Vous êtes sur la page 1sur 17

-CE 13 mars 2019 « 

M.C »

Vu la procédure suivante :

M. A...C...a demandé au tribunal administratif de Lille, d'une part, de condamner l'Etat à lui verser une
somme de 100 000 euros en réparation du préjudice subi du fait de sa carence à faire exécuter le
jugement du tribunal correctionnel de Lille du 9 décembre 2004 ordonnant la destruction de l'extension
d'une construction édifiée sans permis de construire par son voisin, d'autre part, d'enjoindre au maire de
Seclin d'assurer l'exécution de ce jugement. Par un jugement n° 1300128 du 13 juillet 2015, le tribunal
administratif a rejeté sa demande.

Par un arrêt n° 15DA01525 du 14 octobre 2016, la cour administrative d'appel de Douai a rejeté l'appel
formé par M. C...contre ce jugement.

Par un pourvoi sommaire et un mémoire complémentaire, enregistrés les 17 février et 16 mai 2017 au
secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, M. C...demande au Conseil d'Etat :

1°) d'annuler cet arrêt ;

2°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 3 000 euros, à verser à la SCP Rousseau-Tapie, son avocat,
au titre des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991.

Considérant ce qui suit :

1. Il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond qu'au début des années 2000, M. B...a
procédé sans permis de construire à une extension de l'habitation dont il était propriétaire. Ces travaux
irréguliers, portant sur une vingtaine de mètres carrés, concernaient notamment l'édification d'une
terrasse. L'intéressé a été condamné par un jugement du 9 décembre 2004 du tribunal correctionnel de
Lille à une amende et à la démolition de l'extension irrégulièrement construite. La maison d'habitation de
M. B...a fait l'objet en 2003 d'une vente judiciaire par adjudication au profit d'une autre personne, qui n'a
ni procédé à la démolition de l'extension, ni entrepris de régulariser les travaux. M.C..., voisin de la
construction litigieuse, qui est située en surplomb de son habitation, a demandé en vain au maire de
Seclin et au préfet du Nord que l'administration procède à la démolition de l'extension irrégulière, en
application de l'article L. 480-9 du code de l'urbanisme. Il a alors demandé au tribunal administratif de
Lille de condamner l'Etat, sur le terrain tant de la responsabilité pour faute que de la responsabilité sans
faute, à lui verser une somme de 100 000 euros en réparation du préjudice qu'il estime avoir subi du fait
de sa carence à faire exécuter le jugement du tribunal correctionnel de Lille. Par un jugement du 13 juillet
2015, le tribunal administratif de Lille a rejeté sa demande. Par un arrêt du 14 octobre 2016, contre
lequel M. C...se pourvoit en cassation, la cour administrative d'appel de Douai a rejeté son appel contre
ce jugement.

2. Aux termes de l'article L. 480-5 du code de l'urbanisme, dans sa rédaction applicable : " En cas de
condamnation d'une personne physique ou morale pour une infraction prévue aux articles L. 160-1 et L.
480-4, le tribunal, au vu des observations écrites ou après audition du maire ou du fonctionnaire
compétent, statue même en l'absence d'avis en ce sens de ces derniers, soit sur la mise en conformité
des lieux ou celle des ouvrages avec les règlements, l'autorisation ou la déclaration en tenant lieu, soit
sur la démolition des ouvrages ou la réaffectation du sol en vue du rétablissement des lieux dans leur état
antérieur. / (...) ". Aux termes de l'article L. 480-7 du même code : " Le tribunal impartit au bénéficiaire
des travaux irréguliers ou de l'utilisation irrégulière du sol un délai pour l'exécution de l'ordre de
démolition, de mise en conformité ou de réaffectation (...) ". Par ailleurs, aux termes de l'article L. 480-9
du même code : " Si, à l'expiration du délai fixé par le jugement, la démolition, la mise en conformité ou
la remise en état ordonnée n'est pas complètement achevée, le maire ou le fonctionnaire compétent
peut faire procéder d'office à tous travaux nécessaires à l'exécution de la décision de justice aux frais et
risques du bénéficiaire des travaux irréguliers ou de l'utilisation irrégulière du sol. / Au cas où les travaux
porteraient atteinte à des droits acquis par des tiers sur les lieux ou ouvrages visés, le maire ou le
fonctionnaire compétent ne pourra faire procéder aux travaux mentionnés à l'alinéa précédent qu'après
décision du tribunal de grande instance qui ordonnera, le cas échéant, l'expulsion de tous occupants. "

3. Il résulte de ces dispositions que, au terme du délai fixé par la décision du juge pénal prise en
application de l'article L. 480-5 du code de l'urbanisme, il appartient au maire ou au fonctionnaire
compétent, de sa propre initiative ou sur la demande d'un tiers, sous la réserve mentionnée au deuxième
alinéa de l'article L. 480-9 du code, de faire procéder d'office à tous travaux nécessaires à l'exécution de
cette décision de justice, sauf si des motifs tenant à la sauvegarde de l'ordre ou de la sécurité publics
justifient un refus. En outre, lorsqu'elle est saisie d'une demande d'autorisation d'urbanisme visant à
régulariser les travaux dont la démolition, la mise en conformité ou la remise en état a été ordonnée par
le juge pénal, l'autorité compétente n'est pas tenue de la rejeter et il lui appartient d'apprécier
l'opportunité de délivrer une telle autorisation de régularisation, compte tenu de la nature et de la
gravité de l'infraction relevée par le juge pénal, des caractéristiques du projet soumis à son examen et
des règles d'urbanisme applicables. Dans le cas où, sans motif légal, l'administration refuse de faire
procéder d'office aux travaux nécessaires à l'exécution de la décision du juge pénal, sa responsabilité
pour faute peut être poursuivie. En cas de refus légal, et donc en l'absence de toute faute de
l'administration, la responsabilité sans faute de l'Etat peut être recherchée, sur le fondement du principe
d'égalité devant les charges publiques, par un tiers qui se prévaut d'un préjudice revêtant un caractère
grave et spécial.

4. Pour rejeter la demande d'indemnisation d'un préjudice lié à la perte de valeur vénale du bien de
M.C..., la cour a relevé, au terme d'une appréciation souveraine des pièces du dossier, exempte de
dénaturation, que les estimations immobilières produites ne permettaient d'établir ni la réalité de la
dépréciation alléguée, ni l'existence d'un lien de causalité avec les travaux irréguliers. En s'abstenant de
diligenter sur ce point une mesure d'instruction, la cour n'a pas commis d'erreur de droit. Enfin, si le
requérant soutient qu'elle aurait commis une erreur de droit en relevant qu'il n'avait fait état d'aucun
projet de vente de sa propriété et qu'il ne pouvait ainsi obtenir une indemnisation d'un préjudice
purement éventuel, cette critique est inopérante dès lors qu'elle vise un motif surabondant de l'arrêt
attaqué.

5. Pour rejeter la demande d'indemnisation au titre de divers troubles de jouissance, notamment liés à
une perte de vue et d'ensoleillement et à la chute de claustras, la cour a jugé qu'il résultait de
l'instruction, notamment des documents photographiques produits, que certains de ces troubles ne
présentaient aucun caractère de gravité et que d'autres étaient occasionnels et sans lien avec les travaux
irréguliers. Contrairement à ce que soutient le requérant, en se prononçant ainsi, la cour n'a pas
inexactement qualifié les faits soumis à son appréciation.

6. Pour rejeter la demande d'indemnisation du préjudice résultant d'infiltrations d'eaux dans la cuisine du
requérant, dues à des malfaçons et aggravées par un défaut d'entretien, la cour a relevé qu'elles ne
trouvaient pas de manière suffisamment directe et certaine leur cause dans la décision de
l'administration et qu'elles ne présentaient pas un caractère de gravité suffisant. En se prononçant ainsi,
au vu notamment des rapports d'expertise établis à la demande de l'assureur du requérant et des
résultats d'une expertise judiciaire ordonnée par le tribunal de grande instance de Lille, la cour n'a ni
dénaturé les pièces du dossier qui lui était soumis, ni commis d'erreur de qualification juridique.

7. Enfin, il résulte de ce qui a été dit ci-dessus que la cour ne s'est prononcé sur le caractère de gravité
des préjudices que pour la perte de vue et d'ensoleillement et, à titre surabondant, pour les infiltrations
d'eau. Dans ces conditions, le moyen tiré ce qu'elle aurait commis une erreur de droit en appréciant
séparément et non globalement la gravité de ses préjudices ne peut qu'être écarté.

8. Il résulte de tout ce qui précède que M. C...n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt qu'il
attaque. Son pourvoi ne peut qu'être rejeté, y compris ses conclusions relatives aux frais de l'instance.
Dans les circonstances de l'espèce, il n'y a pas lieu de faire droit aux conclusions présentées à ce titre par
la commune de Seclin.

DECIDE:
--------------

Article 1er : Le pourvoi de M. C...est rejeté.


Article 2 : Les conclusions présentées par la commune de Seclin présentées au titre de l'article L. 761-1
du code de justice administrative sont rejetées.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à M. A...C..., à la ministre de la cohésion des territoires et des
relations avec les collectivités territoriales et à la commune de Seclin.

CORRECTION :
ACCROCHE : « Qui peut et n’empêche pèche » par Antoine Loysel en 1607. Cette citation traduit l’idée
selon laquelle les autorités adm qui peuvent et doivent exécuter une décision de justice, sont susceptible
de répondre de leur abstention devant le JA si ce comportement à causer un préjudice a une victime.

Notre arrêt à commenter en est une belle illustration. L’arrêt du CE du 13 mars 2019 rendu par les 6 e et 5e
chambres réunies en section, est relatif à la responsabilité de l’administration engager en raison d’une
décision adm de ne pas exécuter une décision de justice. Le CE va traiter successivement de la
responsabilité pour faute, puis sans faute.

FAITS : En l’espèce M.C avait saisi au début des années 2000 le tribunal correctionnel de Lille afin de
régler un différend qui l’opposait à son voisin car ce dernier avait construit sur sa propriété une extension
irrégulière de son habitation sans permis de construire. Très logiquement la juridiction judiciaire avait
condamné le voisin indélicat le 9 décembre 2004 à une amende et à la démolition de la terrasse
irrégulière, sanctionnant ainsi ce qui peut s’analyser comme un abus de son droit de propriété.

PROCEDURE : Le litige qui donne lieu au présent commentaire commence ici, lorsque M.C n’obtenant pas
de son voisin l’exécution spontané de la décision, avait demandé au maire de la commune de Seclin et au
préfet du Nord d’exécuter la décision de justice en démolissant la terrasse en lieu et place de M. B ains
que le prévoit l’article L. 480-9 du code de l’urbanisme. Mais le maire comme le préfet agissant en leur
qualité d’autorité de l’urbanisme pour le compte de l’Etat, non pas procédé à la démolition d’office.

M. C a demandé au TA de Lille l’indemnisation de son préjudice qu’il estima subir du fait de l’inexécution
de la décision de démolition. Sa demande a été rejeté en première instances le 13 juillet 2015. Le recours
de M. C n’a pas d’avantage prospéré en appel puisque la CAA de Douai a également rejetée son appel le
13 octobre 2016. Le requérant a donc formé un appel devant le CE qui donne lieu à la présente décision.

POURVOI : Pour demander l’annulation de l’arrêt de la CAA de Douai et obtenir une indemnisation de
son préjudice, le requérant fait valoir deux hypothèses alternatives. D’abord, s’il est établi que la carence
des autorités adm est illégale, partant qu’elle est constitutive d’une faute, leur responsabilité pourrait
être engager sur le terrain de la responsabilité pour faute simple du fait de l’inexécution d’une décision
de justice. Ensuite, s’il est établi que cette carence est légale, leur responsabilité pourrait être engager sur
le fond du fondement de la rupture d’égalité devant les charges publiques. Dans ce second cas le
requérant devra démontrer qu’il a subi un préjudice anormal et spécial.

Précisément au chef des préjudices qu’il invoque, le requérant fait valoir que la terrasse irrégulièrement
construite sur une maison qui surplombe la sienne à entrainer une dépréciation de la valeur de son bine,
qu’il subit des troubles de jouissance liés à une perte de vue, a une perte d’ensoleillement et à la chute
de claustras, enfin que des infiltrations d’eaux se sont produites dans sa cuisine.

PB JURIDIQUE : La Q à laquelle le CE est amené à répondre consiste a déterminé si la responsabilité de


l’Etat qui refuse de prêter son concours à l’exécution d’une décision du juge judiciaire en matière
d’urbanisme peut être engagée sur le fondement d’une faute ou d’une rupture d’égalité devant les
charges publiques, et dans un second cas si les préjudices

SOLUTION : Le CE dans cette affaire fini par décider qu’il n’y a pas lieu d’engager la responsabilité de
l’adm, que son refus d’exécution de la décision était bien légal, et que le préjudice subi par le requérant
ne permettait pas d’envisager son indemnisation sur le fondement de la rupture d’égalité devant les
charges publiques.
PLAN : Pour arriver à cette conclusion, le JA a donc envisagé les deux fondements classiques
d’engagement de la responsabilité des personnes publiques : il évoque en premier lieu la potentielle
faute commise par l’adm s’il était avéré que la carence de l’Etat soit illégale (I) et en second lieu la
rupture d’égalité devant les charges publiques s’il est avéré que l’abstention de l’Etat soit légale.

I. L’absence attendue de faute : l’abstention légale d’exécution des décisions de justice

I. L’exclusion de la responsabilité pour faute du maire et du préfet : une abstention légale d’exécution des
décisions de justice, confirment une absence attendue de faute.

Dans cette décision, le JA a procédé à un contrôle de la légalité de l’abstention des autorités


administrative afin de déterminer si le maire et le préfet avait commis une faute en s’abstenant
d’intervenir pour exécuter le jugement du tribunal correctionnel. Ayant constaté que la loi prévoit qu’une
faculté d’intervention (A), il vérifie que les exceptions JP à l’interventions sont remplie (B).

A. Le principe légal d’une simple faculté d’exécuter les décisions pénales

B. L’exception jurisprudentielle liée à la protection de l’OP

- Le CE poursuit la recherche de la faute en évoquant des exceptions d’intervention de l’adm -> continue
le contrôle de légalité de l’abstention des autorités adm -> considérant 3 « … » -> c’est sur se fondement
d’un risque de trouble à l’OP donc d’un motif de police adm, que le maire et le préfet peut s’abstenir
d’exécuter une décision de justice.

II. L’absence justifié de rupture d’égalité devant les charges publiques : l’appréciation du préjudice
indemnisable.

L’adm n’ayant pas commis de faute en décidant de ne pas exécuter une décision de justice, il restait a la
charge du JA de vérifier si une telle abstention n’avait pas eu pour effet de rompre l’égalité entre les
justiciables de la juridiction judiciaire. Si la mobilisation de ce second fondement de la responsabilité était
attendu par principe (A), elle est subordonnée a l’identification d’un préjudice anormal et spécial qui n’a
pas été retenu en l’espèce (B).

A. La mobilisation de la responsabilité pour rupture d’égalité devant les charges publiques.

B. La veine recherche d’un préjudice indemnisable

Dissertation : La faute en droit de la responsabilité administrative.


CORRECTION :

- Phrase d’attaque. Il s’agit de replacer la question qui vous est posée dans un contexte plus général
afin de montrer l’intérêt du sujet et son enjeu.

- Annonce du sujet avec les termes exacts

- Définition juridique des termes du sujet posé, identification des notions connexes

- Délimitation justifiée du sujet

- Contexte Juridique, voir politique, historique ou social...

- Intérêt du sujet.

- Problématique : identifiez précisément la question que pose le sujet. La réponse que vous donnerez
à cette question fournira logiquement le plan de la dissertation

- Annonce du plan : n'annoncez que les deux grandes parties sans entrer dans le détail des sous-
parties

Accroche :

Par l’affirmation selon laquelle « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage ;
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer », l’article 1240 du code civil, comme avant lui
l’article 1282, place d’emblée la faute au cœur du régime de la responsabilité civile des personnes
privées. A défaut d’affirmation légale ou même de JP équivalente, le rôle de la faute en droit de
responsabilité adm apparait moins fermement posé, et mérite à ce titre d’être interrogé.

Définition :

Le droit de la responsabilité administrative regroupe les règles et principe en vertu desquels les
personnes administratives, définies comme l’ensemble des personnes morales, de droit public ou de
droit privé, agissant dans le cadre de l’exercice d’une fonction administrative, se voient tenu de réparer
les dommages qu’elles causent dans le cadre de leur fonction.

Contexte Juridique et Historique :

Le principe même de cette responsabilité ne s’est que progressivement affirmé. D’abord cantonné au
domaine contractuel et aux cas prévue par la loi, à l’instar de la loi du 28 pluviôse en VIII sur la base de
laquelle s’est développer la responsabilité de l’administration au titre des dommages des travaux publics,
la responsabilité s’est ensuite élargit a la quasi-totalité des domaines de l’action administrative, y compris
ceux qui apparaissent les plus étroitement liée à l’idée de puissance publique (s’agissant de l’activité des
services de police, CE 1905 « Tomaso Grecco »). Le principe d’irresponsabilité de la puissance publique,
longtemps liée à cet attribut de l’Etat qu’est la souveraineté, a ainsi progressivement cédé à un principe
de responsabilité.

Intérêt du sujet :

Généralisé, la responsabilité administrative ne répond pas pour autant aux mêmes mécanismes que ceux
qui prévalent dans la cadre de la responsabilité des personnes privées. C’est de même dans ce domaine
que l’idée de l’autonomie du droit administratif s’est vue affirmé de la façon la plus éclatante. Dans le
cadre de la JP Blanco, le TC avance que la responsabilité civile de l’Etat « ne peut être régie par les
principes qui sont établis dans le code civil, pour les rapports de particulier à particulier », et que, « ni
générales, ni absolue », « elle a ses règles spéciales qui varient suivant les besoins du service et la
nécessité de concilier les droits de l’Etat avec les droits privées. Si cette spécificité renvoie alors à la
particulière rigueur des conditions d’engagement de la responsabilité de l’administration, l’une des
stipulations, l’une des singularités le plus souvent mise en avant à l’évocation de la responsabilité
administrative est la place qu’y occupent les régimes de responsabilité sans faute. De sorte que la faute,
dont la définition en DA ne diffère pas de celle qui lui est donné en droit civile à savoir « le manquement
à une obligation préexistante » (Planiol), occuperait en droit de la responsabilité administrative une place
moins éminente qu’en droit de la responsabilité civile des personnes privées.

Problématique :

Ce moindre attachement à la faute doit pourtant être questionné. Il pourrait l’être, en creux, à travers
l’examen de la responsabilité civile des personnes privées, laquelle ne méconnait nullement majeure,
notamment avec l’extension du champ de la responsabilité du fait d’autrui (CE 1991 « Blieck »). L’on
s’attachera cependant à questionner cette singularité à partir de l’étude de la responsabilité
administrative elle-même.

Plan :

Or la faute reste, en ce domaine tout à fait centrale. Elle l’est à la fois en tant que condition de
l’engagement de la responsabilité, et tant que condition de l’engagement de la responsabilité, et en tant
qu’instrument de répartition des responsabilités.

I. La faute, condition d’engagement de la responsabilité

L’engagement de la responsabilité administrative suppose la réunion de pls conditions que sont, a


minima, un fait générateur imputable a l’administration, un préjudice est un lien de causalité entre les
deux. Le fait générateur peut devoir être qualifier de faute. C’est même une exigence (A). A cet égard
essentiel, la faute demeure aussi, en dépit de profonde évolution, une condition exigeante de
l’engagement de la responsabilité administrative (B).

A. Une condition de principe

Insuffisante, la qualification de faute peut aussi et surtout ne pas être nécessaire. En effet, outre les cas
de responsabilité sans faute organisé par la loi (attroupement/rassemblement), des régimes de
responsabilité sans faute se sont tant tôt développés dans le cadre de la JP adm, que ce soit à partir
d’une base législative ou de façon proprement prétorienne. La responsabilité pour risque a permis de
réparer les dommages subis par les collaborateurs du service public, permanents (CE 1895 « Cames »),
puis occasionnels (CE 1946 « Saint-Priest la plaine »). Sous la forme du risque « spécial » elle bénéficie
aussi aux tiers que le dommage trouve son origine dans des choses dangereuse (CE 1919 « Regnault-
Desroziers »), des méthodes libérales (CE 1956 « Thouzellier), des situations dangereuses ou des
accidents de travaux publics. La responsabilité pour rupture d’égalité devant les charges publiques
permet la réparation des dommages permanents de travaux publics (CE 1931 « Commune de Vic-
Fezensac) et des préjudices liés à des actes administratifs individuels (CE 1923 « Couitéas ») ou
réglementaire (CE 1963 « Gavarnie), de disposition législatives (CE 1938 « La fleurette ») internationales
(CE 1966 « Compagnie générale d’énergie radioélectrique) ou coutumière (CE 2011 « Saleh »).

La JP n’a d’ailleurs pas cessé d’élargir son champ de la responsabilité sans faute, que se soit en dégageant
de nouveau fondements, comme celui de la garde (CE 2005 « Axa courtage »), ou en donnant une portée
plus large à tel ou tel régime existant, tel que celui de la responsabilité du fait des lois (CE 2005 « Ax’ion).

En dehors même du champ de la responsabilité sticto sensu, on doit acter la multiplication, pour
l’essentiel l’initiative du législateur, du fonds d’indemnisation qui conduisent l’administration à prendre
en charge la réparation de dommages qui ne sont pas nécessairement liées a la faute dont elle serait
l’auteur.

Sans nier l’importance du champ que couvre la responsabilité sans faute, celle-ci continue cependant de
faire figure d’exception. Sa vocation même, qui reste avant tout de préserver un sentiment d’équité dans
des hypothèses où l’exigence de la faute apparait inadéquate et/ou excessivement protectrice des
intérêts de la puissance publique, l’y cantonne encore. Aussi il n’y a guère, sur un plan quantitatif,
d’équilibre entre les champs respectifs de la responsabilité pour faute et de la responsabilité sans faute.
L’engagement de la responsabilité contractuelle ou extracontractuelle de l’administration reste par
principe conditionné par le caractère fautif du fait générateur du dommage.

B. Une condition exigeante

A défaut d’être évincée, on peut se demander si le filtre que constitue l’exigence de la faute vis-à-vis des
demandes indemnitaires formulées par les administrés demeure encore aujourd’hui réellement
contraignante.

En effet dans de nombreux domaines de l’activité adm, les victimes ont longtemps dû démontrer que le
fait générateur de leur préjudice revêtait, non seulement un caractère fautif, mais le caractère d’une
faute lourde, voir auparavant celui d’une faute d’une particulière gravité ou même d’une exceptionnelle
gravité -> domaines en liens avec l’idée de puissance publique (police, justice, fiscalité) ou degré
important de technicité (soin médicaux, activité de secours).

L’exigence de la faute lourde a fini par apparaitre trop rigoureuse. Soucieux du sort des victimes, le JA en
a donc progressivement réduit le champ au profit de la faute simple.

-Domaine médical : CE 1992 « Epoux V » / Domaine pénitentiaire : CE 2003 « Chaba » / Fiscal : CE 2011
« Krupa »

Sans disparaitre absolument puisqu’elle est exigée dans certains domaines, comme celui du contrôle
exercé par l’Etat sur les collectivités territoriales (CE 2007 « France Télécom), ou en partie celui de la
justice administrative (CE 1978 « Darmont »), l’exigence de la faute lourde n’est plus désormais que
résiduelle. En y renonçant la JP a contribué a éloigné le droit de la responsabilité adm de la logique
initiale de l’arrêt Blanco, pour se rapprocher e celle, civiliste, en vertu de laquelle la faute qui est cause du
dommage appel a réparation de celui-ci par son auteur.

La condition de la faute n’en reste pas moins exigeante. En effet, le déclin de la faute lourde ne repose
pas sur le refus du JA de prendre en compte les difficultés propres à l’activité bien qu’il n’est pas rare que
le JA écarte la qualification de faute en considération des « contraintes pesant sur le service public ».
L’obligation faite à la victime de démontrer l’existence d’une faute n’est donc pas anodine et reste bien
souvent difficile à satisfaire. C’est d‘ailleurs ce qui explique que, sans aller jusqu’à instituer un mécanisme
de présomption de faute qui existe dans certains domaines tel les dommages subis par les usagers
d’ouvrages publics, le JA aménage parfois les règles d’administration de la preuve de la faute au sens plus
favorables aux victimes.

Essentiellement exigeante en matière d’engagement de la responsabilité adm, la faute reste encore une
notion centrale en tant qu’elle continue de gouverner la Q de la répartition des responsabilités, cad le
point de savoir si et dans quelle mesure telle personne physique ou morale doit se voir imputer le fait
générateur d’un dommage et assumer la charge de la réparation qui en découle.

II. La faute, instrument de répartition des responsabilités

Si cela n’apparait pas avec évidence en première analyse, le contentieux de la responsabilité adm ne se
réduit pas à celui par lequel la victime sollicite du juge la réparation de son dommage (A). Peut en effet
lui succéder un contentieux qui, en l’absence de la victime a vocation à repartir la charge finale de la
réparation (B). Dans les deux cas, et bien que cela ne soit pas sans nuances, la faute conserve une grande
utilité.

A. Un instrument de répartition de la charge initiale de la réparation

Dans le cadre du contentieux de la réparation du préjudice, la faute reste un outil majeur pour
déterminer qui, de l’adm, de son agent ou de la victime elle-même, doit se voir imputer le fait générateur
du dommage. En matière de resp pour faute comme en matière de resp sans faute, l’adm sera ainsi
exonérée de tout ou partie de sa responsabilité si elle parvient à démontrer que la victime, par sa faute
(imprudence), a contribué à la réalisation de son propre dommage.

En matière de resp pour faute, la nature de la faute permet surtout de faire le départ entre la resp de
l’adm et celle de l’agent auteur du fait dommageable. La faute de ce dernier peut en effet, selon les cas,
être qualifié de faute personnelle ou faute de service (CE 1873 « Pelletier »). Cette distinction qui
suppose que le fait générateur du dommage ne soit pas lié à un problème de collectif d’organisation du
service, lequel emporte nécessairement son imputabilité au service, a de lourdes csq : la faute de service
engage la responsabilité de l’adm devant le JA, tandis que la faute personnelle engage la responsabilité
de l’agent devant le JJ.

L’importance de cette distinction mérite cependant d’être relativisé. D’une part le champ de la faute
personnelle est envisagé strictement par la JA, de sorte que la portée de la distinction avec la faute de
service s’en trouve en pratique assez largement amoindrie. C’est en particulier le cas lorsque la faute de
l’agent est commise dans le cadre ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. La qualification de
personnelle n’est alors retenu que si la faute répond à une intention propre à l’agent (malveillance) ou se
caractérise par sa particulière gravité (ce que le caractère d’infraction pénale ne suffit pas à établir : TC
1935 « Thépaz »). D’autre part, l’identification d’une faute personnelle ne suffit pas toujours à écarter la
resp de l’adm. Celle-ci peut être retenu lorsque le dommage trouve son origine dans les effets conjoints
d’une faute personnelle et d’une faute de service (CE 1911 « Anguet »). Surtout la resp de l’adm peut être
engagé alors même que l’adm n’est pas fautive, en cas de faute personnelle non dépourvue de tout lien
avec le service. Autrement dit, le simple lien que la faute personnelle à l’origine peut entretenir avec le
service (CE 1949 « Delle Mineur »), lien qui peut par exemple être caractérisé par l’utilisation des moyens
du service, comme une arme à feu (CE 1973 « Sadoudi »), suffit à engager la responsabilité solidaire de
l’adm.

Par csq, alors même que la nature (personnelle ou de service) reste un instrument majeur pour
déterminer si le fait générateur d’un dommage doit ou non être imputé à l’adm ou à son agent, la faute
en elle-même ne suffit pas à rendre compte de l’ensemble des hypothèses dans lesquelles l’adm peut
être amené à supporter la charge initiale de la réparation d’un dommage.

B. Un instrument de réparation de la charge finale de la réparation

Qu’elle ait ou non emprunté la voie contentieuse, la réparation du préjudice subi par la victime ne
marque pas nécessairement la fin des questionnements relatifs à la resp adm. A la réparation du
préjudice subi par la victime peut ainsi succéder la problématique de la réparation finale de la charge de
celle-ci. Il arrive à ce stade que la faute son retour. Deux exemples peuvent en être donnés.

La première concerne la resp pour faute. L’adm et son agent peuvent en effet se retourner l’une contre
l’autre dans le cadre d’une action récursoire lorsque l’une ou l’autre a été solidairement condamné à la
réparation d’un dommage qu’il/elle estime lié en tout ou partie, soit a la faute personnelle de l’agent,
dans le cas d’une condamnation initiale de l’adm (CE 1951 « Laruelle »), soit une faute imputable au
service dans le cas d’une condamnation initiale de l’agent (CE 1951 « Delville »). La répartition de la
charge finale de la réparation sera fonction de la gravité des fautes respective de chacun (CE 2002
« Papon »). Il en résulte notamment que si l’adm a été amené à réparer un dommage qui trouve son
unique origine de la faute personnelle de l’agent, ce qui advient qu’en elle est condamné en raison du
seul lien qu’entretient la faute personnelle de son agent avec le service, elle obtiendra du juge qu’il
condamne au titre de la réparation du préjudice subi par la victime. Alors que l’absence de faute de l’adm
n’a pas eu d’incidence sur l’engagement initiale de sa resp, la Q de la faute retrouve donc une importance
majeure au stade de la réparation de la charge finale de la réparation.

Le second exemple concerne la prise en charge d’un préjudice par l’adm dans le cadre d’un fond
d’indemnisation. En effet, cette prise en charge n’interdit pas à l’adm, dans le cadre d’une action
subrogatoire, de solliciter le juge afin qu’ils enjoignent aux véritables auteurs du dommage qu’ils
supportent, en cas de comportement fautif, tout ou partie de la charge finale de la réparation dont la
victime a bénéficié. C’est le cas pour le fond d’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme et d’autre
infraction, pour le fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante, ou encore pour l’ONIAM. Comme
dans le cas précédent et même si l’on se situe, s’agissant de fonds d’indemnisation, en marge de la resp
adm stricto sensu, l’absence d’exigence d’une faute pour imposer à l’adm l’indemnisation d’un préjudice
ne préjuge pas à l’importance de celle-ci au stade de la définition de la réparation de la charge finale de
la réparation.
Dissertation : La faute en droit de la responsabilité administrative

Pour Edouard Laferrière, "le propre de la souveraineté est de s'imposer à tous sans qu'on puisse réclamer
d'elle aucune compensation". Cette citation relève donc le principe en vigueur pendant longtemps : celui
de l'irresponsabilité de l'administration. Durant une période assez importante de notre histoire l’Etat et
donc l’adm étais irresponsable. Sous l’ancien régime, l’adage en vigueur étais « le roi ne peut mal faire »,
on admet donc pas sa responsabilité, et donc celle de l’Etat. Puis sous la Révolution française, le bras
armé représentant la souveraineté nationale ne pouvait la aussi mal faire puisqu’elle représenter la
volonté du peuple. Ce n’est qu’à la fin de la Révolution française, que l’on a commencé a remettre en
perspective les choses. Le premier pas vers une reconnaissance de la responsabilité de l’Etat fut la loi du
28 pluviôse en VIII, qui a admis pour la première fois que l’administration pouvait être responsable des
dommages causés par les travaux public. Ce n’est réellement qu’en 1873, avec le célèbre arrêt Blanco,
qu’a été admis la responsabilité de l’adm.

Par l’affirmation selon laquelle « Tout fais quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé a le réparer », l’article 1240 du code civile, place d’emblée la
faute au cœur du régime de la responsabilité civile des personnes privées. A défaut d’affirmation légale
ou jurisprudentielle équivalente, le rôle de la faute en droit de la responsabilité administrative apparait
moins fermement posé et mérite à ce titre d’être interrogé.

Le principe d’irresponsabilité est alors abandonné. La responsabilité dont l’étymologie latine est
« respondere » qui signifie « répondre de », est définit en droit administratif comme l’obligation pour
l’administration de répondre des dommages qu’elle a causé, que se soit par un comportement fautif ou
non. La faute est une notion très large, que M. Planiol définit comme étant « un manquement à une
obligation préexistante ». La responsabilité de l’adm est selon l’expression des juges du tribunal des
conflits « ni général, ni absolue », ce qui signifie que le régime de responsabilité de l’administration
répond a des règles qui lui sont propre.

Le droit de la responsabilité adm regroupe les règles et principes en vertu desquels les personnes
administratives, définies comme l’ensemble des personnes morales, de droit public ou de droit privé,
agissant dans le cadre de l’exercice d’une fonction administrative, se voit tenu de réparer les dommages
qu’elles causent dans le cadre de leur fonction. Le principe même de cette responsabilité ne s’est que
progressivement affirmé. D’abords cantonné au domaine contractuel et aux cas prévues par la loi, à
l’instar de la loi du 28 pluviôse en VIII sur la base de laquelle s’est développé la responsabilité de
l’administration au titre des dommages des travaux publics, la responsabilité administrative s’est ensuite
élargie à la quasi-totalité des domaines de l’action adm, y compris ceux qui apparaissent les plus
étroitement liés à l’idée de puissance publique (SP de la police CE 1905 « Tomaso Grecco). Le principe
d’irresponsabilité de la puissance publique, longtemps lié a cet attribut de l’Etat qu’est la souveraineté, a
ainsi progressivement cédé sa place à un principe de responsabilité.

Toutefois comme chaque régime de responsabilité, il faut démontrer un préjudice, un fait générateur, et
un lien de causalité entre les deux. La ou le droit administratif diverge du droit commun c’est dans les
conditions du fais générateur. En effet ce dernier est subdivisé en deux : le fais générateur fautif, qui
engage la responsabilité sans faute de l’administration, et le fait générateur non fautif, qui engage la
responsabilité de l’adm sans faute. L’intérêt du sujet va nous porter à nous intéresser qu’au premier fais
générateur. La encore le droit administratif « ni générale, ni absolue », tant a divergé du droit commun,
en effet en droit commun la caractérisation du faute suffit a engager la responsabilité de la l’auteur de
celle-ci, en droit administratif, le principe est différent. En effet la responsabilité administrative pour être
engager peut dans certain cas exiger une faute lourde, et dans d’autre une faute simple.

L’autre intérêt de la responsabilité administrative, c’est qu’il faut le rappeler, celle-ci engage la
responsabilité d’une personne morale, car l’adm est une personne morale de droit publics. Dès lors, la
responsabilité de l’adm est engager dans le cas d’une faute de service, qu’il faut distinguer de la faute
personnelle de l’agent.

Généralisé, la resp adm ne répond pas pour autant aux mêmes mécanismes que ceux qui prévalent dans
le cadre de la responsabilité des personnes privées. C’est même dans se domaine que l’idée de
l’autonomie du DA s’est vue affirmé de la façon la plus éclatante. Dans le cadre de la JP « Blanco », le TC
avance que la responsabilité de l’Etat « ne peut être régie par les principes qui sont établies dans le code
civil et que, « ni général, ni absolue », elle a ces règles spécial qui varient suivant les besoins du SP et la
nécessité de concilier les droits de l’Etat avec les droits privées. Si cette spécificité renvoie alors à la
particulière rigueur des conditions de l’engagement de la responsabilité de l’adm, l’une des singularité le
plus souvent mis en avant à l’évocation de la resp adm est la place qu’y occupent les régimes de
responsabilité sans faute. De sorte que la faute, dont la définition ne diffère pas de celle qui lui est donné
en droit civile à savoir « un manquement à une obligation préexistent » (planiol), occupait en droit
administratif une place moins éminente qu’en droit de la responsabilité civile des personnes privées.

Ce moindre attachement a la faute doit pourtant être questionné. Il pourrait, en creux à travers l’examen
de la responsabilité civile des personnes privées, laquelle ne méconnait nullement la responsabilité sans
faute. Celle-ci y a acquis une portée majeure notamment avec l’extension du champ de la responsabilité
du fait d’autrui. L’on s’attachera cependant à questionner cette singularité à partir de l’étude de la
responsabilité administrative elle-même.

Dès lors, le sujet nous amène à traiter successivement deux sujets : dans un premier temps nous allons
voir que l’engagement de la responsabilité administrative est subordonné à une faute de service (I), puis
nous allons ensuite voir que cette engagement varie en fonction du degré de faute exigé (II).

Or la faute reste, en ce domaine, tout à fait centrale. Elle l’est a la fois, en tant que condition de
l’engagement de la responsabilité (I), et tant qu’instrument de répartition des responsabilités (II).

I. L’engagement de la responsabilité administrative subordonné a une faute de service

L’administration est une personne morale, son action est donc effectuer par des personnes physiques,
dont elle a la garde. Le problème est que dans le cas d’un dommage causé, il faut être capable de
distinguer si la faute relève de l’agent ou du service, distinction qui peut se révéler compliquer (A), dans
la mesure ou la distinction tend de plus en plus à s’atténuer par le jeu de la jurisprudence (B).

L’engagement de la resp adm suppose la réunion de pls cdt que sont a minima, un fait générateur
imputable a l’adm, un préjudice et un lien de causalité entre les deux. Le fait générateur peut devoir être
qualifié de faute. C’est même une exigence de principe (A). A cet égard essentiellement, la faute
demeure aussi, en dépit de profondes évolutions, une conditions exigeante de l’engagement de la
responsabilité administrative (B)

A. Une distinction fondamentale être faute de service et faute personnelle

La distinction entre faute personnelle et faute de service, est posé par le célèbre arrêt « Pelletier » du TC
de 1873. Dans cet arrêt le TC pose donc la distinction entre faute personne aussi appeler faute
« détachable du service », qui engage la responsabilité de l’agent devant les tribunaux judiciaire, et la
faute de service qui elle engage la responsabilité de l’adm devant les juridictions administrative.

La faute personnelle est définie par Laferrière comme « … », autrement dit la faute détachable du
service. Il faut toutefois distinguer deux cas. Il faut distinguer le cas de la faute de l’agent commis hors du
services, dans ce que la, le principe est celui de la personnelle, à condition qu’elle n’ait pas étais commis
avec les moyens du service et sans lien avec le service. Dans le cas de la faute commise dans le cadre du
service, le principe est celui inverse ont considère que c’est une faute de service. Bien sur cette
présomption peut être renversé, si l’agent s’est comporté de façon violente (CE : cas de l’agent postier qui
frappe le destinataire du colis), ou que le comportement est d’une tel gravité qu’aucun lien ne peut être
fait avec le service (CE 2002 « Papon » : cas du préfet qui avait participé dans le cadre du service a la
déportation de juif pendant la seconde guerre mondiale).

La faute de services quant à elle est définie par Laferrière comme « … »

La distinction semble en principe assez simple, et surtout conditionne, pour la victime, le régime qu’elle
doit engager. En effet dans le cadre d’une faute de service, la victime engage la responsabilité de
l’administration devant les juridictions administrative, et dans le cas d’une faute personnelle, elle engage
la responsabilité de l’agent devant les juridiction judiciaire. Le problème étant que le dommage subit par
l’administration mais ne relevant que de la simple faute personnelle de l’agent, reste toutefois G
important pour la victime, la réparation du préjudice est donc assez onéreuse et se heurte souvent à
l’insolvabilité de l’agent concerner.

C’est pourquoi, la JP dans la pratique les juges vont rechercher presque systématiquement un moyen de
rattacher la faute personnelle avec la faute de service.

A. Une condition de principe

La question de la qualification de faute du fait générateur du dommage peut n’avoir aucune incidence sur
l’engagement de la resp adm. En effet la qualification de la faute peut ne pas être nécessaire à
l’engagement de la resp adm. Les régimes de responsabilité sans faute se sont beaucoup développés, et
ceux tant tôt sur une base législative (dommages des travaux publics), tant tôt dans le cadre de la JP
administrative :

- Responsabilité pour risque : dommages collaborateur permanent (CE 1895 « Cames »), puis


occasionnels (CE 1946 « Saint Priest la plaine) / choses dangereuse : (CE 1919 « Regnault-
Desroziers » / méthodes dangereuse (CE 1956 « Thouzelliers)/ Situation dangereuse (CE 1968
« Saulze »)

- Responsabilité pour rupture d’égalité devant les charges publiques : dommages permanent de
travaux publics (CE 1931 « Commune de Vic-Fezensac ») / préjudices liée aux actes légaux, qu’ils
s’agissent d’actes administratif individuelle (CE 1923 « Couitéas), ou règlementaire (CE 1963
« Gavarnie ») / de disposition législative (CE 1938 « La fleurette ») / international (CE 1966
« Compagnie G radioélectrique ») / coutumière (CE 2011 « Saleh »).

En dehors même du champ de la responsabilité stricto sensu, on doit acter de la multiplication, pour
l’essentiel à l’initiative du législateur, de fonds d’indemnisation qui conduisent l’adm à prendre en charge
la réparation du dommages qui ne sont pas nécessairement liés à une faute dont elle serait l’auteur. Sans
nier l’importance du champ que recouvre la responsabilité sans faute, celle-ci continue cependant de
faire figure d’exception. Sa vocation même, qui reste avant tout de préserver un sentiment d’équité dans
les hypothèses ou l’exigence de la faute apparait inadéquate et/ou excessivement protectrice des intérêts
de la puissance publique, l’y cantonne encore. Ainsi il n’y a guère, sur un plan quantitatif, d’équilibre
entre les champs respectifs de la resp pour faute et de la resp sans faute. L’engagement de la resp
contractuelle ou extracontractuelle de l’adm reste par principe conditionné par le caractère fautif du fait
générateur du dommage.

B. Une distinction théorique, tendant à s’effacer en pratique

La distinction théorique, en pratique tend a s’effacer, et cela s’explique par l’idée croissante
d’indemnisation des victimes. L’administration étant bien plus solvable que le simple agent, il est
avantageux pour la victime que celle-ci obtiennent réparation de son dommage par l’administration.

Plusieurs mécanismes donc étais mis en place par la jurisprudence pour permettre d’engager la
responsabilité de l’administration à la place de celle de l’agent. On a d’abord admis le cumul de
responsabilité par cumul de faute (CE…), c’est l’hypothèse dans laquelle nous avons a la fois une faute de
service, et une faute personnelle. Dans ce cas-là, la victime peut choisir entre engager la responsabilité
de l’adm (ce qui est fait pratiquement à chaque fois), la responsabilité de l’agent ou bien les deux (CE ?).
C’est une hypothèse extrêmement favorable a la victime, est que l’on retrouve assez fréquemment dans
le jurisprudence, comme dans un arrêt du CE de 2002 « Papon », on la faute personnelle du préfet et
retenu, mais aussi la faute de service.

Nous avons ensuite l’hypothèse du cumul de responsabilité mais cette fois ci, sans cumul de faute.
Autrement dit les deux responsabilités sont retenues, alors qu’il n’a été commis qu’une faute
personnelle. Cette solution est envisagée dans le cas ou la faute personne a été commise avec les moyen
du service (CE Demoiselle mineur), ou bien qu’elle n’est pas dépourvue de tous lien avec le service (CE
« Sadoudi »). Dans ce cas-là, bien que l’administration ne soit pas commise de faute, la victime peut
toutefois engager la responsabilité de l’administration.

Cette solution peut sembler injuste pour l’administration, mais cela s’explique d’une part parce qu’on
cherche désormais avant tous a indemniser la victime, et d’une autre parce que des mécanismes, appeler
action récursoire, permette a l’administration, après avoir indemniser la victime de se retourner contre
l’agent afin de lui demander de payer a contribution égale de sa faute se qu’il doit à l’administration (CE
1951 Laruelle), c’est ce que l’on appelle la contribution a la dette. La distinction faute personnelle et faute
de service tend donc à s’effacer, parce que même dans le cas ou il n’y a pas de faute de service, la
responsabilité administrative peut être engager.

Outre la distinction faute personnelle et faute de service, une autre distinction importante est à faire afin
d’engager la responsabilité administrative. En effet selon le domaine de l’activité administrative, ou sa
difficulté, le degré de la faute va conditionné l’engagement de la responsabilité administrative, d’où
l’intérêt pour nous de faire une distinction entre faute lourde et faute simple.

B. Une condition exigeante

-> Faute d’une extrême gravité / faute lourde : nourrissait des liens les plus évident avec l’idée de
puissance publique (matière régalienne), et/ou le degré de technicité laissait craindre la paralysie de
l’action administrative en cas de trop nombreuse réclamation.
L’exigence de la faute lourde a fin par apparaitre trop rigoureuse. Soucieux du sort des victimes, le JA en a
donc progressivement réduit le champ au profit de la faute simple

Domaine médical : CE 1992 « Epoux V » / domaine pénitentiaire CE 2007 « Claude. A »/ en matière de
secours

Elle reste exigé dans certain domaine : contrôle : CE 2007 « France télécom » / justice adm CE 1978
« Darmont », elle n’est désormais plus que résiduelle.

La condition de la faute n’en reste pas moins exigeante. L’obligation faite a la victime de démontrer
l’existence d’une faute et loin d’être anodine et reste bien souvent difficile a satisfaire. C’est d’ailleurs ce
qui explique que le juge est mis en place dans mécanismes de présomption de faute dans certain
domaine, ou la charge de la preuve est beaucoup trop difficile pour la victime.

Essentielle et exigeant en matière d’engagement de la responsabilité administrative, la faute reste encore


une notion centrale en tant qu’elle continue a gouverner la question de la réparation des resp, cad la
point de savoir si et dans quelle mesure telle personne physique ou moral doit se voir imputer le fais
générateur d’un dommage et assumer la charge de la réparation qui en découle.

II. L’engagement de la responsabilité administrative subordonné au critère du degré de la faute

Par principe la responsabilité administrative est engagée sur le fondement d’une faute simple, toujours
dans l’objectif d’indemnisation croissante des victimes. Ce principe découle d’un long processus
jurisprudentiel tendant a remplacer la faute lourde par la faute simple (A). Bien que le régime de
responsabilité administrative se soit adoucit pour les victimes, il ne faut pas non plus freiner l’efficacité
de l’action administrative, en rendant l’engagement de sa responsabilité trop facile, c’est pourquoi dans
certaine domaine la faute lourde est maintenue (B).

Si cela n’apparait pas avec évidence…

A. L’effacement de la faute lourde au profit de la faute simple

Bien qu’aujourd’hui le principe soir la faute simple, tel n’a pas toujours été le cas. Cela découle d’un long
processus jurisprudentiel, qui s’inscrit corrélativement avec l’idée croissante d’indemnisation des
victimes. Ces pourquoi au fur et a mesure dans plusieurs domaines, y compris régalien la faute lourde a
progressivement été abandonné.

Le recul de la faute est flagrant dans le domaine de l’activité médical. En effet c’est un domaine qui est
considéré comme l’un des plus difficile à exercer. Pourtant la faute lourde a progressivement commencé
à disparaitre, elle a d’abord étais abandonné pour … et les bénins (CE Meier 1962), pour finalement être
complétement abandonné par la JP en 1988 avec l’arrêt Cohen.

-Domaine pénitentiaire : CE 2007 « M. Claude A »

-Domaine fiscal : CE 1995 « Bourgeois » / CE 2011 « Krupa

-Domaine de la police adm : CE Magiera : le retard dans la remise des conclusions de jugement
institutionnelle eut engager la responsabilité administrative sur la preuve d’une faute simple.

+ police des frontières ?


La faute lourde a considérablement reculé, pour laisser place a la faute simple, bien plus favorable aux
victimes, qui rappelons le, ont la charge de la preuve.

B. Maintien de la faute lourde, tempéré avec le régime des présomptions de faute

Bien que la faute lourde ait considérablement reculer, elle reste exiger dans certain domaine, soit parce
que le principe de souveraineté n’a pas complétement disparue, ou soit par le niveau de difficulté des
activités concerner.

-SP de la police adm et judiciaire : « CE 1978 « Darmont » /

-Contrôle : CE 2007 « France télécom »

La victime doit donc pour engager la responsabilité administrative démontrer que l’administration a
commise une faute lourde.

Vous aimerez peut-être aussi