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Institut Universitaire d’Abidjan

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Année Universitaire : 2023-2024
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LICENCE 2
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DROIT ADMINISTRATIF 2
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Chargé de cours : Prof. Martin BLEOU
Confection de la fiche : Dr Balakiyém GNAZOUYOUFEI

Séance n° 4 : Le recours pour excès de pouvoir : le contrôle des faits


par le juge

Références bibliographiques

~ Martin BLEOU, Les grands arrêts de la jurisprudence administrative


ivoirienne, Abidjan, CNDJ, 2012.
~ René DEGNI-SEGUI, Droit administratif général, NEI CEDA, Abidjan,
2013.
~ René CHAPUS, Droit administratif général, Tome 1, Montchrestien, 15e
éd. 2001.
~ Benoit PLESSIX, Droit administratif général, LexisNexis,4e éd. 2022.
~ Marceau LONG ; Prosper WEIL ; Guy BRAIBANT ; Pierre DELVOVE ;
Bruno GENEVOIS, Les grandes arrêts de la jurisprudence administrative,
24ème éd. 2024.

Exercice (à rendre) :

Vous réaliserez un commentaire combiné des deux extraits d’arrêts rendus par
le Conseil d’État français et la Chambre administrative de la cour suprême
ivoirienne.

1
CE, 4 avril 1914, Gomel

Considérant qu'aux termes de l'article 3 du décret du 26 mars 1852, tout constructeur de


maisons, avant de se mettre à l'œuvre devra demander l'alignement et le nivellement de la
voie publique au devant de son terrain et s'y conformer ; que l'article 4 du même décret,
modifié par l'article 118 de la loi du 13 juillet 1911, porte : Il devra pareillement adresser à
l'Administration un plan et des coupes cotées des constructions qu'il projette, et se soumettre
aux prescriptions qui lui seront faites dans l'intérêt de la sûreté publique, de la salubrité ainsi
que de la conservation des perspectives monumentales et des sites, sauf recours au Conseil
d'Etat par la voie contentieuse ;

Considérant que ce dernier article ainsi complété par la loi du 13 juillet 1911 a eu pour but de
conférer au préfet le droit de refuser, par voie de décision individuelle, le permis de construire,
au cas où le projet présenté porterait atteinte à une perspective monumentale ; que les seules
restrictions apportées au pouvoir du préfet, dont la loi n'a pas subordonné l'exercice à un
classement préalable des perspectives monumentales, sont celles qui résultent de la nécessité
de concilier la conservation desdites perspectives avec le respect dû au droit de propriété ;

Mais considérant qu'il appartient au Conseil d'Etat de vérifier si l'emplacement de


la construction projetée est compris dans une perspective monumentale existante
et, dans le cas de l'affirmative, si cette construction, telle qu'elle est proposée,
serait de nature à y porter atteinte ;

Considérant que la place Beauveau ne saurait être regardée dans son ensemble comme
formant une perspective monumentale ; qu'ainsi, en refusant par la décision attaquée au
requérant l'autorisation de construire, le préfet de la Seine a fait une fausse application de
l'article 118 de la loi précitée du 13 juillet 1911 ;

CSCA, 15 mars 1989, NEA GAHOU MAURICE C/ MINISTÈRE DE LA FONCTION


PUBLIQUE

Considérant que par requête du 29 Septembre 1988NEA GAHOU Maurice a saisi la Cour
Suprême d'une requête en annulation pour excès de pouvoir de la décision N° 21312/FP/CD
du 5 juillet 1988 par laquelle le Ministre de la Fonction Publique l'a révoqué de ses fonctions
de moniteur de produit végétal et animal au Ministère des Eaux et Forêts pour refus de
rejoindre son nouveau poste d’affectation ;
Considérant qu'il résulte des pièces du dossier, qu'à l a suite de la notification qui lui a
été faite de son affectation au Cantonnement Forestier de KORHOGO par décision du 29
Décembre 1987, NEA GAHOU Maurice qui se trouvait alors en service au Cantonnement
Forestier de LAKOTA, a demandé au Ministre des Eaux et Forêts un sursis à exécution de la
décision jusqu'à la fin de l'année scolaire en cours au motif que trois de ses enfants étaient
inscrits dans des établissements privés en classe d'examen;
Que n'ayant pas reçu de réponse favorable à sa requête, il cessa le service à LAKOTA
le 2 Février 1988 et se présenta à son nouveau poste le 16 du même mois ;
Considérant que dans l'intervalle, son ministre de tutelle avait fait suspendre sa solde
le 9 Février et par lettre datée du 17 Février demandé au Ministre de la Fonction Publique sa
comparution devant le Conseil de Discipline.

2
Considérant que par arrêté du 22 Février 1988 le Ministre de la Fonction Publique a
décidé de déféré le requérant devant le Conseil de Discipline pour refus de rejoindre son poste
d'affectation
Que passant outre à l'avis du Conseil proposant à l'issue de ses délibérations de la
sanction de la rétrogradation au motif que NEA GAHOU a rejoint son nouveau poste
d'affectation avec 14 jours de retard, le Ministre de la Fonction Publique lui a infligé par décision
N°21312/FP/CD du 5 juillet 1988 objet de la demande en annulation pour excès de pouvoir,
la peine de révocation sans suspension des droits à pension pour refus de rejoindre son
nouveau poste d'affectation (…)
Considérant que selon l'article 36 nouveau de la loi 64-488 du 21 Décembre 1964
portant statut général de la Fonction Publique, le licenciement du fonctionnaire peut être
prononcé après avis du Conseil de Discipline pour refus de rejoindre le poste assigné ;
Considérant que le refus de rejoindre le poste assigné doit s'entendre d'un refus
déterminé et catégorique opposé par le fonctionnaire à l'exécution d'une décision l'affectant
dans un poste ;
Qu'un retard de quelques jours mis par le fonctionnaire à rejoindre son
nouveau poste d'affectation ne peut être regardé comme le refus de rejoindre son
poste visé par la loi ;
Considérant que si le retard mis par NEA GAHOU pour rejoindre son poste
d'affectation constituait une faute disciplinaire, celle-ci ne pouvait justifier le
licenciement pour refus de rejoindre son poste ;
Qu'en prononçant cette sanction contre le requérant, le Ministre de la Fonction Publique
a commis un excès de pouvoir (…)

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