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Pr Zerzouf
(S2) 2023
I. INTRODUCTION
La nature fournit à l’homme depuis des millénaires
tout ce que dont il a besoin :
sa nourriture;
de quoi s’abriter et s’habiller;
de quoi se soigner grâce aux drogues extraites des
plantes et des micro-organismes.
L’homme a appris des animaux
ex: Certains singes sauvages ingurgitent des feuilles
d’Aspilia : rugueuses et hérissées de petits poils,
elles provoquent l’expulsion rapide des parasites
intestinaux.
éxp: au Congo des chimpanzés orphelins élevés par
des humains, une fois relâchés en milieu naturel,
intègrent dans leur alimentation des plantes
utilisées en médecine traditionnelle.
Dans ce domaine, les animaux se sont montrés plus
savants que les hommes.
Ces plantes, classées sous le nom générique de
Plantes Aromatiques et Médicinales PAM ou
Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
PPAM, produisent de petites molécules, qui parce
qu’elles ne participent pas aux processus
physiologiques primaires comme le font les lipides,
les glucides et les acides aminés, sont nommées
métabolites secondaires.
Dès le 5ème siècle, chaque monastère (autarcie)
possédait un carré de jardin (carré des simples)
composé d’au moins seize « simples » estimées
nécessaires à la thérapeutique. On y trouve le
lys, la rue, la tanaisie, la sarriette, la sauge, la
rose, le fenouil, la menthe.
Ces plantes qui sont aromatiques, sédatives
ou curatives peuvent se révéler redoutables!
Les vertus thérapeutiques des PAM
peuvent varier avec la partie de la plante
utilisée ou encore selon le type de plantes
que l’on associe entre elles.
Une plante aromatique se différencie des
autres plantes médicinales par la
présence en certains de ses tissus de
principes volatils, odoriférants et
parfumés appelés « essences naturelles,
oléorésine ou gommes ».
II. UTILITÉS DES MÉTABOLITES SECONDAIRES POUR
LES PLANTES
Les métabolites secondaires sont à la source d’odeurs
jouant le rôle à la fois d’attractifs et de répulsifs envers
les prédateurs, de pigments permettant de capter le
rayonnement solaire mais aussi de protéger la plante de
ce rayonnement.
Dangers et menaces pour les plantes:
- Facteurs climatiques;
- virus et bactéries;
- prédateurs
- d’autres plantes concourantes …
Certains insectes introduisent incidemment un virus ou
une bactérie qu’ils véhiculent et le problème est
majeur en l’absence de prédateurs naturels de ces
insectes.
Les parties internes des plantes, riches en nutriments, sont
protégées par une première défense constituée par leurs
tissus de revêtement : de la silice, l’écorce et même des
épines.
Ces défenses peuvent cependant être contournées de
plusieurs manières.
Les plantes interagissent avec les prédateurs de deux
manières: interaction antagoniste ou interaction
mutualiste.
Interaction antagoniste (défense chimique)
Les plantes peuvent empoisonner leurs ennemis de
plusieurs façons.
De nombreuses plantes contiennent des toxines qui
tuent, ou rendent malades …
Certaines espèces de plantes produisent des glycosides
cyanogènes qui libèrent du cyanure lorsqu’ils sont
ingérés.
La caféine, la nicotine, la cocaïne et la morphine
(alcaloïdes) agissent sur de nombreux processus
cellulaires, la plante peut tuer, surexciter ou
calmer ses prédateurs.
Ces toxines ne nuisent pas à la plante qui les
produit parce qu’elles sont , soit séquestrées
dans des vésicules délimitées par une
membrane; soit elles sont produites sous forme
de métabolites non toxiques tant qu’ils n’ont pas
été métabolisés.
Certaines toxines protègent des plantes vis-à-vis
d’autres plantes. Un signal chimique sécrété par
les racines d’une espèce inhibe la germination
de graines proches ou la croissance de plantes
voisines.
Interaction mutualiste.
L’un des aspects de l’écologie est la diversité des
interactions entre les espèces.
Ces interactions sont issues d’un processus de l’évolution.
Certaines espèces évoluent parallèlement en s’influençant
mutuellement: la notion de coévolution.
Un des meilleurs exemples de cette notion de coévolution
est la pollinisation. Le pollen étant transporté par une
espèce animale (pollinisateur) d’une plante à l’autre.
C’est une relation du type « donnant-donnant » ou
mutualisme.
La plante « offre » le nectar au pollinisateur qui se couvre
de pollens susceptibles de se déposer lors de la visite
d’une autre plante de la même espèce.
Ce ci favorise la fécondation croisée et assure la diversité
génétique au sein de populations végétales.
Les odeurs, la couleur et/ou à la morphologie,
des fleurs sont utilisées par les plantes pour
attirer les pollinisateurs.
Les métabolites secondaires sont donc utiles
pour attirer les pollinisateurs ou repousser les
agents pathogènes, dégouter les prédateurs et à
protéger les organes vulnérables des plantes
contre les insectes et les microbes.
Les hommes utilisent ces propriétés depuis
l’antiquité et les exploitent pour éviter le
pourrissement des denrées.
Le clou de girofle dont un des principaux
constituants est l’eugénol était employé pour
empêcher les viandes et les plats cuisinés de
moisir.
Si les épices sont toxiques pour les
microbes et les insectes, pourquoi ne le
sont-elles pas pour l’homme aussi?
En fait, elles le sont, mais tout est une
question de quantité de composés toxiques
par rapport à la masse corporelle.
Pour être utilisés à des fins thérapeutiques
ou dans la parfumerie, ces métabolites
secondaires doivent d’abord être extraits
selon des processus spécifiques leur
gardant leurs propriétés sans être altérées.
III. EXTRAITS DES PLANTES MÉDICINALES
a. Méthodes générales d’extraction
i. La macération:
La plante (ou partie de la plante) est laissée
dans le solvant approprié à température
ambiante pendant au moins trois jours.
Le liquide est filtré et accommodé à l’utilisation ou
à la conservation.
« La drogue est en contact avec le solvant à
température ambiante ».
ii. L’infusion:
Le solvant chaud est versé sur le végétal et on
laisse refroidir.
« La drogue est mise en contact avec le solvant à
l’ébullition et on laisse refroidir la suspension »
iii. La digestion:
C’est une forme de macération sous douce ébullition. Elle est
utilisée quand une température modérée n’altère pas la
qualité de l’extrait.
« La drogue est en contact avec le solvant à une température
inférieure au point d’ébullition mais supérieure à la
température ambiante »
iv. La décoction:
Utilisée pour les racines, l’écorce et les tiges des plantes.
Ces parties nécessitent un traitement plus énergétique.
La matière première est portée à ébullition dans un
volume du solvant, jusqu’à réduction d’une partie de ce
dernier (1/4 à 1/3). La solution obtenue est plus
concentrée en constituants solubles.
« La drogue est en contact avec le solvant à la
température d’ébullition »
v. La percolation:
Cette méthode consiste à laisser couler un
solvant généralement chaud sur un lit du
solide finement divisé, afin de dissoudre les
composés solubles qui y sont contenus; la
préparation du café relève de cette
opération. Si le solvant utilisé est l’alcool, on
obtient des teintures.
« le solvant chaud coule sur et à travers la
drogue »
vi. Extraction par soxhlet: (laboratoire)
La matière première finement divisée est placée dans une
cartouche en fibre.
Cette cartouche est placée dans une chambre (timbale)
surmontée d’un réfrigérant.
Le solvant d’extraction est placé dans le ballon. Les
vapeurs de ce solvant se condensent dans le réfrigérant et
viennent imprégner la matière première et extraire les
constituants solubles.
Quand le niveau du solvant dans la timbale du soxhlet
atteint le sommet de la tubulure latérale (siphon) du
soxhlet, il y a siphonage, le liquide chargé en constituants
solubles retourne dans le ballon.
Le même processus se répète plusieurs fois jusqu’à ce que
tous les constituants soient extraits en totalité.
Cette technique a l’avantage d’utiliser peu de solvant pour
extraire le maximum de constituants.
Elle a aussi l’inconvénient de dégrader les substances
sensibles à la chaleur.
b. Etapes de l’extraction:
Avant d’entamer toute extraction (toute étude), il faut d’abord
s’assurer de l’identification de la matière végétale et de
déterminer les constituants à extraire et dans quelle partie de
la plante ils se trouvent, ce qui guidera le choix de la méthode
d’extraction.
Après l’identification de la plante, il faut procéder à un tri de la
matière végétale et d’éliminer toute source de contamination
biologique (autres plantes, insectes ou autres) et aussi
s’assurer que la matière première n’a pas été contaminée
chimiquement (pesticides, herbicide …).
On procédera alors à la découpe de la matière végétale
grossièrement ou en menus morceaux ou la piler (écorce,
racines, graines …).
Après cela, cette matière est placée dans un récipient que
l’on peut fermer hermétiquement si nécessaire.
L’étape suivante est de verser le solvant sur la matière
végétale en quantité suffisante pour l’opération.
Le solvant doit être bouillant dans le cas d’une infusion
et froid dans le cas de la macération, la digestion ou la
décoction.
Dans le cas de la décoction, une fois le solvant froid
ajouté, on procède alors au chauffage progressif
jusqu’à l’ébullition.
A la fin de l’opération de l’extraction, la phase liquide
est transvasée, le solide (marc) restant est pressé pour
en faire extraire le maximum du liquide. Les liquides
ainsi obtenus sont rassemblés et clarifiés par filtration
ou décantation.
La dernière étape consiste à éliminer le solvant pour
obtenir l’extrait final concentré.
IV. EXTRAITS DES PLANTES AROMATIQUES
a. Définitions:
i. Arôme: (grec aroma: parfum)
• Emanation qui s’exhale de certaines substances végétales
ou animale;
• Principe odorant agréable de certaines substances
végétales;
ii. Substances organoleptiques capables d’affecter un récepteur
sensoriel. Odeur : Impression particulière que certains
corps produisent sur l’organe de l’odorat par leurs
émanations volatils.
iii. Goût: celui des sens par lequel l’homme et les
animaux perçoivent les saveurs.
iv. Saveur: qualité qui est perçue par le sens du goût.
Le mot arôme désigne l’ensemble des composés
organiques volatils responsables de la perception
d’arôme, alors que dans le cas des odeurs, on
parlera de parfum (Fragrance).
Les constituants des arômes sont des molécules
simples, de faible masse moléculaire (M<400) et
dont la tension de vapeur, à la pression
atmosphérique et la température ambiante, est
suffisamment élevée pour qu’elles se retrouvent
en partie à l’état de vapeur dans l’atmosphère
gazeuse et puissent au contact de
Flaveur: Ensemble des sensations (odeur, goût,
…) ressenties lors de la dégustation d’un aliment.
Fragrance: Odeur suave, parfum agréable; la
muqueuse olfactive provoquer un stimulus.
c. Aromate :
Plante ou substance d’origine végétale, odoriférante et
utilisée dans les domaines de la parfumerie, de la
médecine ou de la cuisine;
En parfumerie: patchouli, rose, lavande, santal;
En médecine: sauge, thym,
En cuisine: badiane, laurier, sauge, cannelle.
Rq: Toutes les plantes médicinales ne sont pas des aromates; il en
existe de nombreuses qui ne sont pas parfumées: le saule, la
verveine officinale…
d. Les extraits aromatiques:
i. Pommade:
On dit aussi pommade florale. C’est un corps gras parfumé
obtenu à partir de fleurs soit par « enfleurage à froid »:
diffusion des constituants odorants de fleurs dans la
graisse; soit par « enfleurage à chaud »: digestion ou
immersion des fleurs dans la graisse fondue.
ii.Résinoïdes:
Les résinoïdes sont des produits obtenus à partir d’une matière
première sèche d’origine naturelle.
Ils sont composés essentiellement de matières non volatiles et
sont le résultat de l’extraction à l’aide de solvants organiques
non aqueux et volatils ou de fluides supercritiques à partir des
exsudats suivants:
Matières résineuses végétales naturelles desséchées non
cellulaires (oléorésine ou oléo-gomme, résines naturelles)
•Matières résineuses animales naturelles desséchées:
(castoréum, civette ou musc;)
Exsudat: Bot. Suc perlant à la surface d’une feuille, d’une tige,
chez certaines plantes.
Les oléorésines d’extraction, connues également sous le nom
d’oléorésines préparées ou d’oléorésine d’épices, sont des
produits obtenus à partir de matières végétales naturelles
brutes cellulaires (épices ou plantes aromatiques) par
extraction à l’aide de solvants organiques ou de fluides
supercritiques.
Ces extraits contiennent des principes odoriférants volatils
(Essences naturelles) et des principes aromatisants non
volatils (résines, huiles grasses, constituants âcres) qui
définissent l’odeur ou la saveur de l’épice ou la plante
aromatique.
La teneur en Essences aromatiques de ces oléorésines
d’extraction varie dans de forte proportions suivant l’épice
ou la plante aromatique dont elles proviennent.
iii. La concrète:
Les essences naturelles ont la propriété de se
solubiliser dans la plupart des solvants organiques
en particulier les hydrocarbures aliphatiques.
Les solvants purs ou en mélange sont choisis en
fonction de leur polarité, leur réactivité et la
possibilité d’être recyclés. Ils doivent être non
miscibles avec l’eau à cause de la teneur élevée
en eau des matières végétales fraîches.
Les solvants utilisés sont le pentane, l’hexane, l’éther de
pétrole, l’éther di-éthylique et aussi le chlorure de
méthylène et des carbures fluoro-chlorés.
L’extraction directe des plantes fraîches avec ces
solvants entraîne divers constituants avec les Essences
naturelles. L’extrait récupéré est appelé « concrète », il
contient des pigments, des matières grasses et d’autres
composés.
La matière végétale à extraire est immergée dans le
solvant ou vient y plonger périodiquement. Le solvant va
solubiliser les cires naturelles contenues dans les
cellules de la plante.
Lorsque l’extraction est terminée, on décante l’eau
entrainée et la solution parfumée est concentrée par
distillation. Les concrètes obtenues renferment, outre les
éléments odorants, des cires végétales insolubles dans
l’éthanol.
iv. Absolue ou « essence absolue »:
L’absolue est une matière odorante naturelle obtenue
à partir de concrètes ou de résinoïdes. Après dilution
de ces dernières dans l’alcool éthylique (lavage), les
solutions alcooliques sont le plus souvent glacées à
des températures entre 0 et -15°C. La cire qui se
forme est filtrée et l’alcool est éliminé par distillation
sous pression réduite.
Les absolues sont généralement des liquides visqueux
très concentrés qui peuvent dans certains cas devenir
solides.
L’intérêt de l’absolue est d’être soluble dans l’alcool.
L’absolue peut être mélangée à d’autres absolues pour
créer un parfum original. Tout le talent du parfumeur
sera d’associer des senteurs différentes pour obtenir
un produit original.
V. LES HUILES ESSENTIELLES
Les molécules constituant les métabolites secondaires
sont de petite taille, de masse faible par rapport aux
molécules des métabolites primaires.
Parmi les métabolites secondaires, les « Huiles
Essentielles » sont les plus étudiées et présentent un
grand intérêt commercial.
a. Les Huiles essentielles selon les normes AFNOR.
Une norme désigne un ensemble de spécifications
(caractéristiques essentielles) décrivant un objet, un
être ou une manière d’opérer. Il en résulte un principe
servant de règle et de référence technique.
A priori une norme n’est pas obligatoire, son adhésion
est un acte volontaire. Mais certaines sont rendues
obligatoires par un texte réglementaire ou décret de
loi.
Les normes sont élaborées par des
organismes dont voici quelques exemples:
l’ISO (International Organization for Standardization)
1947;
la CEI (Commission Electrotechnique Internationale);
H3C H3C
CH2 CH2
CH2 CH3 CH3 CH2
Ocimène Myrcène
CH3 CH2
CH3 CH3
O
OH
CH3 CH2
H3C CH3
CH3 CH3
H3C H3C CH3
O
H3C H3C
CH2
-Pinène
-Pinène Camphène Camphre
- les sesquiterpènes (C15); caryophyllène
(essence de clou de girofle), cédrol (alcool
tricyclique qui donne au bois de cèdre son
odeur caractéristique); les humulènes, etc
CH3
CH3 CH3
H3C
H3C
OH
H3C OH
Phytol
- Les diterpènes (C20); ces composés à point
d’ébullition élevé se rencontrent surtout
dans les résines (résines des conifères;
sapins, pins, épinettes, …)
CH3
CH3
CH3
H3C COOH
Acide abiétique
La voie des shikimates comprend les composés en
C6-C3 (aldéhyde cinnamique, eugénol, …) et les
composés en C6-C1 (Vanilline).
O
HO
CH2
H3C O
OH
H3C CH3
H3C CH3
Thymol Carvacrol
O CH3
O
O
OH H2C
O
Vanilline Safrole
f. Qualité des Huiles Essentielles:
La qualité d’une Huile Essentielle dépend de
l’état de maturation de la matière première et
de sa provenance (feuille, fruits, rhizomes); du
lieu de récolte (conditionne sa composition
chimique), du procédé d’obtention et des
conditions de conservation.
g. Propriétés physico-chimiques des H.E.
Les Huiles Essentielles sont très volatiles et
photolabiles. Elles sont généralement liquides
à température ambiante. Elles sont
généralement incolores ou jaunes pâles,
toutefois, des H.E. colorées existent (H.E. de
camomille: bleue; H.E. de cannelle: rouge; H.E.
absinthe: verte).
La majorité des H.E. est moins dense que l’eau
mais il en existe quelques unes plus denses.
(Densité varie de 0,75 à 1,096)
Elles possèdent des températures d’ébullition
variant de 160°C à 240°C. Elles possèdent
également des indices de réfraction élevés,
ainsi que des pouvoirs rotatoires (molécules
chirales).
Les Huiles Essentielles dissolvent les graisses,
l’iode et le soufre.
h. Extraction par expression:
L’expression est une technique utilisée pour
recueillir l’H.E. contenue dans la peau ou
zeste des hespéridés ou agrumes (orange,
citrons, mandarines, pamplemousse,
bergamote).
Les zestes sont pressés à froid à l’aide d’un procédé
mécanique (cylindres équipés de lames) afin que les
vésicules contenant l’Huile Essentielle éclatent.
Les molécules de l’H.E. sont drainées par l’eau et
centrifugées, on obtient l’H.E. d’agrumes.
i. Extraction par enfleurage:
Cette technique est basée sur la capacité des corps
gras à absorber les fragrances et elle peut se réaliser
à froid ou à chaud.
L’enfleurage à froid convient pour les fleurs fragiles
dont l’odeur disparait rapidement après la cueillette.
Les fleurs sont disposées dès leur récolte sur une
couche de graisse dans laquelle elles abandonnent
leur H.E. La matière grasse était, auparavant, de
l’huile végétale ou un mélange de graisse de porc et
de graisse de bœuf épuré et stabilisé avec de
benzoïn (résine).
Mais la vaseline se substitue peu à peu aux
huiles. Les fleurs sont laissées pour une
durée variable, retirées puis remplacées par
de nouvelles fleurs jusqu’à ce que l’élément
gras soit saturé de parfum. La graisse est
ensuite lavée à l’alcool et l’évaporation de ce
dernier conduit à une pommade appelée «
absolue ».
L’enfleurage à chaud est identique mais
avec de la graisse chauffée au bain marie et
après filtration et évaporation de l’éthanol,
on obtient une crème parfumée.
j. Extraction par hydro-distillation:
L’entraînement à la vapeur et l’hydro-
distillation sont deux procédés d’extraction
apportés par la civilisation arabe au IXème
siècle. L’appareil utilisé pour ces opérations
est l’alambic.
Pour l’hydro-distillation, la matière première
végétale est immergée dans l’eau, et
l’ensemble est porté à ébullition à pression
atmosphérique. La distillation peut s’effectuer
avec ou sans recyclage, dans l’alambic de
l’eau recueillie à la sortie de l’appareil après
séparation de l’H.E.
Le chauffage permet la formation de la vapeur
d’eau qui détruit les cellules végétales, libère
les molécules contenues et entraîne les plus
volatiles en les séparant du substrat
cellulosique.
La vapeur d’eau entraîne ainsi un mélange
d’eau et de molécules organiques. Il s’agit de la
formation d’un azéotrope entre l’eau et chacun
des constituants du mélange.
L’évaporation de ces métabolites secondaires
se fait à une température d’ébullition inférieure
à celle de chaque composé et à celle de l’eau.
Ainsi, des substances possédant des points
d’ébullition assez élevés peuvent être extraites.
Le mélange azéotropique se condense dans le
serpentin de l’alambic avant d’être récupéré
dans un essencier. Les parties insolubles dans
l’eau de condensation sont décantées et en
raison de sa faible densité, l’H.E. se place au
dessus de la phase aqueuse.
La phase aqueuse contenant les composés
hydrosolubles est appelée hydrolat ou eau
florale.
L’hydrodistillation
constitue la technique
la plus utilisée et la
plus facile à mettre en
œuvre pour la
production d’H.E. elle
est aussi la plus
rentable.
Elle peut être utilisée
au laboratoire avec un
appareil de type
Clevenger.
k. Facteurs produisant l’altération des H.E.
Au cours de l’hydrodistillation, le milieu aqueux
possédant un pH compris entre 4 et 7 (résultat
de l’immersion du matériel végétal) peut
atteindre occasionnellement des valeurs
inférieures à 4 pour certains fruits.
Les constituants de l’essence native (naturelle)
sont soumis aux effets combinés de l’acidité et
de la chaleur et peuvent subir des conversions
chimiques.
L’Huile Essentielle récupérée peut être un
produit différent sensiblement de l’essence
originelle, si l’ébullition est longue et le pH faible.
Dans ces conditions, les constituants de l’huile
essentielle font l’objet de réactions chimiques
diverses.
Hydrolyse, déprotonation, hydratation et
cyclisation sont catalysées par des métaux
présents à l’état de trace dans la plante,
provoquant ainsi des transformations
chimiques des constituants.
L’hydrolyse d’esters est la première réaction qui
se produit durant le chauffage du végétal. Elle
conduit à la formation d’acides organiques qui
à leur tour catalysent les réactions de
cyclisation et de déshydratation.
En exemple, des modifications chimiques du Sabinène
ont été observées. Des études ont montré qu’en milieu
acide dilué, ce composé se transforme en terpinèn-4-ol.
Le réarrangement de ce composé produit aussi l’-
terpinène, le -terpinène et du terpinolène.
CH2
H3C CH3
OH