Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Étude Quantitative Des Polyphénols Dans Les Différents Organes Del 'Espèce Papaver Rhoeas L
Étude Quantitative Des Polyphénols Dans Les Différents Organes Del 'Espèce Papaver Rhoeas L
Étude Quantitative Des Polyphénols Dans Les Différents Organes Del 'Espèce Papaver Rhoeas L
DOI 10.1007/s10298-015-0976-5
PHYTOCHIMIE
Matériel et méthode
Matériels biologique
Méthode d’étude
de sodium 20% (20 g de carbonate de sodium dans 100 ml mélange est lue 15 secondes après addition du réactif, à une
d’eau distillée) sont ajoutés. Les tubes sont ensuite bien agi- longueur d’onde (λ) de 660 nm sur spectrophotomètre UV.
tés puis incubés à une température de 40°C pendant 30 min. Les tanins hydrolysables sont exprimés par la formule
Le mélange est gardé à température ambiante et à l’obscurité suivante :
pendant 60 min, l’absorbance est lue au spectrophotomètre TH (%) = (Abs x M x V) / E mole x P
UV (de type TECHCOMP VIS 7200) à une longueur d’onde Avec : TH : tanins hydrolysables, Abs : l’absorbance, E
(λ) de 765 nm. mole : 2169 de l’acide gallique (constante exprimée en
Nous réalisons une gamme étalon en milieu aqueux mole), M : masse = 300, V : volume de l’extrait utilisé, P :
(6 points de concentration de 0 à 500 mg/l) avec un polyphé- poids de l’échantillon
nol témoin de l’acide gallique. Á 50 μl d’acide gallique à
différentes concentrations (0-100-200-300-400-500 mg/l) Tanins condensés (test de vanilline avec H2SO4)
Dosage des flavonoïdes Cette méthode de détermination du taux des tanins conden-
sés est basée sur la condensation des composés polyphéno-
La quantification du contenu flavonoïdes des différents orga- liques avec la vanilline en milieu acide qui donnera un com-
nes de la plante est estimée par la méthode du trichlorure posé brun. Pour le dosage des tanins condensés, 0,2 g de
d’aluminium (AlCl3) [11]. Le principe de la méthode est chaque organe broyé de notre plante est macéré pendant
basé sur l’oxydation des flavonoïdes par ce réactif (AlCl3), 18 h dans 10 ml de méthanol à 80%. Après macération, le
elle entraîne la formation d’un complexe brunâtre qui mélange est filtré, 1 ml de filtrat est additionné à 2 ml d’une
absorbe à 510 nm. La comparaison de l’absorbance observée solution préparée à base de vanilline à 1% dans l’acide sul-
à celle obtenue par un étalon de catéchine de concentration furique H2SO4 à 70% (1 g de vanilline dans 77,77 ml de
connue permet d’évaluer la teneur totale en flavonoïdes. H2SO4 complété avec de l’eau distillée pour avoir 100 ml).
L’ensemble du mélange est placé dans un bain marie pendant
Le dosage des flavonoïdes s’effectue par la méthode sui-
15 min à 20 °C à l’abri de la lumière, l’absorbance (Abs) du
vante : 500 μl d’extrait hydro-alcoolique sont mélangés avec
mélange est lue à une longueur d’onde (λ) de 500 nm sur
1500 μl d’eau distillée et 150 μl de nitrate de sodium à 5%,
spectrophotomètre UV.
nous laissons reposer le mélange 5 min à température
ambiante et à l’obscurité. Ce mélange est ensuite additionné Les tanins condensés sont exprimés par la formule :
à 150 μl de trichlorure d’aluminium 10% (10 g d’AlCl3 dans TC (%) = (5,2 x 10-2 x Abs x V) / P
100 ml eau distillée); après un repos de 11 min à l’obscurité ; Avec :
500 μl de soude à 1 M est ajouté. Le mélange est soumis à TC : tanins condensés, 5,2 x 10-2 : constante exprimée en
une agitation au vortex, la densité optique est lue au spec- équivalent de cyanidines, Abs : l’absorbance, V : volume de
trophotomètre UV à une longueur d’onde (λ) de 510 nm. l’extrait utilisé, P : poids de l’échantillon
Une courbe d’étalonnage réalisée par un standard étalon (la
catéchine) à différentes concentrations (0-10-20-30-40-50 Traitement statistique des résultats biochimiques
mg/l) et pratiquée dans les mêmes conditions opératoires
que celles des échantillons servira à la quantification des Les résultats de dosage des différents composés phénoliques
flavonoïdes. sont exprimés en moyenne des trois essais ± l’écart-type
ainsi ils sont soumis au test de l’analyse de la variance à un
seul critère de classification (ANOVA 1), au seuil de 5%,
Quantification des tanins
pour mettre en évidence l’effet d’un seul facteur qui est dans
notre cas les organes de la plante étudiée. Cette analyse est
Tanins hydrolysables réalisée pour la comparaison entre les valeurs moyennes cor-
respondantes aux différentes concentrations et aux différen-
Cette méthode est basée sur une réaction avec le trichlorure tes teneurs des composés phénoliques dosés sur les feuilles,
de fer, le mélange d’extrait tannique plus le réactif du trichlo- sépales, pétales tiges et racines.
rure ferrique (FeCl3) provoque une coloration rouge violette
du complexe d’où la formation des ions de (Fe 3+) [11,12].
Pour le dosage des tanins hydrolysable 0,2 g de chaque Résultat et discussion
organe broyé de notre plante est macéré pendant 18 h dans
10 ml de méthanol à 80%. Après macération, le mélange est Teneur en phénols totaux (en mg/g de matière sèche)
filtré. 1 ml du filtrat est additionné à 3,5 ml d’une solution
préparée à base de trichlorure ferrique (FeCl3) à 0,01 M dans Les concentrations moyennes en phénols totaux caractéri-
l’acide chlorhydrique (HCl) à 0,001 M. L’absorbance du sant les extraits (Fig 2) obtenus à partir des différents
4 Phytothérapie
organes de la plante ont été évaluées à partir de l’équation de L’analyse de la variance au seuil de 5% a montré que la
régression de la gamme d’étalonnage établie avec l’acide différence entre la teneur en phénols totaux des organes
gallique (0 à 500 mg/l) et sont exprimées en g équivalent (racine, feuille, sépale, pétale) est significative :
d’acide gallique par litre d’extrait (Fig. 3). F calculée >Fthéorique (36.4673867>6.59138212)
Nous remarquons d’après les résultats de la figure 1 que
les pétales contiennent une quantité importante (31,86 ± Teneurs en flavonoïdes (en mg /g de matière végétale)
1,31) de phénols totaux, les feuilles contiennent une quantité
moyenne (11,12 ± 0,623), tandis que les sépales et les raci- La quantité des flavonoïdes dans les différents extraits de
nes en contiennent une faible quantité (3,15 ± 0,28, 1,99 ± Papaver rhoeas L. (Fig. 4) a été déterminée à partir de la
0,04). La répartition inégale des polyphénols dans les diffé- courbe d’étalonnage établie à partir de solutions de différen-
rents organes d’une plante a été rapportée par plusieurs tes concentrations de catéchine (Fig. 5). Les résultats obte-
auteurs [13,14]. nus sont exprimés en milligrammes par gramme de matière
De ce fait, nous pouvons procéder au classement décrois- végétale en équivalent de la catéchine. Les résultats illustrés
sant des différents organes de la plante selon leurs concen- dans la figure 4 montrent que les sépales et les pétales
trations en phénols totaux : pétales>feuilles> sépales> contiennent des concentrations importantes en flavonoïdes
racines.
Fig. 2 Concentration moyenne en phénols totaux(en mg EAG/g Fig. 4 Concentration moyenne en flavonoïdes des différents orga-
de matière végétale) des différents organes de la plante nes de la plante
(60,65 ± 3,42, 66,22 ± 4,93) alors que les feuilles et les raci-
nes contiennent des faibles concentrations (15,43 ± 0,28,
12,28 ± 1,25).
De ce fait, nous pouvons classer selon un ordre décrois-
sant les différents organes de la plante quant à leur concen-
tration moyenne en flavonoïdes comme suit : pétales > sépa-
les> feuilles> racines.
L’analyse de la variance au seuil de 5%, a montré que la
différence entre la teneur en flavonoïdes des organes (racine,
feuille, sépale, pétale) est significative :
F calculée >Fthéorique (175.383823>6.59138212)
Les tanins condensés (en %) Fig. 7 Teneur moyenne en tanins hydrolysables (en %) des diffé-
rents organes de la plante
L’analyse des résultats (Fig. 6) obtenus montre que les diffé-
rents organes de la plante contiennent un faible pourcentage tage en tanins hydrolysables, ce sont les pétales et les feuil-
en tanins condensés, les pétales et les feuilles présentent un les qui en contiennent plus (0,235 ± 0,007, 0,225 ± 0,007),
pourcentage important (0,21 ± 0,01, 0,15 ± 0,00), les sépales les sépales et les racines se placent les derniers (0,021 ±
en contiennent un taux moyen (0,11 ± 0,01) et les racines un 0,002, 0,037 ± 0,002).
faible taux (0,15 ± 0,00). De ce fait, nous pouvons classer selon un ordre décrois-
De ce fait, nous pouvons classer selon un ordre décrois- sant les différents organes de la plante selon leurs teneurs en
sant les différents organes de la plante selon leurs teneurs en tanins hydrolysables : pétale >feuille >racine >sépale. L’ana-
tanins condensés : pétales >feuilles >sépales >racines. lyse de la variance au seuil de 5 %, a montré que la diffé-
L’analyse de la variance au seuil de 5%, a montré que la rence entre la teneur en tanins hydrolysables des organes
différence entre la teneur en tanins condensés des organes (racine, feuille, sépale, pétale) est significative :
(racines, feuilles sépales, pétales) est significative : F calculée >Fthéorique (987.847095 >6.59138212)
F calculée >Fthéorique (44 >6.59138212)
L’analyse des résultats obtenus (Fig. 7) montre que les dif- Le coquelicot est une plante qui présente un effet thérapeu-
férents organes de la plante contiennent un faible pourcen- tique, utilisée pour calmer les irritations de la gorge et sup-
primer la toux. Sa richesse en alcaloïdes et en flavonoïdes
facilite l’endormissement et apaise tout l’organisme [15].
L’analyse quantitative des extraits du Papaver roheas L. a
révélé la richesse de notre plante en métabolites secondaires
notamment les polyphénols et précise que les pétales sont les
plus riches en composés phénoliques.
Cette étude valide scientifiquement l’usage traditionnel
de cette plante surtout la fleur et peu révèle leur intérêt dans
le cadre d’une exploitation en pharmacie.
Références
2. Couplan F, Styner E (1994) Guide des plantes comestibles et Fusarium oxysporum sp. albedinis, the agent bayoud disease.
toxiques. Edition Delauchaux et Nestlé. Paris, 415 p J Phytopathol 145 :329–33
3. Bardeaux F (2009) La Pharmacie du bon Dieu. Edition Lanore, 10. Mole S, Waterman PG (1987) A critical analysis of techniques
Paris, 233 p for measuring tanins in ecological studies II, Techniques for bio-
4. Matyášová1 E, Novák1 J, Stránská I, et al (2011) Production of chemically defining tanins. Oecologia72:148–56
morphine and variability of significant characters of Papaver 11. Swain T, Hillis WE (1959) The phenolics constituants of Prunus
somniferum L. Thèse de doctorat, Université de Prague, 2009, domestica -I- the quantitative analysis of phenolics constituents.
428 p J Sci Food Agric 10: 63–81
5. Bilková A, Bilka, F, Bezáková L(2004) Characterization of 12. Falleh H, Ksouri R, Abdelly C (2006) Activité antioxydante et
Papaver somniferum l. Amine oxidase. Acta Facult Pharm Univ. contenu en polyphénols dans les différents organes de l’artichaut
Comenianae 51-9 sauvage Cynara cardunculus. Institut des région arides, Revue
6. Zakaria R.A., S.Razmi, Madadi R, et al (2011) Karyological des régions arides, Tunisie, 344 p
study of the medicinal plant Papaver rhoeas from northwest of 13. Gehin A, Guyon C, Nicod L (200) Glyphosate-induced antioxi-
Iran. Afr J Biotechnol 10: 1173–7 dant imbalance in HaCaT: The protective effect of Vitamins C
7. Middleton P, Stewart F, Al-Qahtani, et al (2005) Antioxidant, and E. Environ Toxicol Pharmacol 22: 27–34
Antibacterial Activities and General Toxicity of Alnus glutinosa, 14. Bouterfas K (2011) Etude de Marrubium vulgare L. du mont de
Fraxinus excelsior and Papaver rhoeas. Iran J Pharmaceut Res 2: Tessala (Algérie occidentale) autoécologie, histologie, quantifica-
81–6 tion de quelques polyphénols et évaluation du pouvoir antimicro-
8. Sarni-Manchado P, Cheynier V (2006) Les polyphénols en agroa- bien des flavonoïdes. Mémoire de magister, université de Sidi Bel
limentaire, Editions Lavoisier, Paris, 398 p Abbes, 244 p
9. El Hadrami L, Ramos T, El Bellaj M, et al (1997) A sinapic deri- 15. Lucienne AD (2010) Les plantes médicinales d’Algérie. Edition
vative as an induced defense compound of date plam against Berti Editions, Alger, 240 p