝑛𝛽 − 𝑐𝑜𝑠𝛽. 𝑡𝑎𝑛𝑔𝜑) − 𝑐. 𝐴
𝑁𝑏 =
𝐵(𝑐𝑜𝑠𝛼. 𝑡𝑎𝑛𝑔𝜑 + 𝑓. 𝑠𝑖𝑛𝛼 )

W : le poids du bloc ;
f : le coefficient de sécurité;
β : le pendage de la discontinuité de glissement
C : la cohésion de la discontinuité
A : l’aire de glissement
B : la charge maximale admise pour un boulon
α : l’angle formé les boulon avec la normale à la discontinuité

Coefficient de sécurité 𝒇
𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠
𝑓=
𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒𝑠

cA+Ntanφ
Pour un bloc glisse sur une discontinuité : f = T
c1 A1 +c2 A2 +N1 tanφ1 +N2 tanφ2
Pour un bloc glisse sur deux discontinuités : f = T1 +T2

Application
Un bloc rocheux calcaire pèse 182 tonnes, positionné sur une discontinuité ayant un pendage de 75°.
Il est susceptible de glisser sur une surface de 22,3 m² .Ce bloc est conforté pour des boulons
qui sont introduit dans des forges formant un angle α=10°
Avec la normale à la discontinuité
N
- calculer le coefficient de sécurité
T
- calculer les nombre de boulon pour maintenir en place ce bloc
On donne :
W
0
- Les caractéristiques mécaniques de la discontinuité 𝜑 = 41
α
et c=0 ,016 MPa
- la Charge maximale admissible pour un boulon : 404 KN

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