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OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS

∆z = Jp Lp (V-3.7)
où J est la pente du ponceau et Lp est sa longueur,
*
h v : profondeur d’eau à la sortie du ponceau calculé par rapport au radier aval du

∆h : perte de charge totale


ponceau,

a) Profondeur d’eau à la sortie


Les profondeur d’eau à la sortie intervenant dans l’équation (V-3.6) dépend du type
d’écoulement comme le montre le Tableau suivant.
Tableau V-3.2 : Hauteur à la sortie suivant le type d’écoulement (MTQ, 1993).
Type de contrôle à la sortie Valeur de h*v
*
Cas A : Pleine section h v = hv
Si hv > hd (ou D)
Cas B : Hauteur critique h*v = hc (ou hd)
Si hc = hd (ou D),
Cas C : Pleine section sur une h*v = max (hv, (hc + hd)/2)
partie de la longueur du ponceau ; hc
< hd
Cas D : Partiellement plein* h*v = max(hv, hc, h0)
Si h0 > hc et hv < hc : Courbe
M2
Si h0 > hc et hv > hc : Courbe
M1
Si h0 < hc et hv > hc : Courbe
S1
*
Le calcul de la courbe de remous dans le cas D se fait suivant les méthodes
exposées dans le chapitre IV (voir section IV-3.2).
b) Détermination du type d’écoulement
Pour déterminer le type d’écoulement, il faut calculer la profondeur normale
critique h0 et la profondeur hc et estimer la profondeur aval hv.

1. Nous estimons ensuite la profondeur normale dans le ponceau correspondant au


débit selon l’équation Manning:

Q = S R2/3 J1/2/n (V-3.8)

où S, R, Jp et n sont la surface mouillé, le rayon hydraulique, la pente et le


coefficient Manning du canal pour le débit de conception Q. Pour les buses en acier
annulaire, la valeur du Manning n est de 0,024 et pour le béton, la valeur de Manning n est
de 0,012.

2. La hauteur critique de l’écoulement hc est claculé par la formule suivante

• Pour les dalots :


(Tableau IV-3.3) :

hc = (Q2/(g bd2)1/3 (V-3.9)

où bd est la largeur du dalot.

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• Pour les buses, l’équation suivante permet de déterminer l’angle critique θc


correspondant au niveau critique hc :
5 / 2 ⎛ θ c − sin θ c ⎞
Q=D ⎜ ⎟
3/2

sin( θ c / 2 )
g
⎝ ⎠
(V-3.10)
8
Ayant trouvé l’angle critique correspondant au Q en question, en insérant θ = θc,
on utilise les équations génériques suivantes pour déterminer les autres paramètres :
hc = (1 − cos(θ / 2))
D
(V-3.11)
2
3. La profondeur aval hv pour le débit de conception est estimé par une inspection
du site du ponceau ou en supposant qu’elle est égale à la profondeur normal. Une autre
méthode consiste à supposer que la profondeur aval est à la moitié de la hauteur du
ponceau (soit D pour les buses ou hd pour les dalots):
hv = (hd ou D)/2 (V-3.12)
c) Vitesse à la sortie
La vitesse de l’écoulement à la sortie pour les différents types et dimensions de ponceau étudiés doivent être calculées afin de
déterminer la perte de charge à la sortie et les besoins de protection du lit du cours d’eau et des extrémités du ponceau. Cette
vitesse est déterminer en utilisant l’équation de Manning dans le cas où le contrôle est à l’entrée. Cependant, dans le cas d’un
écouelemnt avec contrôle à la sortie, elle dépend du cas considéré (Figure V-3.5).

hv > hd ⇒ h = hd

hd hc < hv < hd ⇒ h = hv

hv < hc ⇒ h = hc

Figure V-3.5 : Vitesse d’écoulement à la sortie (contrôle à la sortie), (MTQ, 1993).

Connaissant le débit, Q la vitesse à la sortie est donnée par :


Us =
Q
(V-3.13)
Ss
avec, Ss est la section à la sortie qui dépend du cas considéré.
c) Détermination de la perte de charge

charge à l’entrée ∆he, la perte de charge par frottement ∆hf et la perte de charge à la sortie
La perte de charge totale est constituée de trois termes qui désignent la perte de

∆hs.
• ∆he est la perte d’énergie à l’entrée du ponceau
∆he = Ke Ue2/(2g) (V-3.14)
où Ue est la vitesse de l’écoulement à l ‘entrée du ponceau

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et Ke : le coefficient de pertes d’énergie à l’entrée. Le Tableau V-3.3 résume les


valeurs du coefficient Ke.
Tableau V-3.3 Coefficients de pertes de charge à l'entrée (MTQ, 1993).
Coefficients Ke
Type d'entrée

Buses en béton armé


Saillant du rembali avec arêtes vives 0.5
Saillant du rembali avec entonnement convergent 0.2
Mur de tête avec arêtes vives 0.5
Mur de tête avec entonnement convergent 0.2

Dalot rectangulaire en béton armé


Mur en aile perpendiculaire au dalot avec arêtes vives 0.5
Mur en aile perpendiculaire au dalot avec 0.2
entonnement convergent
Mur en aile de 30° à 75° des parois avec arêtes vives 0.4
Mur en aile de 30° à 75° des parois avec entonnement 0.2
convergent
Mur en aile de 10° à 25° des parois avec arêtes vives 0.5
Mur en aile parallèle au dalot avec arêtes vives 0.7

• ∆hf est la perte d’énergie du au frottement le long du ponceau déterminée suivant la


formule de Manning écrite sous la forme suivante :

∆hf = Jf Lp = Kf U2/(2g) (V-3.15)

où Kf = le coefficient de pertes d’énergie

Kf = 2 g n2 Lp/ R4/3 (V-3.16)

et U est la vitesse de l’écoulement à l’intérieur du ponceau. Le coefficient de


frottement le long du tuyau dépend du matériel employé. Par exemple n = 0,012 pour le
béton ou les planches de bois, 0,024 pour le les buses en acier annulaire et de 0,0125 à
0,0216 pour les buses en acier hélicoïdal. Pour tenir compte des joints en acier annulaire,
les rugosités des bues en acier sont rehaussée d’environ 13%.

• ∆hs est la perte d’énergie à la sortie

∆hs = Ks (Us2 - Uv2) / (2g) (V-3.17)

l’aval (supposée négligeable, Uv ≅ 0).


où Ks = 1 ; Us la vitesse à la sortie du ponceau ; Uv est la vitesse dans le canal à

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V-3.3 Protection des extrémités


La protection contre l’érosion à l’entrée requiert seulement des aménagements très
locaux (sur une distance égale au diamètre du ponceau). La dimension des maçonnerie est
donnée par l’équation :

dm = 0,019 Ua2 (V-3.18)

où Ua est la vitesse à l’entrée.


La protection contre l’érosion à la sortie est plus difficile (même critique). Pour des
vitesses (1.5 < Us < 4) m/s, la sortie peut être protéger en mettant de l’empierrement
(riprap) dont la dimension médiane des roches est donnée par :

dm = 0,019 Ue2/de(1/3) (V-3.19)

Si la vitesse à la sortie Us > 4 m/s, il est nécessaire d’implanter un radier en béton


avec blocs pour diminuer les vitesses avant de mettre de l’empierrement. Si Us > 3 m/s, il
est recommandé d’opter pour un ponceau en béton au lieu d’un ponceau à cause de
l’abrasion excessif sur les ponceaux en acier.
L’étendue de la protection en aval dépend du but de la protection et des conditions
locales. En général, la longueur de protection en aval du canal est de :

Lm = 2 (D ou H) (Us - Uv) (V-3.20)

où Lm est la distance de protection par empierrement et Uv est la vitesse normale


dans de canal à l’aval.

Par exemple si le diamètre D du tuyau est 2,5 m, la vitesse à la sortie est Us = 3 m/s
et la vitesse locale permise est Uv = 1,0 m/s, nous devons protéger pour une distance de Lm
= 2 x 2,5 x (3-1,0) = 10 m.
Pour protéger l’extrémité du ponceau contre l’affouillement toute en acceptant que
le canal subit une certaine érosion locale, la distance protégée est seulement de 2D.

V-3.4 Extension du tuyau au bout du ponceau


Pour des ponceaux en charge ou à surface libre (sur toute ou partie de la longueur),
il est possible de réduire la vitesse et les pertes de charge à la sortie, en plaçant à
l’extrémité du ponceau une conduite de diamètre plus grand (Figure V-3.6). L’extension a
un diamètre de 1,1 à 1,2 fois plus grand que le diamètre du ponceau sur une longueur L = 2
D1. Le coefficient de perte de charge à la sortie Ks aura une valeur typique de 0,7 (au lieu
de 1,0).

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Niveau d’eau aval

D1 =0.7 à D2
0.9 D2
L = 2 D1

Riprap

Asphalte

Figure V-3.6 : Protection contre l’érosion par extension du ponceau (MTQ, 1993).

V-4 RADIERS ET PONTS SUBMERSIBLES


Les radiers et les ponts submersibles sont des ouvrages permettant de franchir les
rivières en basses eaux et sont submergés en cas de crue. Ces ouvrages peuvent être
construits en enrochements taillés et convenablement placés au fond du lit, en béton ou en
bitûme.
Les radiers submersibles permettent le passage de l’eau exclusivement par dessus.
Ils sont donc employés dans les rivières qui restent à sec pendant une partie importante de
l’année. Ces ouvrages conviennent donc surtout pour les zones sahéliennes ou désertiques
où l’on enregistre des crues fortes et brèves.
Les ponts submersibles permettent d’évacuer les débits d’étiage par dessous de leur
tablier et les débits les plus importants par dessus du tablier. Ils sont donc surtout employés
lorsqu’il existe un débit faible mais non nul pendant une grande partie de l’année, et un
débit très élevé, ou de fortes crues pendant une courte période.
V-4.1 Dimensionnement des radiers submersibles
Deux cas peuvent se présenter : soit que le radier n’introduit aucune perturbation de
l’écoulement soit qu’il modifie localement les conditions d’écoulement.
V-4.1.1 Radier à fond de lit
Si le radier totalement submersible épouse la forme du lit, les seuls changements
locaux de pente et de rugosité ne perturbe pas l’écoulement (Figure V-4.1).

θ2
θ1
θ1
R2 R1 θ2
R1 R2
H

Ham L

Figure V-4.1 : Types de radier submersibles (Van Tuu, 1981).

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Par conséquent, connaissant le débit évacué, la hauteur d’eau sur le radier peut être

Q = K S R 2 / 3 J 1/ 2
déterminée par la formule de Manning :
(V-4.1)
avec, Q débit ; S section mouillée ; J pente longitudinale du cours d’eau ; R rayon
hydraulique ; K coefficient de Manning.
La hauteur d’eau sur le radier peut être déterminée avec une bonne précision si l’on
dispose des mesures hydrométriques qui permettent de calculer le coefficient de Manning.
A défaut de ces données, les valeurs de K indiquées dans le Tableau suivant sont utilisées.

Tableau V-4.1 : Valeurs du coefficient de rugosité pour les radiers (Van Tuu, 1981).
Etats des berges et du fond
Type de canaux Parfait Bon Assez bon Mauvais
A- Canaux artificiels
Canaux et fossés en terre, droits et uniforme 59 50 44 40
Canaux et fossés avec pierres, lisses et uniformes 40 33 30 29
Canaux et fossés avec pierres, lisses et irréguliers 29 25 22 ---
Canaux en terre à larges méandres 44 40 36 33
Canaux en terre dragués 40 36 33 30
Canaux avec lits de pierres rugueuses, herbes sur 40 33 29 25
les rives de terre
Canaux à fond en terre, côtés avec pièrres 36 33 30 29
B- Cours d’eau naturels
1) Propres, rives en ligne droite, l’eau au niveau le 40 36 33 30
plus haut, sans gué ou fosse profonde
Le même que (1) mais avec quelques herbes et 33 30 29 25
pierres
3) Avec méandres, avec quelques étangs et 29 25 22 20
endroits peu profonds, propres
4) Le même que (3), l’eau à l’étiage, pente et 25 22 20 18
sections plus faibles
5) Le même que (3) avec quelques herbes et 30 29 25 22
pierres
6) le même que (4) avec pierres 22 20 18 17
7) Zones à eau coulant lentement avec herbes ou 20 17 14 13
fosses très profondes
8) Zones avec beaucoup de mauvaises herbes 13 10 8 7

V-4.1.2 Radier surélevé


Les contraintes imposées par le profil en long d’une route obligent parfois à adopter
un radier surélevé par rapport au fond du lit naturel qui provoque une surélévation du
niveau d’eau amont. La surface libre s’abaisse ensuite progressivement pour rejoindre à
l’aval du radier le niveau normal de l’eau après passage par une « section de contrôle » au
droit du déversoir où s’établit le régime d’écoulement critique (Figure V-4.2).
Suivant la hauteur d’eau amont h’a et aval h’v, comptées à partir de la crête du
radier, deux types d’écoulement peuvent être distingués :
- Si h’v < 0.8 h’a, l’écoulement est dit dénoyé, le niveau aval n’influence pas l’écoulement.
Le théorème de Bernoulli et la condition de régime critique donnent pour le radier en
régime dénoyé la forme générale suivante pour déterminer le débit :

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Q = µ L h' a 2 g h' a (V-4.1)


avec, µ coefficient de débit qui dépend de la forme et des caractéristiques du radier ; L
étant la longueur du radier.

- Si h’v ≥ 0.8 h’a, l’écoulement est dit noyé, le niveau aval ralentit l’écoulement. La
hauteur h’v est déterminer en appliquant la formule de Manning, la hauteur h’v en
considérant l’écoulement sans le radier.

Niveau de l’eau avec le radier

Niveau de l’eau sans le radier

hc
h’a
B h’v

h0
Section de contrôle

Figure V-4.2 : Radier surélevé (Van Tuu, 1981).

V-4.1.3 Radier horizontal


Ce type de radier est adopté pour le franchissement de cours d’eau de grande
largeur avec des lames d’eau peu importantes. La largeur de la nappe déversante peut être
supposée constante quel que soit le débit.
De nombreuses études expérimentales montrent que l’écoulement au-dessus du
radier est similaire à celui d’un déversoir rectangulaire à large crête. La formule de Bazin
permet de tenir compte de la largeur du seuil peut être appliqué pour déterminer le débit à
travers le radier :
⎛ h' ⎞
Q = 0.43 ⎜ 0.70 + 0.185 a ⎟ L h' a 2 g h' a
⎝ B ⎠
(V-4.2)

avec, Q : débit de pointe de la crue de projet ; h’a : hauteur d’eau amont comptée à partir de
la crête du radier ; B : largeur du radier ; L longueur du radier.
V-4.1.4 Radier à parties courbes
Si la géomorphologie du site de franchissement impose d’adopter deux rayons de

( )
courbures différents pour le radier, le débit passant sur le radier est donné par la relation :
⎛ h' ⎞
Q = 1.136 R1 + R2 ⎜ 0.70 + 0.185 a ⎟ h' a2
⎝ B ⎠
(V-4.3)

avec, Q : débit ; R1 et R2 : rayons de courbures ; h’a : hauteur d’eau amont ; B : largeur du


radier.
V-4.1.5 Radier à palier horizontal avec parties courbes
Pour un écoulement non noyé, le débit passant sur le radier est obtenu en faisant la
somme :
- Du débit sur le palier de longueur L, donné par la relation correspondant au radier
rectangulaire (équation V-4.2).

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- Du débit dans les parties courbes, qui est donné par l’expression donnant les radiers à

Pour un écoulement noyé (h’v ≥ 0.8 h’a), l’écoulement est alors ralenti et les
parties courbes (équation V-4.3).

formules précédentes du régime dénoyé sont modifiées moyennant un coefficient réducteur


K dépendant du rapport hv/ha .
V-4.2 Dimensionnement des Ponts Submersibles
Le débit à évacuer par ces ouvrages sous chaussée, Qsc est déterminé suite à une
étude économique des interruptions de trafic. Les ouvrages placés sous chaussée (dalots,
buses) sont dimensionnés pour évacuer ce débit (voir section IV-3). Le débit évacué par le
radier, Qra est tel que :
Q = Qd + Qra (V-4.4)
avec, Q : pointe de la crue du projet pour le dimensionnement du pont submersible ;
Les ponts submersibles exigent des fondations excellentes et un site peu
affouillable. L’ouvrage sous chaussée permet d’éviter la submersion pour les faibles débits
et l’ensablement du radier en fin de crue. Par contre, l’augmentation des vitesses entraînent
des risques d’érosion en aval du franchissement.
V-4.3 Conception des radiers - Protection
Pour réduire les vitesses de l’écoulement, il convient d’abord de réaliser des
dispositions constructives permettant de réduire les singularités dues au franchissement en
épousant au mieux la forme du lit de la rivière. La protection contre l’érosion concerne
aussi bien l’amont du radier que sa partie aval.
V-4.3.1 Point d’impact de la lame déversante
Considérons un radier légèrement surélevé par rapport au fond de la rivière et
fonctionnant en régime dénoyé (Figure V-4.3).

h’a U
h

Figure V-4.3 : Point d’impact de la lame déversante (Van Tuu, 1981).


L’application du théorème de Bernoulli pour le filet liquide partant de la surface
libre entre l’amont et au-dessus du seuil du radier permet d’exprimer la vitesse au-dessus
du seuil par :
U = 2 g ( h ' a − h) (V-4.5)
avec, h’a est la charge hydraulique en amont par rapport à la crête du radier et p étant la
hauteur du radier.
Sous l’influence de son poids, le filet liquide décrit une parabole avant d’atteindre
le lit de la rivière à une distance :
X = 2 (h' a −h)(h + p) (V-4.6)

h' − p
X sera maximum pour la valeur de h annulant dX/dh dérivée de X par rapport à h’a soit :
h= a (V-4.7)
2

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X max = h' a + p
d’où
(V-4.8)
Les affouillements se produisent donc entre le radier et le point d’impact le plus
éloigné calculé pour la crue de projet, soit sur une distance entre 0 et h’a + p.
V-4.3.2 Longueur de la protection aval
La longueur de protection recommandée en aval d’un radier est de :
L = 2(h’a + p) (V-4-9)
Cette protection peut être réalisée par un tapis de gabions semelles 2x1x0.50. Le
tapis de gabions semelles pourra se terminer en son extrémité aval par un gabion cage
de 2x1x1 servant de dissipateur d’énergie (Figure V-4.4).

(a) (b)
Gabion semelle
Gabion semelle
Radier 2x1x0.5
Radier Enrochement

Gabion cage
L=2 (h’a+p) 2x1x1

Figure V-4.4 : Longueur de protection aval. a) tapis de gabion semelle ;


b) gabion semelle et enrochement (Van Tuu, 1981).
L’équation (V-4.9) s’applique également pour un radier en écoulement noyé, même
si les risques d’affouillement sont plus faibles. En effet, si une protection insuffisante
entraîne un début d’érosion, celle-ci se continue jusqu’à établir l’écoulement libre.
Pour un pont submersible, ce type de protection est nécessaire au voisinage de la
partie centrale du radier. Dans ce cas, il faudra prévoir à l’amont et à l’aval du dalot ou de
la buse des murs une aile canalisant l’écoulement et évitant ainsi un écoulement le long du
radier.
Dans le cas d’un radier à parties courbes, la hauteur déversante et la charge h’a
diminuent de l’axe de du cours d’eau vers les rives. Par conséquent, la zone affouillable à
l’aval se rétrécit. Il faudrait donc tenir compte des variations de la charge h’a et de la
hauteur du radier dans la détermination du la longueur du dispositif anti-érosif.
Dans le cas de site peu affouillable, la protection par gabion peut être allégée ou
même supprimée si le fond est rocheux. Si les risques d’affouillement sont faibles mais
existants une protection mixte par gabion et enrochement est envisageable (Figure V-4.3b).
Nous préconisons un tapis d’enrochement d’épaisseur égale à 3 D. La
détermination du diamètre des enrochements se fait généralement à l’aide de la formule

ρ
d’Isbash :
d s = 0.14U 2
ρs − ρ
(V-4.10)

avec, U : vitesse moyenne de l’écoulement sur le radier pour la crue de projet ; ρ : masse
volumique de l’eau (t/m3) ; ρs : masse volumique de l’enrochement ; ds : diamètre de
l’enrochement.

V-5 ASSAINISSEMENT ROUTIER


V-5.1 Généralités
Le système d’assainissement routier, constitué par le réseau de fossés et leurs
ouvrages de décharge, permet de drainer les eaux de ruissellement ayant une action

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d’érosion directe sur la route, qu’elles proviennent des impluviums extérieurs ou bien de
la plate-forme routière et des talus attenants. En général, nous distinguons deux types de
fossés :
- les fossés extérieurs destinés à collecter principalement les eaux provenant des
impluviums extérieurs de de les évacuer hors de la zone de la plate-forme routière;
- les fossés latéraux situés des deux cotés, ou d’un seul coté de la route destinés à
collecter principalement les eaux de la plate-forme routière et des zones attenantes
(talus, bande d’arrêt, etc...).
Les choix entre ces deux types de fossés dépendent de la topographie, mais en
général, il est recommandé de mettre systématiquement des fossés extérieurs aussitôt qu’il
y a impluvium amenant des débits non négligeables au pied de la route. Les fossés latéraux
sont ainsi déchargés de ces apports. Ce qui réduit les risques d’obstruction des ouvrages de
décharge par charriage solide (branches, détritus divers). Quelques exemples de profils
extérieurs et latéraux sont donnés sur la Figure V-5.1 suivant que la route est en remblais
ou en déblais et que le terrain est meuble ou rocheux.
L variable
Fossé Fossé
extérieur

Profil en remblai : zone meuble

L variable
Fossé
Fossé

Profil en remblai : zone rocheuse

Fossé

Fossé
L variable

Profil en déblai : zone meuble


Fossé

Fossé
L variable
L L

Profil en déblai : zone rocheuse

Figure V-5.1 : Exemples de fossés extérieurs et latéraux (Van Tuu, 1981)

Les fossés peuvent être (Figures V-5.2 et V-5.3) :

- Triangulaires : c’est les plus communément utilisé. Les pentes des talus sont en
général 1/2 et 2/1 ou bien 2/3 et 3/2.
- Rectangulaires : utilisés en terrain très cohésif ou rocheux ;
- Trapézoïdaux : utilisés en terrains cohésif ou rocheux. Les pentes de talus peuvent être
1/2 ou 1/1 ou 3/2 suivant la nature des matériaux des talus voire plus raides en terrain
rocheux.

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