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A. Conception de la zone de stockage de minerai avant unité de traitement minéralurgique

Alain Gaunand – 06/2020

Dans une mine à ciel ouvert, après l’abattage à l’explosif sur un front de taille linéaire, la masse de
roche du gisement est convoyée par des camions jusqu’à une zone de stockage, d’où un convoyeur à
bande reprend la matière et l’emporte jusqu’à une unité minéralurgique, où s’effectuent une séparation
et un enrichissement – séchage, broyage, grillage, flottation, etc… qui aboutissent à un concentré de
minerai

On se propose de fixer la dimension de la zone de stockage à proximité d’un nouveau front de taille
linéaire. On prévoit que chaque matin, à 6h, le tir de mines génère une masse mA0 de roches, que l’on
commence à déblayer immédiatement pour permettre un nouveau tir le lendemain. Une flotte de
camions doit emmener cette matière, en commençant par celle la plus proche de la zone de stockage
prévue ; en conséquence, la vitesse de déblaiement r1 (t/min) (t pour tonnes) décroit avec la masse
mA restant à collecter (voir son expression en fin d’énoncé). Par ailleurs le convoyeur prélève la roche
de la zone de stockage avec un débit constant k2 (t/min). En début de collecte, les camions
emportent un débit massique Q0 ; ils alimentent plus vite la zone de stockage que le convoyeur ne la
vide, mais le rapport du débit d’alimentation à celui de soutirage diminue au fur et à mesure du
déblaiement. La masse mB dans la zone de stockage ne sera donc jamais égale à la totalité de la masse
mA0. D’où le calcul de la masse maximale mBM qu’elle peut contenir.On pourra s’aider d’un dessin
représentant qualitativement les évolutions au cours du temps des masses mA, mB et mC,
respectivement sur le front de taille, dans la zone de stockage et emportée par le convoyeur.

1. Donner la valeur de k1. Ecrire un bilan de matière approprié, et donner la relation décrivant
l’évolution du taux de déblaiement XA (ou fraction déblayée) avec le temps. On pourra introduire le
m A0
temps caractéristique de déblaiement τ = . Combien de temps tD1 faut-il pour atteindre un taux
Q0
de déblaiement XA de 95% ? Combien de temps tDF faut-il pour un déblaiement total ? ?

2. Le contenu mB de la zone de stockage passe par un maximum mBM. Ecrire le bilan de matière qui la
concerne. Donner la valeur du taux de déblaiement XAM à cet instant, puis celle de ce temps tM lui-
même.

3. Finalement, donner l’évolution de la masse mC retirée par le convoyeur, et en déduire par bilan celle
de la masse instantanée mB en fonction de XA et du temps. Quelle est la masse maximale mBM
prévisible dans la zone de stockage, qui conditionnera son dimensionnement ?

4. A quel moment de la journée tBF la totalité de la zone de stockage est-elle vide ? Où en est –on du
déblaiement ?

NB : toute ressemblance avec le cas de réactions consécutives A B C est absolument volontaire.


L’écriture de bilans de matière transitoires est absolument recommandée.

k1
Données : m A0 = 960t ; r1 = ; k 2 = 1t / min; ; Q0 = 1.5t / min
2m A 0 − m A
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*** *** ***

B. Conception d’un réacteur de dissolution de minerai de nickel

Alain Gaunand - 06-2020

Les mines de Nickel (et de Cobalt) sont le plus souvent à ciel ouvert. Le Nickel est présent à raison de
quelques pourcents massiques dans des « latérites » constituées principalement de Goethite FeOOH.
Le coeur du procédé d’une usine de production de nickel est un réacteur continu de dissolution du
minerai, après broyage, dans de l’acide sulfurique H2SO4. Le réacteur fonctionne à haute température,
donc haute pression, d’où le nom de « procédé HPAL », pour High Pressure Acid Leaching. Dans le
réacteur a lieu simultanément la précipitation d’hématite Fe2O3, si bien qu’après filtration, la solution
ne contient plus que le Nickel sous forme d’ion Ni(II), et des ions Fe(III). Cependant, le débit de
fer(III) dissous étant faible devant ceux de minerai et d’hématite, le réacteur opère donc globalement
la transformation : 2 FeOOH ( goethite) → Fe2 O3 (hématite) + H 2 O (I). Cette transformation
correspond aux 2 réactions successives :

+ 3+
Dissolution de la goethite : FeOOH ( goethite) + 3H → Fe + 4 H 2 O (II)

3+ +
Précipitation de l’hématite : 2 Fe + 3H 2 O → Fe2 O3 ( hématite) + 6 H (III)

On note la réaction de dissolution :

B ( solide) + νA → Fe 3+ + H 2 O (II-b)

où B représente la goethite, A l’ion H+, ν=3. On souhaite évaluer le temps de séjour moyen des
particules de goethite dans le réacteur pour un taux moyen de dissolution YmS = 95%.

Pour ce faire, on choisit des hypothèses très simples :

- Les grains de goethite B sont sphériques, et tous de même rayon initial RP0 = 0.1 mm

- L’attaque des grains est contrôlée par la réaction de surface, de 1er ordre par rapport à la
concentration en ions H+ libres , de constante cinétique kC . On prendra : k C = 2.10 −7 m / s

- L’écoulement de la solution dans le réacteur continu est considéré comme parfaitement mélangé.
La distribution des temps de séjour des grains de goethite celle d’un écoulement parfaitement
macro-mélangé.

- La concentration CAS en ions H+ libres dans le réacteur est maintenue à 0.5 mol/dm3.

Le modèle simple et pertinent de dissolution des grains est celui la particule rétrécissante, sans
couche résiduelle de produit ou de stérile

1. Exprimer le débit molaire d’acide A fA (mol/s) venant réagir avec une particule dont le rayon n’est
plus que R après un temps de séjour t dans le réacteur, en fonction de ce dernier et de la concentration
d’acide CAS au sein de la solution dans et en sortie du réacteur ?
3

2. En notant nB (mol) le nombre de moles de B restant après un temps de séjour t d’une particule, relier
dn B
le débit molaire fA à la variation instantanée .
dt

3. On note ρB (kg/m3) la masse volumique du réactif solide B, et MB (kg/mol) sa masse molaire. Si le


minerai a une composition homogène, comment s’exprime le rayon R d’une particule en fonction
du rayon initial RP0 et de la fraction non attaquée Y qu’elle constitue après un temps de séjour
t ? Montrer qu’alors la relation trouvée à la question précédente est une équation différentielle à
variables séparables, dont la solution est :
3
 t 
Y (t ) = 1 −  (1)
 tC 

Donner l’expression et la valeur du temps caractéristique tC en vérifiant que votre expression a


bien la dimension d’un temps. Notez que la particule est totalement dissoute pour t supérieur à tC

4. La Distribution des Temps de Séjour (DTS) E(t) des particules de minerai est de type parfaitement
macro-mélangé. Rappeler la définition de la DTS et sa dimension. Si on note τB le temps de séjour
moyen des particules de minerai, comment s’écrit E(t) en fonction de τB et t ?

5. Comment s’exprime alors la fraction non attaquée YmS du débit d’alimentation de minerai à la
sortie du réacteur en fonction de E(t) et de Y(t) ?

6. L’expression précédente se prête à une intégration analytique : la fraction non attaquée du débit
d’alimentation de minerai en sortie de réacteur s’exprime par :

  1 
YmS = 1 − 3Da + 6(Da )2 − 6(Da )3 1 − exp −   (3)
  Da  

Préciser l’expression et le sens du critère sans dimension Da, et donner finalement le temps de
passage de la goethite dans le réacteur pour le taux de dissolution recherché.

7. Si l’écoulement des grains dans le réacteur se rapprochait d’un écoulement piston, quel serait le
temps de passage de la goethite pour le taux de dissolution recherché ?

Rappel des données :

nu 3
kC(m/s) 2,00E-07
masse volumique goethite rhoB(kg/m3) 3800
RP0(m) 1,00E-04
Masse molaire goethite
(g) 89
CAS(mol/dm3) 0,5

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