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Alice MAYNADIÉ

Sophia ABDELLALI
Julie THEARD
Jérémie DELODE

Enseignement scientifique
Les illusions

Compte rendu

Comment la perception des illusions


d'optique varie-t-elle d'une personne à l'autre ?
Introduction

La vision humaine est un phénomène biologique, un processus complexe qui, en


grande partie, impacte notre compréhension et notre interaction avec le monde. Nos
yeux captent la lumière, mais c'est notre cerveau qui transforme ces signaux en
images et en perceptions significatives. Cette capacité visuelle est importante pour
notre adaptation et notre survie, apportant environ 80% des informations sensorielles
venant de notre environnement. Elle semble si naturelle, que nous avons tendance à
accorder une confiance ''aveugle'' à ce que nous voyons. Mais la vision est loin d'être
infaillible. Elle peut être trompée, biaisée, manipulée. Les illusions d'optique nous le
montrent.

Une illusion d'optique (du latin illudere = se jouer de) est une illusion qui trompe
notre système visuel et qui nous renvoie une perception fausse de la réalité.
Parmi ces phénomènes, trois en particulier ont capté notre intérêt : l’échiquier d’Adel-
son, l’illusion de la danseuse en rotation et l’illusion de la robe.
Ainsi, en étudiant ces illusions d'optique spécifiques, nous chercherons à comprendre
comment notre vision peut-elle être trompée au quotidien, et comment ces phéno-
mènes peuvent-ils varier en fonction de facteurs personnels.

Dans cette optique, nous aborderons les notions suivantes.


Tout d'abord, nous examinerons le rôle des organes visuels dans la perception des illu-
sions d'optique, en nous intéressant à la manière dont la scène observée est interprétée
par l'œil puis transmise au cerveau.
Ensuite, nous nous intéresserons sur l'influence des facteurs personnels sur la percep-
tion de ces illusions, en analysant notamment l'exemple de l’échiquier d’Adelson et
en explorant la variabilité des illusions d'optique en fonction des individus qui les ob-
servent, à travers les cas de l’illusion de la danseuse en rotation et de l'illusion de la
robe.

Ainsi, notre étude cherchera à répondre à la question suivante :


Comment la perception des illusions d'optique varie-t-elle d'une personne à
l'autre ?

COMMENT EXPLIQUER CES DIFFERENCES DE PERCEPTION ?

A) Au niveau de l’œil

Lorsque nous regardons une image, nous l'observons dans un milieu transparent et
homogène, l'air, où la lumière se propage en ligne droite: c'est le principe de la propa-
gation rectiligne de la lumière.
Dans cette configuration, le trajet de la lumière est représenté par une ligne orientée
d'une flèche (conventionnellement, nous représentons le trajet de la lumière allant de
la gauche vers la droite).

Une image est visible car elle émet de la lumière. En effet, c'est une source lumineuse
secondaire, elle diffuse la lumière qu'elle reçoit (ici la lumière émise par les lampes
de la pièce). D'autre part, aucun obstacle n'empêche cette lumière de pénétrer dans
notre œil car nos paupières sont ouvertes et il n'y a aucun objet entre nous et l'image.

B) De l’œil au cerveau

PROTOCOLE EXPERIMENTAL- METHODE UTILISÉ


Afin de déterminer si la perception des illusions d’optique est influencé par des fac-
teurs personnels nous avons pu réaliser trois expériences différentes

Cas 1 : Robe
Notre première expérience consiste à étudier la perception de la couleur d'une robe
dans un groupe d'individu.
Pour cela nous réalisons un sondage sur la perception des individus de la robe

Dans une classe de 34 élèves nous avons pu relever que 19 personnes pouvaient ob-
server la robe de couleur bleue et noire , 9 personnes de couleur blanc et dorée , 4 de
couleur bleue et dorée et enfin 2 personnes qui observaient la robe de couleur bleue et
vert foncée.

Cas 2 : l'échiquier d’Adelson


Dans un second temps nous nous intéressons a exemple de l’échiquier d’Adelson L'é-
chiquier d'Adelson est une illusion d'optique créée en 1995 par Edward H. Adelson,
un chercheur de l'institut technologique du Massachussetts. Celle-ci est tres célebre
aujourd'hui pour l'effet de confusion qu'elle provoque sur les individus qui y sont
confrontés.

Nous présentons à un individu un échiquier


d'apparence ordinaire sur lequel nous avons
posé un cylindre vert. Ce cylindre est éclairé
par une source de lumiere venant de la droite
et son ombre est projetée sur le damier.

Nous sélectionnons deux cases : la case A se


situant en dehors de la zone d'ombre et entou-
rée de cases blanches ; la case B se situant
dans la zone d'ombre du cylindre et entourée
de cases noires.

Quand nous demandons à l'individu de nous indiquer la case qu'il pense etre noire et
celle qu'il pense etre blanche, celui-ci nous répondra naturellement que la case A est
noire et que la B est blanche. Pourtant, ces cases sont toutes les deux grises.

Nous décidons de prouver nos propos qui peuvent etre rejetés par certains individus.
Pour cela, nous utilisons le logiciel d'image et de retouche Paint. Nous considérons
individuellement les cases A et B et nous prélevons leur couleur à l'aide de l'outil «sé-
lecteur de couleur». Nous les comparons et en voyant leurs résultats identiques, arri-
vons à la conclusion qu'ils ont strictement la meme couleur.

Case A Case B

Cas 3 : La danseuse
L’illusion de la danseuse en rotation est une animation
créée par le web designer Nobuyuki Kayahara en 2003.
L'observateur peut voir une femme tourner dans le sens
horaire ou bien dans le sens antihoraire.

Afin de mettre en évidence le véritable sens de rotation de


cette danseuse, nous avons essayé de mettre l’animation à
l’envers (de la dernière image à la première).
Une des 32 images de
l’animation de la danseuse en rotation

D’après notre hypothèse, la danseuse devrait normalement tourner dans le sens


contraire de ce que nous avons observé précédemment (lorsque l’animation est dérou-
lée du début jusqu’à la fin). Or, lorsque celle-ci est déroulée à l’envers, nous arrivons
quand même à voir la danseuse tourner dans le sens dans lequel elle tourne lorsque
l’animation est jouée normalement. Nous pouvons donc en déduire qu’il n’existe pas
un réel sens de rotation et que cela dépend donc de notre propre interprétation.

COMMENT EXPLIQUER CES DIFFERENCES DE PERCEPTION ?


Les différences de perception d’illusion d’optique varient selon différents facteurs
chez les individus

Cas 1 Explication :
Tout d’abord , concernant l’expérience de la robe.
Le cerveau semble se servir de l’environnement qui entoure un objet pour en détermi-
ner la couleur. Sur cette photo, l’environnement dans lequel se trouve la robe n’est
que très peu représenté (la robe occupant la majorité de l'image). Ainsi, trop peu
d’éléments rentrent en compte, ce qui nous empêche de comparer la robe par
exemple à la couleur de la peau de la personne ou bien celle de la pièce dans laquelle
elle se trouve. Cela explique en parti les différences de perception
Cas 2 Explication :

Explication de l'illusion : L'illusion de l'échiquier d'Adelson est assez complexe car


elle combine plusieurs phénomènes allant tous dans le même sens. Ceux-ci permettent
d'accentuer la mauvaise interprétation par le système visuel.

Facteur 1 : Le contexte : les cases environnantes


L'illusion de l'échiquier d'Adelson est avant tout une illusion de contraste. Dans ce
genre d'illusions, le cerveau modifie la couleur d'un objet en fonction de son environ-
nement. Ici, la case A est entourée de cases claires ce qui va la rendre plus foncée par
notre cerveau et inversement avec la case B qui est entourée de cases foncées ce qui
va la rendre plus claire.

Il s’agit d’une illusion par contraste, telle que celle-ci :

Exemple d’illusion par contraste

Le phénomène de contraste dû aux cases environnantes est donc un des facteurs qui
provoque la confusion au niveau des couleurs sur l’échiquier d’Adelson

Facteur 2 : l'éclairage et les ombres


La lumière qui éclaire une scène visuelle est très importante car elle est prise en
compte par le cerveau, comme à travers l’expérience de le robe.
En effet, nous avons sur cette image une vision en 3 dimensions, dès lors, la luminosi-
té est prise en compte par le cortex visuel primaire (dans le lobe occipital du cerveau,
à l'arrière du cerveau) qui détermine l'origine de la lumière.

Dans cette illusion, la lumière semble provenir d'une source située à droite de l'échi-
quier et elle est vraisemblablement orientée vers le cylindre vert. Cette hypothèse est
confirmée par la variation de la couleur verte de ce cylindre, devenant plus foncée vers
la gauche. Ce phénomène n’est que présent sur la case B de l’échiquier. Notre cerveau
va alors penser que la partie dans la zone d’ombre est plus claire en l’absence du cy-
lindre.

Facteur 3 : Le vécu
Bien que ce soit un facteur moins important, tout individu confronté à cette illusion
fera inconsciemment appel à son vécu. En effet, cet individu a déjà vu un échiquier,
voire même a joué aux échecs. Il est donc logique pour lui qu'un échiquier soit compo-
sé alternativement de cases blanches et noires. Ce facteur du vécu l'influence donc
dans sa manière de percevoir son environnement.

Cas 3 explication :

En décomposant l’animation de la danseuse, nous observons que celle-ci est composée


de 32 images qui présentent toutes une ambiguïté dans leur interprétation : sur chaque
image, la danseuse peut être perçue soit de face ou de dos, levant la jambe gauche ou
droite. Par ailleurs, nous remarquons qu’il manque des repères visuels de profondeur
et que nous interprétons une image en trois dimensions alors qu’elle n’en a que deux
ce qui fait que cette scène n'est pas représentable dans la réalité.

Les 32 images constituant l’animation de la danseuse en rotation

On peut cependant observer un phénomène d'autosuggestion sur cette illusion. En ef-


fet, la danseuse peut être vue en train de tourner dans un sens particulier si l’observa-
teur se l’est suggéré auparavant (ou si quelqu’un d’autre le lui a indiqué).

Pour vérifier cette théorie nous avons sonder un nombre de 34 personnes (adultes,
adolescents, personnes âgées) et voici ce qu'il en ressort :

Tableau de comparaison de l'influence


d'indication sur la rotation visuel de la danseuse

Notre cerveau semble donc être influencé par certains éléments (dans ce cas, une indi-
cation / un repère) qui pourraient alors lui suggérer une certaine perception de l’illu-
sion, mais il pourrait aussi être capable de modifier cette interprétation en s’en suggé-
rant une autre. Dans notre expérience, les résultats nous affirment clairement cette hy-
pothèse car le graphe évolue grandement en fonction de la présence d'un repère / sug-
gestion dans une direction donné. Cela souligne donc la présence d'un phénomène
d'autosuggestion.
Pour conclure, comme nous l’avons vu, la vision humaine est un phénomène com-
plexe qui fait intervenir les yeux et le cerveau mais aussi l’environnement dans lequel
les individus perçoivent l’image.
Nous avons cherché à comprendre comment la perception des illusions d’optique varie
d’une personne à une autre à travers 3 experiences. Grace à l’experience de la robe
nous avons identifié que le cerveau semble se servir de l’environnement qui entoure
l’image pour en définir la couleur. L’échiquier d’Adelson nous a montré que les
contrastes et la luminosité jouent également sur la vision et que le vécu d’une per-
sonne influe sur son interprétation. Enfin, l’expérience de la danceuse illustre qu’un
phénomène d’autosuggestion peut aussi intervenir dans l’analyse d’une image.
On voit donc que la perception d’une image ne se limite pas au simple système visuel
de notre corps humain. D’autres facteurs entrent également en jeu et peuvent faire va-
rier la perception des illusions d’optique d’une personne à une autre.
Les systèmes de réalité virtuelle et de vision 3D sont quelques-unes des applications
concrètes de ces découvertes. Il reste encore des approfondissements à réaliser pour
déterminer, par exemple, dans quelle mesure elles peuvent s’appliquer à l’univers de
la santé.

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