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Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

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Institut Universitaire d’Abidjan

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Année Universitaire : 2023-2024
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LICENCE 2
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DROIT ADMINISTRATIF
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Chargé de cours : Prof. Martin BLEOU

Confection de la fiche : Dr KOFFI Brice

Séance n° 2 / Thème : LE REGIME JURIDIQUE DES MESURES DE POLICE

Références bibliographiques

- Martin BLEOU, Cours de droit administratif 1, IUA, 2023-2024 ;


- Martin BLEOU, Les grands arrêts de la jurisprudence administrative ivoirienne,
Abidjan, CNDJ, 2012 ;
- Yédoh Sébastien LATH, Droit administratif général, Abidjan, Les éditions du
LECAP, 2022 ;
- René DEGNI-SEGUI, Droit administratif général. Tome 2: l’ action administrative,
NEI CEDA, Abidjan, 2013;
- René CHAPUS, Droit administratif général, Tome 1, Montchrestien, 15e éd. 2001 ;

- Benoit PLESSIX, Droit administratif général, LexisNexis,4e éd. 2022 ;


- Jean WALINE, Droit administratif, Paris, Dalloz, 27e édition, 2018.

Exercice : Commentaire d’arrêt (A rendre) :

Faire le commentaire de l’arrêt ci-après reproduit, rendu par la Chambre administrative de la


Cour Suprême ivoirienne.

CSCA, 19 Octobre 2005, Madame KOUASSI Adjoua Madeleine épouse Koita c/ Maire du
plateau.
Vu la requête enregistrée au Secrétariat Général de la Cour Suprême le 30 novembre 2004 sous
le n° 2004-387 REP par laquelle Madame KOUASSI Adjoua Madeleine épouse KOITA Avocat
à Abidjan, sollicite l'annulation de l'arrêté municipal n° 21/03/CPL/SG du 14 mai 2003 "relatif
au stationnement interdit et gênant dans certaines voies prioritaires de la commune du Plateau"
du Maire de cette commune sur le fondement duquel sa voiture a été immobilisée et sa carte
grise confisquée par suite d'un stationnement interdit ;

Considérant qu'il résulte du dossier que Madame KOUASSI Adjoua Madeleine, qui avait mis
en stationnement son véhicule le long de l'Avenue Terrasson de Fougères dans la Commune du
Plateau de l'agglomération d'Abidjan, s'est aperçue quelques instants plus tard, que la roue avant
de ce véhicule avait été enserrée, par un agent de la police municipale, dans un sabot de Denver,
pour stationnement interdit; qu'après avoir pris les mesures constatant que son véhicule, a
l'exclusion des autres en stationnement dans le même alignement, était l'objet de cette
immobilisation, elle a, estimant illégale l'amende de 20.000 F dont le paiement lui était réclamé
sur le champ, dû remettre, aux fins de libérer son véhicule, la carte grise aux agents de la CIVES,
une S.A.R.L agissant aux ordres du Maire; qu'en suite de ses vaines démarches pour obtenir du
Marie le retrait de cet arrêté et la restitution de sa carte grise, elle a saisi la Chambre
Administrative pour annuler l'arrêté entrepris ;

Considérant qu'il n'est pas contesté que les autorités municipales, sur le fondement des articles
72, 74 et 76 de la loi n° 80-1180 du 17 octobre 1980 visée ci-dessus, sont Investies du pouvoir
de réglementer la circulation et le stationnement des automobilistes sur les voies publiques à
l'intérieur du périmètre communal; qu'elles peuvent, à ce titre, instituer des restrictions à la
liberté de stationnement pour assurer la fluidité de la circulation ou la sécurité des usagers; que
toutefois, elles ne sont pas habilitées à instituer des amendes pour sanctionner la violation de la
réglementation municipale ;

Considérant que, les sanctions applicables aux infractions aux règlements de police municipale
relatifs à la circulation ou au stationnement ne peuvent qu'être celles du Code de la route ou du
Code pénal; Considérant que le Maire de la Commune du Plateau, de son propre chef, et
ignorant le Conseil Municipal, a institué dans l'arrêté n° 21/03/CPL/SG du 14 mai 2003 une
amende pour réprimer les contraventions à la circulation routière et autorisé, en suite de cet
arrêté, une S.A.R.L. la C.I.V.E.S., personne morale de droit privé, à constater lesdites
contraventions, confisquer les pièces des véhicules, alors surtout que les pouvoirs de police en
la matière ne peuvent faire l'objet de délégation aux personnes privées et que le retrait de la
carte grise ne figure pas au nombre des mesures prévues par la loi pour le recouvrement des
amendes, a manifestement excédé ses compétences; que dès lors l'arrêté entrepris, encourt
l'annulation.

DECIDE :

Article 1: l'arrêté municipal n° 21/03/CPL/SG du 14 mai 2003 du Maire de la Commune du


Plateau est annulé.

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